Compte Rendu de la réception de l’ANPF ( Association Nantaise Pierres etFossiles), du D 18 au S 24 mai 2014

Nous accueillions16 Nantais pour cette semaine de recherche, et de 2 à 17 membres du GGN ont participéselon les jours (en moyenne 6).

Dimanche 18 mai

Pour le 1er jour le rendez-vous est assez tardif : 10h au Parc des Expositions. Cela laisse à nos invités letemps de se retourner et de prendre leur marques (et à nous aussi d’ailleurs !).

Cap sur Montgaillard-Padern. A l’arrivée il n’y a pas suffisamment de places pour garer toutes nosvoitures : le parking est très réduit et il y a déjà deux voitures, mal garées qui plus est. Mais en cherchantun peu nous arrivons à nous loger dans un petit chemin, à100 mètres de là. Finalement, comme il est presque midi,nous pique-niquons là, mi à l’ombre, mi au soleil, ce quinous évitera de surcharger nos sacs à dos avec lanourriture (bien que nous l’ayons dans l’estomac !). Puisnous attaquons la montée vers les anciennes mines,chacun à son rythme d’autant qu’il fait très chaud. Lesrecherches s’effectuent sur les haldes. Les trouvaillesconcernent en majorité de la micro : azurite, malachite etdivers autres minéraux qu’il faudra déterminer à la bino.En macro, certains ont eu de la chance de trouver : unserpent (pas le temps de faire la détermination) et unscorpion méditerranéen (le jaune).

Le soir arrivant, nous redescendons et rentrons vers Narbonne par divers chemins, selon l’humeur desconducteurs (ou du GPS).

Lundi 19 mai

RV à 9h30 au Parc des Expositions. Nous sommes inquiets car il pleut très fort. Nous décidons quandmême de suivre le programme. Nous allons chercher des huîtres fossiles, certaines contenant del’aragonite en étoiles, près de Limoux et de Roquetaillade. Bien nous en a pris car à quelques kilomètresde Narbonne le ciel se dégage et le soleil sera au rendez-vous toute la journée !

La traversée du centre ville de Limoux est typique mais hasardeuse tellement les rues sont étroites.Certains ont pris les extérieurs et se retrouvent ainsi les premiers au point de ralliement, mais ceux quin’ont pas écouté les consignes n’attendent pas au début du chemin comme prévu mais plus haut. Du coupnous les croyons perdus et les attendons un certain temps... d’autant que quelques uns des « égarés »n’ont pas de portable et que d’autres le laissent fermé ! Nous nous retrouvons quand même et pouvonscommencer les recherches sous un beau soleil. Il faut gratter dans le talus gauche du chemin, maisquelques huîtres avec de l’aragonite ont aussi été trouvées du côté ravin sans grattage, huîtres déplacéessans doute lors des travaux d’élargissement de ce chemin.

Puis vient l’heure de l’apéro et du pique-nique, avant de repartir au turbin ! Nous sommes dans leThanétien (60 à 56 Ma, tertiaire). La mer a déposé, outre diverses couches de marnes et de bancs

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calcaires, une couche de marne particulière, blanchâtre,qui englobe ces fameuses huîtres dont certainescontiennent de l’aragonite cristallisée. Ce sont des OstreaBellovacina. Quelques uns préfèrent faire une baladejusqu’en haut du plateau, près des éoliennes.

Après ces trouvailles qui, j’espère, se révèlerontintéressantes après ouverture des huîtres, chacun rentreensuite à son rythme sur Narbonne.

Mardi 20 mai

Premier RV à 9h au Parc des Expositions, puis second RVdevant l’ancienne gare de Caux. L’espace est exigu etnous bouchons l’entrée d’une propriété dont une dame sort en râlant ...

Nous rejoignons le terrain de fouille sur un plateau surélevé qui se trouve être le dessus de la coulée debasalte provenant du volcan des Baumes à quelques kilomètres de là. Nous recherchons de l’opale hyalitedans le basalte, ainsi que de l’olivine (et accessoirement du pyroxène et de l’hématite).

L’Opale est un minéral à base de silice hydratée, de formule SiO2, nH2O. La teneur en eau vahabituellement de 3 à 9%. Mais certaines variétés peuvent avoir jusqu’à 20% d’eau. Il existe plusieursvariétés d’opale et notamment :

L’opale-AG (A = amorphe, G suggèrequ’on est en présence d’un gel), la plusconnue, formée de microsphères de siliceamorphe associées à des molécules d’eauen proportions variables.

L’opale-AN dite aussi hyalite par lesfrancophones (A = amorphe, N = normal,ce qui signifie que la structure est proche decelle de la silice, donc Normale). Cetteopale apparaît dans les formationsvolcaniques et dans certaines pegmatites oùla silice est déposée à des températuresélevées. Les autres variétés d’opales se forment essentiellement par dépôts à basses températures dans des terrains sédimentaires (Australie par exemple)

Le terme hyalite provient du grec ancien et signifie "qui a la transparence du verre".

Les travaux sont aisés et les trouvailles importantes. La matinée se termine par l’apéro habituel et lepique-nique. Puis c’est Jacky et Monique qui guident nos hôtes à Pézenas pour une visite de la villehistorique.

L ‘après midi à Pézenas :

Comme travaux préparatoires, chaque couple avait reçu un dépliant de l’Office du Tourisme, avec plan dela ville, bâtiments remarquables et histoire correspondante ; et ce, depuis dimanche, avec mission del’apprendre par cœur. Je crois que ce fut fait…

En suivant le parcours défini, quelque peu réadapté, nous avons pu découvrir cette petite villeimpressionnante par le nombre de bâtiments présentant un intérêt historique indéniable, et leur état deconservation ou de remise en valeur.

Peu de touristes, (une horreur en juillet aout), ce qui nous a permis de nous promener tranquillement, ànotre rythme, et d’apprécier.

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Trouvaille de Jean Luc

Opale hyalite

Façades majestueuses, détails tels qu’encadrements de fenêtres, portes, sans oublier les cours avecescaliers magnifiques (quand la porte était ouverte !)

Une brève visite au petit « Musée de la porte », présentant bon nombre de portes anciennes et serrures ;chefs-d’œuvre qui ont été sauvés de la destruction.

Mais pas le temps de s’appesantir sur les différentes boutiques d’artisans.

L’après midi étant bien avancé, la visite prévue se termine, et nous passons au « quartier libre ». Chacunpouvant rejoindre son point d’intérêt, que nous avons signalé au passage lors de la visite.

Les sites vainqueurs, dans l’ordre :

1 - la boutique de l’huilerie (olive) de Clermont l’Hérault, que certains avaient apprécié lors de leur venueen 2009

2 - les petits pâtés de Pézenas ; chose curieuse alliant de la viande de mouton avec de la confitured’orange (apportés par les cuisiniers indiens de lord Clive, de passage dans la ville, au 18ème siècle). Pourceux qui l’ont mangé froid, je confirme que ceci se déguste chaud, avec un petit Picpoul : il faudrarevenir !

3 - un gourmand que je ne nommerai pas est allé, en courant, chercher les célèbres « berlingots dePézenas »

Et ensuite, direction Narbonne.

Mercredi 21 mai

RV à 9h au Parc des Expositions, quelques membres nous rejoignant directement sur le site. Le temps estgris mais il ne fait pas froid. Par contre il y a beaucoup devent. Quelques gouttes de pluie nous accompagnent detemps en temps sur le parcours mais plus rien sur le site.

Nous allons à Leucate chercher de l’aragonite en chou fleur.Celle-ci se présente en placage sur le front de taille d’uneancienne carrière. Il n’y a pas trop d’effort à faire, de beauxéchantillons se trouvant même posés sur le sol ou enrobésdans la terre au pied de la paroi.

Après la récolte nous allons pique-niquer plus près de l’eau,le long de l’étang de Leucate sur la zone réservée auxplanches à voile. Nous nous installons à l’abri du vent lelong d’un édifice plus ou moins abandonné.

Puis Paulette guide nos invités jusqu’au lieu de rendez-vous avec Hubert Soler et Michel Czerep quiprennent en charge la visite historique du vieux Narbonne.

Un peu d’histoire : NARBONNE et sa Romanité.

Le premier peuple qui a laissé des traces à Narbonne est celui des ELISYQUES qui avait des contactsavec les PUNIQUES de Carthage (480 ans avant J.C.). Les ELISYQUES utilisaient l'écriture Ibérique,ilsfirent de Narbonne une puissante capitale appelée NARO ou NARBO installée sur l'Oppidum deMONTLAURES (proche de la ville actuelle de Narbonne).

En 118 avant J.C. Narbonne était déjà un grand port de commerce qui suscitait la convoitise desRomains en raison de sa position géographique. En 121 avant J.C. les Romains attaquent le sud de laGaule et, après avoir vaincu le peuple CELTE, le général DOMITIUS fonde la colonie de NARBOMARTIUS et fera de NARBONNE la capitale de la province NARBONNAISE qui s'étendra de Genève àToulouse jusqu'à la Côte d'Azur.

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Trouvaille de Jean Luc

Trouvaille de Jean Luc

Les Romains construisent la VIA DOMITIA qui reliera L'ITALIE à L'ESPAGNE avec un bornage àpartir de NARBONNE.

NARBONNE, première fille de ROME, est à son apogée au premier et deuxième siècle après J.C.,c'est un port de commerce important et la ville compte alors 40000 habitants. Narbonne est déjà un lieu deproduction de vin mais pas seulement, avec notamment à Sallèles d'Aude une fabrication artisanaled'amphores, de lampes à huile, de briques, de tuyaux, de vaisselle...

NARBONNE était parée de magnifiques monuments : forums, amphithéâtre, capitole, bains, templeset entrepôts aujourd'hui disparus et dont les vestiges qui présentent un intérêt sont dans les musées (muséeLAPIDAIRE, musée ARCHEOLOGIQUE, L'HOREUM ROMAIN).

La visite de NARBONNE :

De l'époque Romaine nous n’avons rien vu ou presque puisque les musées ne sont pas prévus dansnotre visite...

La visite commence par une promenade le long du canal de la ROBINE en plein centre deNARBONNE, la traversée du canal se fait en empruntant le PONT des MARCHANDS (ruecommerçante) qui nous conduit place de l'Hôtel de Ville. Là on peut découvrir et admirer d'une part laVIA DOMITIA et d'autre part le PALAIS des Archevêques, second ensemble monumental archiépiscopalaprès celui d'Avignon. Le Palais fût construit tout au long du Moyen âge.

Nous retrouvons au lieu convenu notre guide Michel CZEREP et nous entrons dans la cour du Palais.Après avoir fait l'effort de monter deux étages nous visitons la magnifique salle des CONSULS et desSYNODES.

Direction la CATHEDRALE Saint-JUST-et-Saint-PASTEUR, un des plus beaux édifices religieuxdu sud de la France, de style gothique septentrional. Elle a été construite à la fin du treizième siècle etconstitue avec le Palais des Archevêques un ensemble monumental unique en France.

Nous entrons par le cloître du quatorzième siècle qui relie le Palais à la Cathédrale. La visite de lasalle des trésors s'impose et nous permet d'admirer des pièces d'orfèvrerie ainsi que des tapisseriesflamandes du seizième siècle. Par ailleurs nous découvrons un curieux phénomène acoustique quipermet , dans cette salle voûtée en briques, de communiquer à voie basse entre deux personnes situéesdans deux coins opposés.

Notre guide nous réserve une surprise en nous permettant de voir les vêtements sacerdotaux brodésde fils d'or et d'argent dont le plus récent remonte à 1801 (dernier Archevêque de Narbonne : ArthurRichard DILLON).

Station devant le retable en pierres polychrome qui a été découvert lors de travaux derrière un décorclassique.

Nous sortons de la Cathédrale pour une promenade dans le quartier de BOURG ancien quartierartisanal aux rues étroites et aux belles demeures. Au détour d'une rue nous découvrons la BASILIQUESAINT-PAUL. Cet édifice, de style gothique, a été construit à l'emplacement du lieu de sépulture dePAUL, premier évêque évangélisateur de Narbonne. Grâce à notre guide nous avons visité un vestige dela nécropole de la voie d 'AQUITAINE aménagé en crypte archéologique dans laquelle on peut voirnotamment des sarcophages et des amphores (dans ces dernières sont ensevelis des enfants).

Le temps passe, la fatigue entame l'enthousiasme du groupe, nous accélérons le pas, nous quittons laBasilique et passons devant la maison des trois nourrices, maison de style Renaissance à la façaderichement décorée.

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La visite de NARBONNE touche à sa fin. En marchant on peut voir un mur imposant (vestige desremparts de la ville), les HALLES de style BALTARD et le canal de LA ROBINE. Et les voitures qui nesont plus très loin...

Merci à Michel CZEREP notre guide. Cette visite est terminée mais il reste encore beaucoup àdécouvrir ... NARBONNE quelle HISTOIRE !!!...

Jeudi 22 mai

Premier RV à 9h30 au Parc des Expositions, puis second RV sur la place de Graissessac. Nous craignonsla pluie dans ces contrées d’altitude (entre 400 et 600 mètres quand même !) car le temps est maussade etMétéo France annonce des ondées. Mais finalement il ne pleuvra pas et une fois de plus les Nantaispasseront à travers les gouttes !

A l’heure dite (ou presque), et une arrivée échelonnée, nous commençons par une petite piste en forêt, quinous permet de rejoindre « la découverte rive gauche ». Piste quelque peu acrobatique, dont Jean Luc doitavoir un amer souvenir, puisqu’il y a laissé un pneu.

La découverte, tranchée impressionnante, laisse découvrirles différentes strates de charbon, au milieu des schistes etdes grès. Ceux qui y sont descendus ont pu trouver desmorceaux de troncs fossiles, ou de feuilles de Cordaïtes,ce qui est l’essentiel de ce que l’on trouve à cet endroit.En remontant, Philippe fait un court exposé sur lagéologie du site, et la fossilisation (son document vous aété communiqué en séparé).

Il est déjà très tard et certains commencent à défaillir.Nous redescendons à Graissessac, pour remonter del’autre coté, dans le secteur de « la découverte rivedroite ». Là, des tables nous attendent pour un déjeunertardif et rapide. Et, au travail.

En descendant sur le coté, un endroit est dégagé de toute végétation, et il y a des blocs à déliter. Tout lemonde trouvera quelques pièces sympathiques : différentes fougères, sphenophyllum, annularia, et mêmequelques graines.

Mais le temps passe, et il y a un bout de route jusqu’à Saint Pierre.

Vendredi 23 mai

Premier RV à 9h30 sur la parking du club Vacanciel de St Pierre la Mer où sont hébergés les Nantais puissecond RV tout près, à l’entrée du chemin de l’étang des Exals, avec les Narbonnais. Nous nous rendonsensuite en convoi au domaine des Karantes, au-dessus de Narbonne Plage. C’est un grand domaineviticole au milieu de ses vignes dont une partie occupe toute une cuvette dans le Massif de la Clape. Lesterrains argilo-calcaires datent du Bédoulien (environ 120 Ma, Crétacé inf., secondaire).

Nous commençons par des recherches de fossiles dans les vignes voisines (oursins, bivalves, nautile,brachiopodes, orbitolines, etc...). Puis le patron du domaine nous fait faire une visite de sa cave et nousinvite, avec son épouse, à une dégustation de quelques uns de ses vins, accompagnés de divers amuse-gueules (anchoïade, saucisson, tapenade, ...). Nos achats seront préparés pendant le pique-nique.

Nous nous installons en partie à l’ombre derrière le bâtiment principal et, après un apéritif copieux, nousdégustons successivement les divers plats préparés par Paulette qui a fait très fort cette fois encore.

Au menu :

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pour accompagner l’apéritif : olives, anchois,tapenade, tarte feuilletée à la purée de gruyère et detomate ;

melon avec chiffonnade de jambon ; pilon de poulet et saucisses avec flan de courgettes

et sauce tomate ; fromages (St Nectaire, chèvre) ; salade de fraise et cornets de Murat avec beaucoup

de chantilly (je ne dénoncerai pas le plusgourmand !) ;

le tout arrosé des vins du domaine de Karantes et demuscadet offert par les Nantais !

Et après ça, allez donc chercher des fossiles, en plein soleil en plus !

Alors nous nous installons au dos des voitures pour une séance (rapide) d’échanges, pendant que ceux quine pratiquent pas les échanges et qui ont encore un peu de courage retournent dans les vignes.

Et en fin d’après midi tout le monde rentre chez soi après une journée bien remplie !

Samedi 24 mai

Premier RV à 9h au Parc des Expositions et second RV devant la carrière du Mas de Cournon. C’est unecarrière exploitée en particulier pour la dolomie.

Tout le monde s’éparpille dans la carrière à la recherche de la belle pièce de calcite. Quelques bellestrouvailles sont faites mais il faut taper dur ! Et bien sur, Patrick, qui a la main dans le plâtre, est un peufrustré ! Vers 13h nous remontons pour le pique-nique (avec certains restes de la veille). Il fait très chaudet nous trouvons un peu d’ombre près des fourrés.

L’après midi les plus courageux redescendent dans lacarrière et de bonnes trouvailles sont faites dans un secteurde la carrière qui n’avait pas été suffisamment prospectéele matin.

En fin de journée, nous quittons nos hôtes qui rentreront lelendemain sur Nantes (et le surlendemain pour certains).Je pense que cette semaine restera dans les mémoires pourles trouvailles, le temps, les paysages pittoresques etvariés ... et l’amitié partagée.

Coordonnées

Château des Karantes au hameau de Karantes le Haut - Narbonne Plage – tel : 04 68 43 61 70 – sitewww.karantes.com

CR de Jacky Prétot, Hubert Soler et Roger Baraille

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