culturales 2019 dans la vienne labio sefait remarquer

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La bio se fait remarquer Culturales 2019 dans la Vienne Robots de binage, les essais se poursuivent "Environ 150 robots de binage desgammes Oz, Dino, Ted et Bob fonctionnent en maraîchage, légumes de plein champ et viticulture, en France pour l'essentiel mais aussi à l'étranger", énonce Matthias Carrière, directeur commercial chez Naïo Technologies. Aux côtés de plusieurs partenaires experts (Ferme 3.0 dans la Somme, Digiferme d'Arvalis dans la Meuse), l'entreprise poursuit les essais en vue d'une utilisation en grandes cultures et ce, en repensant la démarche: "Les attentes des céréaliers sont très différentes de celles des maraîchers, notamment en termes de surfaces à biner et de débits de chantiers (1). De plus, les questions de sécurité seposent avec plus d'acuité. " La 14 e édition des Culturales se déroule à Jaunay-Marigny dans la Vienne les 5 et 6 juin. Timide lors des éditions précédentes, la bio occupe une place de choix, avec plusieurs innovations au niveau du matériel ainsi que la présence de coopératives, négoce et un Village bio. Pour so 74 e édition, les Culturales ont choisi pour la première fois le Grand Ouest, et un Village bio, très fréquenté. S alon d'importance majeure pour les céréaliers conventionnels, les Culturales 2019 s'ouvrent fortement à la bio. Ce, dans un contexte de forte hausse des conversions en grandes cultures (plus 31 % en un an selon l'Agence Bio). Nouveauté en 2019, le Village bio est entièrement dédié aux techniques bio, avec stands et micro-parcelles de démonstration. Les équipes d'Arvalis et leurs parte- naires le co-animent. Quatre espaces thématiques inte- ractifs et ludiques sont proposés: systèmes de cultures multi-performants, gestion des adventices, fertilisation et fertilité des sols, stockage des grains. Les visiteurs sont informés des techniques innovantes et préconisations les plus récentes. Variété: du nouveau en blé biscuitier Des témoignages encourageants Le Forum "Produire en agriculture biologique: une opportunité pour mon exploitation ?" fait témoigner les professionnels. Autour de Régis Hélias, spécialiste de la bio chez Arvalis- Institut du Végétal, quatre céréaliers bio expliquent leur parcours, leurs réussites et leurs échecs. "L'agriculture bio est un métier passionnant, avec néanmoins le risque de sefaire dépasser par le salissement etparfois de ne pas récolter. Une année de "laisser-aller" avec les adventices, c'est deux ans de galère. Deux années, c'est 10 ans", prévient Pascal Gury, céréalier bio à Sainte Radegonde des Noyers en Vendée, en bio depuis 1997 avec 130 ha aujourd'hui. "On observe davantage les cultures qu'en conventionnel et on prend plus de plaisir à travailler. Biner de laféverole en fleur, ça sent meilleur qu'un traitement en conventionnel 1", annonce Matthieu Balduz, respon- sable de l'activité bio. Multipliée sur 30 ha en bio en 2019, elle sera dispo- nible pour les semis d'automne. Outre le blé meunier et le grand épeautre, le triticale n'est pas en reste puisque deux variétés sont en cours d'inscription. Matthieu Balduz, responsable de l'activité semences bio chez le sélectionneur-obtenteur Lemaire-Deffontaines. "Niche" dans l'offre variétale en blé, le blé biscuitier bénéficie d'une demande en hausse de la part des industriels (fa- brication de gaufres, cornets à glace ...). Outre Gwastell, inscrite en bio par Agri- Obtentions en 2018, on trouve la va- riété Adriatic, du sélectionneur-obten- teur Lemaire-Deffontaines. "Type hiver précoce, Adriatic est un blé court qui se comporte très bien vis-à-vis des rouilles et [usariose et à bon potentiel de rende- ment, 772 % des témoins à l'inscription", G BIOFll· N'I24 . JUIL. / AOÛT 2019

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Page 1: Culturales 2019 dans la Vienne Labio sefait remarquer

La bio se fait remarquerCulturales 2019 dans la Vienne

Robots de binage,les essais se poursuivent"Environ 150 robots de binage desgammes Oz, Dino, Ted etBob fonctionnent en maraîchage, légumes de plein champ etviticulture, en France pour l'essentiel mais aussi à l'étranger",énonce Matthias Carrière, directeur commercial chezNaïo Technologies. Aux côtés de plusieurs partenairesexperts (Ferme 3.0 dans la Somme, Digiferme d'Arvalisdans la Meuse), l'entreprise poursuit les essais en vued'une utilisation en grandes cultures et ce, en repensantla démarche: "Les attentes des céréaliers sont très différentesde celles des maraîchers, notamment en termes de surfaces àbiner et de débits de chantiers (1). De plus, les questions desécurité seposent avec plus d'acuité. "

La 14e édition des Culturales se déroule à Jaunay-Marigny dans la Vienne les5 et 6 juin. Timide lors des éditions précédentes, la bio occupe une place dechoix, avec plusieurs innovations au niveau du matériel ainsi que la présencede coopératives, négoce et un Village bio.

Pour so 74e édition, les Culturales ont choisi pour la première fois leGrand Ouest, et un Village bio, très fréquenté.

Salon d'importance majeure pour les céréaliersconventionnels, les Culturales 2019 s'ouvrentfortement à la bio. Ce, dans un contexte deforte hausse des conversions en grandescultures (plus 31 % en un an selon l'Agence

Bio). Nouveauté en 2019, le Village bio est entièrementdédié aux techniques bio, avec stands et micro-parcellesde démonstration. Les équipes d'Arvalis et leurs parte-naires le co-animent. Quatre espaces thématiques inte-ractifs et ludiques sont proposés: systèmes de culturesmulti-performants, gestion des adventices, fertilisationet fertilité des sols, stockage des grains. Les visiteurs sontinformés des techniques innovantes et préconisations lesplus récentes.

Variété: du nouveau en blé biscuitier

Des témoignages encourageantsLe Forum "Produire en agriculture biologique: uneopportunité pour mon exploitation ?" fait témoigner lesprofessionnels. Autour de Régis Hélias, spécialiste de labio chez Arvalis- Institut du Végétal, quatre céréaliers bioexpliquent leur parcours, leurs réussites et leurs échecs."L'agriculture bio est un métier passionnant, avec néanmoinsle risque de sefaire dépasser par le salissement etparfois de nepas récolter. Une année de "laisser-aller" avec les adventices,c'est deux ans de galère. Deux années, c'est 10 ans", prévientPascal Gury, céréalier bio à Sainte Radegonde des Noyersen Vendée, en bio depuis 1997 avec 130 ha aujourd'hui."On observe davantage les cultures qu'en conventionnel eton prend plus de plaisir à travailler. Biner de laféverole enfleur, ça sent meilleur qu'un traitement en conventionnel 1",

annonce Matthieu Balduz, respon-sable de l'activité bio. Multipliée sur30 ha en bio en 2019, elle sera dispo-nible pour les semis d'automne. Outrele blé meunier et le grand épeautre, letriticale n'est pas en reste puisque deuxvariétés sont en cours d'inscription.

Matthieu Balduz, responsable de l'activitésemences bio chez le sélectionneur-obtenteur

Lemaire-Deffontaines.

"Niche" dans l'offre variétale en blé, leblé biscuitier bénéficie d'une demandeen hausse de la part des industriels (fa-brication de gaufres, cornets à glace ...).Outre Gwastell, inscrite en bio par Agri-Obtentions en 2018, on trouve la va-riété Adriatic, du sélectionneur-obten-teur Lemaire-Deffontaines. "Type hiverprécoce, Adriatic est un blé court qui secomporte très bien vis-à-vis des rouilleset [usariose et à bon potentiel de rende-ment, 772 % des témoins à l'inscription",

G BIOFll· N'I24 . JUIL. / AOÛT 2019

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ACTUALITÉS NATIONALES

Témoignages de producteurs au sein du Village bio .'Régis Hélias,d'Arvalis (à gauche) et les 4 agriculteurs témoins (de gauche à droite) .Éric Planchon, Pascal Gury, Francis Laurentin et François Matringhem.

se réjouit Éric Planchon, de Jaunay- Marigny, Vienne, enconversion (partielle) depuis 2017 sur 250 ha. 'J'invite les"nouveaux" dans le métier à visiter des bio de longue date pourapprendre d'eux et tisser des liens deproximité, comme je l'aifait': recommande Francis Laurentin, de Massognes, dansla Vienne, en conversion (partielle) en 2018 sur 62 ha."Un levier très important pour maîtriser les adventicesest d'être très vigilant sur la propreté des semences utili-sées", conseille François Matringhem, en Gaec avec sonfrère à Jouhé (Vienne), en bio depuis 2002, avec 330 haaujourd'hui. Pour Régis Hélias, spécialiste bio chezArvalis, "mettre en place dès le début de la conversion touslesleviers préventifs et curatifs pour lutter contre les adventicesdoit être une préoccupation au quotidien. ".

Jean-Martial Poupeau

(1) Dino travaille enplanches de 1;29 à 160 cm,pour des inter-rangsde 15à 50 cm.

"Nous travaillons à l'adoption des robots en grandes cultures" indiqueMatthias Carrière, directeur commercial de Naïo Technologies, ici auxcôtés du robot de binage Dina utilisé en maraîchage et légumes. '

agri ObtentionsSemencier de l'agriculture durable

Blés tendres d'hiver AB

Agri Obtentions vous propose sa gammeSemez Bio"': des variétés adaptées à laculture biologique.Retrouvez notre gamme Semez bio,

www.agrlobtentlons.fr

BIOFIL· N' 124 . JUIL./ AOÛT 2019 G

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Matériel: les nouveautés vues aux Culturales

Rotaking, une nouvelle houe rotativeEurotechnics Agri (Goizin, Suire et Jeande Bru) présente la houe rotative Rota-king, Ecoterra. Commercialisé depuis ledébut de l'année, l'outil, fabriqué dansles Deux-Sèvres par Suire, est dispo-nible en 6,3 m (au prix catalogue de18 500 euros) et 9,3 m. Munie d'étoilesde type Yetter - une par bras =, la houebénéficie d'un réglage très fin et sanseffort de la profondeur de travail aumoyen d'une crémaillère actionnéepar une clé de 30. À noter la présenced'un châssis renforcé, en 150 x 150 mm.En option figurent un semoir à petitesgraines, en pré-disposition, ainsi qu'uncompteur avec frein de roue. Exclu-sivité de l'entreprise, le dispositif estintéressant lorsque l'outil est utilisé enCuma notamment.

Germain Loiret, directeur technique chez Suire(groupe Eurotechnics Agn) aux côtés de.lanouvelle houe rotative Rotaking, Ecoterra.

Bineuse Phoenix,nouveauté Be TechniqueConçue par BC Technique et fabriquéedans l'Yonne depuis mars, la bineusePhoenix est présentée en version 8rangs maïs. Sa solidité et le gabarit del'interface de guidage impressionnent:celle-ci bénéficie d'une translation hy-draulique dont la course atteint 50 cmainsi que de deux roues d'ancrage ré-glables en largeur. "Grâce à son poidsélevé, 900 kg, l'interface assure la par-faite transmission de la précision per-mise par la caméra de type calorimé-trique jusqu'au soc", avance AlexandreClavier, directeur commercial. Évo-lutive, la bineuse passe de 8 rangs à75 cm pour le maïs à 40 rangs à 15 cmpour les céréales: il suffit de raccourcirla longueur de chaque élément. Enfin,les parallélogrammes sont renforcés,d'où un meilleur maintien latéral et en

La bineuse Phoenix de BC Technique - icien version 8 rangs maïs - impressionne parsa solidité et le gabarit de son inter-face deguidage.

hauteur, gage d'un travail à profon-deur constante. À noter en option, lerelevage hydraulique individuel deséléments par GPS. L'outil est destiné àtous types de sol, en particulier lourdset (ou) caillouteux. En 8 rangs maïs, labineuse est vendue 55 000 euros (prixcatalogue, hors option).

Stell-Air, le mulcheur à stellesPrésenté au Sima (lire aussi p. 62), l'outilconçu et fabriqué par Actisol est dispo-nible en 3 rn, 3,5 rn, 4 m,Sm et 6 m. Ilest composé d'un bâti bi-poutre surlequel sont réparties des stelles (disquesindépendants en étoile), d'un diamètrede 480 mm et espacées de 12,5 cm.L'outil est conçu pour travailler en rnul-chage superficiel. En complément, uneherse Profil, composée de 3 rangées depeignes de 16 mm et d'une longueurde 760 mm peut être montée à l'arrièrepour accélérer la décomposition de lavégétation. "Les stelles, d'un angle de70 degrés, sont équipées de doigts tors quiimpactent le sol par rotation et déplacentla matière par micro-jets", commenteClément Séguin, ingénieur commercial.

Conçu pour un travail superficiel, Stell-Airest un mulcheur à stelles commercialisé parActisol.

Binov, bineuse à bielles inverséesFruit de l'inventivité du constructeurlocal Dominique Cou lot - Sarl Cou lotà Chauvigny dans la Vienne - Binov

se distingue de la concurrence par lemontage de bielles inversées sur lesparallélogrammes (procédé breveté)."Grâce au terrage forcé, les dents sont"poussées" à descendre en terre, d'où untravail à une profondeur régulière mêmedans les sols durs et derrière les roues detracteur", énonce Dominique Cou lot. Àl'avant du bâti est fixée une roue de sta-bilisation de grande largeur. À noter quel'outil ne bénéficie d'aucun guidage parcaméra. Destinée à des inter-rangs de25 à 60 cm, Binov, commercialisée de-puis 2014, fonctionne auprès de 40 agri-culteurs dont la moitié en bio. En8 rangsmaïs, l'outil est vendu 14 500 euros (prixcatalogue, hors option).

Grâce à un système de terrage forcé reposantsur des bielles inversées, la bineuse Binovtravaille à profondeur constante, quel que soitl'état des sols.

Nouveau rouleau hacheurTreffler TSWOutre le réglage automatique de lapression des dents via des dents témoinmunies de capteurs, l'entreprise innoveavec le rouleau hacheur Treffier TSWprésenté au Sima (lire p. 66) Conçupour la destruction des couverts végé-taux, le rouleau, distribué par StecomatSarl, est un outil frontal muni de 3 rou-leaux hacheurs à lames. Le premier estmonté sur un châssis rigide. Il réaliseun premier mélange terre/végétation.Quant aux deux suivants, hélicoïdaux,ils sont montés sur balancier de façon àoffrir une bonne adaptation au terrainet finir la destruction du couvert. •

Le rouleauhacheurTreffler TSWcomportetroisrouleauxhacheursdont deuxmontés surbalancier

Jean-Martial Poupeau

20 BIOFIL. N°124 . JUIL./ AOÛT2019