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Cercle Royal Namurois des Anciens d’Afrique fondé en 1910

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Cercle Royal Namurois des Anciens d’Afrique fondé en 1910

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Avec ses collections ethnographiques, artistiques, minéralogiques, zoologiques, agricoles, ses objets

de ferronnerie, de vannerie, ses poteries, sa bibliothèque, etc. ce musée fait revivre l’histoire, la culture

et la mémoire de l’ancien Congo Belge.

Dates d’ouverture : Du 1er janvier au 31 décembre

Jours d’ouverture : Dimanche, mardi et jeudi

Heures d’ouverture : De 14h00 à 17h00

Fermeture : Jours de fêtes correspondants aux jours d’ouverture

Visite sur demande : Pour les écoles et les groupes (minimum 15 personnes)

prévenir 48 heures d’avance

Tarif des entrées : Adultes 3,00 €

Groupes, étudiants, Seniors 2,00 €

Enfants, Ecoles 1,50 €

Consultez le site Web pour modification éventuelle des tarifs d’entrée et pour l’annonce de séances de

projection de films relatifs au Congo.

CERCLE ROYAL NAMUROIS DES ANCIENS

D’AFRIQUE ASBL FONDÉ EN 1910

FONDATEUR DU MUSÉE AFRICAIN DE NAMUR

RUE DU 1ER

LANCIERS, 1 – 5000 NAMUR

TEL/FAX 081.23.13.83

BANQUE DE LA POSTE : 000-0209124-89

URL : WWW.MUSEEAFRICAINNAMUR.BE

EMAIL : [email protected] ET [email protected]

Comité de lecture : J.P. ROUSSEAU, P. REYNDERS, A. QUINET.

Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs.

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30ème

année

Bulletin n° 4 / 2010

BULLETIN PERIODIQUE

du

Cercle Royal Namurois

des Anciens d’Afrique

(Anciennement : Cercle Royal Colonial Namurois)

-Fondateur du Musée Africain de Namur.

-Affilié à l’Union Royale Belge pour les pays d’Outre-Mer (UROME).

___________________________________________________________________________

Siège social: Rue du 1er

Lanciers, l - 5000 Namur Ŕ Tel/Fax : 081.23.13.83.

Email : [email protected] & [email protected]

URL : www.museeafricainnamur.be

Rédaction : J.P. ROUSSEAU Rue J-B Naviaux, 39b Ŕ 6812 SUXY Tel. 061.260.069

***********

Périodicité : janvier - avril - juillet - octobre.

En raison de circonstances particulières, des modifications peuvent survenir dans les dates de

parution.

Le paiement de la cotisation pour l’année en cours donne droit au bulletin périodique de

l’association.

Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Ils peuvent être

reproduits librement à la condition d’en mentionner l’origine et le nom de l’auteur.

************

Cotisations annuelles :

Membres de soutien : 25 €

Autres membres : 20 €

La cotisation est à verser au compte n° 000-0209124-89 du Cercle Royal Namurois des

Anciens d’Afrique.

Publicité :

1/4 page : 30 €/an soit 4 numéros

1/3 page : 50 €/an soit 4 numéros

page entière : 90 €/an soit 4 numéros

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C.R.N.A.A. / Bulletin n°4

Octobre - Décembre 2010

SOMMAIRE

Editorial « Le mot du Président » P 5

Nouvelles du Cercle

o Ceux qui nous ont quittés

P 6

Nouvelles du Musée

o Nouvelles du Musée

o Projections Vidéo

o Nouvelles de la Bibliothèque

Revue de Presse

o Tintin au Congo

O Echos de la célébration du cinquantenaire

P 7

P 10

P 10

P 14

P 14

Le coin du lecteur

o Le Congo au fil des pages

o Faire fortune en Afrique

o Lénine et les professeurs d’histoire

o Simon Kimbangu

o Paul Panda Farmana

o Rencontres avec les esclavagistes

o Deux fois hourra pour le colonialisme

o Afrique Contemporaine

P 15

P 16

P 17

P 20

P 21

P 23

P 25

P 32

P 35

Le courrier des lecteurs

o De Daniel Geerts

o Invitation

Les membres de l’ASBL

P 35

P 37

o Les membres du CRNAA en 2010

o Les membres du MAN en 2010

P 38

P 41

« Mpishi émérites à vos fourneaux »

o Curry de poulet à la cannelle

P 43

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EDITORIAL

LE MOT DU PRÉSIDENT

Une année se termine, année importante s’il en est. Nous avons vécu un cinquantenaire, celui de

l’indépendance du Congo, un centenaire, celui du CRNAA et l’annonce formelle et précise aux

administrateurs du MAN, de la part de la Régie des Bâtiments, de la nécessité de quitter les lieux qui

hébergent le Musée et sa bibliothèque.

Actuellement rien n’est encore connu quant à la nouvelle destination du MAN, cependant des pistes

sont ouvertes. Vous lirez dans les pages qui suivent l’intervention d’Anne De Gand, échevine de la

Culture, du Tourisme et des Fêtes, lors du Conseil Communal de la ville de Namur du 28 juin 2010.

Madame De Gand, administrateur au MAN, recherche des solutions quant à l’hébergement futur de

nos collections et de la bibliothèque. Vous lirez aussi avec une attention spéciale le dernier paragraphe

de cette intervention : « Un nouveau projet muséal devra voir le jour… ». J’invite tous les

administrateurs du MAN et CRNAA à prendre conscience que l’avenir du MAN ne pourra être

défendu que par une remise en question fondamentale de l’offre muséale actuelle, des

propositions concrètes devront être présentées au prochain Conseil. Notre déménagement et notre

nouvelle installation sera l’occasion idéale de concrétiser de nouveaux projets.

Dans cette optique nous essayerons de finaliser d’abord la fusion entre les deux ASBL, CRNAA et

MAN. Depuis plus d’un an j’ai informé les CA et les différents membres lors des deux AG de cet

aboutissement qui nécessitera, la recherche d’une nouvelle dénomination, la rédaction et l’approbation

de nouveaux statuts et le regroupement des fichiers de membres, etc. Entretemps la situation reste

inchangée.

En cette fin d’année, c’est l’occasion de vous demander de bien vouloir payer votre cotisation annuelle

à l’une ou l’autre ASBL et pourquoi pas aux deux ! Le montant de la cotisation versée au CRNAA

permet la rédaction (par des bénévoles) de la revue que vous recevez quatre fois l’an. Votre cotisation

versée au MAN sera utilisée pour enrichir la bibliothèque et payer quelques frais administratifs de

fonctionnement.

Dans ce bulletin, outre nos rubriques habituelles, notre collaborateur Alain Quinet vous invite à

prendre connaissance de quelques textes concernant l’esclavagisme en Afrique à la fin du XIX siècle,

tandis que le coin des lecteurs vous présente le résumé d’ouvrages que nous avons sélectionné pour

vous.

Joyeuses fêtes de fin d’année et mes meilleurs vœux pour l’an nouveau ; que la lecture de ce bulletin

vous soit agréable et distrayante.

Jean-Paul ROUSSEAU

Président

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NOUVELLES DU CERCLE

Recommandation importante Dans un but d’amélioration de nos communications avec les membres de notre Cercle (facilité,

rapidité et réduction des frais postaux) nous demandons à ceux qui disposent d’un ordinateur raccordé

à Internet de bien vouloir, s’ils le souhaitent, nous communiquer leurs coordonnées électroniques en

nous envoyant tout simplement un « mail » ou un « courriel » à notre adresse

« [email protected] » ; dès à présent nous les en remercions.

Dès la parution du présent bulletin nous pouvons vous l’envoyer en format PDF si vous le souhaitez.

CEUX QUI NOUS ONT QUITTÉS

- Mme Blanche COPOIS.

- Mr Gilbert DANIAU.

- Mr. H. LUCA, de Hamoir, ancien agent territorial de Kabongo, décédé le 21 juillet 2010.

- Mr. Dany PHILEMOTTE, pilote, décédé accidentellement en RDC le 25 août 2010 (voir ci dessous les

causes de l’accident).

- Mr. Jean CORDY, grand commis de l’Etat, fonctionnaire du Congo belge, puis indépendant, décédé le 2

septembre 2010.

Ci-dessous le journaliste Christian Laporte nous parle de ce grand fonctionnaire (04/09/2010).

Jean Cordy, acteur de la transition.

Lors de la mise en place du Congo après la proclamation d'indépendance du 30 juin 1960, il avait troqué

sa fonction de directeur du service Affaires étrangères du gouvernement général congolais belge - qu'il

assuma de mars à juin 1960 - pour celle de conseiller au ministère des Affaires étrangères de la

République du Congo-Léopoldville et ce, jusqu'en octobre 1964. Jean Cordy, qui est décédé jeudi à la

clinique Saint-Pierre à Ottignies, était l'un de ces derniers grands commis de l'Etat qui mirent leur savoir-

faire au service de la transition démocratique dans l'ancienne colonie de la Belgique. Mieux, plutôt que de

tourner la page et de rentrer dans la mère-patrie, il fut encore le chef de la coopération belge avec le

Congo jusqu'en mars 1967

Né à Rhode-Saint-Genèse le 10 octobre 1923 au sein d'une famille nombreuse qui compta aussi en ses

rangs un grand reporter de la presse belge (Jacques) et l'adjoint du "patron des patrons" Raymond Pulinx

(André), Jean Cordy avait suivi les humanités gréco-latines au Petit Séminaire de Basse-Wavre, devenu

depuis lors le Collège Notre-Dame. Des études brillantes comme premier de classe qui l'amenèrent ensuite

à faire le droit à l'université catholique de Louvain. Mais, comme d'autres jeunes Belges, il n'avait pas

admis la mise sous tutelle du pays pendant la Seconde Guerre mondiale et s'était engagé comme

volontaire de guerre.

Très vite, après la libération de la Belgique et de l'Europe, Jean Cordy avait été attiré par l'Afrique, et plus

particulièrement par le Congo où il s'était rendu pour la première fois en 1946.

A l'époque, il avait été intégré au service territorial, ayant notamment eu la charge de la cité indigène de

Léopoldville.

Attaché en 1955 au cabinet du gouverneur général Léon Pétillon, il devint, de fin 1958 à août 1959, le

chef de cabinet du gouverneur général Henri Cornelis.

Et, en mars 1960, il avait participé à la mise sur pied du futur ministère congolais des Affaires étrangères.

Une mission en terre connue puisque Justin Bomboko avait été le premier ministre des Affaires étrangères

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du gouvernement Lumumba. Si Cordy fut donc son premier plus haut fonctionnaire, il se fait qu'il avait

aussi été un de ses professeurs.

Après les troubles de 1960, Jean Cordy resta attaché au ministère en tant que conseiller et non plus en tant

que plus haut fonctionnaire, se considérant non pas comme un conseiller politique, mais comme un

conseiller administratif, préférant continuer à rendre des services au peuple congolais plutôt que de rentrer

précipitamment en Belgique. Et, ultérieurement, Cordy avait été nommé chef de la coopération belge. Il

avait terminé sa carrière comme diplomate en 1988 au terme d'un long séjour à Madagascar. Appelé à

témoigner lors de la commission parlementaire sur l'assassinat de Patrice Lumumba, le 18 juin 2001, Jean

Cordy avait pu utilement éclairer les commissaires sur les rapports complexes et tendus entre les différents

acteurs politiques congolais.

NOUVELLES DU MUSEE

Eh oui, on est toujours là. Même si notre sort futur reste toujours très nébuleux, le musée continue à

fonctionner aux jours prévus.

Grâce aux miracles de la technique moderne, nous avons de plus en plus souvent des visiteurs qui ont

été mis au courant de notre existence après avoir surfé sur internet. Ceux qui ont franchi le porche du

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corps de garde, en général, ne le regrettent pas et sont tout étonnés de voir les richesses qui sont

exposées dans nos vitrines.

A coté des adultes, les écoles fournissent une part importante de nos visiteurs. Il est très agréable de

pouvoir constater que bon nombre de titulaires des classes venant nous rendre visite, quel que soit

l’âge des élèves, préparent de façon très sérieuse la visite.

Un pourcentage assez élevé de ceux qui viennent nous rendre visite, est constitué par les habitués de la

bibliothèque. Celle-ci est bien fréquentée et cela tient vraisemblablement au fait que le responsable de

ce lieu est toujours à la recherche de la perle rare et qu’il est à l’affût des parutions nouvelles ayant

trait à la R.D.C. afin de se les procurer. Bravo Alain.

Même si le théâtre d’opération de Pierre Baudot est situé en dehors du circuit normal des visites, il ne

faut pas en déduire que l’on n’y fait rien. La mise en ordre des archives et l’établissement d’un

inventaire de celles-ci est son domaine de prédilection et il a trouvé quelqu’un pour l’aider dans ce

travail de bénédictin.

Un troisième domaine dans lequel on est loin de chômer, même si au stade actuel du problème il n’y a

rien qui brûle, consiste à emballer à titre préventif, certains objets stockés dans les cachots. Parmi

ceux-ci, il y en a un certain nombre qui ont peu de chances d’être exposés. Et c’est pour éviter leur

disparition d’une part, et pour contrôler l’exactitude des inventaires d’autre part, que ce travail

d’emballage est entrepris.

On en profite pour compléter les fiches d’inventaires en parachevant la rubrique description. Georgine

Carpentier et Jacques Hautekeet se sont attelés à cette besogne.

Il faut signaler que du matériel pouvant être prêté lors de manifestations extérieures est toujours

disponible.

Les organisateurs du Salon Antica le savent très bien, eux qui depuis des années déjà, empruntent

certaines de nos richesses, pour agrémenter le Salon ouvert à Namur.

Puisqu’on en est à aborder le chapitre « Prêt d’objet », signalons que, dans le cadre du 50ième

anniversaire de l’Indépendance de la République Démocratique du Congo, une exposition a été

organisée par la bibliothèque Moretus Plantin (Namur). Nous avons répondu favorablement à la

demande introduite par les Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix et avons prêté quelques unes

de nos pièces de collection.

Vous remarquerez que l’on ne chôme pas et qu’il y a toujours du travail mais pas assez de personnes

pour l’exécuter.

Claude Gautier

Relations Publiques du MAN

Novembre 2010.

Hommage à José Clément

Le 14 novembre, dans le cadre des activités de Mémoires du Congo, une séance d’hommage à José

Clément a eu lieu dans les locaux du MAN en présence de sa veuve et de nombreux invités.

Ce fut l’occasion pour Guido Bosteels (Administrateur d’Afrikagetuigenissen) de nous lire un

extrait de Jours de brousse – Congo 1940-1945 de Vladi Souchard (alias Vladimir Drachousoff) (pp.

254-255) – Editions de l’Université de Bruxelles, 1983 et que nous reproduisons ci-dessous.

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« La vie de brousse était exigeante et éprouvait durement les caractères faibles et les natures fragiles. Il

fallait lutter pour conserver une personnalité et une conscience intactes, une vie intellectuelle et

spirituelle active, pour cohabiter amicalement avec l’Afrique sans se laisser dissoudre par elle.

Mais il n’y avait pas que le travail et la solitude culturelle, avec leur usure et leurs tentations. Il y avait

aussi les grandes flambées de camaraderie au hasard des rencontres d’étape, la joie de participer à

l’édification d’un grand pays aujourd’hui étranger mais que nous sentions intensément nôtre. Voyager

huit mois par an de village en village, à pied, en pirogue, en canot, en bicyclette, en camionnette,

patauger dans les marais, rôtir sur les sentiers de savane, se sentir responsable, informer, persuader et

commander, organiser et bâtir, cacher ses craintes et maîtriser ses colères, peut-on imaginer plus belle

jeunesse ? (…)

Certes, nous étions des colonisateurs (on dirait aujourd’hui des colonialistes), mieux payés que les

Congolais, les considérant comme des mineurs à former et à diriger, exerçant une autorité qu’ils ne

nous avaient pas déléguée et dont nous abusions parfois : c’était conforme à l’esprit de l’époque et aux

différences de fait qui existaient entre nous. Mais nous étions convaincus de faire œuvre utile, de

préparer un avenir meilleur pour le Congo et les Congolais, de bâtir une maison dont ils seraient

bientôt les copropriétaires. Si nous nous trompions, c’était de bonne foi, mais je crois fermement que

nous avons été un maillon, rugueux mais nécessaire, de l’évolution historique de l’Afrique centrale ».

Conseil communal 28 juin 2010 Intervention Anne De Gand – Echevine de la Culture, du Tourisme et des Fêtes

Point 31 - Site des casernes Léopold : l’avenir du Musée africain de Namur

Le Musée africain de Namur, une institution en péril

La mise à la porte du corps de garde de l’ancienne caserne Léopold est bien entendu la menace la plus

sérieuse, à court terme. Et cela, même si dans le protocole d’accord entre la Ville de Namur et la régie

des Bâtiments visant le projet de remembrement urbain du site des Casernes, il est clairement indiqué :

« Dans la limite des missions et compétences de la Régie des Bâtiments et de la Ville, les parties

s’engagent à collaborer en vue de reloger le musée ».

En 2010, précisément, l’année du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, l’année où le Musée

africain de Namur fête ses 100 ans d’existence, il serait particulièrement malencontreux de signer

l’arrêt de mort du musée dont l’existence ne fut pas un long fleuve tranquille. En effet, il a déjà été

entièrement détruit à deux reprises et a connu six lieux d’occupation différents.

D’autres menaces pèsent sur l’institution à plus ou moins court terme car il ne repose que sur le

bénévolat avec une équipe vieillissante, il a peu de moyens et sa muséographie est désuète.

De nombreux atouts

Cependant, ce petit musée dispose de plusieurs atouts :

il est le seul musée traitant de l’Afrique en Communauté française. Il dispose ainsi d’une

identité forte : l’Afrique centrale, le Congo, enracinée dans l’histoire de Namur.

Il dispose d’une bibliothèque spécialisée, riche de 22.000 ouvrages, d’accès facile pour les

nombreux chercheurs.

Il bénéficie d’importantes collections évaluées à quelques 7.000 objets dont certains sont rares

et régulièrement prêtés en Belgique et en Europe.

Enfin, il présente un intérêt pédagogique évident.

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Quel avenir ?

Plusieurs solutions se dessinent. A court terme, une solution minimale consiste en l’entreposage des

collections dans un lieu qui reste à déterminer. Une solution, meilleure, vise à reloger le musée en

l’état et à en garantir l’accès au public.

Des pistes sont à l’étude mais aucune décision n’est prise à l’heure actuelle.

Quoi qu’il en soit, il faudra sauver ce musée à long terme. Un nouveau projet muséal devra voir le jour

et sortir de l’époque coloniale pour trouver des prolongements contemporains, que ce soit par exemple

sur des enjeux environnementaux ou de développement. Ce musée, s’il veut survivre, devra évoluer,

s’ouvrir à la Communauté africaine de Namur, aux ONG et nouer des collaborations avec d’autres

institutions muséales de la Communauté française.

Une nouvelle page, passionnante, de l’histoire de ce musée reste à écrire.

Anne DE GAND

Echevine de la Culture, du Tourisme et des Fêtes

PROJECTIONS VIDEO Nous rappelons à nos lecteurs que le Musée Africain de Namur (MAN) organise mensuellement (le

second dimanche à 14h00, (sauf si ce jour coïncide avec un jour férié), une projection vidéo dans la

salle Desneux «ethnographie ».

Ces documents réalisés par l’ASBL « Mémoires du Congo » sont des relations d’interviews d’anciens

ayant vécu dans la colonie ou dans les territoires sous tutelle avant 1960.

Dimanche 12 décembre 2010 à 14h00 : Mr Albert Wautelet, en hommage.

Dimanche 9 janvier 2011 à 14h00 : La trypanosomiase par le Professeur Marc Wery.

Dimanche 13 février 2011 à 14h00 : L’organisation du Service Médical au Congo belge par le

Dr Pieters.

Dimanche 13 mars 2011 à 14h00 : La médecine traditionnelle en Afrique centrale par le

Professeur Godfraind.

Dimanche 10 avril 2011 à 14h00 : Le traitement de la Tuberculose au Congo belge par les Dr

Crokart et Vandevoorde.

L’entrée est gratuite pour les membres du CRNAA et du MAN en règle de cotisations.

Paul Vannès

Vice Président

Adm. Délégué de MdC

NOUVELLES DE LA BIBLIOTHEQUE

DES ARCHIVES POUR QUOI FAIRE ?

Le Cercle Royal des Anciens d’Afrique (CRNAA) a célébré en 2010 son 1er centenaire

d’existence. Ses ‘Conservateurs’ successifs ont toujours appliqué le même principe « Il faut tout

conserver ! Cela peut servir ! ». Avec son émanation, le Musée Africain de Namur (MAN), il a ainsi

accumulé au fil des décennies une quantité impressionnante d’objets et de documents dont une partie

est actuellement exploitable par les chercheurs et les nostalgiques. Des inventaires détaillés ont été

établis et sont fréquemment consultés sur place. Les diverses salles d’exposition du Musée semblent

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satisfaire les visiteurs, souvent étonnés d’y trouver autant de pièces rares. La bibliothèque met à la

disposition des lecteurs de très nombreux ouvrages parfois forts anciens et rares. Elle a même dû

s’étendre dans une salle au rez de chaussée pour faire place à de nouvelles acquisitions.

Le MAN avait aussi rassemblé une quantité incroyable de ‘documents » les plus divers, baptisés,

un peu prématurément sans doute, ARCHIVES et qu’il convenait d’utiliser au mieux. Mis d’abord en

punition dans les cachots de l’ancienne Caserne Léopold, ils y avaient pris de l’âge et il était grand

temps de les exploiter. Courageusement quelques bénévoles éclairés ont alors aménagé un vaste local

dans un étage resté jusque là sans affectation. Avec prudence on lui a donné le titre variable de salle

POLYVALENTE ou COMPLEMENTAIRE, ce qui dit tout et n’importe quoi… Les documents y ont

été hissés par un escalier en colimaçon un rien acrobatique et déposés sur les étagères fabrication

maison. Une rapide évaluation a mesuré en quelques chiffres l’étendue du problème : 30 m³ de

‘papiers’ soit environ 2 tonnes dont le contenu restait encore ‘Terra Incognita’, rebutant ainsi le plus

enthousiaste des chercheurs.…. Et le flot des arrivages ne se tarit pas : diverses associations amies et

des familles d’anciens d’Afrique confient fréquemment leurs documents essentiels au MAN.

Depuis quelques années, une bonne partie de tous ces mystérieux ‘documents’ a été traitée pour

tenter de les convertir en ‘archives’ exploitables. Il fallait pour cela en établir d’abord un inventaire le

plus détaillé possible, les ranger à un endroit où on les retrouve rapidement, les protéger au mieux

pour les conserver encore longtemps et, pourquoi pas, en numériser l’essentiel pour le sauvegarder et

l’exploiter plus aisément par l’informatique. Pour cela il aurait fallu (YAKA…) lire au moins en

diagonale tous ces textes, car un titre attrayant comme ‘Une belle journée dans la savane’ n’explique

pas vraiment de quoi il s’agit. Il convenait cependant de ne pas trop s’attarder sur les passages forts

intéressants car pour traiter même sommairement les 30 m³ il faudrait alors au moins deux vies!

Aujourd’hui où en est-on ?

Les cartes géographiques qui se desséchaient dangereusement en rouleaux encombrants au-

dessus de diverses armoires sont inventoriées et protégées dans des tubes ou des cartons ; elles ont

permis de redécouvrir des cartes assez anciennes.

Les ‘Fonds d’archives’ confiés au MAN par des anciens d’Afrique ou par leur famille (au total

environ 60 boîtes équivalentes à 60 classeurs) sont inventoriés et rangés. On envisage la numérisation

prochaine des documents les plus anciens qui sont parfois des manuscrits des premiers pionniers.

Les classeurs internes du MAN et du Cercle ont été sensiblement allégés et une partie de leur

contenu, traitée en «archives » a rejoint la salle polyvalente.

Deux collections complètes des bulletins périodiques du CRNAA de 1981 à 2010 (8 classeurs)

ont été rassemblées, inventoriées par article et, entièrement numérisées, elles pourraient sans doute

être ainsi bientôt consultables sur internet.

Cette année aussi se termine l’inventaire et le rangement de ‘documents divers’ : revues,

journaux, périodiques, courriers, rapports, PV, etc. Etant donné l’ampleur du stock (+/-200 caisses !) il

a fallu se limiter à n’en faire qu’une liste sommaire.

Le MAN a également accumulé’, au fil des récentes décennies, des revues d’associations amies

et des périodiques, parfois avec de multiples exemplaires d’un même numéro. On a pu en constituer

des séries plus ou moins complètes et rendre disponibles pour d’éventuels collectionneurs les numéros

excédentaires. Car il est apparu évident qu’il fallait libérer de l’espace, la salle n’étant pas extensible et

le flot n’étant pas prêt de s’interrompre. D’ailleurs certains journaux ou périodiques peuvent aussi être

facilement consultés dans les bonnes bibliothèques publiques ou même sur internet.

Par contre pour compléter certaines de ces collections il est fait appel aujourd’hui aux membres

du CRNAA/MAN et des Associations Amies qui, ayant également adopté le principe du

Conservateur : « Il faut tout conserver ! Cela peut servir ! », se trouvent confrontés chez eux au même

problème d’encombrement. D’avance merci de répondre à notre demande !

Et après ??

Avec une vaste armoire bourrée d’« IMAGES » il restera encore aux bénévoles du Cercle et du

MAN de quoi meubler largement, pour le bénéfice de tous, de nombreuses après - midis pluvieuses

durant la prochaine décennie. Les photos, négatifs, diapositives, albums, films 16mm, 8mm et super 8,

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cassettes vidéo et autres attendent aussi d’être inventoriés et rendus plus facilement exploitables grâce

aux techniques modernes. Pour réaliser ce travail le MAN recherche des appareils permettant de

visionner ou projeter dias, négatifs et films en tous genres : si vous n’avez pas/plus l’emploi de ces

appareils, merci de prendre contact avec le Musée pour les lui prêter ou les lui céder et, pourquoi pas,

participer à ce vaste travail.

Car il y a de l’emploi dans le bénévolat….

Si les ‘archives’ d’Afrique vous intéressent, prenez contact avec le Cercle ou le Musée qui se

feront un plaisir de vous orienter dans vos recherches. La visite des cachots n’est pas indispensable !

Pierre Baudot.

081/305194

BOURSE D’ECHANGE DE REVUES

Vous OFFREZ des N° de revues qui vous encombrent ?

Vous RECHERCHEZ des N° de revues qui manquent à votre collection ?

Consultez la liste ci- dessous des principales collections de revues dont dispose le MAN.

Communiquez lui le nom et N° de la revue, l’année et le(s) N° des revues concernées par votre

OFFRE et/ou par votre RECHERCHE.

Ne tardez pas : en janvier 2011 les numéros excédentaires devront être éliminés !

PRÊT DE MATERIEL PHOTOGRAPHIQUE.

Merci de signaler au MAN le type d’appareils que vous pourriez lui prêter pour VISIONNER

des diapositives et des négatifs ainsi que pour PROJETER des films.

Adresses de contact :

Musée Africain de Namur, Rue du 1er Lanciers N° 1 Ŕ 5000 Namur

Tél 081/2313 83. E mail : [email protected]

Ou P. Baudot 081/305194 E mail [email protected]

LISTE DES REVUES

N° NOM N° NOM

01 ARAAOM Liège 31 TAM TAM OMMEGANG

02 AFAC 32 ACEMBC (Conseillers, enseignants, médecins)

03 AMI/FP/VRIEND Sec Limburg 33 AGCD CONTACTS

04 AMI/FP/VRIEND Sec Namur 34 AGCD « DIMENSIONS »

05 AMI/FP/VRIEND Sec W Vlaanderen 35 AMANAF (Famenne)

06 AMI/FP/VRIEND Sec Brabant 38 KDL « TUMA MASHUA » chemin de fer

07 Amicale Nationale Para Cdo 39 KKV Limburg

08 ASAOM « Contacts » Spa 40 LUXOM

09 OSSOM « BAMBOU » Huberland 41 MUKANDA YA EBENE Les Bomatraciens

10 CRAA « NYOTA » Vielsalm 42 PIKA N’GOMA (Knokke Heist)

11 CRAOCA 43 PILIPILI (AMIRUDI)

12 CTM « Radio Trottoir » 44 AMACIEL (cadets de Luluabourg)

13 CONGORUDI 52 Revue Coloniale Belge

14 « SIMBA » Mons 53 Revue Belgique d’Outre mer

15 GDSOM »KARIBU » 54 Revue Belgo Congolaise Illustrée

16 KUKOL 55 Revue des Vétérans Congolais

17 KISUGULU « La Termitière » 56 Revue Congolaise Illustrée

18 Cercle Colonial Luxembourgeois 57 Revue Zaïre, Afrique Centrale

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19 OTRACO 58 Revue Vivant Univers

20 UCOL (Union pour la colonisation) 59 FAMILLE MISSION

21 CRACT (Charleroi Thuin) 60 La Voix des Congolais

22 RCA & G (Arlon Gaume) 61 TCRCB : Touring Club Royal du CB

23 RAA « YAMBO » Verviers 62 ZOOLEO

27 « SOUS LES PALMES » 63 INUTOM : problèmes d’Afrique Centrale

28 UNAWAL 64 Le Courrier : ACP- UE

29 URFRACOL 65 Croissance des jeunes nations et Jeune Afrique

30 UROME 66 CERES (Agriculture et Développement)

67 PANORAMA (revue Sud Africaine)

71 Grands Lacs & Vivante Afrique (missions)

72 MISSI (missions)

RÉCENTES ACQUISITIONS

- BOUCHER, A., L’ARBALESTRIER, L., VAN SACEGHEM. Exodes, exils 1940 Ŕ 1960 (plaquette

de souvenirs. Edit. C.R.E.E.F. 2010.

- CAVAZZI de Montecuccolo, A. Njinga reine d’Angola. Ed. Chandeigne 2010.

- DUSSAULX. Journal du Soudan 1894 Ŕ 1898. L’Harmattan 2000.

- GERARD Ŕ LIBOIS, J. Belgique Ŕ Congo 1960. Ed. Pol Ŕ His 1989.

-GORDON, Murray. L’esclavage dans le monde arabe VII Ŕ XX siècles. Tallandier 2009.

- HINDE, S., L., Dr. The fall of the Congo Arabs (fac-simile du récit de 1897). Bibliolife 2010.

- HUYBRECHTS, André. Bilan économique du Congo. 1908 Ŕ 1960. L’Harmattan 2010.

- JEANJEAN, Maurice. Sékou Touré, un totalitarisme africain. L’Harmattan 2004.

- KINGSLEY, Mary. Une odyssée africaine (Gabon 1905). Phébus 1992.

- KUYU, Camille. Les Haïtiens au Congo. L’Harmattan 2006.

- LUMUNA Ŕ SANDO, C.K. Zaïre, quel changement pour quelles structures (Préface J. Ziegler) Ed.

A.F.R.I.CA. 1980.

- MICHEL, F. La campagne du Dahomey, 1893 - 1894. La reddition de Behanzin (lettres d’un

officier). L’Harmattan 2001.

- NEUFELD, C. Soudan 1887 Ŕ 1899. Prisonnier du Khalife. Douze ans de captivité à Omdurman.

L’Harmattan 1998.

- POINCARE, N. Gabriel Maindron, un prêtre dans la tragédie (Rwanda). L’Atelier 1995.

- RYCKMANS, F. Mémoires noires (souvenirs de Congolais). Racine 2010.

- TERRAS (Dir). Rwanda, l’honneur perdu de l’Eglise. Ed. Golias 1999.

- TURNBULL, C. L’Africain désemparé. Ed. Seuil 1965.

- VANGROENWEGHE, D. La forêt équatoriale africaine et ses habitants. Artis 1989.

- WASHINGTON, BOOKER, T., L’autobiographie d’un noir (Afro-Américain fin XIX siècle). Réed.

Plon 1963.

- WOYTT Ŕ SECRETAN, Albert Schweitzer construit l’hôpital de Lambaréné. Ed. Oberlin 1959.

Catalogue Depuis plusieurs semaines notre catalogue « bibliothèque en ligne » n’est plus accessible sur internet

suite probablement à un « bug » informatique. Nous travaillons à y remédier.

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REVUE DE PRESSE

Débat

La ministre congolaise défend Tintin au Congo (La Libre Belgique 23/10/2010)

Jeannette Kavira Mapera, ministre congolaise de•.la Culture, a défendu "Tintin au Congo' lors de

l'inauguration du premier festival de la bande dessinée qui se tient à Kinshasa "Tintin au Congo » est

au cœur d'un procès en cours Bruxelles. Bienvenu Mbutu Mondondo estime cette BD raciste et en

demande l'interdiction depuis 'plusieurs années. Interrogée par la radio RFI, la ministre explique :

«Pour le gouvernement congolais, "Tintin au Congo" est un chef-d’œuvre. Cet album ne blesse en rien

la culture congolaise. Aux temps anciens, lorsque ce livre a été écrit et que son créateur a été inspiré,

effectivement, les Congolais ne savaient pas parler français. A cette époque là, effectivement, pour

remettre le Congolais au travail ou l'inciter à travailler il fallait utilise le bâton. Nous avons estimé

que c’était un procès intéressé qui n’engage pas le gouvernement congolais." (Belga).

Note CRNAA Tintin au Congo a été réédité après 1960 dans une revue zaïroise apparemment sans provoquer de

scandale (Peeters, Le monde d’Hergé, Casterman, 1983 p.43).

Echos de la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Congo

La République Démocratique du Congo se souvient du Frère Joseph Cornet et de

Charlie Henault.

Il y a quelques semaines, peu de temps avant le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la

République Démocratique du Congo, le Musée National Congolais à Kinshasa inaugurait la salle

Joseph Cornet, grand expert de l'art Kuba, décédé en 2004. Cette réouverture se fit avec le concours

financier et l'expertise du Musée de l'Afrique Centrale de Tervuren. Pour la première fois les congolais

peuvent se réjouir d'avoir accès à la fabuleuse collection d'art ethnographique qui n'était plus

accessible au public et se trouvait entassée depuis quarante ans dans les magasins du Musée National.

C'est dans l'édition du 15 mai 2010 du quotidien "De Morgen" consacré à Charlie Henault, membre de

l'African Jazz et musicien de "Indépendance Cha Cha", que nous apprenons que Kinshasa, à la veille

de la célébration du 50ième anniversaire de son indépendance se souvient de deux compatriotes qui

partageaient une passion commune: l'art africain.

Charlie Henault est un membre assidu du Musée Africain de Namur et collaborateur du Frère Joseph

Cornet avec lequel il participa à la collecte d'une vaste moisson de pièces représentatives du

patrimoine culturel et ancestral du Congo.

C'est Léopold Sédard Senghor, Président du Sénégal qui, lors d'une visite officielle au Congo,

conseilla au président Mobutu au début de sa présidence de créer l'institution muséale qui devait porter

initialement le nom de Musée National Zaïrois et devenir aujourd'hui le Musée national Congolais.

Le Frère Joseph Cornet, frère des Ecoles chrétiennes, à l'époque, était professeur à l'Académie des

Beaux Arts à Kinshasa lorsque le Président Mobutu le chargea de cette mission pour laquelle il fit

appel à Charlie Henault, musicien mais également grand connaisseur d'art africain.

Il n'est pas prétentieux d'affirmer que le Frère Joseph Cornet et Charlie Henault, ensemble, portèrent

l'institution sur les fonts baptismaux, dotant ce vaste pays, berceau d'un incomparable patrimoine

artistique en Afrique Centrale d'une collection unique et très convoitée.

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L'un et l'autre ne manquèrent pas d'évoquer lors de leurs fréquents passages dans les salles du MAN,

les efforts qu'ils déployèrent pour hisser le Congo au rang de pays de référence dans le domaine de l'art

bantou.

Aucun moyen ne fut épargné par le Président Mobutu pour atteindre cet ambitieux objectif avec le

concours d'équipes multidisciplinaires et de ressources logistiques et financières permettant de se

procurer les objets les plus représentatifs provenant des villages de tout le pays, voire même des

régions les plus inaccessibles. La collection devait finalement se chiffrer à quelque 40 000 pièces mais,

suite a des déprédations survenues a la fin du régime de Mobutu, devait rapidement se réduire pour ne

plus compter que 25 000 objets.

La compétence du Frère Joseph Cornet, expert incontournable de l'art tribal d'Afrique Centrale devait

bientôt lui valoir une reconnaissance internationale et c'est à ce titre qu'une université américaine lui

prêta son concours et des moyens financiers importants pour publier une série d'études sur l'art Kuba,

mondialement connus des africanistes, et qui font partie de la bibliothèque du MAN. Cette université

dédia dès 2005 une salle de son musée au Frère Cornet.

C'est au cours de ses fréquents séjours aux Etats Unis que le Frère Cornet devait, avec une profonde

tristesse, retrouver de l'autre côté de l'Atlantique des objets qu'il avait personnellement ramené de

brousse pour les identifier et les consigner dans l'inventaire du musée dont il avait la responsabilité. La

fin de sa vie fut meurtrie par la menace qui pesait sur l'œuvre à laquelle il avait consacré le meilleur de

lui-même. Cette préoccupation est d'ailleurs ouvertement partagée par certains visiteurs africains du

MAN. Affranchis de tout tabou en cette matière, plusieurs se félicitent de ce que des institutions tel

que la nôtre et le Musée de l'Afrique Centrale de Tervuren s'efforcent de sauvegarder des collections

représentatives de l'art bantou et du Congo en particulier, que la mère patrie éprouve parfois des

difficultés à préserver.

A l'heure où l'incertitude quant à la pérennité du MAN s'installe, les anciens d'Afrique doivent se

souvenir de ces témoignages et se mobiliser à nos côtés pour que l'irréparable n'anéantisse l'œuvre à

laquelle ils ont généreusement contribué.

J. Vandenberghe

Conservateur-adjoint

LE COIN DU LECTEUR

Le Congo au fil des pages

Les cinquante ans de l'indépendance du Congo n'ont pas été oubliés par les éditeurs.

Au contraire, un nombre d'ouvrages impressionnant a fleuri ces dernières semaines. Petit florilège des

plus intéressants avec un commentaire de Thierry Bellefroid, journaliste à la RTBF, sur quelques

livres "Cinquantenaire indépendance " Sur le site de l'éditeur André Versaille deux des livres présentés

sont commentés via des vidéos (http://www.andreversailleediteur.com).

-Fleuve Congo, par François Neyt, Fonds Mercator

-Congo 60, au fil des actualités Belgavox, par France Debray, La Renaissance du Livre

-Mémoires noires, Les Congolais racontent le Congo Belge, 1940-1960, Racine/RTBF (disponible

via www.boutique.rtbf.be).

-Congo 1960, Echec d'une décolonisation, Collectif, GRIP/André Versaille Editeur.

-La guerre du Kivu. Vues de la salle climatisée et de la véranda, par Jean-Claude Willame, GRIP.

Pour les amoureux des beautés insondables de ce pays immense, lassés peut-être par les nombreux

reportages historiques et politiques sur le Congo, le plus beau livre est très certainement "Fleuve

Congo", coédité par le musée du Quai Branly à Paris et le Fonds Mercator. Il s'agit en fait du catalogue

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d'une exposition qui se tient au Quai Branly jusqu'au mois d'octobre et qui propose de mieux connaître

l'art d'Afrique Centrale à partir du bassin du Congo. Des masques et des reliquaires d'une beauté à

couper le souffle et un texte qui, comme toujours pour les livres du Fonds Mercator, vous élève en

vous faisant entrer dans la compréhension des mécanismes de la création artistique.

Toujours dans les beaux livres, "Congo 60 au fil des actualités Belgavox", à La Renaissance du Livre,

par France Debray. Le titre l'indique, il s'agit d'une plongée presque nostalgique dans ce patrimoine

filmé et pas toujours très "objectif" constitué par les reporters de Belgavox, sous l'égide de la famille

Fannoy, qui a créé ces actualités cinématographiques (bien avant la naissance de la télé) et a

longtemps tenu tête à la concurrence du petit écran lorsque celui-ci est né. Le livre contient d'ailleurs

un DVD qui vous permettra de remplacer les photos par les images animées et d'entendre ces voix

chantantes au ton exalté qu'on regretterait presque pour leur côté désuet et codé.

Au rayon sans images, ou presque, trois livres intéressants.

Tout d'abord, celui de notre excellent confrère François Ryckmans, petit-fils de gouverneur du Congo

et grand connaisseur de la région depuis toujours. "Mémoires noires, Les Congolais racontent le

Congo Belge, 1940-1960" est un livre coup de poing. On y découvre une histoire qu'on croit connaître

mais qui, vue par les seuls Congolais, prend des allures bien différentes. François Ryckmans rend ainsi

hommage à ceux dont la parole a trop souvent été confisquée au profit de l'histoire officielle. A travers

leurs témoignages, il restitue un état des lieux des vingt dernières années de la colonie qui n'est pas

forcément flatteur pour la Belgique.

Deux ouvrages du Grip, dont un coédité par André Versaille, "Congo 1960, Echec d'une

décolonisation". C'est un livre collectif qui mérite d'être distribué dans les écoles. Avec une véritable

volonté d'objectivité et un souci de la réalité historique, les contributeurs analysent et expliquent les

événements. Ils conceptualisent avec toute la connaissance qu'ils ont du Congo mais aussi avec la

liberté d'esprit que permettent les cinquante années qui se sont écoulées depuis l'indépendance.

Enfin, toujours édité par le Grip (Groupe de Recherche et d'Information sur la Paix et la Sécurité), "La

guerre du Kivu. Vues de la salle climatisé et de la véranda", par Jean-Claude Willame. Ce professeur

de l'UCL qui connaît la question du Kivu sur le bout des doigts tente de nous faire comprendre

pourquoi la guerre s'y est installée de façon quasi permanente. Il revient sur les fondements de ces

conflits incessants, mais s'interroge aussi très justement sur le rôle des institutions internationales.

Thierry Bellefroid

Les derniers colons du Katanga

Des Européens au Congo, particulièrement au Katanga, il n'y en a plus beaucoup. Comment

vivent-ils, qu'y font-ils? Anthropologue, Benjamin Rubbers a étudié cette minorité…. un peu

comme ses prédécesseurs avaient étudié les tribus indigènes.

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Si les chercheurs en sciences sociales ont très tôt

souligné l’importance de mener des recherches sur

les minorités blanches, notamment à l’initiative au

siècle dernier de Bronislaw Malinowski en Grande-

Bretagne et de Georges Balandier en France, peu

ont finalement suivi les traces de ces deux

ethnologues. «A leur époque, un anthropologue qui

se rendait en Afrique devait étudier les Africains et

pas les colons, souligne Benjamin Rubbers, chargé

de cours au Laboratoire d’anthropologie sociale et

culturelle de l'Université de Liège. D’autant que de

nombreux anthropologues tenaient leurs

compatriotes installés sous les tropiques en basse

estime. Ces derniers étaient vus, en outre, comme

les représentants de l’entreprise coloniale, qui était

jugée responsable de la disparition des traditions

indigènes que les anthropologues avaient pour

ambition de sauvegarder.» Le projet de recherche

mené par Benjamin Rubbers, entre 2002 et 2004,

offre ainsi un éclairage sur un objet peu étudié en

sciences sociales. L’ouvrage (1) est composé de

quatre parties : la frontière en «Noir» et «Blanc» ;

la minorité blanche ; le commerce et la relation à

l’Etat. Tout en faisant référence à l’histoire

coloniale et post-coloniale du Congo, l’auteur s’est

concentré sur la population blanche qui vit

aujourd’hui au Katanga, au rôle qu’elle y joue en

matière d’entrepreneuriat et «sur les processus concrets qui ont mené l’économie du Katanga à

prendre l’apparence d’une grande salle de jeux».

«Blanc» / «Noir» : une frontière toujours présente ?

A l’instar de la population totale de la province du Katanga, il est particulièrement difficile d’évaluer

l’importance de la communauté blanche qui y vit. Pour l’année 2004, Benjamin Rubbers avance le

chiffre de 1.500 personnes dont 850 Belges, 350 Grecs et 120 Italiens. Pour l’essentiel ils habitent la

capitale, Lubumbashi. Autant dire que la communauté blanche est une minorité au sein de la

population, qui compterait plus d’un million d’habitants. L’auteur traite de trois types de relations

entretenues entre Européens et Congolais «dans des espaces sociaux où la différence phénotypique est

particulièrement significative pour les acteurs : la relation hiérarchique dans le domaine du travail, la

sociabilité des clubs de loisirs et les rapports de genre dans l’univers domestique». Globalement, il

ressort de l’enquête de terrain menée par Benjamin Rubbers que la question raciale est toujours

présente dans l’imaginaire Ŕ et la réalité Ŕ tant des Congolais que des Européens.

Chaque communauté véhiculant son lot de stéréotypes sur l’autre. Hier comme aujourd’hui, l’espace

de travail constitue un lieu de prédilection pour la formation de stéréotypes raciaux. Les patrons

reprochant ainsi à leurs employés congolais leur absentéisme, leur négligence et leur imprévoyance,

entre autres.

(1) Benjamin Rubbers, Faire fortune en Afrique, Anthropologie des derniers colons du Katanga,

Collection «Les Afriques », Editions Karthala, Paris, 2009.

Autre lieu de rencontre, les cercles qui sont finalement des lieux de non-rencontre tant ils comptent

peu de Congolais, voire aucun. Un faible nombre que les Européens justifient par le coût du matériel

pour la pratique de l’activité comme le golf ou le sport hippique. De leur côté, les Congolais attribuent

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encore aux «Blancs» un prestige et des qualités qu’ils dénient à leurs propres élites. Ainsi, ils opposent

la noblesse des «Blancs» à la bassesse des Congolais. Certains allant jusqu’à souhaiter que les

«Blancs» dirigent à nouveau le pays. «C’est un discours que l’on entend en effet, confirme Benjamin

Rubbers. Mais votre interlocuteur peut très bien éprouver de la nostalgie pour le Congo belge et dans

la foulée accuser les colons d’avoir pillé le pays.»

La communauté blanche : une minorité repliée sur elle-même

«La population européenne à Lubumbashi forme une minorité repliée sur elle-même, séparée de la

société congolaise par une frontière raciale. Mais elle ne constitue pas pour autant un bloc immobile

et homogène. Les acteurs utilisent eux-mêmes la notion de ‘communauté’ dans un sens très vague,

celle-ci recouvrant des réalités sociales distinctes en fonction de la situation : elle qualifie tantôt

l’ensemble de la collectivité blanche, tantôt un groupe national particulier, tantôt des sous-catégories

ethniques ou corporatistes», explique l’auteur. Une caractéristique de cette minorité est le fait que

nombre de ses membres sont présents depuis plusieurs générations au Congo. L’une des personnes

interrogées décrit bien cette réalité : «Je ne veux pas partir car j’ai mes petites habitudes ici : j’ai ma

maison, mes domestiques, mes amis. Ma vie est ici. En Europe, je suis perdu. Je ne connais plus

personne.» Les différents cercles jouent pour la minorité blanche un rôle important, notamment en ce

qui concerne les entrepreneurs. Ils peuvent s’y rencontrer, évoquer leurs problèmes, y conclure des

affaires, régler leurs différends entre eux sans recourir à la justice congolaise, etc. Au total, la structure

de sociabilité de la communauté blanche peut être représentée par trois niveaux, chacun correspondant

à une espace de confiance. D’abord, les amis avec qui on peut partager des problèmes personnels

(confiance intime). Ensuite, les clans dans lesquels on se rassemble pour des activités diverses et des

loisirs communs (confiance sociale).

Enfin, la communauté blanche elle-même au sein de laquelle on peut mener des activités économiques

(confiance économique). Une constante apparaît également dans le résultat des recherches et explique

le titre de l’ouvrage «Faire fortune en Afrique». Depuis le début du XXe siècle, une même motivation

économique traverse les époques : l’ambition de faire fortune. «On ne se rend pas sur cette terre

hostile pour le plaisir, encore moins pour y fonder un foyer, mais bien pour y gagner de l’argent et

rentrer en Occident.»

La position des Européens

dans le commerce

d’importation

Dans la troisième partie de

l’ouvrage, Benjamin Rubbers

aborde la question du

commerce d’importation.

Domaine essentiel car si le

Katanga tire sa richesse de son

sous-sol, il demeure très

fortement dépendant de

l’extérieur pour les biens de

consommation courante.

Domaine également dans lequel

les Européens occupent une

position importante. Au

moment du déroulement de ses

recherches, de 2002 à 2004, les

Chinois étaient absents. Ils ont

commencé à arriver en 2005,

ont ensuite quelque peu délaissé le Congo au plus fort de la crise financière et semblent aujourd’hui

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réinvestir le terrain. Un terrain sur lequel sont aussi présents des opérateurs libanais et indiens. Par

rapport à cette concurrence plus ou moins nouvelle mais certainement plus forte que par le passé, les

Européens, et particulièrement les Belges, ont encore de belles cartes à jouer.

Outre le passé commun qu’ils partagent en partie avec les Congolais, ils ont surtout une meilleure

approche dans leur relation avec ces derniers, ce qui leur évite de commettre des impairs.

Historiquement, les opérateurs européens ont exercé et exercent encore leurs activités dans trois

secteurs : le négoce de détail, la production manufacturière et le commerce de gros. Mais à des

niveaux moindres qu’auparavant. Les opérateurs congolais sont actifs sur trois plans : démarchage,

distribution et importation. Mais les Congolais souffrent hors de leurs frontières d’un déficit de

confiance et d’une mauvaise image auprès des autres pays d’Afrique australe où ils sont généralement

perçus comme des voleurs. Ce manque de confiance mine, par ailleurs, les rapports économiques entre

Congolais. « Le commerce dans cette province évoque le casino, où, si l’on assiste parfois à une

réussite spectaculaire ou à une chute fracassante, la majorité des joueurs parient au quotidien avec

prudence. Ils tentent leur chance sur quelques numéros, veillant à ne pas mettre tous leurs œufs dans

le même panier.»

Les entrepreneurs indépendants face à l’Etat congolais

Dans les relations qu’ils entretiennent avec l’Etat au début des années 2000, «les entrepreneurs

expatriés représentent pour les gouvernants des partenaires de prédilection pour développer des

trafics transfrontaliers lucratifs. En premier lieu, à la différence des investisseurs étrangers et des

concurrents asiatiques, ils partagent avec eux une histoire et un ensemble de références culturelles.

Ce capital social et culturel est essentiel pour établir une relation de confiance. Deuxièmement, par

contraste avec les entrepreneurs congolais, les expatriés disposent des fonds et des compétences

nécessaires pour monter une filière à l’exportation, tandis que leur réseau de relations à l’étranger

leur permet d’obtenir des financements et des équipements, et d’écouler la marchandise. En troisième

lieu, les opérateurs étrangers offrent, comme minorité sociale et politique, l’avantage de la

vulnérabilité. La faiblesse de leur protection juridique et politique constitue un gage de fiabilité pour

les hommes politiques, qui peuvent brandir, en cas de nécessité, la menace de leur expulsion, de leur

mise en prison ou de leur expropriation.» D’où l’opportunité pour ces opérateurs d’entretenir un

réseau de relations politiques qui leur permettra entre autres de développer leurs affaires, de jouer à

armes égales avec leurs concurrents et de bénéficier d’une

protection qui peut s’avérer utile.

Une dimension importante mise en avant par les Européens

du Congo, Belges en tête, est le fait qu’ils sont des «enfants

du pays» ou «Watoto wa Katanga». Comme témoigne le plus

connu des Belges du Katanga, l'homme d'affaires Georges

Forrest : «Nous, on est resté après l’indépendance, on est

resté après la zaïrianisation, on est resté après les pillages,

quand tout le monde fuyait le pays. Aujourd’hui, on est les

seuls à donner du travail à la population.»

En étudiant les derniers colons du Katanga, Benjamin

Rubbers a dévoilé une réalité méconnue de l’Afrique

d’aujourd’hui, et plus particulièrement de cette province où

les expatriés jouent encore un rôle important. Comme toute

communauté, la minorité blanche est tiraillée de l’intérieur

mais fait front face aux attaques de l’extérieur. Et quand ces

dernières proviennent d’Europe, notamment de Belgique, où

cette communauté est parfois stigmatisée, il ne faut pas longtemps à ces «enfants du pays» pour se

regrouper et renforcer leur identité «face à un monde extérieur qui, décidément, ne comprend rien à la

vie des Blancs d’Afrique».

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M. Ferro. L’histoire sous surveillance

Marc Ferro est un historien français très connu. Nous avons extrait de son livre « L’Histoire sous

surveillance » un écrit de Lénine qu’il a trouvé chez un autre historien (Fitzpatrick) et qui incite à

réfléchir sur la façon dont actuellement on enseigne parfois l’histoire coloniale.

Lénine : comment rendre marxistes les professeurs d'histoire

« Contraignez-les par des programmes bien définis, dit Lénine.

« Fixez, dans les programmes, des thèmes qui les obligeront, objectivement à adopter notre point de

vue. Par exemple, mettez au programme l'histoire de la colonisation; ce thème les amènera à exposer

leur point de vue bourgeois, ce que les Français pensent du comportement des Anglais dans le monde,

ce que les Anglais pensent des Français, ce que les Allemands pensent les uns dès autres. La littérature

du sujet les obligera ainsi à dire les atrocités des capitalistes en général...

« En Outre, mettez au programme une connaissance minimale de la pensée marxiste; dites que

quiconque ne passera pas cet examen ne pourra pas enseigner. Je vous assure que même s'ils ne

deviennent pas marxistes orthodoxes, il leur en restera quelque chose qui était totalement exclu des

programmes jusque-là. Ensuite ce sera le travail des étudiants, sous notre contrôle politique, d'utiliser

ce bagage comme il convient ». « Lénine à Pokrovsky ».

L’HISTOIRE DE SIMON KIMBANGU ET SON EXPLOITATION PAR LES

ANTICOLONIALISTES

Dans le numéro 658 d’Avril 2010, « Les Temps Modernes » publient un article de Mme Anne Mélice

intitulé : « La désobéissance civile des Kimbanguistes et la violence coloniale au Congo Belge, 1921-

1959 ». En trente-deux pages, dont trois de bibliographie, l’auteur traite du prophète Kimbangu et des

réactions qu’il a suscité chez les autorités coloniales civiles et religieuses.

Mme Mélice s’efforce de replacer la naissance du phénomène kimbanguiste dans son contexte. Vers

1921 le panafricanisme, mouvement d’émancipation des Noirs africains, fondé en Amérique, s’affirme

et tiendra des congrès « pannègres » en Europe, dont un à Bruxelles, où s’illustrera un Congolais, Paul

Panda Farnana1.

Par ailleurs, l’action du Komintern, fondé en 1919, commence à se faire sentir dans les colonies.

Suite à l’agitation populaire (abandon du travail, pèlerinages, etc.) qui a suivi ses premiers prêches

dans le Bas Congo, Simon Kimbangu, qui n’a jamais été violent, est condamné à mort le 3 octobre

1921, puis gracié par le roi Albert 1er et sa peine commuée. Il décèdera en prison à E’Ville

(Lubumbashi) en octobre 1951. Le conseil de guerre avait eu la main lourde en prononçant la peine de

mort. Mais Mme Mélice omet de dire que le Congo belge (ainsi que d’autres colonies) a connu à

l’époque une instabilité dont la révolte dans le Sankuru, région des Batétélas, (environ 400 morts) est

la manifestation la plus grave. Il est vraisemblable que les autorités coloniales, craignant une extension

des troubles au Bas-Congo ont voulu faire un exemple. L’auteur écrit que des Européens sont

intervenus pour empêcher la grâce royale. Elle ne donne pas les arguments avancés par ces coloniaux.

On aurait voulu en savoir plus, ne fût-ce que pour une étude des mentalités, car le Kimbanguisme,

dont le contenu religieux, dérivé du christianisme, n’est qu’effleuré dans l’article, était aussi une

contestation, non violente, du pouvoir colonial. Gandhi avait beau être non violent, cela n’a pas

empêché les autorités britanniques de l’emprisonner plusieurs fois pour ses appels à la désobéissance

civile en Inde.

1 Voir page 23 la biographie de Paul Panda Farnana

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L’auteur aurait aussi dû rappeler que de nombreuses sectes et société (secrètes ou non), les unes

pacifiques, les autres moins, existaient au Congo. Cela pourrait expliquer l’intransigeance des

autorités. Pour un compendium des principales sectes (Kitawala e.a.) et société secrètes existant dans

les années 1950 voir Vanden Bosche(1954).

L’article est rédigé dans un style tarabiscoté avec profusion de citation entre guillemets. Sa lecture est

parfois fatigante (que veut dire « agencéité ?»).

Sur le même sujet, signalons un court article dans la Libre Belgique du 26 Juin 2010 qui rapporte que

les descendants de Kimbangu demandent à la Belgique la révision de son procès. L’église de

Kimbangu compterait actuellement cinq million de fidèles

A. Quinet

Nous reproduisons ci-après une des rares photos de Simon Kimbangu telle qu’elle figurait dans le petit

ouvrage de C.A.Gilis sur Kimbangu, paru en 1960, que Mme Mélice n’a pas repris dans la

bibliographie de son article. A la lecture de Gilis, il apparaît que dans les années 1950, les autorités

coloniales belges sont devenues relativement tolérantes à l’égard du Kimbanguisme. D’autres sources

indiquent que ce qui inquiétait davantage les mêmes autorités c’étaient le Kitawala, venu des colonies

britanniques (et dérivé d’une secte protestante - Watch Tower), ainsi que l’Islam qui se propageait

notamment à partir des populations arabisées.

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PAUL PANDA FARNANA

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Paul Panda Farnana (1888 à Nzemba, près de Banana - 12 mai 1930 à Nzemba) était une

personnalité de la République démocratique du Congo.

BIOGRAPHIE

Le nom de Paul Panda Farnana a marqué l’histoire du Congo (Congo belge, ex. Zaïre, actuellement

République Démocratique du Congo) à plusieurs titres: il fut le premier Congolais de sa génération à

avoir fait des études supérieures en Belgique et en France. Il a été surtout le premier nationaliste

congolais dénonçant avec virulence les méthodes coloniales mises en place par les Belges. Il réclamait

par exemple, la généralisation de l’enseignement laïc ainsi que l’accès des Congolais aux universités

de la Métropole. Il plaidait également pour la participation de ses compatriotes au sein des instances

décisionnelles de la colonie ainsi que pour l’africanisation des cadres.

Il fut, par ailleurs, militant actif du panafricanisme et collabora avec Paul Otlet (un des pères de

l’Internet), Henri La Fontaine (collaborateur de Otlet et Prix Nobel de la paix en 1913), W.E.B.

DuBois, et Blaise Diagne à l’organisation du Deuxième Congrès Panafricain, au Palais Mondial, à

Bruxelles en septembre 1921. Il s’imprégna des idéaux internationalistes et pacifistes qui étaient ceux

de Paul Otlet et Henri La Fontaine.

Il se voulait le porte-parole du Congo belge à Bruxelles et multipliait les articles dans la presse de son

temps. Il fonda en 1919 l’Union Congolaise (Société de secours mutuel et de développement moral de

la race congolaise), la plus ancienne association sans but lucratif initiée par des Congolais sur le sol

belge. Un des buts de cette organisation dont il fut tour à tour le Secrétaire Général et le Président

d’Honneur, était de défendre les droits des vétérans congolais de la Première Guerre mondiale dont il

était. Cette association exigea à plusieurs reprises l’érection d’un monument au Soldat Inconnu

Congolais afin de marquer la dette de la Belgique à l’égard des soldats congolais qui s’étaient battus

sous son drapeau en Afrique (entre autres à Tabora, au Cameroun) et en métropole.

JALONS BIOGRAPHIQUES

1888 : Naissance de Paul Panda Farnana à Nzemba près de Moanda (RDC) dans le Bas-

Fleuve.

1900 : Arrivée de Panda en Belgique, le 25 avril, en compagnie du Lieutenant Derscheird, qui

participa à l’expédition Bia dans le Katanga. Il entame des études secondaires à l’Athénée

d’Ixelles.

1904 : En octobre, il réussit l’examen d’entrée à l’École d’horticulture et d’agriculture de

Vilvorde.

1907 : Panda décroche son diplôme avec la plus grande distinction ; il obtient en sus le

« certificat de capacité » avec pour spécialité les cultures tropicales.

1908 : Soucieux de compléter sa formation, Panda s’inscrit comme élève régulier à l’École

supérieure d’Agriculture tropicale à Nogent-sur-Marne. Au terme de son cursus, il obtient le

« Certificat d’études ». À l’École supérieure commerciale et consulaire de Mons, il

approfondit sa connaissance de l’anglais.

1909 : Panda est engagé par le ministère des colonies en qualité de « chef de cultures de

troisième classe ». À son arrivée à Boma le 21 juin, il fut nommé au jardin botanique d’Eala

près de Coquilathville, où il assuma aussi des cours théoriques.

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1911 : Son mandat achevé, Panda embarque sur le Bruxellesville, le 21 juin. À son arrivée en

Belgique, il reçut la distinction de « l’Étoile service ». À son retour au Congo en décembre de

la même année, il est nommé directeur de la station de Kalamu.

1914 : La guerre éclate alors que Panda séjourne en Belgique. Il s’engage dans le « Corps de

Volontaires congolais ». Deux autres Congolais posent le même geste : Joseph Adipanga et

Albert Kudjabo. Tous les trois seront faits prisonniers par les Allemands. Alors que Joseph

Adipanga réussit à s’évader, Paul Panda et Kudjabo Albert demeurent en captivité jusqu’à la

fin de la guerre. En date du 6 décembre 1916 ils se retrouvent ensemble au camp de

prisonniers de guerre de Soltau en Allemagne et sont à nouveau séparés en date du 24 Mars

1917. Dans les camps de prisonniers de guerre, il se rapproche des Tirailleurs sénégalais pour

qui il fait office d’écrivain public. Par ce biais, il entre en contact avec Blaise Diagne, Député

du Sénégal.

1919 : Libéré, Panda regagne la Belgique et obtient à sa demande une mise en disponibilité

pour convenances personnelles. En février, il participe aux assises du Premier Congrès

Panafricain à Paris, organisé à l’initiative conjointe de Blaise Diagne, membre du

gouvernement français, et de W.E.B. Du Bois, sociologue afro-américain et leader de la

N.A.A.C.P. (National Association for the Advancement of coloured People). En novembre, il

fonde avec ses compatriotes (parmi lesquels Joseph Adipanga et Albert Kudjabo) l’Union

Congolaise, une « société de secours et de développement moral et intellectuel de la race

congolaise » ; elle est placée sous la haute protection de Louis Franck, Ministre libéral des

Colonies et d’Émile Vandervelde, leader socialiste et ministre de la Justice.

1920 : Panda intervient à la tribune du premier Congrès colonial national (du 18 au 20

septembre 1920) dont les assises se tiennent au Sénat. Sa contribution fut d’autant plus

remarquée qu’il fut le seul Congolais convié à prendre la parole face aux personnalités

coloniales : ecclésiastiques et civiles. C’est à l’occasion de ce congrès que Panda rencontre

l’Abbé Stefano Kaoze, alors secrétaire de Mgr Roelens, vicaire apostolique du Haut-Congo.

Les deux hommes qui prennent le temps de se connaître s’estiment et Panda fait part de leur

consensus sur la participation souhaitée des Congolais aux instances de décision.

1921 : Le Deuxième Congrès Panafricain se tient alternativement à Londres, et à Bruxelles.

Panda siège au bureau du Congrès aux côtés de Blaise Diagne, de W.E.B. Du Bois, de Paul

Otlet, et de Miss Jessie Fauset. Le 11 septembre, Paul Panda donne une conférence sur

« L’historique de la civilisation nègre sur les rives du fleuve Congo ». Par ailleurs, il exprima

le vœu que des diplomates noirs soient présents au sein des commissions internationales ayant

la charge d’administrer les mandats exercés sur les anciennes possessions allemandes en

Afrique. À la demande des membres de l’Union Congolaise, Paul Panda entreprend des

démarches auprès du Ministère des Colonies en vue d’organiser des cours à l’usage de ses

compatriotes. C’est ainsi que des cours pour Congolais subsidiés par les autorités belges sont

ouverts à Bruxelles, à Charleroi et à Marchiennes. Panda assure lui-même quelques cours à

côté d’enseignants dûment mandatés par les autorités. Accusé de sédition, le catéchiste Simon

Kimbangu est condamné à mort. Sa peine est commuée en détention à perpétuité ; il se voit

infliger la déportation dans le Katanga, où il sera emprisonné jusqu’à sa mort en 1951. Par le

biais notamment du ministre Louis Franck, Panda s’emploie à convaincre les autorités

coloniales de ne pas appliquer la peine capitale au condamné. Kimbangu est d’autant plus

décrié par certains coloniaux qu’ils le tiennent pour un disciple de Marcus Garvey. Une

violente polémique oppose Paul Panda à l’équipe rédactionnelle de l’Avenir Colonial Belge,

porte-voix des coloniaux les plus conservateurs.

1925 : « La Renaissance de l’Occident » consacre une livraison spéciale aux arts et à

l’artisanat congolais. Panda est mis à contribution et s’exprime avec pertinence sur les

questions de l’art ainsi que l’avenir de l’artisanat dans son pays. Il dénonce les pillages qui ont

permis à l’Europe de garnir ses musées et juge que la colonisation constitue ni plus ni moins

du vandalisme « rationalisé ».

1929 : Retour de Panda au Congo; il rejoint son village natal ; il y fait ériger une école ainsi

qu’une chapelle, dédiée à son Saint patron.

1930 : Paul Panda Farnana meurt le 12 mai dans son village natal, à 41 ans. À Bruxelles,

l’Union Congolaise fait célébrer une messe en l’Église de l’Abbaye de la Cambre. Kudjabo

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Albert fait partie de l'organisation de cette célébration en honneur de son ami et compatriote

Paul Panda Farnana.

Note CRNAA

L’article de Wikipedia sur Paul Panda Farnana ne fournit pas de bibliographie. Signalons que Mr A-B

Ergo lui a consacré quelques pages dans son dernier ouvrage (L’héritage de la Congolie) et qu’une

notice lui est consacrée dans la biographie coloniale belge, tome III (1952) p. 668.

Rappelons aussi que le « Corps des volontaires congolais » commandé par le colonel Chaltin en 1914,

était composé de 330 coloniaux, (présents en Belgique en Août 1914) et de quelques congolais dont

Paul Panda Farnana (dans le 2e Cie). Cette unité a participé à la défense de Namur en 1914. Une

exposition sur Namur en 1914 vient d’être organisée aux Faculté Universitaires mais passe totalement

sous silence cet épisode alors qu’il y a un monument Chaltin à Erpent sur les hauteurs de Namur.

Dans le prochain bulletin du CRNAA, nous reproduirons un article d’Antoine Tshitungu Kongolo,

paru dans « L’Africain » n° 211 (octobre Ŕ novembre 2003) intitulé « Paul Panda Farnana (1888-

1930) panafricaniste, nationaliste, intellectuel engagé. Une contribution à l’étude de sa pensée et de

son action ».

RENCONTRES AVEC LES ESCLAVAGISTES

Présentation

Dans notre bulletin 3/2010, j’avais relevé que Mr Hochschild, dans le texte de sa conférence, ne

mentionnait ni les esclavagistes, ni la lutte de Léopold II et des puissances européennes (Angleterre et

Allemagne e.a.) contre ce fléau qui ravageait le centre de l’Afrique. La tendance actuelle chez certains

journalistes, voire chez des historiens, est à présenter les « arabes » actifs alors dans ces régions

comme de simples commerçants. Rappelons que ces esclavagistes étaient des musulmans arabes

(parfois baloutches) ou des métis d’arabes et d’africains. Ils s’adonnaient principalement au trafic de

l’ivoire et des esclaves. Habillés et armés à la mode arabe (poignards, fusils2), ils s’alliaient souvent à

des chefs locaux contre les tribus visées. Le plus célèbre de ces traitants, Tippo Tip, métis d’arabes et

d’africains a rédigé ses mémoires en swahili (langue véhiculaire de l’Est contenant de nombreux mots

arabes) et en caractères arabes.

C’est la possession de fusils à silex qui leur donnait l’avantage sur les armes blanches des Africains

(du moins tant qu’il ne pleuvait pas sur la poudre du bassinet…)3.

En outre, il « tenaient » leurs alliés africains armés par eux, en étant leurs fournisseurs de poudre noire

souvent achetée à des trafiquants européens de la côte est (des Swahilis).

Certains de ces « arabes » s’établissaient à demeure et faisaient cultiver leurs champs par leurs

esclaves noirs. Seuls le Ruanda et l’Urundi, états relativement structurés, leur avaient résisté dans la

région. A noter que dans cette deuxième moitié du XIX siècle, de nombreuses ethnies africaines

pratiquaient un esclavage domestique, relativement doux (sauf quand on sacrifiait des esclaves lors des

funérailles des chefs).

Enfin, des trafiquants d’esclaves, d’ivoire, de caoutchouc et d’armes, sévissaient encore, venus

notamment d’Angola (portugais ou métis portugais Ŕ les Pombeiros). Cette traite là n’avait pas le

caractère destructeur des razzias de la traite « orientale ».

2 Le Musée Africain de Namur en possède plusieurs exemplaires de ces bunduki (mukkalah).

3 A la fin du XIX siècle, ils sont souvent armés de fusils plus modernes (à piston ou à chargement par la culasse).

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Nous reproduisons ci-après un récit publié dans la revue « l’Afrique explorée et civilisée » en

Septembre 1888. Une version légèrement différente (autre rapporteur ? autre traducteur ?) en est parue

en 1890 dans le Mouvement antiesclavagiste belge, mais pour l’essentiel les textes sont identiques.

Sur le même sujet, on peut lire l’article illustré et rigoureusement référencé de Marcel Luwel intitulé

« Un plan d’action contre les esclavagistes » dressé par l’explorateur Hermann von Wissmann » publié

dans Africa Ŕ Tervuren n° XVI de 1970, 3-4, pp 85 à 1064. La biographie coloniale belge (ARSOM)

contient aussi une importante notice sur l’explorateur.

A. Quinet.

UN EXEMPLE DE L'INFLUENCE DES ARABES DANS L'AFRIQUE CENTRALE. (Extrait de

la Revue « l’Afrique explorée et civilisée, Septembre 1888) »:

Les progrès de l'invasion arabe dans l'Afrique centrale sont si rapides, et les conséquences en sont si

désastreuses, que si les Européens ne se hâtent de prendre des mesures énergiques pour s'y opposer,

1'œuvre civilisatrice qu'ils veulent accomplir en faveur des indigènes sera sans objet, car ils trouveront

les régions les plus fertiles dépeuplées et les localités les plus prospères ruinées par les envahisseurs.

Nous n'en voulons pour preuve que l'exposé fait récemment par le lieutenant Wissmann à la Société de

géographie de Londres, que nous apporte le dernier numéro des Proceedings.

La région mentionnée par l'explorateur est bornée par le Sankourou et le Lomami, deux affluents de la

rive gauche du Congo; avant 1881, elle n'avait encore vu ni Arabes, ni Européens; Pogge et Wissmann

furent les premiers qui la traversèrent. Elle forme une savane, coupée de nombreux ruisseaux qui ont

creusé leur lit à une profondeur de 50 mètres, dans un terrain de latérite d'un rouge foncé, dont la

couleur contraste agréablement avec les teintes sombres des herbes. Au fond de ces ravins on peut voir

les grès, disposés horizontalement et souvent teintés de rouge par des parcelles de fer. Une zone étroite

de forêt vierge, d'une végétation luxuriante, encadre les cours d'eau, frais et limpides comme du cristal.

A vol d'oiseau, le pays a l'apparence d'un marbre richement veiné, les forêts qui bordent les ruisseaux

représentant les veines, la savane ouverte le fond même de la roche. La vue est attirée par des bandes

foncées qui se déroulent comme les replis d'un serpent le long des collines, et à mesure que l'on

approche, il se trouve que ce sont des plantations de palmiers, à l'ombre desquels sont construits les

grands villages ou plutôt les villes des Bena-Ki, de la tribu des Ba-Songé. Les troncs vigoureux et les

couronnes superbes de ces palmiers à huile et à vin, prouvent évidemment que des villages y ont

subsisté pendant de longues époques de paix et de sécurité.

Un jour du mois de janvier 1882, dit le lieutenant Wissmann, nous étions campés près de l'entrée

occidentale d'une des plus grandes de ces villes, habitée par les Bagna Pesihi. De bonne heure le matin

retentit dans notre camp le cri Sanqulemé (prenons nos colis). Le Dr Pogge, moi et notre interprète

noir, nous enfourchons nos bœufs, et nous avançons le long d'un large sentier, évidemment très

fréquenté. Les dix-neuf hommes venus avec nous de la côte, et les Ba-Louba qui, dans leur confiance

naïve, s'étaient attachés aux premiers hommes blancs qu'ils avaient vus, serrèrent immédiatement leurs

rangs. Notre procession qui comptait 200 personnes, y compris les 60 femmes des Ba-Louba et

environ 40 hommes armés de fusils, disparut bientôt sous l'ombre fraîche des palmiers. Peu à peu la

route s'élargit jusqu'à ce qu'elle atteigne 20 mètres de large. De chaque côté, des clairières laissent

apercevoir des habitations dont chacune appartient à une famille et se compose de quatre ou cinq

huttes d'herbe soigneusement construites, d'une hauteur de 6 mètres, et entourant une espèce de cour

d'une propreté scrupuleuse. Les huttes carrées, de 6 mètres de chaque côté, sont dressées sur un

soubassement d'argile, bien battue pour résister à l'humidité. Les portes, de la hauteur d'un homme,

sont surmontées d'un porche.

4 Wissmann est alors au service de Léopold II.

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L'intérieur est divisé en deux compartiments dont l'un contient deux lits, proprement faits de bois de

palmier. Les meubles de la chambre d'habitation consistent en sièges de bois sculpté; le plancher et les

parois sont couverts de nattes d'herbes, et le long des murs sont rangés un grand bouclier, des arcs et

des flèches, une gourde pour le vin de palme, et un grand vase d'argile pour l'eau. Une large planche

suspendue au toit est couverte de noix, de fibres de palme employées pour tisser, de peaux, de maïs et

de millet. Dans les cours sont les mortiers en bois pour piler le grain, ainsi que les métiers entre deux

arbres, et les jouets des enfants, car la cour est le préau de la jeune génération. Des jardins occupent

l'espace libre entre les habitations; les indigènes y cultivent du chanvre sauvage, du tabac, des tomates,

du poivre rouge, des courges, des ananas, des cannes à sucre, du ricin et d'autres plantes médicinales.

Un bouquet de bananiers et de plantains s'élève derrière chaque maison; les palmiers fournissent à

leurs propriétaires des noix, de l'huile, du vin, des fibres. Chez les Ba-Songé, ce sont les hommes qui

cultivent les champs de pommes de terre douces, d'arachides, de maïs, de manioc et de millet dont on

se sert pour faire de la bière. D'autre part, les femmes s'appliquent aux devoirs domestiques plus

faciles, et vont chercher du bois et de l'eau.

Chaque habitation, avec sa ferme, occupe une longue bande de terrain qui s'étend de la rue du village

jusqu'au ruisseau, et est bornée par des sentiers bien tracés, le long desquels cheminent des porteurs

d'eau. Des chèvres laitières à courtes jambes, des moutons et une multitude de poules animent la

propriété. Personne ne paraît craindre les voleurs.

Le jour de notre arrivée fut un événement. « Deux hommes blancs, à longue chevelure droite, dont l'un

- le Dr Pogge - à la barbe flottante, sont venus, » disaient les natifs, « d'un pays inconnu, du côté du

soleil couchant. Ils sont montés sur d'étranges animaux, ressemblant à des buffles - le gros bétail n'est

pas connu dans cette région, - et ils font obéir ces énormes créatures comme des chiens. » Le bruit se

répandit que c'étaient les fils de l'esprit Bena-Kalunga qui étaient sortis de l'eau.

On avait déjà rapporté dans le pays que quoique ces étrangers fussent pourvus d'armes à feu terribles,

comme les Ba-Kalanga - les Arabes,- à l'est, c'étaient néanmoins de bonnes gens, qui n'aimaient pas la

guerre, payaient tout ce qu'ils demandaient, au lieu de se servir eux- mêmes et de ravager le pays. Les

indigènes, dans l'attente, s'étaient rassemblés devant leurs habitations : les hommes, grands et

musculeux, quoique un peu obèses, complètement armés, mais d'une tenue modeste; les femmes,

également grandes, mais plus sveltes, sans ornements barbares, légèrement tatouées sur le ventre et le

dos, jetant un coup d'œil sur leurs protecteurs naturels, les yeux grands ouverts, la main devant la

bouche béante en signe de profond étonnement. Des enfants bien nourris regardaient les étranges

hommes blancs du fond de leurs cachettes dans les buissons ou dans d'étroites ruelles. On voyait

clairement que la surprise n'était pas complètement exempte d'appréhension. En promenant mes

regards autour de moi, je me disais que notre petit nombre pourrait être écrasé par ces multitudes de

gens avant que nous eussions pu faire usage de nos armes.

C'était une file d'habitations qui n'en finissait pas. D'une voix douce, je dis aux natifs le long de la

route uta pash, ka vita (à bas les armes, pas de guerre), et bientôt mes efforts furent appuyés par

plusieurs anciens qui m'accompagnaient et dissipèrent les dernières traces d'appréhension. De six

heures et demie du matin jusqu'à onze heures sans interruption, nous suivîmes cette rue de la ville, et

quand nous la quittâmes pour prendre une route vers l'est, elle se prolongeait encore vers le sud-est

suivant les sinuosités du terrain. En comptant que nous marchions à raison de trois kilomètres à

l'heure, la ville des Bagna Pesihi doit avoir environ seize kilomètres de longueur. Nous établîmes notre

campement près du ruisseau, et bientôt notre camp se remplit d'un si grand nombre de personnes

désireuses de trafiquer, que nos rapports avec nos gens à nous furent complètement empêchés. Nous

eûmes la visite d'au moins 4000 à 5000 habitants de la ville. Les vivres étant très abondants, nous les

achetâmes à bas prix: une poule pour un grand caurie et une chèvre pour un mètre de calicot. C'est

dans ces villages des Bena-Ki que j'ai acquis les plus beaux spécimens de ma collection d'armes : des

haches de guerre incrustées de cuivre, des lances, etc.

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Le lendemain, nous poursuivîmes notre marche sans qu'aucune querelle n’eût troublé nos relations

avec ces aimables sauvages. Joyeux, l'estomac bien garni - condition sine quâ non de la gaîté des

nègres - et chargés de provisions, nous emportions un agréable souvenir de nos amis les Bagna Pesihi.

Quatre ans plus tard, je me retrouvai au centre de l'Afrique; cette fois à la tête d'une caravane d'environ

mille personnes, accompagné du lieutenant belge Le Marinel et de M. Buslag. Des forêts épaisses et

inhospitalières habitées par les sauvages Bene-Mona et par des Ba-Toua dispersés, les Bushmen de

cette région, nous avaient forcés de prendre une direction plus au sud. Enfin nous atteignîmes, avec

une grande satisfaction, les larges savanes des Bena-Ki, oit nous espérions restaurer nos forces dans

des villes prospères, et nous dédommager des fatigues que nous avions éprouvées.

Nous campâmes de nouveau près de la grande ville des Bagna Pesihi. De bonne heure le lendemain,

nous nous rendîmes à ses plantations de palmiers. Les chemins n'en sont plus propres comme c'était le

cas naguère. Une herbe épaisse les recouvre, et à mesure que nous approchons, nous sommes frappés

du silence qui y règne. Nos anciens amis ne sont plus là pour nous sourire et nous souhaiter la

bienvenue. Un silence de mort règne sous les hautes couronnes de palmiers légèrement balancées par

le vent. Nous entrons, cherchons vainement à droite et à gauche les habitations autrefois heureuses et

les anciennes scènes de bonheur. De hautes herbes recouvrent tout; çà et là un pieu carbonisé et

quelques bananiers seuls prouvent que ces lieux ont été habités par l'homme. Des crânes blanchis le

long de la route et des mains d'homme attachées à des pieux racontent ce qui s'est passé depuis notre

dernière visite.

Les Ba-Kalanga, nous a-t-on dit, avec leurs longs vêtements blancs et leurs turbans, ont passé par là.

Les hordes d'un chef puissant, qui vit à l'est du Lomami, et que l'on nomme tantôt Tupa-Tupa, tantôt

Muchipula ou Tipo-Tipo, sont venues ici pour trafiquer. Quantité de femmes ont été emmenées, tout

ce qui a fait résistance a été tué, champs, jardins, plantations de bananiers, tout a été dévasté. Les

palmiers seuls ont échappé à la fureur de ces visiteurs. Deux fois, à trois mois d'intervalle, ces

destructeurs sont revenus, et les ravages qu'ils ont causés ont été achevés par la petite vérole qu'ils ont

apportée et par la famine. Les Bagua Pesihi, et même toute la tribu des Bena-Ki a cessé d'exister.

Quelques malheureux dispersés, nous a-t-on dit, dit, ont cherché un refuge chez un chef qui habite sur

le Sankourou, nommé Zappu-Tapp, qui est lui-même un échappé des invasions arabes.

On peut facilement s'imaginer l'indignation produite chez les Européens par la vue des ravages causés

par ces destructeurs. Tous les jours se reproduisaient les mêmes scènes d'horreur, jusqu'à ce qu'un jour

Wissmann et sa caravane arrivèrent sur les bords du Lukasi, où se trouvait un camp de ces Arabes, au

nombre de 3000; leur chef était un nommé Sayol5, un des lieutenants de Tipo-Tipo. Wissmann n'avait

amené jusque-1à son personnel avec grand-peine, car tous ses gens avaient beaucoup souffert de la

faim, en traversant les forêts vierges et les districts dépeuplés. Ils avaient vécu de moelle de palmiers,

sans mépriser même des fruits réputés vénéneux; aussi se passait-il à peine un jour sans qu'un de ses

fidèles Ba-Louba succombât d'épuisement. Lui, qui avait la responsabilité de leur vie, souffrait

cruellement pendant ces sombres journées. Amaigris et abattus, ces pauvres gens le regardaient d'un

air suppliant dans l'espoir qu'il pourrait améliorer leur position.

Après une courte mais orageuse entrevue avec Saïd, Wissmann établit son camp dans le voisinage. Il

s'aperçut que la conduite des gens de Tipo-Tipo était tout autre qu'elle ne l'était d'ordinaire, et ce ne fut

que lorsqu'il arriva k Nyangoué qu'il apprit que ce changement était la suite des combats livrés par les

Arabes aux Européens aux Stanley-Falls.6 Il visita le camp de Saïd. A l'entrée, un échafaudage de

5 Sayol : il faut lire Saïd (dans la suite du texte nous écrirons Saïd comme Wissmann dans son livre en

Allemand) 6 Il s’agit de l’affaire Deane en 1886 (voir le récit de Coquilhat). A l’origine, une femme capturée par les arabes

s’était réfugiée dans le poste de l’EIC aux Stanley Falls, poste commandé par Deane, le successeur de Wester.

Celui-ci refusa de la livrer aux arabes. Ces derniers, renseignés sur la faiblesse du poste, (défectuosités des

cartouches des fusils Snyder), attaquèrent le 24 Août 1886. Ils essuyèrent des pertes (une dizaine de tués) mais

les défenseurs (une centaine d’hommes qui eurent 2 tués) durent se retirer. Dans leur fuite, le lieutenant Dubois

se noya. Deane et les rescapés furent recueillis par Coquilhat, averti par des déserteurs, et qui bien que malade,

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poutres était orné d'une cinquantaine de mains droites coupées. Quelques-uns des hommes de

Wissmann lui dirent que les victimes de ces cruautés avaient été dépecées pour servir à une fête

cannibale, car les auxiliaires de Tipo-Tipo, sur le Lomami, les Bene Kaleboué et les Ba-Tetela sont

cannibales.

Vivement ému, Wissmann se demanda s'il ne lui serait pas possible de punir cette horde de meurtriers;

mais les conditions dans lesquelles se trouvait sa caravane lui ôtaient tout espoir de succès. Il

dépendait lui-même de la bonne volonté du chasseur d'esclaves, qui pouvait l'empêcher de retourner à

ces districts dépeuplés qu'il venait de parcourir avec tant de difficulté; et quant au pays qu'il avait

devant lui, il ne pouvait le traverser qu'à l'aide de guides que lui fournirait Sayol.

En terminant son exposé, Wissmann s'est demandé comment cette région pourrait être mise au

bénéfice de la civilisation. Les missionnaires ont été sans doute une source de grande

bénédiction pour les districts de la côte, mais il est évident que les indigènes qui n'ont pas un

seul jour de sécurité, ni pour leurs vies, ni pour leurs biens, ne sont pas dans des conditions

propres à ouvrir leurs cœurs aux idées nobles et élevées de la religion. La mission civilisatrice

la plus nécessaire est celle qui délivrerait ces tribus du chancre rongeur qui empoisonne chez

eux les sources mêmes de la vie et qui amènera infailliblement leur extinction totale. Cette

œuvre réclame de grandes ressources, mais c'est une des plus nobles qui puissent être

entreprises. Seulement, il faut la commencer sans tarder, car le mal s'étend rapidement, et

l'influence des Arabes grandit de jour en jour.

Note CRNAA

Ci-après un dessin extrait d’un livret de Wissmann publié en allemand (en 1890). Remarquez les

mains coupées ornant l’entrée du camp de Saïd.

avait remonté le fleuve avec des secours en steamer (AIA) sur près de 1000 km depuis la station de Bangalas.

Les fugitifs furent aidés par les populations locales malgré la peur des esclavagistes.

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Note CRNAA

Cette carte, tirée de Ceulemans (La question arabe et le Congo, ARSOM 1959) donne une idée de

l’étendue de la présence « arabe » au Congo à la veille des campagnes anti esclavagistes entamées en

1892. Elle ne montre rien sur les Mahdistes (Nord-Est et enclave de Lado).

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Elle n’indique pas non plus que des incursions arabes eurent lieu bien plus au Sud dans l’Est du

Katanga.

Le récit de H. Delvaux (dans l’Essor du Katanga, 1950) sur la prise du boma de Chiwala en est un

exemple. Ce boma (fortin) arabe était situé sur la rive Ouest du Luapula, frontière avec les possessions

britanniques. L’attaque fut lancée en novembre 1897 par une troupe de 150 soldats de la FP qui eurent

environ 25 blessés et tués dont le commandant Brasseur (mort de sa blessure).

Nous faisons suivre le texte sur l’expédition de Wissmann au Kasaï par la fin du récit de l’exploration

du missionnaire protestant (baptiste) G. Grenfell sur le fleuve Congo et sur ses affluents, tel que publié

dans la revue suisse, l’Afrique explorée et civilisée n° 9, Sept. 1885 (p. 273 à 283). Notre extrait

commence au moment où le steamer de Grenfell, le Peace, a dépassé la localité de Basoko sur le

Congo, fin 1884 :

« Le Peace s'éloigna, mais un peu en amont, en un endroit où les missionnaires avaient espéré passer

une nuit tranquille, loin du bruit des tambours des gens de Bosoko, ils virent descendre le fleuve et

passer auprès d'eux quantité de canots fugitifs échappés de la' ville de Yambouli, incendiée par des

Arabes en quête d'esclaves et d'ivoire. Des épaves de toutes sortes, toits, lits, ustensiles, calebasses,

filets de pêcheurs, étaient entraînés par le courant; tout ce qui pouvait flotter avait été jeté dans le

fleuve, soit par les fugitifs serrés de près, soit par les Arabes embarrassés de leur butin. La ville de

Mawembé était également déserte, et dans celle que le Peace rencontra ensuite, sur 400 ou 500

maisons, il n'y en avait plus que 3 ou 4 qui eussent encore le toit. Un peu plus en amont, M. Grenfell

vit sortir du milieu des ruines fumantes d'une autre ville, également ravagée par les Arabes, un des

habitants qui s'était hasardé à revenir en arrière; tendant vers les blancs des mains suppliantes, il leur

dit : « Voyez, on ne nous a rien laissé; » et montrant les poutres carbonisées, il ajouta : « Voyez, nos

maisons sont brûlées, nos plantations détruites, nos femmes et nos enfants enlevés. Et les hommes qui

ont fait cela sont tous là-bas, » disait-il, en montrant du doigt l'autre rive du fleuve. « La vue de ce

malheureux, au milieu de cette scène de désolation, » écrit M. Grenfell, « est une de celles dont

l'impression ne peut jamais s'effacer. »

Après avoir traversé le fleuve et rencontré encore d'autres villes incendiées, les missionnaires

arrivèrent au camp des Arabes à l’embouchure du Loboko, le Loubilache de nos cartes. Ils trouvèrent

les Arabes se préparant à repousser une attaque, et postant des corps de troupes dans les hautes herbes

qui commandaient les approches du camp. Les chasseurs d'esclaves reconnurent bientôt qu'ils

n'avaient pas affaire à des hommes de guerre. Ils étaient au nombre de 700, sous le commandement de

Mounya Mani, vassal du fameux Hamed ben Mohammed, plus connu sous le nom de Tipo-Tipo.

De ce point aux chutes de Stanley, le Peace rencontra des milliers de fugitifs, et quantité de villages

dont les habitants n'attendaient qu'un signal pour s'enfuir; leurs biens et leurs provisions de vivres

étaient déjà déposés dans leurs canots. Le plus grand nombre paraissaient vouloir coucher dans leurs

bateaux, pour éviter une surprise nocturne; de jour, ils se tenaient à terre, un canot ou deux faisant le

guet dans les postes d'observation les meilleurs. Les gens de M. Grenfell, qui avaient appris leur chant

national, n'avaient qu'à l'entonner, pour produire chez ceux qui étaient à terre un enthousiasme

sympathique avec accompagnement de danses.

La présence des Arabes dans cette région augmentait considérablement les difficultés

d'approvisionnements de la station des chutes de Stanley. Néanmoins, l'agent, M. le lieutenant Wester,

officier suédois, pourvut libéralement aux besoins de l'équipage du Peace. M. Grenfell fit visite à

Tipo-Tipo qui lui offrit ses services pour envoyer ce qu'il désirerait à Oudjidji ou à Zanzibar, où il

expédie des dépêches tous les quinze jours. Il paraît se disposer à occuper les chutes de Stanley d'une

manière permanente. Il fait de grandes plantations, parle de se construire une maison de pierre, et dit

qu'il attend 2000 hommes de renfort. Il se donne l'air de vouloir faire un trafic légitime, et déclare que

si les gens n'étaient pas si méchants et voulaient trafiquer sans combattre, lui le voudrait aussi. Il dit

avoir entrepris l'expédition susmentionnée sur l'ordre de Saïd-Bargasch, qui l'a fait appeler à sa cour

pour qu'il lui exposât les raisons de la diminution du trafic par la côte orientale; aussi s'enquiert-il

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maintenant de ces raisons pour le sultan de Zanzibar, qui prétend à la souveraineté du Congo jusqu'à

l'Océan Atlantique!!

M. Grenfell insiste sur la nécessité de 'prendre des mesures pour arrêter le fléau de la traite qui désole

les rives du haut Congo. Le lieutenant Wester a l'ordre d'empêcher les Arabes de descendre le fleuve,

mais il ne peut l'exécuter. Ses Zanzibarites ne voudraient pas combattre contre leurs compatriotes, et

ses Haoussas sont trop peu nombreux. Maintenant que le nouvel État libre du Congo a été créé, c'est à

lui qu'incombe le devoir d'arrêter la marche des Arabes de Nyangoué dans la direction de

l'Atlantique. »

Pour compléter, une citation du même Grenfell, à une époque, vers 1904, où il s’était distancié de

Léopold II suite aux abus (et aux atrocités parfois) du système d’exploitation du caoutchouc et de

l’ivoire dans une partie du Congo. Je n’ai pu remettre la main sur le numéro de la revue d’anciens

d’Afrique qui le reproduisait, ce qui m’empêche de remercier nommément l’érudit qui en avait rappelé

l’existence. Il s’agit de quelques lignes de l’ouvrage (La Belgique et le Congo, Paris 1911) d’Emile

Vandervelde, l’éminent leader socialiste belge (et adversaire de Léopold II), qui les avait empruntées

au livre, jamais traduit en français, de H. Johnston sur G. Grenfell.

« Un merveilleux changementŕ dit-i17 - se produisit pendant la seconde décade de ma vie africaine

dans cette contrée bouleversée que j avais connue auparavant sous le pouvoir chaotique de centaines

de chefs indépendants. J'ai souvent maintenu, et je crois avoir eu raison en le faisant, que dans aucune

entreprise coloniale même dans le double de temps pareille étendue de territoire n’a été occupée et

placée, plus ou moins, sous un gouvernement régulier. Le trafic de 1’alcool a éte restreint dans les

limites les plus étroites, dans la zone côtière ; le cannibalisme et la traite ne règnent plus et ne

s’étendent plus dans toutes les directions, mais grandement diminués par l’action répressive puissante

de la loi, ils sont refoulés dans les coins obscurs et les endroits reculés ; et, travail plus ardu que tout

autre, la vague de la conquête arabe que j’avais rencontrée en 1884, et qui, partie de Zanzibar et d’Ujiji

avait été jusqu’au delà des Stanley Falls, et aurait indubitab1ement envahi toute la vallée du Congo

jusqu’à la mer, avait été arrêtée par les forces organisées du roi Léopold et le coup de mort avait été

donné à la domination arabe dans 1’Afrique centrale ».

Commentaires

Après Livingstone et Cameron, d’autres que Wissmann et Grenfell ont rapporté ce qu’il avaient vu des

dévastations dues aux esclavagistes dans le centre de l’Afrique à cette époque : Stanley, le capitaine

Coquilhat, le lieutenant Storms, le capitaine Joubert, des missionnaires catholiques ou protestants,

Hodister, le Dr. Hinde, etc. Parmi les sources intéressantes, le voyage de Van Kerkhoven aux Stanley

Falls et au camp de Yambuya (1888), rapport présenté par P. Salmon (ARSOM 1978). Il faut

mentionner aussi les lettres du capitaine Jacques, futur Jacques de Dixmude, dans le mouvement

antiesclavagiste en 1892 et reprises dans la Revue belge en 1929.

Mr Hochschild, journaliste anglophone mais avec une bonne connaissance de la langue française, a-t-il

lu ces témoignages ? En tout cas, il est inexcusable s’il n’a pas pris connaissance des écrits du

Révérend George Grenfell (en anglais, dans sa biographie par H. Johnston e.a.), de ceux du Dr. Hinde

(The fall of the arab domination in Congo, 1897, traduit en français à la même époque), de ceux du

lieutenant Wissmann (traduits en anglais en 1891). Tous trois viennent d’ailleurs d’être opportunément

réédités en anglais.

DEUX FOIS HOURRA POUR LE COLONIALISME (Citation de Dinesh D’Souza)

Dinesh D’Souza est un Américain originaire des Indes. En 2004, alors que les Etats-Unis

étaient l’objet de critiques variées, il fait paraître un livre dont la traduction française (chez

Grasset) portait le titre « Pourquoi il faut aimer l’Amérique » (préface de J.F. Revel).

7 Johnston, loc. cit., I, p. 376

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Si l'ethnocentrisme n'est pas occidental, qu'en est-il du colonialisme? II n'est pas non plus le propre de

l'Occident. Mon pays natal, l'Inde, par exemple, a été dirigé par les Britanniques pendant près de deux

siècles: nombre de mes compatriotes s'en irritent encore. Ce qu'ils oublient, c'est qu'avant les

Britanniques, leur pays avait été envahi et conquis par les Perses, les Afghans, Alexandre le Grand, les

Arabes, les Mongols et les Turcs. En d'autres termes, les Britanniques étaient la huitième ou neuvième

puissance coloniale à envahir l'Inde. Les Anglais n'étaient que les derniers en date d'une série de

conquérants qui se frayèrent un chemin en terre indienne depuis l'Antiquité. De fait, l'Inde ancienne

était elle-même une création des Aryens venus du Nord pour soumettre les indigènes à la peau foncée.

Ceux qui assimilent le colonialisme et l'empire au seul Occident n'ont aucun sens historique ou ont

oublié l'Empire perse, l'Empire macédonien, l'Empire islamique, l'Empire mongol, l'Empire chinois et

les Empires aztèque et inca des Amériques. Les Arabes ne devraient-ils pas verser des réparations pour

avoir détruit les Empires byzantin et perse? Et, à bien y réfléchir, les Byzantins et les Perses verser des

réparations aux descendants des peuples qu'ils soumirent? Et, pendant qu'on y est, les musulmans

rembourser les Espagnols de sept siècles de domination? Comme le donne à penser l'exemple de

l'Espagne islamique, les Occidentaux n'ont pas été seulement des conquérants, mais aussi des victimes.

La Grèce antique fut conquise par Rome, et l'Empire romain succomba aux invasions des Huns, des

Vandales, des Lombards et des Wisigoths du nord de l'Europe. L'Amérique, nous le savons, était une

colonie anglaise avant la guerre d'indépendance; mais l'Angleterre elle-même avait été soumise et

gouvernée par les rois normands. Vouloir instaurer le règne de la justice sociale en se fondant sur ce

qu'ont fait nos aïeux est une fameuse aventure !

Peut-être n'est-ce pas le colonialisme, mais l'esclavage, qui est proprement occidental? Pas davantage.

L'esclavage a existé dans toutes les civilisations que l'on connaisse. Dans Slavery and Social Death, le

sociologue antillais Orlando Patterson est formel: « L'esclavage existe depuis l'aube de l'histoire

humaine, dans les sociétés les plus primitives comme dans les plus civilisées. II n'est pas une région

sur terre qui n'ait, à un moment ou à un autre, connu cette institution » Un rapide tour d'horizon des

nations le confirme. Les Sumériens et les Babyloniens pratiquèrent l'esclavage, de même que les

anciens Égyptiens. Chinois, Indiens, Arabes: tous eurent des esclaves. L'esclavage était généralisé en

Grèce et à Rome, mais aussi dans l'Afrique subsaharienne. Les Indiens d'Amérique pratiquèrent

l'esclavage bien avant que Christophe Colomb ne mît le pied sur ce continent.

Si ce n'est l'esclavage, quel est le propre de l'Occident? La fin de l'esclavage! L'abolition est une

institution exclusivement occidentale.

« Hormis l'Occident, aucune civilisation jadis tributaire de l'esclavage n'a été capable de l'éradiquer »,

écrit l'historien J. M. Roberts. Bien entendu, les esclaves ne choisissent jamais leur condition.

L'histoire de cette institution est riche en épisodes de fuites et de révoltes. En règle générale,

cependant, les esclaves étaient capturés dans la guerre. S'ils triomphaient, ils étaient ravis d'asservir les

autres à leur tour.

Jamais dans l'histoire du monde, hors de l'Occident un groupe d'esclavagistes en puissance ne s'est

mobilisé contre l'institution de l'esclavage.

« De même que je ne voudrais pas être esclave, je ne voudrais pas être maître », disait Abraham

Lincoln d'un mot qui exprime bien l'attitude typiquement occidentale. Lincoln n'a aucune envie d'être

esclave, quoi d'étonnant? Mais il n'a pas envie non plus d'être maître. Beaucoup d'autres avec lui se

montrèrent prêts à verser des sommes considérables, et même leur sang, pour en finir avec l'esclavage:

non pas le leur, mais celui des autres. Un fait peu connu confirme la singularité de cette approche

occidentale: les chefs africains, qui tiraient profit du trafic d'esclaves, envoyèrent en Occident des

délégations afin de protester contre l'abolition. Et il faut bien voir que les esclaves n'étaient pas en

position de conquérir leur liberté par eux-mêmes. Les descendants des esclaves africains doivent leur

liberté aux efforts d'étrangers blancs, non pas aux Africains qui les ont trahis et vendus.

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Tout cela a sans conteste son importance dans le débat autour des réparations. Peu après avoir vaincu

George Foreman dans le combat pour le titre mondial des poids lourds, Mohamed Ali8 fit à ce sujet

une observation incisive. A son retour aux États-Unis, un journaliste lui demanda: « Champion, que

pensez-vous de l'Afrique? » Et Ali de répondre: « Grâce à Dieu, mon grand-père a pris ce bateau! » La

malice de cette remarque est bien dans le caractère d'Ali, mais ses mots sont également lourds de sens.

Note CRNAA

Dinesh D’Souza omet de parler des migrations, dévastatrices, pour les populations africaines

rencontrées, des Zoulous vers l’Afrique australe. De même il aurait pu mentionner les conquêtes et

l’oppression turque dont les Balkans ne se sont pas encore vraiment relevés (à l’exception de la Grèce

qui s’est libérée en 1832).

Tableau extrait de Afrique Contemporaine (n° 230 – 2009/2) où figure un article de P.

Jacquemot

L’économie politique des conflits en République démocratique du Congo

Production de minerais au Congo depuis 1908

De 1908 à 1960

52 années

De 1960 à 2008

48 années

Diamant (carats) 260 000 000 430 000 000

Cuivre (tonnes) 4 900 000 15 000 000

Cobalt (tonnes) 72 000 330 000

Zinc (tonnes) 0 165 000

Or (tonnes) 248 103

Source : maître Yabili, Conférence à Lubumbashi, mai 2009.

Note CRNAA L’article où figure ce tableau est digne d’intérêt. Le tableau lui-même est assez parlant pour les

tendances générales. Nous ignorons dans quelle mesure les données en sont fiables. La production

d’étain n’est pas reprise. Quant à la production d’or, métal ou minerai, il y a lieu de croire qu’elle

échappe à tout contrôle précis (production clandestine). La production de coltan (minerai de colombo

tantalite) de haute valeur n’est pas non plus mentionnée (elle est en grande partie clandestine) et

profite sans doute surtout aux pays voisins. Et quid de l’évolution des cours des métaux et des

fluctuations de la production ?).

Notons dans l’article (p.189), le fait qu’en 2007 le Katanga a exporté 1,5 milliards de dollars US de

minerais pour 15 millions de taxes (1% ! où vont-elles ?). A comparer avec la situation d’avant 1960

où c’était du métal (en lingots), donc à plus haute valeur ajoutée (= salaires), qui était exporté. A cette

époque le gouvernement de la colonie, parfois lui-même actionnaire, contrôlait la production et

prélevait une grande partie de ses ressources (redistribuées sur place) sur les sociétés minières sous

8 Ex Cassius Clay

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forme de taxes, impôts et dividendes. En outre, les sociétés minières, dans leur propre intérêt certes,

avaient construit et géré des hôpitaux et dispensaires, des écoles techniques, des habitations et des

magasins pour leurs travailleurs ainsi que diverses infrastructures (routes, centrales et réseau

électriques, adduction d’eau, etc.) entretenues, qui profitaient à tous. Elles étaient tenues de respecter

une législation du travail moderne dans le cadre d’un état de droit. Il n’en reste plus grand-chose et les

travailleurs (clandestins ou non) n’ont plus guère de protection.

A. Quinet

LE COURRIER DES LECTEURS

Un mail de notre collaborateur Daniel Geerts qui nous fait part d’un document intitulé

« Dons en faveur des victimes de la guerre 14-18 ».

Par courrier postal, je vous envoie quelques pages photocopiées de « Comité national de secours en

faveur des victimes de la guerre. Liste complète des souscripteurs. ». Editée en mai 1918 par la

Province du Katanga et sorti des presses de l’imprimerie « L’étoile du Congo » à Elisabethville, ce

livret de 61 pages étoffe la bibliothèque du Musée Africain de Namur.

Nous avions mal parcouru ce livre hier : en fait il se compose de 2 parties. La 1ère

reprend les

souscripteurs à l’œuvre en général. Ils sont un peu moins de 1600 et récoltent 364.017 francs de

l’époque. Et en 2ème

partie, il y a ceux qui ont aussi souscrit à l’ « Œuvre du Colis aux prisonniers de

guerre Congolais ». Ceux-là, au nombre de 400 environ, ont récolté 17.336 francs. Le total des deux

sommes nous donne 381.354 francs. Mais que valait 1 franc belge en 1918 ? Dimitri, ta banque

pourrait peut-être nous le dire ? D’une part, je trouve sur internet des pièces de 5 frs frappées en 1875

avec l’effigie de Léopold II qui se vendent chez les spécialistes en numismatique entre 20 et 60 euros

selon l’état. D’autre part, en 1918 à la fin de la guerre, une terrible inflation sévissait. Me basant donc

sur une valeur estimée de 1 franc de 1875 = 4 euros, et 1 franc de 1918 = 1 euro, je peux dire que la

souscription avait rapporté, au grand total 380.000 euros, soit 15 millions et 200 mille francs d’il y a

peu.

A noter que les DELSA avaient versé 45 francs pour les victimes et 25 francs pour les Congolais (total

= 70 francs), tandis que les YANNAKIS avaient donné respectivement 260 francs et 20 francs (total =

280 francs). Bravo les Yannakis ! Si 1 franc valait 1 euro, le grand-oncle de Dimitri avait donné

11.200 francs, ce qui n’est pas rien, et les grands-parents maternels de Nicole, les DELSA, 2.800

francs. Différence de richesse ou de générosité ? Difficile à dire. M. BENATAR, dont j’ai bien connu

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le descendant à Kipushi en 1971, avait donné 1000 francs (= 40.000 francs actuels) en 1918. Comme

quoi les Juifs ne sont pas radins comme on le dit.

Cette liste nous donne aussi la proportion de non-belges : rien qu’à la page 5, sur 36 donateurs, il y a 5

Anglais, 5 Grecs, 2 Portugais, 2 Italiens et au moins 2 Juifs apatrides. Mais à la page 14 il y a 6

Portugais, tous nommés DA SILVA, et à la page 48, on trouve 21 noms à consonance anglaise dont 3

WILKINSON (= les fameux rasoirs Wilkinson ?). Tandis qu’à la page 49 certains donateurs

s’appellent YANNAKIS (= Petit Jean), YEROYANAKIS (= vieux petit Jean), YPSILANTIS (= le

Grand), ZABRANATOS, ZEROYANAKIS (= un Yannakis nul ? exclu de sa famille ?),

ZIZZIMATOS (grammaticalement, signifie : du zizzima !!??) et peut-être ZOTTA.

Mais revenons un peu à la page 4, et voyons comment ont été distribués ces 380.000 francs (frais

déduits). On y voit que les ONG de l’époque reçoivent excessivement peu : l’Œuvre des Militaires

victimes de la guerre 5000 francs, soit 1.3 %. L’œuvre du vêtement du soldat Belge 2622 francs,

même pas 0.6 % ! Quant à la Croix Rouge, elle se voit attribuer…10 francs seulement, à peine 1

trente-huit millième du gâteau, 2 centièmes de centièmes de pourcent ! Ridicule ! Honteux !

Par contre, M. Carton de Wiart (big bwana de la Société Générale de Belgique) a reçu 2000 francs,

Mme Stinglhamber 2040 francs (j’ai connu des Stinglhamber au Katanga et ici à Liège). Quelles

œuvres ces 2 personnes représentaient-elles ? Je me demande aussi pourquoi le Baron de Broqueville a

reçu 20.348 francs, soit 5 %. Qu’en a-t-il fait ? Était-ce pour ses « frais personnels » ou ses

« œuvres » ? Quelles œuvres ?

Et pourquoi, de cette collecte privée au Katanga, le Ministère des Colonies à Bruxelles a-t-il reçu

150.000 francs, près de la moitié ? Et la « Commission for Relief in Belgium » l’autre moitié ? Quasi

tout l’argent de nos généreux coloniaux aurait-il été détourné, à leur insu, au profit de la Belgique ?

Ce qui rassure au moins, c’est que l’ « Œuvre du Colis aux Prisonniers de Guerre Congolais » s’est

vue gratifier de 17.335,4 francs, à peine 1 franc ou 1 euro de moins des 17.336,55 collectés. Là au

moins, l’argent a pris la bonne direction, et les victimes Congolaises auront été aidées ! Tout le mérite

leur revient ! Bravo, les soldats Congolais !

Et merci aux Coloniaux de l’époque, toutes nationalités confondues, pour leurs marques de soutien en

faveur des soldats Congolais. Les Belges de la Métropole ont-ils soutenu avec autant de générosité les

« Indigènes » de l’Armée Congolaise ? En ces temps de perte de mémoire collective et de détraction

généralisée de l’œuvre coloniale, ce fait est à souligner, et cette question est à poser. En tout cas, il se

creuse un fossé énorme entre l’actuelle et trop négative conception belge de la colonisation, et le

souvenir glorieux que les descendants des coloniaux ont conservé de leurs parents et du peuple

Congolais. Des dizaines de milliers de livres, répartis dans plusieurs bibliothèques, sont pourtant là

pour rappeler les faits avec objectivité et justesse, je devrais dire : avec justice.

Ces quelques réflexions, sans doute remaniées, paraîtront peut-être prochainement dans « Sous les

Palmes » ou dans « Mémoires du Congo » ou dans le bulletin trimestriel du « Cercle Royal Namurois

des Anciens d’Afrique ».

Note CRNAA

Si la générosité des coloniaux de l’époque est réelle, il faut aussi préciser que les « Congolais » dont il est

question sont vraisemblablement des « coloniaux » restés en Belgique en 1914 (combattants, prisonniers

civils ou non combattants) Les congolais africains en Belgique (ou détenus en Allemagne comme Paul

Panda Farnana) étaient moins d’une trentaine semble-t-il. Nous ignorons si les soldats de la FP combattant

dans l’Est Africain et les porteurs, ont reçu leur part de ces donc.

Remarque : La Commission for relief in Belgium s’occupait d’acheminer des vivres aux populations

belges affamées et Emile Francqui, ancien officier de l’EIC, y a exercé des responsabilités importantes.

A. Quinet

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DES NOUVELLES D’ASSOCIATIONS AMIES

Madame Pierre Despat nous prie de bien vouloir insérer le communiqué suivant dans la revue.

Amicale des Anciens

du

KIVU-MANIEMA

& ALBERTVILLE Bruxelles, le 15 novembre 2010.

Chers Amis,

Comme chaque fin année depuis 1996 nous commençons la préparation de

notre réunion annuelle et serions très heureux que vous en fassiez écho parmi

vos amis ou mieux dans vos prochaines revues (du moins dans celles paraissant

avant le 7 mai prochain).

C’est à cette date que les anciens du Kivu-Maniéma et d’Albertville se

réuniront

le SAMEDI 7 MAI 2011 au MOTEL DE NIVELLES-SUD, dès 11 h.30

apéritif, repas,

thé dansant pour les amateurs, soirée prolongée.

Contact pour de plus amples informations :

Mad. Pierre DESPAT

rue Jan-Bapt. De Keyzer, 1 – 1970 WEZEMBEEK-OPPEM

tel. 02-375.12.42 – mail : [email protected].

En contre partie, nous nous ferions un plaisir de vous faire connaître auprès de nos nombreux membres présents (200 à 250

ces dernières années) en mettant, par exemple, quelques exemplaires de votre revue (même périmés) à leur disposition ce

jour là ou un autre moyen de propagande pour votre amicale.

Avec nos remerciements anticipés, nous vous prions d’agréer nos plus

sincères amitiés.

Le Comité,

& ;

Mme LAMMENS 52, avenue de la Seigneurie -1325 DION-VALMONT Tél: 010/22.74.94

Mme DESPAT 1, rue Jan Bapt. de Keyzer - 1970 WEZEMBEEK-OPPEM Tél: 02/375.12.42

Mr ABEL 191, avenue de Tervueren, bte 5 – 1l50 BRUXELLES Tél: 02/648.78.16

Mr DIEUDONNE 72, rue Joseph Wanet - 5020 VEDRIN Tél: 081/21.44.38

Me DE WEIRELD (DANEELS) 9, Steppestede – 9051 ST DENIJS-WESTREM Tél: 09/220.69.93

Mr CORNU www.albertville.be

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LISTE DES MEMBRES DU CRNAA

COTISATIONS ENRÉGISTRÉES AU 17 NOVEMBRE 2010.

Sauf erreur ou omission, cette liste recense 136 membres du CRNAA « actés » en règle de cotisation au

17 novembre 2010. Merci de nous faire part de vos noms et adresse si vous avez réglé alors que votre nom

n’est pas repris dans nos fichiers.

Si un changement d’adresse a eu lieu au cours de l’année écoulée, nous vous remercions de bien vouloir

nous en informer afin d’actualiser nos fichiers.

1 ADAM André Mr Sommet des Vignes CH 1921 RAVOIRE SUISSE 18/12/2009

2 ALTMANN-LUDWIG Gabrielle Mme Avenue des Sept-Bonniers, 89 T 1190 BRUXELLES

9/02/2010

3 ANDRE-FIEMS Jean-Marie Mr Square Charité-sur-Loire, 15 5100 WEPION

5/10/2010

4 ANSAY Paul Mr Cours Amarante, 21 "Les Venelles" 1150 BRUXELLES

3/03/2010

5 BARTELOUS Jacques Mr Rue Tchaurnia, 32 Ch 11 5560 MESNIL ST BLAISE

25/01/2010

6 BAVAY A. Mr Rue Hambursin, 20 5030 GEMBLOUX

29/01/2010

7 BEAUDOIN - BOVY Jacques Col BEM Chant d'Oiseaux 511 A 5300 ANDENNE

14/12/2009

8 BIALAS-KAEUFLING Nicole Mme Avenue des Epicéas, 25 4121 NEUPRE-NEUVILLE-EN-CONDROZ

26/01/2010

9 BLANCHY-BASOSILA Gérard Mr Rue de Coppin, 103 5100 JAMBES

5/03/2010

10 BODART-COLLARD Elvire Mme Gal. Jardin d'Harscamp 4/11 5000 NAMUR

8/04/2010

11 BOUVY André Mr Rue Pépin, 34 5000 NAMUR

1/03/2010

12 BROZE Georgine Mme Rue des Pommiers, 6 5100 NAMUR

15/01/2010

13 CEGES SOMA ASSOC Square de l'Aviation, 29 1070 BRUXELLES

17/02/2010

14 CHAPUT Noëlle Mme Allée des Rhododendrons, 18 5002 ST SERVAIS

26/01/2010

15 CHARLIER Claude Mr Rue Armand de Wasseige, 86 5100 WEPION

5/01/2010

16 CLEMENT-SMETS (Mme veuve) Mme Chemin des Ecureuils, 17 5170 PROFONDEVILLE

13/01/2010

17 COLAS Juliette Mme Impasse du Musée, 4 6700 Arlon

4/10/2010

18 COMPERE Roger Mr Av. du Moine Olbert, 40 5030 GEMBLOUX

24/02/2010

19 CRABBE Marcel Mr Av. du Château 6/10 1081 BRUXELLES

25/01/2010

20 DANIAUX Gilbert Mr Rue de la Fossette, 9 5101 LOYERS

18/01/2010

21 DE RODE Helène Mme Bld d'Avroy, 280 4000 LIEGE

14/01/2010

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Cercle Royal Namurois des Anciens d’Afrique fondé en 1910

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22 DE SURAY Léopold - Godfrind O Mr Rue de Fernelmont, 92 5020 CHAMPION

10/03/2010

23 DEHOUX Paul Mme Avenue du Camp, 75 5100 JAMBES

19/04/2010

24 DELAUNOIT Robert Mr Rue du Gibet, 35 6880 BERTRIX

5/01/2010

25 DELECAUT Pierre Mr Av. Petit Sart, 126 5100 JAMBES

13/01/2010

26 DEMAZY-GOBLET Roger Mr Chaussée de Marche, 87 5330 ASSESSE

20/01/2010

27 DEMOL Julien Mr Clos du Coqueron, 1 5032 BOSSIERE

12/05/2010

28 DESBULEUX Henri Mr Rue de la Vallée du Bocq, 5 5361 SCY (HAMOIS)

3/08/2010

29 DESNEUX Jean-Luc Mr Clos du Coqueron, 65 5032 BOSSIERE

26/01/2010

30 DEUDON Guy Cdt e.r. Sur le Fond Barbette, 25 5020 FLAWINNE

23/11/2009

31 DEWEZ Christiane Mme Rue du Cato, 21 5170 PROFONDEVILLE

28/09/2010

32 DONEUX Marie-Thérèse Mme Place St-Laurent, 4 5380 FORVILLE

18/01/2010

33 DORMAL Oscar Mr Casa Postal 257 ES 03581 ALFAZ DEL PI Espagne 8/03/2010

34 DUCHESNE Rose Henriette Mme Allée des Mésanges, 6 Bte 14 5101 ERPENT

1/06/2010

35 DUPONCHEEL Gilbert Mr Rue du Rivage, 99 5100 DAVE

23/03/2010

36 EPPE Pierre Mr Rue du Parc, 15 6700 ARLON

12/01/2010

37 FALESSE-DEVOS Henri Mr Rue de Fernelmont, 247 5020 CHAMPION

27/09/2010

38 FERAIN Albert Mr Avenue Sart Paradis, 46 5100 WEPION

19/01/2010

39 FLAMAND Christian Mr Trixhe Aux Minières, 16 4920 AYWAILLE

30/11/2009

40 GAUTIER Claude LtCol Hre Av. Félicien Rops, 15/4 5000 NAMUR

12/01/2010

41 GAYE ST-COSME Christian Mr Cabinet Med Av du Roi Soldat 112 1070 BRUXELLES

10/03/2010

42 GERNAY Thérèse Mme Rue de la Chenaie, 8 5100 JAMBES

15/01/2010

43 GILLET Jean-Marie Mr Rue de Scheuvre, 9 5360 NATOYE

5/10/2010

44 GLESNER Pol Mr Rue du Vieux Bon Dieu, 5 5100 JAMBES

18/12/2009

45 GOBLET Marcel Mr Rue des Aubépines, 34 5101 ERPENT

1/10/2010

46 GODFROID Jean-Louis Mr Ch. de Dinant, 1286 5100 WEPION

20/01/2010

47 GOFFART Jean-Marc Mr Chaussée de Nivelles, 53 1472 GENAPPE

9/08/2010

48 GOFFINET Marie-Thérèse Mme Voie des Ard. Françaises, 4 6840 NEUFCHATEAU

15/01/2010

49 GRAINDORGE Pierre Mr Rue Monseigneur Marcel, 5 F37000 TOURS FRANCE 22/01/2010

50 GRANDELET Claude Mr Allée St Jacques 3 5377 WAILLET

11/01/2010

51 GUILITTE-DELVIGNE Mme Rue Charles Bouvier, 100 5004 BOUGE

21/01/2010

52 GUSTIN Gisele Mme Av. Godin-Parnajon 8 bte 3 4500 HUY

19/01/2010

53 HAMBURSIN Paul Mr Rue de la Tourelle, 55 1040 ETTERBEEK

26/01/2010

54 HAUBURSIN Paule Mme Rue Bellevue, 38 5020 FLAWINNE

1/03/2010

55 HAVREZ VOUSSURE Aimé Mr Avenue du Monde, 51-1-B-1 1400 NIVELLES

18/01/2010

56 HELLEBAUT Yves Mr Place E. Flagey, 21/6 1050 BRUXELLES

8/03/2010

57 HELMAN Paule Mme Rue de Courrière, 9 5340 FAUX LES TOMBES

27/09/2010

58 HENROT Léopold Col BEM e. Rue Tienne Stassin, 4 5020 FLAWINNE

19/01/2010

59 HENRY de la LINDI André Chev. Rue du Réservoir, 13 A 1380 LASNE

19/03/2010

60 HENRY de la LINDI Yves Chev. Chemin du Gros Tienne, 129 1380 OHAIN

19/01/2010

61 HENRY-RENSON Paul Mr Pl. des Chevaliers avec Glaives, 15-2 5100 JAMBES

4/10/2010

62 HERIX Jules Mr Rue fernand Derenne, 29 5020 VEDRIN

12/01/2010

63 HERNEUPONT Marcel Mr Av. Arthur Procès, 34 5000 NAMUR

4/03/2010

64 HESSEL Fernand Mr Rue Fr. Michoel 220 4845 SART-LEZ-SPA

23/09/2010

65 HICORNE Jules Mr Rue des Pacages, 20 5100 WIERDE

21/01/2010

66 HUGOT-MOUKLA Paul Mr Rue Tillieux, 31 5100 JAMBES

21/04/2010

67 JACQUES de DIXMUDE Guy (Baron) LtCol Rue de la Vaux, 7 4983 BASSE-BODEUX

22/01/2010

68 JANSEN Gustave Mr Chaussée de Dinant 1123/4 5100 WEPION

27/09/2010

69 JOARLETTE Paul Mr Place des Peintres, 3/202 Appt18/7 1348 LOUVAIN-LA-NEUVE

5/03/2010

70 KATANGA Beya Mr Chaussée de Perwez, 175 5002 SAINT SERVAIS

6/09/2010

71 KAY-VANDERMEUSE Albert Mr Rue d'Angoussart, 148 1301 BIERGES

15/01/2010

72 KERVYN de MEEUS Mr Rue des Bois, 8 5361 MOHIVILLE

13/01/2010

73 KOOS Jean Mr Joubieval, 37 6690 VIELSALM

2/11/2010

74 LABRANCHE Georges Mr Rue du Triangle, 2 5004 NAMUR

13/01/2010

75 LAMBERT Lise Mme Rempart de la Vierge, 3/8 5000 NAMUR

22/03/2010

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Cercle Royal Namurois des Anciens d’Afrique fondé en 1910

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76 LECLERCQ René Mr Rue de Fernelmont, 257 5020 CHAMPION

4/03/2010

77 LEGAT Angelina Mme Rue de l'Angle 19/4 5310 EGHEZEE

7/01/2010

78 LEGRAND Raymond Mr Avenue Kennedy, 12 6852 MAISSIN

1/10/2010

79 LEHAIRE Paula Mme Rue Champêtre, 2/25 5100 JAMBES

2/03/2010

80 LEJEUNE Léon Mr Rue Joseph Dejardin, 75 4020 LIEGE

21/04/2010

81 LEMAIRE Michel Mr Rue Adonis Deschamps, 79 7021 HAVRE

12/01/2010

82 LEONARD Albert Mr Avenue du Parc, 48 4053 EMBOURG

14/01/2010

83 LIBEN-FUNTOWICZ Pierre Mr Rue Hanoteau, 74 5140 SOMBREFFE

20/01/2010

84 MACAUX Gabriel Mr Rue P. Verbist, 30 5004 BOUGE

21/04/2010

85 MALDAGUE Edmond Mr Av. du Petit Sart, 102 5100 JAMBES

22/04/2010

86 MARTINELLE Oscar Mr Rue des Cultures, 21 5100 JAMBES

4/10/2010

87 MARTINI Sergio Mr Via Roma, 271 I-5712 LIVORNO Italie 15/01/2010

88 MATAGNE Georgette Mme Place de Belle-Vue, 2C 6250 AISEAUX-PRESLE

12/01/2010

89 MATON Rodolphe Mr Avenue Buisseret, 34A 6530 THUIN

26/01/2010

90 MEURICE-FERIR François Mr Rue de Hanret, 17 5380 FERNELMONT

27/09/2010

91 MEUWIS Marguerite Mme Rue des Muriers, 17 5100 JAMBES

11/08/2010

92 MICHEL Aristide Mr Avenue du Bois Carré, 51 5100 JAMBES

7/10/2010

93 MIGNON Jean-Charles Mr Av. Van den Thoren, 72 1160 AUDERGHEM

19/04/2010

94 MONSEUR Claude Mr Route de Ramillies 8 Ap 38 5310 EGHEZEE

28/01/2010

95 MORELLI Georgette Mme Rue des Sarts, 63 5300 ANDENNE

15/01/2010

96 MUCIE Rose Mme Rue de l'Oliviat 18 5150 SOYE

22/04/2010

97 NICAISE Joachim Mr Square d'Hougoumont, 55/14 1420 BRAINE L'ALLEUD

20/04/2010

98 NICOLAS Guy Mr Rue Ste Anne, 21 5670 NISMES

2/02/2010

99 NICOLAS Jean-Marie Mr Rue Logis Militaire, 1 1320 HAMME-MILLE

13/01/2010

100 NONNON Christian Mr Rue de Frocourt, 19 5310 EGHEZEE

7/01/2010

101 PAQUAY René Mr Avenue des Petites Epines, 26 6600 BASTOGNE

3/08/2010

102 PAULUS Daniel Mr Rue du Mont, 87 A 6870 SAINT-HUBERT

15/01/2010

103 PEETERS Richard Mr Schoonaerde, 165 3290 SCHAFFEN

28/12/2009

104 PHILIPPE Hélène Mme Avenue De Smet D. Nayer, 3-7 5000 NAMUR

23/04/2010

105 PICARD - MEMMINE Thierry Mr Av. des Bruyères, 19 5100 JAMBES

10/05/2010

106 PIERARD Jean Mr Av. du Moine Olbert, 44 5030 GEMBLOUX

18/03/1905

107 PIERLOT Philippe Mr Rue Bayet, 8 bte 11 6000 CHARLEROI

11/05/2010

108 PIETERS-HAMBURSIN Guy Dr Rue des Faucons, 27 5004 BOUGE

1/03/2010

109 PIRAPREZ Lucie Mme Rue de la Résistance 25 5100 WEPION

11/01/2010

110 PIRE René Col e.r. Rue des Houblonnières, 18 5000 NAMUR

9/03/2010

111 PLATEL Cécile Mme Groenweg, 161 3090 OVERIJSE

12/01/2010

112 RAES William Cdt e.r. Rue Massart, 48 5380 NOVILLE-LES-BOIS

14/01/2010

113 RAHAMATALI Jan Mr Rue de la Source 3 15 4420 MONTEGNEE

25/02/2010

114 REGNIER Franz Mr Chaussée de Nivelles, 38 5032 MAZY

25/01/2010

115 REYNDERS Paul Mr Rue du Centenaire, 42 5336 COURRIERE

28/12/2009

116 ROBYN-CARTRYSSE Paul Mr Chemin de Primerose, 6 CH-1007 LAUSANNE SUISSE 5/02/2010

117 ROUSSEAU Jean-Paul Mr Rue Jean-Baptiste Naviaux, 39b 6812 SUXY

12/01/2010

118 RYCKMANS-CORIN Geneviève Comtesse Avenue Maréchal Ney, 38 1410 WATERLOO

23/04/2010

119 SCHUERMANS-DIEPVENS H. Mr Koolmijnlaan, 103 3580 BERINGEN

11/01/2010

120 THIEBAUD Marie-Paule Mlle Le Cheneau, 16 6880 AUBY S/SEMOIS

29/01/2010

121 TIBACKX Claire Mme Boulevard Sylvain Dupuis, 246 1070 BRUXELLES

11/03/2010

122 TILLIEUX Fabrice Mr Chaussée de Wavre, 70/3 5030 GEMBLOUX

26/01/2010

123 TIRTIAT Roland Mr Rue d'Ortey, 33 5020 SUARLEE

12/02/2010

124 TOUSSAINT Guy Mr rue Walthèere Dewe, 13 4000 LIEGE

23/03/2010

125 VAN DE WALLE Eric Mr Rue Sur les Sarts, 3 5363 EMPTINNE

29/01/2010

126 VAN REMOORTERE Jacques Mr Rue des Cortys 36 5380 FERNELMONT

6/04/2010

127 VANDENBERGHE Joseph Mr Fonds des Vaulx, 31 5640 BIESME

19/01/2010

128 VANDEVENNE Alain Mr Rue des Combattants, 30 6940 WERIS

13/01/2010

129 VANGANSBEKE Jeannick Mr Astridlaan, 42 B0201 8620 NIEUWPORT

30/06/2010

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Cercle Royal Namurois des Anciens d’Afrique fondé en 1910

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130 VANNES -MOUSSET Paul Mr Allée des Lacs, 12 6280 LOVERVAL

23/03/2010

131 VERSTRAETE Ghislaine Mme rue Ernotte, 10 5000 NAMUR

2/03/2010

132 VROONEN André Mr Romeinse Kassei, 89 3700 TONGEREN

19/04/2010

133 WARNANT FROTIN Marie Ange Mme Rue Basse, 30 5333 CRUPET

23/04/2010

134 WAUTHIER-LISSOIR Angèle Mme Av. Sgt Alexis Vrithoff, 61 5000 NAMUR

5/10/2010

135 WEYN Guy Mr Chemin D'Hautebise, 11 5100 WEPION

17/05/2010

136 WILLEM Jacqueline Cdt Rue des Fermes 6/1 4317 FAIMES

19/01/2010

NOTE DE LA RÉDACTION

La cotisation pour 2010 (20€ minimum) peut être versée dès à présent au compte 000-

0209124-89 du CRNAA ouvert à la Banque de la Poste.

Nous vous en remercions.

LISTE DES MEMBRES DU MAN

COTISATIONS ENRÉGISTRÉES AU 17 NOVEMBRE 2010.

Sauf erreur ou omission, cette liste recense 51 membres du MAN « actés » en règle de cotisation au 17

novembre 2010. Merci de nous faire part de vos noms et adresse si vous avez réglé alors que votre nom

n’est pas repris dans nos fichiers.

Si un changement d’adresse a eu lieu au cours de l’année écoulée, nous vous remercions de bien vouloir

nous en informer afin d’actualiser nos fichiers.

1 Baudot Pierre

Chaussée de liège,235/2 5100 Jambes 22/01/2010

2 Blanchy Gérard

Rue de Coppin, 103 5100 Jambes 13/01/2010

3 Briot Robert

Rue Dewez, 37 bte 1 5000 Namur 16/03/2010

4 Broze Georgine

Rue des Pommiers, 6 5100 Jambes 19/01/2010

5 Bruyere Jean

Rue Adrien de Witte, 1 4020 Liège 25/01/2010

6 Buyckx-Honnoré E.L.

Viale Dei Primati Sportivi,86 I-00144 Roma (ITALIA) 4/02/2010

7 Chaboteau Danielle

Avenue Rogier, 5/53 4000 Liège 7/04/2010

8 Mme Clément-Smets José

Chemin des Ecureuils, 17 5170 Profondeville 28/01/2010

9 Collin Jacques

Rue de l'Etoile, 27/29 6250 Aiseau 19/01/2010

10 Creef ASBL

Rue d'Ostin, 3 5080 Villers-lez-Heest 26/07/2010

11 Daloze Robert

Av. Prince de Liège, 159/9 5100 Jambes 20/01/2010

12 Dehasse Sylvette

Rue d'Harscamp, 14/1A 5000 Namur 18/12/2009

13 Devos Paul

Avenue de l'Observatoire, 9/10 1180 Bruxelles 14/01/2010

14 Docquir Marie-France

Clos de la Pastourelle, 32 Bloc B12 1140 Evere 28/04/2010

15 Dubois Pierre

Hameau de Inzemont, 11A 5540 Hastière Lavaux 26/01/2010

16 Duchesne R.H.(Rosette)

Allée des Mésanges, 6/14 5101 Erpent 3/03/2010

17 Gautier Claude

Av. Félicien Rops, 15/4 5000 Namur 6/01/2010

18 Glesner Pol

Rue du Vieux bon Dieu, 5 5100 Jambes 31/03/2010

19 Hautekeet Jacques

Rue Joseph Guilleaume, 29 1367 Ramillies 26/01/2010

20 Henry-Renson Paul

Pl. Chevalier avec glaive 15/B2 5100 Jambes 18/02/2010

21 Henry de la Lindi André Mme

Rue du Réservoir, 13a 1380 Couture StGermain -

22 Herneupont Marcel

Av. Arthur Procès, 34 5000 Namur 28/01/2010

23 Hessel Fernand

Rue François Michel, 220 4845 Sart lez Spa 20/01/2010

24 Huwart-Roggen Jacqueline

Boslaan, 2 B/4 3090 Overijse 15/04/2010

25 Joarlette-Duquesne Paul

Place des Peintres, 3/202 1348 Louvain-la-Neuve 12/02/2010

26 Kanyarwanda Cléophas

Rue Notre Dame, 36 5000 Namur 22/04/2010

27 Kerselaers (Jaumain) Janine

Avenue de la Sarriette, 33 1020 Bruxelles 31/03/2010

28 Ladrier Françoise

Av. Gouverneur Bovesse 5100 Jambes 22/01/2010

29 Liétart Annie

Rue des Masuis Jambois, 5 5100 Jambes 22/01/2010

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CRNAA Bulletin trimestriel n°4-2010

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Cercle Royal Namurois des Anciens d’Afrique fondé en 1910

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30 Maniquet Jules

Rue des Bruyères, 6 5310 Leuze-Lonchamp 19/01/2010

31 Mme Malevez-Degand

Rue Fosses à Plomb, 4 5020 Vedrin 27/01/2010

32 Maluta Rachel

Rue Rogier, 38 5000 Namur 16/07/2010

33 Malobert Claude

Avenue Gounod, 96/1 1070 Bruxelles 26/01/2010

34 Maton-Bourgeois Rodolphe

Av. Buisseret, 34 A 6530 Thuin 26/01/2010

35 Meurice-Férir

Rue de Hanret, 17 5380 Fernelmont 21/01/2010

36 Nonnon Christian

Rue de Frocourt, 19 5310 Eghezée 18/03/2010

37 Nyst Nathalie

Rue de la Vénerie, 15 1170 Bruxelles 2/02/2010

38 Pierlot Philippe

Rue Bayet,8 Bte 11 6000 Charleroi 21/01/2010

39 Piette-Grandjean Andrée

Allée de la Meuse, 6 5530 Godinne 22/01/2010

40 Pire René

Rue des Houblonnières18 5000 Namur 6/07/2010

41 Rahamatali Jan

Rue de la Source, 3/15 4420 Montegnée 25/02/2010

42 Reynders Paul

Rue du Centenaire, 42 5336 Courrière 19/01/2010

43 Rousseau Jean-Paul

Emeville, 6 5370 Flostoy 12/01/2010

44 Soubry-D'Hooghe Fernand

Eeuwfeestlaan, 50 8301 Heist-aan-Zee 25/01/2010

45 Tietard Anne

Rue Mazy, 193 5100 Jambes 22/01/2010

46 Tilquin Gérard

Rue du Grand Cortil, 93 5101 Loyers 8/02/2010

47 Vandenberghe Joseph

Fonds des Vaulx, 31 5640 Biesme 10/03/2010

48 Vannes Paul

Allée des Lacs, 12 5640 Loverval 24/03/2010

49 Mme Van Walleghem Nadine

Rue Juliette Wytsman, 61 1050 Bruxelles 2/02/2010

50 Vranken-Elens Gabriel

Rue de Florival, 19 1390 Grez-Doiceau 31/05/2010

51 Warchulinski André-Joseph

Rue Jean Friot, 87 6180 Courcelles 4/02/2010

NOTE DE LA RÉDACTION

La cotisation pour 2010 (20€ minimum) peut être versée dès à présent au compte 000-

0045073-65 du MAN ouvert à la Banque de la Poste.

Nous vous en remercions.

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M’PISHI ÉMÉRITES... À VOS FOURNEAUX

CURRY DE POULET AUX TOMATES ET À LA CANNELLE

Coupez 600 gr de blanc de poulet en dés et émincez un oignon moyen et 2 gousses d’ail.

Lavez 150 gr de tomates cerise.

Epluchez 400 gr de patates douces et coupez-les en gros dés.

Dans une grand poêle faites revenir l’oignon 2 minutes dans 2 c. à soupe d’huile l’olive, puis ajoutez le

poulet et l’ail et faites cuire 5 min en remuant (salez et poivrez).

Ajoutez 2 c. à soupe de pate de curry (ou en poudre) 2 bâtons de cannelle, 40cl de lait de coco et les

patates douces. Couvrez et faites cuire 15 min à feux doux. Ajoutez les 150 gr de tomate et prolongez la

cuisson 10 min.

Vérifiez la cuisson des patates douces en les piquant avec la pointe d’un couteau et adoptez le temps de

cuisson jusqu’à ce qu’elles soient tendres.

Otez la cannelle, parsemez de peluches de coriandre et servez aussitôt

C’est excellent avec du riz et des quartiers de citron vert.

Bon appétit.

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