coût format papier 5.00$ - Échos

12
Coût format papier 5.00$ - distribué gratuitement aux membres de l’APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1 1 Bulletin d’informations De l’Association des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale Rive-Sud La fête de Noël d’antan de l’APAMM-RS Le 8 décembre dernier, l’APAMM-RS a tenu sa fête de Noël d’antan, au sous-sol de l’Église Sainte-Maxime. La troupe de danse Les Éclusiers de Lachine ont su mettre de l’ambiance à cette soirée festive et le succulent buffet des Cuisines Leblanc de LaPrairie a sustenté les appétits de nos invités. Un total de 95 personnes sont venues fêter avec nous pour souligner le temps des Fêtes. Vous pouvez voir des photos de cette superbe soirée sur notre site internet (www.apammrs.org). Merci à tous ceux qui ont participé et toute l’équipe de l’APAMM-RS vous souhaite une très bonne année 2013, remplie de santé, de bonheur et d’amour. ■ Un mot de la directrice Ensemble, nous soutenons le communautaire Par Patricia Arnaud Bonne Année 2013! Que vous souhaitez de plus que la Santé l’Amour et l’Abondance pour vous et vos proches. Les internautes auront déjà consulté notre nouveau site internet mis en ligne. Il se veut plus dynamique et sera mis-à- jour régulièrement. Je vous invite surtout à vous abonner à l’infolettre qui vous permettra de recevoir des nouvelles fraiches au début de chaque mois dans votre boite courriel. Je vous invite aussi à cliquer « J’aime » sur notre site Facebook. Dans le dernier bulletin Échos, je remerciais tous les généreux membres et vous dévoile maintenant le montant reçu suite à la sollicitation spéciale du mois d’août pour le volet Jeunesse à l’APAMM-RS : 4 000$. Un gros merci! ÉCHOS SOMMAIRE Nouvelles et articles de fond Consommation de drogues et développement du cerveau à l’adolescence Page 2 Technologie et santé mentale Page 4 Témoignage d’un membre de l’APAMM- RS Page 6 La luminothérapie : que de la lumière aux yeux? Page 7 Résumé d’un article de la revue Protégez-vous (sept.12) Page 9 Des médicaments utiles, inutiles ou dangereux ? Page 10 Rubriques Émissions et webtélé à surveiller Page 3 Suggestions de lectures Page 5 Connaissez-vous l’organisme Macadam Sud? Page 11

Upload: others

Post on 23-Jun-2022

5 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

Coût format papier 5.00$ - distribué gratuitement aux membres de l’APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

1

Bulletin d’informations

De l’Association des parents et amis de la personne atteinte de maladie

mentale – Rive-Sud

La fête de Noël d’antan de l’APAMM-RS

Le 8 décembre dernier, l’APAMM-RS a tenu sa fête de Noël d’antan, au

sous-sol de l’Église Sainte-Maxime. La troupe de danse Les Éclusiers de Lachine

ont su mettre de l’ambiance à cette soirée festive et le succulent buffet des

Cuisines Leblanc de LaPrairie a sustenté les appétits de nos invités. Un total de

95 personnes sont venues fêter avec nous pour souligner le temps des Fêtes. Vous

pouvez voir des photos de cette superbe soirée sur notre site internet

(www.apammrs.org). Merci à tous ceux qui ont participé et toute l’équipe de

l’APAMM-RS vous souhaite une très bonne année 2013, remplie de santé, de

bonheur et d’amour. ■

Un mot de la directrice Ensemble, nous soutenons le communautaire

Par Patricia Arnaud

Bonne Année 2013! Que vous souhaitez de plus que

la Santé – l’Amour et l’Abondance pour vous et vos proches.

Les internautes auront déjà consulté notre nouveau site

internet mis en ligne. Il se veut plus dynamique et sera mis-à-

jour régulièrement. Je vous invite surtout à vous abonner à

l’infolettre qui vous permettra de recevoir des nouvelles

fraiches au début de chaque mois dans votre boite courriel. Je

vous invite aussi à cliquer « J’aime » sur notre site Facebook.

Dans le dernier bulletin Échos, je remerciais tous les généreux

membres et vous dévoile maintenant le montant reçu suite à la

sollicitation spéciale du mois d’août pour le volet Jeunesse à

l’APAMM-RS : 4 000$. Un gros merci!

ÉCHOS SOMMAIRE

Nouvelles et articles de fond

Consommation de drogues et développement du cerveau à l’adolescence

Page 2

Technologie et santé mentale Page 4

Témoignage d’un membre de l’APAMM-RS

Page 6

La luminothérapie : que de la lumière aux yeux?

Page 7

Résumé d’un article de la revue Protégez-vous (sept.12)

Page 9

Des médicaments utiles, inutiles ou dangereux ?

Page 10

Rubriques

Émissions et webtélé à surveiller Page 3

Suggestions de lectures Page 5

Connaissez-vous l’organisme Macadam Sud?

Page 11

Page 2: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

2

Important : Dans le cadre de la campagne nationale de

mobilisation, il y aura un grand rassemblement des organismes

communautaires du Québec – le 9 février 2013. J’ose

demander la participation de tous à ce grand événement. Nous

voulons profiter du passage du Parti Québécois à

Drummondville, lors de son Conseil national, pour réitérer

l’importance et l’urgence d’investir dans le financement des

organismes communautaires. Le transport en autobus sera

organisé. Je vous communiquerai l’heure et le lieu de

rassemblement très bientôt. Je serai présente bénévolement à

cette mobilisation et espère vous compter nombreux avec moi.

Merci de me confirmer votre présence :

http://apammrs.org/contact/. ■

Patricia Arnaud, directrice

Consommation de drogue et

développement du cerveau à

l’adolescence : conséquence sur

la santé mentale à l’âge adulte

Par Marie-Christine Dion

Il existe une certaine relation entre les troubles de

santé mentale et la consommation de drogue. La Société pour

les troubles de l’humeur du Canada (2009) stipule que 37%

des personnes dépendantes à l’alcool auraient une maladie

mentale et que 53% des personnes dépendantes aux drogues

auraient une maladie mentale. Plusieurs se demandent si la

consommation de drogue cause le trouble de santé mentale ou

si c’est le trouble de santé mentale qui cause la consommation

de drogue. Le paradoxe de l’œuf ou de la poule.

Malheureusement, LA réponse n’existe pas. Suzanne Michaud

(2012) aurait trois explications à ce sujet. Tout d’abord, une

personne atteinte d’une maladie mentale peut chercher à s’auto

médicamenter afin d’atténuer différents symptômes tels que

l’insomnie, l’irritabilité, l’anxiété, la confiance en soi, etc. De

plus, la consommation de psychotropes pourrait également

accélérer le développement de certaines maladies mentales

dans le cas où une personne a des prédispositions; ou aggraver

les symptômes de la maladie mentale. Aussi, il se pourrait que

la personne ait une vulnérabilité « biologique » aux

dépendances.

À tout âge, la consommation de drogue a un impact néfaste sur

le cerveau. Cependant, l’adolescence est une période critique

où la consommation abusive peut avoir plus de répercutions à

long terme sur la santé mentale. Comment cela se fait-il? À

l’adolescence, le cerveau subit une reconfiguration des

différents lobes. Les centres responsables du plaisir et de

l’émotion sont les tous premiers à subir cette reconfiguration

alors que les lobes frontaux sont les derniers à atteindre leur

maturité. Les lobes frontaux détiennent les facultés de

planification, de stratégie, d’organisation, de concentration et

d’attention. Nous parlons ici d’une maturité de ces lobes qui

ne parvient qu’à l’âge de 24 ans. C’est pourquoi l’adolescence

est vue comme une période où le jeune

L’APAMM-RS a pour mission de regrouper

les membres de l’entourage d’une personne

qui présente des manifestations cliniques

reliées à un trouble majeur de santé mentale,

de leur offrir une gamme de services de

soutien et ce, afin de leur permettre

d’actualiser leur potentiel.

Page 3: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

3

vit et ressent les choses intensément sans toutefois être capable

de se projeter dans le futur et d’anticiper les conséquences de

ses actes.

Educ Alcool (2009) explique que le risque de

surconsommation des jeunes vient du fait que le cerveau se

développe lentement jusqu’à l’âge de 24 ans alors que la

puberté se produit de plus en plus tôt. La maturation sexuelle

entraîne des changements hormonaux et cérébraux à l’intérieur

des systèmes de récompense et de motivation des jeunes. Cela

favorise alors la prise de risques ainsi que la quête de

sensations fortes, au moment où les capacités d’anticipation

sont encore faibles. Pour de nombreux adolescents, la

consommation de drogue et d’alcool est une façon

d’expérimenter des sensations fortes. Le sexe, les drogues, la

vitesse, la musique très forte font, entre autres, partie de ces

attraits dont les jeunes raffolent.

Lors d’un colloque du Virage en mai 2012 dernier, le Dr.

Louise Nadeau expliquait justement que la surconsommation

de substances peut modifier la reconfiguration du cerveau au

point où la maturation des centres responsables des fonctions

exécutives en serait altérée. Il faut savoir que les fonctions

exécutives sont principalement associées au fonctionnement

des lobes frontaux. Cela regroupe les capacités liées à

l’anticipation, la planification, l’organisation, la résolution de

problème, le raisonnement logique, la mémoire de travail, le

contrôle cognitif, la pensée abstraite, l’apprentissage de règles,

l’attention sélective, la sélection de réponses motrices, la

motivation, l’initiative, etc.

D’ailleurs, plusieurs études animales (de nombreuses

contraintes légales et éthiques existent concernant

l’administration de drogue et d’alcool à des adolescents en

contexte de recherche) démontrent que le cerveau adolescent

serait plus sensible aux effets de l’alcool que le cerveau adulte.

L’hippocampe, la structure principalement responsable de la

mémoire, en serait particulièrement affectée. De plus, la

plasticité du cerveau à l’adolescence, la capacité du cerveau à

se modifier par l’expérience, serait également plus affecté que

celui de l’adulte.

Tout dépendant de la sorte de psychotropes que vous

consommez, les effets à moyen et long terme sur la santé

varieront. Nous parlons ici de quatre catégories de

psychotropes : dépresseurs, stimulants, perturbateurs de

l’humeur et opiacés. Les effets de l’alcool, appartenant à la

catégorie des dépresseurs, sont, par exemple, l’anxiété, la

dépression, les pertes de mémoire, le syndrome de Wernicke

et la psychose de Korsakoff. Pour les benzodiazépines

(Ativan, Valium, Xanax), toujours dans la catégorie des

dépresseurs, on parle d’effets tels que de l’insomnie, de

l’anxiété, de l’agressivité, de l’instabilité émotionnelle, des

pertes de mémoire et de la confusion. Pour la catégorie des

stimulants (cocaïne, amphétamines : speed, crystal), on parle

d’insomnie, d’anxiété, d’irritabilité, d’agitation, d’instabilité

de l’humeur, d’hyperactivité et de déprime. Plus précisément,

l’utilisation de la cocaïne à long terme pourrait causer un

épuisement de la réserve de certains neurotransmetteurs.

Ainsi, pour la personne qui en consomme, elle pourrait avoir

de la difficulté à ressentir le plaisir (anhédonie) puisque son

cerveau ne produirait plus assez de dopamine. Pour les

perturbateurs de l’humeur (cannabis, solvants, ecstasy,

hallucinogène :mescaline, champignons, kétamine), on parle

d’effets tels que des pertes de mémoire, la diminution de la

concentration, la perte de motivation, l’agressivité et la perte

d’intérêt. Pour la kétamine précisément, des études animales

ont démontré que cela pouvait détruire les cellules cérébrales

de l’animal n’ayant pas encore terminé sa croissance (Canal

vie, 2012). Pour ce qui est de la catégorie des opiacés

(méthadone, héroïne), les répercussions sont plus de type

physique. Cependant, une consommation prolongée de

l’héroïne créerait une certaine instabilité de l’humeur.

En terminant, une étude longitudinale (Meier et al., 2012)

révèle que la consommation régulière de cannabis débutant à

l’adolescence résulterait en un déclin du quotient intellectuel

beaucoup plus prononcé que si la consommation avait

commencé à l’âge adulte. Il est important de se souvenir que la

consommation de drogue ou d’alcool n’est pas saine pour

personne et encore moins pour une personne en plein

développement cognitif.■

Marie-Christine Dion, art-thérapeute et intervenante

psychosociale

Émissions et webtélé à surveiller

Vous pouvez visionner l’émission spéciale Malade!

de Radio-Canada; une émission spéciale sur

l’anxiété, la dépression et le trouble bipolaire. À

travers différents sketchs, chansons et témoignage

d’artistes, on tente de défaire certains tabous

concernant la maladie mentale.

http://www.radio-

canada.ca/emissions/malade/2011/document.asp?id

Doc=149412

Lors d’une émission « Une pilule, une petite

granule » à Téléquébec, traitant de santé mentale et

toxicomanie, on fait le lien entre maladie mentale et

surconsommation de drogue et/ou d’alcool. Un

reportage très intéressant qui démontre comment il

est important de traiter ces deux problématiques

distinctes en même temps, plutôt que séparément.

http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=603

Page 4: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

4

Technologie et santé mentale Par Eilyn Miranda

Pendant mes interventions avec les familles de

jeunes atteints de troubles mentaux, j’entends souvent des

plaintes en rapport à l’isolement des jeunes et leur dépendance

aux technologies de l’information. Cependant, c’est aussi un

problème fréquent chez les jeunes en bonne santé. Quelle

contradiction! Communiquer et s’isoler. Des jeunes et des

moins jeunes passent une grande partie de leur temps

connectés à des réseaux sociaux, tels que Facebook ou

Twitter. Beaucoup d’entre eux deviennent des experts en

communication ultra-rapide, presque instantanée, mais pas

nécessairement très profonde. Ils peuvent avoir un réseau de

centaines d’amis. Curieusement, leurs parents se plaignent que

leurs jeunes sont seuls une grande partie du jour ou de la nuit,

enfermés dans leur sous-sol, face à l’ordinateur. Ces parents se

demandent : « Qui sont les amis de nos enfants? » Ils ne voient

jamais leurs enfants sortir ou recevoir des amis à la maison.

Dans la société actuelle, les téléphones dits « intelligents »

sont devenus un élément indispensable et, pour beaucoup, un

symbole de statut social. J’ai entendu une mère dire que ces

téléphones « sont des appareils qui se vendent pour

communiquer, mais en fait, ils isolent mon fils ». D’autres

diront : « Internet et les réseaux sociaux font que mon fils

massacre la langue. Maintenant, il parle et écrit un jargon que

je ne comprends pas ». Mais je connais aussi le témoignage de

quelqu’un qui a réussi à réunir ses jeunes autour de la table

familiale en leur envoyant une invitation sur Facebook. Chers

lecteurs, ne perdez pas espoir! La technologie en soi n’est pas

mauvaise, elle dépend seulement de l’usage qu’on en fait.

J’aimerais maintenant vous donner quelques exemples positifs

de l’usage des technologies de l’information avec les

téléphones intelligents, en tant qu’outils efficaces pour aider

les personnes atteintes de troubles mentaux à être plus

autonomes et responsables.

Le Centre de recherche Fernand-Séguin de l’Hôpital Louis-H.-

Lafontaine et une équipe de chercheurs dirigée par Mme

Catherine Briand, ont conçu trois applications pour téléphones

intelligents afin d’épauler les gens atteints de problèmes de

santé mentale. Madame Briand est directrice du Centre

d’Études sur la réadaptation, le rétablissement et l’insertion

sociale, et professeure à l’Université de Montréal. Il ne fait

aucun doute que sélectionner les applications les plus

appropriées n’a pas été une mince affaire, sachant qu’il existe

près de 400 00 applications pour téléphones intelligents.

L’objectif était de trouver celles qui pourraient aider les

patients en phase d’insertion sociale, en les aidant à :

souvenir des rendez-vous médicaux ;

faciliter la gestion d’activités quotidiennes ;

rappeler la prise de médicaments ;

donner des conseils pour vaincre l’isolement ;

aider à avoir une bonne nutrition ;

aider à faire attention à la santé physique.

Les chercheurs du Centre de recherche Fernand-Séguin, avec

l’appui de l’École de technologie supérieure de l’Université du

Québec (ÉTS), ont sélectionné les applications appelées

Psyassistance, iSmart et RéalApps, conçues pour iPod Touch,

iPhone et iPad. En d’autres mots, on peut dire qu’avec le

iPhone et en utilisant Psyassistance, nous pouvons :

avoir de l’information personnalisée, centralisée et

utile sur le traitement en cours ;

permettre à la personne en détresse d’avoir une

communication rapide avec cinq contacts qui peuvent

lui venir en aide par conférence téléphonique (l’appui

est donc instantanée) ;

mettre à la disposition de la personne un système de

géolocalisation intégré. De cette façon, la personne

qui a besoin de secours a un accès immédiat aux

adresses des services d’urgence les plus proches. Une

telle application est un bon élément pour la

prévention du suicide.

L’application iSmart aide à baisser le niveau de stress

chronique des personnes souffrant d’une dépression majeure.

Cette application détecte de façon régulière le niveau de stress

perçu par la personne à des moments spécifiques et l’aident à

prendre conscience des éléments qui causent son stress.

L’application RéalApps quant à elle, s’adresse aux personnes

atteintes de troubles mentaux graves en processus de

Page 5: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

5

réhabilitation et réinsertion sociale. Elle a été créée comme un

portail qui aide à la réinsertion. Ces applications ont été testées

pendant six mois, avec 11 patients et 12 intervenants. De

nouveaux tests seront faits pendant la saison hivernale en

2013.

Il faut pourtant qu’une chose soit bien claire : cette

technologie est un bon instrument d’appui. Pourtant, on n'a

pas encore inventé – et je ne pense pas qu’on puisse le faire –

une technologie qui puisse remplacer une société inclusive,

loin des préjugés et qui donne une place digne aux gens qui la

composent, sans juger leur vulnérabilité en santé mentale. Une

technologie ne peut pas remplacer une société qui reconnait la

famille comme noyau fondamental. Le jour où l’on inventera

une technologie qui puisse remplacer l’être humain en tant

qu’appui précieux pour la réhabilitation, l’intégration et

l’insertion sociale, la famille perdra peut-être sa raison d’être,

tout comme les amis et les intervenants. Mais nous sommes

des êtres sociaux de par notre essence même, et je suis sûre

que rien ne pourra vous remplacer vous, les familles.■

Eilyn Miranda, travailleuse sociale

Suggestions de lectures Ces livres sont disponibles à l’APAMM-RS.

Informez-vous!

Le secret de la micropuce cérébrale. Ce guide destiné

aux personnes atteintes de psychose est présenté sous

forme de bande dessinée, racontant l’histoire d’un jeune

homme vivant une première crise psychotique. À travers la

bande dessinée, les auteurs ajoutent des explications, de

l’information et les traitements possibles.

Conquérir la dépression. Écrit par deux psychiatres, cet

ouvrage tente de dissiper la confusion et les notions

erronées au sujet de la dépression et offre des

renseignements précieux sur les énormes progrès réalisés

dans le traitement de cette maladie. Il explique comment

les patients et leurs proches peuvent participer activement

à la prise en charge et au traitement de la dépression.

Page 6: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

6

Témoignage d’un membre de l’APAMM-RS Par Michel

J`ai connu l’APAMM-RS lors d’un rendez-vous

avec une infirmière au CLSC pour évaluer mon épouse lors de

sa troisième dépression majeure. La pauvre infirmière ne

savait pas lequel des deux était le plus malade. J’étais

tellement affecté que je ne pouvais pas parler des symptômes

de mon épouse sans pleurer. La première dépression majeure

de mon épouse était arrivée à l’âge de dix-neuf ans, suite à un

épuisement professionnel, en plus, sans doute, d’autre chose.

Je ne la connaissais pas à ce moment.

Nous avons eu trente années de vie commune sans l’ombre de

la maladie mentale. C’est pourquoi la première dépression

majeure de mon épouse dans notre vie commune était pour

moi un accident de parcours et ne reviendrait pas.

Je suis arrivé à l’APAMM-RS bien mal en point, en entrevue

avec Lionel Sansoucy que je remercie beaucoup. Je venais tout

juste de sortir d’une dépression moi-même, suite à celle de

mon épouse qui a été accompagnée de deux tentatives de

suicide. Lors de la première sortie accompagnée de mon

épouse, l’infirmière m’a obligé à prendre un rendez-vous au

Centre de crise l’ACCÈS devant elle, car je n’allais pas bien.

Une psychologue de l’ACCÈS et une du privé m’ont aidé à

traverser cette crise; le sentiment d’abandon était terrible.

Mon épouse venait de passer huit semaines à l’hôpital où elle

avait des sorties progressives pour la motiver et garder contact

avec le monde extérieur. J’étais à ce moment un aidant naturel,

qui faisait tout son possible pour la retenir dans notre réalité.

Ce fût une période difficile, car j’ai même cru à un moment

donné devoir la placer, mes visites étaient même devenues

dérangeantes pour elle.

Durant son séjour, une semaine à l’avance, nous avions été

avisés que sa psychiatre allait la rencontrer et lui donner son

diagnostic. Cette soirée-là, à mon retour de l’hôpital, mes deux

filles et ma belle-mère m’ont appelé pour en savoir plus. Le

diagnostic fût : dépression nerveuse sévère, mais tous ses

symptômes n’avaient pas été dévoilés à ce moment-là. C’est

pendant l’hôpital de jour que mon épouse m’a révélé le reste.

J’ai été détruit par cette révélation et m’ai trouvé à dire qu’elle

prenait plus soin de son auto que de son propre corps et lui ai

fait comprendre que si elle n’en parlait pas, qu’on ne pouvait

pas la soigner et qu’une rechute était à prévoir. L’ACCÈS m’a

aussi aidé en attendant la prochaine réunion du groupe

d’hommes de l’APAMM-RS. C’est à ce moment qu’elle a été

acceptée comme patiente à l’hôpital de jour à Pierre-Boucher,

même si elle avait un médecin de famille, étant donné que le

sevrage allait être difficile et qu’une médication en

permanence allait être à prévoir.

Après, il y eut huit semaines d’hôpital de jour. La suite a été

une adaptation de part et d’autres. Selon ses dires, j’étais la

cause de ses dépressions; je l’empêchais de se réaliser; nous

étions à l’opposé. C’est alors que les rencontres à l’APAMM-

RS m’ont beaucoup aidé, où je pouvais parler, avoir des

conseils pour apprendre à vivre avec la maladie. Après ces

rencontres, je flottais pendant une journée ou deux. Ces

réunions m’ont permis d’évoluer, de grandir plus rapidement

que seul dans mon coin, recroquevillé sur moi-même à pleurer

sur mon sort.

Une moitié de la guérison vient des médicaments et l’autre de

soi. C’est pourquoi un support de son entourage est important

et peut faire la différence. C’est sûr qu’en tant que conjoint qui

partage sa vie à 70% du temps, ma participation à sa guérison

est importante, et pour l’aider il faut que je sois bien moi-

même. C’est à ce moment que l’APAMM-RS intervient. En

tant que conjoint, on doit contrôler beaucoup de choses,

comme la perception de la maladie par les proches, afin de

conserver le noyau familial; ne pas faire exploser la famille en

plus d’être frappé par la maladie; ne pas éloigner les enfants

de nous, ni nos petits-enfants. Notre petit-fils demandait à sa

mère : « Maman, est-ce qu’ils ont trouvé la pilule pour guérir

grand-maman? »

Les semaines qui suivirent étaient démoralisantes. Son estime

d’elle-même était au plus bas. Son retour au travail, quoique

progressif, était démoralisant. En tant que travailleuse

autonome, elle avait perdu de la clientèle et son salaire

suffisait à peine à payer ses dépenses. Ses camarades de travail

lui disaient que c’était mieux pour elle, moins stressant, mais

elle voyait de ses vieilles clientes de plusieurs années

l’abandonner.

De l’empathie de la part de ma belle-famille, je n’en avais pas.

De ma famille, j’en avais trop. De mes amis d’hommes, ils me

comparaient à leur vie avec leur conjointe; et de mes deux

filles, je ne voulais pas semer la panique avec la possibilité

qu’elles soient atteintes, par la génétique, et nous priver de nos

trois petits-fils qu’on adore.

C’est à l’APAMM-RS que j’ai trouvé une oreille attentive qui

ne juge pas et enseigne un comportement pour mieux vivre

avec la maladie mentale. Un gros merci à Normand et André,

animateurs des groupes pour hommes! Le fait de partager son

vécu chaque deux semaines nous force à penser à ce que nous

allons partager; analyser ce que nous avons fait; ce que nous

aurions pu faire, etc. Et l’expérience des autres autour de la

table nous aide à surmonter nos problèmes. J’ai beaucoup

appris des autres, surtout pendant qu’on attendait des services

Page 7: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

7

et que la situation ne faisait qu’empirer. De plus, dans un

couple, le retour en arrière est souvent impossible; alors c’est

bon de pouvoir en parler à d’autres personnes.

De l’empathie pour une maladie physique apparente, ça vient

tout seul : stationnement pour handicapés, rampe d’accès,

accès aux trottoirs, etc. Pour la maladie mentale, « Donnes-toi

un coup de pied au cul » ou « C’est un fou! ».

L’hiver dernier, je regardais ma belle-sœur, épouse de mon

frère qui est décédé un mois après les tentatives de suicide de

mon épouse. Survivre à ces tentatives de suicide et préserver

son couple étaient plus difficiles qu’un deuil. Avec trois ans et

demi de travail, je sais qu’aujourd’hui c’est moins pire.

J’ai dû me résigner à vivre avec la maladie. Quand on dit

accepter, cela sous-entend qu’on a le choix de dire oui ou non,

mais avec la maladie on n’a pas le choix. C’est déchirant de

dire oui. C’est pourquoi je cherchais une paix intérieure et que

je pensais au pèlerinage de Compostelle. Je n’avais rien fait

pour être tourmenté; pas volé, pas nuit à mon prochain -

seulement une victime de la maladie. C’est alors que je suis

parti à la quête du bonheur suite à l’avertissement de ma

psychologue que je devais arrêter ça, sinon je ne passerai pas

au travers. Les recommandations de Lionel Sansoucy pour un

angoissé comme moi m’indiquaient que je devais changer ma

perception. Je suis devenu un conjoint non affecté

émotionnellement par la maladie de son épouse, tout en étant

un conjoint attentionné.

Ce printemps nous avons eu peur d’une rechute : elle était

démoralisée, avait peur que je me tanne et que je l’abandonne.

Elle souffrait d’une grande détresse. Je suis fier de moi car j’ai

pu l’aider en lui faisant voir d’autres perceptions sur les

évènements de notre vie; évènements pourtant anodins pour

quelqu’un en santé mais hors de contrôle pour elle.

Je suis arrivé à l’étape de me faire confiance et d’arrêter les

réunions du groupe d’hommes; devenir un conjoint

attentionné; laisser l’accompagnateur au garde-robe; et vivre à

plein les moments où mon épouse est stable sans voir un

changement de comportement comme la maladie, mais voir ça

comme une évolution. Tout le monde change suite à des

évènements marquants dans la vie.

La pire détresse de mon épouse est que je puisse me tanner et

la quitter. C’est pourquoi je dois avancer et me maintenir fort

émotionnellement, de façon autonome et reprendre une vie

comme si la maladie n’était plus là. J’ai changé et mon épouse

aussi depuis la maladie, il faut s’apprivoiser de nouveau.

Aujourd’hui, nous vivons notre quotidien avec la maladie.

Mon épouse suit sa médication à la lettre et a adapté sa vie

avec les recommandations de l’hôpital de jour; et moi je

discerne quand il s’agit de la maladie ou d’un caprice. J’évite

les mauvaises nouvelles qui ne nous concernent pas et ne les

commente pas. J’accepte de participer davantage à ses projets,

faire de la relaxation et la rassurer, non seulement

monétairement sur notre futur, mais aussi sur la société en

général. Nous avons des enfants et petits-enfants que nous

aimons beaucoup et nous voulons qu’ils aient une belle vie sur

cette terre. ■

Michel, membre de l’APAMM-RS

La luminothérapie : Que de la

lumière aux yeux? Par Denise Dorval

La luminothérapie, qu’est-ce que c’est?

La luminothérapie consiste à s’exposer quotidiennement à une

lumière artificielle blanche, dite « à large spectre », imitant

celle du soleil.

La principale application de la luminothérapie, et également

celle qui est le mieux documentée scientifiquement, concerne

son effet sur la dépression saisonnière. Ce syndrome apparaît à

l’approche de l’hiver, à mesure que diminue la clarté

extérieure, et a un effet néfaste sur l’horloge biologique

interne de certaines personnes.

Dans les pays nordiques, on estime que 10% des gens

souffrent de dépression saisonnière, principalement les

femmes. Elle se manifeste par une humeur dépressive, une

fatigue chronique, une baisse de libido, un besoin exagéré de

sommeil, des réveils difficiles, des crises de boulimie ou un

appétit anormalement grand, notamment pour le sucre et les

hydrates de carbone. Au Canada, près de 3% de la population

serait touchée par la dépression saisonnière, tandis que 18%

vivrait une déprime hivernale (caractérisée par des symptômes

dérangeants, mais moins invalidants que ceux de la dépression

saisonnière).

On emploie également la luminothérapie pour contrer d’autres

symptômes pouvant être associés à un dérèglement de

l’horloge biologique interne comme :

o les troubles du sommeil : diminuer l’agitation et

améliorer le sommeil chez les personnes âgées

atteintes de démence. ;

o les problèmes attribuables au décalage horaire du

transport aérien ;

o le manque de la lumière du jour des gens qui

travaillent de nuit ou toute la journée sans voir celle-

ci ;

o certains cas de dépression, comme le post-partum ou

la dépression chez les personnes âgées.

Page 8: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

8

L’horloge biologique interne, un puissant centre de

contrôle

Le Dr Norman E. Rosenthal, psychiatre et chercheur au

National Institute of Mental Health, a été le premier à

démontrer, en 1984, le lien entre lumière et dépression. C’est

lui qui a défini le Seasonnal Affective Disorder,

communément nommé SAD, qu’on traduit par Trouble

Affectif Saisonnier (TAS) ou dépression saisonnière.

C’est en constatant que l’exposition à la lumière artificielle à

large spectre pouvait profiter aux personnes souffrant de

symptômes dépressifs pendant la saison hivernale que

Rosenthal a pu démontrer le rôle joué par la luminosité sur les

rythmes circadiens et l’humeur, et ainsi décrire avec précision

cette maladie.

En pénétrant dans l’organisme par les yeux, la lumière joue un

rôle fondamental dans la régulation des rythmes circadiens,

c’est-à-dire ceux qui s’échelonnent sur une période d’environ

24 heures (plus ou moins). Ces rythmes se synchronisent avec

les indices environnementaux externes, dont la lumière du

jour, de façon à conserver le bon rythme.

Si les rythmes qui sont soumis à notre horloge interne ne sont

plus synchronisés avec le jour et la nuit, nous ressentons des

symptômes dérangeants. En fonction des signaux envoyés par

l’horloge interne, l’organisme peut alors sécréter l’hormone du

sommeil (mélatonine) le jour plutôt que le soir. Selon le cas,

on pourra remettre l’horloge à l’heure en s’exposant à la

lumière, à un moment précis de la journée, et ainsi faire

avancer ou reculer son horloge interne.

Par ailleurs, lorsque la lumière pénètre dans l’œil, elle est

transformée en signaux électriques qui, envoyés au cerveau,

agissent sur des neurotransmetteurs. Un de ceux-ci, la

sérotonine, souvent appelée l’hormone du bonheur, régularise

l’humeur et gouverne la production de la mélatonine.

Certaines recherches scientifiques indiquent que le

métabolisme de la mélatonine est déréglé chez les personnes

qui souffrent de dépression saisonnière. En effet, on a observé

chez celles-ci un taux anormalement élevé de mélatonine

durant le jour, même si l'exposition à la lumière diminuerait sa

production.

Le simulateur d’aube

Le simulateur d’aube reproduit les conditions d’un lever de

soleil. Plutôt que de vous tirer du sommeil brusquement par

une alarme ou la radio, l’appareil vous éveille en douceur en

commençant à éclairer progressivement la chambre, à une

heure préprogrammée. Par exemple, pour un lever à 7 heures,

la lumière pourra s'allumer doucement dès 6 heures ou

6 heures 30, et atteindre son maximum d'intensité à 7 heures.

La simulation de l’aube n’agit pas de la même façon que la

luminothérapie, puisque l’intensité lumineuse n’est pas très

élevée. Mais, chez certaines personnes, elle réduirait les

symptômes d’insomnie ou de dépression. Pour les gens

souffrant de dépression saisonnière, il semble que le traitement

soit efficace, mais les études sont moins nombreuses que dans

le cas de la luminothérapie.

La luminothérapie en pratique

Pour profiter des bienfaits de la luminothérapie, il est

nécessaire de s’exposer à cette lumière quotidiennement, tous

les matins (plutôt que le soir) pendant environ 30 à 45

minutes, dès septembre ou octobre et ce, jusqu’au début avril.

Lorsque les beaux jours du printemps se pointent, il est

préférable de diminuer son exposition graduellement.

Il est très important d’adopter une position qui permet à la

lumière d’atteindre l’œil, et non la peau. Pendant l’exposition,

le champ lumineux doit également être suffisamment grand

pour que vous ne soyez pas confiné à un espace restreint.

Si l’on croit souffrir de dépression saisonnière, il est préférable

de s'adresser à son médecin afin qu’il établisse un diagnostic

clair. D’ailleurs, lorsque le traitement est prescrit par un

professionnel de la santé, certaines compagnies d’assurances

remboursent le coût des appareils.

En général, les résultats se font sentir dès la première semaine

de traitement, mais 4 semaines d’utilisation sont

habituellement nécessaires avant d’observer une réponse

clinique claire et des changements biologiques mesurables. La

luminothérapie est efficace chez environ 2 patients sur 3

souffrant de dépression saisonnière. Dans leur cas, les

symptômes sont réduits de 50 % à 80 %. Ce taux est

comparable à celui des antidépresseurs, mais la luminothérapie

engendre moins d’effets indésirables.

Contre-indications

Il semblerait que la luminothérapie n’entraîne pas de

dommages oculaires à court, moyen ou long terme cependant,

certaines mises en garde s’imposent.

D’autre part, bien que les effets secondaires soient plutôt rares

(possibilité de maux de tête, d’agitation et d’insomnie), les

spécialistes s’entendent pour déconseiller ce traitement aux

personnes souffrant de certains problèmes oculaires

(cataractes, rétinite pigmentaire, dégénérescence maculaire et

glaucome), ainsi que certaines maladies affectant la rétine (par

exemple le diabète). De même, les gens utilisant des

médicaments aux effets photosensibles, dont le lithium, ne

devraient pas y avoir recours. Tout excès d'exposition est

nuisible, il est recommandé de confirmer auprès de votre

ophtalmologiste que vos yeux sont capables de supporter cette

lumière.

À l’achat de lampe de luminothérapie, assurez-vous que celle-

ci n’émet pas de rayons UV et que l’intensité de la lumière

Page 9: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

9

atteint environ 10 000 lux (ou 2 500 lux dans les cas des

lampes DEL).

Luminothérapie au naturel?

Pour chasser la déprime hivernale, rien de tel que d’aller jouer

dehors! Ski, raquette, glissades : profitez du soleil extérieur

qui peut diffuser, les belles journées d’hiver, jusqu’à 12 000

lux! Et pour ceux qui se posent la question, sachez que les

sessions au salon de bronzage ne remplacent pas la «vraie»

lumière du soleil ni la luminothérapie! ■

Denise Dorval

Résumé d’un article de la revue

Protégez-vous (sept. 2012) « La

pilule miracle? » Par Marie-Anick Duchesne

Le baclofène est utilisé dans certains pays pour

traiter l’alcoolodépendance. Au Québec, des médecins

commencent à le prescrire pour cet usage.

Depuis la parution du livre Le dernier verre (2008), écrit par le

cardiologue et professeur de médecine français Olivier

Ameisen, le baclofène fait de plus en plus parler de lui pour

traiter la dépendance à l’alcool.

C’est le Dr Ameisen qui a trouvé l’efficacité du baclofène en

fouillant dans la littérature scientifique américaine. Il aurait

tenté de traiter sa propre dépendance à l’alcool en

s’administrant du baclofène à fortes doses, et il aurait

« guérit » en quelques semaines.

Cette médication est habituellement prescrite pour lutter

contre la sclérose en plaques ou d’autres affections de la

moelle épinière et vise à « réduire et soulager la tension

musculaire excessive ». On a commencé à parler de ses

possibles vertus contre l’alcoolisme dans les années 1990 aux

États-Unis, et au début des années 2000 en France. La

molécule du baclofème agit sur le système nerveux central en

régulant la production de dopamine, aussi appelée

l’hormone de la récompense. « Le médicament rééquilibre le

système de la récompense et rétablit le phénomène de satiété.

Pris à forte dose, le baclofène supprime chez la personne

alcoolique la montée du craving, ce besoin irrépressible de

boire. Le traitement se met en place progressivement jusqu’à

ce que cette personne devienne totalement indifférente à

l’alcool » rapporte le Dr Olivier Ameisen. Selon le médecin, le

baclofène pourrait aussi agir sur d’autres dépendances

(cocaïne, boulimie, jeu, etc.).

Le livre rapporte le cas d’une femme ayant reçu une

prescription de baclofène pour traiter son alcoolisme, disant

qu’elle pouvait boire jusqu’à 3 bouteilles de vin par soir. Elle

raconte avoir commencé son traitement en janvier 2011, avoir

continué à boire, mais plus la dose de baclofène augmentait,

plus sa consommation diminuait. Jusqu’au jour où elle a

regardé son verre et s’est dit : « Beurk, je n’en veux plus »,

c’était le 18 mars 2011. Elle était devenue totalement

indifférente à l’alcool.

Depuis une vingtaine d’année en Amérique du Nord, les

médecins prescrivent surtout des benzodiazépines

(tranquillisants, somnifères, etc.) dans le traitement de la

dépendance à l’alcool, qui provoquent un état de sédation,

mais qui peuvent également entraîner une nouvelle

accoutumance. Ces traitements réduiraient les cravings,

retarderaient la réalcoolisation et préviendraient la rechute,

sans garantir l’abstinence.

Pas de marché pour le baclofène ?

Les défenseurs du baclofène estiment qu’il sera difficile de

faire reconnaître l’indication « traitement de

l’alcoolodépendance ». Pour ce faire, il faudrait réaliser des

essais cliniques et qu’une compagnie pharmaceutique finance

les dits essais. Par contre, une compagnie pharmaceutique doit

voir un intérêt à financer des essais pour une médication qui,

dans ce cas-ci, n’a pas de marché. Au Canada, dix laboratoires

auraient mis sur pied des médicaments génériques similaires et

peu coûteux. De plus, rien n’empêche les médecins désireux

de prescrire du baclofène à des patients alcooliques de le faire,

même si cela est considéré « hors indication ».

En contrepartie, pour justifier le refus de prescrire du

baclofène pour traiter l’alcoolisme, certains médecins

parleront des effets secondaires des fortes doses (somnolence,

sédation, nausées, etc.). Selon le Dr René Lavigueur, médecin

de famille à Sainte-Anne-des-Monts, qui a lui-même

commencé à prescrire le médicament pour

l’alcoolodépendance, il s’agit d’un faux argument. « Les

patients sont prévenus, les effets secondaires sont connus et,

dans la mesure où le dosage est progressif, on peut les

contrôler ».

Le Dr Ameisen se questionne : est-il mieux d’avoir certains

effets secondaires du baclofène ou ceux de l’alcool ? ■

Marie-Anick Duchesne, intervenante psychosociale

Page 10: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

10

Des médicaments utiles, inutiles ou

dangereux ? Par Patricia Arnaud

50% des médicaments que nous prenons dans la vie

courante seraient inutiles… 20% seraient mal tolérés… et 5%

seraient potentiellement très dangereux. A-t-on raison de

s’inquiéter?

Philippe Even, ancien doyen de la faculté de médecine Necker

(France) ; et Bernard Debré, professeur d’urologie et membre

du Comité national d’éthique pour la recherche et les sciences

de la vie à Paris – ont rédigé le Guide des 4 000 médicaments

utiles, inutiles ou dangereux aux Éditions Cherche Midi Paris

(2012).

Un important document de recherche de 906 pages fondé sur

40 ans d’expérience et plus de vingt mille références. Toutes

les données et affirmations seraient vérifiables. Cet ouvrage a

suscité beaucoup de réactions en Europe. Il nous fait au moins

réfléchir.

Pour cet article, je ne vous soulignerai que quelques

affirmations en lien avec la psychiatrie. Si le sujet vous

intéresse, je vous recommande de venir feuilleter le livre à

l’APAMM-RS ou vous le procurer en librairie.1

Des frontières sont encore mal limitées entre normalité et

anormalité, entre psychoses et névroses, et entre les maladies

psychotiques elles-mêmes, et pour tous, le poids des facteurs

affectifs, émotionnels, culturels, sociaux et économiques.

Clarifions un peu les grandes catégories fréquemment utilisées

en psychiatrie :

les antipsychotiques, dirigés contre les « psychoses »,

les maladies graves et peu réversibles, la

schizophrénie, les manies, les formes graves des

troubles bipolaires, etc. On dit aussi

« neuroleptiques » ou « tranquillisants majeurs » ;

les traitements symptomatiques de situations

« névrotiques » transitoires réversibles (pas des

maladies, au sens strict du terme) : antidépresseurs,

anxiolytiques, hypnotiques.

Jusqu’au début des années 1900, le cerveau était vu comme

une matière molle, homogène, sans structure et non comme un

réseau câblé. Cajal et Golgi (Nobel 1906) ont mis les bases qui

n’ont cessé de se développer depuis, soit : les interactions

entre les parties du cerveau, l’identification des premières

molécules (dites neuromédiateurs) : noradrénaline, dopamine,

sérotonine, etc. L’explication biochimique des fonctions

1 Even, Philippe et Debré, Bernard. (2012) Guide des 4 000

médicaments utiles, inutiles ou dangereux. Éditions Cherche Midi.

Paris.

cérébrales a saisi les neuroscientifiques, les neurologues et les

psychiatres. L’ère de la biochimie s’ouvrait.

Depuis cette époque, on en connaît beaucoup plus, mais la

déception semble grande :

on n’arriverait plus à compter le nombre de

neuromédiateurs et leurs actions;

plusieurs fonctions du cerveau resteraient encore

inconnues;

le câblage des réseaux neuronaux échapperait à toute

systématisation cohérente complète;

l’échec des approches génétiques les plus

performantes pour identifier les gènes dont les

mutations pourraient être liées aux maladies

psychiatriques;

le piétinement des imageries fonctionnelles, etc.

La science actuelle ne comprend pas tout devant la trop grande

complexité d’un réseau de 100 milliards de neurones, entre

lesquelles les synapses se créent, s’évanouissent ou se

titularisent entre chaque neurone, sur lequel des milliers de

dendrites poussent chacun 10 000 bourgeons palpeurs,

« spines », sans cesse en mouvement, se connectant ici, puis

là. Tout ça pour vous dire que l’utilité et l’efficacité ou non

d’un médicament n’est pas simple !

Il est évident que les médicaments d’aujourd’hui marquent un

certains progrès, mais ne sont pas des solutions miracles pour

tous.

Comment pouvons-nous simplement traiter des conséquences

sur notre santé, sans pouvoir en traiter les causes ? Ainsi, les

auteurs nous parlent du marché de la tristesse et du

découragement, afin de ramener l’enthousiasme et surtout la

productivité, sans que changent en rien les conditions de vie

qui avaient créé, par exemple, une dépression. Médicalisation

du mal-être, mais comment faire autrement ?

Page 11: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

11

895, rue Sainte-Hélène, Longueuil. Tél : (450) 677-

9021 / site : www.macadamsud.org

Selon les auteurs, le DSM-5 (5e version du Manuel diagnostic

de psychiatrie américain), en cours de rédaction, s’appuierait

sur 170 membres permanents et 4 500 experts extérieurs, dont

58% ont des liens étroits et publiés avec l’industrie

pharmaceutique. Pourrait-il y avoir des conflits d’intérêts?

La vérité est rarement blanche ou noire. Vous devez trouver

pour vous et votre proche la meilleure voie qui convient. Ça

vous demandera de la patience, de la recherche d’information

et peut-être des périodes d’essais et d’erreurs; le but étant

d’obtenir les meilleurs résultats avec le moins de risques

possibles. Nous réagissons tous différemment à l’absorption

de médicaments. Ils peuvent être bienfaisants pour certains et

néfastes pour d’autres. Ils peuvent être aidants pour une

période de vie ou pour toute une vie dans des cas très sévères.

Malgré que cela soit rassurant de savoir qu’un de nos proches

prend une médication afin d’alléger sa souffrance, il est plus

important de cibler sur les comportements et l’état du proche,

plutôt que de savoir seulement si la personne a pris ou non sa

pilule. En cas de doutes, informez-vous auprès du médecin

traitant ou auprès d’une de nos intervenantes à l’APAMM-RS.

Vous avez un rôle important et nous sommes là pour vous

soutenir. ■

Patricia Arnaud, directrice

Connaissez-vous l’organisme

Macadam Sud ? Une ressource… Plusieurs volets… Une seule

approche

L’organisme Macadam Sud existe depuis maintenant

30 ans et vient en aide aux jeunes par différentes manières,

adaptées à leurs besoins et leurs contextes uniques.

Anciennement appelé Carrefour jeunes Longueuil Rive-Sud,

ils ont opté pour la dénomination Macadam Sud en 2009. La

mission de Macadam Sud est de favoriser des « conditions

idéales à leur développement, épanouissement et bien-être en

soutenant et outillant les jeunes de 12 à 35 ans afin qu’ils

puissent s’engager à améliorer leurs conditions de vie dans le

respect et la dignité humaine. » Plus spécifiquement, les

personnes visées par les services de Macadam Sud sont les

adolescent(e)s et les jeunes adultes, dont ceux en marge de

l’école, de la famille, du marché du travail, les itinérants, les

utilisateurs de drogues injectables, ainsi que les enfants et

familles en difficulté. L’année dernière (2011-2012), les

intervenant(e)s de Macadam Sud ont réalisé plus de 10 000

interventions auprès de 4 400 personnes différentes dans le

cadre de 18 000 rencontres significatives avec des jeunes, des

jeunes adultes et des familles de la région. Les services de

Macadam Sud sont variés, afin de répondre aux besoins

diversifiés des personnes ciblées.

Le TROC est une unité mobile d’intervenants pouvant

accueillir jusqu’à huit personnes en même temps et offrant de

l’écoute, des interventions et des premiers soins. Cette unité

mobile se déplace surtout dans les quartiers défavorisés de

Longueuil, St-Hubert et LeMoyne.

L’équipe des Travailleurs et travailleuses de Rue est une

équipe d’intervenants qui travaillent à dépister, prévenir et

intervenir en première ligne auprès de personnes en difficulté,

directement dans leur milieu de vie.

Le SQUAT est une équipe d’intervenants jeunesse qui favorise

la prise en charge des temps libres des jeunes, en créant des

lieux de rencontre, des activités et des loisirs où l’estime de

soi, le sentiment d’appartenance à la communauté, le sens de

la productivité et de la collaboration sont mis de l’avant.

L’École de la rue CAPAB (Centre d’Apprentissage Personnel

Adapté aux Besoins) permet aux jeunes âgés entre 16 à 24 ans,

en marge du réseau scolaire et/ou vivant diverses

problématiques psychosociales, de poursuivre gratuitement

leurs études secondaires de niveau 1 à 3 (reconnu par le

Ministère de l’éducation), dans un contexte d’apprentissage

adapté à leurs besoins.

L’Espace-Jeunes est un centre d’intégration qui permet aux

jeunes en difficulté, âgés entre 15 à 29 ans, d’avoir de l’aide

(écoute, soutien dans leurs démarches) sans aucune autre

condition d’admissibilité. Les intervenants de l’Espace-Jeunes

visent par l’intervention, les références et l’accompagnement,

à stimuler et motiver les jeunes, en fonction de leur capacité et

de leur situation, à reprendre du pouvoir sur leur vie.

Le BLOC est un lieu d’expression, d’information,

d’intervention et de référence pour la communauté. C’est un

café-ressources équipé d’un système de sonorisation,

d’éclairage et de multimédia professionnel, ainsi que d’une

cuisine commerciale, rendant possible des activités sociales et

culturelles pour toute la communauté. ■

Page 12: Coût format papier 5.00$ - ÉCHOS

ÉCHOS – APAMM-RS Janvier 2013, volume 22, numéro 1

12

ASSOCIATION DES PARENTS

ET AMIS DE LA PERSONNE

ATTEINTE DE MALADIE MENTALE –

RIVE-SUD

10, boulevard Churchill, suite 206

Greenfield Park, Québec, J4V 2L7

Téléphone : 450.766.0524

Courriel : [email protected]

Site web : www.apammrs.org

ÉCHOS EST LE BULLETIN D’INFORMATIONS DE L’ASSOCIATION DES PARENTS ET AMIS DE LA

PERSONNE ATTEINTE DE MALADIE MENTALE – RIVE-SUD (APAMM-RS)

Conseil d’administration

Guy Savoie président

Rita Roy vice-présidente

Jacques Petit secrétaire

Pierre Daoust trésorier

Chantal Boisclair administratrice

Iréné Chabot administrateur

Ghislaine Pilon administratrice

Personnel

Patricia Arnaud directrice générale

Eilyn Miranda travailleuse sociale

Marie-Christine Dion intervenante psychosociale

et art-thérapeute

Marie-Anick Duchesne intervenante psychosociale

Denise Dorval secrétaire réceptionniste

Coordination du bulletin

Patricia Arnaud

Chroniques et textes

L’équipe du personnel

Photographies et illustrations

Canstockphoto.com et APAMM-RS

Conception et réalisation du bulletin

Marie-Anick Duchesne

Révision de textes et correction

L’équipe du personnel

DÉPÔT LÉGAL ISSN : 1703-0471

Bibliothèque nationale du Québec

1er

trimestre 2013

Merci à nos généreux donateurs!

Vous pouvez devenir membre de l’Association (par la poste ou en ligne sur notre site internet)

Adhésion annuelle 20$

Famille à la même adresse 35$

Prévenir et intervenir

Faire un don à l’APAMM-RS c’est investir dans la vie des familles.

L’APAMM-RS est reconnue comme organisme de bienfaisance enregistré. À ce titre, les

dons versés à l’APAMM-RS vous donnent droit à des crédits d’impôt.