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Spécial été

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Page 1: Contrepoint n°04
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REMERCIEMENTS :

Contrepoint remercie tout particulièrement le FSDIE deParis1, la Maison des Initiatives Étudiantes, RadioCampus Paris ainsi qu'Animafac.

EDITORIALDe vrais défis à relever !

Juillet, août... Deux mois, un numéro 4 «spécialété». Il y a ceux qui partent, ceux qui hésitent,ceux qui cherchent. Contrepoint résume l'incer-titude de ceux d'entre nous qui partent envacances. Celles-ci doivent être économiqueset réussies. C'est là le vrai défi à relever ! Il fautéviter de tomber en vélo, d'oublier ses passe-ports, de perdre ses bagages, sa tête, soncalme... Et il y a les autres, ceux qui ne partentpas : les bosseurs, les enchaînés, les parisiensd'un été. Où étudier pendant ces deux mois ?Quelles expositions aller voir ? Ne pas oublierles moments de tendresse, les câlins gratuits àSaint-Michel ou ailleurs ! Paris propose tant dechoses ! Puis vient l'effort (après le réconfort).Repartir, trouver des solutions miracles. Pourcertains, c'est le dopage, pour d'autres, les«energy drinks» ! Bande d'addicts ! Et réfléchirà l'avenir : les études par correspondance, c'estvraiment une bonne idée ? Et les sportifs auchômage, eux, quels défis relèveront-ils ? C'estsouvent avec un peu d'inquiétude que nouspensons à la reprise. L'insécurité, on n'en parleplus beaucoup ces derniers temps. Mais dansles universités parisiennes, tout s'active et nousinquiète parfois. Nous tenterons d'oublier nosangoisses pendant ces vacances, et oseronsespérer un renouveau à la rentrée prochaine.Don't worry, be happy ? Bien sûr !On se retrouve en octobre hein ?

Emmanuel ClercRédacteur en chef

CONTREPOINT EN IMAGESTour d’Europe en photos................................................page 3DOSSIER SPECIAL ÉTÉOù étudier à Paris cet été...............................................page 4Jobs d’été et vacances pas chères....................................page 5FACOSPHÈREÉtudier à distance........................................................page 6(In)sécurité dans les universités parisiennes.........................page 7FOCUSEnergy drinks ou the trip-night.........................................page 8«Uncâlin ? »...............................................................page8LaLMDE nous ouvre ses portes.........................................page9CONSCIENCE LIBREÉtudiant et royaliste, et alors ?.......................................page 10Aquoi bon partir en vacances ?.......................................page 11CULTUREOn les appelle les babyrockers.......................................page 12Une ballade estivartistique...........................................page 13Melting-pot...........................................................page 12-13REVIVAL PRESIDENTIELLESInterview deYolène Dilas-Rocherieux...............................page 14SPORTDeux roues en folie.....................................................page 15Footballeur et chômeur................................................page 15

Directrice de la publication : Julie Deruy 06.76.47.72.59Rédacteur en chef : Emmanuel ClercRédacteur en chef adjoint : Hélène Barbaza

Ont participé à ce numéro : Hélène Barbaza,Emmanuel Clerc, Julie Deruy, Julie Dupont, AmineDjabali, Mélanie Gaussorgues, Marlène Goetz,Steven Jambot, Marion Kirat, Laetitia Le Moine,Jean-Philippe Louis, Morgane Pellenec, MatthieuRancurel, Pauline Richaud, Mathieu Robert,Hadrien Santos, Théo Saulnier, Flora Zanichelli.

Maquettiste : Kristoffe Biglete

Imprimerie : Clerc SAS, 5 rue de la Brasserie,18200 Saint-Amand Montrond.

Contrepoint : [email protected]

2 Contrepoint / Numéro 4 - Juin 2007 / www.contrepoint.info

www.contrepoint.info

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www.contrepoint.info / Numéro 4 - Juin 2007 / Contrepoint 3

Tour d’Europe en photos...Tour d’Europe en photos...Avec un numéro spécial été, impossible de rater le coche ! C'est décidé, la page contrepoint en images sera consa-crée à un tour d'Europe (ou presque) en photos. En espérant que cela vous aidera à choisir votre destination...

Ecosse : Pour ceux qui ont besoin d'espace

"Prague, cette pierre précieuse enchâssée dans la couronnede la terre..." Goethe

« London calling to the faraway towns ... »

Rome : pour les historiens dans l'âme

Ile de la réunion : Sea Sex & Sun ...

Et pour les budgets de moins de 50 euros, ilreste toujours le parc Astérix...

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es bibliothèques uni-versitaires seront pourla plupart ouvertes,même partiellement

en juillet mais fermées en août, àl'exception de quelques-unes,comme la Bibliothèque de laSorbonne qui est tenue de resterouverte car elle conserve desouvrages uniques et impossiblesà trouver ailleurs. La BNFFrançois-Mitterrand sera ouvertetout l'été, et fermera ses portesles deux premières semaines deseptembre. La BibliothèqueSainte-Geneviève aura deshoraires réduits et sera ferméeles deux premières semainesd’août. Quant à la BPI(Beaubourg), elle restera tou-jours ouverte sauf le mardi,comme d'hab. Quel plaisir depouvoir bosser en bibliothèquejusqu'à 22h, vous ne trouvezpas ?

Une mise au vert ?

Pas enchanté à l'idée de s'enfer-mer dans une bibliothèque ternetout l'été ? Oyez, oyez, citadinsen mal d'espaces verts ! C'estl'heure de se mettre aux révi-sions en plein air, pieds dansl'herbe, dans l'un des 400 jardinsde la capitale. Pourquoi ne pastester le Jardin des tuileries ? Onaime les chaises en fer forgéautour du bassin octogonal etsous les ormes, idéal pour tra-vailler. 280 000 m² de verdure etd'ombre en plein centre de Paris,c'est pas super ? Le parc desbuttes Chaumont n'est pas malnon plus : de l'herbe en veux-tu,en voilà ! Ses pelouses s'éten-dent à perte de vue autour d'uneîle rocheuse de 30 m de haut.Dépaysement total et calmeolympien. Presque aussi grand

que les Tuileries, il est en plusdans un quartier sympa, alors...On n’oublie pas son petit kit desurvie : un drap, quelques vivres,crème solaire et lunettes noires.Il ne reste plus qu'à bronzer utile.

Steven Jambot et Julie Dupont

4 Contrepoint / Numéro 4 - Juin 2007 / www.contrepoint.info

Où étudier à Paris cet été ?Où étudier à Paris cet été ?Vous préparez des concours ou venez d'apprendre qu'il vous serait nécessaire de passer au rattrapage prévuen septembre ? Voilà quelques renseignements pratiques pour savoir où aller...

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Attentions aux dates de ferme-ture de vos facs !

Besoin d'un renseignement pourvotre inscription en master ? D'uncachet de l'université pour uneconvention de stage ? Attentionaux dates de fermeture des ser-vices administratifs de votre uni-versité. Celles-ci sont variablesentre les universités, leurs diffé-rents sites, et chaque UFR.

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www.contrepoint.info / Numéro 4 - Juin 2007 / Contrepoint 5

ous êtes pragmatique,masochiste, acharné, bref,vous avez envie de bosserpendant les vacances, pas

de problème, le monde du travail vousouvre grand ses portes en période esti-vale. A Paris ou ailleurs, la demande estforte en été, et vous ne devriez pasavoir trop de mal à trouver un job. Sivous êtes dans l’esprit « On the roadagain », les boulots saisonniers sont unbon compromis. Ils permettent d’allierl’utile à l’agréable et l’on peut travaillertout en profitant des plaisirs de Gaïa.Serveur dans un restaurant en bord demer, plagiste, fille au pair en Angleterre,animateur de colonie en Italie, les planset destinations sont variés. Enrevanche, si vous êtes accros à Paris etn’imaginez pas aller plus loin que Paris-plage, vous trouverez également unpaquet d’offres dans les centres de loi-sirs (BAFA aidant) les piscines munici-pales (BNSSA demandé pour les sur-veillants de baignade et BEESAN pourles maîtres nageurs), les restaurants,les boîtes d’intérim, les entreprises,etc.… Dans les deux cas, vous pouvezaller fouiller la section job d’été del’ANPE, ou celle de Jobetudiant. Pourune recherche dans le secteur de l’ani-

mation, le site Planet’anim pourra vousaider. Si vous vous sentez le temps d’unété l’âme d’un serveur ou d’un barman,le site de l’ANPE vous aiguillera maisn’hésitez pas non plus à démarcherdirectement auprès des restaurants,bars ou hôtels.Enfin, si vous sou-haitez élargir vosrecherches àl’Europe, vous pou-vez aller consulterle site « job-été-europe », et celuide Summerjobsvous proposerades postes dans lemonde entier. Sachez enfin que leSMIC horaire (8,27 € brut) s’appliqueaux jobs saisonniers, mais que la rému-nération est journalière pour les anima-teurs en centres de vacances, et seraenviron de 20 à 30 € par jour.

Adjugé, vendu !

Pour certains, la saison d’été est claire-ment assimilée aux vacances et rien nepourra changer leur leitmotiv : partir.Farniente ou aventure, le but du jeupour les étudiants est de trouver un planassez intéressant pour ne pas avoir àcommencer l’année scolaire suivantepar un rendez-vous houleux avec sonbanquier. Heureusement, Internet estlà. Plusieurs solutions s’offrent à vous

pour minimiser votre budget vacances.Tout d’abord, si vous souhaitez partir envoiture et que vous n’êtes pas asseznombreux pour rentabiliser le trajet,vous trouverez sûrement un partenairede route sur un site de covoiturage ; à

l’inverse, vous pourrezpeut-être trouver unconducteur qui se rendau même endroit quevous. Si vous avez l’in-tention de sortir del’hexagone, inscrivez-vous à la newsletter dusite Voyage-promo etvous serez informéschaque semaine des

meilleurs plans de séjours et de billetsd’avion. Enfin, une petite perle si vousn’êtes pas du genre à tout organiser sixmois à l’avance, vous pourrez fairemonter votre taux d’adrénaline enenchérissant sur des voyages ou volsproposés. Le site français de nouvellesfrontières vous propose ainsi une venteaux enchères tous les mardis et de10h00 à 12h00 et de 15h00 à 17h00.Vous pourrez par exemple dénicher unséjour de 7 jours en Croatie mis à prix à99 € ou encore un vol pour Palma deMajorque débutant à 69 €. Le site belgepropose la même chose mais lesenchères ont lieu le lundi de 12 à 14h etl’affluence est moindre, les prix ont doncmoins de chance de flamber.Maintenant à vous de jouer et bonnesvacances !

Morgane Pellenec

Jobs d’été et vacances pas chèresJobs d’été et vacances pas chères

“ Pour certains, la saisond’été est clairement assi-milée aux vacances etrien ne pourra changerleur leitmotiv : partir.”

Section Job d’été de l’A.N.P.E :http://www.anpe.fr/actualites/opportunites_emploi/jobs_ete_2007_7316.html

Section Job d’été de Jobetudiant :http://www.jobetudiant.net/etudiant/jobs-d-ete.php

Planet’anim :http://www.planetanim.com/modules/annonces/

Job Europe :http://www.jobs-ete-europe.com/

Job Monde :http://www.summerjobs.com/

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Vous sortez enfin la tête de vos bouquins et … stupeur, le monde a changé : les filles ont lâché leurs jeans slimspour des jupes encore plus tendance et les garçons dégainent leur ray-ban-aviateur-underground. Pas de doute,l’année scolaire touche à sa fin et l’été approche à grands pas. Partir ou rester bosser au bercail, voici quelquesinfos et bons plans.

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Site de covoiturage :http://www.covoiturage.com/

NewsletterVoyage-promo :http://www.voyage-promo.com/alerte-tourisme.php

Nouvelles frontières (site français) :https://encheres.nouvelles-frontieres.fr/nf/

Nouvelles frontières (site belge) :https://encheres.nouvelles-frontieres.be/nf/

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Pour les réticentsaux cours du soir ;d’autres moyensexistent, dont l’un

dénommé « études par cor-respondance ». Le principe :on reçoit des cours completsdans la boîte à lettres oudans la boîte mail, on prendson stylo ou son clavier, onéteint la télé, on se prépareun bon litre de café et roulezjeunesse.Réseau privé oupublic, le choix reste res-treint mais commence às’élargir. Restreint dans lamesure où la majeure partiedes organismes n’offrentpas ou peu de formationsdiplômantes mais plutôt desformations qualifiantes. Cesdernières sont utiles pourune revalorisation de CV, mais moinsintéressantes pour nous, jeunes pion-niers (pas encore ?) travailleurs. Pourune recherche plus ou moins exhaustivede ces centres de formations -pêle-mêle,c’est www.kelprof.com (entre autres) quis’y colle, et nous qui nous y perdons unpeu… Beaucoup de centres regorgent deformations pouraccéder auxmétiers du com-merce, du marke-ting et bien d’au-tres encore, maispeu d’entre euxoffrent un véritable cursus universitaire.

La FIED, le CNED… que choisir ?

On compte deux principaux systèmesd’études par correspondance : le CNED(Centre National d’Enseignement àDistance) qui offre un large panel de for-mations (diplômantes ou non, attentionau descriptif), et une spécialiste en lamatière pour choisir un bon centre de for-mation : la FIED (Fédération Inter-universi-taire d’Etudes à Distance). La différence :le CNED est un organisme privé et laFIED un réseau national permettant dechoisir une université par correspon-dance.

Le CNED est un organisme qui recrute etmanage lui-même une équipe de profes-seurs (indépendants ou à la retraite). Ilpropose peut-être plus de choix dans lesformations, mais se spécialise surtout

dans le soutien scolaire et le secondaire.Son enseignement est probablement leplus difficile à suivre des deux pour uneformation dans l’enseignement universi-taire, car le choix reste limité et le suivi del’élève s’avère modéré. Le concept de laFIED : un réseau regroupant toutes lesuniversités françaises qui proposent une

formation diplô-mante à distance,que ce soit directe-ment par l’UFR, parun centre de télé-enseignement -généralement ratta-

ché à la fac -, ou par un service d’ensei-gnement par correspondance (SEAD,SCED…). Les cours, en passant par laFIED, sont les mêmes que ceux donnésaux endormis sur les bancs, principale-ment via des polycopiés. Des coursvidéo/audio en ligne ou CD-rom sont pro-posés mais plus rares dans les faits. Lacorrespondance avec les profs et lerendu des devoirs se font par mail ; ledéplacement aux sessions de partielsobligatoire, une ou deux fois dans l’an-née. Pensez donc à la distance qui voussépare de la fac choisie, le billet de train- ou d’avion - pouvant faire assez mal auportefeuille. Ces facs organisent généra-lement des rencontres élèves/profs dansl’année qui permettent de se faire connaî-tre et de poser toute question qui vaga-bonde dans l’esprit. A noter que ces pro-fesseurs sont des enseignants de la fac,volontaires pour le programme, donc engénéral très investis pour les élèves. Laplupart d’entre eux sont donc très ouverts

et mettent facilement lamain à la pâte pour votreréussite (échanges parmail…).

Une précision en passant,l’enseignement universi-taire à distance FIED estnormalement réservé auxsalariés, ou pour toutepersonne justifiant sonincapacité à assister régu-lièrement aux cours (han-dicap ou autre), mais dansles faits, la barrière restemince voire inexistante.Les contrats de travail nesont pas forcémentdemandés, le simple faitde cocher la case « emploià temps partiel » parexemple, suffit le plus sou-

vent à leur bonheur.

Un bémol toutefois : le prix

Si le prix initial pour les formations via laFIED est celui d’une inscription en fac.S’y rajoutent les frais pour l’enseigne-ment à distance : envois, polycopiés etmessagerie entre autres… Ces frais peu-vent varier selon les établissements, sanscompter les livres à acheter et le prix ducafé quand on y bosse des heures…Renseignez-vous bien avant. Mêmeconstat pour le CNED. Il faut compterenviron 100 à 700 euros pour l’annéescolaire ; à vous de juger de votre degréde motivation et de nécessité… Maisobtenir son diplôme au même titre qu’unétudiant (assidu) sur place, permet unretour sur investissement.

Un bon conseil pour ceux qui tenteraientl’aventure : de la méthode. Si l’on n’arrivepas à gérer son temps ou structurer safaçon de travailler, la partie peut s’avérerinjouable…

Hélène Barbaza

ÉÉtudier à distancetudier à distanceLes études… temps infini passé sur les chaises vacillantes à écouter avec stupeur, sans tremblements, lesbeaux discours d’un maître d’une cérémonie toute particulière qui a priori serait destinée à faire bouillir notrecortex cérébral. Tout ceci peut s’avérer lassant voire peu pratique pour beaucoup… pensons-y !

6 Contrepoint / Numéro 4 - Juin 2007 / www.contrepoint.info

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“ Un bon conseil pour ceuxqui tenteraient l’aventure :de la méthode. ”

Liens utiles :

http://telesup.univ-mrs.fr (site Internetde la FIED)www.kelprof.comwww.cned.frSite Internet de chaque université

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www.contrepoint.info / Numéro 4 - Juin 2007 / Contrepoint 7

undi noir sur le campus deVirginia Tech. Un élève s’em-pare d’une arme et tue desang-froid 32 de ses cama-

rades et professeurs. Nos rétines euro-péennes s’habituent de plus en plus àces images de drames américains qui,de notre côté de l’Atlantique, nous sem-blent répétitives. Et pourtant, à chaquefois, un appel d’air se crée à la commis-sure de nos lèvres et l’on pousse, par unréflexe national, ce fameux : « ils sontfous ces ricains ! ».

Sanglante ironie. Le scénario se répète :même schéma, acteurs différents. Cetétudiant qui revendique son dégout dusystème américain utilise la très chèreConstitution de ce même pays pour abat-tre sans hésitations ses compatriotesétudiants. Acheter une arme et l’intro-duire sans se faire prendre sur un cam-pus universitaire reste malheureusementpossible au pays de la liberté. S’il devaitse réduire à une question, quel serait levrai débat ? Pourquoi ces armes sont-elles si aisément accessibles ? Ou bienpourquoi autant de jeunes américains lesutilisent pour cracher leur haine ? Et sur-tout pourquoi cet événement nous sem-ble si loin de nous ?

Un énorme fossé

Au-delà de la réglementation françaisequi ne légalise le port d’armes que dansde très strictes conditions, une telle tra-gédie ne nous apparaît pas encorecomme « possible » dans nos universi-tés. Entendez par cet adjectif son sensproprement moral ; ne cherchons pas decomparaison là oùil n’y en a pas. LesEtats-Unis ontcette histoire siparticulière qui larend quelque peuincompréhensibleà nos yeux : l’Amérique est choquéemais seule une minorité voudrait voir ledeuxième amendement retiré.Différences de revendications, d’attitude,de mentalités, le fossé qui existeaujourd’hui entre nos deux pays enmatière de protection des étudiants res-semble à l’océan qui nous sépare :immensément grand. Nos universités nesont pas vraiment prêtes à être équipées

de détecteurs de métaux : ce qui estaccepté aux Etats-Unis ne le serait cer-tainement pas si facilement en France.

Nous nous devons cependant de pren-dre du recul par rapport à ces événe-ments et réfléchir à notre propre sécuritéau sein de l’université. C’est au traversde tels évènement que nous nous aper-cevons de la sécurité que nous apportentnos universités parisiennes.

Vraiment ?

De cet accablant crime apparaît aucontraire un réel sentiment d’insécurité.Au titre de leur indépendance, les univer-sités françaises ne se soumettent àaucun autre ministère que celui de

l’Education natio-nale. Ainsi leministre de l’inté-rieur n’a aucunpouvoir une foispassées les portesde l’université :

ces dernières engagent des agents desécurité qui font office de police de proxi-mité, sans bombes lacrymogènes,matraques Flash-Ball ou armes en toutgenre. Leur unique présence est-elle dis-suasive ? Pas tout à fait. Les fauteurs detrouble savent pertinemment que lePrésident de l’université à un pouvoir dis-ciplinaire et peut user de la forcepublique, pour assurer la sécurité du

campus. Dans des situations exception-nelles celui-ci peut faire appel à la Police,en signant un document qui leur offre undroit d’entrée et d’agissements limitédans le temps et dans leurs manœuvres.Concrètement les présidents d’universi-tés hésitent grandement à faire appelaux petits hommes bleus. D’abord pourdes raisons de dignité : faire appel à lapolice, c’est avouer que je n’ai pas réussisans. Ensuite pour des raisons média-tiques. A chaque fois que la police estentrée dans une université cela n’a pasmanqué d’interpeller les médias enmasse.

Un système efficace ?

Certaines universités traitent le sujet defaçon radicale. Ainsi la Sorbonne filtreles étudiants et les non-étudiants à l’en-trée. Cela permet aux éléments perturba-teurs non-étudiants de se faire refouler.Cette méthode porte ses fruits sur leséléments étrangers à l’université, maisn’empêche aucun vol ou graffiti effectuépar des étudiants de l’université, qui n’ontque faire d’un filtrage lorsqu’ils se fon-dent dans la masse.

D’autres universités adoptent de toutesautres méthodes. L’université Paris VIIIconsidère la « Fac » comme un lieuouvert à toute personne désireuse d’ap-prendre. Ainsi un certain nombre d’élé-ments font désormais partie intégrantedes meubles de l’université, décorantcouloirs et autres emplacements.Tranquilles, ces personnes sont là pourprofiter des espaces verts et des can-nettes à 80 cents.

Il n’empêche que ces méthodes appor-tent leurs lots d’imprévu. Ce sont desétudiants de la Sorbonne qui ont mis lefeu à des ouvrages rares et ce sont deséléments étrangers à l’université ParisVIII qui ont volé du matériel. Certes lesévènements du type Columbine ouVirginia Tech ne sont pas prêt d’arriverchez nous, mais nos universités sontelles aussi dangereuses. Sans verserdans la psychose populaire, les jeunesfilles qui quittent un cours à 22h ont rai-son de presser le pas dans les couloirs.

Marion Kirat et Amine Djabali

Ironie meurtrière :Ironie meurtrière :(in)sécurité dans les universités parisiennes(in)sécurité dans les universités parisiennesAprès les événements tragiques du campus de Virginia Tech, les universités françaises sont en droit de sedemander où en est leur propre dispositif de sécurité.

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“ Faire appel à la police,c’est avouer que je n’ai pasréussi sans. ”

Copyright Hélène Barbaza

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omment parler des « Energydrinks » sans parler de la plusconnue, la seule à ce jour encoreinterdite en France : RedBull ?

Cette boisson créée en 1987 en Autriche asu conserver son avance sur toutes lesautres marques grâce à la légende qui l’en-toure. Marque interdite à sa sortie dans lamoitié des pays de la planète, elle a su s’im-planter par son image et seuls les irréducti-bles gaulois résistent à l’invasion autri-chienne.

La légende

Autant vous prévenir tout de suite, la pro-chaine ligne détruit un mythe. La taurinecontenue dans le RedBull n’a strictementaucun rapport avec les parties génitales d’untaureau. La taurine est un acide aminé natu-rellement produit par le corps humain. Il estbon d’ajouter qu’au vu des dernièresrecherches scientifiques, toute forme d’effetspositifs ou négatifs sur l’organisme n’a àl’heure actuelle été prouvé. Substance princi-pale du RedBull, celle-ci fut découverte dansles années 1950 dans la bile d’un taureau - etc’est l’origine du logo de la marque - devenue

par la même occasion l’ingrédient phare desEnergy Drinks. Un autre produit est commu-nément utilisé, le glucuronolactone ; outreson nom barbare, il faut retenir qu’il s’agit

d’un type de sucre concentré ayant desrépercussions sur votre santé. Le dernier élé-ment rentrant dans la composition des «Energy Drinks » est la caféine. La dosecontenue dans une canette est celle d’unexpresso bien serré.

Placebo

Les boissons énergétiques entrant danscette composition fonctionnent clairementmais sans pour autant connaître leurs inci-dences sur l’organisme. Celles contenant duGinseng sont, elles, de réelles arnaques.Cette plante possède bel et bien des facul-tés énergétiques, c’est néanmoins uneréelle hygiène de vie qui rend la plante effi-cace. La dose contenue dans une canetten’est en rien suffisante pour y voir un quel-conque effet.

Cocaïne

La cocaïne est une boisson énergétiqueaméricaine qui fit scandale à cause de sonnom. Lancée dans le marché américain il ya deux mois, elle vient d’être retirée de lavente par une décision de justice. Maisréjouissez-vous, elle va revenir sous une

autre appellation. Les créateurs de cettemarque ventent des effets positifs similairesà ceux de la cocaïne sans les inconvénients,comme l’addiction ou... la mort. A voir…

Amine Djabali

Energy drinks ou the trip-nightEnergy drinks ou the trip-nightC’est le début de l’été, des soirées entre amis en boîtes et des nuits chaudes… hum, on s’emporte là ! Bref, des nuitsqui n’en finissent pas. La solution pour rester bien éveillé et bien actif réside dans ce que tout le monde connaît sous lenom de « boissons énergétiques ». Les breuvages comme RedBull ont-il vraiment un effet ou n’est-ce qu’un placebo ?

e mouvement Free Hugs est apparupour la première fois en 2004, dansun centre commercial de Sidney, àl’initiative de Juan Mann, un jeune

homme désireux de briser les barrières entreles gens. Alors que de plus en plus d’austra-liens se réunissent pour distribuer des câlins,le phénomène prend tellement d’ampleur queles autorités locales décident de l’interdire.Le groupe lance immédiatement une pétitionrecueillant 10 000 signatures et une vidéoillustrant des étreintes entre anonymes estmise en ligne sur Internet. Dès lors des mil-liers de gens aux quatre coins de la planètearpentent les rues des grandes villes, pan-cartes à la main, pour propager de la ten-dresse. Une jolie histoire, reprise en France ily a quelques mois par l’INPES (Institut natio-nal de prévention et d’éducation de la santé),à l’occasion d’une campagne publicitairevisant à réduire la discrimination envers lesmalades du SIDA.

Entre attraction touristique et partage devaleurs

Les « free hugers » français se réunissenttoutes les semaines dans de nombreusesgrandes villes et dans les endroits touris-

tiques de la capitale. Les rendez-vous sontfixés sur Internet (www.calins-gratuits.com)et n’importe qui peut y participer, bien que lamoyenne d’âge atteigne difficilement vingtans. On peut néanmoins y croiser toutessortes de profils, comme lors de ce samedipluvieux, aux pieds de la Tour Eiffel. Au milieude la foule des touristes et des passantsmaussades, un joyeux groupe de « freehugers » est là, prêt à donner quelquessecondes d’amour à des inconnus. Despetites filles enthousiastes se jettent dansleurs bras tandis que les plus agés, dubitatifs,

se contentent de prendre des photos. C’est lapremière fois pour Stéphane, ingénieur de 25ans. Son but était vraiment de connaître et derapprocher les gens : « Il n’y a aucune solida-rité à Paris, on ne connaît même pas son voi-sin de palier. Mais j’aurais aimé que ce soitdavantage les parisiens qui viennent versnous, plutôt que les touristes. » Leslie, 13ans, est surtout venue par curiosité. Même sielle déclare vouloir donner de l’affection auxgens qui en ont besoin, elle est aussi là pourrire. Leur manifestation est plutôt bienaccueillie par le public, même si pour certainsce n’est qu’ « une bande de gamins ridiculesqui veulent se faire remarquer. »

Simple phénomène de mode ou début d’uneévolution des mentalités vers la solidarité etl’ouverture à l’autre ? Pour les sociologues,ce genre de manifestations peut être un bonmoyen pour briser l’individualisme et l’inhibi-tion qui sévissent de plus en plus dans lesgrandes villes. Cependant, cinq secondes departage ne suffisent assurément pas à sortirles gens de leur solitude. Tout au plus àredonner le sourire, l’espace d’un instant…

Pauline Richaud

« Un câlin ? »« Un câlin ? »

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Depuis quelques mois, on a pu découvrir au coin d’une rue des élans de tendresse inattendus entre parisiens,voire même des propositions d’étreintes par de parfaits inconnus. Qui sont vraiment ces donneurs de « câlinsgratuits » ?

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ondée sur le principe du « but nonlucratif », la LMDE consacre sesexcédents à l’amélioration desprestations, aux actions de préven-tion ou aux fonds de secours. Les

adhérents, essentiellement des étudiants, votenttous les trois ans pour élire les délégués à l’as-semblée générale qui éliront par la suite les 29membres étudiants du conseil d’administration.Un peu comme journal, pour les étudiants pardes étudiants. Cette mutuelle est fondée sur leprincipe de l’entraide : les étudiants se voientainsi assurés de la solidarité de tous les adhé-rents et assureurs de la sécurité des autres. Ellecouvre l’ensemble du territoire français avec 153agences et point d’accueil y compris dans lesDOM.

Tu penses que j’ai le temps pour ça ?

Les étudiants se plaignent souvent des rem-boursements, parfois bien trop longs, parfoisinsuffisants. On note toutefois que la LMDE n'aessuyée jusqu'alors aucune plainte. Alors s’oc-

cuper de ses remboursements est clairementennuyeux, mais notons que les propositions desmutuelles étudiantes présentent de vrais avan-tages pour nous et sontsans cesse approfondiespar des études pour nousconvaincre de ne pas res-ter sur la mutuelle de sesparents. Seul rembourse-ment non versé : l’attentepassée au bout du télé-phone pour parvenir à lesjoindre : 15 centimesd’euros la minute. Coût d’un appel local certes,mais si on prend on compte la durée de l’attente,la facture mériterait également un décompte desécurité sociale.

Quelques avantages de la LMDE

- Grâce à la prorogation d’adhésion, vous pou-vez continuer à bénéficier d’une complémen-taire santé jusqu'à 27 ans.- Le fond de secours à caractère professionnel

peut être sollicité pour des frais consécutifs àune maladie, un accident ou un traitement.- La LMDE internationale propose, elle, une cou-

verture santé à l’étrangeravec des tarifs sur mesureselon la durée, sans profilni questionnaire santé.- Le service « job et stagesLMDE » vous propose desconseils sur votre orienta-tion en tant qu’étudiantsalarié.

N'oublions pas les propositions des autres ser-vices de mutuelles étudiantes : le pack SME-REP, par exemple, comprend des avantages auniveau de la culture, des banques ou de l’assu-rance logement. La plupart du temps, ce sont lesmutuelles qui viennent à nous. Alors rensei-gnons-nous au sujet de ces avantages qu’ilnous faut savoir saisir !

Jean-Philippe Louis

La LMDE nous ouvre ses portes…La LMDE nous ouvre ses portes…La Mutuelle des Étudiants, on en a forcément entendu parler sans réellement savoir de quoi il s’agit. Tout ce qui estadministratif vous ennuie ? Voici, avec simplicité, ce que nous propose la LMDE.

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www.contrepoint.info / Numéro 4 - Juin 2007 / Contrepoint 9

Echos des facsEchos des facsMinime : la communication sur les réunions d'in-formation pour les masters dans les universitésparisiennes.

Déclinante : la santé des agents de sécuritécontrôlant les cartes étudiantes à l'entrée de laSorbonne. L'interdiction de fumer dans la cour aprovoqué la saturation de l'air près des entrées :les hommes en bleu se plaignent...

Inquiétant : l'intention de transformer laSorbonne en un musée... Des pétitions circulentdéjà.

Pratique : le calendrier des partiels en troisièmeannée de licence... Un partiel par jour pendantune semaine ! Emballé, c’est pesé !

Incertaines : les conditions de la rentrée univer-sitaire 2007. Les lois de réforme de l'Universitérisquent de la rendre agitée...

Octobre : ce sera le mois de distribution du 5enuméro de Contrepoint, votre journal étudiantdéjà bien implanté dans le paysage universitaireparisien.

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Pourrais-tu nous expliquer pourquoitu te dis royaliste ?Le régime monarchique, j’entends par làla royauté traditionnelle telle que laFrance l’a connue d’Hugues Capet àLouis XVI puis sous la Restauration, estle meilleur régime qu’il y a eu dans notrepays. Le restaurer, même après ce longintermède de 177 ans, qui démarre à lachute du dernier roi de France et deNavarre, Charles X, permettrait à laFrance de retrouver une véritable cohé-sion nationale en se rattachant à sonpassé, et surtout en ayant un chef d’Etatau-dessus des partis. Il garantirait lacohésion nationale car le roi serait pourses sujets à l’image d’un père avec sesenfants.

Etant donné l’histoire de France etson parti pris pour le régime républi-cain, ne pourrait-on pas considérer larestauration de la monarchie commeune sorte de régression politique ?Il est vrai, malheureusement, que lamonarchie légitime a incarné des idéescontre-révolutionnaires. Louis XVI s’estopposé aux acquis de la Révolution, demême, en 1830, Charles X est tombécar il s’est opposé à l’évolution libéralede la France. Mais lorsque je regarde lespays d’Europe comme la Suède,l’Espagne ou le Royaume Uni, je merends compte que ce sont des démocra-ties où la tolérance religieuse et la jus-tice sociale sont possibles.Personnellement, je ne suis pas anti-démocrate. De même, je ne suis pascontre-révolutionnaire parce que jem’oppose aux valeurs de la Révolution,mais je le suis car elle a tué le roi. Le 10août 1792, la chute de la royauté provo-quée par le peuple deParis est un crimeabsolu dans l’histoirede France. Le 21 juil-let 1793, la mort deLouis XVI est uneabomination ! Jeconsidère qu’il fautexpier nos erreurs et admettre que nousnous sommes trompés.

Un éventuel Etat monarchique fran-çais ne te paraîtrait pas en contradic-tion avec la construction européenneactuelle ?

Personnellement, je suis de tendancesouverainiste. Mais si je suis euroscep-tique, mes convictions royalistes n’y sontpour rien. Par contre, en voyant l’évolu-tion inévitable de l’Europe, je pensequ’avoir un roi serait la meilleure solution

pour conserver symboliquement notresouveraineté. L’Espagne ou leLuxembourg, qui veulent fortement s’in-tégrer à l’Europe, garderont mieux leursouveraineté que nous car ces pays ontdes souverains et ce sont d’ailleurs desBourbons !!!

Comment être sûr que la populations’identifierait avec un roi héréditaire ?Un candidat élu, c’est toujours uneFrance contre une autre. Je refuse ceclivage absurde droite/gauche, qui, avec

la mort du roi,est le pire héri-tage de laRévolution fran-çaise. Je pensesimplement àce qui est bonpour mon pays,

et le jeu politique stérile entre majorité etopposition crée cette division. Je suispour que les Français aient un symbolefort, un roi qui ne soit ni de droite, ni degauche, ni même du centre, mais au-dessus. Il ne tient pas sa légitimité d’uneélection qui a lieu tous les cinq ans, mais

à plus de huit cent ans d’histoire ! Jecrois à la tradition, au travail patient denos ancêtres, et le système qu’ils ontconstruit pendant près de huit cent ansest un bon système. C’est l’unité et lacontinuité nationale qui sont en jeu.

Et que voudrais-tu dire à ceux qui tetrouvent un peu particulier, original ?J’ai conscience que mes idées sont trèsminoritaires. La preuve, d’ailleurs, c’estqu’en France, sauf peut être l’AllianceRoyale, qui est un micro-parti, il n’y a pasde parti royaliste. Parmi les gens de monâge, je fais parfois figure de drôle d’oi-seau… je n’ai pas honte, je crois en mesidées et je m’efforce de les répandre, deles faire comprendre. J’essaie surtout defaire sortir mes interlocuteurs des clichésqu’ils peuvent avoir sur le royalisme.

Comptes-tu monter un parti ou celane t’intéresse-t-il pas ?Il y a dans le milieu légitimiste des cer-cles et des sociétés savantes, qui sontavant tout des associations culturelles.Je n’en fais pas parti, je suis indépen-dant, car être royaliste, ce n’est pasappartenir à un parti. J’ai fréquenté desroyalistes, mais je m’en méfie un peu. Ilsont souvent des idées politiques d’ex-trême droite. J’ai souvent été choqué parleur intégrisme catholique, enfin, pourceux que j’ai rencontré, qui d’ailleurs onteu à mon égard des propos assez durs,sur le fait que je sois musulman… et oui,ça peut paraître bizarre, mais je suismusulman, Français, patriote et roya-liste! Je me méfie de leurs convictionscar certains pensent que le royalismedoit être lié à un intégrisme catholiqueproche de l’esprit de croisade. Je suis liéà certaines associations mais je restevigilant quant aux appartenances parti-sanes.

Un mot pour finir ?Je n’ai qu’une seule chose à dire :J’aime la France, et aimer la Francec’est aimer ces rois qui l’ont fait. La per-sonne héritière de ce patrimoine natio-nal, c’est Louis Alphonse, duc d’Anjou etde Bourbon, qui selon les lois fondamen-tales, est Louis XX roi de France… ViveLouis XX, vive le roi et vive la France !

Propos recueillis par Marlène Goetz

Étudiant et royaliste, et alors ?Étudiant et royaliste, et alors ?Marouane est étudiant en licence d’histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il souhaite devenir ensei-gnant chercheur. Et il a une particularité : il est royaliste ! Bizarrerie pour certains, anachronisme pour d’autres,Contrepoint a voulu en savoir plus sur les convictions de ce personnage original.

“ J’aime la France, etaimer la France c’est aimerces rois qui l’ont fait. ”

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ar si beaucoup d’entrenous recherchent dépay-sement et aventure, ladépravation et la mésa-

venture sont plus souvent au rendez-vous. Tout d’abord parce qu’asso-ciant belles vacances à vacancestranquilles, l’aventure, pour la plupartd’entre nous, sera celle du contrôlede soi après un breuvage à forteconcentration d’alcool.

Camping, vous êtes sûrs ?

Si vous partez faire du camping, dedeux choses l’une : soit vous dormezdans une tente correctement montée,soit vous dormez dans une tentemontée à votre manière –« Haha,c’est bon ! J’ai même pas eu besoin detoutes les pièces.» Mais le facteur détermi-nant de vos vacances sera alors surtoutmétéorologique. Là encore de deux chosesl’une : soit il fait beau et chaud, soit vousn’avez eu de place qu’au camping deQuimper.Contrepoint incite donc ses lecteurs allantdans une région à fortes précipitations–celles où «Il vaut mieux qu'il pleuve unjour comme aujourd'hui, plutôt qu'un jouroù il fait beau.»- à s’entraîner préalable-ment au montage de leur tente. Et ce, afind’éviter les trop fameux : « Mince, j’aioublié les sardines » ou les « Tu as penséau double-toit ? ». Le cas échéant, les toi-lettes du camping seront votre seul refuge.A vous les odeurs évoquant certaines sta-tions du métro parisien…Les plus prévoyants d’entre nous préfère-ront partir en auberge de jeunesse.Attention encore, certaines d’entre ellesont un règlement très strict. Si vous sortez

tard en oubliant votre carte, vous pourriezbien rejoindre, vous aussi, la folleambiance des toilettes bretonnes.

Vous préférez le road trip ?

Le choix des plus courageux d’entre nous ,c’est-à-dire les guerriers (ou les galériens,tout dépend du point de vue) sera celui dela brosse à dents en tout et pour tout.L’important étant de partir à la conquête dumonde en restant aussi roots que possible.Ce qui parfois se fait à notre insu…Pour les plus prévoyants d’entre nousencore une fois, la voiture sera de la partie.Se perdre à travers champs pour redeman-der son chemin à un paysan du Larzac pro-fond. Retrouver la civilisation après avoirpassé deux nuits dans la nature sous ledoux bruissement des moustiques. Puis sereperdre en essayant de trouver ce coinsympa trouvé dans le guide de l’office detourisme. Pour définitivement tomber enpanne et passer sa dernière journée chez

le garagiste. Bref quedu bonheur.

Pandémie annoncée

2007 ne dérogera pasà la règle : à chaquepériode estivale sonépidémie de flemma-gîte aiguë. Cettepathologie qui s’em-pare de tous les étu-diants a des symp-tômes criants : enviede s’assoupir sur lesable chaud, ten-dance à garder lesdoigts de pieds enéventail. Inutile de

vous prémunir contre cette contagion,elle est inoffensive et aura raison devous. Le Soleil, par contre, pourraitbien vous mettre K.O dès le premierround. Une préparation physiques’impose : crème solaire pour intimi-der l’adversaire et hydratation régu-lière pour l’endurance.Enfin, vous y êtes. Se dorer sur laplage. Le ciel bleu, les mouettes,autres vagues et crustacés, etpuis…Et puis vous verrez commechaque année que ça sera la mêmechose. Excédé par le cri desmouettes, la température qui devientlourde, les magasins et restaurantsnoirs de monde, on se dira qu’il estgrand temps de retrouver son petitParis.

Hadrien Santos

A quoi bon partir en vacances ?A quoi bon partir en vacances ?Chaque année c’est la même chose. Excédé par le goudron, les pots d’échappement, les trottoirs noirs desaleté et de monde, on se dit qu’il est grand temps de partir en vacances. Pourtant quitter le cadre idylliquede l’agglomération parisienne n’est pas forcément le choix le plus opportun.

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L’aventure par Amine, étudiant à ParisVIII : « Si j’ai un conseil à donner auxjeunes qui partent en vacances faire dusport : évitez de vous prendre pour deschampions de VTT. Surtout quand onpasse ses vacances à l’Alpe d’Huez àproximité de la descente des champion-nats européens. Départ à 3300 mètres,arrivée à 1800 mètres. Plein de bosses,dénivelé très raide. Ca a été très rapide.J’avais presque réussi. Dommage qu’il yait eu cette dernière bosse… Etant enl’air, j’ai vu mon vélo partir dans un senset moi dans l’autre. En ce qui concernela réception, c’est le trou noir. »

Le road trip de Théo, un étudiant pari-sien : « Je suis parti en Norvège. Le pre-mier jour, un peu dans le gaz, j’ai pris lemétro avec un pote… Et à peine sortisde la rame je me suis rendu compte quej’avais oublié mon sac à dos à l’intérieur.A la station suivante mon sac avait étéembarqué. J’ai donc passé deux jours àl’ambassade française d’Oslo devantemprunter de l’argent et refaire despapiers. J’ai du crécher dans une tenteau pied des montagnes sous la pluie. Jete passe les détails des affaires trem-pées, j’ai eu un aperçu de la vie dans lesmarécages. »

Et Nicolas, un autre étudiant renchérit :« Moi c’est à Budapest, le deuxième jour,j’ai paumé mes papiers. Le quatrièmec’était mon sac avec mes affaires. J’aitout perdu en moins de 100 heures pas-sées en Hongrie… »

TÉMOIGNAGES

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aast, BB Brunes, Shadesou Plasticines, ces nomsvous disent quelque chose ?Même les plus «nerd» d'en-

tre vous ont sans doute, entre deuxallers-retours à la B.U., dû croiser l'un deces groupes à la radio ou à la télévision.Etonnamment encensés par la presserock hexagonale, et encadrés par lesspécimens les plus dinosauresques descritiques rock, tel que Patrick Eudeline,Bertrant Burgalat ou encore l'ancienmanager de Téléphone, ces minots onten apparence tout pour plaire. Si les ryth-miques et les paroles simplistes sont leurleitmotiv, on ne saurait le leur reprocher,tant le panthéon du rock est rempli degroupes qui ont révolutionné le genreavec trois accords de guitare. Quant à leurjeunesse, qui frise parfois l'absurde, lesparents devant pour certains donner leurautorisation pour les concerts et les pas-sages télé ; concédons leur que le rockest avant tout un phénomène adolescent,fait de sueur, de drogues et de découvertede l'autre sexe.

God saves the rock'n'roll

Non, c'est plutôt la platitude des composi-tions qui dressera notre incompréhensiondu phénomène. Aucun de ces groupes neparvient à accrocher notre oreille, perdueau milieu d'une cacophonie se

réclamant des Stooges, des Cramps oudes Stones. Il n'y a malheureusement pasgrand-chose à voir sur cette énième« nouvelle scène française », à part peut-être inventer un « blind-test » pourtenter de reconnaître sur quel groupe telou tel riff a été plagié.

Ils sont parmi nous !

Mieux vaut se pencher sur nos jeunes

amis en tant qu'électrons de cette modequi couvre nos paysages de jeans auxcuisses maigrichonnes et de teints bla-fards. Le public de ces groupes est trèsjeune et de sociologie plutôt fils de bobos,pouvant leur fournir leur petits blousonsde cuir hors de prix. Nés au sein d'unmicrocosme parisiano-parisien, les baby-rockers parviennent pourtant à toucher unlarge public, et de façon immédiate, grâceà Internet. Mais s'ils tiennent aujourd'huile haut du pavé, c'est sans doute qu'onest allé les chercher dans la cave de papaet maman pour monter de toutes piècesune effigie rock'n'roll surfant sur la vaguedes « groupes en The » apparus auxEtats-Unis puis en Angleterre. LorsqueThe Strokes ou The White stripes ontéclaté au grand jour, les membres de nosformations hexagonales entraient à peineau collège, et ils ont pu forger leur identitémusicale sur cette base. Quand à leurpublic, il s'est nourri d'une esthétique« trash fashion » dont Kate Moss et PeteDoherty sont les apôtres.

Mais ne pleurons pas sur notre pauvretémusicale ; certains groupes, tels queGush ou Stuck in the sound, parviennentà faire souffler sur les scènes parisiennesun vrai vent de « Wock'n'Woll », avec unpeu plus de poil au menton.

Théo Saulnier

On les appelle les babyrockersOn les appelle les babyrockersIls ont environ 18 ans, la mèche rebelle et les braies moulantes. Ils squattent depuis quelques mois les ondesdes radios rock parisiennes, tandis que leurs fans, de plus en plus nombreux, envahissent collèges et lycées.Qui sont-ils, et que nous veulent-ils nom de nom ?

Depuis quelquesannées, HermanDüne a mis l’anti-folk au goût dujour… En margedu groupe animépar l’excellent bat-

teur Neman et le chanteur barbu DavidIvar, on trouve Turner Cody, unAméricain dégingandé stylé country chicoriginaire de Brooklyn. Ce discret jeunehomme de 26 ans crée des mélodiescolorées qu’il fait bon de chanter le ventdans les cheveux et le sourire au coinde lèvres… Regroupant des titres de2000 à 2005, 60 Seasons annonce lesbeaux jours…60 seasons, Turner Cody, CD disponiblesur www.byrecords.com

F.Z.

MUSIQUE : TURNER CODY - 60 SEASONS

Avis aux fanatiquesde Pennac : BenjaminMalaussène, le vrai,l'unique, bouc émis-saire de son métier,père spirituel d'unetribu déjantée, prendvie au funambule !Tiraillé, perplexe,paumé, Benjaminest enceint et tientun discours qui lui

ressemble, éclaté, haletant, insensé,avec «le petit locataire de Julie». Letexte de Daniel Pennac est sublimé parAntoine du Jeu qui incarne comme per-sonne notre héros loufoque.À ne manquer sous aucun prétexte !

Le funambule53, rue des Saules 75018 ParisTarifs étudiant : 12 €

J. D.

THÉÂTRE : MONSIEUR MALAUSSÈNE AU THÉÂTRE

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« Garder les yeuxouverts » : ainsicommence l’adap-tation au cinéma del’autobiographie del’ancien journalisteJean-DominiqueBauby (LeScaphandre et lepapillon, Éditions

Robert Laffont, 1997). Mêlant douleur,humour et tendresse, ce film a séduit leJury du festival de Cannes qui lui adécerné le prix de la meilleure mise enscène le 27 mai dernier. L’interprétationformidable de Mathieu Amalric,d’Emmanuelle Seigner ou de Marie-JoséCroze sert cette très grande leçon de viepleine de fatalité et d’espoir. Bravo.

E.C.

CINÉMA : LE SCAPHANDRE ET LEPAPILLON - JULIEN SCHNABEL

“ Concédons leur que lerock est avant tout unphénomène adolescent. ”

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ntre la manifestation Airs de Paris quifait un fort appel du pied à MarcelDuchamp version ancienne et nou-velle génération ou encore Le

Nouveau Réalisme du Grand Palais, il ne tientqu’à vous de prendre votre billet pour le futur.Néanmoins, les adeptes de peintures plusclassiques pourront trouver leur bonheur auxportes du romantisme avec Jean-JacquesHenner et se laisser fascinerpar les lumières de Rubens,Watteau et autres.

Ready made (*) ancienne etnouvelle génération…

On attaque avec le CentrePompidou, musée contemporainde la capitale. On y est d’ailleursrarement déçu tant les manifes-tations qui s’y déroulent fontpreuve d’orginalité. Retour auxsources, donc, pour Beaubourgqui fête ses 30 ans cette année.L’exposition Airs de Paris seveut l’écho moderne de l’œuvreAir de Paris de MarcelDuchamp, père du ready made. 73 artistes etcréateurs contemporains se partagent l’es-pace autour de thématiques sensibles : la villeet la vie urbaine.Côté art, on retrouvera avec plaisir les dessinsdécalés aux contours aériens de StéphaneCalais. Côté design, laissez-vous porter parles créations hautes en verdure de PatrickBlanc, père du mur végétal.

Forever Pop avec Castelbajac et César…

On embraye avec l’exposition Gallierock quipropose de découvrir de manière inédite lescréations de Jean-Charles de Castelbajac.Sono, présentation et œuvres présentées sontgriffées 100 % Castelbajac. L’exposition se

décline sur un mode ludique où histoire, des-ign, art et musique s’accordent pour mieuxsurprendre. Esprit rock’n’pop donc pour cecouturier avec notamment l’exposition devêtements-couvertures dont l’un sera portépar John Lennon ou encore un délicieux petitperfecto tout cousu de gants.

Le Grand Palais revient sur les années d’après-guerre avec Le NouveauRéalisme, nom donné par le cri-tique d’art Pierre Restany à cemouvement qui intègre auxœuvres des éléments de l’uni-vers quotidien, urbain et indus-triel : barils, objets en plastiqueet détritus…

Le musée réunit des œuvreshétéroclites allant de César,auteur des « compressionsautomobiles » et des « César »,récompenses cinématogra-phiques, à Christo, le Bulgareoriginal qui emballa le PontNeuf en 1985.

Classiquement vôtre…

Dans un style plus classique, le musée duLouvre accorde une exposition à Corot, pein-tre du XIXe siècle dont il présente les dessins,carnets de croquis et lettres en filigranne deses voyages en Italie et en France.

Le plus grand musée du monde présenteaussi la collection La Caze, du nom d’un phi-lantrope qui a réuni Rubens, Fragonard,Rembrandt et autres peintres historiques dansune collection privée de 583 oeuvres.

Le Musée de la vie romantique propose unerétrospéctive sur l’un des derniers desRomantiques, Jean-Jacques Henner qui peint

des tableaux aux couleurs puissantes. On ter-mine sur une note exotique avec le MuséeGuimet qui présente 40 œuvres figuratives del’Inde et du Japon, manifestation à l’avant-goûtde voyage…

Flora Zanichelli

(*) : fait référence aux objets manufacturés promusà la dignité d’objets d’art par le choix de l’artiste.

Ballade estivartistique à ParisBallade estivartistique à Paris

Respirer l’« Airs de Paris », c’est prendreun bol d’air pur. Cette exposition, présen-tée au centre Georges Pompidou, est lerésultat du travail de 74 artistes, des-igners, architectes et urbanistes, prenantpour point d’orgue « la ville ». D’écransde télévisions, en innovations futuristes,la mondialisation s’affiche dans tous sesétats. Autant d’espaces et de composi-tions que de points de vues. Exit cet artde musée distant et froid, bienvenuedans l’ère de l’interactivité.

L.L M

EXPO : AIRS DE PARIS - CENTRE POMPIDOU

Un timbrechaud quirésonne, unpanel dechansons auxtextes cin-glants, colo-rées par lestatouages etle maquillage

excessif de la chanteuse, AmyWinehouse pose sans se forcer saprodigieuse voix sur des rythmes dejazz et de blues. Ce deuxième albumsigne sa consécration : une perled’inspirations diverses qui enchanteraautant les nostalgiques des divas desannées 60 que les jeunes amoureuxde soul. À mettre entre toutes lesmains !

M.K.

MUSIQUE :AMYWINEHOUSE - BACK TOBLACK

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MEL

TINGPO

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Alex Terrier fait par-tie de cette nou-velle génération dejazzmen françaisayant étudié auBerklee College ofMusic. Il y a notam-ment reçu l'ensei-gnement de Joe

Lovano et George Garzone. Depuis 2006,il se produit sur les scènes internatio-nales. Possédant maintenant un timbrepersonnel, un jeu d'alto gonflé, véloce etcoloré, Alex nous livre ici son premieralbum en tant que leader. Également dotéd'indéniables qualités de compositeur,sachant varier entre sobriété et com-plexité, raffinement et énergie, ce jeunesaxophoniste de 27 ans fait déjà preuved'une étonnante cohérence artistique. Àsuivre !

S. J.

MUSIQUE : ALEX TERRIER - STOP REQUESTED

C’est bientôt l’été avec son cortège de soirées underground généreusement arrosées et dematinées paresseuses. Maisles alternatives sont nombreuses et commepour fêter les beaux jours, lesmusées prennent des allures résolument pop.

Centre PompidouAirs de ParisJusqu’au 15 août 2007http://www.centrepompidou.frStandard : 01 44 78 12 33

Musée GalliéraGallierockJusqu’au 29 juilletStandard : 01 56 52 86 00

Le Grand PalaisLe Nouveau RéalismeJusqu’au 2 juillet 2007http://www.rmn.fr/galeriesnationalesdu-grandpalais/Standard : 01 44 13 17 17

Le LouvreCorotJusqu’au 27 aoûtCollection La Caze, Watteau, Chardin…Jusqu’au 9 juillethttp://www.louvre.frStandard : 01 40 20 50 50

Le musée de la vie romantiqueFace à l’impressionnisme, Jean-JacquesHenner, le dernier des romantiquesJusqu’au 13 janvier 2008Standard: 01 55 31 95 67 ou 63

Le musée GuimetDe l’Inde au Japon : 10 ans d’acquisitionsau musée GuimetJusqu’au 13 décembrehttp://www.museeguimet.fr/Standard : 01 56 52 53 00

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14 Contrepoint / Numéro 4 - Juin 2007 / www.contrepoint.info

En quoi l’élection de Nicolas Sarkozyest-elle le symbole d’un changementd’époque ?C’est quelqu’un qui a décomplexé ladroite. Il marque la rupture avec le mou-vement gaulliste. Avec la fin de la guerre,deux gros mouvements ont monopolisé leterrain politique, le parti communiste et leparti gaulliste. Une gauche radicale, et del’autre une droite sociale qui a du mal às’assumer. Ce qui caractérise la périodeactuelle, c’est la fin du parti communisteet la fin du parti gaulliste. Cet effacementfait qu’une droite qui peut s’affirmer libé-rale se fait de manière naturelle sans cho-quer plus que ça.

Cette nouvelle génération d’hommespolitiques jouait beaucoup sur lanotion de rupture. Pourquoi cettenotion a-t-elle eu autant d’influencesur les Français ?Il s’agit de ruptures avec les politiquesd’hier. Chirac vit sur un capital historiquequi est en train de s’épuiser, il s’est laisséporter d’une certaine manière. SégolèneRoyal vit sur le capital Mitterand. Elle étaittiraillée entre à la fois le passé socialisteet en même temps elle a tenté un pas-sage vers autre chose.Tous deux ont misen avant la rupture mais Nicolas Sarkozyest beaucoup plus dans la rupture queson adversaire, c’est évident. Et c’estpeut-être pour ça qu’il l’a emporté d’ail-leurs.

L’économiste Henri Guaino, prochede Nicolas Sarkozy, a déclaré dansLibération (04/05) : « que ce soitRoyal, avec son ordre juste, ouSarkozy, avec sa volonté de revalori-ser le travail, on voit bien que tout lemonde prône exactement le contrairede 68. » Que vous inspire ce désaveugénéral desvaleurs de 68 ?68 laisse un goûtamer a beaucoupde gens, qui pen-sent que nous (lessoixante-huitards)avons profité totale-ment de 68 et que nous leur avons laisséles miettes. Des gens comme Sarkozy etRoyal étaient jeunes en 68, ils avaient 15ans (Sarkozy avait 13 ans). Ils ont l’im-pression que nous, nous avons tout pris.Ce qui n’est pas faux, on a pris tout cequ’on pouvait prendre. Il y a ce ressenti-ment, surtout que l’on n’a jamais fait lebilan de 68. 68 est assimilée à unepériode d’enfants gâtés et les candidats

d’aujourd’hui ne sont pas des héritiers de68. Il faudrait s’intéresser aux retombéessur les générations qui ont 30-40 ansmaintenant.

Pour être un peu cynique, on a pu voirque les valeurs phares de cette cam-pagne étaient le Travail, la Famille et laPatrie : ne pensez-vous pas que celaest symptomatique d’un conserva-tisme, voire d’une certaine frilosité desFrançais ?Oui, parce que les gens sont un peu les «pieds dans le vide ». Cela peut aller versle conservatisme ou vers les extrêmes. Ily a un manque de repère, notamment auniveau des couples. Un couple dureaujourd’hui en moyenne 3 ans. D’une cer-taine façon c’est un héritage de 68, onleur a fait croire que l’on pouvait vivre toutle temps pleinement tout. Ils sont déçus

tout le temps, dansleur travail, dans leurcouple et ils en chan-gent. De plus, ils ontdes diplômes qui necorrespondent plusaux exigences dumarché. C’est pour-

quoi ils ont tendance à mythifier la sociétéd’hier. D’où un certain conservatisme.Avec cette Europe qui s’élargit, on ne saitpas à quoi on appartient donc on a ten-dance à se replier soit sur la région, soitla nation (d’où le drapeau avecSégolène). Il y a une demande de sécu-rité, qui s’ajoute à des problèmes commele chômage, l’avenir des enfants, la pollu-tion, le terrorisme au niveau mondial, ce

que Ulrich Beck appelait les nouveauxrisques. Face à cela, les gens ont besoind’être rassurés. Et pour cela, on va versle candidat qui paraît le mieux vousprotéger.

Peut-être dans ce même ordre d’idée,juste après son élection, quandNicolas Sarkozy a fait son bain defoule et serraient des mains, on voyaitdes gens émus qui déclaraient « il m’atouché ! »…J’ai été époustouflé par cette efferves-cence des foules et par cette volonté decroire. Ça n’est pas nouveau, on l’a vuchez Mitterand, au parti communiste. Il ya une sorte d’explosion d’effervescencepopulaire, on croit ensemble à la possibi-lité d’une force naturelle. Dans sa socio-logie des religions, Durkheim disait que lareligion était née de ces moments festifsqui produisent de l’effervescence popu-laire. Les individus pris dans ce contextepensent qu’il y a une force au dessusd’eux, c’est comme ça que seraient né lesdieux selon lui. Et là, c’est un peu près ça :les meetings font surgir de nouveauxdieux. On leur attribue une sorte de forcesurnaturelle qui va leur permettre d’opé-rer le changement.

Peut-on faire un parallèle avec lafigure du Roi…C’est un peu différent. Le roi c’est le pou-voir de droit divin. Là c’est encore autrechose : c’est l’individu. Ce n’est pas dupouvoir charismatique, je n’en arriveraispas là. Ici c’est l’individu qui recèle desqualités ou que l’on croit qu’ils possèdentqui vont permettre la transformation et laconsolidation de la société. On faitconfiance à une personne et non un partipolitique.

* Yolène Dilas a un parcours singulier :elle travaille à l’usine dès 14 ans d’où ellevivra Mai 68. Elle reprend ses études aumilieu des années 70 dans l’universmaoïste dans lequel baigne l’universitéde Nanterre alors. Elle prend alorsconscience du fossé qui existe entrel’idéologie des étudiants et la réalitéqu’elle a vécue. Les phénomène poli-tiques radicaux, les idéologies – et lecommunisme en particulier – sont depuisdevenus ces spécialités. Elle a publiéL’utopie ou la mémoire du futur, deThomas More à Lénine aux EditionsRobert Laffont (2000) et prépare unDictionnaire du communisme.

Mathieu Robert

Interview de Yolène Dilas-RocherieuxInterview de Yolène Dilas-RocherieuxYolène Dilas-Rocherieux* est maître de conférence en sociologie politique à Paris X-Nanterre. Elle aaccepté pour Contrepoint de revenir sur la dernière campagne présidentielle et sur ce qu’elle a révélésur notre société actuelle.

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“ On fait confiance à unepersonne et non un partipolitique. ”

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t déjà une des légendes du Tour,à peine retraitée, s’est retrouvéedans la tourmente. Le célèbreLance Amstrong, septuple vain-

queur, entre dans l’histoire mais non sansfaire débat. Après les révélations du jour-nal l’Equipe concernant un possibledopage à l’EPO sur l’épreuve de 1999, ledoute plane désormais sur ses perfor-mances. Malgré de nombreux démentis etdes déclarations fracassantes, le mal estfait pour le champion.

Lans Amstrong, septuple vainqueur

Malheureusement pour le cyclisme, levainqueur de l’édition 2006, Floyd Landis,a été très vite suspecté de dopage à la tes-tostérone après le Tour de France. Unefois de plus, le journal l’Equipe est derrièrecette révélation, suivi du New York Timesqui confirme la présence de testostéronesynthétique dans son sang. La formationPhonak dont faisait partie Landis a été dis-soute dans l’année, après de multiples cassuspects au sein de la formation. Voilà de

quoi alourdir une réputation plus que dou-teuse.

Floyd Landis a été quasi immédiate-ment suspecté de dopage

Mais quelle solution pour un problème quisemble profondément ancré dans la pra-tique ? Pourtant les sanctions ne man-quent pas : le risque d’une exclusion à vie,les radiations des médecins, etc. sontautant de moyens de dissuasion.

L’abondance de cas entraîne un autre phé-nomène : la stigmatisation d’un sport. Carbeaucoup d’autres milieux sont concernés,le public attend plus par exemple de la partdes instances du football, ou encore dutennis…

La stigmatisation d’un sport

Mais la pire des conséquences est la fuitedu public. En effet, les amateurs passion-nés ne peuvent qu’être déçus en voyantleur sport préféré sali et traîné dans laboue à la moindre occasion. Et commentattirer un nouveau public, choqué de voirles rouleurs aller aussi vite parfois qu’unmoteur ? Chacun se fera son opinion surle sujet, mais la question est loin d’êtreréglée. Les spectateurs réclament un net-toyage, mais c’est aussi dans l’intérêt dessportifs, qui risquent souvent de gravesproblèmes de santé à la suite de ces pra-tiques bien dangereuses.

Matthieu Rancurel

Deux roues en folies !Deux roues en folies !Les Tours de France de cyclisme se suivent et se ressemblent : un gagnant et du dopage à tous les niveaux !Ainsi le débat sur les contrôles et les sanctions prend le pas sur le sportif, qui ne cesse d’être suspecté. Les per-formances réalisées sont impressionnantes et soulèvent des questions. Alors à quand un champion propre ?

ussi étonnant que cela puisseparaître, le milieu du foot estbel et bien touché par ce phé-nomène. En effet, l’offre reste

assez rigide étant donné que le nombrede clubs en Ligue 1 et Ligue 2 est fixe.La tendance est à la hausse dessalaires pour tenter de s’aligner sur lesrémunérations pratiquées dans lesautres championnats européens.Logiquement, afin de pouvoir garderl’équilibre financier, les équipes embau-chent moins. La solution se trouve alorsdans les centres de formation qui four-nissent des jeunes tout aussi motivésmais payés moins cher que leurs aînés.

L’UNFP à la rescousse

Sur les 800 joueurs professionnels quecompte la Ligue nationale de football, àpeu près une centaine d’entre euxn’aura pas de nouveau contrat. C’est làqu’intervient l’UNFP (Union nationaledes footballeurs professionnels).

Comme une sorte « d’assurance » pourles joueurs, l’UNFP leur permet decontinuer à s’entraîner et à jouer grâceà de nombreux stages, organisés dejuin à octobre, à Clairefontaine.L’entraînement permet de garder laforme physique nécessaire et desmatchs sont également mis en placepour attirer les recruteurs. Environ lamoitié des joueurs retrouveront ainsi un

club, à condition d’oublier pour un tempsles grandes écuries de Ligue 1.

Dhorasoo, l’exemple ?

Evidemment, le cas le plus récent, et leplus médiatique d’entre tous, c’est l’ex-ceptionnel licenciement de VikashDhorasoo, milieu de terrain évoluant auPSG depuis la saison 2005/2006. Aprèsavoir ouvertement critiqué son entraî-neur, Guy Lacombe, dans les médias, ilse retrouve d’abord mis à pied, puislicencié un beau matin, par lettrerecommandée. Passer par cetteépreuve reste compliqué pour toutfootballeur… et pourtant pas rédhibi-toire si on en croit le destin du pluscélèbre de nos entraîneurs, AiméJacquet, qui lui aussi avait été « chô-meur-stagiaire »… avant de remporterune coupe du monde !

Mélanie Gaussorgues

Footballeur et chômeur ?Footballeur et chômeur ?

www.contrepoint.info / Numéro 4 - Juin 2007 / Contrepoint 15

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C’est vrai qu’a priori, quand on parle du taux de chômage en France, on ne pense pas aux footballeurs en prio-rité. Au contraire, on retient plutôt leurs salaires mirobolants, leurs amours sulfureuses ou au mieux, leurs butsd’anthologie. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ! La majorité des joueurs recherchent et négocientleur contrat, parfois même se retrouvent à la rue. Oui, le chômage touche aussi les sportifs !

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