david et le fantôme - bowmore grade 7 extended …données de catalogage avant publication (canada)...

Amoureux des livres et des mots depuis toujours,

François Gravel s’est lancédans l’écriture à 30 ans,comme on se lance à la

poursuite d’un rêve d’adoles-cence. Dans David et leFantôme, il explore avec

finesse l’univers ténébreux des peurs d’enfant.

François Gravel

David etle Fantôme

Affronter un chien fou de rage tous les samedis quand on est un petit

garçon et qu’on est seul, c’est effrayant. Mais si, en plus, tout le

monde est persuadé que ce chien foufurieux n’existe pas, alors c’est

absolument terrifiant !David n’a pas le choix. Puisque personne ne veut l’aider, il devra

affronter sa peur tout seul, sinon sessamedis seront des cauchemars

à jamais…

Illustrations : Pierre Pratt

Franç

ois G

ravel

François Gravel

David

et le

Fantô

me

roman rouge roman rougeD O M I N I Q U E E T C O M P A G N I E D O M I N I Q U E E T C O M P A G N I E2

Licence enqc-13-194415-LIQ253656 accordée le 07 avril 2020 à raffi-sekdorian

roman rouge


François Gravel

David etle Fantôme

Sous la direction de

Yvon BrochuIllustrations

Pierre Pratt


Données de catalogage avant publication (Canada)

Gravel, FrançoisDavid et le Fantôme(Roman rouge)Pour enfants de 6 ans et plus.

ISBN 2-89512-165-6

I. Pratt, Pierre. II. Titre

PS8563.R388D38 2000 jC843’.54 C00-940260-8PS9563.R388D38 2000PZ23.G72Da 2000

© Les éditions Héritage inc. 2000Tous droits réservésDépôts légaux : 3e trimestre 2000Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaBibliothèque nationale de France

ISBN 2-89512-165-6 Imprimé au Canada

10 9 8 7 6 5 4

À Jules

Direction de la collection : Yvon Brochu, R-D création enr.Éditrice : Agnès HuguetDirection artistique et graphisme : Primeau & BareyRévision-correction : Martine Latulippe

Dominique et compagnie300, rue ArranSaint-Lambert (Québec) J4R 1K5Téléphone : (514) 875-0327Télécopieur : (450) 672-5448Courriel :[email protected] Internet :www.dominiqueetcompagnie.com

Nous remercions le Conseil des Arts duCanada de l’aide accordée à notre pro-gramme de publication.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entrem-ise du Programme d’aide au développe-ment de l’industrie de l’édi-tion (PADIÉ) pour nosactivités d’édition.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Québec par l’entremise du Programme de crédit d’im pôt pour l’édi-tion de livres – SODEC –et du Programmed’aide aux entreprises du livre et de l’édition spécialisée.

Chapitre 1

Le cauchemar du samedi

Mon père est un homme très important. Il ne peut jamais quitterson magasin, alors c’est moi quidois faire ses commissions. Cha -que samedi matin, je dois allerchez grand-père, pour lui ap-porter ce dont il a besoin. Par foisce sont des vêtements chauds,parfois des timbres, ou des jour-naux, ou n’importe quoi : on trouvede tout, dans le magasin de monpère.

7Licence enqc-13-194415-LIQ253656 accordée le 07 avril 2020 à raffi-sekdorian

Chapitre 1

Le cauchemar du samedi

Mon père est un homme très important. Il ne peut jamais quitterson magasin, alors c’est moi quidois faire ses commissions. Cha -que samedi matin, je dois allerchez grand-père, pour lui ap-porter ce dont il a besoin. Par foisce sont des vêtements chauds,parfois des timbres, ou des jour-naux, ou n’importe quoi : on trouvede tout, dans le magasin de monpère.

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Grand-père habite la dernièremaison, au bout du chemin. Poury aller, on n’a pas le choix : il fautpasser devant la maison aban-donnée. Et pour rentrer chez moi,il faut encore passer devant cettevieille maison sini stre, entouréed’un mur de pier re. Derr ièrece mur se cache un chien. Unchien policier. Un chien noir, maigre et fou. Cha que fois, j’aipeur qu’il me saute à la gorge

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Chaque samedi, je traversedonc tout le village à pied pourme rendre chez grand-père. Et,chaque fois, j’ai peur. Je n’ai paspeur de grand-père, même s’ilparle fort. Il est très gentil. Je luidonne ce qu’il a commandé, ilme donne quel ques biscuits pourme remercier, et c’est tout. En -suite, je rentre à la maison.

C’est juste avant d’arriver chezlui que j’ai peur.

et qu’il me dévore en deux outrois bouchées.

Ce matin, j’ai décidé d’en par-ler à grand-père, mais il ne veutpas me croire.

–Un chien, dis-tu ? MonsieurSamuel avait bel et bien un chien,dans le temps. Mais monsieurSamuel est mort il y a quelquesmois, et son chien a disparu en

même temps que lui. Du moins, ilme semble... Un chien ne peutpas survivre sans maître. Et, s’ily avait un chien dans cette mai-son, tu sais bien que je l’auraisentendu !

Je ne suis pas convaincu dutout. Même si le chien hurlait, impossible pour grand-père del’entendre : il est sourd ! Mais jene réponds pas, pour ne pas levexer.

Chapitre 2

La bête sauvage

Je longe le mur de pierre. Jemarche sur la pointe des pieds,pour que le chien ne m’entendepas. J’essaie de ne pas respireret de ne pas faire de bruit. Ça nesert à rien. Le chien m’a encoresenti de loin. Il est caché derrièrele mur. Je ne le vois pas, mais jel’entends gronder. Et je peux lesentir, moi aussi : il sent la bête,la bête fauve, la bête sau vage. Jen’ai jamais eu aussi peur.

– Tu as trop d’imagination, monpetit David, dit-il en me cares santles cheveux. Tiens, prends cesbis cuits, pour ta peine...

Je prends les biscuits et je sors.Et j’ai très peur : le chien est sûre-ment là, qui m’attend derrière legrand mur.

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juste avant d’atteindre la grille, justeavant de le voir, que j’ai le pluspeur. Une peur épouvantable.

La grille est vieille et rouillée,fermée par un vieux cadenastout cabossé. Chaque fois que jepasse devant elle, le chien selance dessus la tête la première,

Je continue de marcher le longdu mur. Je sais qu’il me suit del’autre côté, pas à pas. Des bran -ches mortes craquent sous sespas, et je l’entends haleter.

Je suis tout près de la grille. J’ar -rête. Je le sens qui s’arrête, lui aussi.C’est toujours à ce moment précis,

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de métal. Le pire, c’est qu’il vaparvenir à la défoncer, c’est sûr !

Chaque samedi, la grille bou geun peu plus. J’entends les pen tureset le cadenas pousser de plus longsgrincements. Et plus le chien fonce

comme s’il voulait l’enfoncer. Jeprends une grande respiration.Puis, je m’élance et je passe trèsvite devant la grille. J’essaie dene pas regarder la bête, mais j’aiquand même le temps de voir sesyeux rouges, ses crocs jaunes, sagueu le g rande ouve r t e e tses babines noires, couver tes d’écume. Il est fou, fou furieux. Ilfaut être fou pour se lancer ainsi,la tête la première, dans une grille

Ce matin, c’est pire que pire :en plus de foncer dans la grille, lechien commence à creuser. Il vabientôt réussi r à se f rayer unchemin, c’est sûr ! I l faut fairequelque chose !

dans cette grille, plus je sens moncœur battre. Il bat tellement fort quemes côtes me font mal.

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Ce matin, c’est pire que pire :en plus de foncer dans la grille, lechien commence à creuser. Il vabientôt réussi r à se f rayer unchemin, c’est sûr ! I l faut fairequelque chose !

dans cette grille, plus je sens moncœur battre. Il bat tellement fort quemes côtes me font mal.

18 19Licence enqc-13-194415-LIQ253656 accordée le 07 avril 2020 à raffi-sekdorian

Chapitre 3

Un chien qui n’existe pas

Mon père déteste qu’on ledérange pour rien. Je lui ai toutde même parlé du chien, parceque j’ai trop peur. J’ai tellementinsisté que, ce matin, il a décidéde m’accompagner jusqu’à lamai son abandonnée avant l’ou-verture de son magasin.

Mon père essaie d’ouvrir lagrille. Il n’y arrive pas. Il jette toutde même un coup d’œil sur le ter-rain de monsieur Samuel et sur sa


Chapitre 3

Un chien qui n’existe pas

Mon père déteste qu’on ledérange pour rien. Je lui ai toutde même parlé du chien, parceque j’ai trop peur. J’ai tellementinsisté que, ce matin, il a décidéde m’accompagner jusqu’à lamai son abandonnée avant l’ou-verture de son magasin.

Mon père essaie d’ouvrir lagrille. Il n’y arrive pas. Il jette toutde même un coup d’œil sur le ter-rain de monsieur Samuel et sur sa

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a eu peur de mon père ! Peut-êtrequ’il s’est caché et qu’il reviendraplus tard ! Mon père ne l’a pasvu, c’est vrai, mais est-ce que çaprouve qu’il n’existe pas? Je saisbien, moi, qu’il existe pour vrai !

– Et maintenant, continue jusquechez grand-père pendant que jeretourne au magasin. Je suis déjàen retard !

vieille maison en ruine. Pas lamoindre trace du chien ! Le chienn’est pas là !

– Mon petit David, tu vois bienqu’il n’y a pas de chien, dit-il. Tuas peur d’un chien qui n’existepas. Maintenant, j’espère que tune vas plus me déranger pourrien !

Peut-être qu’il a raison… Peut-être que j’ai trop d’imagination…Mais peut-être aussi que le chien

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Je marche le long du mur, et jen’entends rien. Mon cauchemarest enfin terminé ! Quand j’arrivedevant la grille, je ne cours pas;je continue à marcher lentement.

Horreur ! Le chien est encorelà ! I l est même plus fou, plus

Je file jusque chez grand-père, jelui donne ce qu’il a commandé, etje m’en retourne quel ques mi nutesplus tard avec mes biscuits. Quandje repasse de vant le mur de pierre,je me sens mieux. Je suis sûr quele chien a eu peur de mon pèreet qu’il est parti pour de bon.

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Il se lance sur la grille, encore etencore. Et plus il se lance sur lagril le, plus il saigne. Et plus ilsaigne, plus il devient furieux.J’essaie de ne pas le regarder etde courir le plus vite possible,mais j’ai quand même peur. Jel’entends grogner et aboyer. Jel’entends hurler de rage. J’en -tends aussi les pentures rouilléesqui grincent, gémissent... Ellesvont céder, c’est sûr !

dangereux que jamais. Il hurlecomme un loup. Il m’a suivi tout lelong du mur, en si lence, pourmieux me surprendre. Quand ilfonce sur la grille, j’ai tellementpeur que je tombe presque sansconnaissance.


Il se lance sur la grille, encore etencore. Et plus il se lance sur lagril le, plus il saigne. Et plus ilsaigne, plus il devient furieux.J’essaie de ne pas le regarder etde courir le plus vite possible,mais j’ai quand même peur. Jel’entends grogner et aboyer. Jel’entends hurler de rage. J’en -tends aussi les pentures rouilléesqui grincent, gémissent... Ellesvont céder, c’est sûr !

dangereux que jamais. Il hurlecomme un loup. Il m’a suivi tout lelong du mur, en si lence, pourmieux me surprendre. Quand ilfonce sur la grille, j’ai tellementpeur que je tombe presque sansconnaissance.

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me gâche l’existence. Cha quenuit, je fais des cau che mars danslesquels il me saute à la gorge. Etmes samedis sont pires que descauchemars ! Dire que, pour monpère, c’est un chien qui n’existepas. Pour moi, il existe beaucouptrop !

Je cours, je cours, je cours, et jene m’arrête que lorsque je suis àbout de souffle. Arrivé devant lemagasin de mon père, je meretourne : le chien n’est pas là.Tout ce que j’entends, c’est moncœur qui bat.

Je m’assois quelques instants surun banc, et je réfléchis. Il faut queje fasse quelque chose. Ce chien


me gâche l’existence. Cha quenuit, je fais des cau che mars danslesquels il me saute à la gorge. Etmes samedis sont pires que descauchemars ! Dire que, pour monpère, c’est un chien qui n’existepas. Pour moi, il existe beaucouptrop !

Je cours, je cours, je cours, et jene m’arrête que lorsque je suis àbout de souffle. Arrivé devant lemagasin de mon père, je meretourne : le chien n’est pas là.Tout ce que j’entends, c’est moncœur qui bat.

Je m’assois quelques instants surun banc, et je réfléchis. Il faut queje fasse quelque chose. Ce chien

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Avant d’aller chez grand-père,j’arrête chez le boucher pouracheter un os. Un os gigantes queet très dur, pour que le chien legruge longtemps.

Quand j’arrive devant la maisonde monsieur Samuel, je lance l’ospar-dessus le mur. C’est un osgéant, dur comme la pierre. Je nepeux pas voir le chien, mais je peuxl’entendre, et ce que j’entends est

Puisque personne ne veut mecroire, je vais devoir me dé -brouiller seul.

Mon grand-père dit qu’on trouvesouvent des solutions quand onmar che longtemps, donc je mar -che, je marche, et je marcheencore, jusqu’à ce que... çamarche ! J’ai trouvé une solution !

Enfin samedi !Je me lève, je déjeune, je re tourne

dans ma chambre et j’ouvre untiroir de ma commode. J’en sorsune boîte de métal qui contienttout mon argent. J’écono misedepuis longtemps pour acheterdes albums illustrés, mais tant pis.

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fort, surtout quand je lui lance unbiscuit.

Pauvre chien… il devait être affamé !

effrayant ! J’en tends l’os craquersous les mâ choires du chien. Labête l’avale en trois bouchées, maisje suis déjà loin !

Au retour de chez grand-père,le chien fonce encore dans lagrille, tête baissée. Mais il mesemble qu’il jappe un peu moins

Chapitre 4

Un cauchemar qui coûte cher !

Je n’aurais jamais cru que desos et de la viande pouvaientcoûter si cher ! J’ai vite épuisémes éco nomies. Pour gagner dessous, je suis maintenant obligé detravailler.

Chaque jeudi, après l’école, jerange des boîtes dans le magasinde mon père. Le vendredi, je faisdes livraisons. Et chaque samedi,j’arrête chez le boucher pour


Chapitre 4

Un cauchemar qui coûte cher !

Je n’aurais jamais cru que desos et de la viande pouvaientcoûter si cher ! J’ai vite épuisémes éco nomies. Pour gagner dessous, je suis maintenant obligé detravailler.

Chaque jeudi, après l’école, jerange des boîtes dans le magasinde mon père. Le vendredi, je faisdes livraisons. Et chaque samedi,j’arrête chez le boucher pour

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comme s’il ne pouvait pas s’em-pêcher de me faire peur. Il aboiejusqu’à ce que je dépose laviande près de la grille, ensuite ilse tait. Il me regarde, méfiant,sans oser s’approcher. On diraitqu’il ne veut pas que je le voiemanger. Il attend que j’aie le dostourné et il se précipite sur son

dépenser tout ce que j’ai gagné.J’achète un gros os, parfois unpeu de viande. Ensuite, je m’envais chez grand-père.

Depuis que j’ai trouvé ce truc, lechien ne grogne plus quand ilm’entend arriver, et il ne se lanceplus la tête la première dans lagri l le. Mais i l aboie encore,


comme s’il ne pouvait pas s’em-pêcher de me faire peur. Il aboiejusqu’à ce que je dépose laviande près de la grille, ensuite ilse tait. Il me regarde, méfiant,sans oser s’approcher. On diraitqu’il ne veut pas que je le voiemanger. Il attend que j’aie le dostourné et il se précipite sur son

dépenser tout ce que j’ai gagné.J’achète un gros os, parfois unpeu de viande. Ensuite, je m’envais chez grand-père.

Depuis que j’ai trouvé ce truc, lechien ne grogne plus quand ilm’entend arriver, et il ne se lanceplus la tête la première dans lagri l le. Mais i l aboie encore,

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Ce samedi matin, comme d’ha -bitude, je lance mon os par-dessus la clôture et...

Qu’est-ce qui se passe ? Lechien avale son os en trois bou -chées mais, au lieu d’aller secacher derrière le mur pour ledigérer, il fonce la tête la pre-mière sur la grille. On dirait qu’ilest encore plus fou, encore plus

repas, qu’il avale en trois bou -chées.

Pour un chien qui n’existe pas,je trouve qu’il a un bon appétit !

Je n’ai presque plus peur duchien.

que je le nourris. Il est maintenantbeaucoup plus robuste. Il fonce etfonce encore. Je suis tellementétonné que je ne bouge pas. Jereste là à le regarder se cognercontre la grille. On dirait quej’oublie d’avoir peur.

Soudain, les pentures cèdent etle cadenas se brise en millemorceaux. Je ne bouge toujourspas. Il n’y a plus rien entre nousdeux, plus de mur ni de grille, etle chien fou s’avance vers moi,

enragé ! Moi qui pensais l’avoirapprivoisé !

Il recule pour prendre son élanet il fonce encore une fois sur lagrille. Il a repris des forces depuis


– Ça alors ! dit mon grand-pèrequand il me voit arriver chez luiavec mon nouvel ami. Le chiende monsieur Samuel n’était pasmort. Ça alors ! Ça alors !

Je lui réponds que ce n’est plusle chien de monsieur Samuel, que

les oreilles basses, la queue en treles jambes.

Va-t-il me sauter à la gorge? Va-t-il me dévorer ? Ses crocs sonttoujours aussi menaçants, maisses yeux sont différents. On diraitqu’il a peur, lui aussi. A-t-il aussipeur de moi que j’avais peur delui?

Il avance encore en me regar-dant droit dans les yeux...Va-t-ilbondir sur moi?

Mais non : il se couche par terrepour que je le flatte.

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– Fantôme !– Fantôme? Quel drôle de nom

pour un chien ! Et pourquoi veux-tu l’appeler ainsi?

– Parce que les fantômes n’exis -tent pas !

c’est mon chien. Et je le répèteplus fort, pour qu’il comprennebien.

Mon père réagit comme mongrand-père :

– Ça alors ! dit-il. Le chien exis-tait vraiment. Ça alors ! Ça alors !

Je lui réponds que le chien existevraiment, et que c’est main tenantmon chien. Je l’ai trouvé, je l’ainourri, alors j’ai le droit de legarder, du moins il me semble.

– C’est donc pour ce chien quetu dépensais tout ton argent ! Tuas bien mérité de le garder, eneffet ! Comment vas-tu l’appeler?

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– Fantôme !– Fantôme? Quel drôle de nom

pour un chien ! Et pourquoi veux-tu l’appeler ainsi?

– Parce que les fantômes n’exis -tent pas !

c’est mon chien. Et je le répèteplus fort, pour qu’il comprennebien.

Mon père réagit comme mongrand-père :

– Ça alors ! dit-il. Le chien exis-tait vraiment. Ça alors ! Ça alors !

Je lui réponds que le chien existevraiment, et que c’est main tenantmon chien. Je l’ai trouvé, je l’ainourri, alors j’ai le droit de legarder, du moins il me semble.

– C’est donc pour ce chien quetu dépensais tout ton argent ! Tuas bien mérité de le garder, eneffet ! Comment vas-tu l’appeler?


14 Le chien secret de PoucetDominique Demers

15 Entre la lune et le soleilNancy Montour

16 David et l’orageFrançois Gravel

17 Marie Louve-Garou (Anique)Anique Poitras

18 Des étoiles sur notre maisonCamille Bouchard

19 Dessine-moi un prince (Peccadille)Marie-Francine Hébert

20 Le cœur au ventNancy Montour

21 Le plus proche voisin (Somerset)Hélène Vachon

22 David et les crabes noirsFrançois Gravel

23 La dame et la licorne (Anique)Anique Poitras

24 Des amis pour Léonie (Léonie)Mireille Villeneuve

25 Choupette et maman LiliGilles Tibo

26 Le cinéma de Somerset (Somerset)Hélène Vachon

Dans la même collection1 Lancelot, le dragon (Anique)

Anique Poitras2 David et le Fantôme

François Gravel3 David et les monstres de la forêt

François Gravel4 Le petit musicien

Gilles Tibo5 Sauvez Henri !

Yvon Brochu6 David et le précipice

François Gravel7 Le sixième arrêt (Somerset)

Hélène Vachon8 Le petit avion jaune (Léonie)

Mireille Villeneuve9 Choupette et son petit papa

Gilles Tibo10 David et la maison de la sorcière

François Gravel11 J’ai un beau château (Peccadille)

Marie-Francine Hébert12 Le grand magicien

Gilles Tibo13 Isidor Suzor (Anique)

Anique Poitras

Achevé d’imprimer en février 2005 sur les presses de Imprimerie L’Empreinte inc.

à Ville Saint-Laurent (Québec)


Amoureux des livres et des mots depuis toujours,

François Gravel s’est lancédans l’écriture à 30 ans,comme on se lance à la

poursuite d’un rêve d’adoles-cence. Dans David et leFantôme, il explore avec

finesse l’univers ténébreux des peurs d’enfant.

François Gravel

David etle Fantôme

Affronter un chien fou de rage tous les samedis quand on est un petit

garçon et qu’on est seul, c’est effrayant. Mais si, en plus, tout le

monde est persuadé que ce chien foufurieux n’existe pas, alors c’est

absolument terrifiant !David n’a pas le choix. Puisque personne ne veut l’aider, il devra

affronter sa peur tout seul, sinon sessamedis seront des cauchemars

à jamais…

Illustrations : Pierre Pratt

Franç

ois G

ravel

François Gravel

David

et le

Fantô

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david et le fantôme - bowmore grade 7 extended …données de catalogage avant publication (canada)...

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