controle de gest et activité commerciale

Upload: abeloua

Post on 05-Jul-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    1/27

    L’article étudie la problématique de l’intégration d’un système de

    contrôle de gestion au sein d’une fonction commerciale, en

    s’appuyant sur le cas de l’implantation d’un système de contrôle de

    gestion dans une entreprise de conseil en surveillance et sécurité. Laproblématique de recherche peut être résumée sous la forme d’une

    double interrogation : estce que les tensions entre le contrôle de

    gestion et la fonction commerciale, telles que la pression budgétaire

    ou le manque de conne!ion du contrôle de gestion avec le marché

    "#ristensen, $artensen, %ronholdt, &''& ( )esson, L*ning, $endo+a,

    &''-, ne s’e!pliquent pas par le manque d’appropriation des outils

    de contrôle de gestion par les fonctions commerciales /omment

    intégrer un système de contrôle de gestion au sein d’une fonction

    commerciale et quels sont les apports d’une telle intégration 2

    0our étudier cette problématique, l’article utilise le terme de contrôle

    de gestion dans le sens de management control. L’article s’intéresse

    au! systèmes de contrôle de gestion stratégiques et managériau!

    décrits par 1nthony "2345, 2354, 2366- et 7imons "2334, &'''-. 8l

    est centré sur les systèmes de contrôle articulant des règles et desoutils de mesure avec des outils de pilotage et de management

    agissant sur les comportements humains. L’article dé9nit la fonction

    commerciale comme l’ensemble des activités qui contribuent la

    performance commerciale d’une entreprise. La performance

    commerciale est entendue dans une acception large comme le

    niveau d’e;cacité, d’e;cience et de durabilité des pratiques de

    vente et de marre d’a>aires

    ou la rentabilité commerciale, et par des indicateurs plus qualitatifs

    de création de potentiel tels que l’image de marque ou la 9délisation

    des clients ")arth, &''?-. =n9n @ l’intégration A d’un système de

    contrôle de gestion signi9e l’appropriation durable, e;cace et

    e;ciente des outils et des dispositifs de ce système par les acteurs

    visés.

    3

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa2https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa3https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa3https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa2

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    2/27

    La problématique de recherche présente, en premier lieu, des enBeu!

    pratiques puisque les entreprises et les organisations sont en

    recherche permanente d’outils de contrôle de gestion pour mieu!

    mesurer et piloter leur performance commerciale ")erland, &''& (1mbler, #oorts de recherche sont souvent placés dans la conception

    d’outils de mesure et de pilotage de la performance commerciale,

    par e!emple le Balanced Scorecard ")7/- de #aplan et Gorton, maisils le sont moins concernant l’intégration de ces outils, peutêtre

    parce que l’on considère a priori que cet aspect ne serait pas

    problématique "/appelletti, &''5a ( &''5b-.4

    0our apporter des éléments de réponse la problématique étudiée,

    la méthodologie choisie est celle de la rechercheintervention

    "7avall, 23?, 23?4 ( 7avall, Hardet, &'' ( )uono, 7avall, &''?-. La

    rechercheintervention a consisté faire des observations sur

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa4https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa4

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    3/27

    l’implantation d’un système de contrôle de gestion dans une

    entreprise de surveillance et sécurité de 6'' personnes entre &''&

    et &''4. Les observations réalisées entre &''& et &''I ont porté sur

    la conception et l’implantation d’indicateurs socioéconomiques decontrôle de gestion "/appelletti, &''5a-. /elles réalisées entre &''I

    et &''4, qui sont e!ploitées dans cet article, ont permis d’élaborer

    des hypothèses sur l’intégration d’un système de contrôle de gestion

    au sein d’une fonction commerciale. 0our présenter cette étude, le

    premier paragraphe de l’article e!pose le cadre théorique de la

    recherche centré sur les rapports entre le management control et la

    fonction commerciale, le deu!ième paragraphe décrit la

    méthodologie de rechercheintervention mobilisée et son protocole,

    en9n le troisième paragraphe présente les résultats de la recherche

    et en propose une discussion.

    1 - Contrôle de gestion et fonctioncommerciale : une relation paradoxale

    5/e paragraphe e!pose les grands concepts, outils et méthodes

    du management control. 8l montre en quoi la relation entre

    le management control et la fonction commerciale est ancienne et

    intime, mais également soumise des tensions et des dilemmes.

    1.1 - L’intimité du lien entre le managementcontrol et la fonction commerciale

    Le management control en tant qu’ensemble de dispositifs et

    d’outils aidant le manager décider et agir, comporte deu!

    dimensions "7imons, 2334, &'''- :

    • une dimension économique et stratégique consistant choisir

    des règles opératoires pour atteindre les obBectifs 9!és (

    • une dimension organisationnelle et psychosociale conduisant

    les individus agir conformément au! règles opératoires.

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa5https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa6https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa5https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa6

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    4/27

    1nthony est considéré comme l’auteur de référence en management 

    control")ouquin, &''4-. 8l dé9nit dans un premier temps le contrôle

    comme @ le processus consistant assurer que l’organisation fait ce

    que le management veut qu’elle fasse A "1nthony, 2345-. 1nthonydé9nit dans un deu!ième temps lemanagement control comme @ le

    processus par lequel les managers obtiennent l’assurance que les

    ressources sont obtenues et utilisées de manière e;cace et

    e;ciente pour réaliser les obBectifs de l’organisation A "1nthony,

    2354-. L’auteur aBoute trois idées clés en complément de cette

    dé9nition : le processus implique des managers c’estdire des

    acteurs qui font avancer les choses en coopérant avec d’autres

    acteurs ( ce processus s’inscrit dans le cadre de la plani9cation

    stratégique ( les critères pertinents pour évaluer les actions

    conduites dans ce processus sont l’e;cacité et l’e;cience. 1nthony

    dé9nit dans un troisième temps le management control comme @ le

    processus par lequel les managers inJuencent d’autres membres de

    l’organisation pour mettre en Kuvre la stratégie A "1nthony, 2366-.

    0our 1nthony, le management control est le contrôle des managers

    par d’autres managers, ceu!ci étant des responsables d’équipes

    ayant des obBectifs atteindre.!

    1uBourd’hui, la plupart des auteurs dé9nissent le contrôle de gestion

    dans le sens de management control "7imons, &''' ( )urlaud, eller

    et al., &'' ( %ervais, &''4-. 8ls lui reconnaissent deu! dimensions

    facteurs la fois de régularité et de changement "/hiapello, 2335 (

    Cupuy, %uibert, &'''-. La première formelle vocation stratégique

    et de gestion : par e!emple la formalisation d’un budget annuel et la

    véri9cation de son atteinte en 9n année par le contrôle de gestion.

    La seconde informelle vocation managériale et comportementale :

    par e!emple les di>érentes concertations réalisées dans l’année par

    un manager avec ses équipiers, pour piloter la réalisation du budget.

    La première dimension formelle regroupe les indicateurs de

    contrôleur de gestion produits par les systèmes d’information

    traditionnels "comptabilité analytique, comptabilité de gestionM-. La

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa7https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa7

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    5/27

    dimension informelle regroupe, quant elle, des indicateurs et des

    informations peu ou mal reJétés par les systèmes d’information

    traditionnels, portant sur des phénomènes immatériels "/appelletti,

    #houatra, )ec

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    6/27

    9nancier, un a!e client, un a!e processus internes, un a!e

    apprentissage organisationnel. =n particulier, sur ses a!es processus

    internes et clients, le )7/ propose des indicateurs de pilotage de la

    fonction commerciale "planning de prospections et de négociation,tau! de conversion des prospects en clientsM- et de mesure de sa

    performance "satisfaction des clients, image de marqueM-.

    1.2 - Les tensions entre le contrôle de gestion etla fonction commerciale

    #

    $algré leurs liens anciens, la relation entre le contrôle de gestion et

    la fonction commerciale fait l’obBet de débats qui portent la fois sur

    la mesure et le pilotage de la performance commerciale. C’un coté,

    des auteurs se font l’écho de pratiques de contrôle de gestion

    développées par et intégrées la fonction commerciale "L*ning et

    al ( Cambrin, &''4-. Ce l’autre, des auteurs mettent en lumière des

    contradictions entre le contrôle de gestion et la fonction

    commerciale. =n termes de mesure, 1mbler et #o

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    7/27

    restent plus sensibles au! indicateurs 9nanciers traditionnels

    "#aplan, Gorton, &''-. /’est pourquoi, comme l’observent )esson,

    L*ning et $endo+a "&''-, les budgets commerciau! peuvent

    e!ercer une forte pression sur la fonction commerciale. /ettepression peut se révéler perturbatrice et engendrer des e>ets

    pervers, comme la constitution de réserves et de marges de

    manKuvre "le slack - ou le développement de comportements

    @ courttermistes A.1$

    =n termes de pilotage, les outils du management control comme les

    tableau! de bord et les budgets, sont parfois vécus par la fonction

    commerciale comme des outils e!térieurs de contrôle et non pas de

    management. L’appropriation des outils du contrôle de gestion par la

    fonction commerciale peut se révéler délicate, sans doute parce que

    les commerciau! ont du mal percevoir la création de valeur des

    outils pour eu!mêmes. 7andino "&''?- montre ainsi que les outils

    de management control visant mesurer et piloter la performance

    commerciale, autre que les outils @ vitau! A de calcul des pri! et de

    budgétisation des ventes, sont implantés asse+ tardivement dans lesorganisations. 7a recherche, menée sur un échantillon représentatif

    de 2I2 entreprises indépendantes de moins de &' ans, montre que

    les outils de contrôle de la performance commerciale sont

    généralement mis en Kuvre après les outils de contrôle de la

    performance économique et sociale. 0ar e!emple, les outils de

    mesure de la rentabilité commerciale "ventes par salariés, achats

    moyens par clientsM- apparaissent en moyenne après quatre

    années d’e!istence de l’entreprise, et les outils de mesure de la

    qualité de la relation avec les clients "image perPue, tau! de clients

    récurrentsM- après cinq années en moyenne. 0our 7andino, les

    entreprises n’utiliseraient pas d’outils élaborés demanagement

    control de leur performance commerciale durant leurs premières

    années d’e!istence. =stce que cela ne traduit pas une certaine

    réticence de la fonction commerciale visvis du contrôle de

    gestion 7i l’obBet du contrôle de gestion est bien de mettre sous

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa10https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa10

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    8/27

    tension l’organisation et ses fonctions, le dosage de cette tension est

    important pour ne pas conduire un reBet du contrôle de gestion par

    les acteurs. 1u regard des fonctions commerciales, la di;culté pour

    le contrôle de gestion serait donc de se déplacer d’une positione!térieure et peu créatrice de valeur, vers une position mieu!

    intégrée source de création de valeur "1mbler, #oérentes

    fonctions de l’entreprise. 7es outils sont centrés sur les

    dysfonctionnements qui perturbent les acteurs, la mesure de leurs

    e>ets et la mise en Kuvre de solutions pour y faire face. Le

    paragraphe décrit les mécanismes de ce système de contrôle de

    gestion. 8l e!pose également le protocole de recherche réalisé pour

    observer son intégration au sein d’une fonction commerciale.

    2.1 - Conception de la rec&erc&e

    12

    Le contrôle de gestion socioéconomique vise au développement de

    @ la fonction vitale de vente A ")uono, 7avall, &''?-. 7elon ce

    modèle, la fonction commerciale est incarnée par les services vente

    et mar

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    9/27

    en étant plus ou moins au contact de l’environnement e!terne et des

    clients. 0ar e!emple des techniciens peuvent être au contact des

    clients lors de travau! d’installation ou de maintenance, les

    comptables également lors d’activités de facturation ou de relanced’impayés. Les outils du contrôle de gestion socioéconomique sont

    organisés autour de trois a!es : un a!e outils de contrôle de gestion,

    un a!e processus de changement et de gestion des coNts et un a!e

    de décisions politiques "9gure 2-.'igure 1 - %od(le du contrôle de gestion socio-économi)ue

    *source : +séor 1##!,

    13

    /ette méthodologie en trois a!es est appelée méthode QER8S=R.

    Cepuis 23?, elle a été testée sur un millier d’entreprises réparties

    dans une trentaine de pays, alimentant plusieurs milliers

    d’observations enregistrées dans une base de connaissances

    appelée 7=%=7= "Hardet, Qarbi, &''?-.

    - L’axe outils est composé par six outils destinés auxmanagers

    14

    • Le plan d’actions stratégiques internes et e!ternes est un outil

    de proBection stratégique visant les I 4 ans venir. 8l est tourné

    aussi bien vers des obBectifs e!ternes "les clients, les

    fournisseursM- que vers des obBectifs internes "les investissements

    matériels et immatériels, l’adéquation formationemploiM-.

    • Le plan d’actions prioritaires est l’inventaire réactualisé

    semestriellement des actions prioritaires réaliser par l’ensemble

    des équipes pour atteindre les obBectifs stratégiques de

    l’organisation.

    • Le tableau de bord de pilotage regroupe les indicateurs

    qualitatifs, quantitatifs et 9nanciers utilisés par l’encadrement

    pour piloter les personnes et les activités de sa +one de

    responsabilité.

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa13https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa14https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa13https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa14

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    10/27

    • L’outil gestion du temps est un ensemble cohérent

    d’instrumentation de la gestion du temps de recherche d’une

    organisation plus e;cace de l’emploi du temps.

    La grille de compétences permet de visualiser les compétencese>ectives disponibles d’une équipe et de son organisation.

    • Le contrat d’activité périodiquement négociable formalise les

    obBectifs de résultats prioritaires et les moyens mis disposition

    par l’organisation. 8l est mis en place au travers d’une concertation

    semestrielle entre chaque acteur et son supérieur hiérarchique

    directe.

    - L’axe c&angement et gestion des cots impli)uetous les acteurs de l’entreprise

    15

    /et a!e constitue un processus itératif en quatre phases : diagnostic

    des dysfonctionnements, proBet de solutions, mise en Kuvre et

    évaluation des solutions retenues. Le diagnostic permet d’identi9er

    les dysfonctionnements, c’estdire les perturbations qui nuisent

    la réalisation des activités, et les coNts cachés qu’ils engendrent,c’estdire les pertes de valeur aBoutée, en termes notamment de

    surtemps, de surconsommations, de non production et de risques. Le

    diagnostic est réalisé partir d’entretiens auprès des di>érentes

    catégories d’acteurs : dirigeants, encadrement et employés. L’étape

    suivante consiste formaliser des proBets partir du diagnostic pour

    réduire les dysfonctionnements et convertir les coNts en valeur

    aBoutée. 1près la mise en Kuvre, une évaluation permet d’analyserles résultats qualitatifs, quantitatifs et 9nanciers obtenus et de

    déterminer l’e>ort qui reste mettre en Kuvre pour atteindre les

    obBectifs déterminés.

    - L’axe de décisions politi)ues moilise la directionde l’entreprise

    1

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa15https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa16https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa15https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa16

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    11/27

    L’a!e de décisions politiques sert stimuler la décision stratégique

    de la direction de l’entreprise. Les décisions stratégiques de l’équipe

    de direction donnent un sens l’utilisation des outils et inJuencent

    les actions qui concourent la mise en Kuvre de la stratégie et laréduction des dysfonctionnements.

    2.2 - /rotocole de la rec&erc&e

    1!

    La rechercheintervention a été choisie comme méthodologie pour

    observer l’intégration du contrôle de gestion socioéconomique au

    sein d’une fonction commerciale et ses impacts sur la performance

    commerciale. /ette méthodologie a semblé bien adaptée au!

    obBectifs de la recherche, car elle correspond au caractère

    longitudinal de cette approche de recherche "avantTpendantTaprès-.

    La rechercheintervention est une technologie de la recherche

    d’e!ploration et de con9rmation qui consiste intervenir dans

    l’entreprise, non comme un simple observateur mais comme un

    acteur du Beu d’entreprise en charge de conduire un processus. /ette

    méthodologie est quali9ée de @ consultance scienti9que A car elle

    mobilise des outils de conseil avec une intention scienti9que, de la

    même faPon qu’un chercheur peut mobiliser dans ses travau!

    scienti9ques des techniques statistiques similaires celles utilisées

    par des consultants, en mar

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    12/27

    1"

    L’entreprise étudiée vend, installe et maintient des systèmes de

    surveillance et de sécurité auprès d’entreprises franPaises. =lle

    compte, sur 6'' personnes, une centaine de managers qui

    encadrent des équipes de 4 24 personnes selon les cas. Le

    personnel est réparti dans quatre domaines d’activité qui forment

    des fonctions : une fonction technique en charge de l’installation et

    de la maintenance des systèmes vendus ( une fonction commerciale

    en charge de la vente des systèmes de surveillance ( une fonction

    administrative en charge de la gestion du personnel et de

    l’administration des ventes ( une fonction 9nance, contrôle de

    gestion et informatique. Le personnel technique et commercial

    travaille dans des agences technicocommerciales positionnées dans

    toute la Drance, les autres personnels sont basés au siège de

    l’entreprise. Le cKur de métier de l’entreprise est de vendre du

    matériel de surveillance des entreprises sous la forme de contrats

    d’abonnement d’une durée de quatre ans paiements mensuels. La

    vente de matériel des nouveau! clients se fait selon une technique

    dite de @ one shoot  A, consistant signer le contrat en un seulrende+vous. Vne fois le contrat signé, l’entreprise cliente fait partie

    du @ parc client A et béné9cie des conseils et de la maintenance des

    techniciens. 1u bout des quatre années de contrat, les entreprises

    clientes sont démarchées pour renouveler leur contrat. Le tau! de

    résiliation, c’estdire les contrats dénoncés avant leur terme, et le

    tau! d’érosion, c’estdire les clients perdus lors du renouvellement

    du contrat, sont des indicateurs très signi9catifs de la qualité du

    service rendu par ce type d’entreprise.1#

    Le protocole de recherche a été conduit une première fois dans

    l’entreprise entre &''& et &''I, puis une seconde fois entre &''I et

    &''4 selon des modalités similaires pour généraliser le contrôle de

    gestion socioéconomique toute l’entreprise et approfondir les

    résultats obtenus 01 01  La rechercheintervention utilisée dans

    l’article fait.... =ntre &''& et &''I, le protocole de recherche apermis d’observer en particulier l’implantation du contrôle de gestion

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa18https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa19https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa18https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa19https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#no1

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    13/27

    socioéconomique dans l’entreprise. /es observations ont fait l’obBet

    d’un premier article de recherche "/appelletti, &''5a-. /e protocole

    a permis entre &''I et &''4 de faire d’autres observations portant

    sur l’intégration de ce système au sein de la fonction commerciale.Le protocole de recherche a suivi les étapes de la recherche

    intervention @ qualimétrique A "7avall, Hardet, &'' ( 7avall, Hardet,

    )onnet, /appelletti, &''5- :

    • Les dysfonctionnements perturbant le déroulement des

    activités ont été identi9és lors d’entretiens individuels avec la

    direction et l’encadrement de l’entreprise. =n particulier le

    directeur commercial, ses quatre directeurs régionau!, les vingt

    directeurs d’agence et une trentaine de commerciau! ont été

    intervieXés.

    • 0uis des entretiens individuels de deu! fois une heure ont été

    menés auprès de la direction et de l’encadrement pour évaluer

    qualitativement, quantitativement et économiquement "quelle

    perte de valeur aBoutée sur un an - l’impact des

    dysfonctionnements.

    • =n parallèle, les managers de l’entreprise, dont les managers

    commerciau! et du contrôle de gestion, ont été mobilisés dans des

    groupes de formationconcertation au! si! outils de contrôle de

    gestion socioéconomique.

    • 1 la suite des diagnostics, des groupes de proBet ont été

    constitués pour chercher des solutions de réduction des

    dysfonctionnements et d’amélioration des performances. Le

    groupe de proBet se décompose en groupe restreint et en groupeplénier. Le groupe restreint s’assure de la cohérence des solutions

    par rapport au! obBectifscontraintes stratégiques de l’entreprise.

    Le groupe plénier recherche des solutions et étudie les

    implications de ces solutions sur l’entreprise. Yuatre séances de

    groupe de proBet ont été organisées au niveau de la fonction

    commerciale avec le directeur commercial et le directeur général

    "groupe restreint- ainsi que le directeur technique, le CRQ, quatre

    directeurs de régions, trois directeurs d’agence et trois

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    14/27

    responsables techniques "groupe plénier-. Les solutions retenues

    en groupe de proBet ont ensuite alimenté les plans d’actions

    prioritaires de l’entreprise.

    0uis, après leur mise en Kuvre, les plans d’actions prioritairesont été évalués et leur impact sur la performance a été mesuré par

    la réduction des coNts des dysfonctionnements.

    • =n9n, pendant toute la durée de la recherche, un groupe de

    pilotage composé du directeur général, du directeur commercial,

    du directeur 9nancier et du directeur des ressources humaines a

    supervisé l’implantation du contrôle de gestion socioéconomique.

    3 - ésultats de la rec&erc&e

    2$

    /e paragraphe décrit la contribution du contrôle de gestion socio

    économique au développement de la performance commerciale.

    0uis, sur la base des résultats de la rechercheintervention, il dégage

    quatre premiers principes favorisant l’intégration d’un système de

    contrôle de gestion au sein d’une fonction commerciale. =n9n, ilpropose une discussion portant sur les limites des résultats obtenus.

    3.1 - La contriution du contrôle de gestion laperformance commerciale

    21

    1u regard de l’a!e outils du contrôle de gestion socioéconomique,

    l’ensemble des managers de l’entreprise ont été formés et utilisent

    les si! outils de contrôle de gestion. La di>usion de ces outils a

    permis, d’une part, de créer un langage commun entre tous les

    managers de l’entreprise. =n particulier, les managers commerciau!

    dotés de ces outils ont renforcé leur pro!imité avec les autres

    managers de l’entreprise en partageant avec eu! des outils

    homogènes. L’isolement des commerciau!, parfois perPus comme

    des @ électrons libres A dans l’organisation, a de ce point de vue été

    réduit. 1 la di>érence de méthodes plus traditionnelles de contrôle

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa20https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa21https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa20https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa21

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    15/27

    de gestion oF les outils sont déclinés par la direction et le contrôle de

    gestion sur les managers de faPon descendante et peu participative

    ")esson, L*ning, $endo+a, &''-, les managers sont devenus, d’une

    certaine faPon, les auteurs de leurs outils. /haque manager del’entreprise est doté des mêmes outils de contrôle de gestion, mais il

    les utilise de faPon personnalisée selon le principe de @ contingence

    générique A. Les observations réalisées dans la recherche ont

    montré que la di>usion d’outils de contrôle de gestion selon ce

    principe favorisait leur appropriation dans l’organisation. =n

    illustration, le tableau de bord de pilotage d’un manager

    commerciale est présenté en 9gure &.

    'igure 2 - xtrait du taleau de ord d’un directeurcommercial régional *source : +séor 2$$3,

    22

    /e tableau de bord est construit selon les mêmes principes que celui

    d’un manager technique ou 9nancier "principe générique-, mais son

    contenu est personnalisé et adapté son activité particulière

    "principe de contingence-. 1insi, chaque manager a dans son tableaude bord des indicateurs de gestion du temps, mais le choi!

    spéci9que de ces indicateurs revient au manager concerné. 0ar

    e!emple, le manager commercial étudié en 9gure & a choisi de

    suivre, comme indicateur de gestion du temps, le planning des

    rende+vous commerciau!. /et indicateur ne sera pas utilisé par un

    manager 9nancier qui lui préfèrera, par e!emple, un indicateur

    portant sur les rende+vous avec des banquiers. 1insi l’outil favorise

    la résolution de problèmes locau! sans nuire la cohésion

    organisationnelle.23

    1u regard de l’a!e processus de changement et de gestion des

    coNts, les diagnostics ont permis d’identi9er les dysfonctionnements

    perturbant les activités en termes de condition de travail,

    d’organisation du travail, de communication, de formation, de

    gestion du temps et de mise en Kuvre stratégique, et leursconséquences économiques. =n particulier, le diagnostic de la

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa22https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa23https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa22https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa23

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    16/27

    fonction commerciale a permis d’identi9er des dysfonctionnements

    endogènes cette fonction "par e!emple une rotation e!cessive des

    commerciau! de près de 2''Z par an-, mais également des

    dysfonctionnements e!ogènes liés des défaillances d’autresfonctions "par e!emple le manque de concertation des techniciens

    avec les commerciau! l’issue d’actions de maintenance che+ les

    clients-. L’évaluation économique des dysfonctionnements a montré

    que les pertes de valeur aBoutée qu’ils engendraient s’établissaient

    environ I' ''' [ par personne et par an. Les résultats des

    diagnostics con9rment qu’il e!iste un continuum entre

    l’environnement interne et l’environnement e!terne d’une

    organisation. La qualité du fonctionnement interagit fortement avec

    la qualité des services et des produits comme l’a montré )arth

    "&''?-. Les résultats montrent également qu’il e!iste un continuum

    entre l’environnement interne et l’environnement e!terne d’une

    fonction. =n l’occurrence, la fonction commerciale n’est l’origine

    que d’une partie de l’ine;cience commerciale de l’entreprise, toutes

    les fonctions Bouant un rôle dans cette ine;cience au travers des

    dysfonctionnements qu’elles provoquent avec la fonction

    commerciale. /’est pourquoi, le groupe de proBet commercial, qui a

    suivi le diagnostic, a mobilisé les fonctions impliquées dans des

    dysfonctionnements signi9catifs perturbant la fonction commerciale.

    1insi, le CRQ a participé au groupe de proBet commercial pour

    concevoir un programme de formation et un parcours d’intégration

    adaptés au! Beunes commerciau! pour diminuer leur rotation. Le

    directeur technique a, quant lui, été mobilisé pour dé9nir avec lesmanagers commerciau! des règles de synchronisation entre les

    techniciens et les commerciau!, notamment avant et après les

    visites techniques en clientèle.24

    L’évaluation de la mise en Kuvre des solutions dé9nies en groupe de

    proBet a montré que les pertes de valeur aBoutée avaient été réduites

    de I'Z 4'Z environ, soit de l’ordre de 2'''' [ 24''' [ par

    personne et par an. 1u niveau 9nancier global, l’entreprise est

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa24https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa24

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    17/27

    passée d’un résultat net fortement négatif un e!cédent de

    plusieurs millions d’euros partir de &''I. /oncernant les

    indicateurs plus qualitatifs de la performance commerciale, le tau!

    d’érosion, sous l’e>et d’une meilleure qualité de service au client, aété diminué de 4'Z. Le tau! de résiliation s’est également

    fortement réduit gr\ce au! e>orts de synchronisation entre

    techniciens et commerciau! pour s’établir environ &'Z des

    contrats signés. =n9n, sous l’e>et de parcours d’intégration mieu!

    adaptés au! Beunes commerciau!, la rotation du personnel

    commercial a été diminuée de 5'Z en trois ans "Richerme, &''I (

    /ristallini, &''?-.

    3.2 - Les principes de l’intégration d’un sst(mede contrôle de gestion

    25

    Les résultats de la rechercheintervention ont permis d’identi9er

    quatre premiers principes d’intégration d’un système de contrôle de

    gestion au sein d’une fonction commerciale.

    2=n premier lieu, les résultats indiquent qu’une conception des outils

    de contrôle de gestion selon le principe de @ contingence

    générique A, c’estdire une conception des outils centrée sur l’aide

    la résolution des problèmes rencontrés par les acteurs, favorise

    leur intégration. =n cela, pour qu’il y ait appropriation, les outils de

    contrôle de gestion devraient être conPus pour être utiles non

    seulement au contrôleur de gestion mais aussi au! acteurs qui les

    utilisent.2!

    =n second lieu, les résultats montrent que l’évaluation qualitative,

    quantitative et 9nancière des dysfonctionnements, puis des actions

    correctives mises en place, stimule le passage l’acte des

    managers, en particulier des managers commerciau! dont le

    pragmatisme semble particulièrement développé. 1 ce point, il

    apparaUt que l’évaluation de l’e;cience d’un système de contrôle degestion, et de sa contribution la performance, favorise son

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa25https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa26https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa27https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa25https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa26https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa27

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    18/27

    intégration. 0ar e!emple, les managers commerciau! avaient

    conscience de la rotation du personnel e!cessive touchant leur

    équipe "environ 2''Z par an, 66Z des nouveau! vendeurs ne

    restant pas plus de si! mois dans l’entreprise-, mais absolument pasde son impact économique. Le diagnostic a chi>ré près d’un million

    d’euros les pertes de valeur aBoutée annuelles provoquées par ce

    dysfonctionnement, liées au! surtemps passés en recrutement et

    au! pertes d’opportunités commerciales engendrées par les départs

    de commerciau!. L’évaluation économique a stimulé le groupe de

    proBet commercial pour proposer puis mettre en Kuvre des solutions

    de réduction de la rotation du personnel. =lle a stimulé les managers

    commerciau! pour mieu! suivre dans leur tableau de bord de

    pilotage cet indicateur.2"

    =n troisième lieu, les observations montrent que l’intégration d’un

    système de contrôle de gestion est liée l’implication politique de la

    direction de l’entreprise qui pousse l’utilisation des outils. Cans le

    cas de l’entreprise étudiée, la direction de l’entreprise a décidé, par

    e!emple, d’intégrer un a!e @ 9délisation et réduction de la rotationdu personnel A dans le plan d’actions stratégiques de l’entreprise.

    0our décliner ce plan, les managers commerciau! ont inséré dans

    leur tableau de bord de pilotage des indicateurs de mesure de la

    rotation du personnel. Vn système simple de reporting socio

    économique a été mis en place dans les équipes dans lequel les

    managers repèrent mensuellement les entrées et les sorties de

    personnel avec leurs motifs. /e reporting est adressée au!

    directeurs régionau! et au directeur commercial, qui peuvent

    demander l’aide du contrôleur de gestion pour évaluer l’impact

    économique des indicateurs étudiés. La direction commerciale réagit

    rapidement en cas de dérive pour se concerter avec les managers

    qui connaissent un turnover important dans leur équipe, en

    sollicitant éventuellement la CRQ pour des conseils et des

    formations. La consolidation des reportings est réalisée

    mensuellement par le contrôleur de gestion et débattu en comité de

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa28https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa28

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    19/27

    direction. 7igne de son engagement, la direction de l’entreprise, pour

    pérenniser durablement ce système, a décidé de Boindre au!

    obBectifs personnalisés des managers un obBectif de suivi et de mise

    Bour des indicateurs sociau!, dont l’atteinte est sanctionnée parune rétribution économique. 7ans cette implication politique et cet

    engagement de la direction de l’entreprise, qui se concrétisent donc

    par des @ gestes outillés A "plans stratégiques, reportings, dispositifs

    de concertationM-, on peut penser que l’utilisation des outils de

    contrôle de gestion et l’énergie déployée par les commerciau! en

    groupes de proBet auraient été moindre.2#

    =n9n, les observations indiquent que l’intégration d’un système de

    contrôle de gestion au sein d’une fonction commerciale est facilitée

    par une décentralisation des outils vers les managers, sous réserve

    que cette décentralisation soit synchronisée par le contrôle de

    gestion et pilotée par la direction de l’entreprise. Les dispositifs de

    synchronisation ont trois e>ets principau! :

    • 8ls permettent au contrôleur de gestion de Bouer un rôle d’aide

    et de conseil auprès des managers dans l’utilisation des outils.• 8ls permettent au contrôleur de gestion de véri9er les

    informations de contrôle de gestion traitées et di>usées par les

    managers et d’en valider la qualité.

    • 8ls sont nécessaires pour des prises de décisions critiques, qui

    dépassent la délégation des managers. 0ar e!emple, le tau!

    e!cessif de rotation du personnel au sein des équipes

    commerciales s’e!pliquait en grande partie par la faible attractivité

    du métier de vendeur proposé dans l’entreprise "salaire peu

    motivant, absence de plan de carrièreM-. Les actions locales du

    directeur commercial et de son encadrement ne pouvaient su;re

    diminuer ce tau!, et les actions correctives "révision des

    conditions salariales, création d’une 9lière d’intégration

    commerciale.- ont été décidées dans le cadre plus large d’une

    politique impliquant la direction 9nancière, le contrôle de gestion,

    la CRQ et la direction générale de l’entreprise.

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa29https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa29

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    20/27

    3.3 - 6iscussion des résultats

    3$

    Les quatre principes identi9és dans la recherche outils centrés sur

    la résolution des problèmes et conPus selon le principe de

    @ contingence générique ( mesure de l’e;cience du système de

    contrôle de gestion, implication politique de la direction de

    l’entreprise, utilisation des outils selon le principe de

    @ décentralisation synchronisée A peuvent être discutés selon deu!

    angles. =n premier lieu, ces résultats reposent sur un modèle

    spéci9que de contrôle de gestion qu’il s’agit de positionner. /e

    modèle n’estil pas trop spéci9que pour faire des propositions encontrôle de gestion fondées sur son observation =n second lieu, les

    résultats reposent sur une méthodologie de recherche de terrain

    dont il convient de décrire les dispositifs épistémologiques et

    d’analyser la portée. Cans quelle mesure les résultats sont

    généralisables d’autres fonctions et d’autres entreprises 31

     out d’abord, il apparaUt que les obBectifs du contrôle de gestion

    socioéconomique sont comparables ceu! attribués

    au management control par 1nthony, 7imons, #aplan et Gorton. 8l

    s’agit de doter l’entreprise d’un système de contrôle adapté pour

    mesurer la performance, décliner et piloter la stratégie avec

    e;cacité et e;cience. /ertes, le modèle socioéconomique s’éloigne

    de celui de 7imons en proposant ses propres outils de mesure et de

    pilotage. 8l s’écarte également du modèle de #aplan et Gorton en

    proposant, au travers du processus QER8S=R, une méthodologienégociée d’implantation, alors que #aplan et Gorton proposent une

    méthodologie d’implantation plus classique de type top-

    down "/appelletti, &''5b ( )a

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    21/27

    =nsuite, concernant la portée et la limite d’une recherche

    intervention, le dispositif de création de connaissances de cette

    méthodologie repose sur deu! principes épistémologiques

    complémentaires, pour atteindre un niveau satisfaisant de validitéinterne "7avall, Hardet, &'' ( )uono, 7avall, &''?-. Le premier

    principe est celui dit @ d’interactivité cognitive A qui signi9e que les

    connaissances sont coproduites par le chercheur et les acteurs lors

    de dispositifs interactifs, comme les diagnostics et les groupes de

    proBet décrits dans l’article. 0ar e!emple, l’outil tableau de bord

    présenté en 9gure &. résulte d’un processus de formation

    concertation oF le chercheur transfère au! acteurs des principes de

    construction d’un tableau de bord. 8l revient en dernier lieu au!

    acteurs de dé9nir les indicateurs qui vont précisément composer leur

    tableau de bord. Le second principe est celui dit @ d’intersubBectivité

    contradictoire A. /e principe signi9e que les observations sont

    validées par discussions et débats entre le chercheur et les acteurs

    tous au long du processus de recherche. La technique utilisée pour

    mobiliser ce principe est celle de @ l’e>etmiroir A qui consiste

    discuter les observations réalisées pour les valider par consensus

    entre le chercheur et les acteurs. Ce plus, en termes de validité

    e!terne, les observations réalisées dans une rechercheintervention

    posent la question de leur généralisation. /elleci demande des

    travau! complémentaires et cumulatifs. Géanmoins, audel de

    nécessaires travau! complémentaires, deu! méthodes sont utilisées

    pour accroUtre la validité e!terne d’une telle recherche qualitative.33

    =n premier lieu, les résultats font l’obBet de publications de

    recherche "par e!emple sur cette recherche : /appelletti, &''5a et

    /ristallini, &''?- et de témoignages de la part des directions des

    entreprises étudiées "par e!emple sur cette recherche : Richerme,

    &''I-, ce qui permet de les discuter et de commencer en tester la

    falsi9abilité. C’autre part, les résultats obtenus font l’obBet d’une

    première généralisation analytique en étant mis en relation avec

    ceu! enregistrés dans la base 7=%=7=. =n e>et, comme l’e!plique

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa33https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa33

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    22/27

    Cavid "&''I-, les résultats d’une recherche de terrain, qui ne

    peuvent faire l’obBet d’une généralisation statistique, peuvent faire

    l’obBet d’une généralisation analytique par mise en relation avec la

    littérature e!istante et des bases de données scienti9ques.1ppliquées au! résultats présentés dans l’article, ces deu! méthodes

    tendraient con9rmer que les quatre principes identi9és comme

    facteurs de l’intégration du contrôle de gestion au sein d’une

    fonction commerciale, peuvent s’appliquer d’autres fonctions que

    la fonction commerciale. $ais il semble aussi, peutêtre en raison

    des caractéristiques des managers commerciau! "volonté

    d’autonomie a;rmée, pragmatisme développéM-, que deu!

    principes ] l’implication politique de la direction de l’entreprise ( la

    mesure de l’e;cience du système de contrôle de gestion aient plus

    de poids dans le cas de populations commerciales que dans d’autres.

    Géanmoins, ces hypothèses touchant au poids relatif des quatre

    principes demandent des travau! complémentaires pour être

    éclaircies et approfondies.

    Conclusion

    34

    =n réponse la problématique posée, l’article a proposé quatre

    premiers principes qui semblent favoriser l’intégration d’un système

    de contrôle de gestion au sein d’une fonction commerciale. /es

    principes sont relatifs la conception du système de contrôle de

    gestion et son implantation. =n termes de conception, les outils de

    contrôle de gestion conPus selon le principe de @ contingence

    générique A, c’estdire des outils qui aident leurs utilisateurs

    résoudre leurs problèmes tout en respectant un cadre commun

    d’utilisation, voient leur appropriation par les managers

    commerciau! facilitée. 7ur ce suBet, )ouquin "&''- rappelle qu’une

    des di;cultés du contrôleur de gestion est de faire utiliser des outils

    de contrôle par les acteurs qui vont lui servir lui, mais dont les

    acteurs ne perPoivent pas l’intérêt pour eu!mêmes. Er, les résultats

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa34https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#pa34

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    23/27

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    24/27

    • R.G. 1nthony R. "2354-, 0lanning and /ontrol 7ystems, 1DrameXor< for 1nalysis, )oston, Civision of Research, Qarvard)usiness 7chool.

    • R.G. 1nthony "2366-, he $anagement /ontrol Dunction,

    )oston, he Qarvard )usiness 7chool 0ress.

    • 1. 1t

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    25/27

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    26/27

    • ). Richerme "&''I-, @ 1mélioration des performances etmutations profondes dans une Beune entreprise de télésurveillance A,L’Vniversité citoyenne, 8séor=conomica, pp. I'II26.

    • Q. 7avall "23?, 23?4-, _or< and 0eople : 1n =conomic

    =valuation of ^obenrichment, forXard by 8. 1nso>, E!ford Vniversity0ress, GeX Oor

  • 8/16/2019 Controle de Gest Et Activité Commerciale

    27/27

    an9ais

     La littérature en contrôle de gestion montre que l’appropriation d’outils de contrôle de

     gestion par les managers commerciaux est parfois difficile, et que le contrôle de gestion peut

     souffrir d’un manque d’intégration de la part des fonctions commerciales. En s’appuyant sur

    les résultats d’une recherche-intervention, l’article propose quatre principes favorisant

    l’intégration d’un système contrôle de gestion au sein d’une fonction commerciale.

    glis&

    he literature in the field of control has sho!n that sales managers are sometimes reluctant to

    use tools of management control. hus, management control systems may suffer from a lac"

    of integration !ithin sales functions. hrough the evidence from an intervention-research, the

    article identifies four principals for sustaining the integration of a management control

     system !ithin a sales function.

    /lan de larticle

    1. 1 - Contrôle de gestion et fonction commerciale : une relation paradoxale

    2.

    #. #.# - L’intimité du lien entre le management control et la fonction commerciale

    $. #.$ - Les tensions entre le contrôle de gestion et la fonction commerciale

    3. 2 - Méthodologie de la recherche

    4.

    #. $.# - %onception de la recherche

    2.

    &. $.$ - 'rotocole de la recherche

    5. 3 - Résultats de la recherche

    6.

    #. &.# - La contri(ution du contrôle de gestion ) la performance commerciale

    $. &.$ - Les principes de l’intégration d’un système de contrôle de gestion

    &. &.& - *iscussion des résultats

    . Conclusion

    https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n2https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n2https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n3https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n3https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n4https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n4https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n5https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n6https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n7https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n5https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n2https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n1https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n2https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n3https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n3https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n4https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n4https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n5https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n6https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s2n7https://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-2-page-156.htm#s1n5