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Les œuvres du musée du quai Branly – Jacques Chirac au cœur de la Galerie du temps © DR
Communiqué de presse 11 mai 2021
Les œuvres du musée du Louvre et du musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac
dialoguent au Louvre‐Lens Une rencontre historique au cœur de la Galerie du temps
Le 11 mai 2021, le Louvre‐Lens s'ouvre aux arts d'Océanie, d'Afrique et des Amériques. Vaste espace ouvert de 3000 m², la Galerie du temps offre une plongée inédite dans 5000 ans d’histoire de l’art, à travers 200 chefs‐d’œuvre du musée du Louvre. Grâce à une collaboration exceptionnelle avec le musée du quai Branly – Jacques Chirac, 18 œuvres d’Afrique, d’Océanie et des Amériques viennent enrichir cette présentation. Désormais, les cultures occidentales et non occidentales se côtoient plus largement encore dans la Galerie du temps et dialoguent entre elles, dans un espace décloisonné, sans frontières ni hiérarchie.
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Nous engageons en 2021 une nouvelle vie pour la Galerie du temps du Louvre‐Lens, que j’ai souhaité ouvrir à de nouveaux horizons géographiques et chronologiques.
Marie Lavandier, Directrice du Louvre‐Lens
Au Louvre‐Lens, le quai Branly prolonge son partenariat historique avec le Louvre en faveur de la promotion du dialogue des cultures et de l’universalité des arts.
Pour que les chefs‐d’œuvre restent libres et égaux.
Emmanuel Kasarhérou, Président du musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac
Présenter aujourd’hui pour la première fois dans la Galerie du temps des œuvres venues d’Afrique, d’Océanie ou des Amériques conservées par le musée du quai Branly, c’est en toute
cohérence, une façon d’élargir le discours du musée et de s’inscrire dans cette quête de l’universel qui est la dynamique même du Louvre.
Jean‐Luc Martinez, Président‐directeur du musée du Louvre, commissaire de la Galerie du temps
La Galerie du temps a été réalisée grâce au soutien du Crédit Agricole Nord de France, mécène bâtisseur exceptionnel du Louvre‐Lens.
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UNE HISTOIRE PARTAGÉE ENTRE LE MUSÉE DU LOUVRE ET LE MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC
2000 – Inauguration du pavillon des Sessions au musée du Louvre L’installation au Louvre des arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques est l’aboutissement d’un long processus. Ils ont fait une première entrée au Louvre en 1827 lorsque le roi Charles X y crée le musée de Marine et d’Ethnographie. Les œuvres exposées fascinent le public et le musée connaît un grand succès. Mais, si les civilisations non‐occidentales suscitent l’intérêt, rares sont alors les personnes qui reconnaissent une valeur artistique à ces collections. En 1905, les œuvres sont dispersées dans plusieurs musées. Elles quittent le Louvre. Progressivement, et aussi avec l’appui d’artistes comme Pablo Picasso, ces pièces vont acquérir peu à peu le statut d’œuvres d’art. Dès 1909, le poète Guillaume Apollinaire souhaite que le Louvre accueille de nouveau ces chefs‐d’œuvre « dont l’aspect n’est pas moins émouvant que celui des beaux spécimens de la statuaire occidentale ». Au fil du 20e siècle, l’idée fait son chemin. Enfin, en 1990, Jacques Kerchache, grand spécialiste des cultures extra‐occidentales, publie un manifeste signé de 300 artistes, philosophes, anthropologues et historiens d’art : Pour que les Chefs‐d’œuvre naissent libres et égaux. Il réclame la création au Louvre d’un département consacré aux arts d’Afrique, d’Océanie, des Amériques et d’Insulinde qu’il regroupe sous l’appellation “Arts premiers”. Le 13 avril 2000, le musée du Louvre inaugure le pavillon des Sessions. Annoncé en 1996 par le président de la République Jacques Chirac, cet espace préfigurait le futur musée du quai Branly. L’installation de collections extra‐européennes au pavillon des Sessions témoigne de la volonté politique d’ouvrir à nouveau le musée à d’autres cultures. Il constitue également une réouverture symbolique du Louvre aux arts non occidentaux dont plusieurs collections avaient quitté le Palais au fur et à mesure du 20e siècle. Cette antenne du musée du quai Branly – Jacques Chirac au musée du Louvre réunit 120 chefs‐ d’œuvre du monde entier dans le plus grand musée du monde. Le pavillon des Sessions s’inscrit pleinement dans l’histoire universelle du Louvre.
2017 – Inauguration du Louvre Abu Dhabi Né d’un accord intergouvernemental signé le 6 mars 2007 entre les Émirats Arabes Unis et la France, le Louvre Abu Dhabi est le premier musée universel du monde arabe. L’accord engage treize établissements publics culturels français, dont le musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac. Avec la création du Louvre Abu Dhabi, dont l’approche muséographique est unique au monde, de nouvelles connexions entre des civilisations ou des cultures apparemment éloignées dans le temps et l'espace sont explorées. Suivant un parcours à la fois chronologique et thématique, le visiteur traverse différentes époques et civilisations.
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« Le concept d’universalité est à l’origine même du Louvre. Le musée est issu du mouvement encyclopédique qui s’est développé au XVIIIe siècle dans l’Europe des Lumières,
dont le Louvre ou encore le British Museum sont les représentants, et qui entend présenter une vision aussi complète que possible de l’histoire de l’art.
L’installation de collections extra‐européennes au pavillon des Sessions en 2000 au Palais du Louvre, de même que la création d’un département des Arts de l’Islam en 2012 ou l’inauguration du Louvre
Abu Dhabi en 2017, témoignent de cette volonté de poursuivre l’ouverture du musée, conformément à son histoire universelle. »
Jean‐Luc Martinez, Président‐directeur du musée du Louvre, commissaire de la Galerie du temps
UNE HISTOIRE QUI SE PROLONGE « AUTREMENT » AU LOUVRE‐LENS
Pour une égale reconnaissance des arts et des cultures Pensée comme un espace de liberté, d’ouverture au monde et aux différentes formes artistiques, la Galerie du temps est véritablement le cœur du Louvre‐Lens.
Dans un espace ouvert de 3000 m², la Galerie du temps expose plus de 200 chefs‐d’œuvre issus des salles du Louvre. Selon une présentation chronologique allant du 4e millénaire avant notre ère jusqu’au milieu du 19e siècle, elle offre un parcours inédit à travers l’histoire de l’art et de l’humanité. Croisant les époques, les techniques et les civilisations, elle permet de contempler différemment les collections du Louvre.
L’installation de 18 œuvres du musée du quai Branly – Jacques Chirac dans la Galerie du temps élargit encore davantage ce vaste parcours et permet d’enrichir la conscience du monde de chacun. N’imposant ni parcours, ni récit, la Galerie du temps fait émerger de nouveaux liens entre les différentes périodes et les différentes cultures du monde.
Faire entrer de nouvelles œuvres, en provenance d’Afrique, d’Océanie et des Amériques, dans la Galerie du temps, permet de renouveler notre approche de l’Histoire de l’Art, en situant ces œuvres dans un contexte historique et chronologique, en évoquant des correspondances formelles avec les œuvres occidentales.
Dans ce Louvre « autrement », la Galerie du temps est le seul espace en France qui réunit ainsi des œuvres des 5 continents, proposant une histoire de l’art globalisée, une nouvelle approche du musée universaliste.
Une sélection prestigieuse
Les 18 œuvres dévoilées au Louvre‐Lens ont été soigneusement choisies par le musée du quai Branly – Jacques Chirac pour s’inscrire tout au long de la vaste chronologie de la Galerie du temps. Elles ont été sélectionnées en raison de leur grande qualité esthétique, la variété de leurs formes et techniques, mais aussi leur origine et leur valeur patrimoniale (anciennes collections du musée de Marine du Louvre ou encore de prestigieuses collections privées telles que Helena Rubinstein et André Breton). La sélection des œuvres a été supervisée par Yves Le Fur, directeur du Patrimoine et des Collections du musée du quai Branly – Jacques Chirac.
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Arrivée du masque féminin D'mba en Galerie du temps © DR
La poursuite du chantier des collections du musée du quai Branly Ce partenariat exceptionnel a été l’occasion pour le musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac de poursuivre son chantier des collections. L’inscription des chefs‐d’œuvre du musée du quai Branly ‐Jacques Chirac dans l’approche chronologique de la Galerie du temps a nécessité un travail de datation complémentaire. Certaines œuvres présentées au Louvre‐Lens ont ainsi bénéficié de la méthode de datation par carbone 14 ou thermoluminescence.
Une approche pédagogique Un cycle de conférences, organisé en partenariat avec le musée du quai Branly – Jacques Chirac, permettra aux visiteurs du Louvre‐Lens de s’initier aux arts et cultures d’Afrique, d’Océanie et des Amériques, et de mieux comprendre l’histoire de ces œuvres dans les collections françaises, jusqu’à leur présentation au Louvre‐Lens.
De nouveaux parcours de visite, ateliers et rencontres ont été imaginés par les médiateurs du Louvre‐Lens pour accompagner les visiteurs dans leur découverte de ces œuvres et cultures peu représentées dans la Région Hauts‐de‐France. La Galerie du temps a été réalisée grâce au soutien exceptionnel du CRÉDIT AGRICOLE NORD DE FRANCE.
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FOCUS SUR LES 18 ŒUVRES PRÉSENTÉES
Océanie
Nouvelle‐Zélande (Aotearoa), culture Maori Vers 1700 ‐ 1825 Flûte pūtōrino Bois sculpté, fragment d’haliotis (haliotis, paua) et fibres végétales Les flûtes pūtōrino sont constituées de deux pales de bois sculptées et reliées entre elles par de fines ligatures faites dans les racines aériennes du kiekie, un arbre endémique à la Nouvelle‐Zélande. Ces élégantes flûtes se jouent en soufflant dans l’ouverture centrale (la voix « féminine ») ou par l’extrémité terminale, à la manière d’une trompette (la voix « masculine »). Elles appartiennent à un vaste répertoire d’instruments à vent inventés par le peuple Māori comprenant plusieurs autres types de flûtes et une longue trompe de guerre. Le peuple Māori, comme de nombreux habitants du Pacifique, utilise aussi la conque marine. Anciennes collections du musée de Marine du Louvre (1827‐1905) Musée du quai Branly – Jacques Chirac
Nouvelle‐Zélande (Aotearoa), culture Maori Vers 1775 ‐ 1825 Massue patuki Bois sculpté Ce type de massue (patuki) est rare dans les collections muséales. Il appartient à la catégorie des armes courtes utilisées par les femmes ou les hommes du peuple Maori. Cet exemplaire ancien se distingue par l’absence de gravures et le renflement du corps qui accentuent l’élégance de la sculpture. À l’exterminé du manche la tête hybride d’un être mythologique (manaia) rappelle qu’il n’y a pas de victoire au combat sans mobiliser les qualités spirituelles ancestrales transmises par la généalogie (whakapapa), qui lie les hommes aux dieux créateurs et à l’ensemble de l’univers. Don François d'Audebert de Férussac (1786‐1836) au musée de Marine du Louvre (1827‐1905) Musée du quai Branly – Jacques Chirac
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Polynésie française, iles MarquisesVers 1825 – 1850 Paire d’étriers d'échasses (tapuvae) Bois sculpté et ciselé Aux îles Marquises, les jeunes gens de l'aristocratie s'adonnaient à la marche, à la course et à la danse sur des échasses, en guise de jeux ou lors de certaines cérémonies, notamment funéraires. Leurs pieds reposaient sur des étriers (tapuvae) sculptés de figures de forme humaine (tiki) comme ceux‐ci. Sur ces figures, caractéristiques de la sculpture marquisienne, les traits du visage apparaissent en faible relief, dominés par des yeux immenses et une large bouche entrouverte qui laisse apparaître la langue. Le traitement du corps dans une posture de tension musculaire, la tête disproportionnée et les mains posées sur l’abdomen sont typiques de la statuaire polynésienne. Certains motifs sculptés (coiffe, oreilles) rappellent l’ornement du corps des élites aux Marquises. Collectés en 1841 ou 1842 durant le voyage de la Reine‐Blanche sous le commandement d’Abel Aubert Dupetit‐Thouars, don Jean‐Benoît Amédée Collet (1801‐1858) au musée de Marine du Louvre (1827‐1905) Musée du quai Branly – Jacques Chirac
Nouvelle‐Calédonie, culture Kanak Vers 1850 Masque Bois sculpté, fibres végétales, cheveux humains Le masque Kanak est composé de trois parties : le masque en bois surmonté d’une ample coiffe en dôme constituée de cheveux, et un vêtement. À l’occasion d’un décès, les deuilleurs se laissaient pousser les cheveux pendant de longs mois, pour qu’ils ornent cette coiffe à la levée du deuil. Le corps du porteur du masque était recouvert d’un vêtement de plumes de pigeon notou, manquant ici. Il est possible que la peinture du masque ait été réalisée tardivement, peut‐être même par un européen. Ces masques sont d’abord apparus dans un contexte de célébrations funéraires ; puis leur usage a évolué d’une fonction sacrée à un rôle de divertissement. Anciennes collection du Musée ethnographique du Louvre (1850‐1878), dépôt du Musée des Antiquités Nationales. Musée du quai Branly – Jacques Chirac, dépôt du Musée d’Achéologie nationale
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Amériques
Guatemala, Hautes Terres, culture Maya Préclassique Vers 300 avant J.‐C. ‐ 250 après J.‐C.
Pierre‐champignon
Pierre volcanique
Environ 300 sculptures de champignons de ce type sont
connues à ce jour. Elles sont réalisées en pierre volcanique ou
en grès, mesurent le plus souvent entre 30 et 35 cm de hauteur
et présentent des parois lisses ou décorées de représentations
animales ou humaines. Leur fonction est encore sujette à
discussion. Les rares spécimens découverts en contexte sont
associés à des métates, des pierres à moudre. Cela a amené
certains chercheurs à associer ces sculptures à la
consommation rituelle de champignons psychotropes qui
étaient broyés puis ingérés.
Don anonyme, 1954 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
Colombie, culture MuiscaVers 600 – 1600 Figurine votive représentant une victime sur un mât sacrificiel Alliage d’or (tumbaga), fonte à la cire perdue Les pratiques religieuses Muisca se singularisent par le sacrifice humain, la consommation de substances psychotropes et l’importance centrale accordée aux offrandes. Émeraudes, coquillages marins, textiles, et surtout figurines en alliages d’or y occupent une place prédominante. L’or joue un rôle fondamental dans les rituels. Il est perçu comme un élément masculin, en lien avec le soleil, nécessaire à la fécondité de la terre. Ce type de figurine votive était déposé dans les sanctuaires, les champs cultivés et les sites naturels tels que lacs, grottes ou sommets montagneux, considérés comme des espaces de transition entre les mondes aquatique, terrestre et céleste.
Don Jean Chaffanjon Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
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Colombie, culture Quimbaya
Vers 0 ‐ 600 Décoration corporelle représentant une paire d’animaux stylisés Or, fonte à la cire perdue Ce bijou obtenu par la technique de la fonte à la cire perdue se compose de deux reptiles semblables stylisés. Placés parallèlement, l'un à côté de l'autre, ils sont réunis par une barrette massive en or, à hauteur de leur poitrine. La tête est levée et les yeux sont formés d'un fil d'or formant un petit cercle soudé à la tête. La queue se compose de deux fils d'or en spirale. Les anneaux soudés sur la poitrine permettent de faire passer un ornement réalisé en feuille d’or. Dans la société Quimbaya, organisée selon un système de chefferies, ces objets de prestige faisaient partie des regalia, insignes de pouvoir. Don Georges Henri Rivière, 1933 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
Pérou, côte sud, Culture NascaVers 100 ‐ 700
Épingle
Or, feuille martelée et découpée
Les orfèvres de la culture Nasca fabriquent des précieuses
pièces en or destinées à l’ornementation corporelle des
membres de l’élite et à leurs rituels funéraires. Ces ornements
ont été mis à jour dans des sépultures, cousus sur les textiles
qui enveloppent les paquets funéraires. Ils accompagnent le
défunt dans l’au‐delà pour signaler son rang dans la société et
sa fonction rituelle. Les masques funéraires, les ornements de
nez, les épingles et les diadèmes en or sont souvent décorés, au
repoussé, d’appendices en forme de serpents et de visages
stylisés. Ce type de parures, d’une extrême finesse, est aussi
porté par les personnages mythiques qui ornent les céramiques
peintes de cette civilisation du sud du Pérou.
Don Serge Bogolovsky, 1964 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
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Pérou, côte nord, Culture Mochica
Vers 450 ‐ 700
Bouteille en forme de coquillage bivalve
Terre cuite couverte d’une engobe beige et brune
La céramique rituelle et funéraire Mochica servait à illustrer les
principes symboliques, religieux et idéologiques de la classe
dirigeante de cette société complexe. Cette bouteille prend la
forme d’un petit coquillage bivalve communément appelé
Palabritas. Ces petits coquillages marins préfèrent des eaux
plus chaudes que celles habituellement présentes le long de la
côte du Pérou.
Achat à Bernard de Parseval, 1992 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
Mexique, Bassin de Mexico, Culture Aztèque
Vers 1200‐1520
Vieil homme
Roche volcanique, traces de colle Bien que ce sujet ne possède pas tous les attributs d’un dieu Aztèque, les nombreuses rides du visage, signe d’une extrême vieillesse, et la position du corps et des bras, permettent de l’associer au dieu Huehueteotl, le dieu du feu et du vieil âge. De manière significative, tous les dieux du vieil âge du panthéon Aztèque sont des êtres suprêmes investis de pouvoirs liés à la création, à la regénération du monde et des humains et à la nourriture. Dans la mythologie, la vieillesse trouve sa plus haute expression dans la figure du vieux couple primordial formé par Oxomoco et Cipactónal. Ancienne collection Boban‐Duvergé. Don Alphonse Pinart, 1883 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
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Afrique
Mali, région de Mopti, Sanga, culture Dogon Vers 1425 ‐ 1445 Statuette anthropomorphe dege Bois Les bras levés de la statuette figurent l’une des positions privilégiées dans la statuaire anthropomorphe (de figure humaine) du peuple Dogon. Ce geste évoquerait une prière au dieu créateur Amma pour faire tomber la pluie, essentielle dans cette région du Sahel, ou pour s’adresser aux ancêtres. Ce motif se retrouve dès le 11e siècle dans la statuaire de la culture Tellem de Sanga, prédécesseurs des Dogon qui s’installèrent progressivement dans cette région dès le 14e siècle. Mission Denise Paulme – Deborah Lifchitz en 1935 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
Côte d’Ivoire, région de Krinjabo, culture Agni Vers 1750 – 1800 Tête funéraire Mma Terre cuite
Si les portraits funéraires Mma tendent à l’idéalisation, l’artiste cherchait à entretenir la mémoire du défunt en représentant les particularités de son visage. La figure était commandée lors de la mort d’un roi ou d’une personne importante. Une fois terminée, elle était exposée puis placée dans le Mmaso, le cimetière des Mma où elle recevait des offrandes qui garantissaient la relation entre vivants et défunts. Collecté par le Dr Marcel Lheureux, ancienne collection Helena Rubinstein. Don Helena Rubinstein Estate Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
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Soudan du Sud, culture BariVers 1800 ‐ 1850 Statuette de protection Bois, pigments Le peuple Bari est établi sur les rives marécageuses du Nil soudanais, dans la région de Bahr el‐Ghazal. Le style de sa statuaire se reconnait à son schématisme et son expressivité. D’après les informations transmises au collectionneur P.‐H. Delaporte, consul de France au Caire en 1848, il semble que cette effigie ait eu un rôle protecteur. Elle a pu être conservée sur un autel ou dans une case, voire portée sur le corps comme une amulette à l’aide d’un lien. Ancienne collection musée de Marine du Louvre (1827‐1905),
don Pacifique‐Henri Delaporte. Acquise au Caire par le consul
de France P.‐H. Delaporte en 1848.
Dépôt du musée d’Archéologie nationale au Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
Soudan du Sud, culture BariVers 1800 ‐ 1850 Statuette de protection Bois, pigments Des constantes morphologiques et sculpturales laissent supposer que l’ensemble des statues rapportées par le Consul P.‐H. Delaporte provient du même atelier, voire du même sculpteur. Le vendeur de ces objets au Caire donna à Delaporte des informations à propos des objets, peut‐être collectées sur place. Cette sculpture est identifiée comme un « grand fétiche pour obtenir de la force ». Ancienne collection musée de Marine du Louvre (1827‐1905),
don Pacifique‐Henri Delaporte. Acquise au Caire par le consul
de France P.‐H. Delaporte en 1848.
Dépôt du musée d’Archéologie nationale au Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
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Côte d’Ivoire, région de Krinjabo, culture Agni Vers 1800 ‐ 1850 Statuette anthropomorphe Mma Terre cuite Ce buste en terre cuite s’inscrit dans la tradition des portraits funéraires nommés Mma. Leur production remonterait au 17e siècle. La figure représente le joueur de tambourin d’un chef ou d’un roi, portant la coiffe en métal des notables. Ce type d’objet était disposé à l’écart du village dans le Mmsao, le cimetière des Mma. L’œuvre fut collectée par le Docteur Marcel Lheureux en Côte d’Ivoire. Ce dernier rassembla dans les années 1920 près de 200 effigies Mma, formant le plus grand ensemble conservé en Occident. Collecté par le Dr Marcel Lheureux, anciennes collections Dr M. Lheureux, F. Lem puis Isaac Païles Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
Côte d’Ivoire, culture BaouléVers 1800 ‐ 1900 Statuette anthropomorphe bo usu Bois, coquille d’œuf et patine granuleuse D’après ses traditions orales, le peuple Baoulé serait installé au centre de la Côte d’Ivoire après avoir émigré au 18e siècle depuis le Ghana actuel. Ils sculptaient dans le bois des statuettes pour les esprits de la brousse, les bo usu, qui aidaient les humains à chasser le gibier. Les figures étaient conservées dans de petits sanctuaires à l’extérieur du village et recevaient des offrandes, comme en atteste la patine granuleuse de l’objet. Elle est passée au 20e siècle entre les mains de collectionneurs célèbres, les poètes Paul Eluard et André Breton, le collectionneur Hubert Goldet. Anciennes collections Paul Eluard, André Breton, René Rasmussen puis Hubert Goldet Musée du quai Branly‐Jacques Chirac, acquis par dation
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Mali, région de Mopti, Sanga, culture dogon Vers 1800 ‐ 1900 Statuette féminine yapilu dege Bois, matériaux organiques Le peuple Dogon utilisait des statuettes féminines dans le cadre du yapilu. Ce culte était voué aux âmes des femmes mortes en couches. L’effigie, placée sur un autel, recevait en offrande un animal sacrifié par un prêtre. Ces animaux étaient offerts par les femmes stériles qui souhaitaient enfanter ou les femmes enceintes, désireuses de se protéger d’un éventuel malheur. La patine croûteuse de cette statuette est due au sang animal (poulet) et aux libations de bouillie de mil. L’inventaire de 1935 précise que « le propriétaire s’est débarrassé de cette statuette sous l’influence du pasteur américain. » Mission Sahara‐Soudan conduite par Marcel Griaule en 1935 Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
Guinée, culture bagaVers 1850 ‐ 1935 Masque féminin d’mba Bois, fibres végétales, clous en laiton La danse du masque d’mba était pratiquée avant la saison des pluies ou lors d’événements tels que des mariages, des funérailles ou une visite diplomatique. Dissimulé sous une jupe en raphia, le danseur portait le masque sur ses épaules, incarnant ainsi la représentation de l’idéal féminin dans la société Baga. Les sorties avaient pour but d’assurer la croissance et la fertilité du groupe et des moissons, comme le traduisent les seins plats, attributs féminins de la maternité nourricière. Les chevrons disposés au niveau des tempes symboliseraient les champs de céréales labourés. Musée du quai Branly‐Jacques Chirac
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Le musée dévoile sa délicate silhouette de verre et de lumière le long d’une ancienne mine de charbon © Philippe Chancel – Louvre‐Lens
LE LOUVRE‐LENS, LE « LOUVRE AUTREMENT » Inauguré en décembre 2012, le musée du Louvre‐Lens est situé au cœur de l’ancien bassin minier du Nord‐Pas de Calais, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le bâtiment de verre et d’aluminium imaginé par les architectes japonais de l’agence SANAA se déploie au milieu d’un parc de 20 hectares dessiné par la paysagiste Catherine Mosbach. Avec ses longues lignes discrètement incurvées et ses façades qui reflètent le paysage, le musée, construit sur un ancien carreau de mine au terril plat, dévoile sa délicate silhouette de verre et de lumière le long d’une ancienne mine de charbon.
La Galerie du temps constitue le cœur du Louvre‐Lens. Elle présente plus de 200 chefs‐d’œuvre issus des collections du Louvre, dans un espace spectaculaire de 3000 m², et propose un parcours inédit à travers 5000 ans d’histoire de l’art, depuis l’invention de l’écriture en Mésopotamie au 4e millénaire avant notre ère, jusqu’à la révolution industrielle au milieu du 19e siècle. Sa scénographie à la fois chronologique et pluridisciplinaire crée un dialogue nouveau entre les époques, les techniques et les civilisations.
Chaque année, des expositions temporaires d’envergure internationale posent un tout autre regard sur les collections du Louvre, en contraste avec la Galerie du temps, et permettent d’accueillir des œuvres du monde entier. Le Pavillon de verre – espace ouvert aux expérimentations et à l’art contemporain –, la Scène et ses spectacles, le Centre de ressources et sa médiathèque, les Coulisses dévoilant les réserves et l’atelier de restauration d’œuvres, le parc et ses animations estivales, contribuent à en faire un espace privilégié d’échanges et de rencontres, et à proposer une expérience artistique globale.
Grâce à une politique de médiation humaine centrale et innovante, le Louvre‐Lens réaffirme la place accordée aux publics, pour favoriser toujours plus l’appropriation par tous et pour tous.
Voulu et porté dès l’origine par toute une région et sa population, le Louvre‐Lens trouve aujourd’hui sa place au sein d’un territoire en pleine mutation.
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À PROPOS DU MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC
Le musée du quai Branly ‐ Jacques Chirac est dédié aux arts et aux civilisations d’Afrique, d’Asie,
d’Océanie et des Amériques. Il a ouvert ses portes en juin 2006. Dessiné par l’architecte Jean Nouvel,
son bâtiment est aujourd’hui une signature emblématique du patrimoine parisien, à quelques pas de
la tour Eiffel. Le musée accueille chaque année près de 1,3 million de visiteurs, de tous les continents.
Riche de 370 000 objets, 700 000 pièces iconographiques et plus de 200 000 ouvrages de référence,
sa collection est l’une des plus vastes au monde. Elle compte de nombreux chefs‐d’œuvre.
Témoignage du génie des hommes et de la vie des sociétés, ces pièces sont d’un intérêt culturel et
scientifique majeur.
Les créations sont mises en valeur à l’aide d’une muséographie soignée. Celle‐ci souligne les qualités
esthétiques des œuvres tout en donnant à éprouver leur pouvoir de présence. Les nombreuses
activités scientifiques menées au sein de l’établissement contribuent à la préservation des objets, à
leur étude, favorisant la diffusion des savoirs auprès d’un public élargi, en France comme à
l’international. Parallèlement, une programmation riche et plurielle permet au visiteur de découvrir
ou d’approfondir sa connaissance des arts et des sociétés extra‐européennes.
Expositions permanentes et temporaires, concerts, spectacles, lectures, conférences font du musée
du quai Branly – Jacques Chirac une cité culturelle vivante où dialoguent quotidiennement les
cultures.
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Visuels libres de droits Des visuels libres de droits, dont ceux présents dans ce dossier, sont à disposition de la presse. Pour accéder au téléchargement de ces images, merci de contacter Muriel Defives, Camille Klein (presse régionale et presse belge) ou Eugénie Fabre (presse nationale et internationale). Conditions générales d’utilisation : • Ces images sont exclusivement destinées à la promotion des œuvres présentées au musée du Louvre‐Lens à compter du 11 mai 2021 • L’article doit préciser au minimum le nom du musée, le titre et les dates de l’exposition. • Les crédits et mentions obligatoires doivent figurer près de la reproduction.
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