Dossier de PresseParc na tu re l rég iona l S c a rpe - Esc au t -

Cop 21 et Parc naturel régional Scarpe-Escaut

La France accueillera du 30 novembre au 11 décembre prochain, à Paris, la 21e conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Le Comité de labellisation Paris 2015-COP21, présidé par Ségolène Royal, a homologué le pro-gramme d’action de la Fédération des Parcs dont 51 inititiaves des Parcs (une par Parc naturel régional de France). Dans ce programme qui bénéficie du label COP 21, c’est l’action de long terme menée sur l’alimentation durable qui a été retenue pour le Parc naturel régional Scarpe-Escaut.

Un Parc naturel régional c’est surtout un territoire rural où s’expriment et agissent des ha-bitants.Nous avons choisi de vous dresser également plusieurs portraits de personnes qui agissent en faveur du climat.

Le Parc naturel régional Scarpe-Escaut pilote la co-construction d'un projet collectif, destiné à faire évoluer le système alimentaire local et à orienter les modes de consommation, de production et d'approvisionnement pour une moindre dépendance énergétique. Cette ambition est l’une des actions du programme labellisé COP21 des Parcs naturels régionaux. Bien que le Nord-Pas de Calais soit une des plus grandes régions agro-alimentaires françaises, encore trop peu de sa production se retrouve dans les assiettes de ses habitants. Or on le sait, faire venir des quatre coins du pays ou importer fruits, légumes et viandes est très énergivore et produit du CO2. D’un autre côté, nous gaspillons 20 kilos de denrées alimentaires par personne et par an en France, et ici, des agriculteurs locaux sont parfois obligés de détruire leurs productions pour ne pas vendre à perte, les exploitations agricoles disparaissent, et des familles ne mangent pas à leur faim. Ces exemples de contradictions ont conduit des acteurs locaux (responsables d’association, chefs d’entreprises, professionnels de santé, élus, habitants, etc.) à solliciter le Parc naturel régional pour mener une réflexion collective en faveur d’une alimentation durable en Scarpe-Escaut. Financée par la Fondation de France et le Conseil régional Nord-Pas de Calais, ce projet sur trois ans (2015-2017) devra aboutir à un plan d’actions coordonnées impliquant les multiples acteurs de l’offre et de la demande alimentaire. Une réflexion collective Accompagnée par des universitaires de Lille 1, la démarche interdisciplinaire adoptée entend rendre la société civile actrice de la réflexion et surtout de l’évolution du système alimentaire. Dans ce cadre, déjà plusieurs ateliers participatifs ont été menés dans les communes du Parc naturel régional avec une approche volontairement menée sous l’angle du bien-être. Autres contributeurs, les établissements scolaires du territoire ont été appelés à candidater pour être accompagnés tout au long de l’année sur des projets pédagogiques portant sur l’alimentation durable. Près de 20 classes de primaire* et 18 classes de lycées** ont été sélectionnées pour l’année 2015-2016. Elles s’ajoutent aux 26 classes déjà retenues l’an dernier et pourront bénéficier d’un accompagnement technique et financier (animations pédagogiques, ressources

Quelle alimentation voulons-nous pour demain ?

documentaires, etc.). D’autres projets, portés avec des associations, des communes ou des intercommunalités sont en cours. Et parce que faire changer nos modes de consommation implique une évolution des modes de production, des projets sont entrepris avec des entrepreneurs de l’agro-alimentaire, des agriculteurs et d’autres professionnels. La démarche bien sûr n’a pas pour seule ambition de réduire la facture énergétique mais elle y contribuera fortement et sera évaluée. Elle touche également aux questions d’accessibilité sociale aux produits locaux, à la création et au maintien de potagers et de vergers, à la mise en place de point de vente de produits locaux et d’approvisionnement des cantines, etc., autant d’objectifs inscrits dans la Charte 2010-2022 du Parc naturel régional Scarpe-Escaut. * sont concernées les communes de Bruille lez Marchiennes, Raismes, Anzin, Condé-sur-l’Escaut, Denain, Anhiers, Hergnies, Sars et Rosières, Hasnon, Rosult, Rumegies, Millonfosse, Lecelles.

** sont concernées les communes de Valenciennes, Anzin, Marly, Saint-Amand-Les-Eaux, Denain, Condé-sur-l’Escaut (et aussi Douai et Trith, hors Parc). Pour aller plus loin :

• « Un coup de fourchette pour le climat » : 7 fiches pratiques pleines d’astuces pour réduire les gaz à effet de serre de notre alimentation !, publication réalisée par le Réseau Action Climat-France.

• « Quelle alimentation voulons-nous pour demain ?» : Exemples d’actions menées tout au

long de l’année 2014-2015 par 300 élèves des écoles de Bousignies, Brillon, Millonfosse, Rosult, Rumegies, Saméon et Sars-et-Rosières, publication réalisée par le Parc naturel régional Scarpe-Escaut et l’Inspection de l’Education nationale.

• Plus d’infos sur les établissements scolaires engagés cette année : Agnès Lavergne, responsable du pôle Mobilisation écocitoyenne - Parc naturel régional Scarpe-Escaut - tél. : 03.27.19.19.70, a.lavergne@pnr-scarpe-escaut.fr.

Propriétaire de chambres d’hôtes à Rumegies, Christiane Laude aime partager sa passion du jardinage au naturel. Elle est membre du réseau des éco-jardiniers. Comme elle, 130 habitants du Parc naturel transfrontalier du Hainaut se sont en effet engagés, en signant la charte des Eco-jardins, à adopter quelques gestes simples et respectueux de l'environnement. Attirer et accueillir la faune et la flore dans son jardin, jardiner sans pesticide, privilégier les plantes locales…Christiane Laude connaît des dizaines de trucs et astuces pour jardiner au naturel. Ici une haie variée, là un abri à insectes fait maison, plus loin une mare… Au potager aussi, la culture respecte l’environnement. En laissant travailler les vers de terre, " la grelinette" remplace le motoculteur, le compost est fait maison et le paillage limite à la fois le désherbage et l’arrosage. Et les changements climatiques ? « Jardiner au naturel, c’est important. On essaie ainsi, à notre niveau, de préserver notre planète. Quand on voit revenir des insectes, des pollinisateurs ou autres, on se dit que c’est formidable, que nos efforts sont récompensés ». Jardiner au naturel plutôt qu’utiliser des engrais chimiques et des produits phytosanitaires permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, les engrais de synthèse étant produits à partir de gaz naturel, une énergie fossile qui engendre l’émission de CO2.

Christiane Laude 177 rue Eugène Millecamps Rumegies 03.27.25.22.69 06.34.82.19.10

« Des scientifiques prévoient, qu’avec le changement climatique, certains oiseaux migrateurs seront amenés à séjourner plus longtemps dans notre région. N’est-ce pas une raison supplémentaire pour préserver et restaurer nos sites naturels ? » « Bien sûr qu’il faut sauver des milieux naturels tels que les roselières ! Si on ne fait rien, la faune et la flore qui s’y développent vont disparaître ! Que deviendra le Busard des roseaux s’il n’y a plus de roseaux ? ». Gestionnaire de 9 sites naturels se trouvant dans le Parc naturel régional Scarpe-Escaut (dont deux Réserves naturelles régionales), Yann Dulondel est satisfait de voir que certaines espèces rares se maintiennent sur les sites gérés. Observer des grenouilles des champs ou des Grandes Douves récompense les années d’efforts pour restaurer ces milieux caractéristiques de Scarpe-Escaut. « Les sites que nous gérons -d’une superficie totale de 450 hectares- appartiennent aux communes, au Département du Nord ou encore au Parc naturel régional. La fauche, le tronçonnage, le débroussaillage, le creusement et l’entretien des mares, puis le suivi de la faune et de la flore : un travail titanesque pour une équipe réduite à deux gestionnaires de terrain ! « Nous accueillons également chaque année près de 1400 jeunes, écoliers, lycéens, étudiants, etc. qui participent, après une visite guidée de ces sites exceptionnels, à des chantiers nature. A titre d’exemple, cet effort collectif a permis la conservation de 10 hectares de roselières sur la tourbière de Vred. Et les changements climatiques ? « Une tourbière, comme celle de Marchiennes ou de Vred, agit comme un puits de carbone en piégeant le CO2 atmosphérique dans le sol et contribue ainsi à limiter les effets du réchauffement climatique. De plus, elle constitue un filtre naturel des eaux de surface vers les nappes phréatiques. Une nature préservée pour le bien de la biodiversité mais aussi de l’humanité ! »

Yann Dulondel Gestionnaire d’espaces naturels Parc naturel régional Scarpe-Escaut y.dulondel@pnr-scarpe-escaut.fr tél 03.27.19.19.70 06 .79.35.55.63

Il y a deux ans, Morigann Smellinckx, alors en CM2 à Vred, a suivi comme 24 autres élèves de sa classe, la formation « Ecogarde junior ». Egalement sensibilisée par ses parents à la protection de son environnement, Morigann confirme d’année en année son sens de l’observation et son envie de s’occuper des animaux. Chaque année, plusieurs écoles proposent à leurs élèves de suivre la formation d’écogardes junior dispensée par les écogardes du Parc naturel régional Scarpe-Escaut. Cette formation qui combine théorie et pratique durant plusieurs animations en classe se termine par un rallye nature. « Sur le terril de Rieulay, on devait identifier les atteintes à l’environnement (comme les déchets par exemple), savoir reconnaître des oiseaux ou des fleurs. On a aussi construit des nichoirs et des gîtes à insectes. On a appris le fonctionnement d’une tourbière. Je savais déjà pas mal de choses mais j’en ai appris des nouvelles, sur les arbres par exemple. » Repérée en sixième par son professeur de biologie, Morigann a même participé à un concours national sur la biodiversité et finie « 899e sur 4872 inscrits et 1ère de toutes les classes de sixième du collège Louis Pasteur de Somain ! », précise avec fierté sa maman. Et les changements climatiques ? « On nous a appris ce qu’on ne doit pas faire comme jeter ses déchets ou les brûler. A Vred, on a vu aussi qu’on utilisait des vaches comme « tondeuse écologique » sur les sites naturels ! Ça c’est bien parce que ça pollue moins ! Mais on devrait aussi abattre moins d’arbres. Aujourd’hui, on en coupe trop pour pouvoir construire ! »

Morigann Smellinckx 12 ans, en 5ème Rieulay 3 rue des Charmes 59870 Rieulay 03.27.90.31.18

Régine et Daniel Hennion, habitants de Millonfosse et propriétaires d’un gîte Panda, se sont lancés dans un nouveau projet : bâtir une maison passive, écologique et accessible aux personnes à mobilité réduite. Un défi en accord avec leurs convictions ! « Nous voulions depuis longtemps construire une maison respectueuse de l’environnement. Celle-ci sera non seulement passive, c’est-à-dire peu énergivore en chauffage, mais elle sera également construite avec des matériaux écologiques. Ossature bois, isolation des murs en ouate de cellulose (papier recyclé), et avec des fibres de bois, menuiseries en triple vitrage pour la performance thermique et une étanchéité poussée, mur d’adobe (briques de terre crue), toiture plate végétalisée, eau chaude sanitaire à l’aide panneaux solaires, récupération des eaux de pluie pour l’ensemble des besoins en eau… Après juillet 2016, quand la maison sera construite, nous la louerons en gîte de 5 personnes. Nous y vivrons nous-mêmes plus tard. Certes, ce type de construction implique un coût financier estimé 15% supérieur à celui d’une maison classique mais c’est un investissement amortissable. De toute façon, ce n’est pas ce qui nous motive. ». Et les changements climatiques ? Régine et Daniel sont intarissables sur les gestes à faire pour limiter le réchauffement climatique. Engagés depuis longtemps dans la préservation de l’environnement (ils sont aussi éco-jardiniers, font leur jus de pomme et roulent en voiture hybride…), les voilà bientôt responsables du premier gîte à énergie passive du Nord-Pas de Calais !

Régine et Daniel Hennion 23 route de Bousignies 59178 Millonfosse 06 43 38 93 93

Les « Services écosystémiques » : voilà bien une notion scientifique (encore une !) que seuls quelques experts utilisent avec une familiarité déconcertante ! Dommage, car ce concept a le mérite de montrer combien la survie de l’homme dépend de son environnement. Alors, essayons de l’expliquer ! « Notre vie dépend fortement de la biodiversité (diversité biologique), c’est-à-dire de la variété du monde vivant. La nature nous apporte en effet de quoi nous nourrir par exemple, ou nous soigner (plantes médicinales). C’est ce qu’on appelle les services d’approvisionnement. La nature nous apporte aussi un service « culturel », une notion un peu plus complexe pour signifier la valeur paysagère, spirituelle ou récréative des espaces naturels. Enfin, troisième service rendu par le monde vivant qui nous entoure : les services de régulation. On sait par exemple que les zones humides stockent le carbone, retiennent le phosphore et l’azote. On sait aussi qu’une mosaïque diversifiée de milieux naturels permet de limiter la propagation des ravageurs potentiellement dangereux pour la santé de l’homme et, dans le même temps, de favoriser la présence d’espèces pollinisatrices (oiseaux, insectes ou chauves-souris). Et puis, sujet de toute actualité, les zones humides, agissant comme des éponges, régulent les inondations. Et les changements climatiques ? Les liens forts entre biodiversité, services écosystémiques et changements climatiques apparaissent de plus en plus clairement. Car plus un milieu présente une diversité importante plus il est à même de rendre une diversité de services à l’homme, dont ceux ayant un impact positif sur la limitation des effets du changement climatique. A l’inverse donc, en continuant de détruire la biodiversité et en fragilisant les milieux naturels, l’homme ne fait qu’accroître les effets néfastes que le changement climatique aura sur ses propres conditions de vie. Il est maintenant acquis par exemple que la poursuite de l’altération des forêts tropicales, véritables poumons de la planète que l’on aurait tendance à remplacer par des plantations moins riches en espèces, aurait un effet irréversible sur l’augmentation de la température à la surface de la terre.

Gérald Duhayon Ressources et milieux naturels Parc naturel régional Scarpe-Escaut g.duhayon@pnr-scarpe-escaut.fr tél 03.27.19.19.70 06 06 47 46 16 « La nature est généreuse. Les services qu’elle rend à l’homme (on les appelle services écosystémiques) sont nombreux. Mais les voici aujourd’hui menacés par les changements climatiques ! Notre porte de sortie ? La biodiversité. Saviez-vous qu’elle est un régulateur du changement climatique ? »

Fini le gaspillage alimentaire ! A la Ferme du Major, les légumes « bio et moches » finissent en soupe ! L’association de réinsertion sociale et professionnelle qui encadre chaque année une cinquantaine de jeunes autour des activités de maraîchage et de sous-traitance industrielle, vient d’investir dans un laboratoire tout neuf. A la clé, la production de soupes de saison pour valoriser les légumes abimés ou hors calibre. Décidément, la Ferme du Major à Raismes n’arrête pas de se distinguer ! Elle qui vient de recevoir un Saule d’argent par le Jury des Fins Gourmets pour sa « Soupe pourpier-courgettes », fabriquera bientôt une soupe par saison avec des produits non commercialisables immédiatement. « Plutôt que de jeter les légumes bio qui ne répondent pas aux critères actuels des consommateurs, par leur aspect ou leur forme –et non par leur goût-, nous nous donnons les moyens de les valoriser. Sans épice, sel ou poivre ajoutés, notre soupe bio au potiron est en phase de test. Dès que nous aurons l’accord de mise sur le marché, nous pourrons la vendre dans notre boutique et par commande sur internet avec prochainement la mise en place d’un « drive fermier ». Et les changements climatiques ? « Cultiver bio, valoriser des produits locaux et de saison, développer des circuits courts avec la vente sur les marchés et jeter le moins de déchets possibles sont autant de gestes qui limitent les émissions de gaz à effet de serre. Et en ce sens, notre équipe, nos jeunes et nos clients contribuons tous à réduire notre impact sur le climat ».

Steve Kuzma La Ferme du Major 125 rue Jean Jaurès 59590 Raismes 03.27.28.83.83 06.32.68.38.61