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45ÉTÉ 2015

revue de l’agence régionale du livre paca

Regards Croisés d’Anne-Laure Thièblemont et Maurice Gouiran

LA VITRINE D’ALBERTINE

et des nouvelles des professionnels du livre d’ici et d’ailleurs

MEMBRES FONDATEURS

couv45-travail_Mise en page 1 15/07/15 17:21 Page1

Auteurs p.3

Pas d’auteurs, pas de livres /Décès de l’écrivain conteurSalim Hatubou / Des laurierspour Julien Blaine / Des laurierspour Les Grands / Auteurs,connaissez-vous le fichier Balzac ? /Résidence de théâtre / De retourde Bologne• lecture chroniquePatrick Joquel et Theresa Bronn

Éditionp.8

20 ans pour les éditions duRicochet ! / Le Serpent à Plumesà l’aube de sa renaissance /Restructuration des éditionsSoleil / Revue Nouvellesmagazine et éditions du Désir /Les fondamentaux du métierde l’éditeur (...) / Assises du livrenumérique 2015 (...) / CahierCritique de poésie : le site !• lecture chroniqueÉditions l’Initiale

Maxime Sudol dans DazibaoNé dans le nord de la France en 1980, Maxime Sudol est diplômé des Beaux Artsde Cambrai. Il poursuit son cursus une année aux Beaux Arts de Rennes, se spécialisedans le design graphique et collabore avec des structures culturelles dans lespectacle vivant, l’événementiel, le cinéma d’art et essai, les musiques actuelles, lethéâtre et divers projets associatifs liés à l’art et l’espace public. Il publie un tempspour le projet Grandpapier, participe aux 24 heures de la BD en 2010 et contribueégalement à divers projets collectifs imprimés en sérigraphie. Bien que l’illustrationsoit fort présente dans son travail, parallèlement à son activité professionnelleMaxime Sudol croque, dessine, affûte son trait et s’intéresse à la narration. Les dessinsde ce Dazibao en sont un exemple. En octobre 2014 il s’installe à Marseille, où il est rapidement adopté par l’AtelierVenture aux côtés de Nathalie Desforges, Aurélien Débat, Émilie Harel, DelphineBournay…

www.maximesudol.com

Dans chaque numéro de Dazibao, un ou des illustrateur(s) de la région présente(nt)différentes facettes de leur travail.

Repères [...]p.20

Transmission et reprise desentreprises culturelles (...) / Lesinégalités culturelles. Qu’enpensent les Français ? / LesFrançais et la lecture / Hausse dela TVA sur le livre numérique /Usages du livre numérique : 5e

baromètre / ReLire 2015 / Livrenumérique : mise en conformité (...) /Chiffres clés 2013-2014 du secteurdu livre / Économie de la Culture

Vie littéraire p.23

Bonne pioche ! / Espace fine /Siestes poétiques / Le Foyerculturel Veynois / Comité delectures théâtrales

Internationalp.26

Répertoire des résidencesd’auteur : Institut français duMaroc / Maison internationaledes Écrivains, Beyrouth

wwwp.3 de couverture

Un nouveau site web pourl’opération Premières Pages /Un livre est un livre / Scribay : un nouveau réseau social pour les auteurs

Librairiesp.11

Trois nouvelles librairies deMusées à Marseille / LibrairieAlpine à Gap, une page se tourne /La Réserve à Bulles fête ses 10 ans /À Tarascon, des Lettres vives etdéployées / Les 400 premièreslibrairies / Une oasis de livres àLa Garde / Observatoire de lalibrairie

Repères [technique]p.14

Les bibliothèques post janvier2015 : comprendre, agir,construire

Bibliothèquep.17

Activité 2013 des BM / Inspectiongénérale des Bibliothèques, (...)rapport 2014 / Emprunts etacquisitions, baromètre 2015 /Une mission portant surl’adaptation des horairesd’ouverture (...) / Optimisation deshoraires d’ouverture desbibliothèques / Appel ànumérisation jeunesse (...) /L’accessibilité en bibliothèque :la Maison du Livre et de la Culturede Velaux

Regards Croisés d’Anne-Laure Thièblemontet Maurice Gouiran

p.27 La vitrine d’Albertine


Lire en ShortLa ville de Marseille a été retenue par le Centre national du Livre pour être l'une des quatre villes inaugurales de la nouvelle manifestation jeunesseLire en Short, qui se déroulera dans tout le pays du 17 au 31 juillet.

Pour le week-end d'ouverture (17 au 19 juillet), l’association Libraires à Marseille,avec le soutien de l’ArL Paca et de nombreux autres partenaires (Acelem, Fotokino,Ornicarinks, C’est la Faute à Voltaire…), invite les livres sur la plage du Prado,pour un programme composé d'ateliers de création (illustrateurs, dessinateurs…),de siestes littéraires, d'un bal dessiné et d'un marathon de lectures. Plus de 7 000 livres et autres cadeaux sont à gagner pendant ce temps fort !

Jusqu’au 31 juillet, animations, lectures, jeux littéraires, défis, spectacles et bien d'autresinitiatives seront proposées dans toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur…soit plus de 140 événements riches, variés, audacieux et surprenants parsemés dans l’ensemble du territoire !

Pour en savoir plus : www.lire-en-short.fr

Le Prix littéraire des lycéens et apprentis de la région Paca

La journée de clôture du Prix littéraire Paca 2015 s'est tenue le 28 mai dernier, à La Friche Belle de Maià Marseille. Pour cette 11e édition, les 650 jurés et accompagnants ont proclamé :Valentine Goby, lauréate dans la catégorie roman avec Kinderzimmer (Actes Sud)

Derf Backderf, lauréat dans la catégorie bande dessinée avec Mon ami Dahmer (ça & là).

Dans la foulée, la sélection du 12e Prix littéraire vient d'être dévoilée :

Catégorie romanLa ballade d'Hester Day, Mercedes Heinwein (La belle colère)

La part des nuages, Thomas Vinau (Alma)La peau de l'ours, Joy Sorman (Gallimard)

La petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon (Actes Sud) La petite lumière, Antonio Moresco (Verdier)

Les Absents, Georgia Makhlouf (Rivages)

Catégorie bande dessinéeBarthélémy, l'enfant sans âge, Simon Roussin (Cornélius)Bonbons atomiques, Anthony Pastor (Actes Sud/L'An2)

Fatherland, Nina Bunjevac (Ici même)Le fils du Yéti, Didier Tronchet (Casterman)

Le tirailleur, Alain Bujak & Piero Macola (Futuropolis)Rouge Karma, Eddy Simon & Pierre-Henry Gomont (Sarbacane)

Annuaire en ligne : deux nouveaux recensements

Au 2e semestre 2015, l'ArL Paca répertorie : - les bibliothèques et centres de documentation spécialisés ;- les artisans du livre (calligraphes, relieurs, typographes…).Tous les acteurs concernés sont invités à se signaler !(contact : [email protected])

Daz45-enchantier_Mise en page 1 15/07/15 18:17 Page1

#Savethedate

Le 3 novembre prochain, l’ArL invite l’ensemble des acteurs culturels à Aix-en-Provencepour assister à la présentation par Olivier Donnat de son dernier rapport : Les inégalités culturelles. Qu’en pensent les Français ? (juin 2015)

www.livre-paca.orgConnectez-vous toute l’année sur

pour en savoir plus sur les projets qui vous concernent.

Mission Justice/Culture en région PacaCette mission a été lancée officiellement le 1er juin dernier. Tous les

établissements pénitenciers de la région font l'objet d’un accompagnementparticulier de l’ArL afin de développer l’offre de lecture en détention. Lesbibliothèques municipales et départementales prendront une placeprivilégiée (autant que faire se peut) dans le développement desbibliothèques carcérales.

Dans le même temps, une action culturelle est proposée à 4 sites pourl’automne. Il s'agit d'un travail mené dans le cadre des Histoires vraies de laMéditerranéede François Beaune, qui consiste à inviter des détenus peu oupas francophones, en situation d'illettrisme ou d'échec scolaire, à unecollecte de récits oraux dans leur langue, grâce à la présence de traducteurs.À suivre.

Les rendez-vous de la rentrée

28 septembre, Aix-en-Provence“Accueillir un écrivain, un illustrateur, un traducteur en résidence” (contact : [email protected])

28-29 septembre, ParisVoyage professionnel à visée interculturelle : visite-découverte de la Bibliothèque universitairedes langues et civilisations (Bulac) ; journée d'étude “Les migrants : un public de bibliothèque ?Quels besoins, quels accueils, quels services ?” organisée par la Bpi à Calais.(inscriptions ouvertes jusqu’au 8 septembre 2015 / contact : [email protected])

19-20 octobre, Aix-en-Provence “Mener une campagne efficace de financement participatif ” – Interprofession(contact : [email protected])

16-17 octobre, Aix-en-Provence “Auteurs, boostez vos lectures en public” (contact : [email protected])

Paroles de poilus, l'exposition coproduite par les Rencontres du 9e Art et l’ArL Paca débute sa tournée régionale. Première installation : Dracénie ! Plus d’information dans le Dazibao 46… (contact : [email protected])

Conservation partagée jeunesse : la tournée 2015 aura lieu du 28 septembre au 2 octobre.Préparez-vos cartons pendant l'été ! (contact : [email protected])


mais en plus, sur l’œuvre qu'il a créée,il reçoit, dans la répartition de lachaîne éditoriale, la part la plusmaigre, ceci dans un manque avéréde transparence. Rappelons-le, la moyenne des droitsperçus par l’auteur est d’1 € par livrevendu, à peine le prix d'une baguette.Il est urgent que soit rééquilibré lepartage de la valeur au profit desauteurs, sans lesquels évidemmentles livres n'existeraient pas. Face à lastagnation du chiffre d'affaires del'édition, multiplier à l'infini lenombre de nouveautés, est-cevraiment la meilleure stratégie ?Avec deux cents nouveaux titrespubliés par jour (dimanche compris)comment les auteurs peuvent-ils vivrede leur métier ? Comment les librairespeuvent-ils défendre les œuvres ?Comment le lecteur peut-il s’y retrouver ?La surproduction n’est pas ladiversité. Par ailleurs, dans une économienumérique en plein devenir les droitsd’auteur ne doivent pas servir devariable d’ajustement. Il est essentielque les marges dégagées fassentl’objet d’un nouveau partage dont iln'est pas question que l'auteur soitécarté. Il convient a minima que toutebaisse de prix de vente soit compenséepar une augmentation des taux.

Quelle protection socialepour les auteurs ?

Pourquoi seul l’auteur ferait-il les fraisde toute réforme ? Le projet actuel de réformes simultanéesde la sécurité sociale et de la retraitedes auteurs a créé des inquiétudes.Il faut qu’une concertation large etouverte permette de rassurer lesauteurs sur les droits qui en résulterontet de respecter la diversité des activités,des pratiques et des modes derémunération. Notamment, il importequ’une réforme d’ensemble descotisations sociales n’aboutisse pasà une baisse brutale des revenus desauteurs. Ainsi, la mise en œuvre de la réformedu RAAP (régime de retraitecomplémentaire des artistes et auteursprofessionnels) devrait se faireprogressivement, afin de laisser lapossibilité d’en mesurer les effets

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Pas d’auteurs, pas de livresRomanciers, essayistes, illustrateurs,dramaturges, scénaristes ou encoretraducteurs : entre 200 et 300 auteursont défilé samedi 21 mars dans lesallées du Salon du Livre de Paris afind’alerter l’opinion sur les menacesqui pèsent sur leurs métiers.Organisée par le Conseil permanentdes Écrivains (CPE) – qui regroupe 17syndicats et associations d’auteurs –cette manifestation fait suite à unelettre ouverte rendue publique aumois de mars, signée à ce jour parplus de 1 700 personnes et titrée“À ceux qui oublient qu’il faut desauteurs pour faire des livres.”Nous la reproduisons ici :

À ceux qui oublient qu'ilfaut des auteurs pour fairedes livres

Des revenus à la baisse, des réformessociales préoccupantes, un droitd'auteur fragilisé par la politiqueeuropéenne... Les auteurs de livressont clairement en danger. Et à traverseux, c'est la création éditoriale qui estmenacée, dans sa liberté et dans sadiversité.

Des revenus dérisoires À l’auteur la part la plusmaigre

En 2015, les deux tiers des auteurs delivres perçoivent pour l'éditionimprimée moins de 10 % de droitsd'auteur sur le prix public de ventedes livres. Pire : un auteur sur cinqest rémunéré à un taux inférieur à 5 %.Ni salarié, ni travailleur indépendant,non seulement l'auteur est souventpayé plusieurs années après avoircommencé à écrire, non seulement ilne perçoit ses droits qu’une fois par an,

dans le temps, à la fois sur les revenusdes auteurs et sur les droits qu’ilsacquièrent. Dans une périodetransitoire, la possibilité seraitouverte aux auteurs qui le souhaitentde payer une cotisationsupplémentaire pour ne pas perdredes droits futurs. De même, d’autres pistes de financementpour la protection sociale des auteursde livres doivent être envisagées etétudiées : augmentation de laparticipation des éditeurs, prélèvementsur les ventes relatives au domainepublic du livre et sur le marché dulivre d’occasion.

La menace européenne Une extension alarmantedes exceptions au droitd’auteur

Le droit d'auteur constitue le principeessentiel de la protection des œuvreset celui d'une rémunération juste desauteurs. Il est la condition indispensabled'une création libre, indépendanteet diversifiée. Les risques les plus importants d'unedéstabilisation de notre législationviennent de l’actuelle orientationdes institutions européennes, dontles objectifs sont incompatibles avecles spécificités économiques etculturelles de chaque pays. Lesrécentes propositions du rapport Redavisant à étendre le nombre ou lepérimètre des exceptions et limitationsau droit d'auteur sont alarmantes. La stratégie communautaire devraitau contraire favoriser le développementdans l'univers numérique denouveaux modèles et de nouveauxusages, qui respectent les légitimesattentes des publics sans toutefoissacrifier le droit d’auteur. L’absenced’interopérabilité technique constituele véritable frein à la diffusion desœuvres et à leur accès par le plusgrand nombre. Nous nous inquiétonsde l'absence totale de responsabilitédes grands acteurs d’internet face audéveloppement du piratage des livres.


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Vivre chocolat, Patrick Joquel et Theresa Bronn

“Inventer rêverEntre douceur et saveurVivre chocolat”Tout un programme !Un petit garçon explore tout en philosophie et poésiele mystère de la vie, de sa vie.

Oui mais voilà, sa quête se déroule dans l'univers chocolat !Rochers et poissons. Glaçage et pralinés. Gâteaux et macarons.Dégoulinant, craquant, fondant, savoureux, attirant, voluptueux...Une quête, des histoires, de la poésie, des photos alléchantes rehausséesde dessins malicieux. Un écrin tout chocolat à consommer sans modération...Une histoire rendue possible grâce à un petit coup de pouce deschocolatiers de la Côte d’Azur.

Catherine Berney – Maison de la poésie de Grasse (06)

Patrick Joquel est poète et vit à Mouans-Sartoux ; Theresa Bronn est illustratriceet vit à Nice.

ISBN : 978-2-35284-106-7Éditions du Jasmin – 2015 – 13,50 €

lecture chroniqueEt l’Europe aggrave la situation enobligeant la France à relever le tauxde TVA sur le livre numérique de 5,5 à 20 %, avec des conséquencesnéfastes pour les lecteurs commepour les auteurs. À force de mettreles auteurs en danger, la création esten péril. Pas d’auteurs, pas de livres !

Les auteurs qui souhaitent ajouterleur signature à cette lettre ouvertepeuvent envoyer un mail à l’[email protected] précisant nom/prénom, auteur,“je signe”.

Le texte est en ligne sur de nombreuxsites : CPE, SGDL, Charte des auteurset illustrateurs jeunesse…

Décès de l’écrivainconteur Salim HatubouLa perte subite et prématurée de SalimHatubou, en mars dernier, a plongétous ceux qui l’ont connu de près oude loin, ici ou par-delà les frontières,dans la tristesse. Un élan de fraternité a très vite étéorganisé au travers de la création ducollectif “Les amis de Salim Hatubou”,un espace dédié à l'expression desa solidarité et de son soutien à lafamille, en hommage au disparu.Décédé trop jeune, Salim Hatuboulaisse une famille dans la peine et lebesoin. C’est pourquoi le collectif apris des décisions rapides, tellesl’organisation et la gestion d’unecollecte de fonds (en ligne) pouraider la famille, l’organisation d’unévénement hommage à l'EspaceJulien de Marseille, la création d’unepage Facebook et d’un blog. Salim Hatubou a été inhumé dansson village natal des Comores. Desfunérailles auxquelles le présidentcomorien et son gouvernement ontassisté, aux côtés de la famille et desamis de l'artiste venus de toutl'archipel et d'Europe.

Cf. portrait Dazibao 27, avril 2011

Des lauriers pourJulien Blaine“Julien Blaine est né en 1942, à Rognac,au bord de l’Étang de Berre, flaque demer jadis bleu-azur, aujourd’huimarron glacé. Il vit à Ventabren et àMarseille et nomadise le plus possible.”Dénommé aussi Christian Poitevin(patronyme), éditeur de Doc(k)s etautres périodiques, auteur de plusde 13 000 poèmes métaphysiqueset autres livres et catalogues,performeur, organisateur derencontres poétiques, co-fondateurdu cipM (Marseille), Julien Blaines’est vu décerner, cette année auSalon du Livre de Paris, le Prix dePoésie des lecteurs de l'association

“Lire et faire lire”. En partenariatavec Le Printemps des poètes, ceprix propose à des lecteursvolontaires membres de l’association,entre septembre et mi-février, quatrerecueils au cours des séances delecture “Lire et faire lire”. Près de300 bénévoles de 53 départementsont voté après avoir lu ces ouvragesauprès d’environ 7 000 enfants.L’ouvrage ainsi récompensé est Ce petit nuage à l'air bête, paru auxéditions du Centre de Création pourl'Enfance de Tinqueux en 2014, dansla collection “Petit Va !”.

www.lireetfairelire.orgwww.danslalune.org/editions/intro-duction.html


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Des lauriers pour Les GrandsLe Prix littéraire de la Porte Dorée aété attribué en ce mois de juin àSylvain Prudhomme (cf. portrait,Dazibao 44) pour Les Grands, paru auxéditions L'Arbalète/Gallimard en 2014. Roman très musical, Les Grands sedéroule en Guinée-Bissau. Mené enpartenariat avec l'association desoutien au Musée de l'Histoire del'Immigration situé Porte Dorée àParis, ce prix récompense chaqueannée un roman ou récit ayant pourthème l'exil. Il est doté, grâce aumécénat de la Fondation EDF. À l'automne dernier, Les Grands avaitdéjà été récompensé par le Prixlittéraire Georges Brassens.

www.histoire-immigration.fr/la-cite/le-prix-litteraire-de-la-porte-doree

Auteurs, connaissez-vous le fichier Balzac ?Une partie de plus en plusimportante du patrimoine littérairefrançais est déclarée “orpheline”,parce qu'on ne parvient pas àidentifier et à localiser les auteursou leurs ayants droit. Légalement,ces œuvres ne peuvent êtreexploitées sur support numérique etleur exploitation sur support impriméest très limitée. Une directiveeuropéenne prévoit cependant, danscertaines conditions, la possibilitéd'une exploitation numérique sansl'autorisation de l'auteur ou de sesayants droit, si aucun ne peut êtreretrouvé malgré des recherchesdiligentes. Faute d'instrument derecherche exhaustif, ces œuvresorphelines risquent d'être de plusen plus nombreuses.

Les auteurs ne pouvant se satisfaireni de l'absence d'exploitation nid'une exploitation qu'ils ne pourraientautoriser, ils doivent faire en sortede rester localisables dans un fichiersécurisé.

Résidence de théâtre :appel à candidatureL'association Orphéon - Bibliothèquede théâtre Armand Gatti, avec l'aidede la Direction régionale des Affairesculturelles Paca, propose une résidenced'écriture à un(e) auteur(e) de théâtre,du 18 novembre au 18 décembre 2015,à La Seyne-sur-Mer (Var).

Ouverte aux auteurs de théâtre ayantdéjà été publiés et joués, cetterésidence a pour but de permettre àl'auteur(e) de terminer un travailpersonnel déjà entamé.L'auteur(e) sera hébergé et recevraune bourse d'aide à la création d'unmontant de 2 000 euros. Durant sonséjour, il participera à deux heuresde rencontre avec un public scolaireet animera un stage d'écriture deneuf heures. Il lui sera demandé unelecture publique de sa pièce avantson départ.

Le dossier de candidature comprend :- une lettre de candidature,- une bio-bibliographie,- un synopsis et des extraits de lapièce en cours, - des précisions sur un éventuelprojet d'édition ou de création (miseen scène),- un projet de stage d'écriture de 9 heures, - au moins un livre édité,par courriel à l'adresse :[email protected] limite : le 30 juillet 2015.

Orphéon5, place Martel Esprit 83500 La Seyne-sur-Merwww.orpheon-theatre.org/bibliotheque/litteraire/residences.html

La Société des Gens de Lettres (SGDL)appelle aujourd'hui les écrivains etleurs ayants droit à faire valoir leursdroits par un fichier sécurisé quigarantit de contrôler l'exploitationde leurs œuvres. Il s’agit d’un outilqui facilite les recherches de contactsaux fins de réédition, numérisation,adaptation et exploitation d'œuvresde l'écrit.

Le fichier Balzac de la SGDL a pourambition de répertorier tous lesauteurs de langue française et lesayants droit des auteurs décédés,afin de permettre aux éditeurs ouaux institutions (bibliothèques...)qui le souhaitent de les contacterpour rééditer ou numériser leursœuvres en toute sécurité, avecl'accord des auteurs ou des ayantsdroit et dans les conditions qu'ilsauront pu négocier. La SGDL estrégulièrement interrogée non seulementpour une réédition ou unenumérisation, mais pour toutedémarche exigeant un accord ouune participation des détenteursde droits (présence dans uneanthologie, citation dans uncatalogue, baptême d'une rue du nomd'un auteur...). Le fichier Balzac leurpermettra désormais d'orienter cesdemandes.

Ce fichier est entièrement sécurisé :les ayants droit n'y sont inscritsqu'après avoir produit les piècesprouvant leur qualité ; lescoordonnées ne sont jamaisdonnées, mais les demandesparvenant à la SGDL sont aussitôttransmises aux auteurs et ayantsdroit ; ces derniers peuvent contrôleret rectifier leurs coordonnées parun accès personnalisé.Le fichier Balzac n'a de sens que s'ilvise à l'exhaustivité. Riche deplusieurs milliers de fiches d'auteurs,il se complète jour après jour.

Inscription et renseignements :Pour les auteurs, Marie Buys :[email protected] Pour les ayants droit, Émilie Hache :[email protected]://sgdl.org/sgdl/s-inscrire-sur-le-fichier-balzac


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De retour de Bologne Depuis 2012, la Charte des auteurs etillustrateurs jeunesse et le Motif(Observatoire du livre en Île-de-France), avec le soutien de la Sofia,permettent à de jeunes illustrateursde participer à la Foire du Livre deBologne, en Italie, premier salonprofessionnel mondial de l’éditionjeunesse. L’objectif est de les aiderà développer leur réseau àl’international, et plus largement deles former à présenter leur travail et àinitier des contrats. Des parrains ontpour mission d’aider lessélectionné(e)s à préparer leursrendez-vous professionnels et de lesguider pendant la foire. En amont duvoyage, deux journées de formationau contact de directeurs artistiquessont organisées, et un travail continuse déroule avec les parrains. En 2015,deux nouvelles agences régionalespour le livre ont souhaité se joindreau projet, l’ArL Paca et l’Arald(Rhône-Alpes).Après l’appel à candidature de juillet2014, un jury national a décidé desillustrateurs qui participeraient àl’aventure. Pour la région Paca lamarraine et bonne fée était AmélieJackowski et les trois lauréats,Nathalie Desforges, Fanck Omer etRoberto Iacono. Grâce à cetteopportunité, ils ont pu présenter leurbook à des agents et des éditeursfrançais, allemands, suisses,espagnols, portugais, canadiens,américains,… in english ! Ilstémoignent ici librement de cetteaventure.

La marraine, Amélie Jackowski

Souvenirs, souvenirs, la première foisque je suis venue à la Fiera del Librode Bologne c'était en 1998 et j'étaisétudiante. Au fil des ans d'autresvoyages ont suivi ; j'y retourneaujourd'hui déguisée en marrainegrâce à la Charte des Auteurs, quellejoie !Un voyage Marseille-Bologne à cinqdans la voiture rouge de l'ArL,apportée ce matin sur un plateau parClaire. Une mini colonie de vacancesqui part à l'aventure après avoir bienpréparé ses bagages.

Nathalie Desforges

Bologne c’est magnifique.C’est la plus belle ville italienne – etla seule – que je connaisse, allez-y !Bologne c’est un voyageprofessionnel aux airs de voyagescolaire de luxe.On n’est plus étudiants mais on parten petit groupe, encadrés par desgens formidables et très investis dansleur travail.Dimanche sur l’autoroute, Claire etAmélie se relaient au volant. À l’arrière, on fait résonner lekarimba de Roberto au plafond de“l’ArL-mobile”. – Ça amplifie le son.Arrivée en fin de journée à l’hôtelPedrini, avant de rejoindre lesauteurs lyonnais et parisiens, déjàen route pour visiter des expos.Bologne c’est un immense salon dulivre jeunesse international. Chaque jour, matin et soir, lesnavettes du centre ville regorgentd’éditeurs et autres professionnelsdu livre. On peut presque développerson réseau pro dans le bus ou à lacafétéria du salon. N’oubliez pas voscartes de visite ! Bologne c’est des rendez-vous avecdes éditeurs du monde entier, déjàpris par les auteurs mais aussi prisen amont POUR les auteurs parl’équipe efficace et expérimentée deLa Charte. Ça fait du bien de tempsen temps d’avoir des rdv tout cuits. Bologne c’est des milliers de livres àconsulter, dans toutes les langues.Bologne c’est plein de bellesrencontres.Lundi soir, en restant à un vernissagesur la foire, avec Franck, nous avonsrencontré un Norvégien et un Belgetrès sympas. Torgeir et Iwan sontanimateurs et vivent près de Liègedans une ancienne gare qu’ils sonten train de rénover, l’endroit a l’airincroyable ! Bologne c’est la douceur de vivreitalienne, une architectureremarquable, des églisesmagnifiques et labyrinthiques.C’est aussi une ville étudiante. Leshabitants ont l’air de bien profiterdes places et des terrasses. Parchance, on a eu du très beau tempspour découvrir le centre ville : rues et places pavées. Murs colorésocres abritant de pieuses sculptures

C'est dimanche. Mes trois filleuls sontformidables, ils sont beaux, ils sontprêts.Franck a fait une salade exotique quenous mangeons sur une aire d'autoroutehantée par des hommes seuls,Nathalie nous nourrit régulièrementavec des bonbons transparents à lamenthe, Roberto parle déjà italien. Plus tard, dimanche. Dès l'arrivée onse sent bien, un hôtel à la vuemagnifique, un dîner de fête auxallures de retrouvailles familiales,douze desserts. Voilà lundi. Les choses sérieusescommencent et je retrouve encoreune fois l'immensité des halles, lenombre vertigineux de livresprésentés, la joie d'être là, lesdécouvertes venues de payslointains, le plaisir de rencontrer envrai des éditeurs étrangers aveclesquels je travaille, l'étonnanteabsence d'enfants dans cette foule.Les filleuls filent d'éditeur en éditeur.La Fiera, c'est aussi dans la ville queça se passe : les rencontres fortuitesà la terrasse d'un café ou dans un busbondé, des expositions, un morceaude parmesan en souvenir. Des tempsde pause où l'on digère cette frénésie.Ce voyage-là. J'aime ce voyage-là ;nous sommes ensemble et autonomes,filleuls, parrains, à des momentsdivers de notre vie dans ce métier,voguant en groupe à géométrievariable sous l'œil prévenant desagences du Livre ; liés par ce petitcatalogue rose fluo, par notrepréparation commune des books etdu voyage et par l'envie d'être ici.Des Spritz, des rendez-vousprofessionnels, des kilomètresparcourus à pied, des discussions àrallonges, des livres. Plein de livres.Déjà là, ou en germe. C'est chouetteet vertigineux, à la fois. Au retour, il faudra du temps pourtout mettre à plat, reconsidérer sesprojets et continuer ! http://ameliejackowski.com


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ou ornementations. Fresques peinteset mosaïques, dans les patios ou àl’ombre des églises.Bologne c’est une ville pieuse.Les auteurs ont brûlé des ciergespour avoir des contrats.Bologne c’est aussi deux tours penchées.“Visite moyenâgeuse” de l’uned’entre elle, à ne rater sous aucunprétexte !Bologne c’est enfin un petit paradisde la gastronomie, et des Spritzrafraîchissants, dont voici une recettepour l’été. Salute !

Spritz (per 2 persone) - 150 ml di Campari o d'Apérol (aseconda dei gusti, il primo sarà piùamaro) - 150 ml di Prosecco o Spumante - 150 ml d'acqua minerale frizzante(acqua di Seltz) - olive verdi snocciolate (per servire) - fette d'arancia o anche limone (nontrattati) - ghiaccioli http://portraimatique.tumblr.comhttp://nathaliedesforges.ultra-book.com

Franck Omer

Bologne 14h69, mardi 31 et toujoursRien.Furieuse cette Jungle où la loi duTalion frappe encore comme unGamelan aux lamelles Hystériques.Je larsen !Je regarde les éditeurs, vois lesdémarcheurs, nous, et quelquespantins animant les tapis de sangengorgés.Il faut se proposer un vortex !Je suis assez liquide pour le faire,doser juste à la bonne pression unevrille de plus dans le monde du livrejeunesse.J'y crois de bois !Histoire de ne pas trop embrumerleurs têtes bien pensantes et pesantes... Laisser une empreinte mollementmoulée, mais encore fraîche !Mon Singe et moi, légèrement liés parun projet-complot, chassé maissachant bien comment un Singe-penché fait lorsque le sol se dérobeet chourre l’espoir de supporterencore la montagne qui lui pèse...Plein le dos !Space is the Place !http://franckomer.ultra-book.com

Finalement, Bologna Children's BookFair 2015 avec l’équipe au complet :départ vers le Salon, visite de l'expo2015, rendez-vous pris à l'avance,découverte de nouveaux éditeurs,rencontre avec ceux qu'on connaîtdéjà, présentation de son travail,“voilà ma carte, je suis intéressé parvotre projet” (woow !), aussidéception d'un rendez-vousmanqué... mais surtout, la découvertedes autres illustrateurs présents auSalon et le mur à customiser, unmelting-pot de créativité et delangues qui donne envie de dire“venez, redessinons le monde entier !”...À Bologne, on comprend qu'êtredessinateur n'est peut-être même pasune passion, ou au pire un sport decourse, mais plutôt une voie... commela voie de l'arc ou du sabre pour lesJaponais. Il faut savoir s’accrocherau bon moment, savoir s’écouter etécouter les autres.http://lapisanplus.blogspot.fr

Les autres lauréats étaient :Christophe Bataillon, Lucia Calfapietra,Julie Colombet, Malik Deshors, LoïcFroissart, Carine Hinder, Minji Lee-Diebold, Éloïse Scherrer.

L’ArL Paca, l’Arald et le Motif, sepréparent pour l'édition 2016 !

Roberto Iacono

Quelle expérience ce voyage auBologna Children's Book Fair 2015pour lequel j'ai eu l’honneur d’êtresélectionné !Tout d'abord, une escale à Paris pourune présentation des associationsfondatrices du concept – la Charte etle Motif, engagés sur la question de“la vie” des auteurs jeunesse –, leséquipes créatrices de la Foire enItalie, et les maisons d’éditionprésentes chaque année depuis 1963 !À suivre, une mise en situation“présentation aux éditeurs à la Foire” :un speed-dating qui apprend àprésenter son propre travail, sarecherche artistique, qui apprendaussi à savoir les défendre tout ensachant les remettre en perspective,rester à l’écoute ! Puis, finalement laprésentation de nos books, ladécouverte du style des autres,l'inspiration qui monte dans untourbillon de couleurs, techniqueset graphismes complétementdifférents... Un co-working à 13autour des portfolios, avec marraineset parrains : simplifier et savoirprésenter sont les mots d'ordre !Après cette première rencontre, lesliens se tissent.Jusqu'au jour du départ... Nousroulons vers Bologne grâce à l'ArLPaca, porteuse du dispositif dans marégion ; Amélie Jackowski,illustratrice visionnaire et poétique,marraine Paca de l’édition 2015, etles trois sélectionnés : NathalieDesforges, Franck Omer et moi-même. Quelque 700 kms, une dizained'heures parsemées d’humour,blagues et grosses rigolades, puis dela tension et du stress qui montentdans une odeur de bonbons à lamenthe, et pas mal d'histoires,histoires de rencontres et histoiresde voyage en voyage !


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20 ans pour les éditions du Ricochet !C’est avec beaucoup d’émotion que les éditions duRicochet, à l’initiative de nombreuses productionsjeunesse, franchissent le cap des 20 ans. Un événementmarquant, qui rappelle à tous leurs lecteurs les prioritésde Natalie Vock-Verley et Marguerite Tiberti, fondatricesde la maison.Le Ricochet affirme en cette occasion son goût pour despersonnages attachants nés de styles graphiques variés,favorisant l’éveil du jeune lecteur au fil des collections etapportant “un regard neuf sur le quotidien”. Dans cetteoptique, l’accompagnement des auteurs est primordial ;il s'agit d'assurer la visibilité de leurs œuvres et destimuler le contact avec le public. Il est aussi question dedévelopper au maximum les traductions d’ouvrages endifférentes langues. Enfin, le soutien apporté aux librairiesindépendantes constitue une des vocations du Ricochetpour qui la diversité de la création éditoriale se développegrâce à ces professionnels.Pour fêter dignement cet anniversaire, les éditions duRicochet organisent en librairie, au fil de l'année 2015,des temps forts durant lesquels sont mis à l’honneurplusieurs titres, rééditions et nouveautés, ainsi que lanouvelle collection “Ce que je mange”.Les éditrices s’engagent à poursuivre leur chemin ensollicitant toujours plus leur public, en soutenant lesprofessionnels du livre et en participant régulièrement àdes manifestations dédiées à la littérature jeunesse.

Éditions du Ricochet1, rue Spitalieri06000 NiceTél. 04 93 13 04 [email protected]

Le Serpent à Plumes à l’aube de sa renaissanceLa nouvelle circule dans le milieu éditorial depuis le débutde l’année : les éditions de l’Aube et du Serpent à Plumestissent des liens étroits et organisent un partenariat basésur la complémentarité. C’est avec soulagement que LeSerpent à Plumes peut donc désormais compter sur lesoutien financier et technique des éditions de l’Aube,qui assureront les coûts de fabrication, decommercialisation et de presse.

Créé en 1992 par Pierre Astier et Pierre Bisiou, Le Serpentà Plumes était en effet confronté à des difficultés d'ordreéconomique. Cela lui a valu d’être racheté par les éditionsdu Rocher en 2004, sauvant la maison au prix de quelquesconcessions éditoriales. Propriétaires du Rocher depuis2009, les éditions Desclée de Brouwer sont mises enredressement judiciaire en 2012, suite à quoi Pierre Bisiouet Xavier Belrose (le directeur commercial de l’ancienSerpent), rachètent leur maison en 2013. S'ils s’associent aujourd’hui avec les éditions de l’Aube,le but n’est pas d’amener à une fusion, mais bel et biend’opter pour un montage juridique permettant que“chacun reste indépendant”, comme le déclare MarionHennebert, co-fondatrice de l’Aube. Il est en effet questiond’un échange de compétences, où Le Serpent à Plumesapportera son expérience éditoriale et littéraire auxéditions de l’Aube qui elles, pourront contribuer à laremise à flot dudit Serpent.

Cependant, ce soutien financier n’est pas la seule actualité.Choisissant de conjuguer qualité littéraire et potentialitéde diffusion, la maison se consacre dans le même temps àde fraîches publications parues en avril 2015, mais surtoutà une numérisation des fonds, ainsi qu’une commercialisationdes ouvrages sous forme de “carte numérique”. Avec ce nouvel appui, les éditions du Serpent à Plumespeuvent se remettre en selle et s’ajuster aux pratiqueséditoriales actuelles. Un échange sur mesure pour unerelance dynamique !

Restructuration des éditions SoleilFondées en 1989, les éditions Soleil Productionsnaissaient quelques années après les premiers pas deMourad Boudjellal dans la bande dessinée avec la créationde la librairie Bédule (1982) à Toulon. Forte des succèséditoriaux qu'on lui connaît, notamment dans le domainede l'héroïc fantasy, la maison est rachetée en 2011 par legroupe Delcourt. Devenu actionnaire majoritaire des éditionstoulonnaises, Guy Delcourt opère à une décélération endouceur de la production pendant quatre ans, et annonceen avril dernier une importante restructuration.Si jusqu'à présent, seule la comptabilité avait été rapatriéeà Paris, tous les services ne relevant pas de l'éditorialdevraient à compter du 1er juillet suivre le même chemin.De nombreux salariés ont refusé les offres de reclassement.

www.soleilprod.com


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Victor, viens voir !, David François et Florence Laude

Victor regarde la télé et n’entend pas sa mamanqui l’appelle. Pourtant un adorable petit écureuilse tient devant la fenêtre. Victor arrivera-t-il àtemps pour le voir ? Sur un dialogue de François David, FlorenceLaude décompose le va-et-vient des regardsentre la mère, l’enfant et l’écureuil, dans ununivers de peintre sensible et sensuel. Rougeslumineux et verts profonds nous invitent àentrer dans la maison et partager l’histoire

simple et vraie des protagonistes.Le récit montre la fascination de l’enfant pour le virtuel. Il est magnétisé par unprogramme de télévision représenté par une gerbe lumineuse impressionniste,et totalement extrait du monde des réalités. Une réalité incarnée par écureuil.Quelle chance d’en apercevoir un si près de la fenêtre ! La mère tente de jouerson rôle d’éveilleuse d’âmes, mais la fascination se joue ailleurs, l’enfant peineà s’extraire de sa bulle… L’éphémère est à la fenêtre, Victor va-t-il passer à côtéde l’extraordinaire ? Il est si beau pourtant, cet écureuil dans sa robe brune. Ilest d'ailleurs bien plus qu’un écureuil, il est invitation à contempler tout ce qu’ily a autour : arbre, nature, ciel, le vivant… Suivons-le !38e album des éditions l’Initiale, Victor, Viens voir ! est écrit par François David,auteur bien connu dans l’édition jeunesse et fondateur des éditions Motus.Quant à Florence Laude, l’illustratrice, il s'agit de son premier album publié ;elle est aussi peintre et professeur de français.

Laure Carrère-Pascal – librairie À l'encre bleue – Marseille (13)

ISBN : 978-2-917637-37-1Éditions l'Initiale – www.linitiale.fr – 2015 – 12 €

lecture chronique

Revue Nouvelles magazineet éditions du DésirAfin de créer une communauté d'auteurs et de lecteursdésireux de se faire connaître, le bimensuel papier etnumérique Nouvelles Magazine publie des récits – nouvelles ou extraits de romans –, sans rétribution niengagement éditorial. La petite équipe éditoriale travaillebeaucoup avec les réseaux sociaux et sites amis : atelierd'écriture en ligne, livres numériques en libretéléchargement, forums, compte twitter, scoop.it!recensant concours d'écritures, débats, articles ouconférences autour de la littérature (en anglais comme enfrançais). En collaboration avec les auteurs eux-mêmes,plusieurs thèmes d'écriture sont choisis pour chaquenuméro.La périodicité est de 6 numéros par an et l'abonnementfixé à 39 euros.

Également dirigées par Jean-Marc Blancherie, les éditionsdu Désir publient des recueils de nouvelles reprenantcertains textes issus du magazine, et réciproquement.Créée en 2009, la structure publie nouvelles, récits etcontenus transmédia (à compte d'éditeur comme il estbien précisé) : récits courts, essais en sciences humaineset sociales, histoires… sous forme papier ou numérique ;elle organise de nombreux concours de nouvelles.

Nouvelles magazine / Les éditions du Désir794, chemin René Pouchol06670 LevensTél. 04 93 53 98 [email protected]://nouvellesetrecits.com

É[email protected]://editionsdudesir.fr


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Les fondamentaux du métierd’éditeur : une étude économiquepour décrypter et comprendre les dynamiques du secteur Deux économistes spécialistes des industries culturelleset de leurs mutations, François Moreau et StéphaniePeltier, ont mené à l’initiative du SNE une étude sur lesecteur de l’édition. L’étude offre un panorama économique de l’édition etcomporte plusieurs focus, tels qu’une analyse de ladémographie des maisons d’édition ou encore unéclairage singulier sur les prix littéraires.

Plusieurs enseignements se dégagent de cette étude, quimet en perspective les dynamiques souvent méconnuesde l’industrie du livre et du métier d’éditeur maiségalement les ressorts qui sous-tendent ce secteur, àsavoir le risque, la diversité et l’innovation. L’étude rappelle notamment que l’industrie du livre est le1er producteur de contenus culturels en France. La valeurcréée par ce secteur irrigue en effet tout un écosystème,de l’auteur au lecteur : imprimeurs, diffuseurs etdistributeurs, libraires, bibliothécaires, etc. Ainsi, un euro dans l’édition génère 2,67 euros dans lereste de la filière livre. La valeur ajoutée de la filières’élève à 5,5 milliards d’euros et ce sont près de 80 000emplois qui sont aujourd’hui directement liés au livre enFrance.Il est également important de souligner que l’interventionpublique représente moins de 1 % de la valeur ajoutée dusecteur.

Enfin l’édition apparaît ici comme un secteur dynamiqueet diversifié, mais qui connaît des signes de fragilité. Lechiffre d’affaires issu de la vente de livres a mieux résistéque celui des autres industries culturelles mais décroîtdepuis 2007 (de 1,2 % par an en moyenne). Une tendancequi a un impact direct sur la démographie et la santéfinancière des maisons d’édition : la rentabilité financièrese dégrade, avec des évolutions variables selon la tailledes entreprises ; le taux de création d’entreprises baisse,tandis que le taux de survie à cinq ans des nouvellesstructures se dégrade.Conséquence de cette double dégradation, le nombre dedisparitions d’entreprises d’édition excède depuis quatreans celui des créations.

www.sne.fr / Communiqués ou Espace presse

Assises du livre numérique 2015 :session de rattrapage en ligneLes vidéos et/ou synthèses écrites des conférences desAssises du livre numérique qui se sont tenues le 19 mars2015 au Salon du livre de Paris, sont à présent en ligne surle site du SNE. Le thème de la journée était “Ebook,applications, Web : ce que nous apprend le livre pratique”.On trouvera ainsi les échanges des intervenants sur ledestin numérique du livre pratique et la présentation du 5e baromètre Sofia/SNE/SGDL sur les usages des lecteurs. À noter également la conférence d’Ivan Herman, du W3C(le World Wide Web Consortium), sur la convergenceentre les formats du livre numérique et le Web et lestravaux et réflexions autour de ce futur format “universel”,provisoirement appelé epub-web.

www.sne.fr/evenement_sne/assises-du-19-mars-2015

Cahier Critique de poésie : le sitecahiercritiquedepoesie.fr est la poursuite partielle, enversion numérique, de CCP Cahier Critique de Poésie, larevue papier semestrielle du cipM - centre internationalde poésie Marseille. Cette revue est née en 2000 d’unmanque criant de relais critique dans les médias, laissantsouvent de nombreux livres et revues de poésie sansaucune appréciation de lecture.

Après quatorze ans d'existence sous sa forme initiale etvingt-neuf numéros papier d’environ trois cents pages,CCP se scinde en deux supports, notamment pour desraisons budgétaires.Toutes les Critiques sont désormais consultables en ligne,afin de coller au mieux à l’actualité dans le domaine de lapoésie, tandis que la partie Dossier de chaque numérocontinue son aventure éditoriale sous format papier, enmars et en octobre (en librairie, via une diffusion Sodis, oudirectement via le site du cipM).cahiercritiquedepoesie.fr conserve en archivesconsultables toutes les critiques qu'il publie, et constitueainsi, peu à peu, une somme critique sur tous les auteursde poésie. Une recherche par nom d’auteur, decontributeur, de revue, mais aussi par couverture de livreou revue peut être effectuée.

http://cahiercritiquedepoesie.frwww.cipmarseille.com


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Et de 2 : la Librairie du Muséed'Histoire de MarseilleReliant le jardin des Vestiges auCentre Bourse, la Librairie du Muséed'Histoire offre une thématique liéeà l'Histoire de Marseille. Son fondsrépond à la collection du Musée :archéologie, préhistoire, antiquité,histoire de la ville, histoirecontemporaine, architecture,urbanisme…

Et de 3 : La Librairie du Musée CantiniElle a ouvert ses portes le 19 juindernier à l'occasion de l'expositionconsacrée à Hervé Télémaque.

Jamais 3 sans 4...Quant à la librairie du PalaisLongchamp, il faudra patienterjusqu'en 2016.

SARL H.M.O La Salle des Machines 41, rue Jobin 13003 MarseilleTél. 06 61 84 27 31Coordinatrice : Géraldine [email protected]

Librairie Alpine à Gap,une page se tourneEnseigne historique de la ville depuis1890, la librairie Alpine fermait sesportes à la fin du mois de maidernier, après plus d’un siècle debons et loyaux services.

Trois nouvelles librairies de Musées à MarseilleAprès la création en 2013 de La Salledes Machines (J1 et Friche de laBelle-de-Mai), les trois mêmeslibrairies indépendantesmarseillaises (Histoire de l'œil /Maupetit / L'Odeur du Temps) selancent dans une nouvelle aventure,toujours à Marseille : La Librairie duMusée.Ce nouveau concept investit leMusée d'Histoire de Marseille, leCentre de la Vieille Charité et leMusée Cantini, en misant sur laqualité et le foisonnement du fondsproposé, des choix, des conseils, etdes événements en lien avec laprogrammation des musées.Une initiative collective comme unengagement, un acte militant quidéfend et met en valeur toute unerichesse éditoriale.

Et de 1 : La Librairie de la Vieille Charité En plein cœur de la Vieille Charité, laLibrairie du Musée inaugurée lorsdu vernissage de l'exposition Futurs– Matisse, Miró, Calder propose unlarge choix d'ouvrages liés à cetteprogrammation de qualité ainsiqu'aux arts premiers, à l'histoire del'art, l'art contemporain,l'architecture, la jeunesse, laphotographie, la Méditerranée…

François Céart et son épouseChristelle avaient repris cettelibrairie en 2004, et lui cherchaientmaintenant un successeur afin depouvoir se consacrer à l'anciennesuccursale de Chapître, Ruc, rachetéeà Colmar suite à la liquidationjudiciaire de la société.Les 45 000 habitants de Gap nedisposent plus aujourd’hui que dedeux librairies généralistes etindépendantes : Davagnier et Au coindes mots passants, qui n’en restentpas moins d'excellents et ferventsdéfenseurs du livre !

La Réserve à Bullesfête ses 10 ans !Installée dans le quartier de la Plaineà Marseille, La Réserve à Bulles,librairie spécialisée bande dessinée,a fêté ses 10 ans d’amour du livre lesamedi 13 juin 2015.De nombreuses activités étaient auprogramme de la journée : concoursde dessins, dédicaces, expos,sérigraphies en live et tombola… letout à partager avec les éditions Na !,les éditions Même pas mal, NicoleCrême et encore avec ThomasAzuelos, Félix Brune (alias MarionMousse), et d’autres auteurs présentspour cet événement. La manifestation a associé la librairieaux bars de la Plaine – l’Autoportrait,Terre de Mars, et Becbunzen – àl’occasion de la fête de la rue destrois frères Barthélémy, le tout placésous le signe de l’échange et de laconvivialité.

Librairie La Réserve à Bulles58, rue des 3 frères Barthélémy13006 MarseilleTél. 09 73 62 11 [email protected]/librairie


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Les 400 premièreslibrairiesDans son numéro du 20 mars 2015,Livres hebdo proposait un dossier surles 400 premières librairies françaises2014. Un classement y est établi sur la basedu chiffre d'affaires hors taxes réalisépar chaque librairie dans la vente delivres (par ordre décroissant).

33 librairies de la région figurentdans ce classement : EMLS (Vitrolles), Goulard (Aix-en-Provence), de Provence(Aix-en-Provence), Maupetit(Marseille), Charlemagne (Toulon),Masséna (Nice), Prado-Paradis(Marseille), Jean Jaurès (Nice), GibertJoseph (Marseille), Vents du sud (Aix-en-Provence), Le Bleuet (Banon), Artset Livres (Grasse), L'Alinéa(Martigues), Actes Sud (Arles), AuQuartier latin (La Garde), Lo Pais(Draguignan), Relais Charlemagne(La Seyne-sur-Mer), Charlemagne(La Valette), Fontaine Luberon (Apt),Relais Charlemagne (Hyères),Masséna Antibes (Antibes),Charlemagne (Fréjus), Mot à mot(Pertuis), de l'Horloge (Carpentras),L'Odeur du temps (Marseille),Quartier latin (Nice), des facultés(Marseille), Mémoire du monde(Avignon), Saint-Paul (Marseille),À l'orange bleue (Orange), Alpine(Gap), Au poivre d'âne (La Ciotat),du Théâtre (Draguignan).

Les librairies Paca de ce classementtotalisent :- un chiffre d'affaires Livre de 51millions d'euros (30 réponses), - une surface de vente de 11 365 m2

(28 réponses), - un effectif de 216 personnes (24 réponses), - et 776 700 titres en rayon (24 réponses).

Lettres Vives a également opté pourla récupération en donnant uneseconde vie au mobilier jeunessed’une librairie fermant ses portes àMontreuil. Du développement éco-citoyen en quelque sorte.

Déjà estampillée du label LIRdécerné par le ministère de laCulture, la librairie a pu consoliderdes partenariats avec des mairiesalentours et une dizaine debibliothèques, et s'il en était besoin,mesurer encore le capital sympathiedont elle jouit avec les 150personnes venues fêter la nouvelleinstallation.

Forte de ce nouveau souffle,l’enseigne est maintenant encapacité de multiplier les tempsforts, et d'inviter auteurs et lecteursà se rencontrer dans un cadreconvivial. C’est ainsi que fin juindans le cadre des fêtes de laTarasque, Lettres Vives invitait quivoulait à se joindre à trois journéesde rencontres avec des auteurs telsque Madeleine Choquet, GilbertChalançon, Claude Roux, ou leséditions Géné Provence. Le tempsd’un week-end, chacun a puparticiper aux débats et dédicaces,mais surtout échanger sur unepassion commune grâce à deslibraires impliqués dans cettechaleureuse relation, stimulant leconseil, l’échange et la proximitéavec le public.

Un sacré pari pour une librairieindépendante ! Souhaitons-lui lameilleure chance qui soit.

Lettres Vives60, rue des Halles13150 TarasconTél. 04 90 91 00 [email protected]

À Tarascon, des Lettres vives et déployées Voici bientôt un an que la librairieLettres Vives de Tarascon a changéson point d’ancrage. Undéménagement que les librairesappelaient de leurs vœux depuislongtemps ; voilà qui est fait ! C’estdonc avec un immense plaisir qu’ÉricDumas et Didier Falleur accueillentdésormais leurs clients dans unendroit spacieux, adapté auxnombreux passages. Retour sur lesenjeux de ce récent changement…et sur la belle aventure puisqu’unecinquantaine de personnes – clients,voisins, amis, partenaires – ontparticipé à ce transfert, qui charriantles livres, qui montant les étagères,qui triant, classant, organisant ! Unevéritable fourmilière s’estspontanément créée, permettant auxvolumes entassés de se déployer ettrouver place dans un nouvel écrin etd'y être mieux repérés. (Pour avoirune idée de ce déménagement festif :http://vimeo.com/112822253)

Créée en 1997 dans 65 m2, la librairiepeut enfin, grâce au soutien du CnL etde la Drac, bénéficier d’un espaceconséquent à même de contenir unfonds de 13 000 références, un coinsalon confortable, un coin rencontredigne de ce nom, un très grand coinjeunesse ! Soit les 180 m² d'uneancienne droguerie entièrementrénovés, dédiés au plaisir de lalecture, répartis en secteurs bienrepérables.


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Depuis 2003 les librairies se sontdotées d’un outil commun d’aide àl’achat – Datalib –, un logiciel quipermet aux presque 230 librairesadhérents de surveiller l’évolutiondes ventes par titre ou par rayon chezleurs confrères, selon la taille de lastructure. S’inspirant de ce modèle,le Syndicat de la Librairie françaisepropose aujourd’hui aux librairesd'aller plus loin dans la collecte etl’analyse de données en créant unObservatoire de la librairie.

Actuellement testé dans 27 librairies,l'Observatoire est appelé à s'étendrefin juin à tous les libraires quisouhaiteront y adhérer. Le coût del'adhésion sera fonction de la taillede la librairie. Cet outil doit permettreà chaque structure d'affiner lepilotage de son activité afin d'enaméliorer les performanceséconomiques. Il fonctionne parremontées de données des logiciels,et s'adapte à l’ensemble des logicielsde gestion de librairie. Les adhérentsauront accès à des tableaux de bordmis à jour quotidiennement (état desstocks, achats, ventes, taux deretours, rotations…) et pourrontcomparer leurs chiffres à ceux desautres membres. Parmi les critèresd'investigation : rayons, sous-rayons,périodicité, éditeurs, diffuseurs,titres, nature des ventes (comptant ouà terme), etc.

Plus d’informations directementauprès du Syndicat de la Librairiefrançaise.

SLFHôtel de Massa38, rue du Faubourg Saint-Jacques75014 ParisTél. 01 53 62 20 65Contact : Nina [email protected]

Chaque mois, la libraire recommanded’ailleurs une sélection de livresoriginaux, par catégorie d’âge. Ellepropose aussi des ateliers de loisirscréatifs (origami, dessin, tricot…) oude sciences (à partir d’objets duquotidien). Rien n’est oublié, pasmême l’écologie, car pour permettreaux livres d’avoir plusieurs vies,Brigitte a mis en place un système de“livres voyageurs”. Le principe ? Au devant du magasin une petitemaison en bois où tout un chacunpeut déposer un livre déjà lu et enrécupérer un autre en échange. Uneinitiative que la nature lui a bienrendu puisqu’en avril dernier,Brigitte a reçu la visite impromptue…d’une cane suivie de ses canetons :“La porte située au fond de lalibrairie était ouverte, ils sont entréspar là... je n'en croyais pas mes yeux.Ils étaient trop mignons !” en sourit-elle encore.

L’Atoll imaginaire 71, rue Marc Delage83130 La GardeTél. 04 94 21 50 [email protected] : LAtoll-imaginaire

Observatoire de la librairieSuivre l’évolution de son chiffred’affaires, de sa marge, de ses ventes,de sa rotation, construire destableaux de bord de gestion quipermettent à chaque instant deprendre les meilleures décisions,voilà ce que chaque chef d’entreprises’emploie à faire au quotidien dansson activité. Si ces données sontindissociables d'une bonne gestion,elles peuvent aussi contribuer à cequ'un entrepreneur se sente parfoisun peu seul et se demande commenttel autre libraire a bien pu sedépêtrer du même problème.

Une oasis de livres à La GardeC'est à La Garde que Brigitte Gailhaca dessiné son lagon en décembre2014, l’Atoll Imaginaire, une librairiespécialisée dans la littératurejeunesse et les loisirs créatifs. Unnom tout droit sorti de rêverieslittéraires qu’elle n’a pas choisi auhasard, comme elle le souligne elle-même : “Quand on est plongé danssa lecture, on est seul avec sonimaginaire, un peu comme sur uneîle, non ?”

Et Brigitte Gailhac s’y connaît enimmersion littéraire car, après unevie professionnelle à la directiond’une bibliothèque municipale enrégion parisienne, c’est au plus prèsde ses racines qu’elle a choisi des’installer pour partager son amourdes livres.Un retour aux sources mais passeulement, car avec neuf écolesélémentaires et maternelles, presqueautant de crèches, plusieursludothèques, un collège et un lycée,La Garde est l’une des villes les plusjeunes du Var et offre un bonpotentiel de développement pourune librairie spécialisée jeunesse.“Depuis 2004, La Garde est labelliséeville amie des enfants, et l’Atoll estune réponse parmi d’autres à cetteréalité.”

Sur 54 m² de surface de vente, Brigitteoffre donc une gamme de 3 000 titrespour les enfants et organise sesrayons selon les périodes de la vie :albums, livres animés ou sonorespour les tout-petits, contes, livrespop-up, premières lectures oudocumentaires pour les enfants,premiers romans, romans, bandesdessinées et mangas pour les ados etjeunes adultes, sans oublier toutessortes de livres de loisirs créatifs…pour les bricoleurs ! Elle met en outreun point d’honneur à proposer uneoffre variée de livres en braille et detitres adaptés (dyslexie…) pour lebonheur de tous.


Les bibliothèques post janvier 2015 :comprendre, agir, construireQuelques jours après son ouverture, la médiathèqueFrançoise Sagan (Paris 10e) accueillait le 21 mai dernierune journée d’étude organisée par l’Association desBibliothécaires de France (ABF) suite aux événements dejanvier 2015. Intitulée “Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?”cette journée s’est articulée autour de trois idées :comprendre, agir, construire.Nous restituons ici une synthèse partielle desinterventions, et faisons suite à l’article Les bibliothèquessont Charlie, et après ?de Dominique Lahari (cf. Dazibao 44).

IntroductionAnne Verneuil, présidente de l’ABF

La liberté d’expression a été directement remise en cause,et les bibliothécaires – en tant que professionnels del’information – particulièrement touchés par lesévénements de janvier 2015.Rappelons les raisons fondamentales de l’existence desbibliothèques : proposer tout type d’écrit et garantir laliberté d’expression.Dans ce contexte, comment favoriser la tolérance, le vivreensemble ? Comment décliner en actions concrètes notredésir de citoyenneté ?La bibliothèque est un lieu ouvert à tous qui doitparticiper à la construction des citoyens.

www.abf.asso.fr

Les bibliothèques et la RépubliqueCristina Ion, chef du service Sciences sociales à la BnF

Dans un contexte qui a remis en question l’universalismede la République, quels sont le rôle et la place desbibliothèques ? Si le lien entre bibliothèque et démocratieest évident (accès de tous à la culture et à l’information),celui entre bibliothèque et République est plusproblématique. Les bibliothèques revendiquent pourtantune filiation républicaine.Dans un communiqué daté du 7 janvier 2015, l’ABFrappelle le rôle fondamental des bibliothécaires : “contrerl’intolérance et la censure et encourager le respect del’autre et le vivre ensemble”. Leur mobilisation a étémarquée par deux tendances : l’exaltation de l’esprit du11 janvier et la défense de la liberté d’expression.

Les polémiques de l’après Charlie ont révélé des tensionsentre République et démocratie, entre universalisme etpression sociale. Le rapport triangulaire entrebibliothèque, République et démocratie est caractérisépar trois points de tension :- les institutions (rapport au conflit) ;- l’universalisme (rapport à la diversité) ;- la laïcité (rapport à la neutralité).La France étant à la fois une République et unedémocratie, comment concilier la laïcité et le pluralisme,le respect des institutions et l’impertinence nécessairepour susciter l’envie ?Les bibliothèques doivent créer du commun, inclure,accueillir. Le rapport à l’altérité et la question del’émancipation sont des termes qui devraient traverserdavantage nos pratiques de bibliothécaires.Pour un certain nombre d’actions, il ne faut pas hésiter às’appuyer sur la Déclaration de Fribourg sur les droitsculturels (2007).

www.bnf.fr

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[ TECHNIQUE ] [ GES


Au cœur d’un quartier sensible : les réponses de l’équipe de la médiathèqueWilliam Shakespeare de Montpellier(expérience de terrain)Isabelle Gassenq, responsable de la médiathèque

L’arbre (la bibliothèque) cache-t-il une forêt ?

La médiathèque William Shakespeare a ouvert ses portesen 2005 dans le quartier des Cévennes à Montpellier, unecité de 8 000 habitants caractérisée par la pauvreté,l’absence de mixité sociale (95 % de berbères marocains),l’analphabétisme, une montée du communautarisme etdu fait religieux, des économies parallèles, des logementsprécaires et une forte présence policière. D’où un fortsentiment d’abandon au sein de la population et une citéconnotée négativement dans le reste de la ville.

La médiathèque s’implante sur un terrain désaffecté àproximité de la Mosquée. Des efforts sont faits pour quele bâtiment soit à la fois sécurisé, accueillant et agréable(beau mobilier), ouvert sur l’extérieur. L’aménagement estpensé selon une signalétique à trois niveaux : secteurs,domaines puis détails des collections (classificationDewey). À chaque grand domaine de la connaissance sontassociés un code couleur et un symbole.

Au cours des cinq premières années, la médiathèquerencontre d’énormes difficultés : demande surdimensionnéede la part des adultes (2 500 personnes inscrites en unmois), sentiment de non-existence de la part des jeunes(violence), rejet de la part des autres publics. L’année2009 constitue une période charnière ; les bibliothécaires– à bout de force, de patience et d’inspiration – décidentd’exercer leur droit de retrait. Les constats sont amers auniveau social et politique.Commence alors une phase de réflexion qui se déclineen trois questions : que se passe-t-il ? de quoi avons-nousbesoin ? quel projet voulons-nous défendre ?

L’équipe de la médiathèque cherche des solutions dansun travail collectif et non dans des postures personnelles :- Tous les changements sont décidés et validés en équipe.- Deux vacataires issus du quartier sont recrutés, puistitularisés (rôle stratégique : lien avec la population ;décodage linguistique et comportemental des usagers).- L’accueil est renforcé (effectif important – environ 15agents – pendant les horaires d’ouverture).- La proximité avec le public est favorisée (les agentsconnaissent les prénoms de tous les enfants ; un dispositifd’accueil est mis en place sur le parvis devant labibliothèque : présence permanente de deux agents – enrotation toutes les heures – qui assurent un pré-accueil,font le lien entre la rue et l’intérieur, ce qui crée un nouvelespace d’échange, de convivialité, de médiation…).- La politique d’animation est repensée avec la volonté defaire de la médiathèque un lieu ressource qui permette àchacun de développer ses compétences, qui mette lepublic en situation de devenir, qui développe le goût dusavoir plutôt que du pouvoir (exemple : le laboratoire de laBD animé par Gilles Rochier et Guy Delisle).

- Les partenariats, indispensables, sont consolidés (30 à 40partenaires réguliers ; un collectif réunissant 90 structurespour des projets thématiques ; un travail des associationset institutions en complémentarité et en transversalité).La médiathèque réussit à maintenir un cadre avec desrègles tout en restant en lien et en discussion avec lespublics – notamment les jeunes. Elle devient ainsi l’un desrares lieux de mixité sociale et intergénérationnelle duquartier. Et ce avec des valeurs désormais en place au seinde l’établissement : la confiance, le plaisir, la participationet l’engagement.

La prochaine phase du projet consistera à mettre lespublics en situation de transmettre aux autres.

La médiathèque William Shakespeare est aujourd’huivécue comme un lieu des possibles.

https://mediatheques.montpellier3m.fr

Le rôle des médiathèques dans lesdynamiques sociales et culturelles desquartiers populaires : quelle place pour lesjeunes ?Joëlle Bordet, psychosociologue, chercheur au Centrescientifique et technique du bâtiment, co-auteur de Adolescence et idéal démocratique : Accueillir les jeunes des quartiers populaires (In Press, 2014)

Militante des droits de l’homme et de la laïcité, JoëlleBordet s’intéresse depuis longtemps à la question desjeunes dans les quartiers populaires. En tant quepsychosociologue, elle participe notamment auprogramme national “Renforcer l’esprit critique chez lesjeunes des quartiers populaires”, ainsi qu'à unerecherche-intervention : “De la colère à la démocratie”

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(dans ce cadre, elle mène depuis 2005 des entretienssemi-directifs collectifs avec les jeunes dans 8 pays dontla France, la Russie, le Brésil, le Sénégal…).

Elle pose tout d'abord son intervention avec les notionsde circulation, d’entre-deux, d’hybridation ou d’altérité,très importantes à ses yeux. La “zone neutre” est une autrenotion de base pour la démocratie, au sens de la créativitéet de l’inattendu qu’elle permet. (Derrida parle de “zonefranche” pour qualifier un lieu de paix, comme lamédiathèque Shakespeare décrite précédemment.) Etnous avons besoin de mots pour penser les entre-deux ;“ghetto” ou “apartheid” sont des mots de fermeture, desmots qui fixent… ce qui est grave !

Pour Joëlle Bordet, les professionnels – bibliothécaireset autres – doivent posséder une culture du lieu où ils setrouvent, une culture sociopolitique de leurenvironnement, sinon ils ne sont pas en mesure derecevoir la culture des autres. Elle recommande de seméfier du stigmate, extrêmement puissant (car ilrattrape…) : “Que reste-t-il quand un jeune n’a que lestigmate ? La jouissance de faire peur à l’autre”.

Elle invite à répondre aux attentats de janvier 2015 – quiont provoqué une onde de chocs sur la question del’autodestruction et de la destruction des autres – nonpar la moralisation, mais par la culture.“Le problème en France, c’est que nous manquons dedynamique cognitive”. Elle explique que par élitisme, ontend à considérer la pensée comme n’étant pas pour toutle monde (or les gens sont bien capables de penser !), qu’ilfaut donc travailler, même si c’est difficile, le rapportentre conscience et pensée.

D’après elle, il existe plusieurs manières d’accéder à laculture dans les quartiers populaires, les deux principalesétant la culture lettrée et la culture profane.La culture lettrée est représentée par l’école, les parents,le théâtre, la bibliothèque, etc. En France, les enfants sontglobalement éduqués et en bonne santé. Ils ont besoinde ces lieux d’excellence, de respect, de dignité, d’êtreconcernés par la culture lettrée dont il ne faut pas lesexclure. Il s’agit de rechercher la rigueur, l’excellence, lasublimation, y compris dans les quartiers populaires, etde ne pas lâcher, c’est-à-dire de rester des lettrés tout enreconnaissant les autres.La culture profane, c’est l’humour, les mots inventés…Il y a de l’invention et du passage dans la langue, enparticulier dans les quartiers populaires. “D’ailleurs si jene m’amusais pas avec les jeunes, j’aurais lâché l’affairedepuis longtemps !”, affirme Joëlle Bordet.“Je crois vraiment à l’accompagnement : on les prend làoù ils sont, sans les prendre au pied de la lettre”. À cetégard, animateur et éducateur sont des professions àl’enjeu énorme, qui construisent le passage. Si lesbibliothécaires travaillent avec eux, alors la cultureprofane reste en lien avec la culture lettrée.

On assiste à la création de groupes de la société civilepour renforcer l’esprit critique chez les jeunes. Ce n’estpas une question technique, mais une question d’éthiquepolitique, de culture partagée. Il faut sortir des défisidéologiques pour offrir aux jeunes de vrais débatsphilosophiques, pénétrer dans la culture ado pour que laculture proposée sur internet ne devienne pas leur vérité,pour éviter les clivages entre l’univers de l’école, de lafamille et des copains. Le déclivage nécessite un travailde passeur, d’où l’importance de la médiation. Commentcircule-t-on ? Comment évite-t-on la fixation ? Commentécoute-t-on ?

Les jeunes vont chercher la tradition – qui peut êtremanipulée – pour s’ancrer quelque part, d’où le risque defermeture communautariste. La République a le devoir dedémontrer qu’elle est capable d’accompagner dans lasécurité, d’offrir une légitimité et un statut à chaque sujetsocial, de ne pas laisser la question sécuritaire envahirl'espace public.

Quant aux bibliothécaires, ils ne peuvent pas tout faire,ils ont besoin de coopérer avec des partenaires associatifset institutionnels ainsi qu’avec la société civile. Lesbibliothèques ont une importance cruciale en tantqu’espace neutre à tenir : on est bien au-delà de la simplegestion d’un établissement. Tout cela suppose un projetpartagé avec les autres professionnels et les élus.

Le compte rendu intégral de la journée d’étude “Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?” sera publiéprochainement dans la revue Bibliothèque(s).

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Activité 2013 des bibliothèquesmunicipalesL’Observatoire de la Lecturepublique a réalisé une enquête surl’activité des bibliothèquesmunicipales en France en 2013, dontla synthèse est disponible sur le sitedu ministère de la Culture et de laCommunication depuis début juin.Pour ce faire, 45 bibliothèquesdépartementales ont accompagné lacollecte d'informations ; 9 812structures ont été interrogées.Il en ressort que l’ouverturerestreinte des bibliothèques génère,pour les citoyens, des difficultésd'accès aux services proposés (47 %des bibliothèques ouvrent moins de12 heures par semaine). Lesstructures doivent donc s’adapteraux nouveaux rythmes de vie desusagers, effectifs et potentiels.Les données témoignent égalementdes efforts de modernisation d’unréseau “en prise directe avec lesenjeux de société” ; les bibliothèquesse sont davantage ouvertes auxpartenariats, aux nouvellestechnologies, ainsi qu'à

Inspection généraledes Bibliothèques,publication durapport 2014 Le rapport annuel de l’Inspectiongénérale des Bibliothèques exposeles actions menées en 2014.Dominique Arot y évoque enintroduction la question des horairesd’ouverture des bibliothèques etsouligne qu'une étude de l’IGB,actuellement en cours, proposera denouvelles pistes dans un contextede réduction des dépenses defonctionnement des collectivitésterritoriales et des établissementsd’enseignement supérieur. Il enappelle néanmoins au maintien desbudgets d’acquisition, pour une offrede documentation attractive etpertinente.Le rapport est à télécharger sur le sitede l’Inspection générale desBibliothèques.

www.enseignementsup-recherche.gouv.fr / Ministère / Mission et organisation / Organi-gramme de l'administration centrale /Inspection générale des bibliothèques /Rapports annuels de l'IGB.

l’accompagnement et “l’éducationdes jeunes à la culture et auxmédias”. Pour preuve : alors que lesmoins de 15 ans représentent 20 %de la population, ils sontemprunteurs pour 40 % des usagers !L'enquête montre enfin un retourdes investissements à la hauteur deceux de 2008, soit + 33 % par rapportà 2012. Et malgré la “période demaîtrise des dépenses” à laquelle lescollectivités ont dû faire face, lesbudgets documentaires sont stables. Menée chaque année depuis cinqans, cette enquête vise à mieuxévaluer et orienter les politiquesculturelles.

“Synthèse 2013 de l’activité des bi-bliothèques municipales en France”www.culturecommunication.gouv.fr /Politiques ministérielles / Livre etLecture / Actualités


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Emprunts et acquisitions,baromètre 2015 Quels sont les documents les plusachetés par les bibliothèques delecture publique ? Quels sont lesdocuments les plus empruntés ausein de ces bibliothèques ? Peut-oncomparer les usages en bibliothèqueet les pratiques d’achat de livres enlibrairie ?Pour répondre à ces questions, leministère de la Culture et de laCommunication publie un“baromètre” des titres les plusachetés et les plus empruntés en2014, établi à partir d'un panel d'unecentaine de bibliothèques de toutestailles réparties sur tout le territoire.Se basant sur 5 millions de prêts et230 000 acquisitions, il s'inspirenotamment d’expérimentationsmenées depuis plusieurs années parcertains établissements eux-mêmes,qui publient régulièrement leursstatistiques de prêt et d’achat. Parmi les principaux résultats, onnote que la moitié des titresempruntés ont été publiés avant 2009(seuls 6 % des emprunts concernentdes ouvrages publiés en 2014). Après cette première version, leministère de la Culture devraitchaque année publier un baromètredes prêts et des achats enbibliothèque de lecture publique

www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Livre-et-Lecture/Actualites/Cycle-de-confe-rences

Optimisation deshoraires d’ouverturedes bibliothèquesL’étude d’impact sur l’optimisationdes horaires d’ouverture desbibliothèques territoriales est enligne. Commanditée par le ServiceLivre et Lecture du ministère de laCulture et de la Communication,copilotée par l'Observatoire de laLecture publique et le Service Étudeset Recherche de la Bpi, cette étude aété réalisée par le cabinet Ourouk.

www.pro.bpi.fr http://pro.bpi.fr/3-etudes/optimisa-tion-des-horaires-douverture-des-bibliotheques

Appel à numérisationjeunesse : deux lauréats en PacaSuite à l'appel à initiatives denumérisation en littérature pour lajeunesse, lancé par la BnF et lamédiathèque Françoise Sagan/Fondspatrimonial Heure Joyeuse, huitprojets ont été retenus fin avril, dontcelui de la BMVR Alcazar de Marseilleet celui de la bibliothèque RomainGary de Nice. L'ensemble de ce programme denumérisation, à réaliser entre juillet2015 et février 2016, représenteenviron 1 000 volumes et 200 000pages de fonds.

www.bnf.fr/ Pour les professionnels /Coopération nationale / Appels àinitiatives de numérisation

Une mission portantsur l'adaptation deshoraires d'ouverturedes bibliothèquesLe ministère de la Culture et de laCommunication a confié à lasénatrice Sylvie Robert une missionportant sur l’adaptation des horairesd’ouverture des bibliothèques delecture publique aux rythmes de viedes Français. Pour la Ministre eneffet, “l'une des conditions du succèsdes bibliothèques passe par leurouverture, autant que possible, lorsqueles Français peuvent y accéder : lors dela pause méridienne par exemple, lesoir, ou encore le week-end”. Les bibliothèques municipalesouvrent aujourd’hui en moyenne 14heures par semaine, et 32 heuresdans les communes de plus de 40 000habitants.

En s’appuyant sur une consultationdes élus locaux en charge desbibliothèques, des agents et de leursreprésentants, la mission de SylvieRobert est d'identifier lesexpériences réussies et de faire despropositions concrètes pouraccompagner et soutenir lescollectivités dans leur démarched’adaptation des horairesd’ouverture, ceci en tenant comptedes besoins et des contraintes dessituations locales et des questionsliées à l'organisation du travail. Lesconclusions du travail de SylvieRobert seront remises à la Ministreen juillet, et rendues publiques àl’automne.

L’ArL Paca et l’Enssib ont organisé enjuin dernier une journée consacrée àcette thématique : “Ouvrir plus,ouvrir mieux”. Une centaine departicipants ont pu assister à cetterencontre. Un dossier approfondisera publié dans le prochain numérode Dazibao.

www.livre-paca.org / Outils et res-sources / Ressources / Bibliothèque


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La Maison du Livre et de la Culture de VelauxForte de son implication dans la ville,la médiathèque des Quatre Tours deVelaux, dans l’arrière-pays aixois, estégalement une structure active surles réseaux sociaux. Élémentincontournable pour les bibliothèquesd’aujourd’hui, le numérique l'estaussi à la médiathèque des QuatreTours où il gère le prêt et assure unecommunication rapide et efficace,resserrant les liens avec ses usagers.Plusieurs dispositifscomplémentaires s'emploient àparfaire les services “premiers”proposés, à destination des 9 000habitants de la commune :- Un site web, tourné vers lasimplification d’accès : pour laconsultation du catalogue, la gestionà distance de la réservation et du prêtde documents.- Une page Facebook : pour fluidifierl’accès aux activités, notamment surle plan de la programmationculturelle, importante et à même deconcerner tous les publics. Celapermet ainsi le suivi régulier de la viede la structure, pour informer sur lesheures d’ouverture pendant lesdifférentes périodes de l’année,rappeler les événements culturels eten publier des photos, partager lesactualités du comité bandedessinée… Ceci afin d’intégrer lamédiathèque dans une démarcheinformative et participative, attirantl’œil de chaque adhérent potentiel.À noter que le nombre d’usagers dela Maison du Livre et de la Culture deVelaux est passé de 2 676 en 2010 à3 979 en 2011, année de création dela page.

L’accessibilité en bibliothèque estégalement une affaire d’implicationde la part des professionnels,véritables coordinateurs entrel’usager et sa pratique. Il est ainsiquestion d’intégrer la notion departicipation au cœur despréoccupations de la structure, afinde stimuler le rapport au livre. Pourcela sont élaborés : - Une programmation culturellecomme autant de temps forts, àmême de plaire, d’initier etd’entretenir le goût pour la lecture. - Des Temps d’Activités Périscolaires,au cœur des réformes de l’Éducationnationale : à la demande du servicede Velaux et du pôle citoyenneté etsolidarité, les bibliothécairesviennent rencontrer les élèves desécoles primaires de la ville, à raisonde deux interventions par semaine,afin de proposer une initiation aulivre à un public de jeunes lecteurs.- Un comité bande dessinée, créé en2011, qui permet quant à lui desolliciter le lecteur au-delà de sapratique d’usager, à raison d’unerencontre mensuelle durant laquelleles membres – issus de milieuxsocioculturels variés –, peuventéchanger. Le comité bande dessinéepermet à la bibliothèque de prendreen compte l’avis de ses lecteurs pourde futures acquisitions d’ouvrages.

Avec un taux de fréquentation de 17 %en 2014, la Maison du Livre et de laCulture de Velaux est un bel exemplede structure exploitant toutes lesressources à sa disposition. À lacroisée du numérique et de ladémarche participative, les QuatreTours répondent à leurs différentspublics, et aux exigences de labibliothèque d’aujourd’hui.

Médiathèque de Velaux�Parc des Quatre Tours�13880 VelauxTél. 04 42 46 34 00�[email protected]


Transmission et reprise desentreprises culturelles : quelsenjeux de politique publique ?Les entreprises culturelles font aujourd'hui face au défide leur propre transmission, dans la mesure où nombred'entre elles sont dirigées par des seniors qui atteignentl'âge de la retraite. Et à l'image de l’ensemble des secteurséconomiques, la question de la transmission se pose icile plus souvent au moment de la cessation d’activité dudirigeant, souvent aussi créateur de l'entreprise. Rarement anticipée, peu préparée et souvent mal vécue,elle est pourtant essentielle à la préservation des emplois,des compétences, de la densité et de la diversité du tissuentrepreneurial. Il importe que ces entreprises nedisparaissent pas. Cependant les repreneurs doiventsurmonter des difficultés d’accès au financement etexpriment un besoin d’accompagnement et desensibilisation. Galeries d'art, production cinématographique, productiontélévisée, cabinets d'architecture, exploitationscinématographique, théâtres privés et librairies, l'étudefait le point sur les enjeux propres à différents secteursculturels.

Valérie Champetier, Cédric Fischer, Deps, Coll. “Culture études”, mai 2015, 20 p.www.culturecommunication.gouv.fr / Politiques ministérielles / Études et statistiques / Publications /Collections de synthèse / Cultures études

Les inégalités culturelles. Qu'en pensent les Français ?Les Français sont partagés à propos de la réalité desinégalités culturelles dans notre pays : plus de la moitiéd’entre eux considèrent qu’elles sont fortes et presqueautant estiment qu’elles ont augmenté au cours des trentedernières années (14 % pensent qu’elles ont fortementaugmenté et 34 % un peu augmenté). Ce jugement est àl’image de celui que les Français portent sur les autresdomaines de la vie sociale : leur regard sur l’importancedes inégalités de revenus ou sur les discriminations, surl’école et sur la société en général n’est en effet pas plusclément.Les Français expriment également un niveau élevéd’attentes en matière de réduction des inégalitésculturelles : la très grande majorité d’entre eux partagentl’idée que les pouvoirs publics doivent favoriser l’accès àl’art et à la culture, plus de la moitié (55 %) se prononçantmême pour une politique plus ambitieuse dans cedomaine. Cette forte attente fait écho à celle qui s’exprimeégalement avec force, à l’égard de l’État, sur le terrainéconomique. Les deux ont d’ailleurs tendance à aller de pair. Plus portées que les hommes à dénoncer les inégalitésculturelles, les femmes sont également plus nombreuses àréclamer un renforcement de la politique dedémocratisation, notamment quand elles appartiennentaux milieux favorisés. C’est le cas également despersonnes qui se situent à gauche (et plus encore àl’extrême gauche) de l’échiquier politique, de celles ayantsubi souvent des discriminations et de celles quiappartiennent aux professions intermédiaires. Les jeunes, en revanche, apparaissent en retrait sur laquestion de la démocratisation.

Olivier Donnat, Deps, coll. “Culture études”, juin 2015, 26 p.www.culturecommunication.gouv.fr

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Les Français et la lectureUne étude Ipsos/CnL visant à mesurer et mieuxcomprendre les pratiques actuelles de la populationfrançaise en termes de livre et de lecture vient de paraître.Elle analyse les pratiques, les perceptions ou les sourcesde prescription, et permet d’identifier les freins à lalecture et les leviers qui construisent les lecteurs.

En voici les principales conclusions :- Les Français se disent lecteurs ;- Le contexte familial pendant l’enfance a de fortesrépercussions sur les pratiques de lecture ;- Les Français reconnaissent lire moins qu’avant parmanque de temps, notamment parce qu'ils pratiquent denombreuses autres activités de loisirs ;- Ils souhaiteraient lire davantage et plébiscitent la lectureen lui reconnaissant de nombreux bénéfices : se faireplaisir, s’évader, se détendre et approfondir sesconnaissances sont les principales motivations de lecture.

Publiée par le CnL, cette étude a été confiée à Ipsos qui ainterrogé par téléphone un échantillon de 1 000personnes, représentatif de la population française des15 ans et plus. Ont été posées une trentaine de questionsabordant les pratiques de lecture, les modes deprocuration des livres, le rapport à la lecture, les loisirs.Inscrivant son action dans la durée, le CnL continuerad’étudier régulièrement les relations entre les Françaiset la lecture. L’étude complète et une synthèse sonttéléchargeables.

www.centrenationaldulivre.fr / Ressources

Hausse de la TVA sur le livrenumériqueLe jeudi 5 mars 2015, la Cour de Justice de l’Unioneuropéenne a donné raison à la Commission européenneen interdisant l’application d’un taux réduit de TVA surles livres numériques. La France est priée de porter à 20 % le taux de TVAapplicable au livre numérique en téléchargement etstreaming, au lieu du taux réduit à 5,5 % dont il bénéficiedepuis le 1er janvier 2012. La Cour de Justice de l’UE estimeque l’absence de support physique lié au livre numériqueen fait un service électronique inéligible au taux réduit deTVA. Une décision que la Commission de la culture, del’éducation et de la communication du Sénat, présidéepar Catherine Morin-Desailly juge “défavorable audéveloppement et à la diffusion des contenus culturelseuropéens, déjà fort minoritaires, sur internet”.

Usages du livre numérique : 5e baromètreLe SNE, la Sofia et la SGDL viennent de publier, sous formede petit film en ligne sur le site de la Sofia, le Baromètredes usages du livre numérique 2015. On y apprend que lenombre de lecteurs est en augmentation de 3 points parrapport à l'année précédente (soit désormais 18 % de lapopulation des lecteurs). Le lecteur de livres numériques lit plus en numériquequ'avant, et davantage grâce notamment à l'offre de titresgratuits du domaine public. La librairie en ligne reste lecanal privilégié d'acquisition, mais il est à noter que si lesusages restent stables, le piratage augmente : il concerne20 % des lecteurs de livres numériques.

www.la-sofiaactionculturelle.org

ReLire 2015Le 23 mars 2015, le registre des livres indisponibles duXXe siècle ReLIRE s'est enrichi d'une nouvelle liste de plusde 70 000 œuvres, portant à 168 000 le nombre de livresinscrits.Opérateur de l’État, la BnF est chargée par la loi de créer,maintenir et publier la liste des livres indisponibles dansune base de données publique et accessible en lignegratuitement, intitulée ReLIRE, le Registre des LivresIndisponibles en Réédition Électronique. Cette base de données permet d’organiser l’entrée deslivres en gestion collective selon les modalités suivantes :- chaque année, une nouvelle liste de titres est publiée :entre deux parutions annuelles, aucun titre n'est ajouté ;- la liste est arrêtée par un comité scientifique, oùreprésentants des auteurs et des éditeurs siègent à paritéaux côtés de la BnF ;- à chaque livre indisponible sont associées des donnéesissues des bases bibliographiques de la BnF.

Principal outil d’information des auteurs, ayants droit etéditeurs, ReLIRE permet aux titulaires de droits :- de vérifier si leur livre figure sur la liste,- d’exercer leur droit de s’opposer à l’entrée en gestioncollective agréée.

https://relire.bnf.fr/accueil

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Livre numérique : mise enconformité suite au rapport de la médiatrice du livreLa médiatrice du livre, Laurence Engel, a remis en février2015 un rapport sur le caractère illicite des abonnementsillimités de livres numériques au regard de la Loi sur leprix unique, précisant que ces abonnements nepermettaient pas aux éditeurs de fixer un prix d'accès àleurs ouvrages et n'étaient donc pas conformes à la loi de2011 sur le prix du livre numérique. Ceci en insistant surle fait que “ni l’abonnement dans son principe, niévidemment le streaming ne sont interdits par la loi”. Les différentes plateformes (Amazon, Cyberlibris, Izneo,Youboox et Youscribe) ont disposé de quelques mois pourproposer des solutions de mise en conformité de leurmodèle d’abonnement.

Le rapport Engel préconisait trois modèles d’abonnementà la lecture numérique compatibles avec la loi du 26 mai2011, dans la mesure où l’éditeur fixe le prix : - une offre d’abonnement proposée par un seul éditeur,l’éditeur restant ainsi maître du prix des livres ;- un crédit à dépenser pour un nombre limité de livresnumériques ;- un bouquet thématique, pour lequel l’éditeur fixe un prixet le lecteur choisit parmi un thème l’offre qui luicorrespond.

Après Izneo qui s’est vite adapté en raison del'homogénéité de son catalogue (bandes dessinées),Youboox et Youscribe ont produit un nouveau modèleéconomique d'abonnement à un catalogue de livresnumériques, approuvé par Laurence Engel. Les deuxlibrairies numériques vont donc proposer aux éditeursde fixer un barème à la page, qui sera imputé sur lesabonnements réglés par les internautes, en fonction deleur consommation ; elles ont 6 mois pour mettre en placece nouveau fonctionnement, à compter de mi-juin 2015."Le prix de chaque consultation individuelle sera ainsidéfini en fonction du tarif établi préalablement par chaqueéditeur. Ce prix de référence pour la location en streamingservira de base au calcul du prix des pages consomméespar la base d'abonnés dans le cadre de l'abonnement",écrit Youboox. Ces tarifs seront communiqués auxabonnés, comme le prévoit la loi.Quid des deux plateformes restantes, Cyberlibris etsurtout Amazon avec son kindle illimited ? Aux dernièresnouvelles, les négociations seraient toujours en cours.

www.culturecommunication.gouv.fr / Ressources /Rapports / avis sur la conformité des offres d’abonnementavec accès illimité à la loi du 26 mai 2011 relative auprix du livre numérique

Chiffres clés 2013-2014 du secteur du livrePubliés chaque année par l'Observatoire de l'Économiedu Livre (SLL) au moment du Salon du Livre de Paris, leschiffres clés du secteur du livre rassemblent en 4 pages lesdernières données statistiques disponibles sur les évolutionsrécentes du marché du livre en France. L'édition 2015 decette synthèse économique du livre porte sur les données2013-2014.Les principales rubriques sont : le nombre de titres parus,le nombre de titres disponibles, l’évolution des ventesselon les différents panels, le chiffre d’affaires deséditeurs, le nombre d’exemplaires vendus, le poids desventes de livres numériques, la liste et le poids desmeilleures ventes, les pratiques d’achat de livres (impriméset numériques), la part de marché des différents circuits,la rentabilité de la librairie, les exportations, le poids desdifférents secteurs éditoriaux, les statistiques detraduction, l’emploi salarié, les droits d’auteur et droits deprêt versés, le prix des livres, les prêts et achats de livresdes bibliothèques, les pratiques de lecture (livres impriméset livres numériques).

www.culturecommunication.gouv.fr / Politiques ministérielles / Livre et lecture / Documentation / Chiffres et statistiques

Économie de la culturePublié en avril 2015, le dossier Économie de la culturepropose un tour d’horizon du poids économique de laculture en France : financement public, mécénat, “PIB”culturel, activité génératrice d’emplois, entrepreneuriatdans le secteur culturel, évolution du modèle économiqueà l’heure du numérique… Une sélection d’ouvrages et derapports également édités par La Documentation françaisecomplète cette analyse.

www.ladocumentationfrancaise.fr / Dossiers / Économiede la culture

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Bonne pioche !Envie de sortir en lecture, de fêter lelivre, de profiter de la vie littéraire ?Découvrez dans ce numéro desmanifestations littéraires quiperdurent… depuis plus de 20 ans !

Journée du livre de SabletSablet (84) – 28e édition18 et 19 juillet 2015

La toute première édition de laJournée du livre de Sablet remonteà 1988 ! Depuis, ce village provençaldu Haut Vaucluse accueille chaqueété – le 3e week-end de juillet – unecentaine d'auteurs qui investissentla place et les rues du village pourdédicacer leurs ouvrages et prendrepart aux nombreuses rencontres,conférences et lectures.Cette fête littéraire, à laquelles’associent les vignerons locaux,s'intéresse à tous les genres : roman,bande dessinée, jeunesse, poésie,polar, littérature régionale ethistorique, cuisine, bien-être…La Journée du livre de Sablet 2015 apour parrain Jean d'Aillon, auteur dethrillers historiques résidant à Aix-en-Provence, et met à l'honneur labande dessinée.

Association Journée du livre de SabletMairie84110 SabletTél. 04 90 46 97 [email protected] www.journeedulivre.com

Salon littéraireFuveau (13) - 26e édition3 au 6 septembre 2015

Organisé par l'association LesÉcrivains en Provence, le Salonlittéraire de Fuveau a lieu chaque1er ou 2e week-end de septembredepuis 1990.Plus de 120 auteurs – littératuregénérale, polar, jeunesse, BD, beauxlivres, etc. – participeront à l'édition2015 pour dédicacer leurs ouvrages,débattre au café littéraire et dialogueravec les lecteurs (samedi et dimanche).Dans le cadre des 19es rencontres“Ces lettres venues d'ailleurs”(rendez-vous annuel avec desauteurs étrangers publiés en France),présidées cette année par Jean-PaulDelfino, le Brésil sera à l'honneur. Auprogramme du vendredi : conférenceet rencontres avec les auteursbrésiliens invités (Domingo Carvalho,Adriana Lisboa, Betty Mindlin, LuisRuffato…) et tenue d'une librairiespécialisée en littérature brésilienneclassique et contemporaine.Par ailleurs, un concours denouvelles sur le thème “Éclipse” étaitouvert jusqu’au 20 mars 2015. Laremise des prix se déroulera pendantle Salon en partenariat avec lamaison d’édition Edilivres.

Association Les Écrivains en ProvenceBP 713710 FuveauTél. 04 42 68 13 [email protected]

Festival de bande dessinéeSolliès-Ville (83) – 27e édition28 au 30 août 2015

Le Festival de bande dessinée deSolliès-Ville est devenu, au fil desannées, l'un des grands rendez-vousBD de la région Paca. Tous lescourants du 9e Art y sont représentés,avec plus de 50 auteurs invités en2015, dont plusieurs ont reçu leGrand Prix d'Angoulême – c'est le casde Charles Berberian, FlorenceCestac, François Boucq, FrankMargerin, Baru... et de José Muñoz,auteur argentin invité d'honneurauquel sera consacré une grandeexposition présentant unecinquantaine d'originaux.Le programme de la 27e éditioncompte également :- des rencontres, débats, etdédicaces,- une table ronde sur la BD argentine,- des lectures publiques de textesclassiques (Giono, Kipling, Daudet…)avec illustration en direct par undessinateur,- une vente spéciale d'affiches (Coey,Juillard, Tardi, Bilal, Zep) pour aiderle Népal,- un concours BD amateurs,- des stages BD jeunes (du 24 au 27août, gratuit),- la remise des prix “Soleils d'Or”(le vendredi 28 août à 19h, en public).

Association A.LI.EN (AssociationLIttérature ENfantine)Le Bois du Temple 978, route des Selves83210 Solliès-VilleTél. 04 94 28 78 13 / 06 12 53 19 [email protected]


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Espace fine : “objet radiophoniquelittéraire ”La Friche Belle de Mai à Marseillehéberge une fourmilièred’associations, d’entreprises etd’indépendants, tous créateurs deculture dans leur domaine. Chacun àsa manière tisse un lien avec d’autresstructures présentes dans ce grandespace partagé.C’est ainsi que Pascal Jourdana,directeur littéraire de La Marelle-Villades Auteurs (également ancienanimateur de l’émission À l’air livre)et Esther Salmona, auteure associée,ont proposé à Radio Grenouille une émission dédiée à la créationlittéraire. Depuis octobre 2014 ilsplongent ainsi au cœur de l’universd’un auteur, la plupart du temps enrésidence à la Marelle.Pendant 50 minutes, Espace fineinvite à la découverte de l'auteurinvité à travers un entretienapprofondi ponctué de lectures(parfois musicales comme ce fut lecas pour Martin Page avec ColinePierré à la guitare), de musiqueschoisies par l'invité (La Mer deClaude Debussy avec Sylvain Coher ;huit groupes emblématiques pourLaurence Vilaine…), de sons brutscollectés (par exemple auxCorrespondances de Manosque pourla toute première émission, ou àl'occasion de sa résidence à laMarelle pour Claire Rengade, auteureaccompagnée de “Cheval des 3”,musiciens). Enregistrée chaque deuxième lundidu mois à 18h – et suivie d’unerediffusion le mercredi suivant à7h30 – l'émission compteactuellement sept épisodes, tousdisponibles en podcast sur le site deradio Grenouille. Reprise del'émission en octobre prochain.

Radio Grenouille à Marseille : fréquence 88.8www.radiogrenouille.com/emission/espace-fine

Siestes poétiquesAprès le succès de ses “Siestes entreles gouttes” en 2014, l’associationBiblio incognito était ce printempsde retour avec une nouvelle siestelittéraire, “Au bord de l’eau”.

Biblio incognito est une associationnée de la rencontre de Mélanie Gautieret Laure Wilbik, toutes deuxbibliothécaires de formation etpassionnées de lectures en scèneautour d'histoires, de musique et delittérature. Convaincues del’importance d’une médiation pour lelivre elles conçoivent et interprètentdes projets de mise en scène du livre,comme les “siestes poétiques” ouencore leur spectacle Deux mots pourun piano.

Ainsi fin avril à la Bibliothèque dePeynier et en salle du conseil de lamairie de Fuveau, tous les villageois,quel que soit leur rapport à la lecture,étaient conviés à une expérienceartistique associée à un moment dedétente : s'installer sur des chaiseslongues, tapis et coussins, fermer lesyeux et durant 45 minutes se laisserporter par le texte, souventaccompagné d’une compositionmusicale. Ceci pour faire entendrela lecture, développer un autrerapport au texte, proposer uneexpérience littéraire avec descitations, des poèmes, des aphorismeset des extraits de romans. MélanieGautier, principale instigatrice duprojet, s'inspire de sa propreexpérience de spectatrice et citenotamment les siestes acoustiquesde Bastien Lallemand et le concept debibliothérapie de Régine Detambel.

Cette année la poésie était à l’honneursous plusieurs formes : classique,sonore, picturale…

Rendez-vous au printemps prochain !

[email protected]://biblioincognito.wix.com/biblioincognito


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Comité de lecturesthéâtralesUn comité de lecture nommé “Saxifragesen bouquet de mots” a été créé auThéâtre Massalia en janvier 2015.Depuis lors, seize personnes serencontrent régulièrement pour deslectures et des débats sur des textesde théâtre contemporains àdestination des enfants et des jeunes(propositions de textes ensuitesoumis à la programmation duthéâtre). Les membres de ce comitéviennent tous d’horizons trèsdifférents : comédiens, enseignants,parents, metteurs en scène,professionnels de la culture…parfois tout à la fois ! Il s'agit de lirece qui s’écrit aujourd’hui pour lethéâtre, et de confronter leursregards.

Ce 1er juin, le fruit de leur travail étaitdonné à entendre dans le cadre desJournées des écritures théâtralesjeunesse, grâce à des lectures aucoucher de soleil.

Les textes actuellement en discussionau sein du comité sont :Sous l’armure, de Catherine Anne, éd. L’École des loisirsThe killer in me is the killer in you mylove, de Andri Beyeler, éd. MaisonAntoine VitezMaman dans le vent, de JacquesDescordes, éd. L’École des loisirsÀ trop presser les nuages, de PhilippeGauthier, éd. L’École des loisirsLe secret, de Thomas Howalt, éd. Maison Antoine VitezLe parasol de Robinson, de StéphanieLeclerc, éd. L’École des loisirsFolkestone, de Sylvain Levey, éd. Théâtrales jeunesseID, de Rasmus Lindberg, éd. MaisonAntoine VitezSales gosses, de Michaela Michailov,éd. Maison Antoine VitezHolloway Jones, de Evan Placey, éd. Maison Antoine VitezRavie, de Sandrine Roche, éd. Théâtrales jeunesseTraversée, de Estelle Savasta, éd. L’École des loisirsAnnette, de Fabienne Swiatly, éd. Color gangAnatole et Alma, de Sabine Tamisier,éd. Théâtrales jeunesse

Théâtre MassaliaLa Friche Belle de Mai41, rue Jobin13003 MarseilleTél. 04 95 04 70Contact : Graziella Végis [email protected]

De l'atelier à larencontre : le Foyerculturel VeynoisCréé en 1947 le Foyer culturelVeynois (association loi 1901) peutcompter sur l’énergie et la volonté deses 35 adhérents pour perdurer,aujourd'hui encore, en proposantnotamment, sur un large territoirerural (en particulier dans les valléesdes 2 Buëchs et du Dévoluy), desateliers d’écriture et des rencontresd'auteurs.

En 2014, le Foyer initiait, dans lesvallées Buëch-Dévoluy, 10 séancesd’atelier d’écriture menées parl’association Terres d’encres autourdu thème “Ce qui nous relie”, desrendez-vous prisés qui setermineront en septembre prochain.L’association peaufine maintenantTrans’histoires, une nouvelle formulequi propose des rencontresd'auteurs. Trois rencontres sontprévues à l’automne avec ValentineGoby, Pierre Péju et Erri De Luca(sous réserve). La bibliothèque deVeynes accueillera une dizained’élèves en présence des auteurs,avant que les rencontres sepoursuivent au Café du Peuple avecun public adulte, toujours à Veynes,sous l’organisation partenariale del’association le Fourmidiable. Unepetite centaine de personnes sontattendues pour participer à cetéchange de proximité, qui veutinviter à la lecture novices et curieuxvenus écouter la discussion etpermettre la découverte de troisunivers littéraires, bien distincts maistous en lien avec l’Histoire.Première date à retenir : ValentineGoby le 19 octobre prochain.

À noter que les ateliers d’écriture ontfédéré un petit groupe de fidèles quise proposent d’animer à leur tour,bénévolement, des rendez-vousd'écriture mensuels en 2016, sur lemême territoire.

Foyer culturel Veynois42, rue Jean Jaurès05400 VeynesPrésident : Jean-Luc [email protected]


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Un appel à projet est lancé en juin (prochaine sessionprintemps 2016 pour les résidences 2017).Une attention particulière est accordée à la capacité desartistes à s’enrichir de leur environnement, et partagerleurs connaissances et leurs pratiques avec les publicsde l’Institut français du Maroc.Transport, hébergement et défraiements – à hauteur de200 dirhams journaliers – sont pris en charge pendant larésidence, dont la durée est définie sur proposition desartistes, en relation avec leur projet et selon ladisponibilité du lieu sollicité (maximum trois semaines).Il est demandé à l'artiste d'animer une rencontre ou unemaster class avec le public de l’IFM.

Institut français du Maroc Pôle culturel1, rue Aguelmane Sidi AliRabat Agdal 10190 - BP 577 Rabat Chellah 1500 Maroc

Formulaire candidature téléchargeable sur www.if-maroc.org(un exemplaire papier par courrier postal, et un exemplaireélectronique à déposer sur [email protected])

Maison internationale des Écrivains,BeyrouthDepuis deux ans en mai, la Maison internationale desÉcrivains à Beyrouth et l'Université Rennes 2, mettent enavant la poésie en invitant douze poètes et performeursde huit pays différents. Pour la thématique 2015, Poésie et performance, lesorganisateurs ont souhaité affirmer que l’apparentediscrétion de la poésie dans le paysage éditorial etcommercial ne signifie nullement sa disparition dupaysage littéraire. Bien au contraire la poésie demeure,très vivante, dans toutes les langues et dans toutes lesaires culturelles, et ne cesse d’interroger l’être au monde,le social, le quotidien ou le langage, empruntant desmodes d’expression sans cesse renouvelés et s’exposantà travers des formes d’oralité multiples et singulières.Parmi les poètes programmés dans la capitale libanaise,citons, pour notre région, Florence Pazzottu et PierreParlant, ce dernier bénéficiant d'une résidence croiséede 40 jours à Beyrouth avec le cipM Marseille. “À l'issuede son séjour, il donnera un texte au cipM que nous feronstraduire en arabe ici”, explique Charif Majdalani,romancier et fondateur de la maison internationale desÉcrivains de Beyrouth (cf. Dazibao 39).

www.beytelkottab.org/fr/ https://www.facebook.com/beytelkottab www.cipmarseille.com/actu.php

Écrire en MéditerranéeRépertoire des résidences d'auteurLe répertoire euro-méditerranéen des résidences d'écrivainest disponible en trois langues (français, arabe et anglais)sur le site internet de l'Agence dans la rubrique “International”.Ce guide recense 55 structures accueillant des auteurs,selon des modalités très diverses, dans 12 pays différents.

Nous vous présentons une de ces structures dans Dazibao,en alternance avec la présentation d'une des manifestationslittéraires recensées dans le nouveau répertoire de l'Agence :Lire en Méditerranée.

Institut français du Maroc

Le programme de résidences artistiques de l’Institutfrançais du Maroc permet d’accueillir une vingtaine derésidences chaque année, dans 9 villes du Royaumechérifien ; il connaîtra en 2016 sa 4e édition. Destiné auxartistes français et du monde francophone, ce programmede soutien à la création contemporaine est ouvert à toutesles disciplines artistiques ; il est un instrument au servicedu dialogue des cultures et de la diversité culturelle. Les lieux correspondent à des champs artistiquesspécifiques : Agadir (musique, arts de la rue et cirque, artsnumériques), Casablanca (arts numériques, photographie,danse contemporaine, théâtre, arts de la rue), Fès etTanger (multidisciplinaires), Kénitra (arts de la scène, artsde la rue, photographie), Marrakech (arts visuels en lienavec la thématique du fait religieux), Meknès (arts de lascène, arts de la rue, arts visuels), Oujda (arts de la scène),Tétouan (gravure, estampes, sérigraphie / arts visuels). L’Institut français du Maroc (IFM), le Centre Jacques-Berque (CJB)et l’Université Cadi Ayyad de Marrakech ont lancé en 2015un dispositif de résidence – unique sur toute la rive Sudde la Méditerranée – dédié aux travaux d’écriture, detraduction, de recherche et de création artistiqueconsacrés au fait religieux et à ses rapports avec lessociétés du Maroc, du Maghreb, et plus largement de laMéditerranée. Les résidents sont accueillis au cœur de lamédina de Marrakech, dans l'ancienne demeure del’islamologue française Denise Masson, grande figureintellectuelle du Maroc, reconnue entre autres pour satraduction du Coran.


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Les Regards croisés d'auteurs nous invitent a entrer directement au cœur de leur langue et nous donnentenvie d'aller feuilleter, dévorer, emprunter, acheter, (re)commander, exposer... les publications de ces écrivainsqui vivent près de chez nous. L’objectif est de favoriser des duos singuliers, d'offrir a lire une diversité destyles et de tons. L'Agence contacte un auteur a qui elle propose de former un duo ou constitue elle-même ceduo, puis une fois le tandem établi, lui commande un texte. La forme est libre, apartir du thème retenu par lesauteurs si tant est que ce thème s'attache à un maillon de la chaîne du livre.

C'est sur une proposition de l'Agence que Anne-Laure Thièblemont et Maurice Gouiran croisent ici leursregards. Auteurs de polars l'un et l'autre, Marseillais de surcroît, ils ne se connaissaient pas avant cetteinvitation et ont choisi d'imbriquer leurs écrits, tricotant chacun de son côté puis renvoyant la balle aupartenaire d'écriture. Ensemble, ils ont retenu la thématique de la vitrine de librairie.

Que dévoile du libraire et de la librairie… la vitrine elle-même ? Quelle part d'ombre et de mystère, combiende résistance et de déraison ? Voici que sous nos yeux un récit prend forme, entre fantasme, inquiétude etnostalgie. À vous de voir !



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Anne-Laure Thièblemont vit àMarseille. Après avoir été grandreporter pour Le Monde, Géo,Grands reportages et Aladin, elledevient rédactrice en chef deProvence Magazine, deMéditerranée puis d’Ateliersd’Art. Elle enseigne aujourd'huil’écriture de presse magazine àl’Institut européen deJournalisme à Marseille, formeles artisans d’art aux relationsavec la presse, et travaille à lamise en œuvre d’une revue d’artet d’une structure dédiée auxlivres d’entreprise. Anne-Laure Thièblemont écritaussi des romans policiers dontle cadre se situe dans le milieude l’art.

BibliographieLa mouche d'Alexandrie, éd. Liana Levi, 2008

Le collectionneur, éd. Liana Levi, 2006(parution aux États-Unis, Le French Book publisher, 2015)

Les îles d'Île-de-France : 60 îles à découvrir,illustration de Michel Baret, éd. Alternatives, 1995

La vitrine d'Albertine

Je parcourais les rues de la ville dans tous les sens, un peu comme un gosseen quête d'un trésor des pirates. Je cherchais, je cherchais, je cherchais...

En vain. Où étaient-elles passées ? Pourtant, j'en avais connu et fréquenté une demi-douzaine, de celles qui trônaient

sur la grande avenue ou s’immisçaient dans les rues adjacentes. Je me souviens del'une d'entre elles que j'aimais particulièrement. Elle donnait sur le marché. Pour yaccéder, il fallait se faufiler entre les tables au plateau de marbre et les chaises en boisd'un vieux bistrot. Sur le trottoir baigné par des arômes de torréfaction, on buvait ducafé dans des verres en pyrex à toute heure de la journée. Il y en avait une autre justeau-dessus d'un cinoche bon marché où l'on pouvait passer la journée pour le prix d'unticket, se mettre à l'abri tout en regardant de vieux films policiers de série B. En sortantde la séance, fasciné par le jeu de Bogart ou de Mitchum, j'allais souvent y acheter une“série noire”.

Je n'ai retrouvé ni l'une, ni l'autre. La place du marché avait été réaménagée, lecinéma était devenu un hyper-marché low-cost. Cela faisait quand même un sacrébout de temps que je n'avais plus mis les pieds dans cette ville. J'avais dormi troplongtemps, trop loin de là. Vingt ans, trente ans... Je ne savais plus. Qu'importait, enfait. Qui se soucie des heures qui s’égrènent pendant son sommeil ? Le quartier avaitchangé, je ne reconnaissais plus la grande avenue. Elle ne finissait plus au bout de laterre, comme dans la chanson. Elle me paraissait sale et étriquée. Et ça m'angoissait.Sans doute un effet de l'âge.

Les hommes se promènent veste sur l’épaule, les femmes à leur brasn’ont pas encore remis de bas. L’air est étrangement doux pour la saison,pas de vent, rien qui vienne troubler l’après-midi tranquille de ce samedi.La Canebière, noire de monde, offre ce jour-là son visage bon enfant. Lemarchand de glace vole la vedette, sourire ravi, au marchand de marronschauds qui fourrage dans son fourneau en bougonnant de plus en plus fort :“Saloperie, tu vas marcher, dis !”

Il remue si fort les braises qu’elles volent sur le trottoir et roulent sousles talons des passantes qui, effrayées, sautillent de côté. “C’est la faute du vent, s’excuse-t-il. Quand y’en a pas, ça tire pas ! Foutuesaison…”

Sur le trottoir d’en face, un homme, presqu’une statue, se tient sur le pasde la porte de sa librairie. Il a croisé ses mains derrière le dos et à intervallesréguliers il soulève très légèrement ses talons, prend appui sur la plantedes pieds et gonfle ses poumons d’une grande goulée d’air. Il reste ensuspens une fraction de seconde, semble hésiter à lancer son pied en avant,se ravise, repose les talons au sol. Dans un mouvement à la fois vif et précis,ses mains passent de son dos à son ventre où il les noue, pouce contrepouce.

Personne dans sa boutique pour demander ce qu’il pense du livre donton parle tant. Personne devant non plus, pour mater les dernièresnouveautés qu’il vient d’exposer. Il se demande s’il a bien fait de ne pasmultiplier les titres dans sa vitrine, il déteste les sapins de Noël. Il a choisicinq livres dont il a décliné les couvertures et accolé des articles de presseet critiques littéraires. Il y a encore quelques années, il avait à peine letemps de lire, un comble pour un libraire dont on venait de loin chercheravis et conseil. Aujourd’hui, il pourrait ne faire que ça mais il n’en a plusenvie.



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Dégun. C’est comme ça qu’il devrait rebaptiser sa librairie avant qu’ellene sombre et lui avec. Toujours mieux que le pompeux ALBERTINE encapitales avec juste en dessous en plus petit “librairie de Marseille”, dontil avait cru bon de faire peindre les lettres en bleu il y a dix ans.

Dans un élan soudain, Marcel fait trois pas en avant. Il lève la tête en lapenchant de côté, recroise les mains derrière son dos et se met à ricaner :

“Disparue, voilà ce qu’il faut ajouter, il y a la place. Albertine disparue !”

Peut-être étais-je tout bonnement devenu un vieux con nostalgique...Bien entendu, j'ai interrogé les passants que je croisais. Ils m'ont paru pressés,

perturbés, peu disponibles. La plupart éludaient mes questions d'un simple signe dela main. Ceux qui eurent la décence de m'entendre ne surent me renseigner.

Seul un ado crut bon de s'attarder face à un vieil emmerdeur comme moi. Il ôtaavec précaution ses écouteurs, m'écouta gentiment, puis répondit à ma question parune autre question.

Une librairie, c'est quoi ?C'était mal parti. Mon réflexe pédagogique a buté sur une incompréhension totale. Une librairie... Un magasin où l'on vend des bouquins... Drôle de concept... Un

magasin, ça oui, il connaissait : les boutiques de fringues colonisaient le centre-ville.C'était jeans et tee-shirts à gogo tous les dix mètres. Les bouquins, en revanche, çadevenait irréel. Ces trucs-là se situaient dans une ténébreuse virtualité.

− À quoi ça sert, les bouquins ? finit-il par me demander.− À pas grand-chose...Que vouliez-vous que je réponde ? Ce fut à mon tour de me dérober. Il haussa les

épaules, replaça ses écouteurs sur ses oreilles et augmenta le son. De l’électro. Larythmique syncopée le replongea dans son monde sans livres.

Je ne me décourageai pas pour autant. Je choisis simplement des interlocuteursde ma génération, des femmes et des hommes qui avaient sans doute connu lesmêmes librairies que moi. Là encore, j'allai de déception en déception. La plupart merépondaient d'un ton dépité, du style “Une librairie... Mais c'est n'importe quoi !” ou“Pour quoi faire ?”. Avaient-ils oublié le passé ? Était-il si gênant ? Désiraient-ils eneffacer les moindres traces ? Quelques-uns firent mine de s'apitoyer sur mon sort, mesouhaitant bien du courage, me répondant avec la compassion empruntée dont ilsauraient fait preuve face à un étranger qui leur demanderait l'adresse de la morgue.

C'est finalement une dame assez bien mise, bien plus âgée que moi, qui m'indiquaun centre commercial implanté à deux pas de là, au bout de la grande avenue.

− Au deuxième étage... me précisa-t-elle laconiquement.Son ton n'admettait guère de réplique, mais j'avais mon renseignement.


Maurice Gouiran est né au Roveet a passé toute son enfance dansles collines peuplées de chèvres.Après des études sanctionnéespar un doctorat en mathématiques,il s'est dirigé vers l'informatiquebalbutiante et s'est spécialisédans les systèmes d'informationsur les incendies de forêt. À cetitre, il a mené plusieurs missionsà l'étranger pour la Communautéeuropéenne ou l'ONU. Son premier roman, La nuit desbras cassés, est publié en 2000et reçoit le prix Sang d'Encre desLycéens. Ses polars explorent lestabous de l'Histoire ou lesdérives de la société. Le 24e vientde paraître.

Derniers livres publiés Une nuit trop douce pour mourir,éd. Jigal, 2015

L'hiver des enfants volés, éd. Jigal, 2014

Et l'été finira..., éd. Jigal, 2012

Sur nos cadavres, ils dansent letango, éd. Jigal, 2011

Franco est mort jeudi, éd. Jigal, 2010

Les vrais durs meurent aussi,éd. Jigal, 2008

Putains de pauvres !,éd. Jigal, 2007


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J'ai traversé le rez-de-chaussée embrumé de fragrancesenvoûtantes. Dior, Guerlain, Chanel... Certaines d'entre ellesme rappelaient des femmes jadis aimées. À partir d'uncertain âge, tout vous ramène vers le passé. Le lieu étaithyper clean, d'une sobriété élégante. Murs blancs rehaussésde figures géométriques noires ou rouges, dalles de marbrerose au sol. Une perfection angoissante, car les allées étaientdésertes. Sans doute à cause de la crise. Tout ce qui nefonctionnait pas dans ce bas-monde avait une explication,une explication unique et universelle : cette putain de crise !J'avais lu que les conditions économiques préoccupantesfrappaient de plein fouet le monde des livres. On écrivaitencore dans les chaumières, mais on n'éditait plus guère caron ne vendait plus. C'était sans doute pour ça que leslibrairies avaient disparu du paysage urbain.

Le premier étage regorgeait de fringues. Tenues de ville,tenues décontractées, la mode estivale se déclinait enteintes de pastel... Pas grand monde, non plus... La crise, ofcourse.

L’escalier mécanique déboucha, en grinçant, sur ledeuxième étage. Aussitôt, je sentis monter autour de moi uneexhalaison légère, une vague senteur du papier me rappelade vieux souvenirs. Même s'il manquait les odeursprononcées d'encre et de bois ciré, j'avais enfin déniché unelibrairie.

J'en tenais une ! Mon cœur s'emballa, jusqu'à ce que je bute sur le mur du

top ten.

Marcel revoit ce jour baigné de soleil quand lepeintre est venu appliquer ses pochoirs sur lemontant en bois au-dessus de la vitrine. Il étaitresté là, à l’endroit même où il se trouveaujourd’hui, à observer chacun de ses gestes, àsoupeser son coup de pinceau, à s’inquiéterd’une coulure possible.

“Et ça tient bien votre peinture, là, avec letemps ?

- Oh, vous pouvez y aller, y’en a pour dix ans,minimum.”

Dix ans. Tout juste. Le bleu des lettres, pastoutes curieusement, a passé. Les E se sonteffacés, encore un pied de nez à la littérature.L’ensemble est défraîchi, le bois mis à nu par lemistral se fend, la peinture s’écaille, une partiedes moulures qui encadraient le fronton sontparties dans une tempête un soir d’hiver, il y adéjà trois ans. La porte elle-même s’est affaisséeet pour pénétrer dans la librairie, il fautaccompagner la main posée sur la poignée d’unpetit coup d’épaule contre le chambranle.

L’été, Marcel la laisse ouverte en permanence,mais l’hiver c’est une autre affaire. Pour ne pasperdre une vente, il a pris l’habitude de se tenirderrière la porte vitrée, comme une ombre, prêtà éviter au rare client de se démonter la clavicule.Il est là, de cette présence discrète desdomestiques qui vous servent à table, un légersourire aux lèvres, le regard fixé sur l’horizon.

Le client l’a-t-il vu ? Senti ? Rien ne l’indique.La tête contre la vitrine, il semble absorbé par lalecture d’un article. Il recule, revient à lacouverture, est sur le point d’avancer vers laporte. Marcel se concentre, sa tension estpalpable. Maintenant, se dit-il. Et sa main jaillitvers la poignée de la porte, son bras tire d’uncoup sec, le chambranle grince, coince. Marceltire plus fort, la porte s’entrouvre avec fracas. Lesyeux du client ont quitté la couverture du livre.Ils regardent fixement Marcel, qui sourit,bêtement. La proie s’échappe alors, effrayéequ’on ait pu l’épier.

Il est déjà 5 heures. Marcel est las. Il donne untour de clé et retourne contre la vitre l’écriteau“Fermé”.

Sorti de nulle part, un vieux clodo jette uncarton au sol dans le renfoncement de la porteet se cale en chien de fusil. Marcel le regarde sansrien exprimer de la haine qu’il lui voue.



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Marcel vit à l’étage dans un petit appartementencombré d’invendus qu’il n’a pas eu le courage derenvoyer aux éditeurs. Ce sont ses meubles à lui, despetits murets hauts d’environ un mètre, montés avecdeux rangées de livres posés comme des briques enquinconce. L’un d’eux sépare le côté “cuisine” dusalon, l’autre délimite un tout petit espace “bureau”.C’est là que le libraire vient s’installer. Il ouvre ungrand cahier, prend un crayon à papier dont il posela pointe finement taillée tout en haut de la colonnede droite où il a tracé d’une écriture cursive parfaite :« Dépenses ».

À vrai dire, Marcel n’a pas besoin de fairel’addition pour connaître le chiffre qui figure en basde la colonne. Il le connaît par cœur et ce matin enrecevant la facture d’eau, il a calculé de tête àcombien allait se monter le total “dépenses”. Onpeut toujours se tromper, se dit-il, une erreur est sivite arrivée ! Alors Marcel compte, et recompte et sefrotte à ses chiffres comme à du poil à gratter :“5, 10, 14 et 7 qui font 21…et 6 qui font 65 et 55qui font... ”

Marcel marque une pause, crayon en suspens,prêt à gommer ces vilains petits dessins noirs quidansent sous ses yeux. L’addition tombe juste,comme toujours. Inutile de raturer, la somme estastronomique et ne cesse de gonfler : 1 754,23. Voilàce qu’il doit. Sans compter toutes les dépenses àvenir pour rafraîchir sa vitrine, repeindre les mursqui ont jauni, changer le sol en fibre de coco. Maisça, non il ne faut même pas y penser.

Le libraire éteint la lampe de métal blanc sur sonbureau et reste longtemps sans bouger, dans le noir.

Face à moi, une façade de bouquins m'indiquait ce qu'ilfallait lire. Les titres étaient classés de 1 à 10. Priorité aunumber one, évidemment. Les péquenots qui s'égaraient ici,après avoir marchandé un calecif au premier ou du fildentaire au rez-de-chaussée, n'avaient qu'à suivre lesrecommandations de la maison, certainement basées sur lesnombres de ventes. C'était une spirale infernale stupide :plus tu as de pub, plus tu vends, plus tu grimpes dans le top10, et plus tu vends...

Je me suis davantage attaché aux noms, bien plus qu'auxtitres. Il y avait là les auteurs que je connaissais surtout pourleurs passages à la télé. On les invitait à tout bout de champ,pour un oui ou pour un non, pour commenter la pluie et lebeau temps, la politique, des événements sur lesquels ilsn'avaient aucune espèce de compétence. Il y avait aussi ceuxqu'on ne voyait jamais, mais dont on parlait toujours, ceuxqui entretenaient méticuleusement le mystère d'une savantediscrétion. On lisait les premiers parce que l'on ne voyaitqu'eux et les seconds parce que l'on ne les voyait jamais !Chacun possédait sa technique de marketing éprouvée.

Ce jour-là, les incontournables Muvy et Lesso figuraientdans le carré d'as, mais ils étaient devancés par deuxjournalistes en vogue qui faisaient le buzz. La première avaitpartagé un temps le plumard du président de la Républiqueet dévoilait tout des petites manies, en accentuant les plussalaces, du chef d'état qui l'avait larguée comme une merde.Le second, qualifié d'éditorialiste, portait un regardombrageux sur notre monde sans morale. Il nous serinaitque tout allait mal, montrait du doigt ceux par qui le malheurétait arrivé et préconisait de revenir aux valeurs intangiblesde la France : la famille, le travail et la patrie. Ça me rappelaitquelque chose, mais je ne savais pas quoi...

Même si les œuvres du quatuor de tête ne m'attiraientguère, c'étaient quand même des bouquins, et des bouquinspas mal écrits du tout. On m'avait affirmé que l'important,c'était que les gens lisent. N'importe quoi, mais qu'ils lisent.Comme si les voyeurs de la presse à scandale allaient seprécipiter sur les magazines économiques ou politiques unefois leur ration de fesses digérée...

Le deuxième étage était donc une bien curieuse librairie.On y vendait de tout. Des bouquins bien entendu, des CDs,de l'électronique, des ordinateurs, des appareils photos, destéléviseurs, des machines à café... De tout, quoi.



Le libraire dévale les marches qui le séparent durez-de-chaussée. Il arrache la porte de la boutiquede ses gonds, saute par-dessus le clochard qui dorttoujours et se poste devant sa vitrine balafrée dehaut en bas.

Au petit matin, armé d’un épais rouleau descotch d’emballage, Marcel tente de colmater le

verre fendu. La cassureforme une belle diagonale.Pour l’instant rien ne bougemais le libraire saitpertinemment que sonscotch ne résistera ni à lapremière pluie ni à unimprudent qui s’appuieraitsur la vitrine pour regarderles livres, en collant sesmains contre son front afinde se protéger du soleil. 150kilos de verre pourraient luitomber dessus comme uncouperet. Marcel a unfrisson. Responsabilitépénale engagée. Prisonassurée.

Vu ses dettes il n’a pasd’autre choix. Impossible

d’engager la moindre dépense en ce moment, il fautque cette devanture tienne. Jusqu’à ce qu’un miraclese produise. Rien d’autre – et c’est le moins – nepeut le sauver.

La journée se traîne douloureusement. Marcel enest à redouter le moindre passant, pris de suffocationà chaque fois qu’un imprudent passe à moins dedeux mètres de sa devanture. Il est prêt à bondir, àhurler à l’inconnu de s’écarter, à le plaquer au sol sinécessaire. Il sort sur le trottoir. Rien, absolumentrien ne doit attirer l’œil, se dit-il en scrutant savitrine. Ne pas donner envie, surtout pas ! Lespublications exposées datent déjà de plusieurs mois,les couvertures jaunies par le soleil, poussiéreuses,donnent une impression surannée de temps figé.Enlever tout ça, vite ! Cela pourrait faire l’effet detrésors cachés, attirer le bibliophile à la recherchede livres anciens ou introuvables. Tout retirer, poserun tissu opaque, ne plus permettre à aucun regardde se poser. Et mettre la clé sous le paillasson.

Déprimé, Marcel donne un tour de clé, retournel’écriteau “Fermé” et monte se réfugier là-haut avecses livres. Plus tard en fermant les volets, il croise leregard du clochard toujours installé dans le recoindu pas de porte. Il jurerait qu’il lui a souri.


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Je me suis adressé à l'un des présumés libraires du lieu,un gars vêtu d'une jolie veste jaune flashy qui permettait del'identifier immédiatement. Je l'ai volontairement provoquéen lui confiant que j'aurais voulu quelque chose d'original,un livre un peu philosophique mais néanmoins bien ancrédans la société actuelle. L'homme à la veste de clown aouvert de grands yeux étonnés. J'ai pensé un instant quec'était parce que je devais porter une tenue aussi ridiculeque la sienne. En fait,c'était ma question qui ledéconcertait. Il m'a ramenédevant le top ten desventes et a pointé le Muvyqui occupait la premièreplace.

− Voici exactement ceque vous cherchez, a-t-ilsusurré.

Je l'ai remercié. Leyellow man aurait pu mevendre des savonnettes oude la confiture avec lamême tranquille assurance.

J'ai finalement optépour une vieille histoireque je connaissais parcœur, en édition de pocheau rayon polars. Lire etrelire les bouquins qu'on a aimés est toujours rassurant. Onachève bien les chevaux et Horace McCoy n'auraientcertainement jamais connu les honneurs du top ten dans cesusines à business.

Quand j'ai quitté le centre commercial, les cris de la rue,l'air brûlant et les relents des pots d’échappement m'ontramené à la réalité. J'ai regretté un instant les senteursmêlées du Numéro 5 et de Shalimar.

J'avais trouvé un bouquin, mais toujours pas de vraielibrairie...

Marcel a eu une mauvaise nuit. Transpiration,cauchemars, plusieurs réveils brusques. Vers deuxheures du matin, alors qu’il vient à peine de serendormir, une bande de fêtards avinés beugle sousses fenêtres. Debout derrière les persiennes de sesvolets, Marcel reste muet. Un des hommes sesoulage bruyamment contre la devanture, les autresle moquent et le bousculent. L’homme titube etvient s’écraser contre la vitre. Marcel entend ungrand craquement. La bande s’enfuit.


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En fait, ce que j'appréciais dans les librairies, c'étaitsurtout les vitrines.

J'ai toujours été un lecteur très moyen, sans prétentionaucune. J'étais prêt à m'attacher connement à une histoirebien tournée, à un style agréable ou à des personnages horsdu commun, sans jamais rechercher la profondeur du récitou la réflexion qu'il impose parfois.

Le dédale des allées encombrées de cartons denouveautés, l'odeur entêtante du papier, le clinquant desgondoles, la quête d'un titre en rayon, la manipulation desbouquins, la couleur des couvertures, la police descaractères et ce petit quelque chose qui fait qu'on va choisircelui-ci plutôt que celui-là, ne pouvaient rivaliser avecl'émotion et le plaisir intenses que je ressentais devant unevitrine.

J'avais glissé le roman noir de McCoy dans la poche demon veston, j'étais décidé à le lire le soir même.

J'ai remonté la grande avenue à pas lents. Les trottoirsétaient passablement encombrés. Beaucoup de monde, destas de cartons d'emballage devant les magasins. Quelquespoubelles dégueulaient leurs papiers gras sur le trottoir. Jeme faufilai à travers la multitude, pensif, indifférent à cedécor bruissant de vie. Si les librairies n'existaient plus, plusrien ne serait comme avant. Une peur panique deslendemains m’étreignit soudain. Aurais-je la moindre placedans ce monde à venir ?

J'ai fait un détour par le marché grouillant d'une fouletonitruante. Là, au moins, je retrouvais les parfums d'épiceset de café mêlés aux relents rances des amas de légumesavariés, les couleurs exotiques, les beuglantes bon enfantdes forains et le bagout un peu crapule des vendeurs declopes à la sauvette. Ça m'a rassuré. J'ai acheté un quart depizza au fromage à 1 euro et je l'ai dévoré sur place.

En fait c'est un peu par hasard, par la lecture justement,que j'ai découvert mon goût immodéré pour les devanturesdes librairies. Je devais cette attirance à Marcel Aymé,l'écrivain vilipendé qui lui non plus n'aurait certainementpas figuré dans le top ten des ventes de l'après-guerre ! LaFrance d'alors désirait enfouir ses ordures dans les fossesde l'oubli. Elle n’appréciait guère que l'on rappelle seserrements des années d'occupation et d'épuration, que l'ondécrive avec une égale ardeur les collabos et lesrevanchards, les rapaces du marché noir, les délateurs et lesrésistants de la 25e heure. Moi j'aimais bien Marcel Aymé,pour son impertinence et sa mise en scène d'une époquetaboue. C'est Le vin de Paris – ce recueil de nouvelles donton n'a retenu que La traversée de Paris, grâce à Autant-Lara,Gabin et Bourvil – qui est à l'origine de ma passion. La bonnepeinture y raconte les vertus nourricières des tableaux d'unrapin montmartrois, un certain Lafleur. Un clodo vient serassasier chaque jour en contemplant ses toiles exposéesdans une vitrine. Une sensation de bien-être, de bonheurintense se diffuse également dans les veines de chaquepassant qui prend le temps de les observer.

J'ai traversé le boulevard perpendiculaire en me frayantun chemin entre les voitures mal garées. Le Grand Hôtel, quefréquentaient jadis les stars du cinéma et du music-hall, étaitdevenu un QG de la flicaillerie. Signe des temps... Le cinébon marché où j'avais passé des après-midi entiers devantde vieux films noirs américains, et la librairie voisinen'existaient plus. Saloperie d'époque.

Les vitrines de librairies, ou plutôt les vitrines decertaines librairies, avaient toujours eu, pour moi, la mêmeprodigieuse faculté que celle de la galerie montmartroise dece bon Lafleur. Il me suffisait de parcourir les titres, delaisser mon regard errer sur le kaléidoscope descouvertures pour me sentir aussitôt empli d’allégresse etprêt à louer la beauté d'un monde que je maudissaisquelques minutes auparavant. Les personnagesémergeaient les uns après les autres des feuillets où on lesavait confinés et m'invitaient à les suivre. Je parcourais lessteppes, les rues de New-York, les îles du Pacifique,l'Espagne en guerre avec eux. Raskolnikov, Ulysse,Pantagruel, le comte de Monte-Cristo et beaucoup d'autresqui me guidaient dans leur délire. Ou dans le mien, je ne saisplus...



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Cette nuit-là, Marcel a bien dormi. Trop même.Il se réveille à dix heures passées, les yeux bouffis etla langue collée au palais. Il prend tranquillementson café, à vrai dire rien ne le presse, inutile d’allerau devant de nouvelles épreuves. Il descendlentement les vingt-cinq marches qui le conduisentcomme chaque matin à sa boutique. Au contraire del’échafaud celles-ci descendent, pense-t-il. L’enferest en bas. Dans son recoin, le clochard est là luiaussi. Il m’attend, se dit Marcel. Depuis quel’homme a élu domicile devant chez lui, jamais ilsn’ont échangé plus qu’un coup d’œil furtif. Leclochard se lève. Il se pose devant Marcel, le fixelonguement sans que le libraire puisse donner unsens à ce regard. Puis l’homme parle :

“Votre vitrine…, fait-il en donnant un coup dementon en direction de la devanture. Elle va tomber,poursuit-il après un silence.

- Je sais, bougonne Marcel.- Je peux vous aider.”Marcel le fixe d’un œil méfiant. Pourquoi cet

homme à qui il n’a jamais parlé vient-il lui proposerson aide ? Comment pourrait-il le sortir de ce pétrin ?N’ayant rien d’autre à faire ce matin que del’écouter, Marcel l’engage à poursuivre.

“Je n’ai pas toujours été clodo. J’ai même étéquelqu’un, comme on dit”, renchérit le clochard. Ilprend son temps. Un peu trop pour le libraire. Lebougre pue et son odeur lui sature les narines. “J’aitravaillé de nombreuses années dans le cinéma, àParis, lâche-t-il. J’étais chef opérateur, je m’occupaisde la lumière des films. Et puis, une histoire d’amourqui a mal tourné avec… avec une vedette. Une star.Je me suis brûlé.”

Marcel est surpris. Ah ? Et alors ?“J’ai la solution à votre problème. J’ai gardé

quelques contacts. Si vous voulez, je vousexplique… ”

J'ai poursuivi ma marche vers le haut de la grandeavenue, désormais à sens unique. Ah oui, j'en avais connude belles histoires en matant les vitrines bourrées debouquins ! Tout en cheminant, je me répétais que ce qui étaitpris n'était plus à prendre, que tout compte fait, j'avais eu dela chance. Les jeunes ne connaîtraient jamais les utopies quiavaient enflammé nos meilleures années. La méthode Coué,en quelque sorte... C'était comme si je désirais me persuaderque c'était mieux avant. Pour les librairies, bien sûr, maispour tout le reste aussi. Je longeais les mornes vitrines quin’accrochaient guère le chaland, en tentant de les ignorer.Toujours des jeans et des tee-shirts, des godasses. Du bonmarché, du pas cher, du pas très beau. Des kebabs : c'étaitpas dans mes habitudes. Des restos : trop sombres pour ydéjeuner. Une fac, des étudiantes : plus de mon âge. Dessmartphones, des ipad, de la connexion à gogo : tropcompliqué à utiliser.

La ville n'était pas pour moi. La ville n'était plus pour moi.On devient un has been quand on ne change pas dans unmonde qui évolue, la ringardise n'est qu'une notion relative.Mon McCoy était sans doute démodé. La grande dépression,le mirage californien, les années 30... Fallait être chtarbépour s'attacher à des pages comme ça au XXIe siècle !

Ce que je lisais, cette littérature que j'imaginais de bonnefacture, ne faisait que me maintenir la tête sous l'eau. Ellem'engluait dans une de ces formes d'archaïsme que j'avaiscombattues au sortir de mes années soixante-huitardes.

Le temps s’est rafraîchi et Marcel est joyeux.Guilleret même, frétillant comme une demoiselle àson premier bal. Il s’agite, virevolte de l’intérieur desa boutique pour bondir sur le trottoir, vérifie quechaque livre est à sa place, qu’aucun reflet ne vientmasquer la couverture. Il est heureux, il revit. Unedernière touche à sa “nouvelle vitrine”, un coup deplumeau sur le comptoir pour la poussière, tester lacaisse, tout est en place. Et les clients sont déjà là oupresque. Il les sent qui ralentissent en passant devantla librairie, jettent un œil, continuent à mettre unpied devant l’autre machinalement en se tordant lecou pour ne pas quitter ce qui attire leur regard.



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C’est vrai qu’elle a fière allure, ma vitrine, souritMarcel. Est-ce cette tonalité chaude pas tout à faitsemblable aux autres verres ? Peut-être. Il y a plus,une impression indéfinissable, une douceurinattendue, quelque chose qui flotte dans l’air.

Les amis d’Henri – le clochard – ont faitmerveille : non seulement ils ont changé en un tourde main l’ancienne vitrine mais ils ont égalementredonné un peu de pimpant à l’encadrement de boisqui n’en pouvait plus de boursouflures et decraquellements. Le tout s’est joué dans la grisaille del’aube à l’abri d’une bâche soigneusement tendue.La devanture, maquillée d’un vieux rose, amaintenant des airs de jeunesse. En s’approchant, onvoit bien que les rides n’ont pas disparu mais quel’équipe de décoration, en grande habituée desplateaux de cinéma, a su jouer avec la dure réalitédes outrages du temps pour donner l’illusion d’unevigueur retrouvée. Et cela fonctionne à merveille.Ce sont les enfants qui les premiers stoppent netdevant la vitrine et Marcel en pouffe de rire. Leursparents, surpris, les tirent jusqu’à démantibuler leurbras. Peine perdue. Ils s’arrêtent à leur tour. Pas dejouets, pas de friandises… Mais qu’est-ce qui lesfascine ?

Je broyais donc quelque chose qui ressemble à du noiren filant vers la bouche de métro, lorsque mes yeuxtombèrent sur Albertine. “Librairie de Marseille”, était-ilprécisé.

Une librairie ! Une vraie. Une qui ressemblait à celles que j'avais

connues trente ans plus tôt. Une façade rassurante. Du boismassif, des moulures, de la peinture qui s'écaillait commecelle des volets marseillais mal entretenus.

Je me suis arrêté. Le gars qui se tenait derrière la portem'a observé. Il ne portait pas de veste jaune. C'était peut-être un vrai libraire. Il n'y avait que quelques bouquins envitrine, sans aucun classement. C'était suffisant, j'ai très viteressenti une bouffée d'allégresse monter en moi.

Non, je n'étais pas ringard. Non, l'histoire d'Horace McCoy n'était pas démodée. Il y

avait toujours des gars et des filles attirés par les miragesdes stars et des paillettes, des paumés prêts à tout pourgagner 1 000 dollars et un brin de gloire éphémère, desbenêts pouvant s'afficher ridiculement et sans états d'âmedevant un public de voyeurs…

J'ai poussé la porte de la librairie. Elle a grincé. Je ne saispourquoi j'ai deviné, à cet instant, que le libraire s'appelaitMarcel.

Sans doute à cause de Marcel Aymé...

Deux mois que la librairie ne désemplit pas.Marcel a descendu quelques cartons d’invendus deson appartement pour les remettre en rayons. Lebouche à oreille marche du tonnerre. On se passe lemot : Le vin de Paris introuvable ailleurs ? le dernierGoncourt ? le conte Pour en finir avec le Chaperonrouge... Chez Albertine, bien sûr !

Avec les ventes du premier mois, Marcel a purégler ses dettes et faire installer un store qui protègesa devanture du soleil. Il veille à ce que ce dernier netape jamais trop fort sur la vitrine, mauvais pour leslivres. Il surveille également le chauffage àl’intérieur. Les amis d’Henri le lui ont rappelé unedernière fois avant de partir : pas de trop gros écartsde température entre l’extérieur et l’intérieur, sinongare aux dégâts ! Plus la température baisse dehors,plus Marcel diminue le chauffage. Il ne fait plus quedouze ou treize degrés dans sa boutique certainsjours de mistral :

“Brr dites donc, fait pas chaud chez vous !- Pas bon pour les livres, répond, laconique,

Marcel.”



Marcel et Henri se voient régulièrementmaintenant et partagent volontiers un verre derouge, le soir à l’étage. Le libraire a fait de la placedans la remise à l’arrière de la boutique et Henris’est installé là un matelas à même le sol. Une portequi donne sur le couloir d’entrée de l’immeuble luipermet d’entrer et sortir à sa guise. Les deuxhommes s’apprécient. Henri raconte les tournagesde films et les mille anecdotes qui lesaccompagnent. Marcel écoute, bouche bée.

“Pourquoi ne reprendrais-tu pas contact avec lemilieu du cinéma ? Tu as encore des amis, desrelations…

- Je me suis lassé de l’apparence du monde. Et toi ?Avec tes livres, tu n’as pas l’impression de vivre parprocuration des histoires que les autres ont écrites àta place ?

- Plus maintenant. T’as déjà lu, toi, le récit de cequi nous arrive ?”

Du jour au lendemain, l’air a changé. Les beauxjours sont revenus. Un après-midi à étouffer, de lapluie le lendemain, puis du vent et encore de lachaleur jusqu’à ce que le soleil s’installedéfinitivement.

Les premières taches sont apparues dans le coinsupérieur droit. En regardant attentivement, on voitque le verre n’a plus la même transparence. Il abruni. Toute la vitrine bombe légèrement vers le basdepuis une petite semaine. Et cela ne va pas aller ens’améliorant. Changer encore sa vitrine, Marcel y apensé. Il a abandonné l’idée aussitôt. Inutile. Sonstock est presque épuisé, lui n’a plus envie. Alors illaisse les choses se faire, tranquillement. Il est prêt.

Ce dimanche en fin d’après-midi, le thermomètre aatteint des records : 32 degrés en plein mois de mars,du jamais vu. La vitrine de la librairie Albertine, surla Canebière, a fondu. Elle était en sucre. C’était ladernière librairie indépendante du quartier.

Anne-Laure Thièblemont & Maurice Gouiran


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www.scribay.com


Bibliographie

Un palace en enfer. Au pays de RosieMaldonne, Michel Lafon, 2015

Queen of the Trailer Park. A RosieMaldonne Mystery, Amazon BookCrossing, 2015

Banco, Alliage, 2013

Blog

http://alice-quinn.com

ALICE QUINN

Alice Quinn est une écrivaine cannoise née il y a tout juste deux ans. Envie dechangement, inspiration romanesque, pseudonyme… c’est le début d’une “nouvellepeau” d’auteur !De sa vie précédente, qui aurait débuté en 1955, elle conserve ses origines modestes,lorraines et italiennes. Quand son père, ouvrier dans les mines, subit la première grandevague de licenciements, la famille décide de se rapprocher de la mer et de ses racinesméditerranéennes. La future Alice Quinn a 13 ans quand elle arrive à Cannes ; elle ysuivra toute sa scolarité et y rencontrera une amie avec qui elle cheminera, plus tard,sur les terrains de l’écriture.

Pendant ses études en scénographie aux Arts déco de Nice elle travaille en tantqu’ouvreuse dans un cinéma puis, tombée amoureuse du 7e Art, devient décoratricepour les films de René Allio (une rencontre décisive) tout en écrivant des scénarii decourts métrages pour le producteur Humbert Balsan. Transformé en roman, l'un d'euxsera d'ailleurs son premier ouvrage publié. Avec le décès de René Allio, puis l’arrivée de ses enfants, commence une période demulti-activités : réalisation d’un long et de plusieurs courts métrages ; fabrication dedécors de théâtre ; projets divers pour le cinéma, le théâtre et la radio. De ses activitésd’auteur de l’époque, nous ne parlerons pas. Des ateliers d’écriture non plus. Encoremoins de sa maison d’édition numérique. Ceci afin de respecter le choix de l’anonymat.Pourtant de nombreux livres portent son nom originel… “Le travail en équipe memanque beaucoup, mais je fais ce que je veux.”

Alice Quinn doit sa (re)naissance à divers échecs auprès des éditeurs et surtout à lanécessité de se “redonner le moral dans une sale période”. Personnage principal de sonpremier roman Un palace en enfer, Rosie Maldonne incarne une “héroïne des tempsmodernes” qui – comme son auteur – vit dans le Midi, est désorganisée, a des gosses etdes chats, fait toutes sortes de métiers... “Ce personnage est une revanche sur la vie !”Généreuse et grande gueule, débrouillarde et sexy, Rosie transmet courage et joie devivre à son auteur.

Une renaissance qui flirte avec le numérique, par défaut : confrontée aux retours négatifsdes éditeurs, Alice Quinn décide en 2012 d’autoéditer son livre au format numérique. Ellese tourne alors vers Amazon – l'outil le plus simple pour la néophyte qu’elle est. Au boutde trois mois de commercialisation en ligne, elle comptabilise déjà 2 000 ventessur Kindle (25 000 à ce jour). Avec les gains, elle s'offre une graphiste pour refaire lacouverture et le livre devient n°1 des ventes numériques pour Amazon France en 2013.Traduit en anglais à ses frais, le voilà publié sur le site anglophone d’Amazon – quil’invite à la Foire du Livre de Londres et au Salon du Livre de Paris. Dans la foulée MichelLafon repère le bon score du roman et lui propose un contrat pour une édition papier(sortie en janvier 2015). Elle conserve même ses droits numériques et étrangers. Successstory ?

Avec les aventures de Rosie Maldonne, “l’amie avec laquelle elle rit le plus”, Alice Quinnse tourne résolument vers la comédie policière. “Plus ça va, plus j’ai envie de rire et defaire rire”. Ce personnage porte-bonheur a également fait prendre un nouveau tournantà la carrière de la graphiste et à celle de la traductrice impliquées dans sa création. Lesecond tome sortira sur Kindle début novembre (simultanément en français et en anglais).

“Ce personnage est une revanche sur la vie !”


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