cours d'aquarelle

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La théorie des couleurs En aquarelle, il n'est pas nécessaire d'utiliser de nombreuses couleurs. En effet, les couleurs sont affectées par le moindre ajout d'une autre couleur, d'autant plus que la transparence est grande et la quantité d'eau importante. Une grande variété de couleur nuit à la lisibilité d'une aquarelle et fait perdre une harmonisation générale. Cependant il existe trois couleurs fondamentales que l'on ne peut obtenir par mélange et qui sont donc INDISPENSABLES. Nous abordons la théorie des couleurs, il s'agit des couleurs primaires : bleu, jaune, rouge. Les mélanges de couleurs entre ces trois primaires permettent d'obtenir « théoriquement » toutes les autres couleurs (blanc mis à part). La roue des couleurs donne un aperçu de la possibilité des mélanges. cercle chromatique

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La théorie des couleurs

En aquarelle, il n'est pas nécessaire d'utiliser de nombreuses couleurs. En effet, les couleurs sont affectées par le moindre ajout d'une autre couleur, d'autant plus que la transparence est grande et la quantité d'eau importante.

Une grande variété de couleur nuit à la lisibilité d'une aquarelle et fait perdre une harmonisation générale.

Cependant il existe trois couleurs fondamentales que l'on ne peut obtenir par mélange et qui sont  donc INDISPENSABLES.

Nous abordons la théorie des couleurs, il s'agit des couleurs primaires : bleu, jaune, rouge.

Les mélanges de couleurs entre ces trois primaires permettent d'obtenir « théoriquement » toutes les autres couleurs (blanc mis à part).

La roue des couleurs donne un aperçu de la possibilité des mélanges.

cercle chromatique

Couleurs primaires

Ce sont les couleurs que l'on ne peut obtenir par mélange.

triangle primaire

Couleurs secondaires

Le mélange de deux couleurs primaires donne une couleur secondaire

couleurs secondaires

jaune + rouge= orange               jaune + bleu = vert            bleu + rouge = violet

Couleurs complémentaires

Ce sont les couleurs opposées : ces couleurs s'équilibrent et permettent de mettre en vibrations les couleurs.

triangle complémentaires

jaune < -- >  violet

bleu < -- >  orange

vert < -- > rouge

Ces complémentaire sont à connaître par cœur, c'est une des bases de la réussite.

Conseil : pour foncer une couleur, vous pouvez utiliser sa complémentaire

Couleurs tertiaires

C'est le mélange des primaires et secondaires.

triangle tertiaires

Couleurs chaudes/froides

Couleurs chaudes : le jaune et le rouge

Couleurs froides : le bleu et le vert

couleurs chaudes froides

Les couleurs chaudes rapprochent tandis que les couleurs froides éloignent. Très utile pour mettre de la profondeur

Ou une atmosphère particulière dans une aquarelle.

profondeur

Cependant il existe des versions chaudes et froides pour chaque couleur, même les primaires

versions chaudes/froides

La couleur blanche

L'aquarelle est par essence transparente, et la couleur tire sa luminosité du papier sur laquelle elle est posée. Traditionnellement on n'emploi pas de couleur blanche, tout se fait par transparence dans les mélanges pour laisser apparaître le blanc du papier.

On peut renforcer l'effet avec des réserves sèche de papier, cependant certains aquarellistes utilisent un peu de gouache blanche pour indiquer des réserves après coup.

Pour débuter, cet aperçu des couleurs est suffisant car trop de pratique nuit au débutant.

La difficulté de la théorie des couleurs n'est pas de la comprendre mais plutôt de l'appliquer., beaucoup d'aquarellistes connaissent parfaitement le sujet mais ont du mal à le retranscrire sur la feuille.

L'expérience et la pratique vous ramènera rapidement sur ce terrain pour approfondissement.

Fond très humide (surface miroir)

fond très humide

Premier stade présent une fois le papier imbibé d'eau, c'est le moment idéal pour peindre les parties lumineuses et transparentes qui présenteront des fusions de couleurs très douces. Les pigments posés à ce moment donneront l'ambiance harmonique générale de l'aquarelle.

Conseil : Vous pouvez peindre avec un gros pinceau bien chargé de pigment (plus que nécessaire), car la couleur s'éclaircira une première fois au contact de l'eau sur le papier puis une seconde fois au séchage.

La quantité d'eau présente sur le papier crée un fondu important avec une belle propagation.

fondu important avec une belle propagation

Pour renforcer les couleurs, peignez avec des pigments plus bruts sur le pinceau.

pigments bruts

Fond semi humide (surface brillante)Cette étape intervient lorsque le papier à commencé à sécher. A ce stade vous pouvez renforcez davantage les couleurs du premier jet, en appliquant des pigments de plus en plus bruts avec un pinceau peu chargé d'eau. Cela permet de faire des fondus plus denses et plus précis car limité, voire de suggérer quelques formes dans le flou.

fondus plus denses

fondus plus précis

Fond humide mât (surface mâte)

Les couleurs se diffusent peu sur le papier qui est devenu mât. C'est le moment de renforcez les couleurs et contrastes en posant des pigments très buts avec un pinceau très peu chargé d'eau sinon risque d'auréoles.

C'est un moment délicat car il faut intervenir au bon moment .

fond mât renforcez les couleurs et contrastes

Rajoutez des détails une fois à sec…

la jetée et le phare de Capbreton

Conseils importants

Jauger le degré d'humidité du papier

Avant de poser vos pigments, testez la couleur et juger de la quantité d'eau sur votre pinceau sur un bout de papier sec, puis faites un essai sur votre aquarelle pour juger de la diffusion dans votre aquarelle. Le doigt où la main sont également des outils précieux pour juger ce degré d'humidité.

testez la couleur sur un papier sec

bout de papier sec

diffusion dans votre aquarelle

L'intensité des pigments

les couleurs s'estompent une première fois dans l'humide, puis une seconde fois au séchage. N'ayez pas peur de renforcer vos couleurs dans le mouillé au-delà du raisonnable. Si les couleurs vous semble trop fades, séchez complètement votre feuille, puis renouvelez l'opération.

sienne brûlée avant/après

gris de payne + jaune auréoline avant/après

Les pigments

les pigments présentent des réactions différentes au contact de l'eau.

 Les pigments lourds sédimentent (outremer, cobalt, céruléum, sienne naturelle et brûlée, les terres…)

pigments (avant/après)

Les pigments légers sont sensibles et se propagent davantage en raison de leur pouvoir teintant (alizarine, rose, auréoline, vert phtalo…)

migration pigments légers (avant/après)

A cela s'ajoutent la fragmentation entre les différends pigments.

fragmentation céruléum + magenta (avant/après)

La préparation des couleurs

Diluées

Dilution élevée et consistance liquide.

Les couleurs diluées sont très douces et transparentes, on les obtient en les préparant avec beaucoup d'eau.

Elles s'utilisent surtout dans la première phase très humide car elles se propagent dans le mouillé.

préparation liquide sur palette

Crémeuses

Dilution moyenne et consistance crémeuse.

Les couleurs crémeuses sont mélangées avec une petite quantité d'eau, elle doivent permettre une bonne charge du pinceau pour dessiner dans l'humide.

crémeuses

Pâteuses

Dilution très faible et consistance pâteuse.

Les couleurs pâteuses sont équivalentes à celles sortie du tube, si vous utilisez des godets, humidifiez les compartiments avec une goutte d'eau.

L'effet dans le mouillé est donné par la gestuelle du pinceau car les pigments pâteux restent sur place.

La technique de l'aquarelle se prête à merveille dans la représentation de ciels, depuis les ciels brumeux jusqu'aux ciels chargés de nuages. Certains sont plus délicat à peindre mais tous permettent de donner l'ambiance et l'atmosphère d'une aquarelle.

Une bonne observation du ciel permet de noter toutes les subtilités qu'il dégage et de comprendre les grandes lignes : nuages plus petits et étroits sur l'horizon, les nuages proches ont des couleurs plus intenses, le ciel est plus foncé au zénith et transparent à l'horizon en raison de la perturbation atmosphérique, et la palette de couleur infinie.

Le ciel ne prend toute sa dimension qu'avec des éléments donnant une échelle du tableau, rajoutez toujours une base (terre, mer…) qui lui donnera toute sa dimension.

Ciel sans nuageEst le ciel le plus simple à peindre, la technique consiste à faire un dégradé, du haut en bas de la feuille, en posant des bandes horizontales de pigments.de différentes intensités pour suggérer les dégradés. Le travail dans le mouillé est la meilleure solution pour parvenir à un résultat lumineux et doux.

mouillez la feuille et attendez que le papier absorbe un peu

posez des bandes céruléum horizontales en partant du haut

posez des bandes cobalt horizontales en partant du haut

Laissez les couleurs fusionner

Ciel chaud (bleu/jaune)

Il est tout à fait possible de peindre un ciel aux couleurs très chaudes avec une base de jaune/ocre jaune, sans que cela ne tire au vert comme nous l'avons vu dans la théorie des couleurs.

La solution réside encore une fois dans la technique humide, passer un premier jus de sienne naturelle par exemple sur la papier mouillé au préalable, puis rapidement poser les couleurs bleus du ciel sans frotter.  La différence des pigments lourds et légers permettent que le ciel ne vire pas au vert et que les pigments les plus lourds s'agglutinent et se déposent dans le jaune.

Posez de la terre de sienne naturelle ou ocre jaune

Posez du bleu de cobalt avec un pinceau peu chargé en eau, travaillez en une touche sans frotter

Continuer plus doux et fin vers l'horizon pour la profondeur et n'y revenez surtout pas

Meublez le paysage qui donne l'échelle

Ciel avec pluie

Beaucoup d'impact et d'atmosphère, la méthode humide est la seule appropriée pour suggérer la pluie.

Quelques pigments avec un peu plus d'eau feront migrer les pigments en suggérant la pluie, vous pouvez accentuer l'orientation en penchant votre feuille suivant un angle donné.

Ciel avec nuagesAmbiance de tempête où ciels colorés, exigent de travailler dans le mouillé avec promptitude. La technique consiste à exécuter le travail rapidement avec des pigments plus ou moins intenses dans l'humide. C'est une technique délicate a contrôler mais très enrichissante et surprenante qui permet de bien connaître le dosage de l'eau et des pigments sur le pinceau, car encore une fois c'est l'humidité du papier qui se charge de faire le travail.

Vous pouvez laisser des blancs dans le ciel à l'étape du mouillage du papier

On pose ses pigments rapidement et on regarde le résultat dans le mouillé du papier.

Conseil : travaillez très spontanément et rapidement avec des pigments bruts et admirez le travail de l'eau sans y revenir même si le papier est encore humide (sinon risque d'auréoles).

Pas à pas ciel orageux et pluie

Mouillez la feuille tout en conservant des espaces blancs dans le ciel et les étangs.

Posez céruléum et bleu de cobalt

Contrastez les nuages avec du pigment brut et laissez l'eau faire migrer les pigments.

Outremer cassé avec de la sienne brûlée

Violet : outremer + alizarine + sienne brûlée

Commencez à peindre les montagnes dans le lointain avec un pinceau peu chargé en eau puis dégradez le paysage en renforçant les couleurs au premier plan et en contournant les étangs.

Vert + sienne brûlée, cobalt, cobalt + sienne brûlée

Le papier est devenu mât.

Posez la végétation avec du pigment pâteux, vert + sienne brûlée, vert + outremer, sienne brûlée + outremer pour le très foncé.

Séchez.

Remouillez à partir des montagnes à l'eau claire et réajustez les tonalités et la végétation.

Suggérez de la profondeur dans les étangs, renforcez le contraste de la végétation, quelques projections au premier plan et un retrait à gauche quand le papier est mât pour indiquer un chemin.

Pas à pas couché de soleil en contre-jour

Mouillez toute la feuille à l'eau claire et posez en premier les couleurs lumineuses du ciel : jaune, jaune indien.

N'attendez pas que le papier devienne mât, attaquez les nuages avec du pigment brut et peu d'eau sur le pinceau.

Travaillez rapidement et spontanément en testant au préalable sur le papier pour juger de la propagation des pigments et du bon moment pour les appliquer.

Sienne brûlée pour les nuages lumineux, outremer + alizarine + soupçon de sienne brûlée pour les gros nuages sombres.

Suggérez la ligne d'horizon avec outremer + alizarine + sienne brûlée.

Posez les arbres en contre-jour avec du pigments pâteux.

Continuez les arbres, les troncs sont peints avec un gulliver et du pigments pâteux.

Renforcez les reflets sur l'eau avec du jaune indien, sienne brûlée et suggérez le reflets des arbres à l'aplomb avec un trait vertical.

Quand le papier est mât vous pouvez faire quelques retraits.

Laissez sécher.

Revenez à la brosse sèche pour détacher le haut des arbres.

Meublez le premier plan avec la technique de l'inondation partielle, c'est-à-dire en mouillant uniquement avec une eau teintée de sienne brûlée ce que vous voulez peindre. Vous pouvez ainsi adapter l'intensité des couleurs en laissant tomber les pigments dans ce filet d'eau, terminez lorsque cela devient mât par des pigments pâteux pour renforcer le contraste.

Un des sujets de prédilection des aquarellistes, des possibilités infinies s'offrent à la peinture marine.

L'aquarelle se prête admirablement à son exécution par ses possibilités de transparence, flous, contraste, spontanéité.

Cependant c'est un exercice complexe et difficile pour parvenir à restituer avec précision la large panoplie et diversité des vagues.

Les tonalités

Des tonalités bien étudiés sont la garantie d'une bonne représentation d'une mer en mouvement. Tout le relief est donné par la différence de tonalité entre les parties lumineuses et sombres présentent à la surface de l'eau, ainsi que par leur caractère vaporeux où net.

Il convient donc de bien étudier ces différences de lumière avant de commencer une marine, voire de faire un petit croquis de tonalité au crayon comme support d'aide.

Les contrastes

L'effet de profondeur se fait par des oppositions claires et sombres.

En règle générale partir de l'horizon avec des pigments légers puis renforcer les contrastes progressivement vers le premier plan, tout en variant les intensités en fonction des vagues et de l'écume.

La réserve

Le blanc est un point clé de réussite des marines.

Différentes solutions sont envisageables :

Le drawing-gum permet de réserver au préalable les rehauts de lumière, et quelques projections à la brosse à dents pour simuler les éclaboussures. Mais la contrepartie est une représentation pas très naturelle et figée.

Certains aquarellistes rajoutent à la fin de la gouache blanche pour les projections et l'écume. Cette technique mixte s'éloigne un peu de l'aquarelle traditionnelle et le blanc posé sur du foncé paraîtra grisé.

L'utilisation du cutter permet également de rajouter des projections et embruns à condition de vouloir martyriser son papier, à utiliser avec parcimonie.

 

L'idéale est que le blancs soit la teinte du papier.

C'est la solution la plus délicate à gérer car cela suggère de mouiller partiellement le papier et demande une concentration de tous les instants, mais le résultant est d'un naturel inégalable permettant de jouer sur la transparence et les contrastes.

 

Voici un petit pas à pas rapide.

Laisser vierge des blancs sur le papier et posez en premier les couleurs claires, céeuléum, cobalt, vert émeraude.

L'horizon est laissée plus léger pour suggérer la profondeur.

Transparence et contraste, la gestuelle donne le mouvement aux vagues.

Complétez avec des pigments brutes en donnant le sens aux vagues, vert + cobalt, vert + outremer + un peu de gris de payne pour le très foncé. Travaillez la feuille bien inclinée pour que les pigments n'obscurcissent pas la crête des vagues.

Quelques coups de cutter pour terminer.

Cette technique difficile apporte de grands moments de satisfaction une fois que l'on parvient à la maîtriser.

La gestuelle

La gestuelle permet de peindre de manière spontanée le mouvement des vagues qui animent la surface de l'eau.

Une bonne maîtrise de la gestuelle et des pigments plus où moins denses permet de donner une grande force à la mer et de construire l'architecture  et l'animation des vagues.

Les reflets

Nets sur une surface calme et proche ou flous, les reflets apportent du mouvement à la surface de l'eau.

En règle générale ces reflets seront plus nets et marqués au premier plan.

Pour introduire de la profondeur dans les reflets il suffit de varier les tonalités.

Conseil : pour rendre des zones encore plus lumineuse, n'hésitez surtout pas à contraster davantage près des parties claires.

Les embruns

Les embruns donne une ambiance vaporeuse superbe dans les aquarelles marines.

Il est possible de les réaliser :

Soit en posant des pigments bruts dans le mouillé mât afin de conserver des parties blanches bien lumineuses,

Soit en faisant des retraits avec un pinceau synthétique à poils durs où avec une éponge.

L'expérience et l'entraînement permettra de maîtriser correctement cette subtilité difficile.

Pas à pas marine

Mouillez le ciel à l'eau claire et posez bleu céruléum, violet (cobalt + rose), sienne brûlée pour l'éclairage lumineux central. Veillez à tester vos pigments sur le papier pour juger de la propagation, pigments à poser avec peu d'eau, travail rapide et spontané sans oublier de laisser des blancs dans le ciel.

Quand le papier devient mât, peignez la mer avec du bleu cassé avec de la sienne brûlée.

Mouillez à l'eau claire les ombres des embruns des vagues qui explosent et posez des tons violets très légers avec peu d'eau sur le pinceau. Terminez en peignant une partie de mer au milieu des remous en faisant un dégradé de bleu outremer + sienne brûlée vers céruléum + vert émeraude.

Mouillez la vagues centrale à l'eau claire en laissant du blanc sur la partie supérieure, attendez que le papier absorbe l'eau, puis posez les couleurs claires (vert émeraude, céruléum, cobalt) avec une gestuelle pour modeler la vague, puis ombrer la partie supérieure pour faire ressortir le blanc. Terminez en suggérant quelques remous au pied de la vague.

Renforcez les ombres des embruns lorsque le papier devient mât avec du pigment et très peu d'eau et faites quelques retraits sur le haut des vagues pour indiquer le vent avec un petit pinceau acrylique.

Puis peignez quelques rochers avec sienne brûlée, outremer, rose permanent en laissant des parties blanches pour l'écoulement de l'eau.

Mouillez les remous à l'eau claire, attendez que le papier absorbe, puis posez des couleurs douces et légères, vert émeraude, céruléum en variant les tonalités.

Terminez en posant un petit rocher et procédez à quelques grattages au cutter pour rajouter quelques projections.

Les paysages sont LES sujets de prédilection des aquarellistes.

Souvent présentés en format horizontal, le cadrage vertical s'y prête également très bien.

Paysage rural

Paysage urbain

Paysage marin

Le principe de base du paysage est de regrouper sur la feuille tout ce que la vision de l'œil permet, des éléments éloignés en passant par les plans intermédiaires jusqu'aux premiers plans.

Evidemment tous ces éléments ne peuvent se peindre de la même façon, et suivent des règles qui mettront en valeur votre peinture.

Mais avant toute chose il s'agit de bien identifier le sujet, abordons donc la composition et le cadrage.

Composition et cadrage

Le sujet du paysage est infinie, une marine, un paysage urbain ou rural, la première chose à appréhender est de savoir ce qui vous plait dans le sujet à peindre. Prenez le temps d'examiner  et notez ce qui vous intéresse et vous inspire, les couleurs, un éléments principal, la perspective, les ombres, la lumière etc… puis réfléchissez sur la composition de votre paysage. En effet il existe une multitude de cadrages possibles mettant plus où moins en valeur la répartition des masses et des centres d'intérêts. Pour vous aider il est très simple de se fabriquer un viseur en carton qui permet  de contempler le paysage au travers de son ouverture. Le but étant de répartir de façon équilibrée les différents éléments composant votre tableau.

Viseur

Les possibilités de composition sont immenses… voici quelques exemples parmi les plus fréquents:

Elliptique                                                    Composition en L

Composition en triangle                              Composition en diagonale

Composition en S où Z

Comment disposer le sujet dans l'aquarelle ? Vous devez choisir l'élément qui constituera le centre d'intérêt.

Conseil : évitez la disposition symétrique qui est très monotone et la dissymétrie qui déséquilibre.

Pour cela la théorie de Platon sur le nombre d'or est un précieux secours (multipliez la mesure du côté d'un rectangle par 1,618 vous donnera le nombre d'or de ce côté). Sans entrer dans l'explication de ce principe, cette règle consiste à déterminer le point d'équilibre idéale du tableau.

Nombre d'or

D'une manière générale, un grand nombre d'aquarelliste divise leur feuille suivant un quadrillage approximatif du 1/3 afin de pourvoir positionner rapidement le/les centres d'intérêts, c'est ce que l'on appelle la règle des tiers.

règle des tiers                                           chalutier au point fort, 2/3 ciel et 1/3 mer

L'arrière plan

C'est l'élément le plus éloigné, le fond  ou même juste le ciel. Les couleurs froides donnant l'illusion d'éloignement, privilégiez les tonalités froides et bleutés pour simuler l'arrière plan et renforcer la profondeur. D'une manière générale il est important de partir de couleurs légères, douces et froides, que l'on contrastent et accentuent progressivement au fur et à mesure que l'on se rapproche. Les éléments éloignés, c'est-à-dire les détails de l'environnement, sont également moins perceptibles dans le lointain qu'au premier plan. Si vous conjuguez ces deux éléments dans vos aquarelles, la profondeur s'en trouvera nettement accentuée.

Le second plan (intermédiaire)

L'enchaînement de plusieurs plans rend très réaliste la notion de profondeur, c'est l'étagement des ces différends plans qui donne l'illusion de la troisième dimension. La tonalité intervient beaucoup à ce stade pour renforcer la notion de profondeur, partez de couleurs légères et froides puis  renforcer les contrastes et réchauffez légèrement les couleurs pour donner plus de présence et amplifier le phénomène de perspective.  Dans le même temps vous pouvez accentuer et contraster les détails en fonction de leur rapprochement. L'alternement des plans est donc déterminée par leur intensité, leur forme et le choix des couleurs.

Le premier plan

Sert à amplifier les effets de profondeur, intéressant pour donner au tableau des éléments indiquant une échelle de proportion au spectateur. Cet aspect de proportion renforce également la distance entre les différents plans.  Ce plan qui est le plus proche de l'observateur présente les couleurs les plus contrastées, chaudes  ainsi que des détails de plus en plus précis.

 

L'agencement de tous ces éléments permettra de construire une aquarelle à la lecture aisée facilement identifiable par le spectateur. Pour vous aider dans l'élaboration et la construction d'une aquarelle, faites un petit croquis au crayon noir en indiquant uniquement les nuances de tonalités (les montagnes au lointain sont-elles plus claires que les montagnes proches ? l'arbre au premier est-il beaucoup plus sombre que les sapins sur la montagne ? etc…), il vous restera à reporter ces valeurs de tonalités en peignant l'aquarelle.

La perspective

La superposition de plans ne suffit à elle seule pour donner l'illusion de la profondeur. La perspective amplifie le phénomène et est à prendre en considération dans les paysages.

Abordons très succinctement cette notion essentielle qui est constituée par deux points clés.

La ligne d'horizon : en aquarelle la ligne d'horizon se situe à la hauteur des yeux.

Le point de fuite : situé sur la ligne d'horizon, est le point de rencontre des lignes de fuite.

Exemple de convergence des lignes de fuite.

Arbres et route

Il peut y avoir plusieurs points de fuite, leur nombre dépend du nombre de face que l'on voit :

2 points de fuite

3 points de fuite

Pas à pas montagne

Petit pas à pas rapide avec la technique de l'inondation partielle et un contraste chaud/froid

Mouillez le ciel à l'eau claire et la partie gauche de la montagne , attendez que le papier absorbe l'eau puis posez des couleurs pâmes du ciel avec du bleu céruléum et bleu de cobalt.

Renforcez les tonalités avec un pinceau peu chargé en eau dès que la papier commence un peu à sécher, avec du cobalt + rose, cobalt + sienne brûlée pour les nuages et outremer + rose pour les parties foncées.

Travaillez avec un geste spontané et laissez l'eau faire le travail.

Mouillez le premier plan et posez des couleurs douces en dégradé, jaune, sienne brûlée et un violet cobalt + rose, quand cela devient mât vous pouvez faire quelques retraits avec un petit pinceau à poils durs en synthétique..

Cette partie aux couleurs chaudes rapprochera le plan et contrastera avec la tonalité générale bleu/violet.

Quand le ciel devient mât, suggérez quelques montagnes au loin avec des tonalités froides.

Séchez.

Avec la technique de l'inondation partielle nous allons dessinez les montagnes.

Mouillez avec un jus légèrement teinté le relief, n'hésitez pas à travaillez avec beaucoup d'eau afin de pouvoir rectifier en permanence les teintes des rochers. Couleurs froides : céruléum + rose, cobalt + rose, céruléum + rose pour foncer.

Travaillez de haut en bas en penchant légèrement la feuille.

Continuez avec les ombres portées des montagnes que nous allons contraster pour rendre plus lumineuse les parties blanches et rajouter de l'impact. En contournant le premier-plan.

Utilisez des couleurs de plus en plus brutes et pâteuses pour indiquer des formes dans l'ombre.

Cobalt + rose, outremer + rose, outremer + sienne brûlée pour le très foncé.

Terminez par la partie gauche de la montagne en contournant des personnages en négatifs et en suggérant des nuages qui passent devant la montagne.

Peignez succinctement et pas trop détaillé quelques randonneurs pour indiquer une échelle à l'ensemble et une notion de perspective.

Variante pas à pas montagne

Sur le même sujet voici une variante qui dégage une ambiance totalement différente, les parties qui étaient foncées sont laissées claires et inversement. N'hésitez pas à peindre un sujet de différentes manières pour juger de l'atmosphère et de l'effet rendu, cela vous aidera à interpréter et imaginer.

Mouillez à l'eau claire le ciel, attendez que le papier absorbe l'eau puis posez les nuages avec un pinceau peu chargé de pigments, laissez le ciel derrière les montagnes lumineux pour créer un contraste et amorcez un nuage qui passe devant la montagne sur la partie gauche.

Céruléum, cobalt pour le ciel, céruléum et cobalt + sienne brûlée pour les nuages.

Quand le papier devient mât vous pouvez renforcer les couleurs en travaillant très rapidement et avec très peu d'eau, terminez en suggérant une découpe de montagne éloignée dans des tons froids.

Séchez.

Pour faire ressortir l'idée d'un contre-jour nous allons peindre les montagnes en sombre.

Mouillez auparavant à l'eau claire puis posez des pigments sombres sur le haut des montagnes qui vont se dégradés et laissez apparaître le brume.

Tester vos pigments pour que la propagation ne soit pas trop grande et que la brume garde la clarté du blanc du papier.

Quand le papier devient mât, donnez l'illusion de quelques rochers qui conserveront un caractère flou.

Séchez puis peignez le premier plan dans des couleurs plus foncés pour rajouter un plan et introduire de la profondeur puis dessinez un alpiniste donnant l'échelle de l'aquarelle, outremer, rose, sienne brûlée.

Peignez les montagnes les plus claires avec une légère teinte tirant sur le rose.

Vous pouvez remouillez la montagne et ajuster les tonalités et les couleurs, voir même suggérez quelques nuages par retrait sur le côté droit de la montagne principale.

L'aquarelle terminée est le même sujet que le précédent pas à pas interprété en négatif, l'ambiance n'est plus du tout la même.

Voici un petit exercice en pas à pas

Mouillez toute la feuille de papier et posez des couleurs diluées claires dans le mouillé en conservant une bande verticale lumineuse sur le 1/3 gauche.

Couleurs : jaune, jaune indien, rose permanent.

Accentuez dans le mouillé des arbres de part et d'autre de la bande verticale en jaune indien , et suggérez la ligne de base de la terre avec de la terre de sienne brûlée, terminez en accentuant des reflets sur l'eau.

Séchez.

Nous allons revenir sur les sapins avec la technique de l'inondation partielle c'est à dire que l'on mouille uniquement ce que l'on désire peindre. Veillez à ce que ce travail se fasse en conservant toujours une humidité dans la végétation afin de pouvoir rectifier les couleurs. C'est un travail rapide et spontané.

Spontané car les sapins seront réalisé avec une gestuelle par un va et vient horizontale suggérant les branches et laissant transparaître des espaces sec entre les branches.

Commencez par les sapins de part et d'autre de l'éclairage verticale avec une eau très légèrement teintée de sienne brûlée.

Continuez les sapins avec la même gestuelle en renforçant progressivement les couleurs, terre de sienne brûlée. Si cela est trop foncé, les sapins étant toujours humides, vous pouvez éclaircir en rajoutant une goutte d'eau.

Continuez avec la sienne brûlée et rajoutez un violet tirant sur l'alizarine permanent avec de l'outremer (qui tire sur le rouge) pour renforcer les couleurs.

Normalement à ce stade tous les sapins sont encore mouillés et vous pouvez adapter à tout moment les teintes et tonalité.

Finissez la découpe des sapins avec des teintes de plus en plus sombres, et suggérez quelques troncs au milieu lorsque le papier est mât avec un pinceau fin et du pigment brut pâteux.

Avant que cela ne sèche, mouillez à l'eau claire la rivière et avec un pinceau plat puis faites quelques réflexions des sapins avec les mêmes couleurs.  La surface étant mouillé, les reflets seront très doux et simuleront une eau calme.

Quand le papier est mât (base des spins et eau), suggérez la ligne de base entre  la terre et la rivière avec un pinceau chargé de pigments sombres et pâteux (outremer, alizarine, sienne brûlée). Cette base qui donne une assise à la végétation fusera très légèrement dans le papier mât et il ne sera pas nécessaire de faire précis.

Terminez par quelques retraits dans le mât avec un petit pinceau acrylique à poils durs et complétez éventuellement par la présence de gibier d'eau qui donnera l'échelle au tableau.

Il n'y a pas de règle en peinture et notamment pour l'aquarelle, tout est envisageable.

Voici un aperçu de techniques particulières et astuces diverses que vous pouvez utiliser pour enrichir vos aquarelles.

N'hésitez pas à expérimenter ces différentes techniques afin de bien les maîtriser et les adapter aux sujets que vous désirez peindre.

Cela enrichira votre approche de l'aquarelle et vous permettra d'avoir une touche particulière et personnelle.

Réserves (le blanc du papier)

Liquide à masquerLa gomme liquide où drawing-gum se pose au pinceau, plume, shapper où par projection sur les

parties que vous désirez protéger.

Flacon de gomme réserve, pinceau, shaper, plume et crêpe.

Plume                                                                         Shaper

Une fois sec, vous pouvez peindre par-dessus sans souci. Quand votre aquarelle est bien sèche vous pouvez retirer le drawing-gum, le blanc du papier où la couleur réservée ressortira intact.

Posez le liquide à masquer

Le liquide sec, posez les couleurs

L'aquarelle bien sèche, retirez la réserve

Résultat avec les différends outils.

Conseil : demandez à votre cordonnier un petit bout crêpe chaussure, il vous servira à retirer très facilement le liquide à masquer.

Réserve à la bougieLa bougie à le même effet que le liquide à masquer, cependant on ne peut pas la retirer.

Bougie sur l'avant plan pour créer de la réflexion et de la profondeur.

Bout de bougie

Posez la bougie en frottant sur le papier sec, en fonction de la pression exercée et de la rugosité du papier, les réserves seront plus ou moins denses. Utilisez pour poser ces réserves un petit bout de bougie blanche.

Difficile de se rendre compte des réserves...

La difficulté vient surtout du fait que l'on ne se rend pas compte des réserves que l'on pose sur le papier, celle-ci n'apparaîtront qu'une fois la couleur posée ce qui implique un peu de pratique.

Les réserves apparaissent en repoussant les pigments et l'eau

Exemple de mer avec de la bougie.

La gouache blanche

Peut servir pour rehausser certaines réserves couvertes par erreur ou oubli. Pour accentuer par exemple l'écume des vagues, faites quelques projections ou posez directement la couleur  brute du tube. Utilisez cette technique sur l'aquarelle bien sèche, sur des parties foncées, le blanc posé en faible épaisseur paraîtra grisé.Vous pouvez également utiliser le blanc de chine dans la technique humide pour suggérer une fumée de cheminée par exemple, la propagation du blanc fuse beaucoup dans le mouillé.

Suggérez des embruns par exemple

Grattage cutter

Le cutter est un outil précieux pour rajouter des blancs, sa particularité est de pouvoir

Soit faire des détails très fins par exemple des mâts de bateaux dans le lointain, lignes électriques et barbelées etc.…

Détails fins, comme rajouter des moustaches

Soit de travailler à plat avec un léger frottis pour rendre par exemple l'écume des vagues sur des parties foncées.

Le travail à plat permet de faire ressortir le grain du papier

Différents effets peuvent être obtenus, à vous de juger de l'intérêt de cet outil,

Effets du cutter

Ecume...                                                  Faire ressortir quelques points de lumière

Accastillage de bateaux

Conseil : ne pas en abuser.

Papier AbrasifCela consiste à utiliser du papier de verre très fin pour procéder à des retraits par frottis.  Faites cette opération sur votre aquarelle sèche, l'effet apparaîtra d'autant plus sur un fond foncé. Utile pour rajouter un point d'éclairage sur un fruit par exemple.

Permet d'estomper et de récupérer le grain de surface

Retraits

Fond secvous pouvez ouvrir des blancs dans une certaine mesure (car le papier se teinte en profondeur) sur l'Arches ou équivalent.

Humidifiez à l'eau claire la partie que vous désirez éclaircir, puis attendez un petit peu que les pigments soient dilués,Frottez sur l'espace avec un pinceau acrylique à poils durs,

Nettoyez le pinceau et renouvelez éventuellement l'opération,Une fois le résultat obtenu, sécher la surface avec du sopalin.

Cette technique est très utile par exemple pour suggérez des trouées lumineuses dans les ciels nuageux, rajoutez des branches en négatif etc...

Mouillez à l'eau claire et attendez que le papier absorbe,

Faites le retrait avec un petit pinceau synthétique à poil dur,

Le résultat présente un blanc avec une mémoire de la couleur.

Fond mât

Il est plus aisé d'ouvrir des blancs sur les fonds mâts.

Soit par retrait avec un pinceau synthétique à poils durs, nettoyez régulièrement le pinceau pendant l'opération. Si les couleurs fusent dans la partie éclaircie, cela veut dire que le papier n'est pas assez mât, attendez un peu pour recommencer.

Soit par retrait avec un léger apport d'eau (attention au risque d'auréole) puis frottez avec un pinceau synthétique à poils durs, nettoyez régulièrement le pinceau pendant l'opération.

Retraits bois et cutterUne autre variante consiste à opérer des retraits avec le bout du pinceau en bois ou avec un cutter.

Couper le bout de la hampe de quelques pinceaux en bois,

La difficulté réside dans l'intervention au bon moment dans le mât, si cela est fait trop tôt cela laissera une trace foncée au lieu du retrait, vous pouvez donc varier les options positives où négatives.

Le bout du pinceau en bois est utile par exemple pour dessiner de la végétation où des branches d'arbres sur un fond foncé. Le cutter est utilisé par exemple pour dessiner de la végétation où des rochers sur un fond foncé.

Retraits avec le bout du pinceau en bois, dans le mât

Retraits avec le plat du cutter, toujours au même stade dans le mât

Un peu de pratique vous permettra d'utiliser au mieux ces outils.

ProjectionsLes projections sont utiles pou animer une aquarelle.

Plusieurs solutions sont envisageables par exemple pour meubler un  premier plan, sur les scènes marines, des bouquets, animer un fond etc…

Dans certains cas il sera nécessaire de masquer les parties à protéger, des projections avec de la couleur aura un effet positif tandis que des projections à l'eau claire présenteront un effet en négatif.

Brosse à dentLes projections à la brosse à dent que tout le monde connaît permettent de faire de très fines pulvérisations.

Fines gouttelettes avec la brosse à dent

PinceauLa technique du pinceau permet avec un peu de pratique de donner une direction aux projections mais également de varier la taille des gouttelettes en fonction de la quantité d'eau sur le pinceau.

Projections directives au pinceau par mise en tension des poils du pinceau

Projections en tapant la hampe en bois du pinceau sur son doigt

Variez les tailles et les couleurs

Astuce, si vous soufflez sur les gouttes d'eau fortement, vous pouvez suggérez de fines brindilles et branches.

Variez les projections dans l'humide et le sec, utilisez différentes couleurs et  avec des pigments liquides et bruts pour amener de la diversité.

SelLe sel présente un effet étoilé saisissant. Utilisez plutôt du sel fin qui aura un meilleur rendu que le gros sel. L'application se fait au stade de l'humide, déposez à des endroits bien choisis les grains de sel en quantité variable, mais évitez des amoncèlements qui n'auront pas de beaux résultats graphiques. Les pigments absorbés par les grains de sel créeront des motifs irréguliers de teintes claires. L'effet sera accentué en fonction de la quantité d'eau présente dur le papier et de l'intensité des pigments. Laissez sécher complètement ou stoppez l'action en utilisant un sèche-cheveux.

Une petite expérience est nécessaire pour bien maîtriser le phénomène. Comme tout effet graphique, c'est un outil qui ne doit pas devenir le sujet principal d'une aquarelle, évitez la surcharge.

AuréolesLa formation d'une auréole répond à des critères bien précis : l'état de séchage du papier et la quantité d'eau sur le pinceau.

Il n'y a pas de risque d'auréoles tant que le papier est bien humide, mais au fur et à mesure du séchage veillez à toujours contrôler l'apport d'eau présent sur le pinceau qui doit être inférieur à celui présent sur le papier.

Le principe de base d'une auréole provient de la rencontre d'un surplus d'eau sur une zone beaucoup moins humide, cet apport d'eau se répartie sur le papier en entraînant avec elle les pigments encore en suspension. L'effet s'en trouve d'autant plus accentué quand  l'humidité du papier est proche du séchage avec pour  conséquence un feston de plus en plus prononcé.

Exemple de ciel...

Quand le papier devient mât, attention à l'ajout d'eau...

Voici le résultat… faites vos ciels rapidement et n'y revenez pas.

C'est la raison pour laquelle le travail dans le mouillé doit se faire spontanément et rapidement en laissant l'eau travailler pour limiter les auréoles. Cependant la présence d'auréoles peut s'avérer des plus heureuse et participe à la vie de l'aquarelle.

Conseil : Pour limiter une auréole sur un font mât, aspirer légèrement avec un pinceau par capillarité le surplus d'eau, par contre il est inutile et impossible d'essayer de rattraper une auréole sur un fond presque sec, le résultat sera une création d'un blanc encore plus présent.

Cernes ou sertiLa formation d'une cerne répond au même principe que les auréoles, à la différence que cela se passe sur une partie bien délimitée.

L'ajout d'un surplus d'eau sur une partie humide à pour conséquence de repousser les pigments vers les bords extérieurs avec la présence d'un serti foncé dû à l'accumulation des pigments. Vous pouvez jouer avec ce principe dans la technique de l'inondation partielle pour avoir des effets graphiques très intéressants.

Flouter un bord net

Pour rendre flou un bord net pas encore sec, ajoutez parallèlement de l'eau claire à côté de la partie à rendre flou, attendez que la papier absorbe l'eau et ne soit pas trop humide, puis passez le pinceau avec peu d'eau à la jonction des deux pour que les pigments migrent délicatement.

faites une bande de couleur...

… puis posez une bande d'eau claire (peu d'eau)  plus large que le fondu désiré, SANS TOUCHER la bande de couleur

Fusionnez les deux bandes en passant le pinceau.

Frottis brosse sèche

Effet graphique particulier qui s'obtient en peignant sur le papier avec un pinceau chargé de pigment brut sur une surface sèche. L'application se fait en peignant soit avec la pointe du pinceau pour des détails fins, soit avec le ventre du pinceau  (pinceau oblique) pour des espaces plus importants. Les pigments, peu dilués, restent à la surface du papier  en faisant ressortir le grain du papier. Cela crée un effet de texture et de relief très intéressant, par exemple pour des arbres en contre-jour ou marquer un premier plan.

Texture avec film plastique

Pour créer des effets de textures surprenant vous pouvez jouer avec ce type de technique.

En apposant du film plastique sur une partie fraîchement peinte

Le résultat sera une répartition inégale et incontrôlable des pigments avec l'eau créant des effets de texture.

Utile par exemple pour suggérez des variations dans un premier plan.

Suggérez quelques rochers en inondation partielle

Posez du film plastique sur la partie fraîchement peinte

Le résultat donne un effet de texture intéressant.

Eponge

Utilisez de préférence une éponge avec des alvéoles prononcées.

La technique de l'éponge est connue par tous les aquarellistes surtout pour suggérer des arbres. Le résultat est rapide et permet de s'écarter de la précision du dessin. Utilisez pour cela une éponge présentant des alvéoles bien marquées qui rajoutera de la diversité et du relief  par la texture produite.

Petit pas à pas pour tester sur du papier Montval.

Suggérez un fond

Posez d'abord les couleurs claires et lumineuses

Contrastez pour donner du relief

Dessinez les troncs et branches qui vont se mélanger aux ombres de la végétation

Variante comme vu précédemment, soufflez sur les amas d'eau pour suggérer des brindilles à l'avant plan.