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CONTEXTE La Formation ouverte et à Distance (FOD) retient depuis quelques années l’attention des responsables politiques et académiques des pays Arabes. Concernant la Palestine, la FOD a pris une longueur d’avance par rapport au contexte arabe. Cette situation particulière est due à deux raisons fondamentales. La première est liée à la place accordée à l’enseignement, par l’opinion publique et les diverses instances du peuple palestinien, comme un des leviers essentiels du développement national. La seconde est liée d’une part, à la dispersion géographique du peuple palestinien et d’autre part à la situation de bouclage et de fermeture, conséquence de l’occupation militaire de la Cisjordanie et de Gaza. 1.1 SITUATION DE LA FOD EN PALESTINE En 1981, le Conseil National Palestinien (équivalent du parlement) a créé, par une résolution, une université ouverte spécifique à la Palestine, Al-Quds Open university (QOU), pour répondre aux besoins en formation supérieure de l'ensemble de la population palestinienne, sous l’occupation israélienne et en diaspora. Elle a commencé à inscrire des étudiants au cours de 1990 et démarré ses activités en 1991. Actuellement, elle dispose de 22 centres d’études. Le nombre de ses étudiants en 2003-2004 est d’environ 41.000 étudiants dont 52% de femmes. La formation actuelle est basée principalement sur des documents imprimés, mais la QOU s’intéresse aux possibilités qu’offrent les technologies de l’information (T.I) dans la FOD. Actuellement, elle adopte une approche plus orientée multimédia et vient de créer à cet effet un département spécialisé. L’informatisation de ses services et l’utilisation de l’Internet comme outil de communication et de formation s’accélèrent. Un portail Internet est en cours de développement. D’autre part, la QOU est le point focal du projet « Campus virtuel AVICENNE » (cité ci-dessus) ; elle héberge le centre de compétence (AKC) palestinien.

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CONTEXTE

La Formation ouverte et à Distance (FOD) retient depuis quelques années l’attention des responsables politiques et académiques des pays

Arabes. Concernant la Palestine, la FOD a pris une longueur d’avance par rapport au contexte arabe. Cette situation particulière est due à

deux raisons fondamentales. La première est liée à la place accordée à l’enseignement, par l’opinion publique et les diverses instances du

peuple palestinien, comme un des leviers essentiels du développement national. La seconde est liée d’une part, à la dispersion

géographique du peuple palestinien et d’autre part à la situation de bouclage et de fermeture, conséquence de l’occupation militaire de la

Cisjordanie et de Gaza.

1.1 SITUATION DE LA FOD EN PALESTINE

En 1981, le Conseil National Palestinien (équivalent du parlement) a créé, par une résolution, une université ouverte spécifique à la

Palestine, Al-Quds Open university (QOU), pour répondre aux besoins en formation supérieure de l'ensemble de la population palestinienne,

sous l’occupation israélienne et en diaspora. Elle a commencé à inscrire des étudiants au cours de 1990 et démarré ses activités en 1991.

Actuellement, elle dispose de 22 centres d’études. Le nombre de ses étudiants en 2003-2004 est d’environ 41.000 étudiants dont 52% de

femmes. La formation actuelle est basée principalement sur des documents imprimés, mais la QOU s’intéresse aux possibilités qu’offrent les

technologies de l’information (T.I) dans la FOD. Actuellement, elle adopte une approche plus orientée multimédia et vient de créer à cet

effet un département spécialisé. L’informatisation de ses services et l’utilisation de l’Internet comme outil de communication et de

formation s’accélèrent. Un portail Internet est en cours de développement. D’autre part, la QOU est le point focal du projet « Campus

virtuel AVICENNE » (cité ci-dessus) ; elle héberge le centre de compétence (AKC) palestinien.

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La situation d’occupation militaire et tout ce qui en découle : opérations militaires, bouclages des routes, couvre-feu, etc. perturbent

énormément le fonctionnement des universités palestiniennes. De plus, certaines d'entre elles ont été fermées pendant de longues périodes

(Birzeit, Polytechnique d’Hébron,…). Afin de faire face à ces situations, les universités ont eu recours à des politiques de décentralisation,

de regroupement d’étudiants, d’assistance téléphonique aux étudiants, de mises en ligne de cours. Parallèlement, ils ont mobilisé leurs

ressources technologiques pour développer et faire évoluer leur système de communication avec leurs étudiants, leurs enseignants et leur

administration. Ainsi, on voit apparaître des systèmes informatiques (portails RITAJ à Birzeit) permettant l’inscription en ligne et offrant

plusieurs possibilités de communication en ligne. D’autre part, on remarque aussi des formes de développement de plateforme facilitant la

mise en ligne des cours. Cette forme d’enseignement (délocalisation, envoi de documents ou mise en ligne, assistance téléphonique,

séances de regroupement) s’apparentent à de la FOD même si elle correspond à des périodes qui sont suivies de reprise de cours normaux.

Plusieurs départements ont été concernés : ils ont tous été conduits à mettre en œuvre leurs propres projets. Les discussions avec les

collègues palestiniens et la consultation des documents sur les sites des universités montrent bien que ces expériences ont été des périodes

très intenses, vécues par les acteurs et les apprenants comme des formes de résistance et de défi ; tous étaient motivés et déterminés pour

les réussir. Ces expériences représentent un cas unique dans le contexte des universités arabes, car elles correspondent à des initiatives à la

base qui ont mobilisé les enseignants, les étudiants et l'administration et qui ont permis de réaliser des formes d’enseignement mettant en

œuvre les diverses phases d’un enseignement du type FOD. Concernant les universités palestiniennes, ces expériences ont eu deux

conséquences directes :

2. Comme première conséquence, elles ont amené le corps enseignant et l’administration à se poser des questions sur l’adéquation

de ce type d’enseignement avec leurs objectifs, l’apport au niveau pédagogique, la suite à donner au niveau institutionnel.

3. La seconde conséquence, concerne la relation de ces universités avec la société civile palestinienne. En effet, afin de faire face

au manque d’autorité politique qui existait avant les accords d’Oslo, la société civile palestinienne a développé une intense

activité de travail associatif (ONG), qui continue actuellement, et qui touche tous les secteurs de la vie civile. L’interaction des

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universités palestiniennes avec cette forme d’organisation de la société civile est très importante. Au niveau humain, beaucoup

d’enseignants, d’administratifs et d’étudiants sont impliqués dans des associations. Au niveau institutionnel, les universités

jouent un rôle d’expertise, de formation de cadres (à travers des programmes d’études spécifiques) et enfin elles collaborent à la

mise au point et à l’évaluation de divers programmes de formation destinés à des populations cibles. L’implication des

enseignants universitaires dans les expériences du type « FOD » et leur contact avec les outils audiovisuels et informatiques les

conduisent à repenser les formations qu’organisent certaines ONG. Le programme de formation à distance « Ya noon », de

l’université de Birzeit, constitue un exemple dans ce sens.