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D D O O S S S S I I E E R R D D E E P P R R E E S S E E N N T T A A T T I I O O N N Concerts de la chorale du CO 13-14 juin 2008, au BICUBIC ANNEE SCOLAIRE 2007-2008

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DDOOSSSSII EERR DDEE PPRREESSEENNTTAATTII OONN

Concerts de la chorale du CO

13-14 juin 2008, au BICUBIC

ANNEE SCOLAIRE 2007-2008

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SOMMAIRE PRESENTATION DU CHŒUR PAGE 3 PRESENTATION DE L’ŒUVRE PAGE 5 PRESENTATION DES CHEFS DE CHŒUR PAGE 9 ARTICLES DE PRESSE PAGE 11

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PRESENTATION DU

CHOEUR

ANNEE SCOLAIRE 2007-2008

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Le chœur du CO de la Glâne en quelques mots ! Un peu d’histoire ! C’est en 1979 que naît le chœur du CO de la Glâne, sous l’impulsion de MM. Eric Conus, alors professeur de musique et François Sall in, directeur du CO. Sous la baguette de M. Eric Conus, le chœur connaît de belles émotions et découvre le grand répertoire, au contact de Mozart et Haydn. Eric Conus rend son mandat en juin 1992, avec l’interprétation de la Messe en Ré Majeur d’Anton Dvorak. Le chemin est tracé et le chœur s’ouvre vers le rom antisme. Les 3 concerts sous la direction de M. Frédéric Rody en témoignent, Cherub ini, Puccini et Bruckner ! C’est à l’automne 1995 que Nicolas Fragnière repren d les rênes du chœur, poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. Le fonctionnement Les répétitions du chœur ont lieu le lundi en 7 ème heure, soit pendant l’heure d’étude généralisée et durent généralement jusqu’à 16h45. Une grande partie de l’année, le chœur travaille en répétitions partiell es avec des maîtres de registre et ce n’est qu’en fin de projet que des répétitions générales sont organisées. Afin de rendre possible la mise sur pied de tels co ncerts, les élèves consacrent également 4 à 5 samedis par année aux différentes r épétitions. Le répertoire Le chœur du CO de la Glâne s’est fondé une belle ré putation durant ces vingt dernières années. Il s’est également forgé un solid e répertoire, citons par exemple :

� Requiem G. Fauré � Le Laudi de St- François d’Assise H. Suter � Gloria & Credo A. Vivaldi � Messe en fa mineur A. Bruckner � Messa di Gloria G. Puccini � Messe en Sib F. Schubert � Pauken Messe J. Haydn � Waisenhaus Messe W.A. Mozart � Missa dolorosa A. Caldara � Messe en Ré A. Dvorak � …

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PRESENTATION DE

L’ŒUVRE

ANNEE SCOLAIRE 2007-2008

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L’HISTOIRE SINGULIERE DE « DOGORA » En 1996, Etienne Perruchon compose les premières chansons en «Dogorien» pour le spectacle de la compagnie Brozzoni «éléments moins performants» de Peter Turini. En 2000, la ville de Chambéry et l’Ecole Nationale de Musique de Chambéry commandent au compositeur une œuvre grandiose et fédératrice pour fêter le passage à l’an 2000. Etienne Perruchon avait toujours imaginé orchestrer ses chansons en Dogorien. Il décida donc d’écrire DOGORA, une cantate pour chœur mixte, chœur d’enfants et orchestre symphonique. L’œuvre durait 28 minutes et un CD avait été réalisé par la ville de Chambéry pour témoigner de cet évènement qui avait bouleversé des milliers de spectateurs réunis pour un unique concert. Alors que ces spectateurs venaient de nombreux pays différents, chacun reconnaissait un peu de sa langue d'origine dans ce curieux langage. Le Dogorien était devenu un peu un espéranto ressenti. Quand Patrice Leconte a découvert DOGORA dans sa pr emière version de 28 minutes, Etienne Perruchon lui a fait part de son rêve depui s toujours d’associer des images à cette musique. L'enthousiasme du réalisateur pour l’œuvre n’a fait qu’accentuer ce désir. Décision était prise qu’un film pourrait être fait si l’œuvre était réécrite pour qu’elle dure 70 minutes. Etienne Perruchon s’est attaqué à ce chantier avec une ferveur peu commune, tellement excité par le projet de Patrice Leconte: faire un film musical sans acteur et sans scénario avec pour seul guide la mus ique.

La partition "J’ai toujours été attentif au rapport entre le tex te et la musique. La musicalité des mots m’importe, elle induit un sens à elle seul e. C’est pourquoi, après avoir travaillé sur des chans ons avec des paroliers, sur des contes mis en musique et sur bien d’autres choses, j’ai fini par inventer un langage imaginaire qui regrouperait toutes les infl uences vocales européennes au sens le plus large du terme. Je me suis inspiré de toutes les consonances pour g énérer un langage imaginaire, un "trompe-l’oreille". La mélodie des mots devait être si forte qu’elle do nnerait un sens aux phrases. J’ai construit des refrains, des couplets, des leit motive qui reviennent comme des mots-clés pour former un discours cohérent qui puis se se lire comme un vrai langage. Le Dogorien permet aux chanteurs et aux auditeurs d e toutes confessions et de toutes cultures de mettre un sens personnel et univ ersel à ces chants."

Etienne Perruchon

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Le "dogorien", la langue oubliée d'un peuple dispa ru L’appellation "dogorien" vient du nom populaire don né aux nomades originaires de Dogora. Le langage des dogoriens s’est fabriqué très rapide ment avec quelques mots basiques en "Proszechniak" puis, au cours des voyag es, s’est enrichi de nombreux patois montagnards européens. On a retrouvé des dogoriens dans plusieurs pays sla ves, mais également en Grèce et en Crête, ainsi qu’en Italie et même en Autriche. Les dogoriens ont maintenant disparu en tant que no mades, il ne reste plus que quelques communautés et familles dans certaines mon tagnes.

Comment parler le "dogorien" Le Dogorien est une langue à fortes sonorités slave s. Il est donc nécessaire de rouler les « R » et mettre beaucoup d’accents toniq ues. C’est une langue quelque peu dramatique ! Chä ou Chö ou Vöch se prononce comme avec la «jota» en espagnol : «Ja» et «Jo» (le «J» se prononce comme un «R» très dur).

Quelques pistes pour approcher l’œuvre (d’après les récits des peuplades Dogoriennes)

Tchunga ya ! Chant de la victoire Ce chant était proclamé autrefois par les hommes po ur fêter une victoire, soit sur une famille rivale, soit sur un village adverse. Il date de l’époque de la sédentarisation des dogor iens (19ème siècle). Les premières mesures de ce thème étaient hurlées c omme un cri de guerre. Peu à peu "Tchnuga ya !" est devenu un chant dansé, reflétant ainsi la fierté du peuple.

Kourni Ce chant évoque directement la montagne et la diffi culté à passer les cols. Les hommes chantaient cette chanson autour d’un ver re d’alcool pour se donner du courage. Elle est devenue une sorte de "chanson à boire" : a près chaque fin de phrase commençant par "Kourni", on devait boire un verre e t recommencer jusqu’à ce que le texte ne soit plus intelligible !

Dogora Dogora est le nom d’une petite ville de Proszechny où est née l’insurrection de 1832 qui a obligé une partie du peuple à fuir, à qu itter les mines et aciéries pour devenir nomades. C’est toute l’âme slave que l ’on retrouve dans ce chant devenu plus tard, lui aussi, une danse.

Tou toéchtaké – chant de révolte Quand les dogoriens ont quitté la ville de Dogora, ils ont emporté ce chant avec eux. La première partie aurait été écrite par un ouvrier en grève. On raconte qu’avec ce simple chant, il faisait trem bler ses contremaîtres. La deuxième partie est une danse et peut-être, la p lus ancienne mélodie Proszechniak.

Mira "Mira" est une complainte chantée par les femmes, é voquant l’absence de l’époux parti travailler en alpage ou chercher d’autres vil lages d’accueil : "Regarde l’horizon, ne baisse pas les yeux, il reviendra".

Kiatché Tchékania Tendre comptine chanté par les enfants et les femme s, évoquant avec nostalgie la terre de Tchékania (province Proszechniak) : "Ma ch ère Tchékania !". Plus tard, ce chant est devenu une berceuse que les femmes chantaient pendant des heures…

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Mié Panosko

Chant très nostalgique évoquant le fleuve "Panosko" au bord duquel s’était établie une partie des dogoriens. Ils vivaient de l’élevage de chevaux et de la cultu re, lorsqu’une immense sécheresse fit disparaître complètement le cours d’ eau et les obligea à se réfugier dans les montagnes et investir les alpages . Des générations de montagnards et de "passeurs de c ol" sont ainsi nées.

Soutrinka – chant de la douleur Comme beaucoup de nomades, les dogoriens ont été vi ctimes de l’intolérance des hommes, et des massacres ont été perpétrés dans les différents villages d’Europe où ils sont passés. "Soutrinka" est un hommage à tous ces disparus.

Donia – hymne dogorien Ce chant est maintenant considéré comme l’hymne dog orien : il symbolise l’union du peuple dispersé dans toutes les montagnes d’Europe. Femmes et hommes, chacun avec leur partie, chantent en parfaite harmonie. "Donia" était chanté généralement lors des grandes fêtes familiales : naissances, mariages et décès.

Souchänishka Il s’agit du refrain le plus populaire des dogorien s. C’est certainement le chant qui a le plus voyagé ; il raconte toute l’histoire de ce peuple, toutes les souffrances et les joies de c ette civilisation nomade. "Souchänishka" évoquerait une ville qui n’a jamais été retrouvée ; d’autres disent qu’il s’agit du nom donné au Dieu du voyage.

LIENS INTERNET Visionnez la bande de lancement du film DOGORA : http://www.youtube.com/watch?v=PUdLiMjY_DI Partez à la découverte du film de Patrice Leconte D OGORA : http://wwws.warnerbros.fr/movies/dogora/

DOGORA : ouvrons les yeux

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PRESENTATION DES

CHEFS DE CHOEUR

ANNEE SCOLAIRE 2007-2008

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Nicolas Fragnière

Chef de chœur fribourgeois, Nicolas Fragnière reçoi t le virus de la musique au contact de Roger Karth à l’Ecole N ormale de Fribourg. Il se forme aux Conservatoires de Fribour g et Lausanne dans plusieurs disciplines telles que cuiv res, piano, chant, direction instrumentale et orchestrale auprè s de Eric Conus et Hervé Klopfenstein. En collaboration avec l’Orchestre Symphonique de l’Université de Lausanne (OSUL) et l ’Orchestre Symphonique genevois (OSG), il dirigea entre autres la Symphonie Fantastique de H. Berlioz et la Symphonie n° V de D. Chostakovitch.

Mettant à profit son diplôme d’enseignement de la m usique, Nicolas Fragnière enseigne à Bulle et à Romont au Cycle d’orientation de la Glâne, où il dirige également le chœur.

Son répertoire compte notamment le Requiem de G. Fauré, la Waisenhausmesse de W. A. Mozart, Le Laudi de H. Suter, la Messe en Sib et le Magnificat de F. Schubert et l’ Oratorio de Noël de J.S. Bach.

Depuis 2000, Nicolas Fragnière dirige l’Ensemble Vo cal La Cantilène de Fribourg, qui s’est tout particulièrement fait remarquer lors du Concours Europa Cantat à Prague en 2003 ainsi qu’à la Fête cantonale des mus iques à Châtel-Saint-Denis en 2004 recevant les félicitations du jury. A la tête du Chœur-Mixte de Grandvillard depuis 2004, il anime la vie musicale liturgique en présentant un chœur paroissial de qualité, en proposant un répertoire consacré pri ncipalement au chant grégorien et à la polyphonie ancienne.

Jean-Daniel Scyboz

Jean-Daniel Scyboz est né à Morlon en 1956. Chef de chœur bien connu dans le paysage choral fribourgeois, il est t ombé dans le chaudron de la musique très jeune, étudiant la guit are classique à l’Ecole de Musique de Bulle auprès de Monsieur Pier re Schouwey, puis au Conservatoire de Fribourg avec Monsieur Joa quim Freire. C’est au sein de la « Maîtrise Saint-Pierre-aux-Lie ns » de Bulle qu’il découvre sa passion pour l’art choral au cont act de Monsieur Roger Karth surtout. Ayant bénéficié par la suite de l’initiation artist ique et humaniste de feu l’Ecole Normale Cantonale, il sera marqué par l’enseignement de ses maîtres en éducation musicale , Monsieur

l’abbé Pierre Kaelin et Monsieur Bernard Chenaux. I l a complété par la suite sa formation en suivant les cours Ward et ceux de Mons ieur André Ducret au Conservatoire. Comme chef, il a fait ses armes à la tête du choeur d’hommes de Villars-sur-Glâne, puis avec le choeur-mixte “L’Esp érance” de Vuadens et la Chorale de la Police Fribourgeoise dirigés tous deu x pendant une quinzaine d’années. Maître de dessin, maître d’éducation à l’image et a ux médias, d’activités créatrices manuelles et de musique au C.O. de la Gl âne à Romont, il assume la direction de la chorale des élèves de 1 ère année et s’engage avec ses collègues professeurs de musique dans des projets d’envergure , tels les « Laudi » de H. Sutter présentés à la salle Bicubic en 2006. Père de deux adolescents, il est installé depuis 19 88 à Vuadens. Il dirige les choeurs paroissiaux de Avry-devant-Pont et de Le Cr êt depuis de nombreuses années ; plus récemment, il a repris les rênes de l ’ « Ensemble choral Lé Riondènê » de Broc. Il assume en outre les fonction s de directeur de l’Association des Céciliennes de la Part-Dieu. A la tête de ces trois dernières chorales, il a mon té en l’automne 2007 un programme de musique baroque comprenant des œuvres pour chœur, soli et orchestre de A. Vivaldi, A. Corelli et B. Galuppi.

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ARTICLES DE

PRESSE

ANNEE SCOLAIRE 2007-2008

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Concert des chœurs du CO, 13 et 14 janvier 2006 au BICUBIC

170 jeunes pour les «Laudi»

Evénement ce week-end au Bicubic de Romont: les chœ urs du CO de la Glâne interprètent les «Laudi», le chef-d’œuvre d’Hermann Suter. Cheville ouvrière de cette aventure musicale et pédagogique, le professe ur et directeur Nicolas Fragnière.

«Les Laudi de Suter est une œuvre qui me hante. Ell e me touche au plus profond de moi-même. On n’est plus le même à la fin de la pièc e qu’au début. C’est rare de rencontrer une musique aussi intense.» Nicolas Frag nière sait de quoi il parle, lui qui fréquente la partition de Suter depuis deux ans, dont dix-sept mois de travail avec les élèves. A la tête du chœur du CO d e la Glâne depuis 1996, il a déjà interprété de grandes œuvres du répertoire, co mme le Requiem de Fauré, la Paukenmesse de Haydn ou le Gloria de Vivaldi. Avec les Laudi de Suter, c’est un échelon supplémentaire qui est gravi, tant ce chef- d’œuvre de la musique helvétique du XXe siècle est imposant. Imposante pa r les difficultés qu’elle concentre, par la densité de son harmonie, par les moyens qu’exige son interprétation. Car aux 170 jeunes – rassemblement des deux chœurs de l’école – s’ajoutent un orchestre symphonique de 60 musiciens , un organiste et quatre solistes. Nicolas Fragnière s’est entouré de la sop rano Haïda Housseini, de l’alto Janeen Hunt-Franz, du ténor Bertrand Bochud et de l a basse Nicolas Pernet. A l’origine du choix de la partition de Suter, la v olonté de trouver une œuvre importante destinée au concert inaugural du Bicubic . Pour différentes raisons, cette interprétation a été intégrée par la suite à la saison culturelle de la nouvelle salle romontoise, dont elle est, à l’évide nce, l’un des points forts.

La 25e expérience Comment les élèves approchent-ils une telle musique , qui se tient à des années-lumière de leur actuel environnement sonore? Nicola s Fragnière: «Il faut avouer que les premiers mois d’apprentissage ont été assez difficiles, car cette partition passait largement au-dessus de la tête de s chanteurs. Mais plus on avance dans le travail et plus les élèves crochent. Nous avions pris la peine d’expliquer en détail l’œuvre de Suter et ce concer t a donné lieu à une sorte de projet d’école: certains professeurs de dessin ont, par exemple, travaillé avec leurs élèves sur le Cantique des créatures.» La pri ncipale difficulté «n’a pas résidé dans le caractère technique de la partition et notamment une floraison de notes aiguës. Elle a été davantage dans la complexi té de l’harmonie et la prononciation du texte italien. Mais il est clair q u’on n’entre pas dans les Laudi comme dans la Messe en sol de Schubert…» Depuis vingt-cinq ans, le chœur du CO de la Glâne p résente chaque année une grande œuvre en concert. Pour la première fois, les voix d es actuels élèves seront soutenues par celles d’anciens élèves qui ont accep té de participer à l’événement, et par des renforts adultes indispensables pour la bonne tenue de l’interprétation. Mais quelle est la perception de cette musique par les plus jeunes? Le directeur Fragnière: «Pour beaucoup, la musique classique est synonyme de perruques blanches! La fréquentation de cette mu sique offre une ouverture. Grâce à elle, ils se mettent à écouter du classique , même s’ils continuent à fréquenter leur propre musique.»

Une ode à la nature Quant à l’œuvre, elle est inclassable, objet unique dans la production helvétique, rarement interprétée et peu enregistrée. Cet orator io écrit en 1924, deux ans avant la mort de son auteur, s’inspire du Cantique du Soleil, un texte poétique de saint François d’Assise, dans lequel l’auteur expri me son amour pour la nature et les créatures divines. Le compositeur en tire neuf tableaux musicaux, tous dotés d’un caractère sonore propre. L’écriture de Suter e st un mélange de romantisme, avec des éléments sonores archaïsants tels que la p salmodie ou des références à des motifs grégoriens. Hors du temps, parfois quasi ment médiévale, cette musique est portée par une sincérité et talent de coloriste éblouissant.

La Gruyère du 10 janvier 2006 Patrice Borcard

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Quand l’énergie juvénile des choristes enflamme le BICUBIC Les jeunes chanteurs du CO de la Glâne ont donné le ur pleine mesure dans une œuvre symphonique ambitieuse. Fugues somptueuses, fresques tourbillonnantes et cé leste contrepoint, les « Laudi de St-François d’Assise », oratorio post-romantique et extatiquement symphonique du compositeur bâlois Hermann Suter, ont révélé l’a udace vocale du chœur de la Glâne au Bicubic de Romont. Sous la direction dynamique de Nicolas Fragnière, 1 80 voix fraîches, secondée par un orchestre philharmonique ad hoc d’une soixantain e d’instrumentistes, ont gravi les pentes escarpées de l’imposante partition polyp honique. Suspendant leurs harmoniques juvéniles entre la lune et les étoiles, les chanteurs ont ravi, vendredi et samedi, et par deux fois à guichets fer més, un public visiblement conquis par des louanges médiévo-contemporaines, so mme toute fort consonantes. Les talents d’interprètes des apprentis choristes s emblent galvanisés par la présence experte d’excellents solistes. Le lyrisme souple de la soprano Haïda Housseini rivalise avec l’emphase dramatique de la mezzo-soprano Janeen Hunt-Franz, et la ferveur rayonnante du ténor Bertrand B ochud avec la générosité contenue du baryton Nicolas Pernet.

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De fait l’œuvre est exigeante, truffée de paroxysme s straussiens et d’invocations grandioses, aux consonances verdiennes. Et, nonobst ant quelques rares accrocs, le chœur du CO, renforcé par une trentaine de voix plu s mûres, chevauche les décibels avec une belle santé vocale et un enthousiasme comm unicatif. Acoustique un peu sèche Les interventions limpides d’un chœur d’ « enfants », rassemblant les timbres les plus verts, touchent par une candeur toute « franci scaine ». Les textes du « Cantique du Soleil » de St-François d’Assise puis ent en effet une part essentielle de sa poésie radieuse dans l’innocence du paradis de l’enfance. Cette touche de spiritualité juvénile trouve d’aill eurs un écho dans l’engagement expressif du chœur entier. Une expressivité généreu se qui parvient à transcender l’acoustique un peu sèche du Bicubic. Dans une œuvr e aussi riche en couleurs symphoniques, on se surprend presque à regretter, e n dépit des évidentes qualités de la nouvelle salle de spectacle romontoise, l’amp litude de la nef de Siviriez, où se déroulaient jusqu’alors les concerts annuels du CO de la Glâne. En s’engageant courageusement dans cette ambitieuse aventure chorale – ayant nécessité dix-huit mois de préparation intensive – le directeur du chœur Nicolas Fragnière aura certainement procuré à ses jeunes in terprètes, et à leur nombreux public, des émotions mémorables.

MARIE ALIX PLEINES (La Liberté)

Concert des chœurs du CO, 22 juin à la cathédrale S t-Pierre de Genève

Evènement mémorable pour les chœurs du CO de la Glâ ne. Pour la première fois les chœurs sortent des frontières du district et enchan tent l’auditoire avec l’interprétation des « Laudi » de H. Suter. Pour le s élèves, ces instants resteront certainement gravés dans leur mémoire…

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Concert des chœurs du CO, jeudi 6 juillet 2006 au B icubic

Deux choeurs, deux chefs, deux climats. Le concert de clôture des Choeurs du CO de la Glâne a permis la rencontre de deux styles music aux différents, mais portés par le même goût d’un art choral de qualité. A la tête de la Chorale de première année, Jean-Daniel Scyboz visite quelques classique s de la chanson française. Accompagnés au piano par Véronique Saulay, les jeun es chanteurs convainquent par la justesse de leurs interprétations, leur parfaite diction, leur souci d’expressivité. En d’autres mains, une chanson comm e Michelle , le tube des Beatles, finirait en bouillie sirupeuse, avec effet s de voix et de mains… Rien de tel ici. C’est avec la volonté de restituer l’espri t de la partition que des chants comme L’Amérique (Delanoë/Christie), Les Comédiens (Plante/Aznavour) ou Guantanamera (Marti/Rivat) sont rendus. Scyboz a l’art d’apprête r une mélodie, de la soulever avec naturel, de l’emmener toucher le c oeur de l’auditeur. Et ce n’est pas un hasard si le public du Bicubic a réclamé une deuxième audition de chant comme La tendresse admirablement popularisée par Bourvil, Ecoute dans le vent auquel Bob Dylan a offert une belle ligne, ou Petit Jean de Dublin où l’agréable mélodie porte en réalité une triste histoire. A cha que fois, les jeunes interprètes séduisent par la simplicité de leur app roche et la sincérité de leurs interprétations. Sans pompe Autre ambiance, avec la Grande Chorale, conduite pa r Nicolas Fragnière. Après le Laudi de Suter donné lors du dernier concert, c’était au tour de la Musique pour les funérailles de la reine Mary d’être mise au programme. Beau défi pour ces jeunes voix tant cette oeuvre de Purcell, composée quelques semaines avant la mort de son auteur à l’âge de trente-six ans, résonne en core trois siècles plus tard comme une bouleversante méditation sur la mort, int roduite et close par une marche à laquelle les cuivres et les timbales donnent une solennité qui semble davantage un concentré de douleur qu’un signe d’apparat. A la tête de voix jeunes, Nicolas Fragnière livre une version dépouillée de cette piè ce relativement brève, mais intense. Pas de pompe dans ce face-à-face avec la m ort, mais le souci de rendre la partition dans sa vérité. Et si les longues lignes qui montent en crescendo vers des sommets d’émotion sont difficiles à tendre, les chanteurs parviennent à rendre l’affliction et le doute qui traversent ces pages. Le quatuor des Cuivres du temple qui accompagne cette musique funèbre n’a mal heureusement pas toujours été à la hauteur des qualités qu’il possède. Notamment da ns les passages piano où imprécisions et intonations hasardeuses n’ont pas a idé les élèves à prendre toute la mesure de l’oeuvre. Reste un moment musical fort , d’une belle simplicité. Critique La Gruyère (Patrice Borcard)

Concert des chœurs du CO, 15 et 16 juin 2007 au BIC UBIC Critique parue dans la Gruyère du 19 juin 2007 Une prestation réjouissante Pour leurs deux concerts de fin d’année, les élèves de 2e et 3e année du CO de la Glâne ont sorti le grand jeu en proposant des extra its des plus célèbres opéras. Des choristes au point, un chef dynamique, un orche stre flamboyant pour une prestation réjouissante. Le directeur Nicolas Fragn ière a choisi un programme ambitieux. Les moyens investis étaient éloquents. T out d’abord un choix d’extraits d’opéras emblématiques. Ensuite, pièce maîtresse de ces concerts, l’orchestre symphonique, avec pas moins de 45 musiciens de haut vol. L’ensemble a parfaitement joué son rôle, avec une ampleur sonore impressionna nte, surtout dans Verdi. Enfin, des choristes parfaitement préparés, se jouant des langages musicaux multiples, malgré quelques maladresses bien compréhensibles. S ix extraits célèbres pour trois siècles de musique. En respectant l’ordre chronolog ique des oeuvres, le chef gruérien a d’abord choisi Didon et Enée de Purcell, pièce incontournable de l’époque baroque. Malgré les voix féminines parfois trop dominantes, les intentions sonnent juste. Mais il n’est jamais faci le d’y parvenir parfaitement, tant la force d’inertie d’un tel effectif est impor tante. La flûte enchantée de Mozart a ensuite laissé place aux voix d’hommes. Le s trop rares choristes font preuve de vaillance face au volume impressionnant d e l’orchestre. Ceci est

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particulièrement vrai pour les ténors, aux timbres clinquants, parfaitement en place. Ont suivi des pièces de Wagner et de Verdi. Composé par le premier nommé, le célèbre hymne à l’amour a manqué de rondeurs et de couleurs harmoniques. Ceci était dû entre autres à des altos trop en retrait, manquant d’allant et de volume. Pour clore cette soirée de gala, l’incontournable V erdi se prêtait parfaitement. L’ouverture de Nabucco a laissé la vedette à l’orch estre. Celui-ci a donné un éventail quasi exhaustif de ses possibilités, passa nt de volumes ahurissants à des cuivres solennels ou laissant place à un air de hau tbois pétri de finesse mélodique. Connivence convaincante La connivence entre le chef et son orchestre a conv aincu et en a laissé plus d’un perplexe. En final, le Gloria all’Egitto tiré de Aï da a continué sur la même énergie. La puissance de ces portées a empêché les jeunes voix de rivaliser avec l’orchestre survolté. Les basses ont parfois péché dans la justesse et ont paru un peu chétives face à la vaillance des ténors. Mais q uel bonheur cela devait être de diriger une telle partition! Nicolas Fragnière en s emblait convaincu, ayant manié sa baguette, tel un sabre, avec une énergie grisant e et appropriée. Le nombreux public aura eu l’occasion de revisiter les incontou rnables de l’opéra. Cette musique, admirablement servie par un orchestre et u n chef au talent indéniable, aura suscité, à n’en pas douter, de nouvelles vocat ions musicales. Les Beatles aussi Ce programme était précédé d’une prestation des élè ves de première année, dirigés par Jean-Daniel Scyboz. Plus sobrement, une douzain e de chants tirés principalement du monde de la variété des années 19 60 et 1970 ont permis à ces jeunes de réaliser leurs premiers pas dans le monde choral. Judicieusement accompagnés au piano par Véronique Saulay, les chan teurs auront plongé l’assistance dans ses souvenirs d’enfance, avec des tubes comme Yesterday des Beatles ou encore Mon frère de Le Forestier. Pierre Deschenaux