cuisines de l'extrême

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Cuisines de l’extrême NéANT un dossier préparé par la 20ème promoon des journalistes scienfiques de l’École supérieure de journalisme de Lille 

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un dossier préparé par la 20ème promotion des journalistes scientifiques de l’École supérieure de journalisme de Lille.  Rédacteur en chef: Antoine Walraet Chef d’édition: Maëlle Becuwe Secrétariat d’édition: Laure Roussel, Ronan Rousseau Maquette/infographie: Ismaël Berkoun

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Page 1: Cuisines de l'extrême

Cuisines del’extrême

NéANT

un dossier préparé par la 20ème promotion des journalistesscientifiques de l’École supérieure de journalisme de Lille 

Page 2: Cuisines de l'extrême

Cuisines del’extrême

Le régime, ce n’est pas que pour la plage ! Toutes les raisonssont bonnes pour adopter une drôle de diète : pour être beau,en bonne santé, pour travailler ou simplement par fantaisie.

Tout le monde ne se soumet pas à la dictature de lamaigreur, même à l’approche de l’été. Aux quatre coins de la

planète, des cuisiniers mijotent des petits plats étonnants,bien loin des classiques régimes Dukan et autres Weights

Watchers. Si vous espériez trouver dans ces pages lesderniers régimes draconiens à la mode, passez votre

chemin. Préparez-vous à embarquer pour un voyage culinaireinattendu à la découverte d’habitudes extra-ordinaires !

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un dossier préparé par la 20ème promo-tion des journalistes scientifiques del’École supérieure de journalisme de Lille. Rédacteur en chef: Antoine WalraetChef d’édition: Maëlle BecuweSecrétariat d’édition: Laure Roussel,Ronan RousseauMaquette/infographie: Ismaël Berkoun

NéANT

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L’espace. Un environnementhostile. Des conditions ex-trêmes. En particulier pour la

nourriture. On imagine volontiersun astronaute se battant contrel’apesanteur pour ingurgiter la mai-gre gelée lyophilisée renferméedans un tube sous vide, commedans le film Apollo 13. « Al’époque des premiers vols habités,dont les durées étaient courtes,l’alimentation des spationautes

était essentielle-ment composéede pâtes alimen-taires condition-nées dans destubes. Une façonde s’alimenter à lafois pratique et fa-cile à assimiler »,explique AlainMaillet, responsa-ble d’expériencesen physiologie auCentre nationald’études spa-

tiales. Pourtant, les assiettes despionniers de l’espace se sont amé-liorées. « Désormais, l’alimentationest plus diversifiée et nous tentonsde faire en sorte qu’elle soit la plusproche possible de celle que l’onconsomme sur Terre », poursuit lechercheur.   Dans la station spatiale internatio-nale (ISS), les ravitaillements régu-liers permettent même laconsommation de fruits et d’aliments frais.

Il faut néanmoins adapter la nour-riture aux conditions spatiales.« Notre principale contrainte estl’équilibre alimentaire, souligneAlain Maillet. Concrètement, l’ap-port est équivalent à celui recom-mandé sur Terre, 2200 à 2400kilocalories par jour pour une per-sonne de 70kg. Mais il peut attein-dre 7000 kilocalories, notammenten cas de sortie dans l’espace. Onveille également à ce que l’apporten glucides, en lipides, en pro-téines, comme en minéraux soitbien équilibré pour éviter toute ca-rence. Il faut en effet savoir que lemétabolisme est sensiblement mo-difié dans l’espace et qu’un dés-équilibre peut très vite entraînerdes problèmes musculaires et osseux ». Face à ces contraintes, les occu-pants de l’ISS ont besoin de sou-tien. Pour y répondre, lagastronomie française s’est satelli-sée. Aujourd’hui, les astronautespeuvent choisir entre quinze platsdéveloppés par le groupe du célè-bre chef Alain Ducasse. Dos d’espa-don façon Riviera, cailles rôties,effiloché de volaille en parmentier,les explorateurs de l’espace peu-vent déguster ces mets délicieuxinstallés derrière le hublot du vais-seau. Le premier restaurant milleétoiles.

Sylvain Guilbaud

DOSSIER #Cuisines de l’extrême

4 #NéANT #04/2012

Le dîner de prosPour certaines professions ou loisirs, des habitudes culinaires

insolites sont essentielles au bon déroulement de l’activité.Orgiede protéines pour les culturistes, délices en conserve pour les

militaires et suprême de volaille lyophilisé pour les astronautes :revue de leurs surprenants menus.

Les astronautesNouritures célestes

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04/2012# NéANT# 5

Les culturistes

Garde à vous ! Présentezarmes ! Oui, mais les armesalimentaires. Les rations de

combat sont le quotidien de nosmilitaires envoyés sur le terrain.Nombreux sont ceux qui imaginent

le soldat avec sa petite boîte enferraille, mangeant de la nourritureinfâme. Ils ne sont peut-être pas siloin de la réalité. « Ce n’est pas trèsbon, mais ça nourrit un homme »,confirme Benjamin, militaire dansl’armée de terre. Pourtant, la ra-tion de combat individuelle ré-chauffable proposée aux soldatsde l’armée de terre a bien évoluéau fil des années. Pas moins de 14menus différents ont été élaborés.

Parmi eux, sept sont sans porc, etquatre peuvent être consommésfroids. Sur la carte, les militairespeuvent choisir entre le tajine depoulet, le saumon, le navarind’agneau, le veau marengo,le cassoulet supérieur. Des platsqui pourraient figurer au menu degrands restaurants… mais en réa-lité bien moins savoureux. Empa-quetés dans des boîtes de 30 cmde long sur 15 cm de large, ils doi-vent tenir dans le sac des mili-taires. L’établissement spécialisédu commissariat de l’armée deterre (ESCAT) d’Angers assemblechaque année 1 500 000 rations.Ces portions, d’une valeur énergé-tique de 3200 kcal, sont compo-sées à 13% de protéines, 32% delipides et 55% de glucides. Unmenu qui « correspond aux besoinsénergétiques quotidiens néces-saires aux soldats à l’entraînementou en opération extérieure », ex-plique Benjamin.De retour à leur base militaire, nuldoute qu’ils retrouvent avec unplaisir non dissimulé des repas plussavoureux, élaborés par les cuisi-niers de l’armée.

Antoine Walraet

Les militaires

La gonflette, oui. Mais danscertaines conditions. Les cul-turistes s’astreignent à un ré-

gime composé exclusivement deprotéines et céréales. Ces habi-tudes leur permettent d’adapterleur alimentation à leurs objectifs :augmenter la masse musculaire oudiminuer la masse grasse. Mais lesprincipes sont les mêmes. De laviande, du fromage blanc, du blancd’œuf, du riz, des lentilles. Exclus,les fruits et les légumes ! « Oncompose nos menus en fonction dubut visé et du volume calorique né-cessaire à l’organisme », expliqueun éditeur de site de musculation

et fitness. La grande star de ce ré-gime est la poudre de protéines.Deux grammes par jour et par kilo-gramme sont conseillés pour fairegonfler la masse musculaire, enplus de la portion de protéine quo-tidienne apportée par la viande,les œufs ou les produits laitiers.Mais certains abusent de cette ha-bitude et consomment presqueuniquement des protéines en pou-dre. « Il ne faut pas consommer ex-clusivement ces poudres car alors,il manque certains élementscomme les oligo-éléments, les fi-bres, les vitamines », alarme-t-il. En terme de santé, ces risques ne

sont pas les seuls – loin de là – im-pliqués par le régime des cultu-ristes. L’absence totale de légumeset fruits dans les menus pratiquésentraine un déséquilibre importantdu corps. Elle provoque une aciditéaccrue du sang, dont les consé-quences sont diverses et notables: augmentation du risque de bles-sure, ostéoporose, décalcificationosseuse, fatigue chronique, vieillis-sement prématuré. Si cet excèsd’acidité peut être éliminé par lesreins : « Cela entraîne une sur-chage et un travail inutile ». Atten-tion, il ne faudrait pas, en plus,souffrir de calculs rénaux.

Maëlle Becuwe

Opération Casse-croûte

"Power Powder"

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DOSSIER #Cuisines de l’extrême

6 #NéANT #04/2012

Vous voulez vraiment ressembler à unecrevette rachitique sur la plage cet été ?Vous avez bien quelques kilos à prendre

après un hiver rigoureux.

Notre nutritionniste, le docteur BrigitteCoudray, vous donne ses menus conseils

pour devenir... gros.

Grossir n’estpas une mince affaire

NéANT : Que doit-on manger sil’on veut prendre des kilos le plusrapidement possible ?

B. Coudray : Pour grossir beaucoupen un temps très court, il ne suffitpas de manger abondamment. Caren ingurgitant n’importe quoi,notre estomac peut se remplir trèsvite et nous perdons la sensationde faim. Il faut maximiser le nom-bre de calories tout en minimisantle volume. Certains types d’ali-ments doivent donc être privilé-giés. Il s’agit des gras sucrés :viennoiseries, charcuteries, pâtis-series, ou encore tout ce qui estcuit dans la graisse. Ces aliments,

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en plus d’être très caloriques,contiennent une grande quantitéde lipides qui seront majoritaire-ment stockés par l’organisme, etassez difficiles à déloger.

N : Ne vaudrait-il mieux pas boirede l’huile à la bouteille, ouengloutir une tablette de beurreau réveil ?

B.C. : Théoriquement oui, ce seraitbien plus efficace. Mais l’estomacne supporterait pas un régimepareil, et le gras nous rendrait vitenauséeux. La cuisson des platsappelle l’appétit, et facilitegrandement la digestion. Il vautdonc mieux cuire à la graisse qued’ingérer directement les lipides.Une autre habitude alimentaire àadopter nous vient d’Amérique duNord : le grignotage. En effet, il estplus facile de prendre du poids engrignotant tout au long de lajournée qu’en se contentant detrois repas par jours à heures fixes.La raison est simple : en grignotant,nous mangeons plusquantitativement qu’en trois repas.Enfin, côté boissons, les sodas, trèssucrés, sont tout à fait adaptés à cetype de régime.

N : Au niveau activité, quels se-raient vos conseils ?

B.C. : Il faut en faire le moins pos-sible. Etre sédentaire, c’est permet-tre aux calories avalées d’êtrestockées directement au lieu d’êtredépensées par des activités phy-siques journalières. Evitez donctant que possible vos déplace-

ments, et restez au maximum enposition assise. La télévision est ungrand atout dans ces situations,ayant un double effet sur nous.Premièrement, quand nous regar-dons la télévision en mangeant, laprogrammation nous distrait, etnous prêtons beaucoup moins d’at-tention aux signaux de la faim et dela satiété. Nous allons donc manger plus que ce dont nousavons besoin, en nous faisant ou-blier la limite de la satiété. Ledeuxième effet se pro-duit à long terme. Avecses publicités récur-rentes et la plupart dutemps alléchantes, lepetit écran nous incite àgrignoter à n’importequelle heure de la jour-née, sans se soucier del’heure du repas. Unecontribution efficace àla prise de poids rapide.

N : Faut-il dormir toute la journéepour une prise de poids optimale ?

B.C. : C’est plutôt l’inverse. Il a étéprouvé récemment que c’était lemanque de sommeil qui provo-quait la plupart du temps une prisede kilogrammes. En effet, le som-meil contribuerait à l’assimilationde la nourriture par l’organisme.Des études sont en cours pourcomprendre la nature de ce phé-nomène. Pour grossir, il faut doncrester inactif toute la journée,pourquoi pas devant la télévision,mais en dormant le moins possible.

« Boire de l’huileserait bien plus

efficace quemanger gras pour

grossir »

Simon Devos

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DOSSIER #Cuisines de l’extrême

8 #NéANT #04/2012

Les produits laitiers sont nos amispour la vie ». Les slogans publici-taires ne sont pas en reste quand

il s’agit de vanter les mérites du lait devache. Seulement, les vertus du lait, si bienancrées dans nos esprits, ne pourraientêtre au fond qu’une façade. Le résultatd’une vaste opération de communica-tion rondement menée depuis les an-nées 80-90. Depuis le temps, cettebonne parole prêchée par l’industrielaitière a trouvé un écho très favorableau pays de la baguette. La France est ledeuxième consommateur de fromageau monde. Pour Isabelle Delaleu, jour-naliste auteur de nombreux livres surla nutrition, cette consommation mas-sive de laitages est le ricochet logiqued’un « matraquage en règle d’argu-ments marketing ». « On nous rabâchequ’il faut boire trois produits laitierspar jour sous prétexte d’avoir des ap-ports suffisants en calcium ». Qui-conque peut reconnaître là lessempiternelles recommandations duProgramme National Nutrition Santé(PNNS). Et quiconque s’abstient deconsommer des laitages se voit me-nacé d’une carence en calcium.Comme une épée de Damoclès pourmotiver les récalcitrants. « Il faut sortir

de ce diktat des produits laitiers troisfois par jour », selon Isabelle Delaleu.Pour elle, « du calcium, il y en a dansd’autres aliments comme les fruits, leslégumes, les oléagineux et même danscertaines eaux minérales. D’ailleurs, lecalcium du lait est moins bien assimiléque celui des fruits et légumes ».Pire, boire du lait en quantité excessivepourrait même favoriser l’ostéoporose.Il en effet curieux de constater quec’est dans les pays qui consomment leplus de lait – Amérique, Suède, Dane-mark, Finlande– que l’incidence de l’os-téoporose est la plus élevée.Au Japon où les gens ne mangent pasde laitages, les cas d’ostéoporose sontbeaucoup plus rares. En vérité, « on neconnaît pas bien les besoins physiolo-giques en calcium mais pourtant lesconseils d’apports sont régulièrementaugmentés sans véritables raisons »,indique Isabelle Delaleu. Il faut direque le lobby du lait est extrêmementpuissant et veille sans relâche sur la ré-

putation de son breuvage. « Ça fait desannées que le Cerin (Centre de re-cherche et d’information nutritionnelle)abreuve les journalistes d’études sur leseffets bénéfiques du lait. Ces étudessont financées par l’industrie laitière ».Au fond, pourquoi boire du lait ? Aprèstout, nous sommes la seule espèce durègne animal à persister à boire du laittout au long de la vie. Qui plus est dulait de vache ! Presque une aberrationquand on sait qu’il est à l’origine des-tiné à engraisser un veau qui doubleson poids en 50 jours. Le lait de vacheest donc extrêmement riche et trèséloigné des besoins humains. Plus in-quiétant, « une étude menée sur 142000 européens a montré que le laitpouvait favoriser certains cancerscomme ceux de la prostate ou desovaires », révèle Isabelle Delaleu. Le lait a beau avoir une robe immacu-lée, il faut savoir raison garder et nepas en consommer des quantités astro-nomiques.

Le lait, quelle vacherie !

Le lait et les laitagessont présentés commedes aliments sains etmême nécessaires à

une nutritionéquilibrée. Rien n’est

moins sûr.

Ronan Rousseau

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04/2012# NéANT# 9

Mais l’idée de s’alimenter au fil des couleurs n’est pas cantonnée à Hol-lywood. Des nutritionnistes, comme Catherine Serfaty-Lacrosnière, pro-posent un régime amincissant à suivre sur 3 semaines. Son principe estsimple à chaque semaine sa couleur. Stéfanie, étudiante en santé pu-blique et nutrition en Californie l’a testé. « L’avantage c’est que ce régimen’est pas prise de tête. Il n’y pas besoin de réfléchir longtemps pour faireses courses et préparer ses menus. Chaque semaine, on se concentre surdes aliments d’une seule couleur. » Le régime s’ouvre sur la couleurblanche. Au programme, beaucoup de protéines blanches, présentesdans la volaille et le poisson, aux propriétés avantageuses. Elles sont ras-sasiantes, ne sont pas stockées par l’organisme et préservent le tonusdes muscles. A condition toutefois de ne pas en abuser.

La deuxième semaine, on se met au vert, avec au minimum 50 % de ver-dure dans l’assiette. Les courgettes, petits pois et autres feuilles pleinesde chlorophylle sont les bienvenues. La teneur riche en fibres de ces vé-gétaux facilite le transit, les vitamines et minéraux qu’ils renferment dé-toxifient l’organisme. Enfin le régime se termine par une touche de pepsavec les couleurs rouge et orange. Les fruits et légumes riches en anti-oxydants et vitamine C sont un atout pour carburer et pétiller d’entrain!Le résultat pour Stéphanie ? « La semaine verte a tout de même été unpeu fade. » Sur la balance, pas de véritable différence pour la jeune fille.« Mais j’ai découvert plein de nouvelles recettes que je suis pressée defaire découvrir à mes copines ! »

Le goût des couleursDes couleurs dans l’assiette, oui ! Mais sans lesmélanger. Afin de se simplifier la vie, certains fontle choix de ne sélectionner qu’une seule couleurpour composer leur repas.

Vous avez une couleur préférée ? Alors pour-quoi ne pas essayer de ne plus manger quedes aliments de cette couleur ? Avec la défer-

lante Twilight, certaines stars d’Hollywood se sontprises pour des vampires et se sont adonnées à ce ré-gime, dans sa variante sanguine. Les repas sont axéssur les aliments rouges, de préférence sous forme li-quide! Jus de toutes sortes, smoothies à gogo, salésou sucrés, à base de cranberries, de tomates, defraises, de poivrons rouges, de pastèques… Et de laviande rouge, juteuse, pour les jusqu’au-boutistes. Aurisque de voir ses canines s’allonger ou de devenirtout rouge ? Aïe, ce nouveau look ne serait plus enleur faveur. La saga Twilight, c’est fini.

Oriane Dioux

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DOSSIER #Cuisines de l’extrême

10 #NéANT #04/2012

Fumer du cannabis c’est inter-dit. Qu’à cela ne tienne, lechanvre se mange. Enfin, ses

graines. Le chanvre est une variétéde cannabis qui contient peu deTHC (ou Δ-9-tétrahydrocannabi-nol), le principe actif qui fait planer.A peine 0,2%. Autant dire qu’il fau-drait fumer l’équivalent d’un ballot

de paille avant d’avoir les yeuxrouges et le rire facile. Plutôt diffi-cile à faire. La législation se montreainsi clémente et autorise sa cul-ture. Et c’est tant mieux car lesgraines de chanvre sont comesti-bles. On les nomme parfois "chè-nevis". On nous vente souvent lesvertus de la consommation de

graines, riches en graisses et pro-téines végétales, alors quid desgraines de beuh ?La diététicienne Monique Larsy ex-plique que ces graines « apportentles graisses structurelles qui ser-vent dans les parois cellulaires.Elles ne sont pas stockées mais uti-lisées par le métabolisme.

Quand on pense cannabis, on pense forcément fumette. Pétards,bangs, space cakes, et toute la panoplie du parfait petit « stoner ».Mais le Cannabis porte une autre dénomination que la fameuse

marijuana: le chanvre. Il se décline en version industrielle, agricole,textile, ou même alimentaire.

Tout est bondans le chichon !

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04/2012# NéANT# 11

Une des propriétés bien connues du cannabis est dedonner faim. C’est même l’un des principaux argu-ments en faveur du cannabis thérapeutique : il re-donne l’appétit à des patients gravement maladesqui n’ont plus la volonté de s’alimenter.Pourquoi le cannabis donne des envies de fringale ?Fabien, étudiant en médecine et consommateur oc-casionnel, donne quelques explications : « Le cer-veau contient le système endocannabinoïde, qui jouesur la mémoire, la douleur et le contrôle de la faim.Sur le même principe que les neurotransmetteurs, lesmolécules cannabinoïdes se fixent sur les récepteursdes neurones pour transmettre de l’information. Oril se trouve que le THC, le principe actif de la mari-

juana, fait partie de cette famille de molécules. Unefois dans le sang, il va se fixer sur nos récepteurs etagir sur notre métabolisme. Notamment pour stimu-ler l’appétit, après consommation, la sensation in-tense de faim est due à ce phénomène. »Autant il est intéressant pour un malade de stimulerson appétit, autant sur quelqu’un de sain, l’effet peutêtre pervers. Le fumeur de joints a souvent faim, ilse goinfre de chips, gâteaux et autres plats gras.« J’ai un ami qui fume beaucoup, et qui mangeaitbeaucoup de choses pas très saines » raconte Fabien.« La semaine dernière, il a décidé d’arrêter. Depuis,il a perdu 4kg ! ». L.H.

L’appétit vient en fumant...

C’est notamment le cas desoméga-3 et oméga-6, des acidesgras insaturés essentiels qui sontprésents à hauteur de 75% dans lesgraines de chanvre. Elles ontl’avantage d’avoir un rapportoméga-6 sur oméga-3 de 3/1, cequi est idéal pour la santé. » Pournos amis végétariens, la consom-mation de graines a également sesavantages car source de protéineset d’acides aminés. On y trouve parexemple l’arginine, bonne pour lasanté cardiovasculaire. Monique Larsy explique que « lesgraines en général sont à consom-mer crues, entières ou moulues,dans les salades. Les graines dechanvre ont un goût herbacé assezprononcé, ce qui en fait un alimentintéressant à cuisiner. On peutaussi en extraire une huile, qu’onutilise comme condiment. » Maiscomme il n’y a pas que les saladesdans la vie, ont peut aussi créerdes steaks végétaux. Chez nos voi-sins Belges, on peut trouver dansles rayons des supermarchés desburgers au chanvre ! Garantis

100% agriculture biologique, ilsprésentent une alternative sympa-thique aux burgers végétariens, ha-bituellement composés de soja oude tofu. Pour couronner le tout la culturede pieds de chanvres présente desavantages écologiques. En effet,elle permet d’augmenter la biodi-versité, favorisant l’arrivée d’es-pèces d’insectes et de plantesadventices particulières. Le chan-vre fixe aussi assez efficacement leCO2, donc permet de lutter contrel’effet de serre. Et cerise sur le gâ-teau écolo, sa culture ne demandepas de pesticides.Au final, ces graines présentent tel-lement d’avantages qu’on se de-mande pourquoi elles sont si peuutilisées. La faute à la frivolité desautorités publiques vis-à-vis duproduit ? En tout cas, si vousconsommez du cannabis et quevotre ventre crie famine, plutôtque de se jeter sur des paquets dechips, pensez aux burgers ou à unesalade de graines !

Lionel Huot

Tout est bondans le chichon !

Page 12: Cuisines de l'extrême

DOSSIER #Cuisines de l’extrême

12 #NéANT #04/2012

Le toque 5 du net

Fork it !Manger avec une fourchette est pour beaucoup un signed’éducation dans notre culture. Les personnes qui utili-sent leurs mains sont très souvent pointées du doigt.Mais que penser de ceux qui mangent uniquement avecune fourchette ? Pour certains, c’est un style de vie, comme Aurélie, 25ans. « Je n’aime pas avoir les doigts sales en mangeant »,avoue la jeune femme. Un choix difficile à assumer tousles jours, par exemple lorsqu’elle souhaite déguster desmoules ou des crevettes. « C’est plus chaud, mais j’y ar-rive », commente-t-elle. « On mange moins vite, maiscela permet de mieux savourer ! » Pour d’autres en re-vanche, c’est une solution minceur. Le livre d’Ivan Gavri-loff, “Forkit!” a suscité un fort intérêt du public lors de sa publication. Le principe est simple : vous ne pouvezmanger que ce qui est “normalement” possible d’attraper avec une fourchette. Pas de chips, de chocolat oude viandes grasses. Hélas la méthode a ses limites. « Il est trop facile de tricher », commente Philippe Passa,ex-endocrinologue de l’hôpital Saint Louis aujourd’hui à la retraite. « L’idée était bonne au départ, mais lesgens ne suivent pas assez méthodiquement les règles.»

Mangeonsdes insectes

En ces périodes troubles où la surpopulation du bétail entraîne pollution et malnutrition, nous devrions man-ger des insectes ! Certes dans notre société ces créatures sont honnies, mais pas partout. Larves, sauterellesgrillées ou encore mygales sautées sont savourées en Asie ou en Amérique du Sud. Et ils ont de nombreux atouts : reproduction rapide, faible impact écologique, forte dose de protéines…Alors, qu’attendons-nous ?

http://www.mangeons-des-insectes.com/

http://www.forkitdiet.com/fr/index.html

Page 13: Cuisines de l'extrême

Kangatarianisme

N’en déplaise aux amoureux de Skippy le kangourou, les australiens raf-folent de la bestiole. Sa viande est plus tendre que celle du bœuf, coûtebeaucoup moins cher à produire et se digère mieux. De plus, les kan-gourous vivent dans la nature, ils n’ont pas besoin d’être enfermés. Les  cusiniers australiens préfère sa viande à celle du bétail classique. Hélas,difficile à appliquer dans nos contrées !

Régime «soupeaux choux»

Si Louis de Funès était si maigre dans La soupe aux choux, c’est sûrement àcause de la soupe elle-même ! Pour les amateurs de choux, déguster ce metsà chaque repas se révèle être une habitude originale et efficace pour garderla ligne. Elle apporte fibres, vitamine C et potassium. Mais il ne faut pas ou-blier de coupler la recette à d’autres éléments complémentaires, sinon, gareaux carences !

04/2012# NéANT# 13

Passion CitronPour tous les pressés, manger des citrons est efficace pour maigrir. Leconcept ? Ajouter l’un des agrumes à chaque repas : un verre de jus aupetit déjeuner, une bouteille aromatisée au midi, des citrons entiers augoûter… Le fruit acide bien connu des pays du Sud facilite la digestion, raffermit les tissus, fluidifie le sang… Reste à apprécier son goût si… tron!

http://www.soupe.free.fr/

http://www.lespetiteschozes.fr/regime-bio-bilan-semaine-11-et-cure-de-citron/

http://www.youtube.com/watch?v=DBUEpctcu0c

Adrien Denele

Page 14: Cuisines de l'extrême

DOSSIER #Cuisines de l’extrême

14 #NéANT #04/2012

Humm, la baguette du matin qui croustille sous la dent, le fondant ducroissant pur beurre, la délicatesse de la confiture de fraises… Et biença ne fait pas saliver tout le monde. Evidemment, la gastronomie à lafrançaise a bonne presse, et avec la mondialisation, les petits déjeunersont tendance à se ressembler partout en Europe… Au niveau diété-tique, c’est plus ou moins douteux, mais la tradition de certains paysvaut le coup d’œil. Parfois, c’est presque alléchant, et pour d’autres…Eh bien on vous laisse découvrir ça !

Une saucissedans mon café

Grande-BretagneAh, le fameux "english breakfast",sa marmelade d’oranges et sonpain de mie toasté ou frit (ça dé-pend de l’endroit)… La versioncomplète contient aussi du bacon,des œufs brouillés, et les incon-tournables "baked beans", des ha-ricots blancs arrosés de saucetomate. Un plan bien complet ensomme, mais pas forcément diété-tique… Au cas où il vous resteraitde la place, ajoutez un bol de por-ridge, la bonne bouillie de floconsd’avoine. Et si vous avez encorefaim, on ne comprend pas !

Espagne Pas de petit déjeuner, mais plutôtune collation vers 10 heures avecdu chorizo, des "tortillas" (ome-lette épaisse à la patate), des poi-vrons cuisinés, et des churros àtremper dans un chocolat chaudbien épais. Comme toute la cuisineespagnole, beaucoup d’huile, alorsbonjour le cholestérol. Le matin,Esther, 24 ans, prend aussi des tar-tines. « Chez moi, je mets juste dubeurre dessus, alors qu’en France,ça choque si on ne rajoute pas unegrosse couche de confiture ! » Bon,au moins ça leur permet de tenirjusqu’à 14 heures pour le déjeuner…

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04/2012# NéANT# 15

Bon bien sûr, vous vous dîtes qu’ils sont vraiment fous ces européens avec toute leur charcuterie, le fro-mage, le poisson… C’est vrai, c’est quoi cette manie de manger salé à 8 heures ? Mais, si on compare à noschers petits vieux qui trempent dans le café du matin au choix le pâté/ le maroilles/ le saindoux, on se ditque finalement ce n’est pas la mer à boire !

Danemark De bon matin, les Danois aiment les protéines :des céréales, des œufs, de la charcuterie et dufromage. Les plus courageux peuvent aussi serégaler d’une bonne soupe de bière épaissie aupain de seigle. Ça s’appelle de l’ "ollebrod", etque c’était très à la mode jusqu’en 1800. Miamalors !

Allemagne On vous répète toujours, moins de sucre, moinsde gras, et plein de fibres. Les allemands ne sedébrouillent pas trop mal pour leur petit-déjeuner. Par exemple, pour Vera, 19 ans, pas desucré le matin : fromage, jambon, pain noir « quicoupe bien l’appétit, pas comme la baguette ! »et du muesli. Ses petits compatriotesconsomment aussi du "brötchen", un pain deseigle aux noix et au sarrasin, avec des bretzels àla confiture, ou des œufs à la coque.

Belgique Pour Tuyce, 18 ans, « c’est toujourspain, fromage, lait, confiture,tomates et œufs ! » Ça c’est ensemaine… Le week-end, sortez lesbuffets, on rajoute des olives, desconcombres, du miel et du salami.Au moins, il y a des légumes, maisce n’est pas non plus le régime del’été… « Par contre, nous on prenddes petites tartines, pas detranches de 20 cm ! »

Suède On commence la journée avec dupain croustillant, le "knäckebrot",tartinés de poissons fumés commede la truite, du saumon, du harengfumé, voire même… Du caviar.Avec ça, haleine au top dès lematin ! Sans parler de votre apporten sel qui explose…

Amélie Dereuder