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Education La débâcle du système RH COMPETENCES Supplément de L’Economiste N°4494 L’X renforce ses partenariats au Maroc n Promotion de l’em- ploi: L’Anapec affine son tuning Pages II & III n Les managers qui bougent Page II L’ ECOLE polytechnique n’envisage pas d’antenne marocaine à l’instar de l’Ecole cen- trale de Paris, mais elle compte bien renforcer sa présence au Maroc. Après avoir signé une convention avec les classes prépas des lycées Mly Youssef à Rabat et Mly Driss à Fès, la célèbre X prévoit d’autres partenariats. Des négociations sont actuellement en cours avec l’Université euroméditerranéenne de Fès. Son président, Jacques Biot, nous livre en exclusi- vité ses projets.o Pages VI & VII • Crise RH dans plusieurs secteurs • Un déficit de 5.000 emplois et 1 milliard de DH perdus/an dans l’offshoring • 100.000 acteurs éducatifs dressent un tableau noir de l’école Pages IV & V Source: Fotolia

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EducationLa débâcle du système

RHCOMPETENCESSupplément de L’Economiste N°4494

L’X renforce ses partenariats au Maroc

n Promotion de l’em-ploi: L’Anapec affine son tuning

Pages II & III

n Les managers qui bougent

Page II

L’ECOLE polytechnique n’envisage pas d’antenne marocaine à l’instar de l’Ecole cen-trale de Paris, mais elle compte bien renforcer sa présence au Maroc. Après avoir signé une convention avec les classes prépas des lycées Mly Youssef à Rabat et Mly Driss à Fès, la célèbre X prévoit d’autres partenariats. Des négociations sont actuellement en cours avec l’Université euroméditerranéenne de Fès. Son président, Jacques Biot, nous livre en exclusi-vité ses projets.o

Pages VI & VII

• Crise RH dans plusieurs secteurs• Un déficit de 5.000 emplois et 1 milliard de DH perdus/an dans l’offshoring• 100.000 acteurs éducatifs dressent un tableau noir de l’école

Pages IV & V

Source: Fotolia

Actu

Mardi 31 Mars 2015

n Nouveau DG pour SGS MoroccoSGS, expert mondial de l’inspection, l’analyse, le contrôle et

la certification, vient d’accueillir en février dernier son nouveau DG au Maroc, Mehdi Benzaari. Le jeune patron fraîchement nommé a effectué l’essentiel de sa carrière à l’international (Etats-Unis, France, Moyen-Orient) dans l’industrie et l’ingénierie. Benzaari est un collec-tionneur de diplômes.

Il est titulaire d’un Executive Management de la London Business School, d’un PHD Certificate en Etudes diplomatiques et stratégiques

du Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Paris, d’un diplôme d’ingénierie en mathématiques appliquées, ainsi que d’un master en Marketing et Innovation. Mehdi Benzaari est, en outre, vice-président de la Chambre de commerce suisse au Maroc.

n Rachid Assoudi, DG du Kenzi Tower HotelRachid Assoudi a été récemment désigné nouveau directeur

général du Kenzi Tower Hotel Casablanca depuis le 1er novembre 2014. Il y a auparavant respective-ment occupé les postes de directeur général adjoint et de directeur gé-néral par intérim de mai 2011 à mai 2014 puis de juin 2014 à novembre 2014. Doté d’une expérience de plus de quinze années dans l’hôtellerie, il a été directeur de la restauration de plusieurs chaînes internationales parmi lesquelles le Movenpick Al Bida’a Hotel and Resort du Koweït, le Movenpick Resort Al Nawras de

Djeddah en Arabie saoudite ou encore le Corinthia Bab Africa Hotel de Tripoli en Libye. Rachid Assoudi est titulaire d’un Mas-ter en Management Hôtellerie et Restauration de l’Université de Toulouse ISTHIA. o

II

RHCOMPETENCES

Managers qui bougent

ner plus d’investisseurs pour s’installer notamment dans la zone industrielle», indique Zineb El Adaoui, wali de la ré-gion du Gharb Chrarda-Bni Hssen. Pour accompagner cette dynamique, l’OFPPT prévoit la construction de 4 centres qui vont permettre d’augmenter la capa-cité d’accueil au niveau de la région de 4.000 places dans les filières du transport

et la logistique, l’agroalimentaire ainsi que l’industrie d’une manière générale. A signaler que la région abrite déjà 18 établissements de formation profession-nelle avec une capacité de 16.000 places. L’emploi reste un grand défi à relever qui nécessite l’ouverture de l’université sur son environnement. «De même, il faut que l’entreprise s’ouvre de son côté sur l’université en donnant la possibilité aux étudiants de faire des stages», signale Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi. Ce dernier invite également les respon-sables d’entreprises à se rendre dans les universités afin de partager leurs expé-riences avec les étudiants.o

Noureddine EL AISSI

n Il vient d’être inauguré hier à l’université Ibn Tofail à Kénitra

n L’agence lance concomitam-ment la semaine Emploi pour l’étudiant

n Au programme, des visites à plus de 400 établissements uni-versitaires APRÈS les universités de Casablan-ca et celle de Rabat, l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (Anapec) ouvre le troisième espace emploi au sein de l’université Ibn Tofail à Kénitra. C’est le fruit d’un partenariat entre les deux parties. La cérémonie d’inauguration a eu lieu, hier lundi, à l’occasion du lancement de la semaine Emploi pour l’étudiant qui va durer jusqu’au 3 avril 2015 et touchera plus de 400 établissements universitaires. Il s’agit de la 9e édition organisée cette année sous le thème «Prestations aux chercheurs d’emploi,... pour plus d’au-tonomie!». Ces espaces emploi sont des agences de proximité qui ont un rôle d’information, de formation et de sen-sibilisation. Ce qui permet à des milliers d’étudiants de s’informer sur les oppor-tunités qu’offre le marché du travail, et de bénéficier de conseils pratiques pour affiner leurs méthodes et techniques de recherche d’emploi. En ce qui concerne

la semaine Emploi, «il s’agit d’un événe-ment qui constitue une occasion pour se rapprocher des étudiants et futurs cher-cheurs d’emploi dans le but de connaître leurs attentes et leur faire découvrir l’en-semble des services que notre agence met à leur disposition, notamment les services à distance», rappelle Anass Doukkali, DG de l’Anapec. Pour ce dernier, tous

les efforts seront déployés en vue d’acti-ver l’ouverture des espaces emploi dans d’autres universités.

Plusieurs conventions ont également été conclues avec d’autres partenaires. L’Agence a ainsi passé un accord avec l’université de Kénitra et le bureau régio-nal de l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc pour accompagner l’enseigne-ment privé dans la satisfaction de ses be-soins en RH. Un partenariat a également été conclu avec le bureau régional de l’OFPPT. Profitant de l’occasion, Larbi Bencheikh, DG de l’OFPPT, a confirmé l’engagement de son office pour ac-compagner le développement de cette région qui connaît un essor sur le plan industriel avec l’ouverture de la nouvelle zone industrielle. «La disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée figure parmi les atouts de la région qui a contribué à drai-

Université: Un 3e espace emploi pour l’Anapec

Pour réagir à cet article:[email protected]

SELON les résultats d’une enquête, les besoins d’emploi exprimés par un échantillon d’entreprises au niveau de la région à l’horizon 2015 sont estimés à plus de 8.500 postes. Le grand lot, soit 83%, revient au secteur de l’industrie dont plus de 3.700 postes pour l’automobile. o

Besoins d’emploi

➨➨➨

n La mission belge inaugurée

L’Ecole belge de Casablanca vient d’être officiellement inaugurée par le ministre-président de la Fédé-ration Wallonie-Bruxelles Rudy De-motte. Il était accompagné de Lamia Radi, directrice de la coopération et de l’action culturelle du ministère des Affaires étrangères et de la Coo-pération, et de Mohamed Benabdel-kader, directeur de la coopération et de l’enseignement scolaire privé du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. Ils ont été accueillis par des adminis-trateurs de l’Association des écoles à programme belge à l’étranger (AEBE) et par l’équipe de la direc-tion de l’école. Une visite qui a été l’occasion de signer une seconde convention de partenariat sociale. En effet, après son partenariat avec SOS Villages l’année dernière, l’éta-blissement belge s’est engagé auprès de l’Heure Joyeuse.

n L’OFPPT forme les formateurs africainsL’OFPPT a récemment entamé

une action de formation et de per-fectionnement des formateurs des pays africains partenaires. Au total, près de 252 formateurs, personnes d’encadrement et gestionnaires d’établissements mauritaniens béné-ficieront de sessions dans plusieurs domaines et seront encadrés par les Centres de développement de com-pétences de l’OFPPT. Une action mise en œuvre en partenariat avec le ministère mauritanien de l’Emploi, de la Formation professionnelle et des Technologies de l’information. La première session de formation a eu lieu du 16 au 28 mars dernier à Casablanca et a permis de former 30 formateurs mauritaniens aux filières de la Construction métallique, du Génie électrique ou encore de la Mé-canique automobile. Objectif: déve-lopper leurs compétences en termes de préparation et d’évaluation des séquences de formation. Les parti-cipants ont été placés en immersion dans des établissements similaires à leur spécialité et accompagnés par un tuteur. Les bénéficiaires du pro-gramme seront encadrés de mars à novembre par les formateurs-ani-mateurs des Centres de dévelop-pement des compétences (CDC). D’autres formations suivront. Ainsi, 32 cadres de l’Administration cen-trale mauritanienne et 21 directeurs et gestionnaires d’établissements de la formation technique et profes-sionnelle seront accueillis en stage de perfectionnement.o

(Ph.

priv

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(Ph.

priv

ée)

n Des actions de proximité avec des acteurs locaux et l’INDH

n Formation, auto-emploi.., les champs d’intervention

- L’Economiste: Des initiatives locales pour l’emploi ont été lancées dans la pro-vince d’Errachidia. Qu'est ce qui justifie le choix de cette région?

- Anass Doukkali: Notre objectif est de créer une dynamique locale de promotion de l’emploi dans les régions du Royaume où il y a le moins d’activités économiques géné-ratrices de travail comme cela est le cas pour la province d’Errachidia. Bien que l'environ-nement économique ne soit pas vraiment favorable, nous pouvons toujours trouver des solutions à travers des actions d’amé-lioration de l’employabilité, de promotion de la création de projets d’auto-emploi et de renforcement de la proximité des services d’intermédiation en emploi.

- Quel est le bilan de votre agence en matière d’actions locales?

- Les initiatives locales pour l’emploi se déclinent en trois volets essentiels. Il s’agit de l’amélioration de l’employabilité, la pro-motion de l’auto emploi et l’amélioration de la proximité. Pour le premier volet, l’Anapec a mis en place des initiatives de formation en partenariat avec les provinces et préfectures dans le cadre de l’INDH, les conseils régio-naux, les opérateurs économiques ainsi que les organismes de formation.

- Quels sont les bénéficiaires de ces formations?

- Ces actions ont ciblé prioritairement les chercheurs d’emploi non diplômés ainsi que les secteurs à fort potentiel de recrutement de ressources RH comme le BTP, le tourisme, le textile et l’agroalimentaire. Le nombre des bénéficiaires s’élève à 1.710 personnes originaires de Tinghir, Ouarzazate, Berkane, Sefrou, Fès, Rabat et Marrakech.

locaux et régionaux sur l’auto emploi s’élève à 1.579 pour l’INDH. Cela suite à la signature de 41 conventions entre l’Anapec, les provinces et préfectures (454 TPE et 1.125 coopératives et associa-tions) et 215 pour la plateforme régionale de Souss Massa. Au menu également, le développement de la proximité à travers l’ouverture de structures d’intermédiation en emploi dans le cadre de partenariats entre l’Agence et les autorités locales. Une

Actu

Mardi 31 Mars 2015III

RHCOMPETENCES

Promotion de l’emploi: L’Anapec affine son tuning

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➨➨➨

dizaine de structures ont été créées dans le cadre de ce type de partenariat à Berre-chid, Azrou, Bouznika, Chefchaouen,Sidi Ifni, Sidi Bernoussi, Midelt, Sidi Slimane, Guercif et Errachidia.o

Propos recueillis parNoureddine EL AISSI

- Outre la formation, quels sont vos autres axes prioritaires?

- Il y a la promotion de l’auto-emploi qui cible les populations à bas niveau sco-laire ou ayant des difficultés d’accès aux produits bancaires, ou encore désireuses de créer leurs propres activités. L’Anapec assure l’accompagnement des projets alors que l’INDH ou les plateformes régionales s’occupent du financement. Le nombre des projets créés à travers les partenariats

Pour Anass Doukkali, DG de l’Anapec le rôle de l’agence est de renforcer son action dans les initiatives locales à travers des idées innovantes (Ph L’Economiste)

Lahcen Daoudi, ministrede l’Enseignement supérieur

«76% d’enfants analphabètes après 4 ans au primaire, c’est du gâchis, sachant que l’éducation absorbe le quart du budget de l’Etat. Il faut décliner

ce chiffre au niveau régional afin d’avoir plus de détails. Le système est mauvais. Avec les passages automatiques entre les niveaux, on pousse les enfants vers la porte de sortie. Mieux vaut les faire re-doubler pour les aider à réussir». o

Youssef Chraïbi, présidentde l’AMRC

«C’est un drame. L’école ne joue abso-lument pas son rôle. Avant de regarder le niveau des élèves, il serait intéressant de mesurer les compé-

tences les plus basiques des instituteurs. Ce sont généralement les moins doués qui s’orientent vers l’éducation. La qua-lité d’un système éducatif ne peut être supérieure à celle de ses enseignants». o

Mohamed Slassi Sennou,président de la commissionformation professionnellede la CGEM

«Ce chiffre est alarmant et inquiétant. Nous savions qu’il y avait problème, mais pas d’une telle am-pleur. Ce qui me cha-grine, c’est cette ini-quité face à l’éducation

entre le public et le privé. Nous devons faire preuve de plus d’imagination, trou-ver d’autres modèles. Nous ne pouvons aborder le nouveau monde avec des idées anciennes». o

Lahcen Zelmat, présidentde la FNIH

«Tout le monde est coupable. L’OFPPT aujourd’hui fabrique du nombre et pas de qualité. Les profes-sionnels aussi sont fau-tifs de par leur manque d’implication. Il faut

tout remettre en cause. La formation doit être conçue en fonction des besoins du marché, il faudrait partir de là». o

27%

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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Part dans le BGE

Part dans le PIB

Une inefficience trop coûteuse (Part du budget de l’éducation nationale dans le budget général de l’Etat et le PIB)

Sour

ce: M

EN

véritable crise RH dans plusieurs sec-teurs. Le réservoir d’emploi, faible en compétences, oblige certaines profes-sions à revoir leurs ambitions de crois-sance. C’est le cas de l’offshoring dont le nerf de la guerre est le capital humain. «Il s'agit pour notre secteur d'un gâchis monumental en termes de création d'em-plois, et ce en raison du trop faible niveau du vivier RH, notamment en matière de communication et de maîtrise du fran-çais», témoigne Youssef Chraïbi, prési-dent de l’Association marocaine de la relation client (AMRC). «Nous estimons le manque à gagner en termes de création d'emplois à 5.000 postes par an sur les 5 dernières années, soit environ 1 milliard de DH de revenus annuels à l'export», assure-t-il. Ce sont donc 25.000 emplois supplémentaires qui auraient pu être créés sur les 5 dernières années, si les profils adéquats avaient été disponibles. La ra-reté des ressources qualifiées a poussé les

opérateurs vers une course aux profils employables. Le taux de turnover est ainsi monté à 30%.

Le secteur est obligé de se rabattre sur des compétences étrangères, et plus par-ticulièrement subsahariennes (10% des effectifs des centres d’appels).

La tendance commence aussi à se faire sentir dans le tourisme. «De plus en plus d’hôteliers à Marrakech et Casablan-ca recrutent des ressortissants d’Afrique subsaharienne. Mais ce n’est pas une so-lution. Il faut remettre à niveau le bassin d’emploi disponible. Avec l’ouverture de nouveaux hôtels, on se pique les bons élé-ments», confie Lahcen Zelmat, président

Mardi 31 Mars 2015IV

Education: Une crise RH et desmilliards perdus

n Le réservoir de profils employables ne cesse de se rétrécir

n 5.000 postes vacants par an faute de compétences, énormes pertes à l’export

n Les entreprises encore peu impliquées dans la formation

APRÈS mille et une réformes sur plusieurs décennies, l’école publique continue de sombrer. Le dernier chiffre révélé par le ministre de l’Education na-tionale, Rachid Benmokhtar, a fait l’ef-fet d’une bombe (voir L’Economiste du 24 mars 2015). 76% des enfants sont

toujours analphabètes après avoir pas-sé quatre ans au primaire. Cela révèle l’ampleur de l’inefficience du système. Cumulant les retards en matière d’ap-prentissages et de compétences de base, les lauréats de l’école publique sont en totale inadéquation avec les besoins du marché du travail. Arrivée à l’enseigne-ment supérieur, la majorité peine à pour-suivre des cursus spécialisés, et finit par décrocher. Le système de gestion des étudiants, Apogee, dont les universités ont été équipées depuis 2008 avait révélé que 70% des étudiants décrochent avant la licence.

Ce déficit en formation a mené à une

de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH). «Nous souhaitions dernièrement offrir une formation à du personnel hôtelier à Marrakech dans le service et les langues, avec le Centre culturel français. Mais l’on s’est rendu compte qu’il devait d’abord être mis à niveau avant de pouvoir assimiler cette formation», regrette-t-il.

Dans le transport aérien, par exemple, le personnel navigant commercial per-formant en langues et savoir-être fait aussi défaut. Pour s’assurer des hôtesses et stewards employables, à l’heure où la concurrence dans le transport aérien est à son comble, Royal air Maroc a dû s’al-lier en février dernier à l’OFPPT, afin de concevoir une formation sur mesure.

Dans le BTP qui emploie un million de personnes (9% de la population ac-tive), le manque est beaucoup plus grave, avec une majorité de travailleurs qui ne possède aucune qualification. La forma-tion continue y est également quasi ab-sente.

La pénurie en compétence touche pratiquement tous les secteurs d’activité. Avec la dégradation permanente du sys-tème d’éducation la situation ne pourrait qu’empirer.

Contraintes d’agir, les entreprises ten-tent de s’impliquer plus dans la forma-tion, mais la tendance démarre à peine. «Nous sommes membres dans plusieurs instances liées à l’éducation et la forma-tion, mais sur le plan opérationnel, il n’y a personne!», estime Mohamed Slassi Sennou, président de la commission formation professionnelle de la CGEM. «Ce n’est, par exemple, que récemment que la Formation professionnelle a pris conscience du rôle de l’entreprise, et nous avons été mis à contribution dans des établissements de formation sectoriels», poursuit-il.

Les offshorers, par exemple, outre leurs systèmes de formation internes, viennent de lancer un programme d’ap-prentissage de la langue française avec l’OFPPT. Les hôteliers et les textiliens, eux, cogèrent quelques uns des instituts de formation publics. Les professionnels de l’aéronautique, de leur côté, ont lancé leur propre modèle avec l’Institut des mé-tiers aéronautiques (IMA). Cependant, les entreprises ouvrant leurs portes à la for-mation alternée sont encore très rares. o

Ahlam NAZIH

AnAlyse RHCOMPETENCES

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➨➨➨

Réactions

Le Maroc fait partie des pays qui dépensent le plus pour leur système d’éducation (25 à 27% du budget général de l’Etat et jusqu’à 5,9% du PIB). Le budget alloué est passé de 23,17 milliards de DH en 2003, à 48,23 milliards en 2012 (46 milliards en 2015).

■ Improvisation, absence de vision claire du projet éducatif souhaité

■ Livres scolaires, évaluation, pédagogie, orientation… rien ne marche!

■ Les résultats d’une enquête qui a touché plus de 100.000 personnes

101.785 acteurs du système d’éducation sondés entre avril et juillet 2014. Pour récolter un maximum d’avis et de suggestions pour son projet de ré-forme, le ministère de l’Education na-tionale a ratissé large. Parmi cet effectif, 69.088 sont des enseignants, soit près du tiers des professeurs du public. Malgré l’ampleur de l’opération, les résultats de ces consultations n’ont pas été mé-diatisés. La tutelle s’est contentée de les mettre sur son site internet, sans plan de communication. Ils sont ainsi passés ina-perçus. Or, ils apportent des éclairages

précieux sur ce que pensent les acteurs du terrain. Et bien qu’ils soient les prin-cipaux intervenants du système, selon eux, rien ne marche dans l’école maro-caine. Ce qui vient confirmer, une fois de plus, les résultats des diagnostics déjà réalisés.

Globalement, les participants dé-crient une politique d’enseignement «chancelante», un projet éducatif dénué d’une vision claire et des décisions hâ-tives et improvisées. En d’autres termes, et sans grande surprise malheureuse-ment, l’école aujourd’hui navigue à vue. Son rendement, quant à lui, se dégrade d’année en année. Elle produit des «ci-

AnAlyse

Mardi 31 Mars 2015V

RHCOMPETENCES

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Education: Ce qu’en pensent les acteurs du système

toyens découragés qui ne sont pas ac-tifs dans la société», et ne cesse ainsi de perdre la confiance des parents, toujours à la recherche d’alternatives pour leurs enfants.

La multiplicité des livres scolaires ne semble pas non plus trouver grâce aux yeux des acteurs de l’école publique qui demandent le retour du manuel unifié (ne serait-ce qu’au niveau régional), tout en optant pour la diversité des approches et méthodes éducatives. La gestion et la distribution des livres est qualifiée «d’aléatoire». Sans compter les contenus trop chargés et en total décalage avec les besoins de l’apprenant.

Au niveau de la pédagogie, les in-tervenants regrettent la multitude d’ap-proches adoptées, souvent importées de l’étranger, aussitôt appliquées, aussitôt abandonnées. De même que les débats

autour de ces modèles, souvent sujets à des conflits politiques, syndicaux ou encore idéologiques.

L’apprentissage des langues aussi ne semble, selon eux, obéir à aucune poli-tique définissant de manière précise la place accordée à chaque langue. L’arabi-sation de l’enseignement des sciences et le manque de coordination avec l’ensei-gnement supérieur dans le domaine ont également été soulevés.

L’évaluation est jugée inefficace, poussant les élèves à la simple restitution

0 10.000 20.000 30.000 40.000 50.000 60.000 70.000 80.000

Enseignants

De longues consultations

Directeurs d’établissementsCadres administratifs,

techniques et éducatifs

Représentants des élèves

Représentants desparents d’élèves

Conseils élus et autorités provinciales

Syndicats provinciauxde l’éducation

Association d’éducationnon formelle

Centres régionaux des métiersde l’éducation et de la formation

Membres des conseilsd’administration des Aref

Syndicats régionauxde l’éducation

Inspecteurs Source: MEN

69.088

8.457

8.356

6.747

4.241

2.083

1.124

735

387

254

157

156

INFO ANA -SA

67,8% des sondés sont des enseignants. Ils sont suivis des directeurs des établissements, cadres admi-nistratifs, techniques et éducatifs, et représentants des élèves et parents. Les participants ont été interro-gés sur 16 aspects liés au système éducatif, afin de recueillir leurs avis et suggestions de réforme

De larges consultationsdes leçons apprises au lieu de renfor-cer leurs compétences.

Les programmes, trop chargés, «ne prévoient pas d’enveloppe ho-raire pour des activités parascolaires». L’emploi du temps, pour sa part, «ne prend pas en considération les spécifi-cités régionales», surtout celles du mi-lieu rural. De même que les vacances scolaires, «mal programmées».

L’orientation des élèves, elle, est «déficiente» et «occasionnelle», ne permettant pas d’offrir un véritable accompagnement aux jeunes.

En matière de formation profes-sionnelle, toujours mal perçue, les sondés pointent du doigt le manque de coordination avec l’Education na-tionale, ainsi que la difficulté pour les élèves de l’éducation non formelle d’accéder aux centres de formation.

Pour le préscolaire, tout reste à faire, puisqu’il n’y a pas encore de stratégie dédiée. Il n’est toujours pas généralisé, ses encadrants ne sont pas formés et il n’existe que très peu de classes pour l’accueil des moins de 6

ans dans les écoles publiques. La liste des remarques est encore

longue. Mais elles prouvent toutes que rien ne va dans le système. Les sondés ont formulé plusieurs propositions pour redresser la situation, que la tutelle dit avoir prises en considération dans son projet de réforme.o

Ahlam NAZIH

Demandes & Offres d’emplOi

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rESponSabLE aDMiniSTraTivE ET financièrE

Jf

JH 23 anS

AU-delà du rendement de l’école, le ministère de l’Education nationale de-vra aussi reconsidérer sa politique RH. L’enquête a permis de relever de grandes attentes du côté des intervenants, dont les deux tiers sont des enseignants. Selon eux, la culture du devoir parmi les hommes et les femmes du système est quasi absente. Les droits et obligations, quant à eux, ne sont pas clairement définis. Les conditions de recrutement et d’évaluation ne sont pas non plus bien préci-sées. Pour l’évolution de carrière, c’est l’ancienneté qui prime, au détriment des compétences et de la productivité. Les sondés suggèrent ainsi une refonte du système de recrutement et de formation, à la fois pour les enseignants, dont les compétences minimum et les caractéristiques psychiques et sociales devraient être fixées. Ainsi que pour les directeurs qui devraient passer un concours d’ac-cès, et suivre un stage d’au moins un an avant de prendre leurs fonctions.o

La politique RH à revoir, de fond en comble

StratégieS

Mardi 31 Mars 2015VI

Polytechnique , une marquen L’École ne s’implantera pas au Maroc mais elle opte pour des partenariats

n Un projet est en cours de négociation avec l’Université Euromed de Fès

n La prestigieuse école prête à former des chercheurs maro-cains

- L’Economiste: Peut-on envisager à terme une implantation de l’École poly-technique au Maroc?

- Jacques Biot: Pour l’instant, notre politique n’est pas de faire concurrence aux institutions du pays. Nous savons que le Souverain a engagé une politique très volontariste en faveur de l’éducation et de l’enseignement supérieur, qui fa-vorise la création de grandes universités. Notre démarche consiste plutôt à nouer des partenariats, d’où la convention que nous venons de signer avec les prépas de My Youssef à Rabat et de My Driss à Fès.

- Mais la concurrence peut être sa-

lutaire… - En effet, et elle est très vive dans le

domaine. L’X est une institution très res-pectée, y compris au Maroc, du fait d’un certain nombre de facteurs et de carac-téristiques qui tiennent à son histoire, et qui font qu’elle reste difficile à cloner à l’étranger. C’est pour cela que nous avons opté pour une politique de partenariats. L’un de nos défis stratégiques aujourd’hui, c’est d’accéder aux meilleurs élèves après le baccalauréat. Et là-dessus, les prépas sa-vent très bien opérer cette sélection. Nous comptons un très fort contingent d’élèves marocains, pratiquement au coude à coude avec les Chinois pour être les premiers dans notre communauté d’élèves interna-tionaux. Nous avons encore de la marge pour accueillir plus de Marocains brillants. Notre stratégie à ce jour repose sur l’ou-verture de l’X aux élèves marocains, et non sur une implantation à l’extérieur.

- Prévoyez-vous d’autres projets au

Maroc? - Nous sommes également en discus-

sion avec des universités, en particulier l’Université euroméditerranéenne de Fès, pour examiner dans quelle mesure nous pourrions monter des projets en commun.

L’École polytechnique a une grande foi dans les technologies de rupture, et

L’École est une marque reconnue à l’in-ternational, au Maroc de façon imminente, c’est l’une de nos joies. Elle est clairement connue et reconnue à travers la qualité de ses anciens élèves, ainsi que de celle de sa recherche, puisque nous possédons 20 laboratoires structurés autour de 8 thèmes d’importance sociétale ou applicative. Notre stratégie pour faire face à la compé-tition, c’est avant tout de développer notre marque, en étant encore plus ambitieux que nous ne le sommes aujourd’hui. Nous avons en particulier rajouté un troisième pilier à notre activité. Outre l’enseigne-ment supérieur et la recherche, nous avons

développé l’entrepreneuriat, qui je crois est également important pour le Maroc. Nous avons déjà obtenu de beaux succès dans le domaine. La part de nos diplômés qui créent leurs entreprises est passée de 2 à 3%. C’est encore faible, mais nous sommes dans une bonne dynamique.

A l’automne, nous inaugurerons un bâ-timent dans lequel toutes les activités de création d’entreprises seront regroupées: expérimentation, enseignement de l’en-trepreneuriat, incubation, accélération… Nous nous sommes inspirés de modèles de la Silicon Valley. Des start-up fondées par des étudiants ou chercheurs de l’École y seront accélérées de façon à ce qu’elles trouvent des financements en 6 mois. Un espace d’échange avec la communauté du capital risque sera également créé.

Par ailleurs, pour faire rayonner la marque Polytechnique, il est important de l’intégrer dans des ensembles dynamiques,

par le biais d’association à d’autres éta-blissements. L’ENSTA ParisTech (Ecole nationale supérieure des techniques avan-cées), par exemple, deviendra bientôt une école associée de Polytechnique. Elle est implantée dans notre voisinage sur le pla-teau de Saclay. En parallèle, l’École poly-technique fait partie des 19 membres fon-dateurs d’un très grand cluster scientifique et économique, dans la partie sud de Paris, qui s’appelle l’Université de Paris Saclay. Il regroupe 20% de la recherche française, ce qui lui assure une grande visibilité in-ternationale.

- Qu’en est-il de vos partenariats à

l’international, seront-ils renforcés?- Nous sommes en train d’intensifier

non pas le nombre mais la qualité de nos partenariats. Nous avons décidé de concen-trer nos efforts sur un nombre limité, de l’ordre d’une quinzaine de partenariats stratégiques à travers le monde, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Notre objectif sera d’élargir cette démarche à l’Afrique, notamment au Maghreb.

- Votre modèle pédagogique a-t-il été

revisité ces dernières années? - Nous avons la chance d’avoir des

laboratoires engagés dans des recherches de pointe, et nous veillons à ce que nos étudiants reçoivent une formation qui les

met en permanence à l’état de l’art dans les nouvelles technologies. Nous avons également développé l’enseignement de la gestion avec la création d’un département Management, Innovation, Entrepreneuriat.

En matière de sciences, nous avons des cours et formations sur le big data, les data sciences, les objets connectés, l’Internet des objets mais aussi la physique et l’élec-tronique, les villes intelligentes, les lasers, domaine dans lequel nous sommes l’un des leaders... Tout cela est en train de mon-ter en puissance dans nos enseignements.

- Quel est aujourd’hui le profil type

du lauréat de l’X? - Le cœur de l’enseignement de

l’École reste inchangé. C’est l’excellence et la pluridisciplinarité que nous conti-nuons à enseigner à nos élèves, avec une vision selon laquelle les sciences doivent dialoguer entre elles, se confronter les unes

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nous considérons que le Maroc fait partie des pays qui sauront saisir ces innovations pour en faire un outil de développement. Nous pouvons donc envisager une alliance stratégique.

- Votre nouveau positionnement sur

la formation continue, est-ce une ma-nière de diversifier les ressources de l’École?

- Si l’on veut augmenter la croissance avec une subvention publique stable, il faut effectivement développer les sources de financement. L’École s’est engagée dans une démarche de recherche de res-sources propres. Néanmoins, pour nous, la formation continue n’est pas juste un moyen de se financer, mais également une manière de répondre à notre objectif pre-mier, celui de produire et de partager des connaissances. Nous avons le sentiment de maîtriser des technologies de rupture que nous pourrons mettre à disposition des collaborateurs des grandes entreprises. Si les grands groupes veulent continuer à exister face à de nouveaux concurrents, ils devront très rapidement assimiler les nou-velles technologies.

- Qu’est-ce que cela pourrait vous

rapporter comme chiffre d’affaires? - Nous venons de finaliser fin janvier

le rachat d’une société commerciale spé-cialisée en formation continue. Le business plan de la filiale est en cours d’élabora-tion. Evidemment, nous avons discuté ces questions avant l’acquisition, mais nous sommes en train de rentrer dans les dé-tails, notamment la façon dont nous allons valoriser nos enseignements tournés vers les nouvelles technologies, et si nous op-terons pour des diplômes ou des certificats pour sanctionner notre programme. Nous communiquerons plus tard sur l’objectif en chiffre d’affaires.

- Au sein de cette concurrence de

plus en plus acharnée, quelle est votre recette pour vous démarquer?

- C’est d’abord maintenir nos valeurs.

Jacques Biot, pré-sident de l’Ecole Polytechnique: «Nous avons encore de la marge pour accueillir plus de Marocains brillants. Notre stra-tégie à ce jour repose sur l’ouverture de l’X aux élèves marocains, et non sur une implan-tation à l’extérieur» (Ph. Khalifa)

Les X marocains dépassés par les Chinois LES élèves marocains ont été pendant longtemps la première nationalité étran-

gère de l’École. Ces dernières années, ils ont été peu à peu dépassés par les Chinois. L’École compte actuellement 104 élèves marocains, soit le cinquième des élèves étran-gers. 81 sont inscrits dans le cycle d’ingénieurs (une vingtaine par promotion), 81 en master et 5 en doctorat. Les Chinois, quant à eux, sont au nombre de 181 (98 en cycle d’ingénieurs, 44 en master et 39 en doctorat). Plusieurs personnalités marocaines sont lauréates de l’X, dont le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad, Mamoun Bouhdoud, ministre délégué en charge des Petites entreprises et de l’Intégration de l’économie informelle, et Driss Benhima, PDG de la RAM. o

StratégieS

Mardi 31 Mars 2015 VII

«difficile à cloner»aux autres. Il existe aussi une forte compo-sante d’humanité dans nos enseignements, qui font des polytechniciens des gens avec une conscience morale, une culture histo-rique et économique. Je pense que c’est ce qui leur donne une grande capacité à s’adapter aux différents types de débou-chés. Nos lauréats sont d’abord des jeunes excellents, pluridisciplinaires, audacieux, cumulant sciences et conscience.

- L’École excelle dans la recherche

scientifique. Quelle est votre recette?- L’École emploie 1.650 chercheurs,

avec un budget de 80 millions d’euros. Tous nos laboratoires sont mixtes entre l’École et au minimum le CNRS. Ils ont tous été évalués par l’Agence d’évalua-tion de la recherche. Nous sommes inves-tis dans huit thèmes de recherche tels que l’énergie, le transport, l’environnement, les biosciences appliquées à la santé, les nano-technologies appliquées aux villes intelli-gentes, la lumière et la matière en condi-tions extrêmes, la gestion des systèmes complexes,… Pour financer notre crois-sance, nous développons une recherche

dirigeants de l’Université euroméditerra-néenne de Fès de voir que le Royaume a su faire revenir un physicien qui était ins-tallé au Canada, reconnu comme un grand scientifique sur le continent américain.

- Il faut savoir les encourager aussi…

- Il y a plusieurs ingrédients qui font rêver un chercheur : la reconnaissance de ses pairs, de bonnes conditions pour pu-blier ses travaux et l’accès à des étudiants brillants. Il existe donc une espèce de cercle vertueux à mettre en place, et c’est

cela qui fait marcher l’X. Si nous sommes capables d’attirer des enseignants brillants alors que nous n’offrons pas toujours des salaires à la hauteur de ceux pratiqués à l’international, c’est parce que les profes-seurs savent qu’ils pourront rencontrer des élèves de toute première qualité.

Il faut également des ressources pour faire tourner les laboratoires, ce qui est évi-dent. Mais vous ne pouvez pas déménager des chercheurs juste en leur proposant des millions de DH. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure nous pouvons coopérer avec des universités marocaines, en vue de prendre des étudiants en master et de leur ouvrir un cursus en doctorat chez nous. Ils pourront ensuite revenir au Ma-roc en tant que chercheurs postdoc. Nous sommes prêts à jouer ce rôle d’accélérateur de carrière pour de jeunes marocains inté-ressés par la recherche. o

Propos recueillis par Ahlam NAZIH

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partenariale avec l’industrie. Actuellement, nous comptons 16 chaires avec des firmes internationales, bientôt une vingtaine. Cela permet aussi aux industriels de repérer de jeunes talents.

Il n’y a pas de recette miracle, mais pour encourager la recherche, il faut miser

sur des chercheurs excellents, reconnus à l’international et pluridisciplinaires, leur donner les moyens de réaliser leurs travaux et ne pas trop interférer. J’ai le sentiment que c’est un peu ce qui est fait au Maroc. J’ai été impressionné en rencontrant les

Les MOOC, «un geste pour la francophonie» L’ÉCOLE polytechnique investit depuis maintenant deux ans dans les MOOC

(massive open online courses). «Produire et partager des connaissances scientifiques avec la francophonie, fait partie de notre vocation», insiste Jacques Biot. Sept MOOC ont été développés à ce jour. Ils pourraient bientôt être disponibles en permanence, «en streaming», et non plus par sessions. Six autres sont en cours de production, dont deux en anglais, pour une meilleure ouverture sur le monde anglo-saxon. L’école développe aussi des SPOC (Small Private Online Courses) pour la formation des étudiants en entrepreneuriat, censés être transformés plus tard en MOOC. « C’est un projet que nous pourrions partager avec l’Université euroméditerranéenne de Fès. Cela fait partie de nos discussions », confie Biot. o

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■ Pratique de la comptabilité et fiscalité générale et immo-bilière, travaux d’inventaire, déclarations fiscales, états de synthèse et gestion fiscale de la paieDate : avrilTél. : 05.22.24.64.65 E-mail : [email protected] Date : AvrilTél. : 05.22.48.65.79E-mail : [email protected]■ Certified payment industry data security implementer (CPI DSI)Date : 1-3 avrilTel.: 05.22.52.63.69E-mail : [email protected]■ Les outils de la qualitéDate : 1-2 avrilTel.: 05.22.94.55.33E-mail : [email protected]

■ Maîtriser la gestion de pro-jetDate : 2 avrilTél. : 05.22.45.24.60E-mail : [email protected]

■ Marketing digital academy by KavaaDate : 1-2-3 avrilTél. : 05.37.77.96.05E-mail : [email protected]■ Les techniques de commu-nicationDate : 2-3 avrilTél. : 05.22.45.12.72E-mail : [email protected]■ Comportements à risques sécurité, causes et actionsDate : 8 avrilTél. : 05.22.45.12.72E-mail : [email protected]■ Technologies de l’informa-tion: Tendances 2015

Date : 9 avrilTél. : 05.22.87.11.01E-mail : [email protected]■ La maîtrise des produits non conformesDate : 9-10 avrilTél. : 05.22.45.12.72E-mail : [email protected]■ Audit QSEDate : 14-15-16 avrilTel.: 05.22.94.55.33E-mail : [email protected]

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■ Exigences et démarche des normes Iso 9001 v. 2008Date : 22-23 avrilTél. : 05.22.45.12.72E-mail : [email protected]■ Version 2015, les nouvelles exigences de l’Iso 9001Date : 23-24 avrilTél. : 05.22.45.12.72E-mail : [email protected]

■ Organiser juridiquement les relations des investisseurs financiers avec les autres ac-tionnaires/dirigeantsDate : 12 maiTél. : 05.22.23.74.85E-mail : [email protected]■ Iso 9001 v 2015 préparer la transition de votre SMQDate : 19-20-21 maiTél. : 05.22.94.55.33E-mail : [email protected]■ Auditeur qualité Irca - Qualification d’auditeur tierce partie Iso 9001Date : 25-29 maiTel.: 05.22.94.55.33E-mail : [email protected] o

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Votre calendrier de formation

Mardi 31 Mars 2015

Contact: Mohamed EL OUADI IDRISSI

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