cours de pragmatique1

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Pragmatique 73 IV. Les Actes de Langage La théorie des actes de langage a constitué, du point de vue historique, le creuset du pas seulement celle de déc promesse, le baptême, etc. Le développement de la théorie des actes de langage a influencé profondément le développement de la pragmatique linguistique. Pourtant le développement récent de gage dans développer une compétence communicative dont les actes de langages sont une partie importante. 1. Pragmatique des actes de langage 1.1. Les actes de langage: fondements historiques Beaucoup de chercheurs considèrent que la pragmatique naît en 1955 à la fameuse université américaine Harvard, lorsque John Austin, philosophe anglais (1911 -1960) y donne une série de conférences et introduit la notion nouve acte de langage (angl. speech act). Ces conférences ont été ensuite publiées dans le livre How to do things with words traduit en français sous le titre (Ed. du Seuil, 1970). ans laquelle il a été éduqué et selon philosophique et logique appelée «vériconditionnelle», parce que la valeur sémantique des énoncés est exprimée par leur valeur de vérité. Par exemple une phrase comme maintenant il pleut -à-dire si, au moment où le locuteur prononce Austin propose une vision plus opérationnelle, selon laquelle le langage sert à forme affirmative, a la I- énoncés qui ne décrivent rien, donc qui ne sont ni vrais ni faux. 1.2. Performatif versus constatif sur une distinction parmi les énoncés affirmatifs entre ce ux qui décrivent le monde et ceux qui accomplissent une action: (1) Le chat est sur le paillasson. (2) b. Je baptise ce navire le "Queen Elizabeth". c. Je déclare la guerre au Zanzibar. d. Je m'exc f. Je te nomme sénateur. g. Je te condamne à dix années de travaux forcés. h. Je donne et lègue ma montre à mon frère. i. Je te donne ma parole d'honneur.

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Cours de Pragmatique

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  • Pragmatique73

    IV. Les Actes de Langage

    La thorie des actes de langage a constitu, du point de vue historique, le creuset du

    pas seulement celle de dcpromesse, le baptme, etc. Le dveloppement de la thorie des actes de langage a influencprofondment le dveloppement de la pragmatique linguistique. Pourtant le dveloppementrcent de

    gage dans

    dvelopper une comptence communicative dont les actes de langages sont une partieimportante.

    1. Pragmatique des actes de langage

    1.1. Les actes de langage: fondements historiquesBeaucoup de chercheurs considrent que la pragmatique nat en 1955 la fameuse

    universit amricaine Harvard, lorsque John Austin, philosophe anglais (1911-1960) y donneune srie de confrences et introduit la notion nouve acte de langage (angl. speech act).Ces confrences ont t ensuite publies dans le livre How to do things with words traduit enfranais sous le titre (Ed. du Seuil, 1970).

    ans laquelle il a t duqu et selon

    philosophique et logique appele vriconditionnelle, parce que la valeur smantique desnoncs est exprime par leur valeur de vrit. Par exemple une phrase comme maintenant ilpleut

    --dire si, au moment o le locuteurprononce

    Austin propose une vision plus oprationnelle, selon laquelle le langage sert

    forme affirmative, a la I-noncs qui ne dcrivent rien, donc qui ne sont ni vrais ni faux.

    1.2. Performatif versus constatifsur une distinction parmi les noncs affirmatifs entre ceux

    qui dcrivent le monde et ceux qui accomplissent une action:

    (1) Le chat est sur le paillasson.(2)

    b. Je baptise ce navire le "Queen Elizabeth".c. Je dclare la guerre au Zanzibar.d. Je m'excf. Je te nomme snateur.g. Je te condamne dix annes de travaux forcs.h. Je donne et lgue ma montre mon frre.i. Je te donne ma parole d'honneur.

  • Pragmatique74

    j. Je te prviens que les contrevenants seront punis.k. Je vous parie 1.000 francs qu'il pleuvra demain.

    Les noncs de la premire catgorie, comme (1), sont dits constatifs, tandis que lesseconds, comme (2), sont performatifs. Les noncs constatifs peuvent avoir une valeur devrit: ainsi (1) est vrai si et seulement si le chat est sur le paillasson. Les noncs

    accomplissent peuvent tre russis ou chous ou, dans la terminologie de Austin, ils peuventtre heureux ou malheureux. Les valeurs de vrit des noncs constatifs dpendent desconditions de vritdpend de ses conditions de flicit.

    ventionnelles,parfois institutionnelles (pour les actes du type mariage, baptme, etc.) et de leur applicationcorrecte et complte.

    Un nonc performatif (i) dcrit une certaine action performative; (ii) son nonciationrevient accomplir cette action. Supposons par exemple que je dis

    (3) Je baptise ce bateau le Queen Elizabeth

    considr russi si le navire a un autre nom, ou s'il n'y a pas de tmoins, de bouteille de

    baptme d'un navire il est ncessaires que certaines conditions institutionnelles soientsatisfaites, autrement l'action est nulle.

    Sous la base des divers conditions ncessaires pour le fonctionnement "heureux" etsans heurts d'un performatif Austin a labor une typologie des conditions que lesperformatifs doivent satisfaire pour tre considrs "russi":

    (4) A. 1. Il doit exister une procdure, reconnue par convention, dote par convention d'uncertain effet, et comprenant l'nonc de certains mots par certaines personnes danscertaines circonstances.2. Il faut que, dans chaque cas, les personnes et circonstances particulires soientcelles qui conviennent pour qu'on puisse invoquer la procdure en question.B. La procdure doit tre excute par tous les participants la fois1. correctement et 2. intgralement.C. (Souvent) 1. les personnes doivent avoir les penses, les sentiments, et lesintentions supposs par la procdure et 2. si la procdure doit provoquer par la suite uncertain comportement, il faut que les participants aient l'intention d'adopter lecomportement impliqu et, ensuite, ils doivent se comporter ainsi.

    Pour nous rendre compte de l'importance de ces conditions, examinons un cas danslequel elles ne sont pas satisfaites. Supposons par exemple, qu'un citoyen britannique, oufranais, ou roumain dise un jour sa femme:

    (5) Avec ces paroles, je divorce d'avec toi.

    Certainement ce citoyen n'obtiendra pas le divorce dans ces conditions, parce qu'il n'existepas une procdure de ce type (requise par A(1)), conformment laquelle en prononant (5)on peut obtenir le divorce. En revanche, dans la culture musulmane une telle procdure existe:en prononant une phrase comme (5) trois fois de suite, un mari musulman ralise, ipso facto

  • Pragmatique75

    [= par le fait mme], un divorce. (Levinson 1983: 236)Pour la condition A(2): on peut imaginer la situation d'un prtre qui baptise, par

    mgarde, un autre enfant ou il lui donne un autre nom, ou un chef d'tat qui, on lieu dedonner le bienvenu un autre chef d'tat, s'adresse par erreur sa garde de corps.

    Selon la condition B(1) les paroles prononces doivent tre celles tablies par laconvention. Par exemple, pendant la crmonie du mariage cette rponse du mari n'est pasadquate:

    (6) Le prtre: Veux-tu prendre cette femme comme pouse lgitime ...?Le mari: D'accord! (Le mari doit rpondre: Oui [je le veux]).

    La procdure doit tre, de plus, complte. Par exemple, si je parie 1.000 francs quedemain il pleuvra il est ncessaire, pour que le pari soit en vigueur, que l'interlocuteur ratifieson accord avec une phrase comme J'accepte le pari ou une phrase analogue. Si la

    La violation de la condition C concerne le manque de sincrit: conseiller quelqu'unde faire quelque chose tout en sachant que cette action portera des avantages qui conseillemais des dsavantages la personne conseille; ou de la part d'un juge, prononcer unesentence de condamnation quand on sait que l'accus est innocent, ce sont des violations de lacondition (C1). Si on promet de faire quelque chose quand on n'a pas la moindre intention derespecter sa promesse, c'est une violation de la condition (C2).

    Ces divers types de violation ne sont pas quivalents: la violation de A et B produisentdes insuccs (actes prtendus, mais vides, dans le sens qu'ils sont nuls et non avenu). Voill'exemple de Austin:

    Supposons, par exemple, que j'aperoive un bateau dans une cale de construction, que je m'enapproche et brise la bouteille suspendue la coque, que je proclame "Je baptise ce bateau JosephStaline", et que, pour tre bien sr de mon affaire, d'un coup de pied je fais sauter les cales. L'ennui,c'est que je n'tais pas la personne dsigne pour procder au baptme (peu importe que Joseph Stalineait t ou non le nom prvu - ce ne serait qu'une complication de plus [...]) Nous admettons sans peine:1) que le bateau n'a pas, de ce fait, reu de nom;2) qu'il s'agit d'un incident extrmement regrettable.

    On pourrait dire que j'ai "rempli certaines formalits" de la procdure destine baptiser lebateau, mais que mon "action" fut "nulle et non avenue" ou "sans effet", parce que je n'tais pas lapersonne adquate, que je n'avais pas les "pouvoirs" pour l'accomplir. Mais on pourrait dire aussi [...]que lorsqu'il n'y a ni prtention ni mme ombre d'un droit aux pouvoirs, alors il n'existe aucuneprocdure conventionnelles reconnue: c'est une imitation bouffonne, comme un mariage avec un singe.(Austin 1970: 56)

    Il est facile de voir que quelques unes de ces conditions sont propres un certain acte delangage, il y a diffrence entre une promesse et ou baptme, par exemple. Les deux

    de communication:ui a

    2. La distinction performatif vs. constatif et les divers actes de langage

    2.1. Actes locutionnaire, illocutionnaire et perlocutionnaireAustin a constat que la distinction performatif vs. constatif ne rsiste pas un examen

    performatifs explicites (comme ceux de

  • Pragmatique76

    (7)

    ation de (7) peut correspondre une promesse, mais le verbe promettre

    Les constatifs correspondent aussi des actes de langage implicites, savoir des des conditions de flicit, comme les autres

    performatifs. Un nonc constatif, performatif implicite, peut tre transform dans un

    que Austin a donn pour illustrer les noncs constatifs, peut tre transforme dans une phraseperformative explicite:

    (8)

    Cette observation ruine dfinitivement la distinction performatif / constatif. Austin en conclutque, plut

    - les actes locutionnaires complit o on dit quelque chose et indpendamment du

    - les actes illocutionnaires

    - les actes perlocutionnaires

    propos de susciter ces effets.Soit les phrases suivantes:

    (9)b. Entre dans la chambre!c. Tu ne peux pas faire cela.

    (10) Acte A -

    Acte B - illocActe C -

    Acte A - locutionnaire: Il m'a dit: Entre dans la chambre!Acte B - illocutionnaire: Il me pressa (ou

    dans la chambre.Acte Ca -Acte Cb - perlocutionnaire: Il parvint me faire entrer dans la chambre.

    Acte A - locutionnaire: Il a dit Tu ne peux pas faire cela!Acte B - illocutionnaire: Il protesta contre mon acte.Acte Ca - perlocutionnaire: Il me dissuada, me retint.Acte Cb - perlocutionnaire: Il m'arrta, me ramena au bon sens, etc. ou

    Il m'importuna.

  • Pragmatique77

    leur signification. Cet acte illocutionnaire ne sera heureux que si les conditions de flicit quilui sont attaches sonde (9) un acte perlocutionnaire uniquement si la comprhension de la signification de laphrase par un destinataire a pour consquence un changement dans ses croyances (dans le casde la promesse), ou de son comportement (pour les ordres ou les protestations).

    de dire quelque chose.nnaire est accompli en disant quelque chose.

    par le fait de dire quelque chose.

    2.2. Taxinomie des actes illocutionnaires selon AustinAustin considre que toute nonciation d/une phrase grammaticale complte dans des

    (i) les verdictifs (de verdict) ou actes juridiques: acquitter, condamner, dcrter, etc.;(ii) les exercitifs (de exercer): dgrader, commander, ordonner, pardonner, lguer, etc.;(iii) les promissifs (de promettre): promettre, faire voeu de, garantir, parier, jurer de, etc.;(iv) les comportatifs (de se comporter): , remercier, dplorer, critiquer, etc.;(v) les expositifs (de exposer): affirmer, nier, postuler , remarquer, etc.

    ctes delangage a t dveloppe par la suite par John Searle.

    3. Les actes de langage dans la version searliene

    Searle a ajout la thorie austinienne des actes de langage un principe fort, leprimabilit

    transmettre, dsire communiquer, etc.) X, alors il est pos

    du locuteur. Dans la vision de Searle, les actes de langages sont bases non seulement par laconvention intentioninterlocuteur a de lui communiquer un certain contenu et le lui communique grce la signification conventionnellementEn faisant ces observations, Searle rend explicites des notions qui taient implicites dans lestravaux de Austin.

    Searle porte aussi des innovations la thorie de Austin, par exemple en distinguant

  • Pragmatique78

    deux parties dans un nonc: le marqueur du contenu propositionnel et le marqueur deforce illocutionnaire. Dans une phrase contenant un performatif explicite, comme (2a) Searledistingue entre qui est le contenu propositionnel et je tepromets queperformative implicite, comme (7), la distinction se maintient, mais seulement le contenupropositionnel est prsent explicitement dans la phrase, le marqueur de force illocutionnairerestant implicite.

    3.2. La taxinomie des actes de langage selon Searle

    certain nombre de critres:

    exprims, les stat

    Sur la base de ces critres, assez htroclites, Searle dgage cinq classes principales

    (i) les reprsentatifs (assertion, affirmation, etc.);(ii) les directifs (ordre, demande, conseil, etc.);(iii) les promissifs (promesse, offre, invitation, etc.);(iv) les expressifs (flicitation, remerciement, etc.);(v) les dclaratifs (baptme, nomination, dclaration de guerre, etc.).

    Les travaux de Searle ont t repris dans le cadre des tentatives actuelles de formaliserla thorie des actes de langage. (V. Searle&Vanderveken 1995)

    4. Les actes de langage indirects

    actes de langage indirects est trs importante pour les dveloppements ultrieurs de laun nonc contenant une

    comparer : Fermez la fentre !ner et Pouvez-vous fermer la fentre ? ou Il

    fait froid ici o le locuteur utilise une interrogation, respectivement une phrase dclarativepour accomplir le mme acte.

    Pour que son intention soit reconnue par le destinataire, celui-ci doit effectuer unesrie de calculs interprtatifs, partir de la situation, pour dceler le but illocutoire. Les actes

    communication.Pour difier sa thorie des AL indirects, Searle utilise les mmes principes explicatifs

    que Grice (le principe de coopration, les implicatures conversationnelles gnralises/

    indirectement et ses conditions de satisfaction . Par exemple :Peux-tu descendre la poubelle ?

    exige une condition prliminairele sait et une condition de sincrit

    (acte indirect) un acte illocutoire primaire littral (la demande de descendre la poubelle). Le

  • Pragmatique79

    passage repose, selon Searle, dans la mise en

    but illocutoire (processus de reconstruction en dix tapes).Dans Les Enoncs performatifs, Rcanati dvelopp

    qui se dfinit par rapport un premier niveau de langage (explicite), celui des nonciationsfrence est ncessaire mme pour un nonc du type

    de partir

    de la phrase asserte, puis il dtermine en tenant co

    (O. Ducrot, A. Berrendonner, la pragmatiquecognitive)

    O. Ducrot (1972, 1984) insiste sur le fait

    uniquement, ni mme principalement, un outil servant transmettre des informations. Ellesert surtout tablir des rapports intersubjectifs

    sse

    obligation nouvelle.Ducrot tend la notion de force illocutoire au-

    Austin et Searle. Il y inclut

    : Jean acess de fumer Jean fumait. Selon Ducrot, la prsupposition impose un devoir de croire .

    -

    nonc destin servir une certaine conclusion.Ex. Il fait beau, mais je suis fatigu ; je vais donc rester la maison pour me reposer.

    juridisme interactionnel (cf. Moeschler, 1982).A. Berrendonner (1981) commence par souligner les limites des thories qui tentent

    la situati une notionsuspectetrois figures :

    1. il est une catgoriesmantique. Mais une telle thorie se heurte du problme des actes indirects.Si Il fait chaud ici !valeur illocutoire est- ?

    2. llocutoire implicite et un illocutoireexplicite cela revient distinguer deux actes de requte, deux actes

  • Pragmatique80

    3.Berrendonner) les valeurs illocutoires devront tre considres comme

    dans la phrase.

    rmadoxe

    courant de la smantique gnrative, en 1970.Dans sa variante classique, propose dans Chomsky 1965, la grammaire gnrative et

    transformationnelle tait organise dans deux types de composantes: une composante gnrative, la syntaxe, quia le rle de gnrer les noncs de la langues et deux composantes interprtatives, la phonologie et lasmantique. La syntaxe est organise deux niveaux Un certain nombre de rgles, appeles rgles deconstituants, produisent la structure profonde et une autre catgorie de rgles, les rgles de transformation,convertissent la structure profonde dans une structure de surface. Les rgles de transformation assurent laproduction des phrases passives (la structure profonde contient seulement des structures actives; on applique unnonc comme le garon lit le livre la transformation passive et on obtient, dans la structure de surface, le livreest lu par le garon), la nominalisation (structure profonde Jean arrive structure de surface:Jean), la transformation relative (structure profonde: (le livre est intressant; le garon lit le livre le livre quele garon lit est intressant), etc.

    La smantique gnrative se dveloppe dans la septime dcennie du XX-e sicle. Ses reprsentants(dont les plus connus sont George Lakoff, James McCawley et John Ross) contestent le rle purementinterprtatif de la smantique dans la grammaire transformationnelle et ils proposent comme point de dpart du

    guistique de la

    constituer, comme, par exemple, les prsuppositions.comme (1) ou

    (7), comme quivalents aux performatifs explicites, comme (2a) ou (8):

    (1) Le chat est sur le paillasson.(7)(8)(2a) main.

    Ross suppose quepartagent la mme structure profonde, qui, dans le cas de (2) subit seulement destransformations mineures, de type morphologique, tandis que pour (7) elle subit une

    consiste do dans sa structure profonde un verbeperformatif (du type je promets, , , etc.) que ces performatifs soient

    hypothse renforce la distinction faite par Searle entre le marqueur de force illocutionnaire(gnralement verbe performatif) et le marqueur de contenu propositionnel. Reformule dans

    force illocutionnaire sont toujours prsents dans la structure profonde des noncs, mme sidans la structure de surface on trouve seulement le marqueur du contenu propositionnel.

    4.2. Le Performadoxefond, un paradoxe, que

    Moesch

  • Pragmatique81

    Le paradoxe, en logique, est une contradiction laquelle aboutit, dans certains cas, le raisonnementabstrait. Les paradoxes ont t dcouverts par les philosophes de la Grce antique. Un des plus clbres est le

    ifiun menteur. Donc il

    - sa forme logique, qui, entre autre, contient les conditions de vrit

    profonde, donc les mme conditions de vrit. Alors, on ne pourrait plus dire que (1) est vraiesi et seulement si le chat est sur le paillasson (parce que cela correspond seulement lastructure de surface). ffirme que le chatest sur le paillasson. Or, il va de soit que la vrit de (1) ne dpend pas du fait que le locuteuraffirme une proposition p, mais dpend bien du fait que le chat soit sur le paillasson.

    proprit importante des verbes du type affirmer, croire, penser, proprit observe par Frege et tudie, entre

    valeur de vrit de la phrase est indpendante de la valeur de vrit de la compltive. Une phrase du type/ je crois que le soleil tourne autour de la Terre

    ce qui est dit dans la subordonne, malgr le fait que le contenu smantique de celle-ci est, videmment, faux.

    abandonne.

    5. Rvision de la thorie des actes de langage dans le cadre de la pragmatiquecognitive

    5.1. La pragmatique cognitive

    monde plgrammaticale complte correspond de ce fait mme a un acte illocutionnaire, constatation qui

    illocutionnaire, qui est une partie indispensable de son interprtation. Comme consquence, laconventionnel et codique du

    langage car, face un nonc, la thorie des actes de langage admet qessentiellement de faon conventionnelle.

    pragmatique, nomme pragmatique cognitive. Ce courant, dveloppant les dcouvertes de lasmantique gnrat

    la pragmatique a pour auteurs Dan Sperber et Deirdre Wilson 1989 qui ont mis en cause uncertain nombre de principes de la thories des actes de langage.

    5.2. Pragmatique cognitive et actes de langage

    performative, fait qui indique ses limites. Sperber et Wilson mettent en cause le bien-fond dela classification des actes de langage propose par Austin et Searle. Ils observent que dansbeaucoup de cas il est possible de saisir

  • Pragmatique82

    dans certains cas il est trs difficile, voire impossible de la dterminer avec prcision. Soit laphrase :(11) Il pleuvra demain.

    On ne sait pas si cet nonc correspond un acte de promesse, de prdiction ou de menace; enle pas indispensable

    trois classes: dire que, dire de et demander si:(i) les actes de dire que correspondent en gros aux phrases dclaratives (assertions,promesses, prdictions, etc.);(ii) les actes de dire de correspondent grossirement aux phrases impratives (ordres,conseils, etc.);(iii) les actes de demander si correspondent aux phrases interrogatives, dans le sens large du

    est--Comme on peut voire, cette classification ne contient pas les actes institutionnels (le

    Sperber et Wilson ont montr que les rgles qui rgissent les actes institutionnels ne sont ni

    sociale, donc des rgles qui devraient tre tudies par la sociologie. En plus, les actes delangage de type institutionnel pourraient entrer dans la premire grande classe, dire que.

    On a suspect la thorie de Sperber et Wilson (nomme thorie de la pertinence)impliquer onc (1) est

    quivalent je dis que le chat est sur la paillasson cela implique les mmes consquences que--dire

    elles seront les conditions de vrit pour je dis que pla compltive p. La thorie de la pertinence vite ces consquences fcheuses en proposant

    s.

    6. RvisionAprs avoir tudi le texte de ce cours, rpondez aux questions suivantes:

    2. Dans quelles conditions un nonc performatif est russi ou malheureux?3. Dfinissez les actes locutionnaire, illocutionnaire et perlocutionnaire.4. Quelle est la taxinomies des actes illocutionnaires selon Austin?

    6. Identifiez le marqueur du contenu propositionnel et le marqueur de force illocutionnaire.7. Quelle est la taxinomies des actes illocutionnaires selon Searle?

    9. Quel est le performadoxe?10. Dfinissez la pragmatique cognitive11. Quelle est la taxinomie des actes de langage selon Sperber et Wilson?

    7. Exercices1. Dans les phrases suivantes, identifiez les noncs performatifs et leur forceillocutionnaire; distinguez leurs emplois performatifs de leurs emplois non performatifs :

  • Pragmatique83

    Dans la rue. Une manifestation vient de se terminer)LE POLICIER : H, vous, l-bas ! Par ici ! Montrez-moi vos papiers ! RAYMOND :Pourquoi ! LE POLICIER ? Vos papiers etvite ! RAYMOND : Voil. LE POLICIER : Belge, hein -ce que vous faisiez dans lamanifestation. RAYMOND ! (= manifestation) Jefeuilletais des bouquins devant la librairie l-puis, la police a charg et -vous que je fasse

    ! LE POLICIER : Montrez-moile bouquin que vous avez l ! (Raymond lui donne le livre.) Ah ! Vous lisiez Marx, hein ?RAYMOND : Belge ? RAYMOND :Non, Brsilien. LE POLICIER : Ah oui, ma grand- !Mais la prochaine fois foutez le camp quand il y a une manifestation ! RAYMOND : a,

    jur.b. UN COUPLE DNE DANS UN BON RESTAURANT ( ) LEGARON : Vous voulez du caf, des digestifs ? NICOLAS

    ) NICOLAS ( safemme) : Voyons, a fait combien ? Quoi ? Presque cinq cents balles! HLNE : Fais voir.Quatre cent quatre-vingt-NICOLAS r l. LEGARON : Mais non, monsieur

    ! Tenez, regardez. Vousavez marqu deux bouteilles de Saint-milion. LE GARON ?NICOLAS : Mais bien sr ! HLNE

    dition sans nous? LE GARON : Oui, je vais lui

    Il revient -nous, hein ?HLNE : H, facile a dire, q !HLNE : Oh !(A. Chamberlain et Ross Steele Guide pratique de la communication. 100 actes de langage.)

    2. Observez les diffrentes manires ; identifiez-le, etexplicitez la force locutionnaire, illocutionnaire et perlocutionnaire.

    lui flanque une racle. Le premier quirit, je lui flanque une racle. 3. Si tu es mchant, je ne te donne plus de bombons. 4. Nerecommence pas, sinon je dis tout maman ! 5. Allons les enfants, soyez sages, sinon je mefche !b. 1. Tu tires trop sur la ficelleabsolument interdit de fumer en classe ! 4. Si tu fais a, tu seras svrement puni. 5. Si vous

    c. ? 2. Si a te fait plaisir, on va au cinma. 3. Je vais mebaigner. Tu ne veux pas venir avec moi ? 4. Dne avec nous ! Tu dnerasbien avec nous? - Reste dner avec nous ! 5. Tu prends un caf avec moi?

    bon fonctionnement des actes de langages suivants :a. Tu pourrais bien me donner un coup de main); b. Menace (Je ne te diraipas une encore une fois de ne plus fumer !) ; c. Louange (Bravo, tu as fait un travailimpeccable ; il y a de quoi tre fier) ; d. Reprocher (Tu es le seul coupable tout est de tafaute !). e. Promesse (Je viendrai, tu as ma parole !)

  • Pragmatique84

    Bibliographie

    Austin, John (1962), How to do things with words, Oxford, Clarendon Press (trad. fr. Quand, Paris Ed. Minuit)

    Chomsky, Noam,(1965) Aspects of a Theory of Syntax, Cambridge, MIT Press (trad. fr.Aspects de la thorie syntaxique, Paris, Seuil, 1970)

    Levinson, Stephen 1983, Pragmatics, Cambridge, Cambridge University PressLycan W.G. 1984, Logical form in Natural Language, Cambridge, MIT PressMoeschler, Jacques et Auchlin, Antoine, 1997, Introduction la linguistique contemporaine,

    Paris, Armand ColinRoss, John 1970, On declarative sentences in Jacob R.A. and Rosenbaum P.S. (eds.)

    Readings in English transformational grammar, Walthuam, Ginn, 222-272Searle, J. R. (1969), Speech Acts, Cambridge, Cambridge University Press (trad. fr. Les Actes

    de langage, Paris, Hermann)Sperber, Dan et Wilson, Deirdre 1989, La Pertinence. Communication et cognition, Paris,

    Minuit

    Glossaire de termes linguistiques

    Articulation (double ~)Le verbe articuler, en partant de la signification fondamentale (runir deux ou plusieurs os par une articulation ) a dvelopp en

    franais les sens figurs de mettre ensemble, unir, organiser ; en phontique, le verbe a le mme sens que le verbe roumain a articula,le du palais. Le

    substantif qui en drive, articulation, signifie, entre autre, organisation en lments distincts contribuant au fonctionnement d'un ensemble.Martinet emploie le syntagme double articulation du langageroumain il existe deux termes : articulare pour le sens phontique et articula .premire articulation se manifeste auniveau des units minimales dotes signifiant signifi), unitsque Martinet no ; (ii) la deuxime articulation est constitue par les unitsarticule, son tour, en units de la deuxime articulation (Martinet 1967 : 13).

    La premire articulation du langage est unenomenclature (= une liste de mots), ni un calque de la ralit. La diffrence entre des langues comme le franais,

    as en des diffrences entre des mots ; apprendre une langue trangre nesignifie pas apprendre une nouvelle nomenclature, parallle en tout celle de la langue maternelle, du typeroumain cap, franais tte, anglais head, allemand Kopf; roumain mare, franais grand, anglais big,allemand gro nt (= imiter, reproduireexactement) pas la ralit. Il existe des entits distinctes, chacune recevant une dsignation dans chaque langue,comme les plantes et les animaux.

    Cependant, dans beaucoup de domaines, ce sont les langues naturelles qui tracent les limites. Paroule pas ;

    fleuves, rivires, ruisseaux, torrents (pour les cours d'eau) et en ocans, mers, lacs, tangs (pour les tendues

    (fr. fleuve, roum. fluviu) et ceux rivire. roum. ru) ; cette distinctionriver, it. fiume). Le terme bois, en franais,

    re bois en gnral (bois brler, bois de charpente, etc.) . partces significations fondamentales, le terme connat aussi des emplois spciaux, comme bois de cerf, bois dejustice (= guillotine), les bois faits en bois), avoir la gueule debois, etc. (voir aussi SIGNE LINGUISTIQUE)

    commune aux membres de la communaut linguistique.

  • Pragmatique85

    Une personne qui veut

    elle peut prononcer la phrase , une squesuccessives ( , ai, mal, , la, tte -

    rticulation: la forme dusignifiant est indpendante de la valeur du signifi. En plus, chacune des units identifies peut se retrouver dans

    mal : , il le jugemal, il est mal de mentir, etc. tte : il donne de la tte dans le battant de la porte, il se prit la tte entre les mains,etc.).

    Quelques milliers de monmes (= units ayant une forme -le signifiant- et un sens signifi-)permettent de communiquer plus de choses que ne pourrait le faire des millions de cris inarticuls diffrents,

    Martinet spare les monmes en lexmes ,monmes dont le signifiant transmet un sens lexical et morphmes , qui ont un signifi de type grammatical.Un mot comme cheval peut tre analys en deux monmes, chev-, le lexme, et al, le morphme. Le premiermonme est un lexme, parce que son signifi est du type grand mammifre ongul (hippomorphes) crinire,plus grand que l'ne, domestiqu par l'homme comme animal de trait et de transport (Petit Robert) tandis queal (morphme qui commute avec -aux) est un morphme ayant le signifi masculin, singulier.

    Martinet soutient que les monmes forment une liste ouvertedterminer prcisment leur nombre dans une langue : pour des raisons de communication, un nouveau monmepeut apparatre tout moment; en plus, une partie des monmes peuvent se combiner et crer des motsindpendants (timbre-poste, autorouteIl faut remarquer que ces observations de Martinet (1967: 19-monmes, savoir aux lexmes. Les monmes seconstituent une liste ferme.

    Le terme monme actuellement semble tomb en dsutude. Dans la linguistique franaise on emploiele terme de morphme pour dsigner les units minimales deux faces (signifidesquels on distingue les lexmes , morphmes avec un signifi de type lexical et morphmegrammatical ou grammatmes pour dsigner les morphmes ayant une signification grammaticale.

    Chaque unit de la premire articulation peut tre analyse en des units de la deuxime articulation.tte veut dire partie, extrmit antrieure du corps des hommes et des animaux, qui porte la bouche

    units identifiables grce leur

    le mot tte et les mots fte bte ous identifions letante /tt/ ou toute /tut/ et le deuxime /t/, par

    tte et terre thme Nous avons, donc, analystte p h o n m e s (voir PHONME). La

    deuxime articulation rend la forme du signifiant indpendante de la signification exprime par son signifi. Onne peut pas attribuer aucune des trois units qui constituent le signifiant du mot tte des sens distincts dont

    fermevingt et quarante units. Par exemple, on considre que le franais prsente 31 phonmes.

    La double articulation du langage conduit une organisation conomique du code linguistique,

    rt articulatoire et de mmoire). Chaque langue se caractrise par une articulation (c'est --dire

    de saussurienne que la langue est une forme et non une

    e auxstructuralistes, savoir la spcificit structurale de chaque systme linguistique.

    CalendrierLa date ou l'anne qui constitue l'origine absolue des calendriers est adopte par convention et elle est

    lie un vnement historique, mythique ou religieux considr extraordinairement important. Par exemple,se rfre la 2004-me anne suivant celle au cours de laquelle, selon la tradition, la naissance de

    Jsus Christ est n. Les dates historiques sont ordonnes avant et aprs ce point de repre. Dans le cas de l'anne2004 ce calcul se fait selon le calendrier grgorien. Selon ce mme calendrier, Aristote a vcu entre les annes384-322 av. J. C.

    tat de la rforme ducalendrier faite par le pape Grgoire XIII en 1582. Il y a des pays ou des institutions qui n'ont pas accept encore