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Cette théorie présente l'ensemble des circuits numériques utilisés pour les fonctions de comptage et de décomptage. 1. - DÉFINITION ET FONCTION D'UN COMPTEUR Un compteur (ou décompteur) est un circuit électronique constitué essentiellement par un ensemble de bascules et le plus souvent d'un réseau combinatoire. Ce compteur (ou décompteur) permet de comptabiliser le nombre d'événements qui se produisent pendant un temps donné. Chaque événement est traduit en impulsion électrique. Ces circuits possèdent le plus souvent une entrée (quelquefois deux entrées) sur laquelle parviennent les impulsions à compter ou à décompter. L'information disponible est située sur l'ensemble des sorties des bascules. Il existe de nombreuses applications des compteurs. Nous pouvons citer le comptage d'objets (figure 1), la mesure du temps (figure 2), la division du temps pour l'obtention de signaux d'horloge permettant la commande des systèmes synchronisés (figure 3).

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Page 1: Compte Urs

Cette théorie présente l'ensemble des circuits numériques utilisés pour les fonctions de comptage et de décomptage.

1. - DÉFINITION ET FONCTION D'UN COMPTEUR

Un compteur (ou décompteur) est un circuit électronique constitué essentiellement par un ensemble de bascules et le plus souvent d'un réseau combinatoire.

Ce compteur (ou décompteur) permet de comptabiliser le nombre d'événements qui se produisent pendant un temps donné.

Chaque événement est traduit en impulsion électrique.

Ces circuits possèdent le plus souvent une entrée (quelquefois deux entrées) sur laquelle parviennent les impulsions à compter ou à décompter.

L'information disponible est située sur l'ensemble des sorties des bascules.

Il existe de nombreuses applications des compteurs.

Nous pouvons citer le comptage d'objets (figure 1), la mesure du temps (figure 2), la division du temps pour l'obtention de signaux d'horloge permettant la commande des systèmes synchronisés (figure 3).

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Note :

• Un compteur dont le contenu augmente d'une unité s'incrémente. • Un décompteur dont le contenu diminue d'une unité se décrémente.

Il existe une grande variété de compteurs que vous allez découvrir au cours des prochains chapitres. 2. - LES COMPTEURS BINAIRES ASYNCHRONES Les compteurs binaires asynchrones utilisent le code binaire pur pour compter (ou décompter). Ces compteurs sont asynchrones, car seule la première bascule reçoit le signal d'horloge. Toutes les bascules qui suivent celle-ci sont commandées par la bascule précédente comme indiqué à la figure 4.

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2. 1. - LE COMPTEUR / DIVISEUR PAR DEUX Le montage situé à la figure 5 est le compteur le plus simple puisqu'il utilise qu'une bascule de type D et qu'il n'est capable de compter qu'un seul événement.

La sortie est rebouclée sur l'entrée D. Le chronogramme de la figure 6 permet de suivre l'évolution des signaux d'horloge et des sorties Q et .

Supposons que la sortie Q soit au niveau L à l'instant t0, donc et D au niveau H. A l'instant t1 se produit le premier front actif. La sortie Q bascule et passe au niveau H puisque l'entrée D est au niveau H. Entre les instants t1 et t2, l'entrée D est au niveau L. Donc, à l'instant t2, Q revient au niveau L et D au niveau H. A l'instant t3, Q repasse au niveau H et ainsi de suite.

Page 4: Compte Urs

La période du signal qui est présent sur la sortie Q est ainsi le double de celle du signal d'horloge. Autrement dit, la fréquence du signal de sortie est la moitié de celle du signal d'horloge. C'est pour cette raison que ce montage est un diviseur par 2. Il est l'élément de base de la plupart des compteurs. Ce compteur possède deux états, qui sont 0 et 1, l'état d'un compteur étant défini par une combinaison particulière des états logiques des différentes sorties. Ce compteur ne peut déceler qu'une seule impulsion, à condition de fixer l'état initial de la bascule. Nous allons voir qu'il existe un problème lié au temps de propagation à l'intérieur de la bascule. En effet, si vous regardez la figure 7, vous remarquez qu'il existe un état transitoire entre les instants t1 et t2 et entre les instants t3 et t4. Nous reviendrons sur ce problème au cours de cette théorie.

Un diviseur par deux peut aussi être obtenu avec une bascule JK comme représenté figure 8.

Cette bascule fonctionne en mode TOGGLE. Le chronogramme est le même que celui relatif à la bascule D situé à la figure 6. Ce mode de fonctionnement TOGGLE a été présenté au cours de la théorie 5. 2. 2. - UN COMPTEUR MODULO 4 Le montage situé à la figure 9 est un compteur constitué à partir de deux bascules D.

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Ce montage est bien un compteur asynchrone puisque le signal de l'horloge H n'est appliqué que sur l'entrée CLOCK de la première bascule (CLOCK1). La sortie 1 est reliée à l'entrée CLOCK de la deuxième bascule (CLOCK2). Chaque bascule est câblée en diviseur par deux. Le chronogramme de la figure 10 permet de suivre l'évolution du compteur au cours du temps.

A l'instant t0, les deux sorties Q1 et Q2 sont au niveau L. Au premier front actif d'horloge (instant t1), la sortie Q1 commute et passe au niveau H. 1 passe au niveau L. A l'instant t2, Q1 repasse au niveau L et 1 au niveau H, donc un front actif est appliqué sur l'entrée d'horloge de la deuxième bascule. Q2 passe donc au niveau H.

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A l'instant t3, Q1 repasse au niveau H et Q2 reste au niveau H. A l'instant t4, Q1 revient au niveau L et Q2 également. Les deux sorties sont revenues à leur état initial. Il a donc fallu quatre impulsions d'horloge pour retrouver l'état initial des deux bascules. La table de vérité de la figure 11 permet de résumer l'évolution du compteur et du diviseur par 4.

Ce compteur est de module 4. Le module est le nombre d'états logiques formés par l'ensemble des sorties du compteur. Dans le cas présent, il s'agit d'un compteur possédant quatre états logiques (00, 01, 10, 11) en code binaire ou 0, 1, 2 et 3 en code décimal). La capacité de ce compteur est 3. La capacité est le nombre maximum d'événements qu'un compteur peut comptabiliser. Elle est toujours égale au module moins un puisque durant l'état initial (ici 00) aucun événement n'a encore été pris en compte. La sortie Q1 divise par deux la fréquence de l'horloge H et la sortie Q2 divise par quatre cette même fréquence de l'horloge H. Sur la figure 10, il apparaît bien que la période du signal en sortie Q1 vaut deux fois la période de l'horloge et en sortie Q2 la période du signal vaut quatre fois la période de l'horloge. D'une façon générale, il est toujours possible d'utiliser une ou plusieurs sortie d'un compteur pour avoir une division de la fréquence de l'horloge. Dans l'horloge de la figure 2, cette propriété est utilisée pour compter le temps qui s'écoule. En effet, le signal de l'horloge de fréquence 1 Hz est divisé par 60 et permet d'obtenir un signal de période 1 minute. Ce deuxième signal est à son tour divisé par 60 afin d'obtenir le signal de période 1 heure. Ensuite, il suffit de compter les heures jusqu'à 24 pour qu'une journée se soit écoulée. 2. 3. - LES COMPTEURS DE MODULE SUPÉRIEUR En reliant trois bascules D comme indiqué à la figure 12, on obtient un compteur de module 8.

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Trois bascules D câblées en diviseur par 2 sont utilisées. Le chronogramme de la figure 13 permet de comprendre le fonctionnement de ce compteur. Le principe de fonctionnement est toujours le même.

Chaque étage permet de diviser par 2 le signal appliqué sur son entrée d'horloge. Sur la sortie Q3, le signal que l'on peut prélever est donc à une fréquence 8 fois plus petite que le signal d'horloge. D'une façon générale, il est donc possible d'augmenter le module d'un compteur asynchrone en augmentant le nombre de bascules. Avec une nouvelle bascule, le module double. Si un compteur possède n bascules, son module maximum vaut 2n. Pour n = 4, le module vaut 16, pour n = 5, il vaut 32,...

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Il est possible d'obtenir un compteur de module impair (3, 5, 7...) en utilisant les mêmes types de montages que ceux vus précédemment. Cela vous sera présenté ultérieurement. Par ailleurs, il est possible de remplacer chaque bascule D par un bascule JK câblée en mode TOGGLE (les entrées J et K sont câblées à «1»). La figure 14 représente un compteur modulo 4 réalisé avec deux bascules JK.

Nous allons revenir sur le problème des états transitoires. La figure 15 représente une partie du chronogramme de fonctionnement d'un compteur modulo 8.

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Sur ce chronogramme, il apparaît que la durée des périodes instables (états transitoires) est fonction du nombre de bascules. Cette durée vaut au maximum t4 - t1 = 3θθθθ dans le cas présent. Pendant cette période instable (t4 - t1), au lieu de passer directement de l'état 3 à l'état 4, le compteur passe successivement par les états transitoires 2 et 0. On considère ici que le temps de propagation de chaque bascule est sensiblement le même (θθθθ). En réalité, ces trois temps de propagation peuvent être différents. Il est évident que si le nombre de bascules augmente, la durée de la période instable augmente également. Ceci est dû au fonctionnement asynchrone du compteur puisque les bascules réagissent les unes sur les autres en cascade. Pour cette raison, on utilise une impulsion de prélèvement qui permet de «lire» l'état du compteur. Cette impulsion sera décalée par rapport au signal d'horloge d'une durée supérieure à celle des états transitoires. Cette impulsion pourra être générée à l'aide d'un monostable. Les figures 16 et 17 présentent deux schémas de prélèvement du contenu d'un compteur.

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Dans le cas de la figure 17, il est également possible de stocker le contenu du compteur dans le registre pendant la période que l'on souhaite. Ces états transitoires sont donc l'un des principaux facteurs qui vont limiter la fréquence d'horloge du compteur. En technologie MOS, avec θ θ θ θ ≈ ≈ ≈ ≈ 100 ns100 ns100 ns100 ns, et 4 bascules D, la période des états transitoires vaut environ 400 ns. Si l'on réserve environ 100 ns supplémentaires pour prélever le contenu du compteur, la fréquence maximum de fonctionnement sera 2 MHz :

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Si l'on veut travailler à une fréquence relativement élevée et utiliser un compteur de grande capacité, il faudra donc utiliser un compteur synchrone. 2. 4. - PRÉSENTATION DE DEUX COMPTEURS INTÉGRÉS 2. 4. 1. - LE COMPTEUR INTÉGRÉ 7493 La figure 18 représente le schéma de principe du compteur intégré 7493 réalisé en technologie TTL ainsi que son brochage.

Le schéma de principe est le même que celui de la figure 14. Les entrées J et K des bascules sont câblées intérieurement à «1». Une remise à zéro générale asynchrone du compteur est possible grâce aux entrées R0 et R1. Pour cela les deux entrées R0 et R1 doivent être simultanément à «1».

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Ce compteur peut fonctionner en diviseur par 8 en présentant l'horloge sur l'entrée B ou en diviseur par 16 en présentant l'horloge sur l'entrée A et en reliant la sortie QA à l'entrée B. 2. 4. 2. - LE COMPTEUR INTÉGRÉ 4024 Son schéma fonctionnel et son brochage sont donnés à la figure 19.

Ce circuit est réalisé en technologie MOS. Le symbole «N.C.» signifie «non connecté». C'est un compteur binaire à 7 étages en cascade. Son schéma logique est donné à la figure 20.

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est l'entrée d'horloge. MR est l'entrée de remise à zéro générale

asynchrone prioritaire. La présence d'un niveau H sur MR remet tous les étages du compteur à zéro indépendamment de . Ce compteur est incrémenté sur le front descendant de et peut compter jusqu'à 27 - 1 = 127 impulsions.

3. - LES COMPTEURS BINAIRES SYNCHRONES

3. 1. - DÉFINITION

Ce sont des compteurs (décompteurs) dont tous les étages (bascules) sont commandés par le même signal d'horloge.

Ce mode de fonctionnement permet de limiter la durée des périodes d'instabilité et par conséquent autorise des vitesses de fonctionnement plus élevées qu'en mode asynchrone.

3. 2. - MODÈLES DE COMPTEURS SYNCHRONES

3. 2. 1. - COMPTEUR MODULO 4

Ce compteur réalisé avec deux bascules D est représenté à la figure 21.

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Si vous vous reportez à la table de vérité de la figure 11, vous vous apercevez que la sortie Q1 passe alternativement de l'état «0» à l'état «1» à chaque front actif de l'horloge H.

Ainsi, la sortie Q1 de ce diviseur par deux peut constituer le bit le moins significatif (LSB) du compteur. La première bascule D d'un compteur fonctionnant en code binaire sera d'ailleurs toujours câblée en diviseur par deux. La sortie Q2 de la deuxième bascule du compteur modulo 4 doit fournir quant à elle, le bit le plus significatif (MSB), c'est ce qui est représenté à la figure 22.

En fonction de l'état de Q2 qui est donc imposé, voyons quel doit être l'état de l'entrée D2 correspondante.

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Si le compteur est à l'état 0 (sorties Q1 et Q2 à l'état «0»), l'entrée D2 doit être à l'état «0» puisqu'au front d'horloge suivant, la sortie Q2 doit rester à l'état «0». Ceci est symbolisé par une flèche sur la figure 22.

Quand le compteur est à l'état 1 (sortie Q1 à «1» et Q2 à «0»), D2 doit être à l'état «1» puisque Q2 doit passer à «1» au front d'horloge actif suivant et ainsi de suite...

A partir de cette table de vérité, on écrit dans le tableau de Karnaugh de la figure 23.

On peut en déduire :

D2 = Q1. 2 + 1. Q2 = Q1 Q2

Il s'agit du OU EXCLUSIF, ce qui apparaît dans le montage de la figure 21.

3. 2. 2. - COMPTEURS DE MODULE SUPÉRIEUR A QUATRE

Selon le même principe, la figure 24 représente un compteur synchrone de module 8 réalisé avec 3 bascules D.

Dans ce montage, il y a deux portes supplémentaires par rapport à celui de la figure 21.

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La troisième bascule ne commute que dans deux cas :

Tout d'abord, si les deux sorties Q1 et Q2 sont à l'état «1» et la sortie Q3 à l'état «0». Le compteur indique dans ce cas 0112 = 310 et doit passer à 1002 = 410.

Ensuite, elle commute quand le compteur est à 1112 = 710 et doit passer à 0002 = 010.

Pour réaliser ces deux conditions, il faut utiliser deux portes supplémentaires : une porte ET qui reçoit les sorties Q1 et Q2, et une porte OU EXCLUSIF recevant la sortie Q3 et la sortie de la porte ET.

Pour réaliser un compteur synchrone de module 16, il est nécessaire d'ajouter une bascule supplémentaire. Ainsi, on est conduit au schéma de la figure 25.

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Par rapport au précédent montage, celui-ci possède deux portes supplémentaires : une porte ET à deux entrées et une porte OU EXCLUSIF.

Vous notez tout d'abord que le schéma se complique avec l'augmentation du nombre de bascules. Vous remarquez qu'une bascule étant à zéro, celle-ci ne passe à «1» que si toutes les bascules précédentes sont à «1». Ceci explique l'utilisation des portes ET.

Il serait possible de rajouter de nouvelles bascules afin d'augmenter la capacité du compteur. Néanmoins, le schéma deviendrait vite très complexe, donc il sera préférable d'utiliser les compteurs en circuits intégrés.

Il est possible de calculer la vitesse de fonctionnement d'un compteur synchrone de module 16.

Si nous prenons les valeurs, à savoir θ ≈ θ ≈ θ ≈ θ ≈ 100 ns et si l'on réserve toujours 100 ns pour prélever le contenue du compteur, on aboutit à une fréquence limite :

Nous pouvons noter que durant les 100 ns réservés au prélèvement, le réseau combinatoire formé par les portes ET et OU EXCLUSIF a le temps de se stabiliser.

En réalité, les compteurs intégrés synchrones autorisent des vitesses de fonctionnement beaucoup plus élevées que celle calculée ici.

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3. 2. 3. - UN COMPTEUR INTÉGRÉ SYNCHRONE : LE 4520

Le circuit intégré HEF 4520 B est réalisé en technologie MOS.

Il comprend un double compteur binaire synchrone 4 bits. Son synoptique et son brochage sont donnés à la figure 26 et le schéma logique d'un compteur à la figure 27.

Chaque compteur comprend une entrée d'horloge active sur un front montant (CP0) et une entrée d'horloge active sur un front descendant ( 1).

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Il existe une entrée de remise à zéro asynchrone MR pour chaque compteur. Elle est prioritaire et active au niveau haut. Il est possible d'utiliser l'une des deux entrées d'horloge comme entrée de validation pendant que l'autre reçoit le signal d'horloge.

4. - LES COMPTEURS - DIVISEURS PAR n

4. 1. - LE DIAGRAMME DES ÉTATS

L'état d'un compteur est la combinaison particulière formée par l'ensemble des sorties de ce compteur. Un compteur modulo 2 possède deux états. Son unique sortie est soit à l'état «0», soit à l'état «1». Un compteur modulo 4 possède 4 états. Ses deux sorties peuvent réaliser 4 combinaisons différentes (00, 01, 10, 11).

Le diagramme des états d'un compteur permet de représenter l'ensemble des états que peut prendre ce compteur. La figure 28 représente le diagramme des états d'un compteur modulo 4.

Dans ce diagramme, chaque état est représenté par un nombre décimal dans un cercle. Les flèches représentent le sens de «parcours» du compteur.

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Le diagramme des états peut aussi être représenté comme indiqué à la figure 29.

D'une façon générale, on dit qu'un compteur possède n états, ou bien qu'il s'agit d'un diviseur par n. On parle alors de compteur-diviseur par n.

A chaque impulsion sur l'entrée d'horloge le compteur passe d'un état au suivant en respectant l'ordre donné par le diagramme des états.

4. 2. - COMPTEUR N'UTILISANT PAS LE CODE BINAIRE

Jusqu'à présent, vous avez vu des compteurs utilisant le code binaire, mais il existe aussi des compteurs utilisant d'autres codes.

C'est le cas des compteurs de Johnson dont un exemple vous sera présenté dans la théorie suivante, car ces compteurs utilisent un circuit de décodage.

La figure 30 présente la table des états d'un tel compteur à 5 étages. Il s'agit du circuit de comptage du circuit intégré HEF 4017 B réalisé en technologie MOS.

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Ces cinq sorties Q1, Q2, Q3, Q4 et Q5 sont des sorties des bascules, internes au circuit intégré, et par conséquent, ne sont pas accessibles.

Ce compteur utilise le principe d'un registre à décalage rebouclé sur lui-même.

En effet, lors de la première impulsion d'horloge, la sortie Q1 passe à l'état «1» puis, cet état «1» se décale de Q1 vers Q5. Une fois que la sortie Q5 est passée à l'état «1», la sortie Q1 repasse à l'état «0» au front d'horloge actif suivant.. Au total, ce compteur possède dix états et peut comptabiliser neuf impulsions.

4. 3. - COMPTEUR A MODULE VARIABLE

Jusqu'à maintenant, vous avez vu des compteurs dont le module est une puissance de 2 (2, 4, 8, 16,...). Or, il peut être nécessaire de disposer de compteurs dont le module soit un nombre entier quelconque (3, 5, 7, 9, 10,...).

Il faut alors modifier les circuits de comptage vus jusqu'à maintenant. La figure 31 présente un compteur modulo 3 synchrone réalisé avec deux bascules D.

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Le chronogramme de fonctionnement et le diagramme des états sont représentés à la figure 32.

Supposons que le compteur soit à l'état 0. Q1 et Q2 sont à l'état «0», donc 1 et 2 sont à l'état «1» et D1 est à l'état «1».

A l'instant t1, le compteur passe à l'état 1 (Q1 = «1» et Q2 = «0»). A l'instant t2, le compteur passe à l'état 2 (Q1 = «0» et Q2 = «1»).

A ce moment là, D1 = «0» et non «1» comme dans le cas du compteur modulo 4. Donc à t3, le compteur est «forcé» à l'état 0 et ne passe pas par l'état 3.

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A la mise sous tension, il peut arriver que le compteur soit positionné à l'état 3. Dans ce cas, il repasse à l'état 2 au premier front d'horloge montant et, dès lors, il reste dans l'anneau des trois états (0, 1 et 2) sans jamais revenir à l'état 3.

Ce compteur est un compteur à cycle incomplet et à réaction synchrone. En effet, le cycle est incomplet puisque deux bascules D permettent 22 = 4 états différents et que l'on en utilise 3 dans le cas présent.

D'autre part, la réaction est synchrone puisque la porte ET permet de décoder l'état 2 (102 = 210) et que la remise à zéro s'effectue au front d'horloge actif.

Il existe aussi des compteurs à cycle incomplet à réaction asynchrone.

Si le compteur doit revenir à 0 après l'état N, il suffit de décoder l'état N + 1, ce qui permet de remettre le compteur à 0 en agissant sur l'entrée CLEAR asynchrone. Un exemple vous est donné ci-après.

4. 4. - LES DÉCADES SYNCHRONES ET ASYNCHRONES

Les décades sont des compteurs possédant 10 états stables. Ce sont des compteurs que l'on rencontre couramment. En effet, ils permettent de matérialiser directement la numération décimale.

Nous allons voir deux modèles de décades réalisées avec des bascules discrètes et un compteur intégré.

4. 4. 1. - UNE DÉCADE ASYNCHRONE

Son schéma est donné à la figure 33.

Le chronogramme de la figure 34 permet d'en comprendre le fonctionnement.

Page 24: Compte Urs

Ce montage est un exemple de compteur à cycle incomplet à réaction asynchrone.

En effet, dans le cas présent, c'est l'état 1010 (10102) qui est décodé à l'aide de la porte ET et qui autorise la remise à zéro générale des quatre bascules.

Néanmoins, ce montage pose un certain nombre de problèmes de fonctionnement :

Tout d'abord, il faut que T soit supérieure à t1 et à t2, donc que la remise à zéro des bascules soit très rapide (T est la durée de l'impulsion de remise à zéro à la sortie de la porte ET).

En effet, si l'impulsion de remise à zéro repasse à l'état 0 avant qu'une des bascules (ici la deuxième et la quatrième) ne soit repassée à zéro, cette dernière restera à l'état «1».

Si, par exemple, la période t1 est très courte et t2 très longue et que par ailleurs le temps de propagation à travers la porte ET est également très court, la sortie Q4

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peut rester à l'état «1», donc le compteur passera de l'état «9» à l'état «8», puis repassera à l'état «9» et ainsi de suite...

Pratiquement, il faut introduire des retards par des cellules RC placées à l'entrée du ET comme indiqué à la figure 35.

Ensuite, la porte ET peut détecter les états transitoires sus-mentionnés (paragraphe 2. 3.) et rendre le fonctionnement de l'ensemble imprévisible.

En règle générale, il faudra donc être très attentif aux choix des composants et à la réalisation de ce type de circuit.

4. 4. 2. - UNE DÉCADE SYNCHRONE

Le schéma de la figure 36 est celui d'une décade synchrone réalisée avec des bascules JK de type 7472.

Rappelons que les trois entrées J, ainsi que les trois entrées K aboutissent sur une porte ET. C'est pour cela que les entrées non utilisées sont reliées à «1».

Page 26: Compte Urs

Avec ce montage synchrone, les problèmes rencontrés avec la décade asynchrone n'existent plus.

4. 4. 3. - UN COMPTEUR INTÉGRÉ MODULO 10 : LE 7490

C'est un compteur très utilisé. Son schéma est donné à la figure 37.

Ce compteur est réalisé en technologie TTL. Son brochage est donné à la figure 38. Le symbole «NC» signifie «non connecté».

Page 27: Compte Urs

Ce circuit comporte deux sections. Une section diviseur par 2 et une section diviseur par 5.

Il est possible soit de les utiliser séparément, soit de les réunir ensemble pour obtenir un compteur BCD modulo 10 ou bien d'un diviseur par 10.

La première section diviseur par 2 est constituée par la première bascule JK dont l'entrée d'horloge est notée «INPUT A» et la sortie «Q0». Les entrées J et K non câblées sur le schéma sont toutes rattachées au niveau logique H.

La deuxième section comporte les trois bascules JK suivantes. L'entrée d'horloge est notée «INPUT B» et les trois sorties sont Q1, Q2 et Q3. Cette troisième sortie Q3 délivre un signal divisé par 5 par rapport au signal d'horloge appliqué à l'entrée «INPUT B».

Ce compteur modulo 5 utilise le code binaire.

Pour obtenir un compteur modulo 10 en code BCD, il suffit de relier la sortie Q0 à l'entrée INPUT B. La sortie Q0 qui divise par deux la fréquence d'horloge commande elle-même la section diviseur par 5. Il est donc possible de recueillir un signal en sortie Q3 dont la fréquence est le 1 / 10ème de celle de l'horloge.

La table de vérité de la figure 39 permet de préciser le fonctionnement général de ce compteur.

Les deux entrées R9 (1) et R9 (2) permettent de prépositionner le compteur à l'état 9. Ces entrées sont prioritaires sur les entrées de remise à zéro (R0 (1) et R0 (2)).

Page 28: Compte Urs

SD est l'entrée de mise à «1» et RD est l'entrée de mise à «0».

Il existe une deuxième possibilité de raccorder les deux sections. C'est de relier la sortie Q3 à l'entrée «INPUT A». Ceci permet de recueillir un signal dont la fréquence vaut toujours le 1 / 10ème de celle de l'horloge mais cette fois-ci, le signal possède un rapport cyclique égal à 1 / 2. Ceci apparaît sur la figure 40.

Par contre, avec ce raccordement, les quatre sorties n'utilisent pas le code BCD. Le compteur obtenu compte comme suit : 0, 1, 2, 3, 4, 8, 9, A, B, C.