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Commande d’écriture - texte lauréat de la bourse SACD / Beaumarchais (2009) Texte disponible aux éditions Lansmann / Paris Cette œuvre a bénéficié de l’aide à la production et à la diffusion du fonds

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Page 1: Commande d’écriture - texte lauréat de la bourse SACD ... · Illustration sonore : Benjamin Delvalle Travail vocal: ... LISA : omme disait Mao Ze Dong… « Les femmes soutiennent

Commande d’écriture - texte lauréat de la bourse SACD / Beaumarchais (2009) Texte disponible aux éditions Lansmann / Paris Cette œuvre a bénéficié de l’aide à la production et à la diffusion du fonds

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Distribution

Mise en scène : Didier Kerckaert

Assistante à la mise en scène : Marion Laboulais

Scénographie et Vidéo : Fanny Derrier

Assistante à la scénographie : Fabiana Mantovanelli

Chorégraphie : Christina Crasto

Illustration sonore : Benjamin Delvalle Travail vocal : Jacques Schab

Création lumières et régie générale : Manuel Bertrand

Avec :

Sophie Bourdon/ Nicolas Dufour / Gérald Izing /

Marion Laboulais / Philippe Polet Production : Théâtre Octobre avec le soutien de la Ville de Lomme, du Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, du Conseil Général du Nord, de l’ADAMI. Cette œuvre a bénéficié de l’aide à la production du fonds SACD.

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Synopsis de la pièce

Suite au rachat de leur entreprise de traitement des déchets par un groupe chinois, trois cadres français sont coachés durant quelques jours par une jeune directrice des ressources humaines chargée d’évaluer leurs capacités d’adaptation à un environnement nouveau. L’un des trois sera choisi pour aller former des cadres chinois pour la création d’une filiale à Shangaï. Les exercices proposés par la jeune femme les déstabilisent complètement et entraînent des situations tragi-comiques. Rivalités, jalousies, paranoïa se développent. La présence de Sophie, assistante de direction, va compliquer un peu plus les rapports. Les mauvaises langues lui prêtent une relation avec les trois hommes. Elle sera engagée par la DRH pour l’assister durant cette semaine. Le malaise s’amplifie. La pièce adopte le ton de la comédie sur fond d’actualité. Les dérives du coaching, les relations perverses de pouvoir et de désir au sein de l’entreprise, la confrontation entre la Chine et l’Occident, l’arrogance du néo-capitalisme triomphant, la pollution… autant de thèmes abordés dans ce texte, en tentant d’éviter les clichés, les raccourcis et autres manichéismes. L’essentiel tourne autour des relations humaines et des émotions contradictoires que vont vivre les protagonistes.

Extraits Extrait 1

Scène 2 - Bar JEAN-PIERRE : Vous avez remarqué son sourire quand elle a dit : « Petit serré pour vous Jean-Pierre… sans

sucre » ! Ca dégoulinait de gentillesse mais au fond, ce qu’elle voulait nous dire c’est : « Je sais parfaitement qui vous êtes les gars… je connais vos petites manies et j’ai plusieurs coups d’avance sur vous ! ».

NICOLAS : Si ça se trouve, c’était simplement pour briser la glace. JEAN-PIERRE : Oui bien sûr, toi elle t’a tapé dans l’œil… alors du coup ton esprit critique s’est réfugié en dessous de ta ceinture… Elle nous tient par les couilles, je vous dis…. Elle va faire joujou avec nous pendant une semaine, nous monter les uns contre les autres… et puis Madame décidera lequel des trois pigeons aura le privilège de s’envoler pour Shanghai. NICOLAS : T’as qu’à pas venir lundi. Ca fera un pigeon de moins ! JEAN-PIERRE : Ah non, non, non ! Je ne suis pas un dégonflé, moi. On me provoque… je fais face. PHILIPPE : C’est quand même fou non ! Pas une seconde elle s’est intéressé de savoir si on pouvait comme ça… partir du jour au lendemain… et tout quitter pour passer je ne sais combien de mois en Chine… NICOLAS : C’est un peu à cause de toi, Philippe. Ca sentait la trouille dans cette salle de réunion. Et les gens qui ont la trouille sont prêts à tout accepter. Flexibles et corvéables à merci. Vous reprenez quelque chose ? C’est ma tournée. PHILIPPE : Non merci, faut que j’y aille ! NICOLAS : Ca y est… je l’ai vexé. PHILIPPE : Mais non. J’ai ma fille ce week-end, c’est tout. A lundi, les gars. (…)

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Extrait 2

Scène 1 - Bureau LISA : Asseyez-vous je vous en prie. Depuis trois ans dans l’entreprise, n’est-ce pas ? SOPHIE : Oui. LISA : Joli parcours. Ce qu’on appelle faire son chemin. Je vais être franche Sophie… j’apprécie cette détermination qui est la vôtre. Détermination qui doit susciter certaines jalousies, j’imagine. SOPHIE : Je ne sais pas. LISA : Allons… Parlons-nous comme se parleraient deux amies… voulez-vous ? SOPHIE : Oui… un peu de jalousie sans doute… LISA : Un peu !? Savez-vous ce que les mauvaises langues racontent à votre sujet concernant les trois hommes qui viennent de sortir de ce bureau ? SOPHIE : Ce n’est pas difficile à imaginer. LISA : Comprenons-nous bien, ma chère Sophie… je me moque des rumeurs et même si vous aviez couché avec les trois, cela ne me regarderait en aucune façon. Par contre, j’ai besoin de quelqu’un de confiance qui puisse m’assister dans l’évaluation de leurs compétences humaines et si ce quelqu’un se révélait avoir… comment dirais-je… une connaissance… approfondie de ces trois messieurs, ce serait un « plus » indéniable. Ai-je frappé à la bonne porte ? Ne me répondez pas tout de suite. Je vous ai préparé un contrat. SOPHIE : Un contrat ? J’ai déjà un contrat. LISA : Lisez donc celui-ci. Ah oui… détail très important : je tiens, dès cet instant, à ce que chacune de nos conversations ne trouve aucun écho en dehors de cette pièce. Observez cette clause de confidentialité et vous poursuivrez votre chemin au sein de cette entreprise. Je peux vous le garantir. SOPHIE : Est-ce qu’il y aura beaucoup de licenciements ? LISA : Vous êtes une personne très étonnante, Sophie. Si je plaçais une feuille devant vous et si je vous demandais d’y inscrire le nom des collègues en qui vous avez confiance, des collègues qui ne vous tireront jamais dans le dos… je suis certaine que la feuille resterait blanche. Et pourtant, on dirait que vous vous souciez de leur avenir. Est-ce qu’ils se soucient de votre avenir, Sophie ? SOPHIE : Je ne crois pas, non. LISA : Est-ce qu’ils n’hésiteraient pas à vous écraser les mains pour signer ce contrat à votre place ? SOPHIE : Certains peut-être… LISA : Tous, Sophie. Tous ! Parce qu’ils ont peur. L’incertitude vient de s’installer dans leurs petites vies bien organisées. Tout leur échappe à présent et pas seulement l’argent qu’ils ont placé en bourse. Je vais peut-être vous surprendre mais je pense que c’est une bonne chose. La première manifestation de la nouveauté, c’est la peur. Le monde est à réinventer une fois de plus. Cette entreprise est à réinventer. Voilà une bonne nouvelle, vous ne trouvez pas ? Trop de pensées négatives se sont infiltrées au sein du management. Nous devons proposer une vision nouvelle, une vision juste. Cette entreprise retrouvera son rang de leader mondial et nous avons besoin de personnes comme vous. Vous avez le profil d’une gagnante, Sophie. Avec juste ce qu’il faut de capacité à la rébellion. C’est à la direction des ressources humaines que vous devriez vous trouver aujourd’hui. Bien… je vous laisse mon numéro de portable. Appelez-moi dès que vous aurez pris une décision. SOPHIE : C’est inutile. (Elle signe le contrat) LISA : Comme disait Mao Ze Dong… « Les femmes soutiennent la moitié du ciel ». Venez ! Je vous invite à déjeuner.

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Note artistique

« Thierry Debroux est un auteur de théâtre qui aime raconter des histoires. Pour le dire autrement, il trouve son plaisir d’écrivain dans l’invention de personnages et dans la construction de fables. Son théâtre constitue une formidable machine à jouer : un régal pour les acteurs, une jubilation pour les spectateurs. Son art poétique, de facture classique, s’adresse au grand public. A certains égards la préoccupation qui l’habite d’être compris et de toucher le plus grand nombre me fait penser à celle d’Arthur Miller qui confiait dans l’une de ses préfaces qu’en écrivant il ne cessait de songer à ses propres parents, modestes gens peu initiés aux codes des salles obscures et qui seraient bientôt ses premiers spectateurs. Si je devais résumer en une phrase le travail que je mène depuis une quinzaine d’années avec Théâtre Octobre, ce serait celle-ci : contribuer à la diffusion, auprès d’un public le plus large possible, des œuvres théâtrales contemporaines, des écritures singulières et innovantes. Ma rencontre avec Thierry Debroux, il y a quelques années a donc été immédiatement riche d’affinités humaines et artistiques et devait inévitablement déboucher sur une collaboration. Restaient à trouver la forme et le bon moment pour concrétiser notre envie mutuelle de travailler ensemble. L’ouverture d’une nouvelle salle de spectacles sur Lomme : la maison Folie Beaulieu, a déclenché ce projet avec Thierry. Pour la première production de la compagnie dans ce nouveau lieu je souhaitais proposer au public une pièce contemporaine n’ayant jamais été montée et c’est donc tout naturellement que j’ai demandé à Thierry d’écrire cette pièce. La « consigne » était : parle nous de la société dans laquelle on vit, aborde des sujets graves si tu veux mais en ayant à l’esprit qu’une bonne partie du public de ce nouveau théâtre, situé au cœur d’un quartier très populaire (une cité cheminote) et ayant peu d’habitudes culturelles a parfois du théâtre contemporain l’image d’un art réservé à une élite, hermétique ou ennuyeux. Avec Made in China Thierry a parfaitement répondu à mes attentes. La pièce aborde des sujets « sérieux » : le problème si actuel des délocalisations, les dérives du capitalisme qui pousse à son paroxysme l’obligation de performances et l’instrumentalisation des hommes, les rapports de force au sein de l’entreprise, le pouvoir, la manipulation… Made in China témoigne magnifiquement de cette volonté de critiquer et de se moquer de l’ordre impitoyable que la mondialisation fait peser sur nos vies publiques et privées mais, ici comme dans toute son œuvre, Thierry Debroux nous invite à la réflexion et à la prise de conscience par le biais d’un humour subtil, en douceur et en légèreté. Comme Vinaver, son premier maître en écriture, il est convaincu que la transformation du monde passe par le sourire ; sur cela nous nous rejoignons aussi. »

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Note d’intention de mise en scène

« Made in China » : jeu et vidéo

La mise en scène de « Made in China » de Thierry Debroux, qui dans ce nouveau texte aborde avec humour le sujet sérieux de la globalisation, articulera, en un dialogue permanent, jeu des comédiens sur la scène (ils sont cinq pour interpréter les cinq personnages, dont l’auteur qui jouera dans son propre texte, apportant ainsi sa présence d’acteur et son stylo d’écrivain car nous continuerons à travailler sur la matière textuelle pendant le temps des répétitions) et projection de vidéos, pré enregistrées ou en directe et en temps réel. Une caméra sur scène manipulée par une vidéaste saisira des instants de jeu et les projettera sur un écran, afin de permettre aux spectateurs, avec le grossissement du détail qu’autorise l’œil de la caméra, d’observer un tressaillement de main, un regard échangé, une expression significative. Ainsi, chaque acteur/personnage pourra être filmé, capté, espionné, selon une partition préétablie mais aussi improvisée dans le temps réel de la représentation. La télé surveillance comme appoint au jeu théâtral. La mise en scène répondra également à une double exigence dramaturgique :

- Rendre compte de la fable du texte : une entreprise française (c’est le personnage principal du texte) s’apprête à délocaliser une partie de ses activités en Chine. Nous verrons comment ce projet est mis en œuvre et comment il est vécu de l’intérieur par les salariés de la firme. L’histoire est ici racontée du point de vue de l’encadrement, les postes de commandement étant les premiers concernés dans les mouvements de délocalisation d’entreprise. On peut évidemment imaginer en filigrane ce qu’il adviendra aux autres salariés lors de la mise en œuvre effective du déplacement de l’entreprise vers le nouveau pays d’accueil !

- Rendre compte de manière plus large, d’un point de vue historique,

économique, sociologique et philosophique, des enjeux, des nouvelles donnes et des transformations des rapports humains imposés par les phases successives (et réputées inéluctables) d’une mondialisation globalisante et galopante. Des images d’archives et d’actualités porteront cette dimension du projet.

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Jeu des acteurs et utilisation de la vidéo, dans un mouvement alterné ou simultané, conduiront ainsi l’imagination du spectateur de la sphère privée et intime du personnage à la sphère publique de l’entreprise en mutation et , corollaire obligé, à la sphère encore plus vaste de macroéconomie. Confrontant et questionnant petite et grande Histoire, le projet de mise en scène s’appuiera néanmoins sur des modes d’action et des moyens simples. Une scénographie dépouillée, réalisée avec des matériaux recyclés, des papiers, des cartons, des déchets… Murs, tables et chaises en carton dur. L’essentiel de la scénographie sera composé d’écrans / paravents mobiles (à la fois murs et surfaces de projection) que les acteurs déplaceront à leur guise pour figurer les différents lieux de l’action : intérieur, extérieur, bureau, salle de réunion, bar, restaurant et appartement privé des cadres de l’entreprise.

Ainsi la scénographie, qui sera légère et adaptable dans des théâtres et des configurations différentes, dira, de par la nature des matériaux choisis, non seulement la réalité économique de l’entreprise imaginée par Thierry Debroux (une usine de retraitement des déchets) mais aussi la fragilité d’une structure industrielle et d’un système économique menacés par le moloch asiatique. Enfin, symboles de bienvenue, de quiétude et d’hospitalité dans une grande partie de l’Asie, des poissons rouges comme un certain petit livre, dans un aquarium disposé sur la scène, viendront apporter une touche vivante poétique et liquide à notre univers de carton.

Une création sonore composée d’emprunts divers et d’inspiration originale, thèmes musicaux, lignes mélodiques, bruits et sons décalés de bureau (téléphone, fax et photocopieuse), de rue, de restaurant, sons étranges, puisés dans la réalité puis déformés en une sorte de symphonie baroque, viendra soutenir à la fois l’imaginaire du spectateur dans ses déplacements d’un lieu à un autre, mais aussi créer une passerelle et un trait d’union sonore entre Europe et Asie. Il conviendra de bien circonscrire ces « irruptions sonores » et de leur conserver un caractère discret pour laisser une place capitale, dérisoire et tragique à la chanson finale de Daniel Balavoine « Je ne suis pas un héros » lors de la scène de suicide de Philippe.

La lumière, quant à elle, sera comme il le faut et suffisamment pour y voir clair. Les costumes : contemporains, «très très cadre dynamique», genre Hugo Boss, mais moins chers, démarqués peut être, contrefaits ou alors pourquoi pas « Made in China ».

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L’équipe artistique Thierry Debroux – auteur.

Né à Bruxelles en 1963, Thierry Debroux est auteur, acteur et metteur en scène. Issu de l'Institut National Supérieur des Arts du Spectacle en 1985, c’est sa rencontre avec Michel Vinaver qui fut déterminante dans son parcours d’auteur.

Il est l'auteur d'une vingtaine de pièces dont la plupart sont publiées aux éditions Lansman. Son travail a été couronné par de nombreux prix dont le prix du Parlement de la Communauté Française de Belgique et le prix du meilleur auteur en 2005 pour Le Roi Lune. Il est l’un des auteurs les plus joués en ce moment en Belgique. A titre indicatif : Robespierre éd. Lansman, 2007, mise en scène Frédéric Dussenne au Théâtre du Parc en 2008. Darwin, éd. Lansman, 2007, mise en scène Marcel Delval, au Rideau de Bruxelles en 2007 Le Roi Lune éd. Lansman, 2005, mise en scène de F. Dussenne au Théâtre du Méridien, Bruxelles en 2007 Eros Médina, éd. Lansman, 2006, mise en scène de Julie Annen au Théâtre de la Balsamine à Bruxelles 2007 Le Jour de la colère éd. Lansman, 2006, mise en scène de F. Dussenne à Bruxelles en 2006 Le Chevalier d'Eon éd. Lansman, 2006. Création en 2006 au Théâtre du Méridien à Bruxelles. Sand la scandaleuse, éd. Lansman, 2004. Création au Nouveau Théâtre du Méridien en 2004. Lectures à Avignon et à Nohant dans la propriété de George Sand. Certaines de ses pièces sont inédites : Made in China (création en 2010 à Lille) | Terril Apache (création prévue en juillet 2009 au Manège à Mons) | D’une (pièce écrite lors d’un atelier dirigé par Michel Vinaver) | La Nuit du 21 juillet 1969 | Cinecitta (créée en automne 2004)

Acteur, il a joué dans la plupart des théâtres bruxellois. Il a tourné avec Yves Hanchar dans La Partie d’Echec aux cotés de Catherine Deneuve, Pierre Richard et Denis Lavant. Il jouait le rôle principal dans Ombres et Lumières de Samy Brunet et a tenu différents petits rôles dans des téléfilms belges.

Metteur en scène, il a monté une quinzaine de pièces. En 1992 il a obtenu le prix de la COCOF du meilleur spectacle pour Termini Roma. En 2000, il se voit remettre les prix de l'Union des Artistes, de la SACD-Lansman, de l'Académie Royale de Littérature Française ainsi qu'une nomination comme meilleur auteur aux Prix du Théâtre 2000 pour La Poupée Titanic. Sa mise en scène de L’Atelier de Jean-Claude Grumberg lui a valu une nomination Meilleur Spectacle en 2001. Il a créé en français la pièce de Yasmina Reza, Jascha, a collaboré à un projet hip hop, Apsara qui a reçu le prix Beaumarchais aux rencontres de la Villette.

Il a également suivi une formation de scénariste à la Fémis en 2006 et travaille actuellement pour France 2. Il collabore également comme scénariste à des adaptations de romans d’Agatha Christie pour la même chaîne.

« Thierry Debroux a les pieds sur terre, mais rêve de la lune et des étoiles. Après une formation de comédien à l'INSAS, il prend la plume pour libérer des personnages du carcan réaliste. Pour libérer le rire et la gaieté... C'est un atelier d'écriture dirigé par Michel Vinaver qui lui donne l'impulsion décisive. Il y écrit sa première pièce, D'une.. Les pièces de Thierry Debroux naissent du hasard de ses rencontres Pour étonner, pour surprendre le spectateur, il confronte les univers et les personnages jusqu'à ce que la réalité vacille. Ici commence un monde baroque... »

Extrait de "Répertoire des auteurs dramatiques contemporains : théâtre belge de langue française", Alternatives théâtrales 55, numéro spécial août 1997.

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Didier Kerckaert – Metteur en scène Formé à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg sous la direction de Jean-Pierre Vincent, il a notamment travaillé sous la direction de Jacques Lasalle, René Loyon, Charles Tordjman, Jean-Paul Wenzel, Claude Yersin... Il fonde Théâtre Octobre en 1993. Depuis cette date, la compagnie est implantée à Lomme (commune associée à Lille) où elle dispose d’un théâtre de 200 places, Les Tisserands. Il y mène un travail de création théâtrale, d’action culturelle et de programmation. Son parcours artistique est essentiellement axé sur les pièces du répertoire contemporain. Parmi la quinzaine de textes qu’il a mis en scène : Les voisins de Michel Vinaver, La force de tuer de Lars Noren, Les sept jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette, La lune des pauvres de Jean-Pierre Siméon, Quelqu’un pour veiller sur moi de Frank McGuinness…. Il est aussi depuis 2002 responsable pédagogique de l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique du Nord Pas de Calais (EPSAD – Direction Stuart Seide Nicolas Dufour – Comédien Après une formation à l’American Center, sous la direction de Blanche Salant et à Théâtre en actes (Lucien Marchal, Mario Gonzalez, Adel Akim…). Il intègre en 1994, la troupe permanente du Centre Dramatique national de Franche – Comté, et joue dans quelques unes des mises en scène de Ghislain Montiel : Le journal d’un fou ( Nicolas Gogol), Caligula (Albert Camus), puis sous la direction de René Loyon dans : Un cœur sous une soutane ( Rimbaud), Le silence de Molière ( Giovanni Macchia), Elle est là ( Nathalie Sarraute)…Il quitte la troupe permanente du CDN pour travailler , en 1998, avec Didier Kerckaert dans Les plaideurs( Racine), les Physiciens ( Friedrich Dürrenmatt), La lune des Pauvres ( Jean-Pierre Siméon), avec Vincent Goetals ( au Théâtre du Nord) dans Salina de Laurent Gaudé…

Sophie Bourdon – Comédienne

Après avoir suivi une formation en Lettres Modernes (CAPES et Maîtrise, 1992) à Lille III et enseigné pendant six ans, elle participe à un séminaire sur Brecht au sein de cette même université, puis suit une formation théâtrale auprès de Liliane Nataf (avec la création de L’Achat du cuivre de Brecht) à (La Métaphore), d’ Agathe Alexis à La Comédie de Béthune, de Guy Alloucherie, de Stuart Seide au Théâtre du Nord, de Philippe Adrien et Dominique Boissel à La Tempête. Elle se forme également au jeu cinéma au sein de différents stages et notamment avec Raoul Ruiz (Cifas, Bruxelles).

En 2000, elle crée la Compagnie Sofa avec Fabienne Lottin et met en scène « Prévert de rage » en engageant quatre comédiennes dans le cadre du Printemps des Poètes pour le Théâtre du Nord. En tant que comédienne, elle a travaillé dans différents registres, classiques et contemporains, sous la direction de Dominique Sarrazin, Juan Conchillo, Christophe Jean, Vincent Dhelin, Alain Nempont, Didier Saint Maxent, Christophe Piret, Olivier Subst, Frédéric Laforgue, Laurent Hatat, et Benoît Guibert (CDN d’Orléans).

En 2005, elle collabore à la mise en scène et à la « direction d’actrices » pour la Cie « Poupées de chimère » avec le spectacle « Normales à en mourir », crée au Zem, puis accueilli par La Rose des Vents dans le cadre du Festival « Labomatic ».

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Crédit photos : Lucas Castellin

Gérald Izing - Comédien / Marion Laboulais - Comédienne

Après une formation initiale au conservatoire, de Lille pour lui, de Rouen pour elle, ils intègrent en 2003 la 1ère promotion de l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique du Nord Pas de Calais (EPSAD) dirigée par Stuart Seide pour trois années au cours desquelles ils travaillent avec une vingtaine de metteurs en scène : Jean-Paul Wenzel ; Philippe Sireuil ; Stéphanie Loïk ; Laurent Hatat… et Stuart Seide qui les dirigera dans Hamlet(s), le spectacle de fin d’études présenté au Théâtre du Nord en Juin 2006.

Depuis Gérald Izing est engagé avec Théâtre Octobre sur différents projets (actions culturelles, lectures) et a joué dans Mon corps en neuf parties de Raymond Federman, mis en scène par Didier Kerckaert en Novembre 2007.

Marion Laboulais a créé l’Ineffable Cie dès sa sortie de formation. Elle a mis en scène En attendant le Petit Poucet de P. Dorin, Contention de D. G Gabily et Conflits de D. Assaraf.

Philippe Polet - Comédien

Formé à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg (1984). Au théâtre il a travaillé notamment avec Jacques Lasalle, Jean-Louis Hourdin, Pierre Debauche, Catherine Anne, Claude Yersin … et à plusieurs reprises sous la direction de Didier Kerckaert.

Pour la télévision il a joué à ce jour dans une trentaine de films dont plusieurs épisodes de la série Navarro, réalisés par Patrick Jamain, et dans des réalisations de José Pinheiro, Pierre Grimblat, Josée Dayan, Thierry Chabert …

Au cinéma il a joué dans 11 longs métrages parmi lesquels Laissez passer de Bertrand Tavernier, Parlez-moi d’amour de Sophie Marceau, Noyade interdite de Pierre Granier-Deferre, Docteur Petiot de Christian de Challonge.

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Crédit photos : Lucas Castellin

Crédit photos : Lucas Castellin

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Le Théâtre Octobre En 1993, Didier Kerckaert (Metteur en scène) et Jean-Pierre Duthoit (Comédien) créent Théâtre Octobre. Depuis cette date, la compagnie est implantée à Lomme (commune associée à Lille) où elle dispose d'un théâtre de 200 places, Les Tisserands. En convention avec la commune, Théâtre Octobre, sous la direction de Didier Kerckaert, met en oeuvre et développe un projet artistique axé sur :

la création, privilégiant le répertoire contemporain

la formation et la sensibilisation des publics

la programmation théâtrale des Tisserands

Les créations récentes…

JANVIER 2000 - Mots gourmands Auteurs divers. Mise en scène Didier Kerckaert. Distrib : Jean-Pierre Duthoit|Didier Kerckaert|Xavier Mémeteau|Luc Samaille. JANVIER 2001 - Les Plaideurs de Jean RACINE. En coproduction avec la Cie théâtre'théâtre|la Cie de l'Oiseau-Mouche. Mise en scène Didier Kerckaert et Serge Added/ Distrib : Serge Added|Philippe Carpentier|Maryse Bresous| Nicolas Dufour|Jean-Pierre Duthoit|Xavier Mémeteau|Luc Samaille|Jeanne Added. MARS 2002 - Malaga de Paul EMOND. En Coproduction avec le Théâtre du Nord - Centre Dramatique National Région Nord - Pas-de-Calais. Mise en scène Didier Kerckaert. Distrib : Géraldine Barbe|Jean-Pierre Duthoit|Luc Samaille|Marie-Paule Sirvent. NOVEMBRE 2003 - Les Physiciens de Friedrich DÜRRENMATT. Mise en scène Didier Kerckaert Distrib : Maryse Bresous|Nicolas Dufour|Jean-Pierre Duthoit|Didier Kerckaert|Xavier Mémeteau|Paul Minthe|Stéphanie Petit|Luc Samaille|Fabrice Siesse|Marie-Paule Sirvent. NOVEMBRE 2004 - La lune des pauvres de Jean-Pierre SIMEON. Mise en scène Didier Kerckaert. Distrib : Nicolas Dufour|Xavier Mémeteau |Luc Samaille|Anouchka Vingtier. FEVRIER 2006 - Quelqu’un pour veiller sur moi de Frank McGUINNESS. Mise en scène : Didier Kerckaert./ Distrib : Jean-Pierre Duthoit|Philippe Polet|Luc Samaille.

NOVEMBRE 2007 – Mon corps en neuf parties de Raymond FEDERMAN. Mise en scène : Didier Kerckaert. / Distrib : Julie Chaubard | Marie Denys | Jean-Pierre Duthoit | Gérald Izing | Philippe Polet.

JUIN 2009 – Valldemosa, Prélude à Sand et Chopin – Textes divers. Mise en scène :

Didier Kerckaert/ Distrib : Sylvie Baur / Philippe Polet / Anne Wischik.

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Conditions de tournée Spectacle tout public (conseillé pour les collèges et lycées)

Conditions financières Prix de cession H.T (TVA 5,5%)

1ère représentation 3700,00 € HT

2ème 3000,00 € HT

3ème 2900,00 € HT

Pour une série supérieure à trois représentations : Contacter la compagnie.

Conditions techniques

- Transports au départ de Lomme (2 voitures) / ou train pour 8

personnes

- Un billet train départ de Besançon

- Un billet train départ de Paris

- Défraiements 8 personnes

Conditions de représentation Le spectacle peut être joué 2 fois sur la même journée Durée du spectacle : 1 h45 Responsable technique : Manuel Bertrand : 06.20.55.10.04

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Contacts Théâtre Octobre :

03 20 22 05 05 / 06 88 13 12 54 Didier Kerckaert - Direction artistique Katia Tudisco - Production / Diffusion

Amélie Debrabandere - Communication / Diffusion

Remerciements particuliers à : Louis Mortelecque, Michel Delissen, Jing Zhang, Chloé Cattelein, Philippe Potier, Christophe De Gevigney. A l’école Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique et à la maison Folie Beaulieu de Lomme.

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MADE IN CHINA

Ou la véritable histoire de la mondialisation ici et là-bas sur un texte de Thierry Debroux et une mise en scène de Didier Kerckaert.

Droits réservés

On savait depuis Thomas Hobbes et même bien avant que l’homme était un loup pour l’homme, mais c’est dans les entreprises françaises confrontés aujourd’hui à la délocalisation que s’applique peut-être le mieux cet adage. On pourra vérifier à travers ce drame vécu en direct sur la scène, l’impact que la cruauté en entreprise, le stress au travail et les dérives du coaching, peuvent avoir sur la vie des individus devenus des machines à produire. L’excellente équipe d’acteurs réunie par Didier Kerckaert, qui pour la première fois a inclus la vidéo dans sa mise en scène - mention spéciale à la jeune vidéaste Fanny Derrier - incarne avec une grande véracité les jeux du pouvoir et de l’amour.

Partira à Shanghai ou partira pas ?

Malgré son titre, cette pièce ne parle pas tant de ce qui se passe en Chine que des effets pervers de la mondialisation et de sa cousine la délocalisation avec en filigrane, toutes nos valeurs sociales et morales qui vacillent jusqu’au naufrage face au grand bazar des valeurs qui habite aujourd’hui la Chine. Une guerre économique est déclarée, elle se manifeste jusque dans nos entreprises et elle peut être mortelle…

A ce jeu de dupe, la directrice des ressources humaine - remarquable Sophie Bourdon - qui rend son personnage parfaitement détestable, réussira habilement à déstabiliser trois cadres et la secrétaire d’une entreprise de recyclage de déchets jusqu’à l’inéluctable. Cette pièce fait non seulement le portrait au vitriol sur un mode tragi-comique de ces DRH qui ont laissé tout sentiment humain au vestiaire de leurs ambitions, mais aussi celui de trois générations de cadres plus ou moins intègres et adaptés aux changements forcés. Difficile d’être un héros sur le champ de bataille de la délocalisation à la chinoise !

Françoise Objois

Du 5 au 11 mars 2010, Maison folie Beaulieu, Lomme. Du 23 au 25 Mars, espace Les Tisserands, Lomme.

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Jusqu'à jeudi, à la maison Folie : « Made in China » ou la violence des échanges en milieu tempéré

Dimanche 07.03.2010, 05:06 - La Voix du Nord

Brillante, drôle, enlevée, la pièce aborde pourtant le thème de la

violence au travail. PHOTO MAXROSEREAU

| LOMME |

Deux hommes en costumes, sur scène. L'un s'interroge sur la présence de mouches en

trompe-l'oeil ... dans les urinoirs, l'autre se ronge les ongles. Il lance : « Ça pue cette histoire,

la boîte rachetée par les Chinois. » Arrivée d'un plus jeune, lui aussi en costume, ils

bavardent comme des collègues. Jusqu'à ce que l'ironie pointe, glacée : « Et si on jouait le

poste à la roulette russe ? »

Entre une femme blonde, belle, froide, qui leur parle chinois, explique qu'elle va devoir

choisir parmi les trois cadres celui qui sera promu et partira à Shanghaï.

Voilà, l'histoire de « Made in China » est lancée, tout comme sa réflexion sur la violence au

travail, ce qu'elle suscite chez les salariés. On voit les trois cadres perdre leur humanité face

aux coups de férule en forme de tests imposés par la DRH, face à la logique implacable d'une

entreprise aveugle à leur douleur. Un sujet grave, donc. Mais mené avec un humour, un brio

qui décrispent l'ensemble et font de cette création du Théâtre Octobre une pièce brillante,

enlevée, drôle enfin ! La preuve : la salle de la maison Folie s'est faite plus rieuse que

sérieuse vendredi pour la première. Et les dialogues, précis, percutants, portés par cinq

comédiens en forme (mention spéciale à Philippe Polet) ont fait mouche à chaque fois.

Sobre, avec une unité de lieu, la mise en scène de Didier Kerckaert s'est montrée, comme

d'habitude, très efficace. Avec une grande nouveauté : la présence de vidéos qui ont permis,

à chaque fois, d'entrer dans l'intimité des personnages. On découvre le stressé mal remis

d'un père trop dur, le plus expérimenté hanté par sa femme, le plus jeune impuissant face à

une émotion qui le dépasse.

Alors oui, le monde de l'entreprise paraît à la sortie, encore plus froid, avec ses

innombrables petites lâchetés, ses compromis et ses révoltes étouffées.

Mais on a appris aussi que la générosité, la solidarité pouvaient être une défense. Et c'est

déjà beaucoup. •

SOPHIE LEFÈVRE