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Les états financiers reflètent la performance et la situation financière d’une entre- prise. Pour les sociétés cotées, soumises à la pression des marchés financiers, les besoins d’information des apporteurs de capitaux, actionnaires et créanciers sont privilégiés. Toutefois, tous les apporteurs de capitaux n’ont pas les mêmes besoins d’information. Les créanciers s’efforcent de déterminer le risque de défaillance de l’entreprise par l’analyse de sa situation financière et des équi- libres financiers fondamentaux qui découlent de ses états financiers (section 1). L’analyse est complétée par la lecture du tableau de flux de trésorerie (section 2) et l’analyse des équilibres fondamentaux (section 3). Enfin, les actionnaires sont aussi intéressés par la rentabilité d’un investissement. Ils cherchent à identifier un certain nombre d’indicateurs pour évaluer la performance de leur entreprise (section 4). 1. Analyse des équilibres financiers fondamentaux L’analyse financière opérée par un créancier consiste en un examen des équilibres financiers fondamentaux. Elle donne une première idée du risque financier repré- senté par l’entreprise. Le risque essentiel que les créanciers s’efforcent d’estimer est le risque de faillite. En effet, une entreprise peut être amenée à fermer non pas en raison d’un résultat déficitaire, mais par manque de trésorerie. L’étude de l’équilibre financier – reposant sur le besoin en fonds de roulement (BFR) et le fonds de roulement (FR) – permet de porter un jugement sur la trésorerie de la firme, sa politique financière et, par conséquent, sur les faits générateurs de risque de défaillance. 1.1. Besoin en fonds de roulement L’analyse des besoins en fonds de roulement détermine les besoins de trésorerie à court terme de l’entreprise pour le financement de ses activités courantes. Il convient de distinguer les ressources financières selon qu’elles sont permanentes (fonds propres et dettes financières) ou courantes (dettes d’exploitation). Paral- lèlement, les besoins de financement permanents (actifs non courants) doivent être différenciés des besoins de financement courants (stocks et créances) (voir figure 10.1). Équilibre financier : situation dans laquelle les ressources finan- cières à long terme sont égales aux actifs à long terme. BFR : le besoin en fonds de roulement (BFR) est la part, à une date donnée, des besoins ou emplois cycliques qui n’est pas financée par les ressources cycliques (cycliques s’opposant à stables). Chapitre 10 Concepts de l’analyse financière © 2012 Pearson France – Comptabilité financière en IFRS, 3e éd. – Wolfgang Dick, Franck Missonier-Piera

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Page 1: Comptabilité financière en IFRS - 3e édition · Les états financiers reflètent la performance et la situation financière d’une entre-prise. Pour les sociétés cotées, soumises

Les états financiers reflètent la performance et la situation financière d’une entre-prise. Pour les sociétés cotées, soumises à la pression des marchés financiers, les besoins d’information des apporteurs de capitaux, actionnaires et créanciers sont privilégiés. Toutefois, tous les apporteurs de capitaux n’ont pas les mêmes besoins d’information. Les créanciers s’efforcent de déterminer le risque de défaillance de l’entreprise par l’analyse de sa situation financière et des équi-libres financiers fondamentaux qui découlent de ses états financiers (section 1). L’analyse est complétée par la lecture du tableau de flux de trésorerie (section 2) et l’analyse des équilibres fondamentaux (section 3). Enfin, les actionnaires sont aussi intéressés par la rentabilité d’un investissement. Ils cherchent à identifier un certain nombre d’indicateurs pour évaluer la performance de leur entreprise (section 4).

1. Analyse des équilibres financiers fondamentaux

L’analyse financière opérée par un créancier consiste en un examen des équilibres financiers fondamentaux. Elle donne une première idée du risque financier repré-senté par l’entreprise. Le risque essentiel que les créanciers s’efforcent d’estimer est le risque de faillite. En effet, une entreprise peut être amenée à fermer non pas en raison d’un résultat déficitaire, mais par manque de trésorerie. L’étude de l’équilibre financier – reposant sur le besoin en fonds de roulement (BFR) et le fonds de roulement (FR) – permet de porter un jugement sur la trésorerie de la firme, sa politique financière et, par conséquent, sur les faits générateurs de risque de défaillance.

1.1. Besoin en fonds de roulementL’analyse des besoins en fonds de roulement détermine les besoins de trésorerie à court terme de l’entreprise pour le financement de ses activités courantes. Il convient de distinguer les ressources financières selon qu’elles sont permanentes (fonds propres et dettes financières) ou courantes (dettes d’exploitation). Paral-lèlement, les besoins de financement permanents (actifs non courants) doivent être différenciés des besoins de financement courants (stocks et créances) (voir figure 10.1).

Équilibre financier : situation dans laquelle les ressources finan-cières à long terme sont égales aux actifs à long terme.

BFR : le besoin en fonds de roulement (BFR) est la part, à une date donnée, des besoins ou emplois cycliques qui n’est pas financée par les ressources cycliques (cycliques s’opposant à stables).

Chapitre 10

Concepts de l’analyse financière

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314 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Figure 10.1 •

Actifs noncourants

Besoinsfinancierscourants Ressources

financièrescourantes

Ressourcespermanentes

Capitauxemployés

permanents

Fonds propres

Emprunts

Dettesd’exploitation

Créances

Stocks

Les besoins et ressources financières de l’entreprise.

Les besoins financiers courants sont généralement plus importants que les res-sources financières courantes. Il existe alors un besoin en fonds de roulement. C’est par exemple le cas d’une entreprise qui accorde à ses clients des crédits à 60 jours, alors qu’elle ne dispose que d’un crédit de 30 jours pour le paiement des marchandises à son fournisseur.

Figure 10.2 •

Besoinsfinancierscourants Ressources

financièrescourantes

Besoin net de financementcourant = BFR

Dettesd’exploitation

Créances

Stocks

Les besoins en fonds de roulement.

Les besoins nets de financement de l’entreprise ne sont alors pas couverts par des ressources financières de même nature. Ce besoin de financement net courant résulte du décalage entre le moment où l’entreprise règle ses dépenses courantes et celui où elle encaisse la trésorerie de ses produits des activités ordinaires.

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315Analyse des équilibres financiers fondamentaux

Figure 10.3 •

Stock matières

Production

Règlement

Vente Règlement

Achat

Achat

Crédit fournisseurs

Stock encours Stock produits Crédit clients

Besoin net de financementdes activités courantes

Le besoin de financement.

Cette situation n’est cependant pas systématique et dans certains secteurs, notamment la grande distribution, la situation inverse peut se produire. Les stocks de marchandises tournent très vite, alors que les clients paient comp-tant, et les fournisseurs correspondants sont réglés à 60 jours, voire 90 jours. Il y a donc un fonds de roulement plutôt qu’un besoin en fonds de roulement (voir figure 10.4).

Figure 10.4 •

Stock de marchandises

Vente &Règlement

Excédent net de financementdes activités courantes

Crédit fournisseurs

Achat

Achat Règlement

L’excédent net de financement.

Application 10.1

Besoin en fonds de roulementL’entreprise Ardeco achète et vend des meubles d’intérieur. Le 1er janvier, elle achète auprès de son fournisseur un lot de quatre tables au prix unitaire de 2 000 €. La facture doit être réglée dans 30 jours. Deux semaines après l’achat, l’entreprise vend les quatre tables pour 4 000 € pièce. Une table a été payée immédiatement. Les trois autres ne seront réglées que dans deux mois, au plus tard.

Ainsi, le 15 janvier, Ardeco ne reçoit que 4 000 € au comptant. À la fin du mois de janvier, elle devra pourtant régler sa facture fournisseur de 8 000 € et ne disposera que de 4 000 € en trésorerie. Son besoin en fonds de roulement sera de 4 000 €, correspondant à la différence entre son seul actif courant de 12 000 € (trois créances de 4 000 € chacune) et un passif courant de 8 000 €. Le 31 janvier, Ardeco devra régler son fournis-seur. Elle a donc bien un besoin net de financement de ses activités courantes.

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316 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

1.2. Fonds de roulementL’analyse du fonds de roulement s’efforce de déterminer dans quelle mesure les besoins financiers permanents sont financés par des ressources financières de même nature (permanentes). Lorsque les ressources financières à long terme sont égales aux actifs à long terme, on parle d’« équilibre financier ». En effet, l’entreprise est alors en mesure de financer des investissements à long terme par des ressources financières à long terme. Elle ne dispose pas d’une marge de sécurité en cas de retard dans la muta-tion du chiffre d’affaires en liquidités. L’entreprise qui dispose de ressources financières permanentes excédentaires (supérieures aux besoins à long terme) peut couvrir une partie de son besoin en fonds de roulement (besoins financiers des activités courantes). L’excès de ressources financières permanentes s’appelle le fonds de roulement (FR).

Figure 10.5 •

Ressourcespermanentes

Capitaux employéspermanents

Actifs noncourants

Emprunts

Fondspropres

Excès de ressourcespermanentes = FR

L’excès de ressources permanentes.

Le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement sont rarement égaux.

Figure 10.6 •

Actifs noncourants

Besoinscourants

Ressourcesfinancièrescourantes

Ressourcespermanentes

Capitauxemployés

permanents

Fonds propres

Emprunts

Dettesd’exploitation

Créances

Stocks

BFR = FR

L’équilibre entre FR et BFR.

Quand le FR égale le BFR, la situation nette de trésorerie, soit la différence entre les disponibilités et les concours bancaires (ou découvert bancaire), est alors nulle. Dans tous les autres cas, il y a soit un excédent de trésorerie, soit une insuffisance de trésorerie (voir figure 10.7).

FR : ressources dispo-nibles pour couvrir le besoin en fonds de roulement. Dans le cas où le FR est égal au BFR, la trésorerie est nulle. Dans tous les autres cas, il y a un excédent de trésorerie ou une insuffisance de trésorerie.

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317Analyse des équilibres financiers fondamentaux

Figure 10.7 •

Trésorerie

FR

BFR

— —

+ +

Temps

Liens entre FR, BFR et trésorerie.

Ainsi, la trésorerie se définit comme la différence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement :

Trésorerie = FR − BFR = Disponibilités − Concours bancaires

La notion qui est mise en évidence est celle de cycle d’exploitation. Pour pouvoir produire et vendre, une entreprise va devoir acquérir des stocks de marchandises, de biens, de produits, etc. Ces stocks se transformeront en ventes, qui elles-mêmes se transformeront en liquidités lorsque les clients régleront leur facture. Dans la pra-tique, la durée de ce cycle varie selon l’activité de l’entreprise. Pour financer son cycle d’exploitation, l’entreprise dispose de ressources financières courantes, matérialisées par les dettes courantes d’exploitation constituées essentiellement par les crédits obtenus auprès des fournisseurs. La transformation en liquidités du chiffre d’affaires permettra de régler les dettes à court terme et notamment les dettes fournisseurs. Si le cycle d’exploitation venait à ralentir, l’entreprise ne pourrait pas assurer le paie-ment de ses dettes à court terme, d’où un risque de faillite. Cette sécurité nécessaire à toute entreprise provient de l’existence d’un fonds de roulement positif. L’applica-tion 10.2 illustre l’équilibre financier et les problèmes qu’il soulève.

Application 10.2

Étude de l’équilibre financierLe groupe du Val réalise son activité dans le domaine des transports et présente la structure de bilan suivante :

Actifs corporels et incorporels 5 500 Capitaux propres 4 800Actifs financiers 1 700 Provisions diverses 1 000Stocks, créances et autres actifs 4 600 Emprunts 4 200Trésorerie 600 Dettes d’exploitation et autres 2 400

dettes courantes

Total Actif 12 400 Total Passif 12 400

Z

La trésorerie est la différence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement.

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318 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Application 10.2 (Suite)

Ce bilan simplifié montre que les ressoures à long terme du groupe du Val sont constituées par l’addition des trois postes : Capitaux propres, Provisions diverses et Emprunts. Les actifs non courants sont constitués des postes Actifs corporels et incorporels et des Actifs financiers. Le fonds de roulement se décompose ainsi :

Capitaux employés à long terme 7 200 Ressources financières à long terme 10 000

L’entreprise a donc un excédent de ressources financières à long terme sur les actifs non courants, qui s’élève à 10 000 – 7 200, soit 2 800. Ce Fonds de roulement (FR) déterminé n’a de sens que par rapport au Besoin en fonds de roulement (BFR). Schématiquement, le besoin en fonds de roulement représente la différence entre les actifs et les passifs courants.

Actifs courants 4 600 Passifs courants 2 400

Le groupe du Val présente un total d’actifs courants de 4 600, alors que ses passifs courants s’élèvent à 2 400. Le besoin en fonds de roulement est donc de 4 600 – 2 400, soit 2 200.

Le fonds de roulement s’élève à 2 800 et le besoin en fonds de roulement à 2 200. On constate un excédent de fonds de roulement sur le besoin en fonds de roulement de 2 800 – 2 200, soit 600. Ce montant corres-pond à la trésorerie de l’entreprise.

Un point fondamental de l’équilibre financier apparaît : toute entreprise dont le besoin en fonds de rou-lement (BFR) est supérieur au fonds de roulement (FR) a une trésorerie négative. À l’inverse, si le fonds de roulement est supérieur aux besoins en fonds de roulement, la trésorerie est positive. Ainsi, compte tenu du peu d’éléments donnés, la structure de bilan du groupe du Val semble saine.

Les raisons de l’amélioration ou de la détérioration de l’équilibre financier doivent être détaillées. L’examen de la variation des éléments constitutifs du BFR et FR permet d’obtenir certaines indications. Ainsi, par exemple, pour l’étude du besoin en fonds de roulement, il est important d’examiner l’évolution des stocks et de la politique commerciale à travers le montant des créances clients. Comme dans tout travail financier, l’essentiel est de décrypter la raison des évolutions. Une étude de la concurrence permet d’observer si la structure de bilan de l’entreprise est conforme à celle du secteur.

2. Tableau de flux de trésorerie (TFT)Le tableau de flux de trésorerie (TFT) complète l’information présentée dans le bilan et le compte de résultat en indiquant : la provenance des liquidités de l’exercice et leur utilisation pendant ce même exercice. Sa structure repose sur un découpage de la vie de l’entreprise en trois grandes fonctions :

• Fonction activité ordinaire. Les flux qui proviennent des activités ordinaires d’investissement et de financement doivent expliquer l’écart entre le montant des liquidités du début de l’exercice et celui observé en fin d’exercice dans le bilan de l’entreprise. Les liquidités recouvrent les fonds disponibles (et dépôts à vue), ainsi que les quasi-liquidités telles que les placements très liquides, faci-lement convertibles en un montant connu et dont la valeur ne risque pas de varier de façon significative. L’entreprise détient ces placements généralement à court terme pour faire face à ses engagements de trésorerie à court terme.

Le tableau de flux de trésorerie complète l’information présen-tée dans le bilan et le compte de résultat en indiquant la prove-nance des liquidités de l’exercice et leur utilisation pendant ce même exercice.

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319Tableau de flux de trésorerie (TFT)

Les flux de trésorerie liés à l’activité ordinaire peuvent être déterminés de façon indirecte à partir du résultat net comptable (voir chapitre 1) ou de façon directe en regroupant les mouvements de flux associant l’entreprise à ses divers partenaires (voir section « Activités » en fin de chapitre). Or, dans la méthode indirecte, le calcul du résultat net comprend des éléments de charges et de produits qui n’ont pas d’impact sur les flux de trésore-rie. Il convient donc de retraiter le résultat net afin d’éliminer l’incidence des enregistrements comptables sans effet sur la trésorerie. Au niveau des charges, il s’agit par exemple des amortissements, des dépréciations d’actif et des dotations aux provisions. Au niveau des produits, on élimine notam-ment les reprises sur provisions. Enfin, les plus-values ou moins-values de cessions d’actifs sont aussi à éliminer, car elles ne concernent pas les activi-tés ordinaires de l’entreprise. Ces premiers retraitements permettent d’obte-nir la Capacité d’autofinancement de l’entreprise (CAF). Ce solde inter-médiaire indique le potentiel de trésorerie que pourrait dégager l’activité ordinaire de l’entreprise, indépendamment de sa politique de crédit clients (et fournisseurs). Il est donc nécessaire, dans un second temps, d’ajuster cette CAF en fonction des autres produits et charges sans impact sur la tré-sorerie de l’exercice. C’est le cas notamment des ventes et achats à crédit (voir chapitre 1).

Application 10.3

Calcul du cash-flow (flux de trésorerie) des activités ordinairesLes informations suivantes concernent un extrait des comptes du bilan de la société Extra.

Comptes du bilan 31/12/11 01/01/11

Disponibilités 32 000 10 000

Créances clients 16 000 9 000

Stocks de marchandises 6 000 3 000

Dettes fournisseurs 11 000 20 000

Compte de résultat

Ventes 48 000

CMV (27 000)

Salaires (17 000)

Amortissements (5 000)

Moins-value de cessions (1 000)

Résultat net (perte) (2 000)

Selon ces données, le comptable de la société est en mesure de préparer la première partie du tableau de flux de trésorerie (trésorerie dégagée par l’activité ordinaire de l’entreprise.

Z

La capacité d’autofi-nancement indique le potentiel de trésorerie que pourrait dégager l’activité ordinaire de l’entreprise.

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320 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Application 10.3 (Suite)

Résultat net (perte) (2 000)

+ Amortissements 5 000

+ Moins-value de cession d’actif 1 000

Capacité d’autofinancement 4 000

Augmentation des créances clients (7 000)

Augmentation du stock (3 000)

Diminution des dettes fournisseurs (9 000)

Cash-flow des activités ordinaires (15 000)

• Fonction investissement. Les flux de trésorerie liés à l’investissement mesurent les disponibilités allouées au renouvellement et au développement de l’activité. Ils résultent donc de la différence entre :

– d’une part, l’acquisition d’immobilisations corporelles, incorporelles et financières (nettes de dettes sur immobilisations), y compris les immobilisa-tions créées par l’entreprise ;

– d’autre part, les flux provenant des cessions d’immobilisations corporelles, incor-porelles et financières (éventuellement nettes de l’impôt sur les plus-values) ;

– et aussi, les flux provenant directement de la possession des investissements tels que les intérêts et dividendes reçus des placements.

• Fonction financement. Les flux de trésorerie liés au financement permettent d’identifier les sources de financement (par exemple, augmentations de capi-tal, émissions d’emprunts) et les décaissements qui s’y rapportent (dividendes et intérêts versés, rachats d’actions et remboursements d’emprunts). Les inté-rêts versés aux créanciers sont des flux financiers en tant que tels. Toutefois, la norme (IAS 7) permet aussi de les inclure dans les flux des activités ordinaires, afin que ces derniers (c’est-à-dire les flux des activités ordinaires) fassent res-sortir la capacité de l’entreprise à dégager suffisamment de ressources pour faire face à ses besoins de financement.

Application 10.4

Calcul du cash-flow des activités d’investissement et de financementAu cours de l’année 2011, la société Extra a vendu un terrain pour un prix de 50 000 € et acheté un véhicule pour 20 000 €. Elle a, par ailleurs, versé 2 000 € de dividendes à ses actionnaires et emprunté 10 000 € à sa banque. Selon ces données, le comptable finit de préparer les deux dernières parties du tableau de flux de trésorerie.

Z

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321Tableau de flux de trésorerie (TFT)

Application 10.4 (Suite)

Achat du véhicule (20 000)

Vente du terrain 50 000

Cash-flows des activités d’investissement 30 000

Emprunt auprès de la banque 10 000

Dividendes versés (2 000)

Cash-flows des activités de financement 8 000

Variation de trésorerie 22 000

Le montant final donne la variation de trésorerie de l’exercice qui correspond à l’augmentation des dispo-nibilités de l’entreprise Extra.

La trésorerie dégagée par l’activité ordinaire de l’entreprise est négative, et donc très insuffisante pour cou-vrir ses investissements (sans la vente du terrain) et les dividendes à verser aux actionnaires.

• La figure 10.8 présente le tableau de flux de trésorerie de la société L’Oréal. Celle-ci utilise la méthode indirecte pour la détermination de sa trésorerie d’exploitation (ou des activités ordinaires). On peut constater une variation de trésorerie relativement faible au cours des trois derniers exercices. Toutefois,

Figure 10.8 •

5.4. Tableau des �ux de trésorerie

En millions d’euros Notes 31.12.2011 31.12.201031.12.2009

Exploitation

Résultat net7,484,391,17 stnemessitroma xua snoitatoD

Investissements

8,36,154,0 snoitasilibommi’d noisseC

Financement

1,132,2515,321 latipac ed noitatnemguA

Trésorerie acquise ou cédée dans la période (TUP) 40,3 1,9 48,4

5,2127,4018,941 erutrevuo’l à eirerosérT7,4018,9419,64172erutôlc al à eirerosérT

Rapport annuel 2011, L’Oréal.

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322 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

ce phénomène peut être « trompeur » dans la mesure où il s’explique par de forts mouvements de trésorerie d’exploitation, d’investissement et de finan-cement. Ainsi, par exemple, on peut observer qu’en 2011 la société L’Oréal a versé 1 065 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, remboursé envi-ron 965 millions d’euros de dettes, tout en procédant à des investissements de 220 millions d’euros. On peut aussi lire que ses activités d’exploitation génèrent suffisant de trésorerie pour couvrir ses sorties (de trésorerie).

3. Analyse des équilibres fondamentauxLa mise en évidence des équilibres fondamentaux est une première étape qui offre une estimation de la situation financière de l’entreprise, en identifiant notamment l’urgence de ses besoins de liquidité (BFR) et sa capacité à y faire face à long terme (FR). L’analyse de ces équilibres est une seconde étape nécessaire.

• L’analyse des éléments du fonds de roulement permet d’estimer la solvabi-lité de l’entreprise, c’est-à-dire d’apprécier sa capacité d’endettement et le risque supporté par les prêteurs de capitaux. L’examen du bilan est une source importante d’information, qui montre la part relative des différentes sources de financement dans le total des ressources financières. On peut donc y lire si l’entreprise a beaucoup recouru à l’endettement afin de financer son dévelop-pement et ses acquisitions. Un certain nombre de ratios permettent de mesurer l’équilibre entre capitaux propres et endettement, par exemple les ratios relatifs au taux d’endettement :

Dettes financières nettesActif net

ou Dettes financières nettesFonds propres

• Les ratios d’endettement sont communément nommés « gearing ». L’importance de ces ratios est illustrée dans l’extrait des documents de référence du Club Médi-terranée (voir figure 10.9). Ci-dessous, le groupe dispose d’une ligne de crédit de 120 M€. Une des conditions de plus à respecter pour en bénéficier est le maintien d’un gearing inférieur à 1,00 ou 100 %, ce qui signifie que la dette nette doit res-ter inférieure aux capitaux propres. Par ailleurs, le leverage défini comme Dette nette/EBITDA bancaire doit rester inférieur à 3,5 au 31 octobre 2010. À cette date, le groupe indique un gearing de 38 % et un leverage de 1,69. Il respecte ainsi largement ces clauses du contrat.

• Les investisseurs sont particulièrement sensibles à l’évolution de la dette et à son rapport avec les capitaux propres possédés. Les marchés financiers sont très attentifs à ce qu’on appelle la notation de l’entreprise. Celle-ci est effec-tuée par des agences spécialisées et autonomes (par exemple, Moody’s ou Standard & Poor’s) dont l’avis a des conséquences sur les conditions d’em-prunts qui peuvent être obtenus. Ces agences de notation évaluent le risque de non-recouvrement de la dette des sociétés cotées, notamment en étudiant l’équilibre financier. Plus la valeur des ratios d’endettement augmente (niveau d’endettement), plus le risque de défaillance de l’entreprise est élevé. Il n’est alors pas certain que l’entreprise puisse payer les intérêts de la dette, ni même

Notation : évaluation du risque de non-recouvrement de la dette d’une société cotée.

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323Analyse des équilibres fondamentaux

rembourser tous ses créanciers, en cas de faillite. Les ratios suivants permettent de mesurer la capacité de remboursement d’une entreprise :

Dettes financières nettes

Capacité d’AutoFinancement (CAF), Endettement total

CAF,

Excédent Brut d’Exploitation (EBE)

CAF

Ils mettent en avant le poids de la dette par rapport à la capacité de l’entreprise à déga-ger des liquidités par ses activités ordinaires, indépendamment de sa politique de crédit.

Figure 10.9 •

20.5.2. RISQUE DE LIQUIDITE SUR LA DETTE FINANCIERE

ET COVENANTS

Le risque de liquidité est géré par la mise en place de sources

de financement diversifiées.

Par ailleurs, certains financements du Groupe contiennent des

clauses de remboursement anticipé notamment en cas de non

respect de covenants ou de cession d’actifs. Les cessions

réalisées au cours de l’exercice n’ont pas engendré de

remboursement anticipé ni de modification du plafond de la

ligne de crédit syndiqué. Cette ligne pourrait faire l’objet d’un

remboursement partiel en cas d’opération de marché excédant

100 M€ ou si le montant des actifs cédés dépassait 84 M€.

Par ailleurs, le Groupe est soumis à l’encadrement de ses

investissements.

Les covenants bancaires (les plus restrictifs) concernent la

ligne de crédit syndiquée de 120 M€ :

- Engagements hors-bilan donnés < 200 M€

- Gearing (dette nette / capitaux propres) < 1

- Leverage ratio (dette nette / Ebitda bancaire (1)) < 3,5 au 31

octobre 2010 puis < 3,0 à partir d’octobre 2011

- « Fixed charge cover » (Ebitdar bancaire (2) / (loyers +

intérêts nets) > 1,35 au 31 octobre 2010 puis > 1,40 à partir

d’octobre 2011

Au 31 octobre 2010, les covenants ont été respectés :

- Engagements hors-bilan donnés < 200 M€ 106 M€

- Gearing < 1 0,38

- Leverage (dette nette / Ebitda bancaire (1)) < 3,5 1,69

- ”Fixed charge cover” > 1,35 1,59

(1) ROC Villages avant déduction des dotations aux

amortissements et aux provisions nettes des reprises et

des coûts des cartes de crédit.

(2) Ebitda bancaire avant déduction des loyers

Extrait du document de référence 2010, Club Med.

Application 10.5

Capitaux propres et endettementLe groupe Dubois opère dans le secteur de l’outillage industriel. L’étude de son bilan sur les trois dernières années a permis d’extraire les données suivantes :

2009 2010 2011

Capitaux propres 8 200 9 000 10 500

Dettes financières à long terme 7 500 7 000 5 000

Ce tableau montre l’évolution respective des capitaux propres et de l’endettement à long terme du groupe Dubois. Sur l’ensemble des trois années, l’entreprise a augmenté ses capitaux propres alors qu’elle a mené une politique de désendettement. En 2009, le montant des dettes financières équivalait presque au total des capitaux propres. Le « levier financier » était de 7 500/8 200, soit 91 %. En 2010, le levier est d’environ 78 %, alors qu’il est de 47 % en fin d’année 2011. La situation financière s’est donc améliorée sur les trois années.

Z

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324 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Application 10.5 (Suite)

En recherchant les faits à l’origine de cette amélioration, on constate que les capitaux propres ont fortement augmenté sur les trois années (28 %), alors que l’endettement a notablement régressé (33 %). Sans connaître les raisons de l’augmentation des fonds propres (entre autres, accroissement des résultats conservés dans l’entreprise, appel aux actionnaires sous forme d’augmentation de capital), on peut en conclure que l’entre-prise a mené une politique active de désendettement. Cette amélioration de la structure financière a une incidence sur l’opinion des marchés financiers à l’égard du groupe Dubois.

Concernant les groupes cotés, des agences de notation financière (par exemple, Standard & Poor’s) exa-minent leur situation financière et expriment un avis sur le risque de non-paiement de la dette. Cette nota-tion a une incidence sur les conditions d’emprunts obtenus sur les marchés financiers. La meilleure structure financière présentée par le groupe Dubois en 2011 devrait lui permettre de négocier des conditions plus favorables pour les nouveaux concours bancaires dont il pourrait avoir besoin.

• L’analyse des éléments du besoin en fonds de roulement est plus orientée vers les problèmes de liquidité de l’entreprise. L’examen des actifs et passifs cou-rants doit permettre une analyse de la liquidité afin de déterminer si, à court terme, l’entreprise peut faire face à toutes ses échéances. Il est ainsi possible d’apprécier le risque de défaillance de l’entreprise.

Stocks + Créances + Disponibilités

Dettes à court terme ou Créances + Disponibilités

Dettes à court terme • Les postes susceptibles de dégager rapidement des liquidités doivent être

identifiés afin d’anticiper les besoins en fonds de roulement. Plusieurs ratios peuvent ainsi être utiles, notamment ceux qui mesurent le taux de rotation des éléments du BFR.

Rotation des stocks = Stocks de matières

Achats × 360 ou Stocks de produits

Ventes × 360

Rotation des créances = Créances d’exploitation

Chiffre d’affaire (TTC) × 360

Rotation des dettes = Dettes d’exploitation

Achats (TTC) × 360

• Ces ratios expriment en nombre de jours la durée moyenne des crédits clients, par exemple. Ils permettent d’interpréter rapidement la situation d’une entreprise et sont des indicateurs utiles pour l’analyse. Ainsi, une entreprise avec un fort BFR (besoin de financement courant) aura intérêt à réduire le montant ou la durée des crédits accordés à ses clients et/ou à allonger la durée des crédits fournisseurs.

• L’analyse de la situation financière nécessite aussi l’examen de la variation des flux de trésorerie sur une période donnée, ce qui permet de compléter les informations fournies par le bilan.

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325Analyse de la rentabilité

Application 10.6

Tableau des flux de trésorerie et cycle d’investissementLe groupe Vertbois a des activités de production et de vente de matériel agricole. Son tableau résumé des flux de trésorerie est le suivant pour les trois dernières années :

Année 2009 2010 2011

Flux de trésorerie des activités ordinaires 3 980 4 500 5 200

Flux de trésorerie des activités d’investissement (4 300) (3 000) 500

Flux de trésorerie des activités de financement 2 000 1 200 (1 000)

Ce tableau permet de faire un certain nombre de constats en termes d’investissement et de financement. Les deux premières années, l’entreprise a investi de manière importante. Les flux de trésorerie dégagée par l’exploitation n’ont pas permis, la première année, de financer l’intégralité des investissements, d’où le recours vraisemblable à des rentrées financières. On peut supposer que les investissements financiers ont été judicieux, dans la mesure où une augmentation importante des flux d’exploitation a eu lieu entre la première et la dernière année. La colonne correspondant à la dernière année montre aussi que l’entreprise a procédé à des désinvestissements, ce qui a permis d’amorcer le désendettement du groupe.

Cette application permet de visualiser la logique d’un cycle d’investissement et de financement. Une entreprise qui investit doit généralement, dans un premier temps, solliciter des financements afin de couvrir les investissements décidés dans le cadre de son développement. Si les investissements effectués permettent de dégager les cash-flows d’exploitation espérés, ces surplus de trésorerie dégagée permettront de réduire, dans un deuxième temps, l’endettement de l’entreprise. On peut alors parler de « cercle vertueux ». L’étude du tableau des flux de tré-sorerie est essentielle pour comprendre la manière dont se sont formés les flux d’investissement et de financement. Cependant, un autre état financier viendra affiner l’analyse : le tableau de variation des capitaux propres (voir chapitre 6). Ce tableau permet d’examiner la relation de l’entreprise avec ses actionnaires et dans quelle mesure elle fait appel à eux pour financer sa croissance.

4. Analyse de la rentabilitéLes apporteurs de fonds propres ont besoin de connaître la rentabilité de leur investissement, c’est-à-dire de l’ensemble des moyens mis en œuvre pour assu-rer l’activité de l’entreprise, étant donné leur prise de risque. Les indicateurs qui permettent de juger de la performance économique de l’entreprise proviennent essentiellement de l’analyse du compte de résultat et du bilan.

4.1. Préparation des états financiersL’analyse de la rentabilité nécessite de retraiter les états financiers afin d’obtenir une vision financière de l’entreprise. Il convient de faire ressortir l’information nécessaire à l’analyse, c’est-à-dire les moyens mis en œuvre et leur financement selon leur origine. Les éléments associés aux activités économiques doivent être distingués des éléments associés aux activités de financement.

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326 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Bilan comptable

Immobilisations

Stocks

Créances

Disponibilités

Fonds propres

Dettes financières

Dettes non financières

Total Actif Total Passif

Le passage à ce qu’on appelle couramment un bilan économique ou bilan finan-cier consiste à distinguer pour chaque poste les éléments purement financiers des autres. Ces derniers peuvent alors être considérés, par défaut, comme des éléments économiques ou nécessaires à l’activité ordinaire de l’entreprise. Cette logique régit déjà la plupart des postes du bilan comptable. Le bilan économique se construit en compensant actifs et passifs de même nature. Par exemple, les dettes non financières réduisent le montant total des actifs économiques. De même, les actifs financiers tels que des valeurs mobilières de placement (et autres investissements financiers) réduisent le montant des dettes financières pour faire apparaître l’endettement net. En effet, les valeurs mobilières de pla-cement peuvent être liquidées rapidement et servir à rembourser une partie des emprunts de l’entreprise. L’endettement « réel » de l’entreprise s’en trouve alors réduit.

Voici une présentation classique de bilan économique :

Bilan financier

Immobilisations

BFR

Fonds propres

Dettes nettes financières

Actif net économique Passif financier

Les retraitements concernent aussi le compte de résultat. Bien que le résultat des activités ordinaires apparaisse déjà dans les états financiers (de même que le résul-tat financier), il convient de déterminer leur montant respectif après impôt. En effet, si l’entreprise finançait toute son activité par des fonds propres, elle n’aurait pas de charge d’intérêt et le résultat des activités ordinaires serait plus élevé. Il convient alors de déterminer le montant d’impôt que l’entreprise devrait payer pour obtenir un résultat net théorique (hors prise en compte du financement). De même, le résultat financier doit être calculé après impôt pour déterminer son coût réel. Les charges d’intérêt sont déductibles fiscalement. Le coût d’un emprunt est donc moins élevé, du fait de l’économie fiscale, que ne laissent apparaître les charges d’intérêt.

Le résultat ordinaire est déterminé après la prise en compte des dotations aux amortissements et provisions et autres dépréciations. Afin que la politique d’in-vestissement de l’entreprise n’affecte pas l’analyse, un résultat ordinaire peut être déterminé avant ces éléments, qui est plus connu sous son intitulé anglo-saxon

Le bilan financier est l’état des éléments actifs et passifs du patrimoine de l’entre-prise et de leur diffé-rence qui correspond aux capitaux propres.

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327Analyse de la rentabilité

« EBITDA » (Earnings Before Interests Taxes Depreciation and Amortization). Il correspond aux profits tirés de l’exploitation avant déduction des charges finan-cières, des impôts et des dépréciations. Il est moins susceptible de créativité comp-table par rapport à d’autres données produites par l’entreprise, ce qui explique en grande partie son utilisation.

4.2. Liens entre rentabilité économique et rentabilité financière

Deux types de rentabilité doivent être distingués : la rentabilité économique et la rentabilité financière. La première consiste à rapporter la richesse produite par l’activité ordinaire de l’entreprise (résultat ordinaire – après impôt) aux moyens mis en œuvre pour la générer. Ces moyens sont l’Actif net économique (ANE). La comparaison de la richesse créée par l’actif économique avec les moyens mis en œuvre est le taux de rentabilité économique, soit le ratio :

TRE = Taux de rentabilité économique = Résultat ordinaire

ANE

Pour les actionnaires, il convient de mesurer la performance des seuls fonds appor-tés (fonds propres). Cette rentabilité financière se mesure ainsi :

RFP = Rentabilité des fonds propres = Résultat net

Fonds propres = Rentabilité financière

Si les actionnaires sont les seuls apporteurs de capitaux, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de dettes financières (emprunts, etc.), alors la rentabilité économique est égale à la rentabilité financière.

Le bilan financier est alors le suivant :

Bilan financier

Immobilisations

BFR

Fonds propres

Actif net économique Passif financier

Dès lors, toute la richesse générée par l’actif net économique revient aux seuls action-naires. Le résultat des activités ordinaires est égal au résultat net, puisqu’il n’y a pas de charge d’intérêt. Toutefois, à mesure que les actionnaires décideront de financer de nouveaux projets en recourant à l’emprunt, le résultat ordinaire servira à rému-nérer (en partie) les créanciers par la charge d’intérêt. Cette situation est acceptable pour les actionnaires tant que la charge d’intérêt (coût de l’emprunt) est inférieure au supplément de richesse générée par le nouveau projet (supplément de résultat des activités ordinaires). Cette relation s’appelle l’effet de levier financier :

RFP = TRE + Dettes financières

Fonds propres × (TRE – k

D)

Rentabilité éco-nomique : richesse produite par l’activité ordinaire de l’entre-prise (le résultat ordi-naire après impôt) rapportée aux moyens mis en œuvre pour la générer.

Rentabilité finan-cière : résultat net rapporté aux capitaux propres.

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328 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Avec :

RPF = rentabilité des fonds propres ;

TRE = taux de rentabilité économique (après impôt) ;

kD = coût de l’endettement (après impôt).

L’application 10.7 illustre le principe de l’effet de levier financier.

Application 10.7

Effet de levier financierL’entreprise UBC présente le bilan et le compte de résultat (après retraitements) ci-dessous. Une analyse rapide basée sur l’effet de levier financier permet de mettre en avant des facteurs explicatifs de la rentabilité financière (RFP).

Bilan financier

Immobilisations 10 000 Fonds propres 12 000BFR 5 000 Dettes financières nettes 3 000Actif net économique 15 000 Passif financier 15 000

Compte de résultat

Résultat ordinaire 2 600Intérêts (200)Impôts (720)Résultat net 1 680

Le taux moyen d’imposition dans cette application est de 30 %. On peut dès lors calculer le taux de rentabi-lité économique et le coût de l’endettement (après impôt).

La rentabilité des fonds propres est : RFP = 1 680

12 000 = 14 %.

Le taux de rentabilité économique est : TRE = 2 600 × (1 – 0,30)

15 000 =

1 820

15 000 ≅ 12,13 %

Le coût de l’endettement financier est : kD =

200 × (1 – 0,30)

3 000 ≅ 4,67 %..

La relation de l’effet de levier financier se vérifie alors ainsi :

RFP = 12,13 % + 3 000

12 000 × (12,13 % – 4,67 %) = 12,13 % + 0,25 ×7,46 % = 14 %

La richesse créée par l’activité économique de l’entreprise génère une rentabilité inférieure à celle des fonds propres (RFP > TRE). Si l’entreprise se finançait exclusivement par fonds propres, la RFP ne serait que de 12,13 % (RFP = TRE). Or, une partie des actifs économiques est financée par de la dette. Cette source de financement (la dette) ne « coûte » aux actionnaires, après impôt, que 4,67 %. Le supplément de rentabi-lité dégagée, soit 7,46 % (12,13 % – 4,6 %), revient aux actionnaires, proportionnellement au montant de l’endettement financier net sur les fonds propres (levier financier).

Dans ces conditions, et toutes choses égales par ailleurs, les actionnaires de l’entreprise UBC devraient conti-nuer à financer leurs projets par de la dette, afin d’accroître la rentabilité de leurs fonds investis. Ils continue-raient à être rémunérés à hauteur de 7,46 % sur des projets qu’ils ne financent pas.

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329Analyse de la rentabilité

Il existe une limite à la politique d’endettement. À mesure que l’endettement de l’entreprise croît, le risque de défaillance augmente. Les créanciers ajustent le taux d’intérêt qu’ils réclament à ce risque, si bien qu’il existe un montant de dette où son coût devient égal à la rentabilité économique de l’entreprise. Dès lors, les action-naires n’ont plus intérêt à recourir au financement par emprunt. L’effet de levier financier sera négatif (TRE < k).

La rentabilité financière est une fonction positive de la rentabilité économique et il est intéressant de rechercher les faits à l’origine de cette rentabilité économique, notam-ment au moyen de l’analyse détaillée du compte de résultat. Cette dernière doit per-mettre de savoir si l’entreprise a, par exemple, maîtrisé ses coûts et maintenu sa marge brute (la marge brute est la différence entre le chiffre d’affaires et le coût des ventes). Les différents indicateurs économiques qui rendent compte des opérations d’exploi-tation effectuées doivent être étudiés dans le cadre de l’examen global des indicateurs. Toutefois, il convient de calculer certains ratios d’exploitation afin de mieux mesurer la pertinence de la gestion. Ceux-ci sont essentiellement calculés à partir du compte de résultat et des différents soldes de gestion qu’on peut en tirer. Par exemple, il est inté-ressant de connaître le taux de marge brute : comme tout ratio, il n’a de signification qu’en comparaison des exercices précédents et des entreprises concurrentes.

Application 10.8

Calcul et interprétation de la notion de marge bruteUne entreprise réalise un chiffre d’affaires de 800 000 K€ et dégage une marge brute de 500 000 K€ (diffé-rence entre le chiffre d’affaires et le coût des ventes). Le taux de marge brute est de 62,5 %. Ce ratio n’a pas de réelle signification en lui-même, mais prend tout son sens par rapport aux événements des dernières années. Ce taux indique-t-il une meilleure efficacité de la gestion ou, au contraire, une dégradation ? Il s’agit là d’une comparaison temporelle. La signification de ce chiffre prend aussi tout son sens en comparaison avec des entreprises équivalentes : l’entreprise est-elle mieux gérée que ses concurrentes ? Il s’agit là d’une comparaison spatiale. Cette application montre l’ambiguïté de l’étude des données produites par l’entre-prise. On doit donc toujours recouper celles-ci avec d’autres, en s’assurant que les conditions d’exploitation sont bien comparables d’une année sur l’autre.

4.3. L’analyse au sein des états financiersLes IFRS n’imposent pas l’ajout d’éléments d’analyse financière dans les états finan-ciers. Toutefois, certains groupes considèrent que la publication d’un ou de plusieurs ratios financiers calculés permet une meilleure compréhension de la situation éco-nomique du groupe et, à cet effet, ils intègrent des tableaux ou des notes spécifiques dans les comptes. Ce paragraphe n’illustre que deux types d’indicateurs :

• certains, fondés exclusivement sur les informations du compte de résultat, exprimant ainsi une mesure de la performance économique ;

• d’autres exprimant une forme de rentabilité en mettant en relation un indi-cateur de résultat (performance économique) avec un indicateur de capital investi (établi à partir des données contenues dans le bilan).

Le taux de marge brute est la différence entre chiffre d’affaires et coût des ventes, exprimée en % du chiffre d’affaires.

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330 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Il est important d’être conscient que ces indicateurs ne sont pas définis par les IFRS ni ailleurs officiellement. Leurs définitions et leurs compositions peuvent donc varier d’un groupe à l’autre, en fonction des besoins propres à chacun pour la gestion de ses opérations respectives. Cette diversité de définitions rend les compa raisons intragroupes plus difficiles, voire impossibles.

4.3.1. Les indicateurs de performance économique

Un des indicateurs les plus courants sur le plan international est le Résultat opéra-tionnel. Sa publication était même obligatoire selon IAS 1 jusqu’à fin 2003. Cepen-dant, la norme ne donnait pas de définition exacte de cet indicateur et il n’était pas possible d’en définir une. Conséquence : le Résultat opérationnel a été supprimé de la liste des éléments à publier dans le compte de résultat. Cette obligation est depuis remplacée par l’option offerte aux entreprises de publier des résultats inter-médiaires de leur choix à condition d’en indiquer la définition.

La vocation générale du Résultat opérationnel est de renseigner sur la performance des opérations, au sens large, de l’entreprise, mais sans qu’il y ait l’impact de la structure du financement (reflété par certains éléments financiers, notamment les intérêts) et de l’imposition du résultat (impôts sur les résultats). Cette définition très générale génère néanmoins des problèmes d’affectation d’éléments, notam-ment de ceux à caractère non récurrent dont l’intégration dans le résultat opé-rationnel risque de fausser l’appréciation de la performance économique future de la société. Une façon transparente de remédier à ce dilemme est celle retenue par le groupe PSA Peugeot Citroën qui, dans son document de référence 2010, publie outre le résultat opérationnel un autre indicateur appelé « résultat opé-rationnel courant », l’écart entre les deux étant détaillé dans une note spécifique (voir figure 10.10).

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331Analyse de la rentabilité

Figure 10.10 •

(en millions d'euros)

Activités industrielles et commerciales

Activités de financement Éliminations Total

160 65)392(258 1205 45)4 eton( seriaffa'd erffihC

)885 54(392)189()009 44(sudnev secivres te sneib sed stûoC

)206 6(-)463()832 6(xuaicremmoc te xuarénég siarF

Frais d'études, de recherche et de développement (note 6) (2 075) - - (2 075)

697 1-705982 1tnaruoc lennoitarépo tatluséR

673-72943)7 eton( stnaruoc non slennoitarépo stiudorP

)634(--)634()7 eton( setnaruoc non sellennoitarépo segrahC

637 1-435202 1lennoitarépo tatluséR

Produits sur prêts, titres de placement et trésorerie (note 8) 86 - - 86

)554(--)554( )9 eton( tnemecnanif ed segrahC

922-1822)01 eton( reicnanif erètcarac à stiudorP

)982(-)3()682()01 eton( reicnanif erètcarac à segrahC

703 1-235577seérgétni sétéicos sed tôpmi tnava tatluséR

)772(-)681()19(stnaruoc stôpmI

22-64)42(séréffid stôpmI

Impôts sur les résultats (note 11) (115) (140) - (255)

Résultat net des sociétés mises en équivalence (note 15) 202 2 - 204

652 1-493268édilosnoc ten tatluséR

Dont part du groupe 744 388 2 1 134

Dont part des minoritaires 118 6 (2) 122

2010

Extrait du document de référence 2010, PSA Peugeot Citroën.

Dans le même but, d’autres groupes distinguent une marge opérationnelle du résultat opérationnel en précisant la différence entre ces deux indicateurs. Le groupe Capgemini poursuit la même démarche en identifiant une marge opéra-tionnelle qui est ensuite corrigée des autres produits et charges opérationnels. En revanche, l’indicateur qui en résulte n’est pas appelé Résultat opérationnel mais Résultat d’exploitation, comme l’indique la figure 10.11.

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332 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Figure 10.11 •

Notes 2009 2010 2011

Résultat de base par action 8 1,23 1,83 2,63

Résultat dilué par action 8 1,22 1,74 2,49

Chi�re d’a�aires 3 8371 100 8 697 100 9 693 100

Chi�re d’a�aires Montant % Montant % Montant %

Coûts des services rendus 4 (6 366) (76,1) (6 631) (76,2) (7 425) (76,6)Frais commerciaux 4 (629) (7,5) (680) (7,8) (746) (7,7)

Frais généraux et administratifs 4 (781) (9,3) (799) (9,2) (809) (8,3)

Marge opérationnelle 595 7,1 587 6,8 713 7,4Autres produits opérationnels 5 7 0,1 6 0,1 - -

Autres charges opérationnelles 5 (269) (3,2) (104) (1,3) (118) (1,3)Résultat d’exploitation 333 4,0 489 5,6 595 6,1Produits des équivalents de trésorerieet des actifs de gestion de trésorerie 6 22 0,3 20 0,3 23 0,2Coût de l'endettement �nancier brut 6 (65) (0,8) (74) (0,9) (88) (0,9)Coût de l'endettement �nancier net 6 (43) (0,5) (54) (0,6) (65) (0,7)Autres produits �nanciers 6 75 0,9 22 0,2 64 0,7

Autres charges �nancières 6 (125) (1,6) (55) (0,6) (104) (1,1)

Résultat �nancier (93) (1,2) (87) (1,0) (105) (1,1)Charge d'impôt 7 (61) (0,7) (124) (1,4) (101) (1,0)

Résultat des entreprises associées (1) - - - - -

RÉSULTAT NET 178 2,1 278 3,2 389 4,0

Dont : Part du Groupe 178 2,1 280 3,2 404 4,2Intérêts minoritaires - - (2) - (15) (0,2)

Extrait du document de référence 2011, Capgemini.

Le groupe Schneider Electric choisit également la notion de Résultat d’exploitation pour l’indicateur qui devrait être le plus proche du Résultat opérationnel. Mais celui-ci est complété par d’autres indicateurs qui, selon le groupe, sont retenus pour la mesure de la performance. C’est ainsi que se justifie le calcul de l’EBITAR et de l’EBITA. Ce dernier correspond au Résultat d’exploitation, mais sans prise en compte d’une partie des dotations aux amortissements (voir figure 10.12).

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333Analyse de la rentabilité

Figure 10.12 •

(en millions d’euros sauf le résultat par action) Note Exercice 2010 Exercice 2009*

Chi�re d’a�aires 3

Coûts des ventes

Marge brute

)304()054(4tnemeppolevéd te ehcrehceR

2686noitatiolpxe’d segrahc te stiudorp sertuA

EBITAR**

)313()69(7noitarutcurtser ed segrahC

EBITA***

)132()822(8snoitisiuqca xua séil sleroprocni sed snoitaicérpéd te stnemessitromA

Résultat d’exploitation

6242 eirerosért ed stnelaviuqé’d te eirerosért ed stiudorP

)323()603( turb reicnan fi tnemettedne’l ed tûoC

Coût de la dette fi nancière nette (282) (297)

)78()56(9sreicnan fi segrahc te stiudorp sertuA

Résultat fi nancier (347) (384)

Résultat avant impôts

)592()665(01sétéicos sel rus stôpmI

)12(6 ecnelaviuqé ne sesim sétéicos sed tatlusér ed trap-etouQ

RÉSULTAT NET

• 2467 seriatironim seriannoitca tnod

Résultat net (part attribuable aux actionnaires de la société mère) par action 23,395,63.12)noitca/sorue ne(

Résultat net (part attribuable aux actionnaires de la société mère) 13,355,6 )noitca/sorue ne( noitulid sèrpa

* Colonne 2009 retraitée des éléments détaillés en note 1.2 (coûts d’acquisition et CVAE).** EBITAR (Earnings Before Interests, Taxes, Amortization of purchase accounting intangibles and Restructuring costs) Résultat d’exploitation avant amortissements et dépréciations des incorporels issus d’acquisitions, avant perte de valeur des écarts d’acquisition et avant charges de restructuration.*** EBITA (Earnings Before Interests, Taxes and Amortization of purchase accounting intangibles) Résultat d’exploitation avant amortissements et dépréciations des incorporels issus d’acquisitions et avant perte de valeur des écarts d’acquisition. L’annexe fait partie intégrante des comptes consolidés.

Extrait du document de référence 2010, Schneider Electric.

Contrairement au cas de Schneider Electric, l’exemple du groupe Accor montre qu’il existe aussi le risque qu’un terme soit utilisé alors que son contenu diverge de manière significative de celui auquel l’utilisateur peut s’attendre. Le résultat opéra-tionnel avant impôt de ce groupe a une définition plus large que le résultat opéra-tionnel rencontré ailleurs, puisqu’il inclut tous les éléments du compte de résultat à l’exception des impôts sur le résultat, et donc notamment le résultat financier. En plus du résultat opérationnel avant impôt, quatre autres notions de résultats inter-médiaires (résultat brut d’exploitation, excédent brut d’exploitation, résultat d’ex-ploitation, résultat avant impôt et éléments non récurrents) sont indiquées, reflétant ainsi la gestion interne du groupe. Chacune de ces autres notions est détaillée dans des notes spécifiques (voir figure 10.13).

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334 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Figure 10.13 •

CHIFFRE D'AFFAIRES OPERATIONNEL 3 5 948 2 849 2 973

Charges d'exploita�on 4 (4 134) (2 014) (2 076)

RESULTAT BRUT D'EXPLOITATION 5 1 814 835 897

Loyers 6 (934) (456) (491)

EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION 7 880 379 406

Amor�ssements et provisions 8 (434) (223) (207)

RESULTAT D'EXPLOITATION 9 446 156 199

Résultat financier 10 (134) (73) (55)Quote-part dans le résultat net des sociétés mises en équivalence 11 22 10 0

RESULTAT AVANT IMPOT ET ELEMENTS NON RECURRENTS 334 93 144

Charges de restructura�on 12 (31) (11) (22)Déprécia�on d'ac�fs 13 (284) (35) (19)

Résultat de la ges�on du patrimoine hôtelier 14 4 20 30Résultat de la ges�on des autres ac�fs 15 (35) (47) (11)

RESULTAT OPERATIONNEL AVANT IMPOT (12) 20 122

Impôts 16 (392) (84) (71)

Résultat net des ac�vités non conservées (*) 17 4 014 52 1

Résultat Net des ac�vités poursuivies (404) (64) 51Résultat Net des ac�vités non conservées 4 014 52 1

RESULTAT NET DE L'ENSEMBLE CONSOLIDE 3 610 (12) 52

Résultat Net Part du Groupe lié aux ac�vités poursuivies (411) (64) 40Résultat Net Part du Groupe lié aux ac�vités non conservées 4 011 49 1

Résultat Net Part du Groupe 3 600 (15) 41

Résultat Net Part des Intérêts Minoritaires l ié aux ac�vités poursuivies 7 (0) 11Résultat Net Part des Intérêts Minoritaires l ié aux ac�vités non conservées 3 3 (0)

Résultat Net Part des intérêts minoritaires 10 3 11

Nombre moyen pondéré d'ac�ons 25 225 838 225 627 226 994en circula�on (en milliers)

RESULTAT NET PART DU GROUPE PAR ACTION (en €) 15,94 (0,07) 0,18

Résultat net dilué par ac�on (en €) 25 15,87 (0,07) 0,18

Résultat net Part du Groupe par ac�on des ac�vités poursuivies (en €) (1,82) (0,28) 0,18Résultat net dilué Part du Groupe par ac�on des ac�vités poursuivies (en €) (1,82) (0,28) 0,18

Résultat net Part du Groupe par ac�on des ac�vités non conservées (en €) 17,76 0,23 0,00Résultat net dilué Part du Groupe par ac�on des ac�vités non conservées (en €) 17,68 0,23 0,00

En € millions Notes 2010 Juin 2011Juin 2010

(*) Concerne essen�ellement :

- Au 31 décembre 2010 et au 30 juin 2010, les ac�vités Edenred, Groupe Lucien Barrière et Services à bord des trains ;

- Au 30 juin 2011, l’ac�vité Services à bord des trains.

Extrait du rapport semestriel 2011, Accor.

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335Analyse de la rentabilité

4.3.2. L’exemple d’un indicateur de rentabilité : le ROCE

ROCE signifie Return on Capital Employed. Il met en relation une notion de performance économique (le résultat opérationnel ou un autre résultat inter-médiaire) avec la valeur des éléments mis en œuvre pour l’obtenir (la valeur des actifs opérationnels, non courants et courants, corrigée des passifs opéra-tionnels). Ni l’indicateur lui-même, ni ses composants ne sont définis par les IFRS, et il en résulte que les définitions utilisées par les groupes peuvent varier de manière significative.

Pour le groupe Accor par exemple, le ROCE se calcule sur la base du capital ini-tialement investi. Il retient donc les valeurs brutes historiques des actifs comme éléments des capitaux employés. À cela s’ajoute la valeur du BFR. D’autre part, l’indicateur de résultat ne comprend pas les dotations aux amortissements de l’exercice et ne tient pas non plus compte d’autres dotations (par exemple, les dotations aux provisions).

Ce calcul donne lieu à la note suivante dans les comptes semestriels 2011 de ce groupe (voir figure 10.14).

Ces quelques exemples montrent que l’analyse de ratios financiers reste un exercice délicat, et cela même dans un environnement économique dans lequel la plupart des grands groupes appliquent les mêmes normes d’information financière (IFRS). Cela est dû au fait que les IFRS ne traitent pas des tech-niques d’analyse financière et que le choix et la définition des ratios financiers restent à la diligence des préparateurs des comptes, et cela même si ces ratios sont intégrés au sein des états financiers établis selon les IFRS. La seule forme de comparabilité de ces ratios assurée par les IFRS est celle dans le temps pour la même entreprise.

RésuméL’analyse financière consiste en l’étude du besoin en fonds de roulement (BFR) et en celle du fonds de roulement (FR). Le BFR détermine les besoins de trésorerie de l’entreprise pour financer ses activités courantes et le FR, les besoins de ressources financières à plus long terme. Il y a « équilibre financier » lorsque les ressources financières sont égales aux actifs à long terme. La différence entre le FR et le BFR est compensée par la trésorerie (c’est-à-dire disponibilités – concours bancaires). Le tableau de flux de trésorerie complète l’information donnée par le bilan et par le compte de résultat en détaillant les origines des mouvements de trésorerie sur-venus au cours d’un exercice. On distingue alors trois origines : les flux générés par les activités ordinaires de l’entreprise, ses activités d’investissement et ses activités de financement. Pour les actionnaires, l’analyse est enrichie par l’étude de la per-formance économique (rentabilité des actifs) et financière (rentabilité des fonds propres) de leur entreprise.

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336 Chapitre 10 – Concepts de l’analyse financière

Figure 10.14 •

Le retour sur capitaux employés (ROCE) est l’instrument u�lisé par le Groupe dans sa ges�on interne pour mesurer la performance des différents mé�ers qu’il contrôle. C’est aussi un indicateur de la rentabilité des ac�fs non consolidés ou mis en équivalence. Il est déterminé sur la base des agrégats suivants établis à par�r des comptes consolidés :

excédent d’exploita�on des ac�vités ajusté (EBE ajusté) : pour chaque mé�er, cet agrégat comprend l’excédent brut d’exploita�on et des produits sur immobilisa�ons financières (dividendes et produits financiers des sociétés externes et mises en équivalence) ;

capitaux employés : pour chaque mé�er, total des ac�fs immobilisés calculés à par�r de la moyenne de leur valeur brute 2010 et 2011 sur chaque exercice, et du besoin en fonds de roulement.

Le ROCE est calculé comme le rapport de l’excédent d’exploita�on des ac�vités ajusté (EBE ajusté) et des capitaux employés moyens, au cours de la période de référence. Ainsi, au 30 juin 2011, le ROCE s’établit à 11,9 % contre 11,3% au 31 décembre 2010 et 9,5% au 30 juin 2010.

Capitaux employés 8 691 8 506 8 321 Retraitements prorata temporis des capitaux employés (a) (572) (501) (377) Effet de change sur les capitaux employés (b) 92 118 (82)

Capitaux employés moyens 8 211 8 123 7 862

Excédent Brut d'Exploita�on (cf. Note 7) 757 880 906 Intérêts financiers sur prêts et dividendes externes 10 12 12 Quote-part avant impôt dans le résultat des sociétés mises en équivalence (cf. Note 11) 13 24 15

Excédent d'exploitation des activités ajusté (EBE ajusté) 780 916 933

ROCE (EBE ajusté / capitaux employés) 9,5% 11,3% 11,9%

En € millions 2010Juin2010

(12 mois)

Juin2011

(12 mois)

(a) Dans le cadre du calcul du ROCE, les capitaux employés sont pris en compte au prorata temporis du nombre de mois d’excédent d’exploita�on des ac�vités dégagées au cours de la période. Ainsi, aucun des capitaux employés ne sera retenu pour une acquisi�on réalisée le 30 juin et pour laquelle aucun excédent d’exploita�on des ac�vités n’a été pris en compte dans le compte de résultat.

(b) Les capitaux employés de la période sont ramenés au taux de conversion moyen pour être comparable au taux de traduc�on de l’excédent d’exploita�on des ac�vités.

Rapport semestriel 2011, Accor.

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337Activités

Activités

1. Tableau de flux de trésorerieVous disposez des informations suivantes pour la société RAF :

Bilan en CHF 2012 2011 Compte de résultat 2012 (en €)

Trésorerie 17 000 12 000 Ventes 350 000

Créances clients 22 000 25 000 CMV (195 000)

Stocks 33 000 35 800 Salaires (58 000)

Charges payées d’avance

4 700 5 600 Publicité (15 000)

Équipements (nets) 185 000 165 000 Amortissements (22 000)

Total Actifs 261 700 243 400 Perte/cession équipement

(6 500)

Dettes fournisseurs 14 600 18 000 Intérêts (4 000)

Intérêts à payer 1 800 1 200 Impôts (9 900)

Produits perçus d’avance

1 500 – Résultat net 39 600

Emprunts 112 000 120 000

Capital social 65 000 65 000

Réserves 66 800 39 200

Total Passifs 261 700 243 400

Extrait de l’annexe

2012 2011

Équipements (bruts) 210 500 190 000

Amortissements cumulés 25 500 25 000

Équipements (nets) 185 000 165 000

Des équipements d’un coût de 35 000 €, avec 21 500 € d’amortissements cumulés, ont été ven-dus (au comptant).

Les charges financières de RAF ne sont pas liées aux activités ordinaires.

Présentez le tableau de flux de trésorerie de la société RAF selon la méthode directe.

2. Tableau de flux de trésorerie – disponibilités – à compléterAu cours de l’année 2011, la société Finesse a vendu un terrain pour un montant de 40 000 € et a acheté du mobilier pour 15 000 €. Elle a par

ailleurs versé 3 000 € de dividendes à ses action-naires et emprunté 20 000 € à sa banque après avoir remboursé un prêt de 10 000 €.

Comptes du bilan 31/12/2011 01/01/2011Disponibilités ? 5 000

Créances clients 8 000 4 000

Stocks de marchandises 3 000 5 000

Dettes fournisseurs 10 000 8 000

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338 Activités

Compte de résultat

Ventes 68 000

CMV (25 000)

Salaires (15 000)

Amortissements (6 000)

Plus-value de cessions 1 000

Résultat net 23 000

Selon ces données, préparez un tableau de flux de trésorerie.

3. Tableau de flux de trésorerie – à analyser

En considérant les informations comprises dans les notes aux états financiers 2010 du groupe (voir figures 10.15 et 10.16), veuillez répondre aux questions suivantes :

1. Quelle action a entraîné l’impact le plus important sur la trésorerie du groupe Schneider en 2010 ?

2. Que pensez-vous de l’affirmation suivante : « La trésorerie du groupe Schneider s’est dégradée de 2009 à 2010 » ?

3. Comment le projet d’investissement identifié à la question 1 a-t-il été financé ?

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339Activités

Figure 10.15 • Extrait du document de référence 2010, Schneider.

(en millions d’euros) Note Exercice 2010 Exercice 2009*

Perte/(profi t) des sociétés mises en équivalence net des dividendes reçus (6) 21

933853selleroproc snoitasilibommi sed stnemessitromA

752783selleroprocni snoitasilibommi sed stnemessitromA

23192stnaruoc non sfitca sed ruelav ed etreP

131)15(snoisivorp sed )noitunimid(/noitatnemguA

)411()05(séréffid stôpmi sed noitairaV

93)12(sésilibommi sfitca’d snoissec rus seulav-sniom uo )sulP(

Autres éléments 26 37

Autofi nancement d’exploitation

345)504(noitatiolpxe’d secnaérc sed )noitatnemgua(/noitunimiD

054)515(sruoc ne xuavart te skcots sed )noitatnemgua(/noitunimiD

)671(784noitatiolpxe’d setted sed noitatnemgua/)noitunimiD(

22722stnaruoc sfissap te sfitca sertuA

938)602(tnemeluor ed sdnof ne nioseb ud noitairaV

Total I

II - Trésorerie (a�ectée aux) produite par des opérations

)733()673(selleroproc snoitasilibommi’d snoitisiuqcA

7248selleroproc snoitasilibommi’d snoisseC

)862()932(selleroprocni snoitasilibommi’d snoitisiuqcA

23selleroprocni snoitasilibommi’d snoisseC

)675()825(noitatiolpxe’d ten tnemessitsevnI

)04(5emret gnol à serèicnan fi snoitarépo sertuA

--emret gnol à etiarter ed sfitcA

Sous-total

Total II

III - Trésorerie (a�ectée aux) produite par des opérations

22942 serporp snoitca’d )tahca(/etneV

)188()372( serèicnan fi setted sertua sed )noitunimid(/noitatnemguA

851503 eriarémun ne latipac ed )noitcudér(/noitatnemguA

Minoritaires (46) (34)

Total III (120) (21)

6 61

L’annexe fait partie intégrante des comptes consolidés.

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Figure 10.16 •

Note 2 Évolution du périmètre de consolidation

Nombre de sociétés

31/12/2010 31/12/2009

France Étranger France Étranger

Société mère et sociétés consolidées par intégration 7740629475elabolg

Sociétés consolidées par intégration proportionnelle - 1 - 1

3151ecnelaviuqé ne esim rap seédilosnoc sétéicoS

1841689485enoz rap latot-suoS

TOTAL 245655

2.1 - Acquisition des activités Distribution d’Areva T&D

L’accord de Consortium prévoit qu’à la date de réalisation del’acquisition, Schneider Electric dispose immédiatement de 100 %des intérêts et du contrôle exclusif des activités Distribution tellesqu’antérieurement détenues par Areva (et dans la limite de leurdétention par Areva), et acquises par l’intermédiaire du Consortium.De ce fait, les activités Distribution ont été consolidées par intégrationglobale à compter du 7 juin 2010 tandis que les activités Transmissionont été totalement exclues du périmètre de consolidation.

En application de la norme IFRS 3 révisée, Schneider Electric avalorisé les actifs acquis et les passifs assumés à leur juste valeur à ladate d’acquisition. Il en résulte un goodwill préliminaire qui peut êtreajusté pendant une période maximale de 12 mois à compter de ladate d’acquisition en fonction de nouvelles informations concernantdes faits et circonstances existants à la date d’acquisition. L’allocationprovisoire du prix d’acquisition s’analyse comme suit :

Avant allocation provisoire APPnoitisiuqca’d xirp ud

Après allocation provisoire du prix d’acquisition

Prix d’acquisition

706071734tnaruoc non fitcA

299-299)eirerosért sroh( tnaruoc fitcA

33-33eirerosérT

54-54serèicnan fi setteD

882121761serèicnan fi setted sroh tnaruoc non fissaP

35845997serèicnan fi setted sroh tnaruoc fissaP

63243seriatironim stêrétnI

ÉCART D’ACQUISITION 727

En date du 7 juin 2010 (date de réalisation), un consortium détenupar Alstom et Schneider Electric s’est porté acquéreur de la totalitédu capital d’Areva T&D pour une valeur de 2,29 milliards d’euros. Lesdeux partenaires du consortium ont également repris à leur chargele re� nancement de la dette consentie par Areva à cette société.En tant qu’acquéreur des activités Distribution, Schneider Electric a�nancé à hauteur de 815 millions d’euros la valeur des fonds propreset à hauteur de 323 millions d’euros le re� nancement de la dette.Les accords de la transaction ne prévoient ni clause de garantie depassif, ni complément de prix.

Extrait du document de référence 2010, Schneider.

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