compte rendu congrès rse & leadership du 28 mars

15
Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales » Salon PRODURABLE Compte-rendu des conférences du mercredi 28 mars 2012 9h15/9h30 : Allocution d’ouverture, Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement et ancien membre de Génération Ecologie « Nous sommes en transition, et le monde politique suivra. Très attentive au mot transition car mon programme portait le nom de transition. Nous ne sommes pas en crise mais dans un changement de monde. La crise est un moment qui évolue de l’intérieur mais pas profondément. Nous avons déjà changé de monde sauf que nous ne voulons pas le voir. Nous avons donc besoin de penser la transition, mais ce qui est le plus important, c’est de la réaliser. Je suis de plus en plus convaincue que c’est par la base que le changement se fera et se fait déjà. Lors de ma pré-campagne, j’ai pu rencontrer des collectivités qui ont fait ce choix (comme des actions en rapport avec l’autonomie énergétique), des entreprises (smartgrid, brevets de produits écologiques…).» La pensée politique reste conventionnelle. C’est donc par la multiplication des initiatives des entreprises, des collectivités territoriales, des consommateurs qu’on pourra changer le pays. Mais il faut un minimum de puissance : montrer une capacité de développement économique , de création d’emploi pour atteindre cette puissance. Je suis optimiste sur l’atteinte de cet objectif. Le génie français est adapté à cette logique et il faut que les moyens de réaliser soient donnés aux uns et aux autres. Si nous travaillons, nous nous en sortirons. Ce changement viendra car il est inéluctable pour que notre pays s’en sorte. 9h30/11h00 : La transition vers l’économie verte et solidaire : lecture prospective Table ronde animée par Mathieu Baudin, Directeur pédagogique du CHEDD Les 3 participants représentent 3 temps : le temps long de la science, le temps du politique et le temps de l’Etat. Pascal Picq, Paléoanthropologue, Professeur au Collège de France Meilleur compréhension des connaissances par les transitions. Cela prend quelques années pour changer la connaissance et reconstruire la représentation. Nous sommes nourrit de mode d’interrogations du monde avec représentation duale en France depuis des siècles. Dès que nous cherchons de notre champ de connaissance, nous nous retrouvons sur des champs communs de croyances communes. Face aux changements, il y a 2 attitudes : attendre que la crise passe et faire comme avant ou changer Dans les livres de Levi Strauss « le monde est fini » ou de Darwin »Vers de terre », ils mettent en avant que le changement est déjà avéré et la destruction de la nature est constatée dès la fin du XIXème siècle. 2009, volcan Islande, considéré comme crise : difficulté nous ne savons pas ce qui est une crise depuis les papyboomers. Nous ne sommes plus capables de comprendre ce qu’est un changement. Préparer le monde de demain, ce n’est pas dire aux jeunes de continuer, il ne faut pas moraliser mais leur donner la possibilité de choisir le monde qu’ils voudront.

Upload: produrable

Post on 07-Nov-2014

2.146 views

Category:

Business


1 download

DESCRIPTION

 

TRANSCRIPT

Page 1: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Salon PRODURABLE Compte-rendu des conférences du mercredi 28 mars 2012

9h15/9h30 : Allocution d’ouverture, Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement et ancien membre de Génération Ecologie

« Nous sommes en transition, et le monde politique suivra. Très attentive au mot transition car mon programme portait le nom de transition. Nous ne sommes pas en crise mais dans un changement de monde. La crise est un moment qui évolue de l’intérieur mais pas profondément. Nous avons déjà changé de monde sauf que nous ne voulons pas le voir. Nous avons donc besoin de penser la transition, mais ce qui est le plus important, c’est de la réaliser. Je suis de plus en plus convaincue que c’est par la base que le changement se fera et se fait déjà. Lors de ma pré-campagne, j’ai pu rencontrer des collectivités qui ont fait ce choix (comme des actions en rapport avec l’autonomie énergétique), des entreprises (smartgrid, brevets de produits écologiques…).» La pensée politique reste conventionnelle. C’est donc par la multiplication des initiatives des entreprises, des collectivités territoriales, des consommateurs qu’on pourra changer le pays. Mais il faut un minimum de puissance : montrer une capacité de développement économique , de création d’emploi pour atteindre cette puissance. Je suis optimiste sur l’atteinte de cet objectif. Le génie français est adapté à cette logique et il faut que les moyens de réaliser soient donnés aux uns et aux autres. Si nous travaillons, nous nous en sortirons. Ce changement viendra car il est inéluctable pour que notre pays s’en sorte.

9h30/11h00 : La transition vers l’économie verte et solidaire : lecture prospective Table ronde animée par Mathieu Baudin, Directeur pédagogique du CHEDD Les 3 participants représentent 3 temps : le temps long de la science, le temps du politique et le temps de l’Etat. Pascal Picq, Paléoanthropologue, Professeur au Collège de France Meilleur compréhension des connaissances par les transitions. Cela prend quelques années pour changer la connaissance et reconstruire la représentation. Nous sommes nourrit de mode d’interrogations du monde avec représentation duale en France depuis des siècles. Dès que nous cherchons de notre champ de connaissance, nous nous retrouvons sur des champs communs de croyances communes. Face aux changements, il y a 2 attitudes : attendre que la crise passe et faire comme avant ou changer Dans les livres de Levi Strauss « le monde est fini » ou de Darwin »Vers de terre », ils mettent en avant que le changement est déjà avéré et la destruction de la nature est constatée dès la fin du XIXème siècle. 2009, volcan Islande, considéré comme crise : difficulté nous ne savons pas ce qui est une crise depuis les papyboomers. Nous ne sommes plus capables de comprendre ce qu’est un changement. Préparer le monde de demain, ce n’est pas dire aux jeunes de continuer, il ne faut pas moraliser mais leur donner la possibilité de choisir le monde qu’ils voudront.

Page 2: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

La crise c’est quoi : le modèle a atteint ses limites. Quand on est en crise, on va chercher des chamanes, pour vous remettre en cohérence avec mythologie des croyances connues.

Michèle Pappalardo, Conseiller Maître à la Cour des comptes Tout le monde est d’accord pour dire qu’on est en crise, or dans la définition, la crise est violente et courte. Mais pourtant, on y est depuis longtemps, donc est-on en crise ? On n’est pas en phase de transition si on parle des changements : il y en a 2 : - pays émergents ont émergés et ont le pouvoir, la force, l’économie qui a des conséquences importantes. Ce changement a eu lieu mais on ne l’a pas intégré dans notre manière de voir l’avenir - changement climatique : c’est pas demain mais il est en cours donc plus en transition La transition est que l’on est en train de comprendre que ces changements ont eu lieu, et nous y adapté. Qu’est-ce qu’on fait et quelles conséquences pour nos politiques, quels nouveaux produits ?...On est en train de subir ces changements car on n’a pas anticipé l’adaptation à ces changements. Il faut maintenant comprendre les conséquences des changements et qu’on s’y adapte pour qu’on puisse vivre à 9milliards sur notre planète. Ca passe forcément par la base, et il faut aussi que les élus le comprennent et avancent. Corinne Lepage, Ancienne Ministre de l’Environnement Il est clair qu’un certain nombre de connaissances est acquise depuis très longtemps. « Nous ne croyons pas ce que nous savons » (Dupuis, philosophe). La rupture vient lorsque ce n’est plus tenable. De nombreux signes nous montrent le changement (température, manque d’eau…). Cela se passe dans un climat anxiogène, accentué par les médias. Ces questions sont passées très loin dans la priorité des français, et le recul de ces préoccupations traduit angoisse non compensée par une capacité de faire. Notre travail est de montrer qu’on peut faire, que des choses se font et marchent. MB : « Qu’est-ce qu’on doit « lâcher » et qu’aimeriez vous garder au niveau de cette transition? » PP : « Le jeu des possible : la capacité de s’adapter est liée à la diversité. Les possibilités de s’adapter sont plus fortes quand il y a de la diversité (Darwin). Quand on parle de la biodiversité, pas seulement faire des banques de données, mais aussi sauvegarder des pratiques. Nous sommes dans un monde normal ou il y a des changements. La solution n’est pas du moralisme : les crises sont les conséquences de nos succès. Sauf que M. Malthus a été oublié, pasteur, et s’aperçoit que l’idée de progrès de Condorcet, même les plus grands progrès techniques n’arriveront pas à tout résoudre. Aujourd’hui, on a atteint la limite sur les ressources (terres rares…). Des tas d’initiatives et d’innovations se mettent en place dans les entreprises pour résoudre le problème. L’administration est compliquée mais il y a des constats : pas de volontariste politique. » MP : « On lâche le gaspillage, la société de consommation, mais pas évident à lâcher car on ne sait pas comment va marcher le modèle d’après. La première réaction du citoyen, c’est qu’il faut retrouver la croissance. Donc on est déstabilisé, car on n’a pas réfléchi sur comment fonctionnait le système d’après. On s’impose des contraintes en vivant aussi bien qu’aujourd’hui. Le problème est un problème de volonté, de politiques…. Il faut qu’on l’accepte de consommer moins de matières et c’est ce qui est plus difficile. Il faut arriver à faire l’équilibre. Il faut refaire le lien entre le long terme et le

Page 3: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

court terme. Il faut utiliser les technologies de l’information pour résoudre les problèmes. » CL : « Je pense qu’il faut faire le deuil d’une certaine vision du progrès, et considérer le progrès humain. Ma génération s’est mal comportée et peut-être la pire. La 2ème chose, c’est la financiarisation de l’économie. Taux de rentabilité absurde demandé et prédation croissance sur la nature et les humains. Il faut prôner l’humanisme, et pourtant c’est ce qui est très menacé aujourd’hui. La bataille, ça va être de maintenir l’humanisme. Il faut essayer de faire de la coopération, et recréer l’envie de progrès et de respect de l’humain. » Questions de la salle * Gouvernance La question de la gouvernance est centrale. Pour avoir participé à Copenhague, Cancun, Durban, je doute des capacités des Etats : les égoïsmes d’état l’emportent largement et le climat n’est pas prioritaire. Ceci explique peut-être que certains jouent du climat pour se positionner. Je rêverai d’une capacité civile internationale à s’organiser. Le poids des entreprises de l’énergie est tel qu’il faut avoir une société civile suffisamment forte. * Pourquoi ne pas avoir choisi le rassemblement des partis verts européens. Ce n’est pas ma manière de faire de la politique et ce n’est pas les appareils qui décident. Mais je vote avec les verts européens généralement. * Jacques Brégeon (CHEDD) : il y a de plus en plus de responsables qui ont conscience des enjeux de la société. La référence dans l’écologie politique n’est pas la meilleure. Comment imaginer que la société civile peut se structurer. C’est un sujet de réflexion très actif aujourd’hui mais je ne peux m’exprimer publiquement sur le sujet. Dans le modèle économique, cette sensibilité-là n’a pas sa place, et certains n’ont pas la capacité à se faire entendre. Ce qui se passe lors de la campagne présidentielle montre que soit on a une idéologie qui s’extrémise, soit une forme plus traditionnelle. MB : On parle beaucoup d’atténuation : comment s’adapter ? PP : « De quel humanisme parle-ton ? Considération de l’occident ou autre ? Il y a 2 visions de l’humanisme : humanisme bourgeois, et humanisme idéologiste. Concevoir un humanisme avec un pluralité de cultures. On est en train de quitter un modèle, mais comment arriver à dessiner une vision de futur pour tous. Que mettons dans ce tous (1987, notre avenir à tous). Certains peuples voient détruire leur humanité. Si on s’intéresse à l’évolution de la lignée humaine, à la base, il existait 4 espèces d’hommes différents : le succès de l’homo sapiens passe par l’élimination des autres espèces. Nous sommes devenus un cancer (les cellules refusent de mourir). Exemple de l’agriculture : avec les OGM, nous allons nourrir la planète : on croit que c’est par cela que l’on va avancer, mais il n’y pas que cette solution. Il ne faut pas que cette pratique élimine la diversité. Retrouvons le lien entre les acteurs de la société, les pratiques… * MP : « Il faut essayer de minimiser les conséquences de nos actes. On a bien compris qu’avec le changement climatique, il fallait réduire les émissions et, bien sûr, il faut s’adapter car on ne peut pas passer à côté. IL faut donc atténuer et adapter. Essayons de tenir compte de nos expériences présentes et passées. Projettons nous dans un monde à 9 milliards pour dessiner des scénarii qui auraient des chances d’aboutir. Il y a un terme sur lequel il faut insister : c’est la responsabilité. Les uns et les autres doivent comprendre qu’on a une responsabilité dans ce qu’on fait. Si on veut arriver à une vision de partage, il faut se donner les moyens de comprendre les conséquences de nos actes.

Page 4: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Cela passe par l’information et par la formation. C’est complexe et les nouvelles technologies peuvent aider, mais c’est par là qu’on doit commencer si on rêve d’une gouvernance mondiale avec objectif unique que la lignée humaine continue à vivre de manière agréable sur cette planète. Je ne crois pas que les pays abandonnent à court terme leur volonté de puissance mais on peut essayer de bâtir des visions communes. Questions de la salle * Question Economie sociale et solidaire MP : secteur qui se développe et fait partie des pionniers et qui entraînent les autres. Il est intéressant de regarder les expériences. Il faut arriver à faire le lien entre RSE et économie sociale et solidaire. Un travail est à faire, notamment à la cour des comptes, mais il faut bien les comprendre. Il est nécessaire d’avoir des gens qui ont un temps d’avance, pour qu’après, ce soit généralisé. Réponse de PP ; Ce sont les écosystèmes qui évoluent. Certaines grandes avancées ont été faites en abandonnant des acquis, or notre société refusent de les abandonner. Exemple : un américain et un français proposent une approche de RSE à une entreprise : ce ne doit pas être un projet de la direction mais un projet de tous les individus. En incitant les personnes à changer, de nouveaux modèles se mettent en place et cette nouvelle approche doit être associée à un plan RSE. Il n’existe pas de recueil de bonnes pratiques car les entreprises ne veulent pas communiquer pour éviter d’avoir d’éventuels problèmes par la suite. * A-t-on le droit d’être optimiste ? PP : Atténuation : minimiser les conséquences Adaptation : trouver d’autres possibilités L’évolution nous enseigne que les mécanismes se répètent. Comment les sociétés décident de dépérir ou de survivre. MP : cela dépend de quoi on parle ? Si on parle de lignée humaine, on y arrivera. Mais si on parle de nos sociétés, je serai plus prudente, car certaines sont fragiles. Certaines catastrophes sont des microphénomènes. En peu de temps, la civilisation a beaucoup changé. C’est possible et l’objectif de passage du monde ancien au monde nouveau se fasse avec le moins de casse possible. Je suis optimiste sur l’adaptation mais à quel coût ?

Conclusion MB : La transition est acquise pour tout le monde, ce qui n’était pas le cas il y a 10 ans. Les entreprises vont donc changer. On est condamné à voir neuf et cela est une belle condamnation.

11h30/13h00 : Eloge de la métamorphose : vous en rêvez, ils l’ont fait ! 1ère partie : Animateur : Benoit de Guillebon, Président du réseau CHEDD Il y a des entreprises qui ont choisi de ne pas subir. Romain Ferrari, Président Groupe Serge Ferrari Grosse PME (ETI) franco-suisse, fabrication de bâches, textile à usage extérieur

Page 5: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

(JO2012) et bâtiments dont 99% sont loués (bâtiments légers : facteur 4). Les matériaux sont des composites, car ils doivent être solides et résister à l’humidité : 2 couches film polyesther et une couche de pvc. La logique est plutôt dans une logique de comportement plutôt que des matériaux. On a cherché à remplacer le PVC mais les ACV donnaient des résultats moins bons. Il fallait réussir à recycler à 100%. Le PVC est soluble, donc on a inventé un procédé de récupération de PVC (Texyloop) : une usine tourne depuis 2008 : 100% des matières qui rentrent sortent en matières secondaires. Le coût d’acceptation de recyclage est de 450 euros la tonne, or la décharge 110 euros la tonne. Exemple sur le cas des marchés tendus : Bachistes de camion : Frei Tag fabrique des sacs en bâche recyclée, et renvoie les pertes à Ferrari. Il n’y pas de contrat entre les entreprises. Le réseau de collecte est basé chez le client. 2 relations aujourd’hui avec le client : fournir et reprendre. En termes d’ACV, pour tous les matériaux, internes 80% est lié à la production. Utilisation 10% et fin de vie le reste. On amortit les impacts de la génération de la matière première. L’usine produit 2 produits : fibres polyester récupérées non tissé car la fibre coupé, PVC Par accident, on a cherché à aller plus loin : technologie de carder la laine : entreprise dans le sud de la France. L’entreprise a réussi à refaire une toile noble à partir de fibres coupées. Il y a eu alors la mise en place d’un réseau solidaire permettant de développer le marché de ce tissus. Stef Kranendijk, Président Desso Leader mondiaux des gazons naturels ou articifiels pour terrains de sport Fabrication de moquettes, dalles 80% des activités par les moquettes pour les entreprises, hôtels de luxe, dalles de moquettes spécifiques pour l’aviation et la marine. Vente partout en Europe. 20% de l’activité représentée par l’activité sportive 3 leviers d’innovation : - Créativité : mise en place de groupe de travail avec les architectes : nous sommes connus dans le monde comme leader - Fonctionnalité - approche berceau au berceau (Craddle to Craddle) : les matériaux sont si purs que le recyclage peut se faire à l’infini. Plusieurs développements de produits ont été réalisés : * moquette à moindre émissions de particules fines On regarde la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur. Il a prouvé que l’air intérieur est 3 à 8 fois plus pollué que l’air extérieur : donc 90% de nos activités concerne l’air intérieur. Donc on a commencé à y travailler en 2005 avec une association. Les tests montrent que la pollution est plus élevée quand il n’y a pas de moquette. OMS : 3 millions de personnes sont morts à cause de ces particules fines. Mise en place d’une moquette qui nettoie l’air avec moindre dégagement des poussières fines. * Sound master : absorbeur de bruit – * Moquette qui reflète mieux la lumière (20% de moins d’éclairage) CtoC nous a permis de mieux traverser la crise. La plupart des entreprises parlent d’écoefficacité lorsqu’elle parle de DD. Mais Desso, même si il le fait aussi, travaille en plus sur le CtoC. Il est intéressant de la mettre en œuvre mais nécessite un travail ardu. Certains membres du personnel n’étaient pas très motivés au départ quand on a voulu décliner cela dans les entreprises. En 2020, notre objectif est que tous nos produits suivent le modèle CtoC.

Page 6: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Le projet a commencé en 2008. 90% des dalles de moquettes sont maintenant certifiées CdC. Dasso a également développé d’une activité de reprise de dalles de moquettes : renvoi du textile vers le fournisseur : il dépolymérise et le transforme en monomère. Ces fibres recyclées à 100% sont utilisées maintenant. Cela intéresse les entreprises surtout dans un contexte ou la matière est de plus en plus chère. La réaction des architectes, des clients… est positive et en plus impact tangible au travers du produit.

Questions de la salle * Les clients ont-il été à l’origine de Desso ? Non. Au départ, Desso ne communiquait pas. * Le contrat est-il nécessaire : il faut développer des contrats collaboratifs car aujourd’hui car on n’en trouve pas.

2ème partie : Myriam Maestroni, Présidente Economie d’énergie animé par Teddy Follenfant, journaliste NEOPLANETE Ex DG Primagaz Comment voyez-vous l’avenir de la politique énergétique ? « J’ai passé 20 ans de ma vie dans l’industrie de l’énergie. Quand j’ai démarré dans le pétrole dans les années 1990, le XXème siècle était le siècle du pétrole. Le gaz pour. Le secteur du gaz est un secteur lent mais une prise de conscience brutale fin des années 2000. Chez Primagaz, les ingénieurs parlaient ce langage d’expert mais finalement ils n’étaient pas forcément orienté clients. (…). Si on parle d’énergie. La chose le plus naturelle est d’économiser de l’énergie. Lorsque la directive sur l’efficacité énergétique est sortie, le marché des quotas carbone est tombé. Le futur sera donc d’abord fait d’économie d’énergie. Le niveau de conscience par rapport à notre confort est important. 6/7 utilisations de l’énergie dans une maison, lesquels ? Personne n’est capable de répondre et c’est important de s’en rendre compte. ¼ de l’énergie est utilisée pour les nouvelles utilisations. La première piste est qu’il faut prendre donc conscience de nos consommations, modifier nos comportements pour les réduire (très peu de maison ont un panneau pour monitorer la consommation d’énergie). » « La France est pionnière en matière d’économie d’énergie (ADEME). En 2005, la France a demandé aux énergéticiens d’aider leurs clients à baisser leurs consommations, ce qui a donné un coup de stress au départ. Des entreprises comme Auchan, en tant que distributeur de carburant, était impliqué par la réglementation également. Un partenariat avec Auchan a été engagé avec un programme spécifique. Certains clients Auchan ont ainsi une aide de 10% des travaux, et 70% d’entre eux, disent vouloir continuer les travaux d’efficacité énergétique dans leur logement. Les gens sont ainsi sensibilisés à leur consommation d’énergie dans leur domicile. On pousse ainsi vers l’économie des économies. » TF : Votre avenir : « Arrêtons de former des ingénieurs producteurs, formons des ingénieurs consommateurs » « Il faut apprendre aux ingénieurs, en, plus de la logique rationnelle, l’intelligence émotionnelle . Il faut leur apprendre à s’adresser à l’esprit et au cœur. » Création de 50 emplois en 8 mois. On voit un vrai changement dans les jeunes. Le CA sera doublé cette année. L’entreprise accompagne les énergéticiens avec l’ultimatum 2013. L’Europe est également concernée, l’Inde et la Chine s’y intéressent aussi. En avril 2011, le marché des certificats blancs a été mis en Inde. Il y a également toutes les

Page 7: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

questions liées au stockage de l’électricité : de nouveaux écosystèmes de sociétés se développent pour répondre à ces nouveaux enjeux. » Question de la salle Il peut être utile de connaître et positionner sa consommation énergétique pour sensibiliser les personnes sur leur positionnement en termes de consommation d’énergie, du type indicateur sur facture gaz ou électricité. « Je suis très optimiste sur les perspectives des économies d’énergie. » * Effet rebond L’effet rebond est peut-être plus psychologique que réel : certaines études le montrent. * Mesure personnelle exemplaire « Le leadership passe par le fait d’avoir une conscience sur ce que l’on fait, et j’y suis sensible. » * Sensibilisation aux économies d’énergie « C’est plus facile de faire les économies en BtoC qu’en BtoB. Les CPE ont commencé à être mis en place dans les entreprises et pas chez les consommateurs. Il faut surveiller l’énergie mise dans le process car l’entreprise perd en compétitivité car les concurrents le font. Il manque des outils fiables, il est vrai mais des gens sont prêts à partager les expériences et témoigner. » * Positionnement d’Auchan par rapport à la démarche Il n’y a pas de prise de positionnement par rapport à la grande distribution. Pourquoi en France 70% des français achètent les produits dans la grande distribution ? Je voulais juste saluer le projet réalisé avec Auchan. Ouvrage : Les mutations énergétiques avec M. Chevalier

14H00-15h30 : Au-delà de la consultation et du dialogue, vers une co-gouvernance avec les parties prenantes Table ronde animée par ADD association des Conseils en Développement Durables et RSE Elisabeth Laville, Présidente et fondatrice Utopies Aujourd’hui pour prévenir les risques, les entreprises doivent prendre le virage d’une ouverture du dialogue avec leur public : exemple du panel pour challenger chez Lafarge, engagement avec les collectivités locales (Shell). Certaines entreprises évoluent avec co-innovation chez Starbuck. Nike a fusionné sa direction innovation avec sa direction DD, co-lobbying (association avec parties prenantes), initiatives Publish what you paid, Timberland où les salariés ont 40 heures accordés par an de bénévolat. Certaines initiatives qui vont plus loin et de manière plus formelle : Paul Galdwin dit qu’il devrait y avoir 3 chaises vides : générations futures, espèces menacées, peuples pauvres. Chez Schneider Electric, chargé de faire bilan annuel des équipes. Dans le logement social, depuis les lois Borlo, représentants des habitants et des collectivités intègrent les CA. Aux USA, certains états américains ont voté une loi qui parlent d’une initiative volontaire bi-corporation : dans les statuts, servir d’autres intérêts que celui des actionnaires, et celui qui rachèteraient l’entreprise, ne pourrait pas modifier le statut. Alexandre BRAÏLOWSKY Suez Environnement Identification via une thèse comment le droit peut être au service de la mise en œuvre des relations avec les parties prenantes. Notion d’ISO26000 : due diligence et sphère d’influence. Les entreprises délèguent le respect des engagements éthiques pour la plupart. Cela signifie comment ces parties prenantes peuvent avoir un vrai statut contractuel. 3 degrés de concertation dans la directive eau : information, consultation, implication.

Page 8: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Chez Suez environnement, les métiers sont basés sur une notion organisationnelle très forte, car partenariat entre une autorité publique, et un usager et l’opérateur. Il faut une mobilisation des 3 acteurs. L’objectif est d’être plus efficace. Pour cela, les acteurs doivent prendre possession des solutions. Pour cela les acteurs doivent participer à la construction de la solution. La discussion sur la participation communautaire : Les gens creusent des tranchées pour les canalisations. Ça peut aller aussi jusqu'à la gestion par la communauté. Le mot magique c’est « appropriation », sous entendu du coté de l’usager également. Il faut ainsi prévoir les mécanismes de consultation de la population. Suez a été à l’initiative d’un centre international de l’eau permettant de former les acteurs au niveau international.

Paul-Philippe Uhel, PSA PEUGEOT CITROEN Etude pour les échos sur les enjeux RH et RSE, et c’est la raison pour laquelle, PSA a été convié à cette conférence PSA est présent dans 40 pays et 130 filiales. L’objectif de l’accord est de mieux intégrer les enjeux. Trois niveaux d’intervention de la RSE : salariés, organisations syndicales internes aux groupes et fédérations extérieures aux groupe mais qui ont un droit de regard, fournisseurs. Accord cadre mondial sur la RSE sur l’ensemble des pays (dont Chine et Inde). Il couvre les droits RH autour de 15 engagements dont le dernier intégré en 2010 qui est la protection de l’environnement (non intégré au départ car ne dépendait pas des RH). Une démarche annuelle doit être portée par chaque entité du groupe : le plan d’action prioritaire, défini par la direction, et tous les ans, ils sont présentés aux partenaires sociaux qui donnent leur avis et sont validés. Ils sont présentés en synthèse au président du directoire. Un référent est présent dans chaque pays. Tous les 3 ans, chaque filiale s’évalue selon un auto-engagement. Le corporate peut mener des audits (5 par an en interne et 20 par an chez les fournisseurs). L’ensemble des fournisseurs est impliqué jusqu’au rang 3. En termes de gouvernance, il y a un comité mondial (50 représentants et 30 pays). A l’intérieur, un comité de liaison. En termes de choix des engagements, le travail doit se faire sur le point ou on est le moins bon, puis celui mettant en avant l’innovation, puis celui touchant le plus de salariés. 3 limites aux principes de concertation : - taille de l’entité afin d’avoir une structure RH mobilisable - disparités culturelles - RSE est un outil pour les entreprises « riches » : dans le secteur automobile qui est en crise, l’essentiel est de vendre des voitures, donc il faut convaincre de l’utilité de maintenir les actions de consultation. La formalisation de la relation : il faut garder l’innovation en permanence, car si on refait la même chose, cela n’intéresse personne. Mike Hannigan, PDG-Fondateur, Give Something back Le nom de l’entreprise « rendre quelque chose ». Secteur fournitures de bureau, btob, et en concurrence avec les gros groupes. Notre modèle d’activité est un modèle limité d’investisseurs et d’actionnaires. 80% environ de nos bénéfices sont donnés à des associations caritatives, le reste est retenu pour financer notre croissance. 5% des activités proviennent de San Diego, donc 5% des fonds vont être donnés à des associations de San Diego, choisis par les clients.

Page 9: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Le modèle repose sur la communauté et donc nous pouvons prendre des décisions qui ne l’auraient pas été s’il y avait eu des actionnaires. Des écoles de commerce souhaitent travailler avec nous, en tant qu’entreprise responsable. L’argent du venture capital est investi : l’idée est d’investir de l’argent pour améliorer les conditions sociales. Le cadre législatif nous permet d’avoir une intégration institutionnelle : coopération coût-bénéfices. Il est important d’avoir des bénéfices sociaux, pour ne pas être transformé par un investisseur. Exemple : Ben&Jerry : il voulait vendre en gardant le côté social mais la proposition mieux disante devait être choisie. Il n’y pas beaucoup d’entreprises sociales. Quel effort et énergie et déployer pour avoir un cadre juridique ? Be Lab est une organisation qui certifie le comportement de l’entreprise selon de nombreux critères (environnement, formation…). On parle de cela aujourd’hui car il y a un phénomène de marché, cette certification est utile pour le consommateur. Un outil de mesure complet a été mis en place : 80/200 pour pouvoir être certifié. Le client pourra ainsi rassurer car audit externe et sérieux. Très utile quand les investisseurs cherchent des entreprises. Une mission sociale intégrée dans les statuts permet de se protéger des investisseurs qui veulent enlever cette dimension. Les responsables de ces entreprises peuvent les vendre plus rassurés. Questions avec la salle * Certains objectifs RSE sont intégrés dans les bonus chez PSA. * Poids du social dans les décisions des entreprises : Dans les contrats de dessalement d’eau potable, avant uniquement le prix comptait et aujourd’hui, dans le prix au m3 sont maintenant intégrés des critères environnementaux et sociaux. Le problème n’est pas la cupidité mais c’est que le monde fonctionne comme cela et d’où l’utilité de créer des institutions. Il faut donc essayer de modifier les règles du jeu. * syndrome Obelix : à partir d’un certain niveau de taille, c’est difficile de remettre une machine d’implication dans la gouvernance en marche. L’exemple de la coopérative bank, petite, qui avait cherché à dire qu’elle était comme les autres banques, et aujourd’hui, elle cherche aujourd’hui à se différencier en faisant voter les sociétaires.

16h00- 17h30 : Droits de l’homme et rôle des entreprises multinationales Animée par Farid Baddache, BSR Stéphane Audrand, BNP Paribas Kate Cacciatore, ST Microelectronics Yann Queinnec, Sherpa Regard d’un activiste technique, utilisant le droit. Si on est victime de la société, vers qui on se tourne juridiquement ? Concernant les outils des victimes pour la violation des droits de l’homme, peu sont utilisés, car les sociétés transnationales ne sont pas assujetties aux règlements locaux. Si elles recourent sur des avocats, on tombe sur des problèmes de procédures (problème de complicité des entreprises). La charge des preuves sur la victime est immense. Exemple : Sherpa, construction d’un pipeline en Birmanie. Preuve établie que la junte oblige des locaux à travailler. Ici problème de complicité. Naissance d’une action judiciaire. Obstacle de procédure : le parquet Autres éléments favorables : obliger les entreprises à respecter les droits de l’homme, la prévention des dommages, on travaille ici sur les moyens (obligation de moyens).

Page 10: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Michel Doucin, Ministère des Affaires Etrangères Les intérêts publics et privés vont dans le même sens. Le premier texte international date de 1976 par l’OCDE L’enjeu éthique est accru avec les délocalisations, la mondialisation donc, et aussi la financiarisation. En 2000, l’OCDE cherche à être plus active en développant un accord (48 pays) visant à dénoncer les manquements, quel que soit le pays. C’est un cercle vertueux d’institutions, qui travaillent ensemble, vers l’idée qu’il y a des choses d’inacceptable. Les normes sont assez complexes, en première lecture (l’idée de diligence). Il y a des réflexions sur la diligence « raisonnable ». L’EU a travaillé dans ce sens sur l’industrie électronique, le gaz et le pétrole. Le pacte Mondial, avec 10 principes (Kofi Hanan), c’est le minimum pour la responsabilité des entreprises. Un partenariat avec la « danish coporation right » a été établi, de même qu’une méthodologie d’évaluation des progrès possible a été établie. Elle comprend 7 thématiques (dans le but de réduire la complexité des thèmes auxquelles fait fassent une entreprise). Le but de cette méthodologie est de comprendre jusqu’où va la responsabilité d’une entreprise en matière des droits de l’homme. L’évaluation se fait au travers de questions auxquelles l’entreprise répond « je sais » ou « je ne sais pas faire ». Le principe de « due diligence » est un principe qui fait partie du droit américain. Dans le droit français il n’existe pas de compensation et c’est grâce à l’expérience de chaque entreprise que l’on pourra adapter le principe de due diligence au droit français. C’est une démarche de construction pratique. Olivier Maurel, CNCDH Les entreprises ont intérêt à mettre en pratique le principe de « due diligence » et de mieux comprendre leur responsabilité en matière de respect des droits de l’homme. Cela répond à 4 consensus : 1- la Transversalité des droits de l’homme. Elle est difficile à appliquer en entreprise car le département éthique et celui de la RSE ne travaille pas ensemble, alors que le droit humain est transversal. C’est un idéal commun à atteindre pour toutes les nations. Le droit humain est d’abord un projet de société puis une caractérisation par le droit. Le projet idéologique auquel répond la transversalité c’est de savoir si l’homme est au service de l’économie ou bien l’inverse ? Dans les principes de la DDHC, ce qui passe en 1er c’est la dignité humaine qui passe par droit, et la RSE trouve racine dans droit humain. Ce projet idéologique passe par un management de mécanisme de conformité, la vérification des pratiques sur le terrain 2- le dialogue multipartite. Dans la réalité les dialogues sont souvent menés niveau « corporate » 1 fois tous les 18 mois, mais en principe elle doit se faire sur terrain car il y a des décisions de gestion prise dans la réalité qui ne sont pas forcément représentées dans le « corporate », en interne. La plupart des actions sont portées par les parties prenantes sur terrain. 3- la diligence raisonnable. Lorsque l’on implique les parties prenantes dans un projet, on prend le risque que les gens expriment. Mais lorsque le dialogue se noue, la compréhension mutuelle, qui prend temps, permet de créer des choses et d’avoir un résultat. Cela repose sur un management intelligent. Pour que l’entreprise s’engage, il faut y mettre les moyens. Si elle s’engage dans vide, autant ne pas le faire, puisque selon le principe des Nations Unies un rapport cohérent doit être fait entre l’engagement et les moyens mis en œuvre. De plus la Directive Européenne 2006 intègre sur les pratiques commerciales trompeuses un article sur le non-respect des engagements pris avec une sanction pénale. Ainsi autant mettre en

Page 11: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

oeuvre tous les moyens possibles pour respecter les engagements pris. Cela est une déclinaison normative de ce qui s’est passé dans le cas de Nike début 2000 (cas juridique avec rapport de manquement éthique) Mais en France aussi il existe des problèmes de non-respect des droits de l’homme, exemple du non- respect des droits pratiques pour les apprentis Pierre Mazeau, EDF Un engagement sur les initiatives internes et collectives propre au secteur permet de faire avancer les droits de l’homme. Il faut un équilibre entre la « hard law » et la « soft law » car les droits de l’homme sont fondamentaux en RSE, mais le respect des droits de l’homme a d’autres attentes sur d’autres sujets. Les droits de l’homme sont impactés par la violation d’autres thématiques que celles propres à la RSE. Le but d’une entreprise, c’est de conduire une activité et le non-respect des droits de l’homme, c’est plutôt un échec. L’entreprise peut être amenée de façon passive à être complice pour violation des droits de l’homme. Comment anticiper ce risque, l’intégrer dans le business model ? C’est plus facile à faire quand le travail est fait à plusieurs. Par exemple, 8 entreprises françaises ont créé une association d’entreprises, pour réfléchir ensemble sur « comment travailler pour respecter les droits de l’homme ». Il y a tout un travail de sensibilisation à faire car c’est un sujet sur lequel le manager n’est pas familier. L’association a monté un stage qui permet de sensibiliser les managers qui sont les plus concernés par le risque de violation des droits l’homme droit de l’homme. C’est un travail de « due diligence » qui passe par un engagement fort de la direction de l’entreprise, mais il faut aussi mettre en place des mécanismes qui permettent de se déployer sur le terrain et dans des situations pratiques. (Mécanisme d’appel de personnes qui se sentent concernées par la violation des droits de l’homme par l’entreprise : il a y a tout un travail d’identification des impacts des l’activité mais aussi l’identification des partie prenante pour le travail de RSE) Exemple d’actions

Négociation avec l’organisation syndicale d’un accord cadre international signé en 2005 et 2009, dans le but est de dresser un bilan tous les ans avec la « supply chain », de réaliser un audit avec les fournisseurs à risque ou dans des régions à risques, mais autant en mais autant en France qu’à l’international.

Projet avec BSR, « better coal » qui vise à s’assurer que l’approvisionnement en charbon se fait dans de bonnes conditions où un panel de parties prenantes externes est associé au dispositif

Progresser ensemble, se aire interpeller par une ONG peut nous aider à identifier les problèmes potentiels, la responsabilité juridique et réduire les risques pour notre réputation

Stéphane AUDRAND, chargé de mission gouvernance & processus au sein de la délégation à la RSE, BNP La spécificité du secteur bancaire, c’est de financer toutes les entreprises, même celles qui ne sont pas respectueuses des droits de l’homme. Financer l’économie réelle. Nous avons les mêmes enjeux que l’entreprise traditionnelle en plus du financement de l’économie réelle. Jusqu’où va la responsabilité de la banque et quelle capacité elle a d’agir sur ce sujet ?! La banque et le secteur de la fiance oscillent entre 2 visions, « ma responsabilité s’arrête là où commence celle du client » ou une vision plus systémique où elle est responsable de tout.

Page 12: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Framework RUGGIE : essaye prévenir les atteintes aux droits de l’homme y compris dans la complicité et les relations commerciales. Le défi c’est de comprendre le mot « complicité » et l’implication légale et non légale qui peut en découler. La complicité selon la Banque c’est la matérialité de la relation de cause à effet. Faire remonter les faits de violation des droits de l’homme. Rechercher la causalité, ou est-ce que l’on se trouve par rapport chaine et est-ce que l’on est réellement complice ou pas. Il existe des cas où il n’y a pas de complicité directe, mais où l’on tire des bénéfices directs de la violation des droits de l’homme. Ce qui est un risque pour la banque. Les investisseurs ont une complicité silencieuse car il y a une traçabilité difficile Dans tous les cas il faut développer une vision de maitrise du risque, car les entreprises qui violent les droits de l’homme sont souvent celles qui ne remboursent pas leur emprunt. Il faut une maitrise des risques de crédit. Cependant pour passer des cas d’école à une logique plus généralisé dans l’approche des risques, il manque une passerelle interdisciplinaire. Comment est-ce que l’on peut matérialiser les impacts prévisibles de violation des droits de l’homme ? Il est possible d’intégrer des outils au processus déjà existant dans l’entreprise, mais est-ce que c’est suffisant ?

17h45 – 19h15 : Co-opération et Co-construction pour une nouvelle économie

Table ronde animée par Alain Grumberg, Futuring Press Quand profit et non-profit se croisent, cela mène a des rapprochements de structures de profit et de non profit. Olivier Delbard, ESCP Europe Nous pouvons noter un intérêt croissant des étudiants pour l’intérêt social et solidaire nouvelle formule. L’économie sociale et solidaire d’aujourd’hui avec arrivée de l’entreprenariat sociale, entraîne une évolution très nette. La logique RSE qui va plus loin doit se tourner vers cette économie, vers la co-construction. L’économie classique s’ouvre aussi, on peut parler d’hybridation. Est-ce la crise peut expliquer/ accélérer les rapprochements ? La crise bouscule des modèles. L’innovation existe à l’interface et permet de contribuer au développement d’un nouveau modèle économique (aux USA, double-objectifs des entreprises, dont un plus social). Les modèles dans le monde anglo-saxon sont focalisés sur des initiatives individuelles, alors que l’approche est plus collective en Europe. La culture française des entreprises fait que la règlementation reste un incitatif important.

Jean-Marc Borello, groupe SOS Insertion, aide aux personnes en difficulté Objectif du groupe SOS : accession aux services fondamentaux. Notre compétence est d’assurer la base de la fondation de la pyramide (l’énergie, l’alimentaire, le transport…). Un certain nombre de partenariat sont en cours. Il faut qu’il y ait un intérêt commun pour que cela marche pour l’entreprise et pour l’association. Il faut faire rentrer des logiques économiques dans un souci de pérennité. L’intérêt pour groupe SOS : logique de réparation (grande précarité) à une logique d’accès ou de maintien.

Page 13: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Changement du profil des personnes recueillies : avant plutôt homme alcoolisé sans envie de s’insérer, maintenant, on trouve des jeunes, des jeunes qui travaillent (12% de travailleurs pauvres)… Problématique de l’accès au soin, comme les étudiants. L’âge conduit à une certaine précarité. Il faut prévoir l’accès à des structures. Ce que nous construisons est un nouveau : l’entreprise du XXIème sera éthique ou ne sera pas (titre d’un livre). ACHOCCA : dispositif qui favorise entreprenariat social au travers le monde. En France, la création des coopératives n’est pas récentes, l’hybridation est intéressante mais le chemin est aussi importante que le but. La différence avec une entreprise classique est que le groupe n’appartient à personne, donc pas d’actionnaire. Qui fait l’attrait des jeunes qui acceptent d’être payé 30% de moins ; il y a certainement un peu de gouvernance, de responsabilités… La mobilisation des salariés, c’est un sujet majeur pour les entreprises, et ce sujet peut être enrichi par ce qui se passe chez nous.

Claire Martin, Directrice RSE Renault On s’est rendu compte qu’on ne servait pas le citoyen alors que la mobilité est le maillon manquant pour le retour à l’emploi (8 millions de personnes, 950 euros par mois). Renault est allée rencontrer l’association Voiture & Co. Pour pouvoir service cette population, il faut changer le modèle économique : on va apprendre (c’est ça la co-construction), mais aussi apporter la connaissance en matière de gestion de flotte. « J’ai proposé 2 scénarii de mobilité : un pour les pays en développement et un pour les pays développés. Comme on avait des chiffres en France (100 euros par mois pour le transport 40% de transport individuel), on a démontré le marché potentiel. Travail sur 2 types de service : - pour les personnes qui n’ont pas de voiture : conseil individualisé qui va décrire ses besoins de mobilité) - pour les personnes qui ont des voitures : mise en place de tarifs très bas. Intérêts pour Renault de ce type d’approche : connaissance de ce public, moteur d’innovation en s’ouvrant à des logiques et des approches différentes (hypercontraintes obligent à être inventif), les salariés suivent sur le projet. D’autre part, Danone est remercié car il a inspiré les démarches, notamment au travers de la Chaire sur le social business. Renault est d’ailleurs en train de monter un fond. Le lancement de la gamme Dacia correspondait à un segment qu’on ne voyait pas et pourtant c’est maintenant un succès. On a l’impression de participer au développement d’un nouveau modèle économique : voir le retour en terme social, en terme économique. L’objectif est d’être rentable, mais les bénéfices seront réinvestis pour le développement de l’entreprise uniquement, et cette position a été claire dès le départ. L’attrait des jeunes n’est pas un phénomène générationnel car des gens de toute génération veulent travailler en intégrant ces aspects.

Jean-Daniel Muller, Siel Bleu Autonomie des personnes âgées, importance de la mobilité et de l’alimentation. Une étude scientifique a montré que l’activité physique pouvait faire économiser beaucoup d’argent. Le rapprochement avec Danone s’est fait pour développer de nouveaux programmes : création de Nutricia. Danone nous a donné du temps. Danone nous a permis de toucher plus de personnes, de créer des emplois locaux, de développer de nouveaux produits.

Page 14: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

De nouveaux programmes sont co-construits (base de données d’exercices). On ne travaille pas de la même façon avec des personnes qui sont dénutris (majorité dans les EPAD), or important pour refaire du muscle et redonner une autonomie aux personnes. Depuis le partenariat avec Danone, 100 personnes de plus embauché, 25000 personnes touchées en plus, de la crédibilité par rapport aux partenariats (notamment dans l’activation de mise en place de partenariats qui « trainaient »). Danone nous amène des compétences, notamment au niveau du développement de la validité économique d’autres projets. La vie de nos organisations devient comparable à celle des entreprises avec des plannings, des contraintes économiques… et pourtant, certaines personnes restent, vivent la structure et ne se voient pas autrement. Michel Albrecht, Nutricia Danone Développement de produits pour donner à des personnes qui ne peuvent pas manger. Quand on est vieux, on doit manger autant que quand on est jeune. Dans les maisons de retraite, on ne porte pas assez attention à cela et pas assez efficace. La machine à muscle fonctionne mieux quand on bouge. Notre objectif est de redonner de la mobilité. Les programmes Siel Bleu permettent de sortir des gens de leur lit, et si on rajoute la nutrition, on va plus vite et plus fort. Siel Bleu est un générateur d’idées, de nouveauté et c’est rendre un service supplémentaire à nos clients. La nutrition médicale est un produit de santé et donc les autorités médicales en veulent pour leur argent. Ce projet permet de convaincre d’utiliser des solutions simples pour prendre en charge les personnes. Siel Bleu a réussi a monté avec l’Institut Curie, un programme pour les femmes ayant eu un cancer. De plus, ils mettent en place des indicateurs d’efficacité de leurs actions. Danone est intéressé par cette approche, notamment face aux développements des maladies chroniques et du vieillissement de la population. Face à ces problèmes, on va mettre en place des solutions communes. Danone est très présent car il faut savoir ou passe l’argent : le groupe est très présent. Attente du jour ou Danone aura un retour d’investissement. Combien d’argent ? 1 million d’euros (duplication du projet en Irlande). 1/100 du montant du fonds. Tout ce qu’on peut faire aujourd’hui pour imaginer ce qu’on fera demain est utile. On souhaite que les projets soient pérennes, et que les partenaires soient encore là dans 10 ans, alors de le fonds n’existera plus dans 2 ans (durée du fonds de 5 ans). Beaucoup de jeunes souhaitent travailler dans le fond écosystème. On ne le conseille pas forcément aux jeunes, mais cela prouve que l’on rentre dans une société plus sociale. L’entreprise est une partie de leur vie, et il y aura plus de passage. Questions de la salle * Quels leviers ? CM : Il faut du temps, être en mesure de plus mesurer l’impact social, démultiplication des personnes impliquées au travers du partenariat. MA : le temps car cela prend du temps de travailler ensemble et aboutit à un intérêt commun. * Application du concept pour les PME OD : Les PME sont dans des logiques plutôt territoriales, l’échelle est différente mais le concept est applicable avec des partenariats novateurs qui se développent. De nouveaux modèles coopératifs se développent également. JMB : Les pôles de compétitivité peuvent aider ce type d’initiatives (exemple relance de la fabrication de la chaussure à Roman, relocalisation sous-traitance automobile).

Page 15: Compte Rendu congrès RSE & Leadership du 28 Mars

Compte-rendu réalisé par les étudiants du Master 2 de l’UVSQ « Médiations des connaissances environnementales »

Mot de la fin : la contamination croisée