1

1

Le développementdes entreprises et organismesdu secteur culturel au Québec

Claude Martin, U. de MontréalJacques Lemieux, U. Laval

Michel de la Durantaye, UQTRavec Gilles Pronovost, UQTRJean-Paul Baillargeon, INRS

et Maude Gauthier (U. de Montréal)Jason Luckerhoff (UQTR)Christelle Paré (U. Laval)

Congrès de l’AcfasDomaine Médias, communications et information

U. d’Ottawa, 14/05/2009

2

Contexte

• Action concertée FQRSC (2006-09)• Partenaires:

Observatoire de la culture et des communicationsdu Québec (OCCQ)

Ministère de la culture, des communications et dela condition féminine (MCCCFQ)

Société de développement des entreprisesculturelles (SODEC)

Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ)

2

3

Contexte, suite

• L’appel d’offre FQRSC-AC (2005): Comprendre les causes de la croissance de l’offre

culturelle Analyser son impact sur la nature de la demande Indiquer vers quoi l’industrie culturelle semble

s’orienter Suggérer les stratégies que devraient mettre en

place les différents acteurs.

4

Cadre conceptuel proposé :analyses économiqueset communicationnelles

• Dimension économique: le domaine culturelconçu comme un ensemble de marchés

• Dimension communicationnelle: le domaineculturel, en tant que système decommunication reliant créateurs et publics

• Nécessité de prise en compte simultanée desdeux dimensions

3

5

Cadre conceptuel, suite

• Hypothèses générales:– Le succès relatif du secteur culturel au

Québec repose sur une articulationparticulière de l’État, des entreprises et desorganismes de représentation

– Mais l’orientation vers la « valorisation parles marchés » risque de défavoriser lescréneaux qui se valorisent par des critèresproprement culturels

6

Terrain d’analyse du projet :les domaines du « modèle éditorial »

• Industrie du livre• Enregistrement sonore• Cinéma de long métrage• Multimédia (sur support disque ou

virtuel)• Ainsi que les bibliothèques publiques

(dont les collections incluent lesoeuvres des quatre autres domaines)

4

7

Les données recueillies ou traitées• Données des partenaires (notamment

Ministère et Observatoire)• Entrevues auprès de gestionnaires des

entreprises et organismes du domaineéditorial

• Entrevues auprès de producteursmultimédias

• Sondage auprès du public• Enquête auprès de créateurs (membres de

l’UNEQ et de l’UDA)• Revue de presse sur « la culture comme

enjeu public »• Production et analyse des listes de succès

8

Résultats 1.Les données officielles (et autres)

• Mettre en rapport– Les quantités produites et vendues– La valeur ($) de la production ou du service– Les emplois– La consommation, les usages– Les dépenses des gouvernements

• Conclusion #1 : manque beaucoup de #

5

9

830 millions $ (2006)Données de moindre qualité

10

1,1 milliard $ (2006)

6

11

Part québécoise des ventes

1/3

2/3

12

Mesure de performance ?

2 058 82410,2783 38316 451 03921 000 000Cinéma

60 91248,733 351 74798 934 6232 966 400CD

219 32133,019 287 013139 591 6877 237 600Livre

$ pour1%

% Q$ pour 1 M$d'aide

Ventes deproduits Q ($)

Soutien parQuébec ($)

7

13

Résultat 2. Les best-sellers (livres)

• Travail de Maude Gauthier(Devcult, UdM)

• Sources : Renaud-Bray, Archambault etAssociation des libraires du Québec

• Analyse des origines des auteurs etéditeurs ainsi que des thèmes explicites

14

2007 (* avec la v. en anglais)

Albin MichelÉric-Emmanuel SchmittOdette Toulemonde et autres histoires

Livre de pochePatrick SüskindLe parfum

de l’HommeChristian TétreaultJe m’appelle Marie

La PresseJean LemireMission Antarctique

Robert LaffontMarc LevyLes enfants de la liberté

Libre ExpressionJanette BertrandLe bien des miens

LarousseCollectifLe Petit Larousse illustré 2008

de l’HommeGuy CorneauLe meilleur de soi

10/18Khaled HosseiniLes cerfs-volants de Kaboul

de MortagneAnne RobillardLes Chevaliers d’Émeraude t.10 : Représailles

J’ai LuAnna GavaldaEnsemble, c’est tout

BoréalMarie LabergeSans rien ni personne

Flammarion QuébecJosée di StasioPasta et cetera à la di Stasio

GallimardJ.K. RowlingHarry Potter et les reliques de la mort*

Un monde différentRhonda ByrneLe secret*

8

15

2008 (* avec la v. en anglais)

NilMatthieu RicardL’art de la méditation

Robert LaffontDavid Servan-SchreiberAnticancer : prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles

Livre de pocheKatherine PancolLes yeux jaunes des crocodiles

Robert LaffontMarc LevyToutes ces choses qu'on ne s'est pas dites

de MortagneAnne RobillardLes chevaliers d’émeraude t.12 : Irianeth

de l’HommeIsabelle HuotKilo Cardio

SeuilHubert ReevesJe n'aurai pas le temps

Actes SudStieg LarssonMillénium t. 3: La reine dans le palais des courants d'air

Livre de pocheKen FollettLes piliers de la terre

Calmann-LevyÉlizabeth GilbertMange Prie Aime*

La PresseRicardo LarrivéeRicardo parce qu’on a tous de la visite

Actes SudStieg LarssonMillénium t.2 : La fille qui rêvait d’un bidon d’essence…

Robert LaffontKen FollettUn monde sans fin

Libre expressionRafaële GermainGin tonic et concombre

Actes SudStieg LarssonMillénium t.1 : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

16

L’édition québécoise à succès• Lieu des maisons d’édition « commerciales »• Forte présence des femmes• Beaucoup de livres portant sur la réussite intérieure• Ouvrages actuels de loisirs, encourageant la

consommation sans réflexion– Mais aussi début d’une critique de la société de

consommation• On va poindre

– La recherche d’un public plus jeune– Les polars québécois

• Réflexion sur le Québec plutôt qu’une simpleadéquation avec des modèles mondiaux ?

9

17

Résultats 3. Les publics culturelset leurs pratiques

avec Gilles Pronovost, Jean-Paul Baillargeon, Jason Luckerhoff, Christelle Paré

• Enquêtes sur les pratiques culturelles: Données MCCCF: 1994, 1999, 2004 Notre enquête complémentaire (Devcult, 2007),

N = 480, E < 4,5% (95% confiance) Axée sur l’impact des TIC et de la démographie

• Études de la « littératie »: Données StatCan et ISQ Liens avec croissance ou décroissance

des publics culturels?

18

Les pratiques culturelleset Internet

• De fortes proportions des répondants affirment avoirréduit depuis cinq ans le temps consacré à diversespratiques culturelles à cause d’Internet

• La télévision, la lecture des journaux et des revues,la lecture des livres et la fréquentation des librairieset bibliothèques sont les plus affectées (tableausuivant)

10

19

Internet et réduction du tempsd’autres pratiques

Enquête Devcult, mars 2007, Q13a-13b(N = 480, dont 373 usagers Web)

15,711,1Magasins de disques18,312,8Bibliothèques / librairies7,04,9Concerts / théâtre7,95,5Spectacles

12,18,5Cinéma33,423,5Télévision18,012,6Lecture de livres

21,915,4Lecture journ.+revues

%usagers du Web

%répondants

Réduction temps, autresloisirs, due à Internet

20

Internet et autres pratiques, suite

• Le meilleur « prédicteur » pourexpliquer la réduction d’une pratiqueculturelle demeure l’assiduité à Internet

• La scolarité et l’âge (négativement) sontles deux autres facteurs explicatifs lesplus lourds

• Voir le tableau suivant

11

21

Réduction du temps de loisirdue à Internet : corrélations

Enquête Devcult, mars 2007 (N = 480)

-,215**-,243**-,122**Q56 Âge

,160**,196**,201**Q58d1 Scolaritéuniversitaire

-,124**-,246**N.S.Q03 Visionnementassidu télé

N.SN.S.,146**Q48r Usager d’unebibliothèque

N.SN.S.N.S.Q38r Lecteurassidu

,280**,373**,278**Q09r Internauteassidu

Q13g Réductionbiblio.+librairies

Q13c Réduction TVQ13b Réductionlecture livres(1= oui / 0 = non)

22

Internet et autres pratiques:information ou divertissement ?

• L’usage d’Internet à des fins d’information a peud’effet sur les autres pratiques culturelles

• Il en va autrement de son usage à des fins dedivertissement: Navigation « pour le plaisir » Visionnement de matériel audiovisuel Téléchargement de fichiers sonores ou visuels Voir tableau suivant

12

23

Réduction du temps accordé à diverses pratiques,selon divers usages d’Internet

Enquête Devcult, mars 2007 (N = 480)

,492 (,001),348 (,007)Magasins dedisques

,362 (,001),474 (,001)Sorties cinéma

,411 (,000),394 (,000)Visionnement télé

,464 (,000),402 (,000),331 (,003)Lecture livres

,419 (,000)Lecturejournaux+revues

Téléchargementde matériel audiov.

Gamma (p)

Matériel audiovisuel(regarder/ écouter)

Gamma (p)

Usage Webdivertissement

Gamma (p)

Temps de loisirréduit par Internet

24

Internet et la démographie

• L’usage assidu d’Internet est associé àdeux facteurs démographiques: La jeunesse La scolarité élevée Voir les trois figures suivantes

13

25

L’assiduité à Internet est modérémentreliée à l’âge (Devcult, mars 2007)

Internaute asssidu (Q09)

Par groupes d'âge (Q56)

N = 476 cas valides, 14 valeurs manquantes

Gamma = -,433 (p=,000)

Groupes d'âge

60 et +45-5930-4429 et -

Perc

ent

40

30

20

10

0

No H-S Internet

3 et -

4 et +

26

L’assiduité à Internet est reliéemodérément à la scolarité

(Devcult, mars 2007)Internaute assidu

selon scolarité

N = 482

Gamma =,508; V de Cramer = ,325 (p=,000)

Trois niveaux scolarité

Universi téCégepSecondaire -

Coun

t

160

140

120

100

80

60

40

20

Internaute assidu

3 et -

4 et +

14

27

Le téléchargement, c’est surtout l’affairedes plus jeunes! (Devcult, mars 2007)

Téléchargement, selon âge

(au moins 1 fois-mois)

N = 476 (1: 91; 2:133; 3:146; 4:106)

Gamma= -,674; V de Cramer= ,480 (p=,000)

Groupes d'âge

60 et +45-59

30-4429 et -

Perc

ent

50

40

30

20

10

0

Télécharge sons+imag

Non

oui

28

Incidence de certaines pratiques selonl’incidence des échecs scolaires (%)

Gilles Pronovost

15

29

L’impact des TICsur les pratiques culturelles.

• Nous pourrions croire que les nouvelles technologiesont un impact relativement négatif sur les institutionsculturelles classiques: Les nouvelles technologies segmentent les publics de la

culture Les plus scolarisés, ceux qui ont des revenus supérieurs à

la moyenne et les plus jeunes, sont particulièrement attiréspar Internet

Néanmoins, la « culture numérique » semble réduiredavantage le temps accordé aux pratiques culturelles« industrielles » (télé , journaux) qu’aux pratiques« classiques »

30

Un retour temporairede la « distinction » ?

La scolarité, qui depuis 1979 avaitperdu de son influence commedéterminant culturel (Garon 2004),regagne temporairement sonimportance, en raison des habiletésnécessaires pour naviguer sur Internet.• Un retour temporaire de la « distinction »

(Bourdieu) en raison de know how lié à lascolarité et à l’âge ?

16

31

La « littératie » et la stagnationde certains publics (notamment celui du livre)

• Contrairement à ce que suggère l’hypothèseprécédente sur le retour temporaire de ladistinction…

• Les enquêtes du MCCCF sur les pratiques culturellesdes Québécois indiquent une stagnation des publicsculturels, malgré une amélioration de l’offre (Garon,2004)

• Selon nos travaux, cela serait dû en partie au faibleniveau de scolarité et de « littératie » d’une forteproportion de la population québécoise

• C’est ce qu’indiquent les tableaux suivants

32

Population de 15 ans et plus ne fréquentant pas l’école,faiblement et fortement scolarisée,

par âge, en pourcentage, Québec, 2001

1. Baby-boomers.2. Démocratisation de l’enseignement, avec la Révolution tranquille.Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2001, calculs deJean-Paul Baillargeon, INRS

17

33

Niveaux de littératie, selon l’âge,Québec, Canada et ailleurs, 2003 (%)

16 ans + 16-65 ans 16-25 ans

Niveau

1 *

Niveau 2 * *

Niveau 1 *

Niveau 2 * *

Niveau 1 *

Niveau 2 * *

Québec 2 2 3 2 1 6 3 3 8 2 8

Canada 2 0 2 8 1 5 2 7 1 0 2 5

U S A 2 0 3 3

Norvège 8 2 6

Suiss e 1 6 3 6

Italie 4 7 3 3

* Niveau 1 : Très faible compétence. Peut difficilement identifier l’ informationd’une posologie.** Niveau 2 : Faible compétence. Peut lire de courts textes dans un contextefamilier, avec un vocabulaire connu restreint. Évite toute situation qui sort deces critères.Source : Jean-Paul Baillargeon (INRS), d’après ISQ (2008), Développer noscompétences en littératie : un défi porteur d’avenir, www.stat.gouv.qc.ca.

34

Résultats 4. La culturecomme enjeu social

Revue de presse (2006-2008) Deux « temps forts »:• Le financement public du cinéma

(été-automne 2006)• Élection Canada 2008

et la vidéo « Culture en péril »• Le Web et son « buzz » médiatique

18

35

Le financement du cinéma (2006-07)

Contexte : Téléfilm Canada et le financementlié aux « primes à la performance »• « La culture est reléguée à une logique de

marché » (SRC, 16-05-2207)• « La comédie d’action commerciale devient

l’unique moteur à combustion de la fréquentationciné (…). Faut croire qu’on régresse. Et ça faitpeur! (Le Devoir, 12-09-2006)

• « Des visées mercantiles qui ne développent pasune cinématographie rigoureuse et exportable »(Le Devoir, 23-12-2006)

36

Cinéma: de la critique de Téléfilm CAà l’attaque du Gouvernement Harper

• « Le gouvernement fédéral abandonne la culture » (SRC, 16-05-2007)• « Harper veut revenir à la triste époque où les films américains dominaient

les écrans du Québec » (La Presse, 13-10-2006) L’action du gouvernement du Québec et de la SODEC est mieux

perçue, avec des réserves :• « Du côté de la SODEC, il n’y a pas de primes à la performance, toutefois la

philosophie du succès fait tache d’huile chez elle aussi. Chacun voudraitproduire des « Bon cop, bad cop », pour l’argent,, pour les records et pourles statistiques » (Le Devoir, 14-10-2006)

• « La SODEC soutient certains films et Téléfilm Canada les rejette ou viceversa. Devant ces faits nous pouvons nous interroger sur la capacité de laSODEC et Téléfilm Canada d’arrimer leurs politiques d’attribution de l’aidefinancière afin de servir le cinéma et les cinéastes québécois » (Le Devoir,29-08-2006)

19

37

Élection Canada 2008.« Culture en péril »!

Une vidéo sur le Net qui crée un « buzz médiatique »• « S’est répandue comme l’éclair sur le Web » (La Tribune,

20-09-2008)• « Comme une traînée de poudre dans l’univers Web des

jeunes internautes, plus friands d’humour que de politique »(Le Journal de Montréal, 20-09-2008)

• « L’effet d’une traînée de poudre dans les salles derédaction, suscitant des éclats de rire en cascade d’unbureau à l’autre » (Le Droit, 20-09-2008)

38

« Culture en péril »…

Une intervention publique d’artistesqui relance le débat politique• « En 182 secondes, Rivard, Brière et Rousseau ont réussi, là où

ont échoué des dizaines d’artistes pendant plus de deux heures etdemi aux Gémeaux: passer un message politique convaincant »(Le Journal de M., 20-09-2008)

• « Culture en péril (…), un point fort de cette campagne plutôt fade(….). La vidéo aura probablement plus d’impact que les publicitéstélévisées sans saveur des trois partis d’opposition » (Canoe.Ca,20-09-2008)

20

39

Donc,

• L’opposition culture / argent bienprésente (Bourdieu, encore)

• Les artistes victorieux (?)

40

La conception du publicchez les producteurs multimédias (2)

• Par Gilles Pronovost, UQTR• Un peu moins d’une dizaines d’entretiens• Informateurs

–soit directement impliquées dans la production desproduits multimédia–soit associés à leur diffusion

• Ils connaissent mal leur public« Se baser uniquement sur des points objectifs donne unproduit final qui aura l’air beaucoup moins authentique. »–Les « études de public » sont relativement rares–Approche « essais et erreurs »–Parfois à des activités de sondages très limités–Activités de marketing

21

41

La conception du public chez lesproducteurs multimédias (2)

• Utopies, discours– La technologie le moyen ultime de connaissance des publics– L’acte de création, le seul véritable objet de l’organisme– Nécessité « d’éduquer » le public– Les nouvelles technologies centrées sur l’Internet, semblentà la majorité comme la voie royale de diffusion culturelle et desatisfaction des goûts du public« Le web communautaireva remettre en cause les institutions »

• Une représentation relativementunidimensionnelle des publics vs usagessociaux fort diversifiés que les publics fontdes produits multimédia

42

Rés. 6. Le point de vue direct des créateurs :notre enquête UDA-UNEQ

Dialogue par courriel (printemps-automne 2008)avec 8 membres de l’UDA et 7 de l’UNEQ

1. Une vision mitigée mais optimiste quand à l’impact destechnologies• « Mon métier a été chambardé et complètement bouleversé par les

nouvelles technologies: nouvelles possibilités de création et nouvellefaçon d’aborder la musique » (UDA 02)

• « Il y a 10 ans, un studio d’enregistrement coûtait un million de dollars(…) Maintenant, avec un ordinateur et quelques locations on peut avoirla même qualité pour un millième du prix » (UDA 04)

• « Beaucoup de jeunes musiciens qui avaient peu de chanced’intéresser une maison de disque, font des disques. Tant et tant depetits Mozart donnent beaucoup de nouveaux styles musicaux » (UDA05)

• Autrefois, la tournée servait à la promotion du disque. De plus en plus,le disque (ou sa version Web) devient un moyen parmi d'autres depromotion de la tournée, activité qui fait vivre l'artiste (UDA 02 et UDA05)

22

43

L’enquête UDA-UNEQ…

2. Une vision positive de l’évolution démographiquedu Québec:• « Le vieillissement de la population est un atout, car les

« têtes grises » ont le temps de lire » (UNEQ 01)• « La retraite favorise la lecture et la visite d’expositions (…).

Par ailleurs, tant le vieillissement que l’immigration modifientla reconstruction de la vie à laquelle s’adonnent lescréateurs » (UNEQ 02)

44

L’enquête UDA-UNEQ…

3. Une inquiétude quant à certaines institutionsculturelles:• « Le réseau des bibliothèques publiques est un trésor national, en

si piteux état soit- il » (UNEQ 06)• « Pour bon nombre d’auteurs, le réseau québécois des

bibliothèques constitue l’essentiel de leur marché. De plus , c’estnon seulement un lieu où on emprunte des livres, des CD ou desDVD, c’est aussi un lieu de rencontre entre écrivains et lecteurs »(UNEQ 04)

• « Je considère l’école comme le premier facteur dedémocratisation de la culture » (UNEQ 02)

• « Vidée de son contenu littéraire, l’école est un piètre exemple deréussite culturelle: l’apprentissage de la langue est réduit auschéma de communication, écartant les systèmes symboliques,dont littéraires » (UNEQ 05)

23

45

L’enquête UDA-UNEQ. 4. Des opinions divergentes

quant au financement de la culture « Sans les subventions, notre petit monde culturel serait encore

beaucoup plus petit » (UDA 05) « Il faut bien une approche pour subventionner la culture (…).

Bringuebalante et souvent injuste, celle que nous avons fonctionneassez bien pour assurer notre présence artistique dans le monde »(UNEQ 04)

« Au Québec, un film comique grand public ne peut davantage setourner sans subvention gouvernementale qu’un film dramatique (…). Ilfaut que nos maigres budgets soient répartis entre différents types depublics » (UDA 04)

« La culture n’est pas seulement et essentiellement une industrie. Jesuis mal à l’aise quand les artistes empruntent la logique de l’industrieculturelle, disant qu’ils contribuent à la richesse » (UNEQ 01)

46

L’enquête UDA-UNEQ. 4. Des opinions divergentes…

« Je crois que les organismes étatiques ont le DEVOIR de soutenir lacréation sous toutes ses formes (…). Cependant, je crois qu’aprèsavoir soutenu des créateurs au début de leur existence, le « tuteurgouvernemental » doit se retirer peu à peu et laisser ce créateur sedévelopper lui-même » (UNEQ 03)

« Soutenir les créateurs au début de leur existence ne suffit pas. L’artdoit toujours être soutenu. Il y a des secteurs de création comme ladanse, qui ne seront jamais rentables. La vraie question: pourquoisoutenir des secteurs rentables comme « Juste pour rire », ou desfestivals d’été, pour faire boire plus de bière? (UNEQ 01, en réponse àUNEQ 03)

24

47

Synthèse 1. Le livre

48

25

49

50

26

51

Synthèse 2. Structure du système

• Le livre demeure un secteur majeur– Les jeux vidéos semblent moins importants que ce

qu’en dit le discours ambiant• Les bibliothèques, des institutions majeures

aussi• L’enregistrement sonore, le meilleur rapport

des politiques ?– Une solidarité identitaire à l’oeuvre ?

• Le cinéma est-il un luxe ?– NB : nous ne disons pas « oui »– La télé, notre cinéma ?

52

Synthèse 3. Les produits culturels « vedettes ».Critères artistiques vs critères de marché

• Les deux modes de valorisation sont actifs etvisibles chez les produits à succès• Pour le livre, renforcement tangentiel du pôle

commercial• Poids de Quebecor dans le système

• Un problème ?• Le cinéma « commercial »: un succès

coûteux et non exportable ? (thèse de M.Ménard, devcult@Acfas 2008)• Mais quelques co-productions...

27

53

Synthèse 4. Politiques publiques en culture.Synergie ou dispersion des efforts?

• Q. « Quel est le premier facteur du succès dansvotre domaine ? »R. « L’État. » (Une dirigeante d’une association industrielle)

• La part québécoise, un succès dans l’ensemble• Et Ottawa ?

– Coordination souhaitable ?– Une saine concurrence ?

• Livre, lecture et littératie, un cas exemplaire– Besoin d’une meilleure coordination des efforts des

ministères québécois de la culture (CCCF) de l’éducation des affaires municipales

54

Synthèse 5. Les statistiques

• Absence d’un système cohérentd’indicateurs culturel– Avoir de la suite dans les données

• L’OCCQ y travaille (PIB culturel)• StatCan pense à des comptes satellites

28

55

Conclusions / diagnostics• Le « système québécois » au 21e

siècle: à rénover ou à reconstruire ?– If it works...

« Il faut bien une approche pour subventionner la culture (…).Bringuebalante et souvent injuste, celle que nous avons fonctionne assezbien pour assurer notre présence artistique dans le monde » (UNEQ 04)

– Les critères de répartition de l’aidepourraient être plus explicites

• Le problème principal est peut-êtreencore celui de l’accès des publics,celui du rapport entre les institutions culturelleset les citoyens hors du 10 % des omnivores

56

Des questions ?

• Pour plus d’information:– Claude.Martin@umontreal.ca– Jacques.Lemieux@com.ulaval.ca– Michel.de.la.Durantaye@uqtr.ca