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Green Jobs Assessment Institutions Network (GAIN)

International Labour OfficeRoute des Morillons 4CH-1211 Geneva 22Switzerland

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COMMENT MESURER ET MODELISER LES RETOMBEES DES POLITIQUES RELATIVES AU CLIMAT ET AU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LE DOMAINE SOCIAL ET DE LrsquoEMPLOIGUIDE DE FORMATION

Reacuteseau des institutions drsquoeacutevaluation des emplois verts (GAIN)

Guide de formation GAIN

Comment mesurer et modeacuteliser les retombeacutees des politiques relatives au climat et

au deacuteveloppement durable dans le domaine social et de lrsquoemploi

Reacuteseau des institutions drsquoeacutevaluation des emplois verts 2017

Copyright copy Organisation internationale du Travail 2018 Premiegravere eacutedition 2018

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Guide de formation GAIN Comment mesurer et modeacuteliser les retombeacutees des politiques relatives au climat et au deacuteveloppement durable dans le domaine social et de lrsquoemploi


ISBN 978-92-2-031007-6 (print) ISBN 978-92-2-031008-3 (web pdf)

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Couverture conccedilue en Suisse BIP Mise en page par le Centre international de formation de lrsquoOIT Turin ndash Italie Imprimeacute en Suisse REP

Reacuteseau des institutions drsquoeacutevaluation des emplois verts (GAIN) Premiegravere eacutedition Novembre 2017

Sommaire

Introduction 1

Module 1 Introduction agrave lrsquoeacuteconomie verte et agrave lrsquoeacutevaluation du marcheacute du travail 3

Module 2 Outils drsquoeacutevaluation Les inventaires et les enquecirctes comme sources de donneacutees sur lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts 55

Module 3 Construction de modegraveles de projection de lrsquoemploi axeacutes sur les entreacutees-sorties avec des industries vertes eacutelargies (MPE verts) 105

Module 4 De lrsquoanalyse des ES et des ressources et emplois agrave lrsquoanalyse de la matrice de comptabiliteacute sociale 163

Introduction 1

Introduction

Partout dans le monde le changement climatique les mesures adopteacutees pour srsquoy opposer et les restructurations eacuteconomiques qui en deacutecoulent ont de profondes implications pour les emplois Les retombeacutees des politiques climatiques dans le domaine social et de lrsquoemploi sont drsquoune importance vitale pour les populations partout dans le monde et peuvent ecirctre lourdes de conseacutequences pour les eacutelections les accords climatiques internationaux et les strateacutegies de deacuteveloppement durable

Ainsi il est indispensable pour les deacutecideurs de bien saisir les conseacutequences sociales et lieacutees agrave lrsquoemploi des reacuteponses apporteacutees au changement climatique Les deacutecideurs politiques souhaitent connaicirctre les effets potentiels en matiegravere drsquoemploi afin drsquoecirctre en mesure drsquoeacutelaborer des strateacutegies qui favorisent au maximum la creacuteation drsquoemplois limitent au minimum les pertes drsquoemplois et assurent une transition juste pour tout un chacun dans le cadre du processus de restructuration

Des outils comme les bases de donneacutees statistiques et les modegraveles eacuteconomiques sont neacutecessaires pour quantifier qualifier et preacutevoir les conseacutequences des alternatives strateacutegiques dans le domaine social et de lrsquoemploi Les modegraveles de matrice de comptabiliteacute sociale et drsquoentreacutees-sorties constituent des outils de planification qui se precirctent particuliegraverement bien agrave lrsquoanalyse des impacts pour lrsquoemploi et la reacutepartition des revenus Ils permettent lrsquoanalyse des effets directs indirects et induits sur lrsquoemploi agrave lrsquoeacutechelon sectoriel Ils sont baseacutes sur les comptes nationaux et sur les donneacutees collecteacutees agrave lrsquoeacutechelle nationale Ils sont transparents accessibles et relativement faciles agrave construire

En 2012 lrsquoOIT a creacuteeacute le Reacuteseau des institutions drsquoeacutevaluation des emplois verts (GAIN) afin de favoriser lrsquoeacutelaboration drsquooutils de formation qui renforcent la capaciteacute des institutions nationales agrave construire des modegraveles de preacutevision de lrsquoemploi vert speacutecifiques aux diffeacuterents pays Les membres du GAIN sont des institutions de recherche politique publiques et priveacutees nationales et internationales des universiteacutes et des organismes deacutedieacutes agrave la recherche politique au sein des gouvernements et des organisations patronales et syndicales En ameacuteliorant les compeacutetences de leurs institutions les pays seront en mesure de creacuteer la base de donneacutees statistiques le modegravele eacuteconomique et les connaissances neacutecessaires agrave lrsquoutilisation de leurs propres preacutevisions drsquoemploi dans le cadre de la planification du deacuteveloppement national axeacutee sur la promotion du travail deacutecent

Le preacutesent guide de formation a eacuteteacute conccedilu agrave cet effet Il srsquoadresse principalement aux deacutecideurs politiques (Module 1) et aux statisticiens aux analystes et aux chercheurs (Modules 2-4) des ministegraveres des Finances de la Planification du Travail et de lrsquoEnvironnement aux agences nationales de la statistique aux organisations patronales et syndicales aux organismes de recherche et aux universiteacutes ainsi qursquoaux organisations internationales Gracircce au reacuteseau GAIN et agrave ce guide de formation les pays en partenariat avec lrsquoOIT peuvent creacuteer des groupes de travail techniques nationaux qui sauront accompagner les processus de modeacutelisation et drsquoanalyse de sceacutenarios strateacutegiques alternatifs Le Module 1 (Politique) srsquoadresse aux deacutecideurs politiques et aux partenaires sociaux Le Module 2 (Statistiques) est destineacute aux statisticiens mais aussi aux chercheurs et aux experts de la modeacutelisation eacuteconomique qui sont eacutegalement concerneacutes par le Module 3 (Entreacutees-sorties) et par le Module 4 (Matrices de comptabiliteacute sociale)

Apregraves lecture du Module 1 les deacutecideurs politiques seront capables drsquoappreacutehender les modegraveles de projection de lrsquoemploi vert et de comprendre en quoi ceux-ci pourront contribuer agrave la conception et agrave lrsquoameacutelioration des mesures politiques Le Module 2 permet aux statisticiens drsquoutiliser les enquecirctes sur les forces de travail et aupregraves des eacutetablissements pour fournir des statistiques sur la structure des industries vertes (en mettant lrsquoaccent sur la consommation intermeacutediaire et la valeur ajouteacutee)

2 Introduction

et sur lrsquoemploi dans ces industries vertes Le Module 3 preacutesente aux chercheurs les rudiments des tableaux des entreacutees-sorties ainsi que la technique drsquoeacutelargissement des tableaux des entreacutees-sorties afin drsquointeacutegrer les industries vertes et il explique comment construire un modegravele de projection de lrsquoemploi comparatif statique Le Module 4 contribue agrave deacutevelopper la capaciteacute des apprenants agrave eacutevaluer les effets de la reacutepartition du revenu en srsquoappuyant sur les tableaux des ressources-emplois et sur les matrices de comptabiliteacute sociale

Concernant la mise en œuvre de la formation le preacutesent guide peut ecirctre utiliseacute dans les eacutetablissements nationaux de formation qui joueront le rocircle de centres de reacutefeacuterence reacutegionaux avec le soutien des formateurs de lrsquoOIT et du GAIN Dans lrsquoideacuteal les organismes adapteront au fil du temps cette formation pour lrsquointeacutegrer aux programmes drsquoenseignement nationaux ou la proposer comme matiegravere optionnelle dans un programme universitaire Elle pourra trouver sa place comme cours drsquoeacuteconomie ou comme matiegravere optionnelle au profit des eacutetudiants en licence ou en master Des sessions autonomes de cours drsquoeacuteteacute peacuteriodiques pourront aussi ecirctre proposeacutees aux eacutetudiants et aux chercheurs En outre selon les demandes et les besoins nationaux des formations srsquoappuyant sur le preacutesent guide pourront ecirctre proposeacutees agrave court terme

Remerciements

Le preacutesent guide de formation a eacuteteacute produit sous la direction et la coordination de Moustapha Kamal Gueye et Marek Harsdorff (Programme des emplois verts de lrsquoOIT) Lrsquoeacutelaboration du document a beacuteneacuteficieacute des commentaires et suggestions des membres du GAIN ainsi que des deacutecideurs preacutesents agrave lrsquooccasion de la 2e Confeacuterence internationale du Reacuteseau GAIN en avril 2015 agrave lrsquoOIT Genegraveve Un atelier drsquoeacutecriture eacutetait organiseacute deacutebut 2016 agrave lrsquoOIT Genegraveve afin de concevoir la structure et le contenu global Les formateurs du GAIN ont proposeacute une formation drsquoune semaine dans le contexte de lrsquoAcadeacutemie sur lrsquoeacuteconomie verte organiseacutee agrave Turin au mois drsquooctobre 2016 afin mettre agrave lrsquoessai le guide de formation et apporter les ameacuteliorations neacutecessaires Ont eacutegalement contribueacute au preacutesent guide agrave travers leurs conseils contributions et reacutevisions Ulrike Lehr (Institut de recherche pour les structures eacuteconomiques (GWS) Allemagne) Richard Lewney (Cambridge Econometrics Royaume-Uni) Margaret Chitiga (Universiteacute de Pretoria Afrique du Sud) Jorge Alarcon (Institut drsquoeacutetudes sociales Pays-Bas) Massimiliano La Marca (Deacutepartement de la coopeacuteration multilateacuterale de lrsquoOIT) et Valentina Stoevska (Deacutepartement des statistiques de lrsquoOIT) Moustapha Kamal Gueye (Programme des emplois verts de lrsquoOIT) est lrsquoauteur du premier module tandis que Valentina Stoevska (Deacutepartement des statistiques de lrsquoOIT) srsquoest atteleacutee agrave la reacutedaction du deuxiegraveme module Marek Harsdorff (Programme des emplois verts de lrsquoOIT) et Margaret Chitiga (Universiteacute de Pretoria) ont quant agrave eux reacutedigeacute le Module 3 Massimiliano La Marca (Deacutepartement de la coopeacuteration multilateacuterale de lrsquoOIT) et Jiang Xiao (Denison University Ohio Eacutetats-Unis) le Module 4 La reacutevision a eacuteteacute assureacutee par Ward Rinehart et Sarah Johnson (Jura Editorial Services) Le guide de formation a eacuteteacute produit avec le soutien financier de lrsquoUnion europeacuteenne de la Finlande de lrsquoAllemagne de la Norvegravege de la Reacutepublique de Coreacutee de la Suegravede de la Suisse et des Eacutemirats arabes unis au travers du Partenariat pour lrsquoaction en faveur drsquoune eacuteconomie verte (PAGE)

Module 1 Introduction 3


Module de formation 1

Introduction agrave lrsquoeacuteconomie verte et agrave lrsquoeacutevaluation du marcheacute du travail

4 Module 1 Introduction

Sommaire

1 Concepts et deacutefinitions 5

2 La transition vers des eacuteconomies plus vertes ndash moteurs eacuteconomiques sociaux et environnementaux 9

21 Rareteacute des ressources effets des changements climatiques et pollution 10

22 Les comportements drsquoinvestissement eacutevoluent 11

23 Politique innovation prix et choix des consommateurs 12

3 Strateacutegies nationales en faveur de la croissance verte 14

31 Des strateacutegies nationales globales 14

32 Les initiatives sectorielles 19

33 Pour des eacuteconomies plus vertes reacuteformer les pratiques de financement et la fiscaliteacute 24

4 Implications pour lrsquoemploi 27

41 Creacuteation drsquoemplois 27

42 Pertes drsquoemploi 28

43 Transformation de lrsquoemploi 29

44 Qualiteacute de lrsquoemploi 29

5 Lrsquoutilisation des eacutevaluations en vue drsquoeacutetayer les deacutecisions politiques 30

51 Que va-t-on mesurer ndash Questions politiques et meacutethodologiques et limites du processus 31

52 Conception et mise en œuvre des politiques 34

53 Examen et suivi des politiques 35

6 Tour drsquohorizon des outils drsquoeacutevaluation 36

61 Inventaires 36

62 Enquecirctes statistiques 37

63 Modegraveles entreacutees-sorties 38

64 Matrices de comptabiliteacute Sociale 39

65 Modegraveles macroeacuteconomiques 40

Bibliographie 46


1 Concepts et deacutefinitions

Qursquoest-ce qursquoune eacuteconomie verte Pour le Programme des Nations Unies pour lrsquoenvironnement (PNUE) lrsquoeacuteconomie verte est une eacuteconomie qui entraicircne une ameacutelioration du bien-ecirctre humain et de lrsquoeacutequiteacute sociale tout en reacuteduisant de maniegravere significative les risques environnementaux et la peacutenurie de ressources Dans ce type drsquoeacuteconomie la croissance des revenus et de lrsquoemploi doit provenir drsquoinvestissements publics et priveacutes qui reacuteduisent les eacutemissions de carbone et la pollution renforcent lrsquoutilisation rationnelle des ressources et lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique et empecircchent la perte de biodiversiteacute et de services environnementaux (PNUE 2011) On peut donc consideacuterer qursquoune eacuteconomie verte se caracteacuterise par un faible taux drsquoeacutemission de carbone lrsquoutilisation rationnelle des ressources et lrsquoinclusion sociale

Selon les conclusions de la Confeacuterence Rio+20 2012 lrsquoeacuteconomie verte compte au nombre des moyens dont nous disposons pour parvenir au deacuteveloppement durable dans les domaines social eacuteconomique et environnemental Rio+20 a noteacute que cette approche pouvait ecirctre adapteacutee aux besoins de deacuteveloppement local et reacutegional tout en contribuant agrave reacutepondre aux obligations et aux objectifs internationaux dans un sens plus large La Deacuteclaration finale de la Confeacuterence Rio+20 encourage laquochaque pays agrave envisager drsquoappliquer des politiques en faveur de lrsquoeacuteconomie verte dans le contexte du deacuteveloppement durable et de lrsquoeacutelimination de la pauvreteacute de maniegravere agrave stimuler la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemplois durables sans exclusive et eacutequitables en particulier pour les femmes les jeunes et les pauvresraquo (Nations Unies 2012) Elle a souligneacute combien il importe de veiller agrave doter les travailleurs des compeacutetences requises y compris gracircce agrave lrsquoeacuteducation et agrave la formation et agrave leur accorder la protection sociale et sanitaire dont ils ont besoin Elle encourage donc toutes les parties prenantes y compris les milieux drsquoaffaires et lrsquoindustrie agrave apporter la contribution qui srsquoimpose Elle invite laquoles gouvernements agrave ameacuteliorer les connaissances et les donneacutees statistiques sur les tendances lrsquoeacutevolution et les contraintes en matiegravere drsquoemploi et agrave incorporer les donneacutees pertinentes dans leurs statistiques nationales avec lrsquoappui des organismes compeacutetents des Nations Unies œuvrant dans le cadre de leur mandatraquo

Questions fondamentales

bull Qursquoentend-on par transition vers des eacuteconomies plus vertes

bull Quels sont les autres concepts lieacutes agrave lrsquoemploi dans le contexte de la transition vers des eacuteconomies plus vertes

Observations importantes

bull Lrsquoeacuteconomie verte compte au nombre des outils permettant de concreacutetiser le deacuteveloppement durable dans les domaines social eacuteconomique et environnemental

bull Outre la notion drsquolaquoeacuteconomie verteraquo de nombreux autres concepts sont utiliseacutes dans la litteacuterature et les deacutebats politiques ndash agrave lrsquoinstar de laquola croissance verteraquo laquolrsquoeacuteconomie sobre en carboneraquo laquole deacuteveloppement agrave faible empreinte carboneraquo parfois accompagneacutes de qualificatifs tels que laquoinclusifraquo laquopro-pauvresraquo ou drsquoautres notions similaires

bull Les emplois verts sont non seulement des emplois qui contribuent agrave preacuteserver ou agrave restaurer la qualiteacute de lrsquoenvironnement mais ils doivent aussi ecirctre des emplois deacutecents


Le deacuteveloppement drsquoune eacuteconomie plus verte comme moyen de parvenir au deacuteveloppement durable nrsquoest pas seulement profitable aux entreprises et aux marcheacutes du travail durables il est aujourdrsquohui une neacutecessiteacute Srsquoils se poursuivent lrsquoeacutepuisement des ressources naturelles et la pollution de lrsquoenvironnement vont augmenter la rareteacute de lrsquoeau douce et des terres fertiles et acceacuteleacuterer le changement climatique et la perte de la biodiversiteacute agrave des niveaux que nous ne pourrons plus geacuterer

Les dommages causeacutes aux eacuteconomies et agrave la socieacuteteacute sous lrsquoeffet de la deacutegradation de lrsquoenvironnement pourraient aneacuteantir bon nombre des acquis obtenus au cours des derniegraveres deacutecennies en matiegravere de deacuteveloppement et de reacuteduction de la pauvreteacute

Plus drsquoun milliard drsquoemplois pourraient disparaitre dans les secteurs les plus menaceacutes par la deacutegradation de lrsquoenvironnement agrave lrsquoinstar de lrsquoagriculture des forecircts et des pecircches

Deacutefinition politique des emplois verts

Un rapport du Bureau international du Travail (OIT) et du Programme des Nations Unies pour lrsquoenvironnement (PNUE) intituleacute Emplois verts Pour un travail deacutecent dans un monde durable agrave faibles eacutemissions de carbone (2008) deacutefinit comme suit les emplois verts

emplois dans lrsquoagriculture lrsquoindustrie manufacturiegravere la recherche et deacuteveloppement lrsquoadministration et les services qui contribuent de maniegravere substantielle agrave preacuteserver ou agrave restaurer la qualiteacute de lrsquoenvironnement

Cela comprend mais pas exclusivement des emplois qui contribuent agrave preacuteserver les eacutecosystegravemes et la biodiversiteacute agrave reacuteduire la consommation drsquoeacutenergie de matiegraveres premiegraveres et drsquoeau gracircce agrave des strateacutegies agrave haut rendement agrave reacuteduire les eacutemissions de carbone dans lrsquoeacuteconomie et agrave minimiser voire agrave eacuteviter la formation de toutes formes de deacutechets et de pollution

Plus preacuteciseacutement les emplois verts sont des emplois deacutecents qui contribuent agrave

1 diminuer la consommation drsquoeacutenergie et de matiegraveres premiegraveres

2 eacuteviter les eacutemissions de gaz agrave effet de serre

3 reacuteduire au minimum les deacutechets et la pollution

4 proteacuteger et reacutetablir les eacutecosystegravemes ou

5 favoriser lrsquoadaptation aux changements climatiques

Selon lrsquoOIT les emplois verts ne doivent pas ecirctre seulement verts mais eacutegalement deacutecents crsquoest-agrave-dire qursquoils doivent ecirctre productifs fournir des revenus et une protection sociale adeacutequats respecter les droits des travailleurs et leur donner voix au chapitre dans les deacutecisions qui vont affecter leur vie La deacutefinition plus large des emplois verts sur laquelle srsquoappuie actuellement le Programme des emplois verts de lrsquoOIT reflegravete ce point de vue

On parle drsquoemplois verts lorsque des emplois contribuent agrave reacuteduire lrsquoimpact neacutefaste sur lrsquoenvironnement et aboutissent agrave des entreprises et des eacuteconomies durables du point de vue environnemental eacuteconomique et social

Le Module 2 propose une deacutefinition statistique des emplois verts


Les modes de production et de consommation entraicircnant des gaspillages ainsi que la poursuite de la deacutegradation des sols de la deacuteforestation de la surpecircche et des changements climatiques se traduiront par un accroissement des peacutenuries drsquoeau et lrsquoaugmentation des prix des denreacutees alimentaires de lrsquoeacutenergie et drsquoautres produits de base Et surtout plus drsquoun milliard drsquoemplois pourraient disparaitre dans les secteurs les plus menaceacutes par la deacutegradation de lrsquoenvironnement agrave lrsquoinstar de lrsquoagriculture des forecircts et des pecircches (OIT 2012)

Maintenir le statu quo entravera la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemploi En revanche une transition correctement meneacutee vers une eacuteconomie verte permettra drsquoameacuteliorer la croissance eacuteconomique Sur la dureacutee lrsquoeacuteconomie verte connaicirct une croissance plus rapide que lrsquoeacuteconomie brune (PNUE 2011)

Concepts sous-jacents

La question de la fixation du prix des ressources est une question cleacute qui justifie la transition vers des eacuteconomies plus vertes Traditionnellement lrsquoeacuteconomie considegravere le capital financier et humain comme des facteurs de production ignorant le capital naturel et sa contribution agrave la production Le capital naturel fait reacutefeacuterence aux ressources naturelles comme les forecircts les terres agricoles la pecircche et lrsquoeau Il peut ecirctre interpreacuteteacute comme le stock des eacutecosystegravemes qui fournit des services utiles agrave la socieacuteteacute du point de vue eacuteconomique (ten Brink 2012) Bien que lrsquoutilisation de ces ressources dans la production de biens eacuteconomiques et de services geacutenegravere des coucircts ceux-ci ne relegravevent geacuteneacuteralement pas des meacutecanismes du marcheacute et lrsquoon parle donc drsquoexternaliteacutes environnementales neacutegatives Ces coucircts eacutetant exteacuterieurs aux meacutecanismes du marcheacute le coucirct priveacute de la production tend agrave ecirctre infeacuterieur agrave son coucirct social Quand les prix du marcheacute ne reflegravetent pas les coucircts environnementaux (et sociaux) on parle geacuteneacuteralement de laquodeacutefaillance du marcheacuteraquo Pour tenter de remeacutedier agrave cette deacutefaillance certaines politiques eacuteconomiques et environnementales appliquent le principe du laquopollueur (ou utilisateur) payeurraquo afin drsquointeacutegrer ces coucircts dans le prix des marchandises et degraves lors amener les meacutenages et les entreprises agrave les inteacutegrer dans leurs plans et budgets (Nations Unies 1997)

Les externaliteacutes peuvent ecirctre de taille importante En 2013 la socieacuteteacute Trucost srsquoest inteacuteresseacutee aux 100 premiegraveres externaliteacutes des entreprises y compris la pollution lrsquoutilisation de lrsquoeau et des terres ainsi que les deacutechets Son rapport a conclu que les eacutemissions de gaz agrave effet de serre repreacutesentent une part importante des coucircts en capital naturel non chiffreacutes (38 pour cent) suivies de lrsquoutilisation de lrsquoeau (25 pour cent) lrsquoutilisation des terres (24 pour cent) la pollution atmospheacuterique (7 pour cent) la pollution des sols et de lrsquoeau (5 pour cent) et les deacutechets (1 pour cent)

Populariseacute par lrsquoeacutecologiste Garrett Hardin (1968) le pheacutenomegravene de laquotrageacutedie des biens communsraquo est un concept connexe important Cette theacuteorie eacuteconomique deacutecrit la situation drsquoun systegraveme de ressource partageacutee ougrave chaque utilisateur puise de maniegravere indeacutependante en poursuivant son propre inteacuterecirct collectivement ces comportements individualistes conduisent agrave lrsquoeacutepuisement de la ressource et vont donc agrave lrsquoencontre du bien commun de tous les utilisateurs

Un pan tout entier de la theacuteorie a eacutemergeacute autour de concepts tels que le laquocapital naturelraquo laquolrsquoeacuteconomie des eacutecosystegravemesraquo et laquolrsquoempreinte eacutecologiqueraquo Ces theacuteories mettent lrsquoaccent sur les valeurs eacuteconomiques et intrinsegraveques du capital naturel en eacuteconomie en gestion des entreprises et en politique

Deacutefinition du terme laquoexternaliteacuteraquo Une externaliteacute (ou effet externe) est une reacutepercussion de lrsquoactiviteacute drsquoun agent eacuteconomique sur drsquoautres agents et qui ne donne pas lieu agrave une compensation moneacutetaire


Agrave qui est destineacute le preacutesent module

Ce module est destineacute aux responsables politiques ainsi qursquoaux autres deacutecideurs impliqueacutes dans la planification la formulation et la mise en œuvre des politiques Aucune expertise technique nrsquoest requise en matiegravere de modeacutelisation et le module nrsquoest pas neacutecessairement destineacutes aux personnes chargeacutees du travail drsquoeacutevaluation Il concerne plutocirct les acteurs susceptibles de commander ou mandater ces travaux drsquoeacutevaluation et de recevoir les reacutesultats connexes

Objectifs drsquoapprentissage du preacutesent module

bull comprendre la logique qui soutient du point de vue de lrsquoemploi une transition vers des eacuteconomies plus vertes

bull deacutecouvrir la nature et lrsquoampleur des principales implications de lrsquoeacutecologisation des eacuteconomies en termes de transformation structurelle de marcheacute du travail et sur le plan macro-eacuteconomique

bull comprendre lrsquoimportance de lrsquoeacutevaluation quantitative meneacutee en amont pendant et agrave lrsquoissue du processus drsquoeacutelaboration et de mise en œuvre des politiques en faveur drsquoune transition vers une eacuteconomie verte

bull se familiariser avec les outils et meacutethodes drsquoeacutevaluation utiles en matiegravere de politique et de planification drsquoune transition vers une eacuteconomie verte les possibiliteacutes et les limites de chaque meacutethode et la maniegravere drsquointerpreacuteter les reacutesultats des eacutevaluations

Structure du preacutesent module

Ce module se compose de six chapitres

Le Chapitre 1 introduit les concepts et deacutefinitions

Le Chapitre 2 explique la raison drsquoecirctre et les moteurs de la transition vers des eacuteconomies plus vertes

Le Chapitre 3 traite des strateacutegies et politiques nationales visant agrave promouvoir des eacuteconomies plus vertes

Le Chapitre 4 examine les implications dans le domaine de lrsquoemploi des politiques en faveur drsquoune eacuteconomie plus verte

Le Chapitre 5 traite de lrsquoutilisation des eacutevaluations en vue drsquoeacutetayer les deacutecisions politiques

Le Chapitre 6 passe en revue les outils et meacutethodes drsquoeacutevaluation


2 La transition vers des eacuteconomies plus vertes ndash moteurs eacuteconomiques sociaux et environnementaux

Sous lrsquoeffet de divers facteurs eacuteconomiques sociaux et environnementaux opeacuterant par le biais de meacutecanismes de cause agrave effet interdeacutependants les diffeacuterents pays et la communauteacute internationale dans son ensemble commencent agrave se ranger agrave la neacutecessiteacute drsquoune transition vers des eacuteconomie et des socieacuteteacutes qui produisent moins drsquoeacutemissions de carbone reacutesistent davantage aux effets du changement climatique et utilisent plus efficacement lrsquoeacutenergie et les autres ressources naturelles Ces facteurs et circonstances ou moteurs peuvent ecirctre regroupeacutes en cinq cateacutegories

bull la deacutegradation de lrsquoenvironnement et des eacutecosystegravemes et de leurs fonctions de fourniture de biens publics comme lrsquoair pur lrsquoeau douce et la seacutequestration du carbone srsquoaccompagnant de reacutepercussions neacutegatives sur lrsquoactiviteacute eacuteconomique et la santeacute humaine

bull lrsquoeacutevolution rapide et importante de lrsquoinvestissement public et priveacute impliquant drsquoune part une croissance des investissements dans lrsquoeacutenergie propre et drsquoautre part une tendance au deacutesinvestissement des combustibles fossiles

bull lrsquoeacutevolution des politiques publiques visant agrave acceacuteleacuterer la transition vers des eacuteconomies plus durables

bull lrsquoeacutevolution des preacutefeacuterences des consommateurs qui reflegravete une prise de conscience croissante agrave lrsquoeacutegard de la protection de lrsquoenvironnement et du deacuteveloppement durable et

bull lrsquoinnovation et lrsquoeacutevolution technologique menant agrave des gains drsquoeacutenergie et drsquoefficaciteacute dans lrsquoutilisation des mateacuteriaux

Les pages suivantes abordent chacune de ces cateacutegories


bull Quels sont les principaux moteurs drsquoune transition vers des eacuteconomies plus vertes

bull Pourquoi ces moteurs sont-ils importants pour lrsquoemploi


bull Un certain nombre de facteurs eacuteconomiques sociaux et environnementaux jouent un rocircle moteur dans la transition vers des eacuteconomies plus vertes

bull Chacun de ces moteurs ndash facteurs environnementaux politiques et regraveglements ou facteurs lieacutes au marcheacute y compris les preacutefeacuterences des consommateurs ndash aura une incidence distincte en fonction du contexte national


21 Rareteacute des ressources effets des changements climatiques et pollution

La rareteacute des ressources Si les tendances actuelles en matiegravere de consommation des ressources nrsquoeacutevoluent pas lrsquoeau les combustibles fossiles le bois et les produits agricoles pourraient devenir trop rares drsquoici 2050 pour permettre agrave la population mondiale qui devrait alors atteindre les 10 milliards drsquoindividus de vivre et drsquoexercer un travail productif Agrave partir du milieu des anneacutees 70 la consommation humaine des ressources a commenceacute a deacutepasseacute le rythme auquel la planegravete est en mesure de reacutegeacuteneacuterer la ressource en eau la faune et la flore (Global Footprint Network 2017) Lrsquohumaniteacute consomme plus que ce que la planegravete peut produire (Figure 21)

Le concept drsquoempreinte eacutecologique est un systegraveme de comptabiliteacute eacutecologique qui mesure les surfaces alimentaires productives de terres et drsquoeau neacutecessaires pour produire les ressources consommeacutees par la population (fruits et leacutegumes poisson bois fibres etc) par rapport agrave la disponibiliteacute de ces surfaces productives Fondeacute en 2003 en tant que centre de reacuteflexion indeacutependant le Global Footprint Network calcule lrsquoempreinte eacutecologique mondiale

Il srsquoappuie sur le concept du Jour du deacutepassement de la Terre (en anglais Earth Overshoot Day) correspond agrave la date de lrsquoanneacutee ougrave lrsquohumaniteacute est supposeacutee avoir consommeacute lrsquoensemble des ressources que la planegravete est capable de reacutegeacuteneacuterer en un an1 En 2014 le jour du deacutepassement eacutetait le 19 aoucirct Chaque anneacutee cette date intervient plus tocirct dans lrsquoanneacutee reflet de la surexploitation croissante des ressources naturelles En 2017 il srsquoagissait du 2 aoucirct

Les catastrophes dues aux changements climatiques la destruction de lrsquoemploi et la migration forceacutee La freacutequence et la graviteacute des catastrophes naturelles se sont accentueacutees Au Bangladesh par exemple le cyclone Sidr a perturbeacute le fonctionnement des centaines de milliers de petites entreprises et deacutetruit 567 000 emplois en 2007 De mecircme aux Philippines pregraves de 800 000 travailleurs ont subi les effets deacutevastateurs du typhon Hagupit qui a frappeacute le pays en deacutecembre 2014 Apregraves le passage des ouragans Harvey et Irma qui ont frappeacute le pays en septembre 2017 lrsquoeacuteconomie ameacutericaine a perdu 33 000 emplois ndash soit le premier recul de lrsquoemploi depuis sept ans (Washington Post 2017)

En outre les eacuteveacutenements dits laquoeacutevegravenements agrave eacutevolution lente lieacutes aux changements climatiquesraquo touchent de vastes eacutetendues de terres et des moyens de production entraicircnant un pheacutenomegravene de migration massive et la perturbation des emplois et des entreprises dans les secteurs formel et informel en milieu rural et urbain y compris pour les groupes vulneacuterables notamment les femmes les enfants les jeunes les populations autochtones et les personnes handicapeacutees Pour la seule anneacutee 2008 20 millions de personnes agrave travers le globe ont eacuteteacute contraintes agrave quitter leur foyer en raison drsquoeacuteveacutenements climatiques extrecircmes et 46 millions de personnes ont eacuteteacute deacuteplaceacutees agrave lrsquointeacuterieur de leur pays pour fuir les conflits et la violence Au total entre 25 millions et 1 milliard de personnes devraient migrer entre 2010 et 2050 en raison des conditions climatiques qui deviendraient alors la premiegravere cause de migration dans le monde (OIM 2009)

Dans plusieurs reacutegions du monde le stress lieacute agrave un excegraves de chaleur affecte la productiviteacute des travailleurs et suscite des problegravemes de santeacute et mecircme des deacutecegraves Les pays en deacuteveloppement ougrave regravegne une intense chaleur affichent une baisse de productiviteacute pouvant atteindre la moitieacute des niveaux normalement constateacutes pour certaines cateacutegories de travailleurs en particulier dans le cas de travaux exteacuterieurs tels que la construction et lrsquoagriculture (Climate Vulnerable Forum 2016)

Le coucirct reacuteel de la pollution La pollution atmospheacuterique dans la Chine industrielle reacuteduirait lrsquoespeacuterance de vie de 5 ans et entraicircnerait des baisses significatives de la productiviteacute des travailleurs (Council on Foreign Relations 2016) 10 pour cent des terres agricoles chinoises seraient trop pollueacutees pour pouvoir ecirctre cultiveacutees Selon les estimations de 2016 de lrsquoOrganisation mondiale de la Santeacute 126 millions de

1 httpwwwovershootdayorg

Lrsquohumaniteacute consomme plus que ce que la planegravete peut produire


personnes sont deacuteceacutedeacutees en 2012 du fait drsquoavoir veacutecu ou travailleacute dans un environnement insalubre ndash soit pregraves drsquoun quart des deacutecegraves dans le monde agrave cette eacutepoque Agrave elle seule la pollution de lrsquoair a causeacute 8 millions de deacutecegraves (OMS 2016)

Figure 21 Croissance eacuteconomique et viabiliteacute de lrsquoenvironnement

Source Adapteacute de httpwwwthelancetcominfographicsplanetary-health Donneacutees suppleacutementaires de la Banque mondiale 2015 The Little Green Data Book 2015 Washington DC Banque mondiale et du PNUE Le climat financier agrave venir ndash 4egraveme rapport drsquoeacutetape de lrsquoenquecircte 2015

22 Les comportements drsquoinvestissement eacutevoluent

La croissance de lrsquoinvestissement vert Une croissance sans preacuteceacutedent est en cours dans le domaine des investissements eacutecologiques En 2015 les investissements dans les eacutenergies renouvelables ont atteint 285 milliards de dollars E-U ndash deacutepassant pour la premiegravere fois les pour la premiegravere fois les investissements dans les secteurs du peacutetrole du gaz et du charbon Sur ce chiffre global 102 milliards


de dollars sont attribuables agrave la Chine Les pays en deacuteveloppement investissent davantage que les pays de lrsquoOrganisation de coopeacuteration et de deacuteveloppement eacuteconomiques (OCDE) (Eacutecole de Francfort-Centre du PNUE 2016) Dans le mecircme ordre drsquoideacutees les investissements en faveur de lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique se montaient agrave 300 milliards de dollars en 2011 En Europe chaque million drsquoeuros investi dans lrsquoeacutenergie renouvelable permet la creacuteation nette de 8 agrave 27 emplois

Le recul des investissements dans les combustibles fossiles On observe en revanche une tendance croissante au retrait des investissements dans les combustibles fossiles En 2015 le Parlement norveacutegien a confirmeacute la sortie de son fonds souverain ndash le plus important du monde avec 900 milliards de dollars drsquoactifs ndash du secteur des eacutenergies fossiles la plus grande annonce de deacutesinvestissement des combustibles fossiles agrave ce jour touchant 122 entreprises agrave travers le monde (The Guardian 5 juin 2015) Drsquoautres initiatives mondiales de premier plan se lancent elles aussi dans une campagne de deacutesinvestissement des eacutenergies fossiles Sous lrsquoeacutegide de la Coalition pour la deacutecarbonisation des portefeuilles (Portfolio Decarbonization Coalition) lanceacutee conjointement par le PNUE et Finance Initiative 25 investisseurs institutionnels se sont engageacutes agrave lutter contre les changements climatiques agrave travers la deacutecarbonisation progressive drsquoun total de 600 milliards de dollars drsquoactifs2 Les investisseurs y compris les investisseurs institutionnels sont de plus en plus nombreux agrave reacutealiser que les investissements dans les combustibles fossiles sont lieacutes agrave un risque financier de deacutepreacuteciation radicale et craignent degraves lors de se retrouver en possession drsquoactifs eacutechoueacutes Les majors du peacutetrole et du gaz ont eux-mecircmes commenceacute agrave diversifier leurs investissements dans le domaine eacutenergeacutetique en se tournant vers les eacutenergies renouvelables

Dans le domaine du financement du deacuteveloppement la Banque mondiale a annonceacute en septembre 2015 une nouvelle laquoCoalition des leaders de la tarification du carboneraquo qui mobiliserait 73 pays (repreacutesentant pregraves de la moitieacute de la population mondiale et 52 pour cent du produit inteacuterieur brut [PIB] mondial) et plus de 1 000 entreprises et investisseurs soutenant une tarification du carbone3 En 2014 pour la premiegravere fois en 40 ans et sans que cette baisse soit lieacutee agrave une reacutecession eacuteconomique les rejets de dioxydes de carbone du secteur de lrsquoeacutenergie nrsquoont pas progresseacute Ce constat est le fruit de lrsquoeffet combineacute de la croissance de lrsquoinvestissement et de la capaciteacute installeacutee dans les eacutenergies renouvelables des politiques limitant les eacutemissions de carbone et de la promotion de lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique (Agence internationale de lrsquoeacutenergie 2014)

Les entreprises font eacutevoluer la production Motiveacutees par la recherche de gains de productiviteacute et de deacuteboucheacutes commerciaux les entreprises font eacutevoluer la production Les entreprises mondiales telles que Renault Veolia Unilever Kingfisher Philips Deutsche Post et bien drsquoautres srsquoorientent vers des systegravemes de production circulaire tels que lrsquooffre combineacutee laquoproduit-serviceraquo Cette derniegravere vise agrave passer drsquoun cycle fabriquer-utiliser-jeter agrave un cycle fabriquer-utiliser-reacuteutiliser Cette transition permettra de deacutevelopper lrsquoemploi Pour lrsquoEurope par exemple McKinsey estime qursquoen prenant le virage des nouvelles technologies lrsquoadoption drsquoun systegraveme de production circulaire dans le domaine de lrsquoalimentaire de la mobiliteacute et du logement permettrait agrave elle seule une croissance du PIB de 7 points de pourcentage drsquoici 2030 par rapport au sceacutenario de deacuteveloppement actuel (McKinsey 2016)

23 Politique innovation prix et choix des consommateurs

Une troisiegraveme cateacutegorie de facteurs relegraveve des politiques publiques de lrsquoacceacuteleacuteration de lrsquoinnovation et du deacuteveloppement technologique Ils permettent drsquoabaisser le prix de lrsquoeacutenergie propre et font ainsi eacutevoluer les preacutefeacuterences des consommateurs qui privileacutegient alors des produits et services plus respectueux de lrsquoenvironnement

Les principaux changements drsquoorientation politique Des cadres politiques mondiaux importants ont eacuteteacute adopteacutes en 2015 en particulier le Programme de deacuteveloppement durable agrave lrsquohorizon 2030

2 Coalition pour la deacutecarbonisation des portefeuilles (Portfolio Decarbonization Coalition PDC) PNUE-FI httpunepfiorgpdc3 httpwwwcarbonpricingleadershiporg


et lrsquoAccord de Paris sur le changement climatique Ces accords sont lourds de conseacutequences pour le monde du travail Dans lrsquoAccord de Paris conclu lors de la 21e session de la Confeacuterence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) 195 pays se sont engageacutes en faveur de lrsquoatteacutenuation et lrsquoadaptation au changement climatique en cherchant pour cela agrave contenir le reacutechauffement climatique en-dessous de 2 degreacutes Celsius par rapport aux niveaux preacuteindustriels et si possible agrave poursuivre les efforts pour limiter la hausse des tempeacuteratures agrave 15 degreacute ceci afin drsquoeacuteviter une perturbation irreacuteversible du systegraveme climatique due agrave lrsquohomme Pour atteindre ces objectifs la part des eacutenergies renouvelables dans le bouquet eacutenergeacutetique total devra progresser de 80 pour cent drsquoici 2050 en parvenant agrave un abandon quasi total des combustibles fossiles drsquoici 2100 (Groupe drsquoexperts intergouvernemental sur lrsquoeacutevolution du climat 2014) Les Parties agrave lrsquoAccord se sont du reste engageacutees agrave apporter un contribution minimale de 100 milliards de dollars E-U drsquoici 2020 au profit drsquoun Fonds vert pour le climat Le Fonds a vocation agrave financer des programmes aptes agrave faire eacutevoluer les systegravemes eacuteconomiques et sociaux dans une perspective drsquoatteacutenuation et drsquoadaptation face aux changements climatiques Le Programme de deacuteveloppement durable agrave lrsquohorizon 2030 repose sur des objectifs de deacuteveloppement durable (ODD) Les ODD incluent plusieurs objectifs lieacutes agrave lrsquoutilisation durable de lrsquoeacutenergie et des ressources naturelles agrave lrsquoefficaciteacute des ressources et agrave la consommation responsable Ces objectifs et leurs cibles se reacutepercuteront sur lrsquoemploi agrave bien des eacutegards notamment en faisant eacutevoluer lrsquooffre et la demande de biens et de services

Le secteur de lrsquoeacutenergie est une parfaite illustration de la vague de changements politiques qui deacuteferle sur le monde entier Deacutebut 2015 164 pays au moins avaient adopteacute des objectifs en matiegravere drsquoeacutenergie renouvelable et lrsquoon estime que 145 pays avaient mis en place des politiques de soutien en la matiegravere (REN21 2015) Par ailleurs drsquoimportantes cibles ont eacuteteacute eacutetablies en faveur lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique La Chine par exemple agrave travers son 13egraveme plan quinquennal couvrant la peacuteriode 2016-2020 vise une reacuteduction de la consommation drsquoeacutenergie de lrsquoordre de 15 pour cent par uniteacute de PIB et une diminution de 18 pour cent de lrsquointensiteacute carbonique drsquoici 2020 par rapport aux niveaux de 2015 (Climate Home 2016) Ces mesures indiquent une prise de conscience croissante quant au fait qursquoil est possible et mecircme neacutecessaire de dissocier la croissance eacuteconomique de la pollution

Lrsquoinnovation technologique verte et lrsquoeacutevolution des prix Les effets combineacutes de la baisse du coucirct de lrsquoeacutenergie renouvelable et de lrsquoinnovation technologique verte sont en train de modifier le paysage de Dans le monde entier les eacutenergies renouvelables notamment lrsquoeacutenergie eacuteolienne lrsquoeacutenergie solaire la biomasse et la geacuteothermie ont gagneacute en compeacutetitiviteacute vis-agrave-vis des combustibles fossiles et se reacutevegravelent bien souvent moins oneacutereuses En Australie qui arrive quatriegraveme rang mondial des reacuteserves de charbon les installations drsquoeacutenergie eacuteolienne en mer ont permis de produire en 2013 une eacutelectriciteacute 14 pour cent moins chegravere que celle des nouvelles centrales au charbon et 18 pour cent moins chegravere que celle des nouvelles centrales au gaz En Eacutegypte un reacutecent appel drsquooffres dans le domaine de lrsquoeacutelectriciteacute eacuteolienne terrestre a donneacute lieu agrave des soumissions proposant des tarifs drsquoagrave peine 004 dollar le kilowattheure contre 07-019 dollar pour les centrales eacutelectriques agrave combustibles fossiles externaliteacutes comprises Depuis 2009 les prix des modules solaires ont chuteacute de 75 pour cent dans le monde entier Agrave titre drsquoexemple le prix drsquoun systegraveme allemand de panneaux solaires photovoltaiumlques de toiture se situait agrave pregraves de 14 000 euroskW en 1990 Fin 2015 le prix avait eacuteteacute rameneacute agrave moins drsquoun dixiegraveme de ce montant soit 1 300 euroskW (IRENA 2015) Selon Bloomberg New Energy Finance le coucirct de production de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire dans les Ameacuteriques est trois fois plus eacuteleveacute en moyenne que celui de lrsquoeacutenergie eacuteolienne de lrsquoeacutenergie solaire photovoltaiumlque et de la petite hydroeacutelectriciteacute

Le consommateur passe au vert Soucieux de sa santeacute et des enjeux du deacuteveloppement durable le consommateur adopte de nouveaux modes de consommation et se tourne agrave preacutesent vers des produits et des services plus eacutecologiques Cette tendance est plus marqueacutee dans les pays agrave revenu eacuteleveacute Dans le cadre drsquoune enquecircte aupregraves drsquoentreprises europeacuteennes une des questions poseacutees portait sur la raison de proposer des produits et des services eacutecologiques 48 pour cent des responsables ont reacutepondu en citant en premier lieu lrsquoeacutevolution des goucircts des consommateurs et la demande croissante en faveur de produits eacutecologiques


3 Strateacutegies nationales en faveur de la croissance verte

Un certain nombre de pays ont eacutelaboreacute et adopteacute des strateacutegies et des politiques visant agrave transformer leurs eacuteconomies et socieacuteteacutes drsquoune maniegravere durable favoriser la croissance eacuteconomique creacuteer des emplois et reacuteduire la pauvreteacute sans porter atteinte agrave lrsquoenvironnement ni eacutepuiser les ressources naturelles

31 Des strateacutegies nationales globales

Le rapport intituleacute Uncovering pathways towards an inclusive green economy propose un cadre drsquoeacuteleacutements pouvant composer une strateacutegie en faveur drsquoune eacuteconomie verte inclusive (PNUE 2015) Une eacuteconomie verte inclusive se fonde sur le partage la circulariteacute la collaboration la solidariteacute la reacutesilience lrsquoopportuniteacute et lrsquointerdeacutependance Les principes de conception drsquoune telle eacuteconomie reflegravetent une transition socio-eacutecologique agrave lrsquoeacutechelle de toute lrsquoeacuteconomie Ils appellent agrave des reacuteformes de la politique eacuteconomique et fiscale agrave des amendements leacutegislatifs aux nouvelles technologies agrave une eacutevolution du financement et agrave des institutions fortes orienteacutees vers la preacuteservation de niveaux minima aux plans social et eacutecologique Ces principes de conception incluent ce qui suit

Mettre lrsquoaccent sur lrsquoemploi et lrsquoeacuteconomie Tendre vers une transformation intersectorielle agrave lrsquoeacutechelle de toute lrsquoeacuteconomie en abordant lrsquoensemble des dimensions de la durabiliteacute ndash eacuteconomique sociale et


bull Comment les gouvernements formulent-ils des strateacutegies et des politiques en faveur drsquoeacuteconomies plus vertes incluant les dimensions sociale et de lrsquoemploi

bull Exemples de strateacutegies agrave lrsquoeacutechelle de lrsquoeacuteconomie ou drsquoinitiatives sectorielles qursquoa-t-on appris de ces mesures


bull Les pays suivent diverses approches et strateacutegies reacutepondant agrave des appellations variables agrave lrsquoimage de lrsquoeacuteconomie verte de la croissance verte ou encore des strateacutegies agrave faible empreinte carbone

bull Les politiques en faveur drsquoeacuteconomies plus respectueuses de lrsquoenvironnement ne sont pas neacutecessairement creacuteatrices drsquoemplois Les reacutesultats positifs en matiegravere drsquoemploi tiennent agrave la conception mecircme des strateacutegies et politiques en faveur de lrsquoeacuteconomie verte

Synthegravese Dix principes directeurs appuyant une strateacutegie de creacuteation drsquoune eacuteconomie verte inclusive

1 Mettre lrsquoaccent sur lrsquoemploi et lrsquoeacuteconomie

2 Mettre lrsquoaccent sur la richesse

3 Investir dans les infrastructures eacutecologiques

4 Mettre en pratique le principe de preacutecaution

5 Innover en faveur de la durabiliteacute

6 Conserver les ressources naturelles

7 Deacutevelopper les ressources humaines

8 Renforcer les institutions

9 Privileacutegier agrave la fois le long terme et le court terme

10 Opeacuterer des micro-reacuteformes politiques

Source PNUE 2015


environnementale ndash et ainsi en promouvant laquoune croissance eacuteconomique soutenue partageacutee et durable le plein emploi productif et un travail deacutecent pour tousraquo

Se concentrer sur les institutions et les structures publiques Deacutevelopper maintenir et investir dans la richesse publique ndash c-agrave-d les infrastructures physiques et eacutecologiques les constitutions et la leacutegislation (par ex les droits de proprieacuteteacute et la leacutegislation environnementale) ainsi que les normes de gouvernance drsquoentreprise

Investir dans les infrastructures eacutecologiques Parmi les biens publics reconnaicirctre le rocircle central que jouent des eacutecosystegravemes sains afin de garantir le bien-ecirctre humain agrave long terme les opportuniteacutes eacuteconomiques et lrsquoameacutelioration des acquis sociaux Reconnaicirctre eacutevaluer et reacutepondre agrave la signification eacuteconomique des services eacutecosysteacutemiques qui repreacutesentent une part importante du laquoPIB des pauvresraquo dans les contextes ruraux du monde en deacuteveloppement

Mettre en pratique le principe de preacutecaution Reconnaissant que les risques drsquoaujourdrsquohui se reacutepercuteront demain sur le bien-ecirctre des populations leacutegifeacuterer des mesures de protection ou de preacutecaution mecircme en lrsquoabsence de preuves scientifiques tangibles attestant des principaux risques eacutecologiques et sanitaires deacutecoulant drsquoune activiteacute eacuteconomique

Innover en faveur de la durabiliteacute Reconnaicirctre les opportuniteacutes eacuteconomiques sociales et environnementales qui accompagnent lrsquoinnovation sous toutes ses formes ndash sociale institutionnelle financiegravere et technologique Encourager et investir dans une eacuteconomie verte et inclusive fondeacutee sur lrsquoinnovation qui produira avec moins de ressources reconditionnera reacuteutilisera recyclera et restaurera et jettera ainsi les bases de lrsquoeacutevolution vers une veacuteritable laquoeacuteconomie circulaireraquo une eacuteconomie de la permanence (figures 31 et 32)

Figure 31 Dissocier la croissance eacuteconomique de lrsquoutilisation des ressources exige des solutions innovantes

Source Secreacutetariat du Panel international des ressources citeacute dans le rapport du PNUE 2015

Conserver les ressources naturelles Promouvoir lrsquoefficaciteacute des ressources la gestion durable des ressources naturelles et la consommation et la production durables pour reacutepondre aux preacuteoccupations lieacutees agrave la seacutecuriteacute des ressources

Deacutevelopper les ressources humaines Investir dans les capaciteacutes humaines pour permettre aux individus drsquoexercer une influence deacuteterminante sur les reacutesultats et de vivre dans la digniteacute Lrsquoabsence de certaines capaciteacutes creacutee un deacutecalage avec lrsquoeacuteconomie lrsquoenvironnement et la socieacuteteacute et conduit agrave un deacuteveloppement non durable


Renforcer les institutions Investir dans une leacutegislation efficace et de solides institutions de gouvernance au niveau local reacutegional et national tout en assurant les transferts de connaissances et de finances entre ces niveaux veiller agrave un ralliement au processus de reacuteforme verte en deacutefinissant clairement les enjeux budgeacutetaires agrave diffeacuterents niveaux du gouvernement encourager la collaboration entre les ministegraveres

Privileacutegier agrave la fois le long terme et le court terme Ne plus se contenter de centrer les reacuteformes politiques les mesures drsquoincitation les subventions et les reacuteglementations du marcheacute sur la stabiliteacute agrave court terme mais les orienter vers la reacutesilience agrave long terme afin drsquoappreacutehender le veacuteritable horizon de la plupart des deacutefis en matiegravere de durabiliteacute et aligner les marcheacutes financiers et lrsquoeacuteconomie reacuteelle sur les inteacuterecircts agrave long terme de lrsquohumaniteacute

Opeacuterer des micro-reacuteformes politiques Aujourdrsquohui les choix du secteur priveacute deacuteterminent en grande partie lrsquoutilisation des ressources et lrsquoorientation eacuteconomique mais lrsquoinfluence de la reacuteglementation et les mesures drsquoincitation motivent les entreprises agrave faire des choix Identifier et mettre en œuvre des reacuteformes laquomicro-politiquesraquo efficaces dans des domaines cleacutes (tels que lrsquoimposition des socieacuteteacutes lrsquoinformation financiegravere les normes relatives agrave la publiciteacute les limites de lrsquoeffet de levier etc) afin que le secteur priveacute puisse geacuteneacuterer des gains et non des pertes en matiegravere de richesse publique

Figure 32 La vision drsquoune eacuteconomie circulaire et verte

La creacuteation drsquoemploi eacutetant un eacuteleacutement central de la plupart des strateacutegies de transition vers des eacuteconomies plus vertes les mandants de lrsquoOIT repreacutesentant les gouvernements ainsi que les organisations drsquoemployeurs et de travailleurs ont pris le parti drsquoeacutelaborer un document intituleacute Principes directeurs pour une transition juste vers des eacuteconomies et des socieacuteteacutes eacutecologiquement durables pour tous (OIT 2015) qui a eacuteteacute le fruit drsquoun processus tripartite Ces principes proposent un ensemble de mesures agrave


lrsquoattention des gouvernements et des partenaires sociaux pour assurer lrsquoefficaciteacute de la formulation de la mise en œuvre et du suivi des politiques en tenant compte des implications de la transition vers une eacuteconomie verte dans le domaine social et de lrsquoemploi Voici une synthegravese des principaux points suggeacutereacutes

Aligner croissance eacuteconomique et objectifs environnementaux

Lrsquointeacutegration de politiques macroeacuteconomiques eacutecologiquement durables et creacuteatrices drsquoemplois dans les plans drsquoaction nationaux contribue agrave marquer les engagements agrave long terme et agrave deacutefinir les objectifs Il srsquoagit notamment de deacutefinir les besoins de financement agrave long terme selon diffeacuterents sceacutenarios afin de srsquoassurer qursquoun financement adeacutequat est en place et que des engagements ont eacuteteacute pris et ainsi atteacutenuer le risque de voir ces fonds deacutetourneacutes agrave drsquoautres fins sous lrsquoeffet des mesures drsquoausteacuteriteacute

Deacutefinir des objectifs sociaux et en matiegravere drsquoemploi

Il est essentiel de deacutefinir des objectifs des cibles et des indicateurs dans le domaine social et de lrsquoemploi comme de nombreux pays lrsquoont fait (tableaux 21 et 22) Toutefois les reacutesultats seront souvent fonction du processus de conception et de mise en œuvre des politiques ainsi que du contenu de ces politiques Un examen des pratiques exemplaires dans le domaine de la croissance verte (GGBP 2013) suggegravere que des processus inclusifs qui impliquent non seulement les gouvernements mais aussi le secteur priveacute les employeurs les travailleurs les communauteacutes locales et la socieacuteteacute civile peuvent mener agrave de meilleurs reacutesultats

Utiliser les instruments fondeacutes sur le jeu du marcheacute

Les instruments fondeacutes sur le jeu du marcheacute auxquels peuvent recourir les gouvernements sont par exemple les taxes les permis et autorisations les subventions les prix garantis et les precircts assortis de conditions avantageuses Ces instruments neacutecessitent un financement suffisant pour garantir lrsquoefficaciteacute et lrsquoefficience du suivi et de lrsquoeacutevaluation et un systegraveme tout aussi efficace de collecte des recettes et de mise en application

Srsquoappuyer sur la reacuteglementation

Des regraveglements sont neacutecessaires pour faire appliquer les lignes directrices et les objectifs Cette reacuteglementation peut prendre la forme de quotas de prescriptions ou de normes mais tous requiegraverent des meacutecanismes de controcircle et drsquoapplication La reacuteglementation peut ainsi eacutegalement contribuer agrave instaurer un environnement favorable au secteur priveacute par le biais par exemple de politiques commerciales de soutien aux industries vertes encore peu deacuteveloppeacutees et agrave encourager et favoriser lrsquoinnovation eacutecologique et la creacuteation drsquoemploi

Le tableau 31 preacutesente des exemples de strateacutegies de croissance verte adopteacutees dans diffeacuterents pays et les objectifs connexes en matiegravere drsquoemploi

Tableau 31 Exemples de strateacutegies de croissance verte et objectifs connexes en matiegravere drsquoemploi

Pays Exemples drsquoinitiatives globales en faveur de lrsquoeacuteconomie verte ou de la croissance verte

Barbade Le Plan strateacutegique national 2006-2025 comporte six objectifs dont un sur la laquoMise en place drsquoune eacuteconomie verte ndash Renforcement des infrastructures et preacuteservation de lrsquoenvironnementraquo et un autre sur le laquoDeacuteveloppement du capital socialraquo Le plan comprend des strateacutegies qui visent agrave creacuteer de nouvelles entreprises et agrave deacutevelopper les entreprises existantes de maniegravere durable gracircce agrave un systegraveme moderne et synergique de gestion de la main-drsquoœuvre propice au travail deacutecent et agrave la creacuteation drsquoemplois de qualiteacute



Chili Le Chili a lanceacute la Strateacutegie nationale de croissance verte en deacutecembre 2013 deacutecrivant un ensemble de mesures agrave court moyen et long terme (2014-22) Ces mesures incluent la mise en œuvre drsquoinstruments de gestion environnementale la promotion du marcheacute des biens et services environnementaux et le suivi et la mesure des progregraves

Chine Le douziegraveme Plan quinquennal (2011-2015) a pour principaux thegravemes le reacuteeacutequilibrage de lrsquoeacuteconomie la reacuteduction des ineacutegaliteacutes sociales et la protection de lrsquoenvironnement Il preacutevoit des investissements drsquoun montant de 468 milliards de dollars E-U dans lrsquoeacutecologisation des secteurs eacuteconomiques cleacutes en particulier le recyclage et la reacuteutilisation des deacutechets les technologies non polluantes et les eacutenergies renouvelables Drsquoapregraves les estimations 35 000 entreprises et institutions œuvrent dans le domaine de la protection de lrsquoenvironnement ou dans des secteurs connexes et emploient trois millions de travailleurs Des politiques visant agrave creacuteer des emplois verts et agrave deacutevelopper les compeacutetences dans ce domaine sont en cours drsquoeacutelaboration

Union europeacuteenne

La strateacutegie europeacuteenne Europe 2020 (2010-2020) pour une croissance intelligente durable et inclusive deacutefinit des objectifs prioritaires dans les domaines de lrsquoemploi de lrsquoeacuteducation de la recherche et de lrsquoinnovation de lrsquoinclusion sociale et de la reacuteduction de la pauvreteacute ainsi qursquoagrave propos du climat et de lrsquoeacutenergie Lrsquoun des objectifs viseacutes en matiegravere drsquoemploi est que 75 pour cent de la population acircgeacutee de 20 agrave 64 ans ait un emploi tout en veillant agrave ce que lrsquoobjectif de lrsquoUE en matiegravere drsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique agrave savoir 20 pour cent de lrsquoeacutenergie produite provenant de sources renouvelables soit atteint Si cet objectif des 20 pour cent eacutetait reacutealiseacute drsquoici agrave 2020 plus drsquoun million drsquoemplois seraient creacuteeacutes

Eacutethiopie Initiative pour une eacuteconomie verte agrave lrsquoeacutepreuve du changement climatique (2011-2025) mise en œuvre afin de permettre agrave lrsquoEthiopie drsquoobtenir drsquoici agrave 2025 le statut de pays agrave revenu intermeacutediaire doteacute drsquoune eacuteconomie verte agrave lrsquoeacutepreuve du changement climatique cette initiative deacutefinit des objectifs socio-eacuteconomiques dans des domaines tels que le deacuteveloppement rural la santeacute la creacuteation drsquoemplois dans les secteurs de production agrave forte valeur ajouteacutee la fabrication locale de fourneaux agrave faible consommation le deacuteboisement le reboisement et la gestion des forecircts lrsquoeacutelevage en particulier de volailles et lrsquoemploi rural

Indoneacutesie Dans le cadre de son Plan drsquoaction national relatif au changement climatique (2007) fondeacute sur une strateacutegie agrave trois volets ndash lutte contre la pauvreteacute creacuteation drsquoemplois et stimulation de la croissance ndash lrsquoIndoneacutesie srsquoest spontaneacutement engageacutee agrave reacuteduire ses eacutemissions de gaz agrave effet de serre de 26 pour cent et envisagerait mecircme de les reacuteduire de pregraves de 41 pour cent drsquoici agrave 2020 avec lrsquoaide de la communauteacute internationale Une feuille de route deacutefinissant des strateacutegies sectorielles pour faire face au changement climatique notamment en vue de creacuteer des emplois verts et de deacutevelopper les compeacutetences dans ce domaine a eacuteteacute eacutelaboreacutee dans le but drsquointeacutegrer la question du changement climatique dans le plan national de deacuteveloppement agrave moyen terme (2010-2014) de plus des politiques strateacutegies et programmes visant agrave atteacutenuer les effets du changement climatique ont eacuteteacute mis en place dans le cadre du plan drsquoaction national visant agrave limiter ces effets et agrave faciliter les mesures drsquoadaptation dans le secteur des travaux publics

Afrique du Sud

LrsquoAccord sur lrsquoeacuteconomie verte (2011) qui fait partie drsquoun ensemble drsquoaccords adopteacutes dans le cadre de la strateacutegie New Growth Path en Afrique du Sud (Nouvelle voie de croissance) a eacuteteacute signeacute au Parlement en novembre 2011 par des repreacutesentants du gouvernement sud-africain des entreprises des syndicats et de la collectiviteacute Lrsquoaccord preacutevoit la creacuteation drsquoici agrave 2020 drsquoau moins 300 000 emplois dans les secteurs de lrsquoeacuteconomie verte ainsi que drsquoactiviteacutes qui favorisent une eacuteconomie plus respectueuse de lrsquoenvironnement notamment dans les domaines de lrsquoindustrie manufacturiegravere de lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique du recyclage du transport et de la production drsquoeacutenergie



Eacutemirats arabes unis

Lrsquoinitiative nationale agrave long terme intituleacutee laquoLrsquoeacuteconomie verte au service du deacuteveloppement durableraquo (2012-2021) vise agrave faire du pays une plaque tournante de lrsquoexportation et de la reacuteexportation de techniques et de produits verts et deacutefinit agrave cette fin des politiques et des programmes dans les domaines de lrsquoeacutenergie de lrsquoagriculture de lrsquoinvestissement et des transports et de la construction durables

Royaume-Uni

Le laquoPlan de reacuteduction des eacutemissions de carbone une strateacutegie nationale concernant le climat et lrsquoeacutenergie (2009-2020)raquo vise agrave faciliter le passage agrave une eacuteconomie agrave faibles eacutemissions de carbone en creacuteant de nouvelles activiteacutes et possibiliteacutes drsquoemplois dans des secteurs tels que les eacutenergies renouvelables et la construction et agrave reacuteduire les niveaux drsquoeacutemission de 34 pour cent par rapport agrave ceux de 1990 drsquoici agrave 2020

32 Les initiatives sectorielles

La composition sectorielle de lrsquoeacuteconomie drsquoune nation est un autre facteur deacuteterminant des reacutesultats drsquoune transition vers une eacuteconomie plus verte dans le domaine social et de lrsquoemploi

De nombreux pays ont mis en place des strateacutegies sectorielles speacutecifiques qui concentrent les efforts sur des secteurs eacuteconomiques et des industries jouant un rocircle cleacute dans la transformation structurelle de lrsquoeacuteconomie en raison de leurs liens horizontaux et verticaux avec le reste de lrsquoeacuteconomie Plusieurs strateacutegies ont mis lrsquoaccent sur le secteur de lrsquoeacutenergie Drsquoautres se sont concentreacutees sur les bacirctiments De maniegravere geacuteneacuterale les gouvernements ont accordeacute une attention particuliegravere aux strateacutegies axeacutees sur une hausse significative de lrsquoinvestissement dans les infrastructures ceci afin de stimuler la relance eacuteconomique la croissance et la creacuteation drsquoemploi dans le sillage des crises eacuteconomiques En passant en revue les plans de relance conseacutecutifs agrave la crise eacuteconomique mondiale de 2009 on constate que pregraves de 450 milliards de dollars en mesures de relance budgeacutetaire drsquourgence ont eacuteteacute alloueacutes au transport ferroviaire aux infrastructures drsquoapprovisionnement en eau agrave lrsquoexpansion du reacuteseau de distribution drsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoameacutelioration de lrsquoefficaciteacute des bacirctiments (Robins et al 2009) Le rapport publieacute par le PNUE en 2009 au sujet drsquoun New Deal eacutecologique mondial appelait agrave de tels investissements (PNUE 2009)

Huit secteurs sont particuliegraverement importants en raison de leur deacutependance vis-agrave-vis des ressources naturelles et du climat de leur forte consommation de ressources et de leur incidence agrave titre de gros pollueurs lrsquoagriculture la sylviculture la pecircche lrsquoeacutenergie les industries manufacturiegraveres agrave forte utilisation de ressources le recyclage la construction et les transports A eux seuls ils emploient la moitieacute de la main-drsquoœuvre active dans le monde (OIT 2013) (tableau 32)

Tableau 32 Lrsquoemploi mondial direct dans certains secteurs critiques pour la stabiliteacute climatique

Secteur Emploi (millions de pers)

Agriculture 1 000

Sylviculture 44

Eacutenergie1 30

Industries manufacturiegraveres agrave forte intensiteacute de ressources

200

Bacirctiments 110

Transport 88

Total 1 472

1 Energy revolution A sustainable world energy outlook 2015 eacutevalue le niveau de lrsquoemploi mondial dans le secteur de lrsquoeacutenergie agrave 284 millions drsquoemplois en 2015 (Greenpeace International Global Wind Energy Council et SolarPowerEurope 2016 Disponible agrave lrsquoadresse httpwwwgreenpeaceorginternationalencampaignsclimate-changeenergyrevolution) Source Adapteacute agrave partir de Poschen 2015


Lrsquoagriculture assure la subsistance de nombreuses personnes comptant parmi les plus vulneacuterables au changement climatique Dans le contexte de ce pheacutenomegravene lrsquoagriculture est au centre des efforts et des politiques drsquoadaptation et les interventions dans ce secteur sont donc un veacuteritable pilier des programmes nationaux deacuteployeacutes par les pays en deacuteveloppement afin de faire face au changement climatique

Bien moins que lrsquoagriculture en termes drsquoemplois le secteur de lrsquoeacutenergie nrsquoen demeure pas moins essentiel au fonctionnement de la quasi-totaliteacute des autres pans de lrsquoeacuteconomie Lrsquoadoption drsquoune nouvelle voie vers un avenir eacutenergeacutetique durable est au cœur de la deacutemarche drsquoatteacutenuation des effets des changements climatiques et de transition vers une eacuteconomie agrave faible empreinte carbone

Le reste de cette section analyse ces deux secteurs porteacutes au rang de prioriteacutes pour la plupart des pays opeacuterant la transition vers des eacuteconomies eacutecologiquement durables de lrsquoenvironnement avec un haut niveau drsquoemploi

Enfin le secteur du bacirctiment joue un rocircle important tant en termes drsquoeacutemissions de gaz agrave effet de serre que drsquoemploi et la question de lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique constitue ici un aspect crucial pour rendre lrsquoemploi plus durable

Les activiteacutes eacuteconomiques les plus polluantes ne repreacutesentent qursquoune part modeste de lrsquoemploi total Dans les pays de lrsquoOrganisation de coopeacuteration et de deacuteveloppement eacuteconomiques (OCDE) les sept industries les plus polluantes repreacutesentent plus de 80 pour cent du total des eacutemissions alors qursquoelles nrsquooccupent que 10 pour cent de la population active bien que ce soit le plus souvent dans des emplois bien reacutemuneacutereacutes (OIT et OCDE 2012) Des estimations portant sur un eacuteventail plus large de pays font eacutetat de proportions similaires

321 Agriculture

Mecircme si sa part dans lrsquoemploi mondial a chuteacute au cours de ces vingt derniegraveres anneacutees lrsquoagriculture demeure le plus grand employeur du monde avec une main-drsquoœuvre de plus drsquoun milliard de personnes soit environ un travailleur sur trois Mais il srsquoagit eacutegalement du secteur ayant la plus grande concentration de personnes pauvres et les revenus issus de lrsquoagriculture augmentant plus lentement que le PIB (OIT 2013) Lrsquoagriculture contribue pour beaucoup agrave la deacutegradation de lrsquoenvironnement ndash deacutegradation des sols pollution de lrsquoeau perte de biodiversiteacute ndash et agrave lrsquoorigine drsquoune grande partie des eacutemissions de gaz agrave effet de serre La demande en production vivriegravere continuera probablement drsquoaugmenter mais une reacuteduction du gaspillage alimentaire permettrait drsquoatteacutenuer cette pression Dans le mecircme temps lrsquoagriculture est probablement le secteur le plus vulneacuterable aux changements climatiques (Poschen 2015)

Le PNUE (2011) suggegravere de relever ces deacutefis agrave travers un engagement fort agrave assurer la diffusion de meacutethodes drsquoagriculture respectueuses de lrsquoenvironnement Dans certains pays il a eacuteteacute deacutemontreacute que les meacutethodes (biologiques) agrave faible impact se reacuteveacutelaient geacuteneacuteralement agrave plus haute intensiteacute de main-drsquoœuvre que lrsquoagriculture traditionnelle permettant ainsi drsquoabsorber de nouveaux travailleurs dans lrsquoemploi agricole tout du moins agrave court et agrave moyen terme La formation des exploitants agricoles aux meacutethodes drsquoagriculture biologique neacutecessitera un investissement approprieacute dans les services de vulgarisation

Les solutions doivent ecirctre adapteacutees agrave chaque situation en tenant compte du systegraveme agricole local et mises en œuvre en concertation avec les agriculteurs concerneacutes Lrsquoorganisation des agriculteurs et des travailleurs est un eacuteleacutement important permettant aux communauteacutes rurales de faire entendre leur voix

Les activiteacutes eacuteconomiques les plus polluantes ne repreacutesentent qursquoune part modeste de lrsquoemploi total

Lrsquoagriculture est probablement le secteur le plus vulneacuterable aux changements climatiques


concernant les politiques agrave mettre en œuvre en matiegravere de deacuteveloppement rural et drsquoagriculture plus respectueuse de lrsquoenvironnement notamment pour ce qui concerne lrsquointeacutegration des agricultrices Cette organisation sera eacutegalement indispensable pour acqueacuterir les compeacutetences neacutecessaires agrave la mise en œuvre de meacutethodes agricoles plus productives et moins nocives pour lrsquoenvironnement La formation de coopeacuteratives peut faciliter lrsquoaccegraves pour un prix raisonnable agrave un savoir-faire agrave des moyens de production et de financement et agrave des marcheacutes comme lrsquoillustre lrsquoexpeacuterience de grandes coopeacuteratives telles qursquoOromia Coffee Growers en Ethiopie4 qui permet agrave plus de 200 000 producteurs de cafeacute biologique de reacutealiser des profits conseacutequents ou la coopeacuterative agricole de cacao Kuapa Kokoo au Ghana5 Au Costa Rica et en Inde des coopeacuteratives sont devenues les numeacuteros un de la production de cafeacute neutre en carbone et de lrsquoutilisation de reacutesidus agricoles pour produire de lrsquoeacutenergie Dans les pays industrialiseacutes une ameacutelioration des compeacutetences associeacutee agrave une reacuteforme des subventions agricoles en vue drsquoassurer la reacutemuneacuteration des services eacutecologiques constituerait une importante eacutetape dans la bonne direction et permettrait drsquoaccroicirctre les revenus et les perspectives drsquoexportation dans les pays en deacuteveloppement (OIT 2013)

322 Eacutenergie

Le systegraveme eacutenergeacutetique mondial repose encore en grande partie sur les combustibles fossiles repreacutesentant 78 de la consommation finale drsquoeacutenergie dans le monde en 2014 Mais lrsquoeacutenergie renouvelable gagne du terrain La biomasse traditionnelle repreacutesente 89 de la consommation finale drsquoeacutenergie tandis que les formes modernes drsquoeacutenergies renouvelables telles que lrsquoeacutenergie eacuteolienne et solaire comptent pour 103 et lrsquoeacutenergie nucleacuteaire repreacutesente les 25 restants (REN21 2016) Neacuteanmoins la production de combustibles fossiles agrave lrsquoeacutechelle mondiale demeure historiquement eacuteleveacutee la production de charbon ayant accuseacute une baisse drsquoagrave peine 5 depuis 2013 (BP 2016)

Les pertes drsquoemploi enregistreacutees jusqursquoagrave aujourdrsquohui dans le secteur des combustibles fossiles sont le fruit de la restructuration et de la consolidation de lrsquoindustrie combineacutees agrave une meacutecanisation plus intense Au cours des prochaines anneacutees et deacutecennies les politiques climatiques vont devoir faire radicalement eacutevoluer lrsquoassortiment eacutenergeacutetique mondial Le secteur des combustibles fossiles connaicirctra donc de pertes drsquoemplois ndash dans le domaine de lrsquoextraction de charbon dans lrsquoexploration et la production de peacutetrole et de gaz et dans les centrales agrave combustibles fossiles Le charbon qui est le combustible le plus sale et celui qui geacutenegravere le plus de dioxyde de carbone sera le premier agrave faire les frais des changements reacutesultant de la mise en œuvre de lrsquoAccord de Paris

Les trajectoires de production des principaux pays producteurs de charbon ont consideacuterablement divergeacute (figure 33) Les Eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) ont vu leur production combineacutee de charbon

4 Voir httpwwworomiacoffeeunionorg5 Voir httpwwwkuapakokoocom

Evaluation de la creacuteation drsquoemplois gracircce agrave lrsquoagriculture durable

Dans le cadre drsquoune eacutevaluation meneacutee agrave lrsquoeacutechelle mondiale Herren et al (2011) se sont appuyeacute sur un modegravele macroeacuteconomique de simulation des investissements verts dans le secteur de lrsquoagriculture Ils ont conclu que la transition vers une agriculture durable pourrait creacuteer plus de 200 millions drsquoemplois agrave plein temps dans lrsquoensemble du systegraveme de production alimentaire drsquoici 2050

Ce constat globalement positif ne doit toutefois pas masquer les reacutepercussions neacutegatives qursquoengendreront les politiques drsquoatteacutenuation Par conseacutequent il est neacutecessaire de concevoir et mettre en œuvre des politiques visant agrave faciliter la transition vers un systegraveme agricole durable Il conviendra de mener drsquoautres travaux pour ameacuteliorer la compreacutehension des reacutepercussions potentielles et mettre au point des mesures de transition approprieacutees


reculer depuis le milieu des anneacutees 80 allant de pair avec un recul plus que plus que proportionnel de lrsquoemploi Aux Eacutetats-Unis la production a commenceacute agrave diminuer en 2008 mais lrsquoautomatisation accrue a engendreacute un recul de lrsquoemploi mecircme dans les cas ougrave la production srsquointensifiait La Chine est de loin le premier producteur de charbon La production nationale a connu une forte progression au cours de la deacutecennie preacuteceacutedant 2013 mais elle a reculeacute de 6 pour cent depuis Bien que produisant nettement moins que la Chine lrsquoInde lrsquoAustralie et lrsquoIndoneacutesie ont en revanche connu une forte hausse de leur production

Figure 33 Tendances de la production de charbon dans les principaux pays producteurs 1981ndash2015

Source BP 2016

Les donneacutees mondiales sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoextraction de charbon sont rares Il y a dix ans lrsquoInstitut mondial du charbon lrsquoestimait agrave environ 7 millions drsquoemplois Depuis la production a augmenteacute de pregraves de 30 mais lrsquoautomatisation croissante a probablement atteacutenueacute une augmentation concomitante de lrsquoemploi Pourtant le dernier rapport Energy revolution en date (Greenpeace International Global Wind Energy Council et SolarPowerEurope 2016) eacutevaluait lrsquoemploi dans le domaine de lrsquoeacutenergie agrave 97 millions en 2015 La Chine qui produit pregraves de la moitieacute du charbon mondial emploierait agrave elle seule quelque 65 millions de mineurs de charbon aujourdrsquohui6 Agrave lrsquoinstar de Inde et de lrsquoIndoneacutesie la productiviteacute de la main-drsquoœuvre chinoise est beaucoup plus faible qursquoaux Eacutetats-Unis ou en Australie si bien que sa part de la production mondiale ne reflegravete pas le niveau de sa part de lrsquoemploi Lrsquoeffectif de personnes employeacutees dans les centrales au charbon agrave lrsquoeacutechelle mondiale nrsquoest pas connu En 2011 lrsquoOIT (2011c) estimait que lrsquoensemble du secteur des services publics de distribution employait quelque 11 millions de personnes agrave travers le globe mais ce chiffre comprend agrave la fois les centrales eacutelectriques et les services de lrsquoeau et il nrsquoest plus drsquoactualiteacute

Lrsquoindustrie des eacutenergies renouvelables a connu une forte croissance ces derniegraveres anneacutees une expansion qui est appeleacutee agrave se poursuivre Il est important de noter cependant qursquoagrave ce jour plutocirct que de se substituer agrave lrsquoemploi dans le secteur des combustibles fossiles cette croissance est venue le compleacuteter Cette tendance pourrait bien eacutevoluer dans le cas drsquoune baisse des eacutemissions de gaz agrave effet de serre conforme aux valeurs recommandeacutees du point de vue climatologique ndash en drsquoautres termes en abandonnant totalement les combustibles fossiles au profit des eacutenergies renouvelables et en ameacuteliorant lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique

De mecircme que lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique lrsquoeacutenergie propre est lrsquoun des principaux moyens pour adapter le systegraveme eacutenergeacutetique dans la droite ligne des objectifs climatiques Lrsquoaugmentation des investissements

6 Calcul baseacute sur les chiffres fournis par Yan (2016)


et la baisse des coucircts ont conduit agrave une expansion des eacutenergies renouvelables lrsquoeacutenergie eacuteolienne et le solaire PV eacutetant les secteurs les plus dynamiques Lrsquoemploi mondial dans le secteur de lrsquoeacutenergie renouvelable a augmenteacute de maniegravere substantielle ces derniegraveres anneacutees atteignant un chiffre estimeacute agrave 81 millions drsquoemplois en 20157 (Figure 34) Les panneaux PV eacutetant de moins en moins coucircteux lrsquoemploi lieacute agrave lrsquoinstallation de dispositifs solaires photovoltaiumlques a exploseacute ces derniegraveres anneacutees

Le Breacutesil la Chine les Eacutetats membres de lrsquoUE lrsquoInde et les Eacutetats-Unis repreacutesentent la plupart des emplois sur le marcheacute mondial lrsquoeacutenergie renouvelable Ces pays abritent les principaux fabricants drsquoeacutequipements et repreacutesentent lrsquoessentiel de la capaciteacute de production installeacutee agrave ce jour Toutefois nombre drsquoautres pays cherchent agrave preacutesent agrave deacutevelopper et eacutetendre leurs marcheacutes inteacuterieurs les domaines de la vente et la distribution de lrsquoinstallation du fonctionnement et de la maintenance eacutetant ceux ougrave lrsquoemploi est le plus dynamique tant en termes drsquoeffectifs que de croissance de la main-drsquoœuvre Les activiteacutes geacuteneacuterant la plupart des nouveaux emplois sont lrsquoinstallation et la maintenance des systegravemes eacutenergeacutetiques

Le tableau 33 preacutesente des exemples de strateacutegies sectorielles concernant plusieurs pays

Figure 34 Estimations de lrsquoemploi mondial dans le secteur des eacutenergies renouvelables 200607ndash 2015

Note Ces estimations excluent les grandes centrales hydroeacutelectriques

Sources PNUE OIT OIE et CSI 2008 OIT IIES 2012 IRENA 2014 IRENA 2015 IRENA 2016

7 Ces estimations reacutesultent de donneacutees annuelles recueillies agrave partir drsquoun large eacuteventail de sources y compris les organismes gouvernementaux lrsquoindustrie ainsi que des eacutetudes meneacutees par des ONG des rapports universitaires et des entrevues conduites avec des speacutecialistes Ineacutevitablement les meacutethodologies respectivement utiliseacutees varient et des eacutecarts persistent

Le potentiel de creacuteation drsquoemplois offert par la reacutenovation de bacirctiments

Au sein de lrsquoUE une eacutevaluation des effets possibles de la Directive de 2010 sur la performance eacutenergeacutetique des bacirctiments au cours de la peacuteriode 2011-2050 a conclu que 05 agrave 11 million drsquoemplois suppleacutementaires pouvaient ecirctre creacuteeacutes chaque anneacutee en acceacuteleacuterant le rythme de la reacutenovation des bacirctiments (Buildings Performance Institute Europe 2011) Une eacutetude meneacutee aux Eacutetats-Unis a montreacute que les reacutenovations eacutecoeacutenergeacutetiques de bacirctiments datant drsquoavant 1980 permettraient de reacuteduire la consommation drsquoeacutelectriciteacute de 30 pour cent et de creacuteer plus de 33 millions drsquoanneacutees-emplois cumuleacutees (Deutsche Bank Climate Change Advisors et Rockefeller Foundation 2012)


Tableau 33 Exemples de strateacutegies sectorielles

Pays Exemples drsquoinitiatives sectorielles en faveur de lrsquoeacuteconomie verte ou de la croissance verte

Breacutesil La strateacutegie nationale pour lrsquoeacuteradication de la pauvreteacute (2011) combine avantageusement protection de lrsquoenvironnement et lutte contre la pauvreteacute dans le cadre notamment des logements sociaux des subventions reacutecompensant les initiatives de protection de lrsquoenvironnement (Bolsa Verte) et de lrsquointeacutegration dans lrsquoeacuteconomie formelle de 250 000 agents de recyclage meneacutee agrave bien parallegravelement agrave la Politique nationale de gestion des deacutechets solides adopteacutee en vertu drsquoune loi en 2010

Allemagne Les objectifs de la politique eacutenergeacutetique (Energiewende) de 2011 sont les suivants sortir du nucleacuteaire drsquoici agrave 2020 et ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique faire passer de 17 pour cent en 2010 agrave au moins 35 pour cent drsquoici agrave 2020 la part de lrsquoeacutelectriciteacute produite agrave partir de sources drsquoeacutenergie renouvelables dans la consommation brute drsquoeacutelectriciteacute

Maroc Le Plan solaire (2009-2020) vise agrave reacuteduire les importations drsquoeacutenergie gracircce agrave la mise en place drsquoun parc solaire drsquoune capaciteacute de production de 2 000 meacutegawatts drsquoici agrave 2020 tout en stimulant la croissance eacuteconomique et en creacuteant des emplois il vise en outre agrave promouvoir lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie solaire concentreacutee dans le secteur industriel

Eacutetats-Unis En application de la loi ameacutericaine sur la reprise et le reacuteinvestissement (American Recovery and Reinvestment Act 2009) pas moins de 100 milliards de dollars E-U ont eacuteteacute alloueacutes au financement drsquoinvestissements respectueux de lrsquoenvironnement la loi sur les emplois verts (Green Jobs Act 2013) offrant en outre aux travailleurs et aux entrepreneurs la possibiliteacute de recevoir une formation dans des secteurs lieacutes agrave lrsquoenvironnement tels que lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique les eacutenergies renouvelables et la construction durable

33 Pour des eacuteconomies plus vertes reacuteformer les pratiques de financement et la fiscaliteacute

Lrsquoinvestissement est une composante centrale de la transition vers des eacuteconomies plus vertes La question de la laquomauvaise affectation du capitalraquo est une notion cleacute identifieacutee dans le Rapport sur lrsquoeacuteconomie verte du PNUE publieacute en 2011 Pour favoriser une transformation eacuteconomique verte les gouvernements sont encourageacutes agrave reacuteaffecter les investissements depuis des secteurs qui sont neacutefastes pour lrsquoenvironnement et entraicircnent une consommation de ressources vers des secteurs plus eacuteconomes en ressources et plus viables sur le plan environnemental (PNUE 2011) La transition en faveur de la croissance verte requiert des changements agrave grande eacutechelle en matiegravere de mobilisation des capitaux (GGBP 2013) Les strateacutegies de financement fructueuses en faveur de la croissance verte sont celles qui creacuteent les conditions de marcheacute neacutecessaires pour permettre ces investissements eacutemanant du secteur priveacute pour la plupart et qui surmontent les obstacles tels que les risques lieacutes agrave lrsquoinvestissement les taux de rentabiliteacute insuffisants de certaines technologies et pratiques vertes les subventions et les mesures contradictoires la capaciteacute insuffisante les lacunes en matiegravere drsquoinformation et les obstacles institutionnels et reacuteglementaires

Les strateacutegies efficaces de financement de la croissance verte combinent trois fonctions principales en matiegravere de mobilisation de lrsquoinvestissement priveacute pour la croissance verte

1 creacuteation drsquoun environnement favorable aux placements verts agrave long terme

La transition en faveur de la croissance verte requiert des changements agrave grande eacutechelle en matiegravere de mobilisation des capitaux


2 allocation des budgets publics et des investissements notamment par le biais de fonds deacutedieacutes etou drsquointermeacutediaires financiers afin drsquoencourager la croissance verte et

3 application sur mesure drsquoinstruments financiers visant agrave atteacutenuer les risques et augmenter le rendement des investissements pour mobiliser des placements verts priveacutes (GGBP 2013)

La politique fiscale est lrsquoun des principaux instruments permettant de faire progresser la transition vers une eacuteconomie verte Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale elle regroupe les principales fonctions du gouvernement geacuteneacuterer des revenus ndash tels que taxes redevances et droits ndash dans une perspective drsquoinclusion sociale et de sobrieacuteteacute en carbone les deacutepenses publiques en faveur de lrsquoenvironnement et les incitations fiscales faisant eacutevoluer les scheacutemas de consommation et drsquoinvestissement en faveur de biens services et technologies propres

La politique fiscale pour lrsquoeacuteconomie verte vise agrave garantir que les externaliteacutes environnementales comme la pollution de lrsquoeau et de lrsquoair la congestion et les eacutemissions de gaz agrave effet de serre sont inteacutegreacutees au prix des biens afin de refleacuteter le coucirct induit par lrsquoutilisation des ressources naturelles et des services en termes drsquoatteintes agrave lrsquoenvironnement et agrave la santeacute humaine

En outre la politique fiscale vise agrave remeacutedier aux mesures perverses incitant agrave une production et une consommation excessives drsquoeacutenergie et drsquoeau et agrave la production de deacutechets solides Enfin les reacuteformes fiscales peuvent servir agrave alleacuteger et deacuteplacer la charge fiscale du travail vers lrsquoutilisation des ressources et la pollution Une reacuteforme de la fiscaliteacute environnementale peut permettre de geacuteneacuterer des recettes fiscales suppleacutementaires en vue drsquoinvestir dans la protection de lrsquoenvironnement et de stimuler lrsquoinnovation et la recherche dans le domaine des technologies propres En outre lrsquoinvestissement public peuvent contribuer agrave attirer lrsquoinvestissement priveacute dans les secteurs verts et finalement conduire agrave la croissance eacuteconomique la creacuteation drsquoemploi et la protection de lrsquoenvironnement (Figure 35)

Figure 35 Le rocircle des politiques publiques et des finances afin de favoriser

La politique fiscale pour lrsquoeacuteconomie verte vise agrave garantir que les externaliteacutes environnementales sont inteacutegreacutees au prix des biens


On assiste agrave une dynamique mondiale croissante incitant agrave lrsquoutilisation des instruments de la politique fiscale au profit de lrsquoenvironnement tout en assurant la croissance eacuteconomique et le bien-ecirctre humain Les politiques srsquoattaquent agrave lrsquoinvestissement aux subventions et agrave la reacuteforme fiscale Pour ce qui est de lrsquoinvestissement la crise financiegravere de 2007 a eacuteteacute lrsquooccasion pour les gouvernements de stimuler leur eacuteconomie en injectant des fonds publics dans les secteurs de lrsquoenvironnement Entre septembre 2008 et deacutecembre 2009 les gouvernements ont deacutepenseacute 3 300 milliards de dollars Eacute-U dont 522 milliards (soit 16 pour cent) consacreacutes agrave des activiteacutes eacutecologiques telles que les bacirctiments eacuteconomes en eacutenergie et lrsquoinfrastructure de lrsquoeau au moyen drsquoalleacutegements fiscaux et de deacutepenses budgeacutetaires directes La crise financiegravere a certes agi comme un catalyseur drsquoinvestissements dans les segments sobres en carbone de lrsquoeacuteconomie mais il faut investir davantage en vue drsquoapporter un soutien plus large et durable agrave lrsquoeacuteconomie verte agrave travers le monde

Le recours aux subventions est courant eacutegalement celles-ci peuvent favoriser une reacuteduction du coucirct du capital et encourager lrsquoinvestissement priveacute dans les technologies propres et efficaces agrave lrsquoinstar des panneaux solaires du recyclage de lrsquoeau et des veacutehicules eacutelectriques La reacuteforme fiscale eacutecologique est un concept qui gagne du terrain agrave travers le monde motiveacute par des inteacuterecircts tels que la creacuteation drsquoemploi la croissance eacuteconomique la protection de lrsquoenvironnement et la seacutecuriteacute eacutenergeacutetique Parallegravelement la reacuteforme des subventions en faveur des combustibles fossiles se deacuteveloppe elle aussi reacutepondant agrave une neacutecessiteacute de reacuteduction des deacuteficits budgeacutetaires et de protection de lrsquoenvironnement

Malgreacute les efforts de reacuteforme positifs la mise en œuvre des mesures telles que lrsquoeacutelimination des subventions aux combustibles fossiles ou lrsquoimposition drsquoune taxe carbone ou de preacutelegravevements sur les carburants peut neacuteanmoins comporter des inconveacutenients Ces efforts de reacuteforme peuvent se reacutepercuter sur les coucircts des entreprises et reacuteduire le pouvoir drsquoachat des meacutenages conduisant agrave une reacutesistance de la part des syndicats de lrsquoindustrie et du public En outre lrsquoapplication de mesures fiscales peut intimider certaines administrations doteacutees de faibles capaciteacutes et lrsquoutilisation des revenus geacuteneacutereacutes au travers de la reacuteforme fiscale eacutecologique peut srsquoaveacuterer deacutelicate en termes drsquoallocation des ressources Pour provoquer le changement de comportement escompteacute et obtenir lrsquoimpact rechercheacute la notion de juste prix a eacutegalement son importance

Voici deux enseignements cleacutes agrave retenir des reacuteformes ayant abouti avec succegraves ainsi que lrsquoargument central mis en avant par lrsquoOIT (1) Aucune reacuteforme des subventions ne devrait avoir lieu sans garantir la protection sociale des cateacutegories de population toucheacutees de faccedilon disproportionneacutee (meacutenages pauvres) Avant toute autre chose les pays se doivent drsquoabord de concevoir des systegravemes de protection sociale et drsquoindemnisation et de communiquer largement pour renforcer la confiance et lrsquoadheacutesion du public et apregraves seulement entreprendre les reacuteformes (2) Les reacuteformes reacuteussies ont geacuteneacutereacute des gains eacuteconomiques sociaux et en matiegravere de bien-ecirctre (en plus des gains environnementaux) qui beacuteneacuteficient aux pauvres (FMI 2015)

La reacuteforme fiscale eacutecologique devrait ecirctre entreprise en tenant ducircment compte des coucircts et avantages induits et en preacutevoyant les mesures compensatoires approprieacutees pour afin drsquoatteacutenuer le gain des laquogagnantsraquo et la perte des laquoperdantsraquo

Par exemple le renforcement des filets de protection sociale peut aider agrave atteacutenuer les effets sur les meacutenages vulneacuterables En outre pour produire tous ses effets la politique fiscale pour lrsquoeacuteconomie verte devrait se voir compleacuteteacutee par des regraveglements approprieacutes un dialogue tripartite et des consultations des strateacutegies de communication et des meacutecanismes drsquoeacutevaluation

Aucune reacuteforme des subventions ne devrait avoir lieu sans garantir la protection sociale des cateacutegories toucheacutees de faccedilon disproportionneacutee


4 Implications pour lrsquoemploi

Le travail deacutecent fournit le revenu neacutecessaire agrave une personne dans le cadre de son existence quotidienne pour donner du sens agrave sa vie garantir son inclusion sociale et le respect de sa propre personne Crsquoest pourquoi dans tous les pays la creacuteation drsquoemploi est une preacuteoccupation centrale des politiques et strateacutegies de lrsquoeacuteconomie verte

Dans lrsquoensemble le niveau de creacuteation drsquolaquoemplois verts et deacutecentsraquo dans un pays peut ecirctre consideacutereacute comme un indicateur de compeacutetitiviteacute plus il sera eacuteleveacute plus le pays sera apte agrave faire face agrave la concurrence dans un avenir proche dans lequel les eacuteconomies ont vocation agrave produire des richesses et des revenus sans creacuteer de risques environnementaux ni de peacutenuries eacutecologiques (PNUE 2015)

Ces emplois ne sont pas creacuteeacutes par deacutefaut cependant Ils reacutesultent en fait de politiques soigneusement conccedilues qui eacuterigent lrsquoemploi vert comme un but en soi dans lrsquoarsenal des politiques de lrsquoeacuteconomie verte (OIT 2012) Tandis qursquoun certain nombre drsquoeacutetudes nationales et de rapports mondiaux attribuent agrave lrsquoeacuteconomie verte un potentiel consideacuterable en termes de nouvelles perspectives drsquoemploi il est absolument indispensable de deacuteterminer quelles sont ces possibiliteacutes drsquoemploi afin de mettre au point les programmes drsquoeacuteducation et de formation professionnelle qui permettront drsquoy reacutepondre

41 Creacuteation drsquoemplois

La transition vers des eacuteconomies plus vertes agrave faible empreinte carbone peut deacuteboucher sur une creacuteation nette drsquoemplois LrsquoOIT a estimeacute que jusqursquoagrave 60 millions de nouveaux emplois pouvaient ecirctre creacuteeacutes drsquoici agrave 2030 (OIT 2012)


bull Quelle est lrsquoincidence sur lrsquoemploi du changement climatique et de la deacutegradation de lrsquoenvironnement mais aussi des reacuteponses politiques en faveur de la durabiliteacute et drsquoeacuteconomies plus vertes Quels sont les autres paramegravetres agrave prendre en consideacuteration afin de bien comprendre la nature et lrsquoeacutechelle des changements intervenant sur le marcheacute du travail

bull Quelles politiques et quels outils permettent de geacuterer la transition sur le marcheacute du travail deacutecoulant des politiques drsquoeacutecologisation


bull Les politiques drsquoeacutecologisation ne repreacutesentent qursquoune cateacutegorie de facteurs suscitant des changements sur le marcheacute du travail Drsquoautres facteurs peuvent inclure les conditions eacuteconomiques du moment le deacuteveloppement technologique et la restructuration de lrsquoindustrie

bull Lrsquoimpact de lrsquoeacutecologisation sur lrsquoemploi peut ecirctre directs indirect ou induit Lrsquoeacutevolution du marcheacute du travail peut ecirctre de nature tant quantitative que qualitative

Plus les emplois sont des emplois laquoverts et deacutecentsraquo plus le pays est agrave mecircme de soutenir la concurrence dans lrsquoeacuteconomie verte agrave venir

Les emplois verts ne sont pas creacuteeacutes par deacutefaut Il est absolument indispensable drsquoidentifier de deacuteterminer quelles sont ces possibiliteacutes drsquoemploi


Rien qursquoen 2015 pregraves de 81 millions drsquoemplois ont eacuteteacute creacuteeacutes dans le secteur des eacutenergies renouvelables hors hydraulique soit une progression de 18 par rapport agrave lrsquoanneacutee preacuteceacutedente La Chine le Breacutesil lrsquoInde le Japon lrsquoAllemagne et les Eacutetats-Unis drsquoAmeacuterique sont les principaux pays creacuteateurs drsquoemplois dans le secteur des eacutenergies renouvelables Et 60 de tous les emplois du secteur se trouvent sur le continent asiatique (IRENA 2016) Au niveau mondial si la part des eacutenergies renouvelables dans lrsquoapprovisionnement eacutenergeacutetique total venait agrave doubler drsquoici 2030 24 millions drsquoemplois nets pourraient ecirctre creacuteeacutes dans le secteur de lrsquoeacutenergie En Europe chaque point de pourcentage de reacuteduction de la consommation de ressources par une meilleure efficaciteacute conduirait agrave geacuteneacuterer entre 100 000 et 200 000 nouveaux emplois (GWS 2011)

Le potentiel des nouveaux emplois verts est immense Toutefois il implique de constituer la main-drsquoœuvre neacutecessaire en srsquoappuyant sur les systegravemes drsquoenseignement et de formation professionnels et en encourageant lrsquoesprit drsquoentreprise Il faudrait eacutegalement offrir des possibiliteacutes de formation et de reconversion aux personnes dont lrsquoemploi se trouve menaceacute Le monde du travail doit faire face agrave ces questions primordiales Adopteacutes par le Conseil drsquoadministration du BIT en novembre 2015 les Principes directeurs pour une transition juste vers des eacuteconomies et des socieacuteteacutes eacutecologiquement durables pour tous proposent un ensemble de solutions aptes agrave garantir cette transition eacutequitable agrave tout un chacun (OIT 2015a)

42 Pertes drsquoemploi

Le changement climatique impacte fortement lrsquoemploi et le revenu mondial Le rapport Stern sur lrsquoeacuteconomie du changement climatique (en anglais Stern Review on the Economics of Climate Change) estime que les effets de ce pheacutenomegravene pourraient entraicircner un coucirct allant jusqursquoagrave 20 du PIB si aucune mesure nrsquoest prise (Nicolas Stern 2006) Selon lrsquoInstitut drsquoeacutetudes geacuteologiques des Eacutetats-Unis (USGS) un milliard de personnes vivant et travaillant dans les basses terres sont directement concerneacutees par les inondations et la hausse du niveau de la mer8 La Banque mondiale preacutevoit que les pertes totales de valeur des biens immobiliers dues aux inondations passeront de 6 milliards de dollars Eacute-U en 2005 agrave 52 milliards de dollars par an drsquoici 2050 De plus la facture des risques lieacutes agrave lrsquoaffaissement des terres et aux dommages causeacutes par les inondations dans les grandes villes cocirctiegraveres du monde entier pourrait srsquoeacutelever agrave mille milliards de dollars annuels si aucune solution drsquoadaptation des villes au changement climatique nrsquoest trouveacutee (Banque mondiale 2013b)

Les eacutetudes meneacutees par lrsquoOIT elle-mecircme reacutevegravelent que la productiviteacute pourrait baisser de 7 drsquoici agrave 2030 si aucune mesure nrsquoest prise pour faire face au changement climatique Plus drsquoun milliard de personnes soit un tiers de lrsquoensemble des actifs est employeacute dans le secteur de lrsquoagriculture qui deacutepend des ressources naturelles et surtout de lrsquoeau Par conseacutequent leurs emplois sont potentiellement menaceacutes par le changement climatique (OIT 2012) Le rapport de lrsquoONU de 2015 sur Lrsquoeau et lrsquoemploi indique que pregraves de la moitieacute de la population active mondiale soit 15 milliard de personnes travaillent dans des secteurs tributaires de lrsquoeau soumis agrave un stress croissant ducirc au changement climatique En conseacutequence les syndicats se sont rallieacutes autour du slogan laquoIl nrsquoy a pas drsquoemplois sur une planegravete morteraquo pour plaider en faveur drsquoune action contre le changement climatique

Les changements imputables aux politiques climatiques et environnementales ne sont qursquoun des nombreux facteurs agrave lrsquoorigine des pertes drsquoemplois En fait lrsquoeacutecologisation nrsquoa joueacute jusqursquoagrave preacutesent qursquoun rocircle mineur (OIT 2012) Les principales causes du recul de lrsquoemploi dans des secteurs comme ceux de lrsquoexploitation miniegravere de lrsquoeacutenergie fossile et de la sideacuterurgie ont eacuteteacute les variations relatives et absolues des prix ainsi que lrsquoaugmentation de lrsquoautomatisation et de la productiviteacute du travail sur plusieurs deacutecennies

8 httpwwwworldwatchorgnode5056

La transition vers des eacuteconomies plus vertes peut deacuteboucher sur la creacuteation de 60 millions de nouveaux emplois drsquoici 2030


43 Transformation de lrsquoemploi

La plupart des emplois ne seront ni perdus ni creacuteeacutes mais redeacutefinis selon leurs qualifications et caracteacuteristiques professionnelles Plusieurs des meacutetiers que nous connaissons actuellement tels que plombier eacutelectricien meacutetallurgiste et les meacutetiers de la construction seront simplement transformeacutes et redeacutefinis au fur et agrave mesure que les pratiques quotidiennes les compeacutetences les meacutethodes et les profils professionnels reacutepondront aux exigences eacutecologiques Ainsi les plombiers et les eacutelectriciens qui travaillent dans lrsquoeacuteconomie brune peuvent tregraves bien trouver un emploi similaire dans lrsquoeacuteconomie verte Dans le secteur automobile les travailleurs peuvent produire des voitures plus eacuteconomes en carburant (ou eacutelectriques) Les agriculteurs peuvent adapter davantage leurs meacutethodes de culture au climat

Le mecircme principe preacutevaut pour les entreprises Pour les principaux employeurs agrave travers le monde laquole changement climatique et la transition vers une eacuteconomie plus verteraquo constituent le deuxiegraveme moteur le plus important en ce qui concerne lrsquoavenir de lrsquoemploi Crsquoest ce qursquoindique le rapport du Forum eacuteconomique mondial de 2016 sur lrsquoavenir de lrsquoemploi reacutesultat drsquoune vaste enquecircte meneacutee aupregraves drsquoemployeurs de premier plan repreacutesentant plus de 13 millions drsquoemployeacutes de neuf grands secteurs eacuteconomiques agrave travers le monde (Forum eacuteconomique mondial 2016) Le passage de lrsquoeacuteconomie lineacuteaire baseacutee sur lrsquoindustrie manufacturiegravere agrave lrsquoeacuteconomie circulaire qui repose elle sur les services modifie la reacutepartition sectorielle de lrsquoemploi Et comme les services ont des besoins plus importants en matiegravere de main-drsquoœuvre ils creacuteent plus drsquoemplois

44 Qualiteacute de lrsquoemploi

La qualiteacute de lrsquoemploi est une donneacutee aussi fondamentale que le nombre de postes creacuteeacutes perdus ou transformeacutes Gracircce agrave la modification structurelle un travail qui nrsquoest pas deacutecent aujourdrsquohui pourrait devenir plus deacutecent ou plus vert demain Lagrave encore les politiques engageacutees jouent un rocircle essentiel Par exemple les conditions de travail dans le domaine de la construction sont geacuteneacuteralement mauvaises et les professions de ce secteur figurent parmi les plus dangereuses en termes drsquoaccidents du travail et de maladies professionnelles et ce mecircme dans le secteur formel La plupart des emplois dans le secteur de la construction sont temporaires et sont souvent occupeacutes par des migrants qui ne beacuteneacuteficient drsquoaucune protection sociale Ce secteur est souvent le lieu drsquoaccords de sous-traitance complexes Les conditions de travail en deviennent drsquoautant plus dangereuses surtout dans le secteur informel (Poschen 2015) Degraves lors que la construction de bacirctiments verts et la modernisation du parc existant impliquent la creacuteation drsquoemplois il est essentiel de srsquoattaquer aux deacuteficits de travail deacutecent et de ne pas se concentrer uniquement sur les solutions techniques qui ameacuteliorent lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique et mateacuterielle dans lrsquoindustrie de la construction

Avec lrsquoeacutecologisation les emplois sont appeleacutes agrave eacutevoluer Mais garantiront-ils des revenus convenables et la protection sociale Le respect des droits de tous les travailleurs Ces derniers auront-ils un veacuteritable rocircle agrave jouer dans la prise de deacutecisions et pourront-ils travailler en toute seacutecuriteacute Les eacutetudes reacutevegravelent que les risques professionnels ont tendance agrave diminuer dans le sillage de la transition vers une eacuteconomie agrave faible empreinte carbone (Poschen 2015) Ainsi le passage aux eacutenergies renouvelables permet drsquoeacuteviter plusieurs des principaux risques sanitaires lieacutes agrave lrsquoextraction du charbon mecircme si de nouveaux dangers apparaissent et neacutecessitent une attention particuliegravere Agrave titre drsquoexemple les travailleurs produisant des panneaux solaires photovoltaiumlques sont exposeacutes agrave diverses substances toxiques et agrave des risques drsquoeacutelectrocution les technologies solaires utilisant des mateacuteriaux en couches minces et agrave base de nanotechnologies eacutemergentes peuvent eacutegalement preacutesenter des risques pour la santeacute


5 Lrsquoutilisation des eacutevaluations en vue drsquoeacutetayer les deacutecisions politiques

Lrsquoeacutecologisation de lrsquoeacuteconomie et la creacuteation drsquoentreprises plus durables ont le potentiel de creacuteer des dizaines de millions drsquoemplois verts Cependant la transition vers une eacuteconomie verte implique agrave la fois des gains et des pertes en matiegravere drsquoemploi Des emplois suppleacutementaires seront creacuteeacutes certains emplois seront remplaceacutes drsquoautres pourront ecirctre deacutefinitivement supprimeacutes et de nombreux emplois pourront ecirctre redeacutefinis et transformeacutes en fonction de lrsquoeacutecologisation des meacutethodes de travail (OIT 2012)

Le manque de connaissances quant aux effets sur lrsquoemploi de la transition vers une eacuteconomie verte explique la reacuteticence des deacutecideurs agrave mettre en œuvre de nouvelles politiques Crsquoest pourquoi il est essentiel drsquoestimer les implications drsquoune politique drsquoeacuteconomie verte pour le marcheacute du travail De telles eacutevaluations incluent lrsquoampleur et la nature des changements dans lrsquoensemble des secteurs et dans lrsquoeacuteconomie en geacuteneacuteral elles cherchent agrave identifier et quantifier le potentiel de creacuteation drsquoemplois et mettent en avant les deacutefis qui se poseront dans le sillage des transformations structurelles de lrsquoeacuteconomie et des marcheacutes

Les perspectives de creacuteation de nouveaux emplois et drsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoemploi sont au cœur de la politique et des inteacuterecircts strateacutegiques de nombreux deacutecideurs permettant ainsi de garantir une seacutecuriteacute de revenu et drsquoameacuteliorer le bien-ecirctre de lrsquohomme Les politiques drsquoeacuteconomie verte reacutepondent agrave cette finaliteacute Elles posent comme postulat que la mise en œuvre permettra de reacutealiser les transformations voulues en stimulant la croissance eacuteconomique tout en reacuteduisant les risques environnementaux et en ameacuteliorant degraves lors le bien-ecirctre humain

Un nombre croissant drsquoeacutevaluations montrent qursquoune transition vers une eacuteconomie verte permet des gains nets en matiegravere drsquoemploi Les gains nets deacutecoulent de la creacuteation de nouveaux marcheacutes (tels que la gestion et le recyclage des deacutechets) et de chaicircnes de valeur souvent plus longues et plus diversifieacutees dans les secteurs verts que dans les secteurs traditionnels (par ex les eacutenergies renouvelables par rapport aux combustibles fossiles) Malheureusement en deacutepit du potentiel consideacuterable en preacutesence la transition vers une eacuteconomie verte nrsquoentraicircne pas automatiquement un


bull En quoi les eacutevaluations sont-elles utiles au fins de lrsquoeacutelaboration des politiques

bull Comment peut-on utiliser les eacutevaluations agrave diffeacuterents stades du processus de conception de mise en œuvre et de reacutevision des politiques


bull Les outils drsquoeacutevaluation devraient suivre et non pas orienter les questions agrave poser lors de lrsquoanalyse

bull Les outils drsquoeacutevaluation devraient indiquer clairement leurs besoins en matiegravere de donneacutees leurs limites et les hypothegraveses utiliseacutees

bull Les eacutevaluations quantitatives peuvent ecirctre eacutetayeacutees et compleacuteteacutees par les observations recueillies directement aupregraves des partenaires sociaux

La production drsquoun gain net drsquoemplois deacutepend de lrsquoexistence de politiques adeacutequates et de la capaciteacute des institutions de mise en œuvre


gain net drsquoemplois Le pheacutenomegravene deacutepend de lrsquoexistence de politiques adeacutequates et de la capaciteacute des institutions de mise en œuvre

Les deacutecideurs veulent des mesures quantitatives de la production et de lrsquoemploi dans lrsquoeacuteconomie verte agrave diffeacuterents stades de la conception la formulation la mise en œuvre et la reacutevision des politiques Gracircce agrave ces mesures il est possible (1) de mieux comprendre lrsquoincidence (coucircts et avantages) de lrsquoeacutecologisation de lrsquoeacuteconomie y compris les effets sur le marcheacute du travail et (2) de garantir la formulation de mesures politiques efficaces afin de saisir les opportuniteacutes tout en relevant les deacutefis poseacutes par la transition vers une eacuteconomie plus verte

51 Que va-t-on mesurer ndash Questions politiques et meacutethodologiques et limites du processus

Les eacutevaluations peuvent apporter des eacuteleacutements de reacuteponse aux questions souleveacutees au moment de la conception et de la mise en œuvre des politiques en faveur drsquoeacuteconomies plus vertes (voir encadreacute page suivante) Ces eacutevaluations donnent un aperccedilu des eacuteventuelles implications de lrsquoeacutevolution des tendances en matiegravere drsquoinvestissement public et priveacute pour les marcheacutes du travail ainsi que des reacuteformes politiques agrave conduire pour assurer la transition vers des eacuteconomies plus vertes On peut distinguer trois types de changements qui seront abordeacutes dans les sections suivantes

bull le volume et la composition des emplois (directs indirects et induits) dans les diffeacuterents secteurs eacuteconomiques

bull la qualiteacute des emplois et

bull le niveau et la reacutepartition des revenus

511 Mesurer les effets sur lrsquoemploi la creacuteation drsquoemplois directs indirects et induits

La premiegravere donneacutee eacutetudieacutee dans le cadre drsquoune eacutevaluation des emplois verts concerne lrsquoimpact quantitatif des politiques vertes sur lrsquoemploi Cette mesure eacutevalue trois effets ndash les effets directs les effets indirects et les effets induits ndash qui ensemble reacutevegravelent lrsquoimpact brut et net sur lrsquoemploi

La creacuteation drsquoemplois directe Lrsquoaugmentation de la demande de produits et services verts et du volume des investissements qui leur sont consacreacutes tout comme de la demande drsquoeacutequipements et drsquoinfrastructures de production de ces biens et services va entraicircner lrsquoexpansion de branches drsquoactiviteacute et drsquoentreprises Cela va se traduire par une augmentation de la demande de main-drsquoœuvre et de la creacuteation drsquoemploi ndash emplois directs ndash principalement dans les secteurs verts

La creacuteation drsquoemplois indirecte Par ailleurs en raison de lrsquointeraction des branches drsquoactiviteacute en expansion drsquoautres pans de lrsquoeacuteconomie qui fournissent leurs facteurs de production aux secteurs verts en expansion profiteront eacutegalement de cette eacutevolution drsquoougrave la creacuteation drsquoautres emplois - emplois indirects Cette creacuteation drsquoemplois suppleacutementaires ne se limite pas aux secteurs verts et peut intervenir dans des secteurs non-eacutecologiques comme le verre agrave haute isolation thermique et le ciment utiliseacutes dans la construction de bacirctiments eacutecologiques ou lrsquoacier et la fibre de carbone utiliseacutes dans la production des pales et des pylocircnes drsquoeacuteoliennes

La creacuteation drsquoemplois induite Les revenus produits par ces activiteacutes eacuteconomiques suppleacutementaires sont redistribueacutes sous forme de deacutepenses de consommation et drsquoinvestissement additionnelles dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie entraicircnant la creacuteation drsquoemplois (effets induits) qui srsquoajoutent aux emplois directs et indirects

Lrsquoeacutevaluation quantitative des emplois srsquointeacuteresse agrave trois formes de creacuteation drsquoemplois agrave savoir la creacuteation directe la creacuteation indirecte et la creacuteation induite


Le nombre drsquoemplois creacuteeacutes agrave chaque eacutetape du processus drsquoeacutecologisation est fonction de la demande et du volume des investissements des eacutechanges (lorsque les produits eux-mecircmes ou les facteurs de production sont importeacutes on observe un effet de soustraction sur la demande inteacuterieure ou les exportations donc drsquoaugmentation de la demande inteacuterieure et de lrsquoemploi associeacute) et enfin de lrsquoeacutelasticiteacute de lrsquoemploi (emplois creacuteeacutes ou conserveacutes par uniteacute de demande)

Effets bruts et nets sur lrsquoemploi

Pour eacutevaluer les effets des politiques drsquoeacuteconomie verte sur le marcheacute du travail il est important de deacuteterminer si le calcul portera sur les effets nets ou bruts en matiegravere drsquoemploi Dans le cadre drsquoune

Questions politiques speacutecifiques neacutecessitant une eacutevaluation

Creacuteation et perte drsquoemplois

bull Quel est lrsquoeffet de creacuteation drsquoemploi net deacutecoulant drsquoun type particulier drsquoinvestissement drsquoune politique sur le changement climatique ou drsquoun stimulus eacuteconomique motiveacute par des raisons eacutecologiques

bull Quelle est lrsquoincidence globale des politiques environnementales et eacuteconomiques sur le marcheacute du travail

bull Quel est le potentiel de croissance de lrsquoemploi vert

bull Comment eacutevolue ou eacutevoluera lrsquoemploi entre les secteurs et agrave lrsquointeacuterieur de ceux-ci Quelles branches drsquoactiviteacute et cateacutegories de travailleurs sont leacuteseacutees

Eacutevolution des meacutetiers et des besoins en compeacutetences

bull Comment eacutevoluent ou eacutevolueront les tendances en matiegravere drsquoemploi dans les diffeacuterents meacutetiers Pour quelles professions constatera-t-on une hausse ou une baisse de la demande

bull Quels sont les nouveaux meacutetiers en cours de creacuteation Quelles professions existantes deviennent aujourdrsquohui plus vertes

bull Quelles nouvelles compeacutetences professionnelles devra-t-on deacutevelopper Quelles sont les conseacutequences pour les systegravemes drsquoeacuteducation et de formation si ceux-ci doivent srsquoadapter au deacuteveloppement de nouveaux secteurs de croissance et de nouvelles technologies

bull Le manque de compeacutetences neacutecessaires entraicircne-t-il des goulets drsquoeacutetranglement Si oui dans quels secteurs et pour quelles professions Quelles sont les lacunes en matiegravere de compeacutetences Dans le cadre de la transition vers une eacuteconomie verte combien de personnes doit-on former et pour quelles compeacutetences

Restructuration organisationnelle

bull Combien drsquoeacutetablissements devront restructurer leur organisation et leurs processus de production en vue de consommer moins drsquoeacutenergie reacuteduire les eacutemissions utiliser des technologies plus propres etou produire des produits et des services eacutecologiques

bull Quelles sont les conseacutequences drsquoune telle restructuration pour les travailleurs

Travail deacutecent

bull Les emplois verts nouvellement creacuteeacutes sont-ils des emplois de qualiteacute et deacutecents La transition vers lrsquoeacuteconomie verte agrave faible empreinte carbone est-elle socialement juste Quels sont les groupes qui profitent de retombeacutees positives et quels sont ceux qui peuvent ecirctre deacutesavantageacutes

bull Les emplois verts nouvellement creacuteeacutes sont-ils des emplois accessibles agrave tous

bull Des initiatives eacutecologiques speacutecifiques ont-elles un impact neacutegatif sur des groupes sociaux donneacutes sur la seacutecuriteacute alimentaire de certaines populations ou sur lrsquoemploi dans le cadre des activiteacutes eacuteconomiques existantes et eacutecologiquement durables


eacutetude mesurant les nouveaux emplois pouvant ecirctre creacuteeacutes gracircce agrave une politique ou un projet le calcul porte sur les effets bruts sur lrsquoemploi

Cependant bien que des politiques drsquoeacuteconomie verte (et drsquoautres politiques de deacuteveloppement durable) puissent creacuteer de nouveaux emplois directs indirects et induits elles peuvent toutefois aussi conduire agrave des pertes drsquoemplois Agrave titre drsquoexemple une politique du gouvernement qui investit dans le secteur des eacutenergies renouvelables est susceptible de creacuteer de nouveaux emplois dans ce secteur mais elle peut se reacutepercuter neacutegativement sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoeacutenergie fossile Une analyse qui prend en compte agrave la fois les nouveaux emplois creacuteeacutes et les pertes drsquoemploi potentielles calcule lrsquoeffet net sur lrsquoemploi

La disponibiliteacute des donneacutees et la ou les meacutethodologie(s) retenue(s) aux fins de lrsquoeacutetude deacuteterminent srsquoil est possible de mesurer les effets nets ou uniquement les effets bruts sur lrsquoemploi Certaines meacutethodologies peuvent mesurer uniquement lrsquoemploi brut dans les secteurs verts mais certaines analyses macroeacuteconomiques peuvent prendre en compte les effets neacutegatifs potentiels et ainsi mesurer les effets nets sur lrsquoemploi Les modegraveles plus complexes deacutecrits dans le preacutesent manuel peuvent preacutevoir les futurs effets sur lrsquoemploi et calculer la variation de lrsquoemploi net qui pourrait srsquoopeacuterer en conseacutequence

Effet budget et investissement

Autre facteur deacuteterminant lrsquolaquoeffet budgetraquo Si les produits et services verts sont plus oneacutereux que ceux qursquoils remplacent les entreprises et les meacutenages vont disposer de moins de ressources pour leurs autres deacutepenses de biens et services Un effet budgeacutetaire neacutegatif peut par exemple ecirctre le corollaire de lrsquointroduction drsquoune eacutenergie renouvelable Il est vrai que le coucirct de production drsquoeacutenergie eacutelectrique agrave partir de sources renouvelables diminue rapidement et devient de plus en plus compeacutetitif mais au deacutepart et temporairement tout au moins les consommateurs ont ducirc faire face agrave un accroissement des deacutepenses (OIT 2013)

Agrave lrsquoinverse on observe bel et bien des effets budgeacutetaires positifs qui peuvent srsquoexpliquer par des investissements rentables dans la recherche de lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique et plus geacuteneacuteralement drsquoune utilisation rationnelle des ressources (Rosenfeld et al 2009) Les gains ainsi obtenus reacuteorientent la demande de la consommation drsquoeacutenergie ndash qui preacutesente une faible eacutelasticiteacute-emploi ndash vers les biens et services dont lrsquoeacutelasticiteacute est plus forte Il faut noter ici que ces gains sont cumulatifs dans le temps Ainsi le potentiel de creacuteation drsquoemplois nrsquoest pas limiteacute agrave certaines branches drsquoactiviteacute mais peut ecirctre preacutesent dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie et srsquoaccompagne drsquoun important effet drsquoentraicircnement Ensemble ces eacuteleacutements accroissent les gains bruts drsquoemploi

Toutefois ce meacutecanisme preacutesente aussi un aspect neacutegatif toute perte drsquoemplois va se reacutepercuter sur lrsquoemploi (et les revenus) dans drsquoautres parties de lrsquoeacuteconomie parce que tel produit ou service vert remplace un produit ou service non eacutecologique Une progression des eacutenergies renouvelables par exemple peut entraicircner une diminution de la demande drsquoeacutenergie classique et donc drsquoinstallations de production drsquoeacutenergie utilisant des combustibles fossiles et se reacutepercuter sur lrsquooffre (par exemple dans le secteur des industries extractives de charbon) Les pertes directes indirectes et par reacuteduction de la demande se combinent aux pertes brutes drsquoemplois dans le secteur des eacutenergies fossiles et autres secteurs connexes

512 Mesurer les effets sur lrsquoemploi les emplois verts sont-ils aussi des emplois deacutecents

Le deuxiegraveme aspect de lrsquoemploi vert eacutetudieacutee dans le cadre des eacutevaluations est la qualiteacute de ces emplois On deacuteplore un reacuteel manque drsquointeacuterecirct quant agrave cette deuxiegraveme dimension malgreacute lrsquoimportance croissante des emplois verts la question des conditions de travail connexes reste largement inexploreacutee

Malgreacute lrsquoimportance croissante des emplois verts la question des conditions de travail connexes reste largement inexploreacutee


LrsquoOIT a deacutefini le travail deacutecent comme eacutetant un travail productif pour les femmes et les hommes dans des conditions de liberteacute drsquoeacutequiteacute de seacutecuriteacute et de digniteacute humaine Le travail deacutecent suppose un emploi productif qui apporte un juste revenu la seacutecuriteacute au travail et une protection sociale pour les travailleurs et leurs familles de meilleures perspectives drsquoeacutepanouissement personnel et drsquointeacutegration sociale la liberteacute pour les travailleurs drsquoexprimer leurs preacuteoccupations de srsquoorganiser et de participer aux deacutecisions qui influent sur leur existence ainsi que lrsquoeacutegaliteacute des chances et de traitement pour tous Traduire ces qualifications qualitatives du travail deacutecent en indicateurs quantitatifs reste un deacutefi pour les chercheurs et exige un travail plus pousseacute9

513 Qui sera affecteacute par la mise en œuvre de cette politique verte

Au-delagrave de la quantiteacute et de la qualiteacute de lrsquoemploi un troisiegraveme aspect de lrsquoeacutevaluation des emplois verts concerne les effets distributifs par groupes de revenu cateacutegorie de travailleurs genre ou groupes drsquoacircge et reacutegions geacuteographiques Il est important de consideacuterer quels sont les groupes susceptibles de tirer avantage ou de subir les effets neacutegatifs des creacuteations ou pertes drsquoemplois et drsquoune eacutevolution des salaires La ventilation des effets sur lrsquoemploi peut servir agrave explorer les consideacuterations drsquoeacutequiteacute (telles que lrsquoeacutegaliteacute des genre) au moment drsquoeacutevaluer les effets sur lrsquoemploi drsquoune politique en faveur de lrsquoeacuteconomie verte La faisabiliteacute drsquoune telle ventilation deacutepend de la disponibiliteacute des donneacutees Neacuteanmoins cette ventilation est absolument essentielle pour une compreacutehension preacutecise des impacts aux niveaux national sectoriel ou des meacutenages et pour concevoir les reacuteponses politiques approprieacutees

52 Conception et mise en œuvre des politiques

Les eacutevaluations peuvent ecirctre meneacutees sur une base ex ante et ex post crsquoest-agrave-dire avant ou apregraves la mise en œuvre des politiques drsquoeacuteconomie verte Les eacutevaluations ex ante ou modegraveles de projection sont effectueacutees en amont afin drsquoopeacuterer un choix parmi diffeacuterents sceacutenarios de politiques et drsquoinvestissements dans les diffeacuterents secteurs et activiteacutes et afin drsquoanticiper les reacutesultats potentiels Les modegraveles de projection aident agrave la conception lrsquoeacutelaboration et lrsquoeacutevaluation de la coheacuterence et de lrsquoadeacutequation des politiques au regard des objectifs deacuteclareacutes

LrsquoOIT en particulier a constateacute aux niveaux international et national une progression de la demande en eacutevaluations concernant la quantiteacute et la qualiteacute des emplois verts (sur la base du nombre de personnes employeacutees directement ou indirectement de leur niveau de compeacutetences et des compeacutetences speacutecialiseacutees neacutecessaires et de la composition et la contribution des groupes speacutecifiques de travailleurs et des uniteacutes eacuteconomiques agrave lrsquoeacuteconomie verte) ainsi que leur potentiel de croissance

Lrsquoeacutevaluation des emplois verts permettra de reacutepondre agrave un certain nombre de questions relatives aux politiques environnementales eacuteconomiques et du marcheacute du travail Elle fournit aux gouvernements un instrument de suivi de la transition vers une eacuteconomie plus verte de conception et drsquoeacutevaluation des politiques environnementales et du marcheacute du travail et drsquoappreacuteciation agrave la fois leurs effets positifs (tels que la creacuteation drsquoemplois dans certaines industries lrsquoadoption de lrsquoinnovation le deacuteveloppement du marcheacute la croissance des exportations) et leurs effets neacutegatifs (tels que les pertes drsquoemplois dans les industries traditionnelles laquobrunesraquo et dans les reacutegions ougrave ces industries sont baseacutees)

Lrsquoeacutevaluation des emplois verts peut eacutegalement servir agrave creacuteer des projections du marcheacute du travail tenant compte de la croissance verte anticipeacutee et de la contraction dans des activiteacutes moins durables Ces projections pourraient aider agrave minimiser le risque et lrsquoincertitude pour les fournisseurs de formation et permettre aux entreprises et aux gouvernements de planifier et drsquoinvestir de faccedilon strateacutegique dans des domaines novateurs Lrsquoinformation qui en reacutesulte serait eacutegalement utile pour eacutevaluer les initiatives

9 Pour consulter certaines orientations agrave ce sujet Guidelines for producers and users of statistical and legal framework indicators manuel de lrsquoOIT septembre 2013 disponible agrave lrsquoadresse httpwwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports--- statdocumentspublicationswcms_223121pdf


politiques et les effets sur le marcheacute du travail drsquoactiviteacutes lieacutees agrave la protection de lrsquoenvironnement et la conservation des ressources naturelles

53 Examen et suivi des politiques

Les eacutevaluations ex post deacutemontrent quels ont eacuteteacute les effets des politiques et des investissements ou programmes qui ont deacutejagrave eacuteteacute mis en œuvre et pour lesquels des donneacutees sont disponibles sur le volume et la qualiteacute des emplois verts Dans le cadre drsquoune analyse ex-post il est possible drsquoestimer les emplois creacuteeacutes en mesurant le deacuteveloppement drsquoun secteur eacuteconomique Les reacutesultats des eacutevaluations ex post permettent de mesurer et de controcircler lrsquoefficaciteacute des politiques et des programmes en place en fonction drsquoindicateurs de progression Enfin lrsquoeacutevaluation peut eacutegalement appuyer une ameacutelioration ou une reacutevision des politiques en vigueur Certains modegraveles drsquoeacutevaluation des emplois verts sont applicables agrave la fois agrave lrsquoeacutevaluation ex ante et agrave lrsquoeacutevaluation ex post tandis que drsquoautres fonctionnent uniquement pour des analyses ex ante ou ex post

Une eacuteconomie plus verte pourrait conduire agrave des gains nets allant jusqursquoagrave 60 millions drsquoemplois

En examinant 30 eacutetudes portant sur une seacuterie de pays deacuteveloppeacutes ou eacutemergents et employant diffeacuterentes approches analytiques et sceacutenarios allant de la reacuteduction des eacutemissions dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie agrave lrsquoaccroissement des activiteacutes de recyclage ou de reacutegeacuteneacuteration des ressources naturelles on constate que des gains nets en matiegravere drsquoemploi agrave hauteur de 05 agrave 2 pour cent ont eacuteteacute ou peuvent ecirctre obtenus qui se traduiraient par 15 agrave 60 millions drsquoemplois suppleacutementaires drsquoici 2030 si lrsquoon prend comme reacutefeacuterence la population active actuelle Ces conclusions confirment lrsquohypothegravese du double dividende selon laquelle des mesures de politique geacuteneacuterale peuvent simultaneacutement procurer des avantages eacuteconomiques (en particulier sous forme de hausse des niveaux drsquoemploi) et deacuteboucher sur une ameacutelioration de lrsquoenvironnement (OIT 2012)

Afrique du Sud le gouvernement mandate une eacutevaluation dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie

Le gouvernement de lrsquoAfrique du Sud a commandeacute une eacutevaluation quantitative de lrsquoeacuteconomie verte en 2011 Lrsquoeacutevaluation portait sur des sceacutenarios baseacutes sur les objectifs strateacutegiques eacutenonceacutes dans le Plan de deacuteveloppement national pour 2030 afin de les mettre en relation avec des sceacutenarios impliquant des cibles et objectifs plus ambitieux dans le domaine de lrsquoeacutenergie propre et de lrsquoefficaciteacute des ressources Les reacutesultats montrent que lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie verte peut contribuer agrave 46 pour cent de terres restaureacutees suppleacutementaires et agrave une plus grande disponibiliteacute de lrsquoeau drsquoici 2030 sans reacuteduire la disponibiliteacute des sols neacutecessaires agrave lrsquoexploitation agricole Il permettrait en outre la creacuteation drsquoemplois suppleacutementaires pour 169 000 personnes en supposant que le statu quo soit maintenu En outre des investissements cibleacutes dans lrsquoagriculture biologique peuvent ameacuteliorer le rendement des cultures de lrsquoordre de 239 pour cent drsquoici 2030 tout en eacutevitant des eacutemissions de CO2 suppleacutementaires Lrsquoeacutetude a eacutegalement montreacute que les investissements verts actuels dans le secteur des transports nrsquoeacutetaient pas suffisants pour satisfaire lrsquoobjectif national drsquoameacutelioration de lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique de 9 pour cent agrave lrsquohorizon 2015 (PNUE 2015)


6 Tour drsquohorizon des outils drsquoeacutevaluation

Diffeacuterentes meacutethodes permettent drsquoeacutevaluer les emplois verts agrave lrsquoeacutechelon reacutegional national ou mondial Il existe une diffeacuterence fondamentale entre les eacutevaluations sectorielles qui mesurent les effets sur lrsquoemploi dans des secteurs et activiteacutes donneacutes de lrsquoeacuteconomie verte et les eacutetudes macro-eacuteconomiques qui examinent les effets nets plus eacutetendus sur lrsquoemploi des politiques et des investissements en faveur drsquoune eacuteconomie plus verte dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie La section qui suit preacutesente et analyse cinq approches (Le tableau 63 suivant ce chapitre compare les caracteacuteristiques de ces approches) Dans la pratique les eacutetudes combinent souvent plusieurs meacutethodologies et approches

Ces meacutethodologies permettent agrave la fois drsquoidentifier et de quantifier les emplois existants et de preacutevoir le degreacute drsquoefficaciteacute des politiques et des programmes drsquoinvestissement eu eacutegard agrave la creacuteation drsquoemplois verts La seacutelection des outils les plus approprieacutes afin de mener une eacutevaluation deacutepend en grande partie des questions auxquelles ils sont censeacutes reacutepondre Par exemple lrsquoeacutetude se propose-t-elle drsquoestimer les emplois actuels ou potentiels Se contentera-t-elle drsquoun simple aperccedilu ou est-il envisageacute drsquoaborder une perspective plus dynamique ou agrave plus long terme Doit-elle eacutegalement analyser les besoins professionnels et en matiegravere de compeacutetences ainsi que la distribution des revenus Le fait de combiner plusieurs meacutethodologies permettra drsquoaborder diffeacuterentes questions celles-ci seront seacutelectionneacutees sur la base de facteurs tels que les ressources disponibles et plus important encore la qualiteacute des donneacutees disponibles Il est important de noter que la modeacutelisation eacuteconomique peut ecirctre eacutetayeacutee et compleacuteteacutee ndash voire remplaceacutee ndash par les observations recueillies directement aupregraves des partenaires sociaux impliqueacutes dans les processus de restructuration

61 Inventaires

Les inventaires peuvent constituer un moyen simple et efficace drsquoeacutevaluer le nombre drsquoemplois verts existants dans certains secteurs reacutegions ou pays agrave condition qursquoils soient tenus agrave jour avec constance et sur une peacuteriode prolongeacutee Les inventaires contiennent geacuteneacuteralement des donneacutees sur les uniteacutes


bull Quels outils et meacutethodes drsquoeacutevaluation sont disponibles pour mesurer les effets sur le marcheacute du travail

bull Quels sont les points forts et les limites des diffeacuterents outils et meacutethodes drsquoeacutevaluation


bull Les outils drsquoeacutevaluation peuvent se compleacuteter les uns les autres voir se substituer les uns aux autres

bull Chaque meacutethode drsquoeacutevaluation preacutesente des points forts et des limites systeacutemiques speacutecifiques


Meacutethodes drsquoeacutevaluation

bull Inventaires

bull Enquecirctes statistiques

bull Modegraveles entreacutees-sorties

bull Matrices de comptabiliteacute Sociale

bull Modegraveles macro-eacuteconomiques

bull Modegraveles drsquooptimisation

bull Modegraveles eacuteconomeacutetriques

bull Modegraveles de la dynamique des systegravemes


eacuteconomiques produisant des biens et services environnementaux et occasionnellement sur des technologies et processus eacutecologiques Ils peuvent eacutegalement contenir des listes des biens et services environnementaux produits

En regravegle geacuteneacuterale les inventaires sont eacutetablis et maintenus par des organisations drsquoemployeurs des associations speacutecialiseacutees etou des ministegraveres du gouvernement Ils peuvent prendre la forme de reacutepertoires drsquoentreprises ou divers types de registres administratifs

Les reacutepertoires drsquoentreprises peuvent contenir les informations requises mais le maintien agrave jour de ces informations nrsquoest pas chose aiseacutee Les associations professionnelles et commerciales qui regroupent des entreprises travaillant dans un mecircme domaine ou utilisant des technologies similaires se reacutevegravelent geacuteneacuteralement ecirctre une source utile drsquoinformation En tant que speacutecialistes dans leur domaine elles ont une connaissance pousseacutee des processus les plus couramment utiliseacutes et peuvent mecircme souhaiter interroger leurs membres agrave intervalles reacuteguliers afin drsquoeacutevaluer la peacuteneacutetration des nouveaux processus biens et services Les registres de brevets et les registres de beacuteneacuteficiaires drsquoinvestissements en capital-risque dans le domaine des technologies propres peuvent eux aussi constituer une source drsquoinformations au moins au sujet des eacutetablissements du secteur formel engageacutes dans des activiteacutes environnementales Certaines eacutetudes baseacutees sur les inventaires sont plus complegravetes couvrant de multiples activiteacutes ou un pays tout entier tandis que drsquoautres proposent une estimation plus limiteacutee des emplois verts dans un secteur ou une reacutegion donneacute(e) Lorsqursquoelles sont reacutepeacuteteacutees avec constance et sur une peacuteriode prolongeacutee les eacutevaluations fondeacutees sur les inventaires peuvent eacutegalement renseigner sur lrsquoampleur des emplois creacuteeacutes sous lrsquoeffet de politiques visant agrave deacutevelopper lrsquoemploi dans les secteurs durables

62 Enquecirctes statistiques

Les enquecirctes meneacutees aupregraves des meacutenages ou des eacutetablissements et les recensements eacuteconomiques constituent les principales sources drsquoinformation en vue drsquoeacutevaluer le nombre drsquoemplois verts existant actuellement dans des secteurs speacutecifiques et dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie Elles sont geacuteneacuteralement reacutealiseacutees sous la forme de questionnaires conccedilus par les instituts nationaux de statistique et adresseacutes aux uniteacutes drsquoobservation concerneacutees

Pour optimiser lrsquoutilisation des ressources et selon les prioriteacutes nationales la collecte de donneacutees dans le cadre des enquecirctes meneacutees aupregraves des eacutetablissements pourrait se concentrer sur les principales activiteacutes eacuteconomiques et industries (par ex les plus importantes en termes de contribution agrave la production de biens et services environnementaux) etou sur celles qui sont les plus susceptibles drsquoengendrer une transition de lrsquoindustrie classique vers lrsquoindustrie verte Selon une approche pragmatique il pourrait ecirctre envisageacute de se concentrer sur certains sous-secteurs de la gestion des ressources (tels que les eacutenergies renouvelables lrsquoagriculture biologique lrsquoeacutecotourisme la sylviculture durable) ougrave des repegraveres clairs existent (comme les labels verts speacutecifiques) Afin drsquoestimer lrsquoemploi dans la production eacutecologique le questionnaire devrait inclure agrave tout le moins des questions sur le type de biens et services environnementaux produits dans les eacutetablissements eacutetudieacutes la valeur de ces biens et services ou les recettes geacuteneacutereacutees agrave partir de leur vente et le nombre de personnes employeacutees dans lrsquoeacutetablissement

Lrsquoinformation qui permettrait drsquoestimer lrsquoemploi pour chaque type de produit environnemental peut ecirctre obtenue en demandant aux reacutepondants au sein des eacutetablissements si la production de biens ou de services environnementaux est leur activiteacute principale ou secondaire Ceux-ci peuvent eacutenumeacuterer les biens et services environnementaux produits en indiquant la valeur en pourcentage du chiffre drsquoaffaires total associeacute agrave chaque bien ou service environnemental

Dans les pays ougrave le secteur informel est important etou ougrave lrsquoagriculture la sylviculture et la pecircche sont des activiteacutes reacutepandues les enquecirctes traditionnelles aupregraves des eacutetablissements fondeacutees sur les


registres drsquoentreprises ne se preacutesentent pas comme la meilleure option degraves lors que ces secteurs ne sont en geacuteneacuteral pas pris en compte par lesdits registres ou que ces derniers ne sont pas agrave jour Des sources plus utiles ici incluent les enquecirctes aupregraves des meacutenages les recensements agricoles et les enquecirctes meneacutees aupregraves drsquoeacutetablissements locaux speacutecialement conccedilus pour recueillir des donneacutees aupregraves drsquouniteacutes eacuteconomiques de petite taille ou non-deacuteclareacutees y compris dans le secteur de lrsquoagriculture et le secteur informel

Le Module 2 se propose drsquoexplorer plus en deacutetail lrsquoutilisation des inventaires et des enquecirctes

63 Modegraveles entreacutees-sorties

Les analyses entreacutees-sorties (ES) sont des outils empiriques qui reposent sur la construction drsquoune matrice ou drsquoun tableau Cette matrice eacutenumegravere lrsquoensemble des sous-secteurs dans une eacuteconomie et deacutetaille la faccedilon dont les extrants drsquoun secteur sont utiliseacutes comme intrants dans drsquoautres secteurs Ces modegraveles se basent sur les informations tireacutees de la comptabiliteacute nationale des donneacutees budgeacutetaires des flux financiers et des donneacutees sur la population active ainsi que des donneacutees environnementales (eacutemissions de CO2 eau utilisation des terres etc) En srsquoappuyant sur des hypothegraveses concernant la relation entre les variables environnementales et eacuteconomiques les multiplicateurs de lrsquoemploi peuvent ecirctre calculeacutes afin drsquoestimer lrsquoemploi direct et indirect De nombreuses eacutetudes ont utiliseacute la meacutethode ES Les tableaux ES deacutesagregravegent le systegraveme de production et de chaicircnes de valeur et peuvent illustrer les interactions au sein de celui-ci

Lrsquoanalyse ES peut servir agrave estimer les effets sur lrsquoemploi de lrsquoaugmentation de la demande finale relative au produit ou service drsquoune industrie donneacutee en estimant lrsquoemploi direct indirect et induit Degraves lors le modegravele peut reacutepondre agrave des questions telles que laquoCombien drsquoemplois peut-on geacuteneacuterer agrave partir drsquoun programme donneacute drsquoinvestissement dans des domaines eacuteconomiques durablesraquo ou laquoPour un niveau donneacute drsquoinvestissement quel(s) secteur(s) permettrai(en)t de geacuteneacuterer le plus grand nombre drsquoemplois raquo

Tableau 61 Tableau simplifieacute des entreacutees-sorties - ligne production totale du secteur colonne intrants provenant drsquoautres secteurs

Agriculture Alimentation et boissons

Transport terrestre

Demande finale

Production totale

Agriculture 1 323 2 290 6 1 911 6 467

Alim et boissons 333 1 390 17 8 074 11 670

Transport terrestre 34 261 480 5 794 10 775

Source (en anglais) Adapteacute de Exploring the links between the environment economy and employment in developing countries a practitionerrsquos guide (agrave venir)

Dans le tableau 61 les lignes correspondent agrave la production totale drsquoune industrie consommeacutee par drsquoautres secteurs ou pour reacutepondre agrave la demande finale (par ex la consommation des meacutenages) Les colonnes indiquent la part des intrants utiliseacutes par chaque secteur et qui conjointement permettre de parvenir agrave la production finale Le modegravele ES de base mesure la production suppleacutementaire requise agrave partir de chaque secteur pour reacutepondre agrave un accroissement de la demande finale Si lrsquoinformation relative agrave lrsquointensiteacute de main-drsquoœuvre des diffeacuterents secteurs drsquoune eacuteconomie est accessible la matrice peut alors ecirctre utiliseacutee pour estimer lrsquoeffet sur lrsquoemploi drsquoune augmentation de la demande en faveur drsquoun produit ou drsquoun service vert

Les tableaux entreacutees-sorties sont utiliseacutes pour estimer les effets directs indirects induits sur lrsquoemploi conseacutecutifs agrave une demande suppleacutementaire en biens et services dans les secteurs de production


Les calculs ES sont utiles dans le cadre de lrsquoanalyse des emplois verts dans un pays car ils montrent la relation entre la production eacutecologique (qui doit ecirctre clairement deacutefinie) et la structure de production du secteur en question dans le pays Par exemple lrsquoaccroissement de la demande en produits agricoles biologiques agrave la suite drsquoune campagne ou sous lrsquoeffet drsquoune subvention Cette demande suppleacutementaire se traduit directement en production suppleacutementaire en supposant que le volume suppleacutementaire ne sera pas totalement importeacute La production suppleacutementaire neacutecessite donc un effectif accru de travailleurs ndash pour lrsquoensemencement lrsquoarrosage et la reacutecolte des cultures Ici on parle geacuteneacuteralement drsquoeffet direct sur lrsquoemploi (voir la section 311) Nous pouvons eacutegalement deacuteduire agrave partir du tableau ES la demande suppleacutementaire lieacutee aux intrants intermeacutediaires Tous les secteurs concerneacutes vont donc ecirctre confronteacutes agrave une demande de main-drsquoœuvre suppleacutementaire qui geacutenegraverera des emplois suppleacutementaires Ici on parle geacuteneacuteralement drsquoeffet indirect sur lrsquoemploi En prenant lrsquoexemple de lrsquoagriculture cet effet pourrait srsquoeacutetendre au secteur des machines ainsi qursquoau transport et au commerce

Le Module 3 explore dans le deacutetail les meacutethodes drsquoeacutevaluation ES Prenons lrsquoexemple de lrsquoAfrique du Sud pour illustrer les reacutesultats drsquoune eacutevaluation ES de la creacuteation drsquoemplois verts

631 Le potentiel des emplois verts en Afrique du Sud (2012)

En Afrique du Sud le New Growth Path de 2011 fait la part belle agrave lrsquoeacuteconomie verte citeacutee comme lrsquoun des dix laquomoteurs de creacuteation drsquoemploisraquo La South African Industrial Development Corporation (IDC) a eacuteteacute mandateacutee afin drsquoeacutevaluer le potentiel de creacuteation nette drsquoemplois directs dans les secteurs cleacutes de lrsquoeacuteconomie formelle Sur la base du modegravele drsquoentreacutees-sorties eacutelaboreacute lrsquoIDC estime que pregraves drsquoun demi-million drsquoemplois nouveaux et suppleacutementaires peuvent ecirctre geacuteneacutereacutes drsquoici 2025 (tableau 62) Les secteurs analyseacutes incluent la production drsquoeacutenergie et lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique ainsi que la lutte contre la pollution La gestion des ressources naturelles affichait le potentiel le plus eacuteleveacute de creacuteation drsquoemplois

Tableau 62 Creacuteation nette drsquoemplois directs dans lrsquoeacuteconomie verte de lrsquoAfrique du Sud conformeacutement aux preacutevisions de 2011

Court terme (2012) Moyen terme (2017) Long terme (2025)

Total 98 000 255 000 462 000

Production drsquoeacutenergie 13 565 57 142 130 023

Efficaciteacute eacutenergeacutetique 31 569 70 193 67 979

Lutte anti-pollution 8 434 13 189 31 641

Ressources naturelles 44 512 114 842 232 926

64 Matrices de comptabiliteacute Sociale

Une matrice de comptabiliteacute sociale (drsquoapregraves son acronyme en anglais SAM ou MCS en franccedilai) peut ecirctre consideacutereacutee comme une extension des tableaux ES Au cours des derniegraveres deacutecennies lrsquoOIT a largement utiliseacute les MCS pour mesurer les effets directs et indirects de lrsquoinvestissement public sur lrsquoemploi en recourant agrave une analyse des multiplicateurs Lrsquoinconveacutenient majeur des tableaux ES est de ne pas inclure de donneacutees deacutetailleacutees concernant les aspects distributifs des processus eacuteconomiques

Ils ne contiennent donc pas de donneacutees sur les comportements des acteurs eacuteconomiques (gouvernement entreprises et meacutenages) en matiegravere de deacutepenses Une MCS reacuteunit de faccedilon coheacuterente des donneacutees sur la

Une matrice de comptabiliteacute sociale (SAM) reacuteunit des donneacutees sur la creacuteation de revenus et la production en renseignant sur les revenus du gouvernement des entreprises et des meacutenages


creacuteation de revenus et la production agrave lrsquoinstar de la comptabiliteacute nationale et des tableaux ES et comprend eacutegalement des informations sur les revenus des diffeacuterents acteurs eacuteconomiques et leurs deacutepenses

LrsquoOIT a commenceacute agrave utiliser une MCS statique pour analyser lrsquoimpact du commerce sur lrsquoemploi dans des pays tels que le Costa Rica lrsquoInde et lrsquoAfrique du Sud Un compte satellite de lrsquoemploi a eacuteteacute introduit fondeacute sur les donneacutees de lrsquoemploi reacuteel ventileacutees par secteur Une analyse deacutetailleacutee a ainsi pu ecirctre meneacutee au sujet de lrsquoimpact des strateacutegies et politiques commerciales sur lrsquoemploi Une MCS peut donc reacuteveacuteler les effets reacuteels drsquoune politique drsquoeacutecologisation sur lrsquoemploi dans tous les secteurs de lrsquoeacuteconomie

La meacutethodologie MCS est freacutequemment utiliseacutee aux fins de lrsquoeacutevaluation des emplois verts Elle peut toutefois eacutegalement preacutesenter des inconveacutenients Les quatre principales lacunes de la MCS statique sont les suivantes

bull la modeacutelisation de la MCS est statique avec des coefficients fixes

bull les donneacutees de la MCS renvoient agrave une peacuteriode unique (une anneacutee en geacuteneacuteral)

bull geacuteneacuteralement lrsquoanneacutee de la MCS nrsquoest pas lrsquoanneacutee en cours et

bull la MCS ne permet pas drsquoexpliquer les comportements

65 Modegraveles macroeacuteconomiques

Les modegraveles macroeacuteconomiques permettent de calculer les effets de politiques speacutecifiques drsquoinvestissements ou de sceacutenarios preacutedeacutefinis sur lrsquoemploi reacuteveacutelant les processus de changement dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie Ces modegraveles peuvent ecirctre classeacutes en trois grandes cateacutegories les modegraveles drsquooptimisation (tels que les modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable et sectoriel) les modegraveles eacuteconomeacutetriques et la modeacutelisation dynamique des systegravemes

651 Modegraveles drsquooptimisation

Les modegraveles drsquooptimisation ont vocation agrave identifier lrsquoeacutetat optimal du systegraveme dans des conditions particuliegraveres et selon des hypothegraveses donneacutees Ces modegraveles peuvent ecirctre utiliseacutes pour deacuteterminer les mesures agrave prendre en vue de parvenir agrave un objectif deacuteclareacute ou drsquoeacutevaluer les retombeacutees probables drsquoune intervention politique (une situation veacutecue comme un choc pour le systegraveme qui retrouve alors un nouvel eacutequilibre)

Il existe plusieurs types de modegraveles drsquooptimisation les deux principaux types eacutetant preacutesenteacutes ici les modegraveles sectoriels drsquooptimisation de lrsquoingeacutenierie (pour analyser le secteur de lrsquoeacutenergie par ex) et les modegraveles macroeacuteconomiques drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable (EGC) (dans le cadre des eacutevaluations de la politique fiscale par ex) Le modegravele MARKAL (Loulou et al 2005) par exemple est un modegravele de prospective eacutenergeacutetique agrave long terme qui relegraveve du premier type Il permet drsquooptimiser lrsquoapprovisionnement eacutenergeacutetique dans un souci de reacuteduction des coucircts de production Plus preacuteciseacutement MARKAL est un modegravele ascendant drsquooptimisation technologique du systegraveme eacutenergeacutetique en eacutequilibre partiel baseacute sur lrsquoanticipation parfaite et reposant sur la programmation lineacuteaire (Loulou et al 2004) Concernant lrsquoemploi les modegraveles drsquooptimisation de lrsquoingeacutenierie tels que MARKAL estiment le stock physique de lrsquoinfrastructure (par ex le nombre et la taille des centrales eacutelectriques) Des multiplicateurs de lrsquoemploi peuvent alors ecirctre utiliseacutes pour estimer la creacuteation drsquoemploi dans la construction et lrsquoutilisation de lrsquoinfrastructure

En revanche les modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable (EGC) permettent drsquoaller plus loin encore que les analyses ES et les MCS en simulant les reacuteactions de lrsquoeacuteconomie face agrave des changements exogegravenes Ils combinent en geacuteneacuteral des donneacutees empiriques habituellement sous la forme de tableaux ES avec une seacuterie drsquoeacutequations eacuteconomiques conccedilues de maniegravere agrave refleacuteter pleinement la complexiteacute de lrsquoeacuteconomie (c-agrave-d lrsquoeacutevaluation des effets produits par les changements de quantiteacute et de prix sur lrsquooffre et la


demande) Ces modegraveles reflegravetent les variations de toute une multitude de variables et peuvent donc servir aux deacutecideurs afin drsquoanalyser lrsquoimpact des politiques sur lrsquoemploi agrave court et agrave moyen terme

Les modegraveles EGC sont couramment utiliseacutes pour analyser lrsquoimpact social et distributif global des politiques dont les effets peuvent se reacutepercuter sur de multiples marcheacutes ou qui impliquent diverses combinaisons drsquoinstruments fiscaux de subventions de quotas ou de transferts de fonds Ils permettent drsquoexplorer les rapports entre les secteurs les consommateurs et le gouvernement et de modeacuteliser les effets dynamiques plus complexes des politiques sur tout un eacuteventail de paramegravetres macroeacuteconomiques y compris lrsquoemploi

Cependant bon nombre des eacutetudes EGC classiques srsquoappuient sur les hypothegraveses les plus basiques concernant le marcheacute du travail lrsquooffre de main-drsquoœuvre est fixe et le salaire est uniforme flexible et au seuil drsquoeacutequilibre entre lrsquooffre et la demande (Boeters et Savard 2011) Deux options existent afin de mieux repreacutesenter le marcheacute du travail dans les modegraveles EGC (1) modeacuteliser explicitement lrsquooffre de main-drsquoœuvre (par ex en seacuteparant les personnes peu qualifieacutees des autres groupes) et (2) ventiler la demande de main-drsquoœuvre (par ex par groupe de meacutenages et par secteur avec des possibiliteacutes de substitution entre les diffeacuterents types de main-drsquoœuvre en production)

652 Modegraveles eacuteconomeacutetriques

Les modegraveles eacuteconomeacutetriques utilisent des donneacutees historiques pour estimer les relations entre les principaux eacuteleacutements moteurs de lrsquoeacuteconomie ou plus geacuteneacuteralement entre les indicateurs analyseacutes Un ensemble drsquoeacutequations deacutecrit la structure du systegraveme analyseacute Les relations physiques et les comportements sont deacutefinis en estimant la correacutelation entre les variables agrave lrsquoaide de donneacutees historiques sous la forme drsquoeacutelasticiteacutes ou de coefficients reliant les changements drsquoune variable aux changements drsquoune autre variable Les preacutevisions sont obtenues en simulant les changements de paramegravetres drsquoentreacutee exogegravenes Elles sont ensuite traiteacutees au travers drsquoeacutequations formant le modegravele (par ex de la croissance eacuteconomique et de lrsquoemploi)

Lrsquoon peut citer ici lrsquoexemple du modegravele eacutenergie-environnement-eacuteconomie (E3ME) creacuteeacute par Cambridge Econometrics10 LrsquoE3ME traite de lrsquoeacuteconomie des systegravemes eacutenergeacutetiques et des eacutemissions polluantes et se compose de 22 seacuteries drsquoeacutequations (chacune eacutetant ventileacutee par secteur et par pays) Ces eacutequations couvrent les composantes suivantes PIB prix marcheacute du travail et demande drsquoeacutenergie La meacutethode drsquoestimation se base sur lrsquoeacutevolution de lrsquoeacuteconomeacutetrie des seacuteries temporelles ougrave les relations dynamiques sont exprimeacutees gracircce agrave un modegravele agrave correction drsquoerreurs (MCE) permettant la convergence dynamique vers un reacutesultat agrave long terme LrsquoE3ME se compose de plusieurs modules dont un module sur lrsquoeacuteconomie un module sur lrsquoeacutenergie et un module sur les eacutemissions Le module eacuteconomique inclut une repreacutesentation complegravete de la comptabiliteacute nationale et comprend une ventilation sectorielle sur 42 secteurs eacuteconomiques lieacutes par des relations entreacutee-sortie

Au cours de la derniegravere deacutecennie dans le souci de compleacuteter les donneacutees disponibles et drsquoeacutelargir la couverture des donneacutees lrsquoUniteacute Tendances de lrsquoemploi de lrsquoOIT a mis au point un certain nombre de modegraveles eacuteconomeacutetriques dans le but de produire des estimations drsquoindicateurs du marcheacute et de combler les lacunes des donneacutees Il srsquoagit notamment du modegravele des Tendances mondiales de lrsquoemploi (modegravele GET) (Uniteacute Tendances de lrsquoemploi de lrsquoOIT 2010) qui a eacuteteacute eacutelaboreacute pour fournir des estimations ndash ventileacutees par acircge et par sexe ndash du chocircmage de lrsquoemploi de la situation dans la profession et de lrsquoemploi par secteur Le reacutesultat que fournit ce modegravele est un ensemble complet de donneacutees pour 178 pays Les donneacutees par pays sont ensuite agreacutegeacutees pour produire des estimations reacutegionales et mondiales des principaux indicateurs du marcheacute du travail y compris le taux de chocircmage le ratio emploi-population les parts drsquoemploi sectorielles les parts de la situation dans la profession et la proportion de travailleurs en situation drsquoemploi vulneacuterable

10 Pour en savoir plus consulter httpwwwe3mecom


653 Modegraveles de la dynamique des systegravemes

La dynamique de systegraveme est une meacutethode utiliseacutee pour creacuteer des modegraveles descriptifs Elle est axeacutee sur lrsquoidentification des relations causales qui influent sur la creacuteation et lrsquoeacutevolution des questions analyseacutees (Sterman 2000) Les modegraveles de la dynamique des systegravemes servent le plus souvent agrave informer sur ce qui se passerait si une certaine politique eacutetait mise en œuvre agrave une date donneacutee dans un contexte speacutecifique

Les piliers de la dynamique du systegraveme sont les boucles de reacutetroaction la non-lineacuteariteacute et les effets retard repreacutesenteacutes sous la forme de flux et de stocks et identifieacutes par la seacutelection et la repreacutesentation des relations causales existant au sein du systegraveme analyseacute (Barlas 1996) La dynamique du systegraveme est par conseacutequent une meacutethode flexible qui permet drsquointeacutegrer pleinement les variables biophysiques dans les modegraveles moneacutetaires et vice versa Cet avantage de la meacutethodologie permet aux modegraveles sectoriels et inteacutegreacutes drsquoinclure diverses meacutethodes (telles que lrsquooptimisation et lrsquoeacuteconomeacutetrie) et de repreacutesenter les principales relations causales (c-agrave-d les principaux vecteurs de changement) dans les secteurs et entre ces derniers

Plusieurs modegraveles ont eacuteteacute creacuteeacutes agrave lrsquoaide de cette meacutethodologie couvrant lrsquoeacutenergie lrsquoagriculture la gestion des deacutechets et de lrsquoeau Tous sont parfaitement adapteacutes au problegraveme agrave analyser ainsi qursquoau contexte local (comme en Afrique du Sud (PNUE 2013) en Serbie (PNUE 2013a) et aux Eacutetats-Unis (Bassi et al 2009)) Lrsquoemploi et les emplois verts ont fait lrsquoobjet drsquoestimations dans le rapport du PNUE sur lrsquoeacuteconomie verte (PNUE 2011) et dans le contexte de plusieurs eacutevaluations nationales de lrsquoeacuteconomie verte Lrsquoemploi est ici estimeacute en faisant appel agrave diffeacuterentes meacutethodes agrave lrsquoaide de multiplicateurs pour les eacutevaluations sectorielles (par ex pour la fabrication et lrsquoinstallation de lrsquoinfrastructure ainsi que pour lrsquoexploitation et la maintenance) ou en recourant agrave lrsquoeacuteconomeacutetrie quand il srsquoagit de creacuteation drsquoemploi macroeacuteconomique subissant lrsquoinfluence directe indirecte et induite des politiques et des investissements simuleacutes

Projections agrave long terme de la creacuteation drsquoemploi dans la transition vers lrsquoeacuteconomie verte

Les modegraveles de la dynamique de systegraveme tels que le T21-Monde (PNUE 2011) le modegravele de lrsquoeacuteconomie verte drsquoAfrique du Sud (SAGEM) (PNUE 2013) et le modegravele de lrsquoeacuteconomie verte (GEM)11 se fondent sur la deacutependance de la production eacuteconomique vis-agrave-vis des intrants laquoclassiquesraquo tels que la main-drsquoœuvre et le capital physique ainsi que des stocks de capital naturel sous la forme de ressources comme lrsquoeacutenergie les forecircts les sols la pecircche et lrsquoeau Dans ces modegraveles la croissance est stimuleacutee par lrsquoaccumulation de capital ndash physique humain ou naturel ndash agrave travers lrsquoinvestissement en tenant compte eacutegalement de la deacutepreacuteciation ou de lrsquoeacutepuisement des stocks de capital Degraves lors lrsquoemploi est influenceacute agrave la fois par la performance eacuteconomique (par ex le PIB agrave travers le capital et la productiviteacute) et par lrsquoeacutetat de lrsquoenvironnement (consideacuterant par ex lrsquoinfluence du stock de poissons sur le secteur de la pecircche et la prise de poissons) Lrsquoemploi est calculeacute agrave lrsquoaide de multiplicateurs qui varient selon le secteur de lrsquoanalyse (par ex lrsquoemploi par meacutegawatt de puissance deacuteveloppeacutee ou en fonction de la production industrielle et de lrsquoemploi par hectare de terres agricoles) En fonction des secteurs lrsquoemploi peut ecirctre un catalyseur de la production ou le reacutesultat de lrsquoactiviteacute physique et eacuteconomique

Selon le rapport du PNUE sur lrsquoeacuteconomie verte (2011) passer agrave une eacuteconomie verte signifie aussi creacuteer au minimum autant drsquoemplois que dans un sceacutenario de statu quo La modeacutelisation mondiale de lrsquoeacuteconomie et du marcheacute du travail effectueacutee par le PNUE ne fait pas apparaicirctre de diffeacuterences significatives en termes drsquoemploi global entre le maintien du statu quo et un sceacutenario drsquoinvestissements verts Cependant si lrsquoon considegravere la creacuteation drsquoemplois indirects et induits ainsi que la creacuteation drsquoemplois directs plusieurs secteurs beacuteneacuteficieraient de la situation Il srsquoagit notamment de lrsquoagriculture

11 Appliqueacute agrave ce jour au Beacutelarus en Bosnie-Herzeacutegovine en Indoneacutesie agrave Maurice en Moldavie au Mozambique en Serbie et en Ukraine Voir httpwwwke-srlcomKnowlEdge_SrlModelshtml


du bacirctiment de la forecirct et du transport qui verraient augmenter lrsquoemploi agrave court moyen et long terme dans des proportions supeacuterieures aux preacutevisions de sceacutenarios comparables de maintien du statu quo Au cours de la deacutecennie agrave venir les emplois agricoles pourraient augmenter de 4 pour cent dans le monde Investir dans la protection des forecircts et le reboisement pourrait accroicirctre de 20 pour cent les emplois formels dans ce secteur drsquoici 2050 Dans le transport lrsquoameacutelioration du rendement eacutenergeacutetique de tous les modes de transport et le passage du transport priveacute au transport public ou non motoriseacute entraicircneraient une hausse suppleacutementaire de lrsquoemploi environ 10 pour cent supeacuterieure agrave celle du maintien du statu quo Enfin les investissements dans lrsquoameacutelioration eacutenergeacutetique des bacirctiments pourraient creacuteer 2 agrave 35 millions drsquoemplois suppleacutementaires rien qursquoen Europe et aux Eacutetats-Unis

Globalement par rapport au maintien du statu quo le PNUE estime que le deacuteveloppement eacuteconomique dans une eacuteconomie verte pourrait accroicirctre lrsquoemploi total de 3 agrave 5 pour cent En outre degraves lors que la modeacutelisation dynamique des systegravemes reflegravete lrsquoeacutevolution au fil du temps lrsquoeacutevaluation a eacutetabli que selon lrsquoinvestissement simuleacute et son eacutecheacuteancier le nombre total drsquoemplois directs nets dans les secteurs verts devrait reculer agrave court terme (principalement en raison drsquoune baisse de lrsquoemploi dans le secteur de la pecircche et des forecircts) avant de converger avec voire de deacutepasser le niveau du maintien du statu quo agrave moyen et agrave long terme

Le deacuteveloppement eacuteconomique dans une eacuteconomie verte pourrait accroicirctre lrsquoemploi total de 3 agrave 5 pour cent


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Module 2 Inventaires et enquecirctes 55



Outils drsquoeacutevaluation Les inventaires et les enquecirctes comme sources de donneacutees sur lrsquoemploi dans le secteur environnemental et

les emplois verts

56 Module 2 Inventaires et enquecirctes

Sommaire

1 Introduction 57

2 Inventaires des producteurs de biens et services environnementaux 59

21 Les reacutepertoires drsquoentreprises 59

22 Autres registres administratifs 60

23 Avantages et inconveacutenients des inventaires (registres administratifs) 61

24 Exemples drsquoeacutevaluations des emplois verts agrave lrsquoappui drsquoinventaires 62

3 Les enquecirctes statistiques existantes enquecirctes et recensements aupregraves des eacutetablissements et des meacutenages 65

31 Quels eacuteleacutements apportent les enquecirctes existantes 65

32 Comment utiliser les donneacutees statistiques mesures pratiques 67

4 Enquecirctes speacutecialiseacutees sur le secteur de lrsquoenvironnement 78

41 Module annexeacute aux recensements et enquecirctes aupregraves des eacutetablissements 79

42 Module annexeacute aux enquecirctes sur les forces de travail 83

5 Mesures statistiques et indicateurs agrave produire 85

51 Lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement 85

6 Eacutetudes de cas eacutevaluations des emplois verts en Mongolie et en Albanie 88

61 Emplois verts en Mongolie 2016 88

62 Emplois verts en Albanie reacutesultats preacuteliminaires 2013 91

Annexe 1 Module emplois verts annexeacute agrave lrsquoenquecircte meneacutee aupregraves des eacutetablissements 94

Annexe 2 Module emplois verts annexeacute agrave lrsquoenquecircte sur les forces de travail 101


1 Introduction

Ce module fournit des lignes directrices destineacutees agrave aider les pays agrave eacutevaluer lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts en srsquoappuyant sur les donneacutees eacutemanant des sources suivantes

1 inventaires

2 enquecirctes statistiques et recensements reacuteguliers et

3 enquecirctes statistiques et recensements speacutecialiseacutes y compris les enquecirctes sur des sous-eacutechantillons

Le module deacutecrit et analyse ces sources de donneacutees en indiquant quels en sont les avantages et les inconveacutenients de sorte que les lecteurs puissent choisir les sources reacutepondant le mieux agrave leurs besoins

Les pays peuvent eacutevaluer et choisir les meacutethodes de collecte de donneacutees sur la base de

bull la taille et lrsquoimportance du secteur environnemental ou de certaines parties de ce secteur

bull lrsquoefficaciteacute de la collecte des donneacutees (eacutetendue et niveau de deacutetail requis aux fins de lrsquoanalyse et coucirct relatif en termes de ressources et de temps de collecte) et

bull qualiteacute des donneacutees (en termes de couverture drsquoexhaustiviteacute et de comparabiliteacute)

Dans la pratique diffeacuterentes approches peuvent se compleacuteter Certains pans de lrsquoemploi et de lrsquoactiviteacute eacuteconomique dans le secteur environnemental peuvent ecirctre eacutevalueacutes en recourant agrave des donneacutees tireacutees drsquoenquecirctes statistiques reacuteguliegraveres (comme les enquecirctes sur les forces de travail (EFT)) ou les registres administratifs ndash par ex les registres tenus par les associations professionnelles ou par des ministegraveres ou organismes du gouvernement) tandis que drsquoautres pourraient exiger la collecte de nouvelles donneacutees Lorsque les donneacutees compileacutees sont incomplegravetes il peut ecirctre neacutecessaire de recourir agrave des techniques de modeacutelisation statistique12 ndash par exemple lrsquoanalyse entreacutees-sorties et les matrices de comptabiliteacute sociale les modegraveles macroeacuteconomiques dynamiques et

12 Voir OIT Methodologies for assessing green jobs Policy brief Disponible agrave lrsquoadresse wwwiloorgwcmsp5groupspublic---ed_emp---emp_entdocumentspublicationwcms_176462pdf

En tirant le meilleur parti des donneacutees existantes combineacutees agrave des techniques de modeacutelisation il est possible de produire des estimations suffisamment complegravetes sans alourdir la charge des fournisseurs de donneacutees


bull Sur quels critegraveres les pays peuvent-ils srsquoappuyer pour choisir des sources de donneacutees approprieacutees

bull Quelles sont les sources existantes susceptibles de fournir des donneacutees sur lrsquoeacuteconomie verte

bull Quelles mesures fournissent les sources existantes et quelles sont celles qui font deacutefaut

bull Quel type de donneacutees les enquecirctes statistiques speacutecialiseacutees fournissent-elles


bull Chaque source de donneacutees preacutesente des points forts et des limites systeacutemiques

bull Les donneacutees existantes et la modeacutelisation fournissent en geacuteneacuteral suffisamment drsquoinformations agrave faible coucirct sans qursquoil soit neacutecessaire de reacutealiser de nouvelles enquecirctes


drsquoautres modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable (voir les Modules 3 et 4) La section 32 du preacutesent module propose des mesures pratiques afin drsquoutiliser les donneacutees statistiques existantes pour estimer le nombre drsquoemplois dans le secteur environnemental

En tirant le meilleur parti des donneacutees existantes combineacutees agrave des techniques de modeacutelisation il est possible de produire des estimations suffisamment complegravetes agrave un coucirct relativement bas sans alourdir la charge des fournisseurs de donneacutees

Les meacutethodes et approches deacutecrites dans le preacutesent module ont eacuteteacute utiliseacutees et eacutevalueacutees par des statisticiens des chercheurs et des consultants Lrsquoannexe 1 propose des exemples de questionnaires qui pourraient ecirctre joints aux enquecirctes en cours aupregraves des eacutetablissements et aux recensements etou aux enquecirctes sur les forces de travail Ces modegraveles peuvent aiseacutement ecirctre adapteacutes aux contextes nationaux speacutecifiques afin de reacutepondre aux inteacuterecircts politiques aux budgets de la recherche et agrave la structure du secteur environnemental


Ce module srsquoadresse aux statisticiens et analystes qui cherchent agrave estimer le nombre total drsquoemplois directs dans le secteur de lrsquoenvironnement et dans chacun de ses sous-secteurs verts ainsi que le nombre total drsquoemplois verts Il deacutecrit comment utiliser les donneacutees tireacutees des inventaires et des sondages agrave cette fin


bull comprendre les sources possibles de donneacutees sur lrsquoemploi dans les industries des biens et services environnementaux agrave lrsquoappui des lignes directrices du Systegraveme de comptabiliteacute eacuteconomique et environnementale (SCEE) comprendre comment classer certains emplois comme des emplois verts

bull ecirctre agrave mecircme de seacutelectionner la source de donneacutees approprieacutee en vue drsquoune eacutevaluation fondeacutee sur la disponibiliteacute des donneacutees et le but de ladite eacutevaluation

bull comprendre les bases du processus drsquoestimation du nombre drsquoemplois verts agrave partir de donneacutees tireacutees drsquoinventaires et drsquoenquecirctes


Le chapitre 1 donne un aperccedilu de lrsquoutilisation des donneacutees tireacutees drsquoinventaires et drsquoenquecirctes en vue drsquoestimer lrsquoemploi

Le chapitre 2 deacutecrit lrsquoutilisation de donneacutees eacutemanant drsquoinventaires des producteurs de biens et services environnementaux

Le chapitre 3 traite de la faccedilon dont les enquecirctes statistiques et recensements aupregraves des eacutetablissements et des meacutenages peuvent fournir des donneacutees pour la deacutetermination de lrsquoemploi

Le chapitre 4 explique comment conduire des enquecirctes speacutecialiseacutees sur le secteur de lrsquoenvironnement en preacutesence de sources de donneacutees insuffisantes

Le chapitre 5 eacutenumegravere les diffeacuterents indicateurs pouvant ecirctre deacutefinis agrave partir des donneacutees drsquoenquecircte

Le chapitre 6 preacutesente des eacutetudes de cas sur les emplois verts en Mongolie et en Albanie

Les annexes 1 et 2 sont des exemples de modules laquoemplois vertsraquo pouvant ecirctre annexeacutes aux enquecirctes meneacutees aupregraves des eacutetablissements ou aux enquecirctes sur les forces de travail


2 Inventaires des producteurs de biens et services environnementaux

Les inventaires peuvent constituer un moyen simple et efficace drsquoeacutevaluer le nombre drsquoemplois verts existants dans certains secteurs ou reacutegions agrave condition qursquoils soient tenus agrave jour avec constance et sur une peacuteriode prolongeacutee Ces inventaires devraient contenir des donneacutees sur les uniteacutes eacuteconomiques produisant des biens et services environnementaux et si possible sur des technologies et processus eacutecologiques Ils peuvent eacutegalement contenir des listes des biens et services environnementaux produits ainsi que des estimations du coucirct de la structure de production de ces biens et services

Les inventaires pourraient ecirctre eacutetablis et maintenus par des organisations drsquoemployeurs des associations professionnelles speacutecialiseacutees (tels que des organismes professionnels œuvrant dans le domaine de lrsquoenvironnement) etou des ministegraveres du gouvernement Ils peuvent utiliser les donneacutees contenues dans les reacutepertoires drsquoentreprises ou divers types de registres administratifs ainsi que les renseignements obtenus en interrogeant directement les producteurs de biens et services environnementaux

Les eacutevaluations fondeacutees sur les inventaires peuvent constituer une mesure utile de lrsquoefficaciteacute de diverses politiques visant agrave deacutevelopper lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement

21 Les reacutepertoires drsquoentreprises

Les reacutepertoires drsquoentreprises qui contiennent des informations sur lrsquoactiviteacute eacuteconomique principale13 de chaque uniteacute eacuteconomique sont en geacuteneacuteral le point de deacutepart du processus drsquoeacutelaboration des inventaires14 En principe chaque uniteacute reacutepertorieacutee dans le reacutepertoire statistique national des entreprises correspond agrave un code CITI15 qui est fonction de la principale activiteacute eacuteconomique de lrsquouniteacute concerneacutee

13 Lrsquoactiviteacute principale drsquoune uniteacute est lrsquoactiviteacute qui contribue le plus agrave la valeur ajouteacutee brute de lrsquouniteacute14 Drsquoautres registres classent les eacutetablissements en fonction des codes de produit (agrave lrsquoimage de la nomenclature de la classification centrale des produits CPC)15 Classification internationale type par industrie de toutes les branches drsquoactiviteacute eacuteconomique (CITI)


bull Quelles sont les sources pouvant servir agrave lrsquoeacutelaboration drsquoinventaires de producteurs

bull Quels sont les avantages et les inconveacutenients du recours aux inventaires afin drsquoidentifier les producteurs dans lrsquoeacuteconomie verte et lrsquoemploi au sein de ces uniteacutes


bull Les reacutepertoires drsquoentreprises constituent en geacuteneacuteral le point de deacutepart du processus de collecte drsquoinformations sur les activiteacutes lieacutees agrave lrsquoenvironnement

bull Il est probable que les activiteacutes secondaires soient plus difficiles agrave identifier que les activiteacutes primaires

bull Les associations professionnelles et commerciales du secteur de lrsquoenvironnement sont souvent en mesure de fournir des informations au sujet de leurs membres


Agrave partir de ces registres drsquoentreprises il est possible drsquoidentifier les uniteacutes eacuteconomiques qui sont totalement agrave vocation environnementale (par ex CITI Reacutev4 Division 37 ndash Reacuteseau drsquoassainissement Division 38 ndash Collecte des deacutechets activiteacutes de traitement et drsquoeacutevacuation reacutecupeacuteration des matiegraveres Division 39 ndash Activiteacutes de remise en eacutetat et autres services de traitement des deacutechets) Selon lrsquoinformation et le niveau de deacutetail en preacutesence les reacutepertoires peuvent eacutegalement permettre drsquoidentifier les uniteacutes exerccedilant plusieurs activiteacutes certaines dans le secteur de lrsquoenvironnement et drsquoautres en dehors (par ex CITI Reacutev4 Division 72 ndash Recherche scientifique et deacuteveloppement Division 71 ndash Activiteacutes drsquoarchitecture et drsquoingeacutenierie activiteacutes drsquoessais et drsquoanalyses techniques Classe 4669 ndash Commerce de gros de deacutechets et deacutebris et autres produits nca)

Les uniteacutes eacuteconomiques qui produisent des biens et services environnementaux agrave titre drsquoactiviteacute secondaire ne sont peut-ecirctre pas aussi facilement identifiables que celles qui les produisent dans le cadre de leur activiteacute principale Ainsi par exemple la Division 36 - Collecte et traitement des eaux distribution drsquoeau de la CITI Reacutev 4 nrsquoest pas typiquement une activiteacute environnementale eacutetant donneacute qursquoil srsquoagit en grande partie de recueillir traiter et distribuer de lrsquoeau Cependant les producteurs relevant de cette Division peuvent eacutegalement traiter les eaux useacutees agrave titre drsquoactiviteacute secondaire significative qui est une activiteacute environnementale Selon la mecircme logique cette cateacutegorie de la CITI pourrait inclure les uniteacutes menant des activiteacutes environnementales comme la gestion des ressources en eau en tant qursquoactiviteacutes secondaires (par ex la reacuteduction des pertes en eau des stations de traitement des eaux)

Les personnes chargeacutees compiler les donneacutees doivent srsquoassurer que les estimations du nombre total drsquoemplois dans le secteur environnemental et les emplois verts se reflegravetent dans les activiteacutes meneacutees agrave titre drsquoactiviteacute secondaire La proceacutedure classique drsquoestimation de la part environnementale de lrsquoemploi dans ces uniteacutes consiste agrave formuler plusieurs hypothegraveses au sujet de la part de lrsquoemploi dans les activiteacutes environnementales et non-environnementales

Les uniteacutes eacuteconomiques qui accomplissent des activiteacutes environnementales agrave titre drsquoactiviteacutes annexes ne peuvent pas ecirctre identifieacutees dans les reacutepertoires drsquoentreprises en appliquant la description de lrsquoactiviteacute eacuteconomique proposeacutee par la CITI Les activiteacutes annexes sont les activiteacutes destineacutees agrave appuyer les principales activiteacutes productives drsquoune uniteacute en assurant la fourniture de biens ou de services entiegraverement ou essentiellement destineacutes agrave ecirctre utiliseacutes agrave lrsquointeacuterieur de cette uniteacute

22 Autres registres administratifs

Outre les reacutepertoires drsquoentreprises les sources administratives telles que les bases de donneacutees de la commission fiscale et des administrations de la seacutecuriteacute sociale et du marcheacute du travail peuvent fournir des informations utiles sur les activiteacutes ou les produits de producteurs individuels (relevant ou non du secteur de lrsquoenvironnement) Ces informations administratives peuvent srsquoaveacuterer particuliegraverement utiles lorsqursquoun lien peut ecirctre eacutetabli entre elles et les enquecirctes statistiques contenant des donneacutees sur lrsquoemploi au travers des codes drsquoidentification communs Ces informations peuvent ecirctre compleacuteteacutees par des recherches dans les meacutedias (Internet ou revues professionnelles par ex) ou des renseignements glaneacutes sur les salons drsquoaffaires

Les associations professionnelles et commerciales qui regroupent des entreprises travaillant dans un mecircme domaine lieacute agrave lrsquoenvironnement ou utilisant des technologies similaires se reacutevegravelent geacuteneacuteralement ecirctre une source utile drsquoinformation concernant ces activiteacutes Tous les eacutetablissements affilieacutes agrave ce type drsquoassociation sont geacuteneacuteralement consideacutereacutes comme relevant du secteur de lrsquoenvironnement En tant que speacutecialistes dans leur domaine ces associations ont une connaissance pousseacutee des processus les plus couramment utiliseacutes et de la structure des coucircts de ces derniers (agrave lrsquoimage des deacutepenses moyennes consacreacutees aux biens intermeacutediaires au capital aux salaires aux impocircts et importations) et elles peuvent mecircme souhaiter interroger leurs membres agrave intervalles reacuteguliers afin drsquoeacutevaluer la peacuteneacutetration des nouveaux processus biens et services Geacuteneacuteralement elles publient des informations sur leurs


membres agrave intervalles reacuteguliers Il srsquoagit habituellement des donneacutees relatives au chiffre drsquoaffaires et agrave lrsquoemploi ou drsquoautres paramegravetres physiques (par ex les megravetres cubes drsquoeaux useacutees traiteacutees le nombre de camions de collecte des deacutechets) et dans certains cas la valeur ajouteacutee Cependant les donneacutees des associations professionnelles couvrent habituellement une certaine cateacutegorie ou sous-cateacutegorie de lrsquoindustrie ndash par exemple le traitement des deacutechets municipaux ou priveacutes la collecte et le traitement des eaux useacutees urbaines les entreprises de recyclage les fournisseurs drsquoeacutequipement etc Ces donneacutees deacutetailleacutees peuvent geacuteneacuteralement compleacuteter drsquoautres donneacutees disponibles sur lrsquoindustrie de lrsquoenvironnement mais elles ne permettent pas de brosser un tableau plus large de lrsquoensemble de lrsquoindustrie

Autre exemple les producteurs drsquoaliments biologiques Ils peuvent ecirctre enregistreacutees aupregraves drsquoassociations professionnelles speacutecialiseacutees ou drsquoorganismes de certification de mecircme qursquoaupregraves drsquoorganismes publics geacuterant les subventions etou les aides gouvernementales en faveur de lrsquoagriculture biologique Lorsque les producteurs sont impliqueacutes dans des activiteacutes agricoles agrave caractegravere environnemental et non-environnemental lrsquoemploi dans les activiteacutes lieacutees agrave lrsquoenvironnement peut ecirctre estimeacute sur base de la proportion de terres de culture biologique du volume de production biologique ou des revenus geacuteneacutereacutes par la vente de produits biologiques

Les autres sources possibles drsquoinformation sont les organismes qui recueillent reacuteguliegraverement des renseignements concernant lrsquoenvironnement dans le cadre de leurs activiteacutes courantes Par exemple les organismes publics deacutedieacutes agrave la protection de lrsquoenvironnement collectent geacuteneacuteralement des donneacutees dans le cadre de leurs programmes de suivi et de reacuteglementation Les organismes de lrsquoEacutetat chargeacutes des politiques de lrsquoemploi et de la formation peuvent obtenir des donneacutees aupregraves des entreprises gracircce agrave divers programmes de creacuteation drsquoemplois environnementaux Les bases de donneacutees sur la recherche et les projets de deacuteveloppement en faveur du traitement des deacutechets et de la lutte contre la pollution peuvent apporter de plus amples informations Les registres de brevets et les registres de beacuteneacuteficiaires drsquoinvestissements en capital-risque dans le domaine des technologies propres peuvent eux aussi constituer une source drsquoinformations au moins au sujet des eacutetablissements du secteur formel engageacutes dans des activiteacutes environnementales

En fonction du type drsquoinformation contenu dans les registres administratifs il est possible de compleacuteter ces donneacutees en interrogeant directement les producteurs de biens et services environnementaux

23 Avantages et inconveacutenients des inventaires (registres administratifs)

Par rapport aux donneacutees issues drsquoenquecirctes les inventaires preacutesentent plusieurs avantages

1 Les faibles coucircts de collecte des donneacutees pour lrsquoorganisme producteur de statistiques Degraves lors que les donneacutees ont deacutejagrave fait lrsquoobjet drsquoune collecte dans le cadre drsquoune fonction administrative lrsquoaccegraves aux donneacutees agrave des fins de compilation statistique srsquoavegravere peu oneacutereux

2 Les reacutepondants ne sont pas interrogeacutes une nouvelle fois Les donneacutees qui ont deacutejagrave eacuteteacute fournies dans le cadre drsquoun processus administratif (par ex une inscription une demande une inspection ou une notification) peuvent ecirctre utiliseacutees agrave des fins de compilation statistique sans impliquer les uniteacutes deacuteclarantes dans une enquecircte statistique distincte sur des sujets identiques ou voisins

3 Les donneacutees repreacutesentent un deacutenombrement complet de lrsquoensemble des uniteacutes eacuteconomiques relevant du systegraveme administratif Cela signifie qursquoil est possible de produire des statistiques pour des zones reacuteduites (par ex reacutegions villes et provinces) sans se heurter aux problegravemes de la preacutecision de lrsquoeacutechantillonnage et de lrsquoerreur drsquoestimation

Les inconveacutenients potentiels des inventaires sont lieacutes aux eacuteleacutements suivants

1 Les types drsquouniteacutes deacutecrites dans les registres Les uniteacutes utiliseacutees dans certains systegravemes ne sont pas neacutecessairement les plus approprieacutees pour reacutepondre aux besoins statistiques (par ex


lrsquoemploi par rapport aux personnes les eacutetablissements par rapport aux entreprises) ou elles nrsquoappliquent pas toujours des deacutefinitions compatibles avec les deacutefinitions utiliseacutees dans drsquoautres sources statistiques

2 La porteacutee des deacuteclarations ou des demandes Certains systegravemes peuvent ecirctre de porteacutee trop eacutetroite car certaines cateacutegories drsquouniteacutes eacuteconomiques sont exclues du fait de la conception mecircme dudit systegraveme (exemptions juridiques) ou autre (non-deacuteclaration eacutevitement) ou de porteacutee trop large incluant des groupes qui ne preacutesentent pas drsquointeacuterecirct direct pour lrsquoanalyse des activiteacutes environnementales et des emplois verts Par exemple un reacutepertoire de producteurs drsquoaliments biologiques ne tenant pas compte des producteurs non deacuteclareacutes mais incluant drsquoanciens producteurs

3 Les coucircts de traitement Degraves lors que les registres administratifs ont une vocation administrative et non statistique les donneacutees peuvent exiger une attention consideacuterable afin de deacutetecter et corriger les erreurs et drsquoencoder les informations dont le systegraveme administratif nrsquoa pas eu besoin mais qui sont neacutecessaires aux fins de lrsquoanalyse statistique Ce traitement peut requeacuterir un suivi coucircteux et la modification du fichier

Les inventaires peuvent ecirctre une source drsquoinformations tregraves utiles mais le maintien agrave jour de ces informations nrsquoest pas chose aiseacutee Pour faciliter la maintenance des inventaires il peut ecirctre utile drsquoeacutetablir des listes de biens services et technologies environnementaux baseacutees sur les classifications SCEE des activiteacutes environnementales et des biens et services environnementaux

Ces listes devront ecirctre mises agrave jour reacuteguliegraverement pour tenir compte de la mise au point de nouveaux produits services et technologies Les listes des eacutetablissements engageacutes dans ces activiteacutes devront ecirctre reacuteguliegraverement actualiseacutees et ce pour la mecircme raison

Bon nombre drsquoeacutetudes ont recouru aux inventaires pour quantifier lrsquoemploi dans le secteur environnemental et lrsquoimpact de ce secteur sur la croissance eacuteconomique et la creacuteation drsquoemploi Certaines de ces eacutetudes sont plus complegravetes tandis que drsquoautres offrent une estimation plus limiteacutee des emplois verts dans un pays ou reacutegion (voir les exemples qui suivent) Cette approche peut ecirctre raisonnablement appliqueacutee pour obtenir un aperccedilu rapide et peu coucircteux drsquoune partie du secteur de lrsquoenvironnement Mais elle ne permet pas de brosser un tableau complet de lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie dans un cadre commun et pour une peacuteriode de reacutefeacuterence commune

24 Exemples drsquoeacutevaluations des emplois verts agrave lrsquoappui drsquoinventaires

241 Emplois verts en Espagne 2009

Le gouvernement espagnol a estimeacute le nombre drsquoemplois verts en Espagne agrave 530 947 en 2009 soit 26 pour cent de la population active du pays Ces travaux approfondis srsquoappuyaient sur une combinaison drsquoentretiens et de techniques drsquoenquecircte afin drsquoidentifier et quantifier les emplois verts et de calculer les totaux par secteur (tableau 21) Lrsquoapproche retenue permettait drsquoinclure uniquement lrsquoemploi vert direct mais la profondeur de lrsquoanalyse meneacutee a eacutegalement permis de renseigner sur le potentiel de creacuteation de nouveaux emplois au sein de chaque secteur

Les inventaires peuvent ecirctre une source drsquoinformations tregraves utiles mais leur maintien agrave jour nrsquoest pas chose aiseacutee


Tableau 21 Emplois Vertes en Espantildea 2009

Secteur Nb drsquoemplois

Traitement et eacutepuration des eaux useacutees 58 264

Gestion et traitement des deacutechets 140 343

Eacutenergies renouvelables 109 368

Gestion des forecircts 32 400

Services environnementaux aux entreprises 26 354

Eacuteducation agrave lrsquoenvironnement 7 871

Agriculture biologique et eacutelevage 49 867

Gestion des espaces verts 10 935

Industrie et services 20 004

Secteur public 53 072

Recherche et deacuteveloppement dans le domaine de lrsquoenvironnement 21 929

Services 540

Total 530 947

Source SustainLabour 2012 Green jobs for sustainable development a case study of Spain httpwwwiloorgglobaltopicsgreen-jobspublicationsWCMS_186719lang--esindexhtm

242 Inventaire breacutesilien des emplois verts 2006-2008

Le gouvernement breacutesilien a eacuterigeacute la question des emplois verts au rang de prioriteacute de sa politique nationale de deacuteveloppement et beacuteneacuteficie de lrsquoassistance technique de lrsquoOIT pour mettre en œuvre la strateacutegie sur les emplois verts au niveau feacutedeacuteral et des eacutetats Bon nombre des emplois verts du pays reacutesultent du deacuteveloppement massif de son secteur de lrsquoeacutenergie renouvelable de nombreux emplois ayant eacuteteacute creacuteeacutes dans le domaine de lrsquoapprovisionnement en eacutenergie eacuteolienne eacutenergie solaire thermique et eacutenergie photovoltaiumlque Le Breacutesil a eacutegalement investi dans des projets novateurs tels que le programme drsquoaccession au logement laquoMinha casa minha vidaraquo (laquoMa maison ma vieraquo) qui a orchestreacute la construction de 300 000 nouveaux logements eacutequipeacutes de systegravemes de chauffage solaire et ainsi creacuteeacute 30 000 nouveaux emplois verts

Lrsquoinventaire a eacuteteacute entrepris agrave lrsquoaide des donneacutees de lrsquoInventaire annuel des statistiques sociales compileacute par le ministegravere du Travail et de lrsquoEmploi Agrave lrsquoorigine lrsquoinventaire proposait des statistiques pour lrsquoemploi formel au Breacutesil et lrsquoeacutetude de lrsquoOIT a ensuite deacutesagreacutegeacute ces chiffres afin drsquoobtenir un total preacutecis pour les emplois verts (tableau 22)

Tableau 22 Inventario de los Emplois Vertes en Brasil 2006-2009

2006 2007 2008

Total emplois verts 2 293 505 2 484 799 2 653 059

Total emplois formels 35 155 249 37 607 430 39 411 566

Source Adapteacute de lrsquoeacutetude de lrsquoOIT Les emplois verts au Breacutesil Combien Ougrave Comment vont-ils eacutevoluer dans les anneacutees agrave venir16

16 Publication originale Empregos Vertes no Brasil Quantos satildeo onde estatildeo e como evoluiratildeo nos proacuteximos anos Disponible agrave lrsquoadresse httpwwwiloorgbrasiliapublicacoesWCMS_229625lang--ptindexhtm


243 Estimer lrsquoemploi vert au Bangladesh 2010

Dans une eacutetude de lrsquoOIT meneacutee au Bangladesh17 les principaux emplois lieacutes agrave lrsquoenvironnement ont eacuteteacute identifieacutes sur la base de la performance environnementale du secteur ou de lrsquoactiviteacute eacutevalueacutee au regard des normes repegraveres codes et si possible du bon respect de la reacuteglementation Le nombre drsquoemplois a eacuteteacute estimeacute sur la base drsquoun examen des documents des entretiens meneacutes avec des experts des eacutetudes sectorielles et du ratio investissement-emploi dans chacun des secteurs Ces emplois lieacutes agrave lrsquoenvironnement ont fait lrsquoobjet de lrsquoanalyse suivante Pour eacutevaluer si les emplois relevaient du travail deacutecent une seacutelection a eacuteteacute meneacutee afin de deacuteterminer srsquoils offraient des conditions de travail acceptables Les donneacutees sur le travail deacutecent ont pu ecirctre tireacutees des sources publieacutees et des entretiens meneacutes avec les intervenants

17 Estimating green jobs in Bangladesh A GHK report for the ILO juin 2010 Disponible agrave lrsquoadressewwwiloorgwcmsp5groupspublic---ed_emp---emp_entdocumentspublicationwcms_159433pdf


3 Les enquecirctes statistiques existantes enquecirctes et recensements aupregraves des eacutetablissements et des meacutenages

Nombre drsquoeacutetudes ont chercheacute agrave quantifier lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement ainsi que lrsquoimpact de ce secteur sur la croissance eacuteconomique et de lrsquoemploi agrave lrsquoaide de donneacutees tireacutees drsquoenquecirctes et de recensements peacuteriodiques meneacutes aupregraves des eacutetablissements et des meacutenages renseignant sur certaines parties du secteur de lrsquoenvironnement Les donneacutees drsquoenquecirctes existantes peuvent ecirctre utiliseacutees pour estimer lrsquoemploi dans le secteur environnemental mais la deacutemarche exige de proceacuteder par eacutetapes afin de classer les donneacutees et les analyser et de formuler certaines hypothegraveses quant agrave la proportion des activiteacutes environnementales sur lrsquoensemble des activiteacutes

31 Quels eacuteleacutements apportent les enquecirctes existantes

Les enquecirctes et recensements peacuteriodiques aupregraves des eacutetablissements et des meacutenages peuvent brosser un tableau complet de lrsquoemploi par activiteacute eacuteconomique et par profession pour ce qui concerne les industries de la CITI qui sont exclusivement environnementales (par ex CITI Reacutev4 Division 37 ndash Reacuteseau drsquoassainissement 38 ndash Collecte des deacutechets activiteacutes de traitement et drsquoeacutevacuation reacutecupeacuteration des matiegraveres et 39 ndash Activiteacutes de remise en eacutetat et autres services de traitement des deacutechets)

En outre la CITI permet drsquoidentifier certaines activiteacutes environnementales mais uniquement au sein des divisions ou classes contenant drsquoautres activiteacutes Ainsi certains pans de lrsquoemploi dans la CITI Reacutev4 Division 72 ndash Recherche scientifique et deacuteveloppement Division 71 ndash Activiteacutes drsquoarchitecture et drsquoingeacutenierie activiteacutes drsquoessais et drsquoanalyses techniques Classe 4669 ndash Commerce de gros de deacutechets et


bull Quelles sont les forces et les faiblesses du recours aux enquecirctes peacuteriodiques existantes comme source drsquoinformation sur les emplois verts

bull Quelles sont les deux activiteacutes environnementales principales de la classification SCEE

bull Comment deacuteterminer quels sont les produits et processus eacutecologiques

bull Pourquoi est-il important de comprendre les diffeacuterences au niveau des structures de production des industries vertes et des industries traditionnelles correspondantes


bull Les enquecirctes statistiques existantes peuvent ecirctre utiliseacutees pour identifier les uniteacutes eacuteconomiques dont lrsquoactiviteacute principale relegraveve de lrsquoenvironnement Drsquoautres enquecirctes et analyses seront neacutecessaires afin drsquoidentifier les uniteacutes ougrave les activiteacutes environnementales sont exerceacutees agrave titre secondaire ou annexe (pour la consommation propre) La premiegravere eacutetape de lrsquoestimation des emplois verts agrave partir de donneacutees statistiques existantes consiste agrave identifier les uniteacutes eacuteconomiques dans le secteur de lrsquoenvironnement

bull La diffeacuterence de structure entre industries vertes et industries traditionnelles geacutenegravere les reacutesultats du modegravele de projection de lrsquoemploi

La classification CITI ne permet pas drsquoidentifier des uniteacutes eacuteconomiques qui se livrent agrave des activiteacutes environnementales agrave titre secondaire ou qui produisent des biens et services environnementaux pour leur propre usage


deacutebris et autres produits nca Classe 8412 ndash Tutelle des activiteacutes des organismes qui srsquooccupent de santeacute drsquoeacuteducation de culture et drsquoautres activiteacutes sociales agrave lrsquoexception de la seacutecuriteacute sociale peuvent ecirctre consideacutereacutes comme eacutetant agrave caractegravere environnemental mais ne peuvent pas ecirctre identifieacutes seacutepareacutement

Les enquecirctes statistiques existantes srsquoappuyant totalement sur des classifications telles que la CITI (et eacutegalement la CITP) nrsquoidentifient pas de maniegravere distincte lrsquoensemble des uniteacutes eacuteconomiques engageacutees dans des activiteacutes environnementales Ceci est ducirc au fait que les eacutetablissements ou les entreprises sont classeacutes en fonction de leur production et de lrsquoactiviteacute eacuteconomique principale et non en fonction de la finaliteacute de leur production ou du type de processus de production utiliseacute

Agrave titre drsquoexemple tous les eacutetablissements et les agriculteurs qui produisent du maiumls relegravevent drsquoun mecircme code La cateacutegorie peut cependant inclure des producteurs de produits biologiques nrsquoutilisant aucun produit chimique ainsi que des producteurs traditionnels qui importent et utilisent des engrais chimiques La structure de coucircts les salaires et le contenu de lrsquoemploi peuvent ecirctre tregraves diffeacuterents au sein des deux systegravemes de production Prenons eacutegalement lrsquoexemple de la distribution drsquoeacutenergie Le Guide de la CITI ne distingue aucunement les fournisseurs drsquoeacutelectriciteacute produite agrave partir de charbon des fournisseurs drsquoeacutenergie solaire car le produit est le mecircme dans les deux cas lrsquoeacutelectriciteacute Mais lrsquoactiviteacute des producteurs de charbon geacutenegravere des reacutepercussions eacuteconomiques sociales et environnementales tregraves diffeacuterentes Le deacutefi consiste agrave distinguer les deux et identifier les activiteacutes et les emplois ayant une finaliteacute eacutecologique des autres dans la droite ligne des Lignes directrices de la SCEE En outre selon la CITI les eacutetablissements ou les entreprises sont classeacutes en fonction de leur activiteacute principale Il nrsquoest donc pas possible drsquoidentifier les uniteacutes qui produisent des biens et services environnementaux agrave titre drsquoactiviteacutes secondaires (agrave lrsquoinstar des grands eacutetablissements peu speacutecialiseacutes dans la production de biens et services environnementaux) ou les uniteacutes qui produisent des biens et services environnementaux pour leur propre usage

Un autre problegraveme se pose agrave savoir que mecircme les eacutetablissements speacutecialiseacutes dans des activiteacutes agrave caractegravere environnemental tels que les services environnementaux drsquoingeacutenierie drsquoarchitecture ou de releveacutes topographiques ont la possibiliteacute de srsquoengager eacutegalement dans des activiteacutes non-environnementales

En outre certains producteurs peuvent ecirctre difficiles agrave identifier Ainsi dans le secteur de lrsquoindustrie manufacturiegravere les eacutetablissements produisant des filtres agrave des fins eacutecologiques ne sont pas neacutecessairement identifiables comme relevant du secteur de lrsquoenvironnement degraves lors que les filtres peuvent ecirctre employeacutes agrave des fins autres que la protection de lrsquoenvironnement De mecircme les eacutetablissements de lrsquoindustrie du camionnage qui assurent la collecte des deacutechets et le transport de matiegraveres dangereuses peuvent ecirctre classeacutes dans la mecircme cateacutegorie que les eacutetablissements transportant des matiegraveres autres que des deacutechets Les eacutetablissements du secteur de la construction (CITI Reacutev 4 Section F) peuvent prendre part agrave des projets agrave caractegravere environnemental ou non-environnemental Par ailleurs la proportion de projets environnementaux et le nombre de personnes impliqueacutees dans ces projets peuvent varier drsquoanneacutee en anneacutee

Degraves lors que dans la CITI seule une partie des activiteacutes environnementales sont recenseacutees seacutepareacutement il conviendra agrave lrsquoavenir drsquoopeacuterer une ventilation plus deacutetailleacutee des cateacutegories de la CITI pour permettre une analyse plus approfondie de la structure de lrsquoindustrie et brosser un tableau raisonnablement complet du secteur de lrsquoenvironnement et de lrsquoemploi qursquoil geacutenegravere En preacutesence de personnes compeacutetentes agrave cette fin une adaptation de la CITI au niveau national permettrait drsquointroduire un niveau de classification suppleacutementaire (infeacuterieur agrave celui de la CITI) afin drsquoeacutetablir une distinction entre les activiteacutes environnementales et les activiteacutes non-environnementales

Une adaptation de la CITI au niveau national permettrait drsquointroduire un niveau de classification suppleacutementaire afin drsquoeacutetablir une distinction entre les activiteacutes environnementales et les activiteacutes non-environnementales


La Classification internationale type des professions (CITP) de lrsquoOIT permet drsquoorganiser tous les emplois au sein drsquoun eacutetablissement drsquoune industrie ou drsquoun pays en plusieurs seacuteries de groupes clairement deacutefinis en fonction des tacircches et des responsabiliteacutes propres agrave lrsquoemploi Elle a eacuteteacute eacutetablie dans le but drsquoaider les utilisateurs de statistiques et les utilisateurs dont lrsquoapproche est orienteacutee vers les besoins de leurs clients Malheureusement la CITP nrsquoest pas suffisamment deacuteveloppeacutee elle non plus pour mesurer lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts Bien qursquoun petit nombre de travailleurs eacutevoluant dans des professions telles que lrsquoingeacutenierie en environnement ou le tri des deacutechets puissent ecirctre identifieacutes aiseacutement du fait de leur meacutetier totalement tourneacute vers lrsquoenvironnement la majoriteacute exercent des professions dont le caractegravere environnemental nrsquoest pas directement identifiable agrave lrsquoimage des travaux de maintenance reacutealiseacutes sur un eacutequipement de production drsquoeacutenergies renouvelables et drsquoameacutelioration de lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique ou des meacutetiers qui impliquent geacuteneacuteralement des activiteacutes agrave la fois environnementales et non-environnementales

Dans la plupart des professions certaines tacircches et fonctions induisent des processus et technologies eacutecologiques alors que le reste de lrsquoactiviteacute implique des processus et technologies non-eacutecologiques Ainsi par exemple un ingeacutenieur de la planification pourra consacrer une partie de son temps agrave des activiteacutes lieacutees agrave lrsquoinstallation drsquoeacutequipements de recyclage au sein de lrsquoeacutetablissement et une autre partie agrave travailler dans des locaux commerciaux ne preacutesentant pas de caracteacuteristiques environnementales particuliegraveres De mecircme beaucoup drsquoautres professions peuvent impliquer certaines activiteacutes vertes tandis que les autres activiteacutes nrsquoont aucun caractegravere environnemental ndash par exemple les monteurs en isolation thermique et acoustique les plombiers et tuyauteurs les eacutelectriciens du bacirctiment et assimileacutes les chauffeurs de machines agrave vapeur et de chaudiegraveres les intervieweurs (enquecirctes et eacutetudes de marcheacute) les professions intermeacutediaires du travail social les professions juridiques et assimileacutees les techniciens du geacutenie civil les speacutecialistes de la formation du personnel certains speacutecialistes de lrsquoenseignement les architectes du bacirctiment les ingeacutenieurs civils et les cadres supeacuterieurs de lrsquoadministration publique

Les classifications professionnelles actuelles ne sont pas suffisantes pour identifier seacutepareacutement les meacutetiers verts et les meacutetiers non-verts Identifier la frontiegravere entre les professions vertes et les professions brunes nrsquoest pas chose aiseacutee degraves lors que la plupart des professions peuvent impliquer agrave la fois des tacircches pouvant ecirctre consideacutereacutees comme vertes et des tacircches consideacutereacutees comme non-vertes

32 Comment utiliser les donneacutees statistiques mesures pratiques

321 Identifier les uniteacutes eacuteconomiques dans le secteur de lrsquoenvironnement

Dans le cadre de lrsquoestimation des emplois verts agrave partir de donneacutees statistiques existantes y compris les tableaux entreacutees-sorties la premiegravere eacutetape consiste agrave identifier les uniteacutes eacuteconomiques dans le secteur environnemental Le SCEE et lrsquoOIT proposent un certain nombre de directives (voir encadreacute laquoDirectives du SCEE et de lrsquoOIT sur la classificationraquo page suivante) pouvant ecirctre utiliseacutees afin drsquoidentifier les industries vertes Fondeacute sur ces lignes directrices le tableau 31 propose une liste drsquoindicateurs pouvant servir agrave identifier et distinguer les uniteacutes vertes des uniteacutes traditionnelles dans certaines industries

Indicateurs permettant drsquoidentifier les industries vertes

Il est important de deacutefinir des indicateurs en vue drsquoidentifier les industries vertes au niveau national car des industries relevant drsquoun mecircme code CITI peuvent largement diffeacuterer selon les pays ndash ainsi les usines de recyclage modernes en Allemagne ne peuvent ecirctre assimileacutees aux activiteacutes de recyclage en Zambie En deacutepit des eacutecarts nationaux observeacutes en termes de laquoperformance

Identifier la frontiegravere entre les professions vertes et les professions brunes nrsquoest pas chose aiseacutee

Dans le domaine des activiteacutes lieacutees aux ressources renouvelable une industrie verte est une industrie qui respecte le taux de renouvellement naturel de la ressource


eacutecologiqueraquo des industries les deacutefinitions du caractegravere laquovert eacutecologique environnementalraquo doivent ecirctre coheacuterentes avec la deacutefinition des activiteacutes de protection de lrsquoenvironnement et drsquoefficaciteacute des ressources abordeacutees dans le premier module

Divers indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour identifier les industries vertes Ainsi lrsquoindicateur employeacute pour identifier les uniteacutes vertes dans les domaines de la sylviculture et de la pecircche est plutocirct simple ndash dans ce secteur de lrsquoeacuteconomie une industrie verte et durable est une industrie qui respecte le taux de renouvellement naturel de la ressource Pour cela il est neacutecessaire drsquoeacutevaluer le stock total des ressources naturelles renouvelables comme le bois les poissons ou les

eaux souterraines et de deacuteterminer si les activiteacutes engendrent un stock stable croissant ou diminuant Si le stock total est en croissance ou stable lrsquoindustrie est globalement durable et par conseacutequent verte Cependant si lrsquoindustrie ne fonctionne que partiellement de maniegravere durable alors la partie durable doit ecirctre seacutepareacutee de la partie classique (voir la section 322)

Dans le domaine de lrsquoagriculture un systegraveme de production agricole nrsquoest consideacutereacute comme vert que srsquoil satisfait plusieurs conditions lieacutees agrave la fertiliteacute des sols et la protection des cultures par exemple Lrsquoagriculture peut ecirctre consideacutereacutee comme durable si la fertiliteacute des sols est maintenue ou accrue en recourant agrave des engrais organiques plutocirct qursquoen utilisant de maniegravere systeacutematique des engrais chimiques Ces informations devraient ecirctre combineacutees agrave un indicateur relatif agrave lrsquoutilisation des pesticides chimiques

Directives du SCEE et de lrsquoOIT sur la classification

Le Systegraveme de comptabiliteacute environnementale et eacuteconomique des Nations Unies (SCEE)18 preacutesente les directives relatives agrave la classification des activiteacutes deacutepenses produits environnementaux et autres transactions neacutecessaires agrave lrsquoidentification des uniteacutes eacuteconomiques dans le secteur de lrsquoenvironnement (voir Module 1 Annexe 1) Il deacutefinit par industries vertes toutes les industries qui effectuent

bull Des activiteacutes de protection de lrsquoenvironnement La finaliteacute principale est la preacutevention la reacuteduction et lrsquoeacutelimination de la pollution et drsquoautres formes de deacutegradation de lrsquoenvironnement

bull Des activiteacutes de gestion des ressources La finaliteacute principale est la preacuteservation et lrsquoentretien du stock de ressources naturelles ce qui implique de les preacuteserver de lrsquoeacutepuisement il srsquoagit notamment de la production drsquoeacutenergie renouvelable et de lrsquoefficaciteacute des ressources

Les directives de lrsquoOIT19 concernant lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts deacutecrites dans le Module 1 section 4 distinguent clairement (A) les activiteacutes lieacutees agrave la production de biens et services destineacutes agrave la consommation par drsquoautres uniteacutes eacuteconomiques (concept de production) et (B) les activiteacutes lieacutees agrave lrsquoutilisation de ces activiteacutes agrave lrsquointeacuterieur de lrsquouniteacute de production elle-mecircme (concept de processus) Quatre types drsquoindustries vertes en deacutecoulent

1 Les industries utilisant dans le cadre de leur processus une technologie pour proteacuteger lrsquoenvironnement de la pollution (Protection ndash Processus)

Exemple Les filtres agrave dioxyde de soufre et agrave suie utiliseacutes dans lrsquouniteacute de production drsquoune centrale eacutelectrique alimenteacutee au charbon rendraient le processus de production de cette derniegravere plus respectueux de lrsquoenvironnement Cette activiteacute relegraveve de la cateacutegorie des processus et de la protection de lrsquoenvironnement

18 Systegraveme de comptabiliteacute eacuteconomique et environnementale (SCEE) des Nations Unies Cadre central 2014 Disponible agrave lrsquoadresse httpsunstatsunorgunsdenvaccountingseeaasp19 Directives concernant une deacutefinition statistique de lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement dix-neuviegraveme Confeacuterence internationale des statisticiens(nes) du travail (CIST) 2013 Disponible agrave lrsquoadresse httpwwwiloorgglobalstatistics-and-databasesstandards-and-guidelinesguidelines-adopted-by-international-conferences-of-labour-statisticiansWCMS_230738lang--frindexhtm


2 Les industries produisant une technologie ou des services de protection de lrsquoenvironnement pour drsquoautres industries (Protection ndash Activiteacutes de production)

Exemple Lrsquoindustrie qui produit et fabrique des filtres agrave dioxyde de soufre et agrave suie vendrait cette technologie en dehors de lrsquoeacutetablissement producteur des filtres ndash agrave savoir aux centrales eacutelectriques alimenteacutees au charbon Cette activiteacute relegraveve de la cateacutegorie de la production et de la protection de lrsquoenvironnement

3 Les industries utilisant une technologie dans un processus qui ameacuteliore la gestion des ressources (Gestion des ressources Processus)

Exemple Un constructeur automobile qui utilise de lrsquoacier recycleacute et de lrsquoeacutenergie renouvelable comme intrants dans le processus de production Ce constructeur reacuteduit la surconsommation de matiegraveres premiegraveres telles que le minerai de fer et lrsquoeacutenergie fossile et ameacuteliore ainsi la gestion des ressources

4 Les industries produisant des biens et des services qui ameacuteliorent la gestion des ressources (gestion des ressources activiteacutes de production)

Exemple Lrsquoindustrie du recyclage qui produit de lrsquoacier recycleacute et le fabricant drsquoeacutenergie renouvelable qui produit une technologie propre destineacutee agrave ecirctre vendue au constructeur automobile seraient consideacutereacutes comme des activiteacutes de gestion des ressources dans le cadre du concept de production

Les directives du SCEE distinguent eacutegalement les industries baseacutees sur les ressources naturelles (secteur primaire) et les industries de la production et des services (secteurs secondaire et tertiaire) Ce qui srsquoavegravere utile car lorsqursquoil srsquoagit drsquoeacutecologisation le secteur primaire et notamment lrsquoagriculture lrsquoeacutelevage la pecircche et la sylviculture (ceux qui relegravevent de la CITI Reacutev4 section A) est bien distinct des secteurs secondaire et tertiaire En outre les activiteacutes miniegraveres et drsquoapprovisionnement en eau sont eacutegalement tregraves diffeacuterentes et relegravevent par conseacutequent drsquoautres indicateurs La section suivante fournit de plus amples informations

Eurostat propose des orientations deacutetailleacutees sur la classification des industries de biens et de services environnementaux qui englobent agrave la fois la lutte contre la pollution et la gestion des ressources20

Sources drsquoinformation neacutecessaires agrave lrsquoidentification des industries vertes

Les sources drsquoinformation les plus importantes sont les enquecirctes nationales repreacutesentatives meneacutees aupregraves des eacutetablissements et des meacutenages Ces deux sources de donneacutees devraient ecirctre examineacutees afin de deacuteterminer si elles contiennent des informations directes ou indirectes susceptibles drsquoecirctre utiliseacutees pour identifier les industries vertes

En lrsquoabsence de telles informations il conviendrait drsquoentreprendre une enquecircte repreacutesentative aupregraves des eacutetablissements exerccedilant des activiteacutes eacuteconomiques potentiellement vertes La derniegravere option consisterait agrave srsquoappuyer sur les connaissances de personnes expertes et sur de la documentation secondaire pour estimer la proportion drsquoactiviteacutes eacuteconomiques vertes

Par laquopersonnes expertesraquo on entend les speacutecialistes des associations professionnelles concerneacutees des ministegraveres des organisations de la socieacuteteacute civile ainsi que drsquoautres intervenants publics pouvant aider agrave deacuteterminer les indicateurs les plus approprieacutes pour identifier les industries vertes

Les connaissances de personnes expertes tout comme les sources de donneacutees secondaires devraient toutefois toujours ecirctre utiliseacutees en association avec les donneacutees primaires de lrsquoenquecircte Lrsquoinformation concernant la demande intermeacutediaire la valeur ajouteacutee les importations et la production totale (voir la section 322) servirait de base afin drsquoeacutelargir les tableaux ES (la colonne entreacutees du tableau ES)

20 EUROSTAT Environmental goods and services sector accounts HANDBOOK eacutedition 2016 Disponible agrave lrsquoadresse httpeceuropaeueurostatdocuments38595987700432KS-GQ-16-008-EN-Npdff4965221-2ef0-4926-b3de-28eb4a5faf47


Les tableaux entreacutees-sorties comme sources drsquoinformation

Les tableaux entreacutees-sorties sont une autre source drsquoinformation permettant drsquoidentifier les industries vertes Ils deacutecrivent les relations entre producteurs et consommateurs au sein drsquoune eacuteconomie et entre les diffeacuterentes branches drsquoune eacuteconomie nationale Quelques activiteacutes de la CITI peuvent ecirctre directement identifieacutees comme vertes dans les tableaux ES Ainsi le traitement et le recyclage des deacutechets sont par nature des activiteacutes vertes Les uniteacutes eacuteconomiques actives dans les domaines de la sylviculture de la pecircche et de lrsquoeau ne peuvent ecirctre classeacutees comme vertes que si leur durabiliteacute globale est eacutetablie (voir la section 321 concernant les indicateurs)

Comme la CITI classe les industries selon leur principale activiteacute eacuteconomiqueproduction (i) seul le concept de production eacutecologique peut ecirctre appliqueacute et non le concept de processus eacutecologiques et (ii) uniquement srsquoil srsquoagit de lrsquoactiviteacute principale Degraves lors du point de vue conceptuel la CITI peut ecirctre utiliseacutee afin drsquoidentifier deux des quatre types drsquoindustries vertes (voir lrsquoencadreacute laquoSCEE et directives de lrsquoOIT sur la classification raquo ci-dessus) ndash c-agrave-d les industries qui fournissent des biens et services destineacutes agrave ecirctre laquoutiliseacutes agrave lrsquoexteacuterieur de lrsquoeacutetablissement raquo dans le domaine de laquola lutte contre la pollutionraquo ou de laquola gestion des ressourcesraquo

Pour identifier lrsquoensemble des uniteacutes actives dans lrsquoeacuteconomie verte y compris lorsque la production ne revecirct aucun caractegravere environnemental mais fait appel agrave des processus eacutecologiques chaque activiteacute de la CITI dans le tableau ES existant devrait ecirctre examineacutee Le tableau 31 illustre comment identifier parmi les activiteacutes eacuteconomiques celles qui impliquent une production eacutecologique ou font appel agrave des processus eacutecologiques

Compte tenu du fait que tregraves souvent les tableaux entreacutees-sorties contiennent des donneacutees renvoyant agrave une peacuteriode passeacutee ces tableaux devraient ecirctre examineacutes tout en identifiant si de nouvelles industries vertes ont vu le jour apregraves la conduite de lrsquoenquecircte Si tel est le cas ces nouvelles industries vertes devraient alors ecirctre ajouteacutees aux tableaux ES Concernant les industries vertes qui existaient agrave la peacuteriode couverte par les tableaux ES il conviendrait de deacuteterminer si celles-ci sont toujours actives

Cette mise agrave jour diffegravere de lrsquoexpansion degraves lors que des valeurs suppleacutementaires sont ajouteacutees dans le tableau ES Lrsquoexpansion consiste agrave reacutepartir les valeurs actuelles entre les structures de production classiques et les structures vertes aucune valeur suppleacutementaire nrsquoest ajouteacutee

La mise agrave jour drsquoun tableau ES exige non seulement lrsquoajout de valeurs correspondant aux nouvelles industries vertes mais aussi lrsquoactualisation des donneacutees concernant les industries existantes pour lrsquoanneacutee en cours La mise agrave jour devrait ecirctre fondeacutee sur des renseignements plus reacutecents au sujet de lrsquoapprovisionnement et de lrsquoutilisation des produits de la valeur ajouteacutee des impocircts des subventions des importations et des exportations etc Lrsquoestimation des valeurs totales doit ecirctre meneacutee avec preacutecaution eacutetant donneacute que le tableau ES recense des donneacutees nationales sur la base de lrsquoensemble des activiteacutes eacuteconomiques

Tableau 31 Indicateurs permettant drsquoidentifier les industries vertes (selon le SCEE) et drsquoeacutetablir une distinction vis-agrave-vis des industries traditionnelles

Secteur Traditionnel (CITI) Vert (SCEE) Indicateur Produits ou Processus

Secteurs secondaires et tertiaires

Transport Transport individuel automobile

Transport public par chemin de fer

Les eacutemissions de CO2 par km parcouru par personnepoids des marchandises ou comme indicateur suppleacutetif diviser lrsquoindustrie selon qursquoil srsquoagit drsquoun transport public ou priveacute (service vert)



Eacutenergie Eacutenergies fossiles Eacutenergies renouvelables

Les eacutemissions de CO2 par kilowattheure drsquoeacutelectriciteacute produite ou comme indicateur suppleacutetif seacuteparer les technologies renouvelables des technologies employant des combustibles fossiles (service vert)

Bacirctiment Bacirctiments traditionnels

Bacirctiments eacutecologiques

Consommation nette drsquoeacutenergie ou eacutemissions de CO2 par m2 de surface de plancher ou comme indicateur suppleacutetif utiliser la certification des bacirctiments eacutecologiques pour les distinguer des bacirctiments traditionnels (service vert)

Tourisme Tourisme traditionnel

Tourisme durable et eacutecologique

Consommation drsquoeacutenergie et drsquoeau par uniteacute de production de lrsquoeacutetablissement ou comme indicateur suppleacutetif utilisation drsquoun label du tourisme vert (service vert)

Industrie manufacturiegravere (mateacuteriaux)

Production drsquoacier de plastique drsquoaluminium agrave partir de matiegraveres premiegraveres vierges comme le minerai de fer le peacutetrole la bauxite

Acier plastique et aluminium recycleacutes

Matiegraveres premiegraveres contre mateacuteriaux recycleacutes ou consommation en eacutenergie et en mateacuteriaux par uniteacute de production (production verte)

Industrie manufacturiegravere (eacutelectronique)

Eacutelectronique traditionnelle conccedilue agrave partir de nouvelles matiegraveres premiegraveres

Eacutelectronique conccedilue pour permettre une efficaciteacute eacutenergeacutetique eacuteleveacutee agrave partir de mateacuteriaux recycleacutes

Eacutequipement agrave haut rendement eacutenergeacutetique contre eacutequipement classique ou consommation eacutenergeacutetique et intrant de matiegraveres par uniteacute produite (produit vert)

Industrie manufacturiegravere (produits chimiques)

Produits chimiques toxiques et engrais chimiques

Produits chimiques biodeacutegradables et engrais organiques

Produits chimiques contre engrais organique (produit vert)

Industrie manufacturiegravere (eacutequipement eacutenergeacutetique)

Eacutequipement de combustion de combustibles fossiles

Eacutequipement servant agrave la production drsquoeacutenergie renouvelable

Technologie renouvelable contre technologie agrave combustibles fossiles (produit vert)



Industrie manufacturiegravere (textiles)

Utilisation de lrsquoeacutenergie traditionnelle du coton des produits chimiques et des installations conventionnelles

Utilisation de processus eacuteconergeacutetiques de lrsquoeacutenergie renouvelable de lrsquoeau recycleacutee ainsi que drsquointrants verts comme le coton biologique et les teintures organiques

Part des eacutenergies renouvelables et de lrsquoeau dans lrsquoutilisation totale et consommation eacutenergeacutetique par uniteacute produite Comme indicateur suppleacutetif approvisionnement en matiegravere organique dans la chaicircne drsquoapprovisionnement etou certification du produit comme textile vert (processus vert)

Industrie manufacturiegravere (automobiles camions motos)

Moteurs agrave combustion classiques utilisant des carburants fossiles

Veacutehicules hybrides ou eacutelectriques

Veacutehicules agrave combustion contre veacutehicules eacutelectriques (en tant que produits verts mais la fourniture et lrsquoutilisation de services de transport utilisant des carburants plus propres constituent des processus encore plus eacutecologiques)

Deacutechets Deacutecharge Collecte et tri Deacutecharge contre tri (service vert)

Secteur primaire

Agriculture Agriculture traditionnelle

Agriculture durable

Utilisation de matiegraveres organiques contre pesticides et engrais chimiques ou comme indicateur suppleacutetif eacutetiquetage de produits en tant que produits organiques

Sylviculture Deacuteforestation Sylviculture durable

Eacutevaluer si la superficie totale de terres forestiegraveres est en baisse ou en hausse ou utiliser la certification laquoforecircts durablesraquo (label FSC) par rapport aux forecircts non-certifieacutees

Pecircche Surexploitation Gestion durable des stocks de poissons

Eacutevaluer si le stock total de poissons est en baisse ou en hausse ou utiliser la certification laquopecircche durableraquo (label MSC) par rapport aux pecircches non-certifieacutees

Eau Surexploitation Gestion durable de lrsquoeau

Deacuteterminer srsquoil existe une peacutenurie drsquoeau douce etou un plan de gestion (distinction avec la surexploitation)

Exploitation miniegravere

Nuit agrave lrsquoenvironnement

Atteacutenuer les dommages environnementaux ou proceacuteder agrave la restauration de lrsquoenvironnement dans la zone deacutegradeacutee

Contribution agrave un fonds drsquoaffectation speacuteciale pour lrsquoenvironnement afin de couvrir les dommages causeacutes agrave lrsquoenvironnement ou la restauration agrave lrsquoissue des opeacuterations

Source Compilation de lrsquoauteur


322 Estimer le nombre drsquoemplois verts

Une fois que les industries vertes ont eacuteteacute identifieacutes lrsquoestimation du nombre drsquoemplois verts implique de deacuteterminer la production verte totale de ces industries ainsi que la structure de production des industries vertes

Calcul de la production verte totale

Il convient avant toute autre chose de deacuteterminer la production verte en pourcentage de la production totale

La production verte destineacutee agrave une utilisation agrave lrsquoexteacuterieur de lrsquoeacutetablissement Lorsque la production verte est destineacutee agrave une utilisation agrave lrsquoexteacuterieur de lrsquoeacutetablissement les eacutetiquettes des produits peuvent ecirctre de bons indicateurs Si une eacutetiquette certifie que le produit ou le service respecte lrsquoenvironnement il nrsquoest plus neacutecessaire de deacuteterminer lrsquoimpact physique ou la relation de cette activiteacute avec lrsquoenvironnement Il existe dans le monde entier diffeacuterents labels permettant de distinguer ndash entre autres ndash lrsquoagriculture biologique (agrave lrsquoimage des labels bioorganiques dans lrsquoUE et aux Eacutetats-Unis) lrsquoeacuteco-tourisme (le label Green Globe par ex) et les bacirctiments eacutecologiques (comme le label ameacutericain LEED) Des labels existent eacutegalement au niveau national comme le Sustainable Manufacturing Label agrave Singapour Degraves lors que les indicateurs doivent ecirctre deacutefinis agrave lrsquoeacutechelon national le fait que le label soit local ou mondial ou mecircme lrsquoexistence drsquoun label tout court ne revecirctent aucune importance Ce qui est important crsquoest qursquoil existe au niveau national une indication claire quant au fait qursquoune activiteacute eacuteconomique geacutenegravere une production verte

Suivant la logique des entreacutees-sorties on utilise la production totale ou la consommation totale pour estimer lrsquoeacutetendue drsquoune production verte Lrsquoon pourrait ainsi se baser sur le pourcentage drsquoeacutelectriciteacute produite ou consommeacutee qui est de source renouvelable Dans lrsquoagriculture les hectares en production biologique ou la valeur de la production biologique dans la production agricole totale peuvent servir drsquoindicateur suppleacutetif Du point de vue de la consommation le volume total des ventes de produits biologiques peut ecirctre estimeacute par rapport au volume total des ventes de produits agricoles La production totale est alors estimeacutee en fonction de la part identifieacutee

Les processus de production eacutecologiques Pour identifier les uniteacutes eacuteconomiques faisant appel agrave des processus de production plus eacutecologiques lrsquoefficaciteacute de lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie de lrsquoeau ou des mateacuteriaux pourrait servir drsquoindicateur Lrsquoefficaciteacute se mesure en termes de facteurs de production utiliseacutes pour une uniteacute produite Pour calculer lrsquoefficaciteacute il faut disposer de donneacutees sur la consommation drsquoeacutenergie drsquoeau et de mateacuteriaux au niveau de lrsquoentreprise

Plus la consommation en eacutenergie en eau et en mateacuteriaux par uniteacute produite est faible plus le processus est efficient et donc eacutecologique Des mesures moneacutetaires tout comme physiques peuvent ecirctre utiliseacutees Pour produire une voiture drsquoune valeur de 10 000 dollars E-U lrsquousine A peut utiliser 1MW drsquoeacutenergie tandis qursquoune usine B consommera 2 MW drsquoeacutenergie Lrsquousine A est 100 pour cent plus efficace que lrsquousine B Pour identifier les uniteacutes utilisant des proceacutedeacutes plus eacutecologiques un seuil pourrait ecirctre fixeacute concernant la consommation moyenne drsquoeacutenergie drsquoeau ou de mateacuteriaux par personne employeacutee (ou par uniteacute produite) et utiliseacute comme reacutefeacuterence Par exemple la premiegravere tranche de 10 pour cent des entreprises du textile les plus eacuteconergeacutetiques pourrait ecirctre deacutefinie comme employant des processus eacutecologiques En lrsquoabsence des donneacutees neacutecessaires pour eacutevaluer lrsquoefficience il est impossible de distinguer la production verte de la production traditionnelle

Un seuil peut ecirctre utiliseacute afin de deacutefinir un point de reacutefeacuterence agrave partir duquel on considegravere que le processus est eacutecologique ndash par exemple la premiegravere tranche de 10 pour cent des entreprises les plus efficientes


Cette approche pourrait ecirctre jugeacutee trop geacuteneacuterale Elle pose en effet comme principe que tous les produits et les emplois relevant de la tranche de 10 pour cent des uniteacutes eacuteconomiques les plus efficientes en termes de consommation drsquoeacutenergie drsquoeau ou de mateacuteriaux sont verts quand en fait seuls les emplois dans les professions assurant une production plus efficiente devraient ecirctre consideacutereacutes comme verts Si une deacutefinition plus geacuteneacuterale est suggeacutereacutee crsquoest non seulement en raison de sa simpliciteacute mais aussi de son interpreacutetation dans le contexte drsquoune eacuteconomie verte Les concepts drsquoeacuteconomie verte et drsquoemplois verts visent une eacuteconomie globalement durable Une telle eacuteconomie exige que tous les emplois et pas uniquement ceux qui sont directement impliqueacutes dans les processus eacutecologiques soient particuliegraverement efficients en termes de processus de production

Lrsquoapproche est la mecircme pour lrsquoemploi dans des uniteacutes eacuteconomiques produisant des produits respectueux de lrsquoenvironnement tous les emplois sont comptabiliseacutes comme eacutetant verts si la production est verte mecircme si une partie de celle-ci est de type conventionnel Degraves lors dans une analyse ES lrsquouniteacute eacuteconomique qui dans son ensemble preacutesente un processus de production dont lrsquoimpact environnemental est plus faible que celui de lrsquouniteacute eacuteconomique moyenne dans la mecircme industrie est alors classeacutee comme verte Eacutetant donneacute que cette approche surestime le nombre drsquoemplois directement impliqueacutes dans des processus de production respectueux de lrsquoenvironnement au niveau de lrsquouniteacute eacuteconomique des enquecirctes doivent ecirctre meneacutees et apporter des donneacutees deacutetailleacutees sur le temps consacreacute agrave ces processus respectueux de lrsquoenvironnement Ces renseignements peuvent ecirctre obtenus au moyen des modules sur les emplois verts annexeacutes aux enquecirctes sur les forces de travail ou aux enquecirctes aupregraves des eacutetablissements

Identifier la structure des entreacutees (structure de production) des industries vertes

Une fois la valeur ou la part de la production eacutecologique deacutetermineacutee des informations au sujet de la structure de production doivent ecirctre identifieacutees afin de pouvoir estimer le nombre drsquoemplois verts La structure des entreacutees dans les tableaux ES qui comprend la demande intermeacutediaire les importations et la valeur ajouteacutee ainsi que les subventions et les impocircts peut ecirctre utiliseacutee agrave cette fin Ici lrsquoaccent est mis sur la structure de production (colonnes) plutocirct que sur la structure de lrsquooffre (lignes) des industries incluant les exportations la demande finale la demande publique et lrsquoinvestissement

Deacuteterminer la structure de production des industries vertes est lrsquoeacutetape la plus importante et la plus difficile de la modeacutelisation des tableaux entreacutees-sorties vertes La diffeacuterence de structure entre industries vertes et industries traditionnelles deacutefinit les reacutesultats du modegravele de projection de lrsquoemploi les diffeacuterences en matiegravere de production et drsquoemploi entre industries vertes et industries traditionnelles reacutesultent de structures de production distinctes21

Par exemple il est peu probable que lrsquoagriculture biologique preacutesente une mecircme structure de production que lrsquoagriculture traditionnelle Lrsquoagriculture biologique srsquoappuie sur les engrais organiques produits par lrsquouniteacute agricole elle-mecircme ou par lrsquoindustrie manufacturiegravere mais au moyen drsquointrants issus de lrsquoagriculture notamment le fumier et le compost Lrsquoagriculture traditionnelle srsquoappuie quant agrave elle sur des engrais chimiques qursquoelle se procure aupregraves du secteur de la fabrication de produits chimiques et qui sont produits agrave partir drsquointrants issus de lrsquoexploitation miniegravere Dans la plupart des pays toutefois les minerais extraits ou les engrais sont importeacutes degraves lors que lrsquoextraction du phosphate qui constitue un ingreacutedient essentiel concerne tregraves peu de pays dans le monde

21 La deacutetermination de la structure de production des industries vertes et traditionnelles reacutepond notamment agrave une finaliteacute technique agrave savoir que si lrsquoensemble des vecteurs-lignes et vecteurs-colonnes de lrsquoindustrie-megravere sont multiplieacutes uniquement par la part de la production totale alors la structure de production reste la mecircme Les multiplicateurs de la production seront identiques ndash drsquoougrave la neacutecessiteacute drsquoidentifier la structure des entreacutees speacutecifique pour identifier les diffeacuterences entre industrie classique et industrie verte

Deacuteterminer la structure de production des industries vertes est lrsquoeacutetape la plus importante et la plus difficile de la modeacutelisation des tableaux entreacutees-sorties vertes


Ainsi lrsquoagriculture biologique mexicaine ne srsquoappuie absolument pas sur les importations elle consomme 20 pour cent drsquoengrais chimique et se procure de lrsquoengrais organique aupregraves de sa propre industrie Une eacutetude meneacutee agrave Maurice par exemple a reacuteveacuteleacute que les 10 premiers pour cent des usines textiles les plus eacutecoeacutenergeacutetiques consommaient 30 pour cent drsquoeacutenergie en moins que la moyenne par uniteacute produite Il serait donc erroneacute drsquoun point de vue technique et environnemental de reacuteunir les industries textiles ou les producteurs agricoles traditionnels drsquoune part et verts drsquoautre part Si lrsquoindustrie textile classique et lrsquoindustrie textile verte eacutetaient reacuteunies le compte industrie dans le tableau ES sureacutevaluerait les achats drsquoeacutenergie reacutealiseacutes par les usines vertes ainsi ajouteacutees tout en sous-eacutevaluant les achats reacutealiseacutes par les usines traditionnelles

Pour estimer la structure de production drsquoun eacutetablissement vert une approche de modeacutelisation simplifieacutee permettrait drsquoidentifier la production totale des industries vertes et supposerait que les uniteacutes vertes se procurent leurs intrants uniquement aupregraves drsquoautres uniteacutes Cela signifie que les cellules ougrave les industries vertes et les industries traditionnelles qui se recoupent seraient eacutegales agrave zeacutero Cette approche a eacuteteacute appliqueacutee dans le cadre drsquoune eacutevaluation des emplois verts en Tunisie (OIT 2017)

La deacutetermination de la structure de production devrait inclure une analyse de la demande intermeacutediaire (branche par branche) et des comptes valeur ajouteacutee ndash notamment les beacuteneacutefices et la reacutemuneacuteration des travailleurs ndash et importations Lrsquoon pourrait ainsi constater qursquoen raison des eacuteconomies drsquoeacutenergie les marges de profit sont plus eacuteleveacutees dans un secteur que dans un autre Dans le mecircme temps la technologie agrave faible consommation drsquoeacutenergie peut neacutecessiter un effectif accru en agents drsquoexploitation et de maintenance augmentant par lagrave-mecircme la part reacutemuneacuteration des travailleurs par rapport agrave lrsquoindustrie classique

Agrave titre drsquoexemple une usine textile verte agrave Maurice emploie 12 pour cent de la main-drsquoœuvre totale de lrsquoindustrie textile mais ne produit que 10 pour cent du volume total de production textile Cependant elle consomme 30 pour cent drsquoeacutenergie en moins par uniteacute produite Sa structure de production diffegravere donc de celle des eacutetablissements traditionnels de lrsquoindustrie textile Si lrsquoon suppose que les salaires verseacutes sont les mecircmes dans les eacutetablissements verts et dans les eacutetablissements classiques la part reacutemuneacuteration des travailleurs sera alors plus eacuteleveacutee dans les eacutetablissements verts degraves lors que ceux-ci emploient un effectif relativement plus important Cependant srsquoil srsquoavegravere que les salaires des eacutetablissements verts diffegraverent de ceux verseacutes dans les eacutetablissements traditionnels ce constat doit ecirctre ducircment pris en compte et se refleacuteter dans la structure de production

Ici lrsquoenquecircte aupregraves des eacutetablissements constitue le meacutecanisme le plus approprieacute afin drsquoeacutevaluer les diffeacuterences dans les structures de production entre uniteacutes eacuteconomiques vertes et uniteacutes eacuteconomiques traditionnelles et afin drsquoidentifier les scheacutemas drsquoachats intermeacutediaires pour chaque industrie verte Les sources secondaires et les entretiens avec des experts devraient compleacuteter les conclusions de lrsquoenquecircte En raison de lrsquointensiteacute des donneacutees le nombre de questions poseacutees dans les enquecirctes devrait se limiter aux variables et indicateurs les plus importants Les variables et indicateurs ci-apregraves pourraient ecirctre collecteacutes et utiliseacutes afin drsquoajuster le tableau ES et modifier la structure de production des industries vertes

Consommation intermeacutediaire branche par branche

bull Eacutenergie (par ex lrsquoeacutelectriciteacute et la fabrication de produits peacutetroliers) En geacuteneacuteral les activiteacutes vertes sont plus eacuteconomes en eacutenergie par uniteacute produite et font davantage appel agrave des sources renouvelables

bull Eau En geacuteneacuteral les activiteacutes vertes et notamment lrsquoagriculture sont plus eacuteconomes en eau par uniteacute produite et font davantage appel agrave des sources renouvelables

Le deacutefi consiste agrave obtenir des donneacutees concregravetes sur la structure de production La conduite drsquoune enquecircte repreacutesentative aupregraves des eacutetablissements constitue de loin la meilleure option


bull Mateacuteriaux (par ex fabrication de papier de produits chimiques de plastique) En geacuteneacuteral les activiteacutes vertes utilisent moins de matiegraveres premiegraveres et plus de mateacuteriaux renouvelables et recycleacutes

bull Production de machines et drsquoeacutequipements En geacuteneacuteral les industries vertes comme la construction eacutecologique les eacutenergies renouvelables et les transports verts se procurent leurs eacutequipements et machines aupregraves des industries produisant des biens environnementauxverts tels que les technologies baseacutees sur lrsquoeacutenergie renouvelable ou les veacutehicules verts destineacutes au transport public

bull Services En geacuteneacuteral du fait de la circulariteacute des produits dans une eacuteconomie verte les industries vertes srsquoappuient davantage sur les services que lrsquoeacuteconomie traditionnelle lineacuteaire Par exemple les intrants neacutecessaires agrave lrsquoexploitation et agrave la maintenance drsquoeacutequipements drsquoeacutenergie renouvelable (geacuteneacuteralement moins volumineux) sont supeacuterieurs agrave ceux des grandes centrales eacutelectriques traditionnelles En conseacutequence les coucircts drsquoentretien sont plus eacuteleveacutes

Importations

bull Importations drsquoeacutenergie En geacuteneacuteral les industries vertes et notamment les industries de lrsquoeacutenergie renouvelable ne srsquoappuient pas sur les importations drsquoeacutenergie mais utilisent plutocirct les ressources locales

bull Importations drsquoengrais En geacuteneacuteral lrsquoagriculture biologique srsquoappuie sur du compost et des engrais organiques et non chimiques qui sont des produits importeacutes dans de nombreux pays

bull Importations de machines et drsquoeacutequipements Selon les pays la structure des eacutechanges et les modes de fabrication drsquoeacutequipements varient largement Ce faisant dans le cas de panneaux solaires par exemple il convient de deacuteterminer drsquoougrave proviennent ces panneaux ougrave sont fabriqueacutees les turbines des eacuteoliennes et ougrave est produit le mateacuteriel drsquoeacutecoconstruction

Valeur ajouteacutee

bull Reacutemuneacuteration des travailleurs Eacutetant donneacute que les industries vertes neacutecessitent geacuteneacuteralement un plus haut niveau de technologie elles requiegraverent eacutegalement un niveau plus eacuteleveacute de compeacutetences et par conseacutequent une plus grande part de la valeur ajouteacutee en faveur des travailleurs De plus les produits eacutecologiques sont souvent associeacutes agrave des primes et il est donc plus probable que les travailleurs perccediloivent une juste part ndash comme crsquoest le cas pour des agriculteurs utilisant le label fair tradecommerce eacutequitable et percevant une prime de revenu Le questionnaire de lrsquoenquecircte aupregraves des eacutetablissements devrait srsquointeacuteresser agrave la reacutemuneacuteration des travailleurs Si cette information nrsquoest pas disponible on doit alors poser comme principe que les travailleurs de lrsquoindustrie verte perccediloivent une reacutemuneacuteration identique agrave ceux de lrsquoindustrie traditionnelle Dans ce cas toutefois il convient de noter que lrsquoemploi total dans lrsquoindustrie verte peut ecirctre plus eacuteleveacute (ou plus faible) La part proportionnelle alloueacutee agrave la reacutemuneacuteration des travailleurs dans lrsquoindustrie verte devrait ecirctre ajusteacutee en conseacutequence

bull Beacuteneacutefices Toujours davantage pleacutebisciteacutees par des consommateurs soucieux de lrsquoenvironnement les industries vertes ont le vent en poupe les biens et services qui en eacutemanent peuvent donc se vendre au prix fort et les beacuteneacutefices engrangeacutes peuvent ecirctre plus eacuteleveacutes que dans les industries traditionnelles Dans le mecircme temps les industries eacutemergentes peuvent deacutegager des marges beacuteneacuteficiaires plus faibles au moment de peacuteneacutetrer sur le marcheacute et les beacuteneacutefices totaux peuvent donc aussi ecirctre infeacuterieurs

Le questionnaire de lrsquoenquecircte devrait suivre la logique ES pour couvrir toutes les entreacuteesachats et les sortiesventes de lrsquoindustrie verte en mettant lrsquoaccent sur les ajustements et les indicateurs suggeacutereacutes plus haut (tableau 32)


Le panel complet drsquoinstruments preacutesenteacutes au chapitre 4 et utiliseacutes dans le cadre des enquecirctes peut provenir des bureaux de statistique Pour acceacuteder agrave des exemples drsquoenquecirctes mettant lrsquoaccent sur lrsquoajustement ex post des tableaux ES classiques consultez les travaux de Miernyk (1970) sur la Virginie occidentale dans les anneacutees 60 et lrsquoanalyse proposeacutee par Garrett-Peltier (2010) au sujet de lrsquoindustrie de lrsquoeacutenergie renouvelable aux Eacutetats-Unis drsquoAmeacuterique

Tableau 32 Donneacutees requises dans le cadre drsquoune enquecircte sur lrsquoindustrie verte (modegravele simplifieacute)

Deacutepenses en produits ou services eacutemanant de Ventes de produits ou services en faveur de

Agriculture Agriculture

Agriculture verte Agriculture verte

Industrie manufacturiegravere Industrie manufacturiegravere

Industrie manufacturiegravere verte Industrie manufacturiegravere verte

Service Service

Service vert Service vert

Importations Exportations

Impocircts Gouvernement

Subventions Consommateur

Reacutemuneacuterations et salaires Autre

Amortissement

Beacuteneacutefices

Investissements

Nombre drsquoemployeacutes

Source Recopilacioacuten de los autores


4 Enquecirctes speacutecialiseacutees sur le secteur de lrsquoenvironnement

Des outils suppleacutementaires sont neacutecessaires pour recueillir des donneacutees complegravetes relatives agrave lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement On peut citer plusieurs raisons Par exemple la majoriteacute des eacutetablissements les plus importants qui produisent des biens et des services environnementaux ne sont pas speacutecialiseacutes et de nombreux eacutetablissements ne sont pas en mesure de preacuteciser si leurs produits sont utiliseacutes agrave des fins eacutecologiques (par exemple les filtres et les pompes) De mecircme comme deacutejagrave mentionneacute (section 31) les enquecirctes statistiques peacuteriodiques en cours baseacutees sur les classifications existantes telles que la CITI ne permettent pas drsquoidentifier de maniegravere exhaustive lrsquoensemble des uniteacutes eacuteconomiques qui exercent des activiteacutes environnementales

Lrsquoemploi dans le secteur environnemental ne peut ecirctre estimeacute avec preacutecision que si toutes les activiteacutes lieacutees agrave lrsquoenvironnement peuvent ecirctre identifieacutees agrave savoir celles qui sont reacutealiseacutees par des producteurs speacutecialiseacutes par des producteurs non speacutecialiseacutes drsquoautres industries et par des uniteacutes eacuteconomiques pour leur propre usage interne A cet effet il est neacutecessaire de mener des enquecirctes speacutecifiques au secteur de lrsquoenvironnement afin drsquoidentifier aussi preacuteciseacutement que possible les uniteacutes activiteacutes et produits eacuteconomiques concerneacutes par le secteur de lrsquoenvironnement Ces enquecirctes peuvent aussi fournir des informations exhaustives sur lrsquoemploi le chiffre drsquoaffaires les salaires les exportationsimportations les investissements lrsquoinnovation la recherche et le deacuteveloppement les reacutegimes fiscaux et les subventions etc dans le secteur de lrsquoenvironnement22

22 Les Eacutetats-Unis drsquoAmeacuterique sont lrsquoun des tregraves rares pays agrave avoir meneacute des enquecirctes speacutecifiques sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement et sur les emplois verts Deux types drsquoenquecirctes aupregraves des eacutetablissements ont eacuteteacute meneacutees (1) la Green Goods Survey (Enquecircte sur les biens verts) et (2) la Green Technologies and Practices (GTP) Survey (Enquecircte sur les technologies et pratiques vertes) Pour trouver des informations deacutetailleacutees sur lrsquoapproche du Bureau des statistiques du travail des Eacutetats-Unis (BLS) concernant lrsquoestimation des emplois verts veuillez consulter le site Internet du BLS agrave httpwwwblsgovgreen

Questions fondamentales agrave traiter

bull Quel type de donneacutees les enquecirctes speacutecialiseacutees fournissent-elles

bull Quels sont les avantages et les inconveacutenients des enquecirctes aupregraves des eacutetablissementsrecensements

bull Quel est lrsquoavantage unique des enquecirctes aupregraves des meacutenages

bull Quels sont les problegravemes de mesure


bull Les enquecirctes environnementales speacutecialiseacutees sont neacutecessaires pour identifier le plus preacuteciseacutement possible les uniteacutes eacuteconomiques qui assurent une production eacutecologique ou qui font appel agrave des processus respectueux de lrsquoenvironnement

bull Des informations deacutetailleacutees sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement peuvent ecirctre obtenues de faccedilon eacuteconomique en ajoutant des modules ou des questions speacutecifiques agrave des enquecirctes statistiques ou des recensements en cours

bull Mais lrsquoemploi dans les domaines de la production et des processus eacutecologiques devrait faire lrsquoobjet drsquoestimations distinctes eacutetant donneacute que ces statistiques peuvent reacutepondre agrave drsquoautres objectifs et ecirctre utiliseacutees comme cibles distinctes dans le cadre de lrsquoeacutelaboration des politiques

Lrsquoestimation de lrsquoemploi dans le secteur environnemental exige des enquecirctes speacutecialiseacutees


Ces enquecirctes approfondies peuvent srsquoaveacuterer chronophages et coucircteuses et mobiliser des ressources consideacuterables pour les personnes interrogeacutees et pour les instituts nationaux de statistique Ces enquecirctes exhaustives indeacutependantes peuvent coucircter plusieurs centaines de milliers de dollars et une agrave deux anneacutees peuvent ecirctre neacutecessaires pour les concevoir les mener agrave terme et traiter les donneacutees

Lorsqursquoil nrsquoest pas possible de mener des enquecirctes exhaustives en raison de contraintes de temps ou de moyens il est possible drsquoobtenir des informations sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement en ajoutant des modulesquestions speacutecifiques aux enquecirctes statistiques en cours ou aux recensements Le principal avantage de cette derniegravere approche est qursquoelle srsquoappuie sur la reacutealisation et sur le processus drsquoune enquecircte existante ce qui diminue le coucirct pour les instituts de statistique En outre il est geacuteneacuteralement plus simple drsquoajouter des questions suppleacutementaires agrave une enquecircte existante que de lancer une enquecircte entiegraverement nouvelle Pour ce module il est possible drsquoeffectuer un sondage sur un sous-eacutechantillon repreacutesentatif plutocirct que sur lrsquoensemble des eacutechantillons de lrsquoenquecircte en cours

Les enquecirctes existantes les plus importantes qui peuvent ecirctre utiliseacutees pour collecter des informations suppleacutementaires concernant lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement sont les enquecirctes et les recensements des meacutenages et des eacutetablissements Elles sont geacuteneacuteralement reacutealiseacutees agrave lrsquoaide de questionnaires eacutelaboreacutes par les instituts nationaux de statistique et adresseacutes aux uniteacutes drsquoobservation concerneacutees Elles permettent de recueillir des donneacutees non seulement sur lrsquoemploi mais aussi sur les salaires les heures de travail etc par activiteacute eacuteconomique par profession la situation au regard de lrsquoemploi le sexe lrsquoacircge et les autres caracteacuteristiques de la population active Dans le cas drsquoenquecirctes aupregraves des eacutetablissements les informations sur la demande intermeacutediaire les importations les impocircts et la valeur ajouteacutee sont recueillies afin de construire des modegraveles eacuteconomiques qui eacutevaluent les effets sur lrsquoemploi des politiques environnementales (voir les Modules 3 et 4)

Les Annexes 1 et 2 du preacutesent module preacutesentent des questionnaires types sur les emplois verts qui peuvent ecirctre annexeacutes aux enquecirctes existantes aupregraves des eacutetablissements etou aux enquecirctes sur les meacutenages

Conformeacutement aux directives de la CIST relatives agrave lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts les modules compilent des informations distinctes sur lrsquoemploi dans la production eacutecologique et sur lrsquoemploi dans les processus environnementaux Cette distinction est importante car les estimations de lrsquoemploi dans la production eacutecologique et de lrsquoemploi dans les processus eacutecologiques reacutepondent agrave des finaliteacutes diffeacuterentes et peuvent constituer des objectifs diffeacuterents en matiegravere drsquoaction politique Par la suite il sera neacutecessaire de produire des statistiques distinctes pour chaque composante de lrsquoemploi

41 Module annexeacute aux recensements et enquecirctes aupregraves des eacutetablissements

Le module associeacute agrave lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement peut ecirctre transmis agrave toutes les uniteacutes ou agrave un sous-eacutechantillon repreacutesentatif drsquouniteacutes couvertes par la principale enquecircte aupregraves des eacutetablissements Le module peut ecirctre inteacutegreacute agrave lrsquoenquecircte principale ou ecirctre preacutesenteacute sous forme de questionnaire distinct

Pour aboutir agrave des statistiques complegravetes sur lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts lrsquoenquecircte devrait couvrir toutes les activiteacutes eacuteconomiques et tous les secteurs de lrsquoeacuteconomie (publicpriveacute et formelinformel) Toutefois pour optimiser lrsquoutilisation des ressources mais aussi en fonction des prioriteacutes nationales la collecte de donneacutees dans le cadre des enquecirctes meneacutees aupregraves des eacutetablissements pourrait se limiter aux principales activiteacutes eacuteconomiques et industries (par ex les plus importantes en termes de contribution agrave la production de biens et services environnementaux) etou agrave celles qui sont les plus susceptibles drsquoengendrer une transition de lrsquoindustrie classique vers lrsquoindustrie verte Selon une approche pragmatique il pourrait ecirctre envisageacute de se concentrer sur


certains sous-secteurs de la gestion des ressources (tels que les eacutenergies renouvelables lrsquoagriculture biologique lrsquoeacutecotourisme la sylviculture durable) ougrave des repegraveres clairs existent (les labels speacutecifiques par ex) Associeacutee aux informations sur les marchandises produites tireacutees statistiques de production lrsquoinformation disponible dans les reacutepertoires drsquoentreprises peut ecirctre utiliseacutee afin drsquoidentifier le sous-eacutechantillon drsquoeacutetablissements agrave sonder Limitant la couverture de lrsquoenquecircte agrave certains sous-secteurs seulement cette approche ne reacutepond toutefois pas agrave toutes les exigences en matiegravere de donneacutees dans la sphegravere environnementale elle ne couvre pas lrsquoensemble des uniteacutes engageacutees dans des activiteacutes environnementales En outre un problegraveme geacuteneacuteral se pose lorsqursquoil srsquoagit de deacutelimiter les producteurs de biens et services environnementaux en particulier dans le domaine des marchandises adapteacutees (marchandises traditionnelles adapteacutees pour ecirctre plus eacutecologiques ou plus propres) et drsquoexclure drsquoembleacutee certaines uniteacutes de la couverture de lrsquoenquecircte

Dans un souci drsquoallegravegement de la charge financiegravere inheacuterente agrave la production de statistiques et de la charge des reacutepondants tout en preacuteservant un niveau de qualiteacute eacuteleveacute le module sur lrsquoemploi dans le secteur environnemental peut ecirctre proposeacute agrave raison drsquoune seul fois tous les trois agrave cinq ans Dans lrsquointervalle les donneacutees drsquoenquecircte peuvent ecirctre combineacutees agrave des donneacutees provenant drsquoautres sources et agrave des statistiques globales (agrave lrsquoimage de donneacutees agreacutegeacutees sur les changements de capaciteacute et les investissements dans le domaine des eacutenergies renouvelables et sur la production de biens manufactureacutes)

Pour estimer lrsquoemploi et la structure des coucircts dans le domaine de la production eacutecologique le module devrait inclure au minimum des questions sur

bull le type de biens et services environnementaux produits dans les eacutetablissements sondeacutes

bull la valeur ou le produit des ventes tireacute(e) de ces biens et services

bull la demande intermeacutediaire

bull les salaires et la valeur ajouteacutee et

bull le nombre de personnes employeacutees dans lrsquoeacutetablissement

Lrsquoinformation qui permettrait drsquoestimer lrsquoemploi pour chaque type de produit eacutecologique pourrait ecirctre obtenue en demandant aux reacutepondants si la production de biens ou de services environnementaux est leur activiteacute principale ou secondaire Il pourrait en outre leur ecirctre demandeacute drsquoeacutenumeacuterer les biens et services environnementaux produits en indiquant la valeur en pourcentage du chiffre drsquoaffaires total associeacute agrave chaque bien ou service environnemental

Les donneacutees ainsi recueillies renseignent sur le chiffre drsquoaffaires par type de produit (eacutecologique ou non) et par type de produit eacutecologique Dans le cas des eacutetablissements deacuteclarant une production totalement eacutecologique lrsquointeacutegraliteacute de lrsquoemploi au sein de lrsquoeacutetablissement est consideacutereacutee relevant de lrsquoemploi dans la production eacutecologique En revanche concernant les eacutetablissements qui exercent des activiteacutes agrave la fois environnementales et non-environnementales il sera possible drsquoisoler la production agrave caractegravere environnemental de la production totale Ce faisant il est possible drsquoattribuer agrave lrsquoemploi dans la production eacutecologique une proportion approprieacutee de lrsquoemploi total au sein de lrsquoeacutetablissement

Dans le cadre des enquecirctes recueillant des donneacutees sur lrsquoemploi tant dans le domaine de la production eacutecologique que dans celui des processus eacutecologiques le questionnaire pourrait inclure des questions sur la part du chiffre drsquoaffaires environnemental par rapport au chiffre drsquoaffaires global Il pourrait eacutegalement inclure des questions qui permettraient de deacuteterminer la proportion drsquoemployeacutes directement impliqueacutes dans la productionfourniture de technologies de biens et de services environnementaux ou exerccedilant des activiteacutes lieacutees agrave lrsquoenvironnement Pour eacuteviter une double comptabilisation il convient drsquoeacutetablir une distinction entre drsquoune part le temps consacreacute aux activiteacutes environnementales destineacutees agrave un usage interne agrave lrsquoeacutetablissement et drsquoautre part le temps consacreacute aux activiteacutes environnementales destineacutees agrave un usage externe


Des modules speacutecifiques sur lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts en association avec les variables reprises dans lrsquoenquecircte principale aupregraves des eacutetablissements peuvent fournir des informations deacutetailleacutees sur la structure de coucircts des eacutetablissements et sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement ventileacute par les activiteacutes eacuteconomiques et environnementales

411 Avantages et inconveacutenients drsquoun module consacreacute aux eacutetablissements

La force des enquecirctes meneacutees aupregraves des eacutetablissements reacuteside dans leur plus grande speacutecificiteacute vis-agrave-vis des enquecirctes reacutealiseacutees aupregraves des meacutenages tant en termes de couverture que de contenu Plus particuliegraverement ces enquecirctes peuvent renseigner sur la demande intermeacutediaire la valeur ajouteacutee et les importations neacutecessaires agrave lrsquoeacutelaboration de modegraveles eacuteconomiques en vue de projections concernant lrsquoeacuteconomie verte Lorsqursquoelles ciblent des industries donneacutees et srsquoappuient sur un cadre drsquoeacutechantillonnage adeacutequat les enquecirctes aupregraves des eacutetablissements permettent de parvenir agrave des plans drsquoeacutechantillonnage et des proceacutedures plus efficaces que les enquecirctes aupregraves des meacutenages couvrant lrsquoensemble de la population Les enquecirctes aupregraves des eacutetablissements peuvent fournir des donneacutees plus fiables et plus deacutetailleacutees sur certains sujets Elles offrent eacutegalement lrsquooccasion de recueillir des informations sur de nombreuses autres variables eacuteconomiques telles que la production les coucircts lrsquoinvestissement et les facteurs organisationnels et technologiques qui peuvent ensuite ecirctre mises en relation directe avec lrsquoinformation sur lrsquoemploi sur les salaires et sur la productiviteacute Cette sphegravere drsquoinformation plus eacutetendue peut constituer une base nettement plus complegravete aux fins de lrsquoanalyse de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et eacutetayer la modeacutelisation eacuteconomique ndash agrave lrsquoinstar des modegraveles de projection de lrsquoemploi baseacutes sur les entreacutees-sorties qui sont preacutesenteacutes dans le module suivant Eacutegalement les donneacutees sur lrsquoemploi peuvent ecirctre relieacutees plus preacuteciseacutement avec les donneacutees sur les gains les compeacutetences la profession et la branche industrielle Les enquecirctes aupregraves des eacutetablissements peuvent aussi se reacuteveacuteler plus eacuteconomiques et rapides que les enquecirctes aupregraves des meacutenages Elles sont du reste plus preacutecises et moins coucircteuses

Lrsquoinconveacutenient principal de ces enquecirctes et recensements reacuteside dans les restrictions possibles en termes de contenu et de couverture de la population active Dans les pays en deacuteveloppement en particulier les recensements et les enquecirctes aupregraves des eacutetablissements sont susceptibles de se limiter aux grands employeurs des secteurs priveacute et public (employant un effectif agrave partir drsquoun certain seuil) Un autre inconveacutenient du module emplois verts des enquecirctes et recensements tient au fait que le questionnaire est en geacuteneacuteral compleacuteteacute par des comptables qui ne sont pas speacutecialistes des processus de production et qui ne disposent pas neacutecessairement des informations ou des connaissances requises pour y reacutepondre ou pour rapporter fidegravelement les renseignements demandeacutes

412 Mesure de lrsquoemploi dans les domaines de la production et des processus eacutecologiques

Lrsquoemploi dans la production eacutecologique ndash mesure

Dans une perspective de mesure de lrsquoemploi dans le domaine de la production eacutecologique le secteur de lrsquoenvironnement est deacutefini comme eacutetant composeacute drsquoeacutetablissements ougrave tout ou partie des biens ou services produits relegravevent du domaine des biens et services environnementaux et sont destineacutes agrave un usage exteacuterieur agrave lrsquoeacutetablissement

Lrsquoemploi dans la production eacutecologique ne correspond pas toutefois agrave lrsquoemploi total au sein des eacutetablissements produisant des biens et services environnementaux destineacutes agrave ecirctre consommeacutes agrave lrsquoexteacuterieur de lrsquouniteacute qui les a produits Bon nombre de producteurs de biens et services environnementaux produisent eacutegalement drsquoautres biens et services Par exemple un constructeur de veacutehicules eacutelectriques peut tregraves bien produire des veacutehicules traditionnels moins eacuteconomes en ressources et lrsquoemploi dans la production de veacutehicules eacutelectriques peut ne repreacutesenter qursquoune part relativement faible de lrsquoemploi total au sein de lrsquouniteacute Agrave moins que les emplois ne soient relieacutes au type de veacutehicules produits lrsquoemploi ne peut pas ecirctre mesureacute directement Ce type de lien est rarement eacutetabli et serait coucircteux et difficile


agrave mettre en œuvre dans le cadre de la collecte de donneacutees En lrsquoabsence de telles informations ce type drsquoemploi peut ecirctre calculeacute de maniegravere approximative en utilisant par exemple les donneacutees sur la valeur des biens et services environnementaux produits proportionnellement agrave la valeur de la production totale de lrsquoeacutetablissement Par conseacutequent lrsquoemploi dans le domaine de la production eacutecologique ne peut ecirctre mesureacute de faccedilon directe qursquoau sein des eacutetablissements speacutecialiseacutes dont la production est totalement eacutecologique

Lorsqursquoil est impossible drsquoobtenir des estimations directes de lrsquoemploi dans la production de biens et services environnementaux il demeure neacuteanmoins possible de les eacutevaluer de maniegravere approximative en fonction de la part de la production (ventes) de biens et services environnementaux dans la production totale (ventes) Pour ce faire il est neacutecessaire de calculer dans un premier temps la valeur des biens et services environnementaux produits proportionnellement agrave la valeur de la production totale de lrsquoeacutetablissement23 Cette proportion peut alors ecirctre appliqueacutee agrave lrsquoemploi total au sein de lrsquoeacutetablissement afin drsquoestimer lrsquoemploi dans le domaine de la production eacutecologique Ainsi si 100 pour cent des sorties drsquoun eacutetablissement sont des biens et services environnementaux la totaliteacute de lrsquoemploi dans cet eacutetablissement relegraveve alors du domaine environnemental Si 50 pour cent de la production est environnementale elle concerne alors 50 pour cent de lrsquoemploi Cette meacutethode drsquoestimation ne prend pas en compte les situations ougrave la production de certains biens et services pourrait neacutecessiter une main-drsquoœuvre plus ou moins nombreuse que drsquoautres biens et services Cependant elle permet de garantir que les intrants lieacutes agrave la main-drsquoœuvre sont comptabiliseacutes dans des domaines tels que lrsquoadministration la comptabiliteacute les technologies de lrsquoinformation les services de nettoyage et ainsi de suite qui contribuent indirectement agrave la production eacutecologique

Pour les eacutetablissements qui ne geacutenegraverent pas de chiffre drsquoaffaires (agrave lrsquoinstar des organismes sans but lucratif des organismes gouvernementaux des organismes de recherche et des nouvelles entreprises qui fournissent des biens et services environnementaux sans geacuteneacuterer de recettes) il est possible que les enquecirctes srsquoavegraverent neacutecessaires si lrsquoon veut deacuteterminer la proportion de lrsquoemploi impliqueacute dans la production de biens et services environnementaux

Lrsquoemploi total dans la production eacutecologique drsquoun secteur donneacute se calcule en additionnant lrsquoemploi observeacute dans les eacutetablissements dont la production est totalement eacutecologique et lrsquoemploi estimeacute dans les eacutetablissements dont la production est partiellement eacutecologique

Lrsquoemploi dans les processus eacutecologiques ndash mesure

Lrsquoautre composante lrsquoemploi dans les processus eacutecologiques est plus difficile agrave mesurer et exige des questions sur le nombre de travailleurs employeacutes dans des activiteacutes menant agrave la production de biens et services environnementaux destineacutes agrave ecirctre utiliseacutes agrave lrsquointeacuterieur de lrsquoeacutetablissement etou des activiteacutes axeacutees sur lrsquoeacutecologisation des processus de production Des difficulteacutes de mesure surviennent car peu drsquoentreprises tiennent des registres permettant de faire une distinction entre la production destineacutee agrave la consommation interne et la production marchande au niveau de chaque emploi Quoi qursquoutile la profession en elle-mecircme nrsquoest pas suffisante pour reacutepondre aux exigences de la mesure de lrsquoemploi dans les processus eacutecologiques Seul un petit nombre de travailleurs exerccedilant des professions telles que lrsquoingeacutenierie en environnement ou le tri de deacutechets peut ecirctre aiseacutement identifieacute degraves lors que ces employeacutes

23 Si aucune donneacutee relative agrave la production eacutecologique nrsquoest disponible au niveau de lrsquoeacutetablissement les ratios au niveau de lrsquoindustrie peuvent alors ecirctre appliqueacutes Cependant lrsquoutilisation de donneacutees au niveau de lrsquoindustrie et non de lrsquoeacutetablissement ne permet pas drsquoestimer avec preacutecision la taille de lrsquoeacuteconomie verte si les eacutetablissements drsquoune industrie donneacutee produisent des produits et services agrave la fois verts et non-verts Il pourrait aussi ecirctre utile de srsquoadjoindre les conseils drsquoexperts en particulier pour les industries ougrave la relation entre la structure de lrsquoemploi et la production de biens et services environnementaux peut nettement diffeacuterer par rapport agrave la moyenne

Lrsquoemploi dans la production de biens et services environnementaux peut ecirctre eacutevalueacute de maniegravere approximative en fonction de la part qursquoil repreacutesente sur lrsquoensemble des ventes


consacrent la totaliteacute de leur temps de travail agrave des tacircches qui sont exclusivement environnementales La plupart des travailleurs exercent des meacutetiers qui impliquent des activeacutes agrave la fois environnementales et non-environnementales Certaines des attributions et des tacircches de ces travailleurs sont reacuteparties de telle faccedilon qursquoelles impliquent des processus et technologies environnementaux tandis que le reste du travail fait intervenir des processus et technologies non-environnementaux Ainsi un ingeacutenieur de la planification peut consacrer une partie de son temps agrave des activiteacutes lieacutees agrave lrsquoinstallation drsquoeacutequipements de recyclage au sein de lrsquoeacutetablissement et une autre partie agrave lrsquoobtention drsquoautorisations dans des locaux commerciaux ne preacutesentant pas de caracteacuteristiques environnementales particuliegraveres

Si lrsquoon veut mesurer uniquement la part de lrsquoemploi lieacutee agrave la production de biens et services environnementaux destineacutes agrave ecirctre utiliseacutes agrave lrsquointeacuterieur de lrsquoeacutetablissement il est neacutecessaire de diviser le nombre drsquoheures consacreacutees agrave chaque composante afin drsquoestimer le nombre eacutequivalent drsquoemplois agrave temps plein Il peut aussi ecirctre envisageacute de diviser le volume de lrsquoemploi si possible proportionnellement agrave la valeur de la consommation interne et externe

Lrsquoapproche recommandeacutee consiste agrave eacutetablir une distinction entre les travailleurs qui consacrent moins de 20 pour cent de leur temps agrave des processus environnementaux ceux qui y consacrent entre 20 et 50 pour cent de leur temps et ceux qui y consacrent plus de 50 pour cent Les compilateurs de donneacutees peuvent envisager drsquoutiliser diffeacuterents seuils ou de mesurer le volume de travail en nombre drsquoheures ouvreacutees

42 Module annexeacute aux enquecirctes sur les forces de travail

Dans les pays dont le secteur informel est important etou ougrave lrsquoagriculture la sylviculture et la pecircche sont des activiteacutes reacutepandues les enquecirctes habituelles aupregraves des eacutetablissements baseacutees sur les registres des entreprises ont peu de chances de constituer la meilleure solution Normalement les registres ne couvrent pas ces secteurs ou ne sont pas agrave jour Parmi les sources plus utiles et plus complegravetes figurent les enquecirctes axeacutees sur les meacutenages telles que les enquecirctes sur les forces de travail et drsquoautres types drsquoenquecirctes sur les meacutenages avec un module consacreacute agrave lrsquoemploi Parmi les autres sources les enquecirctes par domaine aupregraves des eacutetablissements qui sont expresseacutement preacutevues pour collecter des donneacutees sur les petites uniteacutes eacuteconomiques ou les uniteacutes non enregistreacutees notamment dans lrsquoagriculture et dans le secteur informel

Les enquecirctes sur les meacutenages notamment les enquecirctes sur les forces de travail permettent de mesurer en mecircme temps la population active au chocircmage et la population eacuteconomiquement inactive Elles peuvent ecirctre conccedilues pour couvrir pratiquement toute la population drsquoun pays toutes les branches de lrsquoactiviteacute eacuteconomique tous les secteurs de lrsquoeacuteconomie et toutes les cateacutegories de travailleurs y compris les travailleurs agrave leur propre compte les travailleurs familiaux non reacutemuneacutereacutes et les personnes exerccedilant un emploi occasionnel ou une activiteacute eacuteconomique marginale Pour cette raison elles offrent lrsquoavantage unique de fournir des informations sur lrsquoensemble de la population active et sur sa structure

Il peut srsquoaveacuterer plus difficile de compiler des informations sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement agrave partir drsquoenquecirctes sur les meacutenages qursquoagrave partir drsquoenquecirctes aupregraves des eacutetablissements les personnes interrogeacutees et les enquecircteurs peuvent rencontrer des difficulteacutes pour estimer dans quelle mesure les activiteacutes reacutealiseacutees et les produits fabriqueacutes relegravevent du secteur de lrsquoenvironnement Par conseacutequent il peut ecirctre neacutecessaire drsquoillustrer les questions de lrsquoenquecircte de nombreux exemples Pour les enquecirctes relatives agrave lrsquoemploi dans la production eacutecologique de lrsquoagriculture la sylviculture et les pecircches il est possible drsquoinclure des questions sur le recours agrave des pratiques agricoles et sylvicoles durables etou sur le recours agrave des engrais et des pesticides chimiques pendant lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence Quand les travailleurs sont employeacutes dans des activiteacutes agricoles agrave la fois environnementales et non environnementales

Les enquecirctes aupregraves des meacutenages offrent lrsquoavantage unique de fournir des informations sur lrsquoensemble de la population active et sur sa structure


lrsquoemploi peut ecirctre eacutevalueacute agrave lrsquoeacutechelle drsquoune ferme geacutereacutee par un meacutenage sur la base de la superficie consacreacutee agrave la production biologique la production de produits biologiques ou le revenu geacuteneacutereacute agrave partir de la vente des produits biologiques

A lrsquoinstar des enquecirctes aupregraves des eacutetablissements les informations compileacutees doivent distinguer lrsquoemploi dans la production de biens et de services environnementaux destineacutes agrave la consommation agrave lrsquoexteacuterieur de lrsquouniteacute de production et lrsquoemploi dans la production de biens et de services environnementaux destineacutes agrave la consommation au sein de lrsquouniteacute de production

Comme dans les enquecirctes aupregraves des eacutetablissements lrsquoapproche recommandeacutee consiste agrave faire la distinction entre les travailleurs qui consacrent moins de 20 pour cent entre 20 et 50 pour cent et plus de 50 pour cent de leur temps agrave (1) la production de biens et de services environnementaux ou (2) de technologies et de pratiques qui contribuent agrave reacuteduire lrsquoincidence eacutecologique du processus de production ou agrave la formation des collegravegues ou des employeursentrepreneurs agrave ces technologies ou pratiques Les compilateurs de donneacutees peuvent envisager drsquoutiliser diffeacuterents seuils ou de mesurer le volume de travail en nombre drsquoheures ouvreacutees

Les meacutenages comme producteurs de biens et de services environnementaux

Les uniteacutes de meacutenage peuvent exercer plusieurs activiteacutes de protection de lrsquoenvironnement et de gestion des ressources Quand les activiteacutes de protection sont entreprises agrave des fins de vente et que le travail est effectueacute par les employeacutes drsquoun meacutenage ces uniteacutes peuvent ecirctre traiteacutees de la mecircme maniegravere que toute autre uniteacute de production Quand les activiteacutes de protection sont entreprises par des membres du meacutenage au beacuteneacutefice du meacutenage les entreacutees relatives au travail seront consideacutereacutees comme laquotravail de production pour la consommation personnelleraquo selon le cadre pour les statistiques du travail proposeacute dans la reacutesolution sur la main-drsquoœuvre et les statistiques du travail adopteacute par la 19egrave Confeacuterence internationale des statisticiens du travail (2013)24 Bien que le travail effectueacute par des membres du meacutenage au profit du meacutenage lui-mecircme puisse ecirctre consideacutereacute comme un travail dans des processus environnementaux il ne sera pas comptabiliseacute en tant qursquo emploi

Le laquotravail de production pour la consommation personnelleraquo ans la protection de lrsquoenvironnement et dans les activiteacutes de gestion des ressources peut ecirctre difficile agrave mesurer en pratique Neacuteanmoins cela peut se reacuteveacuteler inteacuteressant et relativement pertinent quand les meacutenages se livrent freacutequemment par exemple agrave des activiteacutes de restauration environnementale (par exemple lrsquoeacutelimination de deacutechets rejeteacutes) Cela peut revecirctir une importance particuliegravere dans les pays ougrave de tregraves nombreux meacutenages se consacrent principalement agrave la production agricole pour leur propre consommation

24 Directives concernant une deacutefinition statistique de lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement dix-neuviegraveme Confeacuterence internationale des statisticiens(nes) du travail 2013 Voir httpiloorgglobalstatistics-and-databasesstandards-and- guidelinesguidelines-adopted-by-international-conferences-of-labour-statisticiansWCMS_230738lang-- frindexhtm


5 Mesures statistiques et indicateurs agrave produire

La transition vers une eacuteconomie verte implique des hausses progressives de la part de la production totale qui est environnementale et de la part de lrsquoemploi qui relegraveve du secteur de lrsquoenvironnement Pour eacutevaluer les progregraves de la transformation verte il est indispensable de recueillir et drsquoanalyser de maniegravere meacutethodique les informations relatives aux divers aspects des activiteacutes meneacutees par les institutions dans lrsquoeacuteconomie agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur du secteur de lrsquoenvironnement Notamment les informations relatives agrave lrsquoemploi agrave la production agrave la valeur ajouteacutee aux exportations aux importations agrave lrsquoinnovation agrave la recherche et au deacuteveloppement aux reacutegimes fiscaux et aux subventions

Les progregraves peuvent ecirctre eacutevalueacutes en srsquoappuyant sur des indicateurs tels que la part de ces secteurs dans la production totale la part de lrsquoinvestissement vert dans lrsquoinvestissement total et la part de lrsquoemploi lieacute agrave lrsquoenvironnement dans lrsquoemploi total

Les indicateurs preacutesenteacutes ci-dessous peuvent servir de point de deacutepart pour discuter des indicateurs et des mesures qui seront les plus utiles pour orienter les politiques publiques dans une vaste gamme de domaines

51 Lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement

Lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement (total et par activiteacute eacuteconomique) exprimeacute en chiffres absolus et en pourcentage de lrsquoemploi total peut srsquoaveacuterer un indicateur majeur des progregraves accomplis vers la reacutealisation drsquoune eacuteconomie verte Il peut eacutegalement ecirctre inteacuteressant de disposer de statistiques seacutepareacutees concernant lrsquoemploi dans la production eacutecologique et lrsquoemploi dans les processus eacutecologiques Bien que toute lrsquoeacuteconomie doive participer agrave la transformation verte il nrsquoen reste pas moins essentiel de mettre lrsquoaccent sur un ensemble drsquoindustries vertes qui caracteacuterisent une eacuteconomie verte Leurs progregraves doivent ecirctre eacutetroitement suivis La deacutesagreacutegation des donneacutees par activiteacute eacuteconomique facilitera lrsquoidentification des industries de base et le suivi des progregraves des autres industries


bull Quels sont les indicateurs de lrsquoemploi les plus utiles pour suivre les progregraves accomplis en vue drsquoune laquoeacuteconomie plus verteraquo


bull Lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement peut ecirctre un indicateur majeur des progregraves accomplis en vue drsquoune eacuteconomie verte

bull Pour eacutetayer convenablement les deacutecisions relatives agrave lrsquoenvironnement et au marcheacute du travail il est neacutecessaire de recueillir des donneacutees sur la qualiteacute des emplois dans le secteur de lrsquoenvironnement

Les progregraves accomplis en vue drsquoune eacuteconomie verte peuvent ecirctre eacutevalueacutes agrave lrsquoaide des indicateurs suivants

bull la part des secteurs verts dans la production totale

bull la part verte dans le total des investissements et

bull la part eacutecologique dans lrsquoemploi total


511 Emploi par secteur environnemental

La ventilation des donneacutees sur lrsquoemploi et sur le chiffre drsquoaffaires (ou sortie) en domaines environnementaux tels que preacuteciseacutes dans la Classification des activiteacutes eacuteconomiques du SCEE (crsquoest-agrave-dire la protection environnementale et les activiteacutes de gestion des ressources) permettra drsquoidentifier le type drsquoinitiatives eacutecologiques favorables agrave la creacuteation de davantage drsquoemplois et drsquoeacutevaluer les niveaux relatifs de productiviteacute du travail

512 Emploi par activiteacute

Pour eacutevaluer le type et le niveau de compeacutetence requis dans le secteur des biens et services environnementaux il est neacutecessaire de disposer de donneacutees deacutetailleacutees sur lrsquoemploi par profession et drsquoinformations sur lrsquoemploi par niveau scolaire par discipline et par qualification Lrsquoeacutetude des salarieacutes du secteur environnemental indiquera eacutegalement le profil de qualification speacutecifique agrave ce secteur et son potentiel agrave fournir des emplois aux travailleurs ayant un plus faible niveau drsquoinstruction ou aux chocircmeurs Le niveau drsquoinstruction reacuteel des travailleurs peut aussi servir drsquoindicateur des savoirs du secteur de lrsquoenvironnement et ainsi du potentiel de deacuteveloppement du secteur des biens et services environnementaux

513 Emploi par secteur eacuteconomique

La composition sectorielle de lrsquoeacuteconomie nationale deacutetermine pour une grande part les deacutefis que posent ndash mais eacutegalement le potentiel ndash le deacuteveloppement eacuteconomique et la viabiliteacute eacutecologique et leur incidence potentielle sur les entreprises et les travailleurs Les secteurs eacuteconomiques qui deacutependent directement des ressources naturelles et du climat ou qui sont grands consommateurs de ressources ou sont de gros pollueurs voire les deux peuvent ecirctre en mesure de reacuteduire consideacuterablement leur empreinte eacutecologique Le comportement et les pratiques des uniteacutes eacuteconomiques qui exercent dans les secteurs de lrsquoagriculture de la sylviculture des pecircches de lrsquoeacutenergie de la production industrielle agrave forte intensiteacute de ressources du recyclage du bacirctiment et des transports sont appeleacutes agrave jouer un rocircle important en matiegravere de viabiliteacute eacutecologique Nombre des politiques environnementales adopteacutees agrave ce jour ainsi qursquoun grand nombre des strateacutegies drsquoeacuteconomie verte ou de croissance verte plus exhaustives mettent lrsquoaccent sur ces secteurs

514 Pourcentage drsquoeacutetablissements recourant aux emplois verts

Les statistiques sur le pourcentage des eacutetablissements qui utilisent des technologies vertes (total et selon lrsquoactiviteacute eacuteconomique) permettent drsquoeacutevaluer les progregraves drsquoensemble accomplis vers la reacutealisation drsquoune eacuteconomie verte

515 Emploi par type de technologies vertes utiliseacutees (emploi total et selon lrsquoactiviteacute eacuteconomique)

Les statistiques sur lrsquoemploi par type de technologie les processus et les meacutethodes mis en œuvre pour restructurer les processus organisationnels et de production et pour reacuteduire lrsquoempreinte eacutecologique de la production faciliteront la planification du marcheacute du travail et permettront drsquoidentifier les technologies qui favorisent les perspectives drsquoemploi La deacutesagreacutegation par activiteacute eacuteconomique peut servir agrave eacutevaluer la maniegravere dont les marcheacutes locaux du travail assurent la transition vers des activiteacutes plus vertes

516 Emploi dans le secteur de lrsquoenvironnement par reacutegion

Quand les informations sont disponibles lrsquoemploi dans lrsquoenvironnement peut ecirctre analyseacute agrave lrsquoeacutechelon reacutegional Elles permettent de veacuterifier si lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement est concentreacute dans certaines zones et si cette reacutepartition geacuteographique est directement lieacutee agrave drsquoautres activiteacutes eacuteconomiques ou agrave des caracteacuteristiques environnementales speacutecifiques agrave cette zone (par ex mer forecirct)


Au fil du temps gracircce agrave ces statistiques il est possible de suivre lrsquoeacutevolution de la structure de lrsquoemploi par activiteacute eacuteconomique et par zone geacuteographique

517 Salaires et temps de travail

Il peut eacutegalement srsquoaveacuterer utile de collecter des donneacutees sur les salaires et sur le temps de travail dans le cadre du recueil des donneacutees sur lrsquoemploi dans le secteur des biens et des services environnementaux Ces informations donneront un plus ample aperccedilu de la qualiteacute de lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement et faciliteront le recensement des emplois deacutecents

518 Emplois deacutecents

Pour produire des statistiques qui permettent drsquoeacuteclairer utilement les politiques environnementales ainsi que le marcheacute du travail et les politiques eacuteconomiques et sociales il est neacutecessaire de disposer de statistiques qui font apparaicirctre les dimensions de travail deacutecent des emplois du secteur de lrsquoenvironnement La dimension de travail deacutecent peut ecirctre mesureacutee en fonction des indicateurs pertinents choisis dans le manuel de lrsquoOIT sur les indicateurs du travail deacutecent25 Parmi les exemples de variables qui peuvent ecirctre utiliseacutees pour classer les emplois selon qursquoils sont deacutecents ou non figurent (i) la couverture de seacutecuriteacute sociale (ii) la formaliteacute des emplois (iii) le salaire moyen payeacute (iv) le temps de travail et (v) le dialogue social

519 Groupes vulneacuterables speacutecifiques

Si possible les donneacutees sur lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement doivent faire la distinction entre les tranches drsquoacircge (notamment entre les jeunes et les adultes) et les niveaux drsquoinstruction etou de formation Une analyse compleacutementaire deacutesagreacutegeacutee par sexe est essentielle pour comprendre les structures de genre de lrsquoemploi dans le secteur des biens et des services environnementaux et les conseacutequences diffeacuterentes drsquoinitiatives environnementales particuliegraveres pour les hommes et pour les femmes Certains reacutesultats suggegraverent que les femmes sont bien moins enclines que les hommes agrave travailler dans le secteur de lrsquoenvironnement et qursquoelles sont particuliegraverement sous-repreacutesenteacutees dans les professions vertes qui sont appeleacutees agrave connaitre la plus forte progression

25 Decent Work Indicators Concepts and definitions Manuel de lrsquoOIT Disponible agrave lrsquoadresse httpwwwiloorgwcmsp5groupspublic---dgreports---statdocumentspublicationwcms_183859pdf

Certains reacutesultats suggegraverent que les femmes sont bien moins enclines que les hommes agrave travailler dans le secteur de lrsquoenvironnement et qursquoelles sont particuliegraverement sous-repreacutesenteacutees dans les professions vertes qui sont appeleacutees agrave connaicirctre la plus forte progression


6 Eacutetudes de cas eacutevaluations des emplois verts en Mongolie et en Albanie

61 Emplois verts en Mongolie 2016

Avec lrsquoassistance technique de lrsquoILO la Mongolie est lrsquoun des premiers pays agrave mener des enquecirctes pilotes et agrave deacuteterminer le nombre drsquoemplois dans le secteur de lrsquoenvironnement et le nombre drsquoemplois verts dans la droite ligne des directives de la ICLS dans ce domaine des statistiques26

La figure 61 montre la reacutepartition de lrsquoemploi en Mongolie selon la deacutefinition statistique de lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts 378 500 personnes travailleraient dans le secteur de lrsquoenvironnement parmi lesquelles 234 300 seraient employeacutees dans la production eacutecologique (deacutesigneacutees par A et vert clair) et 342 500 travailleraient dans les processus eacutecologiques (Bvert) Le nombre total drsquoemplois deacutecents est estimeacute agrave

525 700 personnes (Cgris) La zone drsquointersection de lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement et des emplois deacutecents ((AUB)capC=112 300 personnes) repreacutesente les emplois verts

Pregraves de 334 pour cent (378 500) des personnes employeacutees en Mongolie consacrent au moins une partie de leur temps de travail agrave la production de biens etou de services environnementaux ou agrave lrsquoutilisation de processus etou de technologies eacutecologiques Toutefois moins de 3 pour cent de ces employeacutes consacrent plus de la moitieacute de leur temps de travail agrave la production de biens et services environnementaux ou utilisent des processus eacutecologiques

Une grande partie des travailleurs du secteur de lrsquoenvironnement travaille dans lrsquoagriculture Si lrsquoon compare le secteur de lrsquoenvironnement aux autres secteurs eacuteconomiques on constate que les travailleurs de ce secteur sont plus susceptibles que les autres drsquooccuper des fonctions drsquoouvriers agricoles qualifieacutes ou drsquoeacuteleveurs que ceux des autres secteurs eacuteconomiques 568 pour cent contre

26 Les principaux reacutesultats de lrsquoenquecircte sur lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts ont eacuteteacute publieacutes dans Employment in the environmental sector and green jobs in Mongolia Pilot Study en septembre 2017


bull En Mongolie combien de personnes exercent des emplois verts

bull En Mongolie et en Albanie quels pourcentages des actifs consacrent plus de la moitieacute de leur temps agrave la production eacutecologique Aux processus eacutecologiques

bull En Mongolie et en Albanie comment les reacutesultats des enquecirctes aupregraves des eacutetablissements et des enquecirctes aupregraves des meacutenages se comparent-ils


bull En Mongolie les personnes actives dans le secteur de lrsquoenvironnement sont moins eacuteduqueacutees que celles qui travaillent en dehors de ce secteur

bull Dans les deux pays bon nombre de personnes produisent des biens ou des services environnementaux ou utilisent des processus eacutecologiques mais tregraves peu y consacrent plus de la moitieacute de leur temps de travail


270 pour cent Pregraves de 681 pour cent des travailleurs qualifieacutes des secteurs de lrsquoagriculture de la sylviculture et de la pecircche travaillent dans le secteur de lrsquoenvironnement alors qursquoils ne repreacutesentent que 281 pour cent de lrsquoemploi total

Figure 61 Lrsquoemploi dans le secteur environnemental et les emplois verts Mongolie participation au marcheacute du travail 2016 2egrave trimestre en milliers drsquoindividus

bull Emploi dans le secteur environnemental AcupB = 3785 milliers (334)

bull Emplois verts (emploi dans le secteur environnemental qui relegraveve du travail deacutecent)27 (AcupB)capC = 1123 milliers (99)

Les emplois du secteur de lrsquoenvironnement sont plus susceptibles que les emplois drsquoautres secteurs drsquoecirctre occupeacutes par des travailleurs nrsquoayant aucun diplocircme universitaire Crsquoest le cas de pregraves des trois quarts des personnes employeacutees dans le secteur de lrsquoenvironnement en Mongolie contre environ deux tiers dans les autres secteurs eacuteconomiques Et dans le secteur de lrsquoenvironnement les femmes sont plus freacutequemment titulaires drsquoun diplocircme universitaire que les hommes (292 pour cent des femmes contre 165 pour cent des hommes)

Compareacute agrave lrsquoensemble des secteurs les femmes sont plutocirct sous-repreacutesenteacutees dans le secteur de lrsquoenvironnement Elles occupent quatre emplois sur dix dans ce secteur alors que la part des femmes dans lrsquoemploi total atteint presque 50 pour cent

Sur 374 100 emplois dans le secteur de lrsquoenvironnement au deuxiegraveme trimestre de 2016 196 800 soit 174 pour cent de lrsquoemploi total respectaient lrsquoenvironnement (reacuteduction ou eacutelimination des pressions sur lrsquoenvironnement ou meilleure gestion des ressources naturelles) et offraient un salaire deacutecent (plus des deux tiers des revenus meacutedians)

27 La qualiteacute des emplois a eacuteteacute eacutevalueacutee sur la base de la couverture par les reacutegimes de seacutecuriteacute sociale


Figure 62 Situation de lrsquoemploi dans la production et les processus eacutecologiques selon le temps de travail consacreacute agrave la production eacutecologique reacutesultats de lrsquoenquecircte sur les forces de travail en Mongolie 2egraveme trimestre 2016

Comme la figure 62 (agrave gauche) et le tableau 61 lrsquoindiquent 207 pour cent des actifs eacutevoluent dans la production de biens et services environnementaux mais seulement 28 pour cent drsquoentre eux y consacrent reacuteellement plus de la moitieacute de leur temps de travail Agrave titre de comparaison 179 pour cent de lrsquoensemble des employeacutes issus de tous les secteurs eacuteconomiques consacrent jusqursquoagrave la moitieacute de leur temps de travail agrave la production de biens et services environnementaux

Bien que 303 pour cent de lrsquoensemble des travailleurs en Mongolie participent agrave des processus eacutecologiques 17 pour cent agrave peine y consacrent plus de la moitieacute de leur temps (fig 62 agrave droite) alors que 285 pour cent de tous les actifs consacrent moins de la moitieacute de leur temps de travail agrave lrsquoeacutecologisation des processus de production

La transition vers une eacuteconomie sobre en carbone et eacuteconome en ressources exigera une augmentation significative des emplois dans un certain nombre drsquoactiviteacutes eacuteconomiques vertes ougrave des activiteacutes dites laquopropresraquo se substitueront aux activiteacutes polluantes (comme le remplacement des combustibles fossiles par des eacutenergies renouvelables) ou proposeront des services environnementaux (comme le traitement des deacutechets le reboisement)

La croissance de lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement deacutepend des politiques nationales visant agrave soutenir certaines industries gracircce agrave des alleacutegements fiscaux ou des subventions lrsquoaccegraves au creacutedit ou lrsquoinvestissement public dans les nouvelles technologies par exemple Par ailleurs le nombre drsquoemplois pourrait augmenter si les produits concurrents eacutetaient soumis agrave des politiques tarifaires agrave titre drsquoexemple lrsquoaugmentation du prix du peacutetrole pourrait rendre les carburants de substitution relativement plus abordables augmentant ainsi la demande de produits tels que les panneaux solaires


Tableau 61 Emploi dans le secteur de lrsquoenvironnement aperccedilu de lrsquoenquecircte sur les forces de travail en Mongolie 2egraveme trimestre 2016

Pourcentage de lrsquoemploi total

Total des actifs 1000

Employeacutes travaillant dans la production eacutecologique 206

Employeacutes consacrant plus de la moitieacute de leur temps de travail agrave la production eacutecologique

28

Employeacutes dans les processus eacutecologiques 302

Employeacutes consacrant plus de la moitieacute de leur temps de travail agrave utiliser des technologies et des processus eacutecologiques

17

Lrsquoenquecircte aupregraves des entreprises comprenait des questions facultatives relatives agrave la sensibilisation des travailleurs agrave lrsquoenvironnement aux contraintes rencontreacutees dans la mise en œuvre de pratiques laquovertesraquo et aux attentes quant agrave une demande accrue de biens et services environnementaux Les reacutesultats (fig 63) sont les suivants

bull Pregraves de 60 pour cent des entreprises estiment que la demande en biens et services environnementaux va augmenter

bull Plus de 50 pour cent placent la viabiliteacute environnementale au sommet de leurs prioriteacutes

bull Plus de 50 pour cent estiment qursquoune augmentation des investissements dans les technologies vertes est gage de rentabiliteacute agrave moyen et plus long terme

Figure 63 Impressions et aspirations des eacutetablissements Mongolie 2014 (pourcentage des entreprises)

62 Emplois verts en Albanie reacutesultats preacuteliminaires 201328

621 Enquecircte aupregraves des eacutetablissements

En Albanie en 2013 42 pour cent du total des actifs travaillaient dans des eacutetablissements dont la production est eacutecologique (tableau 25) Toutefois seulement 117 pour cent drsquoentre eux eacutetaient impliqueacutes dans la production eacutecologique La plupart de ces emplois se trouvent dans des eacutetablissements

28 Le rapport complet Rapport sur le projet pilote de deacuteveloppement drsquooutils statistiques pour mesurer lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoenvironnement et recueillir des donneacutees sur les emplois verts (OIT 2014) est disponible agrave lrsquoadresse suivante httpwwwiloorgstatPublicationslang--enindexhtm


qui en majeure partie produisent des biens et fournissent des services preacuteservant lrsquoenvironnement ou les ressources naturelles Les secteurs de la fabrication et de la construction concentrent la majoriteacute de ces emplois

En 2013 132 pour cent du total des actifs travaillaient dans des eacutetablissements utilisant des technologies eacutecologiques (tableau 25) Toutefois seuls 44 pour cent de ces employeacutes utilisaient ces technologies plus de la moitieacute de leur temps de travail Pregraves de 80 pour cent de ces emplois eacutetaient occupeacutes par des personnes exerccedilant des professions eacuteleacutementaires telles que les meacutetiers de lrsquoartisanat et des meacutetiers commerciaux ou lrsquoinstallation et lrsquoexploitation de machines

Tableau 25 Emploi dans le secteur de lrsquoenvironnement enquecircte aupregraves des eacutetablissements Albanie 2013


Total des actifs dans les secteurs autres que lrsquoagriculture 1000

Employeacutes dans des eacutetablissements de production eacutecologique 420

Dont employeacutes travaillant dans la production eacutecologique 117

Employeacutes dans des eacutetablissements utilisant des processus eacutecologiques dans la production

132

Dont employeacutes consacrant plus de la moitieacute de leur temps de travail aux processus eacutecologiques

44

Figure 24 Impressions et aspirations des eacutetablissements Albanie 2013

622 Enquecircte aupregraves des meacutenages

Selon lrsquoenquecircte aupregraves des meacutenages albanais de 2014 (tableau 26) 507 pour cent de lrsquoensemble des employeacutes ont participeacute agrave la production drsquoau moins une cateacutegorie de production eacutecologique Toutefois seuls 219 pour cent de ces employeacutes consacraient plus de la moitieacute de leur temps de travail agrave la


production eacutecologique La plupart de ces emplois concernent la production de biens et de services qui preacuteservent les ressources naturelles ou sont beacuteneacutefiques pour lrsquoenvironnement (par ex le recyclage)

En 2013 648 pour cent du nombre total drsquoactifs en Albanie travaillaient parfois agrave lrsquoaide drsquoau moins une technologie eacutecologique Toutefois seuls 188 pour cent de ces employeacutes travaillaient plus de la moitieacute de leur temps de travail avec ces technologies

Tableau 26 Emploi dans le secteur de lrsquoenvironnement enquecircte aupregraves des meacutenages Albanie 2013



Employeacutes dans la production eacutecologique 507

Dont employeacutes travaillant dans la production eacutecologique plus de la moitieacute de leur temps de travail

219


Dont employeacutes dans les processus eacutecologiques ndash eacutequivalent temps plein 188


Annexe 1 Module emplois verts annexeacute agrave lrsquoenquecircte meneacutee aupregraves des eacutetablissements

Merci de renseigner les activiteacutes de cet eacutetablissement pour la peacuteriode srsquoachevant le 31 deacutecembre 20XX Nous vous invitons agrave reacutepondre mecircme si vous ne produisez pas de biens et services environnementaux et ne recourez agrave aucune technologie ou pratique verte dans votre eacutetablissement

1 Nom de lrsquoeacutetablissement ___________________________________________________ Adresse ville ________________________ ________________________ Code de lrsquoactiviteacute eacuteconomique principale _____________

2 Quel eacutetait le nombre total drsquoemplois dans cet eacutetablissement au 31 deacutecembre 2014 (Inclure les salarieacutes les employeurs et les travailleurs familiaux collaborant agrave lrsquoentreprise familiale les employeacutes agrave temps plein et agrave temps partiel ainsi que les travailleurs temporaires et saisonniers) _____________

3 Principaux biens et services produits par votre eacutetablissement _____________

1egravere partie Emploi dans la production de biens et services environnementaux

4 Au cours des 12 derniers mois jusqursquoau 31 deacutecembre 20XX votre eacutetablissement a-t-il produit conccedilu et fabriqueacute lrsquoune des cateacutegories suivantes de biens et services environnementaux destineacutes agrave la vente ou au transfert au sein de votre entreprise (Ne tenez pas compte des pratiques eacutecologiques internes telles que les programmes de recyclage lrsquoutilisation drsquoeacutenergies renouvelables drsquoarticles de bureau ou de produits drsquoentretien verts les pratiques et lrsquoutilisation drsquoeacutequipement eacutecoeacutenergeacutetiques ou moins polluants sur le lieu de travail etc)

On entend par biens et services environnementaux les biens et services ayant pour objectif premier la protection de lrsquoenvironnement etou la gestion des ressources Ces biens et services comprennent la recherche et le deacuteveloppement les services drsquoinstallation et de maintenance

41 Eacutenergie produite agrave partir de sources renouvelables

Biens et services qui

bull geacutenegraverent de lrsquoeacutelectriciteacute de la chaleur ou du combustible agrave partir de sources renouvelables non fossiles etou de deacutechets (par ex production drsquoeacutelectriciteacute utilisant lrsquoeacutenergie eacuteolienne lrsquoeacutenergie solaire la biomasse les deacutechets solides lrsquohydroeacutelectriciteacute ou les sources nucleacuteaires etc)

bull sont destineacutes agrave la fabrication drsquoeacutequipements drsquoeacuteoliennes de chauffage solaire drsquoeacutenergie photovoltaiumlque de chaudiegraveres industrielles agrave biomasse etc

Oui Non

42 Biens et services eacutecoeacutenergeacutetiques


bull reacuteduisent la consommation drsquoeacutenergie (par ex le mateacuteriel de fabrication les appareils eacutelectriques les bacirctiments et les veacutehicules agrave faible consommation eacutenergeacutetique lrsquoeacuteclairage basse consommation maintenance et entretien inclus)


bull ameacuteliorent lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique des bacirctiments et lrsquoefficaciteacute du stockage et de la distribution de lrsquoeacutenergie (comme les technologies de reacuteseau eacutelectrique intelligent)

Oui Non

43 Recyclage et reacuteutilisation des deacutechets

Biens et services qui eacuteconomisent les ressources naturelles par exemple

bull reacuteutilisation collecte tri recyclage reacuteusinage des deacutechets (meacutetal papier verre etc)

bull compostage des deacutechets solides (installations de traitement des deacutechets)

bull fabrication de conteneurs pour la collecte de mateacuteriaux recycleacutes de sacs agrave deacutechets et drsquoeacutequipements pour la collecte et le traitement des deacutechets

bull vente de vecirctements de seconde main drsquoappareils eacutelectromeacutenagers et de veacutehicules drsquooccasion

Oui Non

44 Preacutevention reacuteduction et eacutelimination de la pollution et des eacutemissions atmospheacuteriques


bull reacuteduisent ou eacuteliminent la production de polluants ou de composants toxiques

bull eacuteliminent les polluants et les deacutechets dangereux de lrsquoenvironnement

bull reacuteduisent ou eacuteliminent la production de deacutechets (par ex usines de traitement de lrsquoeau et des eaux useacutees eacutequipement de traitement des eaux useacutees industrielles et des eaux useacutees installations de valorisation eacutenergeacutetique des deacutechets)

bull servent agrave la deacutepollution (par ex fabrication drsquoabsorbeurs de CO2 brucircleursincineacuterateurs de gaz rejeteacutes convertisseurs catalytiques condenseurs permettant de reacutecupeacuterer les polluants filtres absorbeurs poecircles agrave bois plus efficaces fabrication de piles rechargeables etc)

Oui Non

45 Protection de lrsquoenvironnement et conservation des ressources naturelles


bull protegravegent lrsquoatmosphegravere le sol les eaux souterraines et de surface les ressources aquatiques les ressources forestiegraveres les ressources hydrauliques les ressources mineacuterales la biodiversiteacute et la faune (y compris la culture et la plantation drsquoarbres pour le reboisement lrsquoeacutecotourisme etc)

bull assainissent les sols les seacutediments et les boues (traitement biologique physique et thermique)

bull aident agrave la gestion des sols

bull mesurent et controcirclent la qualiteacute de lrsquoair de lrsquoeau et du sol

bull contribuent agrave la recherche et au deacuteveloppement en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement

Oui Non


46 Agriculture biologique

Produits agricoles (cultures leacutegumes fruits viande produits laitiers coton et laine) obtenus sans ou avec une utilisation tregraves limiteacutee drsquoengrais chimiques et de pesticides de reacutegulateurs de croissance des plantes tels que les hormones drsquoantibiotiques pour le beacutetail drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes de lrsquoinseacutemination artificielle etc

Oui Non

47 Administration de lrsquoenvironnement conformiteacute formation et eacuteducation et sensibilisation du public


bull respectent les regraveglements et les normes environnementales

bull permettent drsquooffrir un enseignement et une formation lieacutes aux technologies et pratiques vertes

bull sensibilisent davantage le public aux questions environnementales

Oui Non

48 Autres biens et services environnementaux (qui preacuteservent lrsquoenvironnement et les ressources naturelles) non mentionneacutes preacuteceacutedemment

Oui Description ________________________________________________________

Non Si vous avez reacutepondu laquoOuiraquo agrave au moins une cateacutegorie de biens et services environnementaux agrave Q4 reacutepondez agrave Q5 Sinon merci de reacutepondre aux questions de la deuxiegraveme partie

5 Au cours des 12 derniers mois jusqursquoau 31 deacutecembre 20XX votre eacutetablissement a-t-il deacutegageacute des beacuteneacutefices financiers sur la vente (y compris la valeur marchande des biens et services rendus pour transfert au sein de votre entreprise) de biens et services environnementaux cocheacutes laquoOuiraquo agrave Q4

Oui (passer agrave Q6)

Non (passer agrave Q7)

6 (Si vous avez reacutepondu laquoouiraquo agrave Q5) Au cours des 12 derniers mois quel pourcentage de revenus sur les ventes de cet eacutetablissement provient des ventes de biens et services environnementaux cocheacutes laquoouiraquo agrave Q4

(estimation)

7 (Si vous avez reacutepondu laquononraquo agrave Q5) Quel est le pourcentage drsquoemployeacutes de cet eacutetablissement travaillant principalement agrave la production de biens et services environnementaux cocheacutes laquoouiraquo agrave Q4

(estimation)


2egraveme partie Lrsquoemploi dans les processus eacutecologiques

8 Au cours du dernier mois (de la peacuteriode srsquoachevant le 31 deacutecembre 20XX) votre entreprise a-t-elle utiliseacute des biens et services ou des technologies et pratiques visant agrave reacuteduire ou agrave eacuteliminer les pressions de votre eacutetablissement sur lrsquoenvironnement ou agrave mieux utiliser les ressources naturelles dans le processus de production

Oui Non

Si vous avez reacutepondu laquoouiraquo cochez une ou plusieurs des technologies et pratiques eacutecologiques suivantes en vigueur sur votre lieu de travail et indiquez le nombre drsquoagents en poste qui ont consacreacute une partie de leur temps de travail au cours du mois de deacutecembre agrave

bull la recherche lrsquoeacutelaboration la maintenance lrsquoutilisation ou lrsquoinstallation de technologies et de pratiques visant agrave reacuteduire lrsquoimpact de leur eacutetablissement sur lrsquoenvironnement ou

bull la formation des salarieacutes ou des contractuels de lrsquoeacutetablissement agrave ces technologies ou pratiques


Production drsquoeacutelectriciteacute de chaleur ou de combustible agrave partir de sources renouvelables pour la propre consommation de votre eacutetablissement (production drsquoeacutelectriciteacute agrave partir de lrsquoeacutenergie eacuteolienne solaire de la biomasse des deacutechets solides de sources hydroeacutelectriques etc)

Oui Si laquoouiraquo nombre drsquoagents impliqueacutes _____________________

Non 82 Efficaciteacute eacutenergeacutetique

Recours agrave des technologies et pratiques pour accroicirctre lrsquoefficaciteacute eacutenergeacutetique au sein de votre eacutetablissement (par ex utiliser des appareils de lrsquoeacutequipement un eacuteclairage et des bacirctiments eacuteconergeacutetiques se servir de veacutehicules agrave carburant alternatif (piles agrave combustiblebatteries eacutevolueacutees veacutehicules hybrides etc))


Non 83 Reacutecupeacuteration reacuteutilisation et recyclage des ressources etou substituts de ressources naturelles

Recours agrave des technologies ou pratiques pour reacuteduire la consommation de ressources naturelles ou eacuteliminer la production de deacutechets intrinsegraveques aux diverses activiteacutes de lrsquoentreprise (comme la collecte et la reacuteutilisation ou le recyclage du verre des meacutetaux du papier du caoutchouc des textiles et des eaux useacutees le compostage des deacutechets solides le reacuteusinage des deacutechets etc)


Non 84 Preacutevention reacuteduction et eacutelimination de la pollution et des eacutemissions atmospheacuteriques

Recours agrave des technologies ou pratiques

bull pour reacuteduire ou eacuteliminer la production ou le rejet de polluants ou de composants toxiques reacutesultant de vos activiteacutes etou


bull supprimer les polluants et les deacutechets toxiques de lrsquoenvironnement (dioxyde de carbone meacutethane monoxyde de carbone dioxyde de soufre oxydes drsquoazote herbicides et pesticides meacutetaux lourds contamination radioactive etc)


Non 85 Protection de lrsquoenvironnement et conservation des ressources naturelles

Au cours de vos activiteacutes recours agrave des technologies ou pratiques qui protegravegent et preacuteservent les ressources naturelles

bull protection et assainissement des sols des eaux souterraines et des eaux de surface

bull reacuteduction de la consommation drsquoeau ou drsquoautres ressources (utilisation des eaux pluviales par ex)

bull protection de la biodiversiteacute et des paysages

bull protection des forecircts et reboisement (y compris les pratiques forestiegraveres durables)

bull preacuteservation et deacutepollution des ressources aquatiques etc


Non 86 Pratiques agricoles durables dont agriculture biologique

Pratiques agricoles non dommageables agrave long terme pour le sol (labourage excessif du sol et irrigation sans drainage adeacutequat) agriculture et eacutelevage sans ou avec une utilisation tregraves limiteacutee drsquoengrais chimiques et de pesticides de reacutegulateurs de croissance des plantes comme les hormones drsquoantibiotiques chez le beacutetail drsquoorganismes geacuteneacutetiquement modifieacutes de lrsquoinseacutemination artificielle etc


Non 87 Recherche planification gestion et controcircle des technologies

bull Recherche et eacutelaboration de processus visant agrave eacuteconomiser lrsquoeacutenergie ou les ressources naturelles ou agrave reacuteduire la pollution

bull planification mise en œuvre et suivi de ces processus

bull maintenance ou installation de lrsquoeacutequipement ou de lrsquoinfrastructure qursquoexigent ces processus

bull eacutevaluation et veacuterification de leur rendement


Non 88 Autres technologies et pratiques respectueuses de lrsquoenvironnement non mentionneacutees preacuteceacutedemment

Description ______________________________________________________________

Oui Si laquoouiraquo nombre drsquoagents impliqueacutes __________________________________


Non 9 Indiquez le nombre total drsquoagents ayant consacreacute plus de la moitieacute de leur temps de travail

agrave des technologies et des pratiques environnementales deacuteclareacutees agrave Q8 au cours du mois de deacutecembre 20XX (Chaque agent ne doit ecirctre compteacute qursquoune seule fois quel que soit le nombre de technologies qursquoilelle a utiliseacutees et mecircme srsquoilelle est mentionneacute(e) plus drsquoune fois agrave Q8 Si aucun agent nrsquoa passeacute plus de la moitieacute de son temps eacutecrivez zeacutero) Nuacutemero _______

10 Indiquez les professions le nombre drsquoemployeacutes dans chaque profession et le salaire mensuel moyen des agents deacuteclareacutes agrave Q9 ayant consacreacute plus de la moitieacute de leur temps de travail agrave des technologies et pratiques environnementales (ex plombiers responsables de lrsquoinstallation de panneaux solaires - Nombre 6 - Salaire mensuel moyen 1000 $)

Profession Nombre Salaires mensuels moyens

3egraveme partie Votre point de vue et vos attentes (facultatif)

11 Pensez-vous que la demande de biens et services environnementaux va augmenter

Oui Non Pour quelle raison _____________________________________________________________________

12 Pensez-vous qursquoune eacuteventuelle augmentation des investissements dans les technologies vertes soit gage de rentabiliteacute agrave moyen et long terme


13 iquestQueacute obstaacuteculos encuentra a la hora de aplicar praacutecticas laquoVertesraquo en su lugar de trabajo Marque todo lo que corresponda

Quels obstacles rencontrez-vous dans la mise en œuvre de pratiques laquovertesraquo sur votre lieu de travail (Plusieurs reacuteponses possibles)

Une peacutenurie drsquoagents suffisamment formeacutes ou compeacutetents pour les activiteacutespratiques environnementales

Un manque de programmes de formations

Le coucirct de la mise en œuvre

Un retour sur investissement incertain ou un deacutelai de rentabilisation trop long pour les technologies vertes

Une incertitude quant agrave la demande du marcheacute


Manque drsquoinformation

Des politiques et des reacuteglementations gouvernementales (ne procircnant pas suffisamment lrsquoeacutecologisation)

Un accegraves insuffisant aux subventions et aux incitations fiscales existantes

Autre (deacutecrivez) _____________________________________________________________

14 Quelles ressources aideraient votre eacutetablissement agrave reacuteduire ou agrave eacuteliminer la production de polluants ou leur rejet (eacutemissions de CO2 par exemple) (Plusieurs reacuteponses possibles)

Des informations sur les mesures speacutecifiques agrave prendre pour reacuteduire les eacutemissions atmospheacuteriques de maniegravere rentable

Des exemples drsquoentreprises semblables agrave la vocirctre ayant reacuteussi agrave reacuteduire leurs eacutemissions atmospheacuteriques de maniegravere rentable

Des options de financement pour reacuteduire les eacutemissions atmospheacuteriques

Un programme de reacutecompenses de porteacutee nationale pour encourager les entreprises qui reacuteussissent agrave reacuteduire les eacutemissions atmospheacuteriques

Un protocole de deacuteclaration des eacutemissions atmospheacuteriques

Un soutien technique (formation questionsreacuteponses en ligne)

Aucun

Autre _____________________________________________________________________

15 Trouvez-vous que les agents aient suffisamment de conscience environnementale


16 La preacuteservation de lrsquoenvironnement fait-elle partie des grandes prioriteacutes de la direction de votre eacutetablissement


Merci drsquoavoir pris part agrave cette enquecircte


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Module 3 Construction de modegraveles de IP 105



Construction de modegraveles de projection de lrsquoemploi axeacutes sur les entreacutees-sorties avec des industries vertes eacutelargies

(MPE verts)

106 Module 3 Construction de modegraveles de IP

Sommaire

1 Introduction 107

11 Histoire de la comptabiliteacute et de la modeacutelisation eacuteconomique des entreacutees-sorties 107

12 Fondements du cadre comptable des entreacutees-sorties 109

2 Le tableau des ES comme cadre comptable 113

21 Interpreacutetation des chiffres dans le tableau des ES 114

3 Diffeacuterenciation des industries vertes dans une analyse ES 117

31 Justification de lrsquoeacutelargissement du tableau des ES 117

32 Elargissement du tableau des ES 118

33 Expansion par le biais de la laquodeacutesagreacutegation drsquoune industrie-megravere uniqueraquo en une industrie traditionnelle et une nouvelle industrie verte 120

4 Recueil des donneacutees sur lrsquoemploi dans les industries vertes 129

5 Le tableau comptable des ES utiliseacute pour un modegravele statique comparatif des ES 133

51 Hypothegraveses 133

52 Exemple de modeacutelisation des entreacutees-sorties 135

53 Modegravele des entreacutees-sorties exprimeacute sous forme de notation vectorielle 137

54 Analyse drsquoimpact 142

55 Analyse des multiplicateurs 143

56 Analyse drsquoimpact avec les secteurs verts 147

57 Formulation de projections de lrsquoemploi dans des sceacutenarios de croissance traditionnelle et verte 156

6 Construction drsquoun modegravele de projection de lrsquoemploi statique comparatif eacutetape par eacutetape Reacutesumeacute 160


1 Introduction

Ce module fournit une orientation sur les moyens drsquoeacutelargir des tableaux classiques entreacutees-sorties (ES) qui ne rendent pas compte pas de la plupart des activiteacutes vertes afin que les industries vertes puissent ecirctre distingueacutees Il propose une courte introduction pour construire des modegraveles de projection de lrsquoemploi simples (MPE verts) Il srsquoagit drsquoun guide par eacutetape prenant pour point de deacutepart les tableaux des ES classiques baseacutes sur la Classification internationale type par industrie (CITI) Le module explique comment classer les industries vertes selon le Systegraveme de comptabiliteacute eacuteconomique et environnementale inteacutegreacutee (SCEE) et comment seacuteparer les activiteacutes classeacutees par la CITI en composantes vertes et traditionnelles Puis un modegravele statique comparatif est construit comme base drsquoun modegravele de projection de lrsquoemploi vert

11 Histoire de la comptabiliteacute et de la modeacutelisation eacuteconomique des entreacutees-sorties

Lrsquoideacutee de modeacuteliser lrsquoeacuteconomie dans un cadre entreacutees-sorties remonte au XVIIIegrave siegravecle au Tableau Economique de Franccedilois Quesnay publieacute en 1758 (Miller et Blair 2009 Steenge et Van den Berg 2008) Cette publication preacutesentait la premiegravere description analytique de lrsquoeacuteconomie (OrsquoHara 1999) Dans les anneacutees 1870 Leacuteon Walras a eacutelaboreacute un modegravele drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral baseacute sur lrsquoideacutee que les entreacutees totales doivent ecirctre eacutegales aux sorties totales (Silva 2001) Wassily Leontief inspireacute par ces eacutecrits a deacuteveloppeacute le cadre theacuteorique formel de lrsquoanalyse des ES agrave la fin des anneacutees 30 (Bjerkholt et Kurz 2006 Miller et Blair 2009) Leontief a perfectionneacute le cadre de comptabiliteacute des entreacutees-sorties dans ses travaux de 1941 et 1953 consacreacutes agrave la structure de lrsquoeacuteconomie des Eacutetats-Unis drsquoAmeacuterique Ces travaux ont abouti au modegravele des ES publieacute pour la premiegravere fois en 1965 pour lequel il a reccedilu le Prix Nobel drsquoeacuteconomie en 1973 (Miller et Blair 2009) Aujourdrsquohui encore les principaux eacuteleacutements de plusieurs types drsquoanalyse macro-eacuteconomique srsquoinspirent des concepts de Leontief De fait lrsquoanalyse des ES reste probablement lrsquoune des meacutethodes les plus largement reacutepandues en eacuteconomie

Preguntas clave

bull Que montre un tableau des entreacutees-sorties

bull Comment est structureacute un tableau des entreacutees-sorties

bull Comment une analyse des entreacutees-sorties peut-elle aider agrave comparer les industries vertes et les industries traditionnelles

Remarques importantes

bull Les tableaux des entreacutees-sorties deacutecrivent les uniteacutes physiques telles que lrsquoemploi et les flux moneacutetaires

bull Les principaux indicateurs eacuteconomiques pertinents sont lrsquoemploi drsquoautres valeurs ajouteacutees et la demande finale totale

bull Les industries utilisent leurs propres produits et les produits drsquoautres industries comme entreacutees pour fabriquer leurs produits Les sorties drsquoune industrie deviennent les entreacutees drsquoune autre

bull Le cadre des ES convient parfaitement agrave la comparaison des structures de production des industries traditionnelles et vertes qui fabriquent des produits eacutequivalents


Il preacutesente eacutegalement la valeur ajouteacutee creacuteeacutee par les branches et la demande finale de produits de telle maniegravere que les entreacutees des colonnes comptabilisent les deacutepenses des branches alors que sur les lignes figurent les recettes des branches les totaux des colonnes et des lignes eacutetant eacutegaux (la valeur du total des entreacutees = la valeur du total des sorties) Plusieurs modifications et extensions ont eacuteteacute ajouteacutees au cadre de base des ES afin de prendre en compte des informations compleacutementaires sur lrsquoactiviteacute eacuteconomique telles que lrsquoemploi et les questions eacutecologiques (notamment reacutecemment les industries vertes) Les modegraveles des ES servent ensuite agrave preacutevoir lrsquoactiviteacute eacuteconomique lrsquoemploi ou les impacts eacutecologiques par branche Ils peuvent ecirctre statiques comparatifs dynamiques selon les donneacutees disponibles et la porteacutee de lrsquoanalyse

Dans un tableau de base des ES figurent les transactions interbranches avec un nombre eacutegal de branches drsquoactiviteacute dans les colonnes et les lignes


Ce module srsquoadresse aux analystes qui souhaitent construire des modegraveles de projection de lrsquoemploi agrave lrsquoaide de tableaux entreacutees-sorties et les eacutelargir pour distinguer les industries vertes et calculer les projections drsquoemplois verts Le lecteur trouvera utile la familiarisation avec lrsquoalgegravebre matricielle


bull comprendre la logique de la matrice des entreacutees-sorties (ES)

bull connaitre les principes qui srsquoappliquent agrave la construction drsquoun tableau ES

bull comprendre comment un tableau classique des ES peut ecirctre deacutetailleacute pour distinguer les industries vertes

bull comprendre comment les comptes satellites associent les donneacutees physiques telles que le nombre de travailleurs ou les eacutemissions de CO2 aux informations financiegraveres dans un tableau des ES

bull ecirctre capable de construire un modegravele statique des ES agrave court terme qui formule des projections sur les sorties et lrsquoemploi agrave partir de sceacutenarios politiques dont la modeacutelisation repreacutesente les eacutevolutions de la demande finale ou lrsquoinvestissement

Structure de ce module

Le Module 3 est structureacute selon les eacuteleacutements suivants

Le chapitre 1 retrace lrsquohistoire de la comptabiliteacute et de la modeacutelisation des ES et les fondements du tableau des ES comme cadre de comptabiliteacute

Le chapitre 2 aborde les indicateurs et la deacutefinition des secteursindustriesactiviteacutes vertes

Le chapitre 3 explique comment favoriser lrsquoexpansion drsquoune industrie afin de seacuteparer les secteurs industries et activiteacutes traditionnels et verts

Le chapitre 4 traite de lrsquoajustement des fonctions de production pour rendre compte de la technologie verte et eacutequilibrer le tableau des ES

Le chapitre 5 preacutesente des exemples eacuteleacutementaires de modeacutelisation des ES avec des multiplicateurs des sorties et de lrsquoemploi

Le chapitre 6 explique comment calculer les multiplicateurs avec un ES de base et un ES vert en formulant des preacutevisions sur les effets sur lrsquoemploi drsquoune autre politique et drsquoautres sceacutenarios drsquoinvestissement


12 Fondements du cadre comptable des entreacutees-sorties

Un tableau des ES comprend les quatre principales entreacutees suivantes

bull demande intermeacutediaire branche par branche

bull valeur ajouteacutee brute

bull importations et

bull demande finale totale

Les entreacutees du tableau des ES sont geacuteneacuteralement preacutesenteacutees en valeurs moneacutetaires29 Mais comme nous le verrons plus tard le cadre des ES permet drsquoassocier les flux moneacutetaires aux uniteacutes physiques En fonction de lrsquointeacuterecirct elles peuvent inclure les chiffres de lrsquoemploi en termes drsquoemplois de consommation eacutenergeacutetique en kilowatts-heure ou de pollution en termes drsquoeacutemissions de carbone Pour geacuterer ces quantiteacutes non moneacutetaires outre les valeurs moneacutetaires des laquocomptes dits satellitesraquo peuvent ecirctre ajouteacutes au cadre des ES

La demande intermeacutediaire est composeacutee de tous les paiements de biens et services entre branches drsquoactiviteacute

La valeur ajouteacutee comprend

1 les impocircts moins les subventions

2 la reacutemuneacuteration du travail et

3 lrsquoexceacutedent brut drsquoexploitation qui inclut des beacuteneacutefices distribueacutes (aux meacutenages) et non distribueacutes

La demande finale totale est composeacutee

1 des exportations

2 de la consommation finale et des investissements de lrsquoadministration publique

3 de la consommation des meacutenages et

4 de lrsquoinvestissement priveacute

Il est important pour le modegravele de projection des ES de faire la distinction entre la consommation (notamment la demande des meacutenages) et les investissements Parce que la composition de la demande finale de consommation de biens non durables est diffeacuterente de la demande finale drsquoinvestissement pour les biens durables

Les principaux indicateurs eacuteconomiques pertinents sont lrsquoemploi drsquoautres valeurs ajouteacutees et la demande finale totale qui servent agrave calculer le produit inteacuterieur brut (PIB) Pour les calculs de la production de la valeur ajouteacutee des multiplicateurs drsquoemploi et de la productiviteacute du travail il est important de comprendre et de calculer la valeur ajouteacutee brute (VAB) et la production brute (PB) En bref la VAB se compose des impocircts (sur les produits et la production et non sur les revenus) moins les subventions les salaires et lrsquoexceacutedent drsquoexploitation La PB comprend la VAB plus le total de la demande intermeacutediaire inteacuterieure (branche par branche) et les importations (tableau 21) Geacuteneacuteralement dans les deacutebats publics et les rapports eacuteconomiques la demande intermeacutediaire est rarement mentionneacutee Crsquoest pourquoi nous disons que les principales variables drsquointeacuterecirct sont preacutesenteacutees dans la VAB

29 Le tableau des ES peut ecirctre eacutevalueacute en prix de base ou en prix du producteur Le prix de base est le prix perccedilu par le producteur drsquoun bien ou service moins les impocircts payeacutes par ce producteur Le prix du producteur est le prix de base plus les impocircts payeacutes sur la production (agrave lrsquoexclusion de la taxe sur la valeur ajouteacutee ou des autres impocircts deacuteductibles) Les deux types de prix ne tiennent pas compte des coucircts de transport

Le cadre des ES permet de combiner les flux moneacutetaires et les uniteacutes physiques en y inteacutegrant les chiffres de lrsquoemploi


Cependant comme cela apparaitra clairement par la suite la demande intermeacutediaire est importante pour quantifier les effets indirects de la croissance eacuteconomique notamment les emplois

121 Comprendre les interconnexions la logique eacuteleacutementaire des entreacutees-sorties

La modeacutelisation des ES est axeacutee sur les transactions interbranches Les industries utilisent leurs propres produits et les produits drsquoautres industries comme entreacutees pour fabriquer leurs produits Les constructeurs automobiles sont un bon exemple drsquoun secteur industriel qui utilise de nombreuses entreacutees intermeacutediaires telles que lrsquoacier le verre le caoutchouc lrsquoeacutelectriciteacute pour fabriquer des voitures (fig 11) Ainsi les sorties drsquoune industrie deviennent les entreacutees drsquoune autre Degraves lors lorsque vous achetez une voiture vous influencez la demande de toutes ces entreprises qui fournissent lrsquoindustrie automobile en entreacutees telles que le verre le plastique lrsquoacier etc Une hausse de la demande de voitures se traduit eacutegalement par une hausse de la demande et donc de la production des entreacutees neacutecessaires agrave la fabrication de voitures

Figure 11 Transactions des ES interbranches lrsquoexemple drsquoun producteur automobile

Source Perlich non dateacute

Concregravetement dans un pays lrsquoeacuteconomie peut theacuteoriquement ecirctre seacutepareacutee en acheteurs et fournisseurs avec des fournisseurs principaux des fournisseurs intermeacutediaires des acheteurs intermeacutediaires et des acheteurs finals

Les fournisseurs principaux vendent des entreacutees primaires aux autres industries et reccediloivent des paiements pour les entreacutees primaires car ces entreacutees ne seront pas revendues Ces fournitures principales comprennent le travail la terre et le capital

La modeacutelisation des ES est axeacutee sur les transactions interbranches


Les fournisseurs intermeacutediaires achegravetent les produits drsquoautres industries et les utilisent pour fabriquer leurs propres produits De leur cocircteacute ils fournissent leurs produits agrave drsquoautres industries ou les vendent aux acheteurs finals tels que les meacutenages Pour illustrer lrsquoexemple du constructeur automobile les voitures peuvent ecirctre utiliseacutees comme entreacutees par ces industries telles que les entreprises de camionnage et les compagnies de taxi Le fabricant de pneumatiques en est un autre exemple le secteur achegravete du caoutchouc de lrsquoacier et drsquoautres produits pour fabriquer des pneumatiques qui seront ensuite vendus soit agrave une usine automobile pour consommation intermeacutediaire ou aux meacutenages comme demande finale

Les acheteurs intermeacutediaires achegravetent des entreacutees pour les transformer en produits qui sont vendus agrave drsquoautres industries en tant qursquoentreacutees intermeacutediaires ou pour usage par des acheteurs finals Ainsi les fournisseurs intermeacutediaires et les acheteurs intermeacutediaires sont une seule et mecircme personne

Enfin les acheteurs finals achegravetent des produits pour usage final qui leur sont vendus par les fournisseurs dans leur forme finale Par exemple des meacutenages qui achegravetent des pneumatiques pour usage final A la diffeacuterence des fournisseurs et des acheteurs intermeacutediaires les principaux fournisseurs et les acheteurs finals ne sont pas neacutecessairement les mecircmes Cependant srsquoils sont les mecircmes ndash par exemple les meacutenages ndash quand ils sont fournisseurs principaux leurs activiteacutes sont complegravetement diffeacuterentes de leurs activiteacutes en tant qursquoacheteurs finals

La demande intermeacutediaire et la valeur ajouteacutee sont deux eacuteleacutements distincts du processus de production Comme souligneacute ci-dessus la demande intermeacutediaire est la demande drsquoentreacuteesmateacuteriauxservices exprimeacutee par chaque activiteacute eacuteconomique afin de produire des sorties En revanche la valeur ajouteacutee consiste en reacutemuneacuteration des employeacutes en exceacutedent brut drsquoexploitation (qui comprend les beacuteneacutefices) et en impocircts nets indirects On les appelle facteurs de production Ils constituent la base du circuit eacuteconomique (fig 12) qui consiste en flux de biens et services et de facteurs de production entre les entreprises et les meacutenages tout en preacutesentant les liens entre les diffeacuterents secteurs Les eacuteleacutements essentiels du circuit eacuteconomique sont

bull Les producteurs achegravetent des facteurs de production ndash notamment le travail et le capital ndash sur le marcheacute des facteurs et des entreacutees intermeacutediaires de la demande (produites et importeacutees sur le territoire national) sur le marcheacute des produits pour utilisation dans le processus de production afin de produire des sorties qui seront proposeacutees sur le marcheacute des produits

bull Les meacutenages fournissent des facteurs primaires de production aux producteurs ndash notamment le travail et le capital (qui peuvent prendre la forme drsquoeacutepargnes) et ils achegravetent des biens et services sur le marcheacute des produits pour consommation finale

bull Le Reste du monde vend des importations pour emploi comme entreacutees intermeacutediaires par des producteurs et pour consommation finale par les meacutenages et il achegravete des exportations sur le marcheacute inteacuterieur

En appliquant le concept des ES agrave lrsquoeacuteconomie verte un constructeur automobile qui srsquooriente vers une eacuteconomie plus eacutecologique et produit des veacutehicules eacutelectriques aura une structure drsquoentreacutees diffeacuterente de celle drsquoun constructeur automobile traditionnel Au lieu drsquoacheter des moteurs thermiques il se procurera des moteurs et des batteries eacutelectriques comme entreacutees intermeacutediaires De mecircme si lrsquoon prend lrsquoexemple des entreprises de production drsquoeacutelectriciteacute le cadre des ES montre que la structure des entreacutees drsquoune centrale au charbon sera diffeacuterente de celle drsquoun parc eacuteolien Neacuteanmoins les deux entreprises produiront une sortie identique de lrsquoeacutelectriciteacute Une centrale thermique neacutecessite du charbon comme entreacutee alors qursquoun parc eacuteolien a besoin drsquoun nombre initial drsquoeacuteoliennes et probablement davantage de facteurs de production notamment le travail neacutecessaire agrave lrsquoexploitation et agrave la maintenance qursquoune centrale agrave charbon

La structure des entreacutees drsquoune centrale agrave charbon sera diffeacuterente de celle drsquoun parc eacuteolien mais les deux produiront de lrsquoeacutelectriciteacute


Gracircce agrave lrsquoutilisation drsquoun cadre des ES il est possible de comparer la structure de production drsquoun producteur drsquoeacutenergie renouvelable agrave celle drsquoun producteur drsquoeacutenergie thermique ou les structures de constructeurs drsquoautomobiles traditionnelles et eacutelectriques par exemple Ainsi cette approche se precircte bien agrave lrsquoeacutetude des effets des modifications structurelles sur lrsquoemploi et sur le revenu alors que les industries vertes supplantent les industries traditionnelles

Figure 12 Le circuit eacuteconomique

Le cadre des ES convient parfaitement agrave la comparaison des structures de production des industries traditionnelles et vertes qui fabriquent des produits eacutequivalents


2 Le tableau des ES comme cadre comptable

Il est important de connaitre les principes de construction des tableaux des ES pour la compreacutehension des diffeacuterents eacuteleacutements de la matrice qui en deacutecoule Ces principes sont les suivants

bull Les tableaux sont construits de telle maniegravere que les principes de base des comptes nationaux soient respecteacutes Ainsi les chiffres sont baseacutes sur un principe fondamental ndash agrave savoir lrsquooffre est eacutegale agrave la demande Cela signifie que lrsquooffre ou la production sectorielle X doit ecirctre eacutegale agrave la demande finale Y + la demande intermeacutediaire Z

bull Toutes les donneacutees du tableau des ES sont preacutesenteacutees en termes moneacutetaires (les comptes satellites avec les donneacutees physiques telles que les emplois peuvent ecirctre ajouteacutes)

bull Il est plus facile bien que cela ne soit pas neacutecessaire de supposer que chaque secteur (industrie en termes statistiques) ou activiteacute fabrique un seul produit ou une seule sortie

Les tableaux des ES donnent une ideacutee de la structure de lrsquoeacuteconomie deacutetailleacutee pour chaque branche drsquoactiviteacute (ou secteur)30 Geacuteneacuteralement les agences nationales de statistiques qui compilent le tableau des ES pour un pays particulier respectent la Classification internationale type par industrie (CITI) de toutes les activiteacutes eacuteconomiques Nous pouvons alors deacuteterminer quelles industries classeacutees sont importantes pour les autres industries de production Nous pouvons eacutegalement constater les diffeacuterences entre industries en termes de contribution agrave la production des entreacutees et de biens finals dans lrsquoeacuteconomie Nous pouvons deacutecouvrir et comparer les diffeacuterences entre les facteurs primaires (travail et capital) neacutecessaires aux diffeacuterentes industries Nous pouvons dire quelles industries sont orienteacutees vers lrsquoexportation et celles qui ne le sont pas Nous pouvons preacuteciser la deacutependance relative aux entreacutees importeacutees

En conseacutequence nous sommes en mesure par exemple de formuler des estimations aviseacutees sur lrsquoincidence possible des variations du taux de change pour les diffeacuterentes branches drsquoactiviteacute Mais dans les tableaux des ES classiques les industries vertes telles que lrsquoeacutenergie renouvelable ou lrsquoagriculture biologique nrsquoapparaissent pas Cela est lieacute au fait que la CITI ne les classe pas seacutepareacutement (voir le

30 Nous nous conformerons agrave la Classification internationale type par industrie du Bureau de statistiques des Nations Unies (CITI reacutevision 4) et deacutecrirons toute activiteacute eacuteconomique recenseacutee dans les ES comme laquoindustriesraquo Il peut srsquoagir drsquoindustries de service manufacturiegraveres ou agricoles Nous utilisons le terme laquosecteursraquo comme synonyme drsquoindustries bien que drsquoun point de vue strictement terminologique le terme laquosecteurraquo renvoie aux trois cateacutegories agreacutegeacutees des secteurs primaire secondaire et tertiaire Le Systegraveme de comptabiliteacute nationale utilise de fait le terme laquosecteursraquo pour deacutesigner les secteurs institutionnels (meacutenages socieacuteteacutes administration publique etc) plutocirct que laquoindustries agreacutegeacuteesraquo


bull Pourquoi les entreprises vertes nrsquoapparaissent-elles pas dans les tableaux des ES classiques

bull Pourquoi chaque secteur apparait-il agrave la fois comme colonne et comme ligne dans les tableaux des ES


bull Nous calculons les coefficients techniques en divisant les entreacutees intermeacutediaires de lrsquoindustrie et les entreacutees de la valeur ajouteacutee par la production totale

Dans les tableaux des ES classiques les industries vertes nrsquoapparaissent pas car la CITI ne les classe pas seacutepareacutement


Module 2 seules quelques-unes sont prises en compte par la CITI notamment la gestion des deacutechets) Lrsquoactiviteacute de lrsquoindustrie verte est placeacutee au sein de cateacutegories de branche plus larges telles que lrsquoeacutenergie et lrsquoagriculture Le chapitre suivant explique comment eacutelargir le tableau des ES pour traiter seacutepareacutement les industries vertes

21 Interpreacutetation des chiffres dans le tableau des ES

Les lignes dans les tableaux des ES deacutetaillent les ventes par branche drsquoactiviteacute et les colonnes preacutesentent les achats drsquoentreacutees par branche drsquoactiviteacute Le tableau 21 est un exemple de tableau des ES

Tableau 21 Tableau des ES en symboles

Branche par brancheTotal des achats nationaux drsquoentreacutees Demande finale totale (D)

Agr

icul

ture

Indu

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Bran

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bran

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l de

la p

rodu

ction

na

tion

ale

de s

orti

es

Agriculture O11 O12 O13 C1 I1 G1 EX1 X1

Industrie manufacturiegravere

O21 O22 O23 C2 I2 G2 EX2 X2

Services O31 O32 O33 C3 I3 G3 EX3 X3

Vale

ur b

rute

de

la p

rodu

ction

Impo

rt-

ation

s Importations M1 M2 M3 MC MI MG M

Vale

ur a

jout

eacuteebr

ute

Impocircts moins les subventions

T1 T2 T3 T

Reacutemuneacuterations et salaires

W1 W2 W3 W

Beacuteneacutefices31 Beacuteneacute- fices1

Beacuteneacute- fices2


Beacuteneacute- fices

Tota

l des

en

treacutee

s (p

aie-

m

ent)

X1 X2 X3 C I G EX

Emplois par brancheEacutemissions de CO2 par branche

E1

CO2-1

E2

CO2-2

E3

CO2-3


31 Le terme laquobeacuteneacuteficesraquo permet de simplifier le concept de comptabiliteacute nationale drsquoexceacutedent brut drsquoexploitation qui comprend lrsquoamortissement et les beacuteneacutefices distribueacutes et non distribueacutes


Le contenu du tableau 21 peut ecirctre preacutesenteacute sous la forme suivante

X1 = O11 + O12 + O13 + C1 + I1 + G1 + EX1

X2 = O21 + O22 + O23 + C2 + I2 + G2 + EX2

X3 = O31 + O32 + O33 + C3 + I3 + G3 + EX3

ougrave les X repreacutesentent des niveaux de production (production totale) les entreacutees intermeacutediaires de lrsquoindustrie i neacutecessaires pour produire une uniteacute de production de lrsquoindustrie j sont Oij et les niveaux de demande finale des diffeacuterentes cateacutegories de demande ndash notamment les consommateurs les investissements lrsquoadministration publique et les exportations ndash sont respectivement C I G et EX

Le tableau 21 deacutecrit trois secteurs de production agriculture industrie manufacturiegravere et services Ces secteurs produisent des biens et des services et vendent leurs produits et services aux autres secteurs (indiqueacute comme demande intermeacutediaire) et aux cateacutegories de demande finale agrave savoir la consommation des meacutenages les investissements les deacutepenses publiques et les exportations Les secteurs vendent eacutegalement certains de leurs produits agrave drsquoautres entreprises du mecircme secteur Ces transactions sont appeleacutees transactions internes (ventes) et figurent dans la diagonale du tableau des ES Tous ces aspects sont preacutesenteacutes dans les lignes 1 agrave 3 du tableau

Comme le montre le tableau 21 chacun des secteurs apparaicirct deux fois dans le tableau comme colonne et comme ligne En tant que colonne un secteur achegravete des biens et services (demande intermeacutediaire) Crsquoest ce que lrsquoon appelle la structure des coucircts de lrsquoindustrie car elle preacutesente les deacutepenses branche par branche neacutecessaires agrave la production de biens ou services Le secteur utilise ensuite les biens et services comme entreacutees dans le processus de production De ce fait les colonnes contiennent des donneacutees drsquoentreacutee Par exemple du haut vers le bas sous la colonne consacreacutee agrave lrsquoagriculture on constate que le secteur agricole achegravete des uniteacutes O11 en interne O21 agrave lrsquoindustrie O31 aux services Il utilise eacutegalement M1 drsquoimportations

En tant que ligne un secteur produit et vend les biens et services en interne et aux autres secteurs de lrsquoeacuteconomie La rangeacutee contient donc des donneacutees sur les ventes et les sorties En lisant la ligne nous pouvons deacuteterminer les contributions sectorielles agrave la production La ligne 4 du tableau indique que certaines entreacutees sont importeacutees Ces importations peuvent inteacutegrer les cateacutegories de demande intermeacutediaire ou de demande finale telles que la consommation les investissements ou les deacutepenses publiques La ligne 5 preacutesente la valeur ajouteacutee brute comme la diffeacuterence entre la production totale (X1) et les entreacutees intermeacutediaires drsquoun secteur

Notez que le total des entreacutees dans lrsquoagriculture (X1) est eacutegal agrave la production totale du mecircme secteur (X1) La valeur ajouteacutee brute est reacutepartie en amortissement (pour compenser lrsquousure et lrsquoobsolescence du capital) la reacutemuneacuteration du travail (salaires) et la reacutemuneacuteration du capital (beacuteneacutefices)

Supposons agrave preacutesent que le tableau 21 est notre tableau des ES mais avec les valeurs preacutesenteacutees dans le tableau 22 au lieu de symboles En lisant les colonnes nous pouvons calculer la part de chaque entreacutee dans la production totale ndash crsquoest-agrave-dire la part de la production que chaque entreacutee (chaque eacuteleacutement de coucirct) repreacutesente par rapport agrave la production totale Ces parts particuliegraveres sont appeleacutees coefficients techniques (geacuteneacuteralement abreacutegeacutees par la lettre laquoaraquo) car elles repreacutesentent la structure technique des entreacutees de la branche Elles sont calculeacutees en divisant chacune des entreacutees intermeacutediaires par branche et chacune des entreacutees de valeur ajouteacutee par la production totale Dans ce cas a11 = O11X1 avec les chiffres 125500 = 0025 ce qui donne O11= a11 X1 et avec les chiffres 125 = 0025500 etc La matrice des coefficients techniques est eacutegalement connue sous le nom de matrice A En inteacutegrant les coefficients techniques nous obtenons ce qui suit

X1 = 0025 X1 + 003 X2 + 008 X3 + 01 C + 0005 I + 021 G + EX1

X2 = 0050 X1 + 006 X2 + 010 X3 + 03 C + 066 I + 004 G + EX2


X3 = 0100 X1 + 006 X2 + 002 X3 + 02 C + 0005I + 022 G + EX3

m = 0150 X1 + 012 X2 + 004 X3 + 04 C + 033 I + 053 G

impocircts = 0025 X1 + 002 X2 + 002 X3

salaires = 0500 X1 + 060 X2 + 060X3

beacuteneacutefices = 0150 X1 + 011 X2 + 014 X3

Tableau 22 Tableau des ES en chiffres en uniteacutes de monnaie nationale Branche par branche


Agr

icul

ture

Indu

stri

e m

anuf

actu

riegraver

e

Serv

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Dem

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des

m

eacutenag

es

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Dem

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Expo

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Sorti

e (v

ente

s)

Bran

che

par

bran

che

Tota

l de

la p

rodu

ction

na

tion

ale

des

sorti

es Agriculture 125 27 60 40 45 82 274 500


25 54 120 120 594 16 16 900

Services 50 54 80 80 45 853 4612 750

Vale

ur b

rute

de

la p

rodu

ction

Impo

rt-

ation

s Importations 75 108 160 160 297 2067 8767

Vale

ur a

jout

eacutee

brut

e (V

AB)


125 18 15 455


250 540 450 1 240

Beacuteneacutefices 75 99 105 279

Tota

l des

en

treacutee

s(p

aie-

m

ent)

500 900 750 400 900 390 7512

Comptes satellites


Autres valeurs physiques sociales et environnementales par ex deacutechets eau niveau de qualification travailleurs informels

125 96 89 310 (emploi total)



3 Diffeacuterenciation des industries vertes dans une analyse ES

31 Justification de lrsquoeacutelargissement du tableau des ES

Il est neacutecessaire drsquoeacutelargir le tableau des ES car les industries vertes sont geacuteneacuteralement consideacutereacutees comme appartenant agrave des cateacutegories plus larges drsquoindustries regroupeacutees sous la classification CITI Comme abordeacute au Module 2 les directives de la CITI regroupent les activiteacutes selon le type de production de leur activiteacute principale Par exemple lrsquoeacutelectriciteacute est consideacutereacutee comme la production principale ndash drsquoougrave la classification unique ndash de toutes les industries qui produisent de lrsquoeacutelectriciteacute quelle que soit la source de production de lrsquoeacutelectriciteacute En conseacutequence les centrales agrave charbon sont regroupeacutees avec les eacuteoliennes Alors que dans les deux cas la production de lrsquoactiviteacute principale est laquolrsquoeacutelectriciteacuteraquo la structure des entreacutees et les externaliteacutes environnementales sont tregraves diffeacuterentes La technologie mise en œuvre fait une grande diffeacuterence en termes drsquoimpact sur lrsquoemploi le revenu la valeur ajouteacutee et lrsquoenvironnement

En raison de lrsquoaccent que nous mettons sur lrsquoeacuteconomie verte nous sommes inteacuteresseacutes non seulement par les diffeacuterences drsquoentreacutees et de structures de production mais aussi par les diffeacuterences en matiegravere drsquoexternaliteacutes environnementales lieacutees aux diffeacuterences de produits et de processus mis en œuvre pour les fabriquer Du point de vue du deacuteveloppement environnemental et eacuteconomique il est donc logique de distinguer les industries vertes des industries traditionnelles

Pour faire apparaicirctre les industries vertes non classeacutees dans la CITI et qui de fait ne figurent pas dans le tableau des ES classique il est neacutecessaire drsquoeacutelargir le tableau des ES La meacutethode preacutesenteacutee ici


bull Pourquoi est-il judicieux lorsque lrsquoon analyse lrsquoemploi de distinguer les industries vertes des industries traditionnelles

bull Comment lrsquoapproche laquoexpansion de lrsquoindustrie par la deacutesagreacutegationraquo preacutesente-t-elle les industries vertes dans un tableau des ES

bull Comment les colonnes peuvent-elles ecirctre eacutelargies pour repreacutesenter les industries vertes si les donneacutees speacutecifiques aux deacutepenses ne sont pas disponibles

bull Quand pouvons-nous admettre que les structures de vente des industries vertes et traditionnelles sont diffeacuterentes ou similaires


bull Les industries vertes nrsquoont geacuteneacuteralement pas la mecircme structure de production que les industries traditionnelles (par ex agriculture verte contre agriculture traditionnelle)

bull Les industries vertes sont ajouteacutees agrave la fois comme colonnes et comme lignes afin que le tableau reste carreacute

bull Souvent un tableau des ES distinguant les industries vertes des industries traditionnelles peut ecirctre construit mecircme si une enquecircte sur un eacutechantillon repreacutesentatif des industries vertes nrsquoest pas envisageable

Du point de vue du deacuteveloppement environnemental et eacuteconomique il est logique de distinguer les industries vertes des industries traditionnelles


est appeleacutee laquoexpansion de lrsquoindustrie par la deacutesagreacutegationraquo Cette meacutethode integravegre entiegraverement les industries vertes dans le tableau des ES en tant qursquoindustries distinctes Lrsquoenquecircte sur les eacutetablissements verts deacutecrite dans le Module 2 doit fournir des donneacutees sur la demande intermeacutediaire la valeur ajouteacutee et les importations Ces donneacutees peuvent maintenant ecirctre ajouteacutees au nouveau tableau des ES gracircce agrave lrsquoeacutelargissement (voir section 32) Il est neacutecessaire agrave cet effet de transformer les donneacutees de lrsquoenquecircte en valeurs coheacuterentes pour les entreacutees des colonnes et des lignes des industries vertes

Une autre meacutethode preacutesenteacutee en annexe consiste agrave inteacutegrer les donneacutees relatives agrave la structure de production verte comme valeurs dans la colonne de la demande finale Crsquoest ce que lrsquoon appelle lrsquoapproche de laquolrsquoindustrie syntheacutetiqueraquo Cette approche est beaucoup plus simple aucune modification de la structure de production dans le tableau des ES nrsquoest neacutecessaire Neacuteanmoins alors que lrsquoapproche de lrsquoindustrie syntheacutetique est une bonne meacutethode pour comparer les reacutesultats des sceacutenarios drsquoinvestissement entre industries elle preacutesente des limites pour la mise au point de multiplicateurs directs et indirects de lrsquoemploi et de la production et pour les modegraveles plus perfectionneacutes de projection de lrsquoemploi Une troisiegraveme meacutethode figure en annexe elle deacutesagregravege plusieurs industries en mecircme temps avant de les regrouper en une nouvelle industrie unique Les statistiques des Nations Unies proposent cette meacutethode de deacutesagreacutegation-agreacutegation pour creacuteer des industries preacutesentant un inteacuterecirct particulier telles que le tourisme international composeacute de plusieurs classifications CITI

Mais lrsquoobjectif ultime de cet exercice est de construire un outil de planification qui compare les politiques alternatives et leurs conseacutequences sur lrsquoemploi Crsquoest pourquoi nous preacutesentons ici une meacutethode qui deacutesagregravege une industrie-megravere unique en une industrie traditionnelle et une industrie verte Par exemple lrsquoagriculture biologique est seacutepareacutee de lrsquoagriculture traditionnelle et la fabrication des eacutequipements servant agrave la production drsquoeacutenergie renouvelable est distingueacutee des autres types de fabrication

32 Elargissement du tableau des ES

Le tableau 31 preacutesente en termes theacuteoriques la maniegravere drsquoeacutelargir le tableau des ES classique afin de distinguer les industries vertes des composantes non eacutecologiques de cette mecircme industrie plus large Les industries vertes sont ajouteacutees agrave la fois comme colonnes et comme lignes afin que le tableau reste carreacute Les exemples preacutesenteacutes ici concernent lrsquoagriculture et lrsquoindustrie manufacturiegravere biologiques (le produit est par ex de lrsquoalimentation portant le label biologique) (Pour illustrer plus clairement cette question de lrsquoindustrie manufacturiegravere nous prenons pour exemple la fabrication des eacutequipements de production drsquoeacutenergies renouvelables par ex les eacuteoliennes en tant que produit fabriqueacute)

Neacuteanmoins concregravetement lrsquoexpansion de lrsquoindustrie verte impose plusieurs eacutetapes Tout drsquoabord il faut deacutefinir et identifier les industries vertes Et plus important encore des donneacutees doivent ecirctre rassembleacutees sur les structures particuliegraveres de production des industries vertes notamment

la demande intermeacutediaire la valeur ajouteacutee et les importations ainsi que lrsquoemploi Le meilleur moyen agrave cet effet est de mener une enquecircte aupregraves des eacutetablissements verts portant sur un sous-eacutechantillon ou annexeacutee agrave lrsquoenquecircte habituelle aupregraves des eacutetablissements (voir Module 2) Deuxiegravemement les donneacutees doivent ecirctre techniquement inteacutegreacutees au tableau des ES de maniegravere agrave ce que la matrice concerneacutee reste eacutequilibreacutee tout en repreacutesentant la structure particuliegravere des industries vertes

Les industries vertes sont ajouteacutees agrave la fois comme colonnes et comme rangeacutees afin que le tableau reste carreacute


Tableau 31 Tableau des ES en symboles ndash expansions vertes


Agr

icul

ture

tr

aditi

onne

lle

Agr

icul

ture

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rte

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stri

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aditi

onne

lle

Indu

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e ve

rte

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Bran

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par

bran

che

Tota

l de

la p

rodu

ction

nati

onal

e de

s so

rties

Agriculture traditionnelle

O11 O12 O13 O14 O15 C1 I1 G1 EX1 X1

Agriculture verte

O21 O22 O23 O24 O25 C2 I2 G2 EX2 X2

Industrie manufac-turiegravere traditionnelle

O31 O32 O33 O34 O35 C3 I3 G3 EX3 X3

Industrie manufac-turiegravereverte

O41 O42 O43 O44 O56 C4 I4 G4 EX4 X4

Services O51 O52 O53 O54 O33 C5 I5 G5 EX5 X5

Vale

ur b

rute

de

la p

rodu

ction

Impo

rta-

ti

ons

Importations M1 M2 M3 O4 M5 MC MI MCG M

Vale

ur a

jout

eacutee


T1 T2 T3 T4 T5 T


W1 W2 W3 W4 W5 W

Beacuteneacutefices32 EBE1 EBE2 EBE3 EBE4 EBE5 EBE

Tota

l des

en

treacutee

s

X1 X2 X3 X4 X5

Cons

om-

mati

on

Inve

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tisse

men

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Adm

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ique

Expo

rtati

ons


E1

CO2-1

E2

CO2-2

E3

CO2-3

E4

CO2-4

E5

CO2-5




33 Expansion par le biais de la laquodeacutesagreacutegation drsquoune industrie-megravere uniqueraquo en une industrie traditionnelle et une nouvelle industrie verte

Notre enquecircte aupregraves des eacutetablissements verts nous donne des informations sur la production verte totale ou sur la part de la production verte dans la production totale de lrsquoindustrie-megravere Nous disposons eacutegalement drsquoinformations sur les achats et les ventes lieacutees agrave la demande interbranches agrave la valeur ajouteacutee aux impocircts moins les subventions aux importations et aux exportations Ces informations sont maintenant exploiteacutees pour deacutesagreacuteger lrsquoindustrie-megravere en industries verte et traditionnelle

Si les structures de production sont tregraves similaires dans les composantes traditionnelle et verte de lrsquoindustrie-megravere (ou srsquoil nrsquoest pas possible de trouver des informations sur les structures de production) alors seul le total des parts doit servir agrave la deacutesagreacutegation Dans ce cas techniquement la colonne entiegravere (eacutegalement appeleacutee vecteur srsquoil srsquoagit drsquoune ligne unique comparativement agrave une matrice) doit ecirctre multiplieacutee par le total

des parts (pondeacuterations) calculeacute en fonction de lrsquoenquecircte aupregraves des eacutetablissements verts Par exemple si une production agricole de produits biologiques repreacutesente 2 pour cent de la production agricole totale alors les pondeacuterations relatives (w) sont w1 = 002 pour le biologique et w2 = 098 pour le traditionnel Nous devons utiliser ces pondeacuterations pour deacutesagreacuteger lrsquoindustrie verte de lrsquoindustrie traditionnelle En premier lieu les pondeacuterations doivent ecirctre appliqueacutees agrave la colonne Puis aux lignes Finalement le tableau des ES final ne sera pas diffeacuterent du tableau initial Alors que les structures de production (structure des coucirctsparts des entreacutees) des deux industries sont identiques seuls les totaux diffegraverent Lrsquoindustrie verte repreacutesente 2 pour cent et lrsquoindustrie traditionnelle 98 pour cent du total La raison en est que en multipliant le vecteur de la colonne entiegravere avec le total des parts de 2 et 98 pour cent on ne fait que reproduire la mecircme structure de production pour toutes les entreacutees des industries nouvellement creacuteeacutees vertes comme traditionnelles

Cependant comme nous lrsquoavons vu preacuteceacutedemment la structure de production de lrsquoagriculture verte nrsquoest pas la mecircme que celle de lrsquoagriculture traditionnelle Ainsi les informations relatives agrave la diffeacuterence de structure des coucircts doivent ecirctre collecteacutees et prises en compte dans lrsquoeacutelargissement Crsquoest pourquoi lrsquoenquecircte aupregraves des eacutetablissements est neacutecessaire pour mieux comprendre la configuration des achats des industries vertes et la structure de productiondes coucircts

331 Eacutelargissement de la colonne

Comme indiqueacute les colonnes drsquoun tableau des ES traduisent les achats de lrsquoindustrie Prenons lrsquoexemple fictif drsquoun pays B pour montrer comment il est possible drsquoeacutelargir les colonnes afin de distinguer la structure des coucircts drsquoune industrie verte de celle drsquoune industrie traditionnelle

En suivant ces instructions nous deacutefinissons un indicateur simple et clair pour lrsquoagriculture verte lrsquoemploi drsquoengrais biologiques et le refus des engrais chimiques Supposons qursquoil nrsquoexiste qursquoune coopeacuterative drsquoagriculteurs biologiques qui en principe appliquent des pratiques biologiques certifieacutees et nrsquoutilisent pas drsquoengrais chimiques Ces agriculteurs peuvent ecirctre reconnus gracircce agrave un label afficheacute sur leurs produits Nous menons une enquecircte aupregraves drsquoun eacutechantillon repreacutesentatif de ces agriculteurs agrave lrsquoaide du questionnaire du Module 2 ensuite nous extrapolons les reacutesultats obtenus pour estimer les totaux de chacune des cateacutegories de deacutepenses Pour ce faire nous multiplions les moyennes des donneacutees de lrsquoenquecircte par le nombre drsquoagriculteurs biologiques dans le pays Nous obtenons alors les informations qui figurent dans lrsquoencadreacute sur la page suivante

Si nous disposions des donneacutees drsquoune enquecircte complegravete aupregraves des eacutetablissements ou drsquoun recensement de la mecircme anneacutee que les donneacutees du tableau des ES il nous suffirait de soustraire les

Les informations issues de lrsquoenquecircte aupregraves des eacutetablissements verts sont utiliseacutees pour deacutesagreacuteger les industries verte et traditionnelle


nouveaux totaux verts des totaux de lrsquoindustrie-megravere pour creacuteer lrsquoagriculture verte et les industries agricoles traditionnelles restantes En ajoutant agrave nouveau les industries verte et traditionnelle nous retrouverions lrsquoindustrie-megravere initiale Cependant les enquecirctes complegravetes aupregraves des eacutetablissements comme eacutevoqueacute au Module 2 sont tregraves coucircteuses et souvent impossibles Les enquecirctes repreacutesentatives meneacutees aupregraves des membres des associations professionnelles sont plus reacutealistes et fournissent des donneacutees de qualiteacute satisfaisante

Si les reacutesultats de lrsquoenquecircte ne peuvent ecirctre extrapoleacutes de maniegravere fiable ou si les seules sources disponibles sont des donneacutees drsquoenquecircte non repreacutesentatives des entretiens avec des experts et des documents secondaires nous proposons drsquoexploiter les meilleures informations disponibles et de proceacuteder de la mecircme faccedilon Il suffit de preacuteciser dans les hypothegraveses quelles sources de donneacutees sont utiliseacutees Pour reacutealiser lrsquoexpansion technique en se servant des donneacutees mentionneacutees ci-dessus appliquer ce qui suit

Soit P les deacutepenses intermeacutediaires de fabrication du secteur de tutelle (agrave savoir produits chimiques) Ce montant doit ecirctre reacuteparti en deacutepenses traditionnelles (P1) et vertes (P2) Nous ne savons pas combien lrsquoensemble de lrsquoindustrie agricole verte deacutepense en produits chimiques Neacuteanmoins agrave partir de notre enquecircte repreacutesentative ou de nos sources secondaires nous savons que le total des produits biologiques est estimeacute agrave hauteur de 2 pour cent de lrsquoensemble des produits Crsquoest-agrave-dire que la part de lrsquoindustrie traditionnelle (X1) est de 098 et de 02 pour lrsquoindustrie verte (X2) A partir de lrsquoeacutechantillon nous disposons de donneacutees sur les deacutepenses pour chaque cateacutegorie de la demande intermeacutediaire et de la valeur ajouteacutee En les ajoutant nous obtenons les deacutepenses totales Ces deacutepenses nous permettent de calculer les parts (coefficients directs) que lrsquoindustrie deacutepense dans chaque cateacutegorie comme portion de ses deacutepenses totales Par exemple supposons que notre petite enquecircte nous apprenne qursquoen moyenne les agriculteurs biologiques engagent une deacutepense sur 100 en produits chimiques Le tableau des ES indique que de leur cocircteacute les agriculteurs traditionnels engagent cinq deacutepenses sur 100 Ce qui signifie que lrsquoagriculture verte (X2) deacutepense 1 pour cent de ses parts dans les produits chimiques

Conclusions du sondage repreacutesentatif pour lrsquoagriculture biologiqueverte

bull Agriculture En raison de lrsquoutilisation drsquoengrais biologiques qui sont produits par le secteur agricole lui-mecircme lrsquoagriculture biologique deacutepense 80 pour cent de plus dans les entreacutees intra-branches que lrsquoagriculture traditionnelle

bull Les entreacutees manufacturiegraveres dans lrsquoagriculture biologique repreacutesentent 20 pour cent des deacutepenses de lrsquoagriculture traditionnelle en raison drsquoune reacuteduction de 80 pour cent des achats drsquoengrais chimiques produits par lrsquoindustrie manufacturiegravere

bull Les entreacutees des services dans lrsquoagriculture biologique sont plus eacuteleveacutees de 16 pour cent en raison des solides connaissances requises pour planter lutter contre les parasites tailler et reacutecolter dans des systegravemes de production biologiques

bull Les entreacutees des importations dans lrsquoagriculture biologique sont nulles car les importations consistent principalement en engrais chimiques auxquels les systegravemes de production biologique nrsquoont pas recours

bull Les impocircts sont au mecircme taux nous supposons que les deux systegravemes de production ne sont pas traiteacutes diffeacuteremment

bull Les baregravemes de salaire sont identiques Lrsquoagriculture biologique neacutecessite 20 pour cent de main-drsquoœuvre en plus crsquoest-agrave-dire que 02 fois plus sont deacutepenseacutes en salaires mais le salaire par agriculteuremployeacute est le mecircme

bull Les exceacutedents bruts drsquoexploitation sont identiques nous estimons que les marges de profit sont similaires



contre 5 pour cent pour lrsquoindustrie traditionnelle (X1) En divisant 001 par 005 nous obtenons 02 lrsquoindustrie verte deacutepense seulement 20 pour cent en produits chimiques de ce qursquoutilise lrsquoindustrie traditionnelle A preacutesent nous devons trouver combien lrsquoensemble de lrsquoindustrie traditionnelle (P1) et de lrsquoindustrie biologique (P2) deacutepensent en produits chimiques Les deacutepenses totales en produits chimiques par lrsquoindustrie-megravere sont P = P1 + P2 (tableau 32)

Tableau 32 Exemple de calcul de la structure de production des industries vertes

Agriculture-megravere Agriculture traditionnelle

Agriculture biologique

Agriculture hellip hellip hellip

Industrie chimique P = P1 + P2 P1 P2

Totaux X = X1 + X2 X1 X2


P = P1 + P2

avec P1 = p1X1 et P2 = p2X2

ougrave P1 et P2 sont des parts inconnues

En remplaccedilant P1 et P2 et sachant que X1 = 002X et X2 = 098X P = p1(002X) + p2(098X)

Selon lrsquoenquecircte nous savons que P1 deacutepense 20 pour cent de ce que P2 deacutepense soit p1 = 02p2 Donc P = 02p2(002X) + p2(098X)

P = p2X(0004 + 098) P(0984X) = p2

En remplaccedilant p2

P = P(0984X) 0004X + P(0984X) 098X

Les X srsquoannulent

P= P0984 0004 + P0984 098

En guise drsquoexemple supposons que P = 100 Alors 100 = 041 + 9959

ce qui donne

P1 = 041 et P2 = 9959 et

p1 = 00041 ou 041 pour cent et p2 = 09959 ou 9959 pour cent

Maintenant dans le cas ci-dessus les deacutepenses totales de lrsquoindustrie-megravere en biens manufactureacutes (produits chimiques) repreacutesentent 25 donc P = 25

Ce qui donne 25 = 01016 (vert) + 248984 (traditionnel)

Comme le montre le reacutesultat ci-dessus les pondeacuterations lieacutees agrave la reacutepartition des deacutepenses de lrsquoindustrie agricole megravere dans les produits chimiques en deacutepenses vertes et traditionnelles repreacutesentent 04 pour cent pour lrsquoindustrie verte et 996 pour cent pour lrsquoindustrie traditionnelle Les reacutesultats sont baseacutes sur lrsquohypothegravese que la part totale de lrsquoagriculture biologique est de 2 pour cent et que lrsquoindustrie


biologique deacutepense 1 pour cent de ses deacutepenses totales en produits chimiques alors que lrsquoindustrie traditionnelle constitue 98 pour cent de lrsquoindustrie et deacutepense 5 pour cent de ses deacutepenses totales en produits chimiques Cela se traduit par 80 pour cent drsquoentreacutees chimiques en moins dans lrsquoagriculture biologique

Les mecircmes calculs doivent ecirctre effectueacutes pour toutes les cateacutegories de deacutepensescoucircts Srsquoappuyant sur les informations de lrsquoenquecircte et des entretiens avec les experts le tableau 33 fait eacutetat des deacutepenses vertes Dans les deux derniegraveres colonnes figurent les parts calculeacutes

Tableau 33 Calculs des cateacutegories de deacutepense dans lrsquoagriculture

Deacutepenses coucircts ind

megravere

Entreacutees comparatives dans lrsquoagriculture bio et trad

Deacutepenses vertes totales

Part verte Parts tradi-tionnelles

Agriculture 125 Les agriculteurs bio deacutepensent 20 de plus en intrants issus de la manuf que les agric tradMais 80 de plus en intrants lrsquoindustrie manufacturiegravere agricoles utilisant des engrais biologiques (compost lisier) de lrsquoagric plutocirct que des engrais chimiques issus de lrsquoindustrie manuf

0442913386 0035433 0964567


25 0101626016 0004065 0995935

Services 50 Les agriculteurs biologiques deacutepensent 16 de plus dans les services que les agri traditionnels en raison drsquoun besoin supeacuterieur en services drsquoencadrement et drsquoexpertise

1156299841 0023126 0976874

Importations 75 Lrsquoagriculture biologique nrsquoimporte pas drsquoengrais chimiques qui constituent la majeure partie de lrsquoensemble des importations de lrsquoagriculture trad

0 0 1

Impocircts 125 Le baregraveme fiscal est le mecircme pour lrsquoagriculture traditionnelle et lrsquoagriculture biologique

025 002 098


250 Les reacutemuneacuterations sont identiques mais lrsquoagriculture biologique neacutecessite 20 pour cent de main-drsquoœuvre suppleacutementaire en raison drsquoexigences de travail plus eacuteleveacutees Donc les deacutepenses de main-drsquoœuvre sont plus eacuteleveacutees de 20 pour cent

5976095618 0023904 0976096

Exceacutedent brut drsquoexploitation

75 Les marges beacuteneacutef sont brutes brutes sont identiques dans lrsquoagri trad traditionnelle et lrsquoagri biologique

15 002 098

Production totale

500 La production bio totale est estimeacutee agrave 2 pour cent de la production agricole totale

942693486 01271497 =001833

Source Compilation de lrsquoauteur 33

Si une enquecircte repreacutesentative de lrsquoindustrie verte ne peut ecirctre meneacutee il reste possible de baser les calculs comme ci-dessus sur un eacutechantillon et sur des entretiens avec des experts Lrsquoenquecircte doit permettre de recueillir des donneacutees sur les entreacutees intermeacutediaires la valeur ajouteacutee les importations et les deacutepenses totales Autrement dit le chercheur doit eacutetablir le montant des deacutepenses de lrsquoeacutechantillon

33 La part de 18 pour cent est calculeacutee en divisant la somme (013) par le nombre de postes de deacutepenses (7) Ces 18 pour cent repreacutesentent la part totale du segment biologique et diffegraverent des 2 pour cent initiaux car baseacutes sur des informations particuliegraveres pour chaque poste de deacutepenses


de lrsquoindustrie verte en coucircts particuliers par rapport au total de lrsquoeacutechantillon En comparant les coefficients verts et traditionnels il devient possible de calculer combien lrsquoindustrie verte deacutepense en plus ou en moins dans chacun des postes de deacutepenses par rapport agrave lrsquoindustrie traditionnelle Et mecircme si un eacutechantillonnage nrsquoest pas envisageable il reste possible drsquoavancer des estimations agrave partir drsquoentretiens avec des experts et de documents secondaires sur la quantiteacute moindre drsquoengrais chimiques et supeacuterieure drsquoengrais biologiques acheteacutes par lrsquoagriculture verte par exemple ou sur la meilleure efficaciteacute du point de vue eacutenergeacutetique de lrsquoindustrie verte Les parts identifieacutees combineacutees avec les totaux peuvent ensuite servir agrave calculer les coefficients de deacutepenses particuliegraveres et ulteacuterieurement les nouvelles parts de la fonction de production Le tableau 35 applique dans lrsquoeacutelargissement de la colonne les parts preacuteciseacutees ci-dessus calculeacutees agrave partir des reacutesultats de lrsquoenquecircte sur lrsquoeacutechantillon

Il reste maintenant une hypothegravese suppleacutementaire pour harmoniser lrsquoexpansion de lrsquoindustrie verte avec les directives du SCEE nous supposons que si possible (agrave savoir quand existe une alternative) les industries vertes font des achats reacuteciproques En conseacutequence si possible la part de la production verte que nous avons seacutepareacute de lrsquoindustrie traditionnelle doit ecirctre entiegraverement affecteacutee aux industries vertes

332 Eacutelargissement des lignes

Les lignes du tableau des ES indiquent la destination des ventes de chaque secteur Lrsquoeacutelargissement des lignes permettant de distinguer les industries vertes et traditionnelles doit ecirctre reacutealiseacute de telle maniegravere que le tableau des ES reste carreacute et eacutequilibreacute En theacuteorie lrsquoenquecircte ou les entretiens avec les experts donnent eacutegalement des informations sur la structure des ventes de lrsquoindustrie verte Ces informations peuvent toujours en theacuteorie ecirctre utiliseacutees pour calculer les parts pour lrsquoeacutelargissement des lignes Mais cette approche pourrait se traduire par un tableau deacuteseacutequilibreacute Crsquoest pourquoi il est suggeacutereacute drsquoutiliser les donneacutees de vente composeacutees des ventes intermeacutediaires de la demande finale des meacutenages de la demande publique et des exportations aux seules fins de veacuterification

Pour eacutelargir les lignes en tenant compte de lrsquohypothegravese selon laquelle les industries vertes nrsquoachegravetent leurs produits qursquoaupregraves drsquoautres industries vertes la premiegravere tacircche consiste agrave simplement eacutelargir une rangeacutee vide tout en deacuteplaccedilant la part de la production verte dans la rangeacutee verte (voir seacutelection zone verte du tableau 34)

Tableau 34 Eacutelargissement des lignes pour lrsquoagriculture (rangeacutee vide plus affectation de la part verte au vert)

Agriculture-megravere Traditionnelle Verte

Agriculture-megravere 1250

Traditionnelle 1206 000

Verte 000 044



Ensuite toutes les autres cellules des lignes dans le cas preacutesent de lrsquoagriculture verte et traditionnelle doivent ecirctre fractionneacutees Nous partons de lrsquohypothegravese que dans tous les domaines agrave lrsquoexception de lrsquoagriculture verte il nrsquoy a aucune diffeacuterence dans la maniegravere dont les industries vendent leurs produits aux autres industries Ce qui signifie que la structure des ventes des industries vertes est identique agrave celle des industries traditionnelles agrave lrsquoexception des ventes intra-sectorielles ici lrsquoagriculture Nous reacutealisons cette seacuteparation en multipliant la ligne entiegravere par la part moyenne de la colonne La part moyenne de la colonne est calculeacutee en divisant la production totale de lrsquoindustrie nouvellement creacuteeacutee moins les ventes intra-sectorielles deacutejagrave entiegraverement affecteacutees par la production totale de lrsquoindustrie-megravere en soustrayant agrave nouveau les entreacutees agricoles deacutejagrave attribueacutees Dans lrsquoexemple ci-dessus nous obtenons 943 minus 044500 minus 125 = 00184 En multipliant la ligne entiegravere des industries-megraveres par la mecircme part nous obtenons une matrice eacutequilibreacutee avec des erreurs drsquoarrondi (tableau 36)

Cette approche suppose que les structures de vente des industries verte et traditionnelle sont identiques Nous partons de cette hypothegravese car nous voulons avant tout analyser lrsquoeacuteconomie verte en termes de diffeacuterence de structure de production plutocirct que de structure de vente En matiegravere de production eacutelectrique par exemple peu importe ougrave lrsquoeacutelectriciteacute est vendue et utiliseacutee cela ne fait aucune diffeacuterence en termes drsquoeffets sur lrsquoenvironnement (Neacuteanmoins une diffeacuterence existe dans les ventes si le prix de lrsquoeacutelectriciteacute verte est supeacuterieur agrave lrsquoeacutelectriciteacute produite de maniegravere traditionnelle Ici cependant pour le moment nous ignorons les prix) Drsquoun point de vue technique les liens en aval seront identiques dans lrsquoindustrie verte et traditionnelle agrave la diffeacuterence minime des ventes intra-sectorielles dont nous supposons qursquoelles concernent uniquement des transactions drsquoindustrie verte agrave industrie verte et drsquoindustrie traditionnelle agrave industrie traditionnelle


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Maintenant pour terminer lrsquoexercice drsquoeacutelargissement le mecircme fractionnement mais avec diffeacuterentes parts est reacutealiseacute avec lrsquoindustrie manufacturiegravere (eacutequipements servant agrave la production drsquoeacutenergie renouvelable) comme avec lrsquoagriculture (Gracircce aux reacutesultats de lrsquoenquecircte nous estimons que la production totale drsquoeacutequipements pour lrsquoeacutenergie renouvelable repreacutesente 5 pour cent du total Lrsquoencadreacute ci-dessous preacutesente les reacutesultats de lrsquoenquecircte sur la structure de production des eacutequipements pour lrsquoeacutenergie renouvelable

En utilisant les parts mentionneacutees ci-dessus et en appliquant la mecircme meacutethodologie que celle appliqueacutee agrave lrsquoagriculture le tableau 37 (page suivante) preacutesente lrsquoeacutelargissement des colonnes et des lignes pour lrsquoindustrie manufacturiegravere

Pour lrsquoeacutelargissement des lignes la part moyenne drsquoexpansion ou le facteur drsquoexpansion est calculeacutee en divisant la nouvelle production verte totale moins lrsquoentreacutee intrabranches verte de lrsquoagriculture et de lrsquoindustrie manufacturiegravere par la production sectorielle parente totale moins lrsquoentreacutee intrabranches totale 4236 ndash 321 minus 01900 ndash 54 = 0046 En multipliant la ligne de lrsquoindustrie manufacturiegravere entiegravere par cette part nous obtenons la configuration des ventes des industries manufacturiegraveres vertes (ligne) Apregraves soustraction des totaux verts du secteur parent nous ne conservons que lrsquoindustrie traditionnelle comme reste de lrsquoindustrie-megravere

Le reacutesultat est un tableau des ES complet et eacutequilibreacute (tableau 38) qui indique la structure de production particuliegravere des deux industries vertes ici lrsquoagriculture biologique et lrsquoeacutenergie renouvelable

Reacutesultats de lrsquoenquecircte aupregraves de lrsquoindustrie manufacturiegravere verte (eacutequipements pour lrsquoeacutenergie renouvelable)

bull Les entreacutees drsquoeacutenergie traditionnelle intrabranches ont une part identique agrave la part de la production totale de lrsquoindustrie de lrsquoeacutenergie renouvelable

bull Les entreacutees drsquoeacutenergie verte intrabranches ont une part identique agrave la part de la production totale de lrsquoindustrie de lrsquoeacutenergie renouvelable

bull Les entreacutees de lrsquoindustrie manufacturiegravere sont supeacuterieures de 20 pour cent pour lrsquoeacutenergie renouvelable agrave celles de lrsquoeacutenergie traditionnelle car pour ce cas particulier lrsquoeacutequipement est produit localement (par ex en Chine dans les anneacutees 2010 une politique industrielle a conduit agrave la creacuteation drsquoune usine de fabrication drsquoeacuteoliennes)

bull Les entreacutees des services sont supeacuterieures de 60 pour cent dans lrsquoeacutenergie verte car les eacutequipements neacutecessitent davantage de maintenance

bull Il nrsquoy a pas drsquoimportations dans lrsquoeacutenergie renouvelable dans la mesure ougrave les combustibles fossiles ne sont pas neacutecessaires et que la technologie est fabriqueacutee localement

bull Les parts de lrsquoimpocirct sont identiques

bull Les salaires sont les mecircmes mais lrsquoeacutenergie renouvelable neacutecessite 30 pour cent de main-drsquoœuvre suppleacutementaire ainsi la masse salariale totale est plus eacuteleveacutee de 30 pour cent pour lrsquoeacutenergie renouvelable

bull Les parts affecteacutees agrave lrsquoexceacutedent brut drsquoexploitation sont les mecircmes

bull La production drsquoeacutenergie verte repreacutesente 5 pour cent du total



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4 Recueil des donneacutees sur lrsquoemploi dans les industries vertes

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mis lrsquoaccent sur la structure de production des industries vertes Il srsquoagit drsquoune eacutetape importante dans la construction drsquoun modegravele de projection de lrsquoemploi car crsquoest la diffeacuterence dans la structure de production industrielle qui entraicircne des diffeacuterences en termes sociaux et environnementaux En termes techniques du fait du lien direct dans le tableau des ES entre la structure de production et les multiplicateurs cette diffeacuterence deacutetermine les reacutesultats du point de vue des conseacutequences pour lrsquoemploi et le produit inteacuterieur brut (PIB) dans le modegravele de projection

Maintenant la deuxiegraveme seacuterie drsquoinformations neacutecessaires au modegravele est composeacutee des estimations fiables des comptes satellites Il srsquoagit principalement des comptes physiques qui sont ajouteacutes au cadre comptable des ES tels que les travailleurs employeacutes les tonnes drsquoeacutemissions de C02 ou les kilowatts (kwh) consommeacutes Surtout ces informations sont neacutecessaires agrave lrsquoeacutechelon de lrsquoindustrie elles sont peu utiles agrave un niveau global Il srsquoensuit que le nombre total drsquoemplois dans les industries vertes doit ecirctre eacutetabli Lrsquooutil de sondage deacutecrit au Module 2 comprend une question sur lrsquoemploi total Un recensement voire une enquecircte sur un eacutechantillon repreacutesentatif permettrait de calculer lrsquoemploi total dans lrsquoindustrie Srsquoil est impossible de trouver des donneacutees sur lrsquoemploi dans le sous-secteur vert la mecircme part que celle utiliseacutee pour la reacutepartition de la production totale doit ecirctre reprise Dans notre exemple il srsquoagit de la mecircme part que celle calculeacutee pour lrsquoeacutelargissement des lignes Pour lrsquoindustrie manufacturiegravere verte nous avons constateacute que la part verte du total de lrsquoindustrie-megravere est de 46 pour cent Si aucune autre donneacutee nrsquoest disponible nous multiplions le total de lrsquoemploi du secteur parent par 0046 soit 46 pour cent pour estimer le total de lrsquoemploi vert En termes de raisonnement eacuteconomique cette approche suppose que lrsquointensiteacute de main-drsquoœuvre dans les industries traditionnelle et verte est identique Autrement dit les coefficients drsquoemploi direct ndash le nombre de travailleurs neacutecessaires agrave la production drsquoune uniteacute de production ndash sont les mecircmes

Cependant dans notre exemple de lrsquoagriculture biologique et de lrsquoeacutenergie renouvelable notre enquecircte fictive a constateacute que ces industries emploient 20 et 30 pour cent de main-drsquoœuvre de plus respectivement que les industries traditionnelles correspondantes Il srsquoensuit que les facteurs drsquoexpansion pour lrsquoemploi dans lrsquoagriculture verte et dans lrsquoindustrie manufacturiegravere verte sont calculeacutes de la mecircme maniegravere que les valeurs du tableau des ES (tableau 41) Tout drsquoabord les coefficients drsquoemploi sont calculeacutes de la mecircme maniegravere que les coefficients techniques de la matrice A en divisant lrsquoemploi total par la production totale Lrsquointerpreacutetation est eacutegalement diffeacuterente la production drsquoune uniteacute drsquoagriculture traditionnelle neacutecessite 025 ouvrier agricole


bull En quoi consistent les comptes satellites

bull Quelle est la diffeacuterence entre le tableau des ES et le modegravele de Leontief

bull A quel genre de questions le modegravele de Leontief apporte-t-il des reacuteponses


bull La diffeacuterence entre les structures de production industrielle deacutefinit la diffeacuterence en termes sociaux et environnementaux y compris lrsquoemploi

bull Le modegravele des ES est ideacuteal pour la planification politique et pour formuler des projections de lrsquoemploi selon des sceacutenarios de croissance diffeacuterents


Par exemple Maia et al (2011) proposent une analyse deacutetailleacutee des activiteacutes vertes en Afrique du Sud en srsquoappuyant sur les enquecirctes repreacutesentatives et eacutevaluent le nombre drsquoemplois creacuteeacutes par les diverses activiteacutes Le tableau 42 preacutesente les principaux secteurs qui se deacuteploient apregraves lrsquoeacutecologisation de lrsquoeacuteconomie sud-africaine et donne les estimations des emplois directs dans chaque branche analyseacutee Les emplois des sous-secteurs ou les emplois indirects ne srsquoajoutent pas neacutecessairement aux principaux secteurs car il ne srsquoagit que drsquoestimations

Tableau 41 Niveaux drsquoemploi ndash traditionnel et vert

Agriculture traditionnelle Agriculture Verte

Industrie manufacturiegravere traditionnelle


Verte

Services

Emploi ETC 122 3 90 6 89

Produccioacuten total 49058 943 85764 4236 750

Coeficientes de Emploi 025 032 011 014 012

ETP = eacutequivalent temps plein

Source Hypothegraveses de lrsquoauteur

Tableau 42 Estimations issues de lrsquoenquecircte du total des emplois directs dans les industries vertes Afrique du Sud

Industrie-megravere

Traditionnelle Verte Emplois vertes

Eacutenergie Eacutenergie fossile Production drsquoeacutenergie verte 13 500

Eacutenergie eacuteolienne 591

Centrale solaire thermodynamique 0

Photovoltaiumlque solaire 3 816

Gaz drsquoenfouissement 70

Combustion de biomasse 115

Digestion anaeacuterobie 131

Pyrolysegazeacuteification 240

Cogeacuteneacuteration 2 348

Grandes installations hydroeacutelectriques 218

Petites installations hydroeacutelectriques 338

Eacutenergie marine 0

Biocarburants 5 698

Efficaciteacute eacutenergeacutetique et efficaciteacute des ressources

31 500

Construction Bacirctiments traditionnels

Isolation eacuteclairage et fenecirctres 1 861

Chauffe-eau solaire 1 508

Eau Surexploitation des nappes phreacuteatiques

Reacutecupeacuteration de lrsquoeau de pluie 41


Systegravemes de transport rapide par bus 28 080

Industrie (electroacutenica)

Electroacutenica de disentildeo traditionnelle

Veacutehicule eacutelectriqueindustries lithium-ion 475


Industrie-megravere


Industrie manufac-turiegravere (eacutequipement eacutenergeacutetique)


Fours propres 132

Industrie manuf (mateacuteriaux et eacutelectronique)

Acier plastique production drsquoaluminium agrave partir du fer peacutetrole brut bauxite

Recyclage 7 087

Deacutechets Deacutecharge (pollution soutenue)

Traitement de lrsquoeau 74

Atteacutenuation des eacutemissions et de la pollution 8 400


Gestion des ressources naturelles 44 600

Gestion des sols et des terres 27 322

Source Lopez et al 2011

Dans le chapitre suivant nous montrerons comment passer drsquoun cadre comptable de donneacutees statistiques dans lequel nous avons tenu compte des industries et de lrsquoemploi verts agrave un simple modegravele eacuteconomique Nous combinons les donneacutees relatives agrave lrsquoindustrie et agrave lrsquoemploi et les inteacutegrons dans le modegravele Ce qui neacutecessite une bregraveve introduction au modegravele des entreacutees-sorties eacutegalement

appeleacute modegravele de Leontief (voir encadreacute)

De la comptabiliteacute des ES au modegravele de Leontief

Le modegravele de Leontief ou modegravele des ES deacutecrit les relations interbranches dans le cadre drsquoune eacuteconomie Il est baseacute sur le tableau des entreacutees-sorties preacutesenteacute au tableau 21 Le tableau des ES explique comment les sorties drsquoun secteur industriel constituent les entreacutees drsquoun autre secteur La diffeacuterence entre le tableau des ES et le modegravele de Leontief est que ce dernier montre comment une hausse ou une baisse dans une branche se traduit par un effet multiplicateur sur les autres branches

Les multiplicateurs des sorties et de lrsquoemploi sont calculeacutes en prenant lrsquoinverse de la matrice des ES lrsquoinverse de Leontief (avec une seule solution pour un systegraveme drsquoeacutequations) Les chapitres suivants du module deacutecrivent eacutetape par eacutetape comment calculer lrsquoinverse de Leontief et proceacuteder au calcul des multiplicateurs Nous abordons dans un premier temps la maniegravere de modeacuteliser les ES en utilisant un tableau des ES traditionnel non vert Nous montrons comment calculer les multiplicateurs des sorties et de lrsquoemploi Outre le fait de preacuteciser les liens interbranches la modeacutelisation des ES tient compte des relations entre les sorties et lrsquoemploi drsquoune part et la demande finale dans lrsquoeacuteconomie drsquoautre part Ainsi le modegravele reacutepond agrave la question si lrsquoeacuteconomie connaicirct une hausse de la demande sous la forme par exemple drsquoune augmentation de la demande drsquoinvestissement ou simplement de la demande des consommateurs dans un secteur particulier comment lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie reacutepondrait-elle agrave cette demande Autrement dit si on assiste agrave une hausse de la demande finale ou de lrsquoinvestissement comment lrsquoeacuteconomie eacutevoluera-t-elle en termes drsquoemploi de production et de valeur ajouteacutee

Le modegravele de Leontief montre comment une hausse ou une baisse dans une branche se traduit par un effet multiplicateur sur les autres branches


Nous pouvons calculer pour chaque uniteacute de demande suppleacutementaire dans un secteur quelle forme prend lrsquoexpansion de lrsquoeacuteconomie et notamment comment augmente ou deacutecroit la demande drsquoemploi Par exemple la croissance de la demande dans le secteur de lrsquoindustrie manufacturiegravere implique que davantage de biens manufactureacutes soient produits Pour que ces biens manufactureacutes soient produits les intermeacutediaires et la valeur ajouteacutee pour les produire doivent eacutegalement augmenter Ainsi outre lrsquoeffet direct de la hausse de la demande intermeacutediaire et de lrsquoemploi dans le secteur de lrsquoindustrie manufacturiegravere nous observons des laquoretombeacuteesraquo ou des effets laquomultiplicateursraquo

Drsquoautres secteurs non manufacturiers augmenteront aussi leur production Le modegravele des ES nous permet de mesurer ces changements Ainsi ce modegravele est ideacuteal pour la planification politique et pour formuler des projections de lrsquoemploi selon des sceacutenarios de croissance diffeacuterents La grande valeur des modegraveles des ES reacuteside dans les deacutetails sectoriels et structurels que la structure de production branche par branche fournit et dans la possibiliteacute de lier les variables physiques ndash telles que lrsquoemploi et les eacutemissions ndash aux tableaux des ES Le modegravele des ES peut eacutegalement ecirctre deacuteveloppeacute en modegravele de programmation lineacuteaire dans lequel certaines contraintes de lrsquoeacuteconomie verte sont deacutefinies et une optimisation reacutealiseacutee Toutefois la version simplifieacutee du modegravele des ES preacutesente lrsquoavantage drsquoecirctre tregraves transparente et donc drsquoune utilisation aiseacutee pour lrsquoanalyse et la planification politique

Le fait que la modeacutelisation des ES montre comment lrsquoeacutevolution drsquoun secteur touche tous les autres secteurs en fait un outil ideacuteal pour la planification politique et les projections de lrsquoemploi


5Le tableau comptable des ES utiliseacute pour un modegravele statique comparatif des ES

51 Hypothegraveses

Pour dire les choses simplement un modegravele eacuteconomique srsquoefforce de deacutecrire le monde eacuteconomique reacuteel ndash en termes de structure et de comportement ndash en srsquoappuyant sur des donneacutees empiriques en vue de formuler des projections pour lrsquoavenir Dans ce Module 3 nous avons jusqursquoagrave preacutesent utiliseacute et construit des donneacutees empiriques issues du Systegraveme de comptabiliteacute nationale sous la forme drsquoun tableau des ES Lrsquoeacutetape suivante consiste agrave utiliser le tableau ES en vue drsquoun modegravele statique eacuteconomique simple laquoStatiqueraquo signifie simplement que la structure de lrsquoeacuteconomie est supposeacutee fixe et non fluctuante (agrave la diffeacuterence drsquoun modegravele dynamique ougrave les eacutevolutions sont estimeacutees) Ainsi lrsquoutilisation drsquoun tableau des ES pour un modegravele statique comparatif implique certaines hypothegraveses Il est souvent reprocheacute agrave certaines de ces hypothegraveses de ne pas refleacuteter lrsquoeacuteconomie reacuteelle Cependant tout modegravele doit faire abstraction du monde reacuteel et srsquoappuyer sur des hypothegraveses Pour le modegravele geacuteneacuteral de Leontief baseacute sur les ES ces hypothegraveses sont les suivantes

La principale caracteacuteristique drsquoun tableau des ES est une structure de production caracteacuteriseacutee par des coefficients drsquoentreacutee fixes et des rendements drsquoeacutechelle constants Cette hypothegravese drsquoune fonction de production lineacuteaire signifie que les proportions des entreacutees utiliseacutees dans la production comme sorties ne changent pas quel que soit le niveau de production une modification du niveau de sortie drsquoune branche implique une modification proportionnelle des entreacutees utiliseacutees Par exemple si la production drsquoune voiture comporte une entreacutee intermeacutediaire de 300kg drsquoacier et 100 heures de travail la construction de deux voitures neacutecessiterait 600 kg drsquoacier et 200 heures de travail Selon cette hypothegravese les liens entre entreacutees-sorties sont transformeacutes en relations techniques qui alimentent le tableau des coefficients entreacutees-sorties la matrice A ndash dans lequel chaque colonne deacutesigne une technique de production


bull Quelles sont les hypothegraveses dans le cadre de lrsquoutilisation drsquoun tableau des ES pour un modegravele statique comparatif

bull Qursquoest-ce qursquoun modegravele statique comparatif Que montrent les multiplicateurs des sorties et de lrsquoemploi


bull La principale hypothegravese drsquoun tableau des ES est une structure de production caracteacuteriseacutee par des coefficients drsquoentreacutee fixes et des rendements drsquoeacutechelle constants

bull Le modegravele des ES deacutetermine les niveaux de production des sorties intermeacutediaires neacutecessaires pour satisfaire une demande finale donneacutee

bull Gracircce au modegravele des ES il est possible de comparer les effets dans lrsquoensemble drsquoune eacuteconomie des sceacutenarios de croissance et des options politiques dans diffeacuterents secteurs ndash y compris les politiques visant agrave assurer la transition drsquoune production issue drsquoindustries traditionnelles vers une production verte


Les critiques soulignent que cette hypothegravese de lineacuteariteacute (rendements drsquoeacutechelle constants) ne rend pas compte des eacuteconomies drsquoeacutechelle Lrsquohypothegravese lineacuteaire implique eacutegalement que seul le niveau de production souhaiteacute deacutetermine la quantiteacute drsquoentreacutees neacutecessaire sans tenir compte des autres facteurs tels que la disponibiliteacute des facteurs de production les nouvelles technologies et les nouveaux marcheacutes En termes de projection la demande finale est consideacutereacutee comme eacutetant exogegravene Un choc de la demande dans lrsquohypothegravese drsquoune croissance eacuteconomique au cours des anneacutees suivantes augmente la demande drsquoentreacutees intermeacutediaires de maniegravere lineacuteaire Malgreacute les critiques cette hypothegravese est justifieacutee notamment agrave court terme car une technique de production nrsquoeacutevolue pas consideacuterablement agrave court terme (Mecircme la 99egraveme et la 100egraveme voitures neacutecessiteront 300 kg drsquoacier et si elles sont construites dans la mecircme usine eacutegalement 100 heures de travail)

Une deuxiegraveme hypothegravese est que les prix sont fixes et ne reacutepondent pas aux chocs de la demande De fait il nrsquoexiste pas de meacutecanisme drsquoajustement des prix une hypothegravese consideacutereacutee comme irreacutealiste car en reacutealiteacute les chocs de la demande conduisent agrave une hausse des prix Neacuteanmoins comme les coefficients techniques impliquent des relations lineacuteaires entre la demande intermeacutediaire et la sortie finale une augmentation du prix du produit intermeacutediaire est supposeacutee augmenter le prix total de la production Cette hypothegravese est tout agrave fait reacutealiste Pourtant le modegravele des ES ne preacutevoit pas le changement de comportement ndash agrave savoir eacutechanger un produit devenu moins cher par un produit devenu relativement plus cher Mais dans le laquomodegravele des ES des prixraquo cette hypothegravese pourra ecirctre assouplie (Le modegravele ne sera pas preacutesenteacute ici mais peut ecirctre consulteacute chez Miller et Blair 2009)

Une troisiegraveme hypothegravese de modeacutelisation eacuteleacutementaire des ES est que les coefficients techniques nrsquoeacutevoluent pas au cours du temps minus Il nrsquoy a donc pas drsquoeacutevolution technologique A court terme cette hypothegravese nrsquoest pas trop contraignante car les eacutevolutions technologiques sont perccedilues agrave long terme Dans tous les cas la prise en compte de la productiviteacute du travail et du capital dans le modegravele de projection inclut de maniegravere implicite les eacutevolutions technologiques De plus la modeacutelisation des industries vertes qui ont une structure de production diffeacuterente peut ecirctre consideacutereacutee comme deacutecrivant les eacutevolutions technologiques Cependant dans notre cas elle preacutecegravede lrsquoexploitation du modegravele de Leontief et en cela elle nrsquoest pas dynamique ou traduite dans le modegravele en tant qursquoeacutevolution technologique

Enfin la modeacutelisation des ES suppose une capaciteacute de production illimiteacutee sans contrainte drsquoapprovisionnement impliquant que srsquoil y a une hausse de la demande finale pour la production drsquoun secteur elle sera entiegraverement satisfaite par une augmentation de la production de ce secteur et drsquoautres secteurs La consommation intermeacutediaire augmente afin de faire face agrave la hausse de la production neacutecessaire pour satisfaire lrsquoaugmentation de la demande finale Tous les secteurs seront en mesure de reacutepondre aux exigences directes et indirectes suppleacutementaires sans restriction capacitaire Cela nrsquoest pas toujours reacutealiste car dans le monde reacuteel lrsquooffre est souvent contrainte

Cette hypothegravese peut conduire agrave surestimer lrsquoimpact eacuteconomique global dans une analyse des ES Mais cette hypothegravese est assouplie dans le modegravele de projection par des investissements en capital pour augmenter la capaciteacute de production Par exemple cela signifie que des investissements en capital seront reacutealiseacutes apregraves avoir eacuteteacute modeacuteliseacutes afin de produire plus drsquoeacutelectriciteacute agrave partir drsquoeacutenergies renouvelables Si le temps moyen pour installer un meacutegawatt drsquoeacuteoliennes est disons un an et coucircte 1 million alors 1 million sont investis dans le modegravele lrsquoanneacutee 1 avant drsquoorganiser le choc de la demande finale au cours de la peacuteriode suivante

Dans la section suivante nous preacutesentons le modegravele geacuteneacuteral des ES baseacute sur Leontief qui peut ecirctre utiliseacute agrave des fins de planification et constitue agrave ce titre une aide pour les deacutecideurs

Hypothegraveses pour lrsquoutilisation du tableau des ES dans le cadre drsquoune analyse statique comparative

1 Coefficients drsquoentreacutee fixes et rendements drsquoeacutechelle constants

2 prix fixes

3 eacutevolution technologique

4 capaciteacute de production illimiteacutee


52 Exemple de modeacutelisation des entreacutees-sorties

Un tableau des ES peut servir de base au deacuteveloppement drsquoun modegravele des ES simple en tenant compte des hypothegraveses suivantes

bull Les entreacutees intermeacutediaires drsquoun secteur sont une part fixe (aij ou coefficient technique) de sa production totale a11 = O11X1 et a12 = O12X2 qui nous donne les entreacutees intermeacutediaires O11= a11X1 et O12 = a12X2

bull Les importations drsquoun secteur sont une part fixe de sa production par ex M1 = a41 X1 ou M2 = a42X2 ce qui nous donne a41 = M1X1 or a42 =M2X2

bull Les facteurs primaires de production drsquoun secteur (tels que le travail et le capital) sont des parts fixes de la production totale fabriqueacutee

Dans un modegravele des ES fermeacute les cateacutegories sectorielles de la demande finale agrave lrsquoexception des exportations constituent une part fixe du total de chaque cateacutegorie de demande finale comme indiqueacute dans lrsquoeacutequation 4 ci-dessous Pour le modegravele des ES fermeacute seules les exportations sectorielles (E1 E2 et E3) sont exogegravenes En revanche dans un modegravele des ES ouvert la consommation finale la demande publique les investissements en capital et les exportations sont exogegravenes ce qui signifie qursquoils sont exteacuterieurs au modegravele

A partir de ces hypothegraveses le modegravele des entreacutees-sorties peut ecirctre formuleacute comme suit en reprenant les trois premiegraveres eacutequations du cadre comptable preacutesenteacutees au tableau 21 dont le contenu est exprimeacute formellement ainsi

X1 = O11 + O12 + O13 + C1 + I1 + G1 + EX1 (1)

X2 = O21 + O22 + O23 + C2 + I2 + G2 + EX2 (2)

X3 = O31 + O32 + O33 + C3 + I3 + G3 + EX3 (3)

Le modegravele des entreacutees-sorties devient alors

X1 = a11 X1 + a12 X2 + a13 X3 + a14 C + a15 I + a16 G + E1 (4)

Lrsquoeacutequation 4 montre comment la production du secteur 1 est distribueacutee Elle est utiliseacutee comme entreacutees intermeacutediaires dans lrsquoensemble des secteurs pour la consommation des meacutenages pour lrsquoinvestissement la consommation publique et les exportations

X2 = a21 X1 + a22 X2 + a23 X3 + a24 C + a25 I + a26 G + E2

X3 = a31 X1 + a32 X2 + a33 X3 + a34 C + a35 I + a36 G + E3

Importations (M) = a41 X1 + a42 X2 + a43 X3

Impocircts = a51 X1 + a52 X2 + a53 X3

Salaires (W) = a61 X1 + a62 X2 + a63 X3

Beacuteneacutefices = a71 X1 + a72 X2 + a73 X3

A partir des eacutequations ci-dessus nous pouvons obtenir les coefficients aij qui sont appeleacutes entreacutee-sortie ou coefficients techniques comme mentionneacute ci-dessus


Outre les comptes moneacutetaires le tableau des entreacutees-sorties peut comprendre des valeurs physiques telles que lrsquoemploi les eacutemissions de carbone (en eacutequivalents CO2 par exemple) ou des informations sociales ou relatives agrave lrsquoenvironnement Ces comptes dits satellites peuvent eacutegalement inclure la consommation drsquoeau par branche lrsquooccupation des sols et la deacuteforestation les deacutechets et la pollution par exemple Tout deacutepend des inteacuterecircts et du type drsquoanalyse que demandent les deacutecideurs politiques

Les modegraveles des ES sont geacuteneacuteralement utiliseacutes pour reacutealiser des analyses drsquoimpact et ils constituent par conseacutequent un bon point de deacutepart pour eacutelaborer un modegravele qui preacutevoit les reacutesultats au plan social et environnemental des diffeacuterentes options politiques Ce type drsquoanalyse mesure les eacutevolutions de la production et de lrsquoemploi reacutesultant des preacutevisions de croissance de

la demande ou des changements en matiegravere drsquoinvestissement Ces eacutevolutions de la demande peuvent ecirctre issues drsquoautres modegraveles de preacutevision du PIB ou de perspectives industrielles elles peuvent eacutegalement ecirctre entiegraverement simuleacutees en srsquoappuyant sur des hypothegraveses relatives au changement de politique eacuteconomique ou industrielle

Pour construire le modegravele des ES reprenons les eacutequations ci-dessous issues du tableau des ES avec des exemples chiffreacutes (voir tableau 22)

X1 = 0025 X1 + 003 X2 + 008 X3 + 01 C + 0005 I + 021 G + E1 (5)

X2 = 0050 X1 + 006 X2 + 010 X3 + 03 C + 066 I + 004 G + E2

X3 = 0100 X1 + 006 X2 + 002 X3 + 02 C + 0005I + 022 G + E3

Importations (M) = 0150 X1 + 012 X2 + 004 X3 + 04 C + 033 I + 053 G

Impocircts = 0025 X1 + 002 X2 + 002 X3

Salaires = 0500 X1 + 060 X2 + 060 X3

Beacuteneacutefices = 0150 X1 + 011 X2 + 014 X3

Nous avons sept eacutequations et sept variables inconnues dans notre modegravele simplifieacute X1 X2 X3 Importations Impocircts Salaires et Beacuteneacutefices Dans ce modegravele des ES ouvert nous supposons que C I G E1 E2 et E3 sont connus Comme le modegravele nous permet de reacutesoudre les variables inconnues X1 X2 X3 Importations Impocircts Salaires et Beacuteneacutefices il nous est possible de reacutepondre aux questions suivantes

bull Quel sera le niveau de production totale de chaque branche (directe et indirecte) neacutecessaire pour satisfaire cette demande finale

bull Si les exportations lrsquoinvestissement la demande des consommateurs ou les deacutepenses publiques de lrsquoun des secteurs sont agrave la hausse qursquoadviendra-t-il de la valeur ajouteacutee et du PIB de lrsquoemploi des eacutemissions de CO2 ou de toute autre variable pertinente associeacutee par le biais du compte satellite

Nous pouvons maintenant reacutesoudre le systegraveme drsquoeacutequation et eacutevaluer comment les niveaux de X1 X2 X3 Importations Salaires Impocircts et Beacuteneacutefices vont eacutevoluer Le logiciel Excel peut srsquoaveacuterer utile pour trouver une solution au modegravele Nous pouvons mecircme simplifier cette solution en lrsquoexprimant en algegravebre matricielle comme deacutecrit dans la section suivante

Lrsquoanalyse drsquoimpact utilisant un modegravele des ES mesure les modifications de la production et de lrsquoemploi reacutesultant des preacutevisions drsquoeacutevolution de la demande


53 Modegravele des entreacutees-sorties exprimeacute sous forme de notation vectorielle

Voici comment exprimer le modegravele des entreacutees-sorties en notation vectorielle ougrave X est un vecteur de sorties sectorielles

(6)

Comme indiqueacute ci-dessous A est une matrice de coefficients techniques ou de coefficients drsquoexigences directes qui preacutecise la quantiteacute drsquoentreacutees acheteacutees directement par chacune des branches pour produire une uniteacute de production Autrement dit la matrice A repreacutesente les exigences directes des relations intersectorielles les lignes de A donnent la quantiteacute de sorties produites pas la branche i neacutecessaires comme entreacutees intermeacutediaires pour produire une uniteacute de production de lrsquoindustrie j Comme illustreacute ci-dessus les entreacutees intermeacutediaires du secteur sont une part fixe (aij ou coefficient technique) de sa production totale a11 = O11X1 a12 = O12X2 etc

(7)

D est un vecteur de la demande finale par secteur

(8)

avec D1 = C1+ I1 + G1 + E1 D2 = C2 + I2 + G2 + E2 et D3 = C3 + I3 + G3 + E3 inteacutegreacutes agrave lrsquoeacutequation (4) qui peut ecirctre exprimeacutee en algegravebre matricielle comme suit

X = AX + D (9)

rArr D = (I minus A)X

ougrave I est une matrice identiteacute

rArr X = (I minus A)-1 D (10)

(I minus A)-1 est appeleacute inverse de Leontief Ainsi pour des changements (deacutefinis comme ∆)

∆X = (I minus A)-1 ∆D (11)

Lrsquoeacutequation fondamentale de lrsquoeacutequilibre mateacuteriel du modegravele des ES lrsquoeacutequation 10 ci-dessus montre que cette production totale du secteur i (Xi) se reacutepartit entre la consommation intermeacutediaire (aijXj) et demande finale (D) Les exigences de sorties directes et indirectes par uniteacute de demande finale sont donneacutees par (I ndash A)

Lrsquoinverse de Leontief est non neacutegatif ce qui signifie qursquoil est possible de trouver une solution matheacutematique pour toute valeur de D Mecircme si cela ne paraicirct pas faisable drsquoun point de vue eacuteconomique nous pouvons nous servir de lrsquoestimation pour nous assurer de la coheacuterence


Lrsquoeacutequation 11 donne la solution du modegravele des ES statique Compte tenu de la demande finale preacuteciseacutee drsquoun point de vue exogegravene lrsquoeacutequation deacutetermine les niveaux de production des sorties intermeacutediaires neacutecessaires pour satisfaire la demande De mecircme compte tenu des estimations exogegravenes de la demande finale lrsquoinverse de Leontief (I minus A)minus1 nous permet de calculer la production sectorielle neacutecessaire qui peut ecirctre eacutevalueacutee quant agrave son laquocaractegravere raisonnableraquo en la comparant aux capaciteacutes sectorielles actuelles et preacutevues

Cette approche se traduit deacutejagrave par un modegravele dynamique tregraves simple Dans un tel modegravele la capaciteacute neacutecessaire agrave la production de la demande finale preacutevue est estimeacutee et traduite en investissement capacitaire en capital Les investissements sont ensuite eacutetaleacutes dans le temps Le modegravele dynamique simplifieacute sera preacutesenteacute au Module 4

Lrsquoinverse peut eacutegalement servir agrave calculer les multiplicateurs qui traduisent lrsquoimpact des variations des eacuteleacutements exogegravenes de la demande finale Donc connaissant les estimations pour les demandes D1 D2 D3 nous pouvons eacutevaluer la production individuelle des industries (en srsquoappuyant sur aij) De mecircme si nous tenons compte drsquoune eacutevolution de la demande nous pouvons maintenant calculer comment les sorties industrielles et lrsquoemploi eacutevolueront de maniegravere proportionnelle

531 Validation du modegravele des ES ndash exemple chiffreacute

Nous savons maintenant que lrsquoimpact de lrsquoeacutevolution de la demande finale ∆Di sur la production de lrsquoindustrie Xi peut ecirctre eacutetabli Dans la section suivante nous montrerons comment la production brute devra eacutevoluer pour atteindre lrsquoobjectif politique drsquoune hausse de la production pour la consommation finale de produits industriels de 25 uniteacutes et de services de 30 uniteacutes Le tableau 51 (page suivante) preacutesente un exemple drsquoun modegravele des ES agrave trois secteurs en utilisant des chiffres identiques agrave ceux du tableau 22 Dans le bloc supeacuterieur gauche figure la demande intermeacutediaire dans le bloc supeacuterieur droit la demande finale et dans le bloc infeacuterieur gauche la valeur ajouteacutee

Lrsquoeacutequation deacutetermine les niveaux de production des sorties intermeacutediaires neacutecessaires pour satisfaire une demande finale donneacutee


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Il est deacutejagrave possible drsquoapporter des reacuteponses aux questions politiques essentielles en srsquointeacuteressant aux coefficients directs Ces coefficients indiquent les entreacutees directes relatives neacutecessaires afin que chaque secteur drsquoun tableau des ES produise une uniteacute de production Par exemple quelle contribution des services lrsquoagriculture neacutecessite-t-elle pour produire une uniteacute de ses sorties Cette information qui mesure les coucircts de production relatifs de

la production agricole est donneacutee par la matrice des coefficients techniques A Pour calculer la matrice des coefficients A (eacutegalement appeleacutee matrice des exigences drsquoentreacutees directes) nous divisons chaque cellule par le total de la colonne comme indiqueacute dans la partie infeacuterieure de chaque ligne du tableau 52

Nous commenccedilons avec un modegravele des ES ouvert qui calcule les liens directs et indirects entre les branches Dans ce cas nous nrsquoutilisons que le bloc supeacuterieur gauche de la demande intermeacutediaire branche par branche Degraves lors agrave partir du tableau 52 nous pouvons extraire la matrice des coefficients interbranches preacutesenteacutee ci-dessous

Chaque coefficient peut ecirctre interpreacuteteacute comme eacutetant la part des entreacutees de la production du secteur j fourni par le secteur i Ainsi la valeur de a11 implique que le secteur agricole a besoin de 0025 uniteacute drsquoentreacutees agricoles pour produire une uniteacute de sa production En termes drsquointermeacutediaires lrsquoagriculture utilise eacutegalement 005 uniteacute drsquoentreacutees de lrsquoindustrie manufacturiegravere et 01 uniteacute drsquoentreacutees des services

Cette analyse montre comment une branche est lieacutee au reste de lrsquoeacuteconomie Par exemple si lrsquoagriculture compte des zeacuteros dans sa colonne de la matrice A alors aucune entreacutee nrsquoest utiliseacuteeconsommeacutee par lrsquoeacuteconomie nationale Ce que lrsquoon peut interpreacuteter comme une industrie qui enregistre de faibles effets dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie nationale lorsque la croissance est stimuleacutee par une politique par exemple Si ce secteur affiche un niveau eacuteleveacute drsquoimportation cela signifie que ses biens intermeacutediaires sont importeacutes sans effet sur lrsquoeacuteconomie nationale Neacuteanmoins cette analyse ne permet pas drsquoeacutevaluer lrsquoeacutevolution de la production totale et de lrsquoemploi en fonction des changements de la demande finale Pour cela lrsquoinverse de Leontief doit ecirctre calculeacute Nous devons creacuteer une matrice identiteacute 3X3 afin de calculer (IndashA) puis nous lrsquoinversons en appliquant la formule ci-dessus

et

our notre exemple lrsquoinverse de Leontief est

Lrsquoinverse de Leontief nous dit qursquoune hausse drsquoune uniteacute de la demande finale dans lrsquoagriculture augmenterait les entreacutees agricoles intermeacutediaires de 004 uniteacute (appeleacute multiplicateur direct 1 + 004 = 104) En outre une hausse drsquoune uniteacute dans lrsquoagriculture neacutecessiterait 007 uniteacute drsquoentreacutees intermeacutediaires de la part du secteur industriel manufacturier et 011 uniteacute des services (appeleacutes multiplicateurs indirects 007 + 011 = 018) La production totale augmenterait de la somme des multiplicateurs directs et indirects ce qui correspond au multiplicateur de la production totale = 122 Une fois que nous avons lrsquoinverse de Leontief nous pouvons commencer lrsquoanalyse drsquoimpact

Les coefficients directs indiquent les entreacutees directes relatives neacutecessaires afin que chaque secteur produise une uniteacute de production


54 Analyse drsquoimpact

La modeacutelisation des entreacutees-sorties peut maintenant ecirctre utiliseacutee pour eacutevaluer les impacts drsquoautres sceacutenarios de croissance et de politiques de deacuteveloppement eacuteconomique Les incidences sociales et en matiegravere drsquoemploi des politiques environnementales preacutesentent un inteacuterecirct particulier dans notre contexte Lrsquoeacutevaluation de ces impacts implique dans un premier temps de formuler les objectifs de politique eacuteconomique ndash par exemple quel est lrsquoimpact de lrsquoemploi dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie

bull une hausse ou un transfert de la demande inteacuterieure pour des biens de consommation alternatifs (produits agricoles biologiques plutocirct que traditionnels)

bull une hausse des investissements de capitaux publics ou priveacutes (tels que des infrastructures ferroviaires ou routiegraveres une capaciteacute de production eacutelectrique axeacutee sur des sources drsquoeacutenergie renouvelable ou sur des combustibles fossiles ou la reacutenovation et lrsquoeacutetancheacuteification des bacirctiments)

bull une strateacutegie de diversification de lrsquoeacuteconomie des industries naissantes florissantes dans un secteur manufacturier ou dans des services eacutemergents

bull un deacuteveloppement de la capaciteacute et de la production drsquoindustries varieacutees telles que le secteur de lrsquoeacutenergie verte

bull une diminution et une reacuteduction de lrsquoactiviteacute drsquoindustries particuliegraveres (polluantes) telles que lrsquoextraction miniegravere

Une politique ou un objectif de reacuteduction des eacutemissions de CO2 en vue drsquoinstaurer un certain niveau drsquoeacutenergie renouvelable dans la combinaison eacutenergeacutetique pourrait justifier les eacutevolutions eacuteconomiques eacutevoqueacutees ci-dessus En raison de son approche axeacutee sur la demande dans la modeacutelisation des ES le sceacutenario de croissance eacuteconomique ou les objectifs politiques doivent se traduire par des sceacutenarios de demande finale Par exemple un modegravele tregraves simple une reacuteforme de la taxe

verte (hausse de la taxe sur les combustibles fossiles et baisse de la taxe ou subvention du mecircme montant pour les eacutenergies renouvelables) peut ecirctre modeacuteliseacutee en dehors du modegravele de Leontief Un modegravele simple comme celui-ci permet drsquoanalyser la modification de la fiscaliteacute en termes de propension marginale agrave consommer La propension agrave consommer peut ecirctre observeacutee dans le modegravele des ES dans lequel elle correspond au coefficient de consommation Ainsi le coefficient de consommation peut ecirctre consideacutereacute comme le multiplicateur fiscal et appliqueacute agrave la demande finale Ainsi peut-on estimer lrsquoeacutevolution de la demande apregraves une hausse ou une baisse de lrsquoargent disponible pour la consommation suite agrave lrsquoeacutevolution de la fiscaliteacute En montrant comment un choix politique peut beacuteneacuteficier agrave lrsquoeacuteconomie et ougrave il est peu probable qursquoil apporte des gains notables le modegravele des entreacutees-sorties permet de choisir la meilleure option pour atteindre les objectifs viseacutes

La modeacutelisation des entreacutees-sorties aide agrave comparer les effets de diffeacuterentes politiques Supposons qursquoun pays veuille proteacuteger lrsquoenvironnement en favorisant ou en augmentant la place des industries vertes mais qui en mecircme temps souhaite faire en sorte qursquoil nrsquoy ait aucune perte drsquoemploi Admettons que lrsquoindustrie houillegravere soit lourdement taxeacutee et disparaisse agrave terme Le modegravele nous dira combien drsquoemplois directs et indirects disparaitront Parallegravelement le remplacement du charbon par des sources drsquoeacutenergie alternatives se traduira par la creacuteation drsquoemplois directs et indirects Lrsquoeffet net peut ecirctre calculeacute et optimiseacute en minimisant les pertes et en maximisant la creacuteation drsquoemplois Drsquoautres sceacutenarios et technologies peuvent ecirctre eacutevalueacutes Voici un exemple de questions politiques que la modeacutelisation des entreacutees-sorties peut aider agrave traiter Ci-dessous nous montrons comment calculer lrsquoincidence drsquoune hausse de la demande dans des secteurs seacutelectionneacutes

En montrant comment un choix politique peut beacuteneacuteficier agrave lrsquoeacuteconomie la modeacutelisation des ES permet drsquoidentifier la meilleure option en vue drsquoatteindre les objectifs viseacutes


Supposons que le plan de deacuteveloppement national mette lrsquoaccent sur une strateacutegie drsquoindustrialisation et de diversification eacuteconomique Les objectifs ou plus simplement la projection de la demande finale ou de la croissance du PIB (agrave partir drsquoautres sources et modegraveles) repreacutesentent une hausse de 25 uniteacutes des produits industriels (soit une croissance de 27 pour cent de la production totale 25900) et une hausse de 30 uniteacutes des services (soit une croissance de 4 pour cent de la production totale 30750) pour lrsquoanneacutee suivante Ces quantiteacutes sont traduites dans le vecteur D de la demande finale Ainsi la premiegravere question est de savoir quelle sera la production brute neacutecessaire (X) pour produire les quantiteacutes de produits et de services viseacutes La reacuteponse est que

∆X = (I minus A)-1 ∆D

agrave savoir

Nous utilisons une projection de croissance exteacuterieure au modegravele Pour reacutealiser le plan drsquoindustrialisation lrsquoeacuteconomie produira quatre uniteacutes suppleacutementaires drsquoagriculture 30 uniteacutes de produits industriels (industrie manufacturiegravere) et 33 uniteacutes de services Notez lrsquoexistence drsquoun impact indirect sur lrsquoagriculture sa production augmente eacutegalement de quatre uniteacutes bien qursquoelle nrsquoait pas drsquoexigence de consommation suppleacutementaire Cela srsquoexplique par les liens drsquointerdeacutependance dans lrsquoeacuteconomie ougrave des secteurs utilisent les entreacutees drsquoautres secteurs pour la production de leurs produits Notez que ces eacutevolutions preacutevues ou planifieacutees de la demande finale peuvent aussi ecirctre des eacutevolutions preacutevues ou planifieacutees de la demande drsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie

541 Analyse de sensibiliteacute

Nous pouvons veacuterifier comment les reacutesultats de la modeacutelisation des ES varient avec diffeacuterentes valeurs de la demande finale Il y est parfois fait reacutefeacuterence sous lrsquoexpression analyse de sensibiliteacute Lrsquoanalyse de sensibiliteacute permet de veacuterifier la soliditeacute des reacutesultats chiffreacutes du modegravele

Si lrsquoexigence de consommation suppleacutementaire pour lrsquoeacuteconomie est relativement plus faible que dans le sceacutenario ci-dessus nous preacutevoyons que la hausse de la production sera eacutegalement drsquoautant plus faible En supposant que les exigences de consommation suppleacutementaire sont respectivement de 20 et 18 pour lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services nous pouvons estimer la quantiteacute de production suppleacutementaire neacutecessaire

Comme preacutevu notre exemple montre qursquoune moindre production suppleacutementaire implique une moindre consommation de lrsquoensemble des secteurs

55 Analyse des multiplicateurs

Mecircme si nous nrsquoavons pas quantifieacute les objectifs de production comme dans lrsquoexemple ci-dessus nous pouvons utiliser le modegravele de Leontief pour veacuterifier quel secteur sera associeacute au multiplicateur le plus eacuteleveacute de lrsquoeacuteconomie Ces informations peuvent srsquoaveacuterer importantes si par exemple le gouvernement dispose de ressources limiteacutees pour stimuler lrsquoinvestissement destineacute agrave augmenter la production dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie La question fondamentale qui se pose est degraves lors laquoQuel est lrsquoimpact drsquoune hausse drsquoune uniteacute de la demande finale sur chacun des secteursraquo Nous pouvons deacuteduire


les multiplicateurs de production directement de la matrice inverse de Leontief Ils sont calculeacutes en ajoutant chaque colonne de lrsquoinverse Le multiplicateur de production simple est la production directe + la production indirecte

Par exemple dans la matrice ci-dessus le multiplicateur de production des services est 009 + 011 + 104 = 124 ce qui correspond agrave la somme de la troisiegraveme colonne de (IminusA)minus1 deacutemontrant ainsi que les multiplicateurs de production peuvent ecirctre obtenus agrave partir de lrsquoinverse de Leontief De mecircme le multiplicateur de production de lrsquoindustrie manufacturiegravere est 0004 + 107= 007 = 118 et le multiplicateur de production de lrsquoagriculture est 104 + 007 + 011 = 122

Ces seules informations sont tregraves efficaces pour la planification Srsquoil existe des incertitudes quant au secteur ougrave augmenter lrsquoinvestissement afin drsquoen maximiser les retombeacutees cette meacutethode montre que le secteur affichant les dividendes les plus eacuteleveacutes pour lrsquoeacuteconomie en termes de production est le secteur des services avec un multiplicateur de production de 124 compareacute agrave 228 pour lrsquoindustrie manufacturiegravere et 122 pour lrsquoagriculture

De ce fait le gouvernement peut deacutecider de stimuler le secteur des services en augmentant la demande drsquoinvestissement et ainsi engranger des dividendes de production maximum Neacuteanmoins le secteur ayant le multiplicateur de production le plus eacuteleveacute nrsquoest pas neacutecessairement celui qui a le multiplicateur drsquoemploi le plus eacuteleveacute Dans certains cas les deacutecideurs peuvent ecirctre plus attentifs agrave la creacuteation drsquoemplois qursquoagrave la production agrave court terme De plus ils peuvent douter de lrsquointeacuterecirct de certains investissements si le nombre drsquoemplois creacuteeacutes dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie est trop faible ou infeacuterieur agrave celui des emplois creacuteeacutes par les investissements dans drsquoautres secteurs (Geacuteneacuteralement les secteurs qui affichent les multiplicateurs drsquoemploi les plus faibles sont ceux qui deacutependent le plus des entreacutees importeacutees) Par ailleurs lrsquointensiteacute de main-drsquoœuvre et lrsquointensiteacute capitalistique drsquoun secteur ont des effets sur lrsquoemploi Crsquoest-agrave-dire un secteur qui deacutepend principalement des machines (extraction miniegravere agrave grande eacutechelle) des robots (industrie automobile moderne) ou la de puissance de calcul des ordinateurs et des algorithmes (secteur de lrsquoinformatique) affiche une faible intensiteacute de main-drsquoœuvre et une forte intensiteacute capitalistique Lrsquoimpact total sur lrsquoemploi drsquoune augmentation de la production devrait ecirctre faible (voir la section suivante)

551 Multiplicateurs drsquoemploi

Les multiplicateurs drsquoemploi indiquent la hausse totale de lrsquoemploi dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie et sa reacutepartition entre les secteurs en reacuteponse agrave une augmentation de la demande finale Dans tous les secteurs lrsquoemploi est mesureacute en eacutequivalents temps plein (ETP)

Comme eacutevoqueacute (section 51) le modegravele des ES part du principe que le niveau de lrsquoemploi dans une branche est directement associeacute agrave la production de telle maniegravere qursquoun rapport emploiproduction peut ecirctre deacutefini et srsquoappliquer agrave tous les niveaux de production (Similaire agrave la demande interbranches) Ce qui signifie qursquoil est possible drsquoeacutevaluer la relation entre la valeur de la production (en termes moneacutetaires) drsquoun secteur et lrsquoemploi dans ce secteur (en termes physiques)

En divisant lrsquoemploi total de chaque branche par la production totale on obtient le coefficient de lrsquoemploi du secteur e (que nous eacutecrivons dans la diagonale du calcul matriciel avec des zeacuteros partout ailleurs)

e = EX

ougrave E est lrsquoemploi agrave plein temps et X la production totale

Le secteur ayant le multiplicateur de production le plus eacuteleveacute nrsquoest pas neacutecessairement celui qui a le multiplicateur drsquoemploi le plus eacuteleveacute


Les modifications directes et indirectes de lrsquoemploi dues agrave une modification des uniteacutes de la demande finale sectorielle srsquoobtiennent par lrsquoinverse de Leontief multiplieacute par le coefficient de lrsquoemploi

∆E = e[(I minus A)-1 ∆D]

Supposons que les niveaux de lrsquoemploi pour un exemple agrave trois secteurs soient eacutequivalents agrave ceux du tableau 53

Tableau 53 Niveaux drsquoemploi ETP

Agriculture Industrie Services

Emploi ETP 125 96 89


Gracircce agrave ces informations et agrave celles portant sur la production sectorielle donneacutee au tableau 54 nous pouvons calculer les ratios emploiproduction en divisant lrsquoemploi sectoriel par la production sectorielle Par exemple pour lrsquoindustrie manufacturiegravere le ratio est 96900 = 011

Tableau 54 Calcul des ratios emploiproduction

Emploi (E)

Production (X)

Coefficient de lrsquoemploi (e = EX)

Agriculture 125 500 025


96 900 011

Services 89 750 012

Source Calculs de lrsquoauteur

Les multiplicateurs de lrsquoemploi sont calculeacutes en multipliant les coefficients drsquoentreacutees-sorties par le ratio emploiproduction


Il faut dans un premier temps creacuteer la diagonale des coefficients de lrsquoemploi Puis en multipliant la matrice diagonale des coefficients de lrsquoemploi avec lrsquoinverse de Leontief nous obtenons la matrice des multiplicateurs de lrsquoemploi (tableau 55)

Tableau 55 Calcul des multiplicateurs de lrsquoemploi ndash matrice des exigences de lrsquoemploi total

Agriculture Industrie manufacturiegravere Services



001 012 001

Services 001 001 012

Total 028 014 016



Ainsi agrave partir de notre exemple suite agrave une hausse drsquoune uniteacute de la demande finale pour lrsquoindustrie manufacturiegravere lrsquoemploi augmente de 001 uniteacute dans lrsquoagriculture 012 uniteacute dans lrsquoindustrie manufacturiegravere et 001 uniteacute dans le secteur des services

Le multiplicateur de lrsquoemploi total pour le secteur des services srsquoobtient en ajoutant les multiplicateurs directs et indirects de lrsquoemploi (total des colonnes) Les multiplicateurs totaux sont de 016 pour les services 014 pour lrsquoindustrie manufacturiegravere et 028 pour lrsquoagriculture

Analyse de sensibiliteacute

Comme dans la section ci-dessus consacreacutee agrave lrsquoanalyse drsquoimpact (section 54) nous pouvons ici proceacuteder agrave une analyse de sensibiliteacute Dans ce cas nous veacuterifions la sensibiliteacute des reacutesultats de la modeacutelisation des ES aux diffeacuterentes valeurs des niveaux drsquoemploi

Si nous supposons que lrsquoindustrie manufacturiegravere neacutecessite davantage de main-drsquoœuvre que dans le sceacutenario preacuteceacutedent il faut srsquoattendre agrave ce qursquoune augmentation de la demande finale de lrsquoindustrie manufacturiegravere se traduise par des multiplicateurs de lrsquoemploi plus eacuteleveacutes Ci-dessous nous veacuterifions comment les multiplicateurs de lrsquoemploi sont affecteacutes Le tableau 56 preacutesente des niveaux drsquoemploi plus eacuteleveacutes pour lrsquoindustrie manufacturiegravere (275) que lrsquoexemple initial du tableau 53

Tableau 56 Des niveaux drsquoemploi ETP plus eacuteleveacutes pour lrsquoindustrie manufacturiegravere

Agriculture Industrie manufacturiegravere

Services



Comme dans lrsquoexemple preacuteceacutedent pour chaque uniteacute de sortie de lrsquoindustrie manufacturiegravere produite 107 uniteacute drsquoentreacutee de lrsquoindustrie manufacturiegravere sont neacutecessaires Ainsi le multiplicateur de lrsquoemploi pour lrsquoindustrie manufacturiegravere srsquoobtient en multipliant 107 (exigence directe pour lrsquoindustrie manufacturiegravere dans sa propre production) par 031 (le ratio emploiproduction de lrsquoindustrie manufacturiegravere) comme lrsquoindique le tableau 57 Le multiplicateur de lrsquoemploi de lrsquoindustrie manufacturiegravere = 107031 = 033

Tableau 57 Calcul des multiplicateurs de lrsquoemploi pour une industrie agrave plus forte intensiteacute de main-drsquoœuvre

Inverse de Leontief

Emploiproduction (X)

Multiplicateurs de lrsquoemploi



107 031 033



Comme on pouvait srsquoy attendre une industrie manufacturiegravere agrave intensiteacute de main-drsquoœuvre relativement plus forte se traduit par des multiplicateurs de lrsquoemploi plus eacuteleveacutes pour le secteur de lrsquoindustrie manufacturiegravere


56 Analyse drsquoimpact avec les secteurs verts

Dans cette section nous proceacutedons agrave lrsquoanalyse comme ci-dessus mais nous utilisons la matrice dans laquelle les secteurs verts sont distincts des secteurs traditionnels Nous calculons les multiplicateurs de la production et de lrsquoemploi

Tout drsquoabord nous commenccedilons avec la matrice des coefficients directs Par souci de commoditeacute le tableau final des ES vert est repris sur la page suivante au tableau 58

Les coefficients directs sont calculeacutes en divisant chaque cellule par le total de la colonne Par exemple la cellule qui repreacutesente la demande intermeacutediaire de lrsquoagriculture traditionnelle est diviseacutee par le total de sa colonne 1206 49058 = 0025 Le coefficient direct des entreacutees nous apprend que sur le total des deacutepenses de lrsquoagriculture traditionnelle environ 25 pour cent sont deacutepenseacutes en produits agricoles pour la production intermeacutediaire En les comparant avec la consommation des entreacutees intermeacutediaires vertes nous observons que le secteur de lrsquoagriculture verte neacutecessite 0046 uniteacute en interne ou 46 pour cent des entreacutees totales pour fabriquer une uniteacute de ses produits Le systegraveme de production de lrsquoagriculture verte repose davantage sur ses propres entreacutees que le systegraveme traditionnel Le tableau 59 la matrice A preacutesente les coefficients directs pour lrsquoensemble des relations interbranches indiqueacutees au tableau 58

Les autres coefficients sont interpreacuteteacutes de la mecircme maniegravere Il est possible de comparer non seulement les entreacutees intermeacutediaires mais aussi les eacuteleacutements de la valeur ajouteacutee Par exemple les coefficients nous apprennent que lrsquoagriculture verte deacutepense une plus grande part dans les salaires que lrsquoagriculture traditionnelle 63 pour cent contre 50 pour cent Cette diffeacuterence est due agrave des besoins en main-drsquoœuvre plus eacuteleveacutes lieacutes aux pratiques de lrsquoagriculture verte En revanche lrsquoagriculture traditionnelle deacutepense 15 pour cent de son total pour les importations alors que lrsquoagriculture verte nrsquoengage pas ces deacutepenses

Les coefficients directs sont calculeacutes en divisant chaque cellule par le total de la colonne


Tabl

eau

58

Ana

lyse

drsquoim

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rtati

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icul

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aditi

onne

lle12

06

000

264

20

0739

26

588

94

4280

49

268

9549

058

Vert

e0

000

440

510

000

741

110

081

515

059

43

Indu

stri

e m

anuf

ac-

turi

egravere

trad

ition

nelle

237

50

0050

79

000

114

4671

54

566

5815

26

152

685

764

Vert

e1

150

100

003

215

543

4627

42

074

074

423

6

Serv

ices

488

41

1649

81

419

800

015

00

450

853

046

120

750

00

Impo

rtati

ons

750

00

0010

800

000

160

0030

00

297

0020

670

876

70

Impocirc

ts m

enos

su

bsid

ios

122

50

2517

95

005

150

045

50

Reacutem

uneacuter

ation

s et

sal

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s24

402

598

505

4234

58

450

001

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00

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dent

bru

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expl

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tion

735

01

5098

74

026

105

0027

900

TOTA

L49

058

943

857

6442

36

400

0075

000

900

0039

000

751

20

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Calc

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Tabl

eau

59

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Agr

icul

ture

tr

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onne

lle0

020

000

030

000

080

100

000

210

360

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Vert

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000

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000

000

000

000

000

000

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stri

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000

006

000

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002

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000

010

000

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000

14

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010

012

006

010

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001

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061

144

Impo

rtati

ons

015

000

013

000

004

040

033

053

000

158

Impocirc

ts

moi

ns le

s su

bven

tions

002

003

002

000

002

000

000

000

000

009

Reacutem

uneacuter

ation

s0

500

630

590

820

600

000

000

000

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fices

015

016

012

001

014

000

000

000

000

057

TOTA

L1

001

001

001

001

001

001

001

001

00So

urce

Ca

lcul

s de

lrsquoau

teur


Cependant le tableau des coefficients directs ne nous dit rien des liens drsquointerdeacutependance des branches et des effets indirects de lrsquoeacutevolution de la demande finale Pour cela le modegravele de Leontief est neacutecessaire Rappelons que dans un modegravele de Leontief ouvert la demande finale est exogegravene Dans ce cas les importations et la valeur ajouteacutee ne sont pas modeacuteliseacutees et sont consideacutereacutees comme des laquopertesraquo Techniquement la matrice A est ensuite calculeacutee uniquement pour les achats et les ventes interbranches Dans notre cas du tableau des ES vertes eacutelargi il srsquoagit drsquoune matrice 5X5 (tableau 510)

Tableau 510 Matrice des coefficients directs du modegravele du secteur vert (exemple ci-dessus)

Pour connaicirctre lrsquoeffet total drsquoune hausse de la demande (consommation finale) sur les sorties nous nous servons du modegravele de Leontief dans lrsquoeacutequation 10

(I minus A)-1 ∆D = DX (12)

(I minus A)-1 =

Lrsquoaddition des colonnes de lrsquoinverse de Leontief ci-dessus nous donne les multiplicateurs de la production Par exemple le multiplicateur indique que lorsque la demande de lrsquoagriculture verte augmente de 1 les autres demandes restant constantes la production totale augmente de 122 Par comparaison lrsquoagriculture traditionnelle augmente la production totale de lrsquoeacuteconomie de 121 La diffeacuterence est due aux diffeacuterences de la structure des importations

Les multiplicateurs des importations sont


Agriculture Verte



verte

Services (pas de

distinction entre verts et traditionnels)

121 122 118 122 124

Le mecircme calcul est reacutealiseacute en utilisant lrsquoeacutequation 10 et en multipliant lrsquoinverse de Leontief par une hausse de la demande finale de 1 pour lrsquoagriculture verte Une fois encore en additionnant la colonne de la production totale nous obtenons le mecircme multiplicateur de production totale que celui calculeacute ci-dessus pour lrsquoagriculture verte


Dans cet exemple ougrave lrsquoagriculture traditionnelle et verte sont compareacutees nous constatons qursquoinvestir dans lrsquoagriculture verte se traduirait par des sorties totales plus eacuteleveacutees dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie en raison de sa meilleure inteacutegration dans lrsquoeacuteconomie nationale

561 Analyse comparative de la croissance

Nous pouvons agrave preacutesent comparer les sceacutenarios de croissance Imaginons qursquoun ministre des Finances et du Plan envisage une politique destineacutee agrave stimuler lrsquoagriculture biologique Cette politique peut passer par une reacuteduction des subventions pour les engrais chimiques et des abattements fiscaux pour la production drsquoengrais et produits biologiques Le modegravele des ES simplifieacute preacutesenteacute ici ne tient pas compte des eacutevolutions de la production baseacutees sur les prix dans la mesure ougrave les prix sont consideacutereacutes comme fixes sur le court terme (Cette hypothegravese sera assouplie dans le modegravele de prix preacutesenteacute ulteacuterieurement) Donc dans le modegravele des ES de base lrsquoeacutevolution du prix doit se traduire en eacutevolutions de la demande finaledes investissements Une maniegravere simplifieacutee de proceacuteder consiste agrave supposer que agrave mesure que la branche se deacuteveloppe elle srsquooriente progressivement vers lrsquoagriculture biologique ndash agrave savoir maintenir la production traditionnelle tout en augmentant seulement la production biologique Supposons que la production agricole totale augmente actuellement de 6 pour cent par an et que cette hausse se prolonge lrsquoanneacutee suivante Dans notre exemple la demande agricole finale totale est de 500 cette anneacutee et devrait augmenter de 006500 = 30 pour un total de 500 + 006500 = 530 lrsquoanneacutee prochaine Si la politique verte est adopteacutee nous supposons que la croissance globale de 30 provient de lrsquoagriculture verte Si la politique verte nrsquoest pas adopteacutee nous supposons que toute la croissance provient de lrsquoagriculture traditionnelle Les deacutecideurs politiques souhaitent eacutevaluer la politique en termes drsquoactiviteacute eacuteconomique totale Le modegravele permet des preacutevisions agrave court et agrave moyen terme en comparant une hausse de la demande finale dans lrsquoagriculture traditionnelle sans mise en œuvre de la politique avec une hausse dans lrsquoagriculture verte avec mise en œuvre de la politique Drsquoun point de vue technique nous augmentons simplement la demande finale dans lrsquoagriculture verte et la comparons avec lrsquoagriculture traditionnelle tous les autres eacuteleacutements restant constants

Avec la politique verte la production totale augmenterait jusqursquoagrave environ 37 soit la somme de la colonne de la production totale preacutesenteacutee dans la matrice ci-dessous

La hausse de la demande finale dans lrsquoagriculture traditionnelle se traduit par une production totale leacutegegraverement infeacuterieure agrave environ 36 crsquoest-agrave-dire la somme de la colonne de la production totale ci-dessous

Mais les deacutecideurs politiques ne sont pas neacutecessairement attentifs agrave la production eacuteconomique totale qui est une mesure abstraite mais peuvent lrsquoecirctre davantage par la creacuteation drsquoemplois par le revenu et la croissance du PIB (crsquoest-agrave-dire la valeur ajouteacutee dans notre cas) Dans les sections suivantes nous calculons les multiplicateurs de lrsquoemploi et du PIB


562 Modegravele de lrsquoemploi

Cette section eacutelargit le modegravele de Leontief de base en un modegravele de projection de lrsquoemploi En utilisant le tableau des ES vert deacuteveloppeacute ci-dessus le modegravele de projection de lrsquoemploi permet de comparer lrsquoemploi dans des sceacutenarios de croissance traditionnelle et verte Tout drsquoabord nous montrons comment calculer les multiplicateurs drsquoemploi A partir de notre enquecircte nous disposons de lrsquoemploi total dans les industries verte et traditionnelle Rappelons que nous avons augmenteacute les salaires pour tenir compte drsquoun emploi global plus eacuteleveacute dans lrsquoagriculture verte (de 20 pour cent) et dans lrsquoindustrie manufacturiegravere verte (de 30 pour cent) Nous calculons dans un premier temps les coefficients de lrsquoemploi en divisant lrsquoemploi total par la production totale (tableau 511)

Tableau 511 Niveaux drsquoemploi en ETP et coefficients drsquoemploi ndash traditionnel contre vert


Agriculture verte



verte

Services

Emploi ETP 122 3 90 6 89

Production totale

49058 943 85764 4236 750

Coefficients drsquoemploi

025 032 011 014 012

Reacutemuneacuterations 24402 598 50542 3458 45000

Productiviteacute du travail salaireemploi

2 2 56 57 51


Une maniegravere intuitive de calculer lrsquoemploi total est de commencer par calculer les exigences drsquoemploi direct pour chaque branche et drsquoadditionner tous les emplois indirects qui en deacutecoulent En suivant lrsquoexemple ci-dessus et en utilisant lrsquoinverse de Leontief pour chaque uniteacute de production de lrsquoagriculture traditionnelle 104 uniteacute de production agricole est neacutecessaire (crsquoest-agrave-dire 1 pour satisfaire la hausse de la demande finale plus 004 de demande intermeacutediaire indirecte) Pour obtenir le multiplicateur drsquoemploi pour lrsquoagriculture nous supposons que les rendements drsquoeacutechelle sont constants comme ci-dessus Nous multiplions le tableau des exigences directes ou lrsquoinverse de Leontief par le ratio emploiproduction 104025 = 026 Ainsi si la demande finale pour lrsquoagriculture augmente drsquoune uniteacute lrsquoemploi dans lrsquoagriculture augmente de 026 uniteacute Crsquoest lrsquoeffet direct

Mais les fournisseurs augmentent aussi leur production et emploient des travailleurs crsquoest ce que nous appelons lrsquoeffet indirect Nous constatons agrave partir du tableau de Leontief que lorsque la demande drsquoagriculture traditionnelle augmente il nrsquoy a pas (zeacutero) de hausse dans la production de lrsquoagriculture verte et dans lrsquoindustrie manufacturiegravere verte (parce qursquoil nrsquoy a pas drsquointerdeacutependance entre ces branches) Il nrsquoy a donc pas non plus de hausse de lrsquoemploi Mais la demande intermeacutediaire de lrsquoindustrie manufacturiegravere augmente de 006 uniteacute et de 011 uniteacute pour les services En multipliant lrsquoinverse de Leontief par le ratio de sortie de lrsquoemploi nous obtenons une hausse de 001 uniteacute de lrsquoemploi dans lrsquoindustrie manufacturiegravere Le total de la colonne donne le multiplicateur de lrsquoemploi total qui pour lrsquoagriculture traditionnelle est de 028 En reacutesumeacute si la demande finale dans lrsquoagriculture traditionnelle augmente de 1 il faudra 028 travailleur pour reacutepondre agrave cette hausse de la demande finale (tableau 512 pour lrsquoagriculture traditionnelle)

Le modegravele de projection de lrsquoemploi permet de comparer lrsquoemploi dans des sceacutenarios de croissance traditionnelle et verte


Tableau 512 Calcul des multiplicateurs drsquoemploi de lrsquoagriculture traditionnelle

Inversa de Leontief EmploiX Multiplicateurs drsquoemploi

Agriculture traditionnelle 104 025 026

Agriculture verte 000 032 000


006 011 001

Industrie manufacturiegravere verte 000 014 000


Multiplicateur de lrsquoemploi total 028


Le mecircme reacutesultat est calculeacute en recourant agrave lrsquoalgegravebre matricielle et la formule du modegravele de lrsquoemploi ∆E = e[(I minus A)-1 ∆D] Veuillez noter que les coefficients de lrsquoemploi doivent ecirctre reporteacutes dans la diagonale avec des zeacuteros partout ailleurs afin de creacuteer une matrice complegravete des multiplicateurs drsquoemploi (tableau 513) (En algegravebre matricielle il faut multiplier un vecteur par une matrice)

Tableau 513 Coefficients de lrsquoemploi (e) en diagonale

025 0 0 0 0

0 032 0 0 0

0 0 011 0 0

0 0 0 014 0

0 0 0 0 012


Ceci se traduit par la matrice des multiplicateurs drsquoemploi ou la matrice des exigences de lrsquoemploi total preacutesenteacutee au tableau 514 En additionnant les colonnes nous obtenons les multiplicateurs de lrsquoemploi total qui dans le cas de lrsquoagriculture est le mecircme que celui calculeacute ci-dessus soit 028

Tableau 514 Matrice des multiplicateurs drsquoemploi (e(I minus A)rsquo)

e(I-A)rsquo =

026 000 001 000 002

000 033 000 000 000

001 000 011 001 001

000 000 000 014 000

001 002 001 001 012

Multiplicateur de lrsquoemploi total 028 036 013 017 016


Lrsquointerpreacutetation est identique au modegravele geacuteneacuteral de Leontief ci-dessus Une hausse de 100 uniteacutes de la demande totale entraicircne la creacuteation de 28 emplois dans lrsquoagriculture traditionnelle alors qursquoelle en creacutee 36 dans lrsquoagriculture verte

Maintenant les deux sceacutenarios de croissance envisageacutes par le ministegravere des Finances peuvent ecirctre compareacutes en termes de creacuteation drsquoemplois ndash un sceacutenario de croissance de lrsquoagriculture verte et un


sceacutenario de croissance de lrsquoagriculture traditionnelle les deux preacutevoyant une hausse de 6 pour cent (ou 30 uniteacutes) de la production agricole totale lrsquoanneacutee suivante Du point de vue matheacutematique en appliquant la formule nous multiplions la matrice des exigences de lrsquoemploi total par un vecteur de la demande finale en augmentant la demande de lrsquoagriculture traditionnelle ou de lrsquoagriculture verte de 30 uniteacutes

Comme lrsquoindique le tableau 515 dans le cas drsquoun sceacutenario de croissance verte environ 11 emplois sont creacuteeacutes alors qursquoavec un sceacutenario drsquoagriculture traditionnelle 8 emplois seulement seraient creacuteeacutes

Tableau 515 Reacutesultats en matiegravere drsquoemploi de sceacutenarios de croissance agricole alternatifs le total de lrsquoagriculture croicirct de 6 pour cent par an dans la production verte ou dans la production traditionnelle

Agriculture traditionnelle Agriculture verte

Emploi total

773 008

000 1002

020 005

001 005

039 048

834 1068


Notez que la productiviteacute du travail est identique pour lrsquoagriculture verte et lrsquoagriculture traditionnelle mecircme si lrsquoagriculture verte neacutecessite une plus forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La raison en est que les salaires sont identiques bien que le systegraveme de production soit diffeacuterent De fait le systegraveme vert neacutecessite davantage de main-drsquoœuvre alors que davantage de biens drsquoinvestissement et drsquoimportations sont neacutecessaires dans le systegraveme traditionnel

Les deacutecideurs politiques peuvent ecirctre inteacuteresseacutes par la comparaison entre agriculture verte et agriculture traditionnelle en termes de croissance globale du PIB Ici le revenu global qui doit ecirctre eacutegal agrave la valeur ajouteacutee (VA) sert agrave calculer le PIB Dans la section suivante les multiplicateurs du revenuVA (PIB) sont obtenus et les sceacutenarios de croissance sont compareacutes

563 Modegravele de revenu PIBVA

Pour comparer les sceacutenarios de croissance du PIB nous calculons drsquoabord le PIB ou le revenu les coefficients (tableau 516) (A proprement parler nous faisons reacutefeacuterence aux multiplicateurs de la valeur ajouteacutee car crsquoest ce dont il srsquoagit)

Tableau 516 Coefficient de la valeur ajouteacutee (PIB)


Agriculture verte



verte

Services

VAProduction totale

330 8 622 35 570

(Coefficient PIB) 067 082 073 082 076



Nous utilisons ensuite la mecircme formule de Leontief mais preacutemultiplieacutee par le coefficient de revenuVAPIB Δgdp = gdp [(I - A)-1ΔD] (tableau 517) (Comme ci-dessus elle doit ecirctre reporteacutee dans la diagonale pour obtenir la matrice complegravete du multiplicateur de revenu)

Tableau 517 Matrice complegravete du multiplicateur de la valeur ajouteacutee (revenuPIB)


Agriculture verte



verte

Services

Multiplicateur de la VAdu PIB total

070 001 003 001 006

000 086 000 000 000

005 001 078 001 008

000 001 000 089 000

008 010 005 008 079

083 099 086 099 093


Nous interpreacutetons les multiplicateurs du PIB total de la mecircme maniegravere que les multiplicateurs de lrsquoemploi et de la production Si la demande finale croicirct de 100 dans lrsquoagriculture traditionnelle le PIB verra sa croissance augmenter de 83 mais si la demande finale croicirct de 100 dans lrsquoagriculture verte le PIB augmentera de 99 Une fois encore dans cet exemple simplifieacute ce reacutesultat est ducirc au degreacute drsquointerdeacutependance plus eacuteleveacute de lrsquoagriculture verte avec lrsquoeacuteconomie nationale

En calculant les multiplicateurs du PIB il est important de comprendre que le PIB dans la comptabiliteacute nationale est calculeacute en srsquoappuyant sur diffeacuterentes sources Il est peut-ecirctre deacuteduit de la demande finale totale Une question se pose alors Pourquoi avant toute chose calculer un multiplicateur du PIB Augmenter le PIB de un et demander ensuite au modegravele comment eacutevoluerait le PIB (calculeacute agrave partir de la VA) nrsquoest guegravere logique au premier abord Et pourtant crsquoest bien logique En raison des fameuses laquopertesraquo qui dans notre exemple concernent les deacutepenses drsquoimportations La comparaison des multiplicateurs permet drsquoeacutevaluer le montant de la valeur ajouteacutee geacuteneacutereacute dans lrsquoeacuteconomie nationale et son accumulation agrave lrsquoexteacuterieur Dans notre exemple les pertes dans les secteurs traditionnels sont plus eacuteleveacutees en raison de leurs importations supeacuterieures

Le deacutecideur politique peut maintenant utiliser le mecircme sceacutenario de croissance de 6 pour cent pour eacutevaluer lrsquoeffet de la politique agricole verte sur le PIB Lrsquoaugmentation de la demande finale totale de 30 dans lrsquoagriculture traditionnelle augmente le PIB drsquoenviron 25 alors que dans le cas de lrsquoagriculture verte le PIB augmente drsquoenviron 30 (tableau 518)

Tableau 518 Comparaison drsquoune hausse de 30 uniteacutes de la demande finale dans lrsquoagriculture traditionnelle par rapport agrave lrsquoindustrie verte

PIB traditionnelle PIB vert

PIB total

2089 023

001 2580

140 031

008 032

249 307

2488 2973



57 Formulation de projections de lrsquoemploi dans des sceacutenarios de croissance traditionnelle et verte

571 Deacutefinir un sceacutenario de croissance du statu quo

Pour formuler des preacutevisions de lrsquoemploi il est neacutecessaire drsquoeacutevaluer tous les ans les eacutevolutions exogegravenes de la demande finale durant la peacuteriode drsquoeacutevaluation agrave savoir ft+1 ft+1 ft+1 Ce qui peut ecirctre reacutealiseacute comme suit

Deacutefinir le statu quo Dans un premier temps il est neacutecessaire de deacutefinir un sceacutenario du statu quo Le moyen le plus simple est de projeter les tendances historiques de la croissance agrave lrsquoeacutechelon de lrsquoindustrie dans un avenir proche en utilisant les preacutevisions de croissance du PIB drsquoorganismes reconnus tels que la Banque mondiale ou le Fonds moneacutetaire international Si les taux de croissance du secteur ne sont pas disponibles une option simplifieacutee peut ecirctre adopteacutee prendre le mecircme taux de croissance pour toutes les branches Si les donneacutees historiques sur les tendances de croissance du secteur et les transferts entre branches sont disponibles il est possible drsquoextrapoler ces tendances Le vecteur de la demande finale doit ecirctre estimeacute anneacutee par anneacutee branche par branche en y inteacutegrant la demande des meacutenages les investissements priveacutes la demande publique et les exportations (HH I G Ex)

La valeur ajouteacutee le revenu et lrsquoemploi peuvent ensuite ecirctre projeteacutes en utilisant le modegravele de base xt+1 = (I ndash A1)-1ft+1 qui part du principe que la matrice de technologie A reste constante alors que la demande finale est projeteacutee de maniegravere exogegravene pour lrsquoanneacutee t + 1 Lrsquoemploi est calculeacute comme suit

Emploit+1 = ect+1 (I ndash A1)-1ft+1

ougrave ect+1 est le coefficient de lrsquoemploi pour lrsquoanneacutee t + 1 ect+1 = Emplois1 Δ lpx1

avec Δlp comme preacutevision exogegravene de lrsquoeacutevolution de la productiviteacute du travail de lrsquoanneacutee 1 agrave lrsquoanneacutee t + 1 En utilisant lrsquoeacutequation ci-dessus supposons qursquoagrave lrsquoanneacutee 1 100 travailleurs produisent 10 000 mais qursquoagrave lrsquoanneacutee t + 1 90 travailleurs seulement devront fabriquer la mecircme production Alors la productiviteacute du travail est de 100 pour lrsquoanneacutee 1 et de 11111 pour lrsquoanneacutee t + 1 Lrsquoeacutevolution de la productiviteacute du travail est de 10011111 = 090001 soit approximativement 90 pour cent

Le revenu et la valeur ajouteacutee sont calculeacutes de la mecircme maniegravere

Revenu ou valeur ajouteacuteet+1 = vac (I ndash A1)-1ft+1

ougrave vac correspond agrave la valeur ajouteacutee ou au coefficient de revenu vac = valeur ajouteacuteex

Les indicateurs environnementaux tels que les eacutemissions de CO2 la consommation eacutenergeacutetique la deacuteforestation ou la pollution de lrsquoeau peuvent ecirctre calculeacutes de la mecircme maniegravere

CO2t+1 = co2c (I ndash A1)-1ft+1

ougrave co2c est le coefficient de CO2 co2c = CO2 Δ efficaciteacutex

avec Δ efficaciteacute qui repreacutesente la modification de lrsquointensiteacute du CO2 afin de prendre en compte la reacuteduction possible de lrsquointensiteacute du CO2 par uniteacute de production Comme le montre lrsquoeacutequation si les eacutemissions de CO2 par uniteacute de production nrsquoeacutevoluent pas entre lrsquoanneacutee 1 et lrsquoanneacutee t + 1 le facteur est eacutegal agrave 1 sans changement Si au contraire les eacutemissions de CO2 lrsquoanneacutee t + 1 ne repreacutesentent que 90 pour cent par uniteacute de production de ce qursquoelles eacutetaient lrsquoanneacutee 1 alors le facteur est de 09 ce qui traduit une modification du coefficient de CO2


572 Eacutelaborer un sceacutenario de croissance verte

Dans une deuxiegraveme eacutetape un sceacutenario de croissance verte doit ecirctre eacutelaboreacute en srsquoappuyant sur les politiques existantes ou possibles et sur les objectifs de croissance Initialement lrsquoeacutelaboration drsquoun sceacutenario doit commencer en fixant une seacuterie drsquoobjectifs de croissance agrave lrsquoeacutechelon de lrsquoindustrie en respectant la classification des activiteacutes du tableau des ES Par exemple lrsquoobjectif de croissance agrave 10 ans pour la production agricole biologique peut ecirctre fixeacute agrave 20 pour cent de la production agricole totale Dans ce cas une industrie agricole verte doit ecirctre creacuteeacutee Des reacuteductions de lrsquoapprovisionnement de meacutetaux vierges de plastiques de papier ou de verre peuvent ecirctre

eacutegalement viseacutees dans lrsquoeacuteconomie dans son ensemble Proportionnellement agrave cette reacuteduction une augmentation eacutequivalente de lrsquooffre pour lrsquoindustrie du recyclage doit ecirctre envisageacutee Comme il existe plusieurs sceacutenarios de croissance verte il est souhaitable de commencer avec un sceacutenario simple pour en comprendre la dynamique dans un premier temps

573 Mettre en œuvre le sceacutenario de croissance verte

Point important lors de la troisiegraveme eacutetape les sceacutenarios doivent ecirctre composeacutes (i) drsquoinvestissements en capital initial (actifs) et (ii) de la demande finale ulteacuterieure (consommation)

Investissement en capital Le sceacutenario concernant les investissements en capital doit reposer sur les exigences de capital physique neacutecessaires agrave la production drsquoune eacutechelle donneacutee de la demande finale et intermeacutediaire telle que deacutefinie par lrsquoobjectif de croissance Cela implique de faire le lien entre la consommation ou lrsquoobjectif de la demande finale et les exigences en capital physique Par exemple pour produire 100 000 voitures par an une usine automobile qui coucircte 10 millions peut srsquoaveacuterer neacutecessaire Pour eacutevaluer lrsquoensemble des exigences en capital pour un tel investissement des coefficients drsquoexpansion du capital sont requis Ils sont deacutefinis en tant qursquoexigences de capital par le secteur j de la part du secteur i par uniteacute drsquoaugmentation des capaciteacutes de j Lrsquoeacutevaluation de ce coefficient impose de dresser un tableau de la production des biens drsquoeacutequipement pour emploi direct et indirect qui eacutequilibre les ventes et les acquisitions drsquoimmobilisations (Le tableau est rectangulaire car toutes les branches ne produisent pas de biens de consommation alors que la plupart en consomment) Ce tableau des transactions de capital constitue la base drsquoun modegravele plus dynamique que le modegravele statique comparatif abordeacute dans le preacutesent module Ici seules les acquisitions drsquoimmobilisations directes globales par le secteur j de chacun des secteurs i sont eacutevalueacutees et affecteacutees agrave la demande finale exogegravene

Du point de vue technique ce vecteur des acquisitions drsquoimmobilisations globales est le vecteur exogegravene de formation brute de capital ou simplement (l) pour les investissements dans le tableau des entreacutees-sorties Par exemple si le sceacutenario de croissance verte vise un approvisionnement en eacutenergie renouvelable agrave hauteur de 100 pour cent agrave lrsquohorizon de 10 ans il faudra eacutevaluer combien de meacutegawatts (MW) ou gigawatts (GW) de la capaciteacute installeacutee seront neacutecessaires agrave la dixiegraveme anneacutee Dans lrsquoideacuteal lrsquoobjectif est diviseacute en type drsquoeacutenergie renouvelable dont le coucirct total individuel devra ecirctre eacutevalueacute Lrsquoeacutevolution des prix doit ecirctre prise en compte Une fois preacutevues les deacutepenses totales drsquoeacutequipement du projet les exigences en capital pour chaque technologie drsquoeacutenergie renouvelable doivent ecirctre eacutevalueacutees A terme il faut eacutevaluer un vecteur des investissements qui reacutepartit le total des investissements en ses parts drsquoindustrie Ce qui implique drsquoexaminer les projets drsquoinvestissement en cours pour comprendre les deacutepenses consacreacutees agrave la construction agrave lrsquoeacutequipement aux importations agrave lrsquoemploi etc Il faut ensuite calculer le vecteur des investissements pour chacune des 10 anneacutees et les ajuster aux installations de capaciteacute viseacutees anneacutee par anneacutee Pour simplifier on peut supposer que les investissements sont eacutegalement reacutepartis sur les 10 anneacutees Par exemple si lrsquoobjectif fixeacute pour lrsquoanneacutee 10 est un total de 10 000 MW drsquoinstallations drsquoeacutenergie renouvelable pour un coucirct de 10 millions lrsquoinvestissement annuel

Comme il existe plusieurs sceacutenarios de croissance verte il est souhaitable de commencer avec un sceacutenario simple pour en comprendre la dynamique dans un premier temps


est de 1 million pour 1 000 MW Il ne faut pas oublier lrsquoinflation moyenne fixeacutee disons agrave 3 pour cent Si les coucircts de construction srsquoeacutelegravevent agrave 40 pour cent du coucirct en capital total les eacutequipements eacutelectriques agrave 30 pour cent les importations agrave 25 pour cent et les impocircts sur la production agrave 5 pour cent alors le vecteur du capital pour chaque anneacutee est de 400 000 pour la construction et 300 000 pour lrsquoeacutequipement Dans un modegravele des ES ouvert qui ne prend en compte que les effets de production directs et indirects les importations de 250 000 et les impocircts indirects de 50 000 constituent des pertes qui ne font pas partie du vecteur de la demande finale Neacuteanmoins leurs effets sont pris en compte en calculant le multiplicateur de la valeur ajouteacutee drsquoougrave lrsquoimportance drsquoun ajustement de la valeur ajouteacutee dans le tableau des ES vert eacutelargi (voir expansion de lrsquoindustrie verte en section 53 du preacutesent chapitre)

Le total des investissements verts doit ensuite ecirctre traduit en un sceacutenario alternatif de croissance traditionnelle compatible avec le montant des investissements verts afin de permettre une analyse drsquoimpact comparative Dans lrsquoexemple ci-dessus les investissements dans lrsquoeacutenergie traditionnelle peuvent aider agrave la comparaison

Consommation Ensuite le sceacutenario pour la consommation doit ecirctre calculeacute et harmoniseacute avec le sceacutenario des investissements Ce calcul doit ecirctre appliqueacute pour les sceacutenarios vert et traditionnel Drsquoun point de vue technique dans le tableau des ES cela correspond agrave la consommation finale des meacutenages (consommation finale HH) et aux deacutepenses publiques (G) Dans lrsquoexemple ci-dessus il est neacutecessaire de deacutefinir le deacutecalage dans le temps pour que les investissements deviennent opeacuterationnels Si les investissements en eacutenergie renouvelable consistent en ajouts progressifs au reacuteseau de micro-eacutequipement tels que des panneaux photovoltaiumlques et des eacuteoliennes on peut faire lrsquohypothegravese que la consommation commence lrsquoanneacutee 2 avec lrsquoeacutecheacuteance des investissements agrave la fin de lrsquoanneacutee 1 On peut eacutegalement supposer que chaque anneacutee 1 000 MW drsquoeacutelectriciteacute drsquoorigine renouvelable sont ajouteacutes agrave la consommation totale Le vecteur de la consommation finale est ensuite obtenu en multipliant la consommation drsquoeacutelectriciteacute drsquoorigine renouvelable par le prix moyen escompteacute anneacutee par anneacutee A titre drsquoexemple dans la mesure ougrave la majoriteacute de la demande finale sert agrave payer directement les services publics qui produisent lrsquoeacutenergie renouvelable le vecteur de la consommation finale ne comprendra que de cette entreacutee couvrant 100 pour cent des deacutepenses Comme il nrsquoest pas preacutevu drsquoimporter de carburants et que lrsquoexploitation et la maintenance se deacuteroulent localement il nrsquoy a pas drsquoimportations Il nrsquoy a pas drsquoentreacutee pour les reacutemuneacuterations car elles sont prises en compte indirectement dans les liens en amont de lrsquoindustrie eacutenergeacutetique en utilisant les facteurs de production En supposant que le prix de lrsquoeacutelectriciteacute soit de 10 centimes par kilowattheure (KWh) agrave pleine capaciteacute le coucirct total pour 1 000 MWh (1 MW = 1000 KW) est de 100 000 Si la consommation totale dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie est de 10 000 MW la consommation finale coucircte 1 million (Dans cet exemple nous ne tenons pas compte des facteurs de charge crsquoest-agrave-dire quand les technologies drsquoeacutenergie renouvelable ne produisent pas drsquoeacutelectriciteacute en raison par exemple de lrsquoirreacutegulariteacute du vent et du soleil Dans le monde reacuteel il faudrait en tenir compte)

Il faut eacutegalement formuler des hypothegraveses concernant lrsquoinflation et la fluctuation des prix Par exemple on peut lrsquoestimer agrave 3 pour cent par an La demande finale lrsquoanneacutee 1 est de zeacutero pour les eacutenergies renouvelables et 1 million pour les eacutenergies traditionnelles Cela est ducirc au fait que seuls les investissements concernent les capaciteacutes renouvelables sans modification de la consommation Lrsquoanneacutee 2 la consommation est de 103 000 pour les premiers 1 000 MW de capaciteacute installeacutee et lrsquoanneacutee 3 pour payer 2 000 MWh elle srsquoeacutelegraveve agrave 206 000 Si on ajoute 3 pour cent drsquoinflation et de hausse des prix on obtient 212 180)


Qui plus est dans le sceacutenario de croissance verte il faut formuler une hypothegravese concernant la consommation eacutelectrique issue de sources traditionnelles On peut estimer que alors que la part drsquoeacutenergie renouvelable augmente une reacuteduction eacutequivalente se produit dans la consommation drsquoeacutelectriciteacute traditionnelle au coucirct moyen annuel de 1 000 MW Donc le vecteur de consommation doit refleacuteter le transfert de la demande finale de lrsquoeacutenergie traditionnelle vers lrsquoeacutenergie renouvelable sur une peacuteriode de 10 ans

Contrairement agrave lrsquoeacutenergie renouvelable dans de nombreuses branches telles que les bacirctiments eacutecologiques lrsquoaccumulation de capital demandera davantage de temps pour arriver agrave eacutecheacuteance Les eacutevolutions de la consommation ou de la demande finale du produit ou service telles que le transfert de la demande eacutenergeacutetique lrsquoexploitation et lrsquoentretien des bacirctiments verts ne se produiront qursquoulteacuterieurement Par conseacutequent il est important de deacutefinir les retards drsquoinvestissement notamment pour les investissements laquolourdsraquo qui peuvent demander plusieurs anneacutees avant drsquoecirctre opeacuterationnel

Le vecteur de la demande finale pour les industries vertes restant agrave eacutevaluer concerne les exportations (Ex) Si aucune donneacutee fiable sur les preacutevisions drsquoexportations pour les industries vertes nrsquoest disponible les tendances historiques peuvent srsquoappliquer ou lrsquoeacutevolution des exportations du plus proche voisin ndash souvent lrsquoindustrie-megravere ndash peut ecirctre emprunteacutee

Le total des investissements la demande des meacutenages la demande publique et les exportations doivent ensuite ecirctre ajouteacutes dans un vecteur de la demande finale totale branche par branche et anneacutee par anneacutee

Les vecteurs de la demande finale verte et traditionnelle sont ensuite appliqueacutes au modegravele anneacutee par anneacutee jusqursquoagrave lrsquoanneacutee concerneacutee Les reacutesultats de lrsquoemploi doivent ecirctre ajusteacutes pour tenir compte des tendances de la productiviteacute du travail anneacutee par anneacutee Lrsquoemploi total le revenu et la valeur ajouteacutee qui en reacutesultent peuvent alors ecirctre compareacutes sur une base annuelle entre les sceacutenarios vert et traditionnel


6 Construction drsquoun modegravele de projection de lrsquoemploi statique comparatif eacutetape par eacutetape Reacutesumeacute

Cette section propose un reacutesumeacute qui associe les chapitres 1 et 2 ndash introduction agrave la modeacutelisation des entreacutees-sorties ndash et les chapitres 3 et 4 ndash modeacutelisation des industries vertes et analyse des impacts en termes de reacutepartition Nous avons recours ici aux concepts preacutesenteacutes dans ces chapitres pour construire eacutetape par eacutetape un modegravele de projection de lrsquoemploi statique comparatif Les eacutetapes sont au nombre de sept

1 Obtenir une matrice des ESMCS pour la derniegravere anneacutee disponible et en faire lrsquoanneacutee 0 Il est possible de les obtenir aupregraves de lrsquooffice central des statistiques

2 Calculer le modegravele de Leontief pour lrsquoanneacutee 0 x0 = (I ndash A0)-1f0 ou simplement x0 = Lf0

3 Actualiser la matrice des ESMCS pour lrsquoanneacutee en cours ndash soit pour lrsquoanneacutee 1 ndash en srsquoappuyant sur les donneacutees en cours des Comptes nationaux La matrice A ndash la structure de production axeacutee sur la technologie ndash reste la mecircme tant que le PIB la production totale et la demande finale eacutevoluent de la mecircme maniegravere Lrsquoapplication des taux de croissance annuelle du PIB pour la production et la demande finale permet drsquoactualiser les totaux Seuls les totaux seront modifieacutes et non la structure de lrsquoeacuteconomie (La matrice A reste inchangeacutee)

Quand les ES sont obsolegravetes et que lrsquoeacutevolution sectorielle de la production srsquoest orienteacutee de maniegravere radicalement diffeacuterente de celle de la demande finale la matrice A doit ecirctre corrigeacutee En termes techniques cela signifie que la demande intermeacutediaire (colonnes) a eacutevolueacute diffeacuteremment de la consommation intermeacutediaire (lignes) et de la production totale Des meacutethodes statistiques telles que le chiffrement RSA peuvent ecirctre appliqueacutees pour redimensionner et eacutequilibrer la demande intermeacutediaire la consommation et la production Si les taux de croissance speacutecifiques agrave la branche et au secteur ne sont pas disponibles il nrsquoy a pas lieu drsquoappliquer la meacutethode RSA car la matrice technologique ne changera pas Ce faisant si les donneacutees sur la croissance du secteur et de la demande finale sont disponibles et qursquoelles diffegraverent lrsquoapproche suivante doit ecirctre privileacutegieacutee

a Recueillir les donneacutees sur la croissance du PIB au niveau de la branche ou du secteur appliquer le taux tendanciel lineacuteaire agrave la croissance de la production et eacutevaluer la production


bull Quelles sont les sept eacutetapes de la construction drsquoun modegravele de projection de lrsquoemploi statique comparatif

bull Comment eacutevaluer les eacutevolutions exogegravenes de la demande finale


bull Un modegravele de projection de lrsquoemploi repose sur des sceacutenarios etou des projections exogegravenes de la demande finale comprenant les investissements et la consommation

bull Les donneacutees sur lrsquoemploi dans les eacutetablissements verts doivent ecirctre collecteacutees dans le cadre drsquoenquecirctes par sondage aupregraves drsquoindustries vertes ou drsquoentretiens avec des experts (voir module 2)

bull Ce modegravele reacutepond agrave la question Si la demande finale drsquoun secteur augmente de X de combien augmentera lrsquoemploi dans lrsquoindustrie en question et chez tous les autres fournisseurs


pour chaque branche pour lrsquoanneacutee 1 en cours En notation du modegravele de Leontief il srsquoagit de la production totale par la branche lrsquoanneacutee 1 (selon lrsquohypothegravese que le PIB et la production eacutevoluent de maniegravere lineacuteaire)

b Eacutevaluer la demande finale baseacutee sur les derniegraveres donneacutees des Comptes nationaux ou sur les taux de croissance publieacutes dans la documentation ou fournis par les organisations internationales reconnues ou les organismes tels que la Banque mondiale ou le Fonds moneacutetaire international

c Estimer la consommation intermeacutediaire (vecteur ligne) ic1 = x1 ndash f1

d Estimer la consommation intermeacutediaire (vecteurs colonne) id1 = x1 ndash gdp1

e Apregraves avoir trouveacute les trois valeurs id1ic1x1 appliquer maintenant lrsquoalgorithme RSA qui calcule la nouvelle matrice technologique A1 par lrsquoeacutechelonnement successif des colonnes et des lignes jusqursquoagrave convergence

f Calculer le modegravele de Leontief f x1 = (I ndash A1)-1f1 ou simplement x1 = Lf1

4 Eacutelargir le tableau des ES de lrsquoanneacutee 1 en cours pour prendre en compte les industries vertes

Les industries vertes doivent ecirctre deacutefinies en srsquoappuyant sur lrsquoindicateur du Systegraveme de comptabiliteacute eacuteconomique et environnementale et mentionneacutees comme ayant laquoun objectif eacutecologiqueraquo Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale il srsquoagit des activiteacutes qui fabriquent des produits et mettent en œuvre des processus qui beacuteneacuteficient agrave lrsquoenvironnement (voir les deacutefinitions des industries vertes et indicateurs ci-dessus)

Finalement en suivant les eacutetapes de lrsquoexpansion des industries vertes mentionneacutees ci-dessus on obtiendra une nouvelle matrice branche par branche des industries vertes qui ont des structures de production diffeacuterentes

Lrsquoexpansion de lrsquoindustrie verte doit inclure et donner les chiffres de lrsquoemploi total (crsquoest-agrave-dire un vecteur ligne qui deacutecrit lrsquoemploi total branche par branche) Lrsquoemploi des eacutetablissements verts doit ecirctre pris en compte seacutepareacutement suite agrave la distinction de la nouvelle industrie verte Il est plus efficace de collecter les chiffres relatifs aux emplois par des enquecirctes par sondage aupregraves des industries vertes ou si cela nrsquoest pas possible par des entretiens avec des experts Les chiffres de lrsquoemploi doivent ensuite ecirctre annexeacutes au tableau des ES comme vecteur de comptes satellites (voir le tableau des entreacutees-sorties ci-dessus en section 310 avec lrsquoemploi annexeacute au tableau 41)

Pour eacutetudier les effets des changements structurels verts sur le PIBla valeur ajouteacutee et agrave titre indicatif la reacutemuneacuteration des travailleurs la valeur ajouteacutee et les vecteurs des reacutemuneacuterations peuvent ecirctre indiqueacutes dans le tableau (Il nrsquoest pas neacutecessaire drsquoajouter drsquoinformations car le tableau des ES preacutesenteacute en section 310 comprend les informations sur la VA et les reacutemuneacuterations)

Comme pour les satellites de lrsquoemploi qui associent les uniteacutes physiques aux valeurs des tableaux des ES les satellites des comptes pour les eacutemissions de CO2 par branche la consommation eacutenergeacutetique et la deacuteforestation par branche ou toute autre donneacutee environnementale peuvent ecirctre creacuteeacutes Les effets des politiques environnementales sur la production le PIB et lrsquoemploi peuvent alors ecirctre analyseacutes

5 En srsquoappuyant sur les ES vertes calculer le modegravele de Leontief vert pour lrsquoanneacutee 1 (I ndash A1)-1f1 ou simplement Lf1 Lrsquoinverse est la base du modegravele de projection de la production Ce modegravele reacutepond agrave la question Si la demande finale drsquoun secteur augmente drsquoun combien de produits seront fabriqueacutes branche par branche Lrsquoeffet direct se produit dans la branche ougrave la demande finale croicirct Lrsquoeffet indirect apparaicirct chez les fournisseurs


6 Ensuite calculer les multiplicateurs de lrsquoemploi du revenu et de la valeur ajouteacutee (et les eacutemissions de CO2 ou autres)

Drsquoabord calculer le ratio emploiproduction Il srsquoagit du nombre drsquoemplois neacutecessaires agrave la fabrication drsquoune uniteacute de production crsquoest le coefficient de lrsquoemploi par branche ec = jobsx

Il faut proceacuteder de la mecircme maniegravere pour la valeur ajouteacutee et le revenu Ce qui donnera les coefficients de la valeur ajouteacutee et du revenu

Calculer les multiplicateurs drsquoemploi du revenu et de la valeur ajouteacutee en utilisant le modegravele de Leontief Emploi Verte1 = ec (I ndash A1)-1f1 Les multiplicateurs drsquoemploi constituent le fondement du modegravele de projection de lrsquoemploi et rendent possible les simulations agrave court terme Il permet de reacutepondre aux questions relatives aux diffeacuterents sceacutenarios de croissance telles que Combien drsquoemplois directs et indirects seront creacuteeacutes ou perdus si la demande totale croicirct dans lrsquoindustrie verte et deacutecroicirct dans lrsquoindustrie traditionnelle Quels niveaux de valeur ajouteacutee et de revenu peuvent ecirctre creacuteeacutes

Pour ecirctre en mesure de formuler des projections agrave court terme les taux de productiviteacute du travail doivent ecirctre calculeacutes pour chaque branche Si aucune donneacutee nrsquoest disponible agrave lrsquoeacutechelon de lrsquoindustrie il sera neacutecessaire de formuler des estimations pour les secteurs primaire secondaire et tertiaire La productiviteacute du travail est deacutefinie comme la production fabriqueacutee par uniteacute de travail lp = x emplois

Lrsquoeacutevolution annuelle de la productiviteacute du travail Δ lp = lp0lp1 doit ensuite ecirctre calculeacutee pour chaque industrie Le calcul de la moyenne de la productiviteacute du travail pour la peacuteriode des donneacutees disponibles nous permet drsquoappliquer un coefficient drsquoactualisation constant pour chaque anneacutee de la projection de lrsquoemploi Concernant les industries vertes pour lesquelles dans la plupart des cas une seule observation est possible les eacutevolutions de la productiviteacute peuvent ecirctre rapprocheacutees de celles de lrsquoindustrie voisine la plus proche Crsquoest-agrave-dire geacuteneacuteralement lrsquoindustrie-megravere dont provient lrsquoindustrie verte

7 Eacutelaborer un sceacutenario de croissance du statu quo pour les industries concerneacutees Deacutefinir une date cible pour les projections ndash par exemple lrsquoanneacutee 10 Deacutefinir un vecteur de la demande finale pour la formation de capital neacutecessaire afin que les produits et services verts se deacuteveloppent anneacutee apregraves anneacutee pour atteindre lrsquoobjectif lrsquoanneacutee 10 Deacutefinir eacutegalement un vecteur drsquoacquisition des immobilisations pour tenir compte de lrsquousure et du renouvellement du capital

Ajouter un vecteur de consommation (agrave savoir la demande finale agrave lrsquoexclusion des investissements pris en compte preacuteceacutedemment) pour les sceacutenarios de croissance verte et traditionnelle Utiliser la consommation finale totale du secteur parent de lrsquoanneacutee 10 comme point de deacutepart Tout drsquoabord appliquer le sceacutenario du statu quo dans les industries traditionnelles Ensuite deacutefinir votre objectif vert et orienter la consommation finale totale anneacutee par anneacutee pour atteindre la consommation verte finale totale conformeacutement agrave lrsquoobjectif vert

Ajouter le total des investissements et la consommation finale totale anneacutee par anneacutee et lrsquoappliquer au modegravele anneacutee par anneacutee Lrsquoemploi le PIB le CO2 et drsquoautres indicateurs pertinents peuvent alors ecirctre projeteacutes

Module 4 Du IP et la OU agrave la MCS 163

Reacuteseau drsquoinstitutions drsquoeacutevaluation des emplois verts (GAIN)

Module de formation 4 De lrsquoanalyse des ES et des ressources et emplois agrave lrsquoanalyse

de la matrice de comptabiliteacute sociale

164 Module 4 Du IP et la OU agrave la MCS

Sommaire

1 Introduction 165

2 Analyse des entreacutees-sorties ouverte et fermeacutee 169

21 Tableaux des entreacutees-sorties 169

22 Analyse des entreacutees-sorties systegraveme ouvert 172

23 Analyse des ES fermeacutee et multiplicateurs de Type II 176

24 Application des ES emploi genre profession et eacutemissions 178

3 Tableau des ressources et emplois 181

31 Le cadre des ressources et emplois 182

32 Transformation drsquoun TRE en TES meacutethodes et interpreacutetation 186

33 Analyse drsquoun TRE 194

4 La matrice de comptabiliteacute sociale (MCS) et lrsquoanalyse des multiplicateurs 197

41 Structure des donneacutees 198

42 Multiplicateurs de la MCS 203

43 Un exemple drsquoanalyse des multiplicateurs de la MCS 205

5 Synthegravese conclusions et perspectives 207

Reacutefeacuterences 210


1 Introduction

Le preacuteceacutedent module preacutesentait le cadre des entreacutees-sorties (ES) comme instrument drsquoanalyse des politiques en soulignant sa polyvalence et sa capaciteacute agrave saisir les effets des politiques dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie via les interactions eacuteconomiques entre les secteurs productifs et les sources de demande dans une eacuteconomie

Ce module porte sur certaines extensions et geacuteneacuteralisations du cadre des ES afin de disposer drsquoun portefeuille drsquoinstruments drsquoanalyse eacutelargi Deux autres outils statistiques et analytiques sont mis agrave la disposition des analystes politiques et des deacutecideurs

bull le cadre ressources et emplois et

bull les matrices de comptabiliteacute sociale (MCS)

Au mecircme titre que les tableaux des entreacutees-sorties (TES) les tableaux des ressources-emplois (TRE) et les MCS peuvent ecirctre utiliseacutes comme repreacutesentation statistique drsquoune eacuteconomie et servir de base agrave lrsquoanalyse des multiplicateurs et agrave une modeacutelisation de simulation plus complexe

Pour comprendre ces outils il nous faut prendre un peu de recul et examiner plus attentivement la construction des tableaux des entreacutees-sorties et lrsquoeacuteventuelle extension du concept de multiplicateurs des entreacutees-sorties Nous nous efforcerons alors de comprendre comment les principaux comptes nationaux et les statistiques sociales peuvent ecirctre preacutesenteacutes dans un cadre parfaitement coheacuterent permettant de repreacutesenter les relations eacuteconomiques environnementales et sociales dans une eacuteconomie et de disposer drsquoune base de donneacutees en vue drsquoune modeacutelisation plus complexe

Le cadre des ressources et des emplois syntheacutetise la production et lrsquoutilisation des biens et des services dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie On considegravere aujourdrsquohui qursquoil srsquoagit drsquoun eacuteleacutement essentiel du systegraveme de comptabiliteacute nationale et agrave ce titre il est lrsquoinstrument privileacutegieacute pour eacutequilibrer les ressources et les emplois de produits et pour estimer le PIB de maniegravere plus preacutecise Les TES peuvent ecirctre tireacutes des TRE en formulant des hypothegraveses sur la technique de production ou sur les structures de vente des produits et des branches drsquoactiviteacute


bull Quel est le lien entre les matrices de comptabiliteacute sociale (MCS) drsquoune part les tableaux des ressources-emplois (TRE) et les tableaux des entreacutees-sorties (TES) drsquoautre part

bull Quels sont les avantages des TRE ou des MCS par rapport aux TES


bull Les TRE constituent la source statistique privileacutegieacutee des TES comme des MCS

bull Un TRE vert peut ecirctre obtenu agrave partir des donneacutees de base puis transformeacute en un TES vert en appliquant les meacutethodes classiques de transformation drsquoun TRE en TES

Les tableaux des ressources-emplois (TRE) et les matrices de comptabiliteacute sociale (MCS) peuvent fournir une repreacutesentation statistique drsquoune eacuteconomie et constituer la base drsquoune analyse des multiplicateurs et une modeacutelisation de simulation plus complexe


Les matrices de comptabiliteacute sociale sont des deacuteveloppements des ressources et emplois ou des TES Les MCS comprennent geacuteneacuteralement des statistiques sociales compleacutementaires sur la population active et les meacutenages telles que les revenus et lrsquoutilisation des revenus ventileacutes par cateacutegorie de main-drsquoœuvre et de meacutenage

Les TES les TRE et les MCS sont des repreacutesentations matricielles des transactions eacuteconomiques entre les branches drsquoactiviteacute et les secteurs institutionnels34 Ces systegravemes matriciels peuvent srsquoeacutetendre agrave des comptes satellites qui sont lieacutes aux transactions sans ecirctre complegravetement inteacutegreacutes aux matrices de comptabiliteacute sociale Les comptes satellites mesurent geacuteneacuteralement lrsquoutilisation ou la production de quantiteacutes physiques telles que lrsquoeacutenergie les eacutemissions et lrsquoemploi Les transactions moneacutetaires touchant les industries et les produits verts peuvent ecirctre pleinement inteacutegreacutees aux TES aux TRE et aux MCS alors que les donneacutees environnementales deacutecrites en termes drsquouniteacutes physiques peuvent ecirctre ajouteacutees dans les comptes satellites

Le cadre des ressources et emplois a une valeur analytique en soi il est plus proche des sources statistiques et plus geacuteneacuteral que les TES dans la mesure ougrave il inclut la possibiliteacute de production secondaire des entreprises35 Le cadre des ressources-emplois peut inteacutegrer laquoles industries vertesraquo et les laquobiens et services vertsraquo en ventilant les entreprises classiques et les classifications des produits comme indiqueacute au Module 3 Si les activiteacutes et les produits verts peuvent ecirctre identifieacutes dans les enquecirctes sur les eacutetablissements et les meacutenages un laquoTRE vertraquo qui fait la distinction entre les industries et les produits classiques et les industries et les produits verts peut ecirctre eacutetabli avant le TES Les TRE peuvent ecirctre transformeacutes en TES verts en appliquant les meacutethodes classiques de transformation deacutecrites dans les chapitres suivants

34 Les secteurs institutionnels comprennent les meacutenages les socieacuteteacutes financiegraveres et non-financiegraveres lrsquoadministration publique les institutions sans but lucratif au service des meacutenages (ISBLSM) et le reste du monde Les ISBLSM sont souvent ajouteacutees au secteur des meacutenages35 Les tableaux des ressources et des emplois sont obtenus en classant les entreprises ou les eacutetablissements en branches drsquoactiviteacute selon leur produit principal appeleacute produit laquoprimaireraquo Les entreprises et les eacutetablissements peuvent aussi produire des biens et services qui ne sont pas caracteacuteristiques de la branche agrave laquelle ils appartiennent Le cadre des ressources et des emplois peut inclure ce genre de production laquosecondaireraquo et repreacutesenter plus preacuteciseacutement les veacuteritables proceacutedeacutes de production et flux de produits entre branches

Le cadre ressources-emplois peut inteacutegrer laquoles industries vertesraquo et les laquobiens et services vertsraquo Un laquoTRE vertraquo peut ecirctre transformeacute en un laquoTES vert raquo en suivant les meacutethodes classiques de transformation des TRE en TES

Terminologie et notation matricielle

Le Systegraveme de comptabiliteacute nationale (SCN) est lrsquoensemble des recommandations reconnues agrave lrsquoeacutechelle internationale relatives agrave la maniegravere de compiler les mesures de lrsquoactiviteacute eacuteconomique Il deacutecrit une seacuterie de comptes macroeacuteconomiques clairs coheacuterents et inteacutegreacutes dans le cadre drsquoun ensemble de concepts deacutefinitions classifications et regravegles comptables reconnus agrave lrsquoeacutechelle internationale (Nations Unies 2008) Dans le SCN les activiteacutes de production sont classeacutees en laquobranches drsquoactiviteacuteraquo alors que les biens et services produits sont appeleacutes laquoproduitsraquo

La theacuteorie et lrsquoanalyse des entreacutees-sorties ressources et emplois et de la matrice de comptabiliteacute sociale ont eacutevolueacute au fil du temps en srsquoinspirant des contributions de la litteacuterature eacuteconomique et de la documentation relative aux comptes nationaux Diffeacuterents termes et structures de TES TRE et MCS peuvent ecirctre trouveacutes dans la documentation et reacutepondent souvent des fins analytiques speacutecifiques Par exemple en raison drsquoune ancienne tradition la documentation eacuteconomique a privileacutegieacute le terme laquomarchandiseraquo en reacutefeacuterence agrave des biens et services produits


Les activiteacutes productives doivent ecirctre rassembleacutees en groupes mutuellement exclusifs et collectivement exhaustifs qui peuvent repreacutesenter toute la structure productive sans double comptabiliteacute Le deacutecoupage eacuteconomique classique entre laquoagricultureraquo laquoindustrieraquo et laquoservicesraquo (eacutegalement appeleacutes secteurs primaire secondaire et tertiaire) preacutesente un grand avantage peacutedagogique Dans le SCN le terme laquobranches drsquoactiviteacuteraquo renvoie agrave des groupes drsquoactiviteacutes de production telles que lrsquoagriculture la fabrication la construction et les services

Dans le preacutesent module nous nous efforccedilons de trouver un eacutequilibre entre preacutecision et simpliciteacute en ayant recours aux termes statistiques les plus preacutecis le cas eacutecheacuteant et agrave des termes indirects lorsqursquoil est neacutecessaire de simplifier pour corroborer nos intuitions

Les termes laquomarchandiseraquo et laquoactiviteacuteraquo qui sont habituellement utiliseacutes dans la documentation eacuteconomique relative aux MCS seront utiliseacutes comme synonymes de laquoproduitraquo et laquobranche drsquoactiviteacuteraquo si neacutecessaire Le terme laquobranches drsquoactiviteacuteraquo des SCN sera utiliseacute en conjonction avec le mot laquoindustrieraquo dans le sens de groupe speacutecifique drsquoactiviteacute de production lorsque le contexte le permet

Dans le SCN la valeur ajouteacutee est composeacutee de la laquoreacutemuneacuteration des employeacutesraquo des laquorevenus mixtesraquo de laquolrsquoexceacutedent drsquoexploitationraquo et laquodrsquoautres impocircts sur la productionraquo En revanche les eacuteconomistes preacutefegraverent simplifier ces cateacutegories de paiements en laquosalairesraquo et laquobeacuteneacuteficesraquo afin de disposer drsquoun lien direct avec les intrants primaires tels que le travail et le capital Dans les chapitres suivants des tableaux simplifieacutes utiliseront les termes laquosalairesraquo et laquobeacuteneacuteficesraquo au lieu de laquoreacutemuneacuteration des employeacutesraquo et laquoexceacutedent drsquoexploitationraquo en tenant compte du fait que la reacutemuneacuteration des employeacutes comprend eacutegalement les cotisations de seacutecuriteacute sociale et que les revenus mixtes doivent ecirctre ventileacutes en salaire et eacuteleacutements de profit

Le terme geacuteneacuteral laquosecteurraquo est souvent utiliseacute dans les analyses des ES lorsque rien ne distingue les produits des secteurs drsquoactiviteacute Comme nous le verrons dans les chapitres suivants les TRE sont construits agrave partir drsquoune classification produit par industrie et les TES sont obtenus soit comme matrice produit par produit ou industrie par industrie Dans la mesure ougrave lrsquoanalyse des ES srsquoapplique agrave la fois aux matrices produit par produit et industrie par industrie nous tirerons parti de lrsquoambiguiumlteacute du terme laquosecteurraquo pour repreacutesenter les deux

Ces secteurs productifs doivent ecirctre distingueacutes des laquosecteurs institutionnelsraquo des comptes nationaux qui comprennent les meacutenages lrsquoadministration publique les institutions sans but lucratif les institutions sans but lucratif au service des meacutenages (ISBLSM) et le laquoreste du monderaquo

Enfin comme ce module srsquoappuie largement sur lrsquoalgegravebre matricielle nous adoptons la notation matricielle suivante (i) les caractegraveres gras sont utiliseacutes pour deacutesigner les matrices et les vecteurs tandis que leurs eacuteleacutements sont indiqueacutes en caractegraveres normaux avec des indices Par exemple ai indique lrsquoeacuteleacutement io dans un vecteur alors que ai j indique la ligne io et jo la colonne drsquoune matrice (ii) Un vecteur surmonteacute drsquoun accent circonflexe deacutesigne une matrice diagonale dont les eacuteleacutements diagonaux sont ceux du vecteur original En conseacutequence si x est un vecteur de dimension n

est une matrice diagonale de dimensions n fois n (iii) Le caractegravere gras i deacutesigne un vecteur uniteacute appeleacute vecteur laquosommeraquo La somme des eacuteleacutements de tout vecteur peut ecirctre obtenue en multipliant le vecteur par i Lorsque i est preacutemultiplieacute agrave une matrice il correspond agrave la somme des lignes drsquoune matrice Lorsqursquoil est post-multiplieacute agrave une matrice il correspond agrave la somme de ses colonnes


Public viseacute par le preacutesent module

Ce module srsquoadresse aux analystes soucieux drsquoexplorer les fondements et les deacuteveloppements de lrsquoanalyse des ES gracircce aux tableaux des ressources-emplois (TRE) et aux matrices de comptabiliteacute sociale (MCS) qui permettent drsquoeacutetudier la reacutepartition des revenus les ineacutegaliteacutes et les effets induits (effets de lrsquoemploi et des deacutepenses des meacutenages) Le lecteur trouvera utile la familiarisation avec lrsquoalgegravebre matricielle

Objectifs drsquoapprentissage

bull comprendre les tableaux des ressources-emplois issus des comptes nationaux comme base pour la comptabiliteacute des entreacutees-sorties

bull comprendre le concept la structure et lrsquoemploi des TRE et des MCS qui offrent une description complegravete du flux circulaire de lrsquoeacuteconomie

bull comprendre la diffeacuterence entre modegraveles des ES ouverts et fermeacutes

bull savoir comment lrsquoanalyse des ES peut ecirctre deacuteveloppeacutee en MCS pour eacutevaluer les aspects distributifs et ineacutegalitaires du deacuteveloppement eacuteconomique et des sceacutenarios de deacuteveloppement alternatifs

bull analyser plus avant les eacutevolutions potentielles des aspects quantitatifs et qualitatifs de lrsquoemploi tels que le genre la reacutepartition des revenus et la diversiteacute des professions


Le preacutesent module est organiseacute comme suit

Le chapitre 2 passe en revue les principales notions des modegraveles des ES ouverts et fermeacutes la diffeacuterence entre les deux est essentielle pour comprendre comment les multiplicateurs de la MCS constituent des deacuteveloppements des multiplicateurs des TRE et ES

Le chapitre 3 preacutesente le cadre des ressources-emplois Les TRE constituent la veacuteritable source statistique des TES comme des MCS Ils repreacutesentent la production des biens et des services par les branches drsquoactiviteacute et la demande de produits par les branches drsquoactiviteacute et les secteurs institutionnels tels que les meacutenages les administrations publiques et le reste du monde

Le chapitre 4 preacutecise comment les MCS deacutecoulent des TES et des TRE et preacutesente lrsquoanalyse des multiplicateurs de la MCS

Le chapitre 5 indique comment ces repreacutesentations statistiques des systegravemes eacuteconomiques et sociaux peuvent servir de base de donneacutees pour des modegraveles plus complexes


2 Analyse des entreacutees-sorties ouverte et fermeacutee

Ce chapitre deacuteveloppe le Module 3 sur lrsquoanalyse des entreacutees-sorties en introduisant le concept de systegravemes drsquoentreacutees-sorties ouverts et fermeacutes Le principe de clocircture en ce qui concerne certains comptes suppleacutementaires est essentiel agrave lrsquoanalyse des multiplicateurs de TRE et de MCS et sera expliqueacute en deacutetail dans les paragraphes suivants

21 Tableaux des entreacutees-sorties

Le TES est une repreacutesentation matricielle compacte des transactions moneacutetaires de lrsquoeacuteconomie entre secteurs productifs Il illustre la composition sectorielle des composantes du PIB tels que les deacutepenses des meacutenages les deacutepenses publiques les investissements (ou laquoformation brute de capitalraquo) les exportations et importations ainsi que la composition sectorielle des impocircts et des composantes agrave valeur ajouteacutee telles que les salaires (ou laquoreacutemuneacuteration des employeacutesraquo) et les beacuteneacutefices (ou laquoexceacutedent drsquoexploitationraquo)

Les tableaux 21a et 21b illustrent par des symboles la structure de base drsquoun TES classique agrave trois secteurs avec un traitement diffeacuterent pour les importations En geacuteneacuteral un TES complet consiste en quatre composantes une matrice de flux inter-branches une matrice des composantes de la demande finale une matrice de valeur ajouteacutee et drsquoimpocircts sur les produits et un vecteur drsquoimportations

1 La matrice des flux interbranches Il srsquoagit drsquoune matrice carreacutee qui figure dans le coin supeacuterieur gauche du tableau des ES ougrave chaque eacuteleacutement est identifieacute zij Elle est appeleacutee matrice des flux inter-branches (ou intersectorielle) car zij est la valeur de la production du secteur i vendue au secteur j en tant que consommation intermeacutediaire du secteur j en vue de ses productions totales


bull Quelles sont les structures possibles des TES

bull Que repreacutesente la matrice des coefficients A dans le cadre des structures de TES alternatives

bull Quelle est la diffeacuterence entre un modegravele des ES ouvert et un modegravele des ES fermeacute

bull Qursquoest-ce qursquoun compte satellite et comment lrsquoutiliser pour une analyse des ES


bull Lrsquoanalyse ouverte des ES nrsquoutilise que les comptes de flux intersectoriels dans la production pour deacuteterminer les variations de production (x) reacutesultant des variations de la demande finale (f)

bull Selon les hypothegraveses classiques de lrsquoanalyse des ES la production peut augmenter si elle geacutenegravere davantage de revenus salariaux qui peuvent ecirctre deacutepenseacutes en demande de consommation Lrsquoanalyse des ES fermeacutee ajoute les effets des revenus et de la demande agrave la deacutetermination de la production en y inteacutegrant davantage de liens entre comptes

bull Le modegravele des ES (ouvert ou fermeacute) peut permettre drsquoeacutetudier diffeacuterents aspects de lrsquoeacuteconomie tels que le genre et la composition professionnelle de la main-drsquoœuvre et les eacutemissions de gaz agrave effet de serre


2 La matrice de la demande finale agrave droite contient des donneacutees sectorielles sur les deacutepenses de consommation des meacutenages vecteur C investissement I deacutepenses de consommation des administrations publiques G et exportations (ou exportations nettes) E

3 La matrice de la valeur ajouteacutee et des impocircts consiste en une matrice de la valeur ajouteacutee W qui comprend les salaires et les beacuteneacutefices respectivement dans les premiegravere et deuxiegraveme colonnes et du vecteur des impocircts sur les produits t qui est net des subventions

Tableau 21a Un tableau des ES agrave trois secteurs par symbole avec distinction entre produits nationaux-importeacutes

Secteur Demande finale (f)A

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Secteur Agric z11 z12 z13 C1 I1 G1 E1 X1

Industrie z21 z22 z23 C2 I2 G2 E2 X2

Services z31 z32 z33 C3 I3 G3 E3 X3

Importations m1 m2 m3 mc mi mg me M

Valeur ajouteacutee Salaires w11 w12 w13

Beacuteneacutefices w21 w22 w23

Imposition nette sur la prod

t1 t2 t3

Production totale x1 x2 x3

Tableau 21b Un tableau des ES agrave trois secteurs par symbole avec la demande totale de produits et les exportations nettes

Secteur Demande finale (f)

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Indu

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t1 t2 t3


4 Le vecteur des importations La matrice de transaction intersectorielle et les vecteurs de demande finale peuvent ecirctre deacuteduits des produits importeacutes utiliseacutes pour la consommation intermeacutediaire ou finale Dans ce cas Z C I G et E consistent en biens et services produits sur


le territoire national et leur somme (par secteur) est la production sectorielle x Un vecteur-ligne des importations m repreacutesente les valeurs de la consommation intermeacutediaire de produits par secteur de destination et les composantes importeacutees des deacutepenses finales par cateacutegorie Sa somme correspond aux importations totales M (tableau 21a)

5 Traitement alternatif des importations La matrice de transaction intersectorielle et les vecteurs de demande finale peuvent inclure les biens et services importeacutes et ceux produits sur le territoire national Dans ce cas Z C I G et E consistent en biens et services utiliseacutes et repreacutesentent la demande totale par secteur et type drsquoutilisation Cependant la composante importeacutee de la demande doit ecirctre deacuteduite des utilisations pour obtenir la demande totale de la production inteacuterieure correspondant agrave lrsquooffre de production inteacuterieure x Une colonne importations avec des signes neacutegatifs peut ecirctre ajouteacutee au bloc relatif agrave la demande finale il est eacutegalement possible de soustraire directement les importations des exportations pour obtenir les exportations nettes E ce qui correspond agrave un vecteur des exportations moins les importations totales (utiliseacutee pour la consommation intermeacutediaire la consommation les investissements et les exportations finales) par produit (tableau 21b)

Les relations comptables entre les eacuteleacutements des ES preacutesentent la mesure totale des utilisations de la production inteacuterieure

z11 + z12 + z13 + f1 = x1

z21 + z22 + z23 + f2 = x2 (1a)z31 + z32 + z33 + f3 = x3

avec

f1 = C1 + l1 + G1 + E1

f2 = C2 + 12 + G2 + E2 (1b)f3 = C3 + l3 + G3 + E3

Le systegraveme (1) indique que les utilisations de chaque produit eacutegalent les entreacutees intermeacutediaires totales plus la demande finale f

La valeur du produit (sortie) fourni par les uniteacutes de production nationales et les importations est eacutegale agrave

x1 = z11 + z21 + z31 + w11 + w21 + t1 + m1

x2 = z12 + z22 + z32 + w12 + w22 + t2 + m2 (2)x3 = z13 + z23 + z33 + w13 + w23 + t3 + m3

ougrave (2) srsquoen tient agrave lrsquooption de soustraire les importations de la consommation intermeacutediaire Z et inclut les produits intermeacutediaires importeacutes comme composante distincte

Le principe comptable fondamental entre la fourniture des produits et les usages des produits dans le TES implique que en (1) est eacutegal agrave ceux qui figurent en (2) pour chaque produit

Lrsquoaddition de la somme des trois produits en (1) et en (2) preacutesente un autre principe fondamental dans la comptabiliteacute nationale agrave savoir

que la somme des demandes finales (deacuteduction faite des importations totales) est eacutegale agrave la somme des revenus engendreacutes par la production Le cocircteacute gauche correspond agrave lrsquooptique des deacutepenses et le cocircteacute droit agrave lrsquooptique des revenus aux fins de calcul du produit inteacuterieur brut (PIB)


22 Analyse des entreacutees-sorties systegraveme ouvert

Le TES preacutesenteacute en tableau 21a peut ecirctre repreacutesenteacute en sous-matrices comme lrsquoillustre le tableau 22 Z des transactions intersectorielles f de la demande finale y de la valeur ajouteacutee et x du total des emplois ou ressources Z est une matrice de dimension (3 x 3) f et m sont des vecteurs-colonne de dimension (3 x 1) (m est un vecteur-ligne) y est une matrice de dimension (2 x 3) (excluant les impocircts dans ce cas simplifieacute) et x est un vecteur-colonne ou ligne de dimension (1 x 3)

Tableau 22 Le TES en notation matricielle

A I S C I G E Emploi

A

Z f xI

S

m MSalaire

WBeacuteneacutefices

Impocircts tRessources x

Comme eacutevoqueacute dans le preacuteceacutedent module la premiegravere eacutetape en vue drsquoune analyse des multiplicateurs des ES est de deacuteterminer la matrice des coefficients techniques A Soit aij = zijxj qui est la proportion de la valeur des produits du secteur j consacreacutee agrave la valeur du secteur des achats i en tant que donneacutee intermeacutediaire La matrice technique A pour un ES agrave trois secteurs est alors

(3a)

Ou en notation matricielle

(3b)

En notation matricielle A est obtenu en post-multipliant la matrice de transaction inter-industrielle Z par une matrice diagonale des inverses des eacuteleacutements de x Ce qui revient agrave diviser chaque colonne de Z par chaque eacuteleacutement de x

La matrice A est appeleacutee matrice drsquoexigence des entreacutees directes ou matrice des coefficients techniques car elle preacutecise quel niveau de sortie de chaque secteur sera neacutecessaire en tant qursquoentreacutees pour produire une uniteacute de produits de chaque secteur Elle est appeleacutee matrice technique car elle preacutecise les exigences techniques relatives agrave la proportion des produits de chaque secteur qui sera neacutecessaire en tant qursquoentreacutees pour produire les produits de chaque secteur La deacutefinition donneacutee (3) le principe (1) peuvent ecirctre exprimeacutes en utilisant la matrice A en notation matricielle agrave savoir

(4a)


ou en notation matricielle

x = A x + f (4b)

Soit la matrice des coefficients techniques A qui nrsquoeacutevolue pas avec le niveau drsquoactiviteacutes eacuteconomiques il est alors possible de deacuteterminer combien de produits doivent ecirctre produits en reacuteponse agrave une demande finale On lrsquoobtient en reacutesolvant lrsquoeacutequation (5) pour x

x = (I ndash A)-1 f (5)

Lrsquoeacutequation (5) montre que la preacute-multiplication de la matrice inverse de Leontief (I ndash A)-1 avec le vecteur de la demande finale f donne le vecteur du total de la production neacutecessaire pour obtenir la demande finale donneacutee une fois que les exigences de consommation intermeacutediaire sont satisfaites Lrsquointerpreacutetation eacuteconomique de cette solution algeacutebrique implique une relation causale entre les injections de demande de f et la production brute x La demande suppleacutementaire pour les emplois finals dans f stimulerait la production de produits par des liens en amont (La production drsquouniteacutes suppleacutementaires drsquoun produit neacutecessite des uniteacutes suppleacutementaires du mecircme produit et drsquoautres produits comme entreacutees intermeacutediaires ce qui se traduit au final par une production suppleacutementaire de tous les produits) Ce stimulus augmenterait la production totale jusqursquoagrave satisfaire la demande finale et les exigences interbranches Dans une analyse des ES f est consideacutereacute comme exogegravene car sa valeur est donneacutee avant de reacutesoudre le systegraveme En revanche x est traiteacute comme endogegravene car sa valeur est deacutetermineacutee par le systegraveme (crsquoest-agrave-dire qursquoil fait partie de la solution)

Les deux traitements distincts des importations preacutesenteacutes au tableau 21a et 21b ont des implications pour lrsquoanalyse des ES notamment concernant la taille et lrsquointerpreacutetation de la matrice A et la matrice inverse de Leontief (I ndash A)-1 qui repreacutesente la matrice des multiplicateurs de la demande finale par rapport agrave la production totale

Ce modegravele des ES nrsquoutilise qursquoun nombre limiteacute de comptes notamment Z f et x Lrsquoinverse de Leontief est produit par les seuls coefficients de production (A) Les emplois finals (consommation des meacutenages consommation publique investissement et exportations) sont agreacutegeacutes dans un vecteur de demande finale exogegravene f Les salaires et les beacuteneacutefices W et les importations m ne sont pas inclus dans le systegraveme (4)

Ce systegraveme est appeleacute analyse des ES ouverte car il inclut le nombre minimal de comptes pour obtenir une solution pour x Il nrsquoinclut aucun autre compte du TES Les multiplicateurs obtenus tiennent compte des relations interbranches de la demande pour les entreacutees intermeacutediaires Lrsquohypothegravese sous-jacente est que la consommation finale des meacutenages des administrations publiques les investissements (eacuteleacutements de f) et les revenus (eacuteleacutements de W) ne sont pas affecteacutes par le fonctionnement du systegraveme eacuteconomique A savoir lrsquoaugmentation de la demande de biens et services ne modifie aucun des eacuteleacutements de la demande finale ou des revenus des meacutenages via les eacutevolutions des composantes de la valeur ajouteacutee (f est donneacute et W est exclu par le modegravele) Lrsquoaccent principal dans lrsquoanalyse des ES ouverte porte sur la structure du systegraveme de production afin de deacuteterminer les exigences et les incidences intersectorielles drsquoune certaine demande finale

Le tableau 23 (page suivante) preacutesente un exemple chiffreacute qui illustre la meacutethode

Dans lrsquoanalyse des ES ouverte lrsquoaccent principal porte sur la structure du systegraveme de production afin de deacuteterminer les exigences et les incidences intersectorielles drsquoune certaine demande finale


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Le tableau 23 preacutesente un exemple chiffreacute du tableau 22b Remarquons que le tableau 23 comprend eacutegalement une ligne pour lrsquoamortissement qui nrsquoapparait pas dans les tableaux 22a et 22b Lrsquoamortissement du capital est deacuteduit des beacuteneacutefices pour obtenir les beacuteneacutefices nets Il est ensuite ajouteacute en tant que ligne distincte du bloc de la valeur ajouteacutee afin drsquoobtenir la valeur ajouteacutee brute

La matrice A ressemble agrave ceci

Nous savons deacutejagrave que compte tenu du vecteur de la demande finale f un vecteur de la production totale doit ecirctre produit en soutien comme le montre lrsquoeacutequation (5)

Maintenant on peut se poser une autre question Comment la production totale eacutevolue-t-elle en reacuteponse agrave lrsquoeacutevolution de la demande finale Par exemple si la demande drsquoexportation industrielle de la Chine doit augmenter de dix pour cent de combien augmentera la production Soit Δf lrsquoeacutevolution nette de la demande finale qui repreacutesente dix pour cent de E2 dans ce cas lrsquoeacutevolution de la production totale peut ecirctre trouveacutee en appliquant lrsquoeacutequation (5) crsquoest-agrave-dire (6)

Δx = (I ndash A)-1 Δf (6)

Le tableau 24 preacutesente les reacutesultats

Tableau 24 Effets des multiplicateurs dans un modegravele des ES ouvert Chine 2012

Agriculture (en millones de RMB)

Industrie (en millones de RMB)

Services (en millones de RMB)

Augmentation de la production

2061 31582 6407

Augmentation de la production en pourcentage

231 364 0993

Il est clair agrave partir de ce reacutesultat que bien que lrsquoaugmentation de la demande drsquoexportations soit de dix pour cent seulement dans le secteur industriel les productions de tous les secteurs doivent augmenter pour fournir les entreacutees intermeacutediaires afin que le secteur de la fabrication reacuteponde agrave lrsquoaugmentation de la demande finale Autrement dit en raison des liens interbranches lrsquoaugmentation drsquoun secteur dans la demande finale conduira agrave une augmentation de la production dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie et dans tous les secteurs

Lrsquoanalyse des ES ouverte centreacutee uniquement sur lrsquoeffet de la demande interbranches pour les entreacutees intermeacutediaires neacutecessite le nombre minimum drsquohypothegraveses concernant les autres eacuteleacutements de la demande et de lrsquooffre (A savoir lrsquohypothegravese de rendements drsquoeacutechelle et de lineacuteariteacute de la demande des entreacutees intermeacutediaires est repreacutesenteacutee par des exigences interbranches constantes exprimeacutees par la matrice A) Les multiplicateurs obtenus illustrent agrave la fois les effets directs et indirects des injections de la demande finale au moyen de cycles successifs de demande pour la consommation intermeacutediaire

Dans de nombreux cas il est important de prendre en compte les effets induits des chocs de la demande via drsquoautres composantes de la demande ou des ressources qui peuvent affecter le processus de production et son deacuteveloppement Ceci peut ecirctre obtenu en clocircturant le systegraveme concernant les comptes suppleacutementaires


23 Analyse des ES fermeacutee et multiplicateurs de Type II

Dans lrsquoexemple preacuteceacutedent la production totale a augmenteacute (1) en raison drsquoune demande finale plus eacuteleveacutee (exportations) et (2) drsquoautres secteurs ont ducirc produire davantage de produits pour usage en tant qursquoentreacutees intermeacutediaires Ce type drsquoanalyse est appeleacutee analyse des multiplicateurs de Type I Selon les hypothegraveses classiques de lrsquoanalyse des ES (voir Module 3) la production peut augmenter si elle geacutenegravere davantage de revenus salariaux qui peuvent ecirctre deacutepenseacutes en demande de consommation Le moyen drsquointeacutegrer cet effet est drsquoinclure laquoles salairesraquo et laquola consommation des meacutenagesraquo comme ligne et colonne suppleacutementaires dans les matrices Z et A Crsquoest comme si laquola consommation des meacutenagesraquo constituait un autre secteur productif de lrsquoeacuteconomie comme lrsquoagriculture lrsquoindustrie et les services Ce nouveau secteur creacuteerait le travail vendu agrave chaque secteur en eacutechange de salaires qui sont ensuite deacutepenseacutes dans chaque secteur pour la consommation Cet eacutelargissement du systegraveme des ES est un ES fermeacute car il comprend les salaires et la consommation des meacutenages Les multiplicateurs de Type II peuvent ecirctre obtenus illustrant non seulement les effets directs et indirects mais aussi les effets induits des eacutevolutions de la demande finale par lrsquointermeacutediaire de lrsquoeacutevolution des salaires et de la consommation des meacutenages

Tableau 25 Repreacutesentation drsquoun tableau des ES fermeacute en blocs de sous-matrices concernant la consommation des meacutenages et les revenus salariaux


A

Z f xI

S

Salaire

Beacuteneacutefices πm


laquoLa clocircture du modegraveleraquo concernant la consommation et les revenus des meacutenages est la forme typique de systegraveme des ES fermeacute Le tableau 25 illustre cette approche en notation matricielle La consommation finale des meacutenages devient un compte endogegravene dans le sens ougrave les niveaux de consommation peuvent varier avec lrsquoaugmentation de la production

De mecircme certains revenus perccedilus par les meacutenages doivent ecirctre endogeacuteneacuteiseacutes et ils doivent se deacutevelopper avec lrsquoeacuteconomie (Notez que dans le modegravele des ES les coefficients en A restent fixes alors que la consommation intermeacutediaire augmente proportionnellement agrave la production brute Z) Dans le tableau 25 nous supposons que seuls les revenus salariaux eacutevoluent avec le niveau de production (crsquoest-agrave-dire gracircce agrave des taux drsquoemploi plus eacuteleveacutes ou davantage drsquoheures travailleacutees) alors que les beacuteneacutefices restent donneacutes (exogegravenes)

La consommation et les salaires des meacutenages sont joints agrave la matrice des transactions intersectorielles Z en tant que nouvelle colonne et ligne respectivement La nouvelle matrice des transactions est appeleacutee Z alors que le vecteur des emplois finals exogegravenes f comprend la somme des groupes de deacutepenses restants (investissements deacutepenses publiques et exportations) par produit Les eacuteleacutements restants de la valeur ajouteacutee les beacuteneacutefices π sont supposeacutes exogegravenes et fixes Une matrice des coefficients A est obtenue en divisant chaque eacuteleacutement de la colonne Z par lrsquoeacuteleacutement correspondant

Dans un modegravele des ES fermeacute la consommation finale des meacutenages devient un compte endogegravene les niveaux de consommation peuvent varier avec lrsquoaugmentation de la production


en x Notez que les eacuteleacutements du vecteur de la consommation des meacutenages sont diviseacutes par la consommation totale geacuteneacuterant ainsi les parts de consommation des meacutenages par secteur De mecircme les eacuteleacutements de la composante salariale de W sont diviseacutes par la production correspondante de la branche qui les produit repreacutesentant la part des coucircts de production (ou de lrsquooffre) utiliseacutes pour les salaires En partant du principe qursquoune proportion fixe pour A implique lrsquohypothegravese que les parts de consommation et de salaire nrsquoeacutevoluent pas par rapport au niveau et agrave la composition de lrsquoactiviteacute eacuteconomique (une hypothegravese suppleacutementaire qui srsquoajoute agrave lrsquohypothegravese drsquoun coefficient technique fixe de A) Les meacutenages sont traiteacutes comme un laquosecteurraquo dans le systegraveme des ES qui contribue agrave lrsquoeffet multiplicateur des chocs exogegravenes par lrsquointermeacutediaire de revenus et de modes de consommation fixes

Lrsquoanalyse suit comme dans le cas du systegraveme des ES ouvert

x = Z + fx = Ax + f (7)x = (I ndash A)-1 f


Les eacuteleacutements de (I ndash A)-1 repreacutesentent les multiplicateurs qui comprennent lrsquoeffet de la hausse des revenus sur la demande de consommation Ainsi la boucle multiplicatrice entre la consommation intermeacutediaire et la production est deacuteveloppeacutee en incluant la creacuteation de revenus et lrsquoexpansion de la demande finale

Le tableau 26 illustre les effets drsquoune hausse de dix pour cent de la demande drsquoexportation pour les biens industriels sur la production totale baseacutee sur les multiplicateurs de Type II (avec les reacutesultats de Type I) Lrsquoaugmentation de la production de Type II est obtenue en appliquant le nouvel inverse de Leontief (I ndash A)-1 agrave lrsquoeacutevolution Δf des demandes finales (8) alors que les multiplicateurs de Type I sont obtenus comme dans le modegravele des ES ouvert (6)

Tableau 26 Exemples drsquoeffets de production de Type I et de Type II Chine 2012

Agriculture (en millions de RMB)

Industrie (en millions de RMB)

Services (en millions de RMB)

Augmentation de la production de Type I

2061 31581 6407

Augmentation de la production de Type I en pourcentage

230 364 0993

Augmentation de la production de Type II

4681 50364 17977

Augmentation de la production de Type II en pourcentage

523 581 279

Comme le montre le tableau 26 les multiplicateurs de Type II se traduisent par des effets de production bien plus forts que les multiplicateurs de Type II en raison des liens suppleacutementaires associeacutes agrave la prise en compte de la consommation des meacutenages et de leurs salaires

Le concept consistant agrave tenir compte des composantes suppleacutementaires dans la partie endogegravene du systegraveme (laquoclocircture des comptes suppleacutementairesraquo) est le meacutecanisme essentiel de lrsquoanalyse des multiplicateurs de la MCS abordeacute au chapitre 5


24 Application des ES emploi genre profession et eacutemissions

Le Module 3 montrait que lrsquointroduction des laquosecteurs environnementauxraquo dans la structure de base du TES permet drsquoeacutetudier les effets des politiques et des chocs externes sur ces secteurs ainsi que les effets sur le reste de lrsquoeacuteconomie des politiques axeacutees sur les secteurs environnementaux

Le modegravele des ES (ouvert ou fermeacute) peut aiseacutement srsquoappliquer agrave divers aspects de lrsquoeacuteconomie tels que le genre et la composition professionnelle de la main-drsquooeuvre et les eacutemissions de gaz agrave effet de serre en ajoutant les comptes satellites physiques agrave la structure de base du TES Le compte satellite nrsquoest pas inteacutegreacute aux flux de transaction avec le reste du systegraveme mais il est simplement lieacute agrave certains eacuteleacutements du TES via une forme de coefficient technique Ces comptes expriment normalement les stocks ou flux physiques tels que les eacutemissions le capital et le travail et sa composition par caracteacuteristique drsquointeacuterecirct pour lrsquoanalyse

Tout drsquoabord le modegravele des ES rend compte des effets de lrsquoeacutevolution de la demande finale sur la production sectorielle via les multiplicateurs de Type I ou II Puis les eacutevolutions de la demande finale sont associeacutees agrave drsquoautres variables satellites drsquointeacuterecirct

Emploi Le moyen le plus courant de lier lrsquoemploi au modegravele des ES est drsquoobtenir une matrice diagonale ecirc ej = lj xj eacutetant le coefficient de rendement du travail en supposant qursquoil est fixe dans le temps Ainsi lrsquoeacutevolution de la production totale peut ecirctre traduite par lrsquoeacutevolution de lrsquoemploi en

ΔL = ecirc Δx (9)

Revenons agrave lrsquoexemple dans lequel nous estimions les effets drsquoune augmentation de dix pour cent des exportations industrielles sur la production totale en Chine (tableau 26) En 2012 lrsquoemploi dans lrsquoagriculture srsquoeacutelevait agrave 365 660 150 dans lrsquoindustrie 294 559 566 et dans les services 355 502 924 De ce fait la matrice des coefficients de lrsquoemploi sera

Pour estimer lrsquoeffet sur lrsquoemploi drsquoune hausse de dix pour cent des exportations industrielles en Chine nous preacutemultiplions Δx par ecirc Nous obtenons ainsi

Lrsquoanalyse des multiplicateurs montre qursquoune hausse de dix pour cent de la demande drsquoexportation industrielle se traduira par une augmentation des emplois agrave hauteur de 8 430 000 dans lrsquoagriculture 10 730 000 dans la fabrication et 3 530 000 dans les services

Un moyen moins populaire mais plus logique drsquoun point de vue theacuteorique de lier les eacutevolutions de la production agrave lrsquoemploi est de srsquoappuyer sur la loi drsquoOkun li = αi + βi xi ougrave αi et βi correspondent respectivement agrave lrsquoordonneacutee et au coefficient drsquoOkun pour le secteur i Sous la forme matricielle

(10)


Dans lrsquoeacutequation (10) α est le vecteur des ordonneacutees drsquoOkun et β est la matrice diagonale du coefficient de la courbe drsquoOkun A menudo los profesionales prefieren estimar los efectos sobre el empleo mediante la ecuacioacuten (9) por conveniencia ya que depende uacutenicamente de la disponibilidad de los niveles de empleo sectoriales mientras que la ecuacioacuten (10) requiere unas estimaciones economeacutetricas de los paraacutemetros de Okun a nivel sectorial

Genre Ce cadre peut ecirctre deacuteveloppeacute pour examiner la dimension de genre des effets sur lrsquoemploi si la reacutepartition des genres dans le secteur est disponible Soit Ĝ une matrice diagonale de la preacutesence des femmes dans le secteur (ou des hommes) par rapport au taux drsquoemploi totalΔL middot Ĝ serait le nombre de travailleuses (travailleurs) concerneacutes par lrsquoeacutevolution de lrsquoemploi En comparant le rapport hommes-femmes de lrsquoeacutevolution de lrsquoemploi total (imiddotΔLmiddotĜ) (imiddotΔLmiddot(I-Ĝ)) avec le mecircme rapport de lrsquoemploi total initial il est possible de savoir si les effets sur lrsquoemploi de lrsquoeacutevolution de la demande finale favorisent les femmes ou les hommes Encore une fois lrsquohypothegravese qui sous-tend cette analyse est que la reacutepartition hommes-femmes au niveau sectoriel est fixe dans le temps

Maintenant revenons agrave lrsquoexemple preacuteceacutedent dans lequel nous estimions les effets sur lrsquoemploi drsquoune augmentation de dix pour cent des exportations industrielles sur la production totale en Chine Supposons que les pourcentages de lrsquoemploi des femmes soient respectivement de 45 pour cent 30 pour cent et 60 pour cent pour lrsquoagriculture lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services La multiplication matricielle nous donnera alors le nombre des emplois des femmes qui seront creacuteeacutes dans chaque secteur

Ainsi la hausse de dix pour cent des exportations industrielles permettra de creacuteer respectivement 3 790 000 emplois 3 220 000 et 2 470 000 pour les femmes dans les secteurs agricole industriel et des services En outre nous pouvons calculer la part de lrsquoemploi total creacuteeacute pour les femmes agrave savoir

ou 418 pour cent Nous pouvons comparer cette valeur avec la part des femmes dans lrsquoemploi total pour lrsquoanneacutee 2007 en Chine qui eacutetait de 494 pour cent Ainsi nous pouvons en conclure que lrsquoeffet sur lrsquoemploi drsquoune hausse de dix pour cent des exportations industrielles favorise les hommes

Professions De mecircme existe une matrice des professions-par-branche P de dimension sn middot k ougrave n est le nombre de cateacutegories professionnelles et k est le nombre de secteurs dans lrsquoeacuteconomie Lrsquoeacuteleacutement pij repreacutesente la proportion de lrsquoemploi dans le secteur i qui appartient agrave la cateacutegorie professionnelle jordm De fait P est eacutegalement appeleacutee matrice des coefficients de reacutepartition professionnelle Si lrsquoon suppose que cette matrice nrsquoeacutevolue pas dans le temps P middot ΔL (ougrave ΔL est la matrice diagonale des eacutevolutions de lrsquoemploi calculeacutees agrave partir de lrsquoeacutequation (9) aboutira agrave une matrice n middot k chaque ligne indiquant lrsquoeacutevolution de lrsquoemploi dans lrsquoensemble des secteurs et professions

Revenons agrave nouveau sur lrsquoexemple drsquoune hausse de dix pour cent des exportations industrielles en Chine Supposons que nous ayons des informations sur les professions concernant lrsquoemploi en Chine tel que deacutecrit dans la matrice P ci-dessous


Supposons que pour chaque secteur existent trois cateacutegories professionnelles agrave savoir les ouvriers les cadres et les comptables Lrsquoemploi par secteur (colonnes) est reacuteparti en parts de professions pour chaque secteur (lignes) Par exemple la premiegravere colonne indique que pour le secteur agricole en Chine 90 pour cent des employeacutes sont des ouvriers 5 pour cent des cadres et 5 pour cent des comptables Pour eacutevaluer les effets sur les professions drsquoune hausse de dix pour cent des exportations industrielles nous post-multiplions la matrice P par la matrice diagonale des eacutevolutions de lrsquoemploi preacuteceacutedemment calculeacutees agrave savoir

La matrice correspondante ci-dessus montre comment les emplois creacuteeacutes par la hausse de dix pour cent des exportations industrielles augmenteront par secteur (colonnes) et par profession (lignes) Si nous additionnons les lignes nous constatons que cette hausse des exportations creacuteera des emplois suppleacutementaires pour 15 970 000 ouvriers 2 730 000 cadres et 3 990 000 comptables

Eacutemissions Enfin le cadre des ES peut eacutegalement ecirctre deacuteveloppeacute pour eacutevaluer les effets de la pollution Soit DP une matrice des coefficients des effets directs de la pollution dans laquelle chaque eacuteleacutement dP

nk est la quantiteacute de types de polluants n engendreacutes par dollar de production industrielle k Ensuite DP (I ndash A)-1 Δf est une matrice des effets de la pollution ducircs agrave une eacutevolution de la demande finale Par exemple chaque branche produit deux types de polluants atmospheacuteriques ndash le dioxyde de soufre et les hydrocarbures ndash et la matrice DP ressemble agrave ceci

Les lignes correspondent aux deux types de pollution et les colonnes repreacutesentent les trois secteurs Chaque eacuteleacutement de la matrice indique le niveau de pollution (en milliers de kilogrammes) produit pour chaque million de yuans de produits fabriqueacutes Pour eacutevaluer les effets de la pollution drsquoune hausse de dix pour cent des exportations industrielles nous post-multiplions DP par une matrice diagonale de Δxi(agrave savoir DP(I ndash A)-1 Δf) Nous obtenons ainsi

La premiegravere ligne de la matrice correspondante indique la quantiteacute suppleacutementaire de dioxyde de soufre produite par chaque secteur en raison de la hausse de la demande des exportations De mecircme la deuxiegraveme ligne repreacutesente lrsquoaugmentation correspondante des hydrocarbures


3 Tableau des ressources et emplois

Les tableaux des ressources-emplois (TRE) repreacutesentent la production des biens et des services par les branches drsquoactiviteacute et la demande de produits par les branches drsquoactiviteacute et les secteurs institutionnels tels que les meacutenages les administrations publiques et le reste du monde Un TRE peut comprendre la production secondaire par branche Il est donc organiseacute sous la forme drsquoun tableau des ressources qui montre la reacutepartition des produits de chaque entreacutee de la branche et un tableau des emplois preacutesente la reacutepartition des produits de chacune des sorties de la branche ainsi que lrsquoemploi du produit pour la consommation finale et les exportations

Un TES repreacutesente agrave la fois les ressources et les emplois dans la mecircme matrice Il srsquoagit drsquoune transformation drsquoun TRE qui eacutelimine la production secondaire en formulant des suppositions sur la technologie et les structures de vente des produits ou des branches

Les TRE sont compileacutes agrave partir des donneacutees de base et sont aujourdrsquohui consideacutereacutes comme le meilleur instrument pour eacutevaluer les agreacutegats de la comptabiliteacute nationale Ils repreacutesentent preacuteciseacutement les flux de la demande des produits et la production par branche et ils prennent en compte le fait que les uniteacutes statistiques reacuteelles telles que les entreprises ou les eacutetablissements produisent geacuteneacuteralement plus drsquoun produit Par exemple une uniteacute qui produit principalement des produits agricoles sera inteacutegreacutee au secteur agricole mais elle peut eacutegalement produire des produits manufactureacutes tels que les aliments transformeacutes ou produire des ouvrages de construction fournir des services de restauration et drsquohocirctellerie

Les tableaux des ressources-emplois sont obtenus en classant les entreprises et les eacutetablissements par branche selon leur produit primaire Les produits qui ne caracteacuterisent pas cette branche qui sont produits par la mecircme uniteacute statistique sont consideacutereacutes comme des produits secondaires Par exemple si le produit primaire de lrsquouniteacute relegraveve du secteur agricole alors elle sera classeacutee dans lrsquoagriculture La taille et le nombre de produits secondaires deacutependront des deacutetails de la nomenclature des produits et de la deacutefinition de lrsquouniteacute productive


bull Quelle est la diffeacuterence entre un TRE et un TES

bull Quelles sont les meacutethodes de transformation neacutecessaires pour obtenir un TES agrave partir drsquoun TRE et quelles sont les hypothegraveses sous-jacentes

bull Comment interpreacuteter lrsquoanalyse des multiplicateurs quand on lrsquoapplique directement agrave un TRE


bull Les TRE peuvent ecirctre utiliseacutes pour une analyse des multiplicateurs et comme base (MCS)

bull Le TRE preacutesente les principes fondamentaux de la comptabiliteacute nationale agrave savoir la ressource totale drsquoun produit est eacutegale agrave lrsquoemploi total de ce produit et les sorties drsquoune branche drsquoactiviteacute sont eacutegales agrave ses entreacutees Le TRE permet la production secondaire des branches drsquoactiviteacute

bull Les meacutethodes de transformation des TRE en TES ont drsquoimportantes implications pour lrsquointerpreacutetation de lrsquoanalyse des multiplicateurs


Une nomenclature plus deacutetailleacutee des produits et de la branche et une reacutepartition des entreprises en eacutetablissements limitera geacuteneacuteralement lrsquoincidence de la production secondaire Neacuteanmoins la production secondaire ne peut ecirctre complegravetement eacutelimineacutee au travers de deacutefinitions tregraves fines des eacutetablissements et des nomenclatures des produits et des branches drsquoactiviteacute Mecircme si les entreprises sont reacuteparties en uniteacutes de production qui sont aussi homogegravenes que possible en termes de production telles que les eacutetablissements ou laquotypes drsquouniteacute drsquoactiviteacute eacuteconomiqueraquo (UAE) bien souvent ces uniteacutes ne sont pas en mesure drsquoidentifier quelle part de leur consommation intermeacutediaire est neacutecessaire pour produire leurs produits primaires et secondaires En outre les frais geacuteneacuteraux au niveau de lrsquoeacutetablissement ou de lrsquoUAE peuvent ecirctre ducircs agrave la production de produits primaires ou secondaires et lrsquoimputation des coucircts peut se reacuteveacuteler impossible

Les TRE reflegravetent clairement lrsquoexistence de la production secondaire et sont plus proches de la source de donneacutees originale en recourant agrave une nomenclature laquoproduit-par-brancheraquo En geacuteneacuteral la nomenclature des produits peut ecirctre plus deacutetailleacutee que la classification par branche Dans ce cas lrsquooffre et la consommation intermeacutediaire qui font partie du tableau des emplois sont rectangulaires (plus de produits que de branches) Les TRE sont carreacutes lorsqursquoexiste une correspondance biunivoque entre les classifications des produits et des branches

Chaque colonne du tableau des emplois repreacutesente les exigences de production (les utilisations des entreacutees) de lrsquoensemble de la branche (reacutepartition des emplois des entreacutees de ses eacutetablissements ou UAE) mecircme si ces entreacutees sont utiliseacutees pour la production primaire et secondaire Chaque colonne du tableau des ressources repreacutesente la production de chaque branche reacutepartie en diffeacuterentes cateacutegories de produits Dans un tableau des ressources carreacute les eacuteleacutements diagonaux repreacutesentent la production primaire de la branche correspondante alors que les eacuteleacutements hors diagonal indiquent les produits secondaires

Les TRE sont des outils statistiques et analytiques fondamentaux Les TRE constituent la source statistique privileacutegieacutee des TES comme des MCS Ils sont transformeacutes en TES en supposant une relation speacutecifique entre la production et la consommation intermeacutediaire Les TRE peuvent ecirctre utiliseacutes directement pour lrsquoanalyse des multiplicateurs dans les conditions eacutevoqueacutees dans le preacutesent chapitre Ils peuvent eacutegalement ecirctre utiliseacutes comme base drsquoune MCS et par conseacutequent de modegraveles baseacutes sur la MCS un sujet abordeacute au chapitre 4

31 Le cadre des ressources et emplois

Les tableaux des ressources-emplois donnent une image deacutetailleacutee de lrsquooffre de biens et services proposeacutee par la production inteacuterieure et les importations et de lrsquoutilisation des biens et services pour la consommation intermeacutediaire et lrsquousage final (consommation formation de capital brut exportations)

Le tableau des emplois montre aussi comment les branches drsquoactiviteacute geacutenegraverent les composantes de la valeur ajouteacutee (reacutemuneacuteration des employeacutes autres impocircts sur la production consommation de capital fixe exceacutedent net drsquoexploitation) Ainsi les tableaux des ressources et emplois donnent des informations deacutetailleacutees sur les processus de production les interdeacutependances dans la production lrsquousage des biens et services et la creacuteation de revenus par la production Les tableaux eacutequilibreacutes des ressources et emplois offrent une structure de donneacutees coheacuterente en liant les branches les produits et les secteurs institutionnels Les sous-sections suivantes preacutesentent la structure de base des TRE et leur application pour lrsquoanalyse des multiplicateurs identique agrave celle des TES

Les tableaux des ressources et emploi donnent des informations deacutetailleacutees sur les processus de production les interdeacutependances dans la production lrsquoemploi des biens et services et la formation de revenus par la production


311 Le tableau des ressources

Sur un tableau des ressources classique les produits sont figureacutes sur les lignes et les branches drsquoactiviteacute sur les colonnes Les importations sont ajouteacutees comme colonne suppleacutementaire car elles repreacutesentent une autre source de biens et services (une branche suppleacutementaire en quelque sorte) (tableau 31) 36

Tableau 31 Tableau des ressources

Branches drsquoactiviteacute

Produits

Branches drsquoactiviteacuteImportations TotalAgriculture Industrie Activiteacutes de

service

Produits agricoles

Production par produit et par brancheImportations par produit

Offre totale par produit

Produits industriels

Services

Total Production totale par brancheImportations

totalesOffre totale

Source Eurostat 2008

Les produits sont preacutesenteacutes par ligne Les produits industriels peuvent ecirctre fabriqueacutes par nrsquoimporte quelle branche existante ou importeacutes Les sommes des lignes donnent lrsquooffre totale de chaque produit alors que les sommes des colonnes donnent la valeur totale de la production de chaque branche crsquoest-agrave-dire la somme de tous les produits fabriqueacutes par chaque branche Par exemple au tableau 32 le secteur agricole produit des denreacutees agricoles des produits et des services industriels avec des valeurs de 270 10 et 20 respectivement pour une production totale de 300 Lrsquooffre totale des produits agricoles correspond agrave la production agricole drsquoorigine nationale 270 30 et 50 et les importations agricoles 20

Tableau 32 Tableau des ressources exemple chiffreacute


Produits


service

Produits agricoles 270 30 50 20 370

Produits industriels 10 430 100 50 590

Services 20 40 550 30 640

Total 300 500 700 100 1 600


312 Le tableau des emplois

La structure du tableau des emplois est identique agrave celle des TES La diffeacuterence fondamentale est que les colonnes de la matrice des transactions inter-branches repreacutesentent la consommation intermeacutediaire des branches drsquoactiviteacutes telles que lrsquoagriculture lrsquoindustrie et les services dont les uniteacutes peuvent produire plus drsquoun produit ou service en utilisant les donneacutees indiqueacutees sur les lignes (tableau 33)

36 Comme indiqueacute dans lrsquointroduction laquobranches drsquoactiviteacuteraquo est le terme geacuteneacuterique du SCN pour parler des groupes drsquoactiviteacutes de production Dans ce chapitre et dans le suivant nous avons recours agrave un classification simplifieacutee des grands secteurs de lrsquoactiviteacute eacuteconomique ndash laquoagricultureraquo laquoindustrieraquo et laquoservicesraquo laquoLrsquoindustrieraquo comprend les activiteacutes de fabrication les activiteacutes extractives et de construction


Tableau 33 Tableau des emplois


Produits

Branches drsquoactiviteacute Emplois finals

TotalAgriculture Industrie Activiteacutes de

serviceConsom- mation finale

Formation brute de capital

Exportations

Produits agricoles

Consommation intermeacutediaire par produit et par branche

Emplois finals par produit et par cateacutegorie

Emploi total par produit


Services

Valeur ajouteacutee

Valeur ajouteacutee par eacuteleacutement et par branche

Valeur ajouteacutee

Total Production totale par brancheTotal des emplois finals par

cateacutegorie


Par exemple comme lrsquoindique la premiegravere colonne du Tableau 34 la branche agricole utilise des produits agricoles des produits et services industriels avec des valeurs de 34 106 et 70 respectivement afin de produire les produits agricoles les produits industriels et les services mentionneacutes dans le tableau des ressources (tableau 32 premiegravere colonne) La demande totale de produits agricoles correspond agrave la somme de la demande des branches drsquoactiviteacutes 34 59 et 143 ainsi que les emplois finals 81 21 et 32

Tableau 34 Tableau des emplois exemple chiffreacute


Produits





Exportations

Produits agricoles

34 59 143 81 21 32 370


106 119 77 123 103 62 590

Services 70 112 75 291 61 31 640

Valeur ajouteacutee

90 210 405 705

Total 300 500 700 495 185 125


313 Le TRE

Le tableau des ressources et le tableau des emplois sont combineacutes dans le laquocadre des ressources et emploisraquo (tableau 35) ougrave les produits et branches drsquoactiviteacute figurent sur les colonnes et sur les lignes Le tableau des ressources qui preacutesente les produits sur les lignes et les branches et importations sur les colonnes est transposeacute et constitue le premier bloc du nouveau tableau Le tableau des emplois est ajouteacute sur la droite et preacutesente les groupes de produits et de branches drsquoactiviteacute de maniegravere coheacuterente Le cadre des ressources et emplois est eacutegalement appeleacute tableau des ressources et emplois (TRE)


Tableau 35 Le cadre des ressources et emplois

Produits Branches drsquoactiviteacute Emplois finals

TotalProduits agricoles


Services Agricul-ture

Industrie Activiteacutes de service

Consom-mation finale


Exporta-tions

Prod

uits

Produits agricoles





Services

Bran

ches

drsquo

acti

viteacute

Agriculture

Production des branches drsquoactiviteacute par produit

Produc-tion to-tale par branche

Industrie

Activiteacutes de service

Valeur ajouteacutee Valeur ajouteacutee par eacuteleacutement et par branche

Valeur ajouteacutee totale

Importations Importations totales par produit

Importa-tions

totales

Total Offre totale par produit Production totale par branche

Total des emplois finals par cateacutegorie


Tableau 36 Le cadre des ressources et emplois exemple chiffreacute








Exporta-tions

Prod

uits

Produits agricoles 34 59 143 81 21 32 370

Produits industriels 106 119 77 123 103 62 590

Services 70 112 75 291 61 31 640

Bran

ches

drsquo

acti

viteacute

Agriculture 270 10 20 300

Industrie 30 430 40 500

Activiteacutes de service 50 100 550 700

Valeur ajouteacutee 90 210 405 705

Importations 20 50 30 100

Total 370 590 640 300 500 700 495 185 125



Le cadre des ressources et emplois est geacuteneacuteralement formuleacute en termes de total des ressources et emplois des produits (en inteacutegrant donc les importations) et de total des entreacutees et sorties par branche La valeur totale des biens importeacutes par produit est ajouteacutee agrave la valeur totale des biens et services produits dans le pays (eacutegalement par produit) afin drsquoobtenir lrsquooffre totale De mecircme les emplois par produit comprennent leur composante importeacutee et sont la somme du total des emplois par produit (qursquoils soient produits dans le pays ou importeacutes)

Le TRE preacutesente donc les principes fondamentaux de la comptabiliteacute nationale agrave savoir la totaliteacute des ressources drsquoun produit est eacutegale agrave la totaliteacute des emplois de ce produit (lignes et colonnes 1-3) et la production totale drsquoune branche drsquoactiviteacute est eacutegale agrave la valeur des entreacutees totales plus la valeur ajouteacutee de ces mecircmes branches (lignes et colonnes 4-6) et peuvent servir agrave estimer le PIB (voir chapitre 2)

32 Transformation drsquoun TRE en TES meacutethodes et interpreacutetation

Il existe quatre meacutethodes de transformation de base pour convertir un TRE en TES (voir Eurostat 2008 et Nations Unies prochainement) Ces meacutethodes srsquoappuient sur un certain nombre drsquohypothegraveses essentielles relatives agrave la technologie utiliseacutee (pour les produits ou par branche) ou agrave la structure des ventes (pour les produits ou par branche)

bull Hypothegravese drsquoune technologie unique par produit (Modegravele A) Chaque produit est fabriqueacute selon un proceacutedeacute speacutecifique quelle que soit la branche qui le produit Ce qui conduit agrave un TES produit par produit

bull Hypothegravese drsquoune technologie unique par branche (Modegravele B) Chaque branche dispose de ses propres moyens de production quelque soit sa combinaison de produits Ce qui conduit agrave un TES produit par produit

bull Hypothegravese de la structure fixe de vente par branche (Modegravele C)Chaque branche dispose de sa propre structure de vente quelque soit sa combinaison de produits Ce qui conduit agrave un TES branche par branche

bull Hypothegravese de la structure fixe de vente par produit ( M o d egrave l e D ) Chaque produit dispose de sa propre structure de vente quelle que soit la branche qui le produit Ce qui conduit agrave un TES branche par branche

Alors que les parties de la consommation intermeacutediaire du tableau des ressources et du tableau des emplois disposent drsquoune classification laquoproduit par brancheraquo (par produit sur les lignes et par branche sur les colonnes) un TES peut se preacutesenter soit sous le format produit par produit ou branche par branche La transformation drsquoun TRE en TES neacutecessite un ajustement et un changement de la reacutepartition des colonnes (une recateacutegorisation des branches drsquoactiviteacutes) afin drsquoobtenir un TES produit par produit ou un changement de la reacutepartition de ses lignes (une recateacutegorisation des produits) afin drsquoobtenir un TES branche par branche37

Notez que srsquoil nrsquoy avait pas de production secondaire le tableau des ressources serait diagonal et il y aurait une correspondance biunivoque entre les branches et les produits En outre lrsquoemploi de produits par les branches repreacutesenterait sans ambiguiumlteacute les entreacutees dans un processus de production (produit par produit) ou les ventes drsquoune branche agrave une autre (branche par branche) Il nrsquoy aurait pas de diffeacuterence entre un TRE et un TES produit par produit ou branche par branche

37 La part de la consommation intermeacutediaire drsquoun TES est toujours carreacutee (mecircme classification de produits et branches drsquoactiviteacute) alors que la part de la consommation intermeacutediaire drsquoun TRE peut ecirctre rectangulaire (davantage de produits que de branches) Par la suite nous posons agrave des fins de simpliciteacute que le TRE utiliseacute pour produire un TES est carreacute

Le TRE preacutesente les principes fondamentaux de la comptabiliteacute nationale


Les hypothegraveses relatives agrave la technologie et agrave la structure des ventes sont neacutecessaires pour deacutecomposer le tableau des emplois et reacuteaffecter les produits secondaires et les exigences connexes agrave la production primaire Ce qui peut ecirctre fait en reacuteorganisant la reacutepartition des branches afin drsquoobtenir des laquobranches drsquoactiviteacute ajusteacutees aux produitsraquo dans le TES produit par produit ou en reacuteorganisant la reacutepartition des produits pour obtenir des laquoproduits ajusteacutes aux branchesraquo dans le TES branche par branche Toutes les informations disponibles dans le tableau des ressources et dans le tableau des emplois sont inteacutegralement utiliseacutees mais ne suffisent pas agrave identifier les parties inconnues du TES et il est neacutecessaire de recourir aux autres hypothegraveses qui correspondent aux meacutethodes de transformation

La laquomatrice de productionraquo est la matrice transposeacutee des ressources ougrave les branches figurent sur les lignes et les produits (ou laquoproduits de baseraquo) sur les colonnes Le tableau 37 preacutesente un exemple de matrice de production par des symboles avec deux produits et deux branches Nous deacutefinissons comme laquoproduction par produitraquo i la valeur du produit i fabriqueacute par toutes les branches et nous deacutefinissons comme laquoproduction par brancheraquo la valeur de tous les biens et services produits par la branche j Par exemple v12 est la valeur du produit 2 fabriqueacute par la branche 1 Par conseacutequent la production totale du produit 1 est la somme de la production de ce bien ou service par lrsquoensemble des branches v11 + v21 = q1 alors que la production de la branche 1 est la somme de la production de cette branche v11 + v12 = x1

Tableau 37 La matrice de production (matrice transposeacutee des ressources) en symboles

Produit 1 Produit 2 Production pour branche

Industrie 1 v11 v12 x1


Production par produit q1 q2

En divisant chaque colonne de la matrice de production V par la production par produit q nous obtenons la matrice des coefficients D ci-dessous

(11)

La matrice D est eacutegalement appeleacutee matrice des laquoparts de marcheacuteraquo elle montre la contribution de chaque branche agrave la production par produit Par exemple lrsquoeacuteleacutement d12 est la part de la valeur de production du produit 2 fabriqueacute par la branche 1 Lrsquoeacuteleacutementd22 est la part de la valeur de production du produit 2 fabriqueacute par la branche 2 On peut les consideacuterer comme des pondeacuterations indiquant la contribution relative de chaque branche agrave la fabrication du produit 2 leur somme est eacutegale agrave un

Notez qursquoen notation matricielle D est obtenu en post-multipliant la matrice de production par une matrice diagonale des inverses des eacuteleacutements de q agrave savoir Ce qui revient agrave diviser chaque colonne de V par chaque eacuteleacutement de q


Lrsquoidentiteacute comptable suivante deacutefinit la relation entre x et q

Dq = x (12)

Lrsquoeacutequation (12) se contente de reacuteaffirmer que v11 + v12 et v21 + v22 = x2

En divisant chaque ligne de la matrice des ressources V par la production par branche x nous obtenons la matrice C ci-dessous

(13)

La matrice C est la matrice de la laquocombinaison de produitsraquo Elle montre la part de chaque produit dans la production de chaque branche c12 par exemple est la part de la valeur de production de la branche 1 qui concerne le produit 2 Ainsi dans la matrice C les eacuteleacutements de chaque colonne nous donnent la composition par produit de la production de chaque branche On peut les consideacuterer comme des pondeacuterations indiquant lrsquoimportance relative des deux produits dans la production de la branche leur somme est eacutegale agrave un

En notation matricielle C est obtenu en post-multipliant la matrice de production transposeacutee par une matrice diagonale dont les eacuteleacutements sont inverses de x agrave savoir

Le principe comptable suivant doit srsquoappliquer

xprimeC = q (14)

qui reacuteaffirme que v11 + v21 = q1 et v12 + v22 = q2

Le tableau 38 preacutesente une matrice des emplois simplifieacutee en symboles

Tableau 38 La matrice des emplois en symboles

Branche 1 Branche 2 Demande finale (f)

Production des produits de base

Produit 1 u11 u12 f1 q1


Valeur ajouteacutee w1 w2

Production par branche x1 x2

Par exemple u12 est la valeur du produit 1 utiliseacute par la branche 2 En divisant chaque colonne de la matrice des emplois par la production industrielle totale x nous obtenons la matrice des coefficients B comme indiqueacute ci-dessous

(15)

Dans la matrice B par exemple b12 est la valeur du produit 1 utiliseacute comme entreacutee dans la production de la branche 2 par uniteacute de valeur de la production de la branche 2 x2

En notation matricielle B est obtenu en post-multipliant le bloc de consommation intermeacutediaire de la matrice des emplois U par une matrice diagonale avec les inverses des eacuteleacutements de x agrave savoir

ce qui revient agrave multiplier chaque colonne de U par lrsquoinverse de chaque eacuteleacutement de x Le


vecteur de production par produit q est identique agrave la somme de Bx (consommation intermeacutediaire par produit) et f (demande finale par produit)

q = Bx + f (16)

Lrsquoeacutequation (16) confirme la deacutefinition bien connue selon laquelle le total des emplois par produit est eacutegal agrave la production totale par produit

Les matrices C et D sont des laquomatrices de transformationraquo qui peuvent ecirctre combineacutees avec la matrice des emplois afin drsquoobtenir les diffeacuterentes composantes du TES Par la suite nous montrerons comment le bloc de consommation intermeacutediaire du TES peut ecirctre obtenu en combinant les matrices D C et B et les vecteurs q et x De mecircme les composantes de valeur ajouteacutee et de consommation finale du TES peuvent ecirctre eacutetablies pour les TES produit par produit et industrie par industrie respectivement38

Les diffeacuterentes combinaisons algeacutebriques de ces matrices correspondent agrave diffeacuterentes hypothegraveses et meacutethodes pour obtenir un TES

321 Hypothegravese drsquoune technologie unique par produit

Selon lrsquohypothegravese drsquoune technologie unique par produit (Modegravele A) laquoChaque produit est fabriqueacute selon un proceacutedeacute speacutecifique quelle que soit la branche qui le produitraquo Cette meacutethode permet drsquoeacutetablir un TES produit par produit dont les colonnes repreacutesentent des proceacutedeacutes de production speacutecifiques pour chaque produit

Le bloc de consommation intermeacutediaire du tableau des emplois indique les emplois des produits par les branches Chaque branche peut fabriquer plus drsquoun produit Un TES produit par produit peut ecirctre obtenu en reacuteorganisant les proceacutedeacutes de production (composition des entreacutees) de telle maniegravere que chaque proceacutedeacute produise un seul produit La classification branche doit ecirctre ajusteacutee par produit afin de rendre compte de lrsquoeacutevolution de la composition de la structure des entreacutees Ce qui affectera la consommation intermeacutediaire la valeur ajouteacutee et les blocs des impocircts indirects du TES Par la suite nous mettrons seulement lrsquoaccent sur le bloc de consommation intermeacutediaire du TRE et du TES dans la mesure ougrave le traitement des autres blocs est similaire

Deacutefinir ZPT comme matrice de la consommation intermeacutediaire du TES agrave poser selon lrsquohypothegravese de la technologie unique par produit (indice laquoPTraquo) Cette matrice possegravede une dimension de produit par produit et peut ecirctre diviseacutee par le vecteur de la production par produit q

La matrice (inconnue) des coefficients de consommation intermeacutediaire APT du TES est (par deacutefinition) eacutegale agrave ZPT post-multiplieacute par la matrice diagonale de lrsquoinverse de q

(17)

Cette matrice peut ecirctre obtenue en utilisant la laquocombinaison de produitsraquo C et la matrice de la consommation intermeacutediaire de la matrice des emplois B selon lrsquoeacutequation

B = APT C (18a)

Lrsquoeacutequation (18a) preacutecise que la matrice de la consommation intermeacutediaire du TES selon lrsquohypothegravese de la technologie unique par produit APT doit ecirctre telle que sa multiplication avec la matrice de la combinaison de produits C aboutisse au bloc de consommation intermeacutediaire original de la matrice des emplois B

38 Nous limiterons cet exposeacute agrave la deacuterivation de la part de la consommation intermeacutediaire du TES et renvoyons le lecteur agrave Eurostat (2008) ou aux Nations Unies (prochainement) pour une description de la deacuterivation complegravete du TES


En rappelant une interpreacutetation importante de la multiplication des matrices lrsquoeacutequation (18) pose que B est eacutegal agrave une combinaison lineacuteaire de chaque colonne j de APT en utilisant cij comme pondeacuterations Indiquant comme la colonne j de la matrice APT et consideacuterant seulement deux produits (18a) peut ecirctre reacuteeacutecrite comme suit

(18b)

Les vecteurs possegravedent une laquodimension de produitraquo et sont aussi nombreux que les branches

Dans le cas de deux produits deux branches nous avons

(18c)

Les colonnes de APT repreacutesentent la structure des entreacutees de chaque produit selon lrsquohypothegravese que chaque produit est fabriqueacute avec ses propres moyens de production quelle que soit la branche drsquoorigine Comme chaque branche peut fabriquer plus drsquoun produit la structure des entreacutees de la branche la matrice B est une combinaison (lineacuteaire) de la structure des entreacutees de chaque produit qui repreacutesente le proceacutedeacute unique de fabrication du produit j Les pondeacuterations de cette combinaison de proceacutedeacutes repreacutesentent les parts des produits i dans la production de la branche j

La branche 2 par exemple produit la production 1 en utilisant la structure des entreacutees et sa production de 1 est une part c21de sa production totale La mecircme branche utilise la structure des entreacutees pour le produit 2 qui est une part c22 de sa production totale La somme de ces eacuteleacutements

est le vecteur des exigences totales du produit de cette branche et repreacutesente ses utilisations des produits pour sa consommation intermeacutediaire par uniteacute de production de la branche 2 x2 Cette combinaison lineacuteaire des proceacutedeacutes de production doit ecirctre eacutegale aux colonnes de la matrice B qui indique les entreacutees de produits pour chaque branche

Lrsquoutilisation des matrices des coefficients permet drsquointerpreacuteter aiseacutement la modegravele de transformation La matrice de la consommation intermeacutediaire du TES ZPT peut facilement ecirctre eacutetablie agrave partir des matrices disponibles U et D tel que

(19)

En post-multipliant (19) par nous pouvons deacuteduire directement la matrice des coefficients TES APT De mecircme la matrice B et lrsquoinverse de C peut ecirctre directement utiliseacutee pour obtenir APT

(20)

Les inverses de Dprime et C peuvent comprendre des eacuteleacutements neacutegatifs et par conseacutequent APT peut comprendre des entreacutees neacutegatives dans le processus de fabrication des produits Le laquoproblegraveme des eacuteleacutements neacutegatifsraquo dans le cadre de la transformation drsquoun TRE en un TES selon lrsquohypothegravese drsquoune technologie unique par produit a fait lrsquoobjet de nombreux deacutebats dans la litteacuterature affeacuterente et est souvent citeacute parmi les deacutefauts de cette meacutethode

Le TES produit par produit baseacute sur lrsquohypothegravese drsquoune technologie unique par produit possegravede neacuteanmoins lrsquoavantage theacuteorique non neacutegligeable de rapprocher la structure productive sous-jacente du TES de la theacuteorie eacuteconomique classique Ce qui en fait lrsquoun des TES preacutefeacutereacutes pour lrsquoanalyse des multiplicateurs et la modeacutelisation


322 Hypothegravese drsquoune technologie unique par branche

Selon lrsquohypothegravese drsquoune technologie unique par branche (Modegravele B) laquoChaque branche dispose de ses propres moyens de production quelle que soit sa combinaison de produitsraquo Cette meacutethode permet de creacuteer un TES produit par produit dont les colonnes repreacutesentent une combinaison des proceacutedeacutes de production de chaque branche

Deacutefinir ZIT comme matrice de la consommation intermeacutediaire du TES agrave eacutetablir aux termes de lrsquohypothegravese de la technologie unique par branche (indice laquoITraquo) Cette matrice possegravede une dimension de produit par produit et peut ecirctre diviseacutee par le vecteur de la production par produit q

En post-multipliant cette matrice par la matrice diagonale de lrsquoinverse de q nous obtenons la matrice des coefficients de consommation intermeacutediaire APT du TES

(21)

Cette matrice peut ecirctre obtenue en utilisant les matrices disponibles des laquoparts de marcheacuteraquo D et la matrice de la consommation intermeacutediaire de la matrice des emplois B selon lrsquoeacutequation

(22a)

Lrsquoeacutequation (22) pose que la matrice de la consommation intermeacutediaire du TES selon lrsquohypothegravese de la technologie unique par branche AIT est une combinaison lineacuteaire de la structure de consommation intermeacutediaires des branches (les colonnes de la matrice B) en utilisant les parts de marcheacute des branches comme pondeacuterations Indiquant bj comme la colonne j de la matrice B et consideacuterant seulement deux produits (22a) peut ecirctre reacuteeacutecrite comme suit

(22b)

Les vecteurs b1dj1 + b2dj2 possegravedent une laquodimension de produitraquo et sont aussi nombreux que les branches


(22c)

Les colonnes de AIT repreacutesentent la structure des entreacutees de chaque produit selon lrsquohypothegravese que chaque branche dispose de ses propres moyens de production quelle que soit la production du produit Comme chaque produit est fabriqueacute par plus drsquoune branche la matrice AIT est une combinaison (lineacuteaire) des exigences drsquoentreacutees des vecteurs drsquoexigence des branches bj qui repreacutesentent les proceacutedeacutes de chaque branche pour fabriquer leurs gammes de produits Les pondeacuterations de cette combinaison repreacutesentent les parts de la production de la branche j dans la production du produit i agrave savoir la part de marcheacute de la branche j pour le produit i

Par exemple la branche 2 fabrique les deux produits 1 et 2 en srsquoappuyant sur la structure des entreacutees b2 Sa production est une part d21 de la production totale du produit 1 Le produit 1 est eacutegalement fabriqueacute par la branche 1 avec la structure des entreacutees b1 et est une part d11 de la production totale du produit 1 La somme pondeacutereacutee de ces composantes + est le vecteur des exigences totales du produit pour la fabrication du produit 1 dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie par uniteacute de fabrication du produit 1 q1


La matrice de la consommation intermeacutediaire du TES ZIT peut ecirctre eacutetablie directement agrave partir des matrices disponibles U et C tel que

ZIT = U Cprime (23)

En post-multipliant (23) par n ous pouvons deacuteduire directement la matrice des coefficients TES APT comme suit (22d)

(22d)

323 Hypothegravese de la structure fixe de vente par branche

Un TES branche par branche neacutecessite une transformation des lignes du TRE qui sont classeacutees par produit Selon lrsquohypothegravese de la structure fixe de vente par branche (Modegravele C) laquoChaque branche dispose de sa propre structure de vente quelle que soit sa combinaison de produitsraquo

Deacutefinir ZIS comme matrice de la consommation intermeacutediaire du TES agrave eacutetablir aux termes de lrsquohypothegravese de la structure fixe de vente par branche (indice laquoISraquo) Cette matrice possegravede une dimension de branche par branche afin que chaque ligne puisse ecirctre diviseacutee par le vecteur de production par branche x

En post-multipliant cette matrice par la matrice diagonale de lrsquoinverse de x nous obtenons la matrice des coefficients de consommation intermeacutediaire AIS du TES

(24)

ZIS est obtenu en utilisant la matrice de combinaison de produits C et la matrice de consommation intermeacutediaire de la matrice des emplois U

U = C ZIS (25a)

Lrsquointerpreacutetation de (25) est mieux deacutefinie en preacutemultipliant les deux cocircteacutes de (25) par La preacute-multiplication de la matrice diagonale par U revient agrave diviser chaque ligne de U par chaque eacuteleacutement de q Les lignes de la matrice reacutesultante ( U) indiquent la fraction du produit i vendue agrave diffeacuterentes branches

Rappelant que et en reacuteorganisant

(26a)

( U) est composeacute de deux vecteurs de lignes et qui sont les vecteurs des produits i livreacutes aux branches i et j en tant que part de la production du produit i

( ZIS) est composeacute de deux vecteurs de lignes et qui sont les vecteurs inconnus de la production par branche i livreacutee aux branches i et j en tant que part de la production de la branche i

Lrsquoeacutequation (26a) pose que chaque ligne de ( U) est eacutegale agrave une combinaison lineacuteaire de chaque ligne i de ( ZIS) en utilisant comme pondeacuterations

En pratique ZIS peut ecirctre obtenu en reacuteorganisant (25a)

ZIS = Cndash1U (25b)


et peut inclure des eacuteleacutements neacutegatifs Cette transformation nrsquoest pas recommandeacutee en raison de cette possibiliteacute et de la faible vraisemblance des hypothegraveses sous-jacentes

324 Hypothegravese de la structure fixe de vente par produit

Selon lrsquohypothegravese de la structure fixe de vente par produit (Modegravele D) laquoChaque produit dispose de sa propre structure de vente quelle que soit la branche qui le produitraquo En deacutecoule un TES branche par branche dont les lignes i sont une combinaison lineacuteaire de la structure fixe de vente des produits utiliseacutes par les branches j La structure des ventes des produits aux diffeacuterentes branches est pondeacutereacutee par la contribution de chaque branche agrave la production des biens et services utiliseacutes par les branches comme entreacutees

Deacutefinir ZPS comme matrice de la consommation intermeacutediaire du TES agrave eacutetablir aux termes de lrsquohypothegravese de la structure fixe de vente par produit (indice laquoPSraquo) Cette matrice possegravede une dimension branche par branche et les lignes comme les colonnes peuvent ecirctre diviseacutees par le vecteur de production par branche x

En postmultipliant cette matrice par la matrice diagonale de lrsquoinverse de x nous obtenons la matrice des coefficients de consommation intermeacutediaire APS du TES

(27)

ZPS est obtenu en tant que produit de la matrice de la part de marcheacute D et U

ZPS = DU (28)

La preacutemultiplication de ZPS par eacutequivaut agrave diviser chaque ligne de la matrice par les eacuteleacutements de x et par conseacutequent agrave obtenir une matrice dont les lignes i sont les ventes de la branche i aux autres branches par uniteacute de production de la branche i Rappelant que (28) peut ecirctre reformuleacute comme suit

(29a)

Chaque ligne de ( V) repreacutesente la composition du produit de la production de la branche i (fabrication des produits par uniteacute de production de la branche i) Le facteur ( U) est composeacute de deux vecteurs de lignes et qui sont les vecteurs des produits i livreacutes aux branches i et j en tant que part de la production du produit i Lrsquoeacutequation (ps2) peut ecirctre interpreacuteteacutee comme une combinaison lineacuteaire des lignes de U avec des pondeacuterations correspondant aux lignes

V

(29b)


Chaque ligne de la matrice reacutesultante est une combinaison lineacuteaire des structures de vente et des produits utiliseacutes comme entreacutees par toutes les branchespondeacutereacutee par la part de chaque produit dans la production totale de la branche correspondant agrave cette ligne

En combinant (27) et (28) nous obtenons

(30)

Les eacuteleacutements neacutegatifs dans la part de la consommation intermeacutediaire du TES ne peuvent ecirctre issus drsquoune telle transformation Cet avantage et la possibiliteacute theacuteorique de disposer drsquoune structure fixe de vente pour les produits plutocirct que pour la branche (le modegravele des ventes deacutepend de la nature du produit et non de qui le fabrique) font de cette meacutethode une des plus attrayantes en geacuteneacuteral et la meacutethode preacutefeacutereacutee pour les TES branche par branche

33 Analyse drsquoun TRE

Les TRE comme les TES peuvent ecirctre utiliseacutes pour lrsquoanalyse des multiplicateurs mais lrsquointerpreacutetation des multiplicateurs des TES et des TRE peut ecirctre tout agrave fait diffeacuterente

331 Matrices des coefficients techniques utilisant les TRE

Les meacutethodes de transformation discuteacutees dans la section preacuteceacutedente permettent de creacuteer des TES avec diffeacuterentes matrices des coefficients techniques APT AIT AIS et APS Ces matrices sont celles qui sont effectivement utiliseacutees dans lrsquoanalyse des multiplicateurs preacutesenteacutee dans ce module et dans le Module 3 ougrave une matrice des coefficients intersectorielle geacuteneacuterique A a eacuteteacute utiliseacutee pour obtenir la production sectorielle brute x

x = Ax + f (31) x = (I ndash A)-1 f

ougrave (I ndash A)-1 est la matrice inverse de Leontief Compte tenu du fait que dans notre notation actuelle x indique la production par branche et que q est la production par produit nous pouvons obtenir la production brute par produit comme suit

en la que (I ndash A)-1 es la matriz inversa de Leontief Teniendo en cuenta que en nuestra notacioacuten actual x indica la Production de la Industrie y q es la Production del producto podemos obtener la Production bruta del producto con

q = (I ndash APT)-1 f

ou

q = (I ndash AIT)-1 f

et la production par branche

x = (I ndash AIS)-1 fI


ou

x = (I ndash APS)-1 fI

selon le type de TES utiliseacute Notez que dans le cas branche par branche le vecteur des deacutepenses finales fI doit ecirctre ajusteacute pour illustrer la transformation des lignes des produits en branches

332 Lrsquoinverse de Leontief baseacute sur les TRE

Si nous essayons drsquoappliquer directement lrsquoanalyse des ES au TRE nous sommes confronteacutes ccedil une difficulteacute le tableau des emplois preacutesente des produits sur la ligne et des branches sur les colonnes Lrsquoidentiteacute du TRE

q = Bx + f (32)

ne peut ecirctre utiliseacute comme TES pour obtenir

x = Ax + f

et

x = (I ndash A)-1 f

Cependant si nous disposons drsquoune matrice de transformation telle que T qui peut transformer x en q ou vice-versa alors le modegravele ES devient agrave nouveau applicable Par exemple srsquoil existe un T tel que x = Tq alors

q = (I ndash BT)-1 f (33)

Il en ressort que si T = D nous avons x = Dq qui correspond agrave lrsquoeacutequation (12) et agrave partir de (32) nous obtenons

q = (BD)q + f

et

q = (I ndash BD)-1 f (34)

qui rappelant (22a) eacutequivaut agrave


Cela correspond agrave la matrice des coefficients drsquoun TES obtenu avec la meacutethode de transformation (Modegravele B) de la technologie fixe par branche

Si nous preacutemultiplions (31) par D nous obtenons une expression pour la production par branche x

x = (DB)x + Df

et

x = (I ndash DB)-1 Df (35)

qui rappelant (30) eacutequivaut agrave

x = (I ndash APS)-1 Df


Ce qui correspond agrave utiliser la matrice des coefficients drsquoun TES obtenu agrave partir de la meacutethode de transformation (Modegravele D) de la structure fixe de vente par produit

Ces deacuterivations preacutesentent un inteacuterecirct particulier si nous souhaitons utiliser le TRE comme source directe des multiplicateurs pour la production par branche x et la production par produit q

Comme indiqueacute dans les eacutequations (16) et (12) les identiteacutes des TRE peuvent ecirctre formuleacutees comme suit

B middot x + f = q D middot q = x

Elles peuvent ecirctre ainsi formuleacutees sous forme matricielle

(36)

et peuvent ecirctre redeacutefinies comme

(37)

Ougt

rappelant la deacuterivation des multiplicateurs entreacutees-sorties des eacutequations (5) et (6)

x = Ax + f x = (I ndash A)-1 f

Nous pouvons en deacuteriver les multiplicateurs des TRE comme suit

(38)

Nous notons que lrsquoinverse de Leontie (I ndash S)-1 doit ecirctre une composition de la multiplication des matrices de D et B Il peut ecirctre deacutemontreacute que (38) aboutit agrave un systegraveme avec (34) et (35) C-est-agrave-dire qursquoobtenir les multiplicateurs de (38) eacutequivaut agrave obtenir la production par produit q par et le TES obtenu avec la meacutethode de transformation (Modegravele B) de la technologie fixe par branche et la production par branche x et le TES obtenu avec la meacutethode de transformation de la structure fixe de vente par produit (Modegravele D)

Ce reacutesultat est essentiel pour interpreacuteter les multiplicateurs de la MCS agrave chaque fois qursquoune MCS est obtenue directement agrave partir drsquoun TRE


4 La matrice de comptabiliteacute sociale (MCS) et lrsquoanalyse des multiplicateurs

Une matrice de comptabiliteacute sociale (MCS) associe les macrostatistiques des comptes nationaux et les microstatistiques du marcheacute du travail les revenus et la consommation des meacutenages et drsquoautres statistiques sociales (voir la Commission europeacuteenne 2008) La MCS est un deacuteveloppement du TES et du TRE Il srsquoagit drsquoune repreacutesentation matricielle compacte des principaux comptes nationaux de lrsquoeacuteconomie qui inclut en outre les informations lieacutees aux statistiques sociales et du travail

Le systegraveme de comptabiliteacute nationale comprend les laquobiens et servicesraquo et les comptes de laquoproductionraquo qui peuvent ecirctre repreacutesenteacutes sous forme de TES et de TRE en classant lrsquoactiviteacute eacuteconomique par branche et par produit Il comprend eacutegalement les flux de transaction entre les acteurs eacuteconomiques appeleacutes secteurs institutionnels tels que les meacutenages les entreprises et lrsquoadministration publique Il fournit une repreacutesentation sous forme matricielle des liens entre laquocompte drsquoexploitationraquo laquocomptes drsquoaffectation des revenus primairesraquo comptes de laquodistribution secondaire des revenusraquo et laquodrsquoutilisation des revenusraquo ainsi qursquoun ensemble de laquocomptes drsquoaccumulationraquo de chaque secteur institutionnel Ces derniers sont lieacutes aux laquobiens et servicesraquo et aux comptes de laquoproductionraquo afin de suivre les flux des revenus de la production vers leur utilisation et lrsquoaccumulation drsquoactifs Le laquoreste du monderaquo est inclus pour obtenir un systegraveme parfaitement fermeacute et eacutequilibreacute

Une repreacutesentation complegravete de ces seacuteries de comptes nationaux sous forme matricielle est eacutegalement appeleacutee matrice des comptes nationaux (MCN) La MCN peut se construire en srsquoappuyant sur certains agreacutegats des comptes mentionneacutes ci-dessus lorsque des contraintes de donneacutees ou la speacutecificiteacute de lrsquoanalyse lrsquoimposent La MCS fournit drsquoautres informations en ajoutant des statistiques sociales et du travail aux comptes nationaux


bull Quelle est la diffeacuterence entre une MCN et une MCS

bull Comment srsquoarticulent-elles avec le TRE et le TES

bull Dans lrsquoanalyse drsquoune MCS quels comptes sont consideacutereacutes comme endogegravenes (crsquoest-agrave-dire deacutetermineacutes agrave lrsquointeacuterieur du modegravele)


bull La comptabiliteacute de la MCS met lrsquoaccent sur la formation la reacutepartition et les utilisations des revenus pour les secteurs institutionnels

bull Les multiplicateurs de la MCS permettent drsquoeacutevaluer lrsquoeffet des eacutevolutions de la demande finale sur la production par produit la production par branche les revenus des facteurs et les revenus des meacutenages

bull Lrsquoanalyse des multiplicateurs baseacutes sur la MCS comprend non seulement les effets des liens inter-branche dans la production et la demande mais aussi des revenus des facteurs et des meacutenages et les modes de consommation


41 Structure des donneacutees

La matrice de comptabiliteacute sociale (MCS) est une extension du TRE ou du TES qui comprend les transactions entre les secteurs institutionnels eacutelargis (agrave savoir les meacutenages reacutepartis en cateacutegories socio-eacuteconomiques ou les entreprises classeacutees par taille) les flux entre diffeacuterents facteurs de production (reacutemuneacuteration de diverses formes de travail et drsquoexceacutedents drsquoexploitation) et les secteurs institutionnels eacutelargis Comme pour le TRE et le TES chaque ligne et colonne correspondante repreacutesente un compte Les lignes repreacutesentent les laquoentrantsraquo ou laquorevenusraquo alors que les colonnes repreacutesentent les laquosortantsraquo ou laquodeacutepensesraquo La somme des entreacutees de chaque ligne (revenus) doit ecirctre eacutegale agrave la somme des entreacutees de la colonne correspondante (deacutepenses) La MCS est donc naturellement carreacutee bien que drsquoautres conventions comptables puissent ecirctre utiliseacutees pour une section repreacutesentant les laquocomptes drsquoaccumulationraquo de lrsquoeacuteconomie La seacutelection des comptes deacutepend de la finaliteacute de la MCS et de la question politique qui doit ecirctre traiteacutee

Le tableau 41 (page 200) preacutesente la MCN complegravete drsquoune eacuteconomie notable Les comptes laquo1 Biens et servicesraquo et laquo2 Productionraquo sont les comptes connus produit et branche du TRE Le bloc (12) est la sous-matrice agrave lrsquointersection des lignes du compte laquo1 Biens et servicesraquo et les colonnes des comptes laquo2 Productionraquo Cette sous-matrice repreacutesente la matrice des emplois du TRE (21) est la matrice de production (16) repreacutesente les deacutepenses de consommation finale des trois secteurs institutionnels (17) sont des accumulations de stock alors que (18) repreacutesente la formation brute de capital fixe Une fois additionneacutees elles repreacutesentent la formation brute de capital ou lrsquoinvestissement du TES et du TRE (110) constitue la demande de produits par le reste du monde (exportations) alors que (101) est la fourniture de produits provenant du reste du monde (importations) (32) est la matrice de la valeur ajouteacutee et (41) comprend les impocircts sur les produits Ces matrices sont les blocs du TRE et (en partie) du TES

Le tableau 41 montre comment la MCN deacuteveloppe le systegraveme TRE pour inteacutegrer les comptes laquo3 drsquoexploitationraquo laquo4 drsquoaffectation des revenus primairesraquo laquo5 de distribution secondaire des revenusraquo et laquo6 drsquoutilisation des revenusraquo et drsquoautres comptes drsquoaccumulation qui montrent les flux de fonds entre les secteurs et leur accumulation en biens drsquoeacutequipement et actifs financiers Ce systegraveme complet montre les transactions entre les secteurs agrave diffeacuterentes eacutetapes du flux de revenu et fournit une mine drsquoinformations pour la compreacutehension et la modeacutelisation de lrsquoeacuteconomie

Lrsquoobjectif de ce chapitre eacutetant de preacutesenter les concepts fondamentaux de la MCS et son utilisation pour lrsquoanalyse des multiplicateurs nous nous limiterons aux comptes 1 agrave 3 et ajouterons aux multiplicateurs TRE certains agreacutegats des autres comptes pour prendre en compte les effets de la consommation et de la distribution Nous renvoyons le lecteur agrave la Commission europeacuteenne (2008) ou aux Nations Unies (prochainement) pour une preacutesentation complegravete des autres comptes de la MCN et de la MCS

Le tableau 42 preacutesente une MCN ougrave les comptes 4 agrave 6 sont agreacutegeacutes par secteur institutionnel les comptes 7 et 8 nrsquoont aucune ventilation deacutetailleacutee et la valeur ajouteacutee est diviseacutee en salaires beacuteneacutefices et impocircts sur la production39 Il ne contient que des informations issues des comptes nationaux qui peuvent ecirctre compleacuteteacutees en y inteacutegrant les informations sociales et relatives au marcheacute du travail pour obtenir une MCS

39 Dans cette section nous aurons recours agrave la reacutepartition du compte national de la valeur ajouteacutee en laquoreacutemuneacuteration des employeacutesraquo laquoexceacutedent drsquoexploitationraquo laquorevenu mixteraquo et laquoautres impocircts sur la productionraquo pour la MCN complegravete La MCN simplifieacutee et agreacutegeacutee et la MCS regroupent ces cateacutegories en laquosalairesraquo et en laquobeacuteneacuteficesraquo en seacuteparant le laquorevenu mixteraquo des non-socieacuteteacutes en eacuteleacutements de salaire et de beacuteneacutefice

La MCN est une repreacutesentation matricielle des comptes nationaux La MCS fournit drsquoautres informations en ajoutant des statistiques sociales et du travail aux comptes nationaux


Le tableau 43 preacutesente agrave titre drsquoexemple une ventilation des salaires des emplois peu et tregraves qualifieacutes et des revenus et de la consommation des meacutenages par quintilee La deacutesagreacutegation de la reacutemuneacuteration du travail en deux types de groupes professionnels deacuteveloppe la sous-matrice de la valeur ajouteacutee (32) Il srsquoagit de la valeur ajouteacutee geacuteneacutereacutee en activiteacutes de production qui est distribueacutee aux facteurs de production Le compte 3 preacutesente deacutesormais quatre cateacutegories de reacutemuneacuteration qui sont reacuteparties dans les quatre secteurs institutionnels en sous-matrice (43) Il montre comment les diffeacuterents groupes de meacutenages perccediloivent les paiements pour leur travail Les salaires des emplois tregraves et peu qualifieacutes sont affecteacutes aux meacutenages par quintilee de revenus alors que les beacuteneacutefices sont transfeacutereacutes aux entreprises et les impocircts au gouvernement Le bloc (14) montre le mode de consommation des meacutenages par cateacutegorie de revenus Les groupes socioeacuteconomiques sont censeacutes avoir des habitudes de consommation et drsquoeacutepargne diffeacuterencieacutes comme illustreacute en (14) et (54) respectivement Le bloc (44) montre les transactions entres les diffeacuterents secteurs institutionnels sous la forme de redistribution des beacuteneacutefices de transferts sociaux et drsquoimpocircts sur le revenu

En geacuteneacuteral la marque distinctive de la MCS est la prise en compte des transactions des secteurs institutionnels eacutelargis pour repreacutesenter les flux de formation de distribution et drsquoutilisation des revenus de groupes socio-eacuteconomiques seacutelectionneacutes Les eacuteleacutements de la valeur ajouteacutee sont geacuteneacuteralement regroupeacutes en paiements verseacutes agrave des cateacutegories homogegravenes de facteurs de production telles que laquola main-drsquoœuvre qualifieacuteeraquo et la laquomain-drsquoœuvre non qualifieacuteeraquo laquoles travailleurs indeacutependantsraquo et laquoles travailleurs salarieacutesraquo ou agrave des cateacutegories professionnelles

Comme dans toute partition les cateacutegories doivent ecirctre mutuellement exclusives et collectivement exhaustives De mecircme les meacutenages doivent ecirctre classeacutes en groupes qui caracteacuterisent la totaliteacute de ce secteur Dans cet exemple la MCS comprend une deacutesagreacutegation par percentile de revenu Drsquoautres classifications courantes distinguent les meacutenages ruraux et urbains ou la principale source de revenus du chef de famille

Une MCS comprend des transactions des secteurs institutionnels eacutelargis montrant les flux de revenus pour les cateacutegories socio-eacuteconomiques seacutelectionneacutees


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Commenccedilons par la sous-matrice dans lrsquoencadreacute en haut agrave gauche Les trois premiegraveres lignes et les deux premiegraveres colonnes correspondent au TRE avec q comme production par produit (un vecteur de la production totale drsquoun produit donneacute) x eacutetant la production par branche (un vecteur de la production totale drsquoune branche donneacutee) v eacutetant le total des revenus geacuteneacutereacutes par la production et y eacutetant le total des revenus perccedilus par les cateacutegories de meacutenage Comme dans le cas du TES et du TRE la division des eacuteleacutements par les sommes de leurs colonnes donne les matrices des coefficients (voir les eacutequations (3) dans la section 22) Par conseacutequent est la matrice de consommation intermeacutediaire et est la matrice de production B et D sont les matrices des coefficients deacutefinies en section 32 C est un vecteur ou une matrice des tendances de la consommation des meacutenages gracircce aux revenus et y est un vecteur des revenus des meacutenages W est une matrice des coefficients de la valeur ajouteacutee (la reacutemuneacuteration par rapport aux facteurs de production par uniteacute de production) Par conseacutequent Y est une matrice des coefficients de distribution qui preacutecise les revenus de facteurs par rapport aux meacutenages en tant que revenus des meacutenages et est une matrice diagonale de la valeur ajouteacutee (revenus de facteurs) Les symboles agrave lrsquoexteacuterieur de la sous-matrice en encadreacute sont le vecteur des deacutepenses de consommation finale f (qui additionne la consommation des meacutenages et de lrsquoadministration publique lrsquoinvestissement et les exportations) et le vecteur des transferts par rapport aux meacutenages h (qui comprend les transferts pour les autres secteurs institutionnels nationaux et ceux du reste du monde)

Lrsquoanalyse des multiplicateurs MCS est un deacuteveloppement naturel de lrsquoanalyse du TES et du TRE Le compte des biens et services le compte de production les comptes de formation et le compte des meacutenages seront consideacutereacutes comme endogegravenes ce qui signifie que leur valeur sera deacutetermineacutee par la solution du systegraveme Dans ces comptes les matrices des coefficients D B C W et Y sont censeacutees ecirctre fixes ce qui implique que les coefficients de production la part du revenu et les parts de consommation du revenu sont censeacutees ecirctre fixes En revanche les vecteurs x v et y (et leurs matrices diagonales avec les signes en forme drsquoaccent circonflexe) doivent ecirctre ajusteacutes pour tenir compte de lrsquoeacutevolution des comptes exogegravenes f et h

Les eacutequations suivantes sont obtenues agrave partir des principes comptables

B middot x + C middot y + f = q D middot q = x (39a)

W middot x = v Y middot v + h = y

ou en exposant les blocs des sous-matrices

(39b)

Nous pouvons lrsquoexprimer (39) simplement comme suit

(40)

ougrave

Rappelant la deacuterivation des multiplicateurs entreacutees-sorties agrave partir des eacutequations (4) et (5)



De mecircme agrave partir de lrsquoeacutequation (40) nous pouvons en deacuteduire les multiplicateurs de la MCS comme suit

(41)

Avec ces multiplicateurs de la MCS nous pouvons eacutevaluer lrsquoeffet des eacutevolutions de la demande finale en matiegravere de fabrication des produits de base de production par branche de revenus de facteurs et de revenus des meacutenages (les quatre comptes endogegravenes) A savoir

(42)

Les eacutequations (41) et (42) sont similaires aux eacutequations (4) et (5) dans le modegravele des ES et aux eacutequations (37) et (38) dans le modegravele du TRE Lrsquoanalyse de la MCS comprend plus de comptes endogegravenes que le TES et le TRE Donc lrsquoinverse de Leontief (I - S)-1 produit de plus grands multiplicateurs Le principe de laquoclocircture par rapport agraveraquo une plus grande seacuterie de comptes accroicirct les effets multiplicateurs drsquoune eacutevolution des comptes exogegravenes (agrave savoir les deacutepenses publiques lrsquoinvestissement ou les exportations)

43 Un exemple drsquoanalyse des multiplicateurs de la MCS

Dans cette section nous preacutesentons un exemple simple drsquoanalyse des multiplicateurs de la MCS Nous voulons ici aborder la question Que se passerait-il si la demande drsquoexportation pour le secteur agricole de lrsquoeacuteconomie devait augmenter de dix pour cent Nous souhaitons trouver des effets absolus et relatifs La premiegravere eacutetape est de creacuteer le laquochocraquo absolu de la demande finale la hausse de dix pour cent de la demande drsquoexportation concerne lrsquoun des eacuteleacutements dans le vecteur f Ensuite nous appliquons lrsquoeacutequation (42) pour calculer lrsquoeffet dans lrsquoensemble de lrsquoeacuteconomie de la hausse de la demande pour les exportations agricoles pour cette eacuteconomie Le tableau 45 preacutesente les effets sur les comptes endogegravenes

Tableau 45 Effets drsquoune hausse de dix pour cent de la demande drsquoexportation agricole sur les comptes endogegravenes

Effet net Effet en pourcentage

Quantiteacute de produits agricoles 661 398

Quantiteacute de produits industriels 306 026

Quantiteacute de produits de services 406 035

Production dans lrsquoagriculture 536 370

Production dans lrsquoindustrie 210 028

Production dans les services 385 036

Salaires des emplois tregraves qualifieacutes 131 045

Salaires des emplois peu qualifieacutes 131 045

Beacuteneacutefices 325 090

Meacutenages 1er quintile 012 046

Meacutenages 2egraveme quintile 102 046





Le tableau 45 montre que lrsquoanalyse des multiplicateurs axeacutes sur la MCS permet de calculer les effets drsquoun choc non seulement sur les sorties mais aussi sur les revenus des facteurs et des meacutenages Avec une hausse de dix pour cent de la demande des exportations agricoles nous observons des deacuteveloppements dans lrsquoensemble des produits des branches des facteurs et des meacutenages Il nrsquoest pas surprenant de constater que ces effets sont plus importants sur les sorties agricoles car le choc vient directement du secteur agricole Drsquoautres secteurs facteurs et meacutenages connaissent des effets induits plus faibles via les coefficients fixes

En outre gracircce agrave des informations pertinentes sur les coefficients drsquoemploi et les coefficients drsquoeacutemissions nous pouvons calculer les effets en matiegravere drsquoemploi et drsquoeacutemissions de la hausse de dix pour cent des exportations agricoles en suivant la meacutethode preacutesenteacutee dans la section 24


5 Synthegravese conclusions et perspectives

Les matrices de comptabiliteacute sociale (MCS) repreacutesentent la structure eacuteconomique et sociale drsquoune eacuteconomie Elles regroupent les comptes nationaux (laquobiens et servicesraquo laquoproductionraquo laquoformation de revenusraquo laquoaffectation des revenus primairesraquo laquodistribution secondaire de revenuraquo etc) sous le format drsquoune matrice et permettent de reacutepartir ces comptes pour repreacutesenter les cateacutegories drsquoacteurs socio-eacuteconomiques (ou laquoles secteurs institutionnelsraquo selon la terminologie des comptes nationaux) telles que les diffeacuterentes cateacutegories de facteurs primaires de meacutenages drsquoentreprises et le reste du monde La ventilation des cateacutegories de production de consommation et drsquoinvestissement ainsi que le regroupement des acteurs sont deacutetermineacutes par des fins analytiques le tout en fonction de la disponibiliteacute des donneacutees La compilation de la MCS repose grandement sur les systegravemes des comptes nationaux les systegravemes des comptes de lrsquoemploi et les donneacutees aux niveaux individuel et des meacutenages

Les MCS sont naturellement eacutetablies agrave partir des tableaux des ressources et emplois le cadre du TRE regroupe les laquobiens et servicesraquo laquola productionraquo et laquola formation de revenusraquo sous un format matriciel dans la mesure ougrave il permet drsquoidentifier les sources drsquooffre et de demande de produits et la geacuteneacuteration de la valeur ajouteacutee dans une eacuteconomie

Les TES et les TRE mettent lrsquoaccent sur les relations de production en prenant en compte la composition de la demande finale et la creacuteation de valeur ajouteacutee Le portefeuille eacutelargi des outils analytiques deacuteveloppeacute pour les TES a eacuteteacute deacuteveloppeacute et adapteacute agrave lrsquoanalyse axeacutee sur les TRE et les TES Lrsquoanalyse des ES prend la forme drsquoune laquoanalyse des multiplicateursraquo qui identifie quel nouveau niveau de sortie est neacutecessaire pour obtenir une uniteacute suppleacutementaire de demande finale ou quel niveau de travail ou drsquoeacutemissions ou drsquoutilisation des ressources physiques est associeacute agrave la production drsquoune telle sortie

Le principe de laquoclocirctureraquo du systegraveme en lien avec certains comptes suppleacutementaires permet drsquoeacutetendre la porteacutee de lrsquoanalyse des multiplicateurs dans la mesure ougrave les effets totaux drsquoune injection drsquoemplois finals sont amplifieacutes par les relations entre les nouveaux coefficients les emplois des produits et les revenus geacuteneacutereacutes dans les transactions interbranches Lrsquoendogeacutenisation (ou la laquoclocirctureraquo en lien avec) de la consommation des meacutenages et le revenu salarial (en tant que composante de la valeur ajouteacutee) en est un exemple typique Lrsquoanalyse des multiplicateurs de la MCS repose sur lrsquoextension du principe de multiplication drsquoautres comptes de la MCS tels que la formation de revenus par drsquoautres types de travail la distribution de revenus agrave diffeacuterentes cateacutegories de meacutenages et les diverses utilisations


bull Que se passe-t-il agrave la clocircture du systegraveme concernant certains comptes

bull Quels sont les avantages et les inconveacutenients de lrsquoanalyse des multiplicateurs par rapport agrave des modegraveles plus complexes


bull Lrsquoanalyse des multiplicateurs baseacutee sur les TES est plus simple agrave effectuer alors que les multiplicateurs du TRE et de la MCS ont une plus grande porteacutee mais neacutecessitent une interpreacutetation plus minutieuse

bull Les forces et les limites de lrsquoanalyse des multiplicateurs sont issues de sa simpliciteacute et drsquohypothegraveses laquofortesraquo mais directes


des diffeacuterents biens et services Les principes de clocircture et drsquoajout de comptes satellites prolongent harmonieusement lrsquoanalyse de la MCS pourvu que les multiplicateurs reacutesultants soient parfaitement compris

Dans les systegravemes de comptabiliteacute nationale modernes les TES sont issus des TRE par une transformation qui permet de repreacutesenter lrsquoeacuteconomie comme si chaque branche produisait un seul produit40 Cette transformation srsquoappuie sur certaines hypothegraveses analytiques relatives agrave la technologie aux ventes du produit et agrave la branche Alors que lrsquoanalyse des multiplicateurs axeacutes sur les TES est plus simple agrave effectuer les multiplicateurs du TRE et de la MCS ont une plus grande porteacutee mais neacutecessitent une interpreacutetation plus minutieuse

Comme nous lrsquoavons vu obtenir des multiplicateurs agrave partir des TRE implique des hypothegraveses relatives agrave la technologie et aux ventes des produits Les analystes doivent choisir soigneusement la source de leur analyse des multiplicateurs sur la base des hypothegraveses les plus plausibles dans le cas speacutecifique

Enfin les TES les TRE et les MCS peuvent tous constituer la base des relations de donneacutees et comptables en vue drsquoapproches de modeacutelisation plus complexes Le scheacutema 51 montre le flux drsquoutilisation des donneacutees de la compilation drsquoun TRE agrave la transformation en un TES En y ajoutant les statistiques sociales et du marcheacute du travail les deux peuvent servir agrave construire une MCS Les TES et les MCS peuvent ecirctre utiliseacutes pour calibrer les modegraveles de simulation

Figure 51 Des donneacutees agrave la repreacutesentation et agrave lrsquoanalyse matricielles

40 Les TRE peuvent ecirctre transformeacutes en TES branche par branche ou produit par produit en srsquoappuyant sur diffeacuterentes hypothegraveses relatives agrave la structure des ventes ou agrave la technologie Voir section 32

Les analystes doivent choisir soigneusement la source de leur analyse des multiplicateurs sur la base des hypothegraveses les plus plausibles dans le cas speacutecifique


Les forces et les limites de lrsquoanalyse des multiplicateurs reposent sur sa simpliciteacute et sur des hypothegraveses laquofortesraquo mais directes Des modegraveles plus complexes peuvent inteacutegrer les effets de comportements plus complexes (agrave savoir les effets des prix des habitudes de consommation et de deacutecision drsquoinvestissement plus complexes les interactions entre le salaire du marcheacute du travail et lrsquoemploi) Cependant cela se fait au prix drsquohypothegraveses qui peuvent ecirctre consideacutereacutees comme laquofortesraquo (crsquoest-agrave-dire manquant drsquoapplicabiliteacute geacuteneacuterale) et laquonon reacutealistesraquo Le problegraveme de la modeacutelisation eacuteconomique est qursquoune hypothegravese peut ecirctre forte agrave la fois quand elle postule un comportement simple (agrave savoir consommer une part constante du revenu) ou non-comportementale (crsquoest-agrave-dire les prix ne changent pas) et quand elle neacutecessite des comportements dont la complexiteacute etou la speacutecificiteacute peut limiter leur applicabiliteacute

La force drsquoun modegravele plus complexe est drsquoaborder des questions plus complexes en utilisant une palette plus large drsquoinstruments politiques Cela neacutecessite des variables endogegravenes (crsquoest-agrave-dire des reacutesultats produits par le modegravele) comprenant des objectifs politiques et des instruments plus exogegravenes (fournis en dehors du modegravele) comprenant des outils politiques

La force des modegraveles axeacutes sur le TES le TRE et la MCS est la fiabiliteacute et la coheacuterence de la structure de donneacutees comptables des bases de donneacutees La forme matricielle des tableaux des ES des TRE et des MCS fournit les principales relations comptables comme les ressources = les emplois et le coucirct des entreacutees = la valeur des sorties et le revenu = les deacutepenses + lrsquoeacutepargne aux niveaux du produit de lrsquoentreprise et du meacutenage

Les modegraveles transforment ensuite ces principes en conditions drsquoeacutequilibre et supposent des meacutecanismes drsquoajustement qui y reacutepondent Deacutecider du comportement des variables endogegravenes par rapport aux variables exogegravenes et toute autre relation qui deacutetermine cet eacutequilibre (crsquoest-agrave-dire preacuteciser un laquomeacutecanisme drsquoajustementraquo) constitue une beacuteneacutediction mitigeacutee pour les speacutecialistes de la modeacutelisation

La force des modegraveles axeacutes sur le TES le TRE et la MCS est la fiabiliteacute et la coheacuterence de la structure de donneacutees comptables des bases de donneacutees


Reacutefeacuterences

Commission europeacuteenne 2003 Handbook on social accounting matrices and labour accounts (Luxembourg)

Eurostat Office des publications officielles des communauteacutes europeacuteennes 2008 Eurostat manual of supply use and inputminusoutput tables (Luxembourg)

Miller RA Blair PD 2009 Inputndashoutput analysis foundations and extensions Second edition (Cambridge UK Cambridge University Press)

Nations Unies Commission europeacuteenne Fonds moneacutetaire international Organisation de coopeacuteration et de deacuteveloppement eacuteconomiques Banque mondiale 2009 A system of National Accounts 2008 (SNA 2008) (New York)

Nations Unies agrave paraicirctre Manuel des Nations Unies relatif aux tableaux des ressources et des entreacutees-sorties avec extensions et applications (New York)

Guide de formation GAIN

Comment mesurer et modeacuteliser les retombeacutees des politiques relatives au climat et

au deacuteveloppement durable dans le domaine social et de lrsquoemploi





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Sommaire

Introduction 1





Introduction 1

Introduction







2 Introduction



Remerciements







Sommaire




















61 Inventaires 36





Bibliographie 46



























































































































Source PNUE 2015







































Afrique du Sud






Royaume-Uni








Agriculture 1 000

Sylviculture 44

Eacutenergie1 30


200

Bacirctiments 110

Transport 88

Total 1 472








321 Agriculture








322 Eacutenergie











Source BP 2016
























































































































Travail deacutecent





































61 Inventaires










bull Inventaires

























Transport terrestre

Demande finale

Production totale

Agriculture 1 323 2 290 6 1 911 6 467

Alim et boissons 333 1 390 17 8 074 11 670












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Bibliographie























































































































































les emplois verts


Sommaire

1 Introduction 57




















1 Introduction


1 inventaires

































































































Services 540

Total 530 947






2006 2007 2008


























































































































Secteur primaire


Agriculture durable














































Importations




Valeur ajouteacutee












Service Service






Amortissement

Beacuteneacutefices

Investissements






















































































































































28



17



















132


44












219
















Oui Non






Oui Non







Oui Non







Oui Non








Oui Non




Oui Non






Oui Non


Oui Description ________________________________________________________






(estimation)


(estimation)




Oui Non





































Description ______________________________________________________________































Aucun

Autre _____________________________________________________________________







Ann

exe

2 M

odul

e em

ploi

s ve

rts

anne

xeacute agrave

lrsquoen

quecirct

e su

r le

s fo

rces

de

trav

ail

Parti

e 1

Lrsquoe

mpl

oi d

ans

la p

rodu

ction

eacuteco

logi

que

(agrave c

ompl

eacuteter

par

les

mem

bres

acti

fs d

u fo

yer)

1 A

u co

urs

du m

ois

dern

ier

avez

-vou

s eacutet

eacute im

pliq

ueacute d

ans

la p

rodu

ction

dan

s lrsquou

ne d

es c

ateacuteg

orie

s su

ivan

tes

de b

iens

et

serv

ices

en

viro

nnem

enta

ux d

esti

neacutes

agrave un

usa

ge agrave

lrsquoex

teacuteri

eur

de v

otre

lieu

de

trav

ail

Ces

bie

ns e

t ser

vice

s co

mpr

enne

nt la

rech

erch

e et

le

deacuteve

lopp

emen

t le

s se

rvic

es d

rsquoinst

alla

tion

et d

e m

aint

enan

ce

2 A

u co

urs

du m

ois

dern

ier

quel

po

urce

ntag

e de

vo

tre

tem

ps d

e tr

avai

l ave

z-vo

us

cons

acreacute

agrave la

pr

oduc

tion

de

bien

s et

ser

vice

s en

viro

nne-

m

enta

ux

men

tion

neacutes

agrave la

Q

1

11

Eacutene

rgie

pro

duite

agrave

parti

r de

sou

rces

re

nouv

elab

les

12

Bie

ns e

t ser

vice

s eacutec

oeacutene

rgeacuteti

ques

13

Reacuted

uctio

n et

su

ppre

ssio

n de

s ga

z agrave

effet

de

serr

e et

deacute

pollu

tion

14

Rec

ycla

ge e

t reacute

utilis

ation

des

deacute

chet

s

15

Pro

tecti

on d

e lrsquoe

nviro

nnem

ent e

t co

nser

vatio

n de

s re

ssou

rces

nat

urel

les

16

Res

pect

de

lrsquoenv

ironn

emen

t

eacuteduc

ation

et

form

ation

et

sens

ibili

satio

n du

pu

blic

37

Aut

re

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Si laquo

ouiraquo

deacute

criv

ez1-

moi

ns d

e 20

2- e

ntre

20

et 5

0

3- p

lus

de 5

0

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳgeacute

negravere

nt d

e lrsquoeacute

lect

rici

teacute d

e la

cha

leur

ou

du

com

busti

ble

agrave pa

rtir

de s

ourc

es

reno

uvel

able

s no

n fo

ssile

s et

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de d

eacuteche

ts (p

ar

ex

prod

uctio

n drsquo

eacutelec

tric

iteacute

utilis

ant l

rsquoeacutene

rgie

eacuteo

lienn

e lrsquo

eacutener

gie

sola

ire l

a bi

omas

se

les

deacutech

ets

solid

es

lrsquohyd

roeacutel

ectr

iciteacute

ou

les

sour

ces

nucl

eacuteaire

s e

tc)

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳreacute

duis

ent l

a co

nsom

mati

on

drsquoeacuten

ergi

e (p

ar

ex l

e m

ateacuter

iel

de fa

bric

ation

le

s ap

pare

ils

eacutelec

triq

ues

les

bacirctim

ents

et l

es

veacutehi

cule

s agrave

faib

le

cons

omm

ation

eacuten

ergeacute

tique

lrsquoeacute

clai

rage

bas

se

cons

omm

ation

)

Bien

s et s

ervi

ces q

ui

ͳreacute

duise

nt o

u eacutel

imin

ent l

a pr

oduc

tion

de

pollu

ants

ou

de

com

posa

nts t

oxiq

ues

ͳeacutel

imin

ent l

es

pollu

ants

et l

es

deacutech

ets d

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reux

de

lrsquoenv

ironn

emen

t

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳco

nsis

tent

en

la

reacuteuti

lisati

on l

a co

llect

e le

tri

le re

cycl

age

le

reacuteus

inag

e de

s deacute

chet

s m

ateacuter

iels

et

ou

le ͳco

mpo

stag

e de

s deacute

chet

s so

lides

(y

com

pris

le

trai

tem

ent e

t lrsquoeacute

limin

ation

de

s deacute

chet

s da

nger

eux)

Prod

uits

et s

ervi

ces

qui

ͳpr

otegraveg

ent

lrsquoatm

osph

egravere

le

sol

les

eau

x so

uter

rain

es

et d

e su

rfac

e

les

ress

ourc

es

aqua

tique

s

les

ress

ourc

es

fore

stiegraver

es

les

ress

ourc

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hydr

auliq

ues

le

s re

ssou

rces

m

ineacuter

ales

la

biod

iver

siteacute

et

ou la

fa

une

(par

ex

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳre

spec

tent

les

regravegl

emen

ts

et le

s no

rmes

en

viro

nnem

enta

les

ͳpe

rmett

ent d

rsquooff

rir

un e

nsei

gnem

ent e

t un

e fo

rmati

on li

eacutes

aux

tech

nolo

gies

et

prati

ques

ver

tes

ͳse

nsib

ilise

n t

dava

ntag

e le

pub

lic

aux

ques

tions

en

viro

nnem

enta

les

Aut

res

bien

s et

ser

vice

s en

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nnem

enta

ux

(qui

preacute

serv

ent

lrsquoenv

ironn

emen

t et l

es

ress

ourc

es n

atur

elle

s)

non

men

tionn

eacutes

preacutec

eacutedem

men

t

Uni

quem

ent s

i vo

us a

vez

reacutepo

ndu

laquoOui

raquo agrave

au m

oins

un

e ca

teacutego

rie

de

bien

s et

ser

vice

s en

viro

nnem

enta

ux

aux

ques

tions

Q1

1-

Q1

7


ͳso

nt d

estin

eacutes

agrave la

fabr

icati

on

drsquoeacuteq

uipe

men

ts

drsquoeacuteo

lienn

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de c

hauff

age

sola

ire d

rsquoeacutene

rgie

ph

otov

olta

iumlque

de

cha

udiegrave

res

indu

stri

elle

s agrave

biom

asse

etc

ͳam

eacutelio

rent

lrsquoe

ffica

citeacute

eacuten

ergeacute

tique

de

s bacirc

timen

ts

et lrsquo

effica

citeacute

du

stoc

kage

et d

e la

di

stri

butio

n de

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nerg

ie (c

omm

e le

s te

chno

logi

es d

e reacute

seau

eacutele

ctri

que

inte

llige

nt)

ͳr eacute

duise

nt o

u eacutel

imin

ent l

a pr

oduc

tion

de

deacutech

ets (

par e

x

usin

es d

e tr

aite

men

t de

lrsquoeau

et d

es e

aux

useacutee

s eacuteq

uipe

men

t de

trai

tem

ent d

es e

aux

useacutee

s ind

ustr

ielle

s et

des

eau

x us

eacutees

in

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latio

ns

de v

alor

isatio

n eacuten

ergeacute

tique

des

deacute

chet

s)

ͳfa

brica

tion

drsquoab

sorb

eurs

de

CO2

brucircl

eurs

incin

eacuterat

eurs

de

gaz

reje

teacutes

co

nver

tisse

urs

cata

lytiq

ues

co

nden

seur

s pe

rmett

ant d

e reacute

cupeacute

rer l

es

pollu

ants

filtr

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abso

rbeu

rs p

oecircle

s agrave

bois

plus

effi

cace

s

fabr

icatio

n de

pile

s re

char

geab

les

etc

ͳIn

clut

la f a

bric

ation

de

con

tene

urs

pour

la c

olle

cte

de

mat

eacuteria

ux re

cycl

eacutes

de s

acs

agrave deacute

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s et

drsquoeacute

quip

emen

ts

pour

la c

olle

cte

et

le tr

aite

men

t des

deacute

chet

s ͳv e

nte

de v

ecirctem

ents

de

sec

onde

m

ain

drsquoa

ppar

eils

eacutel

ectr

omeacuten

ager

s et

de

veacutehi

cule

s drsquo

occa

sion

ͳlrsquoa

gric

ultu

re

biol

ogiq

ue

lrsquoagr

icul

ture

et

la s

ylvi

cultu

re

dura

bles

la

plan

tatio

n drsquo

arbr

es p

our

le

rebo

isem

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la

gesti

on d

es te

rres

la

con

serv

ation

des

so

ls d

e lrsquoe

au d

e la

bi

odiv

ersi

teacute e

t de

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faun

e le

s se

rvic

es

de c

ontr

ocircle

de

confi

nem

ent e

t de

surv

eilla

nce

- air

ea

u s

ol)


Parti

e 2

Lrsquoe

mpl

oi d

ans

les

proc

essu

s eacutec

olog

ique

s (agrave

com

pleacutet

er p

ar le

s m

embr

es a

ctifs

du

foye

r)

3 A

u co

urs

du m

ois

dern

ier

avez

-vou

s uti

liseacute

une

ou p

lusi

eurs

des

tech

nolo

gies

et p

rati

ques

eacuteco

logi

ques

sui

vant

es s

ur v

otre

lie

u de

tra

vail

afin

de reacute

duir

e lrsquoi

mpa

ct e

nvir

onne

men

tal d

e vo

tre

eacutetab

lisse

men

t ou

de fo

rmer

le p

erso

nnel

de

lrsquoeacuteta

blis

sem

ent

ou

ses

sous

-tra

itan

ts s

ur c

es te

chno

logi

es o

u pr

atiqu

es

4 A

u co

urs

du

moi

s de

rnie

r qu

el

pour

cent

age

de

votr

e te

mps

ave

z-vo

us c

onsa

creacute

agrave la

rech

erch

e a

u deacute

velo

ppem

ent

agrave

la m

aint

enan

ce

agrave lrsquou

tilis

ation

ou

agrave la

mis

e en

pla

ce

de te

chno

logi

es

et p

rati

ques

m

enti

onneacute

es agrave

la Q

3

31

Eacutene

rgie

pr

odui

te agrave

par

tir

de s

ourc

es

reno

uvel

able

s

32

Effi

caci

teacute

eacutener

geacutetiq

ue3

3 R

eacuteduc

tion

et

supp

ress

ion

des

gaz

agrave eff

et d

e se

rre

et

deacutepo

llutio

n

34

Reacutec

upeacuter

ation

reacute

utilis

ation

et

recy

clag

e de

s re

ssou

rces

et

ou s

ubsti

tuts

de

ress

ourc

es

natu

relle

s

35

Pro

tecti

on d

e lrsquoe

nviro

nnem

ent

et c

onse

rvati

on

des

ress

ourc

es

natu

relle

s

36

Rec

herc

he

plan

ifica

tion

ges

tion

et c

ontr

ocircle

des

tech

nolo

gies

37

Aut

re

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Si laquo

ouiraquo

deacute

criv

ez1-

moi

ns d

e 20

2- e

ntre

20

et 5

0

3- p

lus

de 5

0

Prod

uctio

n drsquo

eacutelec

tric

iteacute d

e ch

aleu

r ou

de

com

busti

ble

agrave pa

rtir

de s

ourc

es

reno

uvel

able

s po

ur la

pro

pre

cons

omm

ation

de

votr

e eacutet

ablis

sem

ent

(par

ex

pro

ducti

on

drsquoeacutel

ectr

iciteacute

agrave

parti

r de

lrsquoeacuten

ergi

e eacuteo

lienn

e s

olai

re

de la

bio

mas

se

des

deacutech

ets

solid

es d

e so

urce

s hy

droeacute

lect

riqu

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u nu

cleacutea

ires

etc

)

Mis

e en

pla

ce d

e te

chno

logi

es e

t de

pra

tique

s po

ur

accr

oicirctr

e lrsquoe

ffica

citeacute

eacuten

ergeacute

tique

au

sein

de

votr

e eacutet

ablis

sem

ent

(par

ex

util

iser

de

s ap

pare

ils d

e lrsquoeacute

quip

emen

t

un eacute

clai

rage

et

des

bacirctim

ents

eacutec

oner

geacutetiq

ues

se

serv

ir d

e veacute

hicu

les

agrave ca

rbur

ant a

ltern

atif

(pile

s agrave

com

busti

ble

batt

erie

s eacutev

olueacute

es

veacutehi

cule

s hy

brid

es

etc

))

Reco

urs

agrave de

s te

chno

logi

es o

u pr

atiqu

es ͳpo

ur r eacute

duire

ou

eacutelim

iner

la

prod

uctio

n ou

le

reje

t de

pollu

ants

ou

de

com

posa

nts

toxi

ques

reacutesu

ltant

de

vos

acti

viteacute

s et

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Reco

urs

agrave de

s te

chno

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es o

u pr

atiqu

es p

our

reacutedu

ire o

u eacutel

imin

er

la p

rodu

ction

de

deacutec

hets

in

trin

segravequ

es a

ux

dive

rses

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viteacute

s de

lrsquoen

trep

rise

(c

omm

e la

col

lect

e et

la reacute

utilis

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ou

le re

cycl

age

du v

erre

des

m

eacutetau

x d

u pa

pier

du

cao

utch

ouc

de

s te

xtile

s et

des

ea

ux u

seacutees

le

com

post

age

des

deacutech

ets

solid

es

le reacute

usin

age

des

deacutech

ets

etc

)

ͳD

ans

le c

adre

de

vos

acti

viteacute

s

reco

urs

agrave de

s te

chno

logi

es

ou p

ratiq

ues

qui p

rotegrave

gent

et

preacute

serv

ent

les

ress

ourc

es

natu

relle

s ͳPr

otec

tion

et

assa

inis

sem

ent d

es

sols

(com

pren

d la

mis

e en

œuv

re

de lrsquo

agri

cultu

re

biol

ogiq

ue)

des

eaux

sou

terr

aine

s et

des

eau

x de

su

rfac

e

ͳRe

cher

che

et

eacutelab

orati

on d

e pr

oces

sus

visa

nt

agrave eacutec

onom

iser

lrsquoeacute

nerg

ie o

u le

s re

ssou

rces

na

ture

lles

ou

agrave reacute

duire

la

pollu

tion

ͳpl

anifi

catio

n m

ise

en œ

uvre

et s

uivi

de

ces

pro

cess

us

ͳm

aint

enan

ce o

u in

stal

latio

n de

lrsquoeacute

quip

emen

t ou

de lrsquo

infr

astr

uctu

re

qursquoe

xige

nt c

es

proc

essu

s

Aut

res

tech

nolo

gies

et

pra

tique

s re

spec

tueu

ses

de

lrsquoenv

ironn

emen

t no

n m

entio

nneacutee

s pr

eacuteceacuted

emm

ent

Uni

quem

ent s

i vou

s av

ez

reacutepo

ndu

laquoOui

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au m

oins

un

e ca

teacutego

rie

de p

roce

ssus

eacutec

olog

ique

s au

x qu

estio

ns

Q3

1- Q

37


ͳsu

ppri

mer

les

deacutech

ets

toxi

ques

de

lrsquoen

viro

nnem

ent

(mon

oxyd

e de

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rbon

e d

ioxy

de

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oufr

e o

xyde

s drsquo

azot

e h

erbi

cide

s et

pes

ticid

es

meacutet

aux

lour

ds

cont

amin

ation

ra

dioa

ctive

etc

)

ͳreacute

ducti

on d

e la

co

nsom

mati

on

drsquoea

u ou

drsquoa

utre

s re

ssou

rces

(y

com

pris

en

utilis

ant l

es e

aux

pluv

iale

s)

ͳpr

otec

tion

de la

bi

odiv

ersi

teacute e

t des

pa

ysag

es

ͳpr

otec

tion

des

forecirc

ts e

t re

bois

emen

t (y

com

pris

le

s pr

atiqu

es

fore

stiegraver

es

dura

bles

) ͳpr

eacuteser

vatio

n et

deacutep

ollu

tion

des

ress

ourc

es

aqua

tique

s e

tc

ͳeacutev

alua

tion

et

veacuteri

ficati

on d

e le

ur

rend

emen

t





(MPE verts)


Sommaire

1 Introduction 107




















1 Introduction




Preguntas clave










































1 des exportations




















































Agr

icul

ture

Indu

stri

e m

anuf

actu

riegraver

e

Serv

ices

Dem

ande

des

m

eacutenag

es

Inve

stiss

emen

t pr

iveacute

Dem

ande

pu

bliq

ue

Expo

rtati

ons

Sorti

e (v

ente

s)

Bran

che

par

bran

che

Tota

l de

la p

rodu

ction

na

tion

ale

de s

orti

es



O21 O22 O23 C2 I2 G2 EX2 X2


Vale

ur b

rute

de

la p

rodu

ction

Impo

rt-

ation


Vale

ur a

jout

eacuteebr

ute


T1 T2 T3 T


W1 W2 W3 W





Tota

l des

en

treacutee

s (p

aie-

m

ent)

X1 X2 X3 C I G EX


E1

CO2-1

E2

CO2-2

E3

CO2-3





X1 = O11 + O12 + O13 + C1 + I1 + G1 + EX1

X2 = O21 + O22 + O23 + C2 + I2 + G2 + EX2

X3 = O31 + O32 + O33 + C3 + I3 + G3 + EX3







X1 = 0025 X1 + 003 X2 + 008 X3 + 01 C + 0005 I + 021 G + EX1

X2 = 0050 X1 + 006 X2 + 010 X3 + 03 C + 066 I + 004 G + EX2


X3 = 0100 X1 + 006 X2 + 002 X3 + 02 C + 0005I + 022 G + EX3

m = 0150 X1 + 012 X2 + 004 X3 + 04 C + 033 I + 053 G

impocircts = 0025 X1 + 002 X2 + 002 X3

salaires = 0500 X1 + 060 X2 + 060X3




Agr

icul

ture

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Recyclage 7 087




















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X1 = O11 + O12 + O13 + C1 + I1 + G1 + EX1 (1)

X2 = O21 + O22 + O23 + C2 + I2 + G2 + EX2 (2)

X3 = O31 + O32 + O33 + C3 + I3 + G3 + EX3 (3)


X1 = a11 X1 + a12 X2 + a13 X3 + a14 C + a15 I + a16 G + E1 (4)


X2 = a21 X1 + a22 X2 + a23 X3 + a24 C + a25 I + a26 G + E2

X3 = a31 X1 + a32 X2 + a33 X3 + a34 C + a35 I + a36 G + E3











X1 = 0025 X1 + 003 X2 + 008 X3 + 01 C + 0005 I + 021 G + E1 (5)

X2 = 0050 X1 + 006 X2 + 010 X3 + 03 C + 066 I + 004 G + E2

X3 = 0100 X1 + 006 X2 + 002 X3 + 02 C + 0005I + 022 G + E3


Impocircts = 0025 X1 + 002 X2 + 002 X3

Salaires = 0500 X1 + 060 X2 + 060 X3










(6)


(7)


(8)


X = AX + D (9)





∆X = (I minus A)-1 ∆D (11)











Tabl

eau

51

Exem

ple

drsquoun

mod

egravele

des

ES agrave

troi

s se

cteu

rs

Agr

icul

ture

Indu

stri

e m

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m

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pu

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sSo

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(ven

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Agr

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ture

125

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Indu

stri

e m

anuf

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riegraver

e25

5475

120

594

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ices

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45

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275

0

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rtati

ons

7510

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160

297

206

787

67

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bsid

ios

125

1815

455

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uneacuter

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s et

sa

laire

s25

054

045

01

240

Beacuteneacute

fices

7599

105

279

500

900

750

400

900

390

751

2

Sour

ce

Form

ulati

on d

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uteu

r


Tabl

eau

52

Mat

rice

des

coe

ffici

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dir

ects

drsquou

n ex

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egravele

agrave tr

ois

sect

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de

publ

ique

Expo

rtati

ons

Sorti

e (v

ente

s)

Agr

icul

ture

125

2760

404

582

274

500

125

500

= 0

025

279

00 =

00

360

750

= 0

08

Indu

stri

e m

anuf

actu

riegraver

e25

5475

120

594

1616

900

255

00 =

00

554

900

= 0

06

757

50 =

01

Serv

ices

5054

1580

45

853

461

275

0

505

00 =

01

549

00 =

00

615

750

= 0

02

Impo

rtati

ons

7510

830

160

297

206

787

67

755

00 =

01

510

890

0 =

012

307

50 =

00

4

Impocirc

ts m

enos

su

bsid

ios

125

1815

455

125

500

= 0

025

189

00 =

00

215

750

= 0

02

Reacutem

uneacuter

ation

s et

sa

laire

s25

054

045

01

240

250

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= 0

554

090

0 =

06

450

750

= 0

6

Beacuteneacute

fices

7599

105

279

755

00 =

01

599

900

= 0

11

607

50 =

01

4

500

900

750

400

900

390

751

2

Sour

ce C

alcu

ls d

e lrsquoa

uteu

r







et



















agrave savoir

















e = EX













Emploi (E)

Production (X)




96 900 011

Services 89 750 012









001 012 001


Total 028 014 016










Services





Inverse de Leontief





107 031 033












Tabl

eau

58

Ana

lyse

drsquoim

pact

ave

c le

s se

cteu

rs v

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ices

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publ

ique

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ons

Sorti

e (v

ente

s)

Agr

icul

ture

tr

aditi

onne

lle12

06

000

264

20

0739

26

588

94

4280

49

268

9549

058

Vert

e0

000

440

510

000

741

110

081

515

059

43

Indu

stri

e m

anuf

ac-

turi

egravere

trad

ition

nelle

237

50

0050

79

000

114

4671

54

566

5815

26

152

685

764

Vert

e1

150

100

003

215

543

4627

42

074

074

423

6

Serv

ices

488

41

1649

81

419

800

015

00

450

853

046

120

750

00

Impo

rtati

ons

750

00

0010

800

000

160

0030

00

297

0020

670

876

70

Impocirc

ts m

enos

su

bsid

ios

122

50

2517

95

005

150

045

50

Reacutem

uneacuter

ation

s et

sal

aire

s24

402

598

505

4234

58

450

001

240

00

Exceacute

dent

bru

t drsquo

expl

oita

tion

735

01

5098

74

026

105

0027

900

TOTA

L49

058

943

857

6442

36

400

0075

000

900

0039

000

751

20

Sour

ce

Calc

uls

de lrsquo

aute

ur


Tabl

eau

59

Mat

rice

des

coe

ffici

ents

dir

ects

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lrsquoeacuteco

nom

ie v

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rice

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de

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ique

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Agr

icul

ture

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onne

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000

030

000

080

100

000

210

360

80

Vert

e0

000

050

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000

000

000

000

000

010

06

Indu

stri

e m

anuf

ac-

turi

egravere

trad

ition

nelle

005

000

006

000

010

029

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002

118

Vert

e0

000

010

000

080

000

010

030

000

000

14

Serv

ices

010

012

006

010

002

020

001

022

061

144

Impo

rtati

ons

015

000

013

000

004

040

033

053

000

158

Impocirc

ts

moi

ns le

s su

bven

tions

002

003

002

000

002

000

000

000

000

009

Reacutem

uneacuter

ation

s0

500

630

590

820

600

000

000

000

003

14

Beacuteneacute

fices

015

016

012

001

014

000

000

000

000

057

TOTA

L1

001

001

001

001

001

001

001

001

00So

urce

Ca

lcul

s de

lrsquoau

teur





(I minus A)-1 ∆D = DX (12)

(I minus A)-1 =




Agriculture Verte



verte

Services (pas de


121 122 118 122 124














Agriculture verte



verte

Services

Emploi ETP 122 3 90 6 89

Production totale

49058 943 85764 4236 750


025 032 011 014 012



2 2 56 57 51











006 011 001







025 0 0 0 0

0 032 0 0 0

0 0 011 0 0

0 0 0 014 0

0 0 0 0 012




e(I-A)rsquo =

026 000 001 000 002

000 033 000 000 000

001 000 011 001 001

000 000 000 014 000

001 002 001 001 012










Emploi total

773 008

000 1002

020 005

001 005

039 048

834 1068








Agriculture verte



verte

Services

VAProduction totale

330 8 622 35 570

(Coefficient PIB) 067 082 073 082 076






Agriculture verte



verte

Services


070 001 003 001 006

000 086 000 000 000

005 001 078 001 008

000 001 000 089 000

008 010 005 008 079

083 099 086 099 093







PIB total

2089 023

001 2580

140 031

008 032

249 307

2488 2973


















































































Sommaire

1 Introduction 165

















1 Introduction





































































gric

ultu

re

Indu

stri

e

Serv

ices

Cons

omm

ation

m

eacutenag

es

Inve

stiss

men

t

Cons

omm

ation

ad

min

pu

bliq

ue

Expo

rt

Prod

ucti

on

tota

le








t1 t2 t3




Agr

icul

ture

Indu

stri

e

Serv

ices

Cons

omm

ation

m

eacutenag

es

Inve

stiss

men

t

Cons

omm

ation

ad

min

pu

bliq

ue

Expo

rt

Prod

ucti

on

tota

le







t1 t2 t3







z11 + z12 + z13 + f1 = x1

z21 + z22 + z23 + f2 = x2 (1a)z31 + z32 + z33 + f3 = x3

avec

f1 = C1 + l1 + G1 + E1

f2 = C2 + 12 + G2 + E2 (1b)f3 = C3 + l3 + G3 + E3



x1 = z11 + z21 + z31 + w11 + w21 + t1 + m1











A

Z f xI

S

m MSalaire




(3a)


(3b)



(4a)



x = A x + f (4b)


x = (I ndash A)-1 f (5)








Tabl

eau

23

Un

tabl

eau

des

ES agrave

tro

is s

ecte

urs

Chi

ne 2

012

Sect

ores

Dem

anda

fina

l ( f

)Pr

oduc

to to

tal

Agr

icul

ture

Indu

stri

eSe

rvic

esCo

nsum

o de

los

Meacuten

ages

Inve

rsioacute

nCo

nsum

o de

l A

dmin

istr

ation

Expo

rtac

ione

s ne

tas

Sectores

Agr

icul

ture

123

205

603

472

227

907

57 0

64 1

2520

5 86

0 84

473

149

506

6 07

6 07

47

816

221

945

400

280

Indu

stri

e19

3 35

5 99

05

042

164

542

1 73

1 48

1 85

076

0 52

3 83

687

4 25

1 95

41

104

574

342

9 70

6 35

2 51

5

Serv

ices

54 0

63 7

211

255

989

874

1 71

8 71

5 51

41

018

983

152

1 55

7 02

5 74

472

5 74

1 85

925

4 26

7 96

36

584

787

826

Valor

Sala

rios

529

963

186

751

413

303

1 35

9 96

4 72

4

Beacuteneacute

fices

net

os51

3 38

0 94

376

0 39

7 74

9

Dep

reci

acioacute

n22

581

542

249

470

822

444

767

461

Impu

esto

s(2

8 95

6 56

9)38

3 15

7 47

638

1 86

1 34

6

Impo

rtac

ione

s51

186

807

103

854

7922

130

535

058

Prod

ucto

tota

l94

5 40

0 28

09

706

352

515

6 58

4 78

7 82

6

Sour

ce

Calc

uls

de lrsquo

aute

ur













2061 31582 6407


231 364 0993









A

Z f xI

S

Salaire



















2061 31581 6407


230 364 0993


4681 50364 17977


523 581 279









ΔL = ecirc Δx (9)





(10)












































Produits


service

Produits agricoles




Services


totalesOffre totale





Produits


service



Services 20 40 550 30 640

Total 300 500 700 100 1 600








Produits





Exportations

Produits agricoles





Services

Valeur ajouteacutee


Valeur ajouteacutee


cateacutegorie





Produits





Exportations

Produits agricoles

34 59 143 81 21 32 370


106 119 77 123 103 62 590

Services 70 112 75 291 61 31 640

Valeur ajouteacutee

90 210 405 705

Total 300 500 700 495 185 125


313 Le TRE











Exporta-tions

Prod

uits

Produits agricoles





Services

Bran

ches

drsquo

acti

viteacute

Agriculture



Industrie





Importa-tions

totales












Exporta-tions

Prod

uits



Services 70 112 75 291 61 31 640

Bran

ches

drsquo

acti

viteacute


Industrie 30 430 40 500




Total 370 590 640 300 500 700 495 185 125
























(11)





Dq = x (12)



(13)




xprimeC = q (14)











(15)






q = Bx + f (16)









(17)


B = APT C (18a)





(18b)



(18c)





(19)


(20)








(21)


(22a)


(22b)



(22c)





ZIT = U Cprime (23)


(22d)





(24)


U = C ZIS (25a)



(26a)












(27)


ZPS = DU (28)


(29a)


V

(29b)




(30)






x = Ax + f (31) x = (I ndash A)-1 f




ou





ou





q = Bx + f (32)


x = Ax + f

et

x = (I ndash A)-1 f




q = (BD)q + f

et






x = (DB)x + Df

et










(36)


(37)

Ougt




(38)































Tabl

eau

41

Mat

rice

de c

ompt

abili

teacute n

ation

ale

com

plegravet

e

1 B

iens

et

serv

ices

2 P

rodu

ction

3 F

orm

ation

de

reve

nus

4 A

ffec

tati

on

des

reve

nus

prim

aire

s

5 D

istr

ibuti

on

seco

ndai

re d

es

reve

nus

6 U

tilis

ation

de

s re

venu

s di

spon

ible

s

7 C

apit

al8

For

mati

on

brut

e de

cap

ital

fix

e

9 F

inan

ces

10

Com

pt-

es c

ou-

rant

s Rd

M

11

Capi

tal

RdM

Recettes totales

Agriculture

Industrie

Services

Agriculture

Industrie

Services




Autres impocircts

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Agriculture

Industrie

Services


Creacutedit


1a

1b

1c

2a

2b

2c

3a

3b

3c

3d

4a

4b

4c

5a

5b

5c

6a

6b

6c

7a

7b

7c

8a

8b

8c

9a

9b

9c

1011

12

1 B

iens

et

serv

ices

Agr

icul

ture

1a

1778

410

5716

6

Indu

stri

e1

b25

302

127

184

1228

6781

351

1 17

7

Serv

ices

1c

2411

128

640

219

82

1415

821

134

2 P

rodu

ction

Agr

icul

ture

2a

134

101

145

Indu

stri

e2

b3

728

2575

6

Serv

ices

2c

231

1 03

01

063

3 F

orm

ation

de

reve

nus

Reacutem

uneacuter

ation

des

em

ploy

eacutes3

a17

139

389

545

Reve

nus

mix

tes

brut

s3

b3

657

66

Exce

ndeacuten

t drsquoe

xplo

itatio

n br

ut3

c60

112

164

336

Aut

res

impocirc

ts3

d-1

836

43

4 A

ffec

tati

on

des

reve

nus

prim

aire

s

Meacuten

ages

4a

545

6654

106

54

780

Soci

eacuteteacutes

4b

262

3851

5225

428

Adm

inis

trati

on4

c1

6024

2043

385

191

5 D

istr

ibuti

on

seco

ndai

re

des

reve

nus

Meacuten

ages

5a

742

211

02

856

Soci

eacuteteacutes

5b

191

191

Adm

inis

trati

on5

c11

520

147

436

7

6 U

tilis

ation

de

s re

venu

s di

spon

ible

s

Meacuten

ages

6a

653

653

Soci

eacuteteacutes

6b

142

142

Adm

inis

trati

on6

c25

425

4

7 C

apit

alM

eacutenag

es7

a57

402

-396

Soci

eacuteteacutes

7b

142

1622

272

145

3

Adm

inis

trati

on7

c56

-155

8 F

orm

ation

br

ute

de

capi

tal fi

xe

Agr

icul

ture

8a

1020

30

Indu

stri

e8

b81

81

Serv

ices

8c

4725

2496

9 F

inan

ces

Num

eacuterai

re e

t deacutep

ocircts

9a

19-3

-99

16

Creacuted

it9

b-1

588

-461

Aut

res

actif

s fin

anci

ers

9c

2126

032

-39

274

10 C

ompt

es c

oura

nts

RdM

1026

348

5442

142

348

9

11 C

apit

al R

dM11

-36

-36

Deacutep

ense

s to

tale

s12

166

1 17

71

134

145

756

1 06

354

566

336

4378

042

819

185

619

136

765

314

225

496

453

5530

8196

1661

274

489

-36

Sour

ce N

ation

s U

nies

agrave p

araicirc

tre


Tabl

eau

42

Une

mat

rice

agreacute

geacutee

de c

ompt

abili

teacute n

ation

ale

1 B

iens

et s

ervi

ces

2 P

rodu

ction

3 F

orm

ation

de

reve

nus

4 In

stitu

tion

s5

Ca

pita

l6

Fo

rmati

on

brut

e de

ca

pita

l fixe

7 F

inan

ces

8

Com

ptes

co

uran

ts

RdM

9

Capi

tal

RdM

Recettes totales

Agriculture

Industrie

Services

Agriculture

Industrie

Services

Salarios

Beacuteneacutefices

Autres impocircts

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration


Creacutedit


1a

1b

1c

2a

2b

2c

3a

3c

3d

4a

4b

4c

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7a

7b

7c

89

10

1 B

iens

et

serv

ices

Agr

icul

ture

1a

1778

410

5716

6

Indu

stri

e1

b25

302

127

184

1217

635

11

177

Serv

ices

1c

2411

128

640

219

831

821

134

2 P

rodu

ction

Agr

icul

ture

2a

134

101

145

Indu

stri

e2

b3

728

2575

6

Serv

ices

2c

231

1 03

01

063

3 F

orm

ation

de

reve

nus

Sala

rios

3a

1914

342

358

5

Beacuteneacute

fices

3c

6111

418

736

2

Aut

res

impocirc

ts3

d-1

836

43

4 In

stitu

tion

sM

eacutenag

es4

a58

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1 39

510

811

56

2 28

9

Soci

eacuteteacutes

4b

262

3838

452

2576

1

Adm

inis

trati

on4

c1

6024

2043

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8537

44

812

5 C

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5714

256

1661

274

-260

4

6 F

orm

ation

bru

te d

e ca

pita

l fixe

620

720

7

7 F

inan

ces

Num

eacuterai

re e

t deacutep

ocircts

7a

79

16

Creacuted

it7

b65

-461

Aut

res

actif

s fin

anci

ers

7c

313

-39

274

8 C

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es c

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nts

RdM

826

348

542

4217

489

9 C

apit

al R

dM9

-36

-36

Deacutep

ense

s to

tale

s10

166

1 17

71

134

145

756

1 06

358

536

243

2 28

976

181

260

420

716

6127

448

9-3

6

Sour

ce C

alcu

ls d

e lrsquoa

uteu

r ba

seacutes

sur

les

Nati

ons

Uni

es agrave

par

aicirctr

e


Tabl

eau

43

Une

mat

rice

de

com

ptab

iliteacute

soc

iale

ave

c reacute

parti

tion

par

meacuten

age

et m

ain-

drsquoœ

uvre

1 B

iens

et s

ervi

ces

2 P

rodu

ction

3 F

orm

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de

reve

nus

4 In

stitu

tion

s5

Cap

ital

6 F

orm

ation

br

ute

de

capi

tal fi

xe

7 F

inan

ces

8 C

ompt

es

cour

ants

Rd

M

9 C

apit

al

RdM

Recettes totales

Agriculture

Industrie

Services

Agriculture

Industrie

Services



Beacuteneacutefices

Autres taxes nettes

Meacutenages 1er

quintile





Socieacuteteacutes

Administration


Creacutedit


1a

1b

1c

2a

2b

2c

3a

3b

3c

3d

4a

4b

4c

4d

4e

4f

4g

56

7a

7b

7c

89

10

1 B

iens

et

serv

ices

Agr

icul

ture

1a

1778

44

32

21

5716

6

Indu

stri

e1

b25

302

127

6446

3728

912

176

351

1 17

7

Serv

ices

1c

2411

128

614

110

180

6020

198

3182

1 13

4

2 P

rodu

ction

Agr

icul

ture

2a

134

101

145

Indu

stri

e2

b3

728

2575

6

Serv

ices

2c

231

1

030

1 06

3

3 F

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ation

de

reve

nus

Sala

ires

empl

ois

tregraves

qu

alifi

eacutes3

a9

7121

229

2

Sala

ires

empl

ois

peu

qual

ifieacutes

3b

971

212

292

Beacuteneacute

fices

3c

6111

418

736

2

Aut

res

taxe

s ne

ttes

3d

-18

3643

4 In

stitu

tion

sM

eacutenag

es 1

er q

uinti

le4

a10

210

228

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231

3

Meacuten

ages

2egrave q

uinti

le4

b73

7320

2729

222

4

Meacuten

ages

3egrave q

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c58

5816

2223

117

9

Meacuten

ages

4egrave q

uinti

le4

d44

4412

1617

113

4

Meacuten

ages

5egrave q

uinti

le4

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154

56

045

Soci

eacuteteacutes

4f

262

1310

86

238

452

2576

1

Adm

inis

trati

on4

g1

6024

2043

7050

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374

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2

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2014

119

314

256

1661

274

-260

4

6 F

orm

ation

bru

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e ca

pita

l fixe

620

720

7

7 F

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ces

Num

eacuterai

re e

t deacutep

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7a

79

16

Creacuted

it7

b65

-461

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es c

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4217

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al R

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-36

-36

Deacutep

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s to

tale

s10

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71

134

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329

229

236

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313

224

179

134

4576

181

260

420

716

6127

448

9-3

6

Sour

ce C

alcu

ls d

e lrsquoa

uteu

r ba

seacutes

sur

les

Nati

ons

Uni

es agrave

par

aicirctr

e


42

Mul

tipl

icat

eurs

de

la M

CS

Une

str

uctu

re c

lass

ique

de

la M

CS p

eut ecirc

tre

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treacutee

par

des

sym

bole

s co

mm

e le

mon

tre

le ta

blea

u 4

4

Tabl

eau

44

La m

atri

ce d

e co

mpt

abili

teacute s

ocia

le e

n sy

mbo

les

1 B

iens

et s

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ces

2 P

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ction

3 F

orm

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de

reve

nus

4a

Meacuten

ages

4b

Aut

res

insti

tuti

ons

5 C

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For

mati

on b

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de

cap

ital

fixe

7 F

inan

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Com

ptes

co

uran

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dM9

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ital

RdM

Recettes totales

1 B

iens

et s

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ces

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rodu

ction

x

3 F

orm

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de

reve

nus

v

4a

Meacuten

ages

hy

4b

Aut

res

insti

tuti

ons

Impocirc

ts n

ets

sur

les

prod

uits

Aut

res

reve

nus

Tran

sfer

tsTr

ansf

erts

Tran

sfer

ts

5 C

apit

alEacutep

argn

esEacutep

argn

esBe

soin

de

finan

cem

ent

Capi

tal T

rans

fert

s

6 F

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ation

bru

te

de c

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al fi

xeFo

rmati

on b

rute

de

capi

tal fi

xe

7 F

inan

ces

Capa

citeacute

de

finan

cem

ent

Capa

citeacute

nett

e de

fin

ance

men

t au

RdM

8 C

ompt

es c

oura

nts

RdM

Impo

rtati

ons

de

prod

uits

Tran

sfer

tsTr

ansf

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9 C

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al R

dM

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e de

s op

eacuterati

ons

cour

ante

s

Deacutep

ense

s to

tale

sqprime

xprimevprime

yprime








(39b)


(40)

ougrave





(41)


(42)



























































__________________________________________________________________________________________




__________________________________________________________________________________________





__________________________________________________________________________________________



Sommaire

Introduction 1





Introduction 1

Introduction







2 Introduction



Remerciements







Sommaire




















61 Inventaires 36





Bibliographie 46



























































































































Source PNUE 2015







































Afrique du Sud






Royaume-Uni








Agriculture 1 000

Sylviculture 44

Eacutenergie1 30


200

Bacirctiments 110

Transport 88

Total 1 472








321 Agriculture








322 Eacutenergie











Source BP 2016
























































































































Travail deacutecent





































61 Inventaires










bull Inventaires

























Transport terrestre

Demande finale

Production totale

Agriculture 1 323 2 290 6 1 911 6 467

Alim et boissons 333 1 390 17 8 074 11 670












Total 98 000 255 000 462 000














































Tabl

eau

63

Eacutetud

e co

mpa

rati

ve d

es m

eacutetho

des

drsquoeacutev

alua

tion

Inve

ntai

res

en

quecirct

es e

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cteu

rs d

rsquoem

ploi

Ana

lyse

ent

reacutees

-so

rties

(ES)

Mat

rice

s de

co

mpt

abili

teacute

soci

ale

Opti

mis

ation

(EG

C)Eacutec

onom

eacutetri

eD

ynam

ique

du

syst

egraveme

Mis

e en

œuv

reM

ise

en œ

uvre

ra

pide

peu

t ecirctr

e ad

apteacute

au

cont

exte

lo

cal

Rela

tivem

ent r

apid

e agrave

eacutelab

orer

agrave la

fois

so

uple

et p

ratiq

ue

Hau

te in

tens

iteacute

de m

ain-

drsquoœ

uvre

srsquoa

ppui

e su

r de

s do

nneacutee

s m

acro

- eacutec

onom

ique

s ex

ista

ntes

qui

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uven

t n

e so

nt

pas

agrave jo

ur

Hau

te in

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iteacute

de m

ain-

drsquoœ

uvre

srsquoa

ppui

e su

r de

s do

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s m

acro

eacutecon

omiq

ues

exis

tant

es q

ui

souv

ent

ne

sont

pas

agrave

jour

Ana

lyse

rapi

de

des

tend

ance

s

proc

essu

s pl

us

labo

rieu

x de

cr

eacuteatio

n drsquo

un

mod

egravele

Rapi

de p

our

les

mod

egraveles

de

haut

ni

veau

mai

s ch

rono

phag

e po

ur le

s m

odegravel

es

inte

rsec

tori

els

et

deacuteta

illeacutes

Le

man

que

de c

ompeacute

tenc

es

tech

niqu

es e

st

prob

leacutem

atiqu

e

Prin

cipa

le fo

rce

Four

nit u

n ap

erccedilu

uti

le d

e la

situ

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ac

tuel

le d

e lrsquoe

mpl

oi

et u

ne b

ase

pour

un

e eacutev

alua

tion

plus

po

usseacute

e ba

seacutee

sur

des

mod

egraveles

plu

s co

mpl

exes

Perm

et d

rsquoeacuteva

luer

les

effet

s su

r lrsquoe

mpl

oi

dans

et e

ntre

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chaicirc

nes

de v

aleu

r

Rass

embl

e de

s do

nneacutee

s su

r la

creacute

ation

de

reve

nus

et la

pr

oduc

tion

agrave

lrsquoins

tar

de la

co

mpt

abili

teacute

natio

nale

et d

es

tabl

eaux

ES

Mod

eacutelis

e le

s reacute

actio

ns

eacutecon

omiq

ues

com

plegravet

es a

ux c

hocs

ex

ogegraven

es (c

-agrave-d

le

s po

litiqu

es)

Prop

ose

une

proj

ectio

n de

s eff

ets

prod

uits

par

le

s ch

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ts d

e qu

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eacute et

de

prix

da

ns lrsquo

ense

mbl

e de

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cono

mie

Util

ise

les

donn

eacutees

et le

s re

latio

ns

exis

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es

pour

preacute

voir

le

s te

ndan

ces

Pe

rtine

nt p

our

les

eacuteval

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ns

agrave co

urt t

erm

e et

po

ur le

s sy

stegravem

es

qui n

e su

biss

ent

pas

de p

rofo

nds

chan

gem

ents

Tien

t com

pte

des

bouc

les

de

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oacti

on e

t ren

d co

mpt

e de

s re

tard

s

Perm

et d

e re

lier

de

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iegravere

exp

licite

et

dyn

amiq

ue le

s in

dica

teur

s so

ciau

x

eacutecon

omiq

ues

et

envi

ronn

emen

taux

Prin

cipa

le

faib

less

eSt

atiqu

e e

ffica

citeacute

de

la c

once

ption

et

qual

iteacute d

es d

onneacute

es

sont

ess

entie

lles

Geacuten

eacuteral

emen

t st

atiqu

e e

stim

e le

s eff

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pote

ntiel

s su

r lrsquoe

mpl

oi agrave

cou

rt

term

e et

nrsquoe

stim

e pa

s le

s eff

ets

dist

ribu

tifs

Sim

ulati

on

com

para

tivem

ent

stati

que

en

gran

de p

artie

lim

iteacutee

aux

indi

cate

urs

eacutecon

omiq

ues

(mot

eurs

)

La p

lupa

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es

mod

egraveles

util

isen

t de

s hy

poth

egraveses

tregraves

si

mpl

es L

rsquooff

re d

e m

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drsquoœ

uvre

est

fix

e et

le s

alai

re e

st

unifo

rme

flex

ible

et a

u se

uil d

rsquoeacutequ

ilibr

e en

tre

lrsquooff

re e

t la

dem

ande

Ne

peut

ecirctr

e uti

liseacute

de fa

ccedilon

fiabl

e po

ur te

ster

les

inte

rven

tions

qui

nrsquo

ont j

amai

s eacuteteacute

m

ises e

n œ

uvre

La

corr

eacutelati

on h

istor

ique

po

urra

it ne

plu

s ecirctr

e va

labl

e agrave

lrsquoave

nir

Man

que

souv

ent l

e ni

veau

de

deacuteta

il off

ert

par

les

mod

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ES

et d

rsquoaut

res

mod

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m

acro

eacutecon

omiq

ues


Inve

ntai

res

en

quecirct

es e

t fa

cteu

rs d

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ploi

Ana

lyse

ent

reacutees

-so

rties

(ES)

Mat

rice

s de

co

mpt

abili

teacute

soci

ale

Opti

mis

ation

(EG

C)Eacutec

onom

eacutetri

eD

ynam

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du

syst

egraveme

En a

ccor

d av

ec

lrsquoapp

roch

e de

lrsquoeacute

cono

mie

ver

te

Sert

de

base

agrave to

ut

autr

e eff

ort d

e m

odeacutel

isati

on p

lus

com

plex

e

Favo

rise

lrsquoan

alys

e de

la

cha

icircne

de v

aleu

r so

uven

t abs

ente

de

s eacutev

alua

tions

de

type

mac

ro

Perm

et u

ne

anal

yse

des

tend

ance

s au

fil

du te

mps

mai

s co

nser

ve le

niv

eau

de d

eacutetai

l des

ta

blea

ux E

S

Mod

eacutelis

e le

s reacute

actio

ns

eacutecon

omiq

ues

cons

eacutecuti

ves

agrave la

m

ise

en œ

uvre

des

po

litiqu

es y

com

pris

le

s eff

ets

dist

ribu

tifs

Perm

et d

rsquoeacuteva

luer

les

effet

s de

plu

sieu

rs

indi

cate

urs

pour

di

ffeacutere

nts

sect

eurs

et

dim

ensi

ons

Integrave

gre

plei

nem

ent

les

cara

cteacuter

istiq

ues

prin

cipa

les

drsquoun

e an

alys

e EG

C s

imul

e lrsquoeacute

volu

tion

des

politi

ques

au

fil d

u te

mps

gracirc

ce agrave

des

re

latio

ns d

e ca

usal

iteacute

Souti

en a

u cy

cle

drsquoeacutel

abor

ation

de

s po

litiqu

es

Rend

pos

sibl

e lrsquoe

stim

ation

des

eff

ets

sur

lrsquoem

ploi

agrave

cour

t ter

me

drsquoun

e ha

usse

drsquoa

ctivi

teacute

dans

un

sect

eur

Geacuten

eacuteral

emen

t util

e po

ur id

entifi

er le

s en

jeux

et eacute

labo

rer

les

politi

ques

Perm

et d

e te

ster

lrsquoeacute

volu

tion

de lrsquo

activ

iteacute

eacutecon

omiq

ue

Geacuten

eacuteral

emen

t util

e po

ur id

entifi

er le

s en

jeux

et eacute

labo

rer

les

politi

ques

Util

e agrave

des

fins

drsquoeacutel

abor

ation

de

s po

litiqu

es

et d

rsquoeacuteva

luati

on

du fa

it de

sa

couv

ertu

re s

ocio

-eacutec

onom

ique

Util

e agrave

des

fins

drsquoeacutev

alua

tion

des

politi

ques

pa

rticu

liegravere

men

t in

diqu

eacute da

ns lrsquo

anal

yse

des

politi

ques

fisc

ales

Surt

out u

tile

pour

iden

tifier

les

enje

ux e

t eacuteva

luer

le

s po

litiqu

es d

e m

ecircme

que

pour

le

suiv

i et l

rsquoeacuteva

luati

on

Perm

et d

e pr

ojet

er

les

reto

mbeacute

es

des

politi

ques

da

ns le

s di

ffeacutere

nts

sect

eurs

Eacutecl

aire

lrsquoi

denti

ficati

on d

es

enje

ux l

a fo

rmul

ation

de

s po

litiqu

es e

t lrsquoeacute

valu

ation

ain

si q

ue

le s

uivi

et l

rsquoeacuteva

luati

on


Bibliographie























































































































































les emplois verts


Sommaire

1 Introduction 57




















1 Introduction


1 inventaires

































































































Services 540

Total 530 947






2006 2007 2008


























































































































Secteur primaire


Agriculture durable














































Importations




Valeur ajouteacutee












Service Service






Amortissement

Beacuteneacutefices

Investissements






















































































































































28



17



















132


44












219
















Oui Non






Oui Non







Oui Non







Oui Non








Oui Non




Oui Non






Oui Non


Oui Description ________________________________________________________






(estimation)


(estimation)




Oui Non





































Description ______________________________________________________________































Aucun

Autre _____________________________________________________________________







Ann

exe

2 M

odul

e em

ploi

s ve

rts

anne

xeacute agrave

lrsquoen

quecirct

e su

r le

s fo

rces

de

trav

ail

Parti

e 1

Lrsquoe

mpl

oi d

ans

la p

rodu

ction

eacuteco

logi

que

(agrave c

ompl

eacuteter

par

les

mem

bres

acti

fs d

u fo

yer)

1 A

u co

urs

du m

ois

dern

ier

avez

-vou

s eacutet

eacute im

pliq

ueacute d

ans

la p

rodu

ction

dan

s lrsquou

ne d

es c

ateacuteg

orie

s su

ivan

tes

de b

iens

et

serv

ices

en

viro

nnem

enta

ux d

esti

neacutes

agrave un

usa

ge agrave

lrsquoex

teacuteri

eur

de v

otre

lieu

de

trav

ail

Ces

bie

ns e

t ser

vice

s co

mpr

enne

nt la

rech

erch

e et

le

deacuteve

lopp

emen

t le

s se

rvic

es d

rsquoinst

alla

tion

et d

e m

aint

enan

ce

2 A

u co

urs

du m

ois

dern

ier

quel

po

urce

ntag

e de

vo

tre

tem

ps d

e tr

avai

l ave

z-vo

us

cons

acreacute

agrave la

pr

oduc

tion

de

bien

s et

ser

vice

s en

viro

nne-

m

enta

ux

men

tion

neacutes

agrave la

Q

1

11

Eacutene

rgie

pro

duite

agrave

parti

r de

sou

rces

re

nouv

elab

les

12

Bie

ns e

t ser

vice

s eacutec

oeacutene

rgeacuteti

ques

13

Reacuted

uctio

n et

su

ppre

ssio

n de

s ga

z agrave

effet

de

serr

e et

deacute

pollu

tion

14

Rec

ycla

ge e

t reacute

utilis

ation

des

deacute

chet

s

15

Pro

tecti

on d

e lrsquoe

nviro

nnem

ent e

t co

nser

vatio

n de

s re

ssou

rces

nat

urel

les

16

Res

pect

de

lrsquoenv

ironn

emen

t

eacuteduc

ation

et

form

ation

et

sens

ibili

satio

n du

pu

blic

37

Aut

re

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Si laquo

ouiraquo

deacute

criv

ez1-

moi

ns d

e 20

2- e

ntre

20

et 5

0

3- p

lus

de 5

0

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳgeacute

negravere

nt d

e lrsquoeacute

lect

rici

teacute d

e la

cha

leur

ou

du

com

busti

ble

agrave pa

rtir

de s

ourc

es

reno

uvel

able

s no

n fo

ssile

s et

ou

de d

eacuteche

ts (p

ar

ex

prod

uctio

n drsquo

eacutelec

tric

iteacute

utilis

ant l

rsquoeacutene

rgie

eacuteo

lienn

e lrsquo

eacutener

gie

sola

ire l

a bi

omas

se

les

deacutech

ets

solid

es

lrsquohyd

roeacutel

ectr

iciteacute

ou

les

sour

ces

nucl

eacuteaire

s e

tc)

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳreacute

duis

ent l

a co

nsom

mati

on

drsquoeacuten

ergi

e (p

ar

ex l

e m

ateacuter

iel

de fa

bric

ation

le

s ap

pare

ils

eacutelec

triq

ues

les

bacirctim

ents

et l

es

veacutehi

cule

s agrave

faib

le

cons

omm

ation

eacuten

ergeacute

tique

lrsquoeacute

clai

rage

bas

se

cons

omm

ation

)

Bien

s et s

ervi

ces q

ui

ͳreacute

duise

nt o

u eacutel

imin

ent l

a pr

oduc

tion

de

pollu

ants

ou

de

com

posa

nts t

oxiq

ues

ͳeacutel

imin

ent l

es

pollu

ants

et l

es

deacutech

ets d

ange

reux

de

lrsquoenv

ironn

emen

t

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳco

nsis

tent

en

la

reacuteuti

lisati

on l

a co

llect

e le

tri

le re

cycl

age

le

reacuteus

inag

e de

s deacute

chet

s m

ateacuter

iels

et

ou

le ͳco

mpo

stag

e de

s deacute

chet

s so

lides

(y

com

pris

le

trai

tem

ent e

t lrsquoeacute

limin

ation

de

s deacute

chet

s da

nger

eux)

Prod

uits

et s

ervi

ces

qui

ͳpr

otegraveg

ent

lrsquoatm

osph

egravere

le

sol

les

eau

x so

uter

rain

es

et d

e su

rfac

e

les

ress

ourc

es

aqua

tique

s

les

ress

ourc

es

fore

stiegraver

es

les

ress

ourc

es

hydr

auliq

ues

le

s re

ssou

rces

m

ineacuter

ales

la

biod

iver

siteacute

et

ou la

fa

une

(par

ex

Bien

s et

ser

vice

s qu

i ͳre

spec

tent

les

regravegl

emen

ts

et le

s no

rmes

en

viro

nnem

enta

les

ͳpe

rmett

ent d

rsquooff

rir

un e

nsei

gnem

ent e

t un

e fo

rmati

on li

eacutes

aux

tech

nolo

gies

et

prati

ques

ver

tes

ͳse

nsib

ilise

n t

dava

ntag

e le

pub

lic

aux

ques

tions

en

viro

nnem

enta

les

Aut

res

bien

s et

ser

vice

s en

viro

nnem

enta

ux

(qui

preacute

serv

ent

lrsquoenv

ironn

emen

t et l

es

ress

ourc

es n

atur

elle

s)

non

men

tionn

eacutes

preacutec

eacutedem

men

t

Uni

quem

ent s

i vo

us a

vez

reacutepo

ndu

laquoOui

raquo agrave

au m

oins

un

e ca

teacutego

rie

de

bien

s et

ser

vice

s en

viro

nnem

enta

ux

aux

ques

tions

Q1

1-

Q1

7


ͳso

nt d

estin

eacutes

agrave la

fabr

icati

on

drsquoeacuteq

uipe

men

ts

drsquoeacuteo

lienn

es

de c

hauff

age

sola

ire d

rsquoeacutene

rgie

ph

otov

olta

iumlque

de

cha

udiegrave

res

indu

stri

elle

s agrave

biom

asse

etc

ͳam

eacutelio

rent

lrsquoe

ffica

citeacute

eacuten

ergeacute

tique

de

s bacirc

timen

ts

et lrsquo

effica

citeacute

du

stoc

kage

et d

e la

di

stri

butio

n de

lrsquoeacute

nerg

ie (c

omm

e le

s te

chno

logi

es d

e reacute

seau

eacutele

ctri

que

inte

llige

nt)

ͳr eacute

duise

nt o

u eacutel

imin

ent l

a pr

oduc

tion

de

deacutech

ets (

par e

x

usin

es d

e tr

aite

men

t de

lrsquoeau

et d

es e

aux

useacutee

s eacuteq

uipe

men

t de

trai

tem

ent d

es e

aux

useacutee

s ind

ustr

ielle

s et

des

eau

x us

eacutees

in

stal

latio

ns

de v

alor

isatio

n eacuten

ergeacute

tique

des

deacute

chet

s)

ͳfa

brica

tion

drsquoab

sorb

eurs

de

CO2

brucircl

eurs

incin

eacuterat

eurs

de

gaz

reje

teacutes

co

nver

tisse

urs

cata

lytiq

ues

co

nden

seur

s pe

rmett

ant d

e reacute

cupeacute

rer l

es

pollu

ants

filtr

es

abso

rbeu

rs p

oecircle

s agrave

bois

plus

effi

cace

s

fabr

icatio

n de

pile

s re

char

geab

les

etc

ͳIn

clut

la f a

bric

ation

de

con

tene

urs

pour

la c

olle

cte

de

mat

eacuteria

ux re

cycl

eacutes

de s

acs

agrave deacute

chet

s et

drsquoeacute

quip

emen

ts

pour

la c

olle

cte

et

le tr

aite

men

t des

deacute

chet

s ͳv e

nte

de v

ecirctem

ents

de

sec

onde

m

ain

drsquoa

ppar

eils

eacutel

ectr

omeacuten

ager

s et

de

veacutehi

cule

s drsquo

occa

sion

ͳlrsquoa

gric

ultu

re

biol

ogiq

ue

lrsquoagr

icul

ture

et

la s

ylvi

cultu

re

dura

bles

la

plan

tatio

n drsquo

arbr

es p

our

le

rebo

isem

ent

la

gesti

on d

es te

rres

la

con

serv

ation

des

so

ls d

e lrsquoe

au d

e la

bi

odiv

ersi

teacute e

t de

la

faun

e le

s se

rvic

es

de c

ontr

ocircle

de

confi

nem

ent e

t de

surv

eilla

nce

- air

ea

u s

ol)


Parti

e 2

Lrsquoe

mpl

oi d

ans

les

proc

essu

s eacutec

olog

ique

s (agrave

com

pleacutet

er p

ar le

s m

embr

es a

ctifs

du

foye

r)

3 A

u co

urs

du m

ois

dern

ier

avez

-vou

s uti

liseacute

une

ou p

lusi

eurs

des

tech

nolo

gies

et p

rati

ques

eacuteco

logi

ques

sui

vant

es s

ur v

otre

lie

u de

tra

vail

afin

de reacute

duir

e lrsquoi

mpa

ct e

nvir

onne

men

tal d

e vo

tre

eacutetab

lisse

men

t ou

de fo

rmer

le p

erso

nnel

de

lrsquoeacuteta

blis

sem

ent

ou

ses

sous

-tra

itan

ts s

ur c

es te

chno

logi

es o

u pr

atiqu

es

4 A

u co

urs

du

moi

s de

rnie

r qu

el

pour

cent

age

de

votr

e te

mps

ave

z-vo

us c

onsa

creacute

agrave la

rech

erch

e a

u deacute

velo

ppem

ent

agrave

la m

aint

enan

ce

agrave lrsquou

tilis

ation

ou

agrave la

mis

e en

pla

ce

de te

chno

logi

es

et p

rati

ques

m

enti

onneacute

es agrave

la Q

3

31

Eacutene

rgie

pr

odui

te agrave

par

tir

de s

ourc

es

reno

uvel

able

s

32

Effi

caci

teacute

eacutener

geacutetiq

ue3

3 R

eacuteduc

tion

et

supp

ress

ion

des

gaz

agrave eff

et d

e se

rre

et

deacutepo

llutio

n

34

Reacutec

upeacuter

ation

reacute

utilis

ation

et

recy

clag

e de

s re

ssou

rces

et

ou s

ubsti

tuts

de

ress

ourc

es

natu

relle

s

35

Pro

tecti

on d

e lrsquoe

nviro

nnem

ent

et c

onse

rvati

on

des

ress

ourc

es

natu

relle

s

36

Rec

herc

he

plan

ifica

tion

ges

tion

et c

ontr

ocircle

des

tech

nolo

gies

37

Aut

re

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Oui

Non

Si laquo

ouiraquo

deacute

criv

ez1-

moi

ns d

e 20

2- e

ntre

20

et 5

0

3- p

lus

de 5

0

Prod

uctio

n drsquo

eacutelec

tric

iteacute d

e ch

aleu

r ou

de

com

busti

ble

agrave pa

rtir

de s

ourc

es

reno

uvel

able

s po

ur la

pro

pre

cons

omm

ation

de

votr

e eacutet

ablis

sem

ent

(par

ex

pro

ducti

on

drsquoeacutel

ectr

iciteacute

agrave

parti

r de

lrsquoeacuten

ergi

e eacuteo

lienn

e s

olai

re

de la

bio

mas

se

des

deacutech

ets

solid

es d

e so

urce

s hy

droeacute

lect

riqu

es o

u nu

cleacutea

ires

etc

)

Mis

e en

pla

ce d

e te

chno

logi

es e

t de

pra

tique

s po

ur

accr

oicirctr

e lrsquoe

ffica

citeacute

eacuten

ergeacute

tique

au

sein

de

votr

e eacutet

ablis

sem

ent

(par

ex

util

iser

de

s ap

pare

ils d

e lrsquoeacute

quip

emen

t

un eacute

clai

rage

et

des

bacirctim

ents

eacutec

oner

geacutetiq

ues

se

serv

ir d

e veacute

hicu

les

agrave ca

rbur

ant a

ltern

atif

(pile

s agrave

com

busti

ble

batt

erie

s eacutev

olueacute

es

veacutehi

cule

s hy

brid

es

etc

))

Reco

urs

agrave de

s te

chno

logi

es o

u pr

atiqu

es ͳpo

ur r eacute

duire

ou

eacutelim

iner

la

prod

uctio

n ou

le

reje

t de

pollu

ants

ou

de

com

posa

nts

toxi

ques

reacutesu

ltant

de

vos

acti

viteacute

s et

ou

Reco

urs

agrave de

s te

chno

logi

es o

u pr

atiqu

es p

our

reacutedu

ire o

u eacutel

imin

er

la p

rodu

ction

de

deacutec

hets

in

trin

segravequ

es a

ux

dive

rses

acti

viteacute

s de

lrsquoen

trep

rise

(c

omm

e la

col

lect

e et

la reacute

utilis

ation

ou

le re

cycl

age

du v

erre

des

m

eacutetau

x d

u pa

pier

du

cao

utch

ouc

de

s te

xtile

s et

des

ea

ux u

seacutees

le

com

post

age

des

deacutech

ets

solid

es

le reacute

usin

age

des

deacutech

ets

etc

)

ͳD

ans

le c

adre

de

vos

acti

viteacute

s

reco

urs

agrave de

s te

chno

logi

es

ou p

ratiq

ues

qui p

rotegrave

gent

et

preacute

serv

ent

les

ress

ourc

es

natu

relle

s ͳPr

otec

tion

et

assa

inis

sem

ent d

es

sols

(com

pren

d la

mis

e en

œuv

re

de lrsquo

agri

cultu

re

biol

ogiq

ue)

des

eaux

sou

terr

aine

s et

des

eau

x de

su

rfac

e

ͳRe

cher

che

et

eacutelab

orati

on d

e pr

oces

sus

visa

nt

agrave eacutec

onom

iser

lrsquoeacute

nerg

ie o

u le

s re

ssou

rces

na

ture

lles

ou

agrave reacute

duire

la

pollu

tion

ͳpl

anifi

catio

n m

ise

en œ

uvre

et s

uivi

de

ces

pro

cess

us

ͳm

aint

enan

ce o

u in

stal

latio

n de

lrsquoeacute

quip

emen

t ou

de lrsquo

infr

astr

uctu

re

qursquoe

xige

nt c

es

proc

essu

s

Aut

res

tech

nolo

gies

et

pra

tique

s re

spec

tueu

ses

de

lrsquoenv

ironn

emen

t no

n m

entio

nneacutee

s pr

eacuteceacuted

emm

ent

Uni

quem

ent s

i vou

s av

ez

reacutepo

ndu

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37


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(MPE verts)


Sommaire

1 Introduction 107




















1 Introduction




Preguntas clave










































1 des exportations




















































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s)

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bran

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X2 = O21 + O22 + O23 + C2 + I2 + G2 + EX2

X3 = O31 + O32 + O33 + C3 + I3 + G3 + EX3







X1 = 0025 X1 + 003 X2 + 008 X3 + 01 C + 0005 I + 021 G + EX1

X2 = 0050 X1 + 006 X2 + 010 X3 + 03 C + 066 I + 004 G + EX2


X3 = 0100 X1 + 006 X2 + 002 X3 + 02 C + 0005I + 022 G + EX3

m = 0150 X1 + 012 X2 + 004 X3 + 04 C + 033 I + 053 G

impocircts = 0025 X1 + 002 X2 + 002 X3

salaires = 0500 X1 + 060 X2 + 060X3




Agr

icul

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Indu

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Services 50 54 80 80 45 853 4612 750

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Comptes satellites



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O31 O32 O33 O34 O35 C3 I3 G3 EX3 X3


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CO2-4

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P = p2X(0004 + 098) P(0984X) = p2


P = P(0984X) 0004X + P(0984X) 098X


P= P0984 0004 + P0984 098


ce qui donne

P1 = 041 et P2 = 9959 et










megravere





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025 002 098



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Production totale


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750

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670

876

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179

50

0515

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455

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uneacuter

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58

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TOTA

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000

751

20

Sour

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Com

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de lrsquo

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ur


















Verte

Services

Emploi ETC 122 3 90 6 89






Industrie-megravere














Biocarburants 5 698


31 500












Industrie-megravere




Fours propres 132



Recyclage 7 087




















51 Hypothegraveses



















2 prix fixes











X1 = O11 + O12 + O13 + C1 + I1 + G1 + EX1 (1)

X2 = O21 + O22 + O23 + C2 + I2 + G2 + EX2 (2)

X3 = O31 + O32 + O33 + C3 + I3 + G3 + EX3 (3)


X1 = a11 X1 + a12 X2 + a13 X3 + a14 C + a15 I + a16 G + E1 (4)


X2 = a21 X1 + a22 X2 + a23 X3 + a24 C + a25 I + a26 G + E2

X3 = a31 X1 + a32 X2 + a33 X3 + a34 C + a35 I + a36 G + E3











X1 = 0025 X1 + 003 X2 + 008 X3 + 01 C + 0005 I + 021 G + E1 (5)

X2 = 0050 X1 + 006 X2 + 010 X3 + 03 C + 066 I + 004 G + E2

X3 = 0100 X1 + 006 X2 + 002 X3 + 02 C + 0005I + 022 G + E3


Impocircts = 0025 X1 + 002 X2 + 002 X3

Salaires = 0500 X1 + 060 X2 + 060 X3










(6)


(7)


(8)


X = AX + D (9)





∆X = (I minus A)-1 ∆D (11)











Tabl

eau

51

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fices

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750

400

900

390

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2

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52

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06

757

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4

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fices

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750

400

900

390

751

2

Sour

ce C

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ls d

e lrsquoa

uteu

r







et



















agrave savoir

















e = EX













Emploi (E)

Production (X)




96 900 011

Services 89 750 012









001 012 001


Total 028 014 016










Services





Inverse de Leontief





107 031 033












Tabl

eau

58

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000

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stri

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751

20

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Tabl

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59

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009

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uneacuter

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fices

015

016

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014

000

000

000

000

057

TOTA

L1

001

001

001

001

001

001

001

001

00So

urce

Ca

lcul

s de

lrsquoau

teur





(I minus A)-1 ∆D = DX (12)

(I minus A)-1 =




Agriculture Verte



verte

Services (pas de


121 122 118 122 124














Agriculture verte



verte

Services

Emploi ETP 122 3 90 6 89

Production totale

49058 943 85764 4236 750


025 032 011 014 012



2 2 56 57 51











006 011 001







025 0 0 0 0

0 032 0 0 0

0 0 011 0 0

0 0 0 014 0

0 0 0 0 012




e(I-A)rsquo =

026 000 001 000 002

000 033 000 000 000

001 000 011 001 001

000 000 000 014 000

001 002 001 001 012










Emploi total

773 008

000 1002

020 005

001 005

039 048

834 1068








Agriculture verte



verte

Services

VAProduction totale

330 8 622 35 570

(Coefficient PIB) 067 082 073 082 076






Agriculture verte



verte

Services


070 001 003 001 006

000 086 000 000 000

005 001 078 001 008

000 001 000 089 000

008 010 005 008 079

083 099 086 099 093







PIB total

2089 023

001 2580

140 031

008 032

249 307

2488 2973


















































































Sommaire

1 Introduction 165

















1 Introduction





































































gric

ultu

re

Indu

stri

e

Serv

ices

Cons

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ation

m

eacutenag

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men

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Cons

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ad

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t1 t2 t3




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Indu

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Serv

ices

Cons

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ation

m

eacutenag

es

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stiss

men

t

Cons

omm

ation

ad

min

pu

bliq

ue

Expo

rt

Prod

ucti

on

tota

le







t1 t2 t3







z11 + z12 + z13 + f1 = x1

z21 + z22 + z23 + f2 = x2 (1a)z31 + z32 + z33 + f3 = x3

avec

f1 = C1 + l1 + G1 + E1

f2 = C2 + 12 + G2 + E2 (1b)f3 = C3 + l3 + G3 + E3



x1 = z11 + z21 + z31 + w11 + w21 + t1 + m1











A

Z f xI

S

m MSalaire




(3a)


(3b)



(4a)



x = A x + f (4b)


x = (I ndash A)-1 f (5)








Tabl

eau

23

Un

tabl

eau

des

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tro

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012

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l ( f

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s ne

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Sectores

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205

603

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227

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57 0

64 1

2520

5 86

0 84

473

149

506

6 07

6 07

47

816

221

945

400

280

Indu

stri

e19

3 35

5 99

05

042

164

542

1 73

1 48

1 85

076

0 52

3 83

687

4 25

1 95

41

104

574

342

9 70

6 35

2 51

5

Serv

ices

54 0

63 7

211

255

989

874

1 71

8 71

5 51

41

018

983

152

1 55

7 02

5 74

472

5 74

1 85

925

4 26

7 96

36

584

787

826

Valor

Sala

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529

963

186

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413

303

1 35

9 96

4 72

4

Beacuteneacute

fices

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3 38

0 94

376

0 39

7 74

9

Dep

reci

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n22

581

542

249

470

822

444

767

461

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esto

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8 95

6 56

9)38

3 15

7 47

638

1 86

1 34

6

Impo

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ione

s51

186

807

103

854

7922

130

535

058

Prod

ucto

tota

l94

5 40

0 28

09

706

352

515

6 58

4 78

7 82

6

Sour

ce

Calc

uls

de lrsquo

aute

ur













2061 31582 6407


231 364 0993









A

Z f xI

S

Salaire



















2061 31581 6407


230 364 0993


4681 50364 17977


523 581 279









ΔL = ecirc Δx (9)





(10)












































Produits


service

Produits agricoles




Services


totalesOffre totale





Produits


service



Services 20 40 550 30 640

Total 300 500 700 100 1 600








Produits





Exportations

Produits agricoles





Services

Valeur ajouteacutee


Valeur ajouteacutee


cateacutegorie





Produits





Exportations

Produits agricoles

34 59 143 81 21 32 370


106 119 77 123 103 62 590

Services 70 112 75 291 61 31 640

Valeur ajouteacutee

90 210 405 705

Total 300 500 700 495 185 125


313 Le TRE











Exporta-tions

Prod

uits

Produits agricoles





Services

Bran

ches

drsquo

acti

viteacute

Agriculture



Industrie





Importa-tions

totales












Exporta-tions

Prod

uits



Services 70 112 75 291 61 31 640

Bran

ches

drsquo

acti

viteacute


Industrie 30 430 40 500




Total 370 590 640 300 500 700 495 185 125
























(11)





Dq = x (12)



(13)




xprimeC = q (14)











(15)






q = Bx + f (16)









(17)


B = APT C (18a)





(18b)



(18c)





(19)


(20)








(21)


(22a)


(22b)



(22c)





ZIT = U Cprime (23)


(22d)





(24)


U = C ZIS (25a)



(26a)












(27)


ZPS = DU (28)


(29a)


V

(29b)




(30)






x = Ax + f (31) x = (I ndash A)-1 f




ou





ou





q = Bx + f (32)


x = Ax + f

et

x = (I ndash A)-1 f




q = (BD)q + f

et






x = (DB)x + Df

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(36)


(37)

Ougt




(38)































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41

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Industrie

Services

Agriculture

Industrie

Services




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Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Meacutenages

Socieacuteteacutes

Administration

Agriculture

Industrie

Services


Creacutedit


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1b

1c

2a

2b

2c

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3b

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5b

5c

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Agriculture

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(41)


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