construction minÉraux industriels discrets…le principe consiste à mettre en avant un aspect...
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1UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
UNICEMUNICEMLe magazine de l’Union Nationale des Industries de Carrières etMatériaux deConstruction
UNICEMmagazineDOSSIER
MINÉRAUX INDUSTRIELS
Discrets…mais omniprésentsLa vie de l’UNICEM
Les carrières au féminin
Nos métiersLe Béton, naturellement !
La région Nord Pas-de-Calais
Zoom sur…
N° 756 á AVRIL 2011
UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 20112 3UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
SommaireN° 756 á Avril 2011
n Éditorialpage 4
n La vie de l’UNICEM
l Les carrières au fémininpage 5
l Actualités juridiques : guide des autorisations de carrières, déchets inertes,taxe foncière
pages 5 & 6
l Charte Environnement : une implication toujours plus forte
page 7
l Point sur la conjoncture économique
page 8
© M.I. France
© D.R.
© D.R.
n DOSSIER
MINÉRAUX INDUSTRIELS
Discrets… maisomniprésents
page 17
n Régions
Île-de-Francel Bilan de Sable en Seine 2l Pour une route éco-responsable
page 26
Auvergnel Une convention pour la découverte des métiers
page 27
Rhône-Alpesl Granulats recyclés : une opportunité et des limitesl À la rencontre des élus
page 28
Champagne-Ardennel Une étude sur les anatidésnicheurs
page 29
© UNICEM
n Nos métiersGranulatsl Un site Internet pour les granulatsl Les producteurs européens degranulats et la biodiversitél Bilan de l’Engagement Santé- Sécurité
page 9
Roches ornementalesl 2e concours d’architecture : les lauréatsl Les impacts environnementauxdu transport
page 10
Laines minéralesl Au service de la performanceénergétique
page 11
Béton prêt à l’emploil Le Béton, naturellement !l Deux concours dédiés au bétonl Recyclage des dalles de béton
page 12
Minéraux industrielsl European Minerals Day
page 15
n Carnetpage 15
n Vient de paraîtrepage 15
n Zoom sur… La région NordPas-de-Calais
page 22
© D
.R.
5UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
T out comme pour les impôts, la premièreraison d’être des taxes est de faire entrer
de l’argent dans les caisses de l’État ou descollectivités. Toutefois, étant ciblées sur desutilisateurs, elles semblent en général plusjustes et même vertueuses quand ellesencouragent les bons comportements : taxessur le tabac pour dissuader de fumer, taxessur l’essence pour encourager les économiesd’énergie …La TGAP (Taxe sur les activités polluantes)est censée être de cette espèce : une taxebasée sur le concept « pollueur payeur », cequi la rend plutôt populaire. Ce qui dérange dans cette histoire, c’est quela production de granulats n’est pas uneindustrie qui pollue. Par ailleurs, la TGAP surles granulats n’a quasiment aucun effet sur laréduction de l’utilisation des matériaux. Elleles rend simplement un peu plus chers. En d’autres termes, il s’agit d’une taxe injusteet sans effet. C’est un peu triste quand on saitque nos entreprises s’en acquittent depuisplus de 10 ans et que son montant a doublédepuis l’origine !Nous ne nous berçons pas d’illusions sur lapossibilité de ne plus payer la TGAP, car l’État a besoin de cet argent, mais il faudrait aumoins un jour que les carrières soient retiréesde la liste des industries qui polluent. Ce neserait que justice quand on sait tout ce que faitnotre industrie dans le domaine de l’environne-ment et du développement de la biodiversité.
Une bonne nouvelle quand même : la loi definances 2011 prévoit qu’un tiers de la TGAPsur les granulats sera reversé aux collectivitéslocales qui accueillent des exploitations ou ensubissent les impacts. C’est un point trèsimportant car il facilitera notre acceptationdans les territoires. Nos installations ne sontpas toujours bien accueillies, et le fait que lesélus locaux bénéficient de contreparties ànotre développement facilitera notre intégra-tion. Ce changement dans la loi de financesest conforme avec ce que nous préconisonsdepuis 2007, et c’est une belle avancée pourla profession.Dans les années qui viennent, la réforme descollectivités territoriales conduira à des chan-gements profonds. Le développement de l’intercommunalité et la mise en place deconseils territoriaux changeront la répartitiondes pouvoirs et les processus de décision. Il sera extrêmement important pour nous queles systèmes de taxes locales soient incitatifspour faciliter l’accueil de nos activités dans cenouveau contexte. Après la suppression de lataxe professionnelle, d’autres réformes vien-dront, et nous devrons veiller à ce qu’ellessoient, autant que faire se peut, justes, vertueuses, et compatibles avec notre bondéveloppement.
Denis MaîtrePrésident de l’UNICEM
Les taxes et la vertu
Éditorial©Lafarge
L’UNICEM vient de publier “Regard sur l’UNICEM2010”, son rapport annuel qui rend compte des
activités de la fédération, ainsi que des unions régionaleset des branches qui la composent, au cours de l’annéeécoulée. Autre publication attendue, celle du 4e rapport annuel dela Charte Environnement des industries de carrières.« Ces documents peuvent être obtenus auprès du service Communication ([email protected]).Ils sont également téléchargeables sur le site Internetde l’UNICEM : www.unicem.fr. n
Dernière minute
UNICEMMagazineLe magazine de l’Union Nationale desIndustries de Carrières et Matériaux de Construction. 3, rue Alfred Roll, 75849 Paris Cedex 17Tél. : 01 44 01 47 [email protected] - www.unicem.frDirecteur de la publication :Antoine ArraultRédactrice en chef : Ginette CharronComité de rédaction : DominiqueHoestlandt, Christian Piketty, Alain Pasquier, Michel Buzot, Tama Pichet,Ginette CharronOnt participé à la rédaction de cenuméro : Stéphanie Brouzes, Ginette Charron, Dominique Delorme, Carole Deneuve, Romain Maillard, Denis Maître, Jean-Roch Mauzy, Catherine Morvan, Tama Pichet, Olivier Viano, Marie-José ZorpiConception et maquette :Richard GiroletRéalisation et coordination : FFEISSN 09815406Parution trimestrielleDépôt légal : à parutionPublicité :FFE : 18 avenue Parmentier - 75011 ParisTél. : 01 53 36 20 40 - www.ffe.fr Directeur de la publicité : Patrick Sarfati Responsable de la publicité : Yves LasryTél. : 01 40 09 68 46 - Fax : 01 43 73 81 [email protected] technique : Sophie Rigal Tél. : 01 53 36 37 85 - [email protected]
UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 20114
La vie de l’UNICEM
À notern La campagne nationale “Les carrières au féminin” s’appuie surdes outils modernes, connus et utilisés par de très nombreux adolescents. Ainsi, une page com-munautaire « carrieresaufeminin »est consultable sur le réseau socialFacebook.
L’UNICEM PACA & Corse vient de réali-ser, pour ses adhérents, un recueil
des pièces, procédures et formalitéscontenues dans les principaux textesréglementant la procédure d’obtentiond’une autorisation d’exploiter une carrièreau titre des installations classées. Elle enassure la mise à jour régulière, en colla-
boration avec le service juridique del’UNICEM.Les autres autorisations nécessaires à lamise en service des carrières : permis deconstruire, autorisations de défrichement,dérogations au titre des espèces proté-gées, etc., ne sont pas abordées dans ceguide qui est proposé comme une aide au
suivi des principales étapes de la procédu-re et n’a pas la prétention d’être exhaustif.Tous les adhérents de l’UNICEM, qu’ilssoient ou non des régions PACA & Corse,peuvent y accéder sur le site Internet del’UNICEM Paca : http://paca.unicem.fr/documentation/guide. n
Guide des autorisations de carrières
Cette action, tout particulièrementdestinée aux jeunes filles et à leur
famille, s’inscrit dans le cadre de l’ac-cord national sur l’égalité profession-nelle entre les femmes et les hommeset dans celui de la convention decoopération générale entre l’UNICEMet l’Éducation nationale. Elle vise prin-cipalement à féminiser une partie des
Sous le titre : « Les métiers d’avenir pour les filles d’aujourd’hui »,l’UNICEM vient de lancer une grande campagne de promotion desmétiers de la filière minérale.
Les carrières au féminin !
futurs recrutements et à promouvoirl’accessibilité des métiers de la filièreauprès des femmes.
Faire valoir de réels atoutsFace au départ à la retraite des salariésissus du baby boom, les métiers de lafilière minérale font valoir de réelsatouts aux jeunes qui souhaitent s’en-
gager dans ce secteur d’activités : automatisation des processus de pro-duction, informatisation des systèmesde contrôle, prise en compte de l’envi-ronnement et pérennité de l’emploi. Sur la page http://www.carrieresaufe-minin.com/, des jeunes femmes appor-tent leur témoignage sur le métierqu’elles ont choisi : chef de carrière,pilote d’installations ou conductriced’engins. Cette campagne s’appuie sur les 3 centres de formation et d’apprentissa-ge de l’UNICEM situés à Lacrouzette/Bessières, Louvigné-du-Désert et Montalieu-Vercieu et sur des parte-naires tels que l’École des mines d’Alès,l’École des mines de Saint-Étienne et le lycée Alexis Monteil de Rodez. n
Selon les témoignages des filles : « Des métiers variés, où l’on apprendtous les jours »
7UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 20116
Avec près de 1000sites, soit 415 entre-
prises, engagés à fin 2010dans la démarche de pro-grès environnemental,l’association Charte Envi-ronnement des industries de carrièrestémoigne d’une implication toujoursplus forte de ses adhérents.Autres chiffres très positifs : 89 sitessupplémentaires ont validé le niveau4/4 en 2010, ce qui porte à 290 lenombre total de sites ayant atteint « l’objectif 4 ». Le taux moyen deréponses positives aux questions duréférentiel de progrès environnementals’est encore accru, passant de 85 à 88 %toutes thématiques confondues.L’année 2010 a également vu la valida-tion des premières mentions permettantaux sites ayant atteint le niveau 4/4 depoursuivre leur engagement. Deuxmentions « Biodiversité » et une men-tion « Concertation et territoires » ontété validées tandis qu’une vingtaine desites mettent actuellement en place unemention sur l’une des 5 thématiquesproposées : biodiversité, énergie, eau,transport, concertation et territoires.En ce qui concerne cette première men-
Une implication toujours plus forte
Charte environnement
â AGENDAREMISE DE DIPLÔMES DE NIVEAU 4/4n le 26 mai 2011 : en Picardie
n le 16 juin 2011 : en Aquitaine
Concours photos 2011
ur la lancée du succès rencontrépar l’édition 2010, la Charte Envi-
ronnement vient de lancer son concoursphotos 2011 sur le thème : “Ma carrière vaut le coup d’œil !”. Le principe consiste à mettre en avantun aspect environnemental particulierd’un site (insolite, amusant, esthétique,etc.) à travers deux photos prises sousun angle différent : l’une présentant lacarrière en “grand angle”, l’autre zoo-mant sur un détail.Le concours est ouvert du 21 mars au13 septembre 2011. n
Pour en savoir plus : voir le site Internet de la Charte Environnementwww.charte.unicem.fr
Les formations 2011
Les premières sessions de formation àl’outil CO2/Énergie ont débuté fin
janvier. Plus de 25 sessions de formationsont prévues en 2011 sur toute la France.Pour en savoir plus sur cette formation,rendez-vous sur www.charte.unicem.fr.Parallèlement, la formation Biodiversitése poursuit avec le deuxième module.Destiné au personnel des sites, il est organisé par les entreprises adhérentesvolontaires. n
La vie de l’UNICEM
tion « Concertation et territoires »,Jean-Michel Staiger, maire de Savigny-le-Sec, en Côte-d’Or, témoigne : « La carrière s’investit pour réduire sesnuisances et, depuis l’instauration desCLCS*, qui rassemble régulièrement les représentants des trois municipalitésconcernées par la carrière et les riverains,un véritable dialogue s’est instauré. »Depuis le début de l’année 2011, unenouvelle mention « Concertation et ter-ritoires » a été délivrée à la carrière bre-tonne du Gué Morin, de Vieux-Vy-sur-Couesnon, lors de la remise desdiplômes Charte en Bretagne qui s’estdéroulée le 7 avril au Conservatoirebotanique national de Brest. n*CLCS : Commission locale de concertation et de suivi
La Charte s’exporte outre-mern Le 20e comité régional de la Charte Environnement des indus-tries de carrières a vu le jour en mars 2011 avec la création ducomité régional Antilles-Guyane. Présidé par Gilles Pignalosa, dela SADG – Société Antillaise de Granulats –, ce comité a pourambition de convaincre les exploitants de granulats d’Outre-merd’adopter les bonnes pratiques d’excellence environnementale quisont déjà celles de plus de 400 exploitants de granulats de laMétropole. Le comité régional Antilles-Guyane compte déjà 3 adhérents : deux en Guadeloupe et un en Martinique. n
En application de l’arrêté du 5 mai2010, les exploitants de carrières
seront tenus d’établir un plan de ges-tion des déchets inertes produits surleurs carrières et de s’assurer de leurcaractère inerte. Au terme de plusieursmois de discussion entre l’UNICEM,l’UNPG et le ministère chargé de l’Éco-logie, celui-ci vient de valider une listede déchets inertes dispensés de carac-térisation, c’est-à-dire pour lesquels lesexploitants ne seront pas tenus de pro-
Plan de gestion des déchets inertes en carrières Les déchets dispensés de caractérisation sont identifiés
En savoir plus : les adhérents trouveront sur le site Internet de l’UNICEM (http://www.unicem.fr/dos-siers/juridique_-_adherents/notes_dinformations_juridiques) cette liste, accompagnée d’explications, ainsi quetoutes les informations concernant la gestion des déchets issus des industries extractives.
H istoriquement, les terrains de carrières sont soumis à lataxe foncière sur les propriétés non bâties. Or, dans une
décision du 15 décembre 2010, le Conseil d’État vient d’affirmerle contraire : « Les terrains occupés par des carrières exploitéesde manière industrielle, ainsi que les bâtiments qui concourent àcette exploitation, doivent être imposés à la taxe foncière sur lespropriétés bâties ». Pour l’UNICEM, les terrains de carrières doivent rester soumis àla taxe foncière sur les propriétés non bâties. Seules peuvent êtresoumises à la taxe foncière sur les propriétés bâties les parcelles
supportant les bâtiments et les dépendances nécessaires auxchantiers et dépôts. Certains contentieux concernant la taxe foncière des terrains decarrières étant toujours en cours devant les tribunaux, le Bureaude l’UNICEM a mis en place un dispositif permettant d’engagertoutes les actions utiles pour la défense des intérêts collectifs de la profession.Pour être informés de l’évolution de ce dossier, les adhérents peuvent consulter les dernières notes d'information du Servicejuridique sur le site Internet de l’UNICEM. n
Taxe foncière sur les terrains de carrières :l'UNICEM s'oppose à une décision du Conseil d'État
céder à des analyses spécifiques. Se basant sur les informations et lesétudes fournies par l’UNICEM, leministère a reconnu le caractère inerted’un certain nombre de déchets. Cetteliste n’est pas exclusive. Pour lesdéchets ne figurant pas sur cette liste,l’exploitant pourra lui-même démontrer
leur caractère inerte, en procédant àdes essais par exemple.Les DREAL sont destinataires de cetteliste, accompagnée d’une note duministère les invitant à accepter sonutilisation dans le cadre de l’élabora-tion des plans de gestion des déchetspar les exploitants. n
Nos métiers
9UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 20118
Point sur la conjoncture
Un 4e trimestre 2010 affecté par les intempéries
Au quatrième trimestre 2010, la production globalede matériaux a enregistré une baisse de 3,1 % par
rapport au quatrième trimestre 2009 (en données CJO,corrigées des jours ouvrés) après un troisième trimestre qui renouait avec la croissance (+ 2,5 %). Ce repli sensible et inattendu résulte des conditions climatiques de novembre, et surtout de décembre, quiont fortement affecté l’activité. Le seul mois dedécembre recule de 13,2 % et fait perdre un point decroissance annuelle, tandis que les mois d’octobre etnovembre demeuraient sur une tendance légèrementhaussière. Sur l’ensemble de l’année 2010, la produc-tion globale se contracte de 2,6 %. Sur le dernier trimestre 2010, le béton prêt à l’emploi a quasimentmaintenu son volume de l’an passé (- 0,4 %), mais lesgranulats ont été davantage affectés (- 7,5 %). Pour l’ensemble de l’année 2010, la production de BPEs’est stabilisée à 37,3 millions de m3 (+ 0,4 % en don-nées brutes, - 0,7 % en CJO) ; celle de granulats atteint 363 millions de tonnes et se replie de 3,5 % en brut etde 4,4 % en CJO.Le contexte macro-économique s’annonce plus favo-rable pour 2011, avec une croissance attendue du PIBde + 2 % (loi de finance initiale pour 2011). Confirméepar la bonne tenue des autorisations de construire fin2010, la construction de bâtiments devrait être mieuxorientée, particulièrement pour le logement grâcenotamment au PTZ+*. Du côté des bâtiments non résidentiels, la tendance est également meilleure,notamment s’agissant des segments des bureaux et ducommerce. Dans les travaux publics, les investissementsdes collectivités locales devraient se redresser graduel-lement, ainsi que ceux du secteur privé et des entre-prises publiques. En revanche, les dépenses de l’Étatdevraient poursuivre leur repli.Dans ce contexte général, la commission économiquede l’UNICEM estime que le point bas a été atteint en2010. Elle anticipe un redémarrage, certes modéré, del’activité pour les matériaux de construction en 2011.Les prévisions faites en novembre 2010 sont cependantrehaussées de 1 point, en réponse à la perte d’activitéde la fin 2010. Ainsi, la croissance de la production degranulats serait de 2 % en 2011 et celle du BPE attein-drait 3 %.n
* PTZ+ : Prêt à taux zéro +
INDICATEUR MATÉRIAUX*(Données mensuelles CJO**)
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-5
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Janvier 2008
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octobre 2010
Décembre 2010
avril 2010
* L’indicateur matériaux est obtenu à partir des résultats des produits suivants, pondérés par leur chiffre d’affaires : granulats, BPE, produits en béton, ciment, tuiles et briques.** CJO : corrigé des jours ouvrés
% n/n -1
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sept 2010
-Autorisations-Mises en chantier
© Sou
rce UNICEM
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rce MED
DTL
CONSTRUCTION DE LOGEMENTS(données trimestrielles glissantes, en nombre de logements)
La vie de l’UNICEM
déc2010
Février 2010
120 000
150 000
Engagement Santé-Sécurité500 sites impliqués
Granulats
La lutte contre les accidents du travail figure depuis 2005 au pre-
mier rang des priorités de l’Union natio-nale des producteurs de granulats. Un an après le lancement de l’Engage-ment Santé-Sécurité, les producteurs de granulats ont fait le point sur l’étatd’avancement de la démarche lors d’uneréunion qui s’est tenue le 4 février à Paris. L’année 2010 a été essentiellementconsacrée au déploiement de la démar-che en région. À ce jour, 17 régions sur20 ont mis en place leur propre plan d’action, les 3 autres procédant à un com-plément d’expérimentation. Au total, 200 entreprises, représentant 500 sites,sont déjà impliquées dans l’EngagementSanté-Sécurité en attendant une exten-sion massive en 2011. Rappelons que l’objectif de cet engage-ment est de réduire de 25 %, sur 5 ans, letaux de fréquence national des accidents
L ’Union nationale des producteursde granulats – UNPG – vient de se
doter d’un nouvel outil de communica-tion avec la mise en service de sonpropre site Internet : www.unpg.fr. Lesinternautes y découvriront le mondespécifique des granulats, depuis leurextraction jusqu’à leur utilisation dansl’industrie du bâtiment et des travauxpublics. Autres spécificités de ce site : le dossierconsacré au développement durableavec la présentation des 6 engagementsde la profession dans ce domaine ouencore l’Engagement Santé-Sécurité.
du travail dans la branche. Pouratteindre cet objectif, l’Union a mis à ladisposition des professionnels, et notam-ment des PME, une méthode pour lesaider à structurer leur propre plan d’ac-tion tout en répondant aux priorités iden-tifiées par les experts.Signe encourageant : les chiffres publiésen septembre 2010 par la Caisse natio-nale de l’assurance maladie des tra-vailleurs salariés (CNAMTS) confirmentune diminution de l’accidentologie dansla profession des carrières. n
www.unpg.fr un site dédié à l’industrie des granulats
Quant aux adhérents, ils y trouverontdes dossiers techniques avec des documents de référence tels que lesspécifications de la norme française etdu marquage CE sur les granulats, desmodèles de fiches de données de sécu-rité des granulats, les textes de référencede la réglementation REACH, la nouvelledirective Machines ou encore la régle-mentation sur les explosifs.Dans la ligne des innovations en matièrede communication, l’UNPG publiemaintenant « UNPG Contact », unelettre d’information interne destinée àses adhérents. n
Les exploitants européens préservent la biodiversitén Avec leurs 23 000 carrières à travers l'Europe,les producteurs de granulats sont idéalementplacés pour contribuer, de manière positive, auxefforts pour stopper la perte de biodiversité. Lesite Internet de l’Union européenne des produc-teurs de granulats (UEPG) vient de mettre enligne une base de données d'études de cas quiprouve l'engagement de ce secteur dans le Pland'action en faveur de la biodiversité mis en placepar la Commission européenne pour protéger etrestaurer les systèmes biologiques. Près de 150 fiches présentent notamment diversprojets de réhabilitation menés en collaborationavec des partenaires extérieurs, ainsi que des casd’actions mises en place pour préserver la floreou la faune, qu’il s’agisse d’amphibiens, d’in-sectes, ou d’oiseaux. n
Ces fiches « Études de cas de biodiversité » sontconsultables sur le site Internet www.uepg.eu.
n À l’occasion de la publication de son Livreblanc, l’Union nationale des producteurs de granulats a adopté un nouveau logo, dont le graphisme et les couleurs traduisent la parentéde l’UNPG avec l’UNICEM, tout en affichant clairement son identité propre.
Un nouveau logo
UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201110
Nos métiers
Le 13 janvier 2011, trois prix ont étédécernés à des réalisations en pier-
re dans le cadre du 2e concours d’Archi-tecture en pierre naturelle. Cettecompétition, dont la première éditions’était tenue à Montpellier en mars2008, a pour but de valoriser, partout enFrance, l’utilisation des roches orne-mentales dans des projets architectu-
Roches ornementales2e concours d’Architecture en pierre naturelleLes lauréats
n En octobre 2010, le Centre technique de matériaux naturels de constructiona reçu l’habilitation de l’ADEME pour réaliser les Bilans Carbone®, marque depropriété de cet établissement public. L’ADEME (Agence de l’environnement etde la maîtrise de l’énergie) peut subventionner l’étude à raison de 50 %.Le CTMNC est également à même de réaliser une ACV (Analyse du cycle de vie)complète avec FDES (Fiche de déclaration environnementale et sanitaire). n
En savoir plus : contactez à ce sujet Shahinaz Sayagh au CTMNC Tél. : 01 44 37 50 08 – [email protected] – www.ctmnc.fr
Bilan Carbone® : l’agrément de l’ADEME
11UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
Perraudin Architectes (photos 1 & 2),
Atelier Choiseul (photo 3)
raux ou urbains, privés ou publics. Le SNROC (Syndicat national des rochesornementales et de construction) et larevue Pierre Actual en étaient les organi-sateurs. Partenaire de cette opération, l’École nationale supérieure d’architectu-re de Paris-Val de Seine a accueilli dansses locaux, du 10 au 17 janvier, une expo-sition présentant les 17 projets en lice.
Trois projets ont été primés, mettant tousen valeur les filières régionales de la pierre, qu’elle soit de Bonifacio, desEstaillades, de Beaulieu, de Comblan-chien ou de Saint-Martin-de-Belleroche.Le prix Bâtiment a été décerné à l’agen-ce Perraudin Architectes pour la maisondu vin et le jardin ampélographique dePatrimonio, en Corse. Le jury a estimé
Mesurer les impacts environnementaux du transportPour aider les producteurs de roches
ornementales et de construction àrépondre aux appels d'offre, le Centretechnique de matériaux naturels deconstruction (CTMNC) met à leur dis-position, sur son site Internet, un outild'évaluation environnementale dutransport de produits en pierre naturelleselon différents modes et distances. L’outil est un tableur Excel où le trans-port de produits de construction est prisau sens de la norme NF P 01-010comme étape de cycle de vie : du lieude production (atelier) au lieu de miseen œuvre (chantier). Un exemple d’application permet decomparer deux scénarios de transport demarchandises : transport routier exclusi-
Depuis des années, le FILMM, Syndicatnational des fabricants d'isolants en
laines minérales manufacturées, associé àl’UNICEM, réalise et diffuse des FDES(Fiches de déclaration environnementale etsanitaire) aux acteurs du bâtiment. Ces documents permettent d’évaluer l'im-pact environnemental des bâtiments sur leurcycle de vie complet.Mais ces FDES ont longtemps été critiquéespour leur complexité et mal utilisées carmanquaient les outils pour les exploiter.Aussi, le FILMM a poursuivi son travail pourimaginer des indicateurs qui reflètent la qualité environnementale des bâtiments. Ce travail a débouché sur une série denormes, les NF P 01-020. À l’appui de ces indicateurs normalisés, lesconcepteurs de logiciels ont pu concevoir des outils. C’est grâce à l’un de ces outils que leFILMM a pu mener l’étude parue sous letitre « Qualité environnementale des bâtiments – En route vers les indicateurs de performance ». Cet ouvrage démontre que les isolants del’enveloppe des bâtiments apportent unevaleur ajoutée en terme de performanceénergétique. Paru dans la collection « Lesbonnes pratiques de l’isolation », il peut êtretéléchargé sur www.filmm.org. n
n Les laines minérales sont parmi les isolantsles plus utilisés dans le monde. La laine deverre et la laine de roche sont connues etreconnues pour leurs performances ther-miques, leurs performances acoustiques ainsique leur caractère incombustible. Elles ont faitpartie des premiers produits à fournir desFDES afin de donner toutes les informationssur leur cycle de vie.Pour en finir avec quelques idées reçues, leFILMM précise que :n les laines minérales de verre ou de rocheconservent leur performance thermique dans le temps ;n elles sont imputrescibles et leur conductivitéthermique ne varie pas avec l’humidité ;n elles ne sont pas détruites ni « mangées »par les animaux (rongeurs, insectes, oiseaux, …) ;n elles ne sont pas classées comme irritantespour la peau et ne sont pas cancérogènes. n
En savoir plus : www.filmm.fr
À propos des laines minérales
que ce projet conjuguait parfaitementl’ensemble des critères de notation rete-nus : esthétique et originalité de l’archi-tecture, rôle et importance de la pierrenaturelle, intégration du projet dans sonenvironnement, qualité de la mise enœuvre de la pierre. C’est également l’agence PerraudinArchitectes qui a obtenu le prix Dévelop-pement durablepour son projet de 20logements sociaux à Cornebarrieu, enHaute-Garonne. Dans ce projet, le jury asurtout tenu à récompenser un bâtimentde logement social collectif. L’austérité deson architecture a été diversement appré-ciée, mais le fait que ce bâtiment ait obte-nu plusieurs qualifications et labelsenvironnementaux a été déterminantdans le choix du jury.Quant au prix Aménagements urbains, ila été remporté par l’Atelier Choiseul pourl’aménagement des espaces publics deNuits-Saint-Georges. Le jury a récom-pensé ce projet inventif dont il a appréciéle côté à la fois contemporain et ambi-tieux qui valorise un centre ville demanière exemplaire. n
vement (sur 400 km) ou transport routier(200 km) et maritime (17 000 km). Pour accéder à cet outil d’évaluation, ilsuffit de copier le lien suivant dans son
navigateur Internet :http://www.ctmnc.fr/images/gallerie/Analyse_Transport_(6).xls n
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Les laines minérales au service de la performance énergétique
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UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201112 UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011 13
Nos métiers
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© HOLCIM
Durabilité, confort, écologie, économie : ce sont toutes ces qualités que la filière béton va promouvoirauprès des particuliers candidats à la construction de maisons basse consommation en lançant sonconcours « Le Béton, naturellement ! » Une initiative soutenue par l’Union nationale des producteurs de granulats.
Poursuivant sa politique de communicationpour promouvoir le béton, le Syndicatnational du béton prêt à l’emploi organisedeux concours en 2011 : un trophée natio-nal Bétons d’aménagement et décoratifsainsi que le concours national Bétons agri-coles. L’ensemble de la filière béton estassociée à ces initiatives.
Deux concours dédiés auxréalisations en béton
Le concours national Bétons agricoles
Créé en 2006, ce concours a pourobjectif de récompenser les bâti-
ments agricoles en béton les plusremarquables tant du point de vuetechnique qu’environnemental. Lesouvrages admis à concourir sont lessilos, les bâtiments d’élevage, lesouvrages d’assainissement, les bétonsdécoratifs, les chais et autres réalisa-tions en béton d’aménagement. Ceconcours mobilise des exploitations
agricoles de toute la France. Trois prixseront attribués : le prix de l’innova-tion, le prix de l’intégration paysagèreet le prix du développement durable. La remise des prix aura lieu le 6 octobre 2011, dans le cadre duSommet de l’élevage à Clermont-Ferrand. n
Date limite de dépôt des dossiersauprès du SNBPE : le 1er juillet 2011.
Le trophée national Bétons d’aménagement et décoratifs
C’est un nouveau concours qu’orga-nise le Syndicat national du béton
prêt à l’emploi (SNBPE), avec l’appui del’ensemble de la filière béton, et qui apour but de récompenser les voiries àfaible trafic et les voiries urbaines, lespistes cyclables, les aménagementsliés aux transports en sites propres,les giratoires, les chaussées réservoirset toutes autres réalisations en bétonsd'aménagement et décoratifs. Ceconcours s’adresse aux entreprises de
mise en œuvre, aux producteurs debéton à l’emploi (BPE) ainsi qu’aux col-lectivités locales. Trois prix serontattribués selon des critères techniquesmais aussi environnementaux. Les prixseront remis en novembre 2011 dansle cadre du salon des Maires à Paris,sur le stand du SNBPE. n
Date limite de dépôt des dossiersauprès du SNBPE : le 1er septembre 2011.
Alors que la nouvelle réglementationthermique RT 2012 s’appliquera à
tous les bâtiments à partir de janvier2013, la filière béton entend démontrerqu’elle propose des solutions exem-plaires pour construire des habitationsmoins énergivores. Avec son concours « Le Béton, naturellement ! », elle lanceune action d’envergure vers le secteurde la maison individuelle et du petit collectif pour soutenir les constructeursqui prescrivent le béton pour une mai-son « basse consommation ». Ce concours distinguera 100 maisons « basse consommation » en béton, enprojet, en cours de construction, ou déjàréalisées, sur le territoire français. Le juryrécompensera les maisons dont la
conception est la plus pertinente entermes de construction durable.
Les dotations comporteront : • 60 prix de 2 000 euros pour des projetsde maison ou des maisons en construc-tion• 40 prix de 5 000 euros pour des mai-sons déjà réalisées. Pour participer auconcours « Le Béton, naturellement ! »,les candidats doivent être propriétairesde leur maison ou avoir signé un contratde construction avec un constructeur sila maison est en projet ou en cours deréalisation. Un jury de professionnels seréunira en 2011 et en 2012 pour récom-penser les 100 meilleurs projets inscritsau concours. n
Lancement de l'opération“Le Béton, naturellement !”
I l est possible de recycler 100 % duproduit de déconstruction d’une dalle
de béton pour la réutiliser sur place.C’est ce que tendra à démontrer unethèse en cours au LCPC (Laboratoirecentral des ponts et chaussées) depuis2008. Menée par Duc Tung Dao, elledevrait être soutenue fin 2011. L’ensemble des représentants de la profession cofinance cette étude : le Syndicat national du béton prêt à l’em-ploi (SNBPE), l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG), l’Association technique des industriesdes liants hydrauliques (Atilh), Cimbéton(Centre d’information sur le ciment et sesapplications), mais aussi le SPECBEA(Syndicat professionnel des entrepre-neurs de chaussées en béton et d'équi-pements annexes) et Aéroports de Paris,qui est maître d’ouvrage. « Aujourd’hui, quand on recycle un vieuxbéton, on n’utilise pas plus de 50 % duproduit de concassage, constate Françoisde Larrard, le directeur de thèse. Seulsles gros éléments sont recyclés. Le but decette recherche consiste donc à réutilisertous les éléments dans le nouveau béton.Pour cela, il faut intervenir sur les liantshydrauliques et les adjuvants. »Une expérimentation est menée actuelle-ment à l’aéroport de Roissy. Une nouvel-le dalle, élaborée avec 100 % du produitde concassage, a été mise en place surl’une des voies de circulation. Elle devraitprésenter des propriétés équivalentes àcelles des autres dalles. n
Recycler 100 %des dalles enbéton des aéroports
En savoir plus : www.lebeton-naturellement.com/jeu-concours
UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201114 15UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
Nos métiers
Du 13 au 15 mai 2011European Minerals Day
Minéraux industriels
La 3e édition des Journées euro-péennes des minéraux industriels se
déroulera du 13 au 15 mai 2011 dans 27pays d’Europe. Cette manifestation bis-
n CBS, Holcim Granulats France à Sennecey-le-Grand (Côte-d’Or)
n Imerys, avec ses sites deChevanceaux / Oriolles(Charente) - Mably (Loire) - Murat (Cantal) - Précy-sur-Oise (Oise) - Saint-Germer-de-Fly (Oise) - Sainte-Foy-l’Argentière (Rhône) - Thédirac (Lot) - Touverac (Charente)
n Imerys Ceramics France à Poigny (Yvelines)
n Omya SAS à Orgon (Bouches-du-Rhône)
n Rio Tinto Minerals - Luzenac Operations àLuzenac-sur-Ariège (Ariège)
n Sibelco France à Hostun (Drôme)
Les participants français*
GUIDE DES BONNES PRATIQUES
Analyse et évaluation des risques professionnels
n Le numéro 5 de la série « Guidedes Bonnes Pratiques » del’UNICEM Aquitaine vient de sortir. Sous le titre « Analyse et évaluationdes risques professionnels », ce guide propose une méthoded’analyse et d’évaluation desrisques afin de faire émerger lesmesures destinées à assurer laprotection des salariés. Ce docu-ment ne constitue en aucun cas unréférent réglementaire. Son butessentiel est de présenter unemarche à suivre pour agir au seindes entreprises.
Ce nouveau Guide des BonnesPratiques est téléchargeable sur lesite Internet de l’UNICEM :www.unicem.fr / Un exemplaire papier peut égale-ment être obtenu sur simpledemande auprès de l’UNICEMAquitaine : [email protected] / tél. : 05 56 44 95 50
VIENT DE PARAÎTRE
Nous venons d’apprendre le décès de Claude Tourenqsurvenu le 6 avril à Paris. Âgé de 78 ans, retraité du
LCPC où il avait effectué l’essentiel de sa carrière, ce géologue de formation était « le spécialiste granulats ». Ses connaissances, sa compétence et sa grande indépen-dance étaient unanimement reconnues par la professionavec laquelle il entretenait des rapports permanents etconstructifs. On lui doit de nombreux essais sur les matériaux, des travaux sur la normalisation des granulats. Il est égalementl’auteur d’ouvrages de référence, et notamment de « Granulats », coécrit avec Georges Arquié et paru en 1990, que d’aucuns considèrent comme la bible en la matière.La rédaction présente ses plus sincères condoléances à son épouse et à sa famille.Tous ceux qui l’ont connu garderont de lui le souvenir d’un être humainementcharmant, pétillant et bienveillant.
HOMMAGE à Claude TOURENQ
annuelle a pour but de mieux faireconnaître les minéraux industriels et lerôle essentiel qu’ils jouent dans notre viequotidienne. Voir d’ailleurs à ce sujetnotre dossier en page 17.Organisée par IMA Europe (Associationeuropéenne des minéraux industriels),l’UEPG (Union européenne des produc-teurs de granulats) et CEMBUREAU(Association européenne du ciment),avec le soutien de plusieurs associationseuropéennes, cette manifestation s’étaitdéroulée pour la première fois en 2007.Elle avait alors rassemblé plus de 30 000visiteurs sur 100 sites (160 en 2009)répartis dans 17 pays (27 en 2009). Pour l’édition 2011, 50 sites figurent déjàsur la liste des participants, dont 10 enFrance. nPour consulter la liste réactualisée, rendez-vous sur http://www.mineralsday.eu/events
* Liste non exhaustive et réactualisée au fur et à mesure des nouvelles inscriptions.
LE DOSSIER
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.I. France
Feldspath, talc, kaolin, andalousite, quartz, argile, gypse, carbonatede calcium, mica… Si le grand public connaît la plupart de ces dénomi-nations, il ignore souvent, en revanche, que ces minéraux entrent dans
la composition de très nombreux produits de consommation courante.
Et que cette industrie d’extraction dispose en France de nombreux
atouts : des gisements rares, une tradition, un savoir-faire, des tech-
niques, des bonnes pratiques.
Le savez-vous ? Les minéraux indus-triels constituent 100 % du verre et des
céramiques, mais aussi 50 % du papier etdes peintures. Une maison contient jusqu’à150 tonnes de minéraux (dans le ciment, leplâtre et le placoplâtre, le verre, la peintu-re, la céramique, les tuiles…) et une voitu-re jusqu’à 150 kg (dans les pneumatiques,le verre, les plastiques, la fonte…). Ces minéraux dits industriels ont en
Discrets… mais omniprésents
MINÉRAUX INDUSTRIELS
LE DOSSIER
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Minéraux industriels © Talcs de Lu
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preuve d’excellence dans tous les aspectsde l’exploitation. »
Difficultés logistiques« Veiller au respect de l’environnement etde la biodiversité, prendre en compte lesattentes des parties prenantes, tout cela faitdésormais partie de notre culture renchéritDidier Driancourt, président de MI-France.Cependant, les difficultés croissantes ren-contrées pour préserver l’accès aux gisements et l’allongement des délais d’ob-tention des autorisations d’exploiter inquiè-tent tous les professionnels. D’autant que lesfilières industrielles que nous approvision-nons, qui comptent sur notre proximité et laqualité de nos ressources, ont besoin degaranties sur le long terme ». Les gise-ments de minéraux industriels constituentselon lui un capital à préserver, d’autantplus s’il s’agit de gisements rares tels que letalc à Luzenac ou l’andalousite de Bretagne(voir encadré) : « Quand on bénéficie d’untel patrimoine, on doit le faire fructifier, esti-me-t-il, au même titre qu’on se doit de per-pétuer les compétences et les savoir- fairedes métiers et des filières industrielles quien dépendent. »Vient aussi la question des transports : « Nous sommes contraints de nous implan-ter là où sont les gisements,explique le pré-sident de MI-France. De là, nos produitsdoivent être expédiés vers des clients en
De nombreuses propriétésDans la fabrication du papier, par exemple,ils ont une fonction de pigment, pour plusde blancheur ou d’opacité, mais sont aussiutilisés dans la masse ou encore pour lecouchage. Dans les peintures, ils apportentun effet opaque, mat ou irisé, et permettentun séchage plus rapide. Utilisés surtoutcomme des charges dans les plastiques, ilsont aussi un pouvoir renforçant qui permetde réduire les coûts de fabrication. Le graphite augmente la conductivité, le feld-spath la dureté, le talc améliore la polymé-risation… Dans les céramiques, où lesminéraux sont utilisés dans la masse, le travail sur les matières premières a permisd’améliorer à la fois les process industriels- avec moins de temps de séchage parexemple -, et la qualité du produit fini -moins de craquage des lavabos. Plus étonnant, les minéraux servent d’additifsdans l’alimentation : ajout de calcium, correction de pH…On le voit, les nombreuses applicationsrépondent aux besoins de marchés très
divers, parmi lesquels les grands secteurs dela construction, de l’automobile ou de lachimie. Quant aux acteurs de la profession, quisont-ils ? À l’échelle européenne, le secteurcompte environ 500 entreprises qui réali-sent ensemble un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros (500 millions en Fran-ce) et emploient 50 000 personnes (3 000en France). Elles produisent 180 millionsde tonnes de minéraux industriels. Avecses 10 millions, l’Hexagone, fortementexportateur, représente en valeur 1% dumarché mondial. « Les exploitations ont été très durementtouchées par la crise en 2009, avec unebaisse d’environ 20 % de l’activité, déplo-re Thierry Salmona, président de la fédé-ration IMA-Europe. Et si la situation s’estaméliorée en 2010, les volumes restent tou-tefois inférieurs à ceux de 2007. Parallèle-ment, les contraintes réglementaires ontaugmenté, notamment en matière de déve-loppement durable et de santé/sécurité. Lesentreprises doivent donc consentir des
efforts importants de productivité. La consé-quence, c’est une très nette tendance à laconcentration, alors que notre secteur étaitjusqu’à présent relativement atomisé. »LaFrance n’échappe pas à la règle : un tissude PME cohabite avec quelques groupes detaille internationale. « Si la majorité des sitescompte moins de 50 salariés, leurs ratta-chements à des groupes ont été nombreuxces dernières années », indique ChristineBonnet, secrétaire générale du syndicat MI-France.
InnovationsL’autre tendance de fond qui se dessine,c’est l’évolution des métiers. « Plus discrè-te, cette évolution n’en est pas moins réel-le,estime Thierry Salmona. Nous sommespassés de la simple extraction minière à cequ’on pourrait appeler la science des maté-riaux, avec des process à fort contenu tech-nique et des investissements croissantsdans la recherche, ainsi que dans l’analy-se des applications. »L’enjeu, c’est bien sûrl’innovation, afin de répondre à de nou-veaux besoins : céramiques à haute valeurajoutée pour les dispositifs d’allumage desvéhicules, grains de silicium pour le décou-page des tranches de silicium pour pucesélectroniques ou cellules solaires, graphi-te dans les batteries d’ordinateur ou lestéléphones portables… Plus globalement,il s’agit de proposer des produits de plus enplus efficaces, permettant des réductionsde coûts de fabrication et d’énergie, et pré-servant mieux l’environnement. Enfin, l’industrie a appris à mieux s’inté-grer dans les tissus locaux où elle estimplantée. Parmi les actions entreprises, laJournée européenne des minéraux donnetous les deux ans aux exploitants l’occasiond’ouvrir leurs sites et de dialoguer avecles riverains. « De nombreux efforts ont étéentrepris pour améliorer l’acceptabilité descarrières, confirme le président d’IMAEurope.Mais les évolutions sociétales fontque les bienfaits qu’apporte l’industrie enfournissant emplois et matières premièressont mis en balance avec l’utilisation deressources naturelles et l’impact sur l’en-vironnement. Cela nous pousse à faire
commun plusieurs caractéristiques. Ils sontobtenus par des procédés soit physiques,soit mécaniques (broyage, lavage…) ouencore thermiques (calcination parexemple). Ils sont livrés aux clients dansleur forme définitive, prête à l’emploi. Ilsreprésentent une faible part du coût du pro-duit final : 4% du coût du papier, 3 à 4 %du coût d’un téléphone mobile. Ils ne sontpas cotés et leur prix est établi de gré à gréentre fabricant et client. Enfin, ils sont rare-ment utilisés pour leur simple contenu,comme pourraient l’être par exemple desminerais métalliques, mais pour les fonc-tionnalités qu’ils apportent.
France, mais aussi à l’export. Or le transportferroviaire, qui est le plus pertinent auregard de l’environnement, connaît des pro-blèmes importants depuis une dizaine d’an-nées. Il ne donne plus la garantie de fiabilitéet d’efficacité attendue et a perdu sa com-pétitivité face à la route. C’est d’autant plusregrettable que nos produits sont compéti-tifs et que nos sites, ainsi que ceux de nosclients, étaient souvent équipés de dessertesferroviaires ». La SNCF ayant abandonnésa politique de « wagon isolé » au profit decelle des « trains complets », ces installationsont été progressivement démantelées. «Différents problèmes logistiques nous ontainsi fait perdre des marchés qu’il nous seradifficile de reconquérir, affirme DidierDriancourt.Sachant qu’on ne peut comptersur une croissance durable sans le maintiend’une base industrielle, ils constituent unfrein manifeste au développement écono-mique du pays ».
Une démarche de préventionAutre enjeu pour la profession : la silicecristalline. Les secteurs industriels concer-nés ont adopté à l’échelle européenne uneposition commune sur ce sujet. Il était eneffet régulièrement question, depuis plu-sieurs années, de classer cette substancecomme cancérogène. Ceci aurait conduit àclasser la silice sous toutes ses formes alorsque, pour la profession, le risque ne concer-ne que la forme respirable (silice cristallinealvéolaire) du fait des risques de silicoseassociés. Avant d’adopter toute réglemen-tation, la Commission européenne a accep-té de passer en avril 2006 un accord dedialogue social avec les partenaires sociauxdes industries impliquées. Par ce « SocialDialogue Agreement » intersectoriel, le pre-mier du genre, la profession s’est engagéeà prévenir les risques liés à l'exposition à lasilice cristalline alvéolaire, à renforcer la for-mation et à contrôler les expositions éven-tuelles. Des guides de bonnes pratiques ontété mis en œuvre. « Il s’agit donc là d’unedémarche volontaire exemplaire fondée surla prévention et non pas sur une contrain-te législative. Il est essentiel de la pérenni-ser » rappelle Didier Driancourt. n
Didier Driancourt, président de MI-France
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Thierry Salmona, président de la fédération IMA-Europe
« De nombreux efforts ont été entrepris pour améliorer l’acceptabilité des carrières, mais les évolutions sociétales font que les bienfaits qu’apportel’industrie en fournissant emplois et matières premières sont mis en balanceavec l’utilisation de ressources naturelles et l’impact sur l’environnement. Cela nous pousse à faire preuve d’excellence dans tous les aspects de l’exploitation. »
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Minéraux industriels
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Quelles sont les différentes applicationsdans le domaine des céramiques ?Alexandre Sevagen : On en distinguetrois catégories : les céramiques ditestraditionnelles, ou encore silicates vitri-fiés, qui représentent les plus grosvolumes. Ils concernent les carrelages(de grès, faïence…), les céramiquessanitaires, et les céramiques de table(faïence de moins en moins, porcelai-
Alexandre Sevagen est le directeur du Ceramic Center de Limoges, centre de recherche du groupe Imerys.
Pour lui, la céramique a de l’avenir en France.
ne…). Si l’on inclut les terres cuites, lescéramiques traditionnelles consom-ment à l’échelle européenne plus de100 millions de tonnes de matièrespremières minérales. Viennent ensuiteles céramiques à usage industriel,telles que les réfractaires ou les isola-teurs à haute tension, qui vontconsommer des matières premièresminérales. Pour ces deux catégories,
Un marché particulier : les céramiques
on transforme les matières premièresmais sans en changer la nature :broyage ou exfoliage du kaolin, tripour purifier le feldspath. Pour la troi-sième, les céramiques dites « tech-niques », on transforme au contrairetrès fortement la matière par procédéchimique pour obtenir des poudres(alumines, zircone) qui peuvent êtreraffinées. Ces céramiques sont utiliséesdans l’électronique, l’aéronautique, lesapplications de haute technologie,pour leurs performances particulières.
Quelles sont les évolutions sur ces marchés ? A.S. : Tous ont beaucoup souffert de lapériode de crise. Mais ils restent glo-balement croissants dans le monde,grâce aux pays émergents, Inde,Chine, Brésil… Dans les pays dévelop-pés, deux grandes tendances tirent laconsommation. Tout d’abord la ten-dance « écologique », qui pousse àfabriquer des produits plus isolants,plus légers, plus fins, plus solides, doncmoins coûteux à la tonne et en énergieconsommée. D’autre part, la tendance« esthétique », à la fois en termes de
Quels sont vos atouts face à laconcurrence ?Philippe Delaporte :Les trois famillesfondatrices sont propriétaires de l’entreprise depuissa création en 1951.Nous comptons 50
personnes, souvent issues des alen-tours immédiats et parfois mêmeenfants des premiers employés. Ce qui nous fait tenir face à de grandsgroupes ? Sans doute la proximitéavec nos clients, qui nous connaissentpersonnellement. Mais cela fait long-temps que notre concurrence est pluseuropéenne que française : anglais,allemands, tchèques… De même,notre marché s’étend à toute l’Europejusqu’au Moyen-Orient. 90 % de notreproduction pour les céramiques estexportée. Aujourd’hui, c’est devenucrucial.
Comment gérez-vous le transport ? P.D. : Nous nous sommes adaptés.
Aujourd’hui, nous sommes un trop petitclient pour la SNCF, dont la politique desuppression des wagons isolés handica-pe notre industrie. Nous faisons donc du transport par camions et par voiemaritime, qui est d’un prix raisonnable à l’export et pertinente sur le plan dudéveloppement durable. La formule ducontainer est très appréciée par exemplesur l’Asie.
Quelle est votre stratégie de développe-ment ?P.D. : Nous allons sans cesse vers desproduits plus performants et plus élabo-rés. Nous avons ainsi racheté en 2007une usine de calcination où nous calci-nons nos propres kaolins, ainsi que desproduits d’autres exploitants. Par ailleurs,nous nous implantons en Ukraine pourrépondre à la demande croissante despays de l’Est et de la Méditerranée. Cela nous permettra de rester compéti-tifs. Et face à des concurrents « low cost »qui pourraient émerger, nous auronstoujours l’atout du savoir-faire, des pro-cess fiables qui garantissent la qualitérégulière des produits. n
Philippe Delaporte gérant de Soka, explique les défis de
sa société installée près de Saint-Brieuc.
design et de confort. Aujourd’hui enco-re, en céramique de table ou sanitaire,on innove pour améliorer les processindustriels afin de développer plusrapidement un nouveau modèle. Dansle carrelage, on travaille sur des fonc-tionnalités supplémentaires : la facilitéd’entretien, la résistance aux taches, ladouceur au toucher, voire la lumines-cence ou encore les propriétés photo-catalytiques. Cela passe par dessolutions minérales, comme le mélan-ge de certains minéraux entre eux oude granulométries différentes.
Et en matière d’environnement ?A.S. : Si l’on analyse le cycle de viecomplet du produit, la longévité de lacéramique en fait un produit imbat-table. Elle a donc du potentiel dedéveloppement à condition de tra-vailler sur les propriétés isolantes, lepoids des pièces, et sûrement un jourla recyclabilité des produits. Nous nousy préparons, même si cela ne nous estpas encore demandé par nos clients.
Que pensez-vous de l’avenir des céra-miques en France ?A.S. : On entend souvent dire qu’il n’y aplus de fabrication de céramique enFrance. C’est faux, il en reste, même sila décroissance a été phénoménale.Actuellement, seuls 25 à 30 % desbesoins nationaux sont couverts par unefabrication nationale. Mais pour moi,nous avons atteint un point bas. Je crois qu’à terme, nous verrons redé-marrer des fabrications, sur des prin-cipes nouveaux comme par exemple lerecyclage. La France a conservé malgrétout une tradition céramique : les gise-ments sont là, les métiers du design etde la création ont persisté, de même quele tissu de recherche scientifique. À Limoges, par exemple, le pôle decompétitivité regroupe des chercheursqui travaillent à la céramique ou à desdomaines connexes. C’est pour toutesces raisons que nous devons continuer àinnover, et garder nos sites en activité. n
L’andalousite est un minéral aux propriétés réfractaires remarquables.
Il se trouve que le seul gisement de taille économique en Europe se situe
sur la commune de Glomel, dans les Côtes d’Armor. Géré par le groupe
Imerys, il produit 65 000 tonnes par an, soit la totalité de la production
française, et se classe à la deuxième place sur le plan mondial derrière
l’Afrique du Sud (220 000 tonnes). Ses produits sont majoritaire-
ment exportés, surtout en Europe, à destination des industries
de réfractaires, principales consommatrices de ce minéral
industriel. Les briques pleines ou isolantes et les pâtes réfrac-
taires sont utilisées ensuite en sidérurgie, aciérie, fonderie,
cimenterie, verrerie…
L’ ANDALOUSITE DE GLOMEL
Un gisement d’exception
Une entreprise familiale sur le marché du kaolin
UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201122 23UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
Où en est la révision des schémasdépartementaux des carrière ? Jean-François Didier : Elle passe parla définition d’un schéma régional quisera ensuite décliné dans les départe-ments. Le 15 février dernier, le comitéde pilotage a ainsi validé les orienta-tions régionales pour les dix ans à venir.Celles-ci s’inscrivent dans la logique duGrenelle de l’environnement : écono-mie de la ressource, réduction desémissions de gaz à effet de serre
induites par le transport des produitset, enfin, insertion des carrières dansleur environnement et reconnaissancede leur apport à la biodiversité.
Comment envisagez-vous la questionde l’économie de la ressource ? J.-F. D. : Il faut savoir que la demanderégionale en matériaux va augmenterdans les dix prochaines années, notam-ment avec les grands travaux : CanalSeine-Nord Europe, projet Calais 2015,port méthanier de Dunkerque, tram-ways… Il sera donc difficile d’économi-ser la ressource dans la mesure où iln’existe pas vraiment d’alternative. Ducôté des schistes houillers, la produc-tion est en baisse. Et du côté desdéchets du BTP, l’amélioration de leurtraitement ne devrait pas suffire àapporter un véritable surcroît de l’offre.
Comment les modes de transportvont-ils évoluer ?J.-F. D. : Pour réduire les émissions degaz à effet de serre, il faut augmenter lapart de transport ferroviaire et fluvial.Or, 60 % de nos productions sont livrésà moins de 50 km, donc forcément parcamion. Mais nous allons sans douteprogresser sur le ferroviaire car, depuisque la concurrence est ouverte, l’offre
Jean-François Didier, président de l’UnicemNord-Pas-de-Calais, évoque les orientationsde la Région pour les dix ans à venir et leursconséquences pour la profession.
Zoom sur la Région Nord-Pas-de-Calais
ZOOM SUR LA RÉG
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évolue et répond mieux à nos besoins.En ce qui concerne le transport fluvial,la construction du canal Seine-NordEurope ouvrira de nouvelles perspec-tives : nos deux grands bassins carriersne sont proches d’aucune voie d’eaumais nous pourrons envisager d’utiliserdes plates-formes multimodales tellesque celle de Marquion.
La région exporte une partie de sa production mais importe aussi desmatériaux. Comment l’expliquez-vous ?J.-F. D. : En effet, nous produisons 20 millions de tonnes, ce qui corres-pond à la consommation régionale.Nous en exportons 6 millions, en gran-de partie vers des régions limitrophes,Picardie, Champagne-Ardenne : celase justifie, en termes de développe-ment durable, car les marchés sontproches des carrières. Dans la mêmelogique, les 6 millions de tonnes impor-tées de Belgique alimentent l’agglomé-ration lilloise proche de la frontière.Reste le cas atypique de l’Île-de-France :elle dispose de peu de ressources, dufait de son urbanisation, alors que sesbesoins augmentent. C’est pourquoinous y expédions 1,6 million de tonnes,dont 54 % par voie ferroviaire et 8 %par voie fluviale. n
Jean-François Didier, président
de l’Unicem Nord-Pas-de-Calais ©
UNICEM
Nord – Pas-de-Calais
ZOOM SUR LA RÉG
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« Deux constats nous ont conduits à ren-forcer nos actions, affirme GérardEgron, vice-président BPE del’UNICEM Nord-Pas-de-Calais. D’unepart, la très forte baisse d’activité dubâtiment en 2009-2010 a engendré despressions de la part de nos clients, à lafois sur les tarifs et sur les exigences enmatière de qualité, de sécurité ou d’en-vironnement. D’autre part, le bâtimentdiminue ses effectifs et les départs à laretraite entraînent une perte de savoir-faire ». Résultat : des chantiers mal orga-nisés, des personnels mal équipés oumal formés, des bonnes pratiques
Béton prêt à l’emploi : préparer la reprise
oubliées… « Nous avons décidé de rap-peler nos principes professionnels,reprend Gérard Egron, et d’alerter nosadhérents en organisant des réunionssur la sécurité, la qualité, le transport, lepompage du béton, etc. Nous leur don-nons ainsi des arguments à présenter àleurs clients, et à opposer aux concur-rents déloyaux. » De quoi réagir enattendant la reprise qui s’annonce, por-tée par les futurs grands travaux dans larégion. n
CHIFFRES CLÉS*â 151 entreprises adhérentesâ 2 784 salariés â 540 millions d’euros de chiffre d’affaires
Production :â Granulats : 17,9 millions de tonnes,produits par 66 sites
â Béton prêt à l'emploi : 1,7 million de m3, produits par 54 sites
â Béton industriel : 882 600 tonnes
Deux vastes bassins, celui de Marquise(Pas-de-Calais) et celui de l’Avesnois(Nord), regroupent 100 % des exploitationscalcaires et 85 % des exploitations de larégion. Le premier produit 9 millions detonnes et le second 7 millions. C’est dans le Pas-de-Calais que se situe laplus grande carrière de roche massive deFrance. Les grands sites sont d’ailleurs carac-téristiques de la région, les autorisationspouvant atteindre 4 millions de tonnes/an.*Chiffres 2009
Calais Port 2015, un projet qui
nécessitera uninvestissement de plus de 400 millions d’euros
RÉPONDRE À UNE DEMANDE CROISSANTE
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UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201124
Zoom surla Région Nord-Pas-de-Calais
Où en est le déploiement de la Chartedans la région ?Christian Finello : La démarcheCharte a pris son essor à partir de 2007.Nous comptons aujourd’hui six entre-prises adhérentes, pour un total de huit
Christian Finello, président du Comité régional del’association Charte Environnement des industriesde carrières, présente ses actions prioritaires.
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Nord-Pas-de-Calais
ZOOM SUR LA RÉG
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En décembre dernier, le conseil d’administration de l’UNI-
CEM Nord-Pas-de-Calais a décidé de s’engager dans une
démarche volontaire pour la santé et la sécurité. « Nous allons
inciter toutes nos entreprises à y adhérer, affirme Jean-François
Didier. Notre objectif, dans un premier temps, est de diminuer de
25 % en 5 ans le taux de fréquence des accidents en carrières.
Pour cela, nous nous sommes inspirés de la démarche initiée en
Rhône-Alpes et relayée depuis l’an dernier par l’UNPG. Le dé-
ploiement devrait être facilité par le fait que nos sites de carrière,
de taille importante, sont en général déjà bien structurés. » n
L’engagement pour la santé et la sécurité
Christian Finello, au côté de Jean-François Didier,
remet le diplômede la Charte à Franz
Quehen et à Maxime Hénaux
des Carrières de la Vallée Heureuse.
25UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
Le bassin carrier de Marquise (près de 2000 ha) est inclus dans le
Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. « Élus, carriers,
services de l’État travaillons ensemble depuis plus de 20 ans pour pré-
server et reconquérir l’environnement, explique Jean-Pierre Geib, direc-
teur adjoint du Parc. La construction du tunnel sous la Manche nous a
en effet amenés à nous concerter sur la gestion des stériles (57 millions
m3). Ce travail partenarial a abouti à un plan de paysage sur 30 ans qui a
fait l’objet d’un protocole d’accord signé par tous en 1994. Devenu
réglementaire, cet engagement a permis d’instaurer une vision globale
sur l’avenir du territoire. Aujourd’hui, à mi-parcours, le paysage prévu en
1994 commence à se dessiner. Nous préparons déjà les 30 années sui-
vantes, avec notamment un volet biodiversité. » n
Un nouveau paysage en création dans un Parc naturel
© PNR des C
aps et M
arais d’Opale
ZOOM SUR LA RÉG
IONRNORD-PAS-DE-CA
LAIS
Jean-PierreGeib précise lesdispositions duPlan paysagedu bassin carrier de Marquise.
Renforcer l’audience de la Chartesites. Parmi eux, l’un a reçu officielle-ment en 2010 son diplôme de niveau4/4 et quatre autres ont atteint ceniveau lors de leur dernier audit. Si nosadhérents actuels ont un poids signifi-catif, nous souhaiterions être rejointspar tous les autres exploitants afin queles efforts en matière d’environnementsoient valorisés par l’ensemble de laprofession. Cela permettrait aussi auxplus petites entreprises de bénéficier del’effet de mutualisation des méthodes etconseils proposés par notre association.
Quelles formations proposez-vouscette année ? C.F. : Nous mettons en place la forma-tion sur la biodiversité pour les person-nels des sites qui le souhaitent. Nousproposons également la formation sur les poussières et celle sur lesCommissions locales de concertation etde suivi (CLCS), la communication avecles parties prenantes des sites étant un
point particulièrement important.
Vous avez d’ailleurs créé un film pourpromouvoir la Charte et ses adhé-rents. Pouvez-vous nous en parler ? C.F. : C’est l’an dernier, à l’occasion dela remise du premier diplôme 4/4 de larégion, que nous avons réalisé ce film.Destiné à un public d’administrationset d’élus, il présente la démarche etmontre les bonnes pratiques mises enplace chez nos adhérents, avec desexemples très concrets. Nous l’avonsdistribué le jour-même à toutes les per-sonnes présentes et nous comptons lediffuser par exemple lors de rencontresavec la DREAL*, les agences de l’eau,ou bien lors des commissions départe-mentales de la Nature, des Paysages etdes Sites, etc. Chaque adhérent.Chaque adhérent peut également l’uti-liser pour sa propre communication. n
* DREAL : Direction régionale de l’environnement, del’aménagement et du logement
© D.R.
UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201126 UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011 27
La 2e campagne d’audits Sable enSeine s’est déroulée d’avril à octobre
2010. Soixante-dix sites ont été audités,avec une grille d’évaluation qui a évoluépour s’adapter aux caractéristiques desactivités du recyclage, du transit et de ladistribution. Un motif de satisfaction pourHervé Martel, Directeur de Ports de Paris,qui déclare : « Nous voilà bien engagésdans une démarche de progrès visant àfavoriser l’intégration architecturale, pay-sagère et environnementale de nos ins-tallations. »Pour la deuxième année consécutive,c’est Ecopass, spécialiste français de lacertification environnementale, qui a réa-lisé l’ensemble des audits. StéphaneAnelli, l’auditeur qui a procédé à 90 %d’entre eux, constate l’ensemble des pro-grès réalisés : mise en conformité desaspects réglementaires, engagement deplus en plus important dans une politiquede tri sélectif, procédures de sécurité et deprévention de la pollution formalisées etcommuniquées. « J’ai ressenti une réellevolonté de faire progresser l’intégrationdes principes du développement durable
dans la gestion des ports et des activitésindustrielles » a-t-il affirmé.
Deux nouvelles prioritésOutre l’application de leurs plans res-pectifs pour remplir les engagements deSable en Seine 2, les signataires de lacharte ont mis l’accent, en 2010, sur desactions particulières visant à limiter lapropagation de tags et de dépôts dedéchets sauvages aux abords des sites. Lavégétalisation des murs sera au pro-gramme des améliorations à mettre enœuvre en 2011 pour lutter contre les tags.Des CLIP – Comités locaux d’informa-tion portuaire – ont également été créésdans le but d’améliorer le dialogue et defavoriser une démarche transparentedans les ports où un déficit de communi-cation avait été constaté. Les premiersCLIP ont ainsi été mis en place à Tolbiac,Évry et Clichy. En 2011, trois nouveauxCLIP devraient voir le jour à Javel,Lagny-sur-Marne et Saint-Maur. Rappelons que Sable en Seine 2, ratifiéele 15 décembre 2008, va au-delà desengagements de la première charte
Des routes performantes sur le plan économique,responsables sur le plan social et respectueuses de l’environnement.
RégionsÎle-de-France
SABLE ENSEINE 2Une réelle volonté de progrès
Le 25 janvier 2011, à Versailles, XavierLascaux, président de l’UNICEM Île-
de-France, a signé la charte mise en placepar le département des Yvelines pourune route éco-responsable. Il s’agit d’in-tégrer les enjeux du développementdurable dans la construction routière dece département. Deux fédérations etquatre syndicats professionnels se sontengagés aux côtés du Conseil généraldes Yvelines : á la Fédération Régionale des TravauxPublics d’Île-de-France,á la Fédération Syntec-Ingénierie,á le Syndicat Yvelinois de TravauxPublics,á le Syndicat Professionnel Régionalde l’Industrie Routière d’Île-de-France,á le Syndicat Professionnel desTerrassiers de Franceá et l’UNICEM Île-de-France.Préserver et mettre en valeur l’environ-nement est une priorité du Conseil géné-
ral des Yvelines, le département le plus « vert » d’Île-de-France (80 % d’espacesnaturels). Son ambition est d’inscrire l’en-semble de ses politiques dans unedémarche éco-responsable. Il a donc réuniun groupe de travail, composé des pro-fessionnels de la route, animé par la Direc-tion des Routes et des Transports duDépartement des Yvelines. Avec commemission d’élaborer une charte yvelinoisepour une route éco-responsable, c’est-à-dire une charte destinée à concevoir,construire et aménager des routes perfor-mantes sur le plan économique, respon-sables sur le plan social et respectueusesde l’environnement. Parmi les dix objectifs de cette charte figu-rent notamment la préservation des res-sources non renouvelables, celle de labiodiversité et des milieux naturels ainsique la réduction des émissions de gaz àeffet de serre et de la consommationd’énergie.
« Cette initiative se situe tout à fait dansle droit fil de nos objectifs en termes dedéveloppement durable, souligne XavierLascaux. Il était donc normal que l’UNI-CEM Île-de-France s’associe à cettedémarche, au côté des acteurs de la route,car cette charte préconise une utilisationresponsable des matériaux, et des granu-lats en particulier. » n
Île-de-FranceUNECHARTE POUR UNE ROUTE ÉCO-RESPONSABLEL’UNICEM Île-de-France s’engage
© D.R.
© D.R.
Sable en Seine signée en 2000. Les signa-taires de ce nouvel accord sont engagésdans une démarche de progrès visant àaméliorer de façon continue l’intégrationurbaine, architecturale et paysagère dessites industriels et installations portuaires.Un progrès désormais mesuré chaqueannée par un auditeur externe. n
AuvergneUne nouvelle convention pour la découverte des métiers
Bernard Germain, président de l’UNICEM Auvergne, a signé avec le rectorat la convention régiona-le de partenariat pour la mise en œuvre de la découverte des métiers et des professions.
Ce partenariat, signé le 18 janvier par une trentaine d’organisations professionnelles et fédérations deparents d’élèves, est en fait le renouvellement d’un engagement déjà pris en 2009. En reconduisantcette convention, les professionnels de l’UNICEM Auvergne réaffirment leur volonté de prendre partaux actions de formation et d’orientation des jeunes. Un début d’année pleinement consacré à ce thème, avec la participation de l’UNICEM Auvergne auForum des métiers les 10 et 11 février à Châtel-Guyon et au 3e Salon régional de la découverte pro-fessionnelle le 17 février à Clermont-Ferrand. Ce dernier salon présente la particularité d’être exclusi-vement dédié aux personnels de l’Éducation nationale chargés de la formation et de l’orientation desjeunes. Les visiteurs ont pu découvrir les derniers outils pédagogiques mis à leur disposition par lafilière minérale, les ressources documentaires du site Internet www.decouvertesdesmetiers.fr et latoute nouvelle campagne nationale destinée aux filles : www.carrieresaufeminin.com n
© UNICEM
Auvergn
e
n Cemex Bétons
n Cemex Granulats Val de Seine
n GSM Île-de-France
n Holcim Béton Île-de-France
n Lafarge Béton Vallée de Seine
n Lafarge Granulats Seine Nord
n Point P
n Ports de Paris
n Raboni
n SFB – Société francilienne de béton
n SFIC – Syndicat français de l’industrie
cimentière
n SNB – Société nouvelle de ballastières
n Unibéton Île-de-France
n UNICEM Île-de-France
n Yprema
Les signataires de Sable en Seine 2
© Yprem
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UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201128 29UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
Régionsla ressource minérale naturelle est abon-dante, de bonne qualité et peu coûteuse.Interrogé sur les freins au développementdes granulats recyclés, Laurent Eisenlohr,responsable du groupe Environnement,eau-sols, déchets du CETE* de Lyon, endénombre 5, parmi lesquels le frein cultu-rel et psychologique n’est pas le moindre.En effet, les matériaux recyclés sont tropsouvent considérés comme des matériauxd’occasion.
Peut-on recycler plus ?Pour Christophe Jozon, président de lacommission Recyclage de l’Union natio-nale des producteurs de granulats, troisconditions sont indispensables pour que sedéveloppe le recyclage des granulats : créa-tion d’un référentiel, reconnaissance desgranulats recyclés en tant que produits,équilibre entre l’utilisation du gisement etle besoin en produits. Peut-on recycler plus alors que le potentielen Rhône-Alpes est limité dans cette régionoù on construit plus qu’on ne démolit ? Laquestion reste ouverte et certains argu-mentent qu’il est toutefois possible de « monter en gamme » en réalisant des pro-duits plus élaborés. Christophe Jozonpense, quant à lui, que l’objectif fixant undoublement de la production de granulatsrecyclés d’ici à 2020 peut être atteint.Quoi qu’il en soit, comme le confirmeMichel Dross, président de l’UNICEMRhône-Alpes, les professionnels de larégion sont disposés à poursuivre leursefforts dans ce domaine. Michel Dross a toutefois rappelé que lesgranulats recyclés ne suffiraient pas pourcouvrir les besoins et qu’il fallait mainte-nir des capacités de production à partirdes carrières de matériaux naturels, qu’ils s’agissent de roches meubles oumassives. n* CETE – Centre d’études techniques de l’équipement
La thématique des matériaux recyclésest particulièrement d’actualité en
Rhône-Alpes. L’UNICEM régionale a doncjugé bon de consacrer son assemblée géné-rale de novembre 2010 au thème du recy-clage des granulats, estimant le momentvenu de faire le point sur l’organisation decette filière, ses atouts, les difficultés ren-contrées et le rôle qu’y jouent les industriesde carrières et matériaux de construction.Parmi les intervenants qui ont pris la paro-le au cours de cette réunion, Michel Zabloc-ki, président de la récente commission
Les carriers de Haute-Savoie à la rencontre des élus
Fuligule milouin, Fuligule morillon,Canard chipeau et Nette rousse appré-
cient tout particulièrement la Champagnehumide… C’est ce qui ressort de l’étude surles anatidés nicheurs menée en 2010 par laLigue pour la protection des oiseaux (LPO)Champagne-Ardenne, en partenariat avecl’Office National de la Chasse et de laFaune Sauvage (ONCFS) et le Regroupe-ment des Naturalistes Ardennais. Bien que comptant de nombreuses espècesau statut précaire en France, les anatidésnicheurs n’ont fait l’objet, depuis 1983, d’au-cune évaluation nationale récente de leurspopulations en dehors de suivis ponctuelsou réguliers de quelques espèces rares.C’est la raison pour laquelle la LPO etl’ONCFS se sont associés pour mettre enplace, en 2010, une enquête sur les anati-dés nicheurs sur l’ensemble du territoiremétropolitain.
Les conclusions de l’étude révèlent qu’enChampagne humide, un des 36 sites Ram-sar* répertoriés en France, les gravières, etnotamment celles du Perthois, sont trèsattrayantes pour certaines espèces d’ana-tidés nicheurs (Nette rousse, Fuligulemorillon et Canard chipeau) menacées auplan national. Ce sont les gravières jeunes,de moins de 10 ans d’existence et disposantde végétations pionnières, qui attirent cesespèces. Le type de réaménagement et lagestion après exploitation sont égalementessentiels pour maintenir ces espèces enplace le plus longtemps possible.
Le Perthois particulièrement hospitalierParmi les 9 espèces d’anatidés nicheursprésentes dans la région, trois d’entreselles trouvent dans les gravières cham-penoises un habitat favorable à leur repro-
duction : le Cygne tuberculé, la Netterousse et le Fuligule morillon. Sur unepopulation de 200 à 250 couples, près de50 couples de Cygnes tuberculés nichentdans les gravières du Perthois. Cette espè-ce herbivore y trouve des milieux aqua-tiques de faible profondeur, variés,favorisant le développement de la floreaquatique. Il y a encore quelques années, la popula-tion de Nette rousse, une espèce méditer-ranéenne de canard plongeur, rare enFrance, était inexistante dans la région. Uneffectif de 30 à 40 couples y est désormaisprésent en mars-avril, dont 90 % dans lesgravières du Perthois. Se nourrissantd’algues pionnières, de type Characée, laNette rousse trouve refuge dans les gra-vières récentes où ces algues sont trèsabondantes pendant les premières annéeset constituent un bon indicateur du vieillis-sement du milieu. Le Fuligule morillon concentre, quant à lui,la moitié de sa population, soit 70 à 100couples, dans le Perthois. Comme pour laNette Rousse, cette espèce est accueilliedans des gravières dites « jeunes ». SelonAymeric Mionnet, chargé d’études à laLPO régionale : « Ce sont 10 à 15 gravièresqui reçoivent les populations de Nette rous-se et de Fuligule morillon. » Une étude quiamène les exploitants de carrières à réflé-chir sur leurs choix en matière de réamé-nagement pour maintenir ces espèces enplace le plus longtemps possible. n
* La Convention de Ramsar est un traité international pour laconservation et l'utilisation durable des zones humides. Adoptée le2 février 1971, cette convention a été ratifiée par la France en 1986.
Des gravières accueillantesaux anatidés nicheurs
Petit canard plon-geur aux yeuxjaunes, le Fuligulemorillon (à gauche)concentre la moitiéde sa populationdans le Perthois.
La Nette rousse canard plongeur,rare en France, (à droite) est désor-mais présent dansles gravières duPerthois.
régionale dédiée à la problématique durecyclage, considère que la filière est qua-siment organisée en Rhône-Alpes. Sur unflux régional global de déchets estimé à 23MT, 15 MT sont déjà recyclés, soit un tauxde 65 %, très proche de l’objectif fixé à 70 % par Bruxelles. Pascal Raoul, directeur adjoint du servicevoiries départementales du Conseil géné-ral du Rhône, juge que la prise en comptedes enjeux environnementaux a tendanceà progresser mais que le recyclage peine àtrouver sa place dans un département où
En Rhône-Alpes, comme ailleurs, les Commissions départementales de la nature, des paysages et
des sites donnent difficilement des avis favorables aux demandes d’autorisations d’exploiter.
En Haute-Savoie, la section « Carrières et dragages » de la Fédération BTP 74, en collaboration avec
l’UNICEM Rhône-Alpes, a décidé d’aller à la rencontre des élus afin de les sensibiliser au déficit en
matériaux qui se creuse par rapport aux besoins locaux.
Après une première réunion à Annecy le 8 octobre 2010, le député Lionel Tardy a aussitôt formalisé
son soutien à la cause défendue par les carriers. La rencontre du 8 décembre avec Maurice Giacomini,
le maire d’Étrembières, semble avoir eu le même impact : « Ce type de réunion apporte aux élus un
éclairage intéressant sur la réalité des réserves, a déclaré le maire. Je partage la préoccupation des entre-
prises et je suis d’accord avec elles : il faut maintenir une proximité entre la ressource et les chantiers qui
l’utilisent. Entre nous, il n’y a pas de divergences de fond. C’est important que nous puissions nous ren-
contrer fréquemment pour trouver ensemble des solutions. » n
En savoir plus : un compte rendu de cetteassemblée générale du 26 novembre 2010 figuredans le n° spécial de 8 pages de la newsletterrégionale qui peut être téléchargé à partir de la pageActualités du site Internet de l'UNICEM Rhône-Alpes.
Granulats recyclés : une opportunité et des limites
Rhône-Alpes
Champagne-Ardenne© LPO / Fabrice Croset
© LPO
/ Fabrice Croset
UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 201130 31UNICEM Magazine n° 756 á AVRIL 2011
La vie de l’UNICEM
UNICEM Magazine n° 745 á JUILLET 200832