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Contribution des attitudes et motivations maternelles à l’expérience paternelle suivant la naissance d’un

premier enfant

Mémoire doctoral

Malika Morisset Bonapace

Doctorat en psychologie Docteur en psychologie (D.Psy.)

Québec, Canada

© Malika Morisset Bonapace, 2015

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Résumé

Cette étude fait appel à la théorie de l’autodétermination et au concept de mère sentinelle

(gatekeeper) pour approfondir notre compréhension de l’expérience parentale des pères. Elle

vise à expliquer la satisfaction parentale et conjugale du père, ainsi que sa participation aux

soins de l’enfant en considérant les motivations, les attitudes et les croyances des mères.

Quatre-vingt-treize couples de futurs parents ont rempli des questionnaires pré et postnatal.

Le modèle acheminatoire indique que la satisfaction paternelle s’explique par l’introjection

et la régulation externe des mères, mais non par leur endossement d’attitudes ou de croyances

de type sentinelle. La satisfaction conjugale paternelle s’explique, indirectement, par une

régulation maternelle introjectée, qui est liée au soutien offert par la mère à la satisfaction

des trois besoins psychologiques fondamentaux de leur conjoint (médiateur). Enfin la

participation paternelle aux soins de l’enfant est liée à la régulation identifiée de la mère et à

son endossement de croyances moins traditionnelles.

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v!

Abstract

The present study calls upon self-determination theory and the concept of maternal

gatekeeping to further the understanding of fathers’ early experience of parenthood. It aims

to explain fathers’ parental and marital satisfaction, as well as their participation in child care

by considering mothers’ motivations, attitudes and beliefs. Ninety-three couples expecting

the birth of their first child completed pre and postnatal questionnaires. A path model

suggests that introjected and externally regulated extrinsic maternal motivations, but not their

endorsement of maternal gatekeeping attitudes and beliefs, significantly account for fathers’

parental satisfaction. Mothers’ introjected extrinsic motivation indirectly explains fathers’

marital satisfaction, through mothers’ support of the satisfaction of their three fundamental

psychological needs (mediator). Finally, fathers’ participation in child care is accounted for

by mothers’ identified extrinsic motivation and endorsement of less traditional beliefs.

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Table des matières !

Résumé ................................................................................................................................. iii!Abstract .................................................................................................................................. v!Table des matières .............................................................................................................. vii!Liste des tableaux ................................................................................................................. ix!Liste de figures ..................................................................................................................... xi!Remerciements .................................................................................................................... xv!Introduction ........................................................................................................................... 1!Objectifs ............................................................................................................................... 17!Méthode ............................................................................................................................... 19!Résultats ............................................................................................................................... 29!Discussion ............................................................................................................................ 37!Conclusion ........................................................................................................................... 47!Bibliographie ....................................................................................................................... 49!Annexe .................................................................................................................................. 63!

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ix!

Liste des tableaux !

Tableau 1 : Statistiques descriptives ................................................................................. 57!Tableau 2 : Matrice de corrélation des variables clés ..................................................... 58!!

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xi!

Liste de figures !

Figure 1- Schéma de la théorie de l’autodétermination .................................................. 59!Figure 2- Objectifs du projet de recherche ....................................................................... 60!Figure 3- Recrutement et échantillon de l’étude .............................................................. 61!Figure 4- Analyse acheminatoire entre les caractéristiques maternelles et l’expérience paternelle par le soutien à la satisfaction des 3BPF ......................................................... 62!

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xiii!

Je dédie cet ouvrage à mon père.

Papa, tu m’as fait vivre l’expérience d’un papa-à-la-maison à une époque où la contribution du père dans les soins d’un nouveau-né et d’un jeune enfant n’était pas chose commune. Tu es à l’origine de ma curiosité pour mieux comprendre l’expérience des pères

dans notre société changeante. MERCI !

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xv!

Remerciements

Je souhaite tout d’abord remercier, du fond du cœur, ma directrice de recherche, Tamarha

Pierce, Ph.D. Ta confiance en moi, ton soutien et tes efforts m’ont permis de me développer

en tant que chercheur-praticien. C’est certainement grâce à toi que la flamme de la recherche

jaillit en moi. Je souhaite également remercier ma co-directrice Francine deMontigny, Ph.D

ainsi que Stéphane Sabourin, Ph.D, membre de mon comité d’encadrement. Votre

contribution a sans l’ombre d’un doute servi à préciser et améliorer la qualité de mon travail.

Je tiens également à remercier la coordonnatrice du projet « Devenir maman, papa et parent »,

Mylène Ross-Plourde, avec qui le travail a été des plus plaisant du début à la toute fin. Cette

belle collaboration me manquera assurément. Il est aussi nécessaire de souligner la

contribution de ma collègue Joannie Pouliot et des étudiantes de recherche dirigée Alexandra

Ouellet, Laurie Ouellet, Suhan Ji Leblond, Marie-Ève Gagnon, Julia Boivin Desgagné et

Rosalie Lavigne pour l’aide indispensable procurée dans le recrutement des participants de

cette étude. De plus, je suis sincèrement reconnaissante envers les couples qui ont pris part à

l’étude et qui ont consacré de leur temps à l’avancement des connaissances.

Je souhaite remercier Hélène Paradis, M.Sc. et Bei Feng, M.Sc. pour leur appui statistique

qui a grandement contribué à la qualité de mes analyses. Le soutien de mon ami Simon

Beaudry, Ph.D tant au niveau statistique, matériel que moral m’a été important. Je t’en suis

fort reconnaissante.

Finalement, je remercie mes proches et mes amis qui m’ont appuyée tout au long de cette

aventure!! Un merci tout spécial à mon partenaire de vie, Tyler. Tu as su m’épauler sans

relâche à travers cette épreuve. Un énorme merci à Julie, Yves, Dolorès, Gilles, Marie, Lina,

Jasmine, Lawrence, Diane, Paul, Audrey, Jackie, Tarek et Mathieu. Vos encouragements,

votre soutien, votre amour ont été indispensables pour moi lors des moments les plus

difficiles de ce défi d'envergure.

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1!

Introduction

Le vingtième siècle a été une époque de multiples changements sociaux en Occident, en

l’occurrence, le mouvement féministe, l’entrée massive des femmes sur le marché du travail,

ainsi qu’une diversification des structures familiales (Cabrera, Tamis-LeMonda, Bradley,

Hofferth, & Lamb, 2000; Gillespie, 2000). Ces changements ont profondément transformé

le contexte social et culturel dans lequel les familles évoluent (Carpenter, 2002; Steinberg,

Kruckman, & Steinberg, 2000). Depuis, les pères sont de plus en plus interpellés à être

donneurs de soins; élément suscitant un intérêt grandissant chez les chercheurs, et ce dans

multiples pays tels que la Finlande (Eerola & Huttunen, 2011), l’état d’Israël (Gaunt, 2006,

2008), la Chine (Tu, Chang, & Kao, 2014), les États-Unis (Allen & Hawkins, 1999), le

Canada (Bouchard, Lee, Asgary, & Pelletier, 2007; De Montigny & Lacharité, 2004;

Tremblay & Pierce, 2011), et le Royaume-Uni (Carpenter, 2002).

La parentalité s’inscrit dans un système transactionnel, où chaque membre du couple

s’influence dans son expérience (Szabó et al., 2011). En effet, plusieurs travaux font état de

l’importance de la relation entre la mère et son partenaire pour l’expérience et la participation

parentale du père (Gaertner, Spinrad, Eisenberg, & Greving, 2007; Knoester & Eggebeen,

2006; Levy-Shiff, 1994; Palkovitz & Palm, 2009; Schoppe-Sullivan, Brown, Cannon,

Mangelsdorf, & Sokolowski, 2008). D’autres recherches ont porté sur la relation entre la

perception que se fait la mère de la maternité et la participation paternelle aux tâches

parentales (Allen & Hawkins, 1999; Gaunt, 2008), s’intéressant entre autres au vécu de la

mère dans ce partage de tâches parentales avec son conjoint (Guendouzi, 2006; Sasaki,

Hazen, & Swann, 2010). Bien que les conceptions et les attentes que le père apporte lui-

même au contexte parental puissent contribuer à ses comportements et à son expérience

(Beitel & Parke, 1998; Freeman, Newland, & Coyl, 2008), les études recensées soulignent

bien l’importance qu’ont les attitudes et les comportements de sa conjointe pour son

expérience parentale (Palkovitz & Palm, 2009; Szabó et al., 2011). Ainsi, cette étude vise à

approfondir notre compréhension de l’expérience paternelle par l’adoption d’une perspective

dyadique de la transition à la parentalité. Plus spécifiquement, elle considère les contributions

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!2

potentielles de certaines caractéristiques maternelles à l’explication de l’expérience parentale

et conjugale paternelle en s’intéressant à la perception qu’ont les pères du soutien que leur

offre leur conjointe dans la paternité. Trois composantes de l’expérience paternelle sont

considérées : la satisfaction du père à l’égard de son rôle parental, sa satisfaction conjugale

et sa participation aux tâches parentales. Afin d’approfondir la compréhension de ces

processus, ce projet fait appel à un ensemble de connaissances acquises en lien avec des

théories et des concepts existants dont : 1) le concept de mère sentinelle (« maternal

gatekeeping » ; Allen & Hawkins, 1999; De Luccie, 1995; Fagan & Barnett, 2003), 2) la

théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 2008; Ryan & Deci, 2000) et 3) la contingence

de la valeur personnelle (« ego-involvement »; Grolnick, 2003; Grolnick, Price, Beiswenger,

& Sauck, 2007).

Le concept de mère sentinelle

Plusieurs auteurs (Allen & Hawkins, 1999; De Luccie, 1995; Fagan & Barnett, 2003; Gaunt,

2006, 2008; Schoppe-Sullivan et al., 2008; Tu et al., 2014) se sont penchés sur l’interaction

entre les parents, notant que certains comportements et attitudes maternels auraient pour

conséquence d’inhiber ou inversement de favoriser la participation paternelle dans les tâches

parentales, ainsi que le développement de la relation père-enfant (Bravo, 2013; Newland,

Ciciolla, & Crnic, 2014). Pour Allen et Hawkins (1999), ce concept réfère à une

caractéristique de mères qui, selon les attitudes qu’elles endossent, atteignent un certain seuil

critère pour les catégoriser comme étant des mères sentinelles. Une telle dichotomisation des

mères, libellées sentinelles ou collaboratrices, isole la portion des mères endossant le plus

fortement des attitudes de mères sentinelles pour leur apposer une étiquette de mère

« problématique » quasi pathologique. Une telle conception néglige la possibilité que

l’adhésion à de telles croyances et attitudes varie en intensité et se présente à divers degrés

chez l’ensemble des mères. La variabilité de l’adhésion à ces croyances et ces attitudes est

influencée par plusieurs facteurs, tels qu’une conception plus traditionnelle des rôles de pères

et de mères, la conception de la maternité (Arendell, 2000) et les pressions sociales

auxquelles font face la plupart des femmes (Cuddy, Fiske, & Glick, 2004; Deutsch & Saxon,

1998; Moon & Hoffman, 2008). Ainsi, plutôt que d’isoler une petite proportion des mères

problématiques, une approche plus normalisante du concept de mère sentinelle est de

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3!

considérer dans quelle mesure une mère endosse les différentes attitudes et croyances de type

sentinelle. En somme, bien que Allen et Hawkins (1999) ont proposé le concept de mère

sentinelle comme étant caractéristique ou non pour une mère donnée (présent ou absent chez

elle), dans cette étude, tout comme dans les recherches subséquentes à cet article de Allen et

Hawkins (Cannon, Schoppe-Sullivan, Mangelsdorf, Brown, & Sokolowski, 2008; Fagan &

Barnett, 2003; Gaunt, 2006, 2008; Schoppe-Sullivan et al., 2008; Trinder, 2008), il est plutôt

évalué sur un continuum, comme une propension plus ou moins forte des mères à endosser

des croyances et des attitudes pouvant mener à un comportement plus contrôlant à l’égard du

père et de sa relation avec leur enfant.

La définition que proposent Allen et Hawkins (1999) du concept de mère sentinelle comporte

trois volets : 1) une résistance de la mère à partager les responsabilités familiales par

l’établissement de standards rigides, 2) un désir, par la mère, de validation de son identité

maternelle, et 3) une conceptualisation traditionnelle des rôles familiaux des hommes et des

femmes. La résistance à partager les responsabilités familiales par l’établissement de

standards rigides se manifeste lorsque la mère entretient une vision hiérarchique des

responsabilités parentales et domestiques au sein de la famille, où elle s’attribue l’autorité,

dans l’attribution et la gestion des tâches. Le désir de validation identitaire maternelle se

manifeste lorsque l’accomplissement des tâches familiales est une source de confirmation

centrale pour l’identité et l’estime de soi des mères. L’accomplissement des tâches parentales

constitue alors un moyen d’attester aux autres et à elle-même qu’elle est une « bonne mère ».

Finalement, la conceptualisation traditionnelle des rôles familiaux des hommes et des

femmes réfère à l’endossement de rôles parentaux distincts pour les hommes et les femmes,

le père assumant principalement un rôle de pourvoyeur ou de parent de seconde ligne, en

soutien à la mère, et la mère assumant la responsabilité première du soin des enfants. Allen

et Hawkins (1999), de même que Gaunt (2008) ont mis à l’épreuve empiriquement

l’hypothèse selon laquelle dans les couples où la mère endosse des attitudes et des croyances

de type sentinelle (les trois volets présentés ci-haut), le père aurait moins tendance à participer

au soin des enfants (selon l’évaluation de la mère dans la première étude, mais celle des deux

conjoints dans la seconde).

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!4

Malgré ces appuis empiriques, le lien entre le désir de validation identitaire et les

comportements maternels semble comporter une certaine ambiguïté. En effet, d’une part,

Allen et Hawkins (1999) suggèrent que l’identification au rôle de mère favorise les

comportements de sentinelle à l’égard du père. D’autre part, ils soulignent que cette

identification au rôle maternel peut ne pas engendrer ces comportements inhibiteurs. Ils ne

précisent toutefois pas ce qui détermine la présence ou l’absence d’un lien. Ainsi, ils

conçoivent que l’identification avec la maternité puisse prendre ou non une forme

défavorable à la collaboration avec le père dans les tâches parentales. L’intériorisation des

responsabilités parentales dans l’image de soi de la mère pourrait donc se faire de deux

façons. D’une part, la mère peut s’identifier librement à son rôle de mère et que celui-ci

constitue une source de satisfaction personnelle, indépendamment des comportements

paternels. D’autre part, sa valorisation personnelle peut être contingente à la confirmation

qu’elle assume un rôle irremplaçable en tant que mère et que la participation d’autrui aux

tâches parentales, incluant le père, porte atteinte à son image de soi. Une telle distinction

quant aux formes d’intériorisation à l’image de soi des responsabilités ou des rôles parentaux

fait écho à deux types de motivations mises de l’avant par la Théorie de l’autodétermination

(TAD) (Deci & Ryan, 2008; Ryan & Deci, 2000), de même qu’à des théorisations

complémentaires sur la contingence de la valeur personnelle (« ego-involvement »; Grolnick,

2003). Le premier objectif de cette recherche est d’examiner les liens entre les types de

motivation proposée par la TAD et le concept de mère sentinelle.

La théorie de l’autodétermination (TAD)

La TAD, développée par Deci et Ryan en 1985, porte sur la motivation, le bien-être et le

développement de l’être humain (Deci & Ryan, 2008; Ryan & Deci, 2000). La motivation

fait ici référence aux raisons pour lesquelles un individu se met en action. La particularité de

cette théorie est qu’elle ne se limite pas à mesurer la motivation en quantité, mais considère

également diverses formes que peuvent prendre la motivation chez l’individu en s’attardant

aux raisons qui l’incitent à adopter un comportement donné. Pour ce faire, les auteurs (Ryan

& Deci, 2000) décrivent deux principaux types de motivations les motivations intrinsèques,

dont la source de motivation est inhérente à l’activité elle-même, et les motivations

extrinsèques, où une activité est entreprise pour des raisons autres que l’activité elle-même.

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5!

Les motivations extrinsèques se distinguent en quatre types de motivations plus spécifiques,

selon la source de la régulation du comportement, qu’elle provienne de l’environnement

social de la personne ou d’une intériorisation de la valeur de l’activité par la personne elle-

même. De plus, Deci et Ryan (2008) distinguent ces motivations de l’état d’amotivation, qui

se caractérise par une absence de motif et de raison pour adopter un comportement ou prendre

part à une certaine activité! (figure 1). L’amotivation ne sera pas considérée davantage

puisqu’elle correspond à une absence de motivation et que le présent projet vise à mieux

comprendre la nature des motivations présentes chez la mère en lien avec le concept de mère

sentinelle. Toutefois, une description plus détaillée des cinq types de motivation proposés

par la TAD permettra de mieux situer ces motivations dans le contexte parental.

Types de motivation. La motivation extrinsèque par régulation externe. La motivation

extrinsèque par régulation externe (ci-après appelée régulation externe) se manifeste lorsque

l’activité est exécutée dans le but explicite d’obtenir une récompense ou d’éviter une

punition. Dans ce type de motivation, l’individu ressent peu de liberté, mais plutôt des

pressions ou des incitatifs externes pour adopter un comportement. Par exemple, le parent se

lève la nuit pour rendormir son bébé afin d’éviter un conflit avec l’autre parent.

La motivation extrinsèque par régulation introjectée. La motivation extrinsèque par

régulation introjectée (ci-après appelée régulation introjectée) se caractérise par une pression

personnelle que s’impose l’individu lui-même à la suite d’une intériorisation des contraintes

véhiculées par l’environnement social. Elle découle donc d’une intériorisation contrôlée des

standards et des attentes sociales dans le soi. Par exemple, le parent sent qu’il doit se lever

pour rendormir le bébé, car sinon il se sentira coupable de ne pas l’avoir fait.

La motivation extrinsèque par régulation identifiée. La motivation extrinsèque par

régulation identifiée (ci-après appelée régulation identifiée), pour sa part, représente une

intériorisation autonome des attentes sociales dans le soi que la régulation introjectée, voire

une adhésion personnelle à certains standards ou valeurs. L’individu dont la motivation est

identifiée considère le comportement adopté comme important, ou comme un moyen

d’atteindre un but personnel. Par exemple, le parent choisit lui-même de se lever la nuit pour

rendormir le bébé, pour son propre bien et celui de sa famille. Ici le parent choisit librement

!

!6

de faire l’activité parce qu’il juge personnellement important de l’effectuer, même s’il n’en

retire pas nécessairement du plaisir.

La motivation extrinsèque par régulation intégrée. La motivation extrinsèque par

régulation intégrée (ci-après appelée régulation intégrée) se caractérise par une pleine

intégration de l’activité à la personnalité et au concept de soi de l’individu; elle est aussi

considérée comme étant intériorisée au soi de manière autonome. Par exemple, le parent

effectue une activité, tel que se lever pour rendormir le bébé, parce que d’assumer un tel rôle

fait partie de qui il est, de comment il se perçoit. La régulation intégrée est considérée comme

un concept théorique, mais est rarement évaluée empiriquement (Ryan & Deci, 2000). En

effet, il est excessivement difficile de la mesurer au moyen de questionnaires autorapportés,

car c’est une forme intensifiée, complexe et plus abstraite de la régulation identifiée qui est

difficilement perceptible et identifiable par les individus eux-mêmes. Cette difficulté

provient aussi du fait que la régulation est intégrée lorsque la motivation est rattachée à

plusieurs facettes du soi, donc elle est pleinement intégrée à l’identité, et ce dans diverses

situations. Par conséquent, cette motivation ne sera pas considérée davantage dans ce projet

puisque les mesures proposées ne prennent pas en compte ce type de motivation (Ryan &

Deci, 2000).

La motivation intrinsèque. Finalement, la motivation intrinsèque, dont la régulation

du comportement est intrinsèque à l’activité elle-même, est présente lorsque l’individu voit

l’activité comme étant une récompense en soi, comme une source de plaisir et de satisfaction

et non un moyen d’atteindre un autre but. Par exemple, le parent se lève la nuit pour rendormir

le bébé parce que ce moment d’intimité avec son bébé lui procure du plaisir.

L’autodétermination. Contrôle et autonomie. Ces motivations sont réparties sur un

continuum d’autodétermination (voir figure 1), allant des motivations dont la régulation est

très peu déterminée par la personne elle-même, mais plutôt régie par des éléments externes à

elle-même et à l’activité (c.-à-d., contrôlée), aux motivations dont la régulation reflète un

choix libre, volontaire et dénué de contraintes externes (c.-à-d., autonome).

L’autodétermination fait référence à la volition dans l’adoption des comportements (Ryan &

Deci, 2000). Ainsi, le contrôle et l’autonomie représentent les pôles du continuum de

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7!

l’autodétermination. Les motivations sont ainsi ordonnées, de moins à plus autodéterminées :

régulation externe, régulation introjectée, régulation identifiée, régulation intégrée et

intrinsèque. Les motivations peu autodéterminées sont considérées contrôlées (c.-à-d., la

régulation externe est la plus contrôlée, suivie de la régulation introjectée), alors que les plus

autodéterminées sont dites autonomes (c.-à-d., la motivation intrinsèque est la plus

autonome, suivie des motivations par régulation intégrée et finalement par régulation

identifiée). Plus les motivations sont contrôlées, plus l’individu ressent une pression

d’adopter le comportement prescrit. Dans le cas de la régulation externe, cette pression est

considérée venir de l’extérieur de l’individu alors qu’au niveau de la régulation introjectée la

pression émane de l’individu, d’un sentiment de devoir ou d’une obligation personnelle. À

l’opposé, plus les motivations sont autonomes, plus l’individu choisit librement de réaliser

l’activité ou la tâche; ainsi, l’individu ressent peu de pression (interne ou externe) à s’engager

dans une activité.

Types d’intériorisation. La régulation externe est considérée comme entièrement

indépendante de la personne, de son identité ou son concept de soi, car elle est liée à une

activité qui est exécutée dans le but explicite d’obtenir une récompense ou d’éviter une

punition. Par contre, les trois autres types de motivations extrinsèques sont considérés être

lié, de différentes manières, au sens et à la valeur du soi, principe nommé intériorisation. La

régulation introjectée est considérée intériorisée de manière contrôlée alors que les

régulations identifiée et intégrée sont considérées intériorisées de manière autonome. La

première, la régulation introjectée, constitue une motivation contrôlée de par le fait que la

régulation reflète une pression que l’individu s’imposée soi-même. Les deux autres, les

motivations identifiée et intégrée, constituent des motivations autonomes puisque les

régulations sont le fruit d’un libre choix. L’utilisation de cette notion d’intériorisation est

proposée pour clarifier la confusion théorique quant aux conséquences contradictoires liées

à la validation du rôle maternel dans le concept de mère sentinelle.

La motivation, le soi et la maternité

Le concept de mère sentinelle et la TAD se rejoignent sur l’importance accordée aux

comportements et aux rôles dans la création de l’identité et du lien au soi (c.-à-d., le désir de

!

!8

validation du rôle maternel pour le concept de mère sentinelle et l’intériorisation de la

motivation pour la TAD). Selon Lemieux et Mercier (1987), la maternité et l’identité

féminine sont intimement liées. En effet, ils rapportent que sociohistoriquement, au Québec,

« la maternité constitue le nœud de l'existence des femmes et c'est le premier enfant qui les

confirme dans leur identité de femme adulte » (p.265). Les auteurs indiquent à quel point, à

la fin du XIXe et au début du XXe siècle, au Québec, la socialisation des fillettes et des jeunes

filles était axée presque exclusivement sur le maternage. Selon Arendell (2000) et Gillespie

(2000), les vestiges de ces croyances se manifestent encore en ce début du XXIe siècle,

faisant de la maternité un élément majeur de l’identité des femmes nord-américaines

d’aujourd’hui.

Lemieux et Mercier (1987) soulignent toutefois que même dans un contexte où le fait d’être

femme signifie être mère, les propos des femmes québécoises du début du 20e siècle laissent

entrevoir une variabilité dans leurs motivations. Celles-ci peuvent être interprétés comme

reflétant différentes façons d'intérioriser la maternité au concept de soi et de ce fait, ou encore

peuvent être apparentées à une motivation que la TAD qualifierait d’autonome ou de

contrôlée. L’analyse que présente ces auteurs laisse entrevoir deux formes distinctes de

motivations dans les récits biographies des femmes. La première exprime une valorisation

personnelle du rôle de mère (qui semble correspondre à une régulation identifiée, intériorisée

au soi de manière autonome). La seconde reflète une résignation à se conformer à ce qui est

socialement défini comme étant le rôle d’une femme (qui correspond à une régulation

introjectée, intériorisée au soi de manière contrôlée). Ainsi, même si le rôle de mère est

intimement lié au soi des femmes, il semble qu’il y ait une variation dans ce qui mène les

femmes à adopter et à assumer le rôle de mère, selon qu’elles soient motivées à s’y engager

pour des raisons autonomes (c.-à-d., régulation identifiée) ou contrôlées (c.-à-d., régulation

introjectée). La distinction entre les motivations extrinsèques selon le type d’intériorisation

dans le soi s’avère particulièrement éclairante pour résoudre l'ambiguïté des écrits d’Allen et

Hawkins (1999) au sujet du rôle de l’identification maternelle donnant lieu ou non à des

comportements de sentinelle.

Régulation introjectée et surinvestissement du soi. La régulation introjectée est associée

au soi (c.-à-d., est intériorisée) de sorte que l’individu n’a pas recours à des éléments

!

9!

motivateurs externes pour réaliser l’activité, mais cette intériorisation est effectuée de

manière contrôlée (c.-à-d., absence de motivation par le sens ou la valeur de l’activité) de

sorte qu’elle ne peut être effectuée librement. Cette combinaison de contrôle et

d’intériorisation fait en sorte que la valeur personnelle que la personne s’attribue et l’estime

qu’elle a d’elle-même deviennent contingentes à sa performance dans les tâches ou les

activités qu’elle adopte. Ce concept est connu sous le nom de surinvestissement du soi (« ego-

involvement »; Grolnick, 2003). Ainsi, Ryan et Deci (2000) soutiennent qu’une personne

présentant une régulation introjectée est à risque de définir son estime de soi à la lueur de sa

réussite ou de sa performance face à la tâche ou à l’activité. Cette contingence de l’estime de

soi avec l’issue de l’activité entraîne, s’il y a échec ou délaissement de la tâche, une

culpabilité, une déception de soi-même, un manque de fierté, bref une diminution de l’estime

de soi de l’individu. De manière cohérente avec cette application de la TAD à l’expérience

maternelle, Allen et Hawkins (1999), Guendouzi (2006), de même que Sasaki, Hazen et

Swann (2010) rapportent que pour certaines mères la participation du père est interprétée

comme un échec de sa propre performance à assumer son rôle maternel adéquatement. Elles

ressentent de la culpabilité et du regret; la participation paternelle est perçue comme une

preuve qu’elles ne réussissent pas à atteindre le standard de ce qu’est une bonne mère. Ces

émotions font écho à la motivation par régulation introjectée; qui elle est associée au concept

de surinvestissement du soi. Grolnick (2003) rapporte que les mères pour qui la performance

ou la réussite de leur enfant est critique à l’appréciation de leur soi maternel (c.-à-d., les mères

surinvesties ou « ego-involved»), ont tendance à adopter des attitudes et des comportements

contrôlants à l’égard des activités de leurs enfants (considérés surtout en contexte scolaire et

sportif). Il est possible de spéculer que ce genre de réaction maternelle se manifeste

également dans la relation coparentale. Lorsque les pères s'engagent auprès de l'enfant, les

mères ayant une motivation introjectée peuvent avoir l'impression de négliger leur rôle et,

dans le but d'atteindre le standard de bonne mère, adopter des comportements contrôlants à

l'égard leur conjoint. De tels comportements concordent avec le concept de mère sentinelle.

Ainsi, il serait théoriquement cohérent d’anticiper que dans le but de protéger leur estime de

soi, les mères percevant la participation paternelle comme une menace, adopteraient des

comportements contrôlants, restreignants et contraignants envers leur conjoint (c.-à-d.,

concept de mère sentinelle). Ceci semble correspondre à la validation de l’identité maternelle

!

!10

liée à des comportements contrôlants qu’Allen et Hawkins (1999) décrivaient. L’hypothèse

est donc que la motivation par régulation introjectée (c.-à-d., motivation contrôlée et

intériorisée au soi), est positivement liée aux attitudes et aux croyances de type sentinelle.

Par contre, la TAD propose une autre forme de motivation qui pourrait expliquer l’absence

de lien entre validation de l’identité maternelle et les comportements contrôlants de la mère

face à son conjoint.

Régulation identifiée. C’est la régulation identifiée qui expliquerait pourquoi, comme le

rapporte Allen et Hawkins (1999), certaines mères possédant une identité primaire à leur

maternité, ne présentent pas pour autant de comportements de sentinelle. De par la nature

autonome de la motivation, l’activité est faite par choix, sans pression ni sentiment

d’obligation, entraînant une identification plus harmonieuse au rôle maternel (c.-à-d., une

intériorisation au soi de manière autonome). Dans ce cas-ci, comme la performance au rôle

maternel n’est pas explicitement en jeu, elle ne constitue pas une menace potentielle à

l’estime de soi, de caractère évaluatif ou de jugement sur la valeur du soi. Cette absence de

pression apporte par conséquent un vécu plus positif chez l’individu lui-même (Deci & Ryan,

2000). Par exemple, Grolnick et collaborateurs (2007) rapportent que les mères qui ne sentent

pas leur valeur personnelle rattachée à la performance ou la réussite de leur enfant jouent un

rôle constructif auprès de l’enfant, en lui témoignant une confiance en sa capacité et en

soutenant ses choix. L’explication de la relation entre les motivations intériorisées autonomes

et le concept de mère sentinelle serait alors que chez une mère présentant une régulation

identifiée à son rôle (c.-à-d., sans contingence de son identité), son estime n’est pas menacée

par la participation du père. Son estime de soi n’étant pas en jeu, elle serait moins susceptible

d’adopter des comportements de sentinelle envers son conjoint quant à sa participation

parentale. L’hypothèse est donc que la régulation identifiée (c.-à-d., motivation autonome et

intériorisée au soi), est négativement liée aux attitudes et aux croyances de type sentinelle.

Bien qu’Allen et Hawkins (1999) parlent de « validation externe » dans leur définition du

concept de mère sentinelle, qui s’apparente à une régulation externe (c.-à-d., contrôle et

pressions extérieures menant l’individu à agir), selon la TAD il semble peu probable que ce

soit ce type de motivation qui soi en cause dans le concept de mère sentinelle. La régulation

externe, de par sa non-intériorisation, demeure indépendante de l’estime de soi ou de

!

11!

l’identité de l’individu. Par contre, Allen et Hawkins (1999) conçoivent le désir de validation

externe des mères comme étant associé à leur identité, leur perception d’elle-même et de leur

estime de soi. Ils décrivent plutôt une source de validation ou d’invalidation de leur valeur

personnelle par la représentation qu’elles se font de leur rôle. Il s’agit précisément de la

perception des normes et des attentes sociales qu’elles ont intériorisées (c.-à-d., régulation

introjectée, surinvestissement du soi) et non pas par de pressions explicites (p. ex., punitions,

récompenses) venant de l’entourage (c.-à-d., motivation par régulation externe). En fonction

de ces notions, la régulation externe n’est pas attendue être un élément clé dans le processus

de sentinelle. Dans le même ordre d’idée, comme la motivation intrinsèque n’est pas

intériorisée au soi, elle n’est pas attendue être un élément clé dans le processus de sentinelle.

Ainsi, l’hypothèse est que les motivations externe et intrinsèque (c.-à-d., motivation non-

intériorisée au soi), ne soient pas liées aux attitudes et aux croyances de type sentinelle.

En somme, la présente intégration théorique mène à stipuler que le type de motivation

maternelle, de pair avec les attitudes et les croyances de sentinelle guident vraisemblablement

la signification qu’attribue la mère à la participation du père au soin de l’enfant, de même

que ses comportements à son endroit. En ce sens, pour les mères présentant une motivation

plus fortement identifiée (intériorisée autonome), la participation paternelle ne représente pas

de menace à leur soi, ce qui leur permet de conserver une valence positive face au conjoint

en tant que père. Par contre, des mères présentant une motivation davantage introjectée

(intériorisée, mais contrôlée) semblent susceptibles de percevoir la participation paternelle

comme une menace à leur rôle et leur identité, de dévaluer la participation de leur conjoint

dans les soins de leur enfant et d’adopter des comportements plus contrôlants vis-à-vis le

père lorsqu’il s’engage dans de telles activités. Ainsi, il semble que les attitudes et les

motivations maternelles puissent être liées à des comportements soutenants ou amoindrissant

envers les pères et leur participation aux soins de l’enfant. De tels comportements peuvent

porter à conséquence pour l’expérience paternelle, sur la satisfaction de ses besoins en lien

avec son rôle parental.

Soutien à la satisfaction des trois besoins psychologiques fondamentaux (3BPF)

!

!12

Les travaux réalisés à ce jour n’ont pas pleinement examiné les implications des attitudes et

des motivations maternelles pour l’expérience du père. Des études rapportent un lien entre

ce rôle de sentinelle joué par la mère et une moins grande participation paternelle (Allen &

Hawkins, 1999; De Luccie, 1995; Fagan & Barnett, 2003) ou une moins grande qualité de la

relation coparentale (Schoppe-Sullivan et al., 2008); sans pour autant nous renseigner sur des

perceptions plus subjectives de l’expérience des pères, telles que leur perception d’être

soutenu par leur conjointe dans leur rôle de père, leur satisfaction à l’égard de ce rôle et de

leur relation avec leur conjointe. Le second objectif de cette recherche est donc de faire le

lien entre les attitudes et les motivations maternelles et le soutien que celle-ci offre à la

satisfaction des besoins de son partenaire dans le cadre de son rôle. Deci & Ryan (2000,

2008) proposent que les proches d’un individu puissent influer sur le fait qu’une tâche soit

davantage appréciée par l’individu en contribuant à la satisfaction des trois besoins

psychologiques qu’ils estiment être fondamentaux (3BPF) pour un développement

psychologique optimal : le besoin d’autonomie, le besoin de compétence et le besoin

appartenance sociale. Le besoin d’autonomie réfère à l’importance de se percevoir comme

étant la cause principale de ses comportements et de pouvoir choisir ses actions de façon

volontaire et informée (Ryan, 1995). Le besoin de compétence, quant à lui, réfère à la

nécessité de se percevoir comme étant efficace dans ses interactions avec son environnement

et de se percevoir comme étant capable de se réaliser, d’atteindre son plein potentiel (Ryan,

1995). Finalement, le besoin d’appartenance sociale réfère à l’importance de se sentir en

unité, en harmonie et en connexion avec les gens de son environnement social, tout en se

sentant apprécié et respecté par les autres dans des relations sociales riches, profondes et

satisfaisantes (Ryan, 1995). Essentiellement, pour tirer une satisfaction à s’engager dans une

activité, pour y persévérer et qu’elle soit significative et importante pour l’individu, celui-ci

doit sentir qu’il s’y engage volontairement, par un choix libre de contraintes et de contrôles

(c.-à-d., besoin d’autonomie), qu’il éprouve le sentiment d’être compétent (c.-à-d., besoin de

compétence) et qu’il voit cette activité comme favorisant le sentiment d’être apprécié et lié

positivement aux autres (c.-à-d., besoin d’appartenance sociale).

Lorsqu’une personne perçoit que ses 3BPF sont satisfaits, par son engagement dans une

activité et le soutien à la satisfaction de ses besoins que lui procure son entourage, ceci prédit

un effet positif sur une multitude d’issues. Ces issues sont au niveau psychologique,

!

13!

développemental ou comportemental dans divers domaines tels que l’éducation, le parentage,

le travail, les soins de santé, les sports et les relations intimes (Deci & Ryan, 2000). Par

exemple, La Guardia, Ryan, Couchman et Deci (2000) déterminent que le soutien à la

satisfaction des 3BPF au sein de la relation intime prédit des issues positives au niveau de

l’attachement, du schéma de soi et du schéma relationnel de l’individu. Aussi, lorsque

l’environnement de travail soutient les 3BPF des employés, ceux-ci présentent une meilleure

estime de soi et une meilleure santé en général (Ilardi, Leone, Kasser, & Ryan, 1993), ainsi

qu’une diminution de présence d’anxiété et de somatisation (Baard, Deci, & Ryan, 2004). Le

second objectif de ce projet est de déterminer si la motivation et les attitudes sentinelles des

mères permettent d’expliquer le soutien à la satisfaction des 3BPF que le père perçoit avoir

de sa conjointe, à l’égard de son rôle de père. Essentiellement, le fait d’observer la perception

qu’a le père du soutien qu’offre sa conjointe à la satisfaction de ses 3BPF permettrait de

mieux saisir les contributions des attitudes sentinelles et des motivations maternelles à

l’expérience paternelle.

Ainsi, selon ces cadres théoriques, plus les mères présentent une régulation introjectée, de

même que des attitudes et des croyances sentinelles, plus elles agiront de manière à protéger

leur identité en adoptant des comportements contrôlants envers leur conjoint pour prévenir

le sentiment d’échec dans leur rôle maternel. Grolnick et ses collaborateurs (2007) ont

examiné l’utilisation de cette stratégie dans la relation mère-enfant avec des enfants d’âge

scolaire. Ils ont observé que plus la mère présente de contingence de son identité au succès

de son enfant (c.-à-d., un surinvestissement du soi dans la performance de l’enfant), plus son

comportement est jugé contrôlant et peu soutenant de l’enfant, par des observateurs

indépendants.

D’ailleurs, Deci et Ryan (2000) rapportent clairement qu’un contexte contrôlant et

excessivement demandant entrave directement les 3BPF de l’individu. Ainsi, notre hypothèse

est qu’une mère qui présente une motivation contrôlée face aux responsabilités parentales et

qui endosse des attitudes sentinelles sera perçue par son conjoint comme étant peu soutenante

de son autonomie, de sa compétence et de la qualité de leur lien (c.-à-d., appartenance

sociale). À l’inverse, il est attendu que plus une mère présente une motivation autonome face

!

!14

aux responsabilités parentales et moins elle endosse des attitudes de sentinelles, plus elle sera

perçue par son conjoint comme étant soutenante de ses besoins dans son rôle de père.

Satisfaction parentale et conjugale du père et sa participation aux soins de l’enfant

Le troisième objectif de cette étude qui vise à approfondir nos connaissances sur l’expérience

paternelle est de faire le lien entre le soutien offert par la mère à la satisfaction des 3BPF du

père et l’expérience paternelle. La TAD utilise le soutien à la satisfaction des 3BPF pour

prédire la satisfaction à l’égard de divers rôles et tâches (c.-à-d., satisfaction à son rôle

d’employé, d’ami, de conjoint, etc.; (Ryan & Deci, 2000). Dans le cadre de cette recherche,

le soutien à la satisfaction des 3BPF nous permet de mettre en lumière le processus entre les

motivations et les attitudes maternelles et l’expérience paternelle (c.-à-d., sa satisfaction à

son rôle de père, sa satisfaction conjugale, et sa participation aux soins de l’enfant).

D’ailleurs, ce projet à en commun plusieurs variables utilisées par Bouchard, Lee, Asgary et

Pelletier (2007) (c.-à-d., la participation paternelle, la satisfaction paternelle, et le soutient

offert par les mères à la satisfaction des 3BPF). Ceux-ci ont observé la présence d’un lien

entre le soutien offert par les mères à la satisfaction des 3BPF des pères, et à la participation

et à la satisfaction paternelle, mais via les types de motivation paternelle aux tâches

parentales. Ils observent donc une plus grande participation et satisfaction paternelle lorsque

les motivations parentales des pères sont autonomes. Ces liens s’expliquent par un meilleur

soutien offert par la mère à la satisfaction des 3BPF du père (variable médiatrice). Par

ailleurs, Bouchard et Lee (2000) ont aussi observé un lien entre la satisfaction conjugale

perçue par le conjoint et sa participation aux soins de l’enfant. Ils n’ont cependant pas

considéré la possibilité d’une association entre le soutien à la satisfaction des 3BPF et la

satisfaction conjugale du père, ce qui sera effectué dans ce présent projet. Ainsi, l’hypothèse

du troisième objectif est que plus le père perçoit que sa conjointe soutient ses 3BPF, plus il

participera aux soins de l’enfant et plus il sera satisfait à l’égard de son rôle de père et de sa

relation conjugale. Donc globalement, les hypothèses liées aux objectifs deux et trois

postulent un rôle médiateur au soutien de la satisfaction des 3BPF qui lie les caractéristiques

maternelles aux issues paternelles.

De plus, pour enrichir notre compréhension de l’expérience paternelle, les contributions

directes des caractéristiques maternelles (c.-à-d., types de motivation et concept de mère

!

15!

sentinelle) à l’explication des issues paternelles (c.-à-d., la participation paternelle, la

satisfaction paternelle et conjugale), non médiatisées par le degré de soutien à la satisfaction

des 3BPF, seront considérées. En ce sens, il est attendu que les caractéristiques pour

lesquelles les travaux théoriques et empiriques antérieurs prédisent des conséquences

positives (c.-à-d., motivations intrinsèque et identifiée) contribuent positivement à

l’explication des issues paternelles. À l’inverse, il est attendu que les caractéristiques dont

les conséquences sont théoriquement et empiriquement négatives, selon les travaux recensés,

(c.-à-d., régulation introjectée et externe, concept de mère sentinelle) contribuent

négativement à l’explication des issues paternelles. La possibilité que ces liens s’expliquent

par le soutien à la satisfaction des 3BPF (relation de médiation) est également examinée.

Avant de poursuivre, il est important de spécifier que ce projet de recherche ne vise qu’à

éclaircir une partie de la dynamique conjugale à travers la transition à la parentalité. Bien

évidemment, les transactions parentales s’ancrent dans un contexte systémique, où le vécu

de chacun est influencé par l’autre. Ce projet se limite à l’exploration de l’implication de

certaines caractéristiques maternelles pour l’expérience paternelle. L’évaluation de

l’implication de caractéristiques paternelles pour l’expérience maternelle serait tout aussi

pertinente à étudier, comme le fait Adamsons (2010). D’ailleurs, Allen et Hawkins (1999)

mentionnent que les pères peuvent aussi avoir des comportements de type sentinelle dans

divers domaines, rôles ou identités à l’intérieur de la vie familiale, pouvant entraver une

forme collaborative du partage des tâches parentales. Cependant, la présente étude priorise

l’expérience paternelle observée en fonction de certaines caractéristiques maternelles en

raison de la prépondérance de travaux antérieurs soulignant la sensibilité des pères aux

signaux donnés par leur conjointe dans le contexte parental. Cette sensibilité découlerait des

changements sociaux qui s’observent présentement dans les sociétés occidentales à l’égard

du rôle social de père (Cabrera et al., 2000) et de la définition de la paternité (Eerola &

Huttunen, 2011). De plus, ce projet s’inscrit dans le courant de littérature qui étudie la

contribution que peuvent avoir certaines caractéristiques maternelles à l’expérience des pères

(Allen & Daly, 2007; Allen & Hawkins, 1999; De Luccie, 1995; Deutsch & Saxon, 1998;

Fagan & Barnett, 2003; Gaunt, 2008; Kulik & Tsoref, 2010; Stevenson & Fabricius, 2014;

Trinder, 2008; Tu et al., 2014). Considérant le système transactionnel du contexte de la

parentalité, le présent projet ne devrait aucunement laisser entendre que les pères sont passifs

!

!16

ou encore que leur expérience est entièrement définie par certaines caractéristiques de leur

conjointe, car comme le dit Pleck (1997) dans sa revue de littérature, la participation

paternelle est déterminée par une multitude de facteurs et aucun prédicteur unique a une

influence prédominante. En somme, ce projet ne s’attarde qu’à une partie de l’ensemble des

dynamiques interpersonnelles entre les conjoints lors de la transition à la parentalité en

s’intéressant à une seule direction (caractéristiques maternelles à l’expérience paternelle).

Cela dit, il est clair que les transactions parentales sont systémiques, dans le sens où chaque

membre influence l’autre dans son expérience de la parentalité (Bouffard, 2010; Szabó et al.,

2011).

!

17!

Objectifs

Bouchard et collaborateurs (2007) ont fait appel à la TAD dans le but d’éclaircir le lien entre

le soutien par la mère à la satisfaction des 3BPF du père et l’expérience parentale de ce

dernier (c.-à-d., la participation paternelle et la satisfaction au rôle de père). Nous cherchons

ici à offrir une réplication empirique de ce lien, mais également à accroître les connaissances

en s’intéressant aux facteurs maternels qui pourraient favoriser ou limiter le soutien à la

satisfaction des 3BPF du conjoint par la mère. Ainsi, notre intérêt porte principalement sur

les caractéristiques de la mère, telles que son type de motivation à l’égard de son rôle de mère

(Grolnick et al., 2007; Ryan & Deci, 2000) et ses attitudes et ses croyances inhibitrices face

au rôle du père (c.-à-d., rôle de sentinelle; Allen & Hawkins, 1999; De Luccie, 1995; Fagan

& Barnett, 2003; Gaunt, 2008). Une relation unidirectionnelle, allant des caractéristiques

maternelles à l’expérience paternelle, médiatisée par le soutien à la satisfaction des 3BPF du

père par la mère, est postulée ici. Par contre, le devis corrélationnel employé ne permet pas

de confirmer cette nature causale de ces associations, seulement de déterminer si les résultats

concordent avec les liens postulés. En ce sens, bien que les cadres théoriques sur lesquels

repose ce projet mènent à postuler une influence des caractéristiques maternelles sur

l’expérience paternelle, nous ne pouvons exclure la possibilité d’effets en sens inverse ni des

influences réciproques au fil du temps.

En somme, tel qu’illustré à la figure 2, trois objectifs sont formulés pour cette recherche. Le

premier objectif est d’examiner les liens entre les types de motivation proposée par la TAD

et le concept de mère sentinelle. Le second objectif est de lier les motivations maternelles et

le concept de mère sentinelle à la perception qu’a le père de la satisfaction de ses 3BPF par

sa conjointe. Le troisième objectif est d’observer la relation entre le soutien offert par la mère

à la satisfaction des 3BPF du père et l’expérience paternelle, incluant sa participation aux

soins de l’enfant, de même que sa satisfaction à l’égard de son rôle parental et de sa relation

conjugale. La combinaison des objectifs deux et trois met de l’avant l’objectif global de ce

projet, soit d'identifier si le soutien à la satisfaction des 3BPF des pères est un médiateur

important pour expliquer la contribution des caractéristiques maternelles aux issues

paternelles. Finalement, en plus des liens indirects, médiatisés par le soutien à la satisfaction

des 3BPF, la présence de liens directs selon lesquels les caractéristiques maternelles

!

!18

contribueraient à expliquer les issues paternelles, sans médiatisation du lien par le soutien à

la satisfaction des 3BPF, sera évaluée.

!

!

19!

Méthode

Recrutement

À la suite de l’approbation du projet par le comité d’éthique de la recherche du CSSS de la

Vieille-Capitale (No d’approbation 2013-2014-03), les participants ont été recrutés lors de

38 cours prénataux dans les trois CSSS de la région de Québec (CLSC de Sainte-Foy-Sillery,

Limoilou, Haute- Ville, des Rivières, Basse-Ville, Orléans, Haute-Saint-Charles, Ancienne-

Lorette, Saint- Raymond et Pont-Rouge). Le recrutement a été effectué en collaboration avec

deux autres étudiantes du laboratoire de recherche entre le 18 septembre et le 24 février 2014.

Lors du début de ces cours prénataux, des dépliants décrivant le projet de recherche (Annexe

A) étaient distribués aux couples présents, accompagnés de coupons où pouvaient inscrire

noms, numéro de téléphone, adresses courriel et nombre de semaines de grossesse ceux qui

étaient intéressés à participer. Au début d’un cours, un membre de l’équipe de recherche

décrivait le projet (contexte, implication, critère d’inclusion et d’exclusion, avantages et

risques; Annexe B) et laissait du temps aux couples intéressés pour remplir le coupon

d’inscription, en étant alors disponible pour répondre aux questions. Les couples éligibles et

intéressés ont reçu un premier appel (Annexe C), d’une durée de cinq minutes, dans le but

d’obtenir leur consentement, valider leur éligibilité, poser certaines questions socio-

démographiques et identifier le mode de transmission des questionnaires qu’ils préféraient

(par courriel ou en version papier par la poste). Les questionnaires ainsi que le feuillet

d’information pour le consentement (Annexe D) étaient ensuite acheminés à chacun des

membres du couple, accompagné du numéro de code que les conjoints devaient employer

afin de permettre l’appariement des questionnaires. Si les questionnaires n’étaient pas

remplis, trois rappels pouvaient être faits à deux semaines d’intervalle jusqu’à la date

d’accouchement.

Six semaines après la date prévue de l’accouchement, un membre de l’équipe, idéalement la

personne ayant effectué le contact prénatal, recontactait un membre du couple par téléphone.

Cette seconde entrevue avait pour but de déterminer le maintien de l’éligibilité, s’informer

sur la naissance de leur enfant et valider le désir de poursuivre l’étude (Annexe E). Les

seconds questionnaires, ainsi que le numéro de code du couple, étaient acheminés à chacun

!

!20

des conjoints, accompagnés d’un feuillet d’information sur la transition à la parentalité remis

en guise de remerciement (Annexe F). Une fois de plus, si les questionnaires n’étaient pas

remplis, trois rappels pouvaient être faits à deux semaines d’intervalle.

Participants

Pour faire partie de l’étude, les participants devaient être hétérosexuels, cohabiter pendant et

après la grossesse, tous deux participer à l’étude, et il devait s’agir du premier enfant du

couple. Lors de grossesse multiple, ou d’un enfant présentant des problèmes de santé graves

à la naissance (p. ex., naissance prématurée, avant 35 semaines de grossesse, ou

hospitalisation de plus d’une semaine), les parents n’étaient plus éligibles à poursuivre

l’étude, puisque de telles situations affectent l’expérience postnatale, la rendant difficilement

comparable à celle de naissances peu problématiques ou d’enfants ne suscitant pas de

préoccupations quant à leur survie ou leur santé.

En date du 19 juin 2014, 217 couples recrutés avaient un enfant de plus de six semaines.

Malheureusement, 21 de ces couples n’ont pas été rejoints à temps pour la première entrevue

(c.-à-d., date d’accouchement dépassée) et trois couples ne répondaient plus aux critères

d’éligibilité. Ensuite, 45 couples, quoi que pouvant encore participer à l’étude (enfant < 3

mois), n’avaient pas encore été rejoints pour la seconde entrevue ou tardaient à remplir le

second questionnaire. Parmi les 148 couples restants, cinq couples ne souhaitaient plus

participer et 50 couples n’ont pu être inclus dans les analyses parce qu’au moins l’un des

deux conjoints n’a pas retourné le questionnaire postnatal après trois rappels. Ainsi,

l’échantillon est constitué 93 couples ayant remplis l’ensemble des entrevues et

questionnaires (Figure 3).

Dans le but de calculer le taux de rétention, les participants non éligibles ou dont la

participation au T2 est à venir ou en cours ne sont pas pris en compte. L’échantillon de

référence est donc de n = 148. L’attrition est donc composée des cinq couples qui ne

souhaitaient plus participer et des 50 couples où au moins l’un des deux conjoints n’a pas

retourné le questionnaire postnatal après 3 rappels (enfant âgé de plus de 3 mois). Ainsi, pour

le présent projet, le taux de rétention est donc de 62,8% (93/148) des participants recrutés

pour le premier temps de mesure.

!

21!

Les 55 couples ayant abandonnés après le premier temps de mesure ou dont les données

n’étaient pas disponibles pour le deuxième temps de mesure ont été comparés aux 93 couples

conservés pour les analyses sur les variables suivantes : nombre de semaines de grossesse

lors de la première entrevue, l’âge, le pays de naissance, le niveau d’éducation, le statut

d’emploi, le revenu familial, l’état civil, la durée de cohabitation, les antécédents de

grossesse, l’état de santé durant la grossesse et la durée prévues des congés parentaux. De

plus les variables contrôles de désirabilité sociale et d’estime de soi maternelle ont aussi été

comparées. L’ensemble des analyses a révélé aucune différence sur ces variables atteignant

le seuil de signification de p < 0,05, à l’exception du niveau d’éducation complété chez les

hommes χ2 (1) = 6,98, p = 0,008. Ainsi, les couples n’ayant pas complété le second temps de

mesure comportent une plus forte proportion d’hommes détenant au plus un diplôme d’études

secondaires comparé à ce qu’on retrouve chez les couples conservés pour les analyses.

Certaines données sociodémographiques ont été compilées afin de décrire l’échantillon de

93 couples. Tous ont été recrutés dans la grande région de Québec, 57,0% des participants

sur le territoire du CSSS de la Vieille-Capitale, 38,7% sur celui du CSSS de Québec-Nord et

3,2% sur celui du CSSS de Portneuf.

Au moment de la première entrevue téléphonique, les femmes en étaient, en moyenne, à leur

34,2e semaines de grossesse (ÉT = 2,0, variant de 29 à 38 semaines). Au moment de la

seconde entrevue téléphonique, l’enfant avait en moyenne 7,3 semaines (ÉT = 2,0, variant de

4 à 15 semaines).

L’échantillon est composé d’hommes dont l’âge moyen est de 32,8 ans (ÉT = 4,7, variant de

23,2 à 46,6 ans) et de femmes dont l’âge moyen est de 30,3 ans (ÉT = 3,9, variant de 22,3 à

40,6 ans). Au total, cinq femmes et huit hommes (dont les deux conjoints de quatre couples),

sont nés ailleurs qu’au Canada. En moyenne, ces participants habitent le Canada depuis 4,4

ans (ÉT = 3,3, variant de 1 à 12 ans). Quant au niveau d’éducation, 67,4% des femmes et

48,3% des hommes ont complétés des études universitaires, 22,8% des femmes et 29,9% des

hommes détiennent un diplôme collégial, 9,8% des femmes et 21,8% des hommes détiennent

un diplôme professionnel ou secondaire. Au niveau du statut d’emploi, 82,6% des femmes et

88,9% des hommes ont un emploi à temps complet, 14,1% des femmes et 6,8% des hommes

!

!22

ont un emploi à temps partiel, 2,2% des femmes et 1,1% des hommes sont aux études, et

1,1% des femmes et 2,3% des hommes sont sans emploi. Plus du tiers de l’échantillon

rapporte un revenu familial au-dessus de 100 000$ (34,4%), 35,5% rapportent entre 80 000$

et 99 999$, 7,5% rapportent entre 70 000$ et 79 999, et 22,6% des couples n’ont pas divulgué

cette information. Les couples cohabitent depuis une moyenne de 5,1 ans (ÉT = 3,0, variant

de 1 à 15 ans), et 79,6% d’entre eux vivent en union libre.

Il s’agissait de la première grossesse pour environ 87,0% des femmes et 94,4% des hommes.

Au total, 12 femmes (12,9%) et 5 hommes (5,4%) rapportent avoir vécu au moins une fausse-

couche ou un avortement (< 20 semaines de grossesse), alors qu’une femme et son conjoint

(1,1% des couples) rapportent avoir vécu au moins un décès périnatal (> 20 semaines de

grossesse). Aucune grossesse n’a été suivie par une sage-femme, un seul couple a utilisé les

services d’une doula lors de l’accouchement et 97,8% des pères ont assisté à la naissance.

L’accouchement s’est produit entre la 36e et 40e semaine pour 55,9% des femmes, et après la

40e semaine pour 44,1% des femmes. La majorité des nourrissons sont rentrés à la maison 2

jours après la naissance (50,5%), 3 jours après pour 21,5%, 4 jours après pour 19,0%, et une

seule journée après pour 8,6%.

Durant la grossesse, l’état de santé des femmes était généralement bon (91,4%), pour 7,5%

il était moyen et pour 1,1% il était pauvre ; pour les hommes, l’état de santé était

généralement bon (95,6%), et pour 4,4%, il était moyen. Après l’accouchement, 82,8% des

femmes avaient un bon état de santé, pour 12,9% il était moyen et pour 4,3% il était pauvre.

À la sortie de la maternité, 93,5% des nourrissons avaient un bon état de santé, pour 6,5% il

était moyen.

Lors de la seconde entrevue, 55,9% des nourrissons étaient nourris exclusivement au sein,

25,8% par allaitement mixte et 17,2% avec une préparation artificielle pour bébé.

Au niveau des congés parentaux, 66,6% des femmes prévoyaient prendre un congé d’un an,

avec une moyenne de 47,0 semaines (ÉT = 12,3, variant de 0 à 104 semaines), les hommes

prévoyaient prendre en majorité (60,7%) un congé de cinq semaines, avec une moyenne de

6,3 semaines (ÉT = 5,8, variant de 0 à 40 semaines). La majorité des pères (83,7%) ont débuté

!

23!

leur congé de paternité à la naissance de leur enfant, avec une moyenne débutant à la 2,3e

semaine (ÉT = 7,1, variant de 0 à 40 semaines après la naissance).

Mesures

La présente étude repose principalement sur des mesures obtenues lors de l’évaluation

postnatale. Dans le but de diminuer la charge de travail pour les nouveaux parents, lorsque

possible, des concepts n’étant pas directement liés à l’expérience parentale sont évalués en

prénatal. Aux six concepts centraux de ce projet (c.-à-d., les types de motivation et les

attitudes de sentinelle de la mère, la perception du père du soutien offert par la mère à la

satisfaction des 3BPF de celui-ci, la participation paternelle aux soins de l’enfant (selon mère

et père), la satisfaction conjugale du père et sa satisfaction au rôle de père) s’ajoutent deux

échelles additionnelles pour assurer la validité des réponses : l’échelle d’estime de soi

maternelle ainsi que la propension au biais de désirabilité sociale de chacun des conjoints.

Comme l’a fait Gaunt (2008), l’estime de soi est mesurée dans le but de s’assurer que le

concept de mère sentinelle ne s’explique pas par un concept général d’estime de soi maternel.

La propension au biais à la désirabilité sociale est mesurée, car des travaux préliminaires du

laboratoire suggèrent que les autorapports parentaux de motivations à l’égard des activités et

des tâches parentales pourraient être significativement corrélés avec cette mesure. Ainsi,

lorsque pertinent, une correction est effectuée pour retirer le biais de désirabilité sociale dans

les autorapports des participants.

En somme, seuls l’estime de soi des femmes, la désirabilité sociale et les données

sociodémographiques sont mesurées lors du premier temps de mesure. Au deuxième temps

de mesure, le concept de mère sentinelle, les types de motivation maternelle et la participation

paternelle aux soins des enfants seront mesurés chez les mères, alors que le soutien à la

satisfaction des 3BPF, la participation paternelle aux soins de l’enfant, la satisfaction

parentale et conjugale sont mesurés chez les pères.

Mesure sociodémographique. Les données sociodémographiques sont recueillies lors des

deux entrevues téléphoniques et au début de chaque questionnaire. L’organisation familiale

(le statut conjugal : marié ou conjoint de fait, la durée de vie commune), l’âge des parents,

!

!24

différentes caractéristiques d’occupation, les revenus associés, plusieurs données sur la

naissance et l’état de santé des membres de la famille sont des exemples de questions.

Échelle de motivation des mères à l’égard des tâches parentales. Cette échelle est une

adaptation de « l’Échelle de motivation envers les activités familiales » (ÉMAF; Senécal &

Vallerand, 1999). Les tâches et les activités parentales y sont adaptées au très jeune âge de

l’enfant dans la présente étude (Annexe G). Elle mesure la motivation des mères à prendre

part à différentes activités familiales et à assumer différentes tâches reliées aux soins de son

bébé. Cette mesure présente neuf activités familiales à l’individu et lui demande pourquoi il

y participe selon quatre énoncés de motivation référant aux motivations intrinsèque,

identifiée, introjectée et externe. Cette échelle demande à l’individu d’indiquer à quel point

chaque type de motivation correspond à ce qu’il ressent personnellement lorsqu’il accomplit

l’activité familiale en question. L’individu répond à l’aide d’une échelle de type Likert allant

de 1 (pas du tout en accord) à 7 (très fortement en accord), avec un point milieu de 4

(moyennement en accord). Les scores pour chacune des sous-échelles de motivation

correspondent à la moyenne des évaluations de cette motivation rendues pour les neuf

activités. Un projet pilote réalisé auprès de 32 parents d’enfants de moins de 3 ans (24 mères

et 8 pères) suggère une cohérence interne adéquate pour les sous-échelles de motivation

spécifiques (alphas variant de 0,81 à 0,89). Dans la présente étude, les alphas de Cronbach

varient entre 0,82 et 0,96.

Mesure du concept de mère sentinelle. Le concept de mère sentinelle est évalué à l’aide de

notre traduction française d’une révision de l’outil d’Allen et Hawkins (1999) proposée plus

récemment par Gaunt (2007) (Annexe H). Cette échelle de 11 items est destinée à évaluer les

trois dimensions conceptuelles du concept de mère sentinelle: les responsabilités et les

standards (cinq items), le désir de confirmation identitaire maternelle (quatre items), et les

croyances traditionnelles des rôles familiaux (deux items). L’individu doit répondre à une

échelle de réponses de type Likert allant de 1 (très fortement en désaccord) à 5 (très fortement

en accord), avec un point milieu de 3 (moyennement en accord). Le score correspond à la

moyenne des réponses. Un score élevé indique une plus grande adhérence aux attitudes et

aux croyances de type sentinelle. Gaunt (2008) rapporte des cohérences internes de 0,79, 0,70

et 0,65 pour les sous-échelles responsabilités et standards, désir de confirmation identitaire

!

25!

maternelle et croyances traditionnelles des rôles familiaux. Dans la présente étude, les alphas

de Cronbach pour les sous-échelles respectives sont de 0,65, 0,75 et 0,68.

Échelle de la perception des comportements interpersonnels de la conjointe devant le

rôle du père (ÉCIC). Le soutien offert par la mère à la satisfaction des 3BPF paternels est

évalué à l’aide de « l’échelle des comportements interpersonnels de la conjointe », développé

par Bouchard et Lee (2000; Annexe I). L’ÉCIC est destinée à évaluer la perception qu’ont

les pères des comportements interpersonnels de leur conjointe devant leur rôle, selon les

3BPF présents par la TAD : le soutien à l’autonomie, le soutien à la compétence, le soutien

au besoin d’appartenance sociale. Pour les 12 items (quatre items par sous-échelle), le

participant doit indiquer à quelle fréquence il trouve que sa conjointe agit ainsi avec lui, en

tant que père, à l’aide d’une échelle de mesure de type Likert allant de 1 (presque jamais) à

7 (presque toujours), avec un point milieu de 4 (moyennement). Le score d’une sous-échelle

correspond à la moyenne des réponses aux items pertinents. Bouchard et Lee (2000)

rapportent des cohérences internes entre 0,86 à 0,89 pour les sous-échelles. Dans la présente

étude, les alphas de Cronbach varient entre 0,78 et 0,87. Puisque les scores des trois sous-

échelles étaient corrélés positivement entre elles (rs variant de

0,65 à 0,71, M = 0,68, ps < 0,001) et que le présent projet ne visait pas à distinguer entre ces

trois besoins, la moyenne des scores des trois sous-échelles est employée pour évaluer les

perceptions du père quant au soutien à la satisfaction de ses 3BPF par sa conjointe.

Échelle de satisfaction et d’insatisfaction parentale. Tel qu’utilité dans l’étude de

Bouchard et collaborateurs (2007) la satisfaction parentale est évaluée en autre à l’aide d’une

adaptation de « l’échelle de satisfaction parentale » développée par Picard-Lessard (1995;

Annexe J). Cette échelle a été développée à partir du Cleminshaw-Guidubaldi Parent

Satisfaction Scale (CGPSS; Guidubaldi & Cleminshaw, 1985). Développée pour des parents

ayant possiblement plusieurs enfants de 1 à 6 ans, la formulation des items est révisée dans

la présente étude afin qu’ils soient pertinents pour des parents n’ayant qu’un seul enfant âgé

de 2 mois. Par exemple, l’item « je suis satisfaite de la manière dont j’élève mes enfants »

devient « je suis satisfaite de la manière dont je prends soin de mon bébé». Elle comprend

six items qui évaluent le niveau de satisfaction de l’individu face à différents aspects de son

rôle parental (p. ex., « je suis à l’aise dans mon rôle de parent»). Les participants évaluent

!

!26

chaque item sur une échelle de mesure de type Likert : allant de 1 (tout à fait en désaccord)

à 6 (tout à fait en accord). Un score élevé pour ces six items indique un haut niveau de

satisfaction parentale.

La seconde partie de cette mesure vise à obtenir une vision plus complète de l’expérience

parentale en s’intéressant au concept inverse, soit celui de l’insatisfaction parentale (p. ex.

« Être parent me rend anxieux et tendu »). Ce concept est mesuré à l’aide de six items de la

sous-échelle de satisfaction parentale issue du PSOC (Parenting Sense Of Competence)

évaluant l’insatisfaction parentale, selon les recommandations de Gilmore et Cuskelly

(2009). Les items ont été traduits en français pour la présente étude. La même échelle de

réponse que pour les items de satisfaction parentale est employée. Un score élevé sur ces six

items indique donc un haut niveau d’insatisfaction parentale.

Pour calculer le score de satisfaction parentale, les réponses aux items touchant

l’insatisfaction parentale sont inversés. Le score correspond à la moyenne de ces 12 items.

Un score total plus élevé reflète une plus grande satisfaction et une moins grande

insatisfaction parentale. La cohérence interne est de 0,82.

Échelle de satisfaction conjugale (ESC). La satisfaction conjugale est évaluée à l’aide de

la version abrégée (4 items) de l’Échelle d’Ajustement Dyadique (Sabourin, Valois, &

Lussier, 2005), items tirés de la version française de la mesure originale de Spanier (1976)

traduite par Baillargeon, Dubois, et Marineau (1986). Sabourin et collaborateurs (2005)

rapportent une validité et d’une fiabilité satisfaisante pour cette mesure (Annexe K). La

somme des réponses à ces items détermine la perception paternelle de sa satisfaction à la

relation avec sa conjointe (c.-à-d., la mère). Le score de satisfaction conjugale peut donc

varier de 4 à 25. Dans l’étude de Tremblay et Pierce, (2011), on a observé un alpha de

Cronbach de 0,73 chez des pères d’un premier enfant âgé de 2 mois. Dans la présente étude,

la cohérence interne est de 0,81.

Mesure de participation paternelle aux tâches parentales. La participation paternelle est

évaluée à l’aide de 19 items qui évaluent qui entre le répondant et son(sa) partenaire

accomplit les tâches relatives au soin de l’enfant (p. ex. « Mettre votre enfant au lit »). Ces

items incluent dix items retenus par Tremblay et Pierce (2011) de la mesure originale « Who

!

27!

Does What? » de Beitel et Parke (1998), ainsi que 9 nouveaux items visant à couvrir un

répertoire plus large de tâches assumées par des parents de nourrissons (Annexe L). Les

participants doivent répondre sur une échelle de mesure de type Likert : allant de 1 (toujours

vous) à 7 (toujours votre partenaire), avec un point milieu de 4 (autant vous que votre

partenaire) et une possibilité d’« autre arrangement/ne s’applique pas » (qui n’est pas prise

en compte dans le calcul du score). Cette échelle comporte trois types de tâches parentales,

la participation directe (p. ex., se lever la nuit pour s'occuper du bébé ou changer sa couche),

la participation indirecte (p. ex., choisir les vêtements de votre enfant pour une sortie), et le

jeu-compagnie (p. ex., jouer, parler et passer du temps avec le bébé). Alors que la version de

dix items de Tremblay et Pierce (2011) affichait un alpha de Cronbach de 0,74, un projet

pilote réalisé auprès de 32 parents d’enfants de moins de 3 ans suggère un alpha de 0,88 pour

la mesure de 19 items. Dans la présente étude, la cohérence interne est de 0,82 pour les mères

et de 0,79 pour les pères. Dans le but d’avoir une vision la plus juste de la participation

paternelle, les évaluations des deux membres du couple sont prises en compte. En effet, des

travaux antérieurs (Deutsch, Lozy, & Saxon, 1993; Ross & Sicoly, 1979) soulignent

l’existence d’un biais égocentrique pour de telles mesures, soit la tendance à se rappeler plus

facilement de sa contribution personnelle à un effort commun, particulièrement dans

l’estimation de la fréquence. Cette conclusion est aussi appuyée dans le contexte spécifique

de partage des tâches familiales entre conjoints (Kamo, 2000). La moyenne des items

répondus par les mères est combinée à la moyenne inversée des items répondus par les pères

afin qu’un score total plus élevé reflète une plus grande participation paternelle aux soins de

l’enfant : (1 = uniquement la mère, 4 = deux conjoints également et 7 = uniquement le père).

Le score des mères et le score inversé des pères sont positivement et significativement

corrélés (r =0 ,49, p < 0,001).

Mesure de la propension au biais de désirabilité sociale. La désirabilité sociale est évaluée

à l’aide de la version française du Balanced Inventory of Desirable Responding, BIDR,

version 6 (Paulhus, 1984), traduite et validée par Sabourin et collaborateurs (1989). Ces

derniers rapportent des alphas entre 0,67 et 0,75 pour cette mesure. Vu la longueur de cet

outil, qui compte 40 items, la version abrégée de 21 items, validée par D’Amours-Raymond

(2011) est employée (Annexe M). Cette mesure comporte deux sous-échelles : l’autoduperie,

composée de 8 items mesurant la tendance à se décrire de façon honnête, mais biaisée

!

!28

positivement, et l’hétéroduperie, composée de 13 items et mesurant la tendance à présenter

une image favorable de soi à autrui. Les participants doivent répondre sur une échelle de

mesure de type Likert : allant de 1 (totalement faux) à 7 (totalement vrai), avec un point

milieu de 4 (un peu vrai). Lors de la cotation, 2 items sont inversés pour l’autoduperie et 6

items pour l’hétéroduperie. Finalement, la moyenne des items pour chaque sous-échelle est

effectuée. Une valeur élevée à ces sous-échelles signifie une forte propension à la désirabilité

sociale. D’Amours-Raymond (2011) rapporte des alphas de 0,57 et 0,72 pour les sous-

échelles d’autoduperie et d’hétéroduperie. Dans la présente étude, les alphas de Cronbach

pour les sous-échelles d’autoduperie et d’hétéroduperie sont de 0,58 et 0,62 pour les femmes

et de 0,67 et 0,72 pour les hommes respectivement.

Estime de soi. L’estime de soi des mères en prénatal est évaluée à l’aide d’une version

française du Rosenberg’s Self-Esteem Scale (RSES; Rosenberg, 1965), traduite et validée

par (Vallières & Vallerand, 1990; Annexe N). Les participants évaluent leur degré d’accord

avec 10 affirmations sur une échelle de mesure de type Likert : allant de 1 (tout à fait en

désaccord) à 4 (tout à fait en accord). Les scores peuvent varier entre 1 et 4 (dont cinq items

devant être inversés lors de la cotation), un score élevé indique un haut niveau d’estime de

soi. Vallières et Vallerand (1990) rapportent des alphas de Cronbach pour cette mesure

variant entre 0,70 et 0,90. Dans la présente étude, la cohérence interne est de 0,91.

!

!

29!

Résultats

Un travail préparatoire au test des hypothèses est effectué. Tout d’abord, une vérification de

la distribution des données est effectuée dans le but d’assurer le respect du postulat de

normalité sous-jacent aux analyses subséquentes, notamment au plan de l’asymétrie et de la

présence de cas extrêmes. Ensuite, la pertinence des variables contrôles envisagées,

notamment l’estime de soi des femmes et la désirabilité sociale, est considérée. Ensuite, un

examen préliminaire des correlations entre les variables est réalisé afin d’assurer la

pertinence de tester le modèle tel que proposé. Enfin, une analyse de modèle acheminatoire

est réalisée afin de tester les liens postulés entre les variables maternelles et paternelles.

Transformation pour corriger asymétrie

Les statistiques descriptives pour l’ensemble des mesures prises en compte dans cette étude

sont présentées au Tableau 1. Une vérification de la normalité de la distribution des variables

à l’étude a été effectuée. Une transformation des distributions asymétriques et un traitement

des cas extrêmes univariés ont été effectués (Tabachnick & Fidell, 2007) pour cinq des 16

variables considérées. Plus précisément, un traitement de deux cas extrêmes univariés a été

effectué pour la propension à la forme d’autoduperie de la désirabilité sociale des femmes.

La racine carrée est employée pour corriger la faible asymétrie négative de la mesure de

satisfaction conjugale. Le log est employé pour corriger une asymétrie négative plus

prononcée pour la variable de régulation identifiée. Pour corriger l‘asymétrie négative sévère

de l’échelle d’estime de soi des femmes, l’inverse est calculé. La mesure de régulation

externe présentait une asymétrie positive si sévère qu’aucune de ces transformations ne

parvenait à corriger le problème (56,2% ayant un score de 0 et le reste variant de 0,11 à 3,44

sur un total possible 7). Cette variable a dû être dichotomisée (les zéros étaient maintenus,

reflétant aucune régulation externe, et tout autre score étant remplacés par un 1, indiquant la

présence d’une certaine régulation externe). Une analyse des distances de Mahalanobis

(Tabachnick & Fidell, 2007), prenant en compte les 11 variables du modèle, a permis de

confirmer que l’échantillon ne contenait pas de cas extrêmes multivariés.

!

!30

Variables contrôles

Au total, cinq variables contrôles avaient été ciblées: l’estime de soi des femmes, la

propension à chacune des deux formes de biais de désirabilité sociale (c.-à-d., autoduperie et

hétéroduperie) chez les femmes et chez les hommes. Des analyses corrélationnelles bivariées

indiquent que l’estime de soi des femmes n’est liée significativement à aucune sous-échelle

du concept de mère sentinelle, confirmant que les mesures de ces concepts sont

indépendantes: les responsabilités et les standards (r = -0,03, p = 0,76), le désir de

confirmation identitaire maternelle (r = -0,19, p = 0,08), et les croyances traditionnelles des

rôles familiaux (r = -0,07, p = 0,51). Chez les femmes, une seule variable clé s’est avérée

corrélée significativement avec une mesure de désirabilité sociale, soit la régulation externe

avec l’hétéroduperie (r = -0,23, p < 0,05). Chez les hommes, deux variables clés se sont

avérées corrélées significativement avec une mesure de désirabilité sociale, soit

l’hétéroduperie : le soutien à la satisfaction des 3BPF (r = 0,22, p < 0,05) et la satisfaction

conjugale (r = 0,40, p < 0,01). Les mesures pour ces trois variables ont été corrigées pour en

exclure la variance s’expliquant par la désirabilité sociale. Pour ce faire, trois régressions

indépendantes ont été effectuées. Chacune prenait la variable d'intérêt pour le modèle

(régulation externe, soutien à la satisfaction des 3BPF ou satisfaction conjugale) comme

variable critère et la mesure de désirabilité sociale associée (homme ou femme) était entrée

comme variable prédictrice. La valeur résiduelle, soustrayant le biais de désirabilité sociale,

était conservée et employée dans les analyses subséquentes.

Matrice de corrélations bivariées

Une matrice de corrélations bivariées des 11 variables d’intérêt, employant les trois variables

corrigées pour la désirabilité sociale, est présentée au tableau 2. Sur le plan des

intercorrélations entre les mesures de motivations maternelles, on note une corrélation

positive et significative entre les motivations intrinsèque et identifiée et entre les motivations

identifiée et introjectée. On observe également un lien significatif négatif entre la motivation

intrinsèque et externe. Les trois mesures du concept de mère sentinelle sont toutes

significativement positivement liées entre elles. Quant aux liens entre les mesures de

motivation et celles du concept de mère sentinelle, on note un lien positif s’approchant du

!

31!

seuil de signification entre la motivation par régulation introjectée et les responsabilités et

standards du concept de mère sentinelle (r = 0,19, p = 0,07). De plus, un lien significatif

positif inattendu est observé entre la régulation identifiée et la variable de responsabilités et

standards du concept de mère sentinelle. Ceci veut dire que plus les femmes ont une forte

régulation identifiée, soit positive et autonome, plus elles affirment avoir une attitude de mère

sentinelle dans le sens où elles résistent à partager les responsabilités familiales en établissant

des standards rigides.

Lorsqu’on s’attarde aux intercorrélations entre les mesures paternelles, on note que le soutien

à la satisfaction des 3BPF des pères est lié positivement et significativement à leur

satisfaction conjugale. Il semble donc que les hommes qui perçoivent que leur conjointe les

soutient dans leurs 3BPF de père, rapportent aussi être heureux dans leur relation de couple.

Une modeste corrélation positive est également obtenue entre les satisfactions parentales et

conjugales des pères, dans le sens où plus les pères sont satisfaits de leur rôle de père, plus

ils rapportent être satisfaits au niveau conjugal.

Pour ce qui est des corrélations entre les diverses mesures paternelles et les motivations,

attitudes et croyances maternelles, les corrélations bivariées indiquent que le soutien à la

satisfaction des 3BPF est lié négativement et significativement à la régulation introjectée

maternelle, de même qu’à la variable de responsabilités et standards du concept de mère

sentinelle. Ceci veut dire que plus une mère rapporte une motivation intériorisée au soi, mais

contrôlée (régulation introjectée) et des croyances de mère sentinelle au niveau des

responsabilités et standards, moins son conjoint perçoit qu’elle soutient ses 3BPF. De plus,

la satisfaction paternelle est corrélée positivement avec la motivation intrinsèque et

négativement avec la régulation externe des mères. Ceci veut dire que plus une mère se dit

motivée par le plaisir et la satisfaction éprouvée dans les tâches parentales et moins elle

rapporte assumer des tâches parentales pour répondre à des contraintes ou exigences externes,

plus son conjoint éprouve de la satisfaction dans son rôle de père. Enfin, on observe un lien

significatif et négatif entre les croyances traditionnelles des rôles familiaux chez les femmes

et la participation paternelle, ce qui veut dire que les plus une femme adhère à l’idéologie de

rôle traditionnel, moins son conjoint assume une part importante des tâches familiales (c.-à-

d., plus c’est elle qui les assume). En somme, les liens significatifs observés entre les

!

!32

variables maternelles et paternelles justifient le recours à des analyses plus complexes

permettant de tester l’ensemble des associations et des liens prédictifs postulés dans les

hypothèses.

Modèle acheminatoire

Un modèle acheminatoire est employé pour tester la prédiction des issues paternelles par les

mesures de motivations maternelles, d’attitudes et de croyances de mère sentinelle, de même

que le rôle médiateur du soutien à la satisfaction des 3BPF des pères. Un modèle comportant

quatre analyses de régression simultanées a été testé au moyen du programme Mplus (Muthén

& Muthén, 2012). La première régression considère l’ensemble des types de motivations

maternelles (quatre variables) et des dimensions de la mesure de mère sentinelle (trois

variables) pour expliquer le soutien à la satisfaction des 3BPF des pères. Pour les trois autres

régressions, les mêmes sept variables prédictrices, auxquels est ajouté le soutien à la

satisfaction des 3BPF des pères, sont utilisées pour prédire d’abord, la satisfaction paternelle,

ensuite la satisfaction conjugale du père et finalement la participation paternelle aux soins de

l’enfant. En effectuant ces analyses de régressions simultanément, il est possible non

seulement d’estimer les contributions uniques de chaque prédicteur dans l’explication des

variables critères, mais également d’estimer les corrélations qui peuvent exister entre les

variables prédictrices (c.-à-d., motivations maternelles et mère sentinelle), ainsi qu’entre les

variables critères (c.-à-d., trois issues paternelles). De plus, une telle approche analytique

permet d’estimer la magnitude et la signification de la médiation postulée de la relation entre

les variables maternelles et les issues paternelles par le soutien perçu à la satisfaction de ses

3BPF par sa conjointe. Pour ce faire, en plus des quatre modèles de régression décrits plus

haut, des liens de corrélations entre les mesures de motivation et de mère sentinelle et un lien

entre les satisfactions conjugale et parentale du père, qui s’approchaient ou atteignaient le

seuil de signification (dont p < 0,10) dans la matrice de corrélation ont été estimés dans le

modèle. Le modèle est testé selon l’approche proposée par Preacher, Rucker, et Hayes (2007;

voir aussi Edwards & Lambert, 2007). Les données manquantes sont traitées par la méthode

MVIC (Maximum de Vraisemblance à Information Complète), qui utilise les probabilités

!

33!

maximales pour estimer les paramètres du modèle en utilisant la totalité des données brutes

disponibles (Arbuckle, 1996; Wothke, 2000). Ainsi, malgré la présence de données

manquantes (variant de 0 à 10 observations pour une mesure donnée, M = 4,27, pour un total

de 4,59% des observations attendues), le modèle est estimé avec l’échantillon total de 93

couples.

Le χ2 estimé pour le modèle n’atteignant pas le seuil de signification de p < 0,05 (χ2(15) =

14,65, p = 0,48), ceci suggère que la covariance entre les variables y est adéquatement prise

en compte (Hoyle, 1995). En complément de cet indice sommaire, la qualité de l’adéquation

du modèle est évaluée par quatre indices: l’indice de correspondance comparée (Comparative

Fit Index; CFI), l’index de Tucker-Lewis (Tucker-Lewis Index; TLI), la racine carrée

moyenne de l’erreur d’approximation (Root Mean Square Error of Approximation;

RMSEA), et l’indice de résiduels standardisés de la racine carrée moyenne (Standardized

Root Mean Square Residuals; SRMR). Selon Hoyle (1995) des valeurs au-dessus de 0,90 et

0,95 pour le CFI et le TLI indiquent respectivement une adéquation satisfaisante et

excellente. Selon MacCallum, Browne, et Sugawara (1996), un RMSEA inférieur à 0,01

indique un excellent ajustement et sous 0,05 un bon ajustement et 0,08 un ajustement

satisfaisant du modèle. Browne et Cudeck (1993) stipulent qu’une valeur sous ,08 est

adéquate pour le SRMR. L’ensemble des indices d’ajustement indiquent que le modèle

estimé dans la présente étude présente un excellent ajustement (CFI = 1,00, TLI = 1,01,

RMSEA = 0,000 [IC à 90% = 0,000; 0,096], SRMR = 0,053).

L’analyse révèle des contributions significatives ou s’approchant du seuil de signification

d’au moins deux prédicteurs dans l’explication de chacune des mesures paternelles

examinées. Le modèle final, incluant les estimés standards des coefficients de régression, les

corrélations entre les variables et les proportions de variances expliquées des variables

paternelles (R2), est présenté à la Figure 4. Seuls les liens pour les paramètres atteignant

(p < 0,05) ou s’approchant (p < 0,10) du seuil de signification y sont représentés, par des

lignes continues et pointillées respectivement.

Au niveau des liens entre les caractéristiques maternelles, tout comme dans la matrice de

corrélations bivariées, les motivations intrinsèque et par régulation introjectée sont corrélées

!

!34

positivement et significativement à la régulation identifiée et la motivation intrinsèque est

corrélée négativement et significativement à la régulation externe. Ceci veut dire que plus les

femmes rapportent être motivées de manière intrinsèque, plus elle rapporte aussi être motivée

de manière identifiée. De la même manière, plus elles rapportent être motivées de manière

identifiée, plus elles rapportent aussi l’être de manière introjectée. Par contre, plus les

femmes rapportent être motivées de manière intrinsèque, moins elles rapportent l’être pour

répondre à des contraintes externes. Quant aux mesures de mère sentinelle, tout comme dans

la matrice de corrélation, les trois dimensions sont corrélées positivement entre elles.

Toutefois, aucune des mesures de motivation n’est significativement corrélée avec les

mesures de mère sentinelle, l’association entre la régulation identifiée et les responsabilités

et standards de mère sentinelle (β = 0,09) n’étant pas significative (p = 0,37). De plus, les

résultats du modèle indiquent que les issues paternelles ne sont pas significativement

corrélées ente elles.

La variance expliquée du soutien à la satisfaction des 3BPF est de taille moyenne (R2 = 0,20;

Cohen, 1988). Deux variables contribuent à expliquer cette variance : la régulation introjectée

y contribue négativement et significativement et la régulation identifiée y contribue

positivement, même si elle s’approche du seuil de signification (β = 0,22, p = 0,08). Ceci

veut dire que plus leur conjointe est motivée par des raisons introjectées, moins les pères se

sentent soutenus dans les 3BPF, alors qu’ils tendent à se sentir plus soutenus lorsque leur

conjointe est davantage motivée par des raisons identifiées.

La variance expliquée de la satisfaction parentale est de taille moyenne (R2 = 0,22; Cohen,

1988) et deux facteurs prédicteurs y contribuent de manière significative. Tout d’abord, la

régulation externe prédit négativement et significativement à la satisfaction parentale.

Ensuite, une régulation introjectée plus importante chez la mère contribue, de manière contre-

intuitive, à prédire une plus grande satisfaction parentale, puisque ce coefficient de régression

est de valence positive. Il semble donc que plus les mères sont motivées de manière externe,

moins leur conjoint est satisfait de son rôle de père. Mais qu’au contraire, plus elles sont

motivées de manière introjectée, plus leur conjoint est satisfait de son rôle de père.

!

35!

La variance expliquée de la satisfaction conjugale est de grande taille (R2 = 0,52; Cohen,

1988). Le soutien à la satisfaction des 3BPF du père explique positivement et

significativement la satisfaction conjugale. De plus, la prédiction positive de cette issue

paternelle par la motivation intrinsèque s’approche du seuil de signification. Ensuite, une

régulation introjectée plus importante contribue, de manière contre-intuitive, à prédire une

plus grande satisfaction conjugale. En ce sens, il semble que plus les mères présente une

régulation introjectée, plus grande est la satisfaction conjugale chez leur conjoint. Ainsi, plus

leur conjointe est motivée pour des raisons intrinsèques et introjectées à l’égard des activités

et tâches parentales, plus les pères se sentent soutenus dans la satisfaction de leurs 3BPF et

plus ils sont satisfaits au niveau conjugal.

Afin de tester le rôle médiateur du soutien à la satisfaction des 3BPF, l’analyse des effets

indirects de la contribution des motivations identifiée et introjectée à l’explication de la

satisfaction conjugale, médiatisées par le soutien à la satisfaction des 3BPF, est réalisée. Dans

le but d’estimer la magnitude des effets indirects et de déterminer si ceux-ci peuvent être

jugés différents de zéro, la procédure bootstrap a été utilisée. Afin de réduire le risque de

biais dans l’estimation de d’intervalle de confiance de l'échantillon original, nous avons puisé

500 échantillons aléatoires avec remplacement (Edwards & Lambert, 2007). Un effet indirect

est considéré différent de zéro si l’intervalle de confiance (IC) de 95% n'inclut pas la valeur

"0" (c.-à-d., ses bornes supérieures et inférieures sont toutes deux de même valence). Ces

analyses indiquent que l’effet indirect pour la régulation identifiée ne peut être considéré

différent de zéro (effet indirect = 0,09 [IC 95% = -0,06; 1,67]), mais qu’en plus du lien direct

positif noté précédemment, la régulation introjectée a un effet indirect négatif (en sens

inverse) sur la satisfaction conjugale via sa relation avec le soutien à la satisfaction des 3BPF

(effet indirect = -0,12 [IC 95% = -0,22; -0,04]). Le calcul de l’effet total de la régulation

introjectée dans la prédiction de la satisfaction conjugale suggère cependant que, chacun

allant en sens inverse, l’effet total est essentiellement nul (direct [+0,16] + indirect [-0,12] =

0,04). En ce sens, bien que la régulation identifiée ne contribue pas à l’explication de la

satisfaction conjugale paternelle, par l’entremise de son lien avec le soutien à la satisfaction

des 3BPF, une telle médiation s’observe pour la régulation introjectée qui prédit une

satisfaction conjugale moindre du père, indirectement, par sa perception d’un plus faible

soutien à la satisfaction de ses 3BPF par la mère. Ainsi, malgré que la régulation introjectée

!

!36

soit associée une plus grande satisfaction conjugale au plan direct, elle nuit, indirectement à

cette même issue paternelle, via le soutien à la satisfaction des 3BPF. Ce lien indirect vient

presque essentiellement annuler lesdits bénéfices de l'introjection maternelle pour la

satisfaction conjugale paternelle.

La variance expliquée de la participation paternelle aux tâches parentales est de taille

moyenne (R2 = 0,21; Cohen, 1988). La régulation identifiée contribue positivement et les

croyances traditionnelles des rôles familiaux négativement à expliquer cette issue paternelle.

Ceci veut dire que plus les mères présentent une régulation identifiée, plus leur conjoint

participe aux tâches parentales, et à l’inverse, plus elles adhèrent aux croyances

traditionnelles des rôles familiaux, moins leur conjoint participe.

Enfin, le soutien à la satisfaction des 3BPF des pères n’est pas un prédicteur significatif pour

la satisfaction parentale et la participation paternelle, et donc il ne médiatise pas les relations

notées plus haut entre les facteurs maternels et ces deux issues paternelles.

!

37!

Discussion

Avant d’aborder les objectifs de l’étude et d’examiner en quoi les résultats sont cohérents ou

non avec les hypothèses énoncées, il est judicieux de comparer les liens observés entre les

différentes mesures à l’intérieur de chaque concept (c.-à-d., types de motivation, concept de

mère sentinelle) à ce qui est prévu selon leurs cadres théoriques respectifs. Au niveau de

l’échelle des motivations envers les tâches parentales, on observe un patron de corrélation

qui se conforme à ce que Ryan et Connell (1989) et Ryan et Deci (2002) décrivent comme

une structure dite « simplexe », c’est-à-dire que les types de motivations voisines sur le

continuum de l’autodétermination sont corrélés positivement, tandis que les types

motivations plus éloignés sont corrélés négativement. Les résultats des corrélations bivariées

et de l’analyse acheminatoire vont en ce sens, car la motivation intrinsèque est corrélée

positivement avec la régulation identifiée, qui à son tour, est corrélée positivement à la

régulation introjectée. De plus, la motivation intrinsèque est corrélée négativement à la

régulation externe, ces deux motivations étant à l’opposé sur le continuum de

l’autodétermination. Ensuite, tel qu’attendu par les auteurs de la mesure (Allen & Hawkins,

1999), les trois dimensions du concept de mère sentinelle sont positivement corrélées entre

elles. Ces corrélations sont par ailleurs de magnitude suffisamment petite (moyenne de

r = 0,30, correspondant à 9% de variance partagée) pour considérer que les sous-échelles

mesurent bien de trois facettes distinctes, mais interreliées et complémentaires du concept de

mère sentinelle.

Le premier objectif de cette étude était de tester l’hypothèse que les motivations maternelles

intériorisées au soi sont corrélées avec des mesures du concept de mère sentinelle, et qu’à

l’inverse, les motivations maternelles non-intériorisées au soi ne sont pas corrélées aux

attitudes et aux croyances de type sentinelle. Les résultats indiquent que les motivations

externe et intrinsèque (c.-à-d., motivations non-intériorisées au soi), ne sont pas liées

significativement au concept de mère sentinelle. Pour ce qui est des motivations identifiée et

introjectée, elles ont été incluses dans le modèle acheminatoire, puisque leur corrélation

bivariée avec la dimension de l’établissement de standards rigides du concept de mère

sentinelle était positive et atteignait (p < 0,05) ou s’approchait (p < 0,10) du seuil de

signification (tableau 1). Toutefois, une fois dans le modèle acheminatoire, ces liens n’étaient

!

!38

pas statistiquement significatifs. Ainsi l’absence de lien significatif entre ces caractéristiques

maternelles suggère plutôt qu’il n’y a pas de convergence entre ces concepts, chacun

abordant des aspects indépendants de l’expérience maternelle. Il importe toutefois de noter

que le présent projet se limite à considérer les manifestations cognitives du concept de mère

sentinelle. Il serait intéressant que des études futures se penchent sur un lien possible entre la

motivation aux tâches parentales des mères et les comportements de mère sentinelle à

proprement dit.

Le second objectif de ce projet était de tester l’hypothèse que les types de motivation et les

attitudes sentinelles des mères permettent d’expliquer le soutien à la satisfaction des 3BPF

que le père perçoit avoir de sa conjointe, à l’égard de son rôle de père. Bien qu’une corrélation

négative entre les responsabilités et standards du concept de mère sentinelle et le soutien à la

satisfaction des 3BPF des pères atteignait le seuil de signification dans les analyses de

corrélations bivariées, aucune des mesures du concept de mère sentinelle ne contribue

significativement à expliquer la perception qu’ont les pères du soutien à la satisfaction de

leurs 3BPF par leur conjointe. Les résultats du modèle acheminatoire suggèrent que seules

les motivations maternelles y contribuent. On observe, tel qu’attendu, qu’une motivation

contrôlée donc peu autodéterminée, spécifiquement la régulation introjectée, prédit un plus

faible soutien à la satisfaction des 3BPF, alors qu’au contraire, la motivation autonome plus

autodéterminée, spécifiquement la régulation identifiée, tend à contribuer positivement à

l’explication de la perception du soutien à la satisfaction des 3BPF des pères. Ensemble, ces

deux types de motivations maternelles expliquent une portion substantielle (20%) de la

perception qu’ont les pères du soutien à la satisfaction des 3BPF que leur offre leur conjointe.

Le troisième objectif de ce projet était de vérifier l’hypothèse selon laquelle un meilleur

soutien à la satisfaction des 3BPF du père par sa conjointe avait des répercussions positives

pour l’expérience paternelle, ici définie comme étant la satisfaction parentale et conjugale du

père ainsi que sa participation aux soins de l’enfant. Seule la satisfaction conjugale s’est

révélé être expliquée par le soutien à la satisfaction des 3BPF, mais ce lien était de forte

magnitude (β = 0,73).

!

39!

Enfin, l’étude avait pour objectif de tester le rôle médiateur du soutien à la satisfaction des

3BPF du père dans les contributions des caractéristiques maternelles à l’explication des trois

issues paternelles d’intérêt : les satisfactions parentales et conjugales du père ainsi que sa

participation aux soins de l’enfant. Puisque le soutien à la satisfaction des 3BPF ne

contribuait significativement qu’à l’explication de la satisfaction conjugale des pères, et que

seules les motivations introjectée et identifiée contribuaient, significativement ou presque, à

expliquer ce médiateur potentiel, les résultats invalident les hypothèses de médiation pour

deux des trois issues paternelles : satisfaction parentale et participation paternelle aux soins.

Des deux liens de médiation potentiels, un seul lien indirect s’est avéré significatif, soit celui

entre la régulation introjectée, le soutien à la satisfaction des 3BPF et la satisfaction

conjugale. Cette médiation est par ailleurs dans le sens négatif anticipé. Mais semble

essentiellement s’annuler par le lien direct inverse en sens positif, de magnitude semblable,

entre la régulation introjectée et la satisfaction conjugale. Cet effet total nul concorde avec la

corrélation bivariée observée entre la régulation introjectée et la satisfaction conjugale.

Ainsi, en raison de la présence de ce lien direct significatif, la présence du lien indirect

significatif, bien qu’elle n’invalide pas l’hypothèse selon laquelle le soutien à la satisfaction

des 3BPF des pères est un médiateur de la contribution des caractéristiques maternelles à

l’expérience paternelle, ne permet pas de tirer des conclusions claires en ce sens.

Il est pertinent de souligner que le soutien à la satisfaction des 3BPF est ici lié fortement à la

satisfaction conjugale, mais la satisfaction et participation paternelles en demeurent distincte.

Ainsi, les pères, en se sentant soutenus par leur conjointe dans leur rôle paternel, semblent

plus heureux dans leur couple, mais cela ne semble ne pas être un élément clé pour

comprendre leur niveau de participation aux tâches parentales et leur satisfaction dans leur

nouveau rôle de père. Par contre, il importe de souligner que ces mesures ne nous informent

pas sur la qualité de la relation coparentale (la dynamique entre les conjoints en ce qui a trait

à leurs responsabilités parentales), ni sur la compétence de chacun des parents auprès de

l’enfant. La présente étude se limite au partage des tâches entre les conjoints et à la

satisfaction subjective du père vis-à-vis son rôle de parent.

!

!40

Cependant, le modèle acheminatoire souligne des contributions, non-médiatisées, de

certaines motivations, croyances et attitudes maternelles à l’explication de l’expérience

paternelle. Il était postulé que les motivations maternelles autonomes (c.-à-d., motivation

intrinsèque et identifiée) contribueraient positivement à l’explication des issues paternelles,

alors que les motivations maternelles contrôlées (c.-à-d., régulation introjectée et externe) et

l’endossement d’attitudes et de croyances de mère sentinelle prédiraient négativement les

issues paternelles (c.-à-d., plus faibles satisfactions et moins grande participation

paternelles). Ces hypothèses ne sont soutenues pour quelques-uns des liens directs possibles

entre les caractéristiques maternelles et les issues d’expérience paternelle. En ce sens, les

motivations autonomes, soit les motivations intrinsèque et identifiée contribuent

respectivement à expliquer la satisfaction conjugale des pères et leur participation aux soins

de l’enfant. Ensuite, la régulation externe contribue négativement à expliquer la satisfaction

parentale des pères, de même pour les croyances traditionnelles du concept de mère sentinelle

qui expliquent la participation paternelle aux soins.

Toutefois, les contributions de la motivation maternelle introjectée à l’explication des

satisfactions parentale et conjugale du père s’avèrent en contradiction avec la théorie qui

anticipe des conséquences négatives à de telles motivations contrôlées intériorisées au soi.

Trois explications possibles de ces liens sont proposées. Tout d’abord, il est possible que la

manière avec laquelle le questionnaire mesure cette motivation ne soit pas optimale. La

description de la motivation (c.-à-d., « Vous vous obligez à faire l’activité pour éviter de vous

sentir coupable de ne pas la faire ») ne se retrouve qu’en introduction de la mesure. Ainsi, il

est possible que la question résumant la motivation (c.-à-d., « Parce que je sens qu’il faut que

je fasse cette activité ») ne dépeigne pas suffisamment les notions de culpabilité ou de

pression interne inhérentes à la régulation introjectée. Ensuite, il est possible que

l’introjection ne soit pas nuisible à court terme pour le couple et la famille. En effet, comme

les parents sont en pleine transition à la parentalité, leur enfant n’étant âgé que de deux mois,

il est possible que la pression interne ressentie par la nouvelle maman se manifeste par

d'autres comportements dyadiques facilitant la satisfaction paternelle et conjugale. Il serait

fort pertinent de vérifier si un tel lien, à plus long terme, perdure, ou encore, si celui-ci

s’inverse. Par exemple, il est possible qu’un tel contrôle par la mère pourrait être perçu

comme un rejet ou une exclusion du père lorsque l’enfant vieillit ou conduit à un

!

41!

essoufflement de la mère qui voit avec fierté le devoir lorsque l’enfant à deux mois, mais en

ressent la lourdeur plus tard. Enfin, puisque ces liens ne sont pas cohérents avec la théorie, il

serait important de répliquer ces analyses avec un plus gros échantillon.

Limites de l’étude

Bien que l’étude réalisée comporte des mesures avant et après la naissance de l’enfant, le

présent projet s’attarde aux associations entre des mesures maternelles et paternelles évaluées

uniquement après la naissance de l’enfant. Ainsi, le devis de recherche sur lequel reposent

les analyses est transversal et non longitudinal. Il est donc impossible d’établir la direction

causale des liens entre les caractéristiques maternelles et l’expérience paternelle. En ce sens,

les variables paternelles mesurées pourraient tout aussi bien être les déterminants des

caractéristiques maternelles évaluées. Pour tester des liens réciproques, il aurait été

souhaitable d’avoir un minimum de deux temps de mesures postnataux. Ensuite, la petite

taille de l’échantillon et sa composition limitent la généralisation des conclusions à la

population plus générale des parents de jeunes bébés. Au niveau des caractéristiques

sociodémographiques, l’échantillon comporte une majorité d’individu ayant un diplôme

universitaire ainsi que de famille ayant un revenu élevé. De plus, le fait que l’échantillon est

composé de volontaires et que près de 40% des participants n’ont pas rempli les

questionnaires en postnatal compromet sa représentativité. Il est possible que les couples qui

ne se sont pas portés volontaires ou ceux qui ont abandonné partagent des caractéristiques

les distinguant des participants constituent l’échantillon à l’étude, telles qu’une transition et

une adaptation coparentale plus difficile.

De plus, comme la majorité des hommes se sont prévalus d’un congé de paternité de cinq

semaines (60,7%) et que la majorité des pères ont débuté leur congé dès la naissance de leur

enfant (83,7%), il est possible qu’évaluer les transactions parentales à la sixième semaine soit

biaisé par l’adaptation des parents quant au retour au travail du conjoint. Il reste que, dans

son projet de recherche longitudinal évaluant les transactions parentales de nouveaux parents

à deux, cinq et 18 mois postnatals Tremblay (2009) établit qu’une évaluation à deux mois est

un portrait suffisamment clair et juste pour s’y intéresser. Par contre, cette étude a été

conduite avant l’introduction du congé de paternité par le régime québécois d’assurance

!

!42

parental en 2006. Ensuite, en s’intéressant à la participation paternelle, la satisfaction

parentale et conjugale, on ne considère pas l’ensemble des variables qui caractérisent

l’expérience paternelle. Il aurait été fort intéressant d’inclure une mesure d’engagement

paternel, concept permettant d’évaluer une encore plus vaste portion de l’expérience

paternelle. De plus, cette étude ne prend pas en compte une évaluation autorapportée par les

parents de la qualité de la relation coparentale, comme le fait Schoppe-Sullivan et

collaborateurs (2008) en lien avec le concept de mère sentinelle. Pour expliquer l’expérience

paternelle, il aurait peut-être été pertinent de considérer l’expérience des mères, par exemple

le soutien à la satisfaction de leurs 3BPF dans leur rôle par leur conjoint, de même que leur

satisfaction parentale et conjugale. Par exemple, il serait intéressant d’observer le rôle de

l’expérience maternelle pour comprendre le soutien à la satisfaction des 3BPF qu’elles

offrent à leur conjoint, ou encore d’évaluer la satisfaction des mères quant à la participation

paternelle. Enfin, le modèle mis à l’épreuve dans la présente étude comporte des variables

ciblées qui sont spécifiques à la TAD et au concept de mère sentinelle. Un tel modèle omet

plusieurs autres variables qui sont susceptibles d’influencer les transactions parentales des

nouveaux parents, telles que la compétence parentale, le tempérament de l’enfant, la

conception que le père se fait de son rôle et le type de motivation des pères face aux tâches

parentales.!

Forces de l’étude

Cette étude a été en mesure de valider plusieurs liens établis antérieurement. En effet, la

structure de type simplexe des motivations sur le continuum de l’autodétermination, rapporté

par Ryan et Connell (1989) et Ryan et Deci (2002), a été reproduite. Par la suite, tout comme

Allen et Hawkins (1999) l’ont rapporté, les trois composantes du concept de mères sentinelles

sont démontrées faire partie d’un tout cohérent. De plus, il a été validé à nouveau, comme l’a

fait Gaunt (2008), que le concept de mère sentinelle ne se rapporte pas à un concept plus

général tel que l’estime de soi des femmes. De plus, le lien entre le concept de mère sentinelle

et la participation paternelle aux soins de l’enfant, observé par plusieurs auteurs (De Luccie,

1995; Fagan & Barnett, 2003), est confirmé ici, en distinguant la sous-échelle des croyances

traditionnelles comme principal prédicteur. Ensuite, le lien entre l’introjection et soutien à la

satisfaction des 3BPF observé est tout à fait cohérent avec la TAD et le surinvestissement du

!

43!

soi discuté dans les travaux de Grolnick et collaborateurs (2007). Finalement, les bienfaits

des motivations autonomes et les méfaits des motivations contrôlées postulés et observés par

les auteurs de la TAD (Ryan & Deci, 2000) ont été validés (l’expérience paternelle bénéficie

des motivations intrinsèque et identifiée maternelles, alors que les motivations introjectée et

externe maternelles nuisent à l’expérience paternelle), à l’exception de l’introjection

maternelle qui explique plutôt une plus grande satisfaction parentale et conjugale (quoi

qu’uniquement dans un lien direct qui est annulé par le lien indirect via le soutien à la

satisfaction des 3BPF).

Ensuite, le fait d’avoir utilisé que des mesures validées empiriquement représente une force

et permet de contribuer de manière cohérente aux connaissances déjà acquises quant aux

transactions parentales dans le contexte de transition à la parentalité. Finalement, le fait que

les deux parents aient participés à cette étude favorise une meilleure compréhension dyadique

de la parentalité.

Recherches futures

Il serait fort pertinent de reproduire cette étude avec un plus grand échantillon et un devis

longitudinal comportant plusieurs temps de mesure lors de la période postnatale. Ceci

permettrait d’évaluer la direction causale la plus probable des liens entre les caractéristiques

maternelles et l’expérience paternelle, au moyen d’analyses d’effets croisés (ou réciproques)

au fil du temps. Il serait pertinent que des études futures tiennent compte d’autres prédicteurs

ou modérateurs potentiels parmi les variables proposés plus haut (p. ex., engagement

paternel, qualité de la dynamique coparentale, tempérament de l’enfant). Ensuite, la

considération des types de motivation paternelle, du soutien à la satisfaction des 3BPF des

mères, de la satisfaction parentale et conjugale maternelle pourrait permettre d’évaluer de

manière circulaire les transactions parentales.

Il serait fort nécessaire de mettre à l’épreuve empiriquement la supposition ressortie de

l’effort théorique, en guise de quoi la relation entre les comportements de type sentinelle et

le désir de validation de l’identité du concept de mère sentinelle diffère selon la présence

d’autonomie ou de contrôle aux motivations intériorisées. Pour ce faire, l’évaluation des

!

!44

comportements de type de mère sentinelle devrait s’observer en laboratoire, tout comme l’a

fait Schoppe-Sullivan et collaborateurs (2008).

Finalement, il serait nécessaire de réexaminer les liens contre-intuitifs entre l’introjection

maternelle et les satisfactions parentales et conjugales des pères. Il serait pertinent que cette

étude comprenne un plus gros échantillon, un devis longitudinal et considère changer la

formulation de cette motivation pour l’échelle de la motivation aux tâches parentales.

Contributions et implications du projet

Ce projet est novateur à plusieurs égards puisqu’il combine le cadre théorique de la TAD

(types de motivation, surinvestissement du soi et 3BPF), encore peu appliqué à l’étude de

l’expérience parentale, et le concept de mère sentinelle pour proposer un modèle de

l’expérience paternelle dans un contexte de transition à la parentalité. Tout d’abord, la TAD

utilise traditionnellement le soutien à la satisfaction des 3BPF d’une personne pour expliquer

son type de motivation. Mis à part le rare exemple de Grolnick et collaborateurs (2007) qui

ont évalué les types de motivation de la mère pour expliquer le soutien du besoin d’autonomie

de son enfant, il est fort novateur que de considérer les répercussions et l’implication

potentielles de certaines motivations vécues par une personne, dans ce cas-ci la mère, sur sa

façon de soutenir les 3BPF des autres, dans ce cas-ci ceux du conjoint. Cela représente

clairement une nouvelle manière d’utiliser les concepts de la TAD. Ensuite, malgré le fait

que les travaux basés sur la TAD aient déjà validé empiriquement qu’avoir une motivation

autonome prédise des issues positives variées (Ryan & Deci, 2000), il est novateur d’observer

les associations entre différents types de motivation qui peuvent sous-tendre le comportement

d’une personne et ce que vit une autre personne de son entourage. Finalement, bien que des

travaux basés sur la TAD aient regardé le couple, rares sont les études qui le font en contexte

de parentalité.

De plus, ce projet s’intéresse à l’ambiguïté soulevée par Allen et Hawkins, (1999) quant au

rôle de l’identité dans le concept de mère sentinelle. Bien que ce projet n’offre pas de réponse

claire, l’effort théorique utilisant les types de motivation de la TAD et le surinvestissement

du soi souligne un élément qui serait à clarifier dans les travaux futurs.

!

45!

La plus grande retombée des résultats de cette recherche est sans nul doute la stimulation

d’une multitude de questions et l’ouverture sur plusieurs pistes de réflexion. En effet, ce

projet soulève des questionnements quant à la nature systémique des transactions parentales

au sens large tel que le rôle des motivations des deux membres du couple l’un envers l’autre,

le soutien offert à la satisfaction des 3BPF et les répercussions quant au vécu parental.

Les résultats de ce projet rejoignent les conclusions d’un ensemble de travaux portant sur la

parentalité. Ceux-ci soutiennent que le processus de transition à la parentalité augmente de

manière importante l’interdépendance entre les parents dans la mesure où cette expérience

n’est pas individuelle mais plutôt une responsabilité partagée. Cette observation révèle, au

niveau clinique, qu’il importe de s’attarder au vécu de chaque parent au cours de cette

transition, puisque l’expérience de chacun peut avoir une incidence pour celle de l’autre.

Notamment, en ce qui concerne la manière dont ils perçoivent leur rôle de parent ainsi que

la manière avec laquelle chacun s’engage face aux tâches. Ainsi, le processus

d’interdépendance dans la parentalité, soutenu par les travaux empiriques, confirme

l’importance de s’intéresser à la dynamique coparentale.

!

47!

Conclusion

Cette étude porte sur la transition à la parentalité, plus spécifiquement sur certaines

caractéristiques maternelles et leurs liens avec l’expérience paternelle. Pour ce faire, sept

variables maternelles prédictrices ont été utilisées dans le but d’observer leurs liens avec

quatre variables paternelles critères, dont l’une était prévue comme variable médiatrice.

Comme un seul effet indirect dans notre modèle acheminatoire est significatif, le soutien à la

satisfaction des 3BPF n’est pas un médiateur aussi important que prévu pour expliquer la

contribution des caractéristiques maternelles aux issues paternelles. On se doit de souligner

que les résultats ne concordent pas parfaitement avec les hypothèses initiales, entre autres

quant aux liens positifs significatifs observés entre l’introjection maternelle et les

satisfactions parentale et conjugale des pères. Cependant, même si certaines critiques peuvent

être formulées à l’égard de la méthode employée, il demeure que plusieurs des liens observés

concordent avec les hypothèses initiales. La régulation identifiée maternelle est liée

positivement à la participation paternelle. La régulation introjectée maternelle est liée

négativement au soutien à la satisfaction des 3BPF du père, qui à son tour est lié positivement

à la satisfaction conjugale de ce dernier. La régulation externe des mères est liée

négativement à la satisfaction paternelle. Enfin, l’adhésion aux croyances traditionnelles du

concept de mère sentinelle est liée négativement à la participation paternelle.

!

!48

!

49!

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Tableau 1

Statistiques descriptives

Variables Répondant Échelle n M ÉT

Caractéristiques maternelles

Motivation Mère 1 à 7

Intrinsèque 90 5,98 0,69

Identifiée 89 6,02 1,19b

Introjectée 90 3,94 1,79

Externe 89 1,38 0,65c

Mère sentinelle Mère 1 à 5

Standards 93 2,09 0,62

Identité 91 3,41 0,71

Croyances 92 2,20 0,77

Expérience paternelle

Soutien satisfaction 3BPF Père 1 à 7 91 5,87 0,78

Satisfaction paternelle Père 1 à 6 93 5,13 0,59

Satisfaction conjugale Père 4 à 25 91 20,86 3,39b

Participation paternelle Mère et père 1 à 7 84 3,08 0,43

Contrôle

Estime de soi Mère 1 à 4 92 3,65 0,45b

Désirabilité sociale 1 à 7

Autoduperie Mère 92 4,88 0,64a

Père 85 4,98 0,73

Hétéroduperie Mère 92 4,77 0,70

Père 85 4,43 0,87

Note. aDeux cas extrêmes. bAsymétrie négative. cAsymétrie positive.

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Tableau 2

Matrice de corrélation des variables clés

1

2 3

4 5

6 7

8 9

10

Motivation m

aternelle

1. intrinsèque

2. identifiée ,26*

3. introjectée -,07

,27*

4. externe -,44*** ,06

,20†

Mère sentinelle

5. standards ,09

,21* ,19†

,14

6. identité -,03

,10 ,08

,06 ,30**

7. croyances -,18†

,14 ,08

,17 ,34**

,26*

Expérience paternelle

8. Soutien satisfaction 3BPF

,10 ,06

-,30** -,20†

-,27* -,09

-,19†

9. Satisfaction paternelle ,21*

,10 ,13

-,36** -,05

-,12 -,19†

,18

10. Satisfaction conjugale ,18

,10 -,07

-,17 -,19†

-,06 -,09

,69*** ,22*

11. Participation paternelle -,11

,13 ,00

,02 -,17

,02 -,26*

,03 ,03

,02

Note. Selon les données disponibles, le n varie de 76 à 93 avec une m

oyenne de 85,3 observations par coefficient. † p < 0,10. * p < 0,05. ** p < 0,01. *** p < 0,001.

!

! 59

Figure 1- Schéma de la théorie de l’autodétermination Schéma de la théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 2008)

!

!60

Figure 2- Objectifs du projet de recherche Objectifs du projet de recherche

61

Figure 3- Recrutement et échantillon de l’étude Recrutement et échantillon de l’étude

!

!62

Figure 4 Analyse acheminatoire du lien entre les caractéristiques maternelles et l’expérience paternelle par le soutien à la satisfaction des 3BPF Note. n = 93.Cette présente figure ne retient que les liens significatifs et ceux qui s’en approchent (p > 0,10). χ2(15) = 14,65, p = ,48; CFI = 1,00; TLI = 1,01; RMSEA = 0,000 [IC à 90% = 0,000; 0,096]; SRMR = 0,053. † p < 0,10. * p < 0,05. ** p < 0,01. *** p < 0,001.

63

Annexe A

Dépliant d’information et coupons distribués dans les cours prénataux

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Annexe B

Protocole de présentation du projet

Protocole de présentation du projet devant les groupes prénataux

Bonjour, Je prends quelques minutes de votre temps pour vous parler d’un projet de recherche que je mène dans le cadre de mon doctorat en psychologie. Nous nous intéressons à l’adaptation du couple à la paternité et la maternité, ainsi qu’à la conception des futurs et nouveaux parents de ces rôles parentaux. Nous cherchons à mieux comprendre comment les futurs parents conçoivent les rôles de père et de mère, ce que sont leurs attentes et comment ils vivent les premiers mois suivants la naissance de leur enfant, en tant que pères, mères et couple devenu parents. Nous sommes donc à la recherche de futurs parents pour prendre part à cette étude. Pour y participer, vous devez être un couple hétérosexuel vivant sous un même toit, dont la femme est entre la 24e et la 34e semaine de grossesse, et il doit s’agir de votre premier enfant. Votre participation implique de remplir des questionnaires à deux reprises, une première fois pendant la grossesse et une deuxième fois environ 2 mois après la naissance de votre enfant. Les questionnaires vous prendront de 30 à 45 minutes chacun, et seront précédés de courtes entrevues téléphoniques de 5 à 10 minutes. Tous ces éléments se retrouvent aussi dans le dépliant que je vous distribue à l’instant. Si la participation vous intéresse, vous pouvez inscrire vos coordonnées sur le coupon à l’intérieur du dépliant et me le remettre. Je vous contacterai dans les prochains jours. Avez-vous des questions concernant ce projet de recherche? Merci beaucoup du temps que vous m’avez accordé! Au plaisir de vous compter parmi nos participants!

!

! 65

Annexe C

Protocol appel téléphonique temps 1

!Feuillet d’information pour un consentement verbal

Avant de vous demander si vous consentez à participer à ce projet de recherche, je vais vous présenter des renseignements sur la recherche et sur ce qui est attendu de votre participation. Je vous invite à me poser toutes les questions que vous jugerez utiles pour bien comprendre ces renseignements. Présentation des chercheurs Cette recherche est réalisée sous la direction de Tamarha Pierce, professeure à l’École de psychologie de l’Université Laval. Trois doctorantes à l’École de psychologie, Mylène Ross-Plourde, Malika Morisset Bonapace et Joannie Pouliot, collaborent à sa réalisation, dans le cadre de leurs projets de recherche doctoraux respectifs. Cette recherche a été approuvée par le Comité d’éthique de la recherche du CSSS de la Vieille-Capitale. Nature et objectifs du projet Cette recherche a pour titre Devenir papa, maman, et parents. Elle a pour but de mieux comprendre la conception que se font de futurs pères et mères de leurs rôles de parents et l’adaptation des conjoints à la parentalité. Plus spécifiquement, le projet s’intéresse au partage des responsabilités parentales dans le couple, ainsi qu’à l’adaptation des pères et des mères à leurs rôles respectifs. Déroulement du projet Votre participation à cette recherche consiste à répondre à quelques questions, lors de deux courts entretiens téléphoniques, et deux questionnaires, à compléter en ligne ou en format papier. Ces questionnaires comprendront des questions portant sur vos conceptions des rôles de père et de mère, vos attentes à l’égard de votre expérience parentale et de votre relation avec votre conjoint-e, votre bien-être, comment vous vous percevez et ce que vous ressentez, avant et après la naissance de votre enfant. Les questions vous demanderont également d’évaluer des aspects positifs et négatifs de votre expérience parentale et conjugale après la naissance de votre enfant. Nous vous demanderons de compléter un premier questionnaire au cours des prochains jours. Suite à notre conversation, je vous enverrai un courriel contenant toute l’information pour avoir accès au questionnaire informatisé disponible sur Internet. Si vous le préférez, nous pouvons vous faire parvenir une version papier du questionnaire et une enveloppe de retour préaffranchie, vous permettant de nous retourner le questionnaire complété par la poste. Ensuite, nous vous recontacterons environ six semaines suivant la date prévue de la naissance, pour un 2e entretien téléphonique, pour nous informer sur la naissance de votre enfant et votre état de santé. Nous vous transmettrons ensuite un

!

!66

courriel contenant les renseignements pour compléter le deuxième questionnaire (ou vous en posteront une version papier avec enveloppe de retour préaffranchie, selon votre préférence). Les entretiens téléphoniques prendront environ 5 à 10 minutes de votre temps, alors que nous prévoyons que les questionnaires vous demandent de 30 à 45 minutes chacun. Avantages et inconvénients possibles liées à la participation Le fait de participer à cette recherche vous offre une occasion de réfléchir à votre rôle de parent, à votre relation avec votre conjoint-e avec qui vous vous apprêtez à devenir parents, ainsi que de nous faire connaître votre vision de la parentalité et votre expérience de celle-ci. De plus, une fois votre participation terminée, nous vous transmettrons un feuillet contenant diverses informations sur la parentalité et l’adaptation à celle-ci. Certaines questions contenues dans les questionnaires que l’on vous demande de compléter avant et après la naissance de votre enfant pourraient vous toucher particulièrement ou susciter un léger malaise ou même des inquiétudes. Sachez que vous êtes libre de ne pas répondre à de telles questions, sans conséquence négative et sans avoir à justifier votre décision. Nous vous fournissons une liste de ressources du réseau de la santé, des services sociaux et communautaires qui pourraient être appropriées pour vous. Si nos questions suscitent des inquiétudes ou malaises plus profonds dont vous aimeriez discuter, nous nous rendrons disponibles pour en discuter avec vous. Participation volontaire et droit de retrait Vous êtes libre de participer à ce projet de recherche et de vous retirer en tout temps sans conséquence négative et sans avoir à justifier votre décision. Si vous décidez de vous retirer du projet, nous nous engageons, si vous nous en faites la demande, à effacer de nos dossiers le matériel et les données que vous aurez fournies. Confidentialité Puisqu’en recherche, les chercheurs sont tenus protéger la vie privée des participants, voici les mesures de qui seront appliqués pour assurer la confidentialité du matériel et des données : Durant la recherche:

•! votre nom et celui de votre conjoint-e sera remplacé par un code dans tous les documents contenant des informations que vous nous communiquez;

•! seules les chercheures mentionnées pourront consulter la liste contenant les noms et les codes;

•! tout le matériel de la recherche, sera conservé dans un local sous clé; •! les données en format numérique seront conservées dans des fichiers protégés par

l’utilisation d’un mot de passe. Lors de la diffusion des résultats :

•! les noms des participants ne paraîtront dans aucun rapport ni dans aucun texte publié; •! les résultats de la recherche seront présentés sous forme globale et les résultats

individuels des participants ne seront jamais communiqués.

!

! 67

Après la fin de la recherche :

•! le fichier contenant des informations permettant d’identifier les participants sera détruit en 2015, une fois les résumés des résultats envoyés aux participants;

•! le fichier informatisé de données sera conservé en vue d’un potentiel usage ultérieur; •! tout le matériel et toutes les données seront détruits, au plus tard en décembre 2025.

Ainsi, en participant à ce projet, vous acceptez une éventuelle utilisation secondaire des données, réalisée à partir de fichiers anonymisés, pour des analyses complémentaires visant à mieux comprendre la conception des rôles de pères et de mères, de même que l’anticipation et l’adaptation des pères, mères et conjoints à la naissance d’un enfant.

Renseignements supplémentaires Pour vous permettre de communiquer avec nous si vous le jugez nécessaire, j’indiquerai dans le courriel ou dans l’envoi postal, une copie du document que je suis en train de vous présenter et qui contient nos coordonnées. Mylène Ross-Plourde, B.Ps. Malika Morisset Bonapace, B.Ps. Joannie Pouliot, B.Ps. Candidate au Ph.D. recherche-intervention Candidate au D.Psy. Candidate au D.Psy. École de Psychologie Université Laval 2325, rue des Bibliothèques Québec (Québec) Canada G1V 0A6 Téléphone: (418) 656-2131 poste 12982 Attestation verbale du consentement Avez-vous bien compris le projet et les implications de votre participation? Acceptez-vous de confirmer que vous consentez à y participer? Remerciements Merci pour le temps et l’attention que vous acceptez de consacrer à ce projet. Résumé des résultats de recherche Lorsque vous et votre conjoint-e aurez terminé votre participation à vous études, il nous fera plaisir de vous transmettre un résumé de ce que des études antérieures nous ont apprises sur l’adaptation à la parentalité, de même que des références vers des ouvrages plus élaborés et ressources disponibles en ligne qui pourraient vous intéresser. Une fois notre projet terminé, un court résumé des résultats de la recherche sera expédié par courriel ou par la poste aux

!

!68

participants qui en feront la demande en nous indiquant l’adresse où ils aimeraient recevoir le document. Nous estimons que les résultats ne seront pas envoyés avant l’été 2015. Si cette adresse changeait d’ici cette date, vous êtes invité(e) à informer l’équipe de recherche de la nouvelle adresse où vous souhaitez recevoir ce document. Plaintes ou critiques Avant de poursuivre avec le quelques questions que j’ai pour vous aujourd’hui, je souhaite vous informer que toute plainte ou critique sur ce projet de recherche pourra être adressée au Commissaire aux plaintes et à la qualité des services de votre CSSS. Les coordonnées seront inscrites dans le document que je vous transmettrai par courriel ou par la poste. Pour le CSSS de la Vieille-Capitale : Commissariat local aux plaintes et à la qualité des services Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale 1, avenue du Sacré-Coeur, Québec (Québec) G1N 2W1 Tél. : 418 691-0762 Pour le CSSS de Québec-Nord : Monsieur Sylvain Tremblay Commissaire local aux plaintes et à la qualité des services Centre de santé et de services sociaux de Québec-Norde Centre d'hébergement Yvonne-Sylvain 3365, rue Guimont Québec (Québec) G1E 2H1 Tél. : 418 663-8171, poste 6016 Téléc. : 418 663-8804 Courriel : 03_csssqn_plaintes@ssss.gouv.qc.ca Pour le CSSS de Portneuf : Monsieur Noël Lochet Commissaire local aux plaintes et à la qualité des services Centre de santé et de services sociaux de Portneuf 400, route 138 Donnacona (Québec) G3M 1C3 Tél. : 418 285-2626, poste 4919 !

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PROTOCOLE APPEL TÉLÉPHONIQUE T1 Bonjour, je m’appelle ___________________, je vous contacte aujourd’hui car vous avez manifesté votre intérêt à participer à une étude sur les nouveaux papas et mamans. Avez-vous environ 5 minutes à m’accorder? Si non, convenir d’un autre moment pour les rappeler. Si oui, vérifier les critères d’éligibilité (couple hétérosexuel, vivant ensemble, grossesse entre 24 et 34 semaines, premier enfant des deux futurs parents). Présenter les éléments du feuillet d’information pour consentement verbal. Répondre aux questions, s’il y a lieu. Suite à l’obtention du consentement verbal, procéder avec les questions. Maintenant, j’aimerais vous poser quelques questions. Si on parle d’abord à la future mère, poser ces questions. Si non, voir plus bas pour les questions au futur père. 1. Quelle est votre date de naissance ? 19___ / ___/ ___ 2. Combien de semaines de grossesse avez-vous complété? ______

Quelle est la date prévue de la naissance de votre enfant : 201___ / ___/ ___

3. Êtes-vous,: 1. marié : ⃞ 2. en union de fait : ⃞!!avec votre conjoint ? 4. Vous vivez ensemble depuis combien d’années : ______ 5. Prévoyez-vous vous prévaloir d’un congé de maternité ? 1. Oui : ⃞!! 2. Non : ⃞ Si oui, de quelle durée?

a) ________ jours b) ________ semaines c)________ mois

6. Est-ce la première grossesse que vous vivez : 1. Oui : ⃞ 2. Non : ⃞ Nombre de fausses-couches (19 semaines et moins de grossesse) que vous avez vécues :_____ Nombre de décès périnataux (> 20 semaines de grossesse) : _____

7. Avez-vous participé aux cours/rencontres prénatales (en groupe) : 1. Oui: ⃞ 2. Non: ⃞ 8. Est-ce que votre grossesse est suivie par : 1. médecin/obstétricien : ⃞ 2. sage-femme : ⃞ 9. Comment évaluez-vous votre état de santé durant la grossesse ?:

1. Bon : ⃞

!

!70

2. Moyen : ⃞ 3. Pauvre : ⃞

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et d’accepter de participer à notre étude. Maintenant, je propose de vous faire parvenir un courriel contenant un hyperlien et votre nom de code pour accéder au questionnaire, à moins que vous ne préfériez recevoir une copie papier du questionnaire par la poste.

Version électronique: ⃞ version papier: ⃞ Nous vous transmettrons également une transcription de l’information que je vous ai présentée plus tôt, qui résume les buts de l’étude et ce qu’implique votre participation. En nous transmettant le questionnaire complété, vous nous indiquez que vous consentez à participer à notre étude, telle qu’elle vous est décrite. Est-ce que votre adresse courriel/postale est bien ___________________ ? Si, en complétant notre questionnaire, vous avez des questions ou préoccupations, n’hésitez pas à me contacter. J’indiquerai le numéro de téléphone et l’adresse courriel auxquels vous pourrez me joindre dans [le message courriel que je vous envois sous peu / l’enveloppe avec votre questionnaire] Si on ne se reparle pas d’ici là, je vous recontacterai environ 6 semaines après la date prévue de la naissance de votre enfant pour prendre de vos nouvelles et confirmer votre intérêt à compléter le deuxième questionnaire. [Le cas échant : Est-ce que votre conjoint [nommer] serait disponible présentement pour répondre aussi à quelques questions? ] Merci et bonne fin de journée! Si non, voir avec la participante à quel moment il serait possible de le rejoindre. Si oui, parler au conjoint en reprenant le début du protocole, jusqu’à l’obtention du consentement verbal. Maintenant, j’aimerais vous poser quelques questions. Si on parle d’abord au futur père, procéder avec ces questions en premier. 1. Quelle est votre date de naissance: 19___ / ___/ ___ (A/M/J) 2. Êtes-vous, 1. marié : ⃞ 2. en union de fait : ⃞ avec votre conjointe 3. Vous vivez ensemble depuis combien d’années : ______ 4. Prévoyiez-vous vous prévaloir d’un congé de paternité? 1. Oui : ⃞! 2. Non : ⃞ Si oui, de quelle durée ?

a)________ jours b) ________ semaines

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! 71

c) ________ mois

5. Est-ce la première grossesse que vous vivez en tant que futur père: 1. Oui : ⃞ 2. Non : ⃞ Nombre de fausses-couches (19 semaines et moins de grossesse) que vous avez vécues :_____ Nombre de décès périnataux (> 20 semaines de grossesse) : _____

6. Avez-vous participé aux cours/rencontres prénatales (en groupe) : 1. Oui: ⃞ 2. Non: ⃞ 7. Quel est votre état de santé durant la grossesse?

1! Mon état de santé ne restreint pas mes activités : ⃞

Ou: 2! Mon état de santé restreint mes activités à la maison : ⃞

3! Mon état de santé restreint mes activités sociales : ⃞

4! Mon état de santé restreint mes activités à l'extérieur (magasinage, etc.): ⃞

5! Mon état de santé restreint mes activités au travail: ⃞

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et d’accepter de participer à notre étude. Maintenant, je propose de vous faire parvenir un courriel contenant un hyperlien et votre nom de code pour accéder au questionnaire, à moins que vous ne préfériez recevoir une copie papier du questionnaire par la poste.

Version électronique: ⃞ version papier: ⃞ J’inclurai dans également [le courriel/l’enveloppe] une transcription de l’information que je vous ai présentée plus tôt, qui résume les buts de l’étude et ce qu’implique votre participation. En nous transmettant le questionnaire complété, vous nous indiquez que vous consentez à participer à notre étude, telle qu’elle vous est décrite. Est-ce que votre adresse courriel/postale est bien ___________________ ? Si, en complétant notre questionnaire, vous avez des questions ou préoccupations, n’hésitez pas à me contacter. J’indiquerai le numéro de téléphone et l’adresse courriel auxquels vous pourrez me joindre dans [le message courriel que je vous envois sous peu / l’enveloppe avec votre questionnaire] Si on ne se reparle pas d’ici là, je vous recontacterai environ 6 semaines après la date prévue de la naissance de votre enfant pour prendre de vos nouvelles et confirmer votre intérêt à compléter le deuxième questionnaire.

!

!72

[Le cas échéant : Est-ce que votre conjointe [nommer] serait disponible présentement pour répondre aussi à quelques questions? Merci et bonne fin de journée!

!

! 73

Annexe D

Formulaire de consentement

Formulaire de consentement Présentation des chercheurs Cette recherche est réalisée sous la direction de Tamarha Pierce, professeure à l’École de psychologie de l’Université Laval. Trois doctorantes à l’École de psychologie, Mylène Ross-Plourde, Malika Morisset Bonapace et Joannie Pouliot, collaborent à sa réalisation, dans le cadre de leurs projets de recherche doctoraux respectifs. Cette recherche a été approuvée par le Comité d’éthique de la recherche du CSSS de la Vieille-Capitale.

Avant d’accepter de participer à ce projet de recherche, veuillez prendre le temps de lire et de comprendre les renseignements qui suivent. Ce document vous explique le but de ce projet de recherche, ses procédures, avantages, risques et inconvénients. Nature et objectifs du projet Cette recherche a pour titre Devenir papa, maman, et parents. Elle a pour but de mieux comprendre la conception que se font de futurs pères et mères de leurs rôles de parents et l’adaptation des conjoints à la parentalité. Plus spécifiquement, le projet s’intéresse au partage des responsabilités parentales dans le couple, ainsi qu’à l’adaptation des pères et des mères à leurs rôles respectifs. Déroulement de la participation Votre participation à cette recherche consiste à répondre à quelques questions, lors de deux courts entretiens téléphoniques, et deux questionnaires, à compléter en ligne ou en format papier. Les questionnaires vous demanderont de 30 à 45 minutes. Ces questionnaires comprendront des questions portant sur vos conceptions des rôles de père et de mère, vos attentes à l’égard de votre expérience parentale et de votre relation avec votre conjointe, votre bien-être, ainsi que votre appréciation de votre expérience parentale et conjugale après la naissance de votre enfant. Les questions vous demanderont également d’évaluer des aspects positifs et négatifs de votre expérience parentale et conjugale après la naissance de votre enfant. Suite à ce questionnaire, nous vous recontacterons environ six semaines suivant la date prévue de la naissance, pour un 2e entretien téléphonique (de 5 à 10 minutes), pour nous informer sur la naissance de votre enfant et votre état de santé. Nous vous transmettrons ensuite un courriel contenant les renseignements pour compléter le deuxième questionnaire (ou vous en posteront une version papier avec enveloppe de retour préaffranchie, selon votre préférence). Avantages, risques ou inconvénients possibles liés à votre participation

!

!74

Le fait de participer à cette recherche vous offre une occasion de réfléchir à votre rôle de parent, à votre relation avec votre conjointe avec qui vous vous apprêtez à devenir parents, ainsi que de nous faire connaître votre vision de la parentalité et votre expérience de celle-ci. De plus, une fois votre participation terminée, nous vous transmettrons un feuillet contenant diverses informations sur la parentalité et l’adaptation à celle-ci.

Certaines questions contenues dans les questionnaires que l’on vous demande de compléter avant et après la naissance de votre enfant pourraient vous toucher particulièrement ou susciter un léger malaise ou même des inquiétudes. Sachez que vous êtes libre de ne pas répondre à de telles questions, sans conséquence négative et sans avoir à justifier votre décision. Nous vous fournissons une liste de ressources du réseau de la santé, des services sociaux et communautaires qui pourraient être appropriées pour vous. Si nos questions suscitent des inquiétudes ou malaises plus profonds dont vous aimeriez discuter, nous nous rendrons disponibles pour en discuter avec vous. Participation volontaire et droit de retrait Vous êtes libre de participer à ce projet de recherche et de vous retirer en tout temps sans conséquence négative et sans avoir à justifier votre décision. Si vous décidez de vous retirer du projet, nous nous engageons, si vous nous en faites la demande, à effacer de nos dossiers le matériel et les données que vous aurez fournies.

Confidentialité et gestion des données Puisqu’en recherche, les chercheurs sont tenus protéger la vie privée des participants, voici les mesures de qui seront appliqués pour assurer la confidentialité du matériel et des données : Durant la recherche: • votre nom et celui de votre conjointe sera remplacé par un code dans tous les

documents contenant des informations que vous nous communiquez; • seules les chercheures mentionnées pourront consulter la liste contenant les noms et les codes; • tout le matériel de la recherche, sera conservé dans un local sous clé; • les données en format numérique seront conservées dans des fichiers protégés par

l’utilisation d’un mot de passe. Lors de la diffusion des résultats : • les noms des participants ne paraîtront dans aucun rapport ni dans aucun texte publié; • les résultats de la recherche seront présentés sous forme globale et les résultats

individuels des participants ne seront jamais communiqués. Après la fin de la recherche : • le fichier contenant des informations permettant d’identifier les participants sera

détruit en 2015, une fois les résumés des résultats envoyés aux participants; • le fichier informatisé de données sera conservé en vue d’un potentiel usage ultérieur; • tout le matériel et toutes les données seront détruits, au plus tard en décembre 2025.

!

! 75

Ainsi, en participant à ce projet, vous acceptez une éventuelle utilisation secondaire des données, réalisée à partir de fichiers anonymisés, pour des analyses complémentaires visant à mieux comprendre la conception des rôles de pères et de mères, de même que l’anticipation et l’adaptation des pères, mères et conjoints à la naissance d’un enfant. Renseignements supplémentaires Si vous avez des questions sur la recherche ou sur les implications de votre participation, veuillez communiquer avec nous, aux coordonnées suivantes. Mylène Ross-Plourde, B.Ps. Malika Morisset Bonapace, B.Ps. Joannie Pouliot, B.Ps. Candidate au Ph.D. recherche-intervention Candidate au D.Psy. Candidate au D.Psy. École de Psychologie Université Laval 2325, rue des Bibliothèques Québec (Québec) Canada G1V 0A6 Téléphone: (418) 656-2131 poste 12982 Remerciements Votre collaboration est précieuse pour nous permettre de réaliser cette étude et nous vous remercions d’y participer. Consentement En nous transmettant le questionnaire complété, vous attestez consentir librement à prendre part à cette étude. Vous attestez ainsi avoir pris connaissance du formulaire et avoir compris le but, la nature, les avantages, les risques et les inconvénients du projet de recherche. Plaintes ou critiques Toute plainte ou critique sur ce projet de recherche pourra être adressée au Commissaire aux plaintes et à la qualité des services de votre CSSS. Pour le CSSS de la Vieille-Capitale : Commissariat local aux plaintes et à la qualité des services Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale 1, avenue du Sacré-Coeur, Québec (Québec) G1N 2W1 Tél. : 418 691-0762 Pour le CSSS de Québec-Nord : Monsieur Sylvain Tremblay Commissaire local aux plaintes et à la qualité des services

!

!76

Centre de santé et de services sociaux de Québec-Norde Centre d'hébergement Yvonne-Sylvain 3365, rue Guimont Québec (Québec) G1E 2H1 Tél. : 418 663-8171, poste 6016 Téléc. : 418 663-8804 Courriel : 03_csssqn_plaintes@ssss.gouv.qc.ca Pour le CSSS de Portneuf : Monsieur Noël Lochet Commissaire local aux plaintes et à la qualité des services Centre de santé et de services sociaux de Portneuf 400, route 138 Donnacona (Québec) G3M 1C3 Tél. : 418 285-2626, poste 4919

!

! 77

Annexe E

Protocol appel téléphonique temps 2

PROTOCOLE APPEL TÉLÉPHONIQUE T2 Bonjour, je m’appelle ___________________. Je vous contacte concernant l’étude sur les

nouveaux papas et mamans à laquelle vous avez participé en [mois] dernier. Je vous appelle

pour la 2e partie du projet. Avez-vous environ 5 minutes à m’accorder? Si oui, poursuivre, si

non, convenir d’un autre moment pour les rappeler.

Le contact téléphonique peut se faire avec la mère ou le père, selon la personne disponible à ce moment. Si la mère répond à l’appel, prendre la formulation entre parenthèses.

Je vais commencer par prendre de vos nouvelles et je vous poserai ensuite quelques questions

sur l’accouchement et la santé générale de votre famille.

Consignes à l’intervieweuse pour les cas sensibles (décès périnatal, séparation des parents, maladie de l’enfant) : -! Faire preuve d'empathie et de compréhension dans l'échange avec le parent -! Laisser l’espace nécessaire aux parents pour exprimer leurs expériences et émotions

liées à cette situation délicate, s’ils le désirent -! Leur expliquer que s'ils souhaitent en discuter davantage ou obtenir de l'aide, il serait

préférable de consulter une ressource appropriée et compétente -! Leur fournir la liste de références (par courriel ou en version papier, au choix), et s’il

s’agit d’un décès périnatal (avortement spontané), les encourager à consulter la section « Famille » du site internet du CÉRIF (Centre d’étude et de recherche en intervention familiale, cerif.uqo.ca), qui contient des ressources spécialisées

-! Suite à cet échange, leur expliquer que les questions dans le deuxième questionnaire ne sont pas appropriées pour prendre en compte ce qu'ils vivent et qu’ils n’auront donc pas à le compléter.

-! Les remercier du temps qu’ils ont accordé et leur offrir notre encouragement (ou nos sympathies)

1. Date de naissance de l’enfant : 20___ / ___/ ___ Âge du bébé aujourd’hui : _____ 2. Quel est le sexe du bébé :

1.!Masculin : ⃞ 2.! Féminin : ⃞

3. Nombre de semaines de grossesse au moment de la naissance :

1.! <36 semaines : ⃞

!

!78

2.! 36-40 semaines : ⃞ 3.! >40 semaines : ⃞

4. Avez-vous (votre conjoint a-t-il) assisté à la naissance : 1. Oui : ⃞ 2. Non : ⃞ 5. Avez-vous eu une accompagnante (doula): 1. Oui : ⃞ 2. Non : ⃞ 6. Quel était l’état de santé de la mère (votre état de santé) suite à l’accouchement?

1. Bon : ⃞ 2. Moyen : ⃞ 3. Pauvre : ⃞

7. Quelle a été la durée du séjour en maternité/maison de naissance :

1. Moins d’une journée : ⃞ 2. 1 journée : ⃞ 3. 2 journées : ⃞ 4. 3 journées : ⃞ 5. ≥4 journées : ⃞

8. Quel était l'état de santé de votre bébé à son départ de l'hôpital/maison de naissance : 1. Bon : ⃞ 2. Moyen : ⃞ 3. Pauvre : ⃞

9. Vous disposez (votre conjoint dispose) d'un congé de paternité de :

a)! ________ jours b)! ________ semaines c)! ________ mois

Votre conjointe dispose (vous disposez) d’un congé de maternité de : a)! ________ jours b)! ________ semaines c)! ________ mois

10. Quel âge avait ou aura l’enfant au moment du début de votre congé (du congé de votre conjoint) : ___________________________ 11. Type d'allaitement pour cet enfant-ci (nommer de quel âge à quel âge):

allaitement exclusif de : semaines à semaines

!

! 79

(aucun biberon de lait commercial) allaitement dominant de : semaines à semaines allaitement mixte de : semaines à semaines (½ allaitement - ½ préparation)

12. Est-ce que votre état général (l’état général de votre conjoint) depuis la naissance du bébé restreint vos activités?

1. Mon état de santé ne restreint pas mes activités : ⃞ Ou: 2. Mon état de santé restreint mes activités à la maison : ⃞ 3. Mon état de santé restreint mes activités sociales : ⃞ 4. Mon état de santé restreint mes activités à l'extérieur (magasinage, etc.): ⃞ 5. Mon état de santé restreint mes activités au travail: ⃞

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et d’accepter de participer

à la suite de notre étude. Maintenant, je propose de vous faire parvenir un courriel contenant

un hyperlien et votre nom de code pour accéder au questionnaire, à moins que vous ne

préfériez recevoir une copie papier du questionnaire par la poste.

Version électronique : ⃞ version papier : ⃞

Nous avons préparé un feuillet d’information sur ce qui est connu au sujet de l’adaptation

des nouveaux parents à la naissance d’un enfant que nous transmettons à tous nos participants

pour les remercier d’avoir pris part à notre étude. Souhaitez-vous que je vous le transmette

par courriel ou par la poste, lorsque vous aurez complété le questionnaire?

Est-ce que votre adresse courriel/postale est bien ___________________ ?

Si, en complétant notre questionnaire, vous avez des questions ou préoccupations, n’hésitez

pas à me contacter. J’indiquerai le numéro de téléphone et l’adresse courriel auxquels vous

pourrez me joindre dans [le message courriel que je vous envois sous peu / l’enveloppe avec

votre questionnaire]

Finalement, nous proposons aux participants de leur transmettre un résumé des résultats de

l’étude, lorsqu’ils seront disponibles (vers 2015). Est-ce que ceci vous intéresse?

!

!80

Merci encore pour le temps que vous consacrez à notre projet pour nous aider à mieux

comprendre l’expérience des nouveaux parents.

Bonne fin de journée!

!!

!

! 81

Annexe F

Feuillet d’information remis aux participants à la fin de l’étude

L'adaptation à la parentalité

Devenir parent implique, comme vous le savez sûrement, un ensemble de changements dans la vie adulte et conjugale. Les chercheurs qui s’intéressent au passage à la parentalité le conçoivent comment une période développementale importante dans la vie adulte et conjugale. Leurs travaux illustrent que devenir parent comporte plusieurs défis pour la mère, le père et leur relation en tant que conjoints et coparents.

Les travaux récents suggèrent également que d’être informé des changements et des défis liés au passage à la parentalité, en tant que mère, père et conjoints, peut vous aider à comprendre ce que vous vivez et faciliter votre adaptation à cette transition de vie importante. Ce document a pour objectif de vous faire un bref résumé des connaissances scientifiques sur l’expérience de transition à la parentalité et de fournir des ressources à ceux qui souhaiteraient en apprendre davantage sur la parentalité et le développement de l’enfant.

Note. Le contenu de ce feuillet provient principalement de la fiche technique sur l'adaptation à la parentalité du portail d'information prénatale de l'institut de la santé publique du Québec. Ce document, qui a été rédigé pour les professionnels du réseau, mais reste bien approprié et accessible pour des parents. Il est accessible en ligne :

http://infoprenatale.inspq.qc.ca/Data/Sites/1/SharedFiles/PDF/adaptation-a-la-parentalite.pdf

La venue d’un bébé apporte généralement beaucoup de joie dans la vie de ses parents, mais les mois qui suivent sa naissance peuvent être exigeants

L’expérience concrète de la parentalité est souvent fort différente de ce qui avait été imaginé lors de la grossesse. Dans les semaines suivant la naissance de l’enfant, les parents expriment parfois une multitude d’émotions : de la surprise, de la confusion, un sentiment de grandes responsabilités et de la joie au sujet de l’enfant.

Ainsi, après la naissance du bébé, il est normal de se sentir dépassés, inquiets, épuisés et heureux à la fois. S’occuper d’un bébé demande beaucoup d’attention, enlève du temps pour se reposer et amène les parents à modifier leurs habitudes.

Heureusement, cette période d’ajustement est souvent temporaire; il faut environ de trois à six mois pour se sentir à l’aise dans les soins à donner à l’enfant et dans le rôle de parents. S’adapter à tous les changements occasionnés par la naissance d’un enfant peut prendre plus de temps, parfois jusqu’à deux ans.

Pour faciliter cette transition, il peut être utile de parler des attentes entre conjoints et à des amis qui ont des enfants, ou de réfléchir ensemble à des solutions pour les difficultés

82

rencontrées.

L’arrivée d’un bébé peut amener des changements dans la relation de couple

L’arrivée de l’enfant constitue l’une des transitions les plus exigeantes pour les couples, une période particulièrement difficile. En effet, s’occuper d’un nouveau-né demande beaucoup de temps et d’efforts! Il arrive donc que les parents négligent leur relation de couple. Durant cette période, le couple peut bénéficier de la mise en place de certaines stratégies comme celles-ci :

• Revoir ses mécanismes de communication;

• Adapter ses stratégies de résolution de conflits;

• Utiliser un réseau de soutien;

• Investir des efforts pour maintenir l’harmonie dans la relation conjugale;

• Apprendre à collaborer de manière optimale dans l’exercice du nouveau rôle de parent. De plus, discuter de la façon de prendre soin de son couple, des attentes quant à

l’intimité sexuelle et de la façon de diviser les tâches ménagères et les soins du bébé dans le but que chacun se sente bien, favorise le bien-être du couple. En cas de difficultés à régler des conflits, il est possible d’avoir de l’aide pour apprendre à mieux communiquer. Le père joue un rôle important dans le développement de son enfant

Devenir maman, papa et parents

L’attention, les soins et l’affection que le père donne à son bébé sont essentiels à son développement. Ils lui procurent des bénéfices inestimables pour le reste de sa vie. En tant que père, il est possible de s’impliquer auprès de son enfant tout de suite après sa naissance en partageant avec sa conjointe les soins à lui donner (p. ex., le changer de couche avant ou après l’allaitement, lui donner le bain, lui parler, le prendre, etc.).

Il est important de noter que la reconnaissance par la conjointe de l’importance du père dans la famille semble déterminante pour favoriser l’engagement de celui-ci auprès de l’enfant ainsi que la participation au partage des tâches parentales.

Nous vous encourageons à demander de l’aide pour vous soutenir

Comme tout est nouveau dans ce rôle de parent, il est normal d’avoir beaucoup de questions et d’inquiétudes. Le soutien de la famille ou d’une personne expérimentée avec les enfants peut être très profitable dans les premiers mois après la naissance du bébé.

La mobilisation du réseau de soutien est une stratégie qui facilite grandement l’adaptation, et ce, même si les membres du réseau ne font que préparer des repas, s’acquitter de certaines tâches ménagères ou être présents en cas de besoin.

!

! 83

Un réseau social qui est source de soutien peut avoir un effet bénéfique sur la qualité de l’interaction parent-enfant, sur le fonctionnement familial, sur la santé mentale des parents et sur l’utilisation de pratiques parentales adéquates.

Utiliser des sources de soutien

L’importance du soutien social pour faciliter l’adaptation psychosociale des nouveaux parents n’est plus à démontrer. Le soutien social se définit par un échange interpersonnel qui implique un côté affectif (p. ex., expression d’amour, d’affection, de solidarité) et un côté pratique (p. ex., offrir des biens, des services, de l’argent ou de l’aide dans les tâches).

Le fait de savoir qu’on peut compter sur un réseau de soutien social est l’un des éléments protecteurs de la santé mentale de la femme et est lié à une plus faible détresse psychologique chez le couple six mois après la naissance de l’enfant.

Voici différentes stratégies proposées afin de bénéficier de soutien social durant cette période :

Favoriser le travail d’équipe et le soutien entre les conjoints. Il est démontré que si un parent comprend bien les préoccupations de son partenaire, il sera plus en mesure de le soutenir. Par exemple, le soutien du père lors de l’allaitement peut contribuer à accroître la satisfaction de la mère relativement à l’allaitement, à augmenter la durée de l’allaitement et à favoriser ainsi l’adaptation des deux parents à la parentalité.

Échanger avec la famille ou les amis sur les préoccupations, les questions et les conflits qu’apporte la venue de l’enfant. Ces discussions permettent d’avoir des attentes réalistes et de développer un plus grand contrôle sur la situation, minimisant ainsi le risque de détresse psychologique. Une étude fait ressortir le besoin des mères d’avoir un mentor pour se faire rassurer à propos de leurs sentiments et leurs expériences. Le fait d’avoir des modèles de mères expérimentées ou le soutien de sa propre mère ou de sa belle-mère diminue l’anxiété des premiers mois avec l’enfant. Lors de la transition à la parentalité, plusieurs nouveaux parents ont d’ailleurs tendance à se rapprocher de leur famille d’origine.

Avoir recours à quelqu’un du réseau institutionnel (p. ex. : une infirmière ou un intervenant social) qui aide à réfléchir à des stratégies à mettre en place pour faire face aux difficultés qui peuvent émerger. Préparer une liste de personnes avec leurs numéros de téléphone pour savoir qui appeler en cas de besoin peut être une bonne stratégie.

Participer à des groupes de parents pour partager les préoccupations liées à la transition à la parentalité.

Ressources

Voici quelques ressources fiables et gratuites qui pourront vous informer davantage, vous aider à poursuivre vos réflexions et répondre à quelques unes de vos questions.

Devenir'maman,'papa'et'parents' '

!

!84

Naître et grandir

Ce site propose une information à jour sur de nombreux sujets liés aux pratiques parentales et à la santé ainsi qu’au développement des enfants de 0 à 5 ans. www.naitreetgrandir.com

Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants

Cette Encyclopédie publiée sur Internet est accessible gratuitement. Elle couvre divers thèmes traitant du développement de l’enfant, de la conception à cinq ans, et présente les connaissances scientifiques les plus récentes.

www.enfant-encyclopedie.com

Regroupement pour la valorisation de la paternité

Ce lien propose plusieurs documents liés au rôle du père.

www.rvpaternite.org/fr/paternite/paternite.html

!

! 85

Annexe G

Échelle de motivation des mères à l’égard des tâches parentales

Section 3 Dans les questions suivantes, on vous demande pourquoi vous faites différentes activités ou tâches parentales. Pour chacune d’elles, on vous présente 4 types de raison. Ces 4 types de raison se répètent d'une question à l'autre. Lisez attentivement les 4 types de raison présentés en remarquant bien la différence entre eux. Il est important que vous répondiez à chacun des 4 types de raison. Voici un exemple de chacun des 4 types de raison : 1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais cette activité. Vous faites l'activité sans en attendre de récompense ou vouloir éviter une punition mais plutôt parce que vous aimez cette activité; vous avez du "fun" à la faire. 2. Parce qu'on m'oblige à le faire. Vous faites l'activité pour éviter les conflits avec les membres de votre famille ou pour obtenir une récompense (p. ex. la gratification de votre famille).

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse cette activité. Vous vous obligez à faire l'activité pour éviter de vous sentir coupable de ne pas la faire.

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille. Vous choisissez librement de faire l'activité parce que vous jugez important de l'effectuer, même si vous n'en retirez pas nécessairement du plaisir. S’il ne vous arrive jamais de faire l’une des activités ou des tâches énoncées, cochez la case à côté de l’affirmation « Ne s’applique pas. Je ne fais jamais de telles activités ou n’assume jamais de telles tâches. » et n’évaluez pas les raisons qui s’y rattachent (ne cochez aucune des cases à droite de ces raisons). Veuillez indiquer jusqu'à quel point chaque type de raison correspond à ce que vous ressentez personnellement lorsque vous accomplissez l'activité ou la tâche parentale en question.

!

!86

1. Pourquoi assumez-vous des tâches ou des activités rattachées aux soins physiques à prodiguer à votre enfant (p. ex., changer ses couches, l’habiller, le débarbouiller ou lui donner un bain) ?

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1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

1 2 3 4 5 6 7

Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □ 2. Pourquoi assumez-vous des tâches ou des activités qui visent à assurer la disponibilité de fournitures diverses pour votre enfant (p. ex. laver les vêtements de votre enfant, faire l’achat de couches, de vêtements, de chaussures ou de fournitures diverses pour votre enfant) ?

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1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

1 2 3 4 5 6 7

Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □

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! 87

3. Pourquoi jouez-vous avec votre enfant ?

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1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

1 2 3 4 5 6 7

Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □ 4. Pourquoi assumez-vous des tâches ou des activités liées à l’alimentation de votre enfant, incluant préparer et donner les boires, l’allaitement?

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1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

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Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □

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5. Pourquoi assumez-vous des tâches ou des activités rattachées à la préparation d’une sortie (p. ex., préparer le sac à couche et choisir les vêtements de bébé en vue de la sortie) ?

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1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

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Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □ 6. Pourquoi passez-vous du temps avec votre enfant (p. ex., lui parler, le prendre ou lui tenir compagnie) ?

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d 1. Parce que j'ai du plaisir

lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

1 2 3 4 5 6 7

Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □

!

! 89

7. Pourquoi assumez-vous des tâches ou des activités qui impliquent de rassurer ou calmer votre enfant (p. ex., le calmer lorsqu’il est agité ou il pleure, le mettre au lit ou encore se lever la nuit pour s’occuper de lui) ?

Pas d

u to

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cord

Trè

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cord

Fort

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cord

1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

1 2 3 4 5 6 7

Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □ 8. Pourquoi lisez-vous des livres ou du matériel informatisé sur les soins ou l'éducation des enfants ?

Pas d

u to

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Fort

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1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille.

1 2 3 4 5 6 7

Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □

!

!90

9. Globalement, pourquoi effectuez-vous les diverses activités et tâches parentales ?

Pas d

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Fort

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Trè

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1. Parce que j'ai du plaisir lorsque je fais ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

2. Parce qu'on m'oblige à le faire. 1 2 3 4 5 6 7

3. Parce que je sens qu'il faut que je fasse ces activités. 1 2 3 4 5 6 7

4. Parce que je choisis moi-même de le faire pour mon bien et celui de ma famille. 1 2 3 4 5 6 7

Ne s’applique pas. Je ne fais jamais cette activité ou n’assume jamais cette tâche. □

!

! 91

Annexe H

Mesure du concept de mère sentinelle

Section 4

Dans quelle mesure êtes-vous en accord ou en désaccord avec ce qui suit?

Très fortement en désaccord En désaccord Moyennement en

accord En accord Très fortement en accord

1 2 3 4 5

1.! Je refais souvent certaines tâches domestiques que mon

conjoint n’a pas bien faites. 1 2 3 4 5

2.! C’est trop difficile de montrer à mon conjoint comment bien faire les tâches, alors je préfère les faire moi-même.

1 2 3 4 5

3.! Mon conjoint ne sait pas vraiment comment prendre soin de notre enfant (le réconforter, le nourrir, lui donner son bain, etc.) alors c’est plus facile si je le fais moi-même.

1 2 3 4 5

4.! J’ai des standards plus élevés que mon conjoint en ce qui concerne les soins prodigués à notre enfant.

1 2 3 4 5

5.! Il est important pour moi de décider l’horaire de mon enfant, ce qu’il va manger et porter.

1 2 3 4 5

6.! Si des visiteurs arrivaient à l’improviste et que ma maison était en désordre, j’en serais gênée.

1 2 3 4 5

7.! Lorsque mon enfant a une apparence soignée en public, je me sens très fière de lui.

1 2 3 4 5

8.! Je sais que les gens jugent mes qualités de conjointe et de mère en se basant sur l’état de ma maison et de mon enfant.

1 2 3 4 5

9.! Je me soucie de ce que pensent ma famille et mes amis en ce qui concerne la façon dont je prends soin de mon enfant.

1 2 3 4 5

10.!La plupart des femmes ont du plaisir à s’occuper de leur maison, alors que les hommes n’aiment tout simplement pas ce genre de choses.

1 2 3 4 5

11.!Pour toutes sortes de raisons, il est plus difficile pour les hommes que pour les femmes de faire des tâches ménagères et de prendre soin des enfants.

1 2 3 4 5

!

!92

Annexe I

Échelle de la perception des comportements interpersonnels de la conjointe devant le

rôle du père

Votre conjointe et votre relation conjugale Section 1

Les questions suivantes portent sur la façon dont votre conjointe agit avec vous lorsque vous faites différentes activités parentales.

En utilisant l’échelle ci-dessus, veuillez indiquer à quelle fréquence vous trouvez que votre conjointe agit de façon suivante avec vous, en tant que père, au cours des derniers mois.

1 2 3 4 5 6 7

Presque jamais

Très rarement Rarement Moyennement Souvent Très

souvent Presque toujours

Ma conjointe…

1.! … me valorise, comme père, par ses commentaires

1 2 3 4 5 6 7

2.! … est très disponible pour m’aider lorsque je dois prendre une décision, comme père

1 2 3 4 5 6 7

3.! … respecte mon opinion lorsque nous prenons une décision concernant notre enfant

1 2 3 4 5 6 7

4.! … me fait comprendre qu’elle aime ma façon d’agir avec notre enfant

1 2 3 4 5 6 7

5.! … m’empêche de faire ce que je veux vraiment faire, en tant que père

1 2 3 4 5 6 7

6.! … fait ce qu’elle peut pour me rendre les choses plus faciles, dans mon rôle de parent

1 2 3 4 5 6 7

7.! … considère mon point de vue lorsque nous discutons de notre enfant, même s’il est différent du sien

1 2 3 4 5 6 7

!

! 93

8.! … trouve que j’ai de bonnes habiletés parentales

1 2 3 4 5 6 7

9.! … croit que je suis un parent efficace 1 2 3 4 5 6 7

10.!… me dit quoi faire, sans considérer mes sentiments ou mon opinion

1 2 3 4 5 6 7

11.!… est là lorsque j’ai besoin d’elle, comme parent

1 2 3 4 5 6 7

12.!… me fait sentir que je peux lui parler de n’importe quoi, concernant notre enfant

1 2 3 4 5 6 7

!

!94

Annexe J

Échelle de satisfaction et d’insatisfaction parentale

Votre rôle de père

Section 1

Dans quelle mesure êtes-vous en accord ou en désaccord avec ce qui suit?

1 2 3 4 5 6

Tout à fait en

désaccord

En désaccord

Moyennement en désaccord

Moyennement d’accord

D’accord Tout à fait d’accord

1.! Je suis content de l’implication que j’ai dans la vie de mon enfant

1 2 3 4 5 6

2.! Je suis content de l’étendue des responsabilités que j’assume pour prendre soin de mon enfant 1 2 3 4 5 6

3.! Je suis satisfait de la manière dont je prends soin de mon enfant

1 2 3 4 5 6

4.! Je considère consacrer assez de temps à mon enfant 1 2 3 4 5 6

5.! Je crois qu’être parent fait partie des choses importantes et précieuses de la vie

1 2 3 4 5 6

6.! Je suis à l’aise dans mon rôle de parent 1 2 3 4 5 6

!

! 95

Dans quelle mesure êtes-vous en accord ou en désaccord avec ce qui suit?

1 2 3 4 5 6

Tout à fait en

désaccord

En désaccord

Moyennement en désaccord

Moyennement d’accord

D’accord Tout à fait

d’accord

1. Être parent peut être gratifiant, mais moi je me sens frustré parce que mon enfant est trop jeune. 1 2 3 4 5 6

2. Lorsque je me couche le soir, j'ai l'impression de ne pas avoir fait grand chose pour mon enfant. 1 2 3 4 5 6

3. Quelquefois, lorsque je devrais contrôler la situation avec mon enfant, je m'en sens incapable. 1 2 3 4 5 6

4. C'est difficile pour un parent de savoir si ce qu'il fait avec son enfant est bon ou mauvais. 1 2 3 4 5 6

5. Quelques fois j'ai l'impression que je n'arrive à rien faire de bon en tant que parent. 1 2 3 4 5 6

6. Être parent me rend tendu et anxieux. 1 2 3 4 5 6

!

!96

Annexe K

Échelle de satisfaction conjugale

Section 2

Ce questionnaire s'intéresse à votre perception de votre vie de couple. Il s'agit donc de votre opinion personnelle. Ne soyez pas préoccupé de ce que peut ou pourrait répondre votre partenaire. Pour chaque question, indiquez votre réponse en inscrivant un seul "X" dans la case appropriée. Assurez-vous de répondre à toutes les questions.

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Plus

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1. Est-ce qu'il vous arrive souvent ou est-ce qu'il vous est déjà arrivé d'envisager un divorce, une séparation ou de mettre fin à votre relation actuelle?

2. De façon générale, pouvez-vous dire que les choses vont bien entre vous et votre partenaire?

3. Vous confiez-vous à votre partenaire?

4. Les cases sur la ligne suivante correspondent à différents degrés de bonheur dans votre relation. La case centrale "heureux" correspond au degré de bonheur retrouvé dans la plupart des relations.

Cochez la case qui correspond le mieux au degré de bonheur de votre couple.

Extrêmement malheureux

Assez malheureux

Un peu malheureux Heureux Très

heureux Extrêmement

heureux Parfaitement

heureux

!

! 97

Annexe L

Mesure de participation paternelle

Qui fait quoi ?

Qui, entre vous et votre conjointe, accomplit les tâches et les activités suivantes?

Encerclez le chiffre approprié pour chaque tâche.

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1. Parler à votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

2. Choisir les vêtements de votre enfant pour une sortie

1 2 3 4 5 6 7 NSP

3. Se lever la nuit pour s’occuper de votre enfant

1 2 3 4 5 6 7 NSP

4. Prendre votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

5. Préparer le sac à couches 1 2 3 4 5 6 7 NSP

6. Préparer les repas de votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

7. Jouer avec votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

8. Changer les couches 1 2 3 4 5 6 7 NSP

9. Passer du temps avec votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

10. Mettre votre enfant au lit 1 2 3 4 5 6 7 NSP

!

!98

Tou

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Aut

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/ N

e s’

appl

ique

pa

s

11. Donner le bain à votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

12. Donner à boire à votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

13. Habiller votre enfant 1 2 3 4 5 6 7 NSP

14. Prendre la température de votre enfant ou lui administrer des médicaments

1 2 3 4 5 6 7 NSP

15. Calmer votre enfant lorsqu’il est agité ou qu’il pleure

1 2 3 4 5 6 7 NSP

16. Laver les vêtements de bébé 1 2 3 4 5 6 7 NSP

17. Caresser, « minoucher » votre enfant

1 2 3 4 5 6 7 NSP

18. Lire des livres sur les soins ou l’éducation des enfants

1 2 3 4 5 6 7 NSP

19. Faire des provisions de fournitures de bébé (couches, etc.)

1 2 3 4 5 6 7 NSP

!

! 99

Annexe M

Mesure de la propension au biais de désirabilité sociale

Section 5

Servez-vous de cette échelle de valeurs et encercle le chiffre qui indique à quel point vous êtes d'accord avec chaque énoncé.

1. En général, la première impression que me laissent les gens s'avère juste. 1 2 3 4 5 6 7

2. Je sais toujours pourquoi j'aime quelque chose. 1 2 3 4 5 6 7

3. Je suis maîtresse de mon destin. 1 2 3 4 5 6 7

4. Il m'est difficile de faire abstraction d'une pensée qui me trouble. 1 2 3 4 5 6 7

5. Je ne regrette jamais mes décisions. 1 2 3 4 5 6 7

6. Je perds parfois de bonnes occasions parce que je prends trop de temps à me décider.

1 2 3 4 5 6 7

7. Je suis une personne complètement rationnelle. 1 2 3 4 5 6 7

8. J'ai énormément confiance en mon jugement. 1 2 3 4 5 6 7

! " # $ % & '

Totalement

Faux

Assez

faux Légèrement

faux

Un peu vrai

Légèrement

vrai

Assez

vrai Totalement

vrai

!

!100

9. Parfois je mens, s'il le faut. 1 2 3 4 5 6 7

10. Je ne jure jamais. 1 2 3 4 5 6 7

11. J'obéis toujours aux lois, même s'il est peu probable que je me fasse prendre. 1 2 3 4 5 6 7

12. Un(e) caissier(ère) m'a remis trop de monnaie et je ne lui ai pas mentionné. 1 2 3 4 5 6 7

13. Je déclare toujours tout aux douanes. 1 2 3 4 5 6 7

14. Il m'arrivait parfois de voler quand j'étais jeune. 1 2 3 4 5 6 7

15. Je n'ai jamais jeté de déchets dans la rue. 1 2 3 4 5 6 7

16. Lorsque je conduis, je dépasse parfois la limite de vitesse. 1 2 3 4 5 6 7

17. Je ne lis jamais des livres ou des revues érotiques. 1 2 3 4 5 6 7

18. J'ai fait des choses dont je ne parle pas aux autres. 1 2 3 4 5 6 7

19. Je n'utilise jamais des choses qui ne m'appartiennent pas. 1 2 3 4 5 6 7

20. J'ai pris des congés de maladie au travail ou à l'école, même si je n'étais pas vraiment malade.

1 2 3 4 5 6 7

21. Je n'ai jamais endommagé un livre de bibliothèque ou des articles de magasin sans le signaler à un responsable.

1 2 3 4 5 6 7

!

!101

22. Une fois que je me suis décidé, on peut rarement me faire changer d'opinion.

1 2 3 4 5 6 7

23. Je vote parce que mon vote peut faire la différence.

1 2 3 4 5 6 7

24. J'ai parfois douté de mes capacités en tant qu'amante.

1 2 3 4 5 6 7

!

!102

Annexe N

Échelle d’estime de soi

Section 4 Pour chacune des caractéristiques ou descriptions suivantes, indiquez à quel point chacune est vraie pour vous en encerclant le chiffre approprié.

Tout à fait en

désaccord

Plutôt en désaccor

d

Plutôt en

accord

Tout à fait en accord

1.! Je pense que je suis une personne de valeur, au moins égale à n'importe qui d'autre.

1 2 3 4

2.! Je pense que je possède un certain nombre de belles qualités. 1 2 3 4

3.! Tout bien considéré, je suis portée à me considérer comme une ratée. 1 2 3 4

4.! Je suis capable de faire les choses aussi bien que la majorité des gens. 1 2 3 4

5.! Je sens peu de raisons d'être fière de moi. 1 2 3 4

6.! J'ai une attitude positive vis-à-vis moi-même. 1 2 3 4

7.! Dans l'ensemble, je suis satisfaite de moi. 1 2 3 4

8.! J'aimerais avoir plus de respect pour moi-même. 1 2 3 4

9.! Parfois je me sens vraiment inutile. 1 2 3 4

10.!Il m'arrive de penser que je suis une bonne à rien. 1 2 3 4