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• DANEMARK L'alcool rend fou ? « Plusieurs enquêtes scientifiques ont montré que deux à trois verres de vin rouge par jour pouvaient augmenter la longévité grâce aux anti-oxydants (flavonoïdes, polyphénols) en réduisant le taux de mauvais cholestérol dans le sang. Ils peuvent prévenir l'artériosclérose et les risques d'embolies » affirme le docteur Otto Bjoern, directeur de Pharmex Médical APS (Danemark). Cette entreprise fabrique donc et diffuse via les boutiques de diététique une pilule qui contient ces principes intéressants et est dépourvue des propriétés nocives du vin rouge qui - on ne le sait que trop - s'attaque au portefeuille (la pilule est deux fois moins chère que le liquide incriminé) et à la bonne tenue (la pilule est totalement sans alcool) du client (pardon, du patient). Selon d'autres experts - docteurs aussi mais qui ne font pas négoce du vin - les actions bénéfiques de ce breuvage naturel pourraient provenir de l'alcool... D'après une dépêche AFP du 20 octobre 1997 lue sur www.nomade.fr/ NDLR : On nous signale que certaines stations de l'INRA (baptisées « domaines ») mènent des recherches (de pointe) sur le produit en question et que de nombreux volontaires - chercheurs, techniciens, administratifs et stagiaires de l'Institut - mettent courageusement à l'épreuve sur leur personne des synthèses des principes actifs de l'alcool dénommées (en code) château Couhins, gewurtztraminer et sauternes.

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• DANEMARKL'alcool rend fou ?

« Plusieurs enquêtes scientifiques ont montré que deux à troisverres de vin rouge par jour pouvaient augmenter la longévitégrâce aux anti-oxydants (flavonoïdes, polyphénols) en réduisantle taux de mauvais cholestérol dans le sang. Ils peuvent prévenirl'artériosclérose et les risques d'embolies » affirme le docteurOtto Bjoern, directeur de Pharmex Médical APS (Danemark).Cette entreprise fabrique donc et diffuse via les boutiques dediététique une pilule qui contient ces principes intéressants et estdépourvue des propriétés nocives du vin rouge qui - on ne le saitque trop - s'attaque au portefeuille (la pilule est deux fois moinschère que le liquide incriminé) et à la bonne tenue (la pilule esttotalement sans alcool) du client (pardon, du patient).Selon d'autres experts - docteurs aussi mais qui ne font pasnégoce du vin - les actions bénéfiques de ce breuvage naturelpourraient provenir de l'alcool...D'après une dépêche AFP du 20 octobre 1997 lue sur www.nomade.fr/

NDLR : On nous signale que certaines stations de l'INRA (baptisées « domaines ») mènent desrecherches (de pointe) sur le produit en question et que de nombreux volontaires - chercheurs,techniciens, administratifs et stagiaires de l'Institut - mettent courageusement à l'épreuve sur leurpersonne des synthèses des principes actifs de l'alcool dénommées (en code) château Couhins,gewurtztraminer et sauternes.

136 Courrier de l'environnement de l'INRA n°32, décembre 1997

• PLANETEOn a eu chaudLa conférence de Kyoto a réuni, en cette belle ville japonaise et en cette fin de 1997, les ministres etles experts de toute la planète, en vue d'opposer des mesures concrètes et efficaces au réchauffementdu climat terrestre provoqué par les émissions anthropogènes de gaz à effet de serre.Patrick Legrand, secrétaire général de la délégation à l'environnement de l 'INRA, directeur de lapublication du Courrier de l'environnement et bien d'autres choses encore, a participé activement auxtravaux de la conférence de Kyoto, qui... (voir ci-dessus).Les pays gros émetteurs comme les États-Unis et le Japon ont accepté des mesures de restriction et laconférence de Kyoto s'est terminée sur un succès mitigé mais longtemps inespéré.Ci-dessous, le Père Noël que Rousso a dessiné pour accompagner nos vœux de Bonne Année.

• EUROPEPromenades couvertesLa charmille de Haut-Maret - près du hameau de Vert-Buisson -, longue de 573 m, est constituée de4 700 charmes, la plupart centenaires. En raison de sa forme en arc de cercle, elle est l'un des raressites arborés classés comme monument. Elle est entretenue par les étudiants de plusieurs écolesd'agronomie.Connaissez-vous d'autres promenades couvertes ? Le syndicat d'initiative de la Reid a entrepris en1995 de faire l'inventaire de ces éléments de patrimoine - comme on dit maintenant -, de ces lieuxagréables à la contemplation et à la déambulation, en tous cas.Syndicat d'initiative de et à la Reid, Michel Mathieu, 848, Basse-Desnié, 4910 La Reid (Belgique). Tél. et fax : +32 87 37 63 28.Contact en France : Association française pour la conservation des espèces végétales, Pierre GuyINRA-SAPF, 86600 Lusignan. Tél. : 05 49 55 60 23 ; [email protected]

Courrier de l'environnement de l'INRA n°32, décembre 1997 137

Louis Vuitton nousa fait l'amitié dece dessin.

• FRANCEPollutionsEn attendant qu'on démontre définitivement que l'usage du téléphone portable spongifie à terme lecerveau des joignables via des rayonnements électromagnétiques sournois, on connaît déjà desnuisances dont ces petits engins sont coupables : le monsieur (ou la dame) qui parle tout(e) seul dansles lieux et les circonstances les plus incongrus, les sonneries (dans les mêmes circonstances), lafacture téléphonique avec pas mal de zéros et... la pollution visuelle dans nos campagnes.En effet, à plus de 10 km d'une antenne, ces merveilles d'électronique et de miniaturisation ne sontplus qu'un accessoire décoratif (marqueur socioprofessionnel). Il faut donc des antennes partout, ilfaut qu'elles soient placées en hauteur et il en faut trois, car il y a trois opérateurs en France, avec dessystèmes incompatibles. Un pylône de 35 m de haut rapporte 12 000 F par an au propriétaire duterrain et entre 20 et 50 000 F à la commune au titre de taxe professionnelle.

Les protestations sont venues des parcs naturels régionaux (celui du Vexin, notamment) et departiculiers. Les préfets de la région Ile-de-France ont signé une charte en octobre 1997. Mais lesassociations de protection de la nature ne sont jamais consultées.D'après Trans Rural Initiatives n°103, d'octobre 1997

NDLR : première solution, généraliser les portables factices en bois, légers, silencieux etbiodégradables ; seconde parade, habiller les antennes.

138 Courrier de l'environnement de l'INRA n°32, décembre 1997

• EUROPEEt, si un jour, l'eau ne coulait plus de source...Le groupe Nestlé proposera bientôt une eau fabriquée dans ses laboratoires. Comment ? On n'en saitencore rien. Mais la voie (d'eau) est ouverte pour le numéro un mondial des eaux minérales qui sepassera tôt ou tard - mais probablement pas demain - des sources de nos belles campagnes. Lesagriculteurs qui ambitionnent de devenir « co-producteurs de l'eau » risqueraient alors fort de setrouver gros jean comme devant. Un développement inattendu de la bataille de l'eau qui se profile...D'après le Mondedu 6 septembre 1997.

• FRANCEVaccinée, dérabiquée mais encore menacéeLa rage, répandue en France en 1968, a atteint en vingt-cinq ans 40 000 animaux sauvages (surtoutdes renards), 10 000 animaux domestiques (chats, chiens, bovins, chevaux) et zéro humain. Le 18octobre 1996 était abattu le dernier renard enragé, à Maubert-Fontaine (Ardennes). Cela fait donc unan sans rage, si l'on excepte le cas d'une chauve-souris de Champigneulles (Meurthe-et-Moselle)capturée le 14 mars 1997, mais porteuse d'un virus de souche différente.Cette situation très satisfaisante est à mettre au compte d'un ensemble coordonné d'actions deprévention et d'intervention, parmi lesquelles la vaccination orale des renards par hélicoptère. LaFrance sera déclarée indemne au bout de deux ans sans diagnostic positif. Toutefois la vigilance restede mise car la maladie persiste en Belgique, en Allemagne et en Suisse.D'après le communiqué du Centre national d'études vétérinaires et alimentaires (CNEVA) du 16 octobre 1997.

NDLR-PS :le 14 novembre 1997, leCNEVA signale qu 'unrenard a été trouvé enragé àSierk-les-bains (Moselle) et

rappelle à cette occasionque sur les 12 derniersmois, 30 cas de rage ontété diagnostiqués sur

211 analysespratiquées en Sarre(contre zéro sur 4 496en France).

Courrier de l'environnement de l'INRA n°32, décembre 1997 139

• PLANETESplashLe neuf octobre 1997 a eu lieu l'attribution des prix« Ig Nobel » (comme ignoble) en récompense de tra-vaux « qui ne peuvent ou qui ne devraient pas êtrereproduits ». Si la plupart des chercheurs ainsi dési-gnés à l'attention de leurs pairs et du public ont hé-sité à venir recevoir ce prix, l'entomologiste de lapromotion, Mark Hostetler, de l'université de Flo-ride, s'est rendu à Harvard pour la cérémonie.L'ouvrage qui l'a fait repérer s'intitule : That Gunkon your Car, A Unique Guide to Insects of the UnitedStates. Il s'agit proprement d'un Traité des mouche-tures qui offre aux personnes, petites et grandes, as-sises derrière un pare-brise d'automobile (ou de ca-mion) les moyens d'identifier ce qui reste des insec-tes qui volaient tranquillement devant ledit pare-brise, mais pas assez vite.D'après The Ig-Nobel Prize home page (www.eecs.havard.edu/ig_nobel/)et That Gunk on your Car(nersp.nerdc.ufl.edu~earm/people/hos/That_gunk2.html)où l 'on peut voir, comme dans le bouquin, des images d'insectes« avant » et « après ».

NDLR : le jury a eu grand tort de ricaner car, primo,cette publication (au demeurant sans prétention etsympathique) est très bien placée en termesd'impact ; deuzio, le sujet a été traité magistralementet graphiquement par Reiser (une double pageinoubliable sous le titre Sachez les reconnaître) - etc 'est pas rien - et, troisio, les entomologistes ontdepuis longtemps employé des panneaux (pleins oude grillage fin, englués ou pas) fixés sur desvéhicules terrestres à moteur pour étudier lesinsectes ravageurs des cultures ou ceux des bords deroute (qui payent un lourd tribut à la circulationautomobile).

1 4 0 Courrier de l'environnement de l'INRA n°32, décembre 1997

• FRANCEFourre pas ton nez partoutOn trouve toujours, dans la loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protectionde l'environnement (que l'on appelle familièrement la loi « Barnier ») et à côté des principes deprécaution, de prévention et pollueur-payeur, un principe de participation « selon lequel chaquecitoyen doit avoir accès aux informations relatives à l'environnement, y compris celles relatives auxsubstances et activités dangereuses. »En matière d'expérimentation des organismes modifiés génétiquement, un décret n° 96-850 précisedans son article 3, 3e alinéa, que le dossier de demande d'autorisation comporte [...] « 3° une fiched'information destinée au public, comprenant, à l'exclusion de toute information couverte par lesecret industriel et commercial, ou protégée par la loi, ou dont la divulgation pourrait porter préjudiceaux intérêts du responsable de la dissémination : le but de la dissémination, la description synthétiquedu ou des organismes génétiquement modifiés, l'évaluation des effets et des risques pour la santépublique et pour l'environnement, les méthodes et plans de suivi des opérations et d'intervention encas d'urgence. Il est précisé un peu plus loin qu' « un avis au public annonçant le dépôt de la fiched'information est affichée en (la) mairie » du lieu de l'expérience.La mise en pratique est savoureuse comme en témoigne cette lettre, en date du 3 novembre 1997 etémanant d'une direction départementale de l'Agriculture et de la Forêt :« Monsieur le Maire,Je vous informe qu'un essai au champ de plantes génétiquement modifiées a été autorisé par leMinistère de l'Agriculture et de la Pêche sur le territoire de votre commune, suite à un avis favorablede la Commission du génie biomoléculaire.Conformément à la réglementation, un avis au public doit être affiché en mairie.Cet avis, dont vous trouverez ci-joint un modèle, précise qu'une fiche d'information peut êtreconsultée.Par contre, dans le but de protéger le secret industriel et de prévenir d'éventuels actes dedégradation, je vous demande de conserver sans la dupliquer et d'inscrire sur un registre l'identité detoute personne voulant consulter cette documentation.En vous remerciant de votre collaboration (sic), [...] »Par charité, nous tairons département et signataires... Mais décidément, c'est dur la démocratie, c'estdifficile d'appliquer la loi et le vieux réflexe du fichage a encore des beaux jours devant lui.

Courrier de l'environnement de l'INRA n°32, décembre 1997 141

• J A P O NSentinelleFruit de la collaboration d'un ichtyologue, le professeur Kenji Namba (université d'Hiroshima) etd'un industriel du traitement des eaux (Shunji Eto), ce dispositif : un tube renfermant une anguille,alimenté en eau filtrée et muni de deux électrodes, lesquelles captent les courants électriques liés aufonctionnement du coeur du poisson. Lesdits courants sont analysés par un dispositif électronique adhoc. Une anomalie est-elle détectée ? C'est que l'anguille a ressenti les effets de traces detrichloréthylene (le rythme cardiaque s'accélère) ou de cadmium ou de cyanure (avec l'effet inverse).Et le surveillant est alerté. Au bout d'un mois, il faut changer l'anguille.D'après le Petit Bouquet (www.le-petit-bouquet.com) n° 187 du 27 novembre 1997.