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D S / RE Conditions de vie carcérale et détresse psychologique des personnes détenues 08 Document satellite Collection Recherche et Études Programme Madagascar Décembre 2012

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DS/ RE

Conditions de vie carcérale et détresse psychologique des personnes détenues

08

Document satelliteCollection Recherche et Études

Programme Madagascar Décembre 2012

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Auteurs Aude Bausson Guillaume Pégon Anthony Vautier Contributions Valérie Rambeloson ATW consultants Édition, relecture et corrections Stéphanie Deygas Pôle Management des connaissances Direction des Ressources Techniques Mise en page Stéphanie Deygas Crédits photographiques © Audrey Lecomte / Handicap International

La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union Européenne.

Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité de Handicap International et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union Européenne.

Ce document peut être utilisé ou reproduit sous réserve de mentionner la source et uniquement pour un usage non commercial.

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SOMMAIRE Remerciements p. 4 Contexte et définitions p. 6 Le milieu carcéral malgache p. 7 Handicap International en milieu carcéral p. 9 Méthodologie de l’étude 2011 – 2012 p. 18 Méthodologie générale p. 19 Limites de l’étude p. 25 État des lieux dans les prisons de Tamatave, Tuléar et Vatomandry p. 28 Éléments sociodémographiques : présentation de la population étudiée p. 30 La perception des conditions de vie carcérale p. 32 La détresse psychologique p. 39 Conclusions et recommandations p. 44 Synthèse des résultats et hypothèses p. 45 Recommandations et perspectives p. 47 Annexes p. 52 Questionnaire 2012 p. 53 Liste des abréviations p. 65 Bibliographie p. 66 Notes p. 68

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« Quel que soit son statut : esclave ou libre, mais affligé de maux qui le diminuent comme un homme ; ou encore libre mais coupable de délits qui perturbent l’ordre social, l’homme reste cependant un homme que la communauté a en charge d’aider à retrouver son équilibre. » 1

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Remerciements

Les auteurs de ce guide remercient :

• L’équipe d’animateurs du projet « Quartiers d’avenir : de la détention à la réinsertion » pour leur travail de terrain, MAMY Cynthia, RANAIVOJOANA Voahangy, TABASA Edouard, SOLOHARISOA Lalao Félicie ;

• Les Comités de Soutien aux Personnes Détenues de Tamatave, Tuléar et Vatomandry pour leur travail quotidien au sein des établissements pénitentiaires ;

• Les chargés de la réinsertion de l’Administration Pénitentiaire des sites

d’intervention de Handicap International pour leur investissement crucial dans la mise en œuvre de l’approche, RANARISON Romuli Claudy, RAZAFINDRAFARA Hervé Elisabeth, RABIALAHY Hajanirina, RAZAFINDRAVAO Dieu Donné, RAZAFINDRAMORA Marinot RATSIMBAZAFY Maharavo Damien, LANDY Frank ;

• Les Chefs des Établissements qui nous ont permis de mener le projet avec une

grande facilité d’intervention, pour Antanimora Monsieur RAJERISON Aubin, pour Tamatave Monsieur RALAY Christian, pour Tuléar Monsieur HASAMBARANA MIRAJY Serge Idriss, pour Vatomandry le Commandant RAKOTONIAINA Robert ;

• Les Directeurs Régionaux de l’Administration Pénitentiaire, pour la région

d’Analamanga Monsieur RANDRIANASOLO Joachim, pour la région d’Antsinanana Monsieur MAHATAMA et pour la région d’Atsimo – Andrefana Monsieur TAFONDRO Célestin ;

• Le Ministère de la Justice représenté par le Directeur de l’Administration Pénitentiaire Monsieur RANAIVO ANDRIAMAROAHINA Tovonjanahary, le Directeur de l’Humanisation de la Détention et de la Préparation à la Réinsertion Sociale Monsieur RAKOTOMALALA Aina Tantely, le Directeur des Réformes Pénitentiaires Monsieur RAZAFINDRANAMANA Pierrot, le Directeur Général des Programmes et des Ressources Monsieur RAZAFINJATOVO Honoré Parfait ;

• Les partenaires, en particulier l’ONG Médecins Du Monde, le Syndicats des Professionnels Diplômés en Travail Social, Valérie Rambeloson et ATW Consultants pour leur appui méthodologique précieux ;

• Les personnes détenues incarcérées ou libérées qui ont bien voulu répondre à nos questions indiscrètes ;

• La délégation de l’Union Européenne à Madagascar, le bailleur du projet.

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Contexte et définitions

Le milieu carcéral malgache p. 7 Handicap International en milieu carcéral p. 9

A. Handicap International et la santé mentale p. 9 • Focus sur des notions-clés p. 10

B. Santé mentale et milieu carcéral p. 11 • Focus sur des notions-clés p. 12

• Représentation schématique des incapacités psychosociales p. 13

C. Approche multisectorielle de prévention et de prise en charge des incapacités psychosociales p. 14 • Représentation schématique de l’approche multisectorielle p. 16

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Le milieu carcéral malgache

Avec une population de plus de 20 millions habitants, Madagascar est le pays le plus peuplé de la région Océan Indien. Le pays se situe parmi les pays à faible développement humain (IDH : 0.480 ; 151ème rang/187)2, situation caractérisée par une pauvreté massive (76.5% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté) 3

. La récente crise sociopolitique a démontré que la culture démocratique demeurait fragile et que les principes mêmes de nation, de citoyenneté et d’égalité devant la loi, pouvaient être rapidement battus en brèche par les intérêts des politiciens. Le caractère particulier des récents évènements ne doit cependant pas faire oublier que la démocratie et l’égalité de droits se construisent chaque jour, pas à pas, au sein de la communauté, et supposent que tout malgache, quelque soit son âge, son sexe, son origine sociale ou géographique, soit également considéré comme un citoyen à part entière. Cependant, dans un contexte budgétaire périlleux, la gestion des droits de l’homme et en particulier celui de la population carcérale n’est pas une priorité. La population carcérale malgache souffre de nombreux maux parmi lesquels la surpopulation et le difficile accès à des conditions sanitaires satisfaisantes, tous deux intrinsèquement liés et contribuant à renforcer la vulnérabilité d’une catégorie de population souvent oubliée des politiques de développement en raison notamment de son invisibilité. Les capacités d’accueil des maisons carcérales sont depuis longtemps dépassées, accentuant de fait le caractère vétuste et insalubre des infrastructures existantes. Par ailleurs, les moyens financiers de l’Administration Pénitentiaire, d’ores et déjà insuffisants, se trouvent largement diminués d’année en année, conséquemment aux restrictions budgétaires étatiques. La surpopulation carcérale, associée au délabrement des établissements, à l’absence et/ou à la vétusté des équipements sanitaires et d’hygiène, entraîne de graves conséquences sur l’état de santé des détenus. La durée de la détention se traduit souvent par une rupture avec la famille, aggravant le phénomène d’isolement et le mal-être psychologique induits par l’incarcération. Depuis plusieurs années, la justice fait l’objet à Madagascar d’un important chantier de réforme afin de consolider les éléments constitutifs d’un État de droit. Conscient de ses insuffisances tant sur le plan judiciaire que pénitentiaire, l’État s’est engagé dans un processus de changement visant à réconcilier la pratique nationale et les engagements pris au niveau international. Ces efforts se sont traduits par l’adoption d’une matrice de réformes et de nouveaux textes régulant le fonctionnement pénitentiaire et les conditions de remise en liberté.

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Dans sa structure et dans ses textes4

Toutefois, le fossé reste profond entre des textes ambitieux et le fonctionnement d’un système pénitentiaire qui manque de moyens, tant humain que matériel, ce qui a pour conséquence de marquer profondément les personnes détenues par la promiscuité, la faim, la maladie, la détresse psychologique et parfois la violence et la corruption.

, l’Administration Pénitentiaire a notamment intégré dans sa mission l’humanisation de la détention et la préparation à la réinsertion sociale. En 2011, des chargés de la réinsertion sont alors nommés dans les établissements. Comme établi dans le décret n°2006-901 portant sur l’organisation de la préparation à la réinsertion sociale, familiale et professionnelle des personnes détenues, leur rôle va de l’accompagnement juridique ou social jusqu’à l’aide à la libération, en passant par l’enseignement ou la formation, les activités physiques, sportives et socioculturelles des personnes détenues. Au regard de leurs fonctions, ces chargés de la réinsertion tiennent aujourd’hui une place centrale dans l’organisation des prisons et dans la mise en œuvre d’interventions psychosociales en milieu carcéral.

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Handicap International en milieu carcéral

A. Handicap International et la santé mentale

C’est dans ce contexte, alliant efforts et contraintes de l’Administration Pénitentiaire, que Handicap international tente depuis 2009 d’apporter sa plus-value et son savoir-faire en matière d’interventions psychosociales en lien direct avec la mission d’humanisation de la détention et de préparation à la réinsertion de l’Administration Pénitentiaire.

En matière de Santé Mentale et de Soutien Psychosocial, Handicap International a une expérience de terrain depuis les années 90, aussi bien en contexte d’urgence que de post-urgence et de développement. Bien que la mission initiale de Handicap International tienne de la prévention et des soins de troubles mentaux incapacitants liés à la guerre et aux génocides (traumatismes, dépression, anxiété, psychoses, retard mental), l’action a ensuite été élargie à la prise en compte des souffrances psychiques liées à de nombreuses problématiques d’ordre sociopolitique (pauvreté, exclusion, précarité liées à l’incarcération, l’exil, la migration, la guerre, les génocides). Aujourd’hui, Handicap International s’intéresse de manière générale à toute situation entraînant une détresse psychologique et/ou des troubles mentaux ou, comme le formule Jean FURTOS5

, toute situation qui entraîne une diminution « des capacités de vivre avec soi-même et avec autrui ».

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Focus sur des notions-clés

Les troubles mentaux sont diagnostiqués à partir de manuels de référence (DSM IV 6 - CIM 10 7

La détresse psychologique est un état de mal-être lié à des sentiments négatifs et qui n’est pas forcément révélatrice d’une pathologie ou d’un trouble mental. Elle indique la présence de symptômes anxieux et dépressifs, peu intenses ou passagers, ne correspondant pas à des critères diagnostiques de troubles mentaux et qui peuvent être réactionnels à des situations éprouvantes (migration, exil, catastrophe naturelle pouvant entraîner une symptomatologie relevant du traumatisme psychologique) et à des difficultés existentielles. Lorsque cette détresse psychologique est liée à une causalité sociale, on l’appelle souffrance psychosociale (ou souffrance psychique d’origine sociale). Ce type de détresse n’entraîne pas forcément de troubles mentaux (même si elle peut être associée), elle est non pathologique mais assez sévère pour pouvoir être prise en compte dans une définition négative de la santé mentale (souffrance extrême, incapacitante, invalidante, aliénante, etc.). Si la détresse psychologique est temporaire et fait suite à un évènement stressant, on la considère comme une

réaction adaptative normale. En revanche, lorsqu’elle devient intense et perdure, elle peut constituer l’indicateur d’un trouble mental. C’est donc la mesure du degré d’intensité de la détresse psychologique, sa permanence et sa durée, ainsi que ses conséquences, qui peuvent conduire à la nécessité d’une prise en charge sanitaire. La détresse psychologique est « généralement » mesurée à l’aide d’une échelle de qualité de vie telle que l’échelle « SF-36 ». Les réponses se font sur une échelle de fréquence. Un score global de santé psychique est calculé en sommant les valeurs des réponses de chaque question. Ce score ne pose pas de diagnostic précis mais permet d’estimer la proportion de la population ayant des symptômes suffisamment nombreux ou intenses pour se classer dans un groupe probablement à risque de présenter une détresse psychologique. À l’heure actuelle, il n’existe pas d’échelle de qualité de vie telle la SF 36 qui soit standardisée, ni à partir de la population générale de Madagascar, ni pour les personnes détenues. Handicap International retient neuf signes clés qui permettent de « mesurer » la détresse psychologique : le découragement, la colère, la fatigue, la peur, les difficultés de sommeil, la dépression matinale, la tristesse, l’envie de mourir, les pensées suicidaires.

). Ils renvoient à des critères et à des actions thérapeutiques ciblés qui sont de durées variables et qui peuvent être plus ou moins sévères et invalidants.

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B. Santé mentale et milieu carcéral Dans les pays occidentaux, la prise en charge des personnes vivant avec un trouble mental est assurée par des structures sanitaires directement intégrées à la prison. Ce sont pour la plupart des structures composées d’équipes pluridisciplinaires (médecins, psychiatres, infirmiers, psychologues, éducateurs spécialisés…). À Madagascar, malgré des conditions de détentions difficiles, la santé générale des personnes détenues n’est assurée que partiellement par les infirmiers employés par les prisons. Cette catégorie de personnel, qui dépend non pas des services médicaux de l’État mais de l’Administration Pénitentiaire, démontre des capacités limitées en termes de dispense de soins : leur cursus de spécialisation n’est pas aussi développé que celui des civils paramédicaux et leurs moyens pour exercer sont particulièrement réduits. Ne possédant pas ou peu de données épidémiologiques concernant la prévalence des troubles mentaux ni dans les prisons ni dans la population générale à Madagascar, et le pays étant peu équipé de services spécialisés en psychiatrie permettant de réaliser un diagnostic, Handicap International décide, lors de sa première phase d’intervention en milieu carcéral, de ne pas se focaliser sur les troubles mentaux à proprement parlé et de prendre pour objet d’étude la détresse psychologique ressentie par les personnes détenues.

Ainsi, en 2010, Handicap International se lance dans une étude « Conditions de vie carcérale et détresse psychologique des personnes détenues. État des lieux dans les prisons de Vatomandry et d’Antanimora à Madagascar ». De cette étude, il ressort qu’une majorité de détenus affichent des signes de détresse psychologique et développent des incapacités psychosociales (prévalence > 50%). La cause se trouve dans les conditions de vie carcérale (l’environnement de vie : promiscuité, faim, maladie, délabrement, absence de relations sociales, absence d’accès aux soins, stigmatisation) qui produisent une détresse psychologique qu’il est nécessaire de rendre visible puis d’accompagner afin de ne pas générer de nouvelles formes de disqualification et de handicap. Une détresse psychologique non prise en charge est donc génératrice d’incapacités psychosociales.

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Focus sur des notions-clés

Une cause est un facteur de risque qui a effectivement entraîné une maladie, un traumatisme ou toute autre atteinte à l’intégrité ou au développement de la personne.

Une situation de handicap correspond à la réalisation partielle ou à la non-réalisation des habitudes de vie. Une habitude de vie est une activité courante ou un rôle social valorisé par la personne ou son contexte socioculturel selon ses caractéristiques (âge, sexe, identité, etc.). Elle assure la survie et l’épanouissement de la personne dans la société tout au long de son existence.

Une incapacité correspond au degré de réduction d’une aptitude. Une aptitude est la possibilité pour une personne d’accomplir une activité physique ou mentale. Différents types d’incapacités relèvent de problèmes de santé mentale : les incapacités psychosociales, psychiques et intellectuelles.

Les incapacités psychosociales sont liées à la détresse psychologique quelle qu’en soit la cause (migration, exil, catastrophe naturelle, pauvreté, absence

de logement, perte de liens familiaux et / ou sociaux, perte du travail). Les incapacités qui découlent de ces situations doivent être reconnues en tant que telles, car elles perturbent la participation à la vie sociale des personnes concernées (inaptitudes reliées aux comportements, au langage, aux activités intellectuelles), les personnes perdant leurs habilités sociales et leur capacité à s’occuper et à prendre soin d’elles-mêmes (inaptitudes reliées à la protection et à l’assistance). Les situations de handicap issues d’incapacités d’ordre psychosocial, en lien avec l’environnement, peuvent être vécues indifféremment par l’enfant ou par l’adulte. Cependant, une attention particulière doit être accordée aux enfants et adolescents en situation de vulnérabilité éducative : carences affectives, violences, précarité du milieu social… En effet, on sait que souvent des troubles mentaux à l’âge adulte trouvent leurs racines dans des difficultés infantiles négligées.

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Représentation schématique des incapacités psychosociales

Incapacités reliées aux comportements

Estime de soi, empathie, sentiment

d’appartenance sociale, sens des responsabilités, souci et présentation de soi, sécurité personnelle, adaptation aux situations, sociabilité, affirmation de

soi, respect des règles, contrôle des pulsions, contrôle des émotions,

relaxation, écoute, planifier et projection dans l’avenir

Incapacités psychosociales

Incapacités reliées au langage

Expression orale et écrite

Incapacités reliées à la protection et à la

résistance Résistance à l’effort

mental ponctuel, endurance mentale

Incapacités reliées aux activités intellectuelles

Vigilance, sommeil, attention

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C. Approche multisectorielle de prévention et de prise en charge des incapacités psychosociales

Cette première étude menée par Handicap International en milieu carcéral a également permis d’identifier cinq types de problèmes et besoins constituant les déterminants clés des conditions de vie carcérale :

• Des problèmes liés aux conditions d’hygiène et de nutrition, et à la difficulté d’apporter des réponses adéquates aux besoins fondamentaux des détenus, impactant de manière inquiétante leur état de santé ainsi que le respect de leurs droits fondamentaux

• Des problèmes liés à l’état de santé physique et mentale des personnes détenues. La difficulté d’accès et la qualité des soins, la prévalence de la détresse psychologique et la capacité de l’Administration Pénitentiaire à répondre à ces enjeux contribuent de manière significative aux conditions de vie précaires observées.

• Des problèmes liés à la reconnaissance sociale des détenus et à l’absence de processus d’insertion socioprofessionnelle. La carence d’accès pour les personnes détenues à participer à des activités socio-éducatives et culturelles pendant leur incarcération, l’inexistence de mécanisme de préparation à la sortie favorisent leur isolement, impactant négativement leur état psychologique et ne permettant pas de répondre à l’enjeu de la prévention et de la récidive.

• Des problèmes en termes d’accès et de respect des droits, remettant en cause les principes fondamentaux de l’utilisation de la détention et de l’égalité des sujets de droits. L’incapacité de nombreuses personnes détenues à recourir aux services d’un avocat et/ou à l’aide juridique conduit à de véritables dénis de justice.

• Des problèmes d’ordre politique et institutionnel. La suspension de l’appui budgétaire et technique de la part des principaux bailleurs diminue les moyens et capacités de l’État, aggravant les problèmes en termes d’organisation administrative, de ressources humaines, d’infrastructures, de gestion des ressources budgétaires, d’humanisation des prisons.

Ces problèmes constituent autant d’ « obstacles » à une relative bonne santé mentale en agissant directement sur les facteurs psychologiques (estime, confiance en soi, crainte du lendemain, trouble de l’attention, etc.) et organiques (malnutrition, maladies chroniques, douleurs). L’individu, reclus dans sa cellule, voit bien souvent ses capacités à vivre en société diminuer avec la durée d’incarcération.

Ainsi, l’étude de 2010 démontrait que les interventions en milieu carcéral devaient agir de manière à prévenir et prendre en charge les incapacités psychosociales durant la détention et en vue de la sortie de prison, en proposant des actions « facilitatrices » améliorant l’environnement carcéral, et des activités promouvant la santé mentale et la participation sociale des personnes détenues.

Lors de sa 2ème phase d’intervention en 2011 et 2012, Handicap International, en collaboration avec l’Administration Pénitentiaire, initie alors un nouveau modèle d’intervention globale et multisectorielle (cf. schéma page 16).

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Cette approche, constituée de trois volets interdépendants et complémentaires (santé et nutrition, juridique et psychosocial), vise spécifiquement à améliorer les conditions de vie carcérale et ainsi à soulager la détresse psychologique, à favoriser la prévention et la prise en charge des incapacités psychosociales et à faciliter la réinsertion psychosociale et professionnelle des personnes détenues.

Plus qu’une approche cumulant différents angles d’attaque, c’est la mise en relation de ces activités qui permet de réduire les incapacités psychosociales.

L’approche est appliquée sur trois prisons (identique à celles de la phase 1) : Tamatave, Vatomandry et Tuléar. Outre la continuité des actions telles que l’accès aux soins, aux droits et à la participation sociale des détenus, cette seconde phase d’intervention est marquée par la définition et le développement de l’approche psychosociale sur tous les sites d’intervention.

Deux dispositifs d’accompagnement psychosocial sont ainsi issus de cette approche. Un premier dispositif de soutien psychosocial s’adresse à toutes les personnes détenues (condamnées et/ou prévenues). Ce dispositif se situe dans la continuité de la première phase d’intervention. En 2011, un renforcement de l’accompagnement est défini et développé auprès des personnes condamnées, adultes et mineurs. Cet accompagnement s’est traduit par la mise en place effective d’un dispositif d’Accompagnement Psychosocial Personnalisé (APP) en vue de préparer au mieux la libération. Ce dispositif a inclut un important travail de renforcement de capacités. Treize Accompagnateurs psychosociaux (APS) issus notamment de l’Administration Pénitentiaire ont été formés et prennent en charge toute l’approche psychosociale sur les différentes maisons centrales d’intervention.

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Représentation schématique de l’approche multisectorielle8

Incapacités reliées aux comportements

Estime de soi, empathie, sentiment d’appartenance

sociale, sens des responsabilités, souci et

présentation de soi, sécurité personnelle, adaptation aux

situations, sociabilité, affirmation de soi, respect

des règles, contrôle des pulsions, contrôle des

émotions, relaxation, écoute, planifier et projection dans

l’avenir

Incapacités Psychosociales

Incapacités reliées au langage

Expression orale et écrite

Incapacités reliées à la protection et à la

résistance Résistance à l’effort

mental ponctuel, endurance mentale

Incapacités reliées aux activités intellectuelles

Vigilance, sommeil, attention

Volet Santé & Nutrition

• Prise en charge et suivi des détenus malnutris ;

• Accès aux soins et gestion des infirmeries ;

• Promotion de l’hygiène.

Volet Juridique

• Promotion des droits des détenus/ex-détenus

• accompagnement à la formulation des demandes de liberté anticipée.

Volet Psychosocial

• Activités éducatives et socioculturelles ; • Groupes de parole pendant l’incarcération et en vue de la libération ; • Activités d’appui au maintien des liens des détenus avec leur famille ;

• Entretiens psychosociaux individuels ; • Activités d’insertion professionnelle ; • Activités d’aide au retour à domicile.

17

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Méthodologie de l’étude 2011 – 2012

Méthodologie générale p. 19

A. Objectifs de l’étude p. 19

B. Lieu de l’enquête p. 19

C. Population d’étude p. 19

D. Échantillonnage p. 20

E. Collecte des données p. 20

F. Traitement des données p. 21

G. Analyse des données p. 21

H. Contrôle qualité p. 22

I. Éthique p. 22

J. Rappel du déploiement du modèle d’intervention et des études p. 23

K. Structure de l’échantillon p. 24 Limites de l’étude p. 25

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Méthodologie générale

A. Objectifs de l’étude

Dans la continuité de l’étude réalisée lors de la phase 1 du projet en 2010, les objectifs de cette deuxième étude étaient les suivants :

Objectif général Mieux comprendre pour mieux agir. Objectifs spécifiques

• Décrire les caractéristiques sociodémographiques de la population carcérale des maisons centrales d’intervention,

• Mesurer la perception des personnes détenues sur les conditions de vie carcérale,

• Mesurer la détresse psychologique des personnes détenues, • Déterminer les variables qui influent sur la détresse psychologique et la

perception des conditions de vie carcérale, • Mieux comprendre l’impact des conditions de vie carcérale sur la santé mentale

des personnes détenues, • Émettre de nouvelles pistes d’intervention afin de mieux participer à l’effort

d’humanisation des conditions de détention.

Il s’agit d’une étude quantitative, transversale, réalisée au cours du déploiement du modèle d’intervention proposé par Handicap International sur ses sites d’intervention. Note importante Entre 2011 et 2012, l’enquête de terrain ainsi que le traitement et l’analyse des données ont été effectués par deux prestataires externes différents.

B. Lieu de l’enquête

L’enquête a été réalisée dans les trois Maisons Centrales (MC) où Handicap International est active : Tamatave, Vatomandry et Tuléar. Ces trois centres sont des établissements de taille diverse.

C. Population d’étude

L’enquête s’est adressée uniquement aux hommes majeurs détenus en intra muros (prévenus et condamnés).

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Les détenus travaillant au sein des camps pénaux ou étant en corvées extérieures ont été exclus de l’étude car ils sont géographiquement trop éloignés du lieu de l’enquête et non soumis aux conditions habituelles de détention. On peut néanmoins préciser que les mineurs représentent en moyenne 7% de la population carcérale et les femmes 6%. Les femmes et les mineurs ont donc été volontairement écartés du fait de leur faible représentativité statistique pour ce type d’étude.

D. Échantillonnage

Les enquêtes ont retenu un échantillonnage aléatoire pour une précision à 5%. • Effectif total moyen dans les trois prisons : 1880 • Échantillon défini de 685 personnes (36% de l’effectif total).

L’effectif des détenus constitués uniquement d’hommes majeurs en intra muros a servi de base pour le calcul de l'échantillon à enquêter dans chaque prison. En 2011, l’enquête a ciblé 685 détenus issus de trois centres pénitentiaires : Tamatave, Vatomandry, et Tuléar. Pour chaque prison, la taille de l'échantillon a été calculée à l'aide de la fonction stat calc du logiciel Épi Info version 6 (simple proportion), pour un niveau de confiance de 95% et une précision de 5%. Les personnes détenues ont été choisies aléatoirement à partir de la liste complète des détenus dans chaque prison. Pour le tri aléatoire des détenus enquêtés, a été adaptée la « méthode des pas » (steps method), à savoir choisir un individu sur la liste tous les « x », « x » étant la valeur du pas, quotient du nombre total de détenus dans la prison par le nombre de détenus requis pour l’enquête en tenant compte du paramètre du statut pénal (prévenu et condamné).

En 2012, l’enquête a ciblé 686 détenus issus de trois centres pénitentiaires : Tamatave, Vatomandry, et Tuléar en utilisant la même méthodologie d’échantillonnage que 2011. Sur les deux années, il s’est avéré que les listes fournies par l’administration pénitentiaire n’étaient pas complètement fiables : les détenus n’étaient plus dans les chambres inscrites dans les listes, ou ne faisaient plus partie de la prison. C’est pourquoi ont été établit des listes de réserve. Ainsi, dès qu’un problème apparaissait au niveau d’un détenu de la liste (n° matricule/chambre non correspondant, nom, etc.), la liste de réserve était utilisée en utilisant la même méthodologie d’échantillonnage.

E. Collecte des données

L’outil de recueil des données a été un questionnaire, composé de 33 questions, établi par l’équipe de Handicap International. Sa construction s’est appuyée sur les leçons apprises issues de l’administration du questionnaire de l’étude de 2010 et a donc été simplifié (cf. annexe 1 : Questionnaire).

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Dans un souci d’harmoniser la compréhension et l’administration du questionnaire par les enquêteurs, ce dernier a été traduit en malgache.

Les entretiens ont été menés en face à face. L’enquêteur et la personne détenue étaient seuls pendant l’administration du questionnaire.

En 2011, le questionnaire a été administré par 3 enquêteurs externes, recrutés sur les 3 sites d’intervention et formés pendant 2 jours au siège de Handicap International à Antananarivo. Ceci afin de transmettre aux enquêteurs les connaissances techniques et déontologiques indispensables à l’administration de ce type de questionnaire, qui interroge la santé mentale des personnes détenues. L’administration du questionnaire a eu lieu en juillet 2011. En 2012, le recrutement des enquêteurs, leur formation et leur supervision ont été totalement encadrés par le bureau d’étude ATW. La collecte des données a été effectuée en août 2012.

F. Traitement des données

En 2011, un masque de saisie conçu pour le questionnaire a été élaboré et la saisie des questionnaires a été réalisée à l’aide du logiciel Epidata version 3.1. En 2012, des masques de saisie ont également été conçus et saisis sous le logiciel COSI. Une codification des réponses aux questions ouvertes a été effectuée. Pour les besoins de l’analyse des données et afin de permettre des comparaisons, il a également été procédé à des stratifications :

• Par âge • Par statut juridique • Par durée d’incarcération • Par prison.

G. Analyse des données En 2011, l’ensemble des analyses a été réalisé à l’aide du logiciel SPSS, version 14.0. Une revue statistique pour chaque strate définie de toutes les questions a été effectuée. Les variables quantitatives en classe ont ensuite été comparées à l’aide du test Chi2. En 2012, le traitement des données a été entièrement effectué sur le logiciel COSI après saisie et redressement statistique nécessaire.

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H. Contrôle qualité

La saisie des données a été réalisée avec la technique de double saisie afin de minimiser les erreurs.

En 2011, un contrôle du remplissage des questionnaires a été effectué par le superviseur (animatrice Handicap International d’Antananarivo) par tirage au sort de questionnaires sur les trois sites. Les animateurs Handicap International d’intervention ont vérifié que les personnes sélectionnées ont bien été interrogées en vérifiant les données sociodémographiques et en reposant 3 questions du questionnaire. Au cours de l’opération de saisie, des problèmes mineurs ont été rencontrés. Il s’agissait essentiellement d’imperfections dans le remplissage des questionnaires comme le numéro d’écrou qui ne figurait pas dans le questionnaire, l’âge ou la classe d’âge manquant. En 2012, a été effectué un contrôle à 20% de passage effectif par un superviseur et un contrôle exhaustif sur le remplissage du questionnaire et la cohérence des réponses. Tout questionnaire ayant une suspicion d’incohérence a été revérifié auprès des enquêtés.

I. Éthique

Une autorisation a été obtenue auprès du ministère de la Justice (Direction Générale de l’Administration Pénitentiaire). L’administration des questionnaires a été réalisée après consentement éclairé des détenus (explication de l’objectif de l’étude, confidentialité des réponses, possibilité de refus de participer à l’enquête).

Note importante

Les données présentées dans le présent rapport et notamment les croisements entre variables sont toutes statistiquement significatives (p < 0.05). Pour un meilleur confort de lecture, les pourcentages sont arrondis au chiffre le plus proche. Les tris croisés présentés sont les tris jugés les plus significatifs. Les tris ne sont pas effectués dans le cas d’une trop grande faiblesse numérique de certains sous-échantillons.

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Projet – Phase 1

Volet Santé & Nutrition - Prise en charge et suivi des détenus malnutris - Accès aux soins et gestion des infirmeries - Infrastructures liées à l'assainissement - Promotion de l’hygiène Volet juridique - Promotion des droits des détenus/ex -détenus et accompagnement à la formulation des demandes de liberté anticipée

Dispositif de soutien psychosocial pour toutes les personnes détenues - Activités éducatives et socioculturelles - Groupe de parole à thématiques - Activités de maintien des liens avec la famille

Sept.2009

Janv. 2011

Volet Santé & Nutrition - Prise en charge et suivi des détenus malnutris - Accès aux soins et gestion des infirmeries - Infrastructures liées à l'assainissement - Promotion de l’hygiène

Volet juridique - Promotion des droits des détenus/ex- détenus et accompagnement à la formulation des demandes de liberté anticipée Dispositif de soutien psychosocial pour toutes les personnes détenues - Activités éducatives et socioculturelles - Groupe de parole à thématiques - Activités de maintien des liens avec la famille Dispositif Accompagnement Psychosocial Personnalisé pour les personnes condamnées qui vont être libérées - Entretiens psychosociaux individuels - Groupe de parole à expression libre - Activités d’insertion professionnelle - Activités d’aide au retour à domicile

Avril 2010

1ère étude

2ème étude intermédiaire

Juillet 2011

2ème étude finale

Août 2012

Tananarive Vatomandry

Tamatave Vatomand

ry

Tamatave Vatomandry

Tuléar

Déc. 2012

Projet – Phase 2

J. Rappel du déploiement du modèle d’intervention et des études

24

Effectifs Pourcentages Effectifs Pourcentages Effectifs Pourcentages Effectifs PourcentagesTOTAL 686 100% 280 100% 161 100% 245 100%Statut pénal du détenuPrévenu 374 55% 124 44% 99 61% 151 62%Condamné 312 45% 156 56% 62 39% 94 38%Age du détenu18 à 24 ans 222 32% 73 26% 67 42% 82 33%25 à 34 ans 286 42% 123 44% 62 39% 101 41%35 ans et plus 178 26% 84 30% 32 20% 62 25%Statut marital du détenuCélibataire 273 40% 122 44% 76 47% 75 31%En couple 413 60% 158 56% 85 53% 170 69%FiliationDétenus avec enfants 490 71% 205 73% 113 70% 172 70%Détenus sans enfants 196 29% 75 27% 48 30% 73 30%Durée d'incarcérationDepuis 6 mois ou moins 292 43% 143 51% 64 40% 85 35%Entre 6 mois et 2 ans 244 36% 85 30% 63 39% 96 39%Depuis plus de 2 ans 150 22% 52 19% 34 21% 64 26%

Tamatave Vatomandry TuléarEnsemble

K. Structure de l'échantillon9

25

Limites de l’étude

L’étude présentée dans ce rapport est une étude transversale descriptive. Elle vise à dresser un état des lieux et non pas à établir un lien de cause à effet entre détresse psychologique et conditions de vie carcérale.

Bien qu’elle nous apporte des éclairages importants, cette étude n’est pas représentative de l’ensemble du milieu carcéral de Madagascar, puisqu’elle ne concerne que trois établissements pénitentiaires de la Grande île et qu’elle fait suite à une intervention de Handicap International depuis 4 ans sur ces seuls établissements.

Enfin, une des limites importante se situe dans les méthodologies différentes appliquées depuis 2010. Ces différentes méthodologies impliquent que la mesure de l’évolution, notamment de la détresse psychologique et de la perception des conditions de vie carcérale, reste applicable sur certains éléments seulement de l’étude. Nous notons que :

• les enquêtes de terrain ainsi que le traitement et l’analyse des données ont été effectuées par des prestataires externes différents ;

• certaines questions du questionnaire entre 2011 et 2012 ont été adaptées ; • le déploiement du modèle d’intervention a évolué depuis 2010, situation ne

représentant pas par ailleurs une situation de référence « avant intervention ».

Note importante

Le présent rapport prend donc en compte ces différentes limites. Les résultats de l’étude de 2010 restent le socle de l’intervention de Handicap International en milieu carcéral, car elle définie son modèle d’intervention pour les années 2011 et 2012. Cependant, les méthodologies étant fortement différentes, le présent rapport ne propose pas une mesure de l’évolution depuis 2010. Sont donc proposés un état des lieux pour l’année 2012 ainsi que des pistes de comparaison entre 2011 et 2012 lorsque la méthodologie le permet (questions identiques,…). Par contre, les hypothèses posées ainsi que les pistes d’analyse prennent en compte toute l’évolution de l’intervention de Handicap International dans ces trois prisons afin de répondre à notre objectif principal : mieux comprendre pour mieux agir.

26

27

28

État des lieux dans les prisons de Tamatave, Tuléar et Vatomandry

Principes de lecture des résultats p. 29

Éléments sociodémographiques : présentation de la population étudiée p. 30 A. Répartition par prison p. 30 B. Répartition par statut pénal p. 30 C. Répartition par durée d’incarcération p. 31 D. Répartition par caractéristiques sociodémographiques p. 31

La perception des conditions de vie carcérale p. 32

A. Résultat général p. 32 B. Profils des personnes détenues trouvant les conditions de vie carcérale généralement mauvaises p. 32 C. Les déterminants-clés des conditions de vie carcérale p. 33

• La santé, l’hygiène et la nutrition p. 33 • L’accès aux droits p. 34 • Les relations interpersonnelles et la participation sociale p. 35 • La réinsertion sociale et la sortie du milieu carcéral p. 37

D. Influence des déterminants-clés sur la perception des conditions de vie carcérale p. 38

La détresse psychologique p. 39 A. Résultat général p. 39 B. Profils des personnes détenues qui éprouvent souvent des sentiments négatifs p. 41 C. Influence des symptômes-clés sur la détresse psychologique p. 41

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Principes de lecture des résultats

• Évolution entre les vagues

Évolution positive entre 2011 et 2012

Évolution négative entre 2011 et 2012

• Pourcentages des profils des détenus Écart significativement supérieur à la moyenne de la catégorie concernée au seuil de confiance de 95% Écart significativement inférieur à la moyenne de la catégorie concernée au seuil de confiance de 95% Écart non significatif par rapport à la moyenne de la catégorie concernée au seuil de confiance de 95%

30

Éléments sociodémographiques : présentation de la population étudiée

A. Répartition par prison

(Base : ensemble – 2011 : n=700 – 2012 : n=686)

B. Répartition par statut pénal

42%

23%

36%

41%

23%

36%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

Tamatave Vatomandry Tuléar2011 2012

48%52%

55%

45%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Prévenu Condamné2011 2012

Il n’y a pas de changement notable de la répartition géographique de la population interrogée entre 2011 et 2012.

Nous notons une augmentation significative de la proportion de personnes prévenues entre 2011 et 2012. 55 % des personnes incarcérées sont donc en attente de leur procès. Cette donnée est représentative de ce qui peut être constaté au niveau national impliquant une augmentation générale de la population carcérale. À préciser que cette donnée, après redressement des résultats, n’a pas d’impact significatif sur les autres résultats obtenus.

31

C. Répartition par durée d’incarcération

D. Répartition par caractéristiques sociodémographiques (en 2012 ; cf. structure de l’échantillon) Sur les deux années d’études, les personnes détenues les plus représentées sont celles :

• Âgées entre 25 et 34 ans (43 %) • En couple (60 %) • Avec enfant (71 %)

28%

39%

33%

43%

36%

22%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

50%

Depuis 6 mois ou moins Entre 6 mois et 2 ans Depuis plus de 2 ans2011 2012

En 2012, on observe une augmentation significative des personnes détenues incarcérées depuis moins de 6 mois (28 à 43 %) au détriment notamment des personnes incarcérées depuis plus de 2 ans. Cette donnée est cohérente avec la donnée précédente (augmentation des personnes prévenues) puisque que l’on sait qu’une grande majorité des personnes incarcérées depuis moins de 6 mois sont des personnes en attente de leur procès.

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82%

13%

4%1%

83%

13%

4%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

Généralement mauvaises Ni bonnes, ni mauvaises Bonnes Très bonnes

2011 2012

83%94%

64%82%

86%79%

87%81%

78%82%82%

86%72%

85%86%

82%84%

83%83%83%

86%78%

EnsembleTamatave

VatomandryTuléar

PrévenuCondamné

Depuis 6 mois ou moinsEntre 6 mois et 2 ansDepuis plus de 2 ans

18 à 24 ans25 à 34 ans

35 ans et plusEn concubinage

Marié légalementMarié traditionnellement

CélibataireDivorcé ou veuf

Avec enfantsSans enfants

Jamais de paniers de l'extérieurPaniers de l'extérieur parfois

Paniers de l'extérieur souvent

La perception des conditions de vie carcérale A. Résultat général

« De manière générale, trouvez-vous que les conditions de vie carcérales sont… »

(Base : ensemble – 2011 : n=700 – 2012 : n=686)

B. Profils des personnes détenues trouvant les conditions de vie carcérale généralement mauvaises

Population carcérale trouvant le plus les conditions carcérales généralement mauvaises :

Les détenus de Tamatave Les détenus prévenus Les détenus incarcérés

depuis 6 mois ou moins Population carcérale trouvant le moins les conditions carcérales mauvaises :

Les détenus de Vatomandry Les détenus condamnés Les détenus en situation de

concubinage

En 2012, plus de 4 personnes détenues sur 5 (83 %) trouvent les conditions de vie carcérale mauvaises voire très mauvaises avec peu d’évolution entre 2011 et 2012.

33

C. Les déterminants-clés des conditions de vie carcérale Les conditions de vie carcérale sont déterminées par un nombre de facteurs ou déterminants-clés qu’il s’agit d’étudier un à un afin de mieux cerner de quelle manière les conditions carcérales sont génératrices de détresse psychologique chez les personnes détenues. Pour aller plus loin, l’enquête tente donc d’analyser les déterminants suivants :

• La santé, l’hygiène et la nutrition • L’accès aux droits • Les relations interpersonnelles et la participation sociale • La réinsertion et la sortie du milieu carcéral.

La santé, l’hygiène et la nutrition

Les conditions de santé, d’hygiène et de nutrition se trouvent souvent malmenées dans les prisons. Les établissements ne sont pas toujours pourvus d’une infirmerie équipée et de personnel de soins formés et investis. Les maladies sont nombreuses, elles sont liées notamment à la promiscuité, au manque d’hygiène ou à une alimentation insuffisante.

Ces déterminants constituent pourtant à eux seuls des droits fondamentaux. Handicap International apporte donc depuis fin 2009 un appui afin d’assurer aux personnes détenues un accès aux soins par le biais de la mise à disposition complémentaire de médicaments, d’accompagnement pour améliorer la gestion de l’infirmerie et d’appuis pour la prise en charge des hospitalisations des détenus les plus démunis. De plus, Handicap International facilite la désinsectisation et le chaulage des différentes maisons centrales, la fabrication et la distribution de savons ainsi que le soutien matériel au maintien de l’hygiène et à la réalisation d’activités de sensibilisation. Enfin, un protocole nutritionnel de prise en charge des détenus malnutris modérés et sévères est mis en

Chiffres-clés

• 3 détenus sur 5 estiment avoir accès aux soins dont ils ont besoins (soins et traitements) avec une amélioration significative entre 2011 et 2012.

• 64 % de la population étudiée déclare avoir souvent faim.

• 50 % des personnes détenues estiment que les personnes malnutries ont accès à une prise en charge adaptée.

• 87 % des personnes estiment avoir accès à une bonne hygiène corporelle (douche, savon…).

• 52% des personnes interrogées trouvent leur environnement (salubrité, pollution, bruit…) pas bon du tout.

34

place dans un objectif avant tout thérapeutique sans remplacer le rôle de l’AP de pourvoir ses établissements en stocks alimentaires.

64 % des personnes détenues ressentent souvent la faim. La faim est différente de la malnutrition. La première est une sensation alors que la seconde est une pathologie. L’alimentation des personnes détenues est normalement composée de 750 g de manioc sec par jour. Cette alimentation est donc peu diversifiée et crée de nombreuses carences. Notons qu’il arrive cependant que l’Administration pénitentiaire ou des intervenants de la société civile proposent d’autres aliments (du riz le dimanche, de la viande pour Noël, du maïs) mais malheureusement pas de façon assez constante pour assurer un équilibre nutritionnel satisfaisant. Enfin, la ration de manioc sec à hauteur de 750g par jour n’est pas toujours assurée par l’AP.

L’accès aux droits Les droits qui sont appliqués aux détenus sont formalisés au niveau national dans le décret 2006-015 du 17 janvier 2006 portant sur l’organisation générale de l’administration pénitentiaire.

Dans le cadre de son projet, Handicap International mène depuis 2010 des actions de promotion des droits des personnes détenues, ainsi qu’un accompagnement à la formulation des demandes de libertés anticipées. Ce volet « Juridique » s’adresse à des publics différents. Les activités menées en prison sont réalisées avec l’implication des organisations de la société civile et des agents pénitentiaires de chacun des établissements et sont à destination des prisonniers. Plusieurs supports de vulgarisation ont été élaborés et sont utilisés selon une méthodologie commune et participative. L’accès à l’information juridique reste donc un vrai défi dans les établissements pénitentiaires, tant en termes de droits des justiciables que des droits fondamentaux en matière de détention. Cet ensemble de règles et leur application constituent un garde-fou contre l’existence ou la persistance des zones de non-droit.

Chiffres-clés

• 59% des personnes détenues déclarent ne pas connaître les règles de la liberté anticipée, notamment les personnes incarcérées depuis moins de 6 mois (69%) et celles incarcérées à Tuléar (64%).

• Seules 19 % des personnes détenues sont convaincues de pouvoir être aidées dans leur démarche judiciaire.

• 61 % des personnes détenues ne connaissent pas leur date de sortie (20% des personnes condamnées, en diminution par rapport à 2011 avec 45 %).

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Malgré les actions menées, les personnes détenues sont encore peu nombreuses à connaître les règles de la liberté anticipée. Ce résultat est peut-être à relativiser car la différence entre la connaissance des règles et leur application n’est pas toujours bien intégrée. En effet, peu de réponses à ces demandes sont aujourd’hui enregistrées, leur dépôt est également souvent source de négociation financière. L’accès à un avocat, à son dossier, sont des pratiques encore très peu pratiquées à Madagascar. Les demandes en appel ou en cassation impliquent des durées de détention provisoire extrêmement longues. En ce qui concerne la date de sortie de prison, on constate que 6 personnes sur 10 ne la connaissent pas. Ceci semble cohérent étant donné que 55% de la population étudiée n’est pas encore jugée (personnes prévenues). Cependant parmi les condamnés, encore 20 % ne connaissent pas leur date de sortie. Un certain nombre peuvent avoir plusieurs causes et ne pas avoir toutes les affaires jugées. Le retour émis par nos chargés d’accompagnement se situe davantage dans un fort taux de personnes n’étant pas en capacité de comprendre et de suivre les décisions du Tribunal. Les accompagnateurs psychosociaux lors de l’accompagnement proposé aux personnes condamnées sortantes (APP) depuis mi-2011 disent également que ce sont souvent eux qui apprennent la date de sortie, ce qui expliquerait notamment la baisse observée du nombre de personnes condamnées ne connaissant pas leur date de sortie (de 45% en 2011 à 20% en 2012).

Les relations interpersonnelles et la participation sociale

L’absence d’activités pratiquées par les personnes détenues, associée à la surpopulation carcérale, à la vétusté des infrastructures pénitentiaires et à la situation juridique difficile pour certains d’entre eux semblent contribuer à alimenter les tensions, l’insécurité et le mal-être psychologique.

Chiffres-clés

• 44 % des personnes détenues se sentent souvent seules et particulièrement sur Tuléar (57%) avec une hausse significative entre 2011 et 2012.

• 52% des personnes détenues annoncent n’avoir jamais de visite en prison (contre 61% en 2011). Les personnes détenues recevant le moins de visites sont les personnes condamnées, incarcérées depuis plus de 2 ans et celles de Vatomandry.

• 2/3 des personnes détenues ont la sensation d’apprendre en prison, avec une augmentation significative entre 2011 et 2012.

• 79% des personnes interrogées participent à une activité en prison (activités socio-éducatives et culturelles) avec une augmentation significative sur Tuléar (49 à 80%) et sur toutes les activités.

36

40%

23%

15%12%

16%

4%

16%

6%9%

75%

43%

31% 30%26%

19% 17%

5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

2011 2012

Handicap International tente de répondre aux difficultés quotidiennes induites par les conditions d’incarcération en favorisant la participation sociale et facilitant le mieux-être psychologique des détenus. Ainsi, des activités éducatives et socio culturelles sont proposées, des bibliothèques sont mises à disposition, des groupes de paroles sont organisés, des ateliers d’écriture de lettres aux familles sont créés... La solitude, l’absence de visites, semblent très liées au statut juridique et à la durée d’incarcération. Les personnes condamnées étant aussi pour une grande majorité celles ayant des durées d’incarcération de plus de 2 ans, les liens avec l’extérieur semblent se distendre pour le condamné alors doublement puni. L’éloignement de la prison et sa situation en milieu rural semble également expliquer le manque de visite.

Activités pratiquées en prison

Chiffres-clés

• 16% des personnes détenues déclarent subir des violences de la part des autres détenus avec une plus forte déclaration sur Tuléar (22%) et une hausse significative à Vatomandry (3 à 15%).

• 11% des personnes détenues déclarent subir des violences de la part des agents pénitentiaires avec une hausse significative des déclarations chez toutes les catégories de la population et en particulier sur Tamatave (2 à 9%).

37

Dans le monde clos de la prison et dans les conditions de surpopulation que connaissent les prisons malgaches, entretenir de bonnes relations avec ses codétenus et les agents pénitenciers revêt une importance capitale. Nombre de détenus semblent annoncer que les liens internes se passent sans débordement. Pourtant, ces résultats sont à pondérer car il s’agit d’un problème délicat qui tend à être sous-estimé. La violence dans les prisons est difficile à évaluer en raison des tabous qui entourent la question. Malgré tout, nous notons une augmentation des déclarations (ce qui ne signifie pas une augmentation des actes de violences) et ceci de façon généralisée. Nous émettons l’hypothèse selon laquelle, les activités mises en œuvre, notamment l’accompagnement psychosocial, permettent une libération de la parole. Mis en confiance et conscient des possibilités de soutien lors des entretiens individuels d’écoute et des groupes de parole, la personne détenue « oserait » davantage se livrer.

La réinsertion sociale et la sortie du milieu carcéral

Ces résultats pourraient s’expliquer par le fait qu’en 2011, en collaboration avec l’administration pénitentiaire et notamment de ses chargés de la réinsertion, un renforcement de l’accompagnement a été défini et développé auprès des personnes condamnées, adultes et mineures. Cet accompagnement s’est traduit par la mise en place effective d’un dispositif d’Accompagnement Psychosocial Personnalisé (APP) en vue de préparer au mieux la libération en proposant un soutien psychologique, le retissage du lien familial, une insertion sociale et professionnelle. Proposé d’abord aux personnes condamnées, il tend à se développer aujourd’hui auprès des personnes prévenues. De manière générale, il s’agit de développer la capacité d’action et de participation sociale des personnes condamnées sortantes afin de les soutenir dans leur projet de sortie.

Chiffres-clés

• 37 % des personnes détenues pensent pouvoir être aidées pour préparer leur sortie de prison (30% en 2011) - si la personne détenue est incarcérée à Tamatave : 14 à 30 % - si la personne détenue est incarcérées depuis plus de 2 ans : 26 à 51%).

• La famille occupe une place prépondérante dans le soutien à la préparation de la sortie (22%).

• Augmentation des personnes détenues pensant pouvoir être aidées par l’AP (6 à 9%), et particulièrement à Vatomandry (9 à 22%).

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18%

15%

15%

13%

10%

9%

4%

3%

3%

3%

3%

3%

2%

0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14% 16% 18% 20%

Brimades de la part des autres détenus

Violences de la part des agents pénitenciaires

Brimades de la part des agents pénitenciaires

Violences de la part des autres détenus

Environnement en prison

Faim en prison

Solitude

Accès aux soins

Hygiène corporelle suffisante

Fréquence des visites

Activités en prison

Traitements suffisants et adaptés

Prise en charge adaptée pour personnes malnutries

D. Influence des déterminants-clés sur la perception des conditions de vie carcérale

Afin de mieux orienter les interventions en milieu carcéral, il est intéressant de mesurer le poids de tous les déterminants-clés sur la perception des conditions de vie carcérale. Le tableau ci-dessous fait apparaitre les déterminants-clés ayant une forte ou une plus faible influence sur la perception des conditions de vie carcérale.

Ainsi, nous observons que les violences, l’environnement carcéral ainsi que la faim pèsent de façon importante sur une mauvaise perception des conditions de vie carcérale. La solitude, l’accès aux soins, l’hygiène corporelle, les visites, la prise en charge de la malnutrition semblent avoir moins d’influence dans la perception des conditions de vie carcérale.

Symptômes les plus importants

Symptômes les moins importants

39

La détresse psychologique

La détresse psychologique est un état de mal-être lié à des sentiments négatifs issus de situations éprouvantes et de difficultés existentielles. Les personnes en détresse psychologique sont souvent dans l’incapacité de demander de l’aide. Lorsque cette détresse n’est pas prise en charge, elle devient de plus en plus invalidante et provoque ce que l’on appelle des incapacités psychosociales. Il est donc nécessaire de repérer et de « mesurer » cette détresse psychologique afin de pouvoir la prévenir et la prendre en charge.

A. Résultat général Les sentiments négatifs sont des symptômes qui permettent, de façon non exclusive de diagnostiquer une détresse psychologique. Collectés sur la base des réponses apportées au questionnaire par les personnes détenues, ces données sont dites de « perception ». Subjectives, elles donnent à voir comment les personnes interviewées se perçoivent elles-mêmes.

« Depuis votre incarcération, éprouvez-vous des sentiments négatifs comme le cafard, le désespoir, l’anxiété ou la dépression ? »

Jamais3%

Parfois26%

Souvent70%

Résultat global

En 2012, 70 % de la population interrogée éprouvent souvent des sentiments négatifs.

40

Les résultats de l’étude réalisée en 2010 démontraient clairement le lien entre conditions de vie carcérale et détresse psychologique en précisant que cet état de mal être était lié aux conditions de vie carcérale dégradées et notamment la violence, l’environnement (vétusté des établissements…), la faim, l’accès aux soins et l’absence de relation sociale…

L’étude de 2012 vient confirmer cette donnée. En effet, 75 % des personnes détenues en détresse psychologique jugent que leurs conditions de vie carcérale sont mauvaises, voire très mauvaises. Il existe donc bien un lien entre conditions de vie carcérale et détresse psychologique confirmant le fait que les interventions en milieu carcéral doivent prendre en compte ces deux variables.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Jamais de sentiments négatifs Parfois des sentiments négatifs

Souvent des sentiments négatifs

Sentiments négatifs éprouvés par les détenus qui jugent les conditions carcérales généralement mauvaises

41

70%80%

58%67%

77%62%

76%72%

57%66%

74%69%

55%66%

83%61%

65%74%

62%73%

67%63%

EnsembleTamatave

VatomandryTuléar

PrévenuCondamné

Depuis 6 mois ou moinsEntre 6 mois et 2 ansDepuis plus de 2 ans

18 à 24 ans25 à 34 ans

35 ans et plusEn concubinage

Marié légalementMarié traditionnellement

CélibataireDivorcé ou veuf

Avec enfantsSans enfants

Jamais de paniers de l'extérieurPaniers de l'extérieur parfois

Paniers de l'extérieur souvent

B. Profils des personnes détenues qui éprouvent souvent des sentiments négatifs

C. Influence des symptômes-clés sur la détresse psychologique Pour mieux mesurer cette détresse en milieu carcéral, les personnes détenues ont été interrogées sur certains symptômes-clés qui lui sont généralement reliés tels que le découragement, la colère, la fatigue, la peur, les difficultés de sommeil, la dépression matinale, la tristesse, l’immobilisme (envie de ne rien faire), l’envie de mourir et les idées suicidaires. L’intérêt de ces questions est surtout de pouvoir mesurer quels sont les symptômes qui pèsent de façon importante sur la personne détenue afin de pouvoir mieux agir et mieux prévenir la détresse psychologique.

Type de population éprouvant le plus souvent des sentiments négatifs :

Les détenus de Tamatave

Les détenus prévenus Les détenus

incarcérés depuis 6 mois ou moins

Les détenus mariés traditionnellement

Les détenus avec enfants

Type de population éprouvant le moins souvent des sentiments négatifs :

Les détenus de Vatomandry

Les détenus condamnés

Les détenus incarcérés depuis plus de 2 ans

Les détenus en concubinage

Les détenus célibataires

Les détenus sans enfants

42

24%

9%

9%

9%

8%

8%

8%

8%

8%

8%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

Vous vous êtes senti découragé

Vous vous êtes réveillé déprimé le matin

Vous aviez envie de ne rien faire

Vous vous êtes senti fatigué

Vous vous êtes senti triste

Vous vous êtes mis en colère

Vous aviez envie de mourir

Vous avez tenté de mettre fin à vos jours

Vous avez eu peur

Vous avez mal dormi

Le tableau ci-dessous indique clairement que le découragement est le ressenti qui contribue le plus à la détresse psychologique (ce qui ne signifie pas que les autres symptômes n’y contribuent pas, mais ils ont une influence moindre sur la détresse).

Ce découragement pourrait notamment être relié à la population qui éprouve le plus souvent les sentiments négatifs, à savoir :

• les personnes détenues de Tamatave (grande prison, infrastructures vétustes..), • les personnes prévenues et incarcérées depuis moins de 6 mois (pas de date de

procès, aucune perspective d’avenir, pas de projection possible), • les personnes mariées avec enfants (coupure du lien familial, rejet).

L’accompagnement psychosocial personnalisé ou de groupe devrait pouvoir répondre à ce symptôme (écoute, conseil, retissage du lien familial…).

Symptôme le plus important

Symptômes les moins importants

43

44

Conclusions et recommandations

Synthèse des résultats et hypothèses p. 45

Recommandations et perspectives p. 47

45

Synthèse des résultats et hypothèses

Si l’incarcération vise à protéger la société des individus qui transgressent les règles socio-juridiques en vigueur dans un État, elle vise également à protéger les individus vis-à vis d’eux-mêmes (individus déjà fragilisés par des parcours de vie difficiles), à les préparer à retourner vivre en société et, ce faisant, à les « rééduquer ». Au regard des données que nous avons recueillies dans cette étude, l’environnement de vie carcérale, dans lequel cette rééducation est élaborée puis pratiquée, produit une détresse psychologique (75% des personnes en détresse psychologique trouvent que les conditions de vie carcérale sont mauvaises voire très mauvaises) qu’il est nécessaire de prévenir et de prendre en charge afin d’éviter toutes nouvelles formes d’incapacités psychosociales.

L’étude indique clairement que 83 % de la population interrogées trouvent que leurs conditions de vie carcérale sont mauvaises voire très mauvaises. Les liens entre les personnes détenues et les agents pénitentiaires (violences, brimades, racket), l’environnement carcéral ainsi que la faim influent fortement sur cette perception. L’accès aux soins, l’hygiène, la prise en charge de la malnutrition, la solitude, les visites, les activités semblent moins peser sur la vie carcérale. Il est à noter que les déterminants ayant une plus faible influence bénéficient tous d’une intervention dans le cadre du projet. Il est ainsi difficile de savoir si ce sont les déterminants mêmes qui seraient moins importants aux yeux des personnes détenues ou l’effet positif des interventions qui auraient diminuée l’importance de ceux-ci.

70% des personnes enquêtées sont en détresse psychologique, se sentant souvent découragées surtout si des liens familiaux existent à l’extérieur de la prison. Cette mauvaise perception des conditions de vie carcérale ainsi que cette souffrance psychologique sont d’autant plus vraies que la personne détenue est incarcérée à Tamatave, en attente de son procès (statut de prévenu) et incarcérée depuis moins de 6 mois.

46

Les résultats de l’étude peuvent être schématisés comme suit :

Les principales hypothèses et facteurs pouvant expliquer les résultats de l’étude 2012 sont de 4 ordres :

• Le lieu d’incarcération o Taille de la prison (surpopulation) o Infrastructure (environnement) o Milieu rural ou urbain (visites, solitudes)

• Le statut de prévenu o Effectif supérieur à 50% o Nouveau venu (pas de connaissance des droits et de l’organisation de la

prison, « doit faire sa place ») o Pas de perspective d’avenir (en attente de la date de son procès)

• L’accompagnement psychosocial o Auprès des personnes condamnées uniquement o Libération de la parole (notamment autour des violences)

• L’intervention des Organisations de la Société Civile o Peu d’interventions sur les influences majeures des conditions de vie

carcérale o Interventions sur les influences mineures des conditions de vie carcérale

(pèsent donc moins sur la perception des conditions de vie carcérale)

Synthèse des résultatsConditions de vie carcérale (83%) Détresse psychologique (70 %)

TamatavePersonnes prévenues

Incarcération de moins de 6 mois

Influence majeure1. Les liens entre les détenus et les AP

(violences)2. L’environnement3. La faimInfluence mineure1. L’accès aux soins2. L’hygiène3. La prise en charge de la malnutrition4. La solitude5. Les visites6. Les activités

Symptôme majeurLe Découragement

Personnes mariéesPersonnes ayant des enfants

75%

47

Recommandations et perspectives

Afin de continuer à impacter l’ensemble des conditions de vie carcérale générateur de détresse psychologique, les interventions en milieu carcéral, quel que soit l’acteur concerné, administration pénitentiaire ou organisations de la société civile, se doivent d’agir aujourd’hui de manière à :

Donner une réponse complète aux problématiques rencontrées en se centrant sur les besoins de la personne = interventions sur les influences majeures et mineures des conditions de vie carcérale, et prévention et prise en charge de la détresse psychologique.

Au regard des résultats de l’étude, les interventions devront notamment s’attacher à :

1. Développer une politique de protection dans les prisons 2. Agir sur l’environnement carcéral (infrastructures) 3. Répondre aux besoins de base (faim) 4. Maintenir l’accès aux soins et à l’hygiène 5. Renforcer les mécanismes d’Information d’Éducation et de Communication

(Droits, visites, activités éducatives et socioculturelles, sensibilisation de la communauté)

6. Développer l’accompagnement psychosocial en particulier auprès des personnes prévenues, mariées et ayant des enfants (conseil, orientation, écoute, accompagnement)

Au regard de ces constats, Handicap International a mis à jour son modèle d’interventions psychosociales en milieu carcéral. Un guide méthodologique détaillant ces interventions a été développé.

Le lecteur intéressé peut se reporter au lien internet suivant : http://www.hiproweb.org/uploads/tx_hidrtdocs/InterventionsPsychosocialesEnMilieuCarceral.pdf

Résumé du nouveau modèle d’interventions psychosociales proposé par Handicap International suite aux résultats de cette étude

Ce modèle vise à s’adapter facilement aux spécificités rencontrées sur les différents terrains. Il vise aussi à prendre en compte la problématique du manque de moyens en proposant d’améliorer la situation à moindre coût tout en soutenant l’administration pénitentiaire dans sa mission d’humanisation de la détention et de préparation à la réinsertion. Il s’appuie notamment sur des ressources humaines spécifiquement responsables, en milieu carcéral, de la réinsertion sociale. Les interventions ont été élaborées à travers un système à étage de services complémentaires. Ces étages répondent aux besoins des différents groupes. Ce système peut être représenté par une pyramide des services. D’une manière générale, il s’agit de promouvoir l’accès aux services par les populations marginalisées, ici la population carcérale. Les services peuvent être définis comme un ensemble de réponses apportées aux besoins spécifiques ou généraux, momentanés ou durables, de cette population.

48

Adaptation de la pyramide des interventions proposées par le CPI10

Ce modèle vise également à mobiliser l’ensemble des acteurs en présence et de soutenir les responsables en charge des interventions psychosociales. Parmi les acteurs internes, nous retrouvons :

• Les personnes détenues • Les agents pénitentiaires et notamment les chargés de la réinsertion

L’implication des personnes détenues passe notamment par le développement de l’éducation par les pairs lors des activités d’accès aux droits, d’hygiène ou d’éducation. L’intérêt de cette approche est multiple. Outre une meilleure compréhension et appropriation des messages véhiculés, cette approche a un impact direct sur la prévention de la détresse psychologique et des incapacités psychosociales. Elle permet notamment pour l’éducateur une opportunité intéressante et gratifiante, un changement de son propre comportement, une meilleure relation AP/détenus avec le développement

Les services non spécialisés L’incarcération provoque une rupture voire un rejet familial et social et des conditions de vie génératrices de détresse psychologique. Des réponses utiles à ce niveau d’intervention incluent le lien familial, l’éducation, le déploiement d’activités sportives et socioculturelles, l’accès aux droits. À travers ces services, il est possible d’identifier les personnes en détresse.

Les services spécialisés Au sommet de la pyramide se trouve le soutien supplémentaire à apporter au pourcentage de la population (70%11

) dont la détresse psychologique, en dépit de l’accès aux services non spécialisés, empêche les personnes d’être en lien avec elles-mêmes et avec autrui. Cet accompagnement comporte un soutien psychologique personnalisé et collectif. Ces problèmes exigent notamment la mise en place d’un relais avec des organismes externes pour assurer un suivi post-carcéral.

Les services de besoins de base et de sécurité Le bien-être de tous doit être sauvegardé par l’établissement de la sécurité, par une bonne gouvernance et des services permettant de faire face aux besoins physiologiques et matériels de base (alimentation, logement, eau, soins de santé de base, contrôle des maladies transmissibles).

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d’un respect mutuel, une plus grande confiance en soi et une vraie prise de conscience de l’AP des capacités des personnes détenues. Intégrées, impliquées et inspirées, les personnes détenues deviennent aussi force de proposition dans l’amélioration des conditions de vie carcérale.

Parmi les acteurs externes, nous pouvons identifier les acteurs intervenant en milieu carcéral et ceux auprès de qui des relais peuvent être effectués, notamment en termes d’accompagnement après la libération. La mobilisation implique donc les organismes de la société civile (Comité de Soutien aux Personnes Détenues, ONG…), services et autorités issus des différents ministères et autorités locales potentiellement en lien avec l’Administration pénitentiaire, des organismes privés. Bien entendu, l’intérêt de la mobilisation de ces organisations se situe dans leur engagement à soutenir l’Administration Pénitentiaire dans l’amélioration des conditions de vie carcérale. La société civile représente également souvent un élément de réponse à la première difficulté de l’Administration Pénitentiaire : le manque de moyens. Elle peut également être un partenaire technique et assurer un relais une fois que la personne détenue est sortie de prison. La société civile est aussi « l’œil extérieur » à la fois dans et en dehors des murs, en assurant, par sa présence, une vigilance sociale et politique et une ouverture nécessaire au bon équilibre d’un milieu, par définition, fermé. Travailler avec elle permet de s’associer à des personnes déjà sensibilisées au sort des personnes détenues. Cela valorise mutuellement leur travail et celui de l’Administration Pénitentiaire qui peut, aux travers d’elle, faire passer des messages au grand public sur leur mission. Enfin, intervenir selon une approche psychosociale nécessite systématiquement l’implication des familles des personnes détenues et de la communauté (réinsertion, lutte contre la stigmatisation et discrimination).

En résumé, la mise en place d’une approche psychosociale et notamment d’un dispositif d’accompagnement psychosocial représente un axe novateur au sein des prisons, car il promeut l’application d’une approche globale centrée sur les besoins de la personne détenue. Cette nouvelle approche représente ainsi des enjeux en termes de formation et d’accompagnement des responsables de cette activité, les agents pénitentiaires, chargés de la réinsertion. Cette implication permet aussi l’appropriation effective de l’administration pénitentiaire dans sa volonté d’humaniser la vie carcérale et de favoriser la réinsertion sociale des détenus.

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Le schéma ci-dessous présente le nouveau modèle d’interventions psychosociales applicable en milieu carcéral.

51

52

Annexes

Questionnaire 2012 p. 53

Liste des abréviations p. 65

Bibliographie p. 66

Notes p. 68

53

Questionnaire 2012

« CONDITIONS DE VIE CARCÉRALE ET DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE DES PERSONNES DÉTENUES »

Code Saisie

Cadre enquêteur Date __/____/2012 Nom enquêteur ………………………………………... Heure de début ____h____ Code enquêteur ………………………………………... Heure de fin ____h____

Cadre superviseur

Commentaires et observations

Code superviseur Nom Contrôle

cohérence Accompagnement

Codification Contrôle terrain le ………………

INTRODUCTION :

"Salama tompoko! Izaho no I……………………, mpanao fanadihadiana ao amin'ny ATW Consultants ho an’ny Handicap International. Amin'izao fotoana izao dia manao fanadihadiana ahafahana mamaritra ny tahan'ny fehi-piainana eo anivon'ny fonja izahay, ka tafiditra amin'ny olona voafidy ianao sy ny vitsivitsy hafa ato amin’ity fonja ity. Ny zavatra tsoahina avy eo dia ilain'ny Fanjakana sy Handicap International hoentiny mandinika ny tetik'ady hanatsarana ny lafiny toekarena sy sosialy mifanaraka amin'ny tena ilain'ny olona voafonja. Noho izany, mba mangataka izahay hametraka fanontaniana vitsivitsy aminao. Miangavy fiaraha miasa sy faharetana avy aminao izahay. 'Mijanona ho tsiambaratelo izay rehetra voarainay eto, ary tsy hisy fomba ahafantarana fa mikasika anareo ilay izy. Ny Handicap International dia voafehin'ny lalàna mikasika ny tsiambaratelo eo amin'ny lafiny statistika. Noho izany, ny anaranareo dia tsy hivoaka any amin'ny tatitra izay hatao.‘‘

“Misaotra mialoha tompoko.”

[LORSQU'IL N'Y A PAS DE CONSIGNE SPÉCIFIQUE, TOUTES LES QUESTIONS SONT :

1- À REPONSE UNIQUE, 2- SPONTANÉES (NE PAS CITER LES RÉPONSES].

54

FILTRE

S 1 - Quel est le lieu d’incarcération ? [NE PAS POSER LA QUESTION. C’EST À L’ENQUETEUR DE REMPLIR LA COLONNE DE RÉPONSES.]

Tamatave 1 Vérifier votre quota : • terminer l’entretien si

complet • sinon continuer

Vatomandry 2

Tuléar 3

S 2 - Statut pénal de l’individu [CITER LES RÉPONSES.] Prévenu 1 Vérifier votre

quota pour les prévenus : • terminer

l’entretien si complet

• sinon continuer

Cassationnaires 2 Appelant 3

Opposant 4

Condamné 5

Vérifier votre quota pour les condamnés : • terminer

l’entretien si complet

• sinon continuer

S 3 - Quel est la chambre du détenu ? Inona no numéro de chambre-nao ? Noter le numéro exact de la chambre du détenu : ______________ [VÉRIFIER LA CORRESPONDANCE AVEC LA LISTE FOURNIE PAR HANDICAP INTERNATIONAL. CONTINUER SI CORRESPONDANCE.]

S 4 - Pouvez-vous nous donner votre numéro de matricule ? Mba azonao omena ve ny mumero de matricule-nao ? Noter le numéro exact du matricule du détenu : ______________ [VÉRIFIER LA CORRESPONDANCE AVEC LA LISTE FOURNIE PAR HANDICAP INTERNATIONAL. CONTINUER SI CORRESPONDANCE.]

S 5 - Quel âge avez-vous ? Firy taona moa ianao ? Veuillez noter l’âge exact _______ puis reclasser : 18-24 1 25-29 2 30-34 3 35-39 4 40-44 5 45-49 6 50-54 7 55-59 8 60-et plus 9

55

S 6 - A/ Avez-vous des enfants ? Manan-janaka ve moa ianao ? Oui – Eny 1 [Continuer] Non – Tsia 2 [Allez à la question S7]

S 6 - B/ Si oui, combien en avez-vous ? Raha toa ka manan-janaka ianao, firy no isan’izy ireo ? Veuillez noter le nombre exact d’enfants ________

S 7 - Statut marital / Mikasika ny fanambadiana. Êtes-vous ...? Ianao ve dia...? [CITER LES RÉPONSES.] En concubinage / Miara-mipetraka 1 Marié légalement / Manam-bady ara-dalàna 2 Marié traditionnellement / Vita ara-fomba malagasy 3 Célibataire / Tsy manam-bady 4 Divorcé / Nisara-bady 5 Veuf / Maty vady 6

S 8 - Depuis combien de temps êtes-vous incarcéré ? Firy taona izay ianao no voafonja ? Veuillez noter la durée exacte depuis laquelle l’individu est incarcéré ______ puis reclasser : Depuis 6 mois ou moins 1 Entre 6 mois et 2 ans 2 Depuis plus de 2 ans 3

S 9 - Vous arrive-t-il de recevoir des paniers (alimentaires) de l’extérieur ? Mahazo sakafo avy any ivelany ve ianao ? Jamais – Tsia mihitsy 1 Parfois – Indraindray 2 Souvent – Matetika 3 NSP 4

LA SANTÉ, L’HYGIÈNE ET LA NUTRITION

Q 1. Pensez-vous avoir accès aux soins dont vous avez besoin ? Amin’ny eritreritrao, mahazo ny fitsaboana ilainao ve ianao ? [CITER LES RÉPONSES.] Oui, facilement – Eny, tena mora 1 Oui, mais avec difficulté – Eny fa sarotra 2 Non - Tsia 3 [Aller directement à Q3] NSP 4

Q 2. Lorsque vous êtes malades, pensez-vous recevoir les traitements suffisants et adaptés ? Rehefa marary ianao, eritreretinao fa ampy sy mifanaraka amin’ilay aretina ve ny fitsaboana azonao ? [CITER LES RÉPONSES.] Oui – Eny 1 Non – Tsia 2 Pas toujours – Tsy isakin’ny mihetsika 3 NSP 4

56

Q 3. Nous allons maintenant parler de la faim que vous ressentez ici en prison. Choisissez parmi les réponses suivantes celle qui correspond le mieux à votre état de faim. Hiresaka momba ny hanoanana isika izao. Noho izany misafidiana amin’ireto fehezan-teny ireto izay tena mifanaraka amin’ny fandrenesanareo ny hanoananao ato am-ponja. Ilay fitsapana izany hahanoanana izany no tena ilaina fantarina eto. [CITER LES RÉPONSES.] Je ne ressens jamais la faim – Tsy mahatsiaro noana mihitsy aho

1

Je ressens parfois la faim – Indraindray ihany aho vao mahatsiaro noana

2

Je ressens souvent la faim – Mahatsiaro noana matetika aho

3

Je ressens toujours la faim – Mahatsiaro noana foana aho

4

Q 4. Pensez-vous que les personnes malnutries ont la possibilité au sein de la maison centrale de

bénéficier d’une prise en charge adaptée ? Tsapanao ve fa mahazo ny fandraisana an-tanana mifanaraka aminy ireo olona tratran’ny tsy fahampian-tsakafo ato anatin’ny fonja ? Oui – Eny 1 Non – Tsia 2 NSP 3

Q 5. Considérez-vous avoir accès à une hygiène corporelle suffisante (douche, savon,...) ? Mahatsapa ve ianao fa afaka mahazo fahadiovana ara-batana ampy ? (midio amin’ny trano fidiovana, savony, …) Oui – Eny 1 Non – Tsia 2 NSP 3

Q 6. Considérez-vous que votre environnement en prison (pollution, bruit, salubrité,...) est...? Manao ahoana no fahitanao ny tontolo iainanao ao am-ponja...? [CITER LES RÉPONSES.] Pas bon du tout – Tsy tsara mihitsy 1 Pas très bon – Tsy tena tsara 2 Moyen – Eo ho eo ihany 3 Bon – Tsara 4 NSP 5

LE JURIDIQUE

Q 7. En tant que détenu, connaissez-vous les règles de la liberté anticipée ? Fantatrao ve ny lalàna mifehy ny fahahafana mialohan’ny fotoana ahataperan’ny sazy ? Ny LP na ny LC no tena tiana fantatra eto. Oui – Eny 1

Non - Tsia 2

NSP 3

57

Q 8. Pensez-vous pouvoir être aidé dans vos démarches judiciaires (liberté anticipée, recours à un avocat, opposition, appel, cassation,...) ? Misy afaka manampy anao ve amin’ireo raharaha ara-pitsarana ? (Fahafahana vonjy maika, fanatonana mpisolo vava, fanohanana na fiantsoana na fandravana didim-pitsarana) Oui – Eny 1

Non – Tsia 2

NSP 3

Q 9. Connaissez-vous votre date de sortie ? Fantatrao ve ny daty ivoahanao ny fonja? [VÉRIFIER TOUT D’ABORD LA LISTE FOURNIE PAR HANDICAP INTERNATIONAL. POSER LA QUESTION UNIQUEMENT LORSQUE L’ON EST SÛR QUE LE DETENU N’EST PAS CONDAMNÉ A PERPÉTUITÉ.]

Oui – Eny 1

Non – Tsia 2

NSP 3

LE PSYCHOSOCIAL

Q 10. Depuis votre incarcération, éprouvez-vous des sentiments négatifs comme le cafard, le désespoir, l’anxiété ou la dépression ? Mahatsiaro sorena, malahelo, kivy, mitaintaina na ketraka ve ianao nandritra ny nidiranao tato am-ponja ? [CITER LES RÉPONSES.]

Jamais – Tsia mihitsy 1

Parfois – Indraindray 2

Souvent – Matetika 3

NSP 4

58

Je vais vous lire les affirmations suivantes concernant vos sentiments pendant votre séjour pendant les 30 derniers jours, et vous allez me dire si ces sentiments apparaissent souvent, parfois ou jamais. Hitanisako fehezanteny maro izay mifanaraka amin’ny fehitsem-po izay mety nanananao mandritra ny 30 andro farany teo, ka ho lazainao amiko raha mahatsapa ireo fehitsem-po ireo ianao matetika, indraindray, na tsia mbola nahatsapa izany fehitsem-po izany.

1: JAMAIS (TSIA MIHITSY) – 2: PARFOIS (INDRAINDRAY) – 3: SOUVENT (MATETIKA)

[NOTER 4 SI SANS AVIS MÊME APRÈS RELANCE.]

Q 11.

Vous vous êtes senti découragé.

Nahatsiaro kivy ianao. 1 2 3 4

Q 12.

Vous vous êtes mis en colère.

Nahatsiaro tena tezitra ianao. 1 2 3 4

Q 13.

Vous vous êtes senti fatigué.

Nahatsiaro tena ho reraka ianao. 1 2 3 4

Q 14.

Vous avez eu peur.

Nahatahotra ianao. 1 2 3 4

Q 15.

Vous avez mal dormi.

Tsy nahita tory (ratsy torimaso) ianao. 1 2 3 4

Q 16.

Vous vous êtes réveillé déprimé le matin.

Nahatsiaro ketraka ianao raha vao mifoha maraina.

1 2 3 4

Q 17.

Vous vous êtes senti triste.

Nahatsiaro tena ho nalahelo ianao. 1 2 3 4

Q 18.

Vous aviez envie de ne rien faire.

Nahatsapa hoe tsy te hanao na inona na inona ianao.

1 2 3 4

Q 19.

Vous aviez envie de mourir.

Nanana faniriana te ho faty ianao. 1 2 3 4

Q 20.

Vous avez tenté de mettre fin à vos jours.

Nanandrana namono tena ianao. 1 2 3 4

59

Je vais vous lire les affirmations suivantes concernant votre vie depuis votre incarcération, et vous allez me dire si ces situations n’apparaissent pas du tout, apparaissent très peu, ou apparaissent souvent. Je tiens à vous rapopeler que les réponses resteront confidentielles et ne sortiront pas de ce cadre, et surtout pas dans la prison. Hitanisako fehezanteny maro izay mifanaraka amin’ny fiainana ato am-ponja nandritra ny fotoana nidiranao tato am-ponja, ka ho lazainao amiko raha efa tsy mbola nitrangan’ireto toe-javatra ireto ianao, na itrangany ihany indraindray na itrangany matetika. Marihako eto ihany fa ny valin-teninao dia mijanona ho tsiambara-telo ary tsy hiparitaka indrindra fa ato am-ponja.

1: NON PAS DU TOUT (TSIA MIHITSY) – 2: OUI UN PEU (ENY INDRAINDRAY) – 3: OUI SOUVENT (ENY MATETIKA)

[NOTER 4 SI SANS AVIS MÊME APRÈS RELANCE.]

Q 21.

Vous vous sentez seul.

Nahatsiaro tena ho irery ianao. 1 2 3 4

Q 22.

Vous êtes victime de violences de la part des autres détenus.

Efa niharan’ny herisetra ianao avy amin’ny voafonja hafa ianao.

1 2 3 4

Q 23.

Vous subissez des brimades/rackets de la part des autres détenus.

Efa niharan’ny tsindry hazo lena na fanambakana avy amin’ny voafonja hafa ianao.

1 2 3 4

Q 24.

Vous êtes victime de violences de la part des agents pénitentiaires.

Efa niharan’ny herisetra ianao avy amin’ny mpandraharaha ny fonja.

1 2 3 4

Q 25.

Vous subissez des brimades/rackets/sanctions injustifiées de la part des agents pénitentiaires.

Efa niharan’ny tsindry hazo lena na fanambakana na fanasazina tsy ara-drariny nataon’ny mpiasan’ny fonja ianao.

1 2 3 4

60

Q 26. A/ Au cours de ces 6 derniers mois, avez-vous eu des visites (amis, famille, conjoint/concubin, enfants,...) ? Nisy mpamangy ve ianao tato anatin’ny enim-bolana farany, na avy amin’ny namana izany, na fianakaviana, vady, ankizy, sns. ? Oui – Eny 1 [Continuer]

Non (AUCUNE) – Tsia 2 [Aller à la question Q27]

NSP 3 [Aller à la question Q27]

Q 26. B/ Et quelle sont les fréquences de ces visites ? Isaky ny inona no misy mamangy anao? [CITER LES RÉPONSES.]

1 fois par mois ou moins 1

1 à 2 fois par mois 2

Plus de 2 fois par mois 3

NSP 4

Q 27. En prison, trouvez-vous les journées interminables ? Afak’andro ve ianao ato am-ponja? Jamais – Tsia mihitsy 1

Parfois – Indraindray 2

Souvent – Matetika 3

NSP 4

Q 28. Vous arrive-t-il d’avoir la sensation d’apprendre quelque chose en prison ? Mahatsapa ve ianao fa nisy zava-baovao noraisinao ve tato am-ponja ? Jamais – Tsia mihitsy 1

Parfois – Indraindray 2

Souvent – Matetika 3

NSP 4

61

Q 29. A/ En prison, participez-vous à une activité ? Mandray anjara amin’ireo sahan’asa misy ato anatin’ny fonja ve ianao ?

Jamais – Tsia mihitsy 1 [Aller à la question Q30]

Parfois – Indraindray 2 [Continuer]

Souvent – Matetika 3 [Continuer]

NSP 4 [Aller à la question Q30]

Q 29. B/ Si parfois ou souvent, quelles sont ces activités ? Raha toa ka indraindray na matetika, inona avy izy ireo ?

[NE PAS CITER LES RÉPONSES. RÉPONSES MULTIPLES POSSIBLES. SI AUTRES, CITER LA RÉPONSE DU RÉPONDANT, PUIS RECODER.]

Activité sportive - Fanatanjahan-tena 1

Cuisine - Lakozia 2

Cours d’alphabétisation - Fampianarana mamaky teny sy manoratra

3

Activité d’hygiène (savon, chaulage, désinsectisation, ménage) - Asa fanadiovana (Fanamboarana savony, Fandokoana, Famonoana biby kely, famafana trano)

4

Échanges éducatifs (sensibilisations) 5

Culte - Fivavahana 6

Bibliothèque - Trano famakiam-boky 7

Loisirs (jeux, musique, culture, tournois,…) - Fialam-boly (Lalao, mozika, zaitra, fifaninana…)

8

Autres : _________________________________________

62

Q 30. A/ Voir la durée de la peine du détenu sur la liste. [À NE PAS POSER AU DETENU. L’ENQUÊTEUR REMPLIT TOUT SIMPLEMENT SUR LA BASE DE LA LISTE FOURNIE PAR HANDICAP INTERNATIONAL.]

Date définie – Daty efa fantatra 1 [Continuer]

Perpétuité – Anterivozona 2 [Aller à la question Q31]

Q 30. B/ Pensez-vous que vous pouvez être aidé pour préparer votre sortie de prison ? Heverinao ve fa misy afaka manampy ianao amin’ny fanomananao ny fivoahanao ny fonja ? [NE PAS POSER SI LE DÉTENU EST CONDAMNÉ À PERPÉTUITÉ.]

Oui – Eny 1 [Continuer]

Non – Tsia 2 [Aller à la question Q31]

NSP 3 [Aller à la question Q31]

Q 30. C/ Si oui, par qui pouvez-vous être aidé ? Raha eny, dia avy amin’iza ? [NE PAS CITER LES RÉPONSES. QUESTION À RÉPONSES MULTIPLES. SI AUTRES, CITER LA RÉPONSE DU RÉPONDANT, PUIS RECODER.]

Handicap International 1

Comités de Soutien aux Personnes Détenues (CSPD) 2

Administration Pénitentiaire (AP) 3

Accompagnement Psychosocial Personnalisé (ACP) 4

Enfants 5

Conjoint/Concubin 6

Amis 7

Autres : ___________________________________________

63

Q 31. Nous allons maintenant parler de votre réflexion par rapport à l’avenir en général. Choisissez parmi les réponses suivantes celle qui vous correspond le mieux. Hiresaka momba ny ho avinao amin’ny ankapobeny isika izao. Noho izany misafidiana amin’ireto fehezan-teny ireto izay tena mifanaraka amin’ny fieritreretinao momban’ny ho avinao. [CITER LES RÉPONSES.]

Je ne pense jamais à mon avenir – Tsia mieritreritra ny ho aviko mihitsy aho

1

Je pense parfois à mon avenir – Indraindray aho mieritreritra ny ho aviko

2

Je pense souvent à mon avenir – Matetika mieritreritra ny ho aviko aho

3

NSP 4

Q 32. La perspective de votre sortie vous fait-elle peur ? Mampatahotra anao ve ny mieritreritra ny fivoahana ny fonja ? [NE PAS POSER SI LE DÉTENU EST CONDAMNÉ À PERPÉTUITÉ (RÉPONSE 2 A Q30A).]

Oui – Eny 1

Non – Tsia 2

NSP 3

Q 33. Trouvez-vous vos conditions de vie meilleures qu’à l’extérieur ? Mety noho ny any ivelany ve ny fiainana ato am-ponja rah any fahitanao azy manokana ? Oui – Eny 1

Non – Tsia 2

NSP 3

64

Q 34. De manière générale, trouvez-vous que les conditions de vie carcérale sont... Aminao ny fianana ato am-ponja amin’ny ankapobeny dia... [CITER LES RÉPONSES. NOTER 6 SI SANS AVIS MÊME APRÈS RELANCE.]

Très mauvaises – Tena ratsy 1

Mauvaises – Ratsy 2

Ni bonnes, ni mauvaises – Sady tsy tsara no tsy tsara 3

Bonnes – Tsara 4

Très bonnes – Tena tsara 5

NSP 6

MISAOTRA BETSAKA TOMPOKO NOHO NY FAHAVONONA NAMALY NY FANONTANIANAY.

65

Liste des abréviations

AP Administration Pénitentiaire APP Accompagnement Psychosocial Personnalisé APS Accompagnateur Psychosocial CE Chef d’Établissement CSPD Comité de Soutien aux Personnes Détenues DGAJ Direction Générale de l’Administration Judiciaire DGAP Direction Générale de l’Administration Pénitentiaire DHDRS Direction de l’Humanisation de la Détention et de la Réinsertion Sociale DIRAP Direction Régionale de l’Administration Pénitentiaire DRP Direction de la Réforme Pénitentiaire EP Établissement pénitentiaire HI Handicap International MC Maison Centrale MDM Médecins du Monde SPDTS Syndicat des Professionnels Diplômés en Travail Social

66

Bibliographie

• Ouvrages et documents de travail

LAFRENIÈRE A. Accompagnement social personnalisé : Réflexions, méthode et outils d’une approche en travail social de proximité. 2009. 83 pages. LECOMTE A. et PÉGON G. Conditions de vie carcérale et détresse psychologique des personnes détenues. État des lieux dans les prisons de Vatomandry et d’Antanimora à Madagascar. Madagascar, Handicap International, 2010. 63 pages. PÉGON G. Santé mentale en contextes de post-crise et de développement. Direction des Ressources Techniques, Handicap International, 2011. 74 pages. ZIEGLER S. Renforcement des capacités et relation partenariale : enjeux, modalités, outils. Direction des Ressources Techniques, Handicap International, 2008. 88 pages.

• Articles

AGBEMADON K. La reconstruction psychique et sociale par des pratiques rituelles traditionnelles : approche transculturelle de la prise en charge des sortants de prison au Togo, in Revue transculturelle L’autre, vol.10, n°2, 2009, pp. 172-173

ANDRIANTSEHENO M. La santé mentale à Madagascar, in Information psychiatrique, vol. 79, n° 10, 2003.

http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=15413571

ANDRIANTSEHENO L.M., ANDRIANASY T.F., ANDRIAMBAO D.S. Les troubles

psychiatriques à Madagascar : étude clinique de 376 cas répertoriés à Mahajanga, in « Clinique », Manuscrit n°2458, 2003.

http://www.pathexo.fr/documents/articles-bull/T97-2-2458-5p.pdf

BOISSON M., GODOT C., SAUGNERON S. La santé mentale, l’affaire de tous. Pour une

approche cohérente de la qualité de vie. Paris : Centre d’analyse stratégique, 2009, pp. 20-22.

http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/094000556/0000.pdf

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67

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et son potentiel pour mieux comprendre et intervenir sur les déterminants de la participation sociale et de l’exercice de la citoyenneté en santé mentale.

http://www.aqrp-sm.org/colloque/resumes/xive/03_xive-atelier-sum.pdf

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http://www.u707.jussieu.fr/sirs/SEMINAIRE091003.pdf

• Sites web

Le portail de l’information sur les prisons : prison.eu.org

Le site de référence de l’échelle SF36 : http://www.sf-36.org/

ISPN (Indicateur de santé perceptuelle de Nottingham) :

http://formathon.fr/formation_cres/Docs/Biblio/Outils/Nottingham.pdf

WHOQOL 26 (World Health Organization Quality of life) :

http://www.who.int/substance_abuse/research_tools/whoqolbref/en/

Il existe d’autres échelles de qualité de vie qui présentent les mêmes limites, elles sont

regroupées dans le document suivant :

LE GRAND E., Propositions d’un corpus d’indicateurs répondant à l’objectif 3 du P.R.S.P. « Améliorer la qualité de vie », Consultant Santé publique, 21/04/2006

http://www.platoss-bretagne.fr/docs/etudes%5CRapport_QDV.pdf

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Notes

1 Agbemadon K. in « La reconstruction psychique et sociale par des pratiques rituelles traditionnelles : approche transculturelle de la prise en charge des sortants de prison au Togo », Revue transculturelle L’autre, Vol. 10, n°2, 2009, p. 172 2 Rapport sur le développement humain 2011 ; Durabilité et équité. Un meilleur avenir pour tous ; PNUD. 3 http://www.instat.mg/pdf/epm_10poly.pdf 4 Décret N°2006-015 portant sur l’organisation générale de l’Administration Pénitentiaire. Décret n°2006-901 portant sur l’organisation de la préparation à la réinsertion sociale, familiale et professionnelle des personnes détenues. 5 Directeur de l’observatoire national français de la santé mentale et de la précarité (ONSMP). 6 Le DSM IV (Diagnostic and Statistical Manuel, révision 4) est un outil de classification des troubles mentaux publié par l’Association américaine de psychiatrie. Il représente le résultat actuel des efforts poursuivis depuis une trentaine d’année aux États-Unis pour définir plus précisément ces troubles. 7 La CIM 10 (Classification Internationale des Maladies, révision 10) est publiée par l’Organisation mondiale de la Santé pour l’enregistrement des causes de morbidité et de mortalité touchant les êtres humains à travers le monde. Depuis 1893 (date de sa première version), la CIM permet le codage des maladies, des traumatismes et de l’ensemble des motifs de recours aux services de santé. 8 Approche inspirée du Processus de Production du Handicap. Cf. FOUGEYROLLAS P., CLOUTIER R., BERGERON H., COTE J., ST-MICHEL G. Classification québécoise : Processus de Production du Handicap. Lac St-Charles : Réseau International sur le Processus de Production du Handicap (RIPPH), 1998. 9 Uniquement pour la vague 2012. 10 Comité permanent inter-organisations (CPI) (2007). Directives du CPI concernant la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence. Genève : CPI. 11 L’étude de Santé mentale a confirmé l’hypothèse selon laquelle 70 % des personnes détenues éprouvent de la détresse psychologique du fait de leur situation et leur environnement de vie dans les établissements pénitentiaires.

Conditions de vie carcérale et détresse psychologique des personnes détenues

HANDICAP INTERNATIONAL14, avenue Berthelot69361 LYON Cedex 07FranceT. +33 (0) 4 78 69 79 79F. +33 (0) 4 78 69 79 [email protected]

Ce document présente les résultats d’une étude quantitative menée dans trois prisons de Madagascar en 2011-2012.

Les objectifs de cette étude étaient entre autres de :• mesurer la perception des personnes détenues sur les conditions de vie carcérale, • mesurer leur détresse psychologique, • déterminer les variables qui influent sur la détresse psychologique et la perception des conditions de vie carcérale.

Au regard des résultats de l’étude, Handicap International a proposé un nouveau modèle d’intervention psychosociale. Élaboré à travers un système à étage de services complémentaires, il promeut l’application d’une approche globale centrée sur les besoins de la personne détenue.