couleur francais 5e

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extrait du manuel scolaire

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  • ES HEROS EN QUETE DAVENTURES Quelles sont les tapes du rcit daventures?

    W Lire et s'exprimer

    Le dsir daventuresMondo et autres histoires,J.-M. G. Le Clzio_____________________________ 12

    Face au danger f - - rn .Lle au trsor, Robert Louis Stevenson_______14

    Des rebondissements palpitants

    Lle au trsor, Robert Louis Stevenson________16

    4 Un dnouement heureuxLAppel de la fort, Jack London 18

    (

    W Parcours d'uvre (intgraleConstruire un feu, Jack London_____________ 20

    w Histoire des artsAventuriers au cinm a________________ 28

    Le film daventures

    W BilanLe rcit daventures__________________ ao

    w Propositions de lecture laventure !_________________________3i

    v MthodeLire une uvre in tgrale______________ 32

    w LexiqueLa narra tion_________________________ 33

    w critureImaginer des rcits daventures________ 34

    w valuationLAppel de la fort, Jack London_____________ 37

    tude de la langueLeon et exercices

    1. Rvisions : p h r a s e s im p leet phrase complexe----------------------232

    2. La phrase complexe : distinguer propositions coordonnese t p r o p o s i t i o n s j u x t a p o s e s ----------------- 233

    3. Les conjonctions de coordination___ 23413. Rvisions : le nom

    e t le g r o u p e n o m in a l___________________ 254

    14. Rvisions : les pronoms personnels,possessifs et dmonstratifs 25

    25. Rvisions : conjuguer les tempssimples de lIndicatif _ 2m

    Les auteurs des rcits d 'aventures

    ___ I___RobertLouis

    Stevenson1850-1894

    aJack

    London1876-1916

    ^ J.-M. C. ^ Le Clzio n en 1940

    10

  • Rosinski e t Sente, Thorga!\ Moi, Jolan , tom e 30, Le Lombard, 2037.

    0 Relevez, dans cette couverture de bande dessine, deux lments caractristiques de laventure.

    0 a. Selon vous, que regardent ces personnages? b . Quels dtails vous permettent de rpondre?o quel univers renvoient les dessins symtriques qui entourent le titre de cette bande dessine?

    0 quelle poque situez-vous cette histoire? Justifiez votre rponse.

    i l

  • Lire etsexprimer

    Le dsir daventuresDaniel, un enfant qui n'a jamais vu la mer, dcide un jour de tout quitter pour s'y rendre.

    E

    1. se mouvaient : se dplaaient.2. varech : algues.3. l'asphalte : le goudron.

    Ile tait l, partout, devant lui, immense, gonfle comme la pente dune montagne, brillant de sa cou

    leur bleue, profonde, toute proche avec ses vagues hautes qui avanaient vers lui.

    5 La mer! La mer! * pensait Daniel, mais il nosa rien dire voix haute. Il restait sans pouvoir bouger, les doigts un peu carts, et il narrivait pas raliser quil avait dormi ct delle. Il entendait le bruit lent des vagues qui se mouvaient1 sur la plage. Il ny avait plus de vent, tout

    io coup, et le soleil luisait sur la mer, allumait un feu sur chaque crte de vague. Le sable de la plage tait couleur de cendres, lisse, travers de ruisseaux et couvert de larges flaques qui refltaient le ciel.Au fond de lui-mme, Daniel a rpt le beau nom plu-

    15 sieurs fois, comme cela, La mer, la mer, la mer... la tte pleine de bruit et de vertige. Il avait envie de parler, de crier mme, mais sa gorge ne laissait pas passer sa voix. Alors il fallait quil parte en criant, en jetant trs loin son sac bleu qui roula dans le sable,

    20 il fallait quil parte en agitant ses bras et ses jambes comme quelquun qui traverse une autoroute. Il bondissait par-dessus les bandes de varech2, il titubait dans le sable sec du haut de la plage. Il tait ses chaussures et ses chaussettes, et pieds nus, il courait encore plus vite, sans sentir les pines de chardons.

    25 La mer tait loin, lautre bout de la plaine de sable, elle brillait dans la lumire, elle changeait de couleur et daspect, tendue bleue, puis grise, verte, presque noire, bancs de sable ocre, ourlets blancs des vagues. Daniel ne savait pas quelle tait si loin. Il continuait courir les bras serrs contre son corps, le cur cognant de toutes ses forces

    30 dans sa poitrine. Maintenant il sentait le sable dur comme lasphalte3, humide et froid sous ses pieds. mesure quil sapprochait, le bruit des vagues grandissait, emplissait tout comme un sifflement de vapeur. Ctait un bruit trs doux et trs lent, puis violent et inquitant comme les trains sur les ponts de fer, ou bien qui fuyait en arrire comme leau

    35 des fleuves. Mais Daniel navait pas peur. Il continuait courir le plus vite quil pouvait, droit dans lair froid, sans regarder ailleurs. Quand il ne fut plus qu quelques mtres de la frange dcume, il sentit lodeur

    12

  • 4 aine: pmie du corps situe des profondeurs et il sarrta. Un point de ct brlait son aine4, etencre le bas-ventre e t le haut 1 1de b cuisse. lodeur puissante de leau sale lempchait de reprendre son souffle.

    40 II sassit sur le sable mouill, et il regarda la mer monter devant lui presque jusquau centre du ciel. Il avait tellement pens cet instant-l, il avait tellement imagin le jour o il la verrait enfin [...]! Il avait telle ment dsir cet instant-l quil navait plus de forces, comme sil allait mourir, ou bien sendormir.

    J.-M. G. Le Clzio, Celui qui n'avait jamais vu la mer , Monda et autres histoires, & ditions Gallimard, 1978.

    * Je lis le texteLe dsir du hros

    1 Comment se nomme le personnage? Quel dsir ralise-t-il dans cet extrait?

    2 Dans les lignes 5 18 quelles expressions sou lignent la stupfaction du personnage?

    3 a. Relevez dans les lignes 18 24 les verbes dsi gnant les actions du hros.b. Quel trait de caractre mettent-ils en valeur?

    La description de la mer

    4 a. Relevez les adjectifs de couleur des lignes 25 28.b. Quelle caractristique de la mer mettent-ils ainsi en valeur?

    5 Relevez les comparaisons des lignes 2. 33 35. Sur quoi insistent-elles?

    Jcris

    Vous dcouvrez avec motion un lieu que vous aviez toujours rv de visiter. Dcrivez la scne au prsent de lindicatif en une dizaine de lignes, en prcisant le cadre de laction et vos sensations.

    Je mexprime loral

    Malgr son jeune ge. le hros dcide de tout quitter pour raliser son rve, voir la mer. Cette initiative vous parat-elle admirable ou draisonnable? Faites part de votre point de vue vos camarades et justi- fiez-le.

    La communion avec la mer

    6 partir de la ligne 21. quels sens sont utiliss pour montrer que le hros se sent proche de la mer? Relevez un exemple prcis pour chacun.

    7 a. partir de la ligne 40. relevez les rptitions, b. Quel sentiment expriment-elles?

    jj Jobserve la langue^

    t Recopiez les phrases des lignes 33 36. Soulignez en rouge les verbes conjugus et reliez-les par une flche leur sujet.

    Quelle est la seule phrase simple? quoi la reconnaissez-vous?

    Le hros du rcit daventuresLe rcit daventures met souvent en scne un hros jeune, auquel le lecteur peut sidenti fier. Sans avoir redouter linconnu ou le danger, le lecteur peut ainsi assouvir son dsir de dcouverte travers le roman.Dans la situation initiale, cest--dire au dbut de ses aventures, le jeune hros prouve un irrsistible dsir dvasion. Il s'chappe du quotidien afin de parcourir les grands espaces. Dans cet extrait. Daniel rpond lappel de linconnu: lmotion quil prouve en dcou vrant la mer le submerge.

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 13

  • Lire etsexprimer

    Long John Silver avec son perroquet sur t'paule.Illustration de Monro S. Orr 1937.

    1. le cuisinier : John Silver, le chef des pirates.2. Engbnd, Flint, Billy Bones :anciens compagnons de John Silver.3. b dalle : le gosier (famil erj.

    4. M. Arrow : matre d'quipage qui buvait en cachette.

    Face au dangerJim, un adolescent, et ses compagnons, le docteur Livesey et le chevalier Trelawney, prennent la mer pour dcouvrir un trsor enfoui sur une le. Une nuit, alors que Jim cherche des pommes dans un tonneau, il surprend une conversation...

    - lk ais, dites donc, demanda Dick, quand on les aura pris par le tra- 1 VAvers, qu'est-ce quon va en faire?- Voil un garon qui me plat! scria le cuisinier1 dun ton admiratif. a, cest du srieux! Et alors, quest-ce que tu en penses? Est-ce quon

    5 va les abandonner terre? a, aurait t la manire dEngland2. Ou bien, est-ce quon va les couper en morceaux comme des cochons? a, aurait t la manire de Flint ou Billy Bones2.- Billy, ctait bien son genre, dclara Isral. Morte la bte, mort le venin , quil disait. Au bout du compte, il est mort, lui aussi, prsent;

    io y doit savoir ce quy en est, maintenant. Et si jamais ya un rude marin quest arriv au port, cest bien Billy.- L, tu as raison, ctait un sacr marin, expditif et efficace. Mais, coutez-moi bien, vous autres : je suis trs doux de mon naturel, et, comme vous dites, jai de bonnes manires. Seulement, cette fois-ci,

    15 cest srieux. Le devoir, cest le devoir, camarades. Je vote la mort. [...]- John, tes un homme! sexclama le patron de canot.- Tu diras a, Isral, quand tu mauras vu au travail. Ya quune chose que je me rserve : je veux rgler son compte Trelawney. Celui-l, je lui tordrai le cou et je lui arracherai sa sale tte de veau de mes propres

    20 mains... Dick! ajouta-t-il, en sinterrompant, lve-toi, comme un brave garon que tu es, et va me chercher une pomme, pour que je me rafra chisse la dalle3.Vous pouvez imaginer quelle fut ma terreur. Si jen avais eu la force, jaurais saut hors du tonneau et je me serais enfui en courant; mais le

    25 cur me manquait et les jambes aussi. Jentendis Dick qui se levait; puis quelquun dut larrter, et Hands sexclama :- Bah! laisse donc a, John. Tu vas pas te mettre sucer cette eau de cale. Vaut mieux prendre une lampe de rhum.- Dick, dclara Silver, je te fais confiance. Je tavertis quy a une jauge

    30 au baril. Voil la cl; remplis un gobelet et apporte-le ici.Malgr ma terreur, je ne pus mempcher de songer que ctait sans doute par ce moyen que M. Arrow4 se procurait lalcool qui avait caus sa perte. Labsence de Dick fut de courte dure, mais le patron de canot en pro fita pour parler loreille du cuisinier. Je ne pus saisir que quelques

    35 mots, et pourtant jappris dimportantes nouvelles; car, outre plusieurs

    14

  • bribes de conversation ayant trait au mme sujet, jentendis cette phraseentire : < Ven aura pas un autre qui marchera avec nous. Do jeconclus quil restait encore des hommes fidles bord.

    Robert Louis Stevenson, L'leau trsor, traduction Jacques Papy, ditions Gallimard, 1994.

    Je lis le texte

    Une entrevue secrte

    1 qui renvoient les pronoms personnels des lignes 1 et 2?

    2 Indiquez le nom et la fonction de chacun des membres de cette entrevue.

    Des pirates cruels3 Que projettent de faire les pirates Jim et ses

    compagnons (lignes 4 20)? Selon vous, dans quel but?

    4 quelle activit se livrent-ils pendant leur discus sion (lignes 28 et 30)?

    5 a. Quel niveau de langue emploient-ils?b. Relevez trois exemples pour justifier votre rponse.

    Les motions du hros

    6 quel danger Jim chappe-t-il de justesse (lignes 20 28)?

    7 a. Quel sentiment prouve-t-il alors?b. Justifiez votre rponse laide de deux expressions.

    Jobserve la langue

    1 Relevez les noms et groupes nominaux dsignant les pirates des lignes 10 15.

    2 a. Lequel est employ sans dterminant? Pourquoi?b. Quels adjectifs sont utiliss?

    Jcris

    Jim informe ses compagnons des projets des pirates. Imaginez ce dialogue en une dizaine de lignes. Vous prciserez les sentiments et les ractions des person nages face au danger en employant des adjectifs varis.

    Je mexprime loral

    Par groupe de deux, improvisez une scne dans laquelle Silver raconte l'un des pirates quil sest empar dun navire. Vous emploierez un vocabulaire familier mais correct.

    Je lis limage

    Newell Convers Wyeth (1882-1945), Jim Hawkins, Long John Silver e t son perroquet, Treosure Mond by Robert Loufi Stevenson, 191L

    Prisonnier des pirates

    1 Comparez ce portrait de John Silver et celui de la page prcdente : quels en sont les lments communs?

    2 Par quels procds le relief abrupt de lle est-il mis en valeur?

    3 Quel personnage domine? En quoi les lignes de force soulignent-elles cette hirarchie?

    Recherche documentaire

    4 laide des mots-cls pirate et corsaire . trouvez d autres reprsentations de pirates clbres et comparez-les.

    Le danger dans le rcit daventuresLaventure expose le hros de multiples pri pties. Au cours de ces preuves, il devra surmonter des obstacles reprsents par la nature, les animaux ou les hommes, et dominer sa peurJim dcouvre, dans ce texte, le vrai visage de John Silver. et prend conscience des dangers insouponns de l'aventure.

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 15

  • sexprimer

    Des rebondissements palpitants

    Grce Jim, ses compagnons chappent aux pirates. Mais ceux-ci s'emparent du navire. Jim dcide alors de le rcuprer et doit pour cela affronter le dernier bandit bord.

    1. haubans d'artimon : cordages d'un des m ta .

    2. barres de hune : barres dune voile haute e t carre

    3. un demi-pied : environ quinze centimtres.

    4. haubans : cordages.5. force gmissements :de nombreux gmissements.

    La brusque inclinaison du navire minterdisait de courir sur le pont.Il me fallait trouver un nouveau moyen de fuite, et cela, immdia tement, car mon ennemi me touchait presque. Rapide comme la pense, je bondis dans les haubans dartimon1, grimpai main sur main toute

    5 allure, et ne repris haleine quune fois tabli sur les barres de hune2. Ma promptitude me sauva : le poignard se ficha moins dun demi- pied3 au-dessous de moi, tandis que jeffectuais mon ascension. Isral Hands resta sur place, la bouche ouverte, le visage tourn vers moi, parfaite statue de la surprise et de la dception.

    io Maintenant que je disposais dun moment de rpit, jen profitai pour charger sans plus attendre lamorce de mon pistolet; puis, certain davoir une arme prte servir, jentrepris, pour plus de sret, de retirer la charge de lautre et de le recharger compltement.Cette opration frappa Hands de stupeur. Il commena comprendre

    15 que la chance tournait contre lui. Aprs avoir nettement hsit, il se hissa lui aussi lourdement dans les haubans4, et, le poignard entre les dents, il commena une ascension lente et pnible. Il lui fallut un temps infini et force gmissements5 pour traner sa jambe blesse : javais paisiblement termin tous mes prparatifs quil lui restait encore

    20 parcourir plus des deux tiers du trajet. Alors, tenant un pistolet dans chaque main, je lui parlai en ces termes :

    MAIS 0 vSi VM UN NifcUX COtW 06 S'AJOKR 'U&MCU

    t a N MOSSAiUON ^ .

    16

    Chauvel, David Simon et Fred Simon, Lllt ou irsor, dt Robert Lou/i Siesenson, tome 1,O Deleourr, collection Ex-Libns, 2009

  • Illustra lion de J.-F. Dumont, dans Lilt ou irsor,O Editions Flammarion, 2004

    6. mathurin : matelot.

    - Un pas de plus, monsieur Hands, et je vous fais sauter la cervelle!... Morte la bte, mort le venin, nest-ce pas? ajoutai-je en ricanant. [...] -Jim, dit-il, jcrols bien quon est salement engags, toi et moi, et va fal-

    25 loir quon signe un trait. Jaurais eu ta peau sans cette fichue embarde ; mais jai jamais eu dveine dans la vie, pour sr. cette heure faut qujamne mon pavillon, et cest dur, vois-tu, pour un vieux mathurin6 comme moi, de mettre les pouces devant un moussaillon de ton espce. Tandis que je buvais ses paroles en souriant, fier comme un coq perch

    30 sur un mur, il rejeta soudain sa main droite en arrire par-dessus son paule. Quelque chose siffla dans lair comme une flche. Je sentis un choc, puis une douleur aigu, et je me trouvai clou au mt par lpaule. Sous leffet de la surprise et de la souffrance (je ne saurai dire que jagis volontairement, et je suis sr que je ne visai pas mon ennemi),

    35 mes deux pistolets partirent, puis mchapprent des mains. Ils ne tombrent pas seuls. Poussant un cri touff, le patron de canot lcha les haubans, pour plonger ensuite dans leau, la tte la premire.

    Robert Louis Stevenson. Lle au trsor, traduction Jacques Papy, ditions Gallimard, 1994.

    Je lis le texte

    Duel sur un bateau

    1 Relevez huit mots appartenant au champ lexical du navire.

    2 a. Qui sont les deux personnages qui sopposent? b. Faites un relev prcis des armes.

    3 Quel est le temps dominant partir de la ligne 29? Pourquoi?

    Retournement de situation

    4 a. De quelle infirmit souffre le pirate? b. Pourquoi prend-il la parole?

    5 a. De quels avantages Jim dispose-t-il (lignes 3 13)?b. Quelle erreur commet-il?

    6 Pourquoi peut-on dire quil y a un retournement de situation?

    7 Comment lauteur maintient-il le suspense jusqu la fin de lextrait?

    J Jobserve la langue

    1 Recopiez la phrase commenant par J'aurais (ligne 25). Combien a-t-elle de propositions? Quelle conjonction de coordination les relie?

    m Rcrivez cette phrase en remplaant la conjonc tion par un adverbe de mme sens.

    Jcris

    Imaginez en une quinzaine de lignes la suite de ce rcit dans laquelle Jim tentera de redescendre du mt. Vous crirez la premire personne et vous utiliserez limparfait et le pass simple. Votre rcit comportera au moins deux phrases complexes.

    Je mexprime loral

    Morte la bte, mort le venin . tel est le proverbe du pirate Billy Bones. Rpartissez les personnages de Lle au trsor entre vous, et inventez un proverbe pour chacun deux. Pour chaque personnage, faites la liste des proverbes invents par lensemble de la classe et comparez-les.

    Le suspense dans les rcits d aventures Dans un rcit d'aventures, les pripties donnent lieu des scnes daction palpitantes. Le lec teur est alors captiv par les rebondissements qui contribuent au suspense de la scne, et maintiennent un doute sur lissue du rcit. En opposant Jim un pirate. Stevenson prsente une scne typique du rcit daventures. Le lecteur observe avec intrt les tapes du combat, en se demandant comment le hros va sen sortir.

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 77

  • e ets'exprimer

    Un dnouement heureuxAprs de nombreuses aventures, Buck, un jeune chien-loup, trouve un matre aimant et chaleureux. Quand ce dernier meurt tu par des Indiens, Buck retourne dans la fort o un jeune loup l'avait dj conduit par le pass.

    c

    1. interdits : stupfaits.2. rlait : mourait

    3. la horde : le groupe.4. son frre sauvage :Buck reconnat ce loup qu'il a rencontr auparavant

    omme un flot argent, la meute des loups dboucha dans la clairire o Buck,

    immobile, comme un chien de pierre, atten dait leur venue. Son aspect tait si imposant

    5 quils sarrtrent un instant, interdits1; mais un plus hardi que les autres sauta sur le chien qui lui tordit le cou, rapide comme lclair. Puis il reprit sa pose majestueuse, sans se

    proccuper de la bte qui rlait2 terre. Trois autres tentent lattaque et io se retirent en dsordre, la gorge ouverte dune oreille lautre.

    Enfin, la horde3 entire se rue sur lennemi. Mais la merveilleuse agilit de Buck, sa force sans pareille, lui permettent de djouer toutes les attaques. Pour empcher les assaillants de le prendre par-derrire, il vient sadosser un talus, et, protg de trois cts, russit se dfendre si

    15 vaillamment que les loups dcourags reculent enfin. Les uns demeurent couchs, la langue pendante, saignant par vingt blessures; les autres jappent, montrant leurs crocs tincelants, sans quitter de lil le terrible adversaire ; dautres boivent avidement leau de ltang.Tout coup un loup grand et maigre se dtache de la troupe et sap-

    20 proche du chien avec prcaution mais en gmissant doucement. Buck reconnat soudain son frre sauvage4, son compagnon dune nuit et dun jour, leurs deux museaux se touchent, et le chien sent son cur battre dune motion nouvelle. son tour, un vieux loup dcharn, couvert de cicatrices, se rapproche.

    25 Buck, tout en retroussant les lvres, lui flaire les narines et remue dou cement la queue. Sur quoi le vieux guerrier sassied et, pointant son museau vers la lune, pousse un hurlement mlancolique et prolong. Les autres le reprennent en chur.Buck reconnat lAppel... il sassied et hurle de mme. Alors la meute

    30 lentoure en le reniflant, sans plus lui tmoigner aucune hostilit.Et tout coup, les chefs, poussant le cri de chasse, slancent dans la fort; la bande entire les suit, donnant de la voix, tandis que Buck, au ct du frre sauvage, galope, hurlant comme elle.Et ceci est la fin de lhistoire de Buck.

    18

    Jack London. LAppel Je la fort, traduction Mme de Galard, ditions Gallimard.

  • Je mexprime loral

    Je lis le texte

    Buck contre les loups

    1 O et quand se passe la scne?

    2 a. Quels temps sont utiliss dans les lignes 1 9. puis de la ligne 9 la fin?b. Quapporte le changement de temps len semble de la scne?

    3 a. Compltez le tableau suivant :Buck les loups

    comparaisons (lignes 1 4)GN qui les dsignent (lignes 1 18)adjectifs qui prcisent leur attitude (lignes 4 1 5)champ lexical du combat (lignes 6 16)

    b. Trouvez quatre adjectifs pouvant qualifier ce combat.

    Buck parmi les loups

    4 Quel indice de temps marque un changement dans le droulement du rcit?

    5 Quels loups sapprochent de Buck (lignes 19 et 24)? Comment ragissent-ils?

    6 Dans les lignes 22 28. relevez les mots apparte nant au champ lexical de lmotion.

    7 Buck reconnat l'Appel (ligne 29). Expliquez lutilisation de la majuscule et le sens de ce mot dans ce contexte.

    8 votre avis, quels lments dans cet extrait laissent penser quil sagit du dnouement?

    4 Jobserve la langue

    t Rcrivez au futur de l'indicatif les lignes 24 28 (de son tour choeur ).

    B Relevez les pronoms personnels des lignes 29 et 32 et indiquez leur fonction.

    Jcris

    Buck trouve une compagne parmi les loups et fonde une famille. Il apprend l'un de ses louve teaux survivre dans la fort et en affronter les dangers. Vous imaginerez la scne en une quin zaine de lignes. Vous emploierez le prsent de lindi catif.

    Buck le chien suit ses frres sauvages, les loups. Croc- Blanc. autre hros de Jack London, est un chien-loup qui dcide de rester avec les hommes. Quels sont les avantages et inconvnients de chacun de ces choix?

    Pour complter cette rflexion, lisez avec laide de votre professeur la fable intitule Le Loup et le Chien de Jean de La Fontaine (Fables. I. 5. 1668).

    Le dnouem ent dans le rcit daventuresLe mot dnouement est form partir du mot nud qui dsigne l'intrigue dans un rcit. Ainsi, le dnouement permet de dfaire le nud . cest--dire de dterminer le sort du hros lors d un pisode final. Le plus souvent, le dnouement prsente la victoire du hros, dont le comportement valeureux est rcompens.En affrontant toute une meute de loups, le hros. Buck. met un terme ses aventures et prouve sa bravoure et sa combativit. Ayant russi cette dernire preuve, il est intgr dans le groupe.

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 19

  • Parcours duvre

    r *

    ( Texte intgral

    ( Construire un feu, Jack London

    1. Klondike : rgiondu nord-ouest du Canada.

    2. prcepte : rgle.3. soixante degrs au-dessous de zro :Il s'agit de moins 60 degrs Fahrenheit, ce qui correspond i environ moins 33 degrs centigrades (Celsius).4. trente miles : un mile vaut environ 1610 mtres.5. Tom Vincent est heureux pour lui e t ses camarades.6. Dawson : ville du Yukon, trs peuple au moment de la rue vers l'or, en 1900.

    Pour un voyage sur terre ou pour une croisire autour du monde, un compagnon est gnralement souhaitable. Au Klondike1, comme Tom Vincent le dcouvrit, un tel compagnon est absolument ncessaire. Mais il dcouvrit cela, non pas en suivant le prcepte2, mais

    5 travers une amre exprience. Ne voyage jamais seul * est un commandement du Grand Nord. Il lavait entendu trs souvent et il avait ri ; parce quil tait un solide jeune homme, fortement charpent et fortement muscl, qui avait foi en lui- mme et dans la force de sa tte et de ses mains.

    io Ctait un jour morne de janvier quand lexprience lui apprit le respect du froid, et celui de la sagesse des hommes qui staient battus contre lui. Il avait quitt Calumet Camp, sur le Yukon, un paquetage lger sur le dos, pour grimper Paul Creek, aux limites de Cherry Creek, l o sa bande prospectait et chassait llan.

    15 Le froid tait soixante degrs au-dessous de zro3, et il avait trente miles4 de pistes abattre en solitaire, mais a lui tait gal. En fait, il aimait tenir une allure cadence dans un monde silencieux, son sang chaud coulant dans ses veines, lesprit libre et heureux. Pour lui et ses camarades5 sur qui il allait tomber, coup sr, quelque part aux confins de Cherry Creek6; et au-del, il rentrait de Dawson avec des lettres rconfortantes de chez eux aux tats-Unis. sept heures, lorsquil tourna les talons de Calumet Camp, la nuit tait encore noire. Et quand le jour se leva, neuf heures et demie, il avait coup de quatre miles travers le plat et il tait six miles, en amont

    25 de Paul Creek. La piste, peu frquente, suivait le lit de la rivire, et il ntait gure possible de se perdre. Il stait rendu Dawson par la Cherr)- Creek et lIndian River, si bien que Paul Creek tait un coin nou veau et trange. onze heures et demie il tait la fourche quon lui avait dcrite et il savait quil avait couvert quinze miles : la moiti

    30 de la distance.Il savait que par la nature des choses la piste allait devenir plus mau vaise partir de l, et il pensa que, compte tenu du bon temps quil avait fait, il mritait un djeuner. Se dlestant de son sac et sasseyant sur un arbre tomb, il ta la moufle de sa main droite, plongea dans

    35 sa chemise jusqu la peau et pcha une paire de biscuits en sandwich avec des tranches de lard frit et envelopps dans un mouchoir - la seule manire dont ils pouvaient tre emports sans geler.Il avait peine mch la premire bouche quand ses doigts engourdis lavertirent quil fallait remettre sa moufle. Cest ce quil fit, non sans

    20

  • 40 surprise devant lamre rapidit avec laquelle le froid mordait. Sans aucun doute, ctait la morsure la plus froide quil et jamais ressentie, pensa-t-il.Il cracha sur la neige - une des blagues favorites du Grand Nord - et le crpitement aigu de la conglation instantane du crachat lalarma. En

    45 partant, le thermomtre alcool de Calumet marquait soixante au- dessous de zro mais il tait certain que le froid avait augment, plus froid de combien, il ne pouvait pas limaginer.La moiti du premier biscuit tait encore intacte, mais il sentait quil commenait avoir froid - une chose plutt inhabituelle pour lui.

    50 a ne devrait pas, dcida-t-il, et faisant glisser son paquetage en tra vers de ses paules, il sauta sur ses pieds et courut rapidement sur la piste.Quelques minutes suffirent le rchauffer et il sinstalla dans une fou-

    7.quexhaiait:qutsonaiL le vigoureuse, tout en mastiquant le biscuit. La bue quexhalait7 sa55 poitrine crotait ses lvres et sa moustache de glace pendante et for

    mait des glaciers miniatures sur son menton. Alors, de nouveau la sen sibilit disparut de son nez et ses joues et il les frotta jusqu ce quils brlent au retour du sang.La plupart des hommes portaient des cache-nez, ses quipiers aussi,

    60 mais il mprisait ce truc fminin et jusque-l nen avait jamais senti la ncessit. Maintenant, il en sentait la ncessit, cest pourquoi il se frictionnait constamment.Nanmoins il prouvait un frisson de joie, dexultation. Il ralisait quelque chose, il allait au bout de quelque chose en dominant les l-

    65 ments. Une fois il rit pleine gorge dun pur lan de vie et dun crochet du poing il dfia le froid. Il tait son matre. Ce quil avait faire, il le faisait, en dpit de lui. Il ne pourrait pas larrter. Il allait la frontire de Cherry Creek.

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 21

  • 8. six huit pouces d'eau : un pouce vaut 2,54 centimtres.

    Aussi forts qutaient les lments, il tait encore plus fort. Au mme 70 moment, les animaux rampaient se cacher dans leurs trous. Mais lui il

    ne se cachait pas, il tait dehors, il faisait face au froid, il le combattait. Il tait un homme, un matre des choses.Ainsi, se rjouissant firement, il allait. Aprs une heure il suivit une courbe, o la rivire longeait de prs le flanc de la montagne, et il ren-

    75 contra lun des dangers en apparence le plus insignifiant mais le plus redoutable des voyages dans le Grand Nord.La rivire elle-mme tait en glace jusqu son fond de roche, mais depuis la montagne arrivaient des coulements de plusieurs sources. Ces sources ne gelaient jamais et le seul effet des coups de froid les

    80 plus svres tait de rduire leur dbit. Protge du froid par la couver ture de neige, leau de ces sources sinfiltrait dans la rivire et formait, la surface de la glace, des flaques peu profondes.La surface de ces flaques se couvrait dune peau de glace qui devenait de plus en plus paisse, jusqu ce que leau dbordt et formt ainsi

    85 une seconde flaque au-dessus de la premire.Ainsi, au fond il y avait la solide glace de la rivire, puis probablement de six huit pouces deau8, puis une fine peau de glace, puis encore de six huit pouces deau et une autre fine peau de glace. Et par-dessus cette dernire peau, pour complter le pige, il y avait un pouce de

    90 neige frache.

    Aux yeux de Tom Vincent, la surface vierge ne donnait aucun signal dun danger cach. Comme la crote tait plus paisse sur le bord, il tait all loin, vers le milieu, avant quil ne passe au travers.En soi, ctait une msaventure trs insignifiante - un homme ne se

    95 noie pas dans douze pouces deau - mais dans ses consquences, ctait un accident srieux qui lui arrivait.

    22

  • linstant o il passa au travers, il sentit leau froide qui serrait ses pieds et ses chevilles, et en une demi-douzaine de grandes enjambes il tait la rive. Il tait plutt calme et plein de sang-froid. La chose faire, et la seule chose faire, tait de construire un feu. En raison dun autre prcepte des courses dans le Grand Nord : voyage avec des chaussettes humides jusqu moins vingt degrs9 au-dessous de zro; aprs a, fais un feu. Et il faisait trois fois plus froid que moins vingt, et il le savait.

    9. moins vingt degrs :environ moins 11 degrs centigrades.

    10. d'un quart d'eau :environ un litre11. fagots : bches de bois assembles, e t ici allumettes assembles.

    los II savait, de plus, quil devait apporter un grand soin lexercice, que sil loupait la premire tentative, le risque tait plus grand de louper la seconde. En bref, il savait quil ne devait pas y avoir dchec. Linstant davant un homme fort,

    no exultant, se vantait de sa matrise des lments, il ne se battait pas pour sa vie contre ces mmes lments - telle tait la diffrence cause par linjection dun quart deau10 dans les calculs dun voyageur du Grand Nord.

    115 Dans un bouquet de pins sur le bord de la rive, les hautes eaux du printemps avaient dpos beaucoup de brindilles et de petites branches. Parfaitement sches par le soleil dt, elles attendaient maintenant lallumette.

    120 II est impossible de construire un feu avec de lourdes moufles dAlaska aux mains, alors Vin cent les ta, il rassembla un nombre suffisant de brindilles et en secoua la neige, sagenouilla

    pour allumer son feu. Dune poche intrieure il extirpa ses allumettes 125 et une bande de fine corce de bouleau. Les allumettes taient du genre

    Klondike, des allumettes soufres en fagots11 de cent.Il nota combien ses doigts taient engourdis lorsquil spara une allu mette du fagot et la frotta sur son pantalon. Lcorce de bouleau, comme le papier le plus sec, brla avec une flamme brillante. Elle fut soigneu-

    130 sement alimente avec les plus petites brindilles et les plus fins dbris, dorlotant la flamme avec un soin extrme. Comme il le savait bien, il ne fallait pas faire les choses la hte, et bien que ses doigts fussent main tenant presque raides, il ne se pressa pas.Aprs la premire rapide, et mordante sensation de froid, ses pieds avaient t trs douloureux, dune douleur sourde, et staient rapide ment engourdis. Mais le feu, bien quil ft encore prcoce, tait main tenant une russite : il savait quune poigne de neige, frotte avec vigueur, gurirait rapidement ses pieds.Mais au moment o il ajoutait les premires branchettes au feu, une

    140 chose injuste arriva. Au-dessus de sa tte, le pin portait le fardeau de

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 23

  • 12. tnus : petits.13. gourds : engourdis.14. le silence d'airain :le silence coul.

    quatre mois de neiges, et ce fardeau tait dans un quilibre si dlicat que ses mouvements tnus12 pour ramasser les branchettes furent suffi-

    145 sants pour rompre lquilibre.La neige supporte par les branches du sommet fut la premire tomber, frappant et dtachant la neige des branches au-dessous. Et toute cette

    150 neige, accumule au gr des chutes, tomba sur la tte et les paules de Tom Vincent et touffa son feu.Il garda quand mme sa prsence des prit, car il savait combien le danger

    155 tait grand. Il recommena aussitt construire le feu, mais ses doigts taient maintenant si gourds13 quil ne pouvait pas les plier, et il fut oblig de cueillir

    chaque brindille et de la briser de ses deux mains entre les bouts de ses 160 doigts.

    Lorsquil en fut lallumette, il eut de grandes difficults en sparer une du fagot. Il russit cependant, au prix dun grand effort, coincer lallumette entre son pouce et son index. Mais en la frottant, il la laissa tomber dans la neige et ne put la ramasser.

    i65 II tait debout, dsespr. Il ne pouvait mme pas sentir son poids sous ses pieds bien que ses chevilles fussent trs douloureuses. Enfilant ses moufles, il fit un pas de ct de telle sorte que la neige ne tombe pas sur le feu quil tait en train de construire et battit violemment ses mains contre un tronc darbre,

    no Cela lui permit de sparer et frotter une seconde allumette et denflam mer le fragment restant de lcorce de bouleau. Mais son corps avait maintenant commenc se refroidir et il frissonnait tellement que lorsquil essaya dajouter les premires branches, ses mains se heur trent et la petite flamme fut teinte.

    175 Le froid lavait battu. Ses mains ne servaient rien. Mais il avait prvu de jeter le fagot dallumettes dans la poche extrieure grande ouverte avant denfiler ses moufles par dsespoir, et il reprit la piste. Cependant on ne peut pas courir contre le froid les pieds humides par moins soixante et mme plus froid, comme il le dcouvrit rapidement.

    i80 U arriva jusqu un coude aigu de la rivire do il pouvait voir jusqu un mile en amont. Mais il ny avait pas daide, aucun signe daide, seu lement les arbres blancs et les collines blanches, et le froid tranquille et le silence dairain14. Si seulement il avait un camarade dont les pieds

    2 4

  • ntaient pas gels, il pensait, seulement un tel camarade pour dmarrer 185 le feu qui le sauverait.

    Alors ses yeux tombrent sur un autre amoncellement de brindilles et de branches laiss par les crues. Sil pouvait frotter une allumette, il pourrait encore sen tirer. Avec ses doigts raides quil ne pouvait pas plier, il sortit le fagot dallumettes, mais il lui fut impossible den dta-

    190 cher une.Il sassit et attira maladroitement le fagot sur ses genoux, jusqu ce quil lappuie sur sa paume avec les bouts soufrs sortant vers lext rieur, comme sortirait la lame dun couteau de chasse serre dans le poing.

    195 Mais ses doigts restaient rigides. Il ne pouvait pas serrer. Il surmonta cela en pressant le poignet de lautre main contre ses doigts et les fora ainsi descendre sur le fagot. maintes reprises, le tenant par les deux mains, il frotta le fagot sur sa jambe et finalement lalluma. Mais la flamme brilla la chair de sa main, et il relcha involontairement sa prise.

    200 Le fagot tomba dans la neige, et tandis quil essayait vainement de le ramasser, il grsilla et steignit.

    Il courut nouveau, cette fois mchamment effray. .Ses pieds taient totalement dpourvus de sensation. Une fois il cogna ses orteils contre une bche enterre, mais bien que a le ft rouler dans la neige et lui

    205 tordt le dos, il nen prouva rien.Il se rappela quon lui avait parl dun camp de chasseurs dlans quelque part au-dessus de la fourche de Paul Creek. Il ne devait pas en tre loin, il pensa, et sil pouvait le trouver il serait sauv. Cinq minutes plus tard il tomba dessus, isol et dsert, avec des amas de neige souf-

    210 fie lintrieur de labri en branches de pin dans lequel les chasseurs

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 25

  • 215

    220

    15. inertei : inanims.

    225

    avaient dormi. Il scroula, sanglotant. Tout tait fini, et dans une heure, au mieux, cette terrifiante temprature, il serait un cadavre glac. Mais lamour de la vie tait fort en lui, et il sauta de nouveau sur ses pieds. Il peasait rapidement. Quimporte que les allumettes brlent ses maias? Des mains brles valaient mieux que des mains mortes. Pas de maias du tout tait mieux que la mort. Il pataugea le long de la piste jusqu ce quil tombe sur un autre dpt de crues. Il y avait des brindilles et des branches, des feuilles et des herbes, trs sches et attendant le feu. De nouveau il sassit et amena le fagot dallumettes sur ses genoux, le mit en place dans sa paume, avec le poignet de son autre main fora les doigts inertes15 se poser sur le fagot et avec le poignet, les maintint l. Au second frottement le fagot prit feu, et il sut que sil supportait la douleur il tait sauv. La fume soufre le fit suffoquer, et la flamme lcha la chair de ses mains.Au dbut, il ne le sentit pas, mais cela brla rapidement travers la sur face gele. Lodeur de chair brle - sa chair - tait forte dans ses narines. Il se tordit de douleur, mais il tint bon. Il serra les dents et se balana davant en arrire, jusqu ce que slve la claire flamme blanche de lal lumette qui brlait et quil et appliqu cette flamme aux feuilles et aux herbes.Cinq minutes anxieuses sensuivirent, mais le feu gagnait rgulirement. Alors il soccupa de se sauver. Dhroques mesures taient ncessaires dans cette situation extrme, et il les prit.Frottant alternativement ses mains avec de la neige et les enfonant dans les flammes, et les frappant sans cesse contre les arbres durs, il rtablit suffisamment la circulation pour quelles lui servent nouveau. Avec son couteau de chasse il coupa les courroies de son paquetage, droula sa couverture, et en sortit des chaussettes sches et des chaussures.Alors il dcoupa ses mocassins et dnuda ses pieds. Mais tandis quil avait pris des liberts avec ses mains, il garda ses pieds suffisamment loigns du feu et les frotta avec de la neige. Il frottait jusqu ce que ses mains sengourdissent, il couvrait alors ses pieds avec la couverture, rchauffait ses mains au feu, et recommenait frotter.Il travailla trois heures, jusqu ce que les pires effets du froid eussent t neutraliss. Toute cette nuit-l, il resta prs du feu, et il tait tard, le lendemain, lorsquil boita pitoyablement au camp sur la frontire de Cherry Creek.En un mois de temps, il fut capable dtre sur ses pieds, bien que ses orteils fussent aprs a dfinitivement trs sensibles au froid. Mais les cicatrices de ses mains, il savait quil les emporterait dans sa tombe. Et - Ne voyage jamais seul! * - maintenant il respecte le commandement du Grand Nord.

    Les dessins sont de Philippe Munch.

    26

    Jack London. Construire un feu , version de 1902, traduction Bernard Mathieu,& Hugo et compagnie, collection Hugo jeunesse, 2009.

  • Avez-vous bien lu ce texte?

    1 Pour quelle raison le premier feu steint-il?

    2 Pourquoi Tom Vincent a-t-il du mal sparer les allumettes du fagot?

    3 Comment parvient-il. finalement, allumer le fagot? Quest-ce qui rduit cet effort nant?

    4 Pourquoi regrette-t-il de ne pas avoir de compagnon?

    5 Quespre-t-il trouver au-dessus de la fourche de Paul Creek?

    6 Expliquez le sens de l'expression suivante : Dh roques mesures taient ncessaires (ligne 232).

    7 Combien de temps Tom passe-t-il lutter pour neutraliser les effets du froid?

    8 Relevez l'indice de temps du dernier paragraphe. Quelle partie du rcit le narrateur a-t-il rsume? votre avis, pourquoi?

    Enrichissez votre lexique

    1 Trouvez trois mots de la mme famille que gourds (ligne 157). et employez chacun deux dans une phrase qui illustre son sens.

    2 Trouvez lantonyme de chacun de ces mots, et uti lisez trois dentre eux pour dcrire la personnalit de Tom Vincent.craintif . couard . dconcentr > impatient . indcis. modeste.

    Pistes pour ltude de luvre intgrale

    Limplacable Grand Nordt Montrez ce qui rend la nature particulirement

    dangereuse en compltant le tableau suivant.

    saisontempraturedistance parcourirobstacles naturelssituation du personnage

    Un aventurier expos au froid2 Relevez les informations nous renseignant sur

    lidentit du hros (nom. ge. apparence physique).

    3 a. Faites la liste de son quipement.b. Que manque-t-il selon vous dans cet qui pement?

    4 a. Relevez, dans les lignes 63 73 puis 165 212. les expressions qui montrent ce que Tom ressent, b. Que constatez-vous? Pourquoi?

    Lpreuve5 Quelles difficults Tom rencontre-t-il pour allumer

    son feu?

    6 Quelle preuve doit-il dpasser pour survivre?

    7 Quauriez-vous fait sa place? Vous y seriez-vous pris autrement?

    La leon de la nature8 Sort-il indemne de cette exprience? Pourquoi?

    9 a. Quel commandement le hros avait-il nglig au dbut?b. Que lui a appris sa msaventure?

    1 Imaginez que Tom Vincent ait prvu cette excursion en compagnie de son chien-loup. Racontez comment les deux personnages ont tra vers cette preuve et expliquez de quelle faon son animal de compagnie a pu lui tre utile.

    2 crivez Jack London pour lui dire pourquoi vous avez aim, ou non. sa nouvelle.

    ^ Expression orale A partir de son site officiel (www.nicolas vanier.com). prparez trois un expos sur cet aven turier moderne du Grand Nord. Vous prciserez quels voyages il a effectus, quelles dcouvertes il a faites et vous comparerez son exprience du

    froid avec celle de Tom Vincent. Lun de vous dira lintroduc

    tion et la conclusion de lexpos (il faut veiller la curiosit des auditeurs, puis leur laisser une impression finale posi

    tive). un autre se chargera des dcou

    vertes de Vanier (il lui faudra tre prcis et capti vant). le der nier mettra en parallle lex prience de Nicolas Vanier et celle de Tom Vincent.

    Nicolas Vanier.

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 27

  • Histoire

    G : R LU CA S. FRANK f tM R S M Un nr r'iurmi* l.'W* -jf*iwv.ltK\ w.syi rwo* NC'Af*A JMB U . i l i M F U I W J O f r

    IC T H -m U P S T C N E"KEHJYOJAN

    des arts Aventuriers au cinma

    DOCUMENT 1Affiche du film de Steven Spielberg,

    Indieno Jones et le temple maudit, 1984, ParamounL

    a. Analyse de limage Combien de fois apparat le hros? Prcisez quels endroits de laffiche. Observez les couleurs : comment le nom Indiana Jones est-il mis en valeur? Relevez trois dtails de laffiche caractris tiques d'un film d'aventures (concernant les personnages ou les scnes du film).b. critureInventez en une quinzaine de lignes lhistoire du chapeau dIndiana Jones : votre rcit expli quera pourquoi il ne le quitte jamais, et vous emploierez les temps du rcit (imparfait et pass simple).

    Vous cnnnai.s m*/ le nom . Vo u a c o n n a isse / le num ro .Ann-*

    DOCUMENT 2Affiche du hlm de Martin Campbell, Caldeneye, 1995,Eon productions.

    a. Analyse de limage Comment l'utilisation des couleurs met-elle en avant le titre et le numro 007? Vous connaissez le nom. Vous connaissez le numro. De quel nom s'agit-il? Pourquoi n'est-il pas mentionn sur laffiche?

    Quel est le genre de ce film? Quels dtails de laffiche permettent de lidentifier (citez-en trois)?b. OralSagit-il selon vous d un film daventures ou pr frez-vous un autre terme? Discutez-en entre vous.

    28

  • IDOCUMENT 3Affiche du film de Martin Campbell, La Lgende de Zorro, 2005, Columbia.

    Q a. Recherche documentaire Cherchez ce que signifie Zorro en espagnol. Zorro est un justicier hors la loi qui dfend les pauvres : quel autre hros correspond cette dfinition?b. Analyse de l'image Quel contraste de couleurs met en valeur les deux personnages? Relevez deux lments de laffiche qui montrent quil s'agit d un film daventures. Relevez deux lments de laffiche qui appartiennent la lgende du personnage.

    rDOCUMENT 4

    Affiche du hlm de Core Verbinski, Pirates des Carabes, Le secret du coffre maudit, 2006, Walt Disney Picturcs.

    Q a. Analyse de l'image Relevez dans cette affiche trois lments habituels dans les rcits de pirates. Comment est construite cette affiche? Observez les couleurs et expliquez lutilisation du rouge.b. critureVous tes la tte de mort quon voit rire sur laffiche. Racontez ce qui vous fait rire dans le naufrage reprsent. Votre rcit comportera une dizaine de lignes et vous emploierez les temps du rcit (pass simple et imparfait).

    a. Comparaison des documentsComparez les documents laide du tableau ci-dessous.

    doc. 1 doc. 2 doc. 3 doc. 4genre du film espionnageun lment caractristique du hros

    chapeaulasso

    b. OralQuelle est laffiche qui. daprs vous, donne le plus envie d aller au cinma? Discutez-en entre vous.

    L e H lm d 'a v e n t u r e sLe cinma est aujourdhui le lieu privilgi pour raconter des aventures : il rend le m o u v e m e n t e t la c t i o n visibles. Les films daventures regroupent les westerns, les films d espionnage, beaucoup de films de science-fiction et les films d action. Les films daventures sont d e s f i lm s d a c t i o n qui se droulent dans un u n i v e r s l o i n ta i n , soit dans le temps soit dans lespace. Les hros des films d aventures peuvent tre emprunts la littrature (James Bond), aux lgendes, ou tre des crations du cinma (Indiana Jones ou Jack Sparrow).

    29

  • WiW

    d ( U; tt-B! (L 6Ht (!(I!(I!(r(3;(Iiu;(Ii(!!;

    Le rcitd a v e n t u r e s

    Le hros du rcit d'aventures

    e rcit d'aventures met souvent en ( =._ scne un hros jeune, auquel le lec teur peut s'identifier. Les rcits d aven tures ont une part importante dans la littrature pour la jeunesse.Les hros de ces rcits ont tous en com mun la curiosit et le courage, qui les poussent partir laventure malgr le danger. Ils dfendent aussi des valeurs fortes telles que l'amiti, la gnrosit ou le sens de l'honneur.

    Les diffrentes pripties dans (e rcit d! aventures

    Laventure va exposer le hros de multiples preuves (ou pripties) au cours desquelles il devra surmonter des obstacles reprsents par la nature, les animaux ou les hommes.

    La natureCertains lieux o la nature est domina trice et hostile sont propices au rcit d aventures : dsert, jungle, montagne, fonds marins, etc. Certaines poques sy prtent en raison des dcouvertes scientifiques et humaines : rue vers l'or dans le Grand Nord par exemple.

    Les animaux Plong dans un univers qui ne lui est pas familier, le hros doit affronter des cra tures hors du commun ou suprieures en nombre (comme une meute de loups).

    Les hommes Si la nature et les animaux constituent des obstacles importants, l'homme reste le principal danger pour le hros. Cest pourquoi le rcit daventures pr sente souvent des scnes de lutte oppo sant le hros valeureux ses ennemis, parmi lesquels on trouve des person nages fourbes et lches, l'oppos du hros, qui parvient surmonter ses fai blesses (peur, maladresse).

    Le rledes pripties

    Les pripties prsentent une suc cession rythme d'vnements :affronter des bandits, dcouvrir un tr sor. sauver quelqu'un en danger, etc. Elles ont pour but :- de mettre en valeur les qualits du hros, de lui permettre de se dpasser: - de dvelopper les rebondissements, retournements de situation qui modi fient les rapports de domination entre les personnages :- de maintenir le suspense jusqu'au dnouement, qui prsente, le plus sou vent. la victoire du hros.

    30

  • Propositions de lecture

    A laventure !

    Ct >-es c la ss iq u es du rcit d av en tu resA FW4CRF TJHA5

    Lfs fois

    Alexandre Dumas.Les Trois Mousquetaires,Le Livre de Poche jeunesse, 2006.

    Vivez des aventures rythmes aux cts des clbres mousquetaires.

    Athos. Portos. Aramis et d'Artagnan: djouez les stra tagmes de la machiavlique Milady et rcuprez les diamants que la reine, pouse du roi Louis XIII. a offerts son amant, le duc de Buckingham.

    Mark Itoain,Les A tentures de Tom Sawyer, Folio junior, ditions Gallimard Jeunesse, 2008.

    N la fin du xixc sicle. Tom Sawyer est un personnage clbre

    qui vit sur les bords du Mississippi. Garnement far ceur. il multiplie les btises et partage avec son ami Huckleberry Finn des aventures plus palpitantes les unes que les autres.

    ^ Les rom ans d av en tu res h is to riq u e s d an s la litt ra tu re je u n e s seChristian de Montella,le Diable dans n ie, Castor Poche, ditions Flammarion, 2000.

    Diego, jeune Espagnol, entreprend un voyage qui le mnera aux portes du Nouveau Monde. Par

    venu sur une le luxuriante, il se lie avec de jeunes insulaires mais ses compatriotes espagnols volent leurs htes et enlvent trois indignes. Diego devra alors choisir son camp.

    Johnston McCulley,La Marque de Zorro, Folio junior, ditions Gallimard Jeunesse, 1997.

    En Californie, au dbut du xixe sicle, le clbre cavalier masqu lutte

    contre l'injustice et secourt les villageois asservis la domination espagnole. Il djoue les stratagmes du capitaine Ramn. ridiculise le sergent Gonzales et sduit le cur de la jolie Lolita.

    C ^ D e je u n e s av en tu rie rs con tre le s p ira te slain Lawrence,Les Flibustiers, Folio junior, ditions Gallimard Jeunesse, 2002.

    (es flihisici*.. 7 {;

    T ~ \

    Le Dragon, un navire qui fait route vers les Antilles, dcouvre un canot de sauvetage bord duquel se trouve un homme trange, propritaire d'un coffre tout aussi mystrieux. Qui est-il? Pour quelle raison a-t-il fait naufrage?

    John Meade Falkner.Moonjleet, Folio junior. ditions Gallimard Jeunesse, 2009.

    John, un adolescent intrpide, a le got du danger. Cest pourquoi il n'hsite pas rendre service aux

    contrebandiers de son village. Moonfleet. situ sur les ctes de l'Angleterre. Mais il ignore encore que le fan tme de Barbe Noire, qui hante le cimetire, menace son existence...

    DES HROS EN QUTE D'AVENTURES 31

  • MthodeI Lire une uvre intgrale

    1. Pour commencer Prvoyez un calendrier pour chelonner votre lecture dans le temps. Prparez un marque-page sur lequel vous noterez le nombre de chapitres ainsi que leur titre. Vous pouvez aussi renommer les chapitres, afin de vrifier votre comprhension de l'histoire.

    2. Au cours de la lectureSur une fiche, relevez les lments essentiels - lieu e t poque, personnages (physique, caractre, rle), action principale - e t le paratexte - auteur, date dcriture, genre littraire. Faites des hypothses sur la suite du rcit, les relations entre les personnages.

    3. Pour finirNhsitez pas complter vos fiches en faisant des retours en arrire dans le rcit. Savoir lire, ce s t aussi tre capable de revenir sur se s hypothses de lecture e t de les corriger.

    Sentraner

    5 1 Pour commencerVoici les titres et rsums des trois premiers cha pitres des Aventures de Tom Sawyer de M. Twain, 1876. Associez les titres des chapitres aux rsums.a . Titres des chapitresLe sens des affaires. Mars et Vnus. Jeux et combats.

    b. R sum s Tom fait lcole buissonnire. Il s enfuit e t ren contre un jeune garon avec lequel il se bat. Tom repeint la clture en feignant dy prendre plai sir. Envieux, ses camarades lui donnent des frian dises pour faire la corve sa place. Tom attire lattention dune jeune fille par des pirouettes. la nuit tombe, il revient la voir mais il reoit un seau deau sur la tte.

    ^ A u cours de la lecturea. Voici les coliers du village de Longeverne.Il y avait l Lcbrac, le chef, quon appelait encore le grand Braque; [...].Lan des Gibus, quon appelait par contraction Grangibus pour le distinguer du Ptit Gibus ou Tigi- bus son cadet, parla ainsi :- Voil! Quand nous sommes arrivs, mon frre et moi, au contour des Menelots, les Velrans se sont dres ss tout dun coup prs de la mamire Jean-Baptiste. Ils se sont mis gueuler comme des veaux, nous foutre des pierres et nous montrer des triques.

    Louis Pergaud, La Guerre des boutons, ditions Denol.

    Quel incident est arriv Grangibus?

    Quel niveau de langue utilisent les enfants? Rele vez deux exemples.

    b. Pergaud, Louis (1882-1915), crivain franais, qui transposa son amour de la nature et de la vie dans une uvre raliste et humoristique. [...] Avec La Guerre des boulons (1912), il transforme laf frontement de deux troupes de gamins en une po pe burlesque et attendrissante, qui sera porte lcran par Yves Robert cinquante ans plus tard avec un immense succs.

    Pcrrgaud, Louis Encyclopdie Micnxsoft Encarta en ligne 2009

    hUpy/fr.encarta.m-sn.com 1997-2009 Micnxsoft Corporation.

    Quel niveau de langue utilise-t-on dans cet article? Relevez un exemple.

    c. partir de la lecture de ces deux extraits, reprodui sez et compltez le tableau qui suit.

    La Guerre des boutonsextrait recherche Internetlieu : auteur :poque : date d'criture :personnages : genre littraire :action principale : influence sur dautres

    uvres artistiques :

    | Samuser

    Vous avez lu un livre qui vous a passionn : vous devez en faire deviner le titre, sous la forme dune cha rade. Par exemple, pour La Guerre des boutons : mon premier a t mondial deux fois (la guerre), mon second est caractristique de la varicelle (des boutons).

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  • LexiqueLa narration

    Dans un rcit, celui qui raconte es t le narrateur. Il peut formuler ou non un jugement, il peut tre aussi lun des personnages. L'action qui consiste raconter une histoire, l'crit ou loral, s appelle la narration. Les tapes dun rcit sont appeles le schma narratif. Elles comportent :- une situation initiale qui prsente le lieu, laction, les personnages;- un lment modificateur ou perturbateur, souvent indiqu par une expression comme soudain , qui marque un changement dans la vie du hros;- des pripties, qui sont des preuves que le hros devra surmonter;- un lment de rsolution, gnralement court, qui va introduire la situation finale.

    ^ ^Savoir utiliser les mots de la narration Placez correctement les mots suivants dans le texte, narrateur. narration . narrer . narratif.coutez bien les enfants, je vais vous ... lhistoire de Croc-Blanc.Dans L'le an trsor, Jim, le hros, est aussi le ... . IJn rcit comporte des passages descriptifs mais lessentiel de lhistoire est form par la ... .Un rcit daventures suit les tapes du schma ... .

    * Identifier les notions de narrationAssociez les mots suivants leur dfinition.

    adversaire

    auteur

    alli

    hros

    personnage qui aide le hros

    personnage principal

    celui qui crit et invente lhistoire

    personnage qui constitue un obstacle

    * Appliquer les notions de narrationLisez cet extrait et rpondez aux questions.Un soir, que le juge prsidait une runion et que ses fils taient absorbs par le rglement dun nouveau club athltique, le tratre Manol appelle doucement Buck, qui le suit sans dfiance, convaincu quil sagit dune simple promenade la brune1.

    b. Quel indice de temps signale un changement dans lhistoire?c. quelle tape du schma narratif correspond cet extrait?

    * Appliquer les notions de narrationLisez cet extrait et rpondez aux questions.Ce fut alors que je vis le carrosse. Je mentirais si je disais que je nattendais pas son passage dans la rue de Tolde, deux trois fois par semaine, peu prs toujours la mme heure. Il tait noir, garni de cuir et de velours rouge.

    A. Perez-Reverte, Le Capitaine Alatriste, tra d u c tio n J.-P. Q u ijan o , d itions d u Seuil, 1998.

    a. Le narrateur est-il un personnage? Justifiez votre rponse.b. Quelle remarque adresse-t-il au lecteur?c. Relevez une expression qui dsigne une habi tude et une expression qui dsigne une action soudaine.

    Manipuler les verbes daction Regroupez ces verbes daction de faon constituer des paires de synonymes.affronter attraper. bondir. combattre. dcamper . dfier > provoquer . saisir. sauter . s enfuir.

    Jack London, L'Appel de lu foret, traduction Mme d e tvalard,

    0 Editions Cvallimard.

    1. ta brune : le soir.

    a. Relevez le mot qui prcise lopinion du narrateur sur le caractre d'un personnage.

    critureInventez une priptie de cinq lignes dans laquelle vous emploierez cinq verbes parmi ceux de lexercice prcdent. Votre rcit commencera par : Soudain, les pirates poussrent un cri terrible et...

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  • critureImaginer des rcits daventures

    crire partir du lexique

    situation initialeImaginez, en une dizaine de lignes et limparfait de lindicatif, une situation initiale partir des mots et expressions suivants :depuis sa plus tendre enfance . la montagne . les sommets escarps. contempler. sapins centenaires . famille. neige.

    ^ L lm ent modificateurInventez, en cinq lignes et au pass simple, un l ment modificateur pour complter la phrase sui vante :Depuis que ses parents avaient dmnag pour aller vivre la campagne, Antoine s ennuyait terri blement. Mais un jour...

    ^ L e s priptiesAu cur de la jungle, vous vous apprtez cueillir une fleur rare quand un monstrueux anaconda droule ses anneaux et s approche dangereu sement.Racontez cette priptie en dix lignes et en employant les temps du rcit (imparfait et pass simple). Vous soulignerez le danger que reprsente le reptile en le dcrivant et vous utiliserez des verbes daction afin de donner du rythme cet pisode.

    crire partir dun thme

    ^ L a pendaison de Billy the Kid Le shrif veut pendre Billy the Kid, le clbre hors-la- loi. Alors que celui-ci a dj la corde autour du cou, lun de ses complices s'apprte le librer.Racontez en dix lignes et au prsent de lindicatif cette scne dvasion en vous mettant la place de son complice (vous emploierez donc la premire personne). Dcrivez le dcor, employez des verbes daction et dites ce que vous prouvez.

    ^ L aventure au quotidien Vous prenez comme tous les jours le chemin qui vous conduit au collge. Mais quelque chose a chang : le voisin que vous croisez est un inconnu, les voi tures sont silencieuses...Imaginez en dix lignes la suite de ce rcit, en employant la premire personne et le prsent de lindicatif.

    ^ L a dcouverte dun trsor Vous tes deux pas d'un trsor que beaucoup convoitaient avant vous. Cependant, il vous faut rsoudre une nigme pour parvenir dclencher le mcanisme qui vous permettra d'accder ce trsor.Imaginez, en une quinzaine de lignes et en utilisant les temps du pass, quel stratagme a t mis en place pour protger le trsor et dcrivez avec prci sion le contenu du coffre tant convoit.

    ^ L e chteau hant Traversant les longs couloirs du manoir de son pre, un jeune garon dcide de se rendre dans une par tie interdite du chteau, autrefois dvaste par un incendie.Imaginez en une quinzaine de lignes son parcours travers ces salles inquitantes et exprimez la peur quil ressent. Utilisez l'imparfait et le pass simple.

    crire partir dun texte

    U ne hrone tmraireImaginez la suite du texte ci-dessous en dix lignes environ et en conservant limparfait et le pass simple. Tenez compte des sentiments qui animent le personnage et employez des verbes daction pour dcrire cette course-poursuite.

    La je u n e A n n e de Vancy est capture p a r le se igneur de M ontliard q u i souha ite la m arier son fils . Elle p a rv ien t s'enfuir.Elle entendit bientt lcuyer profrer des jurons et sut que sa fuite tait dcouverte. Elle avana plus vite pendant que les hommes battaient dj les bords du chemin. Ils ne pouvaient manquer de voir ses traces... quelque distance souvrait la lisire dun bois touffu, au sol trop encombr de broussailles pour quun cheval pt sy ris quer. Si elle pouvait latteindre avant quon ne la rejoigne, elle se sentait de taille y semer un homme pied. Soudain, un perdreau1 pris de panique lui jaillit sous le nez, signalant sa pr sence aussi clairement quun appel.

    Marie Amaury, A nne l intrpide, Castor Poche, ditions Flammarion, 2004.

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    1. perdreau : oiseau que l'on chasse.

  • loup contre le chienRdigez le dbut et la suite de cet extrait :- imaginez le combat qui mne la victoire du chien ;- inventez une suite dans laquelle le loup trouvera ou non son salut.Chaque partie devra faire environ cinq lignes. Vous emploierez limparfait et le pass simple et vous uti liserez des conjonctions de coordination pour souli gner lenchanement des actions.

    Croc-Blanc avait cess de lutter. De temps autre, il avait encore un bref sursaut, mais qui ressemblait plus un spasme dagonie1 qu une tentative dlibre de reprendre le combat. Lair pntrait de plus en plus difficilement dans ses poumons supplicis, et les dents de Cherokee se rapprochaient inluctablement de sa veine jugu laire2. Seule lpaisse fourrure qui emplissait sa bouche empchait encore le chien de lui don ner le coup de grce, mais le bouledogue, pour peu quil maintienne sa prise pendant quelques minutes, naurait mme pas besoin de lgorger pour tre assur de la victoire.

    Jack London. Croc-Blanc, traduction Nol Chasseriau, ditions Gallimard Jeunesse, 1998.

    1. un spasme d'agonie : sursaut montrant qu'il meurt.

    2. jugulaire : de la gorge.

    t ^ * * D e u x duelsDArtagnan vient darriver Paris...Compltez ce texte, en imaginant comment dArta- gnan se met aussi rapidement dans une situation prilleuse.Votre rcit fera une quinzaine de lignes et vous dtaillerez les maladresses qui amnent dArtagnan provoquer deux mousquetaires en duel. Vous utili serez les temps du rcit (imparfait et pass simple).

    DArtagnan, furieux, avait travers lantichambre en trois bonds et slanait sur lescalier, dont il comptait descendre les degrs quatre quatre, lorsque, emport dans sa course, il alla donner tte baisse dans un mousquetaire qui sortait de chez M. de Trville par une porte de dgage ment, et le heurtant du front lpaule, lui fit pousser un cri ou plutt un hurlement. [...]En outre, il avait ramass deux bons duels avec deux hommes capables de tuer chacun trois dArtagnan, avec deux mousquetaires, enfin, cest--dire avec deux de ces tres quil estimait si fort, quil les mettait dans sa pense et dans son cur au-dessus de tous les autres hommes.

    Alexandre Dumas. Les Trois M ousquetaires,chapitre IV, 1844.

    la belle toileTom Sawyer et ses amis dcident de s installer sur une petite le accessible par une barque et de vivre comme de vrais pirates.Rdigez la suite de ce texte en une quinzaine de lignes en imaginant leur premire nuit la belle toile, parta ge entre la joie dtre libre et la peur de lobscurit. Conservez les temps du pass et faites intervenir les trois personnages de cet extrait en leur attri buant des ractions diffrentes.

    Vers minuit Tom arriva avec un jambon et diverses autres provisions. Il se posta dans un fourr, sur une petite hauteur dominant le lieu du rendez-vous. Le ciel tait clair; il ny avait pas de vent. Le large fleuve avait lair dun ocan au repos. Tom couta; aucun bruit. Alors il fit entendre un lger sifflement. Du pied de lescar pement, un sifflement lui rpondit. Tom siffla deux fois; on lui rpondit de la mme faon. Quelquun demanda voix basse :- Qui va l?- Tom Sawyer, le Vengeur Noir de la Mer des Antilles. Qui tes-vous?- Huck Finn-les-Mains-Rouges et Joe Harper la Terreur des Mers.Cest Tom qui avait trouv ces surnoms dans ses livres favoris.- Bien. Donnez-moi le mot de passe.

    Mark Twain, Les Aventures de Tom Sawyer, traduction Franois de Gail, Mercure de France.

    crire partir dune Image

    'attaque du tigre

    Eugne Delacroix (1798-1863), Chant ou ctgr$ 1854, huile sur toile, 73,5 x 92,5 cm, Muse d'Orsay, Paris.

    Racontez l'attaque du cavalier par un tigre en vous aidant de ce tableau.Vous prciserez le lieu de laction, puis vous insis terez sur la puissance et la combativit des deux adversaires. Adoptez le point de vue du cavalier et utilisez le prsent de lindicatif.

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  • * * L e western

    Affiche du film de John Ford, Lo Prisonnire du dsert,1956, Warner Bros.

    En vous aidant de laffiche et du titre du film, imaginez en une dizaine de lignes la rencontre entre les deux principaux personnages, que vous dcrirez.

    Vous tiendrez compte du lieu de laction et des pri pties que lon peut trouver dans un western. Vous emploierez le prsent de lindicatif.

    trois mousquetaires

    Scne du film de George Sidney Les trois mousquetaires, 1948, Mtro Goldwyn Mayer

    Dcrivez en une quinzaine de lignes cette scne daffrontement qui oppose dArtagnan (juch sur la table) et les mousquetaires aux gardes du cardinal.Prcisez le lieu de l'action, indiquez le nombre dadversaires et les mouvements des hros. Vous emploierez le pass simple.

    Amliorer son expression crite

    Dans une contre sauvage, vous avancez dans un enchevtrement de lianes et de ronces. Soudain, lami(e) qui vous accompagne tombe au fond dun trou. Racontez en dix lignes com ment vous procdez pour le (la) sauver en uti lisant des verbes daction et les moyens que la nature met votre disposition. Utilisez les temps du pass.

    Un extra it u devoir )Nous avanons dans la jungle. Il y a beaucoup de lianes et de ronces. Soudain La tom be dans un grand trou. Elle crie. Je vois qu'elle est tombe. La a peur et je suis inquiet pour elle. Je prends une liane e t je l'accroche un arbre. La attrape la lune. Elle la met autour de sa taille, je tire fort et alors elle remonte. Elle me serre dans ses bras avec

    soulagement. Nous regardons la profondeur du trou. Nous sommes contents qu'elle s'en soit sortie sans mal.

    Comptences travailler Enchaner les tap es du rcit Rcrivez le passage en italique en utilisant des connecteurs logiques pour souligner les diff rentes tapes du rcit.

    Dvelopper un rcitPrcisez les mots en gras en ajoutant des expansions aux noms ou en trouvant des adverbes qui indiquent les efforts des person nages. Dveloppez la description du dcor.

    Alterner rcit e t dialoguePour rendre la fin plus vivante, crivez les trois dernires phrases sous forme dialogue en utilisant des phrases de type exclamatif ou inter rogatif.

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  • valuation

    [ il -hornton] ordonna Buck daller retrouver Hans et Peter. Lintelligent animal comprit ; levant un peu sa

    belle tte hors de leau comme pour puiser des forces dans le regard de son matre, il se mit nager vigoureu-

    5 sement et, dlest cette fois dun poids crasant, il par vint enfin la berge. Les deux hommes, eux aussi, avaient

    compris la pense de Thornton, et, sans perdre une minute, ils passrent une corde autour du cou et des paules de

    Tlfilm canadien ralis Buck, en ayant toutefois soin de lui laisser la libert de sespjr Peter Svatek,L'Apptide fa forh, 1997. 10 mouvements, puis ils le lancrent leau.

    Intrpide, le chien affronte une seconde fois le courant; il nage avec- vigueur, dvore la distance, mais voil que, dans sa hte fivreuse, il manque le but, passe un peu trop loin du matre, le dpasse malgr lui, et, essayant pniblement de revenir en arrire, se trouve entran, bal-

    15 lott, englouti par les eaux furieuses, disparat de la surface. Aussitt Hans et Peter tirent sur la corde, le retirent demi noy sur la berge.

    LAppel de la fortLe matre de Buck. John Thomton. tombe dans les rapides dune rivire. Aussitt, Buck se jette l'eau et le rattrape.

    La corde est de nouveau enroule autour de son corps, et, rendu prudent par la prcdente mprise, il sait cette fois dominer son impatience,

    20 modrer son ardeur, viser son but et le toucher. Il coupe dabord le courant en travers, et arriv au-dessus de Thornton, se laisse tomber adroitement. Thornton le voit arriver sur lui comme la foudre et le saisit par le cou. Tous deux sont entrans, rouls, submergs, mais finale ment la corde a le dessus : trangls, meurtris, mais vivants, ils sont

    25 ramens sur la berge.Jack London, LApf/el de Ui fort, traduction Mme de Galard,