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1 Concours du second degré – Rapport de jury Session 2008 AGREGATION INTERNE ET CAER-PA LETTRES CLASSIQUES Rapport de jury présenté par M. Patrice SOLER Inspecteur général de l’éducation nationale Président de jury Les rapports des jurys des concours sont établis sous la responsabilité des présidents de jury Secrétariat Général Direction générale des ressources humaines

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Concours du second degré – Rapport de jury

Session 2008

AGREGATION INTERNE ET CAER-PA

LETTRES CLASSIQUES

Rapport de jury présenté par M. Patrice SOLER Inspecteur général de l’éducation nationale

Président de jury

Les rapports des jurys des concours sont établis so us la responsabilité des présidents de jury

Secrétariat Général

Direction générale des ressources humaines

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SOMMAIRE

Rapport du président

Composition du jury

Bilan de l’admissibilité du concours interne

Répartition des notes aux épreuves d’admissibilité du concours interne Bilan de l’admissibilité du CAERPA Répartition des notes aux épreuves d’admissibilité du CAERPA

Bilan de l’admission du concours interne

Répartition des notes aux épreuves d’admission du concours interne Bilan de l’admission du CAERPA Répartition des notes aux épreuves d’admission du CAERPA Sujets des épreuves écrites EPREUVES D’ADMISSIBILITE Composition française Version latine Version grecque EPREUVES D’ADMISSION Explication d’un texte français postérieur à 1500 Exposé de grammaire Explication d’un texte latin Explication d’un texte grec Leçon

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LA SESSION 2008

LE MOT DU PRESIDENT

Réjouissons-nous.

• Tout d’abord, le nombre de candidats présents par rapport au nombre des inscrits s’accroît sensiblement. Il faut donc se féliciter de constater qu’un très grand nombre de candidats sont restés sourds aux rumeurs alarmistes sur une réduction drastique du nombre des postes offerts. Il est donc vivement conseillé à ceux qui souhaitent s’inscrire « pour de bon » de mépriser les sottes rumeurs qui circulent, et de poursuivre leur préparation sereinement, sans se laisser en rien distraire.

• On s’est réjoui aussi d’accueillir 88 personnes aux épreuves orales : c’est chaque fois un grand moment, en effet, de voir arriver les admissibles, lors des deux séances d’accueil et de présentation des épreuves. Les admissibles le savent, le président du jury et le directoire ont vraiment à cœur de créer dès ce moment les conditions psychologiques et morales les meilleures pour le triduum qui suit, sans négliger les aspects matériels : j’ai été sensible, cette année aussi, après les épreuves, aux paroles de candidats reçus ou non, qui témoignent de leur surprise de se voir accueillis avec délicatesse et avec des mots qui les engageaient à entretenir au cours des épreuves orales un sentiment de fierté avant tout. Je mesure l’ensemble des sacrifices qu’ont accepté de faire bien des candidats, en effet, qu’ils soient admissibles ou non : la préparation est courte dans le temps ; elle n’est pas toujours ajustée, dans telle et telle académie, aux épreuves spécifiques du concours de « lettres classiques », avec peu de candidats par rapport au nombre des agrégatifs de lettres modernes. La persévérance de plusieurs force le respect, même si les résultats ne suivent pas forcément.

• C’est que la préparation du concours est aussi une « fête de l’intellect », pour reprendre l’expression du poète : les candidats heureux ou malheureux le disent, la lecture des œuvres (car les programmes sont beaux !), la fréquentation de quelques ouvrages critiques et de cours de niveau universitaire leur procurent une grande joie. Et c’est comme à un « triduum d’intense activité intellectuelle » que nous convions les candidats aux épreuves orales.

• Autre sujet de satisfaction, les notes en haut du tableau à l’oral : par exemple un 12 en leçon avec un 16,50 en explication française et 15 en explication de langue ancienne ; ou encore 16 en leçon, 15, 50 en explication française, 16 en explication de langue ancienne. A l’écrit, on relève des associations de notes comme 14 en dissertation et 19 en version, ou 16 et 15, ou encore 14 et 15. Il faut saluer aussi le bond tout à fait remarquable d’une personne classée 70° en arrivant aux épreuves orales, et qui est repartie classée … 13° (elle était admissible pour la première fois après des présentations infructueuses : cela doit être un stimulant pour ceux qui désespèrent). Comme chaque année, en effet, l’oral bouscule le classement de l’écrit, avec des remontées pas toujours aussi spectaculaires, mais suffisantes : c’est dire que cet oral doit se préparer tout au long de l’année, et pas à la sauvette après la divine surprise d’une admissibilité que l’on n’attendait pas, et qui donne tout d’un coup le vertige …

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Or chacun, je dis bien chacun, peut se construire une préparation régulière et continue à l’oral, quelles que soient les conditions particulières et le contexte de sa préparation au concours, on y reviendra un peu plus loin et dans les rapports de chaque épreuve. Ce type de conseil a été donné lors de la « confession », inaugurée l’an dernier, et qui s’est révélée cette année encore un moment fécond pour les candidats qui ont pu venir : les membres du jury, en effet, ne leur ont ménagé ni leur sollicitude ni leur temps, et ils ont pu repartir tout à fait éclairés sur les points faibles et sur les point forts de leurs prestations à l’oral.

• On se réjouit enfin de voir l’amélioration de la moyenne en composition française : elle passe en effet de 7, 20 à 7, 43 pour les présents à l’Agrégation, et de 7,17 à 7, 43 pour le CAERPA. Sur les 75 admissibles à l’Agrégation, les candidats classés à l’issue de l’écrit de 1 à 21 obtiennent tous la moyenne à la composition française ; mais l’an dernier ce nombre était plus élevé (39). Et sur les 75, 41 seulement ont eu la moyenne à cette épreuve. Au CAERPA, 5 admissibles sur 13 ont la moyenne à cette épreuve.

Améliorer la préparation en français .

• Ces chiffres sont décevants. Il est possible que des candidats aient cru bien lire le rapport de 2007 , et

ne l’aient pas bien lu, qui faisait clairement le point sur les attentes de cette épreuve : elle n’est pas une composition de didactique, sans être pour autant une dissertation perdant de vue tout souci didactique.

• Mais chez trop de candidats prévaut sans doute le calcul selon lequel on assure l’admissibilité avec la version de langue ancienne. Spéculation hasardeuse, et qui est peut-être une attitude de résignation : le temps disponible pour se préparer étant court, on pense en effet que de toute façon on n’abordera pas l’épreuve sur programme avec une connaissance suffisante des œuvres, et, a fortiori, de lectures critiques qui aideraient à y cheminer. On relève donc chez les derniers admissibles des associations de notes du type : 4 en français et 17 en version ; 5 en français et 16 en version ; 6 en français et 14 en version. Mais la note de version ne peut assurer à elle seule une place d’admissible qui mette à l’abri d’un mauvais oral. Il faut donc réduire les discordances entre les résultats aux deux épreuves.

• Car cette année encore, les notes en langue ancienne sont souvent satisfaisantes, voire très satisfaisantes chez des candidats non admissibles et très mal classés : 16, 12, 14. C’est donc la préparation à la composition française qu’il convient de renforcer, si tant est qu’on ne veuille pas tout miser sur les langues anciennes.

• Il faut d’abord ne pas miser sur les « chances », ou les « risques », d’un auteur d’avoir les honneurs du sujet de français. Mieux vaut donc avoir tout lu plutôt que d’avoir privilégié tel et tel auteur.

• Il faut bien observer la façon dont le sujet est abordé dans le rapport de l’épreuve, et poursuivre cette observation en (re)lisant des rapports antérieurs. Ces pages, d’une grande qualité, sont sans doute insuffisamment relues, insuffisamment assimilées pour être de véritables tremplins vers la dissertation qui attend les candidats. Comme dans certains sports, cet élan vers l’arrière permet de mieux avancer.

• Mais c’est l’exercitatio qui fait défaut souvent : nous savons les difficultés de bien des candidats à concilier leurs charges professionnelles, les trajets, les charges familiales diverses ; mais il faut remettre le plus possible de dissertations, sans s’estimer quitte parce que l’on en a remis une ou deux ; et, s’il faut choisir, et c’est souvent le cas, mieux vaut réserver du temps pour achever une dissertation en relisant sous un autre angle l’oeuvre au programme que pour accumuler des pages de cours, car on ne bricole pas une composition le jour du concours.

• C’est donc pour cela que j’avais demandé l’an dernier au jury d’élaborer une proposition de corrigé qui permît de faire le point sur ce qui est attendu : cette proposition est le résultat d’une réflexion collective, qui a constamment eu à l’esprit la préoccupation de candidats devant se préparer dans des conditions trop souvent précaires. Il suffit de consulter le rapport 2007. Attend-on, une dissertation littéraire, avec, pour sauver les apparences, un vernis de didactique ? Est-

ce une épreuve où le souci didactique devrait être affiché de telle manière qu’il donnerait lieu à de pesantes élaborations au plus près d’une situation de cours, sur lesquelles se serait concentré l’effort, en

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sacrifiant une intelligence fine des textes, une réflexion littéraire de niveau universitaire sur l’oeuvre au programme ? Jusqu’où ne pas aller dans le passage d’un savoir académique de haut niveau à la méditation d’un travail pour la classe ? Quels sont les points à garder à l’esprit en priorité sous les expressions modalités d’exploitation, et projet didactique ? C’est à ces questions que le rapport de composition française s’est attaché l’année dernière tout particulièrement, en veillant à illustrer clairement le propos, sans entrer explicitement dans des débats.

« S’entraîner à l’oral ».

Les rapports sur les diverses épreuves en reviennent toujours au rôle indispensable de l’exercitatio. Mais, dira-t-on, comment la pratiquer ? La « confession », pour la deuxième année, les entretiens avec les candidats, ont confirmé la difficulté pour beaucoup de s’entraîner régulièrement à l’oral, et cela pour toute sorte de raisons.

Est-il impossible cependant de réserver durant l’année des temps spécifiques où l’on se met dans les conditions mêmes de l’oral à l’aide de partenaires d’entraînement, comme le feraient des athlètes ? Ne peut-on solliciter tel collègue, tel camarade d’études pour entendre quelques explications de texte à intervalles réguliers ? Ne peut-on s’imposer une discipline quasi quotidienne , durant une demi-heure chaque fois, pour lire à voix haute les textes, tous les textes, grecs en particulier, sans chercher à traduire ? Cela n’a l’air de rien, mais on y gagnera une imprégnation progressive, qui portera infaillib lement ses fruits le jour de l’épreuve !

On peut aussi lire déjà , et relire, les œuvres au programme dans la perspective de la f uture leçon . En cheminant en effet à travers les textes, il n’est pas malaisé de voir se tracer des sujets possibles de leçons. ll y faut cependant une condition, d’ordre intérieur, c’est l’idée que l’on est capable d’être admissible, que cela n’est pas réservé à d’autres, comme en sont persuadés, à les entendre, trop de candidats qui ont eu l’horrible surprise de se voir admissibles …

Ici se pose cependant une question touchant l’explication de texte français, que je ne voudrais pas esquiver et que pointe le rapport sur l’épreuve.

L’explication de texte au concours est linéaire, en effet, alors que les professeurs présentent à leurs élèves des études de textes qui sont plutôt des commentaires composés, avec des accents mis sur la cohérence et l’homogénéité des parties et « sous parties » . Là est sans doute la source d’une difficulté pour beaucoup de candidats : on observe en effet que la linéarité des explications que nous entendons au concours s’accompagne très souvent d’un discours qui impose une cohérence d’ordre narratif ou structurel (un sonnet, par exemple) ou psychologique factice, comme si l’explication linéaire devait obéir à la formule post hoc, ergo propter hoc, ou rendre manifestes les continuités en évitant de signaler les ruptures, dénivellations et discontinuités dont un texte littéraire est pourtant traversé, peu ou prou.

Il devrait donc être possible, en amont du concours, en classe même, de porter plus d’attention aux « mouvements » du texte, en donnant à ce mot tout son sens, alors qu’au concours l’annonce rituelle « ce texte comporte trois mouvements » s’avère improductive la plupart du temps (on a découpé le texte en parties, en effet, mais pas en « mouvements » !). La modalité de l’épreuve de grammaire

Comme cela a été annoncé et expliqué avec clarté dans le rapport de 2007, la modalité de l’épreuve de grammaire évolue : le rapport de grammaire de cette année 2008 en donne amplement et les raisons et des illustrations, en traitant quelques exemples, qui éclaireront parfaitement les candidats.

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On trouvera les rapports précis et précieux des différentes épreuves, sauf celui de version grecque, pour une raison donnée en son lieu ; pour le rapport de l’explication grecque, on regrettera qu’il n’ait pu être fourni avec les caractères grecs attendus. Pour conclure :

. • Ayons le courage de dire que trop de candidats viennent encore à l’écrit « pour voir »,

alourdissant les coûts liés aux procédures d’inscription, à l’organisation et à la passation des épreuves. Osons le dire, en effet : la liste des totaux d’admissibilité fait apparaître que des dizaines de candidats ne se présentent pas à l’écrit avec un minimum de préparation sérieuse : sinon comment expliquer des associations de notes comme 6 et 4, ou 4 et 6, ou 5 et 3, 50, ou 3 et 5, ou 4 et 2, etc ?

• L’une de nos satisfactions, en revanche, est de voir des personnes qui se sont sérieusement préparées, ont connu un année certes difficile, mais avec le bonheur d’avoir découvert ou approfondi des textes français, d’avoir retrouvé des textes grecs et latins intégraux, d’avoir revigoré leur métier de professeur par la fréquentation des humaniores litterae.

• Il est agréable au président de se souvenir des propos des candidats admissibles, touchés par la bienveillance et la délicatesse avec laquelle je les ai accueillis le jour de la convocation aux épreuves orales, et ils l’ont été par les examinateurs durant les trois jours d’épreuves : j’invite donc chacun à tout mettre en œuvre pour venir le vérifier à son tour !

• Je remercie enfin les membres nouveaux du jury qui se sont très bien intégrés dans l’équipage, grâce en particulier à la grande cordialité (au sens littéral, car les journées à vivre ensemble sont longues) de leurs collègues, dont je salue aussi le dévouement et le sérieux.

Le Président du jury, PATRICE SOLER, Inspecteur gén éral de Lettres.

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COMPOSITION DU JURY SESSION 2008

Président.

M. Patrice SOLER Académie DE PARIS Inspecteur général de l'éducation nationale.

Vice-président(s).

Mme Catherine SCHNEIDER Académie DE STRASBOURG Maître de conférences des universités

Secrétaire général.

M. Eric DOZIER Académie DE CRETEIL Inspecteur d'académie /Inspecteur pédagogique régional

Membres du jury

M. Sébastien BARBARA Académie DE LILLE Maître de conférences des universités

Mme Françoise BARGUILLET Académie DE BORDEAUX Professeur de chaire supérieure

M Pierre-Marie BAUX Académie DE TOULOUSE Inspecteur d'académie /Inspecteur pédagogique régional

Mme Monique BOUQUET Académie DE RENNES Maître de conférences des universités

Mme Marie-Madeleine CASTELLANI Académie DE LILLE Professeur des universités

Mme Marie-Anne CHARBONNIER Académie DE PARIS Professeur de chaire supérieure

Mme Catherine CROIZY-NAQUET Académie DE VERSAILLES Professeur des universités

M. François DECHEZLEPRETRE Académie DE PARIS Professeur agrégé

M. Eric FOULON Académie DE TOULOUSE Professeur des universités

Mme Catherine FROMILHAGUE Académie DE PARIS Maître de conférences des universités

M. Noël GORGE Académie DE CLERMONT-FERRAND Inspecteur d'académie /Inspecteur pédagogique régional M. Charles GUITTARD Académie DE VERSAILLES Professeur des universités

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M. Jean-Yves HUET Académie DE LYON Professeur agrégé

M. Stéphane MACE Académie DE GRENOBLE Maître de conférences des universités

M. Denis MARIANELLI Académie DE PARIS Professeur agrégé

Mme Valérie NAUDET Académie D'AIX-MARSEILLE Maître de conférences des universités

Mme Estelle OUDOT Académie DE DIJON Professeur des universités

M. Frédéric PICCO Académie DE BORDEAUX Professeur agrégé

Mme Dominique PIERREL Académie DE NANCY-METZ Inspecteur d'académie /Inspecteur pédagogique régional

M. Fabrice POLI Académie DE DIJON Maître de conférences des universités

Mme Claire POULLE Académie DE BESANCON Maître de conférences des universités

M. Jean SCHNEIDER Académie DE LYON Professeur des universités

Mme Claire STOLZ Académie DE PARIS Maître de conférences des universités

M Jean-Claude VALLECALLE Académie DE LYON Professeur des universités

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QUELQUES CHIFFRES POUR SITUER LA SESSION 2008

Nombre de candidats présents à toutes les épreuves

Agrégation 2008 234 pour 31 postes 2007 223 pour 28 postes 2006 288 pour28 postes 2005 246 pour 34 postes 2004 220 pour 33 postes 2003 226 pour 35 postes

CAERPA 2008 29 pour 6 postes 2007 27 pour 6 postes 2006 38 pour 5 postes 2005 31 pour 4 postes 2004 32 pour 4 postes 2003 36 pour 4 postes

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Barre d’admissibilité et nombre d’admissibles

Agrégation 2008 9,20 ; 75 admissibles 2007 9, 20 : 74 admissibles 2006 9, 80 ; 75 admissibles 2005 8, 80 ; 85 admissibles 2004 9 ; 83 admissibles 2003 8 , 40 ; 91 admissibles

CAERPA 2008 9,10 ; 13 admissibles 2007 8, 10 ; 11 admissibles 2006 9, 80 ; 10 admissibles 2005 10,20; 10 admissibles 2004 9,20 ; 11 admissibles 2003 8,60 ; 9 admissibles

Barre d’admission et nombre d’admis

Agrégation 2008 10,05 2007 8,16 2006 9,94 2005 9,46 2004 9,40 2003 8,98

CAERPA 2008 9,74 2007 8,69 2006 9,73 2005 10,70 2004 10,16 2003 10, 04

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AGREGATION DE LETTRES CLASSIQUES

Bilan de l’admissibilité

Nombre d’inscrits : 319 Nombre de candidats ayant composé à toutes les épreuves : 234 Nombre d’admissibles : 75 Barre d’admissibilité en points (équivalence sur 20 ) :184 (soit 9, 20 / 20) Moyenne des candidats présents à toutes les épreuves : 7, 96 / 20 Moyenne des candidats admissibles : 11, 20 / 20

Moyenne des notes d’écrit

EPREUVE Présents Moyenne des présents Moyenne des admissibles

Composition française 234 7,43 10,17 Version grecque 88 8,85 12,65 Version latine 149 8,61 12,82

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Bilan de l'admissibilité

Concours : EAI AGREGATION INTERNE Section / option : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Nombre de candidats inscrits : 319

Nombre de candidats non éliminés : 234 Soit : 73.35 % des inscrits.

Le nombre de candidats non éliminés correspond aux candidats n'ayant pas eu de note éliminatoire (AB, CB, 00.00, NV). Nombre de candidats admissibles : 75 Soit : 32.05 % des non éliminés.

Moyenne portant sur le total des épreuves de l'admi ssibilité

Moyenne des candidats non éliminés : 07.96 / 20 (soit une moyenne coefficientée de : 0159.30 )

Moyenne des candidats admissibles : 11.20 / 20 (soit une moyenne coefficientée de : 0223.92 )

Rappel

Nombre de postes : 31

Barre d'admissibilité : 09.20 / 20 (soit un total coefficienté de : 0184.00 ) (Total des coefficients des épreuves d'admissibilité : 20)

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CAERPA

Bilan de l’admissibilité

Nombre d’inscrits : 38 Nombre de candidats ayant composé à toutes les épreuves : 29 Nombre d’admissibles : 13 Barre d’admissibilité en points (équivalence sur 20 ) :182 (soit 9, 10/ 20) Moyenne des candidats présents à toutes les épreuves : 8, 47 / 20 Moyenne des candidats admissibles : 11, 02 / 20

Moyenne des notes d’écrit

EPREUVE Présents Moyenne des présents Moyenne des admissibles

Composition française 29 7,43 9, 81 Version grecque 16 7, 75 14 Version latine 23 10, 61 12,8

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Bilan de l'admissibilité

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE Section / option : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Nombre de candidats inscrits : 38

Nombre de candidats non éliminés : 29 Soit : 76.32 % des inscrits.

Le nombre de candidats non éliminés correspond aux candidats n'ayant pas eu de note éliminatoire (AB, CB, 00.00, NV). Nombre de candidats admissibles : 13 Soit : 44.83 % des non éliminés. Moyenne portant sur le total des épreuves de l'admi ssibilité

Moyenne des candidats non éliminés : 08.47 / 20 (soit une moyenne coefficientée de : 0169.31 )

Moyenne des candidats admissibles : 11.02 / 20 (soit une moyenne coefficientée de : 0220.46 )

Rappel Nombre de postes : 6

Barre d'admissibilité : 09.10 / 20 (soit un total coefficienté de : 0182.00 ) (Total des coefficients des épreuves d'admissibilité : 20 )

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AGREGATION DE LETTRES CLASSIQUES

Bilan de l’admission

Nombre d’admissibles : 75 Nombre de d’admissibles présents à toutes les épreuves : 74 Nombre d’admis : 31 Barre d’admission en points (équivalence sur 20) : 402 (soit, 10,05 / 20) Moyenne des épreuves d’admission pour les candidats présents à toutes les épreuves : 8, 55 / 20 Moyenne des épreuves d’admission pour les candidats admis : 10, 62 / 20 Moyenne portant sur le total général (admissibilité et admission) des admissibles : 9, 88 /20 Moyenne portant sur le total général (admissibilité et admission) des admis : 11, 47 /20

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Bilan de l'admission

Concours : EAI AGREGATION INTERNE Section / option : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Nombre de candidats admissibles : 75 Nombre de candidats non éliminés : 74 Soit : 98.67 % des admissibles.

Le nombre de candidats non éliminés correspond aux candidats n'ayant pas eu de note éliminatoire (AB, CB, 00.00, NV).

Nombre de candidats admis sur liste principale : 31 Soit : 41.89 % des non éliminés.

Nombre de candidats inscrits sur liste complémentaire : 0 Nombre de candidats admis à titre étranger : 0

Moyenne portant sur le total général (total de l'ad missibilité + total de l'admission) Moyenne des candidats non éliminés : 09.88 / 20 (soit en moyenne coefficientée : 0395.18 )

Moyenne des candidats admis sur liste principale : 11.47/ 20 (soit en moyenne coefficientée : 0458.76 )

Moyenne des candidats inscrits sur liste complémentaire : / 20 (soit en moyenne coefficientée : )

Moyenne des candidats admis à titre étranger : / 20 (soit en moyenne coefficientée : )

Moyenne portant sur le total des épreuves de l'admi ssion

Moyenne des candidats non éliminés : 08.55 / 20 (soit en moyenne coefficientée : 171.01 )

Moyenne des candidats admis sur liste principale : 10.62 / 20 (soit en moyenne coefficientée : 0212.44)

Moyenne des candidats inscrits sur liste complémentaire : / 20 (soit en moyenne coefficientée :

Moyenne des candidats admis à titre étranger : / 20 (soit en moyenne coefficientée : ) Rappel

Nombre de postes : 31 Barre de la liste principale : 10.05 / 20 (soit en total coefficienté : 0402.00 )

Barre de la liste complémentaire : / 20 (soit en moyenne coefficientée : )

(Total des coefficients : 40 dont admissibilité : 20 admission : 20 )

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CAERPA

Bilan de l’admission

Nombre d’admissibles : 13 Nombre de d’admissibles présents à toutes les épreuves : 13 Nombre d’admis : 6 Barre d’admission en points (équivalence sur 20) : 389 (soit 9, 74 / 20) Moyenne des épreuves d’admission pour les candidats présents à toutes les épreuves : 7,94 / 20 Moyenne des épreuves d’admission pour les candidats admis : 9, 97 / 20 Moyenne portant sur le total général (admissibilité et admission) des admissibles : 9, 48 /20 Moyenne portant sur le total général (admissibilité et admission) des admis : 11, 06 /20

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Bilan de l'admission

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE Section / option : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Nombre de candidats admissibles : 13

Nombre de candidats non éliminés : 13 Soit : 100.00 % des admissibles.

Le nombre de candidats non éliminés correspond aux candidats n'ayant pas eu de note éliminatoire (AB, CB, 00.00, NV). Nombre de candidats admis sur liste principale : 6 Soit : 46.15 % des non éliminés.

Nombre de candidats inscrits sur liste complémentaire : 0

Nombre de candidats admis à titre étranger : 0

Moyenne portant sur le total général (total de l'ad missibilité + total de l'admission) Moyenne des candidats non éliminés : 09.48 /20 (soit en moyenne coefficientée : 0379.15

Moyenne des candidats admis sur liste principale : 11.06 / 20 ( soitmoyenne coefficientée :0442.33

Moyenne des candidats inscrits sur liste complémentaire : / 20 (soit en moyenne coefficientée :

Moyenne des candidats admis à titre étranger : / 20 (soit en moyenne coefficientée :

Moyenne portant sur le total des épreuves de l'admi ssion

Moyenne des candidats non éliminés : 07.94 / 20 (soit en moyenne coefficientée : 0158.69

Moyenne des candidats admis sur liste principale : 09.97 / 20 (soit en moyenne coefficientée : 0199.33

Moyenne des candidats inscrits sur liste complémentaire : / 20 (soit en moyenne coefficientée :

Moyenne des candidats admis à titre étranger : / 20 (soit en moyenne coefficientée : Rappel

Nombre de postes : 6 Barre de la liste principale : 09.74 / 20 (soit en total coefficienté : 0389.50 )

Barre de la liste complémentaire : / 20 (soit en moyenne coefficientée :

(Total des coefficients : 40 dont admissibilité : 20 admission : 20 )

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EPREUVES D’ADMISSIBILITÉ

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RAPPORT SUR LA COMPOSITION FRANÇAISE

ETABLI PAR STÉPHANE MACÉ

Durée de l’épreuve : sept heures Coefficient : 12 Présentation des résultats

269 candidats ont participé cette année à l’épreuve, 234 pour l’agrégation interne —227 en

2007, 288 en 2006, 279 en 2005—, et 29 pour le CAERPA — 27 en 2007, 38 en 2006, 31 en 2005.

Les notes vont de 1 à 17 :

Agrégation CAERPA Copies blanches 6 0 de 1 à 3,5 16 3 De 4 à 6,5 90 10 De 7 à 9,5 77 11 De 10 à 11,5 20 1 De 12 à 14,5 21 4 De 15 à 16,5 3 0 De 17 à 18 1 0

La moyenne de l’épreuve s’établit à 7, 43 pour l’agrégation (7,18 en 2007, 7,49 en 2006), comme pour

le CAERPA (7,16 en 2007, 6,20 en 2006). Le nombre de copies dépassant 15 —4 au total contre 9 en 2007 —diminue, mais ce constat a un corollaire plus heureux, la légère hausse de la moyenne due à une plus relativement plus grande homogénéité des copies.

Compréhension du sujet et exigences méthodologiques .

Le sujet proposé invitait les candidats à s’interroger sur les « formes de l’engagement critique de Diderot », en s’appuyant sur cinq extraits des Salons : le texte n°1 correspondait à l’analyse du tableau de Jason et Médée de Carle Vanloo (1759), le texte n°2 à celle de la Madeleine dans le désert du même Vanloo (1761), le texte n°3 à la descente de Croix de Jean-Baptiste Pierre (1761), le texte n°4 au Sommeil de l’Enfant Jésus de Boucher (1761), et le texte n°5 à une appréciat ion plus générale de la manière de Vernet (1763). Enjeux de la question. La formulation du sujet invitait explicitement à développer une réflexion sur le travail de Diderot critique d’art, et ouvrait très directement sur des enjeux majeurs : l’idée d’ « engagement critique » englobait à la fois le problème de l’intensité de la charge critique, celui du positionnement de l’auteur et des différentes stratégies

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liées à la construction d’une posture énonciative, mais aussi la question de l’autorité de Diderot critique d’art et de la cohérence de ses idées esthétiques. Le terme de « formes », selon une lecture extensive, pouvait appeler une réflexion sur la nature même de la critique et sur son objet (peut-on penser une gradation entre les deux pôles, d’origine rhétorique, de l’éloge et du blâme ? comment passe-t-on éventuellement de l’analyse d’un tableau à la critique ad hominem, dans le cas de Vanloo notamment ? quelle place réserver aux critiques « secondes », plus ou moins voilées, qui font des Salons un texte volontiers subversif, en matière philosophique ou religieuse par exemple) ; naturellement, évoquer les formes de l’engagement critique de Diderot, c’était également interroger la forme, c’est-à-dire, les moyens techniques et littéraires mis en œuvre pour porter le message (comme par exemple l’utilisation du cadre conversationnel de la correspondance avec Grimm, la construction d’un dialogisme fictif avec tel peintre ou tel personnage de tableau, le recours à l’ironie ou au sarcasme, etc…) On le voit, la formulation du sujet était volontairement assez large, pour laisser au candidat une certaine liberté : il ne s’agissait pas de « tout dire », mais de faire des arbitrages judicieux et de savoir les justifier . Entre l’approche socio littéraire, l’histoire des idées ou l’analyse de style, l’éventail des options critiques était vaste, et le jury a valorisé les copies qui ont su propose r un questionnement riche et varié, quitte à recentrer ensuite la réflexion auto ur de quelques axes prioritaires . Pour parvenir à cet équilibre, il était nécessaire de formuler clairement une problématique, en fonction des options méthodologiques ou critiques retenues : or, en dépit d’introductions généralement très développées (une copie double complète dans la plupart des cas), beaucoup trop de copies se sont contentées d’une rapide contextualisation et d’une présentation des textes, sans dégager de véritables enjeux . Il n’est pas très utile de consacrer deux pages entières au rappel fastidieux du « contenu » des tableaux, si parallèlement l’énoncé du sujet ne fait pas l’objet d’une analyse approfondie. Rappelons à ce titre que la présence d’une problématique digne de ce nom ne relève pas de la simple coquetterie, mais sert à fonder la cohérence d’une pensée . Le volet didactique. Trop souvent encore, le volet pédagogique de l’épreuve a servi de prét exte à des devoirs qui se contentaient de juxtaposer des commentaires autonom es des différents extraits proposés, sans lien aucun avec le suje t. Les attentes du jury ont été très clairement exprimées dans le rapport de la session 2007, et nous ne pouvons que renvoyer à la mise au point proposée à cette occasion par Catherine Fromilhague. Rappelons qu’il n’est en aucun cas demandé aux candidats de prop oser un « plan de cours » qui se substituerait à la réflexion attendu e dans le cadre d’une composition « peu différente dans son esprit de celle d’une dissertation », ou encore moins d’élaborer fictivement des exercice s à destination des élèves. Au plan pédagogique, on demande simplement aux candidats de réfléchir à la façon dont le sujet proposé pourrait correspondre aux programmes officiels de l’enseignement secondaire, et « de ne donner l’organisation de la séquence qu’en la reliant précisément à une progression de lecture entre les différents textes ». Les meilleures copies ont su faire de la réflexion pédagogique, non une parenthèse, mais un moyen d’approfondir leur compré hension du sujet et de mettre en perspective les différents extraits proposés.

Ainsi était-il possible, dans le cadre de la réflexion d’ensemble sur le sujet, de signaler que les textes des Salons étaient particulièrement propices à une étude précise de l’argumentation. Assurément, l’étude de l’éloge et du blâme, dont relève en grande partie l’exercice de la critique d’art telle que la conçoit Diderot, correspond prioritairement aux programmes de la classe de seconde, mais l’objet d’étude « convaincre, persuader, délibérer » figure toujours parmi les objectifs de la classe de première, et les instructions officielles précisent bien que l’étude des genres et des registres peut constituer une perspective complémentaire particulièrement bienvenue. A ce titre, il pouvait être judicieux de mettre en relation la pratique argumentative de Diderot et le projet de r enouvellement radical du genre de l’ ekphrasis dans le cadre de la critique d’art. Ainsi conçu, le « projet pédagogique », loin d’être une contrain te supplémentaire, pouvait aider les candidats à mettr e en place leur problématique et les amener à approfondir leur compréhension de certaines notions : les candidats qui se sont montrés sensibles à la

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dimension rhétorique et argumentative des Salons ont évité l’écueil qui consistait à ne prendre le terme de « critique » qu’en part négative.

D’autres candidats ont choisi comme horizon pédagog ique prioritaire l’étude d’un mouvement littéraire et culturel européen. Là encore, les plus avisés ne se sont pas contentés de signaler cette piste, mais en ont profité pour enrichir leur réflexion sur le sujet : ils ont alors rappelé que, parallèlement aux Salons, la participation de Diderot à l’Encyclopédie – et notamment pour la rédaction d’articles de philosophie et d’esthétique – faisait de lui une figure majeure du mouvement des Lumières. A ce titre, le cadre figuré de la conversation avec Grimm, la liberté de ton et l’exercice de l’ironie, les intentions parfois polémiques ou subversives, la mise en place d’une anthropologie du goût fondée sur une subjectivité de plus en plus ouvertement assumée dessinaient plusieurs perspectives intéressantes pour saisir le « climat » d’une époque. Même si cela part d’un constat d’évidence, il pouvait aussi être utile de signaler que la forte hybridation générique des Salons, et surtout la relation naturelle établie entre littérature et arts graphiques faisaient de ce texte un support particulièrement heureux pour étudier avec les élèves différentes facettes de l’histoire littéraire et culturelle du XVIIIe siècle. Nombreux sont les candidats qui ont évoqué conjointement ces deux possibilités de lecture, et qui ont signalé leur complémentarité. C’est effectivement au prix d’un tel travail sur l’ énoncé du sujet que peut se dégager une problématique, c’est-à-dire un enjeu de lecture principal véritablement pertinent .

Quelques défauts types . Les correcteurs ont souvent eu l’impression que certains candidats cherchaient à exploiter un cours

général sur l’esthétique de Diderot, mais sans appliquer leur savoir au sujet proposé. En pareil cas, le jury valorise naturellement le travail préparatoire, mais ne peut que sanctionner le défaut de méthode.

Certaines problématiques semblaient trop partielles, et ne permettaient pas de rendre compte de l’ensemble des aspects attendus : on pouvait sans doute réserver un développement à la recherche diderotienne du naturel, mais il semblait difficile d’inscrire l’ensemble du devoir sous cet unique angle d’approche. Inversement.

D’autres compositions ont adopté une problématique trop plate ou générale pour être véritablement pertinente : au pire, il s’agissait d’une simple reprise de l’énoncé du sujet, sans même un travail minimal de reformulation ; ailleurs, d’axes d’étude trop descriptifs qui ne dégageaient pas de véritables enjeux, et qui ouvraient généralement sur un développement proche de la paraphrase.

Enfin, il faut veiller à ce que la problématique retenue ne soit pas trop artificielle : le jury a été surpris par le grand nombre de copies qui tentaient de montrer, à partir des extraits proposés, que la technique de Diderot avait connu une véritable révolution entre 1759 et 1763, sans même se demander si les extraits retenus était très représentatifs, et souvent en forçant le trait. Il est vrai de dire que la pratique de la critique d’art par Diderot a évolué dans le temps, mais il est inexact d’affirmer que les seules quatre premières années auraient suffi à fixer définitivement la méthode de notre auteur, et illusoire de prétendre prouver une telle affirmation sur la base des quelques pages proposées ici à l’analyse. Il ne faudrait pas que ces quelques remarques découragent les futurs candidats. Ainsi, pour un même sujet, plusieurs problématiques sont également recevables.

Certains candidats se sont interrogés sur l’émergence conjointe d’une écriture nouvelle et d’une véritable théorie esthétique ; d’autres ont choisi de centrer leur propos sur l’idée d’émotion, à la fois critère de jugement et fondement d’un « art poétique » de la critique d’art.

Il était tout à fait possible également de proposer une réflexion graduelle en fonction des différents tons adoptés (de la véhémence à l’enthousiasme), ou encore d’élaborer un plan fondé sur un exposé détaillé des idées esthétiques défendues par Diderot (vérité, couleur, puissance démiurgique…).

Une copie a organisé sa réflexion de façon à montrer comment les Salons avaient pu servir à construire la figure d’un écrivain polygraphe, ce qui pouvait constituer une manière pertinente de traiter le sujet (à condition de prendre en compte frontalement la dimension critique de ces pages). On le voit, il existait de nombreuses façons d’appréhender les textes soumis à l’analyse tout en restant au cœur du sujet.

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Pour notre proposition de corrigé, nous choisirons à dessein un axe directeur assez stylistique (les techniques d’écriture de Diderot ayant parfois été abordées de façon trop superficielle), en nous demandant comment l’exercice de la critique d’art peut être c onciliable avec un souci de « littérarité » : en d’autres termes, comment on peut passer d’un texte à l’origine « utilitaire » et technique à un statut d’œuvre littéraire - sans que le texte renonce pour autant à sa destination première . Proposition de corrigé. A. L’adaptation du cadre rhétorique : l’éloge et le blâme. Il semble assez naturel de partir d’une réflexion sur le genre épidictique, puisque la rhétorique de l’éloge et du blâme sert de cadre naturel à la pratique de la critique d’art, fortement personnalisée, telle que la conçoit Diderot. Le jury a valorisé les copies qui ont pu faire état de connaissances précises dans ce domaine : pour des spécialistes de lettres classiques, la cul ture rhétorique constitue normalement un horizon assez nature l, et les textes de langues anciennes au programme de la session 2008 (Cicéron et Isocrate) invitaient d’ailleurs les candidats à faire un effort minimal d’information en matière d’art oratoire. Outre la fréquentation des théoriciens grecs et latins, les outils modernes ne manquent pas, que l’on pense aux ouvrages de Joëlle Gardes-Tamine (La Rhétorique, Colin « Cursus »), Christelle Reggiani (Initiation à la rhétorique, Hachette « Ancrages »).

1) Les ressources du blâme : style coupé, style coupant ? [texte 1]. Le texte [1] pouvait illustrer la manière dont Diderot exploite les ressources du blâme, et adapte à cette fin son propre style. La phrase nominale , que Jean-Pierre Seguin1 a identifiée comme une des ressources prioritaires du style de Diderot en général, trouve dans le cadre des Salons une justification supplémentaire : « geste déictique », selon la forte intuition d’Eric Bordas2, l’énoncé averbal est particulièrement propre à rendre l’effet de présence du tableau. Mais, en lien avec l’asyndète, il s’agit surtout d’un support essentiel d’un style lapidaire, qui soutient la force incisive de la critique. Le style coupé devient volontiers style coupant. Il s’agit ici de dénoncer l’effet raté d’un tableau qui a préféré à la vérité l’artifice d’une théâtralité factice – et accessoirement, au-delà du « cas Vanloo », de donner un coup de griffe aux tableaux de grand genre (histoire, religion, mythologie). Les phrases nominales qui s’ouvrent sur un adverbe de négation (« Pas une goutte de sang… ; point de désordre ; point de terreur. ») formulent un jugement sans appel, et soulignent la valeur hyperbolique du propos. On pouvait également être sensible à l’étrangeté des enchaînements, qui relève d’une même logique de rupture : après une parenthèse dans le monde de l’imaginaire pour suggérer ce qu’aurait dû être le tableau idéal, Diderot reprend brutalement le fil de la description (« et puis une petite Médée… »). Deux logiques se juxtaposent de façon audacieuse, sans effort de transition, comme pour souligner la violence de la charge critique.

La rhétorique du blâme passait également par le recours à un lexique systématiquement dépréciatif. Il peut s’agir du choix des noms et des adjectifs, ou comme dans le texte [2] des adverbes (« trop verte / trop molle »). Proposer un relevé exhaustif ne présentait guère d’ intérêt. Il était sans doute plus intéressant de réfléchir en termes de rupture de re gistre : la caractérisation non pertinente, l’emploi de qualificatifs peu attendus dans le cadre de la description d’un tableau de grand genre créent un décalage dont se nourrit la charge critique (« Un Jason d’une bêtise inconcevable / Une Médée de coulisse »). Au plan du lexique toujours, on pouvait réfléchir sur l’inventivité lexicale de Diderot, qui ouvre décisivement la voie d’une critique personnelle et sensible (voir le texte [4] : « Son enfant Jésus est mollètement peint »), ou aux détours métaphoriques et aux jeux de sonorité (« détonation ou plutôt déflagration de cuivre ») : moyen efficace de condenser la force du blâme grâce à la puissance de l’image, et de souligner la virulence de la critique en la parant des attraits d’un trait d’esprit réussi.

L’exemple de la métaphore le prouve, Diderot peut également puiser dans l’arsenal des figures pour donner plus de poids ou de relief à la critique. Deux figures de construction sont particulièrement typiques

1 Jean-Pierre Seguin, L’invention de la phrase au XVIIIe siècle, Louvain, Peeters, 1993. 2 Eric Bordas, « Le geste déictique averbal de Diderot dans le Salon de 1761 », L’Information grammaticale n°115, octobre 2007, p. 37-41).

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d’une telle intention. La gradation tout d’abord (« et puis une petite Médée, courte, roide, engoncée, surchargée d’étoffes ; une Médée de coulisse », texte [1]), qui impose une progression par masses croissantes, une rythmique heurtée soulignée par des allitérations disgrâcieuses, et débouche sur une « formule choc » – sorte de phrase-programme qui reprend le motif de l’illusion factice et du théâtre (« C’est une décoration théâtrale avec toute sa fausseté »). L’autre figure typique est une gradation brisée : « On regarde, on est ébloui, et on reste froid ». C’est là un procédé caractéristique de la rhétorique de l’éloge ou du blâme : on fait semblant de louer pour mieux blâmer. [voir aussi le texte [4] : « Ce maître a toujours le même feu, la même facilité, la même fécondité, la même magie et les mêmes défauts qui gâchent un talent rare. »].

A une échelle différente (celle de l’extrait et non plus celle de la phrase), on retrouve la même logique de rupture avec le recours à l’art de la pointe : in cauda venenum ! Dans le texte [1], Diderot pousse cette technique à un point extrême de raffinement, en proposant une conclusion en deux temps. Dans l’avant-dernière phrase, tout d’abord : « Si c’était un morceau de tapisserie que ce tableau, il faudrait accorder une pension au teinturier ». La comparaison, présentée sur le mode de l’hypothèse, semble suivre d’abord une logique a priori acceptable (la tapisserie est encore un art de premier plan au XVIIIe siècle). Mais le jeu d’équivalence est malicieusement faussé lorsqu’à l’homme de l’art (le tisserand), Diderot substitue subrepticement le simple artisan (le teinturier) – exploitant la connotation dépréciative du terme de métier. Vanloo n’est donc plus qu’un barbouilleur indigne. Le railleur tient déjà sa victime, mais il tient à l’achever en ajoutant une seconde pointe : « J’aime mieux ses Baigneuses ». Ce trait tire sa force ironique d’une rupture de rythme (énoncé lapidaire) et de la forte personnalisation de l’énoncé : l’ironie est à double détente, d’abord tournée contre le critique « boudeur » (auto-ironie), et se retournant naturellement contre le peintre en suggérant le délaissement d’un objet sans intérêt.

2) Du style coupé au stylé périodique

Ces réflexions sur le blâme sont assez systématiquement liées à des effets de surprise, de décalage et de rupture. il faut toutefois garder en mémoire que plusieurs « brièvetés » additionnées peuvent ouvrir vers un style de type périodique3, qui normalement peut concerner aussi bien le blâme que l’éloge. Toutefois, ce style périodique (au sens où on définirait la période comme « unité de souffle et de sens ») relève préférentiellement chez Diderot de l’éloge, notre auteur réservant généralement le style coupé à l’exercice du blâme, selon une bipartition qui lui est toute personnelle. Le texte [5] proposait une illustration extrêmement remarquable de cette rhétorique de l’éloge, fondée sur l’utilisation d’un style périodique particulièrement spectaculaire. Nous nous attarderons peu sur ce point, qui a généralement été correctement traité par les candidats : la plupart des copies ont bien perçu le lien entre les anaphores rhétoriques (les subordonnées hypothétiques en cascade, l’empilement des constructions clivées à la fin de l’extrait etc…) et la célébration du pouvoir démiurgique du peintre Vernet. 3) Anamorphoses : critique d’art et subversion [texte 2]. On pouvait, pour refermer cette partie sur l’éloge et le blâme, évoquer le cas des critiques « secondes » : la description du tableau n’est plus alors que le prétexte à l’irruption d’une parole éminemment subversive. Cela vaut notamment pour le discours religieux, et certains candidats, sensibles à cet aspect, ont su mettre en relation les extraits proposés et d’autres passages des Salons affichant un positionnement plus qu’ambigu : plusieurs copies se sont ainsi souvenues du dialogue figuré (p. 99 du Salon de 1759) plaçant dans la bouche du Christ des propos en totale rupture avec les paroles attendues, ou de certaines formulations provocatrices (p. ex. p. 95 : « Le Christ y a l’air benêt comme de coutume »).

L’extrait [2] se prêtait facilement à ce type d’analyse, par sa façon de détourner un sujet religieux au profit d’un érotisme fortement suggéré : « Belle sainte, venez ; entrons dans cette grotte, et là nous nous rappellerons peut-être quelques moments de votre première vie ». La chute de l’extrait, à double entente,

3 Voir la démonstration de Jean Lecointe à propos de Montaigne (« L’organisation périodique du « style coupé » dans le livre III des Essais », in Styles, Genres, Auteurs n°2 (dir. Anne-Marie Garagnon), Paris, PUPS, 2002, p. 14 sq.).

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redoublait la portée ironique du propos (« Si on eût rendu la caverne sauvage ; si on l’eût couverte d’arbustes, vous conviendrez qu’on n’aurait pas eu besoin de ces deux mauvaises têtes de chérubin qui empêchent que la Magdelaine ne soit seule. Ne feraient-elles que cet effet, elles seraient bien mauvaises. ») : le commentaire porte en apparence sur des questions d’« invention » ou de composition (point de vue technique), mais peut aussi se situer ironiquement dans le prolongement de l’apostrophe à la Sainte (point de vue subversif et érotique, qui contredit radicalement le message du tableau religieux). On aurait aimé que les candidats sensibles à cette dimension du texte (et nombreuses sont les copies qui ont décelé l’intention malicieuse de l’auteur à travers l’emploi d’un simple possessif : « Ses regards semblent y chercher son Dieu ») puissent étayer leur lecture grâce à une analyse technique de l’écriture ironique : l’interprétation rhétorique classique de l’ironie comme antiphrase ne fonctionnait pas ici, et il fallait faire appel par exemple à l’interprétation énonciative de Ducrot en termes de polyphonie, désormais très classique dans le champ de l’analyse littéraire et qui semble pouvoir faire partie du bagage que l’on est en droit d’attendre d’un futur professeur agrégé.

B. La prise en charge de l’énoncé. L’occasion fournie par l’écriture ironique d’aborder les phénomènes énonciatifs pouvait amener assez naturellement à une réflexion sur la prise en charge de l’énoncé : c’était là un moyen de questionner la mise en scène de soi et de l’autre, qui on le sait fait partie des principales originalités de l’écriture de Diderot dans les Salons.

1) Objectivité critique et subjectivité assumée Dans cette optique, de nombreux candidats ont songé à étudier le jeu complexe des pronoms, et

notamment les glissements entre « Je », « Nous », «On » et les tours impersonnels. Une telle approche ne devait pas rester purement technique et descriptive , mais pouvait ouvrir sur des enjeux interprétatifs majeurs : c’était l’occasion d’interroger le positionnement critique de Diderot, entre objectivité et subjectivité assumée. C’était aussi le moment de reprendre certains éléments de contextualisation qui pouvaient avoir été proposés en introduction (sur la tenue des Salons, comme manifestations officielles de l’Académie Royale de Peinture), pour poser la question de la légitimité de Diderot à par ler comme critique d’art . La littérature critique, sur ce point, était assez riche. Les candidats bien informés ont su mobiliser les analyses de Pierre Frantz et Jean-Christophe Abramovici pour souligner comment Diderot s’était senti obligé de dégager la singularité de sa propre voix parmi les différents critiques, et pour rappeler comment cette contrainte a progressivement amené notre auteur à élaborer le modèle du « commentaire sensible ».

2) La mise en scène de l’autre Il était impératif d’évoquer, à un moment ou à un autre du devoir, le cadre épistolaire4 des Salons

(fût-il quelque peu artificiel), et le modèle de la conversation. La figure du baron Grimm, commanditaire du texte, n’est pas seulement la figure amicale à laquelle les données biographiques attribuent un rôle majeur peu après la mort du père de Diderot. Le choix de faire des Salons un texte adressé est aussi une façon aussi de légitimer le propos en insistant périodiquement sur une connivence entre Diderot et Grimm, et à travers lui tout lecteur potentiel : : « O mon ami, la mauvais chose ! » (texte [1]) ; « Vous conviendrez que » (extrait [2]). Parfois aussi, cette connivence s’exerce à l’encontre d’autres critiques (« Quoi qu’en dise le cher abbé »). La complicité, en quelque sorte, vaut légitimation du point de vue critique.

Une rapide mise au point d’esthétique générale étai t également bienvenue : le choix du cadre épistolaire était un moyen commode d’inscrire le propos critique dans un cadre mondain propre à rendre possible la parole de l’amateur, et symétriquement de discréditer la parole des « hommes de l’art », rendus aussitôt suspects de pédantisme.

Les candidats pouvaient également mobiliser les extraits [2], [3] et [4] pour étudier les effets d’adresse au peintre ou à ses personnages. On pouvait notamment réfléchir, à partir du texte [4], à la façon

4 Dans une perspective pédagogique, les candidats pouvaient signaler que les Salons pouvaient constituer un utile prolongement à une réflexion sur l’écriture épistolaire – à condition, naturellement, de ne pas faire de ce texte un modèle absolu du genre, et de tenir compte de l’hybridité fondamentale de l’œuvre de Diderot.

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dont s’enchaînent deux modes de dialogues figurés. Le premier est simplement suggéré (« Mais la couleur ? Pour la couleur, ordonnez à votre chimiste… ») avec un interlocuteur difficilement identifiable (s’agit-il de Grimm ? d’un dialogue avec soi-même ? avec toute personne indifféremment ?). Ce n’est que dans un second temps qu’intervient l’adresse fictive à Boucher. Une telle mise en scène de la parole pouvait être replacée dans la tradition rhétorique de la sermocinatio, reprise ici dans le cadre de la raillerie. On pouvait aussi montrer comment le brouillage des postes de parole servait à donner à l’échange un caractère véhément.

3) La mise en scène de soi : la scénographie

Derrière la mise en scène de la figure d’autrui se profile également tout un travail énonciatif concernant la mise en scène de soi-même. Plus exactement, pour reprendre la terminologie utilisée par Dominique Maingueneau5 (et reprise déjà, à propos de Diderot, par un article de Frédéric Calas6), ce qui doit retenir prioritairement notre attention relève de la scénographie, c’est-à-dire « la scène de parole que le discours présuppose pour pouvoir être énoncé et qu’en retour il doit valider à travers son énonciation. Par exemple, un texte qui relève de la scène générique romanesque peut s’énoncer, par exemple, à travers la scénographie du journal intime, du récit de voyage, de la conversation au coin du feu, de l’échange épistolaire etc… ».

Diderot exploite beaucoup dans les Salons ce niveau de la scénographie, en ce qu’il permet à l’énonciateur de prendre divers « masques », facilement interchangeables, qui agrémentent la critique d’art d’une dimension virtuose et ludique, et autorisent de nombreux changements de tons (souvent sur un mode plaisant ou spirituel, conforme à l’esprit de la conversation). A l’occasion, il endosse ironiquement l’habit du juge (voir p. 101, Salon de 1759 : « De par Apollon Dieu de la peinture, nous condamnons le Sr Parrocel auteur de cette maussade composition, à lécher sa toile, jusqu’à ce qu’il n’en reste rien, et lui défendons de choisir à l’avenir des sujets qui demandent du génie »), ou dans l’extrait [3] s’imagine en maître d’école reprenant un jeune élève, ou en directeur de conscience. On peut repérer une sorte de glissement, à partir de la posture neutre et amicale de la conversation figurée : « Pierre, mon ami, votre Christ… ») / « Mais mettez la main sur votre conscience, et rendez gloire à la vérité ! ». La critique pointe pourtant déjà, et émerge progressivement l’image du directeur de conscience (figure religieuse, si l’on tient compte de la syllepse sur « vérité »). Le commentaire « comme je vous l’ai déjà dit » supporte également un double sens en ce qu’il peut effectivement renvoyer au début de l’extrait, ou, par syllepse et effet de polyphonie, mimer ironiquement la parole du maître d’école. La dernière phrase du texte (« Sachez, l’ami Pierre, qu’il ne faut pas copier ou copier mieux, et de quelque manière qu’on fasse, il ne faut pas médire de ses modèles »), en forme de « leçon », revêt une forte valeur prescriptive. L’extrait [4] adopte un type de fonctionnement assez similaire, mais Diderot y endosse plutôt la posture du « raisonneur » ou du philosophe. Enfin, si on nous autorise cette hypothèse un peu risquée, la fin du texte [5] et la parole de célébration semblent bien mimer la voix du prédicateur ou celle d’un homme en prière (parole dont la syntaxe du clivage serait alors l’indice le plus caractéristique) : « C’est Vernet qui sait rassembler les orages, ouvrir les cataractes du ciel, et inonder la terre. C’est lui qui sait aussi… / « C’est lui qui crée le silence… / c’est lui qui ose, sans crainte… » C. Critique d’art, imposture et célébration de la p arole. Beaucoup de candidats ont pensé à refermer leur développement sur une analyse de la dimension autoréflexive du texte des Salons : en effet, la forte singularité de l’extrait [5] était une invitation directe à proposer ce type de considérations, en ce que la célébration du pouvoir démiurgique de Vernet entraînait comme mécaniquement une célébration des pouvoirs de la parole par elle-même. Il ne semblait pas impossible de trouver des indices d’une telle tendance dans les autres extraits proposés : très souvent, les candidats, sans doute paralysés par le prestige lit téraire de Diderot, ont pris le texte des Salons beaucoup trop au sérieux, et n’ont pas suffisamment perçu la part de provocation et même de

5 Dominique Maingueneau, Le Discours Littéraire, Paratopie et scène d’énonciation. Paris, Armand Colin. 6 Frédéric Calas, « Le dialogue imaginé, l’autre scène des Salons de Diderot », Styles, genres, auteurs n°7 (dir. Claire Stolz et Christelle Reggiani), Paris, PUPS, 2007, p. 79-91.

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supercherie que recèlent ces pages . Or cette supercherie, elle aussi, est à sa façon une célébration des pouvoirs du verbe :

1) Le pouvoir du rythme [Texte 3] Cette page établit un parallèle entre le tableau de Pierre et celui du Carrache : la critique est

extrêmement virulente, puisqu’elle correspond à une accusation de plagiat (le terme « imitation » se dote ici d’une valeur très nettement dépréciative, et n’a pas la valeur neutre ou positive qu’il peut avoir ailleurs, lorsqu’il s’agit de désigner l’un des principes moteurs de l’esthétique classique). Or, la tableau correspond à une descente de Croix, et les éléments descriptifs que recense Diderot restent finalement assez généraux : ils ne font guère que reprendre les motifs attendus de toute pietà en général : la mère éplorée, la tête de son fils sur ses genoux. L’accusation de plagiat ne tient en fait que par la rhétorique du discours : l’interrogation oratoire (« Votre Descente de croix n’est-elle pas une imitation de celle du Carrache… ») qui force par avance l’adhésion du lecteur au point de vue critique, la concaténation qui produit une forte impression de cohérence (« La mère du Christ… / Cette mère se meurt de douleur… / Cette douleur »), la cadence mineure qui impose à force de répétition l’évidence du parallèle (« et chez vous aussi / et des vôtres / et dans notre ami Pierre / et les vôtres aussi »), le martèlement du nom propre du Carrache (à 8 reprises) dont le prestige invalide par avance toute concurrence. Diderot se livre donc à une véritable supercherie, en ne proposant aucune justification précise : c’est la seule elocutio qui, par sa rythmique, impose la vérité critique ! Ce qui vaut pour le blâme vaut également pour l’éloge : après un spectaculaire renversement de perspective (« Avec cette différence que… »), Diderot utilise la deixis et le déterminant démonstratif pour suggérer les qualités du tableau du Carrache. La succession rapide des groupes nominaux (« ce visage tiré ; cet air de pâmoison ; cette bouche entrouverte ; ces yeux fermés ») suggère à elle seule la présence du tableau, et autorise même le critique à faire l’économie d’outils caractérisants (adjectifs évaluatifs par exemple). On aboutit ainsi à une sorte d’« aphasie critique » paradoxale, puisqu’elle signale l’enthousiasme. 2) Le paradoxe du poncif : donner son poids aux mots. [texte 5]

Dans le même esprit, on peut commenter la description du naufrage peint par Vernet comme une accumulation de traits topiques. Bien sûr, on retrouve dans ces lignes un certain nombre de techniques usuelles de l’ekphrasis (verbes de perception régissant des « propositions infinitives » qui mobilisent la valeur aspectuelle tensive et sécante de l’infinitif simple, verbes de mouvement ou dénotant un changement d’état (« s’élever », « s’entrouvrir », « se précipiter », « élever », « se balancer », « être entraîné »), adverbes déictiques (« ici / là ») : le texte compense ainsi le défaut de présence du tableau par une série de techniques spectaculaires. On note aussi un emploi de datif éthique, qui installe le lecteur en position de témoin fictif de la scène : « et vous en fait discerner les formes ». L’orientation pathétique du propos fait de cette description une véritable hypotypose.

Néanmoins, on remarque que le tableau s’organise autour de motifs très attendus, qui ne peuvent véritablement surprendre par leur originalité. Il semble que Diderot, en choisissant de décrire la scène en généralisant la pratique de l’asyndète, cherche à redonner aux mots leur véritable « poids ». « Une mère pleure sur son enfant noyé » : quoi de plus attendu dans une scène de naufrage ? Mais le poncif peut être le vecteur d’une véritable poétique, dès lors que le style coupé redonne à l’énoncé sa valeur de scandale.

3) La parole démiurgique [texte 5] Enfin, comme nous l’avons brièvement signalé plus haut, il s’établit une correspondance entre la

puissance démiurgique du peintre et les pouvoirs, du même ordre, qu’une langue inspirée confère au critique. La description du tableau de Vernet confine au lyrisme, si l’on définit celui-ci comme une « parole escaladante » (Gracq) ou comme le « développement d’une exclamation » (Valéry). En célébrant la valeur du peintre, la langue de Diderot, mécaniquement, célèbre sa propre démesure.

On pourrait naturellement commenter en ce sens les anaphores spectaculaires qui scandent le texte : la série des subordonnées d’hypothèse qui organisent la partie proprement descriptive, ou les nombreuses constructions clivées de la fin de l’extrait (« C’est Vernet qui sait rassembler les orages… /

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C’est lui qui sait aussi… / C’est lui qui crée le silence »). On pourrait aussi exploiter dans ce sens la prolifération des énoncés exclamatifs qui encadrent l’extrait.

Dans cette proposition de corrigé, nous voudrions surtout insister sur une possible évolution vers la prose poétique : ce trait a fréquemment été omis par les candidats, alors qu’il constituait assurément une caractéristique majeure de l’extrait [5].

Diderot n’hésite pas à recourir à l’homéotéleute et à la paronomase (« distances immenses »), ou encore aux vers blancs : s’il est possible d’émettre quelques réserves quant à l’identification d’alexandrins blancs – il faudrait s’accorder sur la prononciation ou non du [e] atone7 –, on ne peut qu’être sensible au soin apporté par Diderot aux fins de phrases et de paragraphes, pour lesquelles il mobilise fréquemment de nombreux « hexasyllabes », en manière de clausule : « il sait les pénétrer. » / « vous les voyez agir. » / « et inonder la terre. » / « et reprend tous ses charmes. » De tels effets sont trop nombreux et réguliers pour être purement accidentels.

Il n’est peut-être pas indifférent de rappeler que les rhéteurs, lorsqu’ils évoquent le style approprié au genre épidictique, prennent volontiers en compte cette proximité entre la prose et les cadences du vers (voir par exemple Cicéron, Divisions de l’Art oratoire, § 72). Chez Diderot, il ne s’agit de la simple exigence d’agrément liée à l’exercice du genre épidictique : derrière la réussite de Vernet, c’est surtout la puissance du Verbe qu’il cherche à célébrer. Au même titre que le peintre, le critique d’art devient une figure démiurgique, et la parole de ce nouveau Prométhée accède naturellement à une dimension autoréflexive. Le discours est placé sous le signe de l’enthousiasme (au sens étymologique du terme) et s’enchante de sa propre puissance. Il acquiert la capacité à révéler des mystères (voir par exemple le chiasme et le paradoxe : « la lumière devient obscure, et la vapeur devient lumineuse »), et contredit l’entame du texte, qui s’ouvrait sur une prétérition et un véritable lieu commun du discours d’éloge (« Il n’est presque pas possible d’en parler, il faut les voir »). Mais l’adverbe presque ouvre une brèche assez prometteuse, et libère bientôt les cataractes de l’éloge8.

Il y a loin de cette élaboration formelle et de l’autocélébration de la parole par elle-même à la

« négligence » affichée ailleurs comme principe esthétique dominant. Diderot exploite en fait deux voies complémentaires de la légitimation de la parole critique : tantôt la négligence signale l’amateur, aussitôt disculpé par sa franchise ou par les présupposés esthétiques du genre de la conversation ; tantôt le critique fait le choix d’une élaboration littéraire poussée à l’extrême : le bien dire devient alors l’indice ou la manifestation du bien voir, et compense les insuffisances techniques du commentateur. Entre ces deux pôles se déploie un vaste espace où Diderot exprime à loisir les diverses facettes d’un genre en gestation. Il le manie déjà avec dextérité, et parfois une certaine duplicité.

.

7 Voir par exemple les phrases suivantes : « Comme(e) ses jours sont sereins ! Comme(e) ses nuits sont tranquilles ! » / « Tout ce qu’elle produit, il peut le répéter » 8 Dans le cadre de cette étude du pouvoir démiurgique de la parole, on pourrait d’ailleurs prévoir un développement sur cette véritable manie qu’a Diderot de se livrer, sur le mode de l’irréel, à la recréation du tableau idéal. De l’imaginaire surgissent de nombreuses esquisses ou contre-modèles, presque aussi nombreux que les toiles qui font l’objet de la critique. L’homme de lettre se pose ainsi d’une certaine façon en rival du peintre, et son pouvoir démiurgique lui permet d’oblitérer, l’espace d’un instant, l’effet de présence de la toile.

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RAPPORT SUR LA VERSION LATINE

ETABLI PAR FABRICE POLI

Durée de l’épreuve : quatre heures Coefficient : 8

Les 150 copies du concours interne ont été notées de 0,50 à 18, avec une moyenne de 8, 61 pour

les présents (12,82 pour les admissibles). 5 copies ont obtenu entre 17 et 18 ; 7 copies entre 16 et 17 ; 11 copies entre 14 et 15. Au total, 57 copies ont obtenu 10 et plus ; 35 entre 8 et 9, 50. 15 copies ont entre 1 et 3, 50.

Au CAERPA, les 23 copies s’échelonnent entre 2 et 18, 50, avec une moyenne de 10,61 (12 , 75 pour les admissibles).

Le sujet

Le sujet soumis cette année aux candidats de l’agrégation de Lettres, concours interne, et du CAERPA était un extrait de Phèdre de Sénèque (vers 1199-1243). Le passage, qui est une longue tirade de Thésée, se situe quasiment à la fin de la pièce, au moment où le père infortuné, prenant conscience de sa méprise, après que Phèdre lui eut avoué son forfait, se lamente d’avoir fait périr son fils innocent. Le texte retenu était celui de la dernière édition de la Collection des Universités de France (1996, texte établi et traduit par François-Régis Chaumartin). Cette précision est motivée par le fait que dans une précédente édition de cette même collection, les deux premiers vers étaient attribués à Phèdre et non pas à Thésée. Le jury a préféré retenir le découpage de la dernière édition, qui est aussi par ailleurs celui de toutes les éditions étrangères. Enfin, malgré tout le soin qui est apporté chaque année à la confection des sujets, et les nombreuses relectures, deux coquilles se sont malencontreusement glissées dans la version terminale qui a été soumise aux candidats, et qui ne figuraient pas, nous tenons à le dire, dans les documents d’abord fournis à l’Imprimerie Nationale. Ces erreurs affectaient les vers 1223 (humum y est graphié humun) et 1239 (umbras y est écrit umbra). Certains candidats ont corrigé aisément ces erreurs, d’autres ont été gênés. Afin de ne pas créer de situations d’injustice, il a été décidé de neutraliser ces deux passages et de les rayer ipso facto de l’évaluation des copies. Le jury, au terme de cette mise au point, tient à présenter ses excuses aux candidats pour le désagrément qui leur a été occasionné. Bien heureusement, il restait assez de vers pour vérifier leur sagacité à traduire du latin...

Traduction de la version 9

Nous proposerons tout d’abord une traduction stichée de la version afin d’essayer de rendre la forme versifiée du texte original. Peu de candidats ont eu recours à cette présentation ; c’est pourtant une démarche que nous leur recommandons vivement lorsqu’ils ont affaire à un texte en vers.

Pour clore ces remarques liminaires, les lecteurs constateront aisément que la traduction proposée est rédigée dans un style soutenu. Il ne s’agit pas là d’une affectation quelconque, mais d’un désir de rendre la langue de Sénèque, qui, comme celle de Racine, appartient à un registre soutenu. C’était là, parmi d’autres, un point important d’évaluation et de bonification des copies .

9 Cette traduction a bénéficié des conseils et suggestions de Madame Catherine Schneider, vice-présidente du concours : qu’elle en soit vivement remerciée.

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Ce que tu dois faire, à présent qu’on t’a ravi ton fils, toi son père, apprends-le de sa marâtre : enfouis-toi dans les plaines de l’Achéron. Pâles gorges de l’Averne et vous, grottes du Ténare, onde du Léthé chère aux éplorés, et vous, lacs dormants, ravissez l’impie et oppressez-le, englouti dans des maux perpétuels. A présent, arrivez, cruels monstres océaniques, à présent, vaste mer et tout ce que Protée enfouit d’êtres dans le tréfonds des flots, et moi, tout triomphant d’un tel crime, ravissez-moi en vos gouffres profonds ; et toi, auteur de mes jours, approbateur toujours complaisant de mon courroux : d’une mort complaisante, je ne suis pas digne, moi qui, en un meurtre inouï, au loin, ai dispersé à travers champs mon fils et qui, tout en pourchassant un faux sacrilège en vengeur sévère, suis tombé dans un vrai crime. Ce sont les astres, les mânes et les ondes que j’ai emplis de mon crime ; Il ne me reste nulle autre destinée : les trois royaumes me connaissent. Est-ce pour cela que nous sommes de retour ? Il s’est ouvert une voie céleste, pour me faire voir doubles funérailles et meurtres jumeaux ; pour, veuf et sans enfant, d’un unique flambeau, me voir allumer les bûchers funèbres de ma progéniture et de mon hymen ? Toi qui m’as fait don de cette noire lumière, Alcide, ton présent, renvoie-le à Dis ; à moi restitue les mânes que l’on m’a ravis. Impie, en vain j’invoque la mort que j’ai quittée ; en cruel artisan du trépas, toi qui as machiné d’insolites, de féroces issues, à présent, pour toi-même, sollicite de justes supplices. Un pin, touchant de sa cime ployée le sol, au ciel me renverrait-il, fendu en troncs jumeaux, ou serais-je précipité à travers les rocs scironiens ? J’ai vu plus pénible : les supplices que le Phlégéthon fait subir aux reclus coupables, qu’il encercle de son gué enflammé : quelle peine m’attend et quel séjour, je le sais. Ombres des coupables, faites place et qu’à l’appui sur ma nuque, oui, sur ma nuque, un roc pèse sur mes bras harassés, labeur éternel pour le vieillard, fils d’Éole ; qu’il se joue de moi, le fleuve, en baignant mon visage tout proche ; que le vautour quitte Tityos pour s’envoler vers moi, féroce, et que pour ma peine, toujours, mon foie repousse ; toi aussi, repose-toi, père de mon cher Pirithoüs : qu’en tourbillons rapides, elle entraîne mes membres, sans jamais s’arrêter, la roue à la révolution éternelle. Entrouvre-toi, terre, accueille-moi, sinistre chaos, accueille-moi. Cette voie vers les ombres est plus juste pour nous : c’est mon fils que je rejoins ; n’aie crainte, toi qui règnes sur les mânes : nous venons dans la pureté ; accueille-moi en ta demeure éternelle, moi qui n’en veux plus sortir. Mes prières n’émeuvent pas les dieux ; mais si j’en implorais des crimes, qu’ils seraient prompts à m’exaucer !

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Commentaire de certaines difficultés du passage A l’issue de cette traduction, nous ferons quelques remarques sur quelques difficultés de cette page : Quid facere rapto debeas gnato parens, disce a nouerca : condere Acherontis plagis. condere : a souvent été compris comme un infinitif présent actif (ce qui a été accepté), alors qu’il s’agit plus vraisemblablement d’un impératif présent passif (« sois enfoui, enfouis-toi »). Nunc adeste, saeua ponti monstra, nunc uastum mare ultimo quodcumque Proteus aequorum abscondit sinu, Ces deux vers comportaient trois termes pour désigner la mer ; il fallait dans la mesure du possible essayer de rendre la variété lexicale. Sidera et manes et undas scelere compleui meo ; amplius sors nulla restat : regna me norunt tria. In hoc redimus ? Le syntagme in hoc redimus est à prendre au sens figuré “est-ce pour cela que nous sommes revenu”, c’est-à-dire pour gloser les paroles de Thésée, “ne suis-je revenu à la surface de la terre que pour tuer mon fils ?”. Pinus coacto uertice attingens humum caelo remissum findat in geminas trabes , Ces deux vers faisaient référence au supplice que le brigand Sinis fait subir à ses victimes en les écartelant à l’aide d’un pin. his, his repositum degrauet fessas manus saxum, seni perennis Aeolio labor ; me ludat amnis ora uicina alluens ; uultur relicto transuolet Tityo ferus meumque poenae semper accrescat iecur ; et tu mei requiesce Perithoi pater : haec incitatis membra turbinibus ferat nusquam resistens orbe reuoluto rota. Ces vers évoquaient de célèbres supplices subis aux Enfers ; il s’agissait dans l’ordre de : Sisyphe, Tantale, Tityus et enfin Ixion. Les tourments qu’ils endurent et les raisons qui ont poussé les dieux à les leur faire subir sont décrits dans la Mythologie grecque et romaine de Pierre Commelin (Paris, Editions Garnier, 1960) qui est un outil commode et pratique pour les candidats de l’agrégation, dans la mesure où l’essentiel de ce qui doit être su la mythologie y est présent (pour ce qui nous occupe, cf. le chapitre consacré aux “Supplices des grands criminels”, pp. 237-240) . Conclusion

Au terme de ce rapport, qui, nous l’espérons, aura été instructif, non seulement pour les candidats non admis mais aussi pour ceux qui se préparent à le passer, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que le concours interne de l’agrégation de Lettres se caractérise en certains points par des épreuves différentes de celles présentes à l’agrégation externe. Cependant, pour ce qui est des épreuves de traduction (versions de langues anciennes), le niveau d’exigence reste exactement identique à celui du concours externe. Le fait qu’il y ait moins d’épreuves ne signifie pas que celles qui demeurent sont d’un avis inférieur. Interne ou

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externe, l’agrégation demeure. Si certaines copies présentent des faiblesses structurelles, le jury a pu aussi apprécier des copies d’une grande finesse et d’autant plus méritantes qu’elles émanent de collègues en poste, soumis à de lourdes charges d’enseignement et dont le travail et l’investissement se voient justement récompensés par l’obtention du grade de professeur agrégé. A ceux qui ont réussi, le jury adresse ses félicitations pour avoir relevé un défi dont il mesure la taille ; aux autres et aux nouveaux impétrants, il recommande la persévérance...

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RAPPORT SUR LA VERSION GRECQUE

Durée de l’épreuve : quatre heures Coefficient : 8

Le président du concours signale avec regret que pa r suite d’un accident grave le rapporteur de l’épreuve n’a pu remettre à temps son rapport. Or, le temps trop court laissé aux candidats pour se préparer interdit de différer le bouclage du rapport général au-delà de la mi juillet pour remise au Ministère, qui en a ssure la diffusion.

La moyenne de l’épreuve au concours interne est de 8, 85 (12, 65 pour les admissibles), ce qui est

très honorable. L’échelle des notes va de 0, 50 à 19, avec 8 notes comprises entre 16 et 18, 16 notes entre 13 et 15, 50, 13 notes entre 10 et 12, 50 ; au total, 38 candidats obtiennent la moyenne et plus, sur 88 qui ont composé en grec, résultat qu’il convient de saluer tout particulièrement, et qui fait d’autant plus apparaître les insuffisances en composition française…

Au CAERPA, la moyenne est de 7, 75 pour 6 copies (14 pour l’unique admissible ayant composé en grec), la meilleure note est de 15, et 2 copies sur les 6 ont obtenu 10 et plus.

On trouvera ici la traduction du texte grec donné cette année, tiré de l’essai de Plutarque Comment

les jeunes gens doivent lire les poètes, III, 17F-18D.

Conseils à un jeune hom me pour la lecture des poètes Et que l’on ne se contente pas de lui rebattre les oreilles avec ce poncif, que la poésie est une peinture parlante, et la peinture une poésie muette : apprenons-lui aussi que lorsque nous voyons en peinture un lézard, un singe ou le portrait de Thersite, nous éprouvons plaisir et admiration, non parce qu’ils nous paraissent beaux, mais parce qu’ils nous paraissent ressemblants. Car par nature, ce qui est laid ne peut devenir beau ; mais l’imitation, qu’elle concerne un objet sans valeur ou un objet précieux, mérite louange quand elle atteint à la ressemblance. Et au contraire, si elle offre une belle image d’un corps hideux, elle n’en donne une représentation ni convenable, ni ressemblante. Quelques-uns peignent même des scènes immorales, ainsi, Timomachos Médée tuant ses enfants, Théon Oreste tuant sa mère, Parrhasios Ulysse simulant la folie, et Chairéphanès des femmes ayant avec des hommes des relations indécentes. C’est à ces exemples surtout qu’il faut habituer le jeune homme, en lui apprenant que nous ne louons pas l’acte dont est tirée l’imitation, mais l’art, si le modèle est correctement imité. Et puisque l’art poétique aussi rapporte aussi, en les imitant précisément, des actions viles, des passions et des mœurs scandaleuses, le jeune homme ne doit pas recevoir comme vrai ni approuver comme beau ce qui, dans ces œuvres, est admiré et réussi, mais se contenter de le louer comme bien conforme et fidèle au modèle représenté. En effet, c’est justement ainsi que, lorsque nous entendons le cri d’un porc, le grincement d’un treuil, le sifflement des vents et le fracas de la mer, nous en sommes importunés, et nous éprouvons une impression pénible, mais si quelqu’un les imite à la perfection, comme Parménon imitait le porc et Théodore les treuils, nous sommes heureux de les entendre ; et nous fuyons comme un spectacle déplaisant un homme malade et couvert d’ulcères, mais nous nous réjouissons de voir le Philoctète d’Aristophon et la Jocaste de Silanion représentés à l’image d’êtres exténués et mourants. De même, lorsque le jeune homme lit les paroles ou les actes que l’on attribue à Thersite le bouffon, Sisyphe le séducteur ou Batrachos le marchand de femmes, qu’on lui apprenne à louer l’habileté et l’art qui permettent de les imiter, mais à rejeter et blâmer les manières d’être et les actes qu’ils imitent.

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EPREUVES D’ADMISSION

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RAPPORT SUR L’EXPLICATION D’UN TEXTE FRANÇAIS ETABLI PAR JEAN-YVES HUET

Durée de la préparation : 2 h 30 Durée de l’épreuve : 45 minutes (35 minutes d’expos é + 10 minutes d’entretien) Coefficient : 7 Cette épreuve fait un tout avec l’épreuve de gramma ire portant sur le texte.

Texte Moyenne Note mini

Note maxi

De 3 à 4

De 4 à 5

De 5 à 6

De 6 à 7

De 7 à 8

De 8 à 9

De 9 à 10

De 10 à 11

De 11 à 12

De 12 à 13

De 13 à 14

De 14 à 15

De 15 à 16

De 16 à 17

Du Bellay

7,34 3,5 15,5 2 3 2 4 5 2 5 1 1 1

Diderot 7,30 4 12,5 3 7 2 2 2 2

Chat/d 8,52 4 14 1 2 3 4 2 4 2 1 1 1

Gracq 8,25 4,5 16,5 3 4 2 3 1 3 2 1 2 1

Les statistiques persistent à inscrire la moyenne des notes de l’épreuve d’explication de texte au-

dessous de 8 : 7,85 cette année, comparable aux années précédentes (7,95 en 2007 et 7,43 en 2006). Inférieures à celles que les candidats obtiennent en langues anciennes, ces notes proposent une sorte de paradoxe puisque l’explication d’un texte de littérature fra nçaise est l’exercice le plus souvent fréquenté par les professeurs devant leur classe, e t le moins bien réussi à l’oral de l’agrégation . Peut-être l’épreuve la plus familière suscite-t-elle moins la vigilance des candidats, impressionnés par les remparts de la leçon ou les citadelles des littératures anciennes ?

Le profil des notes obtenues révèle lui aussi des constantes : les plus basses, inférieures ou égales à 05/20, accusent une fâcheuse augmentation cette année (on en recense 12), qui les ramène aux résultats de la session de 2006 (14), après l’embellie de 2007 (7). Trois candidats seulement obtiennent une note supérieure à 14/20, et un quart des candidats parvient à une note supérieure à la moyenne. Session un peu atone, pour cet exercice du moins, où l’on n’observe pas pour tous les auteurs la concentration des notes autour de 6 ou 7 qui semblait caractériser la dernière session, mais la position perlée des effectifs mobilisés par une drôle de guerre. On se gardera cependant d’une conclusion défaitiste, si l’on considère que les prestations les plus faibles, pour la majorité d’entre elles, relèvent d’une impréparation manifeste, à laquelle il aisé de remédier.

Les auteurs les plus récents ont, au regard des statistiques, un peu mieux convenu aux candidats que Du Bellay et Diderot. L’Itinéraire de Paris à Jérusalem, inscrit au programme pour la deuxième année consécutive, obtient la palme avec la note moyenne de 8,52 (8,08 en 2007), talonné par les textes de Gracq, qui ont connu des succès de toutes sortes. Peut-être la prose narrative de l’époque moderne est-elle plus facilement abordable, compte tenu de l’expérience quotidienne des professeurs. Moins heureux (avec une moyenne de 7,3), le critique des Salons semble avoir embarrassé les candidats, qui se sont trop souvent sentis obligés de mettre en avant un savoir tout théorique sur l’esthétique de Diderot, parfois mal adapté au passage à commenter. L’Olive et La Défense… ont suscité même malaise (7,34), et si l’explication de tel extrait du manifeste de Du Bellay s’est montré parfois obnubilée par les sources antiques et italiennes, au point d’escamoter le texte français, l’analyse des sonnets a souvent déçu, tant le propos a fait preuve de timidité, partagé entre une description prudente des structures formelles du poème qui servait rarement la lecture du texte, et une interprétation très générale (et imprécise) du recueil surplombant tel ou tel sonnet qui s’en accommodait parfois fort mal.

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L’épreuve de l’explication orale.

Est-il nécessaire de rappeler les différents points de l’explication ? L’introduction se propose d’articuler la généralité d’un contexte , celui de l’époque, du genre,

de la carrière ou de l’œuvre de l’auteur, et le cas particulier du passage en question . Cette entrée en matière ne saurait pour autant se borner à la simple et sèche juxtaposition d’un incipit convenu et impersonnel et la présentation de l’extrait auquel il est sommairement demandé de vérifier (ou d’infirmer) le cliché qui en est le préambule. Le jury sait apprécier l’élégance et la précision d e l’attaque .

Une lecture attentive au ton du passage et à son ry thme (prosodie, ponctuation, syntaxe), prépare, nous ne ferons que le redire, son interprétation. Prendre l’initiative de pauses dans la lecture d’un sonnet de Du Bellay ou d’un paragraphe de Gracq, c’est déjà amorcer le commentaire. C’est durant toute l’année que le contact oral dont être entretenu ave c les œuvres au programme, par un lecture à voix haute de chaque page , même si une analyse ne suit pas nécessairement.

Pourquoi donc la phrase rituelle « le texte présen te trois mouvements » sonne-t-elle si faux la plupart du temps ? C’est que ce rite mort ne produit rien . La présentation du « mouvement » du texte doit en effet participer elle aussi de son interprétation. La typographie, la logique narrative ou argumentative, le système des figures peuvent suggérer plusieurs structures possibles, concordantes ou non, dont la concurrence ou la discordance est évidemment déterminante pour rendre compte des tensions dont le texte est l’enjeu. En se montrant sensible à cette dynamique , le commentaire s’approprie véritablement et personnellement la lecture du texte.

En découle la problématique, table d’orientation de l’explicat ion , dont on attend qu’elle justifie la direction signalée par les développements précédents et qu’elle donne le programme de la démonstration qu’est l’explication. On mettra en garde les candidats contre l’artifice qui veut trop souvent faire du passage proposé un moment décisif dans l’œuvre. On voit ce que peut avoir de malheureux un tel diagnostic dans le cas des fictions de Gracq ou du récit de voyage de Chateaubriand, plutôt avares de ces scansions spectaculaires. C’est s’en tenir à l’apparence de l’énoncé, et prendre ainsi le risque d’en manquer la singularité. Or c’est précisément à la problématique de formuler ne ttement le rapport entre une perspective d’ensemble (générique, thématique, styl istique…), que seule une connaissance approfondie de l’œuvre permet d’identifier, et la p osition particulière qu’occupe le passage en question sur cet horizon . Autant dire que rien n’est joué d’avance, et que de la maîtrise des enjeux de l’oeuvre au programme tout comme de l’attention scrupuleuse à l’extrait proposé, sans que jamais l’une prenne le pas sur l’autre, dépend la réussite de l’entreprise.

Guidée par cette étoile, l’explication, doit ménager l’examen linéaire du détail du texte et la visée synthétique, énoncée précédemment, qui en oriente et en justifie le cheminement. Un enchaînement au coup par coup de remarques purement descriptives, d’ordre stylistique ou lexical, sans autre fin que la stricte obéissance à la linéarité du discours, comme une vue cavalière qui sacrifierait à l’effet d’ensemble la patience du détail, ne saurait satisfaire aux exigences d’une démonstration problématisée , vouée à l’élucidation des singularités de l’extrait d’une œuvre bien connue : il lui appartient sans se soumettre à elle, ou du moins à l’idée qu’on s’en fait, et l’exercice canonique de l’explication, qui consiste à prélever artificiellement et provisoirement d’un ensemble un échantillon, a justement pour ambition d’analyser et d’éclairer, sans jamais la simplifier, l’opération de la lecture .

La conclusion revient sur les acquis de la démonstration, et peut proposer sans raideur une

dernière mise en perspective du passage, propre à en défendre l’intérêt dans le contexte du genre, de l’œuvre ou de l’histoire littéraire.

On le voit, trente minutes ne sont pas de trop pour servir ces objectifs. Le jury a eu maintes fois l’occasion d’entendre des explications conduites en une vingtaine de minutes et qui ne s’étaient ainsi pas accordé le temps nécessaire à la découverte et à la mise en lumière de la complexité du texte.

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Après l’exposition de la question de grammaire, le candidat est invité à un entretien avec le jury où sont repris les deux moments de sa présentation. Il ne s’agit pas de décliner la liste de ses erreurs et de l’acculer ainsi à une position défensive, encore moins de le mettre en difficulté, mais de lui suggérer avec bienveillance de nuancer, de préciser, voire de compléter et d’élargir les propositions critiques qu’il aura auparavant soutenues. On ne saurait trop conseiller au candidat d’aborder ce dialogue avec confiance, plutôt que de guetter les signes de la réprobation dans les questions qui lui sont posées : l’intention du jury n’est nullement de lui infliger une séance de mortification.

Quelques recommandations

Les rapports antérieurs, disponibles en ligne sur le site du ministère, ont soigneusement défini les attentes du jury et proposé aux candidats de précieuses indications sur la nature de l’épreuve et l’esprit dans lequel elle doit être abordée. Celui de 2004, en particulier, en rappelle les principes, et prend soin de les articuler avec les programmes du lycée. On trouvera dans le rapport de 2005 une très utile bibliographie, qui guidera le lecteur dans sa préparation. Nous voudrions ici, dans une approche empirique, attirer l’attention des candidats sur quelques points de méthode qui découlent des remarques précédentes.

- Rappelons cette évidence, la réussite de l’explication de texte repose sur une solide connaissance de l’œuvre et de ses enjeux. Nulle problématique véritable ne peut s’improviser, et le recours à des poncifs critiques puisés dans les manuels ne peut évidemment pas soutenir un commentaire pertinent des textes. Une lecture prévenue de tel sonnet de l’Olive a voulu prescrire dans l’évocation de la dame la figuration impeccable de l’idée néo-platonicienne, sans voir que le texte faisait tous ses efforts pour la tenir à distance. Plusieurs candidats ont cru pouvoir retrouver sans la moindre hésitation tout l’esprit critique des Lumières et la polémique matérialiste en ordre de bataille dans l’éloge par Diderot d’une toile de Chardin.

Encore cette familiarité ne doit-elle pas détourner les candidats d’un examen circonstancié du passage proposé, et le souci bien compréhensible d’inscrire le texte dans un paysage critique patiemment fréquenté pendant l’année de préparation ne doit pas l’y noyer, au risque parfois du contresens. Telle contemplation erratique du héros de la Presqu’île était loin de le conduire à la révélation d’un ailleurs que seul l’optimisme de l’interprète, influencé par le souvenir de notes de lecture et de cours, s’efforçait de reconnaître.

- L’explication d’un texte extrait d’une œuvre du programme ne saurait l’en abstraire. Nombre de candidats ne nous ont pas attendus pour souscrire à cette évidence, et l’on oserait à peine la rappeler si des partis pris de lecture ne faisaient pas régulièrement abstraction du contexte immédiat du passage en question, omission fort périlleuse pour les textes narratifs ou dramatiques. Est-ce à dire pour autant que l’explication doit se contenter de transformer l’extrait en une chambre d’échos de l’œuvre à laquelle il appartient ? L’exemple de rapprochements judicieux et précis avec d’autres passages plus ou moins éloignés que quelques candidats ont su ponctuellement proposer pour éclairer la lecture d’une page de Diderot ou de Gracq témoigne du bien-fondé d’une approche avisée du texte qui tire le meilleur parti d’une circulation discrète et aisée dans l’œuvre entière.

- La linéarité de la progression doit se garder d’une description factuelle du texte, gauchement justifiée par une interprétation ad hoc du trait stylistique ainsi mis en vedette dans l’exposé. On mettra tout spécialement en garde les candidats contre la psychologie impressionniste qui prête à bon compte au lecteur un rapprochement arbitraire entre une allitération et une image visuelle que le texte ne garantit pas.

Soulevons pour finir une question décisive de métho de : la contrainte de la linéarité. Elle incite trop souvent les candidats à soumettre le te xte à une cohérence d’ordre narratif ou psychologique factice, scolaire, car elle n’est que le produit du commentaire successif de l’énoncé, et ce commentaire est avide de justifier au coup pa r coup telle proposition par rapport à celle qui la précède ou qui la suit. C’est prendre le risque de limiter considérablement les perspectives du commentaire, et de manquer ainsi les enjeux d’ordre poétique (ceux qui relèvent du genre en particulier) ou

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stylistique (le jeu des figures est loin de se satisfaire d’un commentaire successif). L’échec de certaines explications de sonnets de l’Olive tient pour une bonne part à l’oubli par les candidats des contraintes spécifiques du discours poétique et plus particulièrement de celles du sonnet, qu’un « découpage » initial en deux sections, celle des quatrains puis celle des tercets, était bien impuissant à apprécier, ramené ainsi peu ou prou à une simple progression ascendante.

Non qu’il faille renoncer à l’explication linéaire, plus apte à dessiner les « mouvements » d’un texte, à faire apparaître les inflexions que le « d éroulement » apporte au fur et à mesure ! Mais il faut faire sentir aussi les dénivellations successives, les ruptures, les discontinuités .

- Dans l’abord de la problématique, comme dans l’analyse du détail, la précision est la condition sine qua non du succès. Nous rappelons aux candidats qu’ils disposent dans la salle de préparation de plusieurs ouvrages de référence, et parmi eux des dictionnaires, dont l’usage leur permettrait d’éviter parfois certaines approximations dans la définition des termes, dont témoigne l’exposé ou la réponse évasive à une question du jury. Le discours critique du candidat doit obéir à la même exigence et bannir les facilités qui desservent son propos : « note positive », « terme fort » ou « une espèce de » ne font souvent que masquer la perplexité d’un développement qui se sent tenu de faire un sort à un point particulier du texte sans parvenir à en rendre véritablement compte.

La précision doit aussi régner dans les références esthétiques et historiques. Une conception floue du romantisme, de la situation politique du premier dix-neuvième siècle ou une connaissance vague des questions religieuses a parfois embarrassé les candidats face au texte de Chateaubriand, et a pu les contraindre à une position de retrait et à des généralités prudentes qui émoussaient l’intérêt du commentaire proposé.

Les litanies du rapport, contraintes du genre, n’entendent certainement pas décourager les candidats, mais bien au contraire les accompagner dans leur préparation. On s’en voudrait de manquer pour finir de saluer de belles prestations, à la fois ambitieuses et élégantes, qui ont comblé l’attente du jury ; elles témoignaient d’une lumineuse confiance dans les œuvres et dans le discours qui se donne pour mission de les servir auprès d’un jeune public. C’est par où il faut finir.

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RAPPORT SUR L’EPREUVE DE GRAMMAIRE FRANÇAISE

ETABLI PAR CATHERINE FROMILHAGUE

PRÉSENTATION DES MODALITÉS DE LA NOUVELLE ÉPREUVE

L’annonce en avait été faite dans le rapport 2007 : à partir de la session 2009, l’épreuve de grammaire

associée à l’explication de textes ne portera plus sur une question synthétique, mais sera libellée ainsi : « Faites les remarques grammaticales jugées nécessa ires sur — » , le fragment à étudier pouvant se limiter à un mot (seulement s’il offre des possibilités d’analyse importantes), porter sur un groupe syntaxique, ou atteindre les dimensions d’une ou deux phrases.

Nous présenterons en quelques mots les raisons de ces modifications , puis nous donnerons des

exemples concrets de ce qu’attend le jury, en chois issant dans le programme de l’année 2008 un certain nombre de fragments qui auraient pu être so umis aux candidats.

— C’est en premier lieu la durée de l’épreuve qui a incité l’équipe des gra mmairiens du jury à proposer des orientations nouvelles : le candidat dispose de cinq minutes pour présenter son exposé à l’issue de son explication de texte. Les grammairiens ont pu constater qu’il était difficile aux candidats de construire en si peu de temps un développement argumenté : le nombre d’occurrences qui constituent le corpus est en effet forcément réduit. — L’orientation des nouveaux programmes de grammaire pour le collège, tels que chacun a pu en découvrir le projet sur le site du Ministère de l’Education nationale10, légitime également la modification. L’étude de la langue y apparaît comme une priorité, correspondant au pilier 1 des programmes (« La maîtrise de la langue française »). Poser une question de grammaire sous la forme que le jury a choisie, c’est s’assurer que le candidat « compren(d) les mécanismes de la langue », qu’il possède « une conscience des faits de langue indispensables aux élèves », ce qui le conduit à faire appel à « l’esprit d’analyse, à la logique, autant qu’à l’intuition » (Préambule du document). En effet, le candidat n’est pas confronté à une question de synthèse unique, mais doit repérer d’abord un ensemble de « mécanismes de lang ue ». La question synthétique (modèle des sessions précédentes) repose sur une méthode déductive (on part de généralités sur les pronoms personnels, les subordonnées relatives, les constructions emphatiques, etc. et on les applique à un texte), l’identification de remarques à faire suppose au contraire un modèle inductif (c’est à partir d’une occurrence particulière qu’on prend conscience de « faits de langue » dont il s’agit de proposer ensuite des pistes d’analyse). Dans la pratique d’enseignant qui est celle des candidats, un tel repérage de faits de langue constitue d’ailleurs un préalable souple à la construction plus systématique de la « leçon » de grammaire, leçon que le Préambule d’EduSCOL qualifie de fondamentale. — L’analyse du fragment qui sera proposé entrera nécessairement dans le cadre que trace le document pour l’étude de la grammaire dans les quatre classes de Collège ; elle mobilise en effet plusieurs des postes grammaticaux présentés. En voici la liste : de la Sixième à la Troisième, l’analyse de la phrase, les classes de mots, les fonctions grammaticales, le verbe (modes et temps verbaux, grammaire du verbe), et à partir de la Quatrième, grammaire de l’énonciation, grammaire du texte. Il est par conséquent attendu du candidat qu’il ait en tête lors de sa préparation ces différentes composantes. — Ainsi la nouvelle orientation de la question permet non seulement au candidat de mobiliser un large champ de connaissances et de compétences, mais elle met également à l’épreuve son sens linguistique (proche de ce que le Préambule appelle l’intuition), qualité nécessaire à la pédagogie de la grammaire — et à l’étude des textes. Le jury n’attend pas, sauf exception, une analyse d e tous les constituants du fragment — en cas de phrase longue , la tâche serait d’ailleurs impossible ! A chacun de trouver les critères qui rendent dans son jugement telle remarque nécessaire ou pas.

10 Le projet de réforme des nouveaux programmes de Français au collège, intitulé EduSCOL (projet encore provisoire au moment où ces lignes sont rédigées), a été mis en ligne en avril 2008.

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Pour que les candidats puissent se faire une idée plus précise des attentes, nous présenterons une série d’exemples. Nos analyses ne visent pas à l’exhaustivité, c’est d’abord le choix des éléments à analyser et un ordre possible de présentation que nous souhaitons mettre en évidence. Les exemples sont donc tirés du programme 2008 : L’Olive de Du Bellay (dorénavant DB), les Salons de Diderot (D), Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand (C), Un balcon en forêt et la Presqu’île de Gracq (G). I-TERME ISOLÉ (1)Il faut voir comme les plis de tous les vêtements de cette figure et d es autres sont vrais . (D) 1-classe / partie du discours : comme est ici un adverbe modalisateur d’intensité qui porte sur (on dit aussi qu’il est « incident à ») l’adjectif vrais. Remarques annexes : —il est permutable avec l’adverbe similaire combien —comme peut également avoir un statut de conjonction de subordination, introduisant une circonstancielle (temps, cause…), ou de préposition (considérer qqn comme son frère) 2-rôle syntaxique : il introduit une subordonnée complétive exclamative indirecte objet. Mais ce n’est pas un marqueur de subordination, puisqu’il ne s’efface pas si l’on transforme la subordonnée en non subordonnée (comme les plis… sont vrais !) (2)[Quel est le fruit de l’incertaine attente] Où [sans profit si longuement j’aspire] ? (DB) 1-classe / partie du discours : • à l’origine pur adverbe de lieu/temps ; ce circonstant est également marqueur de type de phrase (autrement dit de modalité énonciative) interrogative : où sont passées les hirondelles ? • ici, il est le morphème introducteur d’une subordonnée relative : on le considèrera d’abord comme un adverbe relatif, en apportant des précisions sur son fonctionnement syntaxique. 2-approche syntaxique : en tant que relatif, il est porteur de trois traits syntaxiques : — c’est un marqueur de subordination —il est anaphorique, puisqu’il représente un groupe nominal antécédent de la relative (le fruit) —il a une fonction dans la relative : en français moderne, il ne peut être que complément circonstanciel de lieu ou de temps. Dans l’ancienne langue, et jusqu’au XVIII° siècle, il jouit d’une liberté d’emploi p lus grande, et peut être intégré au groupe verbal, ayant alors la fonction de complément d’objet indirect ; il est l’équivalent d’un groupe prépositionnel introduit par à : ici, il fait partie du groupe verbal aspirer à — . Il marque en quelque sorte une localisation notionnelle. 3-problématique : ayant une composante anaphorique, cet adverbe possède donc un trait du pronom ; on pourra le considérer comme un adverbe pronominal relatif, et parler de forme transcatégorielle. Dans l’occurrence du texte, sa fonction de complément d’objet indirect constitue un autre trait qui le rapproche du pronom. II-GROUPE SYNTAXIQUE (3)Tous n’ont pas la force d’âme qui rend insensibl e aux chagrins (C) : 1-macro-structure: groupe adjectival, l’adjectif qualificatif insensible régissant un complément prépositionnel. Quand un adjectif est la tête d’un groupe adjectival, on dit parfois qu’il a un fonctionnement transitif ; certains adjectifs sont nécessairement transitifs : apte à, exempt de… 2-micro-structure : étude de l’adjectif : —il fait partie d’un groupe verbal dont la forme canonique est du type rendre quelqu’un fou. Dans ce dernier exemple, il est attribut du complément d’objet direct quelqu’un, le verbe rendre ayant ici un fonctionnement de copule attributive, à valeur transformative —l’équivalent du verbe devenir qui lui est copule dans une structure comportant un attribut du sujet (quelqu’un est devenu fou). — dans l’occurrence du texte, on doit noter l’absence de cod support de l’adjectif. Un tel effacement constitue une marque de la visée généralisante de la relative, le cod ayant toujours pour rôle de limiter la portée du verbe. Le présent de la relative (valeur gnomique) est une autre marque de généralité. (4)Saint Thomas ayant fait ouvrir le cercueil, on n’y trouva plus qu’une robe virgin ale (C) : 1-identification de la forme verbale ayant fait : forme composée (faisant / ayant fait) du mode participial ; la forme composée, d’aspect extensif (dit aussi accompli) marque une antériorité par rapport au contexte au passé simple. 2-identification de la structure ayant fait ouvrir :

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— on a affaire à une périphrase, notion dont il est bon de rappeler en quelques mots les traits définitoires : • association auxiliaire-auxilié, l’auxiliarisation d’un verbe reposant sur sa désémantisation au moins partielle. Le verbe faire n’a pas ici son sens plein • le groupe auxiliaire-auxilié devient difficilement séparable (c’est ce qu’on appelle la coalescence), l’infinitif auxilié n’est en outre pas pronominalisable (*l’ayant fait). • l’auxiliaire est porteur des marques morphologiques du verbe et a un sens grammatical, l’auxilié est porteur du sens lexical — valeur de la périphrase : c’est une périphrase factitive, dite aussi d’immixtion causative (le chien aboie > il fait aboyer son chien : intervention d’un actant nouveau, qui « s’immisce » pour être l’instigateur du procès d’aboyer). La périphrase en faire constitue avec la périphrase en laisser le groupe des périphrases actantielles. 3-syntaxe de la périphrase au participe : elle constitue le noyau verbal d’une subordonnée participiale, comportant un sujet (ou « support agentif »), ici Saint Thomas, qui n’a aucune autre fonction dans la phrase. La participiale fait partie des subordonnées circonstancielles, elle est ici ct circonstanciel de temps. NB Il est possible de partir de la « macro-structure » en identifiant d’abord la participiale avant d’analyser la forme verbale qui en est le centre. (5)[…] Pour engraver, tirer, décrire, en cuivre, Peinture et vers, ce qu’en vous est compris. (DB) 1-macro-structure : proposition subordonnée relative, introduite par la locution pronominale relative ce qu’. La relative n’a donc pas d’antécédent, elle fait partie des relatives substantives (par opposition aux relatives adjectivales qui sont des expansions de l’antécédent), et occupe ici la fonction de complément d’objet direct mis en facteur commun aux trois infinitifs. NB-Une analyse qui ferait de ce l’antécédent de la relative est envisageable ; il convient de problématiser l’ensemble. 2-micro-structure : nous ne traiterons que de la forme ce qu’. Qu’ est la forme élidée de qui ; une telle élision, impossible en français moderne, où seul e est élidable, peut se produire encore au XVI° sièc le ; ce sont sans doute des raisons métriques qui l’expliquent. La locution pronominale relative est sujet de la forme verbale est compris. (6)Grange se demandait parfois d’où lui venait cett e impression tenace que « les journaux étaient si mauvais ». (G) 1-macro-structure : deux propositions complétives dont la seconde dépend de la première. On présente parfois la subordination en termes d’enchâssement : on dira alors que la première proposition subordonnée est enchâssée dans la principale, la seconde étant enchâssée dans la première. —d’où lui venait cette impression tenace : subordonnée complétive interrogative indirecte partielle, cod de la principale ; elle est introduite par l’adverbe interrogatif où, en construction prépositionnelle. —que « les journaux étaient si mauvais » : autre subordonnée complétive, conjonctive pure, puisqu’elle est introduite par la conjonction de subordination que, pur marqueur de subordination. Cette proposition constitue une expansion du GN cette impression tenace : on pourra parler de complément du GN. 2-micro-structure : plusieurs remarques possibles, sur le pronom personnel lui, sur l’emploi du déterminant démonstratif cette ; nous avons choisi de commenter les guillemets qui encadrent la seconde complétive. L’ensemble des deux complétives entrent dans le cadre du discours rapporté, ici discours indirect (discours direct : d’où me vient cette impression… ? si l’on considère que le discours indirect est la transposition exacte du DD, ce qui est discutable). Le discours indirect efface en principe toutes les marques propres au discours direct au profit de marques propres au récit : marques personnelles, temporelles, types de phrase, éléments de « parlure », etc., ainsi que les marques de ponctuation (appelées parfois « supra-segmentales »), telles que les guillemets. Le discours indirect homogénéise donc l’énoncé, en intégrant le discours au récit. Chez Gracq, des marques d’hétérogénéité énonciative subsistent sous la forme d’italiques ou de guillemets (présents ici), créant un mixte de DD et de DI. L’interprétation de ces faits relève de l’explication de texte. (7)Que la guerre pût venir un jour battre la maison forte , il se le représentait mal. (G) 1-macro-structure : —subordonnée complétive conjonctive pure —en termes syntaxiques on la décrira en disant qu’elle est l’un des deux constituants de la construction emphatique, variante de la structure linéaire il se représentait mal que la guerre pût venir… L’emphase repose ici sur le détachement d’un constituant de la phrase mis en position extra-phrastique, et repris par le pronom anaphorique le. Le constituant détaché occupe la position logique de thème, la seconde partie celle de propos (ou prédicat). Plusieurs noms sont attribués à cette structure : emphase par dislocation, thématisation…

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2-micro-structure : nous choisissons de parler du subjonctif pût. —temps : imparfait par concordance des temps avec un contexte passé —mode : il est « rentable » de partir de la proposition selon laquelle on considère l’indicatif comme le mode des énoncés auxquels une valeur de vérité est attribuée, et le subjonctif comme le mode des énoncés soumis à interprétation virtualisante. Deux possibilités d’emploi du subjonctif sont alors envisageables : l’énoncé au subjonctif appartient au monde des vérités potentielles (d’où subjonctif après souhaiter que, avant que, pour que…), ou au monde des vérités contrefactuelles (ce qui pour l’énonciateur ne peut / doit pas avoir valeur de vérité : subj. plus-que-parfait à valeur d’irréel du passé, subj. après interdire que,sans que…). Ici, la complétive appartient au monde des vérités potentielles. NB Les complétives antéposées à leur support sont souvent au subjonctif : leur place crée un effet de suspens, on ne sait pas encore si leur support va les intégrer au monde de ce que l’énonciateur tient pour vrai (qu’il ait été absent ce jour-là, c’est pour moi une certitude). III PHRASE (8)[…] il fit mourir l’architecte pour n’avoir pas suivi ses ordres (C) 1-macro-structure : proposition non-subordonnée, en l’état indépendante, composée d’un groupe verbal au passé simple et d’un infinitif prépositionnel qui n’est généralement pas considéré comme une proposition autonome (l’infinitif est donc en emploi nominal) 2-micro-structure : pistes d’analyse : —la périphrase verbale factitive étudiée dans l’exemple (4) —le groupe prépositionnel à l’infinitif : • pour introduit ici un infinitif complément circonstanciel de cause • l’infinitif étant prépositionnel, on considèrera qu’il est l’équivalent d’un GN (pour désobéissance aux ordres), en ajoutant qu’il conserve des prérogatives verbales : par exemple il régit un cod, et il est affecté de la négation propre au verbe ne…pas. • l’infinitif possède en outre un support agentif implicite, ici l’architecte. Une telle construction est considérée comme incorrecte en français moderne normatif, où le support agentif de l’infinitif doit être coréférent au sujet, alors qu’il est ici coréférent au cod. C’est un exemple de la liberté de la syntaxe classique — utilisée ici par Chateaubriand. (9)[…] de quelque manière qu’on fasse, il ne faut p as médire de ses modèles . (D) 1-macro-structure : succession d’une subordonnée antéposée et de la principale qui la régit. La subordonnée est une relative concessive, introduite par le pronom relatif complexe quelque…que ; elle est complément circonstanciel de concession de la principale. On distingue deux catégories de relatives concessives : les concessives extensionnelles —elles parcourent un ensemble dans toute son extension, ici l’ensemble des manières de faire ; autres termes introducteurs : qui que, quoi que, quel que, où que— et les concessives scalaires —elles parcourent toute une échelle d’intensités : si… que, pour…que, tout…que : Pour grands que soient les rois…) 2-micro-structure : —le subjonctif en concessive : il est rattaché au monde des vérités contrefactuelles, la relation concessive (bien qu’il pleuve, il sort sans parapluie) repose en effet sur une implication logique niée, exclue ; on dénie toute valeur de vérité à la relation logiquement attendue ( pluie > sortie avec parapluie…). Dans la relative concessive, le parcours de tous les possibles n’a pas non plus les implications attendues. —les marques de la généralisation du propos : on + ses, présent gnomique —éventuellement quelques mots du verbe impersonnel il faut et du GN complément d’objet indirect ses modèles. Les indications bibliographiques données dans les rapports précédents ne sont pas modifiées.

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EXPLICATIONS EN LANGUES ANCIENNES Bilan des notes Texte Moye

nne N mini

N maxi

2 à 3

3 à 4

4 à 5

5 à 6

6 à 7

7 à 8

8 à 9

9 à 10

10 à 11

11 à 12

12 à 13

13 à 14

14 à 15

15 à 16

16 à 17

17 à 18

Euripide

9,17 2 16 1 1 1 3 2 6 1 1 3 1 4 1 1

Isocrate 8,10 3 16 4 1 1 4 2 1 1 2 5 1 1 1 Properce

11,03 5 17 1 2 1 1 1 3 1 2 1 1 1 1

Cicéron 10,76 5 16,5 2 3 1 1 5 3 1 1 2 2

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RAPPORT SUR L’EXPLICATION D’UN TEXTE LATIN ETABLI PAR MONIQUE BOUQUET

Durée de la préparation : 2h 30 Durée de l’épreuve : 45mn (35mn d’exposé + 10mn d’e ntretien avec le jury) Coefficient de l’épreuve : 5 Bilan des notes

Texte Moy. N mini

N maxi

5 à 6

6 à 7

7 à 8

8 à 9

9 à 10

10 à 11

11 à 12

12 à 13

13 à 14

14 à 15

15 à 16

16 à 17

17 à 18

Properce

11,03 5 17 1 2 1 1 1 3 1 2 1 1 1 1

Cicéron

10,76 5 16,5 2 3 1 1 5 3 1 1 2 2

Le présent rapport s’adresse autant à ceux qui prépareront le concours pour la première fois qu’à ceux qui ont malheureusement échoué lors d’une session passée. Il vise plus à rappeler les principes mêmes d’une explication de texte latin et à préciser les attentes du jury qu’à dénombrer des erreurs commises ou des écueils à éviter, ceux-ci méritant cependant d’être retenus lorsqu’ils servent de point d’appui à des remarques constructives.

L’explication commence par la situation de l’extrait à expliquer : il s’agit d’introduire le passage que vous venez de préparer et de le situer dans son contexte, selon des limites que peut vous aider à définir la question suivante : de quelles informations préalables le jury a-t-il v raiment besoin pour comprendre le texte et, sans anticiper l’interprétation ? Ainsi, si vous devez expliquer le chapitre XXX du De signis, qui sert d’épilogue à l’affaire d’Antiochus, mais aussi à la première partie du discours, inutile de raconter tous les pillages des particuliers qui ont précédé le forfait commis contre le roi de Syrie, ni même de raconter dans le détail la mésaventure dudit roi : le passage ayant une portée politique qui dépasse la seule affaire Verrès, il est utile de retenir du contexte préalable les manquements d’un préteur du peuple romain, Verrès, à l’endroit d’une province et d’un roi étranger, tant sur le plan politique que religieux, et de mettre en évidence qu’un récit quelque peu digressif a pris fin, de sorte que l’accusateur revient au discours en lui-même (même s’il est fictif), prononcé en présence de l’accusé et des juges.

Après une situation, concise et efficace sans être longue, vous avez à lire le texte latin. Cette lecture doit suivre le rythme du passage : ainsi donc, pas de précipitation – sous peine d’escamoter les mots – mais une diction qui se conforme aux unités de sens (ou si c’est un vers, qui respecte sa limite et éventuellement sa coupe) et qui assume la typologie textuelle. On ne lit pas un texte argumentatif comme un texte descriptif, une narration comme un discour s direct …Cette oralisation de l’extrait s’accompagne d’une modulation de la voix qui traduit, si possible, les effets que l’auteur veut produire sur son destinataire ; sans excès, vous faites entendre une indignation, une interpellation, une invective, voire un peu d’ironie… Cette diction du texte uiua uoce - qui d’une certaine façon s’apparente à l’actio (sans le geste, bien évidemment) - n’est pas différente de celle qu’entendent vos élèves en classe quand vous leur faites découvrir un passage nouveau et que vous voulez capter leur attention et leur intérêt. Prenez appui sur votre pratique professionnelle et, si vous pensez qu’elle est mal assurée, entraînez-vous à la consolider. Ainsi la

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première phrase du chapitre XXX du De signis ne manquera pas de faire effet sur le jury si vous martelez bien les trois premiers membres que l’anaphore de quae ponctue, si vous faites entendre son écho dans le querimoniam attendu après le groupe au génitif, avant de prononcer, en montant la voix, le groupe verbal mis en clausule et qui interroge sur les capacités d’un orateur apte à faire retentir cette querimonia :

Quae uox/ quae latera / quae uires / huius unius criminis que rimonaiam/possunt sustinere ? Cette étape de votre prestation requiert la plus grande exactitude puisque vous faites partager la compréhension que vous avez du texte et attestez que, tout en maîtrisant la langue latine, vous révélez le sens qu’elle autorise. La traduction vient ensuite confirmer cette compréhension du texte. Traduire un texte pour le faire comprendre exige d’une part que, dans la mise en équivalence du texte source et de s a transposition en français, on ait soin de respecter la configuration de la langue d’arrivée s ans nécessairement détruire celle de la langue de départ, et d’autre part qu’on s’impose d’être le plus précis possible afin de rendre au plus près la pensée de l’auteur . Ces exigences appellent deux séries de remarques : 1. La sélection des mots et groupes de mots du texte s ource. - la sélection du mot ou des mots latins immédiatement traduits en français repose sur des critères de sens ; autrement dit, ce sont des unités sémantiques et syntaxiques qui constituent la règle indispensable du bien traduire ; redire toute une phrase latine pour la faire suivre de sa traduction française tend à faire croire que le sens est perçu de façon globale ou approximative alors que l’addition successive des éléments significatifs qui la constituent construit progress ivement ce sens , tout en soulignant les structures adoptées par l’auteur pour faire passer sa pensée. - compte tenu de la différence de configuration du latin et du français et de la priorité à accorder à celle dans laquelle vous communiquez au jury vos propositions de sens, vous pouvez opérer des transformations de l’ordre latin. Toutefois, votre traduction étant orale, les structures orales du français étant plus souples que celles de l’écrit, il vous est loisible de suivre l’ordre latin et de mettre en relief l’élaboration progressive de la pensée contenue dans le texte de départ, chaque fois que le français ne se révèle pas incorrect ou inintelligible. Ainsi, dans la seconde phrase du chapitre XXX du De signis, immédiatement après Rex - le roi - vous lisez une relative introduite par qui - qui - et, sans aller chercher à ce moment le verbe fuisset, vous traduisez, au fur et à mesure, les circonstances dans lesquelles Cicéron entend montrer ce roi - Romae, à Rome, ante oculos omnium nostrum, sous les yeux de nous tous, biennium fere, pendant presque deux ans – avant de révéler qu’il profitait alors d’une escorte et d’un apparat dignes d’un roi : comitatu regio atque ornatu fuisset. - 2. La traduction : - lexique : vous devez bien prendre en compte le contexte dans lequel il est utilisé : ainsi, religio qui est polysémique, a le sens de pratique religieuse associé à antiqua (10), de scrupule religieux lorsqu’il caractérise Antiochus (66) ou encore de vénération, observée à l’endroit d’une statue (72). - nature du mot : un verbe composé ne se confond pas avec le verbe simple dont il dérive et vous devez mettre en évidence le « plus » qu’induit le préverb e ; ainsi, dans le verbe perquirere (39), le préverbe per indique que la recherche s’est effectuée de fond en comble et en tous sens - donnant lieu à une véritable perquisition - alors que le verbe exquirere met en évidence le point de départ de cette recherche et les objets sur lesquels elle porte (10) ; l’environnement grammatical du mot n’est pas anodin : ainsi, non inuitus (38), identifiable à une litote, ne dit pas la même chose que libens. - morphologie est à observer attentivement, notamment au niveau des formes verbales : on ne confond pas un futur et un subjonctif, on prend soin de conserver le sens actif de la forme en -urus ; un verbe au présent – même s’il est dans un contexte passé – ne doit pas être traduit par un passé simple ; le pronom idem est à distinguer de ipse, comme quisquam doit l’être de quisque etc. - syntaxe participe tout particulièrement de la pensée de l’auteur : une relative au subjonctif dans le style direct l’implique davantage du fait de la dimension circonstancielle qu’elle induit (5 - quae cuiuis religionem

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sacrari significare possent) alors que la relative à l’indicatif dans le style indirect insiste sur la réalité de son contenu ; l’expression de la condition dans une proposition infinitive mérite d’être bien maîtrisée de façon à faire entendre un potentiel ou un irréel (32 Incipio queri me nihil habiturum quod alicuius esset preti si etiam scyphi essent ablati). Très souvent, les questions de grammaire que vous devez traiter après le commentaire ressortissent à des emplois syntaxiques significatifs de l’extrait que vous expliquez ; prenez-les en compte dans votre traduction.

Le commentaire peut être linéaire, à condition que ce ne soit pas un égrènement de remarques sans liens, fruit d’une lecture myope sans dynamisme aucun , ou composé, à condition que ce ne soit pas le prétexte à des remarques trop générales, qui esquivent le caractère propre de la page.

Il rend compte de votre interprétation personnelle du texte et de l’effet que ce texte a produit sur vous . Un effet immédiat, mais aussi motivé par la connaissance préalable de l’ouvrage ou même du passage à expliquer. Cette forme de complicité (enrichie de la lecture d ’ouvrages critiques ou d’exercices préparatoires) ne doit cependant pas encombrer votre explication e t prévaloir sur l’analyse du texte . C’est le texte - toujours le texte- qui fonde et votre analyse et l’exposé que vous en faites, précaution étant prise de ne pas le forcer ni, notamment dans le cas d’une étude linéaire, de le suivre passivement.

Quelle que soit la démarche explicative que vous adoptez, vous devez d’une façon brève mais claire et nette, indiquer en tout premier lieu l’idée générale de l’extrait, puis, sans vous appesantir sur une délimitation précise, les idées secondaires qui développent l’idée générale au fur et à mesure que l’on avance dans le texte. Autrement dit, vous esquissez le plan du texte.

Vous précisez ensuite à quel type de commentaire vous allez procéder – linéaire ou composé – et le plan que vous avez choisi de suivre. Dans le cas du commentaire linéaire, évitez la redondance avec le début de l’exposé (mouvements du texte) ; dans le cas du commentaire composé, définissez avec précision les axes que vous allez développer.

Le corps de votre commentaire ressortit à des exigences partagées par les deux démarches : - la présentation et le développement de vos arguments se fondent toujours sur le texte latin, que vous citez à titre de preuve en l’analysant, et que vous retraduisez si besoin est. Pour les faire valoir, vous organisez vos remarques, en prenant soin d’aller à l’essentiel même si vous devez rejeter un accessoire qui donnerait un semblant d’érudition à votre explication : ces remarques doivent toujours être en rapport avec l’idée du texte que vous entendez démontrer. - l’articulation de vos arguments est appuyée par des transitions que vous ménagez de façon discrète mais pertinente. - les interprétations que vous avancez sur le fond so nt assorties de remarques stylistiques . Dans un texte poétique, vous signalez la place de tel mot dans tel vers (au début, à la coupe, à la fin) ou encore le nombre poétique qui rythme ce vers en lui-même ou dans son contexte, vous devez avoir un même souci d’observer l’agencement d’une phrase en prose et d’examiner les moyens mis en œuvre dans un discours judiciaire comme le De signis, dont l’auteur n’a pas manqué de mettre en pratique les préceptes que l’on retrouve dans ses traités. C’est de la même façon que vous regarderez de près l’expression d’un texte historique dont les règles propres donnent sa force à la matière d’une narration, d’une description, d’un discours rapporté. - les remarques stylistiques échappent à l’approximation, cela implique une maîtrise assurée du vocabulaire technique afférant à la typologie textu elle ou aux procédés rhétoriques, ainsi qu’une utilisation précise et à bon escient de ce vocabula ire . Vous citez le terme d’ekphrasis dans le cadre d’une description si vous en connaissez les critères et si le texte les confirme. Vous distinguez bien le « style » et le « discours » indirects, l’homéotéleute de l’homéoptote (Le traité de stylistique de J. Marouzeau et l’introduction à l’Orator d’Albert Yon demeurent des références excellentes en la matière). Vous éviterez en revanche un usage vain de catégories comme le champ lexical, qui procède plus de la catégorisation que de l’analyse (et dont vous éviterez de faire le point de départ d’une partie de votre explication).

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- sur cette analyse « philologique » de l’extrait se greffent, naturellement, des données extérieures qui ressortissent à votre culture, à votre « érudition ». Si votre connaissance de la mythologie nourrit votre lecture d’un texte ovidien ou propertien, celle de l’histoire de Rome, de ses institutions politiques et juridiques, de l’art rhétorique, donne la garantie d’une compréhension juste et entière d’un texte cicéronien ou livien. Ainsi, si vous expliquez le passage qui ouvre l’épisode de la Diane de Ségeste (72) dans le De signis, votre démonstration sera consolidée par votre connaissance de l’histoire de la Sicile et de celle des Guerres puniques (dont la troisième, avec Scipion Émilien), par celle des institutions relatives aux relations de Rome avec ses provinces, se alliés, ses amis, et par votre maîtrise des concepts littéraires que sont la digressio, la narratio, l’ekphrasis, l’exemplum…. - - La conclusion , tout en rappelant les grandes lignes de votre exposé, invitera à poursuivre la lecture de l’œuvre , à considérer la prouesse de l’auteur ou encore à entendre un écho avec un autre passage de cette œuvre, avec une autre œuvre, avec un autre auteur.

Les questions de grammaire (l’une se rapportant à l’ensemble du texte, l’autre à une tournure particulière) doivent attester votre maîtrise de la langue, votre capacité à la décrire, mais aussi votre aptitude à organiser vos réponses.

Ainsi l’étude d’une notion grammaticale particulièrement représentée dans le texte exige-t-elle d’être d’abord définie pour elle-même : par exemple, l’étude de l’ablatif commence par l’exposé des différents fonctions attribuées à ce cas (l’ablatif proprement dit ou de point de départ, l’ablatif instrumental, l’ablatif locatif). Ce préliminaire vous préserve d’un simple relevé des formes à l’ablatif : en effet au fur et à mesure de votre recherche dans le texte, vous classez ces formes de façon à pouvoir les hiérarchiser ensuite à l’intérieur de chaque catégorie. La grammaire étant partie prenante de la langue, il est bon de considérer également les effets qu’induit votre réflexion grammaticale sur la dimension littéraire du passage (l’étude de cum par exemple peut mettre en évidence les niveaux de temporalité du texte, la fréquence des ablatifs locatifs peut faire valoir la précision des données géographiques.. .). L’analyse d’une tournure particulière suppose que vous ayez bien perçu sa spécificité (un double datif, une attraction modale, un subjonctif servant à exprimer le futur dans le style indirect…) : vous observez cette particularité, vous la décrivez, vous la justifiez tant sur le plan purement grammatical que sur le plan de son interprétation.

Cette partie de l’épreuve exige, comme pour la précédente, l’utilisation d’un vocabulaire précis et convenu : distinguez bien la « valeur » de la « nature », préférez l’infinitif « de narration » à l’infinitif « stylistique », assurez-vous que vous avez la totale maîtrise des différents types de pronoms (indéfinis, relatifs, démonstratifs), des différents sens de la relative au subjonctif, du système hypothétique, du style indirect...

L’entretien consiste en la reprise de certains points de votre exposé par le jury et ce, en vue de vous faire rétablir certaines erreurs, ou de vous faire approfondir certains points. Vous devez le considérer comme un échange constructif , visant à améliorer votre prestation. La courtoisie est de règle, pour les uns et pour les autres, dans cet entretien ; et même si vous êtes fatigué, à ce moment de l’épreuve (ou soulagé d’en avoir fini), ayez à l’esprit que c’est un moment de dialogue lors duquel vous montrez au jury vos qualités de communication et d’ouverture.

Dernier conseil pour la préparation : il vous faut retraduire tous les textes latins et grecs avant cette épreuve orale et cela, dès le début de votre préparation. En lisant, à voix haute chaque fois, pour créer peu à peu une forme de familiarisation et en traduisant les œuvres, vous pratiquez utilement la langue latine ou la langue grecque dont vous devez avoir une parfaite connaissance pour l’épreuve écrite. En découvrant le contexte de ces œuvres, vous revisitez la littérature latine et la littérature grecque et vous élargissez ainsi votre culture, indispensable à l’enseignement que vous dispensez et aux exigences du concours, écrit et oral confondus.

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CICÉRON 2008 - DE SIGNIS III 5-7 Verum ut ad illud sacrarium… domi suae noluit. L’expression du lieu Non domino magis ornamento quam ciuitati : analyse morphologique et syntaxique III 5-7 Verum ut ad illud sacrarium… domi suae noluit. Les emplois de quisque Expliquez la construction : domus erat non domino magis ornamento quam ciuitati IV 8 – V 10 Sed quid ego… quanti uellet, auferret. Les propositions subordonnées relatives du passage Construction de la dernière phrase (in prouinciis… auferret) X 23- XI 25 Verum haec ciuitas… non homini sed ordini. Les relatives au subjonctif La construction du passage : per istos… curauit. XI 25-26 Mamertini me publice… esse mactatum. La syntaxe de l’ablatif Justifiez l’expression : qui ordo… contemptus est. XIV 32-33 Verum mehercule… uteretur. Les emplois de l’infinitif dans le passage Analysez grammaticalement : me nihil habiturum quod alicuius preti esset, si etiam scyphi essent ablati XIV 33- 34 Et mehercule ego antea… abstinere potuisse. La syntaxe du subjonctif Commentez grammaticalement l’expression quin… consideraret XVIII 38-39 Melitensis Diodorus… interdum uix tenere. L’emploi du subjonctif dans le passage Analysez grammaticalement : cupiditate… non solum inspiciendi uerum etiam auferendi XXIII 51-52 Illa uero optima… domum reuertuntur. Les emplois du subjonctif dans le passage Analysez les compléments de lieu dans la phrase : Archagathum Haluntinum, hominem non solum domi, sed tota Sicilia nobilem, uocari iussit XXIII 51-XXIV 53 Illa uero optima… ii tamen condemnabantur.

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Les subjonctifs du passage Les emplois de quid et de quicquid dans le passage XXVIII 64-65 Nunc reliquum, iudices… ornatum esse factum. Les emplois du réfléchi dans le passage Expliquer la construction : non qui quicquam metueret… sed ut ne multi praeciperent XXIX 66-67 Rex primo nihil metuere…esse et indignum. Les emplois de l’infinitif dans le passage Ne quis forte… arbitretur : analysez grammaticalement XXX 67-68 Quae … non arbitrentur. L’expression du futur Odio atque acerbitati… futurum : analyse morphologique et syntaxique des composantes de l’expression XXXIII 72- 73 Fuit apud Segestanos… nostrae mansuetudinis haberent. Le pronom relatif Commentez grammaticalement l’expression : digna quam sanctissimo colerent XXXIII 72-73 Segesta est oppidum… nostrae mansuetudinis haberent. Les compléments de temps dans le passage Analysez la phrase : quem taurum… haberent. XXXV 77-78 Videte quanta religio… loco recuperauit. Les emplois de l’infinitif dans le passage Les emplois de l’ablatif dans la phrase : quem tibi ut hominem,…auxilio futurum putas ? XLIII 94-95 Herculis templum…religionum reuertantur. Les consécutives du passage Analysez la phrase : quo non facile dixerim quicquam me uidisse pulchrius XLVIII 106-107 Vetus est haec opinio… est Cereris Hennensis. Les consécutives du passage Les ablatifs du passage XLIX 108-109 Nec solum Siculi… contentus non fuit. Les superlatifs du passage Analyse syntaxique : etenim si Atheniensium… inuenisse constat ?

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LII 117 –LIII 119 Vrbem Syracusas… non dubitasset auferre. Les subjonctifs du passage Les superlatifs du passage LV 122-123 Aedis Mineruae… ornamenta sustulerit. Les démonstratifs du passage Analysez la phrase : ac uidete quanto… superiorum umquam LXVII 150-151 Laudent te sane… dies recuperarant. Les subjonctifs du passage Analyser : Ac ne subito… debeantne.

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RAPPORT SUR L’EXPLICATION D’UN TEXTE GREC

ETABLI PAR JEAN SCHNEIDER

Durée de la préparation : 2h30 Durée de l’épreuve : 45mn (35mn d’exposé + 10mn d’e ntretien avec le jury) Coefficient de l’épreuve : 5 Cette année, 50 candidats se sont présentés à l’épreuve orale de grec Les notes s’échelonnent de 1 à 16 sur 20, pour une moyenne générale de 7,55.

Ont obtenu : Euripide Isocr ate Moins de 5 3 candidats 5 candidats de 5 à 8,5 11 candidats 8 candidats de 9 à 10,5 1 candidats 3 candidats de 11 à 14,5 9 candidats 7 candidats

plus de 15 2 candidats 1 candidat moyenne : 9,17 moyenne : 8,10.

Avant la lecture, le candidat doit situer le texte, clairement et sobrement. Le but ne doit pas être de présenter globalement l'auteur et l'œuvre, ni de résumer la partie de l'œuvre qui précède l'extrait proposé, mais de définir le moment où intervient cet extrait.

La lecture a souvent été défectueuse , et il semble anormal qu'un candidat à l'agrégation soit troublé par le sigma lunaire qu'on trouvait dans l'édition d'Euripide, ou qu'il ne comprenne pas que l'iota adscrit qui est en usage dans la collection "Oxford Classical Texts" correspond exactement à l'iota souscrit de la Collection des Universités de France. Certains candidats semblent peiner à prononcer les mots grecs. Il faut absolument s'exercer davantage pendant l'an née à la lecture à haute voix .

La traduction est bien sûr une partie essentielle de l'exercice. Il faut éviter de prendre des groupes

de mots trop longs, qui se prêtent trop à une traduction impressionniste qui n'inspire pas confiance au jury. Une traduction juste et élégante, mais trop éloignée du texte, devra probablement être justifiée lors de la reprise. S'il est bon d'essayer de respecter l'ordre des mots, il faut rester conscient que l'usage grec est, dans ce domaine, assez différent de l'usage français, et qu'on risque, à calquer trop fidèlement l'ordre des mots grec, de donner une traduction peu compréhensible. Certaines fautes paraissent choquantes dans des textes qui ont en principe été étudiés pendant l'année. Ainsi, un candidat a traduit legomen par "nous lisons" dans le Contre les sophistes (§ 16). On n'a pas compris épideiknunai (Eloge d'Hélène, § 8 : "progresser"). Au § 15 du Bousiris, il fallait comprendre l'ellipse de l'infinitif dans la relative et s'appuyer sur la présence ou l'absence de l'article pour distinguer les compléments d'objet et l'attribut des compléments d'objet dans la dernière partie de la phrase. On a parfois l'impression que le candidat ignore la syntaxe de la particule an ne sait pas distinguer l'interrogatif tonique et l'indéfini atone, ne comprend pas la construction des verbes de perception. Il faudrait savoir que le pronom relatif peut être complément, non du verbe de la relative, mais d'un infinitif ou d'un participe qui dépendent de ce verbe (Eloge d'Hélène, § 11), distinguer soigneusement l'éventuel et le conditionnel (par exemple dans le Contre les sophistes, § 10), repérer les faits de parataxe (par exemple dans le Bousiris, § 40). En poésie, et même en prose, il faut savoir repérer une anastrophe. La confusion entre éoika et oikein (Phéniciennes, v. 406) suggère que les candidats perdent leurs moyens à l'occasion d'un oral de concours, et l'on ne peut se protéger contre de telles défaillances qu'en préparant soigneusement les textes pendant l'année et en révisant la grammaire.

Il faut, même si l'on est conscient d'avoir fait une traduction imparfaite, tenter de ménager ses

chances dans le commentaire . Un candidat a renoncé à commenter le texte, alors que sa traduction n'était pas désespérante.

Certains candidats semblent penser qu'il suffit de faire des relevés lexicaux, sans distinguer clairement des mots à peu près synonymes que l'auteur n'emploie pourtant pas indifféremment. Qu'on choisisse l'explication linéaire ou le commentaire composé, il est indispensable de présenter les enjeux du texte.

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Pour les Phéniciennes, les candidats étaient confrontés à une édition qui présente entre crochets droits de nombreux vers qui sont conservés dans l'édition Budé, sur laquelle ils avaient probablement travaillé pendant l'année, et ils pouvaient s'interroger sur la pertinence de ces passages que Diggle considère comme interpolés. Un candidat, commentant le récit du duel entre Etéocle et Polynice, a beaucoup insisté sur la dimension épique du passage sans prêter beaucoup attention à la singularité de ce combat fratricide. S'agissant d'un texte poétique, il est normal de s'intéresser à ces procédés de mise en relief que sont rejets, enjambements, coupes. Les candidats ne semblent pas conscients qu'Isocrate n'est pas forcément de bonne foi, et qu'il n'est pas incapable d'humour. Il n'est pas sûr que son éloge des institutions égyptiennes et ses scrupules religieux ou historiques doivent être pris à la lettre. On croit qu'il reproche à ses adversaires de se faire payer, de sacrifier la vérité à l'opinion ou au kairon", comme s'il était platonicien. Il semble que quelques connaissances historiques soient indispensables pour comprendre le discours Sur l'attelage, et il ne faut pas confondre le synécisme (réalisé par Thésée, Eloge d'Hélène, § 35), l'hégémonie athénienne (avec les deux confédérations athéniennes, dont la deuxième est l'œuvre d'un disciple d'Isocrate), et le panhellénisme qu'Isocrate préconise dès l'Eloge d'Hélène. Les candidats auraient évité bien des contresens sur les Phéniciennes et auraient mieux compris le contexte politique et le positionnement philosophique d'Isocrate s'ils avaient lu soigneusement les introductions de la Collection des Universités de France. Le jury est conscient que les candidats du concours interne ne peuvent pas faire une enquête bibliographique approfondie ; mais peut-être pourraient-ils jeter un coup d'œil dans L'Information Littéraire qui donnait dans le numéro de juillet-septembre 2007 des références sur Isocrate (p. 25-28), et consulter le petit livre de Laurent Pernot sur La rhétorique dans l'Antiquité (Le livre de poche, références, 2000). Sur le théâtre, la collection "Le livre de poche, références" donne deux livres fort abordables, de Paul Demont et Anne Lebeau (Introduction au théâtre grec antique, 1996) et de Jean-Charles Moretti (Théâtre et société dans la Grèce antique, 2001). L'Information Littéraire de juillet-septembre 2007 donne aussi des références sur Hésiode (p. 22-24). Remarquons cependant que quelques candidats ont essayé, avec plus ou moins de bonheur, de comprendre l'organisation du texte qui leur était proposé. Un candidat a essayé de comprendre la stratégie de Jocaste dans les vers 400-429 des Phéniciennes. On a entendu des remarques assez fines sur les jeux de sonorités du vers 973.

Les deux questions de grammaire sont l'occasion d'améliorer sensiblement la note. D'une part,

de bonnes connaissances de base peuvent, même si l'on n'a pas eu le temps de travailler suffisamment les œuvres au programme, permettre de faire une prestation honorable en grammaire. D'autre part, les questions pourraient parfois donner l'occasion de rectifier une traduction fautive. Ainsi, la question sur les emplois de an aurait dû aider le candidat à mieux comprendre le vers 1617 des Phéniciennes, et la question sur les propositions relatives aurait dû permettre de comprendre entugcavnousi au § 15 du Contre les sophistes. Qu'il s'agisse de l'œuvre de prose ou de l'œuvre en vers, le candidat doit répondre à une question de syntaxe générale. Il ne suffit pas d'un relevé, même exhaustif, mais il faut classer les occurrences selon des critères qu'on trouvera sans peine si l'on a suffisamment étudié la grammaire de base. Pour l'œuvre de prose, l'autre question porte généralement sur quelques mots ou sur la construction d'une phrase. Ici comme lors de la traduction, il faut bien maîtriser la morphologie (même la conjugaison des présents athématiques !) et être attentif aux esprits et aux accents. Pour la poésie, le jury propose un exercice de scansion, qui suppose un peu de familiarité avec la prosodie, que l'existence de voyelles longues et brèves rend plus facile en grec qu'en latin, et cet exercice pourrait rétrospectivement enrichir le commentaire.

Rappelons, enfin, que l'entretien est l'occasion de rectifier une erreur, dans la traduction, dans le commentaire, ou dans le double exercice de grammaire . Les notes montrent que l'explication de grec ne présente pas de difficultés insurmontabl es, et le jury est bien conscient des difficultés des candidats, souvent sevrés de grec dans leur act ivité d'enseignants . On remarque, sans en être vraiment surpris, que les notes sont un peu supérieures pour Euripide, tandis que le prosateur parfaitement classique, avec sa fausse simplicité, trompe la vigilance de trop nombreux candidats, qui croient peut-être inutile de l'étudier aussi soigneusement que le poète. Ils doivent se convaincre que, du moins pour la traduction, Isocrate n'offre aucune difficulté insurmontable, et qu'il suffit de l'étudier avec rigueur pour y reconnaître le grec parfaitement normalisé qu'on enseigne aux débutants, élèves ou étudiants.

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ISOCRATE, Sur l'attelage (XVI), Contre les sophistes (XIII), Eloge d'Hélène (X), Bousiris (XI)

Sur l'attelage : §§ 5-8 (p. 52-53), les emplois du participe dans le texte analysez la forme sunqevnte" (§ 6) §§ 12-15 (p. 54), l'interrogation dans les §§ 12-13 faites l'analyse syntaxique de la deuxième phrase du § 14 (de w{st∆ oujk eijkov" à a[xi∆ ejpoivhsan) §§ 16-20 (p. 55), Quelles sont les valeurs du génitif absolu dans le texte ? analysez et expliquez ajnamnhvsqhte et kath'lqen (§ 16) §§ 22-25 (p. 56-57), relevez et analysez toutes les subordonnées conjonctives à valeur circonstancielle analysez et expliquez ejstrathghmevnwn et ei[rhka (§ 22) §§ 25-27 (p. 56-57), l'expression de la conséquence dans le passage analysez ei{lonto puis conjuguez ce verbe à l'imparfait de l'indicatif passif à toutes les personnes §§ 28-31 (p. 57-58), étudiez l'expression de la conséquence dans le texte analysez et expliquez ajpoqanei'n et oJmologhvseian Contre les sophistes : §§ 1-4 (p. 144-145), étudiez les emplois de a[n dans le texte analysez et expliquez ajlhqh' et meivzou" (§ 1) §§ 9-11 (p. 146-147), de analyse syntaxique des futurs et des subjonctifs du texte analysez la forme eijdovte" (§ 10) même extrait étudiez l'expression de l'éventuel, du potentiel et de l'irréel dans le texte analysez et expliquez prosagavgwntai et dunhqw'sin (§ 9) §§ 14-18 (p. 148-149), les subordonnées relatives analysez la phrase fhmi; ga;r (...) levgonta" §§ 19-22 (p. 149-150), relevez et analysez toutes les subordonnées relatives du texte expliquez et analysez katenecqhvsontai et didavxein (§ 19) Eloge d'Hélène : §§ 2-6 (p. 164-165), les pronoms du texte analysez ajfemevnou" (§ 4) et conjuguez ce verbe à l'imparfait moyen-passif de l'indicatif (toutes les personnes) §§ 8-12 (p. 165-166), les comparatifs et superlatifs du passage analysez la forme hjmelhmevnoi" (fin du § 9) §§ 13-16 (p. 166-167), étudiez les emplois du datif dans le texte analysez et expliquez tw/' kavllei et th/' dovxh/ (§ 14) §§ 27-30 (p. 169-170), les emplois du génitif dans le texte analysez ejpistav" et conjuguez ce verbe au parfait actif de l'indicatif, à toutes les personnes

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§§ 45-49 (p. 174-175), pronoms relatifs et propositions relatives dans le texte analysez la forme eJlovmenon (§ 48). Donnez à la même voix et au même temps l'indicatif (1ère pers. du singulier), l'infinitif et le subjonctif (1ère pers. du singulier) §§ 48-51 (p. 174-175), les datifs du texte analysez dietevqhsan et conjuguez ce verbe à l'aoriste passif du subjonctif (toutes les personnes) Bousiris : §§ 4-6 (p. 189-190), l'expression de la comparaison dans le texte analysez dihvnegke et conjuguez ce verbe au futur simple de l'indicatif (toutes les personnes) §§ 10-13 (p. 191), étudiez les emplois de l'infinitif dans le texte analysez et expliquez teivcei et teteicismevnhn §§ 15-18 (p. 192-193), emplois du participe analysez la phrase du § 17 même extrait étudiez les emplois du comparatif et du superlatif dans le texte analysez et expliquez eijdwv" (§ 16) et eijlhvfasin (§ 18) §§ 24-27 (p. 194-195), l'expression de la causalité dans le texte analysez ajnablhqhvsesqai et conjuguez ce verbe à toutes les personnes, à l'aoriste actif de l'indicatif §§ 36-40 (p. 197-198), formes et emplois du comparatifs dans le texte analyse de la forme e[dosan (§ 39), donner toute sa flexion de l'indicatif actif (au même temps) et l'infinitif correspondant §§ 41-45 (p. 198-199), les optatifs du texte (formes et emplois) analyse syntaxique du § 43.

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RAPPORT SUR LA LEÇON

ETABLI PAR FREDERIC PICCO

Durée de la préparation : six heures Durée de l’épreuve : cinquante minutes Coefficient : 8

Les données en chiffres relatives à la leçon. Le tableau récapitule l’ensemble des 87 prestations que le jury a appréciées cette année.

Texte Moyenne Note mini Note maxi

Euripide 7,04 3 16

Isocrate 9,05 4 13

Properce 9,61 3 18

Cicéron 8,6 3 16

Roman de Renart 7,27 3 15

Du Bellay 6,21 2 10

Diderot 9,90 5 16

Chateaubriand 7,50 3 15

Gracq 8,50 4 13

Tati 8,83 5 16

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Texte Moyenne

N mini

N maxi

1 à 2

2 à 3

3 à 4

4 à 5

5 à 6

6 à 7

7 à 8

8 à 9

9 à 10

10 à 11

11 à 12

12 à 13

13 à 14

14 à 15

15 à 16

16 à 17

17 à 18

18 à 19

Euripide 7,04 3 16

1 3 1 3 1 1 1 1

Isocrate 9,05 4 13

2 1 1 1 3 1

Properce 9,61 3 18

1 1 2 1 1 2 1

Cicéron 8,6 3 16

1 1 1 1 2 1 1 1 1

Roman de Renart

7,27 3 15

1 1 2 2 1 2 1 1

Du Bellay 6,21 2 10

1 1 3 1 1

Diderot 9,90 5 16

1 2 1 2 1 1 1 1

Chateaubr.

7,50 3 15

1 1 1 1 1

Gracq 8,50 4 13

1 2 2 2 1

Tati 8,83 5 16

2 1 1 1 1

Il ressort de ces données que la moyenne globale de la leçon a été de 8,25. C’est là un retour à la

moyenne de la session 2006 ; cette moyenne est un peu inférieure à celle de 2007 (8,41). Il est donc parfaitement légitime de se réjouir de ces bons chiffres, qui figurent dans le peloton de tête des notes de leçons obtenues lors de la dernière décennie.

Il y a pourtant des difficultés qu’une seconde lecture des chiffres doit mettre en relief. Quelques considérations sur la répartition des note s obtenues. Si l’on examine les 87 notes obtenues en les répartissant entre trois groupes (de la plus faible à la note de 07, le groupe des leçons entre 07 et 09, et celles qui ont obtenu entre 09 et 19), on voit que : → 36 leçons ont obtenu des notes comprises entre 01 et 07. → 18 leçons ont obtenu des notes comprises entre 07 et 09. → 33 leçons ont obtenu des notes comprises entre 09 et 19.

Certains auteurs en particulier donné lieu à des prestations peu réussies : il s’agit de Du Bellay (6,21) et du Roman de Renart (7,27). Quant aux auteurs présents l’an dernier au programme, ils ont donné de moins bons résultats : Euripide a atteint la moyenne de 7,04 (9,34 l’an dernier), Properce celle de 9,61 (11,38 en 2007) et Chateaubriand celle de 7,50 (au lieu de 8,75 en 2007).

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D’autres auteurs ont généralement donné de bons résultats. Ainsi Diderot a-t-il permis à six candidats sur les dix qui l’ont « tiré » en leçon de dépasser la moyenne. Les textes de Gracq, au centre de huit leçons, ont permis cinq fois aux candidats d’atteindre et de dépasser la barre fatidique de 08. Un texte réputé difficile n’entraîne pas automatiquement une prestation ratée. A l’inverse, il faut aussi reconnaître que les auteurs censés plus fréquentés (Cicéron, et Du Bellay) n’aboutissent pas forcément à des leçons réussies.

Brève typologie des sujets proposés. Il est utile de rappeler quelques formulations caractéristiques pour les sujets de leçons. Ce relevé ne

prétend pas à l’exhaustivité, mais il se propose de fixer quelques-unes des fécondes possibilités offertes par l’exercice. Le rapport de 2005 avait déjà largement explicité les catégories les plus usuelles, que nous rappelons ici : il peut s’agir de

→ la question explicite ou le libellé se concluant par une question (« Quel est le sujet d’Un balcon en forêt ? ») → l’énoncé d’une notion ( « le héros dans les récits de Gracq au programme » → la corrélation étroite de deux termes (« écriture et géographie dans les récits de Gracq »)

→ la mise en relief d’un personnage ou d’un groupe de personnages dans une œuvre

(« les dieux dans le de Signis ») → une brève citation extraite d’un texte du programme

→ l’étude littéraire (la totalité du Contre les Sophistes d’Isocrate). Il s’agit de présenter dans un développement ordonné les spécificités d’un passage d’environ dix pages. Idem pour l’étude filmique : cette fois on raisonne non plus en termes de pages mais de durée de séquence(s) (dix minutes environ) Cette épreuve doit faire l’objet de la plus grande attention et appellera plus bas une série de remarques.

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On peut à partir de là proposer quelques conseils de méthode. Quelle que soit sa forme (leçon ou étude littéraire ou étude filmique), quel que soit le libellé, cet

exercice revient à faire le tour d’une question de la façon à la fois la plus exhaustive possible et la plus construite possible ..

D’abord la leçon est un exercice qui se prépare au long de l’année, à la faveur de relec tures successives, chaque fois ciblées sur un aspect : le candidat qui se prépare seul peut s’entraîner, e n effet, en choisissant chaque fois un angle de relec ture que l’introduction de l’édition du concours, par exemple, ou un cours lui offre.

Cette familiarité avec le texte est une condition n écessaire . Cela permet de s’imprégner du texte, de se familiariser avec la langue (style des auteurs et aussi contact direct avec le latin, le grec, l’ancien français et même la langue de la Renaissance). Le premier avantage que l’on en retire est de pouvoir aborder le libellé de la leçon avec confiance : reconnaître et interpréter correctement les vocables grecs de la rhétorique isocratique, savoir les principaux mots latins pour dire la religion, connaître les termes médiévaux pour désigner la ruse de Renart sont les moyens d’entrer de plain pied dans la réflexion à partir d’une solide base philologique et de dessiner l’horizon littéraire des œuvres à partir de leurs propres catégories . Beaucoup de candidats ont été ainsi désarçonnés, quand on leur demandait de citer les notions avec la saveur et l’appellation d’origine . Par exemple, le mot latin religio offre toute une palette de sens et, dès lors, d’interrogations sur le statut des dieux dans le de Signis. Ne pas y faire allusion est rater l’un des accès privilégiés à la réflexion que la leçon demandait d’élaborer.

Ensuite faire le tour d’une question suppose l’exploration , fût-ce à titre d’hypothèse préalable pendant le début de la préparation, des différentes directions que le libellé de la leç on invitait à prendre . Cette phase porte en elle la richesse des possibles : il faut se donner du temps pour essayer de comprendre les différents sens de la question posée. Il s’agit d’opérer un feuilletage conceptuel , afin de ne pas négliger des points importants. Ce serait se méprendre si l’on pensait que ces points sont toujours difficiles à élaborer : les évidences sont toujours à prendre en considération. Elles permettent d’accéder à des niveaux de réflexion plus riches qui demeurent inaccessibles sans un examen préalable de données plus simples. Ainsi dans une leçon sur le héros dans les récits de Gracq était-il opportun de se demander si et comment l’héroïsme était traité par le romancier afin de s’écarter par la suite de l’univers héroïque (au sens le plus épique et le plus convenu) pour voir comment Gracq tisse sa propre conception du héros en marge et en regard des guerriers traversant chacun des quatre textes. Ce feuilletage offre en outre l’avantage d’éviter des débuts de leçons qui sont d es catalogues ou, à l’inverse, l’exposé de conceptions trop subtiles parce qu’elles sont mal justifiées tant que les évidences n’ont pas été analysées et tout simplement dites. A ce stade donc de la préparation, on aura à cœur de distinguer des niveaux différents au cœur de la question posée . Le passage d’un niveau à l’autre donnera la dynamique du plan et de l’exposé.

L’étape suivante, étape capitale — tous les rapports le rappellent dans une unanimité qui dit assez l’importance de la chose — est le choix du plan le plus efficace et synthétique po ssible . Pour faire le tour de la question, ce plan doit être attentif au premier et au dernier contact que l’on a avec le sujet, soit l’introduction et la conclusion, ces moments « qui permettent aux auditeurs de prendre une vision globale de la question traitée, de percevoir la cohérence et l’intérêt de la démonstration » (rapport 2007). C’est dans l’introduction qu’il convient de mettre le plus en relief les articulations des parties qui vont être développées : y insister dans le cours du développement risque en effet d’enlever de la fluidité à la démonstration. C’est là que le candidat peut montrer quels résultats a donnés la pratique du « feuilletage » dont nous avons parlé plus haut. Rappelons que parties du développement doivent avoir une longue sensiblement égale, ce qui est loin d’être une règle respectée par tous les candidats. La conclusion ne doit pas servir de nouveau moment à la démonstration, mais reprendre avec des formules très synthétiques les principaux acquis du développement.

Cela nous conduit à parler de la façon dont on doit traiter les exemples . Ils doivent être à la disposition de la démonstration et non l’inverse. Cela veut dire que quelques passages bien sélectionnés et vigoureusement commentés valent mieux qu’une kyrielle de passages présentés allusivement.

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La citation d’un exemple est l’occasion de partager avec le jury un moment commun de lecture : autant donc lui laisser le temps de trouver le passage ! C’est aussi l’occasion de ménager un changement de rythme dans l’oratio de la leçon, de mettre en lumière un morceau de texte chargé de sens et d’intentions. Pour parvenir à ce résultat, il faut donc ne prendre en compte que les passages qui renvoient nécessairement au sujet (et pas à un sujet voisin) et éliminer les autres.

Il faut enfin rappeler que l’entretien d’une dizaine de minutes avec le jury a pour but de circuler dans le sujet avec le candidat et de le conduire pl us avant dans l’exploration si nécessaire . Même s’il est naturel que le candidat ait un moment de flottement après quarante minutes où il a été le seul à parler, il faut insister ici sur le fait que ce moment d’échanges peut améliorer la note. L’occasion est belle de corriger des erreurs, de suggérer quelques pistes dans des directions que le jury esquisse en complément de celles du candidat, de faire en somme preuve d’une belle combativité intellectuelle que la leçon stimule et requiert. Nous souhaitons redire quelques évidences sur l’étude littéraire et l’étude filmiqu e, car nous avons pourtant remarqué cette année que ces exercices ont posé de sérieux problèmes à plusieurs candidats. Là encore, il faut dissiper les doutes et les chimères : cet exercice n’est ni plus ni moins difficile que la leçon . Nous en voulons pour preuve la remarquable prestation d’une candidate qui a obtenu la note de 16 sur l’étude d’une séquence filmique extraite de Mon oncle.

Nous voudrions donc rappeler les objectifs de l’étude littéraire ou de la séquence filmique pour abolir les incompréhensions, lever les équivoques e t apaiser les craintes que l’on a cru percevoir .

Il s’agit d’un commentaire composé (cf. les rapports de 2003 et de 2005), d’une « véritable lecture du morceau que l’on étudie » (rapport 2007). Cela doit empêcher ultérieurement les candidats de tenir des propos génériques sur l’œuvre, en pensant qu’il s’agit d’une sorte de vaste explication de texte linéaire. Pour parvenir à réaliser une bonne étude littéraire, il faudra donc non seulement s’intéresser à l’aspect thématique mais aussi à l’écriture littéraire ou filmique du passage retenu. Quand par exemple le jury propose une étude littéraire du Contre les sophistes d’Isocrate, il espère que le candidat va remarquer que ce texte est un vaste morceau de bravoure rhétorique. Cela doit amener des considérations sur le rythme de la phrase, sur ses symétries, ses sonorités, bref sur tout ce qui produit le charme qui doit captiver les futurs élèves d’Isocrate tout autant que les arguments que l’écrivain développe. Ici encore nous insistons sur la mise en relief de la cohérence, des symétries dessinées par et dans les pages choisies pour l’étude littéraire (aussi bien par et dans les séquences du film pour l’étude filmique) : les repérer amène à construire le sens du passage non à pas partir de généralités plaquées sur lui mais en prenant appui sur les ressources littéraires (ou filmiques) de l’extrait proposé. Pour y parvenir, on peut notamment s’interroger sur les limites de l’extrait : pourquoi isoler tel segment, par rapport à un autre ? Quelles sont les fonctions de ce segment dans l’économie globale de l’œuvre ? C’est donc la question des limites du passage et de son utilité dans l’œuvre qui doivent guider les candidats dans la conception de leur plan. Nous ne doutons pas que ces remarques seront méditées comme l’an dernier « avec courage et sérénité » ; nous ajouterons qu’elles doivent mobiliser les énergies fécondes du studium, cette étude toute nourrie d’un beau zèle intelligent.

Les sujets donnés sur les auteurs restant au progra mme pour la session 2009. Isocrate — Etude littéraire du Contre les Sophistes (en entier) — Exemples et références dans les quatre œuvres d’Isocrate au programme — Isocrate enseignant — La rhétorique du blâme dans les discours d’Isocrate au programme — Critique et éloge dans les quatre discours au programme — Isocrate, Hélène, Etude littéraire 16 – 38 — Etude littéraire du Busiris

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Cicéron — Les dieux dans le de Signis. — L’exemplum historique dans le de Signis. — La digression dans le de Signis. — Etude littéraire : §§ 3 – 18 — La figure de Cicéron dans le de Signis — Etude littéraire, p 39 – 48 — Etude littéraire : 72-83 — Le portrait de Verrès dans le de Signis. — Les dieux dans le de Signis. — La Sicile de Cicéron dans le de Signis. — La vie politique romaine d’après le de Signis Gracq — Déchiffrer le paysage dans Un balcon en forêt et La Presqu’île — L’expérience de la limite dans les œuvres au programme de Gracq — Qu’est-ce qu’un personnage gracquien ? — Etude littéraire, Gracq, La Presqu’île, Le roi…, pp 199-213 — Quel est le sujet d’Un balcon en forêt ? — L’année dans Un balcon en forêt — Ecriture et géographie dans les récits de Gracq au programme — Le héros dans les récits de Gracq au programme

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Sujet

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Tournez la page S.V.P.

Extrait n°1

Enfi n nous l’avons vu, ce fameux tableau de Jason et Médée. O mon ami, la mauvaise chose ! C’est une décoration théâtrale avec toute sa fausseté ; un faste de couleur qu’on ne peut supporter ; un Jason d’une bêtise inconcevable. L’imbécile tire son épée contre une magicienne qui s’envole dans les airs, qui est hors de sa portée et qui laisse à ses pieds ses enfants égorgés. C’est bien cela ? Il fallait lever au ciel des bras désespérés, avoir la tête renversée en arrière ; les cheveux hérissés ; une bouche ouverte qui poussât de longs cris ; des yeux égarés ; et puis une petite Médée, courte, roide, engoncée, surchargée d’étoffes ; une Médée de coulisse ; pas une goutte de sang qui tombe de la pointe de son poignard ou qui coule sur ses bras ; point de désordre ; point de terreur. On regarde, on est ébloui, et l’on reste froid. La draperie qui touche au corps a le mat et les refl ets d’une cuirasse ; on dirait d’une plaque de cuivre jaune. Il y a sur le devant un très bel enfant renversé sur les degrés arrosés de son sang ; mais il est sans effet. Ce peintre ne pense ni ne sent. Un char d’une pesanteur énorme. Si c’était un morceau de tapisserie que ce tableau, il faudrait accorder une pension au teinturier. J’aime mieux ses Baigneuses.

Salon de 1759 (Carle Vanloo)

Extrait n°2

Quoi qu’en dise le cher abbé, la Magdelaine dans le désert n’est qu’un tableau très agréable. C’est bien la faute du peintre qui pouvait avec peu de chose le rendre sublime. Mais c’est que ce Carle Vanloo n’a point de génie. La Magdelaine est assise sur un bout de sa natte. Sa tête renversée appuie contre le rocher ; elle a les yeux tournés vers le ciel. Ses regards semblent y chercher son Dieu. A sa droite est une croix faite de deux branches d’arbre ; à sa gauche sa natte roulée, et l’entrée d’une petite caverne. Mais tous ces objets me paraissent peints d’une touche trop douce et trop uniforme. On ne sait si les rochers sont de la vapeur ou de la pierre couverte de mousse. Combien la sainte n’en serait-elle pas devenue plus intéressante et plus pathétique, si la solitude, le silence et l’horreur du désert avaient été dans le local. Cette pelouse est trop verte. Cette herbe trop molle. Cette caverne est plutôt l’asile de deux amants heureux que la retraite d’une femme affl igée et pénitente. Belle sainte, venez ; entrons dans cette grotte, et là nous nous rappellerons peut-être quelques moments de votre première vie. Sa tête ne se détache pas assez du fond. Ce bras gauche est vrai, je le crois ; mais la position de la fi gure le fait paraître petit et maigre. J’ai été tenté de trouver les cuisses et les jambes un peu trop fortes. Si on eût rendu la caverne sauvage ; si on l’eût couverte d’arbustes, vous conviendrez qu’on n’aurait pas eu besoin de ces deux mauvaises têtes de chérubin qui empêchent que la Magdelaine ne soit seule. Ne feraient-elles que cet effet, elles seraient bien mauvaises.

Salon de 1761 (Carle Vanloo)

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Extrait n° 3

Pierre, mon ami, votre Christ, avec sa tête livide et pourrie, est un noyé qui a séjourné quinze jours au moins dans les fi lets de St Clou. Qu’il est bas [!] qu’il est ignoble [!] Pour vos femmes et le reste de votre composition, je conviens qu’il y a de la beauté ; des caractères ; de l’expression ; de la sévérité de couleur ; mais mettez la main sur la conscience, et rendez gloire à la vérité ! Votre Descente de croix n’est-elle pas une imitation de celle du Carrache qui est au Palais Royal et que vous connaissez bien. Il y a dans le tableau du Carrache une mère du Christ assise, et dans le vôtre aussi. Cette mère se meurt de douleur dans le Carrache, et chez vous aussi. Cette douleur attache toute l’action des autres personnages du Carrache, et des vôtres. La tête de son fi ls est posée sur ses ge-noux dans le Carrache, et dans notre ami Pierre. Les femmes du Carrache sont effrayées du péril de cette mère expirante, et les vôtres aussi. Le Carrache a posé sur le fond une sainte Anne qui s’élance vers sa fi lle, en poussant les cris les plus aigus, avec un visage où les traces de la longue douleur se confondent avec celles du désespoir ; vous avez mis sur le fond du vôtre un homme qui fait à peu près le même effet. Avec cette différence, que votre Christ, comme je vous l’ai déjà dit, a l’air d’un noyé ou d’un supplicié, et que celui du Carrache est plein de noblesse ; que votre Vierge est froide et contournée en comparaison de celle du Carrache ; voyez l’action de cette main immobile posée sur la poitrine de son fi ls ; ce visage tiré ; cet air de pâmoison ; cette bouche entrouverte ; ces yeux fermés ; et cette sainte Anne, qu’en dites-vous [?] Sachez, l’ami Pierre, qu’il ne faut pas copier ou copier mieux, et de quelque manière qu’on fasse, il ne faut pas médire de ses modèles.

Salon de 1761 (Jean-Baptiste Pierre)

Extrait n° 4

Il y a deux tableaux de Boucher. Le Sommeil de l’enfant Jésus, et une Bergerie.Ce maître a toujours le même feu, la même facilité, la même fécondité, la même magie et les

mêmes défauts qui gâtent un talent rare.Son enfant Jésus est mollètement peint. Il dort bien. Sa Vierge mal drapée est sans caractère.

La gloire est très aérienne. L’ange qui vole est tout à fait vaporeux. Il était impossible de toucher plus grandement et de donner une plus belle tête au Joseph qui sommeille derrière la Vierge qui adore son fi ls. Mais la couleur ? Pour la couleur, ordonnez à votre chimiste de vous faire une détonation ou plutôt défl agration de cuivre par le nitre, et vous la verrez telle qu’elle est dans le tableau de Boucher. C’est celle d’un bel émail de Limoges. Si vous dites au peintre : Mais, Monsieur Boucher, où avez-vous pris ces tons de couleur ? il vous répondra, Dans ma tête... Mais ils sont faux... Cela se peut, et je ne me suis pas soucié d’être vrai. Je peins un événement fabuleux avec un pinceau romanesque. Que savez-vous ? La lumière du Thabor et celle du paradis sont peut-être comme cela ? Avez-vous jamais été visité la nuit par des anges ?... Non... Ni moi non plus, et voilà pourquoi je m’essaie comme il me plaît, dans une chose qui n’a point de modèle en nature... Monsieur Boucher, vous n’êtes pas bon philosophe, si vous ignorez qu’en quelque lieu du monde que vous alliez, et qu’on vous parle de Dieu, ce soit autre chose que l’homme.

Salon de 1763 (Boucher)

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Extrait n° 5

Que ne puis-je pour un moment ressusciter les peintres de la Grèce et ceux tant de Rome ancienne que de Rome nouvelle, et entendre ce qu’ils diraient des ouvrages de Vernet ! il n’estpresque pas possible d’en parler, il faut les voir.

Quelle immense variété de scènes et de fi gures ! Quelles eaux ! Quels ciels ! Quelle vérité ! Quelle magie ! Quel effet !

S’il allume du feu, c’est à l’endroit où son éclat semblerait devoir éteindre le reste de la compo-sition. La fumée s’élève épaisse, se raréfi e peu à peu, et va se perdre dans l’atmosphère à des distances immenses.

S’il projette des objets sur le cristal des mers, il sait l’en teindre à la plus grande profondeur, sans lui faire perdre ni sa couleur naturelle, ni sa transparence.

S’il y fait tomber la lumière, il sait l’en pénétrer. On la voit trembler et frémir à sa surface.S’il met des hommes en action, vous les voyez agir.S’il répand des nuages dans l’air, comme ils y sont suspendus légèrement ! comme ils marchent

au gré des vents ! quel espace entre eux et le fi rmament !S’il élève un brouillard, la lumière en est affaiblie, et à son tour toute la masse vaporeuse en est

empreinte et colorée. La lumière devient obscure, et la vapeur devient lumineuse.S’il suscite une tempête, vous entendez siffl er les vents, et mugir les fl ots ; vous les voyez

s’élever contre les rochers et les blanchir de leur écume. Les matelots crient. Les fl ancs du bâtiment s’entrouvrent. Les uns se précipitent dans les eaux. Les autres moribonds sont étendus sur le rivage. Ici des spectateurs élèvent leurs mains aux cieux. Là une mère presse son enfant contre son sein ; d’autres s’exposent à périr pour sauver leurs amis ou leurs proches ; un mari tient entre ses bras sa femme à demi pâmée. Une mère pleure sur son enfant noyé ; cependant le vent applique ses vête-ments contre son corps, et vous en fait discerner les formes ; des marchandises se balancent sur les eaux, et des passagers sont entraînés au fond des gouffres.

C’est Vernet qui sait rassembler les orages, ouvrir les cataractes du ciel, et inonder la terre. C’est lui qui sait aussi, quand il lui plaît, dissiper la tempête, et rendre le calme à la mer et la sérénité aux cieux. Alors toute la nature sortant comme du chaos, s’éclaire d’une manière enchanteresse, et reprend tous ses charmes.

Comme ses jours sont sereins ! Comme ses nuits sont tranquilles ! Comme ses eaux sont tranparentes ! C’est lui qui crée le silence, la fraîcheur et l’ombre dans les forêts. C’est lui qui ose, sans crainte, placer le soleil ou la lune dans son fi rmament. Il a volé à la nature son secret : tout ce qu’elle produit, il peut le répéter.

Salon de 1763 (Vernet)IM

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VERSION GRECQUE

Conseils à un jeune homme pour la lecture des poètes.

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VERSION LATINE

« ACCUEILLE-MOI, SINISTRE CHAOS »

Thésée, qui vient d’apprendre la mort de son fi ls, prend le chæur à témoin de son désespoir...

Quid facere rapto debeas gnato parens,disce a nouerca : condere Acherontis plagis.Pallidi fauces Auerni uosque, Taenarii specus,unda miseris grata Lethes, uosque, torpentes lacus,impium rapite atque mersum premite perpetuis malis.Nunc adeste, saeua ponti monstra, nunc uastum mareultimo quodcumque Proteus aequorum abscondit sinu,meque ouantem scelere tanto rapite in altos gurgites ;tuque semper, genitor, irae facilis assensor meae :morte facili dignus haud sum qui noua natum necesegregem sparsi per agros quique, dum falsum nefasexsequor uindex seuerus, incidi in uerum scelus.Sidera et manes et undas scelere compleui meo ;amplius sors nulla restat : regna me norunt tria.In hoc redimus ? Patuit ad caelum uia,bina ut uiderem funera et geminam necem ;caelebs et orbus funebres una faceut concremarem prolis ac thalami rogos ?Donator atrae lucis, Alcide, tuumDiti remitte munus ; ereptos mihirestitue manes. Impius frustra inuocomortem relictam ; – crudus et leti artifex,exitia machinatus insolita, effera,nunc tibimet ipse iusta supplicia inroga.Pinus coacto uertice attingens humuncaelo (1) remissum findat in geminas trabes,mittarue praeceps saxa per Scironia ?Grauiora uidi, quae pati clausos iubetPhlegethon nocentes igneo cingens uado :quae poena memet maneat et sedes, scio.Vmbrae nocentes, cedite et ceruicibushis, his repositum degrauet fessas manussaxum, seni perennis Aeolio labor ;me ludat amnis ora uicina alluens ;uultur relicto transuolet Tityo ferusmeumque poenae semper accrescat iecur ;et tu mei requiesce Perithoi pater :haec incitatis membra turbinibus feratnusquam resistens orbe reuoluto rota.Dehisce, tellus, recipe me, dirum chaos,recipe. Haec ad umbra iustior nobis uia est :gnatum sequor ; – ne metue, qui manes regis :casti uenimus ; recipe me aeterna domonon exiturum. Non mouent diuos preces ;at si rogarem scelera, quam proni forent.

SÉNÈQUE, Phèdre 1199-1243

( 1 ) I l faut construire remissum avec le pronom personnel sous-entendu me. Le vers fait allusion au supplice de Sinis, surnommé le « ployeur de pin », parce qu’il avait coutume d’écarteler ses victimes entre deux pins qu’il recourbait jusqu’à terre.

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Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 3 et < 4 2 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 3 et < 4 2 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 5 et < 6 5 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 5 et < 6 5 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 6 et < 7 5 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 6 et < 7 5 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 7 et < 8 3 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 7 et < 8 3 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 8 et < 9 5 4101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 8 et < 9 5 4101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 9 et < 10 3 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 9 et < 10 3 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 10 et < 11 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 10 et < 11 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 12 et < 13 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 12 et < 13 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 13 et < 14 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 13 et < 14 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 14 et < 15 2 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 14 et < 15 2 2101

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055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 99999 Absent 9 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 99999 Absent 9 0101

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055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 3 et < 4 2 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 3 et < 4 2 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 5 et < 6 5 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 5 et < 6 5 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 6 et < 7 5 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 6 et < 7 5 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 7 et < 8 3 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 7 et < 8 3 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 8 et < 9 5 4101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 8 et < 9 5 4101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 9 et < 10 3 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 9 et < 10 3 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 10 et < 11 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 10 et < 11 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 12 et < 13 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 12 et < 13 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 13 et < 14 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 13 et < 14 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 14 et < 15 2 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 14 et < 15 2 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous Absent 9 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous Absent 9 0101

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000 GREC 00000 >= 4 et < 5 2 0102

000 GREC 00000 >= 4 et < 5 2 0102

000 GREC 00000 >= 5 et < 6 1 0102

000 GREC 00000 >= 5 et < 6 1 0102

000 GREC 00000 >= 8 et < 9 1 0102

000 GREC 00000 >= 8 et < 9 1 0102

000 GREC 00000 >= 10 et < 11 1 0102

000 GREC 00000 >= 10 et < 11 1 0102

000 GREC 00000 >= 14 et < 15 1 1102

000 GREC 00000 >= 14 et < 15 1 1102

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000 GREC Tous >= 4 et < 5 2 0102

000 GREC Tous >= 4 et < 5 2 0102

000 GREC Tous >= 5 et < 6 1 0102

000 GREC Tous >= 5 et < 6 1 0102

000 GREC Tous >= 8 et < 9 1 0102

000 GREC Tous >= 8 et < 9 1 0102

000 GREC Tous >= 10 et < 11 1 0102

000 GREC Tous >= 10 et < 11 1 0102

000 GREC Tous >= 14 et < 15 1 1102

000 GREC Tous >= 14 et < 15 1 1102

000 GREC Tous Absent 5 0102

000 GREC Tous Absent 5 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 6/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN 00000 >= 2 et < 3 1 0102

000 LATIN 00000 >= 2 et < 3 1 0102

000 LATIN 00000 >= 5 et < 6 2 0102

000 LATIN 00000 >= 5 et < 6 2 0102

000 LATIN 00000 >= 6 et < 7 1 0102

000 LATIN 00000 >= 6 et < 7 1 0102

000 LATIN 00000 >= 8 et < 9 2 1102

000 LATIN 00000 >= 8 et < 9 2 1102

000 LATIN 00000 >= 9 et < 10 2 1102

000 LATIN 00000 >= 9 et < 10 2 1102

000 LATIN 00000 >= 10 et < 11 5 2102

000 LATIN 00000 >= 10 et < 11 5 2102

000 LATIN 00000 >= 12 et < 13 2 1102

000 LATIN 00000 >= 12 et < 13 2 1102

000 LATIN 00000 >= 14 et < 15 6 5102

000 LATIN 00000 >= 14 et < 15 6 5102

000 LATIN 00000 >= 16 et < 17 1 1102

000 LATIN 00000 >= 16 et < 17 1 1102

000 LATIN 00000 >= 18 et < 19 1 1102

000 LATIN 00000 >= 18 et < 19 1 1102

02/ 09/ 2008 PAGE: 7/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN 99999 Absent 4 0102

000 LATIN 99999 Absent 4 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 8/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN Tous >= 2 et < 3 1 0102

000 LATIN Tous >= 2 et < 3 1 0102

000 LATIN Tous >= 5 et < 6 2 0102

000 LATIN Tous >= 5 et < 6 2 0102

000 LATIN Tous >= 6 et < 7 1 0102

000 LATIN Tous >= 6 et < 7 1 0102

000 LATIN Tous >= 8 et < 9 2 1102

000 LATIN Tous >= 8 et < 9 2 1102

000 LATIN Tous >= 9 et < 10 2 1102

000 LATIN Tous >= 9 et < 10 2 1102

000 LATIN Tous >= 10 et < 11 5 2102

000 LATIN Tous >= 10 et < 11 5 2102

000 LATIN Tous >= 12 et < 13 2 1102

000 LATIN Tous >= 12 et < 13 2 1102

000 LATIN Tous >= 14 et < 15 6 5102

000 LATIN Tous >= 14 et < 15 6 5102

000 LATIN Tous >= 16 et < 17 1 1102

000 LATIN Tous >= 16 et < 17 1 1102

000 LATIN Tous >= 18 et < 19 1 1102

000 LATIN Tous >= 18 et < 19 1 1102

000 LATIN Tous Absent 4 0102

000 LATIN Tous Absent 4 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 9/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

02/ 09/ 2008 PAGE: 10/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

02/ 09/ 2008 PAGE: 11/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 2 et < 3 3 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 2 et < 3 3 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 3 et < 4 12 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 3 et < 4 12 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 4 et < 5 25 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 4 et < 5 25 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 5 et < 6 26 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 5 et < 6 26 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 6 et < 7 39 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 6 et < 7 39 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 7 et < 8 30 3101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 7 et < 8 30 3101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 8 et < 9 27 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 8 et < 9 27 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 9 et < 10 21 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 9 et < 10 21 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 10 et < 11 14 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 10 et < 11 14 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 11 et < 12 7 6101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 11 et < 12 7 6101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 12 et < 13 10 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 12 et < 13 10 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 13 et < 14 7 7101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 13 et < 14 7 7101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 14 et < 15 8 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 14 et < 15 8 8101

02/ 09/ 2008 PAGE: 12/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 15 et < 16 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 15 et < 16 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 16 et < 17 2 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 16 et < 17 2 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 17 et < 18 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 >= 17 et < 18 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 Copie blanche 6 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 00000 Copie blanche 6 0101

02/ 09/ 2008 PAGE: 13/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 99999 Absent 79 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS 99999 Absent 79 0101

02/ 09/ 2008 PAGE: 14/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 1 et < 2 1 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 2 et < 3 3 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 2 et < 3 3 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 3 et < 4 12 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 3 et < 4 12 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 4 et < 5 25 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 4 et < 5 25 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 5 et < 6 26 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 5 et < 6 26 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 6 et < 7 39 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 6 et < 7 39 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 7 et < 8 30 3101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 7 et < 8 30 3101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 8 et < 9 27 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 8 et < 9 27 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 9 et < 10 21 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 9 et < 10 21 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 10 et < 11 14 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 10 et < 11 14 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 11 et < 12 7 6101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 11 et < 12 7 6101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 12 et < 13 10 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 12 et < 13 10 9101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 13 et < 14 7 7101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 13 et < 14 7 7101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 14 et < 15 8 8101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 14 et < 15 8 8101

02/ 09/ 2008 PAGE: 15/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 15 et < 16 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 15 et < 16 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 16 et < 17 2 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 16 et < 17 2 2101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 17 et < 18 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous >= 17 et < 18 1 1101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous Absent 79 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous Absent 79 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous Copie blanche 6 0101

055 COMPOSITION S/ TEXTES AUTEURS Tous Copie blanche 6 0101

02/ 09/ 2008 PAGE: 16/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 GREC 00000 < 1 3 0102

000 GREC 00000 < 1 3 0102

000 GREC 00000 >= 1 et < 2 3 0102

000 GREC 00000 >= 1 et < 2 3 0102

000 GREC 00000 >= 2 et < 3 7 0102

000 GREC 00000 >= 2 et < 3 7 0102

000 GREC 00000 >= 3 et < 4 7 1102

000 GREC 00000 >= 3 et < 4 7 1102

000 GREC 00000 >= 4 et < 5 4 0102

000 GREC 00000 >= 4 et < 5 4 0102

000 GREC 00000 >= 5 et < 6 5 1102

000 GREC 00000 >= 5 et < 6 5 1102

000 GREC 00000 >= 6 et < 7 5 1102

000 GREC 00000 >= 6 et < 7 5 1102

000 GREC 00000 >= 7 et < 8 5 1102

000 GREC 00000 >= 7 et < 8 5 1102

000 GREC 00000 >= 8 et < 9 5 3102

000 GREC 00000 >= 8 et < 9 5 3102

000 GREC 00000 >= 9 et < 10 6 3102

000 GREC 00000 >= 9 et < 10 6 3102

000 GREC 00000 >= 10 et < 11 5 3102

000 GREC 00000 >= 10 et < 11 5 3102

000 GREC 00000 >= 11 et < 12 4 2102

000 GREC 00000 >= 11 et < 12 4 2102

000 GREC 00000 >= 12 et < 13 4 2102

000 GREC 00000 >= 12 et < 13 4 2102

000 GREC 00000 >= 13 et < 14 7 2102

000 GREC 00000 >= 13 et < 14 7 2102

02/ 09/ 2008 PAGE: 17/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 GREC 00000 >= 14 et < 15 4 3102

000 GREC 00000 >= 14 et < 15 4 3102

000 GREC 00000 >= 15 et < 16 5 5102

000 GREC 00000 >= 15 et < 16 5 5102

000 GREC 00000 >= 16 et < 17 3 3102

000 GREC 00000 >= 16 et < 17 3 3102

000 GREC 00000 >= 17 et < 18 2 2102

000 GREC 00000 >= 17 et < 18 2 2102

000 GREC 00000 >= 18 et < 19 3 3102

000 GREC 00000 >= 18 et < 19 3 3102

000 GREC 00000 >= 19 et <= 20 1 1102

000 GREC 00000 >= 19 et <= 20 1 1102

02/ 09/ 2008 PAGE: 18/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 GREC 99999 Absent 30 0102

000 GREC 99999 Absent 30 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 19/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 GREC Tous < 1 3 0102

000 GREC Tous < 1 3 0102

000 GREC Tous >= 1 et < 2 3 0102

000 GREC Tous >= 1 et < 2 3 0102

000 GREC Tous >= 2 et < 3 7 0102

000 GREC Tous >= 2 et < 3 7 0102

000 GREC Tous >= 3 et < 4 7 1102

000 GREC Tous >= 3 et < 4 7 1102

000 GREC Tous >= 4 et < 5 4 0102

000 GREC Tous >= 4 et < 5 4 0102

000 GREC Tous >= 5 et < 6 5 1102

000 GREC Tous >= 5 et < 6 5 1102

000 GREC Tous >= 6 et < 7 5 1102

000 GREC Tous >= 6 et < 7 5 1102

000 GREC Tous >= 7 et < 8 5 1102

000 GREC Tous >= 7 et < 8 5 1102

000 GREC Tous >= 8 et < 9 5 3102

000 GREC Tous >= 8 et < 9 5 3102

000 GREC Tous >= 9 et < 10 6 3102

000 GREC Tous >= 9 et < 10 6 3102

000 GREC Tous >= 10 et < 11 5 3102

000 GREC Tous >= 10 et < 11 5 3102

000 GREC Tous >= 11 et < 12 4 2102

000 GREC Tous >= 11 et < 12 4 2102

000 GREC Tous >= 12 et < 13 4 2102

000 GREC Tous >= 12 et < 13 4 2102

000 GREC Tous >= 13 et < 14 7 2102

000 GREC Tous >= 13 et < 14 7 2102

02/ 09/ 2008 PAGE: 20/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 GREC Tous >= 14 et < 15 4 3102

000 GREC Tous >= 14 et < 15 4 3102

000 GREC Tous >= 15 et < 16 5 5102

000 GREC Tous >= 15 et < 16 5 5102

000 GREC Tous >= 16 et < 17 3 3102

000 GREC Tous >= 16 et < 17 3 3102

000 GREC Tous >= 17 et < 18 2 2102

000 GREC Tous >= 17 et < 18 2 2102

000 GREC Tous >= 18 et < 19 3 3102

000 GREC Tous >= 18 et < 19 3 3102

000 GREC Tous >= 19 et <= 20 1 1102

000 GREC Tous >= 19 et <= 20 1 1102

000 GREC Tous Absent 30 0102

000 GREC Tous Absent 30 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 21/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN 00000 < 1 3 0102

000 LATIN 00000 < 1 3 0102

000 LATIN 00000 >= 1 et < 2 6 0102

000 LATIN 00000 >= 1 et < 2 6 0102

000 LATIN 00000 >= 2 et < 3 2 0102

000 LATIN 00000 >= 2 et < 3 2 0102

000 LATIN 00000 >= 3 et < 4 7 0102

000 LATIN 00000 >= 3 et < 4 7 0102

000 LATIN 00000 >= 4 et < 5 7 0102

000 LATIN 00000 >= 4 et < 5 7 0102

000 LATIN 00000 >= 5 et < 6 11 0102

000 LATIN 00000 >= 5 et < 6 11 0102

000 LATIN 00000 >= 6 et < 7 21 3102

000 LATIN 00000 >= 6 et < 7 21 3102

000 LATIN 00000 >= 8 et < 9 19 1102

000 LATIN 00000 >= 8 et < 9 19 1102

000 LATIN 00000 >= 9 et < 10 16 3102

000 LATIN 00000 >= 9 et < 10 16 3102

000 LATIN 00000 >= 10 et < 11 7 0102

000 LATIN 00000 >= 10 et < 11 7 0102

000 LATIN 00000 >= 12 et < 13 27 14102

000 LATIN 00000 >= 12 et < 13 27 14102

000 LATIN 00000 >= 14 et < 15 11 7102

000 LATIN 00000 >= 14 et < 15 11 7102

000 LATIN 00000 >= 16 et < 17 7 6102

000 LATIN 00000 >= 16 et < 17 7 6102

000 LATIN 00000 >= 17 et < 18 5 5102

000 LATIN 00000 >= 17 et < 18 5 5102

02/ 09/ 2008 PAGE: 22/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN 00000 Copie blanche 1 0102

000 LATIN 00000 Copie blanche 1 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 23/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN 99999 Absent 51 0102

000 LATIN 99999 Absent 51 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 24/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN Tous < 1 3 0102

000 LATIN Tous < 1 3 0102

000 LATIN Tous >= 1 et < 2 6 0102

000 LATIN Tous >= 1 et < 2 6 0102

000 LATIN Tous >= 2 et < 3 2 0102

000 LATIN Tous >= 2 et < 3 2 0102

000 LATIN Tous >= 3 et < 4 7 0102

000 LATIN Tous >= 3 et < 4 7 0102

000 LATIN Tous >= 4 et < 5 7 0102

000 LATIN Tous >= 4 et < 5 7 0102

000 LATIN Tous >= 5 et < 6 11 0102

000 LATIN Tous >= 5 et < 6 11 0102

000 LATIN Tous >= 6 et < 7 21 3102

000 LATIN Tous >= 6 et < 7 21 3102

000 LATIN Tous >= 8 et < 9 19 1102

000 LATIN Tous >= 8 et < 9 19 1102

000 LATIN Tous >= 9 et < 10 16 3102

000 LATIN Tous >= 9 et < 10 16 3102

000 LATIN Tous >= 10 et < 11 7 0102

000 LATIN Tous >= 10 et < 11 7 0102

000 LATIN Tous >= 12 et < 13 27 14102

000 LATIN Tous >= 12 et < 13 27 14102

000 LATIN Tous >= 14 et < 15 11 7102

000 LATIN Tous >= 14 et < 15 11 7102

000 LATIN Tous >= 16 et < 17 7 6102

000 LATIN Tous >= 16 et < 17 7 6102

000 LATIN Tous >= 17 et < 18 5 5102

000 LATIN Tous >= 17 et < 18 5 5102

02/ 09/ 2008 PAGE: 25/26Edit ée le :

ADMISSIBILITE

Répart it ion des notes après barre

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Epreuve

Section / opt ion :

Matière

0201A LETTRES CLASSIQUES

N° de lot Notes Nb. présents Nb. admissibles

000 LATIN Tous Absent 51 0102

000 LATIN Tous Absent 51 0102

000 LATIN Tous Copie blanche 1 0102

000 LATIN Tous Copie blanche 1 0102

02/ 09/ 2008 PAGE: 26/26Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 3 et < 4

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 4 et < 5

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 6 et < 7

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 7 et < 8

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 00000 >= 8 et < 9

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 00000 >= 9 et < 10

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 10 et < 11

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 00000 >= 16 et < 17

02/ 09/ 2008 PAGE: 1/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 3 et < 4

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 4 et < 5

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 6 et < 7

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 7 et < 8

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 Tous >= 8 et < 9

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 Tous >= 9 et < 10

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 10 et < 11

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 Tous >= 16 et < 17

02/ 09/ 2008 PAGE: 2/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 00000 >= 4 et < 5

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 00000 >= 6 et < 7

3EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 7 et < 8

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 8 et < 9

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 9 et < 10

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 10 et < 11

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 11 et < 12

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 13 et < 14

02/ 09/ 2008 PAGE: 3/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 Tous >= 4 et < 5

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 Tous >= 6 et < 7

3EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 7 et < 8

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 8 et < 9

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 9 et < 10

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 10 et < 11

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 11 et < 12

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 13 et < 14

02/ 09/ 2008 PAGE: 4/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

1GREC 0205 000 00000 >= 2 et < 3

3GREC 1205 000 00000 >= 3 et < 4

1GREC 0205 000 00000 >= 6 et < 7

2GREC 1205 000 00000 >= 7 et < 8

3GREC 2205 000 00000 >= 11 et < 12

2GREC 1205 000 00000 >= 14 et < 15

02/ 09/ 2008 PAGE: 5/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

1GREC 0205 000 Tous >= 2 et < 3

3GREC 1205 000 Tous >= 3 et < 4

1GREC 0205 000 Tous >= 6 et < 7

2GREC 1205 000 Tous >= 7 et < 8

3GREC 2205 000 Tous >= 11 et < 12

2GREC 1205 000 Tous >= 14 et < 15

02/ 09/ 2008 PAGE: 6/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

1LATIN 1205 000 00000 >= 5 et < 6

02/ 09/ 2008 PAGE: 7/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAH ACCES ECHELLE REM.AGREGATION-PRIVE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

1LATIN 1205 000 Tous >= 5 et < 6

02/ 09/ 2008 PAGE: 8/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

02/ 09/ 2008 PAGE: 9/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 2 et < 3

3LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 3 et < 4

9LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 00000 >= 4 et < 5

10LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 00000 >= 5 et < 6

8LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 3203 077 00000 >= 6 et < 7

7LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 00000 >= 7 et < 8

8LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 5203 077 00000 >= 8 et < 9

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 >= 9 et < 10

7LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 00000 >= 10 et < 11

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 00000 >= 11 et < 12

6LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 3203 077 00000 >= 12 et < 13

5LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 5203 077 00000 >= 13 et < 14

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 00000 >= 14 et < 15

3LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 3203 077 00000 >= 15 et < 16

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 00000 >= 16 et < 17

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 00000 >= 18 et < 19

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 00000 Absent

02/ 09/ 2008 PAGE: 10/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 2 et < 3

3LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 3 et < 4

9LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 Tous >= 4 et < 5

10LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 Tous >= 5 et < 6

8LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 3203 077 Tous >= 6 et < 7

7LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 Tous >= 7 et < 8

8LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 5203 077 Tous >= 8 et < 9

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous >= 9 et < 10

7LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 Tous >= 10 et < 11

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 Tous >= 11 et < 12

6LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 3203 077 Tous >= 12 et < 13

5LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 5203 077 Tous >= 13 et < 14

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 Tous >= 14 et < 15

3LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 3203 077 Tous >= 15 et < 16

2LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 2203 077 Tous >= 16 et < 17

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 1203 077 Tous >= 18 et < 19

1LECON S/ OEUVRES AUT FRANC/ ANCI 0203 077 Tous Absent

02/ 09/ 2008 PAGE: 11/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 00000 >= 3 et < 4

8EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 00000 >= 4 et < 5

8EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 00000 >= 5 et < 6

15EXPLICATION TEXTE POST 1500 5204 077 00000 >= 6 et < 7

10EXPLICATION TEXTE POST 1500 4204 077 00000 >= 7 et < 8

5EXPLICATION TEXTE POST 1500 2204 077 00000 >= 8 et < 9

8EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 00000 >= 9 et < 10

5EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 00000 >= 10 et < 11

3EXPLICATION TEXTE POST 1500 2204 077 00000 >= 11 et < 12

4EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 00000 >= 12 et < 13

3EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 00000 >= 13 et < 14

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 14 et < 15

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 15 et < 16

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 00000 >= 16 et < 17

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 00000 Absent

02/ 09/ 2008 PAGE: 12/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 Tous >= 3 et < 4

8EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 Tous >= 4 et < 5

8EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 Tous >= 5 et < 6

15EXPLICATION TEXTE POST 1500 5204 077 Tous >= 6 et < 7

10EXPLICATION TEXTE POST 1500 4204 077 Tous >= 7 et < 8

5EXPLICATION TEXTE POST 1500 2204 077 Tous >= 8 et < 9

8EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 Tous >= 9 et < 10

5EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 Tous >= 10 et < 11

3EXPLICATION TEXTE POST 1500 2204 077 Tous >= 11 et < 12

4EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 Tous >= 12 et < 13

3EXPLICATION TEXTE POST 1500 3204 077 Tous >= 13 et < 14

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 14 et < 15

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 15 et < 16

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 1204 077 Tous >= 16 et < 17

1EXPLICATION TEXTE POST 1500 0204 077 Tous Absent

02/ 09/ 2008 PAGE: 13/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2GREC 1205 000 00000 >= 3 et < 4

2GREC 0205 000 00000 >= 4 et < 5

4GREC 0205 000 00000 >= 5 et < 6

5GREC 1205 000 00000 >= 6 et < 7

6GREC 2205 000 00000 >= 7 et < 8

1GREC 0205 000 00000 >= 8 et < 9

2GREC 2205 000 00000 >= 9 et < 10

2GREC 0205 000 00000 >= 10 et < 11

3GREC 1205 000 00000 >= 11 et < 12

3GREC 1205 000 00000 >= 12 et < 13

2GREC 1205 000 00000 >= 13 et < 14

3GREC 1205 000 00000 >= 14 et < 15

2GREC 2205 000 00000 >= 16 et < 17

1GREC 1205 000 00000 >= 17 et < 18

1GREC 0205 000 00000 Absent

02/ 09/ 2008 PAGE: 14/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2GREC 1205 000 Tous >= 3 et < 4

2GREC 0205 000 Tous >= 4 et < 5

4GREC 0205 000 Tous >= 5 et < 6

5GREC 1205 000 Tous >= 6 et < 7

6GREC 2205 000 Tous >= 7 et < 8

1GREC 0205 000 Tous >= 8 et < 9

2GREC 2205 000 Tous >= 9 et < 10

2GREC 0205 000 Tous >= 10 et < 11

3GREC 1205 000 Tous >= 11 et < 12

3GREC 1205 000 Tous >= 12 et < 13

2GREC 1205 000 Tous >= 13 et < 14

3GREC 1205 000 Tous >= 14 et < 15

2GREC 2205 000 Tous >= 16 et < 17

1GREC 1205 000 Tous >= 17 et < 18

1GREC 0205 000 Tous Absent

02/ 09/ 2008 PAGE: 15/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2LATIN 0205 000 00000 >= 5 et < 6

5LATIN 2205 000 00000 >= 6 et < 7

2LATIN 0205 000 00000 >= 7 et < 8

2LATIN 0205 000 00000 >= 8 et < 9

1LATIN 0205 000 00000 >= 10 et < 11

8LATIN 4205 000 00000 >= 11 et < 12

4LATIN 4205 000 00000 >= 12 et < 13

3LATIN 2205 000 00000 >= 13 et < 14

2LATIN 2205 000 00000 >= 14 et < 15

3LATIN 1205 000 00000 >= 15 et < 16

3LATIN 2205 000 00000 >= 16 et < 17

1LATIN 1205 000 00000 >= 17 et < 18

02/ 09/ 2008 PAGE: 16/17Edit ée le :

ADMISSION

Nb. présents

Concours : EAI AGREGATION INTERNE

Section / opt ion : 0201A LETTRES CLASSIQUES

Epreuve Matière Nb. admis

Répart it ion des notes après barre

N° de lot Notes

2LATIN 0205 000 Tous >= 5 et < 6

5LATIN 2205 000 Tous >= 6 et < 7

2LATIN 0205 000 Tous >= 7 et < 8

2LATIN 0205 000 Tous >= 8 et < 9

1LATIN 0205 000 Tous >= 10 et < 11

8LATIN 4205 000 Tous >= 11 et < 12

4LATIN 4205 000 Tous >= 12 et < 13

3LATIN 2205 000 Tous >= 13 et < 14

2LATIN 2205 000 Tous >= 14 et < 15

3LATIN 1205 000 Tous >= 15 et < 16

3LATIN 2205 000 Tous >= 16 et < 17

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