colloque sur la structure et l'efficacité socio-économi...

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No 64 Étude comparative sur les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans les pays de l’Afrique centrale Q) S U G c Q) o v) Q) J U Q Q) W .I ci .I .I c, .I - n v) c a, =I o O U CI a, v) Q) W 3 CI E -i5

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N o 64 Étude comparative sur les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans les pays de l’Afrique centrale

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No. 2.

No. 3.

No. 4. No. 5.

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No. 11.

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No. 16.

No. 17.

No. 18.

No. 19. No. 20.

No. 21. No. 22.

No. 23.

No. 24.

No. 25.

No. 26.

No. 27.

No. 28.

No. 29. No. 30.

No. 31.

No. 32.

No. 33.

No. 33.

No. 34. No. 35.

No. 36. No. 37. No. 38.

No. 39.

No. 40.

La politique scientifique et l’organisation de la recherche scientifique en Belgique (Pans, 1965). Science policy and organization of scientific research in the Czechoslovak Socialist Republic (Pans, 1965). National science policies in countries of South and South-East Asia (Pans, 1965). Science policy and organization of research in Norway (Pans, 1966). Principles and problems of national science policies (Pans, 1967). Principes et problèmes des politiques scientifiques nationales (Pans, 1967). Structural and operational schemes of national science policy (Paris. 1967). Schémas structurels et opérationnels d’une politique scientifique nationale (Pans, 1967). Version arabe (Fez, 1967). Science policy and organization of research in the U S S R (Pans, 1967). Science policy and organization of scientific research in Japan (Paris, 1968) Science policy and the organization of scientific research in the Socialist Federal Republic of Yugoslavia (Paris. 1968). National science policies of the U.S.A. Origins, development and present status (Pans, 1968). ïhe promotion of scientific activity in tropical Africa (Pans, 1969). Déploiement de l’activité scientifique en Afrique intertropicale (Pans, 1969). Science policy and organization of research in the Federal Republic of Germany (Pans, 1969). Bilateral institutional links in science and technology (Paris. 1969). Les liens bilatéraux entre institutions dans le domaine de la science et de la technique (Paris, 1969). La política científica en América Latina (Montevideo. 1969). Manuel d’inventaire du potentiel scientifique et technique national (Pans, 1969). Manual for surveying national scientific and technological potential (Paris, 1969). Manual del inventario dei potencial científico y técnico nacional (Montevi- deo, 1970). ïIoco6ue no wHsemapHoMy onHcaHum Haywo-TexHu9ecKoro noTeHunana (íIapum, 1970). Proceedings of the symposium on science policy and biomedical research (Paris, 1969). Comptes rendus du colloque sur la politique scientifique et la recherche biomédicale (Pans, 1969). Politiques scientifiques nationales en Europe I National science policies in Eurooe

’he role of science and technology in economic development (Paris, 1970). Le rôle de la science et de la technologie dans le développement économique (Pans, 1970). National science policy and organization of research in Israel (Pans, 1970). Política científica v oreanización de la investieación científica en la Areentina (Montevideo, 1970). National science policy and organization of research in Poland (Pans, 1970). National science policy and organization of research in the Philippines (Paris, 1970). La politique scientifique et l’organisation de la recherche scientifique en Hongrie (Paris, 1971). La politique scientifique et l’organisation de la recherche en France (Paris, 1971). Science policy and the European States (Pans, 1971). La politique Scientifique et les Etats européens (Pans, 1971). International aspects of technological innovation (Paris, 1971). Les aspects internationaux de l’innovation technologique (Pans, 1971). National science policy and organization of scientific research in India (Pans, 1972). Science policy research and teaching unitsIUnités de recherche et d’enseigne- ment en politique scientifique (Pans, 1971). La política científica en América Latina - 2 (Montevideo, 1972). European Scientific Co-operation: priorities and perspectives (Pans, 1972). La cooperation scientifique européenne : priorités et perspectives (Pans, 1972). National science policies in Africa i Politiques scientifiques nationales en Afrique (Pans, 1974). La politique scientifique et l’organisation de la recherche scientifique dans la République populaire de Bulgarie (Pans, 1974). (1) Science and technology policies information exchange system (SPINES). Feasibility study (Pans, 1974). (2) Provisional world list of periodicals dealing with science and technology policies (Paris, 1974). Science policy and organization of research in Sweden (Paris, 1974). Science and technology in African development (Pans, 1974). La science et la technologie au service du développement en Afrique (Pans, 1974). La politique de la science et de la technologie en Roumanie (Pans, 1976). La política científica en América Latina - 3 (Montevideo, 1975). National science and technology policies in the Arab States I Politiques scientifiques et technologiques nationales dans les Etats arabes (Paris, 1976). SPINES Thesaurus. A controlled and structured vocabulary of science and technology for policy-making, management and development (Pans, 1976) (In 3 volumes, format 24 x 31 and 31 x 48 cm). Méthode de détermination des priorités dans le domaine de la science et de la technologie (Paris, 1977). Method for priority determination in science and technology (Pans, 1978). Método para la determinación de prioridades en ciencia y tecnología (Pans, 1979).

No. 41.

No. 42. No. 42. Add. No. 43.

No. 44.

No. 45.

No. 46.

No. 47. No. 48.

No. 49.

No. 50.

No. 51.

No. 52.

No. 53.

No. 54.

No. 55.

No. 56.

No. 57.

No. 58.

No. 59.

No. 60.

No. 61.

No. 62.

No. 63.

No. 64.

No. 65.

No. 66.

No. 67.

Science and technology in the development of the Arab States (Paris, 1977). La science et la technologie dans le développement des Etats arabes (Paris,

Version arabe (Pans, 1977). La política científica en América Latina - 4 (Montevideo, 1979). Presupuestación nacional de actividades científicas y tecnológicas (Montevideo, 1980). National Science and Technology Policies in Europe and North America / Politiques scientifiques et technologiques nationales en Europe et Amérique du Nord (Pans, 1979). Science, Technology and Governmental Policy. A Ministerial Conference for Europe and North America - M I N E S P O L II (Pans, 1979). Science, technologie et politique du Gouvernement. Une Conférence ministérielle pour l’Europe et l’Amérique d u Nord - M I N E S P O L II (Pans, 1979). Unesco’s Activities in Science and Technology in the European and North American Region (Pans, 1979). Activités de l’Unesco en science et technologie dans la région d’Europe et d‘Amérique du Nord (Paris. 1979). A n introduction to Policy Analysis in Science and Technology (Pans, 1979). Introduction à l‘analyse politique en science et technologie (Paris, 1981). Introducción al análisis de la política científica y tecnológica (París, 1981). Societal Utilization of Scientific and Technological Research (Pans, 1981). Manuel de budgétisation nationale des activités scientifiques et technologi- ques (Paris, 1981). Manual on the national budgeting of scientific and technological activities (Pans, 1984). World directory of research projects, studies and courses in science and technology policy / Répertoire mondial de projets de recherche. d’études et de cours dans le domaine des politiques scientifiques et technologiques / Repertorio mundial de proyectos de investigación, estudios y cursosrelativos a las wlíticas científicas v tecnolóeicas

1977).

(Pari;, 1981). Thesaurus SPINES - U n vocabulaire contrôlé et structuré pour le traitement de l’information relative à la science et la technologie au service du dévelop-

L

pement (Pans, 1984). Unesco science and technology activities in Asia and the Pacific (Pans, 1984). Activités de l’Unesco en science et technologie en Asie et dans le Pacifique (Pans, 1985). Science and technology in countries of Asia and the Pacific - Policies, organization and resources I La science et la technologie dans les pays de l’Asie et du Pacifique - Politiques, organisation et ressources (Pans, 1985). La sexta reunión de la Conferencia permanente de organismos nacionales de política científica y tecnológica en América Latina y el Caribe (Montevideo, 1983). Informes nacionales y subregionales de política científica y tecnológica en América Latina y el Caribe (Montevideo, 1983). Science, Technology and Development in Asia and the Pacific - C A S T A - SIA II (Pans, 1983). Science, technologie et développement en Asie et dans le Pacifique - CASTASIA II (Pans, 1983). Science policy and organization of research in the Republic of Korea (Pans, 1985). Science and technology policy and the organization of research in the German Democratic Republic (BerlitúGDR - Pans, 1986). Comparative study on the national science and technology policy-making bodies in the countries of West Africa (Pans, 1986). Etude comparative sur les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dansles pays de l’Afrique de l’Ouest (Pans, 1986). World directory of national science and technology policy making bodies. Répertoire mondial des organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale Repertorio mundial de organismos responsables de la política científica y tecnológica nacional (Pans, 1984). Manuel pour le développement d’unités de documentation et de bases de données bibliographiques nationales pour la politique scientifique et techno- logique (Pans, 1984). Technology assessment: review and implications for developing countries. (Paris, 1984). National and sub-regional reports on science and technology policies in Latin America and the Caribbean (Part II), (Montevideo, 1985). Actividades de la Unesco en ciencia y tecnologia en América Latina y el Canbe (Montevideo, 1985). Unesco science and technology activities in Latin America and the Caribbean Montevideo, 1985). L tude comparative sur les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans les pays d’Afrique centrale. Unesco activities in the field of science and technology in the Arab States region Activités de l’Unesco en science et technologie dansla régiondes hatsarabes Comparative study on the national science and technology policy-making bodies in the countries of Eastern and Southern Africa Etude comparative sur les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans les pays de l’Afrique orientale et australe. Manuel d’inventaire du potentiel scientifique et technologique national Deuxième édition entièrement revue et complétée du Manuel publié par l’Unesco en 1969

Note (January 1985) Numbers 1 through 31, 33 through 35, 37 hough 39,41 (Eng. and FI.). 42 and 43 are out of print. These numbers may however be purchased in microfiche form.

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Études et documents de politique scientifique 64

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Etude comparative sur les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans les pays de l’Afrique centrale

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Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Unesco aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

Publié en 1987 par l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture 7, place de Fontenoy, 75700 Paris (France)

Imprimerie de la Manutention, Mayenne

ISBN 92-3-202471-3 0 Unesco 1987 Printed in France

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Préface

La collection publiée par l’Unesco sous le titre a Études et documents de politique scientifique D s’inscrit dans le cadre d’un programme lancé par la Conférence générale de l’Unesco à sa onzième session, en 1960, en vue de diffuser des informations concrètes sur la politique de divers États membres de l’Organisation en matière de science et de technologie, ainsi que des études techniques pouvant intéresser les dirigeants et les gestionnaires. Pour chaque pays, les études sont réalisées par les

autorités responsables de la politique scientifique et tech- nologique de l’État membre considéré. Le choix des pays faisant l’objet de telles études s’opère

en fonction des critères suivants : originalité des méthodes employées dans la planification et l’exécution de cette politique, étendue de l’expérience pratique acquise en la matière, niveau de développement économique et social atteint par le pays. I1 est tenu compte également de la région géographique couverte par les études publiées. Les études techniques portent sur la planification de la

politique scientifique et technologique, l’organisation et l’administration de la recherche scientifique et techno- logique, ainsi que sur d’autres questions touchant la politique scientifique et technologique. Sont également publiés dans cette collection des rap-

ports de réunions internationales sur la politique scienti- fique et technologique, organisées par l’Unesco. En règle générale, les études par pays paraissant en une

seule langue, l’anglais ou le français, alors que les études techniques et les rapports des réunions sont publiés dans les deux langues. La présente publication rend compte des résultats d’une

étude sur la structure, les fonctions et l’efficacité des organismes directeurs de la politique scientifique et tech- nologique nationale des pays de l’Afrique centrale. Elle complète celles, de même nature, effectuées en 1981 pour l’Afrique de l’Ouest et en 1984 pour l’Afrique orientale et australe. L’étude a été faite en 1985 par un consultant recruté

dans la région. II a visité six des neuf pays constituant la sous-région d’Afrique centrale en préparant un rapport sur chacun d’eux, selon un plan d’étude élaboré par le Secrétariat de l’Unesco dont un exemplaire figure en Annexe I. Les rapports par pays constituent l’Annexe II. Se basant sur les rapports par pays, le consultant a

préparé un rapport de synthèse. Ce rapport fut examiné par un Colloque organisé par l’Unesco à Bangui (Répu- blique centrafricaine) du 15 au 18 septembre 1986. U n participant de chaque pays appartenant à la sous-région avait été invité. Cinq d’entre-eux étaient présents au Colloque, ainsi qu’un représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), de l’Union douanière et économique d’Afrique centrale (UDEAC) et de l’Institut multisectoriel de technologie appliquée et d’évaluation de projets (ISTA). La liste complète de participants est jointe aux recommandations adoptées au cours du Colloque. Ces recommandations visent, en général, à donner une impulsion nouvelle au développement scientifique et technologique en Afrique centrale, et en particulier à renforcer les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans la sous-région (cf.: Partie VIII). Cette étude est d’abord destinée aux fonctionnaires

chargés de la formulation et de la mise en œuvre des politiques scientifiques et technologiques au niveau national, sous-régional ou régional en Afrique, mais elle s’adresse également aux responsables du Plan national de développement et de l’enseignement supérieur. Les faiblesses des organismes directeurs de la politique

scientifique et technologique nationale mentionnées dans l’étude ainsi que les recommandations faites au Colloque de Bangui aideront sans doute les États membres africains et, peut-être certains pays en développement dans d’autres régions du monde, à créer et/ou renforcer leurs organismes directeurs de politique scientifique et technologique nationale, et plus particulièrement à en accroître l’efficacité.

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Table des matières

Introduction : Origine, méthodologie et portée de l’étude

Partie I :

Partie II :

Partie III :

Partie IV :

Partie V :

Partie VI :

Partie VI1 :

Principes directeurs régissant l’élaboration et la mise en œuvre de la politique scientifique et technologique

Intégration de la science et de la technologie dans les plans de développement socio-économique des pays de la sous-région

Évolution et structure actuelle des organismes directeurs de politique scientifique et technologique de la sous-région

Ressources et opérations

Évaluation de l’impact de la science et de la technologie sur l’économie de la sous-région

Problèmes et perspectives

Conclusions

Partie VI11 : Recommandations du colloque sur la structure et l’efficacité socio-économique des organismes directeurs de la politique scientifique et technologique des pays d’Afrique centrale

Annexe I : Plan de l’étude

Annexe II : Rapports par pays

République du Cameroun

République populaire du Congo

République gabonaise

République centrafricaine

République du Tchad

République du Zaïre

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15

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21

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25

27

33

37

37 47 57 66

75 79

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Introduction : Origine, méthodologie et portée de l’étude

La vingt-troisième session de la Conférence générale de l’Unesco, tenue à Sofia en 1985, a recommandé (para. 09207 du 23 C/5 approuvé) l’organisation d’un colloque pour examiner les conclusions de la 3e partie de l’Étude sur la structure et l’efficacité socio-économique des orga- nismes directeurs de la politique scientifique et technolo- gique des États membres d’Afrique centrale’. L’Étude a été réalisée par un consultant ressortissant

de la région qui a visité les pays pour étudier sur place les principes, les dispositions législatives et les méthodes adoptés par ces pays pour stimuler, mobiliser et organiser leur potentiel scientifique et technologique national en vue de la mise en œuvre de leurs pians respectifs de développement national. Les investigations du consultant ont été conduites

suivant un plan directeur élaboré à cet effet par le Secré- tariat de l’Unesco (cf. Annexe I) et ont donné lieu à la rédaction d’un rapport individuel par pays visité. En tout, six des neuf pays de l’Afrique central2 couverts par l’Étude ont fait l’objet d’une monographie dans laquelle l’organe directeur de la politique scientifique et technologique a été examiné suivant sa structure, ses ressources (humaines, financières, matérielles et en infor- mation) ses liens avec les autres secteurs de l’économie nationale et son impact réel sur le développement du pays. L’approche utilisée pour évaluer cet impact a consisté,

à partir des objectifs globaux et sectoriels des plans nationaux de développement socio-économique du pays, à rechercher la place et le degré d’intégration de la science et de la technologie dans ces plans. Le rapport de synthèse issu de ces recherches tente de

faire une évaluation inter-état du fonctionnement des organes directeurs de la politique scientifique et techno- logique nationale dans la sous-région. La première partie du rapport expose les principes

directeurs concernant l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique scientifique et technologique nationale.

La deuxième partie situe le degré d’intégration de la science et de la technologie dans les différents plans de développement socio-économique des pays d’Afrique centrale. Dans la troisième partie sont décrites l’évolution et la

situation actuelle des organes directeurs de la politique scientifique et technologique de la sous-région. La quatrième partie est consacrée aux ressources finan-

cières affectées par les États d’Afrique centrale à leur politique scientifique et technologique nationale. La cinquième partie traite de l’évaluation et de l’impact

réel de la science et de la technologie sur l’économie de la sous-région. La sixième partie examine les problèmes et perspectives

de développement de la politique scientifique et techno- logique au niveau de la sous-région. La septième partie contient une série de conclusions et

d’orientations relatives à l’impulsion nouvelle qu’il conviendrait de donner au développement scientifique et technologique en Afrique centrale. La huitième et dernière partie du rapport reproduit

in extenso les recommandations adoptées par le Colloque de Bangui (15 au 18 septembre 1986) dont l’objectif principal était l’examen critique du Rapport de Synthèse initial établi par M. Dazogbo à la suite de ses missions dans six pays d’A-frique centrale.

1. Angola, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République

2. Voici la liste des pays visités : Cameroun, Congo, Gabon, Répu- centrafricaine, Sao Tomé et Principe, Tchad et Zaïre.

blique centrafricaine, Tchad et Zaïre.

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Partie I

Principes directeurs ré! et la mise e

de la politique scientific

Généralités Les principes directeurs régissant la conception, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques scientifiques et technologiques à l’échelle mondiale ont fait l’objet d’une attention suivie et d’in- vestigations, pendant plus d’une vingtaine d’années maintenant, au sein de la Division des politiques scientifiques et technolo- giques de l’Unesco. Ces investigations ont permis à l’Unesco d’accumuler une somme considérable d’expérience qu’elle met à la disposition des États membres qui en expriment le désir en vue de les assister à élaborer et à mettre en œuvre leur politique scientifique et technologique nationale. Les publications de la série ((Études et documents de poli-

tiques scientifiques )) (SPSD) et des notes techniques de la Division des politiques scientifiques et technologiques de l’Unesco font régulièrement le point sur la question. Le document no 46 de cette série, intitulé ((Introduction à

l’analyse politique en science et technologie », contient l’essentiel de la conception de l’Unesco en la matière. D’autres publications de la même Division comme le Manuel

de budgétisation nationale des activités scientifiques et techno- logiques’, le Manuel d’inventaire du potentiel scientifique et technologique national2 et Questions-clés des politiques scienti- fiques et technologiques (Unesco/NS/ROU/530) constituent des contributions très utiles à la compréhension de la démarche glo- bale élaborée par l’Unesco pour l’organisation et la mise en œuvre des politiques scientifiques et technologiques nationales. Le rappel des principes directeurs concernant l’élaboration

et la mise en œuvre des politiques scientifiques et technologiques nationales exposés dans ce chapitre est largement inspiré de la riche documentation existant à l’Unesco sur la question.

Cadre conceptuel de la définition des politiques scientifiques et technologiques nationales

L’examen de la situation concernant les politiques scientifiques et technologiques dans le monde en général et dans les pays en développement en particulier montre que les gouvernements sont de plus en plus conscients du rôle important que peuvent jouer la science et la technologie dans la mise en œuvre de leurs plans nationaux de développement socio-économique. Cette prise de conscience débouche naturellement sur la volonté des États, et particulièrement de ceux des pays en développement, d’acquérir une capacité autonome dans le domaine de la science et de la technologie afin de pouvoir procéder à une meilleure exploitation par eux-mêmes de leurs ressources naturelles. Cependant, on constate que la plupart des pays qui affichent

ces objectifs ne prennent pas les dispositions conséquentes au niveau gouvernemental pour se doter rapidement des capacités scientifiques et technologiques sur lesquelles reposent le déve- loppement endogène et la (( self-reliance ». Plusieurs conférences internationales sur la science et la technologie ont déjà souligné cette lacune dans bon nombre de pays en développement, notamment en ce qui concerne les structures institutionnelles et les mécanismes gouvernementaux concernant les politiques de la science et de la technologie. Par exemple, le plan d’action de Vienne, issu de la Conférence des Nations Unies sur la science et la technologie au service du développement (CNUSTD) tenue à Vienne en août 1979, recommande : (( le Gouvernement

jssant l’élaboration i œuvre ue et technologique

de chaque pays en développement devrait formuler une politique nationale de la science et de la technologie qui comporte la réalisation de certaines tâches essentielles telles que la planifi- cation, la budgétisation et l’exécution d’activités scientifiques et technologiques en rapport avec les objectifs de développement définis. Une telle politique suppose également que l’on assure une interaction prudente entre les facteurs responsables de la croissance et de la transformation n 3. L’expérience que l’Unesco a acquise en prêtant son concours

à plusieurs de ses États membres a révélé que, malgré le carac- tère universel de la science et de la technologie, il n’existe pas de modèle type ou de schéma standard pour l’organisation et la mise en œuvre de politiques scientifiques et technologiques nationales et moins encore pour la structure juridique des organes directeurs de ces politiques. La structure du système scientifique et technologique observée

dans les pays aussi bien développés qu’en développement montre que la nature des régimes socio-économiques des pays concernés influence profondément : le nombre et le comportement des acteurs (responsables gouver- nementaux, communauté scientifique, analystes politiques, etc.);

la nature des organes gouvernementaux mis en place; le processus d’élaboration, de détermination, de mise en œuvre et d’évaluation des politiques nationales de la science et de la technologie.

Aussi, observe-t-on une grande variété de situations nationales en matière de planification de la science et de la technologie : le laissez-faire intégral, c’est-à-dire un désengagement du gou- vernement par rapport au secteur considéré; la politique suivie est simplement celle de ne pas en avoir;

la planification incitative qui développe les ressources à mettre en jeu et fixe les objectifs sans les imposer;

la planification normative qui impose les objectifs à poursuivre et mobilise les ressources correspondantes.

Malgré cette diversite de situations et bien qu’ii n’existe ni modèle pour élaborer les politiques scientifiques et technolo- giques ni schéma type pour l’ensemble des institutions de recherche et des services scientifiques, des généralisations sont possibles au niveau des techniques de planification, des fonc- tions que doivent remplir les divers organes et des modalités d’interdépendance des institutions au sein d’un système organisé, parfois appelé réseau opérationnel des institutions scientifiques et technologiques d’un pays. Ces caractéristiques générales sont soulignées dans les considérations ci-après.

1. (( Études et documents de politique scientifique », no 48, Paris,

2. Études et documents de politique scientifique », no 67, Paris,

3. Programme d’action de Vienne - paragraphe 18. Unesco, 1981.

Unesco, 1986.

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Portée et fonctions

Envisagée sous l’angle des activités humaines, les notions de N science n et de a technologie o sont assurément ambigues et difficiles à saisir. Le mot (( science )) désigne l’entreprise de l’homme qui se livre, au moyen de l’étude objective de phéno- mènes observés, à une tentative organisée pour les comprendre et le cas échéant découvrir la chaîne des rapports de cause à effet; les connaissances qui découlent de cette opération sont ensuite systématisées, ce qui donne la possibilité de mettre à profit la compréhension acquise des processus et phénomènes présents dans la nature et la société. D e nombreux sous-systèmes de connaissances ont évidemment été mis au point, dont l’un, la technologie », concerne directement la production ou l’amélioration des biens ou services et revêt par là même une grande importance économique. I1 convient de souligner que l’Unesco n’exclut aucun de ses sous-systèmes de connaissances dans son acceptation du mot N science », qui s’applique donc également aux sciences sociales et humaines. Du point de vue de la politique gouvernementale, le concept

a science et technologie )) signifie aujourd’hui l’ensemble des activités novatrices d’une nation. Celles-ci comprennent :

a) L a recherche scientifque et technologique (R) c’est-à-dire l’ensemble des processus - étude, expérimenta- tion, conception et mise à l’essai de théories - que comporte la mise au point de nouvelles découvertes dans le domaine scientifique et technologique;

qui comprend les opérations d’adaptation, de mise à l’essai et de perfectionnement aboutissant à l’applicabilité pratique; les activités de (R) et (D) comprennent aussi la formation en R et D des scientifiques et ingénieurs consacrant leur science ou leur art à l’avancement de ces deux domaines;

c) Les services scientifiques et technologiques (SST) qui représentent un groupe varié d’activités indispensables tant aux progrès de la recherche qu’à l’application pratique de la science et de la technologie; ces services collectent, traitent et diffusent les informations scientifiques et techno- logiques nécessaires à ces fins;

c’est-à-dire la réalisation d‘un nouveau produit ou procédé, manière d’exploiter utilement les idées et inventions nouvelles dans l’économie nationale, dont fait également partie le M transfert de technologie D; des produits ou procédés connus sont ainsi introduits dans des pays où ils n’ont pas été fabriqués ou utilisés jusque-là.

b) L e développement expérimental (D)

d)L ’innovation

Si l’on examine de près ce qui se passe dans les pays industria- lisés aussi bien que dans un nombre croissant de pays en déve- loppement, on peut dire que la politique scientifique et techno- logique moderne comprend plusieurs fonctions : planification, budgétisation, coordination, administration et promotion, et exécution effective d’activités de recherche et de services scien- tifiques; elle aide aussi à définir la nature et les orientations des politiques publiques en général, et remplit un rôle important de défense de la science dans la société. Ces diverses fonctions sont décrites brièvement ci-après.

1. L a fonction de planifcation/budgétisation Sous son premier aspect, la planification se présente comme une anticipation et a donc un caractère à long terme. Elle consiste principalement à définir des objectifs généraux et à trancher entre des options de recherche et d’une manière générale à déterminer l’ordre de grandeur des ressources affectées aux diverses activités scientifiques et technologiques nationales.

Sous son second aspect, la planification est à court terme et, par conséquent, plus concrète et plus pratique. Elle se concentre sur des problèmes d’allocations budgétaires, de répartition de l’effort national de R et D entre les insuffi- sances et les besoins concurrents, et de préparation des déci- sions relatives aux programmes principaux de R et D. Des informations complètes et précises sur le potentiel scientifique et technologique national sont indispensables à la planification sous l’un et l’autre aspect.

2. L a fonction de coordination La fonction de coordination vise à établir la cohérence et l’intégration opérationnelle du système scientifique et techno- logique national (R et D + SST), ainsi qu’à assurer la super- vision des activités des organismes publics (et du secteur privé le cas échéant) qui ont la responsabilité de l’exécution des programmes de R et D et des services scientifiques et tech- nologiques de soutien.

3 L a fonction d’administration et de promotion Cette fonction tend à l’action; elle crée les conditions néces- saires à la réalisation des objectifs. L’attribution de ressources (financement) déclenche l’action. L’évaluation permet de s’assurer que l’utilisation de ces ressources produit les résul- tats escomptés.

4. L a fonction d’exécution La fonction d’exécution est liée à la mise en œuvre pratique des objectifs du programme. A ce stade, le principal problème est l’optimisation des ressources et l’efficacité des opérations. Pour les opérations de R et D, le principal agent est le direc- teur de l’unité de recherche, et les instruments sont les tech- niques de management de la recherche.

5. L a fonction consultative en matière de politique générale Cette fonction comprend la participation à l’établissement du plan national de développement, les conseils donnés sur des problèmes aussi capitaux que l’exploitation des océans et du milieu naturel, l’élaboration de projets d’une organisation sociale différente pouvant réduire les tensions sociales ou internationales génératrices de conflits, l’utilisation de la science et de la technologie pour les besoins de la sécurité nationale, la formation d’une éthique nationale et la iégis- lation correspondante sur l’utilisation des découvertes et inventions scientifiques.

6. L a fonction de défense de la science Cette fonction comprend le soutien organisé de l’activité de recherche scientifique et technologique en soi, et plus parti- culièrement de la recherche fondamentale qui, étant par nature une activité à long terme, risque de souffrir dans la compétition pour l’obtention de crédits par rapport à la recherche appliquée. Cette fonction comprend aussi la pro- tection des intérêts légitimes de la communauté scientifique et celle des droits et responsabilités de chacun de ses membres. I1 va sans dire que la science ou la technologie en soi sont d’assez faibles concurrents dans la course aux crédits budgé- taires; elles ont besoin de porte-paroles autorisés proches de hautes instances dirigeantes, qui prennent leur cause en main et fassent en ‘sorte que les découvertes et inventions nou- velles, quelle qu’en soit l’origine (nationale ou étrangère), soient comprises et surtout utilisées.

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Structures et mécanismes gouvernementaux d’élaboration de la politique scientifique et technologique

U n certain nombre de pays avancés et en développement ont créé ces dernières années plusieurs nouveaux ministères dans des domaines comme l’énergie, l’environnement et la culture. A u nombre de ces derniers, on trouve souvent soit un Ministère de la science et de la technologie, soit un organe gouverne- mental équivalent, directement responsable devant le Premier Ministre. Dans les pays où la science et la technologie sont tenus à l’écart de la vie politique quotidienne, cet organe directeur gouvernemental n’est pas dirigé par une personnalité ayant rang de ministre. C’est un organisme public spécial qui gère ce domaine, selon un système censé favoriser la continuité des orientations lorsque des changements de personnel fréquents ont lieu au niveau politique le plus élevé du gouvernement. Les raisons de créer des organismes de décisions horizontaux

dans les domaines de la science et de la technologie sont mul- tiples; certaines d’entre elles sont décrites ci-dessous :

La première réside dans l’incapacité évidente des Ministères à structure N verticale )) chargés d’un secteur bien défini de l’économie, comme l’agriculture, la santé ou l’industrie, de s’occuper efficacement de l’application de la science et de la technologie au développement dans l’ensemble de la vie du pays, ou encore d’équilibrer, de ce point de vue, les objectifs assignés et les ressources consacrées à la recherche, au développement et aux services scientifiques et technologiques dans tous les secteurs - publics ou privés - de l’économie. L’un des grands défauts du système purement sectoriel tient en outre à l’absence d’administration unique ayant la respon- sabilité des questions (( inter-sectorielles )) ou du développe- ment de nouveaux domaines ne relevant pas des ministères traditionnels. Dans ces conditions, la recherche et I’innova- tion approfondissent forcément des voies connues, au lieu d’explorer les domaines nouveaux que sont l’espace, l’énergie nucléaire, l’environnement, la qualité de la vie, la dégradation des villes, le développement rural et le chômage. Autre carence fréquente, il n’existe pas d’autorité gouvernementale pour s’occuper de la formation post-universitaire, du statut, des conditions de travail et de l’emploi des chercheurs scientifiques et personnels assimilés des établissements d’État, des univer- sités et des entreprises privées. L’« exode des compétences )) c’est-à-dire l’émigration des talents, qui en résulte, selon un phénomène aujourd’hui bien connu, a paralysé ou en tout cas appauvri la communauté scientifique de nombreux pays en développement au cours des dernières années.

Une deuxième raison de créer ces organismes horizontaux tient à l’extrême (( vulnérabilité D des budgets de la recherche et des services scientifiques et technologiques de tous les Ministères traditionnels. Ces activités, qui sont pourtant d’une importance vitale pour l’avenir à long terme de toutes les nations comme pour le progrès des connaissances humaines, voient souvent opérer des coupes sombres dans leurs budgets, ou sont particulièrement touchées par l’inflation, lorsqu’il ne se trouve personne au niveau gouvernemental le plus élevé pour les défendre, pour assurer convenablement la promotion de la science et de la technologie dans les plans de dévelop- pement ou les budgets nationaux successifs, et pour se faire le N chien de garde )) des biidgets scientifiques et technolo- giques (R et D + SST) dans tous les ministères. Or, on sait qu’il faut en moyenne sept ans d’efforts soutenus pour que la création d’équipes de recherche produise des résultats exploitables. Toute discontinuité dans le soutien budgétaire de ces unités de recherche entraîne leur dissolution et le gaspillage total des investissements initiaux.

Troisièmement, dans beaucoup de pays, la création d’organes de décision à structure horizontale est la conséquence de l’octroi de l’autonomie aux établissements d’enseignement supérieur. Alors qu’en pareil cas, les universités et les instituts universitaires de technologie représentent souvent la majeure partie du potentiel national de recherche, il est difficile de canaliser leur force novatrice vers des activités axées sur les besoins nationaux; aussi la recherche universitaire garde-t-elle dans ces conditions une orientation exclusivement N disci- plinaire )). Ses résultats sont publiés dans les revues scienti- fiques internationales et profitent surtout aux pays avancés qui sont en mesure d’en tirer immédiatement parti, alors que - situation hautement paradoxale - ce sont les pays moins développés qui paient la note. L’existence d’un organe gouvernemental spécifiquement chargé de la politique scien- tifique et technologique, assorti d’un système de budgétisation ou de financement de recherches axées sur les N missions )) et venant appuyer une politique de développement à long terme, permet de mobiliser les importantes ressources des universités en vue de résoudre les grands problèmes nationaux.

Quatrièmement, il est partout de plus en plus nécessaire de faire aiguillonner, par des équipes de recherche compétitives et dynamiques, les organisations autonomes souvent rigides et quelque peu (( fossilisées )) créés par les gouvernements pour étudier les problèmes démographiques, économiques et sociaux ou ceux relatifs au développement ou à la santé publique.

Enfin, il ne faut pas oublier non plus les multiples fonctions qui doivent être accomplies au niveau national en matière de transfert, financement, commercialisation, prévision et évaluation des innovations technologiques.

Ces considérations nous amènent à distinguer plusieurs niveaux fonctionnels auxquels s’exercent les différentes fonctions; l’expérience a montré que les structures gouvernementales gagnent en efficacité lorsque les fonctions, attributions et pouvoirs qui les constituent sont définis de manière claire et univoque. O n évite ainsi les duplications inutiles et l’appari- tion de N cercles vicieux)) ou de blocage dans le processus d’élaboration, de décision et de mise en œuvre de la politique scientifique et technologique nationale. Il ressort d’études effectuées par l’Unesco que l’on peut

distinguer utilement quatre niveaux fonctionnels dans le pro- cessus d’élaboration de la politique gouvernementale de la science et de la technologie : a) Niveau fonctionnel n O 1 : politique scientifque et techno- logique générale C’est le niveau de la prise de décision. Ce niveau constitue le domaine du gouvernement, auquel il appartient de prendre les grandes options et de déterminer les grandes orientations qui définissent la politique générale dans le domaine de la science et de la technologie. Dans la pratique, c’est à ce niveau que se situe l’organe

interministériel chargé de la planification, de la budgétisa- tion, de l’élaboration de décisions, de la coordination et de l’évaluation des résultats. I1 faut rappeler que dans les régimes parlementaires, les plans et budgets nationaux pour la science et la technologie sont en outre soumis au parlement pour examen et approbation.

b)Niveau fonctionnel n O 2 : Management du système scientifique et technologique national C’est le niveau de préparation de décisions et du management du système scientifique et technologique. Ce niveau est repré- senté par les Ministères et les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique où s’exercer& mières mesures d’application des décisions de polit’ . iscs par le gouvernement. C’est à ce niveau que se , &<:parent

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les plans et budgets dont le contenu reflète les objectifs de la politique et qui prévoient les ressources pour les atteindre dans un laps de temps déterminé.

C’est aussi à ce niveau que l’on trouve les conseils nationaux de la science et de la technologie, organismes consultatifs auxquels fait appel le pouvoir exécutif afin d’obtenir les avis des scientifiques et ingénieurs qualifiés, soit à titre individuel, soit en tant que représentant d’académies de sciences ou de sociétés savantes, etc. Les fonctions à accomplir à ce niveau sont étroitement

liées à la coordination interministérielle. Elles peuvent être menées à bien soit par différents ministères ou administrations utilisant les méthodes budgétaires traditionnelles de types administratifs, soit par le biais de (( budget-programmes )) de management par objectifs assurés par des fondations ou aca- démies des sciences ou conseils nationaux de recherche dotés d’une large autonomie d’action.

c) Niveaux fonctionnels 3 et 4 : Exécution des travaux de R et D et SST I1 s’agit ici d’assurer le fonctionnement effectif (No 3) des laboratoires de recherche et de développement expérimental (R et D) et (No 4) des services scientifiques et technologiques (SST). C’est à ce niveau que se réalisent concrètement les objectifs des divers programmes de recherche et de services scientifiques et technologiques.

D’une manière générale, on peut dire que les mécanismes et structures gouvernementaux qui s’occupent de la politique scientifique et technologique (premier et second niveaux) sont conçus de manière à : assurer leur adaptation aux traditions administratives ainsi qu’à la situation socio-économique et culturelle du pays concerné;

confier sans équivoque la responsabilité de la formulation de la politique à un organisme situé au niveau de gouvernement le plus élevé et/ou en rapport étroit avec l’autorité respon- sable au degré le plus élevé de la planification du développe- ment national global;

permettre un réexamen permanent de la politique de la science et de la technologie et son adaptation à l’évolution des circonstances;

assurer la participation active et massive des scientifiques et technologues ainsi que des spécialistes des sciences sociales et humaines pendant toute la durée du processus de formu- lation de ladite politique;

doter l’organisme chargé de cette formulation d’un budget suffisant, permettant de garantir la qualité et la continuité de ses travaux, tout en lui conférant une autonomie et une stabilité raisonnables dans l’exécution de ses fonctions, quels que soient les remaniements politiques.

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Partie I I Integration de la science et de la technologie

dans les plans de développement socio-économique de la sous-région

L’un des objectifs fondamentaux de la politique scientifique et technologique nationale est de mettre les produits des activités de la R et D et de SST au service du développement national. Cet objectif ne peut être pleinement atteint que si les programmes et projets de R et D et activités de SST sont inspirés par et orientés selon les objectifs du plan de développement national; (( une première étape dans cette voie est celle de la trunsformu- tion des objectifs du développement national en termes de programmes scientifiques et technologiques à la fois précis et concrets à effectuer dans le pays D’. L’objectif fondamental de la présente étude est d’examiner

le degré d’intégration de la science et de la technologie aux plans de développement socio-économique des États concernés, en d’autres termes, il s’agit d’étudier comment les organes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale de ces pays contribuent .à l’utilisation de la science et de la technologie pour résoudre les problèmes majeurs de développe- ment qui se posent aux États de la sous-région. C’est un aspect important de la question plus générale : quel est l’impact de la science et de la technologie sur la réalisation des objectifs natio- naux de développement socio-économique?

I1 ressort de l’étude que, d’une manière générale, les gouver- nements sont pleinement conscients du rôle important que doivent jouer la science et la technologie dans le développement socio-économique de leurs pays. Le besoin et la nécessité de promouvoir le développement technologique sont ressentis par tous les pays de la sous-région, mais très peu ont une politique scientifique et technologique explicite conséquente, clairement définie et visant à assurer un concours systématique de la science et de la technologie à la réalisation des objectifs des plans de développement en vigueur. Très souvent les objectifs du plan sont définis sans que le

planificateur ait disposé des données scientifiques de base. D’une manière générale, on trouve rarement dans les documents de plan étudiés la définition systématique d’une stratégie de mise en œuvre des objectifs du plan s’appuyant sur le rassem- blement des données scientifiques et technologiques devant permettre leur réalisation. Cependant, dans quatre des six États qui ont fait l’objet de

la présente étude dans la sous-région, des efforts d’intégration de la science et de la technologie aux objectifs du plan ont été tentés. I1 s’agit précisément de pays disposant d’un organe de politique scientifique et technologique nationale, capable d’élaborer et de défendre devant la commission nationale de planification de leur pays, le chapitre concernant la science et la technologie du Plan de développement national (Cameroun, Congo, Gabon, Zaïre). A u Cameroun par exemple, les préoccupations de développe-

ment d’une capacité scientifique et technologique étaient déjà exprimées dès le premier plan quinquennal du Pays couvrant la période 1961-1965. Mais les quatre premiers plans quinquen- naux de ce pays (1961-1981) ont été, surtout dans le domaine de la recherche scientifique, des plans de création et d’orga- nisation des structures de la recherche. C’est seulement au cours du Ve plan quinquennal (1981-1986) que des missions précises ont été assignées aux institutions de recherche existantes dans les domaines de la recherche agronomique, de la recherche zootechnique, de la recherche médicale, de la recherche géolo-

gique et minière et des recherches en sciences humaines, accom- pagnées des moyens appropriés pour leur réalisation. E n République populaire du Congo, c’est à partir de 1976,

année de création du Département de la recherche scientifique et technique, que le Parti et le Gouvernement ont mis en place les mécanismes administratifs et institutionnels nécessaires pour mener à bien le développement scientifique et technologique et son intégration aux objectifs du premier plan quinquennal du Pays (1982-1 986). Les domaines prioritaires de recherche scientifique et

technique retenus pour la période du ler plan quinquennal congolais sont : les sciences agronomiques, les sciences médi- cales, les sciences industrielles et techniques, les sciences exactes et naturelles, les sciences sociales et humaines. En appui à la réalisation de la mission assignée à ces

différents domaines de la recherche, le plan prévoyait une allo- cation de trois milliards de francs CFA à la recherche scienti- fique et technologique sur la période quinquennale. II n’en demeure pas moins qu’au 31 décembre 1984, la recherche congolaise n’avait pu bénéficier effectivement que de 50% de ces allocations et présentait une situation de pénurie qui ne semblait pas correspondre à celle d’une institution qui disposait de tant de ressources financières sur papier. A u Gabon, bien qu’un chapitre entier du plan national de

développement soit consacré au développement scientifique et technologique, la modicité des ressources financières affectées à la structure nationale de recherche scientifique et technologique ne permet pas toujours à cette structure d’être à la hauteur des tâches qui lui sont assignées pour la réalisation des objectifs du plan.

L’insuffisance des ressources dont disposent les institutions regroupées au sein du Centre National de Recherche Scienti- fique et Technologique (CENAREST) place celles-ci dans une situation d’inefficacité qui oblige les secteurs productifs de l’État, notamment le secteur agricole, à créer leurs propres réseaux de recherche et d’expérimentation dans des domaines où il existe déjà un Institut national créé à cet effet (cas de l’Institut national de recherche agronomique et forestière). A u Zaïre, où la structure nationale se relève à peine d’une

longue période de léthargie, le chapitre consacré à la Recherche-Développement vise beaucoup plus à réaliser la réha- bilitation de l’infrastructure de la recherche caractérisée par sa vétusté, plutôt qu’à assigner de grands objectifs à la recherche scientifique et technologique. Aussi, le plan quinquennal 1986-1990, à la suite d’un

programme de réhabilitation, se contente des objectifs opéra- tionnels pour la Recherche et le Développement expérimental ci-après : (( la consolidation des structures administratives centrales et des instituts de recherche;

l’achèvement du travail d’inventaire du potentiel national de recherche;

la définition d’une politique active de recherche qui concrétise l’objectif général et intègre les besoins de développement dès le stade de la conception des programmes D.

1. Introduction à l’analyse politique en science et technologic. (< Etudes et documents de politique scientifique )) no 46, Paris, Unesco, 1979.

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Cette option montre à quel point les autorités zaïroises sont préoccupées de faire de la politique scientifique et technologique une partie intégrante de la politique générale de développement du pays. Dans les deux autres pays de la sous-région couverts par cette

étude, à savoir la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, l’intégration de la science et de la technologie au plan national de développement a pour préalable l’existence même d’un système de planification du développement socio-économique dans le pays. E n République centrafricaine, ce qui tient lieu de Plan de

développement est le Programme d’Action 1982/1985 constitué de projets de développement destinés à faire appel à l’aide internationale en vue du redressement de la situation économique héritée de l’Empire centrafricain. A u Tchad, il s’agit également, en lieu et place d’un plan de

développement, d’un programme de reconstruction nationale destiné à une conférence internationale pour le développement du Tchad, à la suite des effets cumulés de la guerre et de la sécheresse exceptionnelle de 1984 qui ont détruit les structures économiques du pays. D e tels programmes, que ce soit en République centrafricaine

ou au Tchad, qui ont un caractère plutôt d’aide d’urgence, font très peu de place aux actions portant sur le long terme qui caractérisent les activités de la Recherche et du Développement expérimental (R et D).

Mais l’inexistence d’une section science et technologie dans le plan de développement ne signifie pas toujours l’absence d’activités S et T dans le pays, encore moins que le rôle que peuvent jouer la science et la technologie dans les stratégies de développement socio-économique soit méconnu des autorités du pays. E n République centrafricaine par exemple, il a été créé

depuis 1983, un Haut Commissariat’ à la recherche scientifique et technologique chargé de la coordination, du contrôle et de la promotion de l’ensemble des activités scientifiques et technologiques qui sont prévues dans le pays. I1 reste à rendre cet organe opérationnel pour qu’il puisse assumer correctement la mission qui lui est dévolue.

Au Tchad où il n’existe pas un tel organe de coordination, on peut noter cependant l’existence d’importantes unités de recherche telles que le Laboratoire de recherche zootechnique et vétérinaire de Farcha dont le rayonnement scientifique dépassait jadis la sous-région, et les stations d’expérimentation de l’Institut de recherche du coton et des textiles exotiques (IRCT), qui faisaient du Tchad le champion à l’échelon de l’Afrique Noire de la production cotonnière.

Une autre source de difficulté de l’intégration de la science et de la technologie dans les plans de développement de certains pays de la sous-région, c’est le fait que la plupart des activités scientifiques et technologiques menées dans ces pays ne pro- viennent pas d’initiatives nationales mais plutôt d’actions initiées par des institutions étrangères ou internationales dont ont hérité les pays hôtes, comme cela s’observe aussi dans les autres pays de l’Afrique subsaharienne. Ces pays, malgré leur volonté de maintenir et de développer les structures dont ils ont hérité, n’ont pas encore tous mis en place le mécanisme approprié de décision et de planification en matière de politique scientifique et technologique. C o m m e on l’a déjà indiqué, s’assurer de l’intégration de la

science et de la technologique au plan national de développe- ment est l’une des fonctions essentielles de l’organe directeur de la politique scientifique et technologique nationale; elle ne peut se réaliser aisément que dans les pays où un tel organe existe et est fonctionnel. U n des enseignements de la présente Étude est que dans les pays de la sous-région où un tel organe est fonc- tionnel, le plan national de développement socio-économique comporte presque toujours un chapitre distinct consacré au programme de développement de la science et de la technologie ainsi qu’une mention des ressources nécessaires à sa réalisation.

1. Le Haut Commissariat a été érigé en Ministère de la recherche scientifique et technique le 21 septembre 1985.

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Partie I I I Évolution et structure actuelle

des organismes directeurs de la politique scientifique et technologique de la sous-région

Sources et initiatives des structures nationales de R et D

L’évolution et les structures actuelles des organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans la sous-région ont été particulièrement influencées par trois événe- ments historiques : l’expérience coloniale des États, les réunions internationales organisées par l’Unesco et d’autres organisations des Nations Unies et l’assistance internationale aux États membres dans le cadre de la coopération technique en matière d’élaboration de leurs politiques scientifiques et technologiques.

Institutions coloniales de R et D Avant l’indépendance des États, les activités de R et D étaient assurées par des institutions de recherche de la métropole dispo- sant d’un réseau africain de recherche. Dans les anciennes colonies et pays sous tutelle française (Cameroun, Congo, RCA, Gabon, Tchad...), il s’agit d’institutions de recherche en sciences fondamentales, comme l’Office de la recherche scien- tifique et technique outre-mer (ORSTOM),. en sciences agronomiques, comme les instituts du GERDAT’, ou encore en ethnologie, sciences humaines et naturelles comme l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN).

Rôle du système des Nations Unies

Les réunions et manifestations internationales organisées par l’Unesco ou autres Organisations des Nations Unies en Afrique, après l’indépendance de la plupart des États de la sous-région, ont joué un rôle décisif dans la prise de conscience par les gouvernements du rôle que la science et la technologie peuvent jouer dans leur effort de développement socio-économique; il s’agit notamment : de la Conférence internationale sur l’organisation de la recherche scientifique et la formation du personnel en Afrique sur l’étude, la conservation et l’utilisation des ressources naturelles, tenue à Lagos (Nigéria) du 28 juillet au 6 août 1964.

de la Conférence des ministres des États membres africains chargés de l’application de la science et de la technologie au développement (CASTAFRICA), tenue à Dakar du 21 au 30 janvier 1974;

de la Conférence des Nations Unies sur la science et la technique au service du développement (CNUSTD), tenue à Vienne (Autriche) du 20 au 31 août 1979.

L’une des recommandations majeures de la Conférence de Lagos en 1964 concernait la mise en place d’organismes natio- naux de politique scientifique et technologique dans les États membres africains en vue de stimuler les activités de science et technologie pour le développement. Dix ans plus tard, en 1974, la Conférence des ministres des

États membres africains chargés de l’application de la science et de la technologie au développement (CASTAFRICA) devait faire le point de la situation et recommander à nouveau : (( que chacun des pays qui ne s’est pas encore doté d’un tel dispositif étudie les diverses formules possibles à cet effet et s’efforce d’instituer, dès que possible, le dispositif le mieux adapté à son

niveau de développement technologique et à ses conditions socio-économiques et culturelles.. . ». (( Que les États membres qui sont déjà dotés d’un dispositif

de planification de la politique scientifique le soumettent à un examen constant de façon à pouvoir lui apporter les modifica- tions indispensables en temps utile et à lui assurer ainsi un fonctionnement efficace N (Recommandation no 4 de la Confé- rence CASTAFRICA).

La Conférence C N U S T D , dans son Programme d’Action de Vienne pour la science et la technologie au service de dévelop- pement (Par. 18), déclarait : a Le gouvernement de chaque pays en développement devrait formuler une politique nationale de la science et de la technologie qui comporte la réalisation de certaines tâches essentielles telles que la planification, la budgé- tisation, la coordination, la promotion et l’exécution d’activités scientifiques et techniques en rapport avec les objectifs de déve- loppement définis ».

Faisant suite à ces différentes recommandations, l’assistance de l’Unesco aux États membres de la sous-région a également joué un rôle appréciable dans la conception et la mise en place d’organismes directeurs de politique scientifique et technologique. E n République centrafricaine, des missions de l’Unesco à la

demande du gouvernement, se sont rendues dans ce pays entre 1976 et 1982 en vue d’assister les autorités nationales à conce- voir et à mettre en place le cadre institutionnel d’une politique scientifique et technologique nationale2. Cette assistance a abouti à la création en RCA en 1983, du Haut Commissariat à la recherche scientifique et technologique mentionné plus haut. E n 1979, à la requête du gouvernement gabonais, une

mission de consultation conduite par M M . Y. de Hemptinne. Directeur de la Division de politique scientifique et technolo- gique de l’Unesco et Y. J. Daguin, Consultant, s’est rendue à

~

1. Parmi les institutions françaises,de recherche regroupées à partir de 1970 au sein du Groupement d’Etude et de Recherche en Agronomie Tropicale (GERDAT), devenu Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRARD) en 1985, celles qui interviennent dans la sous-région sont : - CTFT : Centre Technique Forestier Tropical; - IFCC : Institut Français du Café, du Cacao et autres plantes sti-

- IRAT : Institut de Recherches Agronomiques Tropicales et de

- IRCT : Institut de Recherches du Coton et des Textiles exotiques; - IRFA : Institut de Recherches Fruitières et Agrumes; - IRHO : Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux; - IRCA : Institut de Recherche sur le Caoutchouc en Afrique. a) Politique scientifique et technologique (en RCA), par M. Nehmt, Doc. No FMR/SC/STP/76/166, Unesco, Paris, 1976.

b) Politique scientifique et technologique (en RCA) - organisation actuelle et perspectives par J. Lormand - Doc. No FMR/SC/ STP/79/306, Unesco, Paris, 1979.

c) Organisation de la Politique scientifique et technologique nationale (en RCA), par S. N. Dazogbo, Doc. N” FMR/SC/STP/82/162, Unesco, Paris, 1982.

mulantes;

Cultures vivrières;

2. Ces missions ont produit les documents suivants :

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Libreville pour aider les autorités à résoudre les problèmes complexes d’organisation auxquels était confrontés la structure nationale de politique scientifique et technologique’. C’est cette même équipe qui s’était rendue en 1978 au Zaïre,

à la demande du Gouvernement zaïrois, pour le conseiller sur les problèmes structurels et organisationnels que connaissait l’Institut de Recherche Scientifique (IRS) du Zaïre. Le diagnos- tic posé par la mission sur la situation de la recherche scienti- fique du Zaïre et les recommandations contenues dans le rapport de la mission’ ont permis aux autorités du Zaïre de procéder aux réformes nécessaires et d’adopter les textes légis- latifs qui régissent actuellement la recherche scientifique et technologique dans le pays.

Rôle des organisations intergouvernementales de la période post-indépendance dans la sous-région

La volonté de regroupement sous-régional à caractère écono- mique et douanier s’est manifesté très tôt dans la sous-région. Dès 1964, soit quatre ans après l’indépendance des États francophones de la sous-région, fut signé à Brazzaville (Répu- blique populaire du Congo) le traité instituant l’Union doua- nière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC) qui regroupe actuellement le Cameroun, la République centrafri- caine, le Congo, le Gabon, le Tchad et le Zaïre. Les objectifs principaux contenus dans l’acte constitutif de

I’UDEAC se présentent comme suit : (< Promouvoir l’établisse- ment graduel et progressif d’un marché commun et étendre les marchés nationaux grâce à l’élimination des entraves au commerce interrégional, à la coordination des programmes de développement des différents secteurs de la production et à l’adoption d’une procédure de répartition équitable des projets industriels ».

Deux États, bien que membres de I’UDEAC, ont aussi lié leur sort à des ensembles auxquels ils se sentent plus écologi- quement liés (c’est le cas du Tchad qui appartient au Comité inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) - dont la majorité des États se trouvent en Afrique de l’Ouest et partagent avec le Tchad le triste sort de la sécheresse dans le Sahel - et celui du Zaïre qui appartient à la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) à laquelle appartiennent deux anciennes colonies belges, le Burundi et le Rwanda). Mais, récemment a été créée la Communauté éco- nomique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) regroupant les pays de I’UDEAC, du C E P G L , la Guinée équatoriale et Sao Tomé et Principe. Tous ces regroupements sous-régionaux à caractère politique

et économique tentent d’introduire une dimension de coopéra- tion scientifique et technologique dans les objectifs de dévelop- pement qu’ils se sont fixés dans les traités qui les instituent. C’est ainsi qu’au niveau de I’UDEAC, le traité initial insti-

tuant l’organisation ne comportait aucune référence à la coopé- ration scientifique et technologique. C’est beaucoup plus tard que la prise de conscience du rôle

que peuvent jouer la science et la technologie dans le processus de développement a amené le Conseil des Chefs d’États de I’UDEAC à donner mandat, par décision no 12/74-UDEAC-200 du 7 décembre 1974, au Secrétaire général de l’Union d’étudier les problèmes relatifs à la création d’une strcuture sous-régionale dénommée Comité technique de coordination de la recherche scientifique et technique de I’UDEAC. Les études conduites par le Secrétariat général de I’UDEAC

et différentes missions de I’Unesco dans les Etats membres de l’Union ont abouti à la création, au sein des structures de I’UDEAC, d’un Département de la formation et de la recherche scientifique (Décision no 13/76-UDEAC-217 du 19 décembre 1976) qui se scindera plus tard en Département de la recherche scientifique et technique (Décision no 8/78-UDEAC-200 du 20

décembre 1978) et en Service de formation comptable et de gestion, en application de l’article 7 de la Convention de coopé- ration scientifique et technique de I’UDEAC adopté par Acte no 5/78-UDEAC-200 du 20 décembre 1978. Depuis, le Département de la recherche scientifique et tech-

nique, organe d’exécution de la politique de l’Union en matière de science et de technologie, ne cesse de développer la coopéra- tion au sein des États membres par l’organisation de colloques et de symposium, sous la direction de la Commission perma- nente de la recherche scientifique de l’UDEAC, organe de conception, d’orientation, de coordination et de contrôle de cette politique, créé par Décision no 7/78-UDEAC-200 du 20 décembre 1978, en application de l’article 6 de la Convention sus-mentionnée. C’est dans ce cadre que les séminaires organisés sur la

recherche scientifique et technologique du 10 au 20 novembre 1981 à Libreville (Gabon) et du 6 au 1 1 septembre 1982 à Bangui (RCA), avec la coopération respective de l’Unesco et de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), ont permis aux participants à ces deux réunions de mieux connaître la situation scientifique et technologique dans les États membres et d’identifier des actions coopératives à court, moyen et long termes. Sont à mettre au crédit de ces actions, entre autres : l’institution d’un séminaire sur la politique scientifique et tech- nologique dans les pays de I’UDEAC;

l’existence dans quatre États membres de l’Union (Cameroun, R C A , Congo et Gabon) d’un Ministère chargé de la science et de la technologie, concrétisation de la Décision no 18/82- UDEAC-304 du 18 décembre 1982;

la mise au point de questionnaires unifiés pour l’inventaire du Potentiel scientifique et technologique de la sous-région;

la définition, pour les États qui ne disposent pas encore d’un (< statut des chercheurs », de six éléments essentiels que devra comporter tout statut à mettre en place dans un pays de I’UDEAC, pour une harmonisation avec ceux déjà existants;

la priorité accordée à huit domaines dans le cadre des pro- grammes communautaires de recherche scientifique et tech- nologique, domaines parmi lesquels les cultures vivrières occupent une place de choix et font déjà l’objet de tels pro- grammes approuvés par Décision no 8/85-UDEAC-382 du 18 décembre 1985;

l’étude sur la création d’un Fonds communautaire pour le développement et le renforcement de la coopération scienti- fique et technique des Etats membres de 1’UDEAC qu’exami- nera incessamment la Commission permanente de la recherche scientifique.

Outre les actions engagées à l’initiative de la Commission per- manente dont le Département de la recherche scientifique et technique assure le Secrétariat, les Etats membres de I’UDEAC coopèrent en matière de science et de technologie au sein d’une autre institution spécialisée de l’union, à savoir, l’Institut sous- régional multisectoriel de technologie appliquée, de planifica- tion et d’évaluation de projets (ISTA) créé le 19 décembre 1980 par les Chefs d’Etat de I’UDEAC. L’ISTA, qui a son siège à Libreville, est un : centre de formation post-universitaire d’analystes-évaluateurs de projets;

1. Politique Scientifique et Technologique du Gabon - organisation actuelle et perspectives par Y. de Hemptinne et J. Y. Daguin -Doc. No FMR/SC/STP/79/167, Unesco, Paris, 1979.

2. Politique Scientifique et Technologique du Zaïre - organisation actuelle et perspectives par Y. de Hemptinne et J. Y. Daguin - Doc. No FMR/SC/STP/78/149, Unesco, Paris, 1978.

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centre de recherches pour l’adaptation des méthodes d’évaluation de projets aux conditions spécifiques de la sous- région;

bureau d’études; instrument de promotion de projets par la recherche de finan- cement, auprès de promoteurs nationaux et étrangers, et la mise en piace d’une banque de données technologiques, économiques, financières et juridiques au niveau de la sous- région.

D e façon semblable, le Zaïre, le Burundi et le Rwanda, associés au sein de la CEPGL, font des efforts pour renforcer leur coopération scientifique et technologique au sein de cette orga- nisation. Outre son appartenance à I’UDEAC, le Tchad parti- cipe également au sein du CILSS à la coopération scientifique et technologique développée et coordonnée par l’Institut du Sahel. A l’échelon régional africain, le Plan d’Action de Lagos,

adopté en avril 1980 par les Chefs d’État et de Gouvernement de l’organisation de l’Unité Africaine (OUA), dans son chapitre 5 consacré à la science et la technologie, apparaît comme la plus grande contribution jamais enregistrée sur le continent concernant l’intégration de la science et de la techno- logie aux pians de développement socio-économique des États africains.

Situation actuelle

La situation actuelle des organismes directeurs de politique scientifique et technologique de la sous-région reflète assez fidèlement le stade de développement culturel et socio-écono- mique atteint par les États de la sous-région. Eile est caracté- risée par : le développement inégal des organismes directeurs de la poli- tique scientifique et technologique;

la diversité des expériences en cours en matière d’organisation du mécanisme d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi de la politique scientifique et technologique nationale. Certains États en sont encore à chercher la formule qui conviendrait le mieux eu égard à leur situation socio-économique (RCA, Gabon, Tchad).

Dans certains cas le mécanisme d’élaboration de la politique scientifique et technologique est doté d’une structure tronquée ne comportant pas tous les niveaux fonctionnels décrits plus haut (Partie I, page 13). I1 manque généralement, dans certaines des structures mises en piace dans les États de la sous-région, l’organe fonctionnel de décision et d’aufo- rité interministérielle (niveau fonctionnel no I) souvent placé sous le pouvoir d’arbitrage du Président de la République ou du Premier Ministre, et composé effectivement des ministres intéressés par la science et la technologie. La fonction de l’organisme directeur de politique scientifique et technologique étant par nature de type interministériel, l’absence d’un organe de décision et de concertation prive la structure nationale de science et de technologie de l’appui nécessaire à I’accomplisse- ment de sa mission qui est par essence intersectorielle. D e plus un tel organe de décision est indispensable pour adopter les grandes orientations de la politique scientifique et

technologique ainsi que les ressources (financières humaines et matérielles) nécessaires pour leur mise en œuvre. Dans certains pays comme le Zaïre où ce rôle est confié à des

conseils nationaux de recherche scientifique à caractère consul- tatif, dont les réunions sont du reste très rares, la politique scientifique et technologique souffre cruellement du manque de pouvoir d’arbitrage et de cadre de concertation interministérielle. Dans d’autres pays, l’organe fonctionnel de délibération,

d’arbitrage et de décision est prévu dans les textes organisant la structure de politique scientifique et technologique nationale; mais faute de disposer d’un organisme directeur de politique scientifique et technologique capable d’élaborer les documents et les projets ,de programmes et budgets devant être examines par le Conseil supérieur, ce dernier ne se réunit jamais; c’est le cas du Gabon et de la R C A . E n République centrafricaine, l’ordonnance 83-021 du 12

mars 1983 portant création des organes de politique scientifique et technologique nationale a institué un Conseil supérieur de la politique scientifique et technologique, composé des ministres intéressés par la recherche et les services scientifiques et techno- logiques. Mais jusqu’en février 1985, date de la présente étude, ce Conseil n’a pas encore tenu sa première réunion. L’organe de politique scientifique et technologique fonctionne comme si le Conseil supérieur de politique scientifique et technologique n’existait pas; il est ainsi privé des appuis et prérogatives qu’aurait pu lui apporter le fonctionnement de ce Conseil. Dans ces conditions, les projets de programmes et budgets de la recherche scientifique continuent d’être décidés au niveau sectoriel, ce qui ne permet guère à l’organe directeur de poli- tique scientifique et technologique d’avoir une vue d’ensemble sur les activités scientifiques et technologiques nationales et, encore moins, de jouer son rôle de coordination et de promotion de ces activités. C’est seulement au Cameroun et en République populaire du

Congo qu’il existe une structure de politique scientifique et technologique comportant tous les niveaux fonctionnels décrits plus haut. Les organes de politique scientifique et technologique de ces

pays, bien qu’ils connaissent encore quelques problèmes de fonctionnement (ressources financières et humaines) semblent bien intégrés à la structure gouvernementale tout comme l’est la politique scientifique et technologique au pian de dévelop- pement national. D’une manière générale, il existe dans la sous-région une

certaine volonté politique de développer la science et la techno- logie en vue d’en faire un instrument efficace au service du développement socio-économique. Mais il reste à lever un certain nombre d’obstacles majeurs pour que cette volonté devienne réalité. A u nombre de ces obstacles, on peut citer : l’inexistence dans certains pays de la sous-région d’un organe directeur de la politique scientifique et technologique natio- naie; là où il existe, cet organe n’est pas toujours doté de mandats et moyens suffisant;

l’insuffisance des ressources financières affectées à la science et à la technologie dans le budget de l’État;

la pénurie du personnel scientifique, ingénieurs et techniciens qualifiés, et la mauvaise utilisation de ceux qui sont dis- poni bles;

l’absence fréquente de données de base fiables permettant au planificateur de prendre des décisions appropriées.

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Partie IV Ressources et opérations

Les structures budgétaires en vigueur au niveau des États de la sous-région ne permettent pas toujours de déceler la part du budget national consacrée à la science et à la technologie dans son ensemble. Cet exercice, pour les raisons exposées ci-après, devient encore plus difficile lorsque l’on s’intéresse aux ressources propres dont disposent les organismes directeurs de la politique scientifique et technologique pour assumer leur mission : 1. Dans certains cas, bien qu’il existe des activités de recherche (R et D) dans le pays, il n’y a pas d’organe directeur de la politique scientifique et technologique nationale chargé de coordonner ces activités. Dans ces conditions, il est difficile de parier de ressources propres affectées à cet organe (Tchad);

2. Dans le cas de la RCA, l’organe de politique scientifique et technologique a une existence juridique, et dispose d’un budget de fonctionnement. Cependant, cet organe n’a pas encore de ressources propres pour financer des activités de S et T;

3. Dans quatre pays (Cameroun, Congo, Gabon, Zaïre), un organe de politique scientifique et technologique existe et des ressources financières sont prévues dans les plans nationaux de développement en faveur de la science et de la technologie. Mais l’exécution de ces budgets étant encore soumise aux règles classiques de l’administration des moyens et de la comptabilité publique, selon lesquelles le budget est présenté dans un ensemble de comptes prévisionnels établis ministère par ministère, il est souvent difficile d’identifier au sein d’assignations de caractère global dans chaque secteur de l’économie, les crédits explicites affectés à la politique scien- tifique et technologique nationale et donc d’analyser leur évolution et leur distribution.

Plusieurs types d’institutions de recherche peuvent être distingués au niveau des États de la sous-région : Institutions d’État financées par des ressources gouvernemen-

tales. Elles constituent la majorité des cas actuellement. Les unités locales d’institutions étrangères opérant dans le cadre

d’accords bilatéraux. Dans la majorité des pays où elles opèrent encore, la tendance est de les intégrer dans les struc- tures nationales (Congo, Tchad).

Les unités de recherche universitaires et des instituts polytech- niques: la fonction principale de ces unités est la formation en science et en technologie. Souvent, elles effectuent pour ce faire des recherches de caractère fondamental, orientées -discipline.

Les institutions privées de recherche : elles se limitent à quelques rares cas intégrés dans les multinationales, comme Agro- Gabon, Elf-Gabon par exemple, qui constituent des filiales locales dont les sociétés mères se trouvent à l’étranger. Or, on sait que la majeure partie des recherches de ces filiales est effectuée dans des laboratoires centraux situés dans les pays d’origine. L’impact de telles recherches sur le dévelop- pement scientifique et technologique national est très limité.

D’une manière générale, le financement de la R et D dans la sous-région est principalement assuré par le budget de l’État. Cependant, il existe quelques programmes de recherche dans les projets de développement financés en dehors du budget national et qui doivent être alors considérés comme des actions complé- mentaires à l’effort de l’État. Les gouvernements prennent de plus en plus conscience de la

nécessité d’affecter des ressources à la science et à la technologie au niveau national. La volonté politique existe, mais il reste à adopter des procédures budgétaires adéquates pour la mise en œuvre rationnelle au niveau de la planification en ouvrant, au moment de l’élaboration du Plan national de développement, des chapitres spécifiquement consacrés à la science et à la tech- nologie, et en prenant des mesures administratives et budgétaires propres à faciliter l’élaboration, l’utilisation et le suivi de budgets annuels de type fonctionnel spécifiquement consacrés aux activités scientifiques et technologiques’.

1. Manuel de budgétisation nationale des activités scientifiques et tech- nologiques, (( Études et documents de politique scientifique )) no 48, Paris, Unesco, 1981.

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Partie V Évaluation de l’impact de la science et de la technologie

sur l’économie de la sous-région

La politique scientifique et technologique se définit comme (( les principes et méthodes ainsi que les dispositions législatives et exécutives nécessaires pour stimuler, mobiliser et organiser le potentiel scientifique et technologique d’un pays »l. Ainsi comprise, la politique scientifique et technologique ne peut avoir un impact réel sur le développement que si les activités de recherche et développement expérimental sont orientées vers des objectifs nationaux de développement socio-économique et contribuent effectivement à la réalisation de ceux-ci. L’évaluation de l’impact de la politique scientifique et tech-

nologique comporte donc deux grandes dimensions.

Impact sur le développement du potentiel scientifique et technologique lui-même

A u cours des deux dernières décennies, les organes directeurs de la politique scientifique et technologique d’un certain nombre de pays de la sous-région ont connu un développement substantiel. Ce développement a favorisé l’affectation de res- sources à la science et à la technologie dans ces pays et a accru dans des proportions relativement importantes le potentiel scientifique aussi bien humain que matériel (Cameroun, Répu- blique centrafricaine, Congo, Gabon, Zaïre). Le secteur qui a le plus bénéficié de ce développement est

celui de la recherche agricole qui consomme entre 60 et 80% des ressources affectées à la recherche scientifique et techno- logique dans ces pays.

Impact sur les différents secteurs de l’économie nationale

Les secteurs économiques qui ont fait l’objet d’une attention particulière en ce qui concerne les activités de R et D dans la sous-région sont l’agriculture, l’industrie, l’énergie et la santé.

Agriculture

Le problème préoccupant de l’alimentation des populations conduit les États à accorder une haute priorité à la recherche dans le domaine agricole. Malgré quelques insuffisances au niveau de l’application des résultats des recherches, c’est dans ce domaine que l’impact le plus appréciable des activités scien- tifiques et technologiques sur les économies des pays de la sous- région peut être observé, comme le montrent les quelques résultats mentionnés ci-dessous. L’objectif des États est d’arri- ver, grâce aux efforts combinés de la recherche et de la pro- duction, à l’autosuffisance alimentaire et à l’augmentation des cultures marchandes afin d’assurer l’approvisionnement des agro-industries africaines en matières premières. Les thèmes principaux de recherche concernent : la recherche de nouvelles variétés de plantes adaptées aux

le développement des connaissances sur le milieu naturel en vue conditions écologiques des pays concernés;

de l’amélioration des techniques culturales;

l’étude des systèmes de production en agriculture; le stockage et la conservation des récoltes; la production de la viande; la protection de la santé des animaux. Des résultats très prometteurs ont été obtenus aussi bien sur

les cultures vivrières que sur les cultures à vocation industrielle. L’accroissement des rendements des cultures courantes est parfois considérable; les résultats obtenus en station de recherche multiplient par 3 et parfois par 5 les rendements obtenus en milieu traditionnel. Mais le manque de structures fonctionnelles de vulgarisation et le faible niveau technologique du paysan africain font que l’impact de tous ces résultats sur la production agricole dans les pays africains reste limité, à en juger par le déficit alimentaire auquel ces pays doivent encore faire face. Dans plusieurs cas, la contrainte dans la production agricole n’est pas due au manque de connaissance de la recherche agro- nomique, mais plutôt à une application inefficace de cette connaissance en raison de l’absence d’un service compétent de vulgarisation.

Production industrielle

L’impact de la science et de la technologie sur la production industrielle dans les pays de la sous-région est très limité. Cependant, il ne fait aucun doute que le développement écono- mique auto-centré et auto-suffisant de l’Afrique dépendra de la promotion d’industries de base s’appuyant sur la recherche et le développement expérimental et les services scientifiques et technologiques. Parfois les usines ne sont que des succursales d’une grande

entreprise transnationale. La conséquence est que les États subissent une lourde dépendance technologique dans leur pro- cessus de développement industriel. La production industrielle elle-même s’en ressent car il suffit dans ces usines d’une rup- ture de ia plus petite pièce mécanique pour provoquer un arrêt de production de plusieurs mois, faute de techniciens qualifiés pour la maintenance des équipements ou de pièces de rechange. Certains États de la sous-région ont donné une haute prio-

rité au développement du secteur agro-industriel considéré comme un instrument-clé devant stimuler le développement agricole et contribuer à débloquer les contraintes économiques que représentent les cultures d’exportation comme le coton, le café et le cacao. Mais la politique d’industrialisation adoptée par ces pays est basée sur le transfert massif de technologie qui a pris la forme d’un investissement à haut risque, souvent onéreux et peu adapté à la situation des pays. Les produits issus de telles industries sont très peu compé-

titifs sur le marché local. La conséquence directe d’une telle situation est que l’objectif visé par l’industrialisation, qui est de limiter l’importation de biens de consommation en fournissant sur le marché local des produits de substitution à meilleur marché, n’est pas atteint.

1. Introduction à l’analyse politique en science et technologie, a Études et documents de politique scientifique N no 46, Paris, Unesco, 1981, p. 18.

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Impact sur l’énergie

E n raison des ressources énergétiques considérables dont dis- posent les États de la sous-région, notamment le Gabon, le Congo, le Cameroun et le Zaïre, la crise énergétique, qui a eu d’importantes répercussions sur les économies de l’Afrique occidentale et de l’Afrique orientale et australe, ne semble pas avoir affecté avec la m ê m e accuité les économies des États de la sous-région (à l’exception du Tchad et de la RCA).

Le potentiel énergétique que constituent les ressources fores- tières, pétrolières et hydroélectriques des États de l’Afrique centrale et l’insuffisance du gisement solaire dans cette zone écologique n’incitent pas les États de la sous-région à I’exploi- tation des sources d’énergies nouvelles et renouvelables telles que le biogaz et l’énergie solaire. D e même, les prototypes de foyers améliorés pour l’économie

du bois de chauffe, assez répandus en Afrique de l’Ouest et en Afrique orientale et australe, sont presque inconnus dans les pays de la zone forestière dense.

Par contre, d’excellents résultats de recherche forestière, en vue du renouvellement des ressources, ont été obtenus dans certains pays de la sous-région. C’est ainsi que les techniques de bouturage de l’eucalyptus mises au point par le Centre technique forestier tropical (CTFT) en République populaire du Congo ont débouché sur d’excellents résultats qui permettent le reboisement en cours de 40.000 ha dans la zone de la savane côtière. A u Zaïre, des recherches sont en cours pour l’évaluation du

potentiel hydro-électrique du réseau fluvial du pays estimé à près de 1OO.ûûû MW. Si les projets de barrages identifiés venaient à être réalisés, le Zaïre sera en mesure de fournir toute la sous-région et m ê m e toute l’Afrique en énergie hydro- électrique.

Domaine des recherches en pharmacopée et médecine traditionnelle

D e nombreux inventaires de plantes médicinales dont les vertus curatives sont reconnues existent dans la sous-région. Des

progrès considérables ont été réalisés dans l’extraction et l’iden- tification de principes actifs, mais le manque d’équipement adéquat n’a pas permis de pousser les analyses des plantes plus loin. Le Centre international de recherche médicale de France- ville au Gabon, équipé d’appareils modernes et dont les travaux sont exécutés par une équipe de chercheurs internationaux de haut niveau, pourrait apporter son concours aux structures nationales de recherche médicale et pharmaceutique dans la résolution de bon nombre de problèmes d’analyse qui se posent au niveau de leurs laboratoires.

L’impact global

Malgré les résultats accumulés par des institutions de recherche dans le domaine de l’agriculture, ce secteur reste encore carac- térisé par une faible productivité. Cela veut dire qu’il reste beaucoup à faire pour rendre les

résultats de recherches profitables aux agriculteurs de la sous- région dont beaucoup sont analphabètes. Dans le domaine industriel, un effort devrait être fait pour

accorder réellement la politique technologique à la volonté d’indépendance économique. La mise en place d’une gestion coordonnée de la politique scientifique et technologique natio- nale d’une part et des décisions de politique économique d’autre part s’impose. A u total, la politique mise en œuvre dans I’uti- lisation des résultats de recherche et de l’élaboration même de ces résultats fait que, malgré les efforts déployés par leurs gouvernements respectifs, les États continuent d’importer et de solliciter de l’aide alimentaire. Cette situation entraîne un coût de la vie élevé pour les populations tandis que sur le plan de la production industrielle, le hiatus qui existe entre le désir d’indépendance économique et les mesures pratiques prises pour y arriver renforce chaque jour davantage la dépendance technologique des États de la sous-région vis-à-vis de l’extérieur.

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Partie VI Problèmes et perspectives

Problèmes Perspectives

La situation économique d’un pays détermine largement les objectifs et les ressources de sa politique scientifique et techno- logique. Inversement, cette dernière, on l’admet aujourd’hui, exerce une influence profonde sur l’élément changement n du développement (croissance intensive) qui caractérise à son tour le mouvement ascensionnel grâce auquel les pays passent du stade agricole pré-industriel, au stade des sociétés dites post- industrielles où plus de 50% de la main d’œuvre est employée dans les industries de service’. Tous les pays de l’Afrique centrale se situent encore au stade

de développement dit pré-industriel où l’économie nationale dépend de l’exploitation et de l’exportation des produits primaires provenant de l’agriculture, de la sylviculture, de la pêche et des ressources minières. La plupart des articles et des équipements manufacturés sont importés. L’enseignement de la science et de la technologie au niveau

de la sous-région souffre du manque de matériel didactique approprié et de professeurs qualifiés, surtout dans les zones rurales. Il y a à ajouter à cette situation le fait que les univer- sités de certains des États, étant de création récente, ne comportent pas toujours tous les cycles de l’enseignement supé- rieur, notamment le 3e cycle dÒnt les programmes visent par vocation la formation à la recherche scientifique et technolo- gique. Cette situation est en partie responsable de la pénurie de personnel qualifié que l’on observe aussi bien dans les insti- tutions de la R et D que dans les organismes des secteurs productifs. Les problèmes communs auxquels les pays de la sous-région

sont confrontés dans leur effort de développement socio- économique peuvent se résumer comme suit : absence ou faible intégration de la science et de la technologie au pian national de développement résultant en particulier de la pénurie de personnel capable de traduire en programmes scientifiques et technologiques les objectifs de développement économique et social;

insuffisance des ressources financières affectées au dévelop- pement scientifique et technologique national et inadéquation du système de budgétisation existant à la spécificité de la science et de la technologie;

pénurie de cadres scientifiques et techniques de différents niveaux, et inexistence d’une planification équilibrée de la formation des différentes catégories de ce personnel;

faiblesse des infrastructures de recherche et absence ou insuf- fisance des services scientifiques et technologiques, notam- ment dans les domaines de l’information scientifique et de valorisation des produits de la recherche et de leur vulgarisation;

proportion élevée de la population analphabète constituant, de ce fait, un handicap pour sa’sensibilisation sur l’importance de la S et T pour une exploitation des résultats de recherche disponibles;

absence d’un statut particulier des travailleurs scientifiques suffisamment attrayant;

manque de disponibilité dont font preuve les scientifiques de la sous-région dans la réalisation des programmes de coopéra- tion définis par les organisations sous-régionales.

Malgré les nombreux problèmes énumérés ci-dessus et les insuf- fisances observées çà et là, on peut noter néanmoins des indices très positifs montrant que la tâche de conception et de mise en place d’organes directeurs de la politique scientifique et tech- nologique nationale reçoit une attention particulière dans la plupart des États de la sous-région. A u niveau de I’UDEAC, la coopération scientifique et tech-

nologique à court, moyen et long termes se développera dans tous les domaines possibles de coopération, notamment aux trois niveaux ci-après retenus par les Chefs d’État de I’UDEAC comme bases de l’action coopérative. I1 s’agit : des programmes communautaires de recherches scientifiques

de la formation des cadres de la recherche; de l’information et de la documentation scientifique et .._ technologique.

et technologiques;

Cette action qui se déroulera, dans bien des cas, conformément aux décisions des Chefs d’État de I’UDEAC peut se résumer comme suit : création du Fonds communautaire pour le développement et le renforcement de la coopération scientifique et technique des États membres de I’UDEAC;

création d’un ((Prix UDEAC de la recherche scientifique et technologique »;

création des (( Journées scientifiques et technologiques de I’UDEAC »;

mise en place du réseau d’information sous-régional; organisation d’un séminaire pour la définition des bases d’une politique de développement technologique des États membres de I’UDEAC;

inventaire du potentiel scientifique et technologique des États membres de I’UDEAC et création d’une banque de données commune aux États membres de l’Union;

harmonisation des conditions d’entrées et des durées des cycles de formation dans les établissements spécialisés de formation des cadres moyens existants dans le domaine de la science et de la technologie;

étude pour l’identification des possibilités de formation des scientifiques et ingénieurs existant dans les États membres de I’UDEAC;

étude pour la création d’un Centre sous-régional des sciences du sol;

étude pour la définition des programmes communautaires de recherches scientifique et technologique dans les domaines suivants : - cultures vivrières, - zootechnie et médecine vétérinaire, - plantes médicinales et médecine traditionnelle,

1. Introduction à l’analyse politique en science et technologie, (( Etudes et documents de politique scientifique n no 46, Paris, Unesco, 1981.

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- vecteurs de maladies de l’homme et grandes endémies, - ressources énergétiques et énergies renouvelables, - prospection et mise en valeur des ressources du sous-sol, - matériaux de construction, - langues africaines; nologique de la sous-région.

publication d’un bulletin ou d’une revue scientifique et tech-

Tirant leçon des expériences des autres regroupements sous- régionaux à caractère économique, la CEEAC a, dès sa créa- tion, consacré dans le traité l’instituant, un chapitre spécifique

à la coopération en matière de science et technologie entre ses États membres. Le protocole relatif à cette coopération vise à : i) (( promouvoir la coopération entre les États membres dans

tous les aspects de la science et de la technologie, en parti- culier en ce qui concerne la recherche scientifique, l’acquisi- tion et l’assimilation de la technologie et son adaptation aux conditions locales,

ii) harmoniser les lois et pratiques relatives à la propriété indus- trielle, afin d’assurer le développement de la science et de la technologie au sein de la communauté ».

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Partie VI1 Con cl us ions

L’objet principal de cette étude est l’évaluation inter-États du fonctionnement des organes directeurs de politique scientifique et technologique nationale en Afrique centrale et de la capa- cité de ces organes à contribuer à la résolution des problèmes majeurs de développement auxquels sont confrontés les pays de la sous-région. L’observation de la situation concernant l’organisation, le

fonctionnement et l’efficacité externe des organes directeurs de politique scientifique et technologique nationale au niveau de la sous-région permet de grouper les pays en deux catégories : 1. La première catégorie regroupe les pays qui ont accompli des efforts considérables pour la mise en place et le dévelop- pement d’un organe de politique scientifique et technologique; cependant l’efficacité de ces organes varie d’un pays à l’autre. Ces pays sont : le Cameroun, le Congo, la République centra- fricaine, le Gabon et le Zaïre.

2. La deuxième catégorie comporte un seul des six États qui ont fait l’objet de la présente étude; il s’agit du Tchad qui, malgré une prise de conscience du rôle que peuvent jouer la science et la technologie dans le développement, ne s’est pas encore doté d’un organe directeur de politique scientifique et tech- nologique.

La tâche qui reste à accomplir au niveau de la sous-région pour donner une nouvelle impulsion au développement de la science et de la technologie est encore considérable. Pour amé- liorer la situation, certaines mesures devraient être prises aussi bien au niveau national et sous-régional que régional.

Au niveau national

Création ou renforcement d’un organe national de politique scientifique et technologique

L’expérience montre que l’inexistence d’un organe national spécifiquement chargé de formuler et de mettre en œuvre une politique nationale de la science et de la technologie constitue généralement un handicap pour la mise en œuvre d’une poli- tique cohérente de développement national. L’objectif d’un tel organe étant d’aider le pays à promouvoir

un développement national véritablement endogène, afin de réduire sa dépendance technologique vis-à-vis de l’étranger, il est impérieux que les États qui se fixent cet objectif mettent tout en œuvre pour créer un tel organe et pour renforcer ceux qui existent déjà.

Développement des ressources humaines

L’examen de la situation du personnel scientifique, ingénieurs et techniciens au niveau de la sous-région montre que les ins- titutions qui y conduisaient les activités de recherche à l’époque coloniale n’avaient aucune politique de formation du personnel national à la gestion et à l’exécution de la recherche scientifique et technologique. Le résultat d’une telle pratique est qu’après l’indépendance, ces institutions de recherche ont été transférées dans les structures nationales sans disposer d’un personnel

autochtone adéquat pour la conduite des opérations de recherche, la formulation et la mise en œuvre correcte d’une politique scientifique et technologique nationale. Aujourd’hui, la situa- tion reste encore caractérisée par les difficultés énumérées plus haut (Partie VI : Problèmes). Aussi les gouvernements devraient-ils s’attacher à :

i) élaborer et à mettre en œuvre un plan national de formation du personnel scientifique à tous les niveaux en partant des besoins réels du pays en ces différentes catégories de per- sonnel. Dans cette tâche, une attention particulière devrait être

accordée à la formation des planificateurs et administrateurs de la politique scientifique et technologique ainsi qu’aux cadres de gestion de la recherche. Le programme de formation devrait être conçu de façon à

répondre aux critères suivants : - avoir un contenu reflétant les réalités de la sous-région, - être le plus efficace et le plus innovateur possible, - faire un usage maximum des facilités existantes au niveau

ii) améliorer les conditions d’emploi et de rémunération de ce personnel par l’élaboration et l’application d’un (( statut du travailleur scientifique ». Concernant plus particulièrement les techniciens, plus

qu’une amélioration de rémunération, il s’agira surtout d’une revalorisation sociale de leur fonction.

de la sous-région.

Développement des ressources financières

La mise en œuvre d’une politique scientifique et technologique implique que le gouvernement se donne les moyens de traduire sa politique en actions. Ces moyens pour être efficaces doivent s’intégrer dans l’appareil de décision politique.

I1 serait souhaitable que les États mettent en piace des procé- dures budgétaires et administratives qui améliorent les opéra- tions des services de R et D en vue de la réalisation des objec- tifs du plan de développement. Ces mesures devraient inclure la préparation du budget de la science et de la technologie qui serait l’un des principaux chapitres de dépenses du budget national.

Valorisation, diffusion et vulgarisation des résultats de la recherche scientifique et technologique

L’impact limité de la science et de la technologie est en partie dû au fait que beaucoup de résultats de recherche obtenus, aussi bien dans le domaine agricole que dans celui de l’industrie, n’ont pu être portés à la connaissance des utilisateurs, faute d’un mécanisme approprié de valorisation, de diffusion et de vulgarisation de ces résultats. II importe donc que ces mécanismes de diffusion et de vulgarisation des résultats de la recherche soient mis en place ou renforcés dans les divers États de la sous-région. Ces mécanismes doivent permettre l’intégration des résultats de R et D dans les systèmes locaux de production.

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A u niveau sous-régional et régional

I1 est aujourd’hui unanimement reconnu que le développement d’une coopération active dans le domaine de la science et de la technologie permettrait notamment : la promotion d’une autonomie collective des pays aux ressources limitées par la mise en commun de leur potentiel scientifique et technologique;

l’élimination de doubles emplois dans certains programmes de grande envergure qu’il serait onéreux pour chaque pays d’entreprendre individuellement en raison des problèmes d’économie d’échelle;

la mise en commun de l’information et de la documentation scientifiques et technologiques aux fins de leur utilisation rationnelle.

Dans la sous-région de l’Afrique centrale, la volonté de coopé- ration scientifique et technologique se manifeste dans diverses actions de I’UDEAC, de la CEPGL et de la C E EAC. Néan- moins, pour que ces actions produisent leur plein effet, il serait souhaitable que les États membres accordent une plus grande priorité a leur participation effective aux programmes com- munautaires.

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Partie VI11 Recommandations du colloque sur la structure et I’eff icacité

socio-économique des organismes directeurs de la politique scientifique et technologique des pays d’Afrique centrale

Bangui, République centrafricaine, 15-18 septembre 1986

Recommandation no 1

Fonctionnement des organes directeurs de politique scientifique et technologique

Le colloque

Se référant au Programme prioritaire de redressement écono- mique de l’Afrique 1986-1990 adopté par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’organisation de l’Unité Africaine (OUA) lors de sa 21e session ordinaire (Addis-Abéba, 18 au 20 juillet 1985). notamment au paragraphe 35i qui exhorte chaque pays africain à réévaluer son programme national en matière de science et de technologie pour le renforcer et le rendre conforme à ses objectifs et à ses priorités de dévelop- pement national,

Appréciant l’initiative prise par l’Unesco d’entreprendre une étude critique sur la structure et l’efficacité socio-économique des organismes directeurs de la politique scientifique et tech- nologique nationale des pays d’Afrique centrale, étude qui a révélé qu’il subsiste des problèmes dans la sous-région,

Conscient que l’existence d’un organe de politique scientifique et technologique fonctionnel joue un rôle décisif dans la prise en considération de la science et de la technologie dans le plan de développement national et notant l’absence d’une telle struc- ture dans certains pays de la sous-région.

Considérant que dans certains cas le manque de précision dans les attributions des organes existants ainsi que l’insuf- fisance des ressources humaines, matérielles et financières en ont entravé le bon fonctionnement,

Rappelant l’importance de l’information scientifique, techno- logique et statistique, dans la conception et l’élaboration d’une politique scientifique et technologique cohérente,

Encouragé par l’initiative déjà prise par l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC) d’entreprendre un inventaire du potentiel scientifique et technologique de ses États membres,

Recommande : 1. Aux pays de la sous-région

a) de mettre en place, là où elle n’existe pas, une structure appropriée, dotée de moyens adéquats (ressources humaines, matérielles et financières), pour la définition et la mise en œuvre d’une politique scientifique et technologique nationale;

b) d’effectuer une évaluation interne des organismes directeurs de politique scientifique et technologique existahts en vue de mesures à prendre pour les rendre plus efficaces;

c) d’accorder une priorité à la mise en place, au renforcement et à l’utilisation effective de leurs services scientifiques et technologiques, notamment ceux chargés d’assurer l’inven- taire du potentiel scientifique et technologique et de procéder

périodiquement à sa mise à jour, et plus généralement ceux chargés de la collecte, du traitement, de la conservation et de la diffusion des informations scientifiques et technologiques de toute nature et toute origine;

d)de prendre les mesures appropriées en vue de la formation de spécialistes des techniques modernes de gestion de l’infor- mation scientifique et technologique.

2. Aux Organisations sous-régionales de coopération

de mettre en place un réseau d’information et de documen- tation scientifique et technologique et un centre de traitement et de diffusion de ces informations comprenant une banque de données.

3. Aux Organisations internationales de coopération de continuer à apporter leur appui à la réalisation des objectifs de politique scientifique et technologique des pays de la sous-région.

Recommandation no 2

Intégration de la science et de la technologie dans les plans de développement national

Le colloque

Conscient que la solution des problèmes de développement économique et social des pays de la sous-région repose en partie sur la maîtrise de la science et de la technologie,

Convaincu que le développement scientifique et technologique d’un pays nécessite une planification rigoureuse, d’autant plus nécessaire que les ressources consacrées à la science et à la technologie sont limitées,

Considérant que le plan de développement scientifique et tech- nologique doit être partie intégrante du pian national de déve- loppement et correspondre aux objectifs socio-économiques du Pays, Constatant la faible intégration de la science et de la technologie dans les plans actuels de développement des pays de la sous- région,

Recommande : Aux États de la sous région

a) d’associer étroitement les responsables de l’organe directeur de la politique scientifique et technologique ainsi que la com- munauté scientifique nationale à toutes les étapes de I’élabo- ration du plan de développement économique et soci?!.

b) de s’assurer que les objectifs scientifiques et techn.?!iziques correspondant aux priorités nationales figurent explicitement

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dans le plan de développement économique et social et que leur réalisation fait l’objet d’une programmation adéquate.

Recommandation no 3

Adoption de procédures budgétaires spécifiques pour la science et la technologie

Le colloque Constatant l’insuffisance des ressources financières affectées à la Recherche scientifique et technologique par les pays de la sous-région et les difficultés d’obtention de statistiques précises sur ces ressources,

Considérant que les procédures budgétaires et administratives en vigueur ne répondent pas toujours aux exigences de souplesse que requiert l’exécution des activités scientifiques et tech- nologiques,

Recommande :

1. Aux États de la sous-région

a) de prendre des mesures susceptibles d’accroître les ressources affectées à la science et à la technologie, notamment en encourageant les entreprises privées à contribuer à l’effort national dans ce domaine;

b)de prendre les dispositions utiles pour que figure dans le budget de l’État un chapitre distinct consacré au financement des activités scientifiques et technologiques, au moins sous la forme d’une annexe récapitulative des lignes budgétaires correspondantes;

c)de doter les institutions de recherche et les services scienti- fiques et technologiques d’une plus large autonomie dans la gestion de la part du budget qui leur est allouée et de sim- plifier les procédures administratives d’exécution de ce budget;

2. Aux Organisations internationales de coopération en parti- culier l’Unesco

d’apporter, dans leurs domaines de compétence, leur assis- tance aux États membres et aux organisations de la sous- région, qui le désirent, dans la mise en œuvre de la présente recommandation.

Recommandation no 4

La formation et le statut des travailleurs scientifiques

Le colloque

Reconnaissant que la science et la technologie constituent de puissants leviers du développement socio-économique des États,

Notant la pénurie dans la sous-région du personnel qualifié nécessaire à la mise en œuvre d’une politique scientifique et technologique cohérente,

Conscient du fait que l’enseignement de la science et de la technologie souffre du manque de matériels didactiques adaptés et de professeurs qualifiés, surtout dans les zones rurales,

situation en partie responsable de la faiblesse numérique des élèves et étudiants dans les filières scientifiques et technologiques,

Préoccupé par l’insuffisance de planification de la formation des cadres scientifiques, ingénieurs et techniciens,

Convaincu que l’absence, dans la plupart des États de la sous- région, d’un statut particulier des travailleurs scientifiques n’est pas de nature à favoriser le développement d’une recherche scientifique et technologique performante et à contribuer à la limitation de l’exode des compétences,

Recommande :

Aux États de la sous-région

a)d’élaborer et de mettre en œuvre un plan national de for- mation de personnels scientifiques, ingénieurs et techniciens, ainsi que de professeurs qualifiés pour l’enseignement de la science et de la technologie,

b) de consacrer davantage de ressources financières et matérielles (bourses et infrastructures) à l’éducation scientifique et tech- nologique afin de favoriser l’orientation d’un plus grand nombre d’élèves et d’étudiants vers ces filières,

c) d’accorder une attention toute particulière à la mise en place d’un statut particulier des travailleurs scientifiques suffi- samment motivant là ou il n’en existe pas;

Invite la communauté scientifique de la sous-région

à apporter sa contribution à l’élaboration de matériels didac- tiques adaptés aux besoins de la sous-région.

Recommandation no 5

Coopération sous-régionale dans le domaine de la science et de la technologie

Le colloque Reconnaissant les efforts déployés au niveau de la sous-région en matière de coopération scientifique et technologique par l’Union douanière des États de l’Afrique centrale (UDEAC), la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) et la Communauté des États de l’Afrique centrale (CEEAC),

Considérant que ces efforts vont dans le sens de la mise en œuvre des objectifs contenus dans le Plan d’action et l’Acte Final de Lagos d’avril 1980,

Notant la similitude des programmes d’action en matière de coopération scientifique et technologique des trois organisations de la sous-région,

Recommande : Aux Organisations sous-régionales de coopération

d’œuvrer dans le sens de l’harmonisation et de la coordination de leurs programmes d’action en vue d’éviter les doubles emplois et la dispersion des efforts.

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Exhorte les scientifiques de la sous-région deuxième Conférence CASTAFRICA à Arusha (République Unie de Tanzanie), en 1987,

Appréciant les efforts que l’Unesco déploie, à la demande de l’OUA, en vue de l’élaboration d’un programme spécial d’aide à l’Afrique dans le domaine de la recherche-développement,

à se mobiliser et à faire preuve de plus de disponibilité pour la réalisation des programmes de coopération mis en œuvre par ces organisations.

Recommandation no 6 Recommande :

Aux États membres de la sous-région Organisation de la seconde conférence CASTAFRICA et élaboration d’un programme spécial d’aide à l’Afrique dans le domaine de la recherche-dévelop- pement par l’Unesco

Le colloque

Conscient du rôle que la première Conférence des Ministres africains chargés de l’application de la science et de la tech- nologie au développement (CASTAFRICA I) a joué dans la sensibilisation des pays de la région aux problèmes relatifs à la science et à la technologie,

Notant, avec un grand intérêt, que l’Unesco organisera la

de coopérer avec l’Unesco dans la préparation et I’organi- sation de cette importante Conférence régionale, en particulier en ce qui concerne l’identification d’activités spécifiques à inclure dans le Programme spécial,

Demande a i'unesco ’

de prendre en considération les recommandations du présent colloque, au moment de la préparation de son Programme et Budget pour 1988-1989 et dans le Programme spécial d’aide à l’Afrique dans le domaine de la recherche-développement.

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Liste des participants

Participants principaux

M. Bablito Joseph Directeur des Études scientifiques, technologiques et de la Programmation Ministère de ]a recherche scientifique B.P. 1613 BANGUI République centrafricaine

Dr Edjo Ovono Frédéric0 Cabinet technique Ministerio de Educación y Deportes M A L A B O Guinée équatoriale Tel.: 24.32

Dr Mefane Charles Commissaire général à la recherche scientifique et technologique CENAREST B.P. 842 LIBREVILLE Gabon Tél.: 76.39.14 - 76.31.93 Dr Payom Gaston Sous-Directeur de la valorisation et du développement technologique Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique B.P. 1457

Cameroun YAOUNDE

M. Tahar Oumar Directeur de l’orientation, de la planification des ressources humaines et des bourses B.P. 125 N’DJAMENA Tchad

Observateurs invités

M. Okombi Gilbert Chef du Département de la recherche scientifique et technique Secrétariat général de I’UDEAC B.P. 1004 BANGUI République centrafricaine

M. Tchiengue Martin Directeur de la promotion et des opérations techniques ISTA B.P. 3910 LIBREVILLE Gabon

M. Mouzita Grégoire Conseiller juridique CEEAC B.P. 2112 LIBREVILLE Gabon Télex: 5780/GO

Autres observateurs

M. Amaral Nicolas Directeur des études et de la recherche géologique et minière Ministère des mines et géologie B.P. 26 BANGUI République centrafricaine

M. Bayogo André-Jules Directeur de la recherche agronomique, zootechnique et vétérinaire Ministère du développement rural B.P. 786 BANGUI République centrafricaine

M. Chouna Tedonfodjo Expert D.R.S.T. UDEAC B.P. 1004 BANGUI République centrafricaine

M. Dimson Pierre Chef de service de réglementation et contrôle de la police de navigation fluviale Ministère des transports et de l’aviation civile B.P. 941 BANGUI République centrafricaine

M. Etene Samuel Chef de service de la documentation et des statistiques Ministère de la santé publique et affaires sociales BANGUI République centrafricaine

M. Lebaramo Étienne Ministère de la recherche scientifique et technique B.P. 1613 BANGUI République centrafricaine

M. Mafouta Pierre Olivier Représentant du comié MAB à la réserve d’écologie internationale de la Basse Lobaye BAGANDOU, Commune rurale de M o b o m a République centrafricaine

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M. Moimou Jean Léonard Ministère de l’hydraulique et de l’énergie BANGUI République centrafricaine

M. Ngueret Alain Bruno Chef de service des études, des projets et de la planification industrielle Ministère du commerce et de l’industrie B.P. 1988 BANGUI République centrafricaine

M. Nzimasse Dieudonné Directeur des forêts Ministère du tourisme, des eaux, forêts, chasse et pêches B.P. 830 BANGUI République centrafricaine

M. Tang Jean Pierre Ministère de la recherche scientifique et technique B.P. 1613 BANGUI République centrafricaine

M. Zaorobone Alphonse Ministère des mines et géologie B.P. 26 BANGUI République centrafricaine

Commission nationale centrafricaine pour l’Unesco

M. Ombi Jean Secrétaire général adjoint Commission nationale pour l’Unesco B.P. 1583 BANGUI République centrafricaine

M. Namsene Noël Christian Chef de service du secteur sciences exactes et naturelles Commission nationale pour l’Unesco B.P. 1583 BANGUI République centrafricaine

Secrétariat

M. Sy Alassane Chef de l’unité ROSTA Dakar Unesco B.P. 3311 DAKAR Sénégal

M. Sape Kwaku Division SC/STP Unesco 7, piace de Fontenoy 75700 PARIS France

M. Dazogbo S. Norbert Conseiller en planification des programmes de développement scientifique et technologique ROSTA Dakar Unesco B.P. 3311 DAKAR Sénégal

Mme Makalebo Irène Secrétaire ROSTA Dakar Unesco B.P. 3311 DAKAR Sénégal

Mlle Ndotante Monique Secrétaire Ministère de la recherche scientifique et technique B.P. 1613 BANGUI République centrafricaine

Mlle Damai Julienne Secrétaire Ministère du tourisme, des eaux, forêts, chasse et pêches B.P. 830 BANGUI République centrafricaine

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Annexe I Plan d’une étude comparative sur les fonctions, la performance et l’efficacité

externe des organismes directeurs de la politique scientifique et technologique nationale dans les pays de l’Afrique centrale

Introduction

Le but de l’Étude est d’examiner le développement, le fonction- nement et l’efficacité des organismes directeurs de la politiquc scientifique et technologique dans les pays de l’Afrique centrale par rapport aux problèmes majeurs du développement de la sous-région. L’Étude est entreprise par un consultant qui visitera un certain

nombre de pays sélectionnés. Les stratégies du développement politique, socio-économique, culturel et scientifique des pays couverts, diffèrent considérablement. Le Plan de l’Étude qui fait l’objet du présent document vise donc à assurer une grande uniformité de style, de présentation et de traitement des données recueillies. Toutes les personnes concernées par l’Étude (consultant et personnel local) sont donc priées de se conformer à ce Plan, dans toute la mesure du possible, aussi bien en ce qui concerne la portée des informations que les concepts utilisés. Cela facilitera la tâche du consultant lors de la rédaction de son rapport ainsi que le travail du Secrétariat chargé d’effectuer ensuite des analyses et des comparaisons entre pays. Après discussion de l’Étude au cours d’un séminaire sous-

régional prévu en 1986, celle-ci sera publiée dans la série Unesco (( Étude et documents de politique scientifique N et fera l’objet d’une large distribution, particulièrement en Afrique.

Méthodologie

Le consultant, lors de sa collecte de données de base pour l’Étude, visitera sept États membres de l’Unesco’ de la sous- région de l’Afrique centrale et collaborera en cela avec les personnalités locales concernées par l’élaboration de la politique scientifique et technologique nationale. E n plus, le consultant recueillera les textes législatifs et autres documents pertinents sur la politique scientifique et technologique nationale. I1 accor- dera une attention particulière à toute information concernant les problèmes majeurs de développement de chaque pays, et notamment aux relations entre la politique S et T d’ensemble du pays, et les politiques S et T mises en œuvre dans les prin- cipaux secteurs productifs de l’économie nationale, y compris les obstacles et goulets d’étranglement dans l’application des résultats de la recherche provenant des efforts locaux en R et D. La majeure partie des informations factuelles nécessaires à

l’Étude seront vraisemblablement disponibles dans les pays visités sous une forme ou sous une autre - par exemple, les rapports nationaux préparés à l’occasion de la CNUSTD ,et les enquêtes statistiques sur les activités scientifiques et techno- logiques conduites périodiquement par l’Unesco dans les États membres, etc. Toutefois, les informations factuelles contenues dans ces documents devront être adaptées au besoin de l’Étude. Les rapports annuels des institutions nationales de R et D, les données statistiques sur la démographie, le commerce et les finances, rassemblées par le bureau national de statistique ou d’autres organismes pourront également être utiles.

Plan de l’Étude

PARTIE I MONOGRAPHIES PAR PAYS

A. Cadre politique et socio-économique Décrire brièvement les principales caractéristiques socio- économiques du pays, les ressources naturelles et les principales exportations (pas plus de 3 ou 4 pages standard). Indiquer si l’économie du pays est principalement basée sur l’exportation de matières premières, ou si le pays a déjà créé des industries manufacturières’. Décrire brièvement les problèmes majeurs entravant le processus du développement socio-économique en précisant si ces problèmes sont passagers ou endémiques; et indiquer les principaux atouts ou conditions favorables. Décrire la forme de gouvernement et préciser s’il est de carac-

tère fédéral ou unitaire. Cette information est indispensable étant donné que la politique scientifique et technologique nationale et ses organes institutionnels dépendent, dans une large mesure, de la structure gouvernementale.

E. Plan national de développement - Place de la S et T dans

a) Décrire brièvement les objectifs actuels globaux et sectoriels considérés comme prioritaires pour le développement du pays, et préciser les principaux programmes envisagés dans ces secteurs pour les 5 ou 10 prochaines années.

b) Décrire brièvement le stade de développement atteint par la politique nationale de la science et de la technologie3 en faisant ressortir la relation entre la politique générale de développement du pays et sa politique scientifique et tech- nologique actuelle4.

Indiquer le degré d’interdépendance entre les processus d’éla- boration de ces deux politiques. Sur quelles bases, de quelle manière et par qui, les activités

scientifiques et technologiques effectuées dans le pays sont-elles harmonisées avec les objectifs du développement national?

ce Plan

C. Structures de la politique scientifique et technologique5 Exposer brièvement le développement historique du principal

organisme directeur de la politique scientifique et technolo-

~- 1. Les Etats concernés sont les suivants : Angola, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Sa0 Tomé et Principe, Tchad et Zaïre.

2. Utiliser la typologie et la classification apparaissant dans : Introduc- tion à l’analyse politique en science et technologie, (( Etudes et docu- ments de politique scientifique >) no 46, Paris, Unesco, 1981.

3. Se referer a la publication SPS no 46, p. 14-17. 4. Se reporter à la section 4, p. 14 du SPS no 46. 5. Cette description peut être utilement illustrée par un organigramme

indiquant la structure interne de l’organisme et ses liens avec I’envi- ronnement institutionnel.

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gique nationale en faisant ressortir, le cas échéant, les raisons des changements apportés au fil des années à la législation qui le concerne;

Mentionner les autres organismes gouvernementaux jouant un rôle dans l’élaboration de la politique scientifique et techno- logique nationale en décrivant brièvement leurs principales caractéristiques (par exemple : l’autorité gouvernementale dont ils relèvent et le rôle qu’ils jouent);

Décrire succinctement, selon les cas, le rôle joué dans l’élabo- ration de la politique scientifique et technologique nationale par le secteur privé, la communauté académique et les asso- ciations professionnelles de scientifiques et d’ingénieurs (associations savantes, académies des sciences, etc.).

D. Buts, portée, fonctions et responsabilités du principal orga- nisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

i) Dénomination officielle de l’organisme; indiquer son acro- nyme usuel.

ii) Adresse postale, adresse télégraphique, téléphone et télex. iii) Situation juridique et caractéristiques administratives de

l’organisme. iv) Exposer succinctement les buts de l’organisme ainsi que ses

fonctions principales en matière de politique scientifique nationaie’, particulièrement en ce qui concerne : - la planification, la programmation et la budgétisation des des activités S et T,

- la coordination et la promotion d’activités S et T (y com- pris le rôle d’organisation adhérente auprès des organisa- tions internationales),

- exécution d’activités S et T dans ses laboratoires propres (ou ailleurs),

- services consultatifs, par exemple auprès du gouvernement, - défense des intérêts de la science et de la technologie, etc.

v) Décrire brièvement les méthodes de travail de l’Organisme - c’est-à-dire, ses principaux modes d’opération en rapport avec ses fonctions établies.

vi) Décrire les modes de coopération de l’Organisme avec les établissements de recherche, les services scientifiques et tech- nologiques et les institutions d’enseignement supérieur qui ne tombent pas directement sous sa juridiction (par exemple : universités, associations professionnelles de scientifiques et de technologues, académies scientifiques, etc.).

vii)Décrire le rôle de l’organisme en matière de coopbration S et T internationale.

E. Ressources propres du principal Organisme direcleur de la politique scientifique et technologique nationale*

a) Ressources financières

Quelles sont les principales sources de financement de I’Orga- nisme? (indiquer les pourcentages). Quelle est l’évolution, depuis ces 5 dernières années, du

propre budget de fonctionnement de l’organisme (à prix cons- tants), à l’exclusion des fonds destinés à ses propres laboratoires ou à d’autres institutions pour l’exécution d’activités de S et T.

b) Ressources humaines

Indiquer le nombre total de personnel attaché à l’organisme en spécifiant (i) personnel professionnel, (ii) personnel technique et de service. Limiter la réponse au personnel utilisé pour le propre fonctionnement de l’organisme comme expliqué ci- dessus.

c) Ressources en information

i) Enquête du potentiel S et T. Quelles sont les dispositions existant pour la collecte, le traitement et l’analyse des données factuelles (numériques et autres) sur l’effort scientifique et technologique national?

ii) Information bibliographique pour l’élaboration de la poli- tique scientifique et technologique. M ê m e question que ci- dessus.

iii) Autres types d’information.

d) Equipement/facilitb (base matérielle)

Décrire brièvement les bâtiments et les facilités que possède l’organisme pour la bonne marche de son propre travail.

F. Liens existant entre l’Organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale et les organes homo- logues des ministères sectoriels ou les départements gouver- nementaux

a) Décrire les liens entre l’organisme et les organes homologues des ministères sectoriels ou des départements gouvernemen- taux s’occupant de domaines tels que l’éducation, l’agricul- ture, la santé, le transport et les communications, etc.

b) Ces liens assurent-ils la libre circulation d’informations et de leur << feedback »?

G. Évaluation critique du travail accompli par l’Organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

C’est le cœur m ê m e de l’Étude; elle a pour but d’évaluer : 1. L’impact réel de l’organisme directeur de la politique scien-

tifique et technologique nationale (ou des organismes) sur I’en- semble du développement du pays, par l’application de la science et de la technologie. L’attention devrait être attirée sur les principaux progrès intervenus dans le pays durant ces dix dernières années, progrès qui ont été provoqués ou qui ont bénéficié des activités du principal Organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale.

2. Jusqu’à quel point les activités de l’organisme directeur de la politique scientifique et technologique ont influencé l’accroissement du potentiel national en science et technologie?

3. Difficultés et obstacles rencontrés par l’Organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale -remèdes proposés par les divers acteurs et parties inté- ressées.

4. Perspectives d’avenir.

1. STFGorter aux points de la section 5, p. 15-18 du SPS no 46. 2. Ce qui est précisé ici ce sont les ressources de l’organisme utilisées

pour son propre travail et non les subventions, contrats, fonds budgétaires ou personnels qu’il alloue à ses propres laboratoires ou à d’autres institutions pour poursuivre des activités de S et T.

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PARTIE II EVALUATION INTER-ÉTATS DU FONCTIONNEMENT D E S O R G A N I S M E S DIRECTEURS DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONALE DE LA SOUS-REGION

1. Discussion des principaux atouts et faiblesses des Organismes directeurs de la politique scientifique et technologique de la sous-région. A quoi peut-on les attribuer? Perspective d’avenir.

2. Tentatives (ou suggestions) d’harmonisation des politiques scientifiques et technologiques des pays de la sous-région. Possibilités de coopération inter-pays dans le domaine de la R et D, dans le domaine des services scientifiques et tech- niques (SST), dans la formation post-universitaire des cher-

cheurs scientifiques qualifiés, dans le domaine des transferts internationaux en science et technologie.

Bibliographie

Liste des documents de référence cités dans le texte, indiquant : 1. le titre exact de l’ouvrage ou du texte; 2. le lieu de publication et le nom de l’éditeur; 3. l’année de publication.

Les ouvrages mentionnés dans la bibliographie devront être numérotés et l’on s’y référera dans le texte par ce numéro.

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Annexe I I Rapports par pays

République du Cameroun

A. Cadre politique et socio-économique

I. DONNEES GÉOPOLITIQUES

1. Situation. La République du Cameroun est située dans le creux du golfe de Guinée dans la zone du littoral qui marque la séparation entre l’Afrique occidentale et l’Afrique centrale. Elle s’étire en écharpe, sur plus de 1500 k m de l’équateur (2” de latitude Nord) au lac Tchad (13” de latitude Nord). Le pays compte de nombreux voisins: il est limité au nord par le Tchad, à l’ouest et au sud-ouest par le Nigéria et l’océan Atlantique, a l’est par la République centrafricaine, au sud par la République populaire du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale.

2. Superficie. 475.442 km’.

3. Population. 9.266 millions d’habitants (Banque mondiale 1982). a) Densité moyenne: 20 habitantsíkm’. b) Répartition : Selon les derniers recensements de 1976, la population active représente 39,9% de la population totale. On estime à 80% la part de cette population se consacrant aux activités du secteur primaire (agriculture, forêt, pêche, mines). La population camerounaise est très inégalement répartie du point de vue géographique; les 3/4 des habitants occupent à peine 1/5 du territoire et se concentrent dans les zones de forte densité ci-après’:

Habitan b/km Province du Littoral (Douala) 545,4 Province du CentreSud (Yaoundé) 355,l Province de l’Ouest dans la Mifi (Bafoussam) 236,7 Province de l’Ouest dans la Menoua (Mbouda) 250 Province du Nord-Ouest dans le Mezam (Bamenda) 108

Principales villes

La capitale, Yaoundé (456 O00 habitants). Le principal port, Douala (666 O00 habitants) et les villes de moyenne importance, N’kongsamba (98 o00 habitants); Maroua (88 O00 habitants) et Garoua (84 O00 habitants). Répartition de la population par groupe d’âge .

moins de 15 ans : de 15 à 54 ans : 55 ans et plus :

42,2% 49,9% 7,9%

Taux brut de scolarisation : 6-14 ans : 67.5% en 1976.

II. INDICATEURS ÉCONOMIQUES

1. Budget générai de l’État

Les tableaux 1 et 2 présentent l’évolution du budget de l’État au cours du IVe Plan quinquennal.

Tableau 1. Budget de fonctionnement (en milliards de francs CFA courants)

Prévisions Dépenses Taux engagées d’exécution

(%o)

- - 1974/1975 69,2 197571976 80,6 82,6 102,5 1976/ 1977 91 ,O 92,6 101,6 1977/1978 98,6 117,5 119,2 1978/1979 113,8 123,3 108,8 197911980 129,5 159,O 122,7

Source: Ve Plan quinquennal 1981/1986.

Ce tableau indique une progression des dépenses effectives de fonctionnement au taux moyen de 17,870 au cours de lapériode 197511980. Par ailleurs on constate un dépassement dans I’exé- cution des dépenses par rapport aux prévisions. Ainsi le taux moyen d’exécution du budget de fonctionnement pour la période est de 104,6%.

Tableau 2. Budget d’équipement (en milliards de francs CFA courants)

Prévisions Dépenses Taux d’exécution engagées iqoo)

~~

1975/ 1976 19,4 14,4 74,2 197611977 28,4 17,4 61,3 19771 1978 29,4 17,4 70,l 1978/1979 36,3 20,6 68,6 197911980 39,l 24,9 74,4

croissance 19,l 19,l - Taux de

Source : Ve Plan quinquennal 1981/1986.

1. Yves Morel. Tableaux économiques du Cameroun. Éd. Collège Liberrnann, Douala, 1983.

37

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Contrairement au budget de fonctionnement, le budget d’équipement est caractérisé par un taux de consommation des crédits inférieur aux prévisions, le taux moyen d’exécution n’étant que de 70% sur la période. Ce phénomène semble lié selon le Ve Plan, à la faible concision des projets proposés au financement du budget de l’État. Les résultats partiels des quatre premières années du Ve Plan montrent une nette amé- lioration du budget général de l’État (en évolution et en équi- libre) par rapport à la période du IVe Plan. C’est ainsi que le budget général de l’exercice 198411985

s’équilibre en recettes et en dépenses à 620 milliards de francs CFA marquant une augmentation absolue de 100 milliards de francs CFA par rapport à celui de l’exercice 1983/1984 qui était de 520 milliards de francs CFA contre 110 milliards pour le budget 1982/1983, soit un taux d’accroissement de 19,2% en 1984/1985 contre 26,8% en 1983/1984 et 32,3% en 1982/1983.

2. Produit intérieur brut (PIB)

Tableau 3. Évolution du PIB (en milliards de francs CFA courants)

1974/1975 1975/ 1976 1976/1977 1977/1978 1978/1979 1979/1980

579,9 657,3 789,9 939,9

1.138,3 1.356,2

grands travaux d’infrastructure et la forte progression de la valeur ajoutée des industries en général et en particulier celle des industries extractives du fait de la mise en exploitation progressive des champs pétrolifères.

3. Commerce extérieur

Tableau 5. Évolution de la balance commerciale (en millions de francs CFA courants)

Exportations Importations Solde

1974/1975 106 900 125 972 - 19 072 1976/1977 161 242 174 077 -12 835

197911980 296 961 311 953 - 14 992 78 388 1981/1982 480 100

1982/ 1983 544 300 416 069 128 231 401 712

Source: Ve Plan quinquennal 1981/1986.

PIB

On note un déficit de la balance commerciale qui va en dimi- nuant entre 1974 et 1977. E n 1982/1983 les exportations ont atteint 544,3 milliards contre 480,l en 1981/1982; cette pro- gression de recettes est imputable à la progression des ventes de pétrole (+ 13,6%) et de l’aluminium (+ 323,6%). A u total, les recettes globales des échanges commerciaux font apparaître une amélioration de la balance commerciale qui passe de 78 338 millions de francs CFA en 1981/1982 à 128 231 millions de francs CFA en 1982/1983.

Source: Ve Plan quinquennal du Cameroun 1981/1986.

Tableau 4. Répartition du PIB par secteur de production en Yo

Agrégats Primaire Secondaire Tertiaire Taxes + PIB adminis- tration publique

1914/1915 33,4 14,8 31,8 14,O 100

1915/1916 33,6 15,9 31,l 13,4 100 1976/1911 32,9 16,9 36,2 14,O 100 1911/1918 32,5 16,O 36,8 14,l 100 1918/1979 31,6 18,2 35,4 14,8 100 1919/1980 29,8 20,4 35,3 14,5 100

Source : Ve Plan quinquennal 198111986.

O n note une évolution régulière de la part du secteur secon- daire dans la constitution du PIB au cours de la période 1975/1980 passant de 14,8% en 1974/1975 à 20,4(40 en 1980, tandis que la contribution des secteurs primaire et tertiaire stagnait et avait tendance à diminuer. La progression du secteur secondaire, selon les sources du Ministère du plan, est due à la branche des bâtiments et travaux publics soutenue par les

III. RESSOURCES NATURELLES

1. Réseau hydrographique et régions naturelles

Le Cameroun est bordé au sud-ouest d’une façade maritime de 500 k m sur la côte atlantique. Les cours d’eau, au nord, sont la Bénoué (navigable sur 1200 km), le Logone et la Chari; au sud, le Wourri (qui permet l’accès aux gros navires jusqu’à Douala), la Dibanba (navigable sur 60 km) et la Sanaga (navi- gable sur 100 k m jusqu’à Edea).

2. Ressources géologiques et minières

Les principales ressources minières du Cameroun sont consti- tuées de fer, de bauxite, de pétrole et de gaz naturel. Le gisement de bauxite de Minim-Martap au sud de

N’Gaoundéré reste l’un des plus importants au monde. L’exploitation et la production du pétrole et du gaz sont

assurées par des compagnies pétrolières étrangères établies au Cameroun et associées à la Société nationale des hydrocarbures (S.N.H.). La production du pétrole camerounais depuis 1980 s’établit comme suit : 1980 : 2 800 O00 t. 1981: 4400000t. 1982: 5 500000t.

Depuis 1981, le Cameroun dispose d’une raffinerie nationale (Société nationale de raffinerie : SONARA) qui transforme une partie de ce pétrole sur place.

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3. Ressources agricoles et forestières

Tableau 6. Répartition des ressources en terre du Cameroun

Utilisation Milliers Pourcentage de d’hectares la superficie

totale

Terres vouées à l’agriculture extensive ou intensive, industrielle ou vivrière 3000 62 Terres vouées à la forêt au sens large 20 o00 42,l Terres propices à l’élevage 17 500 36,8 Sous total terres agricoles 40 500 85,2

Terres utilisées à des fins sociales + fleuves, rivières, barrages, lacs + terres arides ou inutilisables 7 O44 14,8 Total 47 544 100

Source : Y. Morel, Tableaux économiques du Cameroun, Douala, Collège Libermann, 1983.

Grâce à la diversité des climats et des sols, le Cameroun dispose d’immenses ressources agricoles permettant la production d’une gamme variée de cultures industrielles et vivrières, le dévelop- pement forestier et des espaces agropastoraux.

a) Cultures vivrières

Tableau 7. Principales cultures vivrières produites dans le pays, en 1980

Région Production totale (tonnes)

Groupes des céréales Mil, sorgho, mais, riz, blé Ouest, Ouest et

Nord, Centre-

Nord-Ouest 892 700

Groupe des féculents Banane plantain, manioc, patate douce, igname, Sud et macabo, taro, pomme de terre Sud-Ouest 4 291 100

Groupe des légumineuses Arachide, haricots et pois, grain de courge, sésame Centre-Sud 149 500

Nord et

Fruits et légumes Banane douce, autres fruits Centre-Sud, et :Cgüiiies ûüesi, csi ci

Sud 910 400

b) Cultures commerciales

Les principales cultures industrielles développées au Cameroun sont le palmier à huile, le café, le cacao et le thé.

Tableau 8. Évolution de la production du cacao et du café (en tonnes)

C A F E

Total Robusta Arabica CACAO

197711978 101 923 74 174 57 779 16 395 1978/1979 105 782 77313 71.313 16420 1979/ 1980 123400 114811 83 311 31 500

L’élevage est également très développé au Cameroun notam- ment dans la zone de savane au nord du pays. Le bétail camerounais est estimé à 8 millions d’animaux en

1982. Le développement forestier constitue un secteur important

de l’économie camerounaise : la production annuelle du bois, estimé à 1,6 millions de m3, entre pour 1,2070 du PNB 1982.

IV. L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE ET LES PROBLEMES DE DÉVELOPPEMENT

La part du secteur secondaire camerounais dans la production intérieure brute n’était que de 18,2% en 1978/1979. La part des différentes branches dans la production intérieure brute indus- trielle du pays en 1976/1977 se présente comme suit : 1. Bâtiments et travaux publics (TP) 2. Boissons et tabac 16,2% 3. Textile 10,9% 4. Produits alimentaires 7,9% 5. Electricité, eau, gaz 7,8% 6. Industrie du bois 7,6070 7. Industrie chimique 3,7% 8. Industrie des minéraux non métalliques 3,5% 9. Métallurgie légère et mécanique 3,1%

32,4%

10. Industrie extractive 2,5% 11. Métallurgie lourde 2,2% 12. Industrie du papier et édition 13. Autres industries 0,9%

1,3%

Ce classement révèle que c’est la branche des bâtiments et travaux publics qui venait en tête avec 32,4% de la production intérieure brute industrielle camerounaise tandis que I’agro- industrie ne représentait qu’un poids de l’ordre de 25%. Cette tendance a été renversée à partir du quatrième Plan quinquennal (1976/1981) au cours duquel un accent particulier a été mis sur les industries de transformation des matières premières locales pour produire des biens de substitution aux produits de consommation importés. De nouvelles entreprises industrielles ont été créées notam-

ment dans le secteur agro-industriel considéré comme un instru- ment-clé devant stimuler le développement agricole et contribuer à débloquer les contraintes économiques que représentaient les cultures traditionnelles d’exportation comme le café et le cacao. Pendant la période du IVe Plan quinquennal l’industrie came-

le taux annuel de création des sociétés industrielles a été de l’ordre de 15%. Cependant la part du secteur industriel pris globalement demeure faible lorsqu’on la compare à celle des secteurs primaire et tertiaire. Une étude critique du processus d’industrialisation qui a prévalu dans cette période a montré que la plupart des entreprises créées à l’époque étaient réalisées par le biais de transferts massifs de technologie qui ont pris

iOi;iì¿%si a cûiiliu uiii expaiisioii iiiiiâiqUâ?;!i. eii a iiots qùe

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la forme d’investissements à haut risque, souvent onéreux et peu adaptés à la situation économique du pays’. Les produits issus de telles industries sont très peu compé-

titifs sur le marché local. La conséquence directe d’une telle situation, c’est que l’objectif visé par l’industrialisation qui est de limiter l’importation de biens de consommation en four- nissant sur le marché local des produits de substitution à meilleur marché n’est pas atteint.

V. LES INSTITUTIONS DU PAYS

Depuis 1982, date du changement du Président de la République à la tête de l’État camerounais, on assiste à de profondes mutations dans le pays aussi bien sur le plan de la structure administrative que des organes dirigeants de la politique nationale. De la République-Unie du Cameroun, le pays prend désor-

mais l’appellation officielle de République du Cameroun. II est doté d’un régime de type présidentiel à parti unique. L’ancien parti : Union nationale camerounaise (UNC) est devenu depuis mars 1985, le Rassemblement démocratique du peuple came- rounais (RDPC). Les organes du Parti demeurent les mêmes : un Bureau poli-

tique et un Comité central ayant des organes locaux à l’inté- rieur du pays. Les membres du Gouvernement sont nommés par le Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement. L’Assemblée nationale comprend 120 membres élus pour cinq

ans au suffrage universel direct. Le découpage administratif du pays, lui-même en pleine mutation est structuré en provinces et en départements.

B. Plan national de développement et place de la science et de la technologie dans ce plan

I. OBJECTIFS GLOBAUX DU PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT

La République du Cameroun en est à son cinquième Plan quinquennal (1981 / 1986). Les objectifs du présent plan étaient amorcés depuis le qua-

trième Plan quinquennal (1975/1981) où un accent particulier avait déjà été mis sur le développement auto-centré et auto- entretenu dans lequel une priorité se dégageait en faveur du développement agricole (Révolution verte) que devait soutenir et stimuler la création de complexes agro-industriels. Ces objectifs ont été renforcés au cours du cinquième plan

où se manifeste une volonté politique de (( redynamisation des structures de production et d’encadrement dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, afin de consolider I’autosuffisance alimentaire et accroître les exportations ».

II. PLACE DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE DANS LE PLAN SOCIO-ECONOMIQUE DE DÉVELOPPEMENT

au cours du Ve Plan quinquennal (1981/1986) que des missions précises ont été assignées aux institutions existantes pour la réalisation des objectifs du plan, chacune dans son domaine spécifique d’action : Ainsi la recherche agronomique et forestière s’est vue assigner

la tâche d’entreprendre l’amélioration de la production agricole tant en quantité qu’en qualité aussi bien dans le domaine des cultures industrielles, vivrières que des recherches zootechniques et vétérinaires. Dans le domaine de la recherche médicale, trois programmes

de recherche ont été déclarés prioritaires à savoir : Étude des plantes médicinales; Étude des états pathologiques du camerounais; Étude de l’état nutritionnel de la population. Dans le domaine des recherches géologiques et minières, trois

activités doivent être poursuivies au cours du Ve Plan. I1 s’agit des ressources hydrauliques, des prospections minières et des levés de cartes géologiques. Dans le domaine des sciences humaines, les activités à mener

au cours du Ve Plan devaient permettre d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la recherche d’une plus grande maîtrise des phénomènes socio-économiques et culturels et à mieux faire exploiter, grâce à des études comparatives les résultats de la recherche des autres pays. Dans le domaine des recherches technologiques et industrielles,

les objectifs du Ve Plan visent à combler les obstacles et goulots d’étranglement que constituent : L’absence d’une structure de recherche technologique dans

La pénurie de techniciens qualifiés; L’absence de structure de normalisation et de contrôle de

Pour lever ces obstacles, le Ve Plan prévoit la transformation du Comité national de transfert de technologie en Comité national de développement technologique et la création d’insti- tutions de recherche technologique au cours de la période du Plan. Pour la réalisation de tous ces objectifs le Plan prévoit la

formation de 527 chercheurs, de 389 cadres moyens, de 408 cadres subalternes et une dotation budgétaire de 18 400 millions de francs CFA à la recherche scientifique et technologique au cours de la période du Plan (1981/1986).

le pays;

qualité.

C. Structure de politique scientifique et technologique

I. EVOLUTION

Bien avant l’indépendance du Cameroun des activités de recherche scientifique y étaient déjà entreprises dans des insti- tutions mises en place par l’administration coloniale. C’est ainsi qu’avaient vu le jour : La Société d’étude camerounaise (SECAM) créée en 1935; L’antenne locale de l’Institut français d’Afrique noire (IFAN)

L’Institut de recherche du Cameroun (IRCAM) créé en créé en 1944;

1949.

Les quatre premiers plans quinquennaux de développement socio-économique du Cameroun (1961/1981) ont été dans le domaine de la recherche scientifique des plans de création et d’organisation des structures de la recherche. C’est seulement

1. J. C. Willafe, Cameroun : les avatars d’un libéralisme planifié, dans Politique africaine, no 18.

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A u lendemain de l’indépendance, la politique scientifique et technique nationale apparaissait en toute priorité parmi les multiples préoccupations auxquelles le jeune État camerounais devait faire face pour asseoir sa souveraineté et fonder son économie sur des bases solides. On note dans la constitution de la République fédérale du Cameroun (ler septembre 1960) que la recherche Scientifique relève des autorités fédérales. Ainsi la volonté d’intégration de la science et de la techno-

logie au processus de développement socio-économique s’est manifestée très tôt au Cameroun. L’une des premières expres- sions officielles de cette volonté a été la création dès le 20 octobre 1962, c’est-à-dire à peine un an après l’indépendance du pays, du Conseil de la recherche scientifique et appliquée et son ratta- chement aux autorités fédérales de l’époque. Le Conseil avait pour attribution principale la définition et l’orientation de la politique du Gouvernement en matière de science et technologie. Cet acte de haute portée politique fur suivi moins de trois ans

plus tard par la création de l’Office national de la recherche scientifique et technique (ONAREST) qui sera l’organe de coordination et de mise en œuvre de la politique scientifique et technologique définie par le Conseil national de la recherche scientifique et appliquée. Mais cette volonté politique de prendre en main la gestion des structures nationales de la recherche se heurtera à un handicap originel que portent tous ces États nouvellement indépendants à savoir la pénurie cruelle de cadres nationaux spécialisés dans les différentes disciplines de la recherche scientifique. Le Gouvernement camerounais sera donc amené à freiner son élan pour confier à la France grâce à une convention générale de coopération en matière de recherche scientifique et technique pour près d’une dizaine d’années, l’ensemble des activités scientifiques et techniques conduites dans le pays. Des conventions particulières seront signées par la suite entre le Cameroun et des organismes français de recherche pour la plupart spécialisés dans la recherche agrono- mique. Ce sont : L’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (ORSTOM); Convention particulière du 16 juillet 1968;

L’Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières (IRAT). Convention particulière du 4 septembre 1964;

L’Institut français du café, cacao et autres plantes stimulantes (IFCC). Convention du ler juin 1964;

L’Institut de recherches du coton et des textiles exotiques (IRCT). Convention du 12 juin 1964;

L’Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropi- caux (IEMVT). Convention du ler juillet 1964;

L’Institut de recherches sur le caoutchouc en Afrique (IRCA). Convention particulière du 23 mai 1967;

L’Institut de recherches pour les huiles et oléagineux (IRHO). Convention particulière du 12 juin 1964;

Le Centre technique forestier tropical (CTFT). Convention particulière du 26 juin 1964;

L’Institut français de recherches fruitières outre-mer (IFAC) devenu Institut de recherches sur les fruits et agrumes (IRFA);

L’Institut Pasteur de Paris (IP). Convention du ler juin 1959; Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Con-

L’Institut géographique national (IGN). Convention du 24 vention du 17 avril 1962;

novembre 1961.

Aussi, I’ONAREST qui constitue la première structure de poli- tique scientifique et technologique nationale ne sera rendu fonctionnel que neuf ans après sa création par le décret No 74/ 538 du 6 juin 1974. La mise en place de l’Office national de recherche scientifique et technologique en 1974 répondait à un certain nombre d’impératifs politiques et socio-économiques qui exigeaient du Gouvernement camerounais une prise en main

et une meilleure maîtrise de sa politique scientifique et techno- logique nationale à savoir : Sur le plan politique, c’était l’époque de la grande Révolution pacifique du 20 mai 1972 qui donna naissance à la Répu- blique-Unie du Cameroun. On parlait à l’époque de la (< Grande Révolution à triple dimension : Révolution politique, Revolution économique par le truchement de la Révolution verte et Renouveau de la culture camerounaise »;

Sur le plan économique, les objectifs de la Révolution verte exigeaient un meilleur contrôle des structures de la recherche agronomique où se concentrait près de 80% de l’effort natio- nal de recherche scientifique;

Sur le plan des ressources humaines, le nombre de cadres nationaux de recherche qui n’était que de 2 chercheurs nationaux pour l’ensemble des instituts de recherche œuvrant au Cameroun en 1965, est passé en 1974 à 119 chercheurs nationaux;

Sur le plan de la coopération bilatérale, la révision des accords de coopération passés entre la France et le Cameroun (et plus particulièrement la Convention générale de coopération scientifique et technique) commencée depuis 1973 venait d’aboutir le 21 février 1974, à la signature d’un nouvel accord franco-camerounais de coopération culturelle comportant des dispositions concernant la recherche scientifique et technique.

C’est dans ce contexte général que I’ONAREST fut mis en place en tant qu’établissement public à caractère scientifique, doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière et placé sous la tutelle du Ministère du plan et de l’aménagement du territoire. Slon les attributions qui lui sont conférées par les textes, I’ONAREST se substitue aux laboratoires, instituts et centres de recherches fonctionnant sur toute l’étendue du territoire national.

L’ONAREST était conçu avant tout comme une structure d’exécution des activités de recherche scientifique. Aussi, pour l’exécution de ses programmes, neuf instituts nationaux de recherche ont été créés au sein de l’office intégrant chacun en ce qui le concerne les activités et attributions précédemment dévolues aux instituts français de la coopération. I1 s’agit de : L’Institut des cultures perennes (ICP) qui intègre les programmes précédemment conduits par l’Institut de recherche pour les huiles et oléagineux (IRHA), l’Institut français du café et du cacao (IFCC), l’Institut de recherche sur le caoutchouc en Afrique (IRCA), l’office de recherche scientifique et technique outre-mer (ORSTOM);

L’Institut des cultures vivrières et textiles (ICVT) qui intègre les programmes de recherche de l’Institut de recherches agrono- miques tropicales (IRAT), de l’Institut de recherches sur les fruits et agrumes (IRFA), l’Institut de recherche du coton et des textiles exotiques (IRCT) et de I’ORSTOM;

L’Institut de recherche forestière et piscicole (IRFP) qui intègre les activités du Centre technique forestier tropical (CTFT);

L’Institut de recherche zootechnique, pastorale et vétérinaire (IRZPV) qui intègre les activités précédemment exercées par l’Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux (IEMVT);

L’Institut de recherche hydrologique et minière (IRHM) qui intègre les activités du Laboratoire des mines ainsi que celles précédemment exercées dans ce domaine par I’ORSTOM;

L’Institut de recherche technologique (IRT) qui intègre les activités du laboratoire des travaux publics. du Centre natio- nal d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (CNEEMA) ;

L’Institut des sciences humaines (ISH) qui intègre les activités exercées dans ce domaine par l’ORSTOM, I’IGN et l’Institut de formation et de recherche démographique (IFORD);

L’Institut national d’éducation (INE).

41

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Deux ans après la mise en place de ces instituts, la structure de I’ONAREST s’est avérée trop lourde. L’Institut sera réorganisé par décret No 76/116 du 16 mars 1976, le nombre d’instituts passant de neuf à cinq : L’Institut de recherches agricoles et forestières (IRAF); L’Institut de recherche zootechnique (IRZ); L’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médi-

L’Institut de recherche sur les techniques, l’industrie et le SOUS-

L’Institut des sciences humaines (ISH).

cinales (IMPM);

sol (IRTISS);

D e même, un allègement sera opéré dans l’appareil de direction de I’ONAREST (suppression du Conseil scientifique et réduction du nombre de départements qui est passé de quatre à deux). Mais tous ces aménagements n’auront pas réussi à résoudre

les problèmes auxquels I’ONAREST était confronté et qui avaient leur origine dans la lourdeur de ses structures face à la pénurie du personnel dont l’institution a hérité. E n juillet 1979, certains instituts constituant I’ONAREST seront rattachés à leurs ministères techniques d’origine. I1 s’agit notamment du Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (CNEEMA), du laboratoire des travaux publics et de la construction et du Centre Pasteur de Yaoundé, détachés de I’ONAREST et rattachés respectivement au Ministère de l’agri- culture, au Ministère de l’équipement et de l’habitat et au Ministère de la santé.

Le 15 novembre 1979, le décret No 79/473 portant réorgani- sation du Gouvernement érige I’ONAREST en Délégation générale a la recherche scientifique et technique (DGRST) rat- tachée aux services du Premier Ministre. La Délégation générale à la recherche scientifique et technique

contrairement à l’ex-ONAREST est conçue plus comme un organe de conception et de coordination que de gestion directe et régulière donc, une administration plus légère que la struc- ture précédente. L a Délégation générale à la recherche scientifique et tech-

nique va donc hériter des mêmes instituts, à quelques modifica- tions près, que I’ONAREST, à savoir : L’Institut de recherche agronomique (IRA); L’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médi-

L’Institut de recherche zootechnique (IRZ); L’Institut de recherche géologique et minière (IRGM); L’Institut des sciences humaines (ISH).

C’est donc sous cette dernière forme que la structure de poli- tique scientifique et technologique va fonctionner jusqu’au 4 février 1984, date de la création du Ministère de I’enseigne- ment supérieur et de la recherche scientifique, organe directeur actuel de la politique scientifique et technologique nationale.

cinales (IMPM);

II. AUTRES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX JOUANT UN ROLE DANS L’ÉLABORATION DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONALE

A u Cameroun, en dehors des structures nationales de la recherche scientifique et technologique, la seule institution qui a vocation à participer à l’élaboration de la politique scienti- fique et technologique est l’université de Yaoundé. Créée en 1962, l’université de Yaoundé a connu un dévelop-

pement rapide de ses infrastructures. Elle comprend : La Faculté de droit et de sciences économiques; La Faculté de lettres et sciences humaines; La Faculté des sciences; L’Institut des relations internationales du Cameroun;

L’École normale supérieure; L’École supérieure de journalisme de Yaoundé; L’École nationale supérieure polytechnique; L’École nationale supérieure agronomique; Le Centre universitaire de Dschang; Le Centre universitaire de Douala; L’École normale supérieure des sciences économiques.

Le corps enseignant permanent de l’université a évolué à un rythme jugé modéré eu égard à la rapidité du développement de l’enseignement supérieur au Cameroun : en 1973/1974, les effectifs étaient de 357 enseignants du supérieur dont 167 carne- rounais seulement, soit un pourcentage de 46% de nationaux. Cinq ans plus tard, en 1977/1978, cet effectif était porté à 441 dont 303 camerounais, soit un pourcentage de 68% de nationaux. E n 1982 le corps enseignant de l’université atteint un pour- centage de 73,92% de camerounais, réalisant ainsi l’un des objectifs que s’était fixé le Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique lors de sa première réunion en 1974. Cet objectif n’a pu être atteint que grâce à la mise sur pied effective de plannings de formation du corps enseignant des diverses institutions universitaires. C’est le potentiel humain de haut niveau dont dispose l’université qui lui confère la voca- tion de participer efficacement à l’élaboration d’une politique scientifique et technologique nationale. E n effet, au Cameroun la recherche constitue avec l’enseigne-

ment la double obligation professionnelle inhérente au corps de l’enseignement supérieur depuis la création de l’université de Yaoundé. Cette double obligation est rappelée dans les textes statutaires, depuis le décret No 67/DF/566 du 28 décembre 1967 qui stipule en son article 41 que les membres du corps enseignant de l’université assurent une double fonction, celle de l’enseignement et celle de la recherche.

D. Buts, portées, fonctions et responsabilité du principal organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

I. DENOMINATION OFFICIELLE Ministère de l‘enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

II. ADRESSE COMPLETE DE L’INSTITUTION

B.P. 1457 Yaoundé, République du Cameroun, Téléphone : 23.16.50 ou 22.29.31, Télex : 8418 KN.

III. SITUATION JURIDIQUE ET CARACTERISTIQUE ADMINISTRATIVE

Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, créé par le décret No 84/029 du 4 février 1984 portant organisation du Gouvernement est l’organisme chargé de l’élaboration de la mise en œuvre et de la coordination de la politique du Gouvernement de la République du Came- roun en matière de science et technologie. Le décret No 841 158 du 18 avril 1984 fixe les attributions du Ministère ainsi que son organisation.

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IV. BUTS ET FONCTIONS

Conformément au décret No 84/158 sus-mentionné, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, outre ses autres attributions, est notamment chargé : D e la mise en œuvre de la politique scientifique et technique du

D e la coordination et du contrôle des activités de recherche

De la valorisation des résultats de recherche; D e la promotion et du développement des technologies endo- gènes et des technologies appropriées;

D e la constitution au sein des institutions universitaires et des organismes de recherche, des unités d’enseignement et de recherche (UER) et des équipes de recherche associées (ERA);

De la coopération scientifique et technique avec les organismes scientifiques et techniques étrangers, nationaux et inter- nationaux;

D u secrétariat du conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique, conjointement avec la direction de l’enseignement supérieur.

Gouvernement;

sur toute l’étendue du territoire;

V. ORGANISATION ET METHODE DE TRAVAIL O n peut distinguer en gros trois niveaux dans l’organisation de la recherche scientifique au Cameroun : niveau de décision, niveau de mise en œuvre de la politique scientifique du Gouver- nement et de la coordination et niveau de l’exécution des programmes de recherche.

1. Niveau de décision

A ce niveau se trouve le Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique créé en 1974 et qui remplace le Conseil de la recherche scientifique et appliquée, des études et enquêtes, créé en 1962. Le Conseil est placé sous la présidence effective du Chef de

l’État et comprend parmi ses membres, les ministres chargés des départements techniques intéressés à la recherche, quelques représentants de l’Assemblée nationale, les responsables du département chargé de la recherche et ceux des Institutions universitaires. Le Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche

scientifique est responsable de la définition, de l’orientation et de la coordination de la politique du Gouvernement en matière de recherche scientifique et d’enseignement supérieur. Le secrétariat de ce Conseil est assuré conjointement par le

Directeur de l’enseignement supérieur et le Directeur de la recherche scientifique et technique du Ministère de l’enseigne- ment supérieur et de la recherche scientifique.

2. Niveau de mise en œuvre de la politique scientifique du

La mise en œuvre de la politique scientifique et technologique du Gouvernement est assurée par le Ministère de I’enseigne- ment supérieur et de la recherche scientifique.

Le secrétariat particulier du Ministre, Deux inspecteurs généraux; U n conseiller technique; Une administration centrale.

La fonction d’élaboration et de mise en œuvre de la politique scientifique et technologique nationale est assurée au sein du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scien- tifique par la Direction de la recherche scientifique et technique qui comprend :

Gouvernement et de coordination

Pour accomplir cette mission, le Ministère comprend :

Un chargé d’étude; Une sous-direction de la programmation; Une sous-direction de la valorisation et du développement technologique.

Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est également assisté dans sa mission par les Conseils d’administration des Institutions universitaires et par les Conseils de direction des Instituts de recherche conformé- ment aux recommandations du Conseil de l’enseignement supé- rieur et de la recherche scientifique et technique; les Conseils de direction s’appuient eux-mêmes sur les Comités de pro- grammes. Les Conseils de direction et les Comités de pro- grammes sont composés des représentants des départements ministériels techniques, des Institutions universitaires du Minis- tère des finances et des organismes utilisateurs des résultats de la recherche.

3. Niveau de l’exécution

L’exécution des programmes de recherche est assurée par les Instituts du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les différents établissements relevant des Institutions universitaires et ceux relevant de certains Départe- ments ministériels. Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

scientifique comprend cinq Instituts, à savoir : L’Institut de la recherche agronomique (IRA); L’Institut de recherches médicales et d’études des plantes

L’Institut de recherches géologiques et minières (IRGM); L’Institut de recherches zootechniques (IRZ); L’Institut des sciences humaines (ISH). A ces Instituts, il faut ajouter le Comité national permanent de l’homme et la biosphère (Man and Biosphere) et le Comité national de développement des technologies (CNDT). Au titre des Institutions universitaires, on peut citer :

Université de Yaoundé avec la faculté des sciences, la faculté des lettres et sciences humaines, la faculté de droit et sciences économiques, le centre universitaire des sciences de la santé (CUSS), l’école nationale supérieur polytechnique, l’école supérieure des sciences et techniques de l’information (ESSTI).

Le centre universitaire de Dschang avec l’école nationale supé- rieure agronomique (ENSA) et l’Institut des techniques agri- coles;

Le centre universitaire de Douala avec l’école nationale supé- rieure des sciences économiques, l’école normale supérieure de l’enseignement technique;

Le centre universitaire de N’Gaoundéré avec l’école nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires;

Le centre universitaire de Buéa.

Parmi les établissements relevant d’autres Départements minis- tériels, on citera l’gcole supérieure des postes et télécommunica- tions, l’Institut de formation et de recherches démographiques, l’Institut des statistiques et de la planification économique appliquée, l’Institut panafricain de développement.

médicinales (IMPM);

E. Ressources propres du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Compte tenu de la double mission d’enseignement et de recherche assignée au Ministère, il est difficile de dégager la part affectée exclusivement à la politique scientifique et tech-

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nologique parmi les ressources propres du Ministère. C’est pour cela que dans la suite de l’exposé les ressources décrites ici concerneront celles affectées à l’ensemble de la politique scien- tifique et technologique nationale.

I. RESSOURCES FINANCIERES La principale source de financement de la recherche scientifique au Cameroun reste le budget de l’État. L’examen de I’évolu- tion de la subvention de l’État au budget d’équipement et de fonctionnement des organismes de recherche scientifique montre (tableau 9) que le budget de fonctionnement des orga- nismes de recherche passe d’environ 1 milliard de francs CFA en 1974/1975 à 3 milliards en 1981/1982. Ce qui représente un taux d’accroissement moyen annuel de 23”/0. Quant au budget d’équipement de ces organismes, il passe (tableau IO), au cours de la même période de 250 millions environ à 3 764 millions de francs CFA. En plus du budget de l’État, les Instituts reçoivent quelque

fois des aides extérieures soit sous forme de bourse d’étude et de recyclage, soit sous forme d’équipement. De même certains instituts, notamment ceux de la recherche agronomique et zoo- technique, réalisent, grâce à la vente de leur production animale ou végétale, des recettes propres qui viennent en appoint à l’effort national.

II. RESSOURCES HUMAINES

La pénurie de cadres spécialisés dans les différentes disciplines scientifiques a constitué l’un des obstacles majeurs auquel le Gouvernement camerounais a été confronté quand il a décidé en 1965 de mettre en place une structure nationale de la recherche scientifique et technique. O n comptait à cette époque 2 chercheurs nationaux contre 61 chercheurs expatriés dans les instituts français de recherche qui conduisaient des activités de recherche dans le pays. Pendant longtemps la spécialisation de cadres scientifiques au delà des diplômes universitaires apparaissait comme un luxe au regard des besoins urgents du pays dans les secteurs de la production, de l’enseignement et de l’administration. De plus la recherche n’offrait pas un cadre particulièrement attrayant pour les jeunes diplômés sortis de l’université. I1 a fallu attendre I5 ans après la création de I’ONAREST pour voir la promulgation du statut des chercheurs camerounais par décret No 80/275 du 18 juillet 1980. Ce statut qui offre aux chercheurs une sérieuse garantie de carriere assortie d’avantages nationaux donnera une nouvelle impulsion au développement des ressources humaines pour la science et la technologie amorcé depuis 1974 comme le montre les tableaux 11 et 12 sur l’évolution du personnel de recherche dans les organismes de recherche dont l’effectif est passé de 119 cher- cheursnationauxen1974/1975 à 181en 1980/1981.

Tableau 9. Évolution de la subvention de I’Ihat au budget de fonctionnement des organismes de recherche (en millions de francs CFA)

Organismes‘ 1973/74’ 1974/75 1975:76 1976/77 1977/78 1978179 1979/80 l980/81 1981182 Total

Services Centraux - 167081 179413 176 524 220000 266650 411 342 483 788 568 884 2472700 IRA 220 800 319 391 454 940 864 335 770 584 780 058 1 037 893 1 246 134 1 100 000 6 794 135 IMPM - 54 500 112 700 181 298 217 295 232488 237667 229 515 370000 i 635 441 IRGM - 5 000 148 147’ 546045 546963’ 577 443 178772 225 602 325000 2552 974 IRZ 23 250 26007 33000 64576 114320 178262 170680 197050 395000 1202 145 ISH 25 000 258000 281 800 196000 227 320 294504 226731 301 358 382000 2 192713 MAB - - - - - - - 25 000 54000 79000

17 544 20000 37544 CNDT - - Total 269 O50 829 791 1 210 O00 2 027 775 2 096 482 2 329 405 2 263 083 2 725 991 3 214 884 16 966 655

u. Prise en charge et détachement du Labo Génie et du C N E E M A . b. Aucune subvention accordée. Source; evolution de la recherche scientifique et technique au Cameroun. J. Nia Ngatchou. DGRST. Yaoundé, mars 1982.

- - - - -

Tableau 10. Évolution de la subvention de l’État au budget d’équipement des organismes de recherche (en millions de francs CFA)

~ ~ ~ _ _ _ _ _ _ ~ ~ _ _ _ ____

Organismes* 1973/74n 1974175 ‘ 1975/76 1976177 1977178 i978179 1979/80 1980181 1981/82 Total

Services Centraux

IRA IMPM IRGM IRZ ISH MAB CNDT

I5 000 76440 141 500 - - - 67 900

1 1 590 20 000 2 650 6000 - - - -

115 000 185 785 22 500 108 500 73 000 42 000 - -

192 O00 1 i7 840 22 890 24 870 12 400 30 O00 - -

- ’ 15490 - 40 140 - 10 990 - 22040 - 25 380 - 25 960 - - - -

198 480 259 920 22 130 46 810 110 040 82 620 - -

71 000 240 000 250 000 250 000 375 000 88 000 25 000 15 000

209 000 672 000 401 000 401 o00 811 000 258 000 63 000 20 000

821 870 733 625 858 510 921 120 438 410 535 230 88 O00 35 o00

140 O00 920 O00 1 320 O00 3 764 O00 7 431 865 Toial 90680 250400 546 785 400000 - * Prise en charge et détachement du Labo Génie et du CNEEMA. u. Les chiffres de ces deux années sont de la subvention de l’État aux organismes français dont les activités sont dévolues aux instituts nationaux en 1975/1976. -b. Aucune subvention accordée. Source; Évolution de la recherche scientifique et technique au Cameroun. J. Nia Ngatchou. D G R S T , Yaoundé, mars 1982.

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Tableau 11. Effectifs des chercheurs et des techniciens nationaux dans les instituts de 1974 a 1981

198018 1 1979/80 1974/75 1975/76 1976/77 1977/78 1978/79

Instituts , T C T C T C T C T C T C T C

IRA 95 40 98 40 95 45 105 45 110 48 110 48 122 53 12 6 12 17 IRZ 10 4 10 4 10 6 10 6 10 6

IRGM“ 15 18 15 8 5 8 5 8 8 1 1 3 12 5 16 IMPM 31 21 30 27 33 21 14 19 26 15 16 25 21 31 ISH 1 1 36 12 36 15 39 27 44 27 26 21 25 21 37 Total 162 119 165 115 158 119 161 122 181 106 162 126 181 152

T = Techniciens U. Certaines structures de ces instituts ont été rattachées aux ministères utilisateurs - Labo Génie Civil, CENEE, Centre Pasteur et CNE. Source: Évolution de la recherche scientifique et technique au Cameroun. J. Nia Ngatchou. DGRST, Yaoundé, mars 1982.

C = Chercheurs

Tableau 12. Évolution numérique du personnel de recherche dans les organismes français de recherche agronomique et à I’ORSTOM

CHERCHEURS

Camerounais Expatriés Camerounais V O )

-~

1965/1966 2 61 3 2 1966/1967 7 67 9,5 1967/ 1968 10 80 11,l

1968/ 1969 13 82 13,7 1969/1970 1 1 77 12,5 1970/1971 13 84 13,4

L’inexistence d’un centre de documentation centrale au niveau du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le manque d’inventaire tenu à jour ne permettent pas d’estimer la masse d’information et de documents scienti- fiques et technologiques disponibles au niveau de la recherche scientifique. Cependant, un certain nombre d’actions positives telles que

la création en 1980 à la DGRST de la revue Science et Tech- nique facilite la publication et la diffusion des travaux des chercheurs travaillant dans le pays. Cette revue qui comprend trois séries (série générale, série science de la santé et série sciences humaines) a totalisé en 1984 1000 exemplaires pour l’ensemble de ses séries. Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

scientifique publie annuellement un répertoire des programmes de recherche menés dans les différents instituts de recherche. Des ouvrages de références ont été publiés tels que les textes organiques de la DGRST et l’évolution de la recherche scien- tifique et technique au Cameroun.

Dans le souci d’améliorer la situation de l’information et de la documentation scientifique et technologique, le Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lors de sa deuxième session tenue du 20 au 23 octobre 1982 recom- mande (( la création d’une bibliothèque scientifique et technique nationale chargée de l’acquisition, de la conservation et de la diffusion de toutes informations utiles tant aux chercheurs qu’aux utilisateurs des résultats de la recherche D.

III. ÉQUIPEMENT ET FACILITES

Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, quoique de création récente, a hérité d’une base matérielle accumulée au cours de leur évolution par les diffé- rents organismes de la politique scientifique nationale (ONAREST, DGRST). En dehors des petits équipements de travail constitués de machines à écrire, de ronéo et de photocopieuses (Xérox classeuses), le Ministère est doté d’une imprimerie offset qui facilite la publication de ses propres documents ainsi que des travaux de recherche des différents instituts.

F. Liens existant entre l’organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale et les organes homologues des ministères sectoriels ou départementaux gouvernementaux

Le Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique qui regroupe tous les Ministères tech- niques intéressés par la formation, la recherche scientifique et l’utilisation des résultats de la recherche, constitue le lieu privi- légié de concertation entre chercheurs d’une part et entre chercheurs et utilisateurs des résultats de recherche d’autre part. Par ailleurs, les travaux du Conseil s’appuient sur ceux du

Conseil d’administration des instituts spécialisés de recherche qui disposent à leur niveau de Comités de programmes OU l’orientation et la programmation de la recherche sont égale- ment discutées entre les chercheurs et les responsables des secteurs de production.

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Enfin, les différentes publications de la revue Science et Technique constituent un excellent organe de liaison entre le Ministère chargé de la science et de la technologie et les autres départements ministériels.

G. Évaluation critique du travail accompli par l’organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

I. L’IMPACT REEL DE L ’ O R G A N I S M E DIRECTEUR DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE S U R LE DÉVELOPPEMENT

L’une des caractéristiques de l’évolution des structures de la politique scientifique et technologique au Cameroun est d’être convergente et constructive. E n effet, toutes les modifications intervenues dans cette structure depuis la création de I’ONAREST en 1965, sa mise en place en 1974, sa substitution par la Délégation générale à la recherche scientifique et technologique en 1979, ne visaient qu’un seul et même objectif, l’adaptation de la structure de politique scientifique et technologique natio- nale à la situation politique, économique et culturelle du pays ainsi qu’à sa capacité autochtone à la Direction par les cadres nationaux des activités scientifiques et technologiques du pays. Ces changements, en évitant de grands bouleversements au sein des structures d’exécution de la recherche ont permis à celles-ci : D e conserver une continuité d’action au niveau de l’exécution

D e réaliser une accumulation progressive de leur potentiel scien-

D e produire des résultats qui ont un impact indéniable sur

Le bilan des résultats acquis dans les secteurs clé de l’économie nationale permet de mesurer la portée de leur impact sur le processus de développement socio-économique du pays.

des programmes de recherche;

tifique et technologique (matériel et humain);

le développement socio-économique du pays.

1. Domaine de la recherche agronomique

La concentration de l’effort national de la recherche scienti- fique dans ce domaine est à la mesure de l’importance qu’oc- cupe le secteur primaire dans la production intérieure brute (PIB) du Cameroun. En effet, plus des trois-quarts des exportations du pays,

jusqu’en 1980, étaient constituées de produits agricoles et fores- tiers (café, cacao, bois, caoutchouc, huile de palme, coton, etc.). Les programmes de recherche agronomique ont donc visé essentiellement l’amélioration du matériel végétai des principales cultures du pays aussi bien dans le domaine vivrier que des cultures de rente. C’est ainsi que pour les cultures vivrières telles que le maïs, le sorgho, le riz, les plantes à tubercules (ignames, manioc, taro), des variétés améliorées et des techniques culturales ont été mises au point, permettant de multiplier par trois et par quatre ou cinq les rendements obtenus en cultures traditionnelles. Des performances similaires ont été

réalisées sur les cultures d’exportation telles que le café, le cacao, l’hévéa, le palmier à huile et les arbres fruitiers, ainsi que sur les technologies des produits, les conditions de stockage et de la conservation pour les rendre compétitifs sur le marché international.

2. Domaine des recherches médicales et d’études des plantes

Les chercheurs de 1’IMPM en collaboration avec les guérisseurs traditionnels ont recensé cinq cents plantes supposées posséder des propriétés curatives.

médicinales

II. PERSPECTIVES D’AVENIR

L’évolution des structures de politique scientifique et technolo- gique nationale au Cameroun et les moyens affectés à cette structure sont les manifestations d’une volonté politique de la part des autorités de ce pays de se doter d’un instrument effi- cace de développement. Le bilan de ces deux décénnies de l’institution montre le déployement d’un effort d’organisation des structures de formation des hommes et de mise au point de mécanisme de programmation qui constituent autant d’atouts pour un développement futur de l’organisme. Cependant, certaines lacunes restent à combler si l’institution veut améliorer sa capacité à développer et à maîtriser la science et la tech- nologie pour avoir un impact réel sur le développement. I1 s’agit de : Réalisation exhaustive de l’inventaire du potentiel scientifique et technologique national et création d’un mécanisme pour sa mise à jour périodique;

Renforcement du Comité national de développement des technologies par la création d’une recherche en technologie et d’un bureau de normalisation;

Organisation et développement d’un centre d’information et de documentation scientifique et technologique.

Références bibliographiques

1. Ve Plan quinquennal de développement social et économique du Cameroun, 1981/1986.

2. J. Nya Ngatchou. Évolution de la recherche scientifique et technique au Cameroun. Yaoundé, D G R S T , 1982.

3. Actes du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique, Yaoundé, 20-23 octobre 1982.

4. Textes organiques de la DRST. 5. Tableaux économiques du Cameroun, Douala, Collège

6. Géographie du Cameroun, CEPER, 1978. 7. Actes du Séminaire national sur la programmation de la

Libermann, 1983.

recherche, Yaoumou, 7-11 mai 1984.

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République populaire du Congo

A. Cadre politique et socio-économique

I. DONNEES GÉOPOLITIQUES

1. Situation

La République populaire du Congo est située dans la partie ouest de l’Afrique centrale entre le Ile et 18e degré de lon- gitude Est et entre le 3e degré de latitude Nord et le 5‘ degré de latitude Sud. Le pays est limité au nord par la République du Cameroun et la République centrafricaine, à l’est par la République du Zaïre, à l’ouest par la République gabonaise et au sud par l’océan Atlantique et l’Angola (Cabinda).

2. Superficie

342 O00 kmL.

3. Population Estimée à 2 millions d’habitants (1986). a) Densité moyenne : 5,8 habitantdkm’. b) Répartition .- La hulation est inégalement répartie sur le territoire national. Les régions du Sud, favorisées par un déve- loppement des voies de communications et des infrastructures économiques (port, chemin de fer Océan-Congo) sont plus densément peuplées (10 à 30 habitants au kmz) que le Nord forestier OU la densité tombe à moins de 1 habitant/kmz. c) Taux de croissance annuelle : 3,5%. La population congolaise est caractérisée par les traits

suivants : Une forte proportion de jeunes : plus de la moitié de la popu- lation a moins de 20 ans;

U n taux de scolarisation élevé, égalant pratiquement 100% de la population d’âge scolaire (6-14 ans) depuis 1972;

Une forte population urbaine : la population rurale qui repré- sentait les 2/3 de la population totale en 1958, ne repré- sente plus que 40% en 1980 et les prévisions pour l’an 2000 la réduisent à 1í5.

Les quatres communes urbaines ci-après rassemblent la moitié de la population en 1986 : Brazzaville 650 O00 habitants Pointe Noire 315 O00 habitants Loubomo 60 O00 habitants Nkayi 36 O00 habitants

Ainsi de 1974 à 1984, la population rurale s’est accrue au taux de 1,2% l’an alors que la population de BrazzaviIle s’est accrue de 3% et celle de Pointe Noire de 3,7% l’an.

II. INDICATEURS ÉCONOMIQUES

La République populaire du Congo tente d’édifier depuis 1963 une économie de type socialiste. Cette économie reste très dépendante des ressources pétrolières du pays qui est, après le Nigéria, l’Angola, le Gabon et le Cameroun, le cinquième pays producteur de pétrole en Afrique noire. Mais la faible produc- tivité de l’agriculture et la faible population des zones rurales

freinent encore l’essor économique du pays. Le PIB par habi- tant reste relativement faible: 437 000 francs par habitant en 1982.

Tableau 1. Évolution du PNB (en milliards de francs CFA courants)

1980 1981 1982

PIB 360,40 541,70 712,40

PNB global 335,96 45 1 ,o2 515,05 Variation

(+ 50%) (+ 32%)

volume PNB + 14,8% + 18,6% + 12,1%

Tableau 2. Évolution du commerce extérieur (en milliards de francs CFA courants)

1980 1981 1982

Exportation marchandises FOB Importation marchandises FOB

Balance commerciale Exportation services Importation services

Balance des services Balance de paiement

192,28

114,lO

+78,18

38,03

- 150,02

-111,99

- 33,81

290,71 354,74

217,36 216,87

+73,35 137,87

38,03 39,43

-236,37 - 292,45

- 198,34 -253,02

- 124,99 -115,15

Source : Marchés tropicaux et méditerranéens no 1969 + Atlas Écono- mique Mondial 1984.

Malgré l’excédent de la balance commerciale, la balance des paiements reste déficitaire.

III. RESSOURCES NATURELLES

1. Réseau hydrographique et régions naturelles

E n raison de son climat, le pays dispose d’un réseau hydro- graphique important constitué de nombreuses rivières (Sangha, Léfini, Bouenza, Louesse, etc.). Ce réseau s’organise essentiel- lement autour de deux bassins fluviaux : Le bassin du Congo au centre et au nord; Le bassin de Kouilou-Niari au sud-ouest.

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Le pays dispose d’une façade maritime de 170 k m sur l’océan Atlantique qui constitue une voie importante de communication pour le pays et de désenclavement des pays voisins (Répu- blique centrafriciane). En ce qui concerne le paysage, le centre et le nord du pays

couvrant les 2/3 de la superficie totale constituent une zone de forêt dense par opposition aux plateaux du Sud-ouest carac- térisés par une végétation de savane.

2. Ressources géologiques et minières

Le sous-sol congolais est caractérisé par diverses richesses miné- rales (cuivre, argent, plomb, zinc) dont la plus importante, le pétrole, domine l’économie congolaise aujourd’hui. O n signale également des gisements de polymétaux, d’étain, de diamant et d’uranium non encore exploités.

3. Ressources agricoles

La pluviométrie abondante du pays permet une activité agricole variée allant des cultures vivrières (céréales et tubercules) aux cultures industrielles (café, cacao, palmier à huile). Mais les contraintes du milieu (forêt dense, mangroves, exode

rural) font qu’une faible proportion des terres est effectivement exploitée à des fins agricoles. D’après le recensement de 1972- 1973, moins de 1% de la surface totale est cultivée toute l’année. Plus de 50% des terres cultivées se trouvent dans les trois régions méridionales, le Pool (23Vo), le Niari (17%) et le Bouenza (14%). L’agriculture traditionnelle est pratiquement à la charge des femmes et des personnes âgées. Les principales productions en 1980 se présentent comme suit :

Tableau 3. Production vivrière (estimations 1980)

Manioc 91 000 ha 630 000 t Tubercules divers 1 500 ha 7000t Arachides 20 O00 ha 14 000 t Bananes douces 2 800 ha 30 000 t Paddy 2 350 ha 2 800 t Maïs 14 O00 ha 11000t Maraîchage 6 000 ha 36 O00 t Haricots 2 350 ha 1300t Bananes plantain 7 300 ha 55 O00 t Fruits 7 600 ha 38 O00 t

4. Ressources forestières

La forêt qui couvre 60% de la superficie totale du Congo constitue une source importante de richesse pour le pays. Jusqu’en 1972 l’exploitation forestière a été la première richesse du Congo, aujourd’hui dépassée par le pétrole. La production de bois a été estimée à 632 O00 m3 en 1982. Notons que les activités de pêche et d’élevage, encore à l’état artisanal, sont peu développées.

IV. L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE ET PROBLEMES DE DÉVELOPPEMENT

O n dénombre une centaine d’entreprises manufacturières dans

Tableau 4. Production et achats des sociétés d’État

suco’ 1979 Sucre brut 12 O00 t 1980 Mélasse 4 177 t

HU IL KA^ 1980 Huile brute 400 t OCC~ 1980 Café

Cacao 2 558 t 2 334 t

0cv4 1980 Haricots 140 t Pommes de terre 162 t Maïs 5 851 t Paddy 1 625 t

~.

OCT~ 1980 Tabac 453 t RNPC~ 1980 Malmistes 629 t

Huile de palme 2000t

1. SUCO : Sucrerie du Congo 2. HUILKA : Huilerie de Nkayi 3. OCC : Office du café et du cacao 4. OCV : Office des cultures vivrières 5. OCT : Office congolais des tabacs 6. RNPC : Régie nationale des palmeraies du Congo 7. INRAP : Institut national de recherche et d’actions pédagogiques 8. EDICEF : Éditions classiques d’expression française 93, rue Jeanne d’Arc, 75013 Paris

8 Sources : Géographie de la R. P. Congo, INRAP’, EDICEF .

le secteur industriel congolais qu’on peut subdiviser en deux grandes branches : 1. Les industries de production d’énergie électrique et les

2. Les industries de transformation : industries extractives (pétrole et mines);

- transformation du bois (scieries et usines de déroulage), - transformation des produits agricoles (sucrerie, huileries), - production de biens de consommation courants (bières, tex- tile, tabac, plastique).

Malgré le boom pétrolier, le secteur industriel qui emploie environ 13 O00 salariés (situation de 1979) ne contribue que pour 8% au produit intérieur brut (PIB). Ceci montre la fai- blesse globale du secteur dans l’économie nationale. Les princi- pales carences du secteur industriel congolais sont : Sa faible intégration économique : les entreprises dépendent essentiellement de l’extérieur pour leurs biens d’équipement et de consommation;

La disparité des capitaux mis en jeu avec une prépondérance d’intérêts étrangers;

Sa disparité régionale : l’essentiel de l’appareil industriel étant concentré à Pointe-Noire, Brazzaville, Nkayi et Loubomo.

V. LES INSTITUTIONS DE L’ÉTAT

Le pays est indépendant depuis le 15 août 1960. Le régime actuel date de décembre 1969, date de proclamation de la République populaire du Congo. Les fondements, l’organisation et le fonctionnement des

pouvoirs publics du pays sont déterminés par la constitution du 8 juillet 1979 qui abroge celle du 24 juin 1973. Le pouvoir émane d’un parti unique, le Parti Congolais du

Travail (PCT). Les autres organes sont : L’Assemblée nationale populaire : organe suprême du pouvoir

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d’État, elle est composée de députés élus au suffrage uni- versel pour cinq ans;

- le Président de la République qui le préside, - le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et les Ministres.

Le Conseil des Ministres : organe exécutif, il comprend :

B. Plan national de développement et place de la science et de la technologie dans le plan de développement

I. PRINCIPAUX OBJECTIFS DU PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT

Les objectifs principaux du premier plan quinquennal du Congo découlent des orientations fondamentales définies en 1979 par le Congrès extraordinaire du Parti Congolais du Travail (PCT). Les objectifs visent la mise en œuvre (< d’un développement

autocentré et autodynamique )) s’appuyant sur la mise en valeur de toutes les potentialités du pays. C’est sur cette option de base qu’ont été définis les principaux objectifs sectoriels du plan. Dans le secteur agricole, les objectifs du plan visent à :

Assurer la satisfaction des besoins alimentaires de la popu- lation;

Contribuer à l’accumulation des réserves de change par le déve- loppement des exportations;

Participer au processus national d’industrialisation par un approvisionnement régulier des industries agro-alimentaires.

II. PLACE DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE DANS LE PLAN DE DÉVELOPPEMENT

La lecture du premier plan quinquennal de la République popu- laire du Congo révèle une manifestation de volonté de la part des autorités congolaises d’intégrer la recherche scientifique à la réalisation des objectifs prioritaires de développement. Cette volonté a été exprimée dès 1976, année de création du Dépar- tement de la recherche scientifique et technique. Les domaines prioritaires retenus pour la période du plan

pour la recherche scientifique et technique relèvent des : Sciences agronomiques; Sciences médicales; Sciences industrielles et technologiques; Sciences exactes et naturelles; Sciences sociales et humaines.

Pour les différents axes de recherche, le plan assigne des objectifs scientifiques et technologiques précis à réaliser au cours de la période du plan.

L’intensification de la production vivrière; L’amélioration de la qualité et de la quantité des cultures

La lutte contre les maladies et les ennemis des plantes et des

La valorisation des pâturages, des espèces forestières autoch-

Pour les sciences agronomiques, il s’agira de poursuivre :

d’exportation;

animaux;

tones à croissance rapide.

Pour les sciences médicales, il s’agira : De poursuivre la lutte contre les grandes endémies telles que le

De rechercher l’utilisation des matières premières locales dans paludisme, la maladie du sommeil, etc.;

la fabrication des médicaments.

Pour les sciences industrielles et technologiques, il s’agira : D e développer des moyens de lutte contre les catastrophes

De réaliser l’intégration de matières premières locales dans

D’identifier les recherches sur l’utilisation de la biomasse.

Pour les sciences exactes et naturelles, il s’agira : D e poursuivre l’élévation du niveau de formation; De promouvoir une meilleure connaissance du milieu; D’établir des cartes thématiques permettant la localisation et

Pour les sciences sociales et humaines, il s’agira de promouvoir : Une meilleure connaissance des structures sociales et de leur

Une meilleure connaissance des hommes et de leur histoire,

Une meilleure connaissance des problèmes d’organisation, de

En appui à la réalisation de ces objectifs, le plan prévoit une allocation de 3 milliards de francs CFA à la recherche scienti- fique et technologique sur la période quinquennale. A u 31 décembre 1984, la recherche scientifique n’a pu consommer que 50% des moyens prévus à son profit; cependant la situation de pénurie dans laquelle évolue la recherche congolaise ne semble pas correspondre à celle d’une institution qui dispose de tant de ressources financières.

naturelles;

l’industrie agro-alimentaire;

la quantification des potentialités du milieu.

dynamique dans le processus de développement;

leur comportement, leur espace;

gestion et de maîtrise de l’économie.

C. Structure de la politique scientifique et technologique nationale

I. ITINERAIRE

Les activités de la recherche scientifique et technologique au Congo remontent à l’époque coloniale et étaient essentiellement organisées et conduites au sein des institutions de l’adminis- tration coloniale sous l’impulsion de l’intervention du Fonds d’investissement et de développement économique et social (FIDES 1947-1958). Ce sont : Les Instituts de recherche du groupe GERDAT depuis 1946 (IRHA’, IRAT’, IRCT’). Ces unités de recherches qui étaient en fait des antennes des institutions mères avaient arrêté leurs activités avec la fin de leurs programmes;

L’Office de recherche scientifique et technique outre-mer (ORSTOM) implanté depuis 1947 et appelé à l’époque 1’Ins- titut des études centrafricaines (IEC);

Le Centre technique forestier tropical (CTFT) dont l’implan- tation remonte à 1958.

Après l’indépendance, les autorités congolaises ont commencé à doter le pays de structures permettant l’intégration de la recherche et du développement expérimental dans le dévelop- pement économique et social du Congo en créant successivement: Le Comité de recherche scientifique au Congo (décret no 60/

Le Conseil supérieur de la recherche scientifique et technique

Le Conseil national de la recherche scientifique et technique

277 du 23 septembre 1960);

(décret no 63/232 du 24 juillet 1963);

(décret no 66/268 du 3 septembre 1966).

1. IRHO = Institut de recherche pour les huiles et oléagineux. IRAT = Institut de recherches agronomiques tropicales. IRCT = Institut de recherche du coton et des textiles exotiques.

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Ces structures n’ont malheureusement jamais donné à la recherche scientifique nationale l’impulsion escomptée, ce qui a amené le Parti Congolais du Travail, lors de son deuxième Congrès extraordinaire du 27 au 31 décembre 1972 à relever cet état de fait et à attirer l’attention du peuple congolais sur l’importance de la science et de la technologie explicitée en ces termes : (( Le Parti Congolais du Travail considère qu’il serait illusoire de parler d’amélioration de la production ou de la produc- tivité sans progrès technique et sans développement scien- tifique ».

Cette volonté de mettre en place une politique scientifique et technique s’est traduite concrètement par la création du Dépar- tement de la recherche (décrets no 7619 et 76/10 du ler janvier 1976) qui a été directement rattaché à la Présidence du Conseil d’État. E n 1978 la tutelle de ce Département passe au Ministère des

mines et de l’énergie chargé de la recherche scientifique doté d’un Secrétariat général de la recherche scientifique (décret no 781123 du 17 février 1978). E n cette période, le Département de la recherche scientifique

s’était plutôt lancé dans une phase de réflexion pour son organisation. L’activité réelle de recherche était exécutée dans quelques

centres nationaux (4) et sous convention (2) mais cependant indépendamment de toute politique scientifique et technolo- gique. La programmation était laissée à la discrétion des chercheurs.

C’est après le troisième Congrès extraordinaire du Parti Congolais du Travail (26-31 mars 1979) qu’un élan a véritable- ment été donné à la recherche scientifique congolaise. En effet, l’année 1979 a constitué une étape importante dans

cette évolution. A cette date, le Secrétariat général de la recherche scientifique est placé sous la tutelle du Ministère de la culture, des arts, du sport chargé de la recherche scientifique (décret no 79/155 du 4 avril 1979) et le 17 avril 1979, ce Secrétariat général a été érigé en Direction générale de la recherche scientifique. La création du Département de l’idéologie et de l’éducation

qui, au niveau de la structure du Bureau politique du Parti, s’occupait de l’activité de recherche, a impulsé le développement de cette activité. L’évènement le plus déterminant dans cette histoire de la

recherche scientifique au Congo a été la tenue à Brazzaville du 10 au 21 décembre 1979, du séminaire de réflexion sur la place de la science et de la technologie dans les problèmes de développement national. Ce séminaire avait examiné les ques- tions relatives à : L’organisation de la politique scientifique et technologique nationale et la réorganisation du Conseil national de la recherche scientifique et technique;

Le mandat et l’organisation de la Direction générale de la recherche scientifique;

La création d’un corps du personnel de la recherche.

Conformément aux recommandations de ce séminaire : Le Conseil national de la recherche scientifique et technique (CNRST) a été réorganisé et structuré (décret no 81/217 du 13 avril 1981). Présidé à l’époque par le membre du bureau politique, Chef du Département de l’idéologie et de I’éduca- tion, le Conseil a pu tenir sa première session du 6 au 9 juillet 1981. Ces assises ont permis de définir la politique scientifique et technologique, mise en œuvre actuellement, à partir des objectifs sectoriels de développement retenus dans le cadre du premier plan quinquennal 1982/1986.

L’adoption du statut particulier du personnel de la recherche scientifique (décret no 82/842 du 16 septembre 1982), com- plété par la création du Conseil scientifique au sein du Minis-

tère de la culture, des arts et de la recherche scientifique (décret no 82/596 du 18 juin 1982) marque la volonté du Gouvernement de reconnaître un caractère spécifique à cette activité.

E n 1983, la réorganisation du Ministère de la culture, des arts et de la recherche scientifique a modifié la dénomination de la Direction générale désormais appelée Direction générale de la recherche scientifique et technique (décret no 83/782 du 19 octobre 1983). En 1984, sur recommandation explicite du troisième Congrès

ordinaire du Parti Congolais du Travail (juillet 1984), il a été créé le Ministère de la recherche scientifique (décret no 84/85!?. du 13 août 1984) organe directeur de la politique scientifique et technologique nationale dont les attributions et l’organisation structurelle sont définies dans le décret no 86/856 du 27 juin 1986. Le Conseil national de la recherche scientifique et technique

a été de nouveau réorganisé (décret no 851882 du 6 juillet 1985) pour confier sa présidence au Ministre de la recherche scientifique. Le Conseil national de la recherche scientifique et technique

est un organe à caractère consultatif chargé de formuler des avis et des recommandations sur : La politique générale de la recherche nationale; Les objectifs généraux à court, moyen et long terme en matière de recherche scientifique et technique conformément au programme du Parti;

L’exécution de la politique scientifique du pays; Les activités de recherche menées dans le cadre d’actions de coopération bilatérale ou multilatérale.

II. AUTRES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX JOUANT UN ROLE DANS L’EXECUTION DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONALE

A u Congo, le Parti, le Gouvernement et le Parlement inter- viennent dans l’élaboration de la politique scientifique et tech- nologique dont l’exécution échoit aux Centres et Instituts rattachés à différents Ministères :

Ministères de la recherche scientifique

Centre de recherches agronomiques de Loudima; Centre de recherches vétérinaires et zootechniques; Centre d’étude sur les ressources végétales; Centre de recherches géographiques et de production carto-

Centre de recherches et d’initiation des projets de techno-

Centre technique forestier tropical; Centre O R S T O M de Brazzaville; Centre ORSTOM de Pointe-Noire; Station de recherches bioécologiques et forestières de Dimonika; Centre national de documentation et d’information scientifique

Ministère des travaux publics, de la construction, de l’urbanisme de l’habitat et de l’environnement

Centre de recherche et d’étude technique sur l’habitat; Laboratoire national d’étude et des travaux publics.

Ministère de la santé et des affaires sociales

Laboratoire national de santé publique.

Ministère de l’enseignement fondamental et de l’alphabétisation

Institut national de recherche et d’action pédagogique.

graphique;

logie;

et technique.

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Ministère des enseignements secondaire et supérieur (Université)

Faculté des sciences;

V. ORGANISATION DU MINISTERE ET METHODE DE TRAVAIL

Faculté des lettres et des sciences humaines; Institut supérieur des sciences de l’éducation (INSSED); Institut supérieur des sciences économiques, juridiques, admi-

Le Ministère de la recherche scientifique comprend : Le cabinet du Ministre; Les Directions techniques. nistratives et de gestion (INSEJAG);

1. Le cabinet du Ministre Institut supérieur des sciences de la santé (INSSSA); Institut de développement rural (IDR); École nationale supérieure de l’enseignement technique

École nationale d’administration et de magistrature (ENAM).

Organe de coordination et de contrôle, il est dirigé par un Directeur de cabinet chargé d’assister le Ministre dans son action.

(ENSET);

D. Buts, portées, fonctions et responsabilité du principal organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

I. DENOMINATION OFFICIELLE

Ministère de la recherche scientifique.

II. ADRESSE COMPLETE

B.P. 2499 Brazzaville. Tél.: (242) 81.39.99.

III. SITUATION JURIDIQUE ET CARACTERISTIQUE ADMINISTRATIVE

Le Ministère de la recherche scientifique, créé par décret no 84/858 du 13 août 1984 est l’organisme du gouvernement de la République populaire du Congo chargé du contrôle et de la coordination de l’exécution de la politique scientifique et tech- nologique nationale. I1 est responsable devant le Premier Ministre.

IV. BUTS ET F O N C T I O N S

Le Ministère de la recherche scientifique, suivant le décret no 86/856 du 27 juin 1986 est chargé de définir et de mettre en œuvre la politique scientifique et technologique conformé- ment aux orientations du Parti et du Gouvernement.

I1 exerce l’action de promotion de la recherche scientifique et technique soit directement en créant des organismes qui lui sont propres, soit indirectement en aidant les organismes ayant des activités de recherche dans les domaines intéréssant le développement économique et social du pays. Le Ministère de la recherche scientifique, à travers sa Direc-

tion générale de la recherche scientifique, est notamment chargé de : Préparer les sessions du Conseil national de la recherche scien-

Contrôler et coordonner toutes les activités de recherche s’exer-

Promouvoir la formation des chercheurs nationaux en confor-

Assurer la valorisation, la protection et l’utilisation rationnelle

Coordonner la collecte, le traitement et la circulation de l’infor-

tifique et technique;

çant sur le territoire national;

mité avec les besoins du pays;

du patrimoine scientifique et technique national;

mation scientifique et technique.

2. Les Directions techniques

Le Ministère compte, outre la Direction générale de la recherche scientifique et technique, trois Directions techniques qui sont directement rattachées au Cabinet.

L a Direction du contrôle et de l’orientation

Rattachée au Cabinet, cette direction est chargée d’assister le Ministre dans l’exercice de ses attributions de tutelle sur les organismes de recherche du département, à savoir : Le contrôle et l’application des lois et réglements dans les

Le contrôle de l’état d’avancement des programmes de recherche; Le contrôle de la politique du personnel; Le contrôle d’exécution des budgets de fonctionnement et

La modification des textes constitutifs.

L a Direction de la coopération scientvique et technique

Elle est chargée : D e coordonner au niveau du Département, toutes les opérations

D e rechercher les sources de financement extérieur; D’étudier en liaison avec la Direction générale de la recherche scientifique et technique tous les traités et conventions sus- ceptibles d’être conclus avec des États ou des organisations internationales.

L a Direction de l’équipement et du développement des capacités scientifiques et techniques

Elle est chargée de : Étudier en accord avec les différents départements ministériels,

la mise en place des organismes publics et parapublics de recherche;

Apporter son appui au développement économique, social et culturel par la valorisation des résultats de recherche, l’exploi- tation des brevets et conventions;

Préparer le budget d’investissement et sa répartition par programme;

Suivre et contrôler l’exécution du budget d’investissement; Doter les organismes de recherche des ressources humaines nécessaires à l’accomplissement de leurs missions, en veillant notamment à leur formation;

Tenir l’inventaire permanent du potentiel scientifique et tech- nique.

L a Direction générale de la recherche scientifique et technique

Pilier de la structure de la politique scientifique et technologique nationale, la Direction générale de la recherche scientifique et technique est chargée de : Organiser le travail du Conseil national de la recherche scienti- fique et technique dont le Directeur général assure le secré- tariat permanent;

Contrôler et coordonner toutes les activités de recherche s’exer- çant sur le territoire national;

organismes;

d’investissement;

de coopération bilatérale et multilatérale;

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Promouvoir la formation des chercheurs nationaux en confor- mité avec les besoins du pays;

Suivre l’exploitation des résultats de recherches scientifiques afin de mettre la recherche au service du développement économique et social du pays;

Assurer la valorisation, la protection de l’utilisation ration- nelle du patrimoine scientifique et technique national;

Coordonner la collecte, le traitement et la circulation de l’infor- mation scientifique et technique.

Elle est enfin, chargée de la préparation des dossiers, de l’ani- mation et de la coordination de la politique scientifique et tech- nologique nationale. Elle contrôle les activités de tous les Centres de recherche placés sous la tutelle du Ministère de la recherche scientifique y compris les organismes sous convention notamment : L’Institut français de recherche scientifique pour le développe- ment en coopération (ORSTOM);

Le Centre technique forestier tropical (CTFT). Elle coordonne aussi les rapports de travail avec d’autres

organismes de recherche avec lesquels le Congo entretient des rapports de coopération scientifique et technologique tels que : Le Centre de coopération internationale en recherche agrono-

L’Institut international d’agriculture tropicale (IIAT); Le Centre international pour l’élevage en Afrique

mique pour le développement (CIRAD);

(CIPEA).

Pour accomplir sa mission, la Direction générale de la recherche scientifique et technique dispose de trois Directions centrales ci-après : La Direction des activités scientifiques et technologiques

La Direction des publications, documentations et de l’informa-

La Direction des affaires administratives et financières

(DAST);

tion scientifique et technique (DIST);

(DAAF).

3. Organismes sous tutelle

Le Ministère de la recherche scientifique compte un certain nombre d’organismes de recherche placés sous sa tutelle qui sont responsables de l’exécution des activités scientifiques et technologiques. Depuis 1985, le Gouvernement et le Parlement ont adopté

des textes réorganisant les Centres nationaux de recherche sous tutelle du Ministère de la recherche scientifique en leur accor- dant une autonomie de gestion financière et en les dotant d’un Comité de programme. L e Centre de recherches agronomiques de Loudirna (CRAL) Une station de recherche agronomique existait à Loudima avant 1964 mais avait été abandonnée à cette date à la suite de l’arrêt des programmes des antennes du GERDAT installées dans la vallée du Niari. La station devait être relancée en 1975 à la suite des problèmes graves rencontrés par l’agriculture : baisse régu- lière de la production d’arachide; attaque du manioc par la bactériose et la cochenille. En 1977, la station agronomique de Loudima, jusqu’alors

sous la tutelle du Ministère de l’agriculture, est placée sous l’autorité du Ministère de la recherche. En 1980, trois stations agronomiques régionales sont créées à Kindamba (arachide, maïs, manioc, riz et soja); à Odziba (manioc, maïs) et à Ewo (manioc, riz). Enfin, en 1981, la station est transformée en Centre de recherches agronomiques de Loudima. Le Centre comprend 61 agents dont dix chercheurs (1 actuel-

lement en formation) auxquels il faut ajouter un chercheur coopérant.

U n problème encore mal résolu est l’application des recherches agronomiques par manque de relation fonctionnelle entre la recherche agronomique et les services de vulgarisation. I1 y a cependant une bonne osmose entre le CRAL et le Centre national de semences améliorées (CNSA) du Ministère de développement rural créé en 1983 (décret no 83/01 1 du 11 janvier 1983) pour la production semencière: le CRAL produit la semence de prébase qu’il livre au CNSA lequel la reproduit en semence de base. D’après la loi no 12/86 du 19 mars 1986 le CRAL est chargé : De la sélection et de l’amélioration des cultures vivrières, maraîchères, fruitières et industrielles;

De la mise au point des méthodes de lutte contre les maladies et ennemis de cultures;

De la mise au point des techniques culturales adaptées aux deux types d’agriculture présentes au Congo : l’agriculture tradi- tionnelle et l’agriculture moderne;

De la production des semences de prébase; D u contrôle des semences et plants d’origine étrangère; D u contrôle et de la certification des semences. Le CRAL mène actuellement sept programmes de recherche

portant sur : La sélection et l’amélioration de certaines cultures vivrières et

La fertilité chimique, physique et biologique du sol; Le machinisme agricole. Le Centre de recherches vétérinaires et zootechniques (CR VZ) Créé en 1976 avec l’aide de l’Union Soviétique, le laboratoire vétérinaire scientifique (LVS) est devenu Centre de recherches vétérinaires et zootechniques (CRVZ) à la suite de la cession de ce laboratoire aux autorités congolaises. Ce centre compte actuellement i 11 agents dont 23 chercheurs parmi lesquels deux soviétiques . Le domaine de définition du CRVZ est décrit dans la loi

no 11/86 du 19 mars 1986 portant création du CRVZ. I1 est chargé : Des études épizootiques des maladies infectieuses et parasitaires des animaux d’élevage;

De la mise au point des méthodes de lutte contre les maladies des animaux d’élevage;

Des études agro-zootechniques visant l’augmentation de la pro- ductivité des animaux d’élevage;

De la préparation et du contrôle des produits biologiques (sérums, antigènes, vaccins) nécessaires à la prophylaxie et au diagnostic des maladies infectieuses des animaux d’élevage;

D u contrôle de la qualité des aliments du bétail; De l’échange d’information scientifique et technique avec les

De l’échange et du contrôle de matériel biologique à usage

De l’assistance technique aux éleveurs.

industrielles (manioc, mais, arachide, riz, niébé, soja);

laboratoires tant nationaux qu’étrangers;

vétérinaire et zootechnique;

Le CRVZ exécute actuellement dix programmes : Recherche sur les maladies bactériennes; Recherche sur la trypanosomiase animale; Recherche sur la peste porcine africaine; Étude de la maladie de Gumboro; Recherche sur les systèmes d’exploitation animale; Étude de la pénétrance des chlamidiae; Trypsination et transformation d’une culture de cellules; Étude de la conservation des fourrages et valorisation des produits et sous-produits agricoles pour l’amélioration animale;

Étude des besoins en eau des plantes et recherche sur la tech- nologie de la production des fourrages.

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Centre de recherches géographiques et de production cartographique (CERGEC) Né de la débaptisation de l’Institut géographique, le CERGEC a été créé par la loi no ûû2/86 du 22 février 1986. Il comprend 5 ingénieurs, 6 techniciens (sans formation spécialisée) et des cadres d’exécution.

I1 développe beaucoup plus les activités de service scientifique et technologique en fournissant des documents cartographiques (topographique et thématique). A partir des nouvelles orienta- tions contenues dans la loi créant le C E R G E C , il est chargé : D’exécuter des recherches liées à : - l’analyse de l’espace géographique national dans ses aspects

physiques, humains et économiques, - la cartographie générale et thématique à toutes les échelles ainsi qu’aux travaux préliminaires de base et d’entretien;

D e constituer et de tenir à jour une documentation scientifique et technique permettant de renseigner les services et entre- prises publics dans les domaines géographiques et carto- graphiques;

D e coordonner tous les travaux géodésiques, topographiques, photographiques et de nivellement;

D’approuver les cahiers des charges avant passation des marchés et de contrôler les travaux géographiques et cartographiques menés dans le cadre des différentes conventions avec tout établissement privé;

D e recevoir en vue de la mise à jour des cartes, les copies des rapports, procès-verbaux, documents techniques, traités et conventions sur les frontières et les limites administratives.

L e Centre d’étude sur les ressources végétales (CER VE) Créé par la loi no 028/85 du 19 juillet 1985, le CERVE est chargé de : L’inventaire floristique des espèces végétales du Congo; La conservation du matériel de référence pour les études sys-

La création d’un jardin botanique; L’échange de matériel avec les laboratoires étrangers; L’étude des propriétés médicinales des plantes en vue de la

valorisation de la phytothérapie traditionnelle; La caractérisation et l’étude du fonctionnement des écosystèmes afin de dégager les principes de leur aménagement et de leur utilisation rationnelle.

tématiques;

Le CERVE compte 14 agents dont 11 chercheurs. Le Centre de recherche et d’initiation des projets de technologie (CRZPT)

Constatant la quasi inexistence de recherches technologiques, le Gouvernement et le Parlement ont décidé de la création du CRIPT (loi no 12/86 du 19 mars 1986). Ce Centre a fait l’objet de nombreuses études pour définir son objet, son organisation et ses relations fonctionnelles avec les utilisateurs des procédés technologiques. I1 est chargé de : L’adaptation des technologies importées; L’analyse des caractéristiques des matières premières agricoles et forestières pouvant faire l’objet d’une transformation technologique;

La valorisation par la transformation et la conservation des matières premières agricoles et forestières locales pour le développement de l’industrie agro-alimentaire et forestière;

La valorisation des matières premières minérales en vue de créer une industrie lourde;

La mise sur pied des projets dans le domaine des sciences industrielles et technologiques.

L a Station de recherches biokologiques et forestières de Dimonika (STARDI) Créé par décret no 81/564/S.G.G. du 29 août 1981, la STARDI

a pour mission d’intensifier l’étude de l’écosystème forestier en vue d’une meilleure connaissance et d’une exploitation ration- nelle de la forêt. Elle est notamment chargée de l’étude de l’équilibre dynamique au sein de la biocénose naturelle forestière. La STARDI comprend les sections suivantes : Peuplements végétaux, Peuplements animaux, Biomédicales, Sciences humaines et sociales, Physique de l’atmosphère, Science de la terre.

L’ORS TOM L ’ O R S T O M a deux centres au Congo, l’un à Brazzaville, l’autre à Pointe-Noire. Le Congo participe au financement des activités de ces centres. Le centre de Brazzaville compte 57 chercheurs et techniciens

supérieurs dont les 2/3 sont des nationaux dépendant financiè- rement et administrativement de la Direction générale de la recherche scientifique et technique. Les activités de ce centre sont les suivantes : Analyses des sols et de l’eau au laboratoire de chimie; Étude du cycle et du bilan de l’eau: exploitation du réseau hydrométrique congolais et analyse des facteurs climatiques;

Poursuite de la cartographie des sols pour leur mise en valeur; Étude des maladies du manioc: ce programme regroupe des entomologistes, des phytopatologistes et des bactériologistes;

Étude des maladies parasitaires : paludisme, trypanosomiase, onchocercose.

Avec la création récente du CERVE, du reste installé dans l’enceinte du centre ORSTOM de Brazzaville, certains pro- grammes de celui-ci ainsi que les ressources humaines qui les animaient ont été transférés au C E R V E . I1 s’agit notamment des programmes de recherche sur la botanique, les plantes médicinales et l’étude des écosystèmes pâtures.

Le Centre de Pointe-Noire mène des recherches en sciences humaines (anthropologie sociale et culturelle) et en océano- graphie biologique et physique (dynamique des populations, gestion des stocks, pêche artisanale). Avec la nouvelle réorgani- sation de ce Centre en vue de sa dynamisation, d’autres activités y ont été ajoutées, cela étant particulièrement dicté par le déve- loppement des activités économiques de la ville de Pointe-Noire (capitale économique du Congo) et de ses environs. I1 s’agit des activités qui touchent surtout le secteur de l’indépendance alimentaire.

Le Centre technique forestier tropical (CTFT) Implanté depuis 1958 à la demande du Congo qui intervient dans son financement, le CTFT a actuellement une douzaine de cadres. Ses recherches portent sur la sylviculture des espèces locales et sur l’amélioration génétique et bouturage d’espèces à croissance rapide. Une douzaine de programmes sont actuel- lement en cours : Bouturage et plantations d’eucalyptus; la technique de boutu- rage a débouché sur d’excellents résultats de reboisement en eucalyptus de la savane côtière;

Amélioration génétique des eucalyptus; Bouturage, amélioration et plantations clonales de pins tro-

Introduction et multiplication d’espèces à croissance rapide; Sylviculture, . . .

Le Centre national de documentation et d’information scientifique et technique

Le Gouvernement congolais vient d’adopter en octobre 1986, le principe de la création d’un Centre national de documenta- tion et d’information scientifique et technique qui avait fait

picaux;

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l’objet d’une étude de factibilité par Monsieur Omar Diop dans le cadre d’une consultation de I’ACCT’. Ce Centre viendra ren- forcer le dispositif des services scientifiques et technologiques, ce qui permettra au Congo d’avoir une bonne politique de système scientifique et technologique en intégrant les activités de recherche et celles de services scientifiques et technologiques.

E. Ressources de l’organisme de politique scientifique et technologique

I. BILAN SUR LE PLAN FINANCIER DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DU CONGO

La politique scientifique qui a été développée par les pouvoirs publics s’est traduite par une augmentation substantielle des ‘ressources financières qui ont été allouées à ce secteur. Cette augmentation semble notable au niveau de l’université et du Ministère de la recherche scientifique. I1 a été très difficile d’évaluer avec une précision suffisante la totalité des ressources financières qui ont été consacrées à la recherche universitaire, mais les charges salariales des enseignants-chercheurs ont pu cependant être évaluées et estimées à 1 826 O00 O00 francs CFA en 1985. L’évolution des crédits mis à la disposition du Ministère de la

recherche par l’État congolais et les partenaires au cours des sept dernières années est donnée dans le tableau 5. L’examen

Le Parti Congolais du Travail et l’État ont accordé ces der- nières années une attention particulière à la coopération scienti- fique tant sur le plan bilatéral que multilatéral. Cette coopéra- tion a été surtout intensifiée à partir de l’année 1976. En effet, 36 accords bilatéraux et 7 accords multilatéraux ont

été signés entre 1976 et 1985. I1 faut néanmoins signaler que ces accords sont surtout fonc-

tionnels avec les partenaires ci-après : France, Fondation internationale pour la science (FIS), Union des Républiques Socialistes Soviétiques, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science

Centre de recherches pour le développement international

Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), Institut international d’agriculture tropicale (IIAT).

et la culture (UNESCO),

(CRDI),

Ces partenaires participent très activement au financement des divers programmes et à la formation des chercheurs et techniciens.

II. LES RESSOURCES HUMAINES

Les pouvoirs publics ont reconnu la nécessité d’atteindre une masse critique de chercheurs et ont été amenés à publier : Le Statut particulier du personnel de l’université Marien Ngouabi (décret no 75/489 du 14 novembre 1975 modifié par décret no 85/274 du 9 mars 1985). Le Statut particulier du personnel de la recherche scientifique

Ces statuts, qui accordent aux chercheurs des salaires de base (décret no 82/942 du 16 septembre 1982).

Tableau 5. Évolution du budget du Ministère de la recherche scientifique par source de financement (francs CFA)

S O U R C E S

Années Congo France URSS Divers organismes TOTAL

1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985

154 566 048 758 350 000 110 o00 o00 4 788 566 1 027 694 614 297 492 373 528 O00 O00 130 O00 O00 17 600 604 973 093 457 475 032 036 796 500 O00 120 519 503 1 1 018 604 1 403 070 143 496 358 512 1 017 950 O00 121 988 O00 18 610 202 2 654 906 714 623 002 O00 1 078 392 O00 137 805 O00 45 634 818 1 884 833 818 737 982 198 1041 500000 115 985 O00 30 989 O00 2 126 456 198 746 509 988 1 422 700 O00 177 508 O00 41 619 025 2 388 337 013

de ce tableau permet de noter que la France apporte la plus grande contribution financière. Cette contribution englobe : Le budget de fonctionnement des deux Centres ORSTOM ins- tallés à Brazzaville et à Pointe-Noire;

Les charges du personnel de nationalité française évoluant au Centre technique forestier tropical-Congo;

Les aides apportées par le Fonds d’aide et de coopération dans le cadre du Projet relance de la recherche agronomique appliquée;

Les aides sectorielles du Ministère français de la coopération. En ce qui concerne la contribution congolaise aux dépenses

de recherche, outre le fait qu’elle est en constante augmenta- tion, il faut souligner que les pouvoirs publics ont donné à tous les organismes de recherche placés sous la tutelle du Ministère de la recherche scientifique, l’autonomie de gestion financière qui est une procédure administrative qui assure l’utilisation optimale des fonds alloués.

substantielles et une prime de recherche versée mensuellement, ont permis de recruter 590 enseignants-chercheurs et techniciens à l’université Marien Ngouabi et 378 chercheurs et techniciens au Ministère de la recherche scientifique. Les tableaux 6 et 7 donnent la répartition par grades de ce personnel.

L’examen de ces tableaux révèle que le Congcravgc~une popu- lation de 1 940 000 habitants disposait au 31 décembre 1985 de 7532 scientifiques et ingénieurs employés à des activités scienti- fiques et techniques, soit 378 scientifiques et ingénieurs par million d’habitants.

I1 faut singulièrement noter que les 83% de ces scientifiques et ingénieurs sont de nationalité congolaise.

1. ACCT = Agence de coopération culturelle et technique. 2. Moniteurs inclus.

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Tableau 6. Répartition par grades du personnel de l’Université Marien Ngouabi employés à des activités de recherche au 31 décembre 1985

Grades Congolais Expatriés Total

Professeurs 31 8 39 Maîtres assistants 163 54 227 Assistants 295 27 322

25 Moniteurs 23 78 Technic i ens 78

Total 590 89 689

- -

Tableau 7. Répartition par grades du personnel placé sous la tutelle du Ministère de la recherche scientifique au 31 décembre 1985

Grades Congolais Expatriés Total

Maîtres princi- paux ou Directeurs de recherche - 2 2 Maîtres de recherche 4 2 6 Chargés de recherche 25 14 39 Attachés de recherche 64 1 1 75 Techniciens 285 14 299 Administratifs 133 3 136

III. RESSOURCES EN INFORMATION

La DGRST dispose en son sein d’une Direction des publica- tions, de la documentation et de l’information scientifique et technique chargé : De veiller à la publication des résultats de recherche; D e faciliter la circulation de l’information scientifique et tech-

D’étudier les besoins et de suppléer aux lacunes en matière de

La DGRST a sollicite le concours de l’Unesco pour réaliser un inventaire du potentiel scientifique et technologique national.

nologique;

documentation scientifique et technologique.

F. Liens existant entre l’organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale et les autres organes homologues des ministères sectoriels ou des départements gouvernementaux

Le Ministère de la recherche scientifique entretient des rela- tions avec les autres ministères techniques intéressés par la

science et la technologie. Ces liens se matérialisent aussi au travers du CNRST. Le Conseil national de la recherche scientifique et technique

(CNRST) et ses cinq commissions spécialisées en : Sciences exactes et naturelles, Sciences industrielles et technologiques, Sciences médicales, Sciences agricoles, Sciences sociales et humaines,

constituent les organes efficaces de liaison de l’organisme directeur de politique scientifique et technologique nationale avec les organes homologues des ministères sectoriels. La com- position de ces commissions spécialisées, qui réunissent les res- ponsables au plus haut niveau des différents secteurs (agricul- ture, santé, éducation, industrie, etc.) dans un forum où sont débattus les programmes de recherche et les moyens financiers, humains et matériels pour leur exécution, constituent des lieux privilégiés de concertation et de dialogue entre chercheurs et utilisateurs des résultats de la recherche. Les commissions spécialisées ont pour mission d’assurer la

préparation des dossiers à soumettre au CNRST qui se réunit une fois par an en session ordinaire pour définir les orientations de la politique scientifique et technologique nationale et une autre fois dans l’année, en conseil restreint, pour examiner le projet de budget à consacrer à la science et à la technologie au cours de l’exercice suivant. Le Conseil a assuré les actions de coordination d’une manière

plus satisfaisante depuis sa réorganisation mais cette mission de coordination a été également dévolue aux Comités des pro- grammes de chaque centre de recherche, particulièrement au niveau de ceux qui sont placés sous la tutelle du Ministère de la recherche scientifique créés par décret no 84/858 du 13 août 1984. Les Comités de programmes regroupent les chercheurs et les utilisateurs des résultats de recherche ce qui permet aux Centres d’élaborer des programmes de recherche qui portent sur des problèmes qui se posent au développement économique et social du Congo.

G. Évaluation critique du travail accompli par l’organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

I. IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

L’Organisme directeur de la politique scientifique et technolo- gique nationale du Congo, bien que disposant d’un organe consultatif relativement ancien (la création du CNRST date de 1966) se trouve encore dans sa phase d’organisation. L’orga- nisme de mise en œuvre de la politique scientifique et techno- logique nationale, le Département de la recherche scientifique, créé depuis 1977 seulement, vient d’être coiffé en août 1984 par un département ministériel qui a pour mission exclusive l’éla- boration et la mise en œuvre de la politique scientifique et technologique nationale. Cette décision d’une haute portée politique est de nature à donner une nouvelle impulsion au développement scientifique et technologique du pays. Le pays dispose d’un réseau important d’organismes de

recherche scientifique et technologique. Les organismes tels que I’ORSTOM, le CTFT ont accumulés sur place près de trois décennies d’expériences et de résultats de recherche dont l’impact sur le développement du pays est indéniable. Ainsi les travaux d’inventaire et de cartographie des sols réalisés par I’ORSTOM

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constituent les références uniques dans le pays pour tous travaux de mise en valeur agricole des terres. De même les résultats atteints par I’ORSTOM dans la lutte contre les maladies du manioc (phytopathologie, entomologie agricole, bactériologie et virologie) ont permis une meilleure connaissance du cycle de la maladie ainsi que sur la tolérance de l’hôte et confèrent à cet organisme une large audience internationale et au plan local retiennent toute l’attention des décideurs économiques. A u niveau du CTFT, la technique de bouturage de I’euca-

lyptus mise au point par cet organisme a débouché sur d’excel- lents résultats et permet le reboisement en cours de près de 30 OOû ha dans la savane côtière.

II. IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT DU POTENTIEL SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE

I1 convient de signaler, à l’actif de l’organisme directeur de politique scientifique et technologique, l’adoption par le Gou- vernement congolais, par décret no 82/842 du 16 septembre 1982, du statut qui offre désormais un cadre juridique pour l’évolution et la promotion du chercheur congolais; ceci est un atout majeur pour le développement des resiources humaines pour la science et la technologie dans ce pays.

III. DIFFICULTÉS ET OBSTACLES RENCONTRES PAR L’ORGANISME DIRECTEUR DE POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE

Les principales difficultés auxquelles est confronté l’organisme directeur de politique scientifique et technologique sont celles, endémiques, que rencontrent tous ces organismes dans la sous- région, à savoir : Pénurie de cadres nationaux qualifiés pour la conduite et la gestion des organismes de recherche scientifique et tech- nologique;

Insuffisance des ressources financières, matérielles et en infor- mation;

Absence d’inventaire du potentiel scientifique et technologique pouvant permettre une programmation cohérente des activités scientifiques et technologiques nationales.

IV. PERSPECTIVE D’AVENIR

Les insuffisances et les difficult& que rencontre l’organisme directeur de politique scientifique et technologique au Congo ne sont pas insurmontables et les autorités congolaises sont conscientes de l’origine des obstacles au développement scienti- fique et technologique du pays. C’est pour permettre de trouver remède à ces problèmes que le Comité central du Parti Congo- lais du Travail a décidé : a) D e réorganiser le Conseil national de la recherche scientifique

et technique en 1981 puis en 1985 et d’en confier la présidence au Ministre de la recherche scientifique;

b)De créér depuis août 1984 un ministère chargé exclusivement de la recherche scientifique et technique.

L’avenir de ce département dépendra du fonctionnement régulier du CNRST qui est son organe consultatif et des moyens qui seront mis à la disposition du nouveau ministère pour lui permettre d’être opérationnel dans un délai raisonnable et de pouvoir s’attaquer aux nombreuses tâches qui l’attendent. Les plus urgentes de ces tâches sont : La réalisation de l’inventaire du potentiel scientifique et tech- nologique qui devra inclure les données concernant les recherches en cours ainsi que les ressources en information, documentation scientifique et technologique du pays;

Une programmation intégrée des activités scientifiques et tech- nologiques nationales ainsi que l’élaboration d’un budget- programme au niveau national et sectoriel qui tienne compte des programmes de coopération scientifique internationaux ou régionaux auxquels participent les institutions de recherche scientifique et technique du pays;

La formation des cadres et techniciens du Ministère : il faudra mettre au point un plan de complément de formation et de perfectionnement des cadres du Ministère dans le domaine des activités concourant à l’élaboration d’une politique scien- tifique et technologique; ce complément de formation peut prendre la forme de voyages d’étude en vue de permettre à ceux qui seront directement impliqués dans l’élaboration de la politique scientifique de s’informer par des visites à des organismes similaires en Afrique, en Europe, en Asie ou en Amérique latine et, de ce fait, de se familiariser avec les mécanismes opérationnels, les méthodes en vigueur en vue de l’établissement des priorités, de l’élaboration des plans et budget-programme, de la documentation dans le domaine de la science et de la technologie.

Ces tâches constituent des activités prioritaires qui doivent per- mettre non seulement de consolider les structures du nouvel organisme de la politique scientifique et technologique nationale mais aussi et surtout de le rendre opérationnel et plus efficient dans la réalisation de la mission qui lui est confiée.

Références bibliographiques

1. Géographie de la République populaire du Congo, INDRAP- EDICAF.

2. Plan quinquennal de développement économique et social de la République populaire du Congo, 1982/1986.

3. Atlas économique mondial. 1984. Édition SGB. 4. Situation de la recherche scientifique et technique en Répu-

blique populaire du Congo. DGRS, 1983. 5. Décret n 811217 du 13 avril 1981, portant réorganisation du CNRST.

6. Jean Touscoz et Jacques Lormand, Coopération scientifque et technique entre les États membres de I’UDEAC, FMR/ SC/STP/11/195, Paris, Unesco, 1911.

7. Semaine sur la recherche scientifique, Bangui, 4-11 septembre 1982. ACCT.

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Ré pu bl ¡que ga bona ¡se Tableau 1. Evolution du budget de l’État (en milliards de francs CFA)

1979 1980 1981 1982’

A. Cadre politique et socio-économique

I. DONNEES GÉOPOLITIQUES

1. Situation

Logé dans le golfe de Guinée, à cheval sur l’Équateur, le Gabon est situé à la frontière ouest de l’Afrique centrale entre le 2‘ parallèle Sud et entre le 8‘ et 15‘ méridien Est. Le Gabon est limité au nord par le Cameroun et la Guinée

équatoriale, au sud-est et à l’est par le Congo, à l’ouest et au sud-ouest par l’océan Atlantique.

2. Superficie

267 762 kmz.

3. Population

1 232 O00 habitants (recensement de 1980). a) Densité moyenne : 4,6 habitantdkm’. b) Taux d’accroissement annuel: 1970í1980 : 1,8%. c) Répartition de la population : 51 To de la population est occupée par des activités du secteur primaire (agriculture et mines). Sur le plan géographique on observe une répartition inégale de la population. Quatre provinces rassemblent près de 70% de la population : Estuaire (25%), Haut-Ogoué (15Vo), Ogoué maritime (14%) et Woleu-Ntem (13%). d) Groupe d’âges : 0-14 ans 35,4% 15-39 ans 34,4% 40-59 ans 23,4% 60 ans et plus 6,8% La population gabonaise reste une population jeune : 41,8% de la population a moins de 20 ans.

Capitale : Libreville. Principaux ports : Libreville, Port-Gentil. Date de l’indépendance : 17 août 1960.

II. INDICATEURS ÉCONOMIQUES

1. Budget général de l’État

Plus de la moitié des recettes budgétaires de l’État gabonais provient des ressources pétrolières (66,5% en 1981 et 66,6% en 1982).

E n réalité les dépenses du budget atteignent 457,2 milliards en 1982 et se répartissent comme suit, dans l’économie : 87,4 milliards pour les ménages; 236,l milliards pour les entreprises; 133,7 milliards, dont une grande partie est virée à l’extérieur sous forme de remboursement de la dette et de contribution aux organismes internationaux.

2. Produit intérieur brut (PIB)

C o m m e dans les recettes budgétaires de l’État, le secteur pétro- lier tient une place prépondérante dans la constitution du produit intérieur brut du Gabon OU il entre pour 46,4% en 1980 et 47,1070 en 1981. Une répartition du PIB en trois groupes

Recettes ordinaires Pétrole 129,8 187,3 271,s Autres 108,l 122,8 136,7

Total 237,9 310,l 408,2

Dépenses budgétaires, dont Fonctionnement 88,8 109,9 138,l Intérêts 41,4 39,l 41,s Investissement 74,9 96,l 134,2

Total dépenses budgétaires 205,l 245,l 313,8 Solde budgétaire 32,8 65,O 94,4

1. Les chiffres de 1982 étaient des prévisions. Source : Ve Plan quinquennal du Gabon (198411988).

308,s 154,6

463,l

150,8 38,8 175,4

365,OO 98,l

d’activités, pétrole, hors pétrole et services administratifs, plus les taxes sur importation donne une idée de l’évolution de chaque type d’activité.

Tableau 2. Répartition du PIB par origine (en milliards de francs CFA)

Valeur ajoutée Variation Pourcentage par secteur annuelle du PIB

(%o)

1980 1981 1982 81180 82/81 1980 1981 1982

Secteur pétrolier 412,7 470,8 523 14,l 11,l 46,4 47,l 46,8

Administration Taxes Importation

120,8 138,O 150 14,2 8,7 13,6 13,8 13,4

Autres secteurs 356,9 390,l 445 9,3 14,l 40,O 39,l 393

Total PIB 890,4 998,9 1.118 12,2 11,9 100,O 100,O 100,O

Source: Ve Plan quinquennal 198411988.

3. Commerce extérieur La balance commerciale du Gabon est largement excédentaire, mais il n’en demeure pas moins que la structure de son com- merce extérieur est celle d’un pays en développement caracté- risée par l’exportation de produits bruts ou semi-bruts et de matières premières et l’importation de produits manufacturés, biens d’équipement et de consommation. Le pétrole représente 77% du total des exportations.

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III. RESSOURCES NATURELLES

1. Réseau hydrographique et régions naturelles

Le réseau hydrographique du Gabon est organisé autour de deux bassins fluviaux, 1’Ogoué et la Nyanga. L’Ogoué, long de plus de 1 O00 k m prend sa source au Congo

dans la partie occidentale des plateaux Batéké, les monts N’Talé, à une altitude de 850 mètres. I1 reçoit deux gros affluents, 1’Ivindo et la N’Gounié avant de se jeter dans l’océan Atlantique par un delta à bras multiples de part et d’autre du cap Lopez, à travers une zone marécageuse à palétuviers. La Nyanga, d’importance moindre, prend sa source dans les

monts Birogou à une altitude de 900 mètres et après un par- cours de 600 k m se jette dans l’océan Atlantique, à 70 k m au nord de Mayoumba. D’autres cours d’eau de moindre importance complètent ce

réseau, il s’agit du Ntem, du Woleu, de la Noya, du Como, grossi du M b é dont l’estuaire est connu sous le nom de (( estuaire du Gabon D. Du point de vue relief, le Gabon est essentiellement un pays

de plateaux et de collines. Ce paysage est caractérisé par une épaisse végétation forestière qui occulte les détails du relief. Les points les plus élevés culminent à 1 O00 mètres d’altitude (mont Milondo, 1 020 m dans le massif du Chaillu).

2. Ressources minérales

Les principales ressources minérales du Gabon actuellement en exploitation sont le manganèse, l’uranium, l’or et le pétrole. Les gisements de manganèse sont localisés sur le plateau de Bangombé et dans la région de Moanda. L’ensemble des gise- ments de Moanda est évalué à 200 millions de tonnes à 40% de M n . Le Gabon est actuellement le 3e producteur mondial de man-

ganèse, derrière l’URSS et l’Afrique du Sud avec 2 millions de tonnes de manganèse par an. Les gisements d’uranium sont localisés dans le Haut-Ogoué

à Boyindzi, Oklo, Okelobondo. Les réserves totales sont estimées à 33 O00 tonnes d’uranium. Les gisements d’or sont localisés dans les sites alluvionnaires

de N’Dangui et d’Eteke. Mais du fait de l’épuisement de ces gisements, la production de l’or est très faible (50 kg par an, en moyenne). Les ressources prouvées de pétrole s’élèvent à environ 63 mil-

liards de tonnes. Autres ressources minérales potentielles : fer, marbre, diamant.

3. Ressources agricoles et forestières

a) L’agriculture L’agriculture occupe une place peu importante dans l’économie gabonaise; le tableau 3 montre l’évolution de la population rurale et le pourcentage de la contribution de l’agriculture à la production intérieure brute :

Tableau 3. Situation de l’agriculture

1964 1968 1974

Contribution de l’agriculture au PIB (To) 16,O 8 2 2,8 Pourcentage population rurale 70,O 65,O 59,8

Les raisons principales qui expliquent cette situation sont l’exploitation des ressources forestières et des richesses du sous- sol. A cela, il faut ajouter quelques difficultés physiques qui constituent des handicaps naturels à l’activité agricole : la den- sité des forêts (85% du territoire est couvert de forêts denses), l’irrégularité des pluies et la rareté des surfaces planes. Les surfaces totales cultivées sont passées de 106 000 ha en 1960 à 72 738 ha en 1975. Le tableau 4 montre l’estimation des productions faite à partir

d’enquêtes du service des statistiques agricoles pour les princi- pales cultures (en tonnes).

Tableau 4. Production des principales cultures

1975 1978

Manioc 195 O00 229 O00 Banane plantain 113 O00 151 800 Maïs 7 400 9 290 Riz 350 600 Arachide 4 500 6 300 Canne à sucre 70 900 4ooO00 Huile de palme 1 593 1380

b) Ressources forestières

La forêt couvre 85% du territoire gabonais, ce qui explique l’importance de cette ressource dans l’économie gabonaise. La principale caractéristique de cette forêt est sa richesse en okoumé (Aucourneu kluineunu) qui fait du Gabon le premier exportateur mondial de ce bois. Son exploitation représente 90% de la production du pays tandis que la réserve en okoumé de la forêt gabonaise est estimée à 100 millions de m3. Toutes les autres espèces réunies constituent une réserve de

400 millions de m3. Bien qu’étant l’une des richesses principales du Gabon, la

forêt ne représente plus en 1977 que 7,1010 des exportations du Gabon contre 87% en 1959.

IV. L’INDUSTRIE MANUFACTUREE

Le secteur industriel gabonais est dominé par deux branches d’activités, l’industrie du bois et l’industrie pétrolière, qui font que la contribution du secteur industriel à la formation du PNB au Gabon est l’une des plus élevées en Afrique : 55%.

1. Les industries de transformation du bois

Les scieries prédominent largement dans les entreprises du bois où on pouvait dénombrer une trentaine de scieries industrielles en 1980. Par contre six sociétés seulement font du déroulage et deux fabriquent du contre-plaqué ; la CFG , à Port-Gentil, première usine d’Afrique, et la SHM, près de Libreville. La situation des industries de transformation du bois est

caractérisée par : La faiblesse du taux de transformation des grumes abattues; La compétitivité insuffisante des industries gabonaises; La faible participation des nationaux; L’étroitesse de la gamme d’essences transformées.

1

1. CFG = Compagnie forestière du Gabon.

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E n 1982, le taux de transformation de ces industries a été évalué a 29% pour une production totale de 195 m 3 pour le marché extérieur, le tout à partir de 550 m 3 de grumes trans- formés.

2. Les autres industries

Les industries autres que la transformation du bois comprennent les branches suivantes : Les industries alimentaires; Les boissons et cigarettes; Les industries chimiques; Les industries textiles et de l’habillement; Le raffinage du pétrole; La fabrication des matériaux de construction; La fabrication d’ouvrages en métaux, appareils mécaniques et électriques, etc.

Toutes ces branches, en dehors du raffinage du pétrole et des tissus imprimés, écoulent leur production presque exclusivement sur le marché intérieur car elles sont difficilement compétitives à l’exportation. Les industries alimentaires (sucrerie) et les fabrications de matériaux de construction (Cimenterie) exportent occasionnellement lorsque les cours mondiaux sont favorables (cas de sucrerie) ou lorsqu’apparaissent des opportunités de débouchés (cimenterie) mais l’exportation étant irrégulière, la rentabilité reste faible.

V. LES INSTITUTIONS

La République gabonaise est gouvernée par un régime prési- dentiel à parti unique. Le Président de la République, détenteur du pouvoir d’État est élu pour sept ans au suffrage universel. I1 est assisté par un Premier Ministre.

Sur le plan administratif, le pays est divisé en : 9 provinces, dirigées par des Gouverneurs, 37 départements dirigés par des Préfets, 10 districts dirigés par des Sous-Préfets, 12 communes dirigées par des Maires, 119 cantons dirigés par des Chefs de cantons.

I1 existe une Assemblée nationale dont les membres sont élus pour cinq ans au suffrage universel à deux tours.

B. Plan national de développement et place de la science et de la technologie dans ce plan

I. PRINCIPAUX OBJECTIFS DU Ve PLAN DE DÉVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DU GABON

Les principaux objectifs énoncés dans le document du Ve Plan, sont les suivants : 1. Assurer le développement des secteurs productifs et la diver- sification de l’économie. Les axes de diversification et de développement seront recherchés principalement dans I’agri- culture au sens large (y compris l’élevage) et les agro- industries, la pêche et les industries dérivées, l’exploitation forestière et les industries du bois, l’exploitation des sites touristiques, etc.

2. Renforcer la compétitivité des entreprises; 3. Consolider le redressement financier opéré au cours du plan intérimaire (1 982/1984).

A u niveau sectoriel, la priorité est donnée : A l’agriculture; Aux infrastructures de soutien à l’économie et en particulier aux moyens de communication avec priorité au chemin de fer transgabonais et au réseau routier;

A u système d’enseignement et de formation dans le but de l’adapter aux besoins de l’économie et d’assurer la promotion des hommes en garantissant un emploi à tous les Gabonais adapté à leurs aspirations et à leurs aptitudes.

Pour ce qui concerne le secteur minier et pétrolier, le plan préconise la poursuite des recherches le long du transgabonais.

Dans le secteur industriel, l’accent sera mis au cours du plan sur les activités de transformation des ressources locales en vue de la satisfaction du marché intérieur et l’exportation sous la forme la plus élaborée possible.

II. PLACE DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE DANS LE PLAN DE DÉVELOPPEMENT NATIONAL

Le document du Ve Plan de développement socio-économique du Gabon consacre un chapitre très succint aux études générales et à la recherche scientifique pour la période du plan 1984/1988. L’analyse de la situation de la recherche scientifique au Gabon est caractérisée selon ce document par : Le manque de chercheurs dans certaines disciplines comme

Les moyens financiers insuffisants; La faiblesse des crédits de développement et le manque d’équi-

Le manque de coordination dont souffre la recherche gabo-

l’agronomie et la génétique;

pement scientifique;

naise.

Après cette analyse, le plan fixe quelques objectifs sommaires pour la recherche scientifique au cours de la période quinquen- nale 1984í1988. A u cours de cette période, la priorité est donnée aux recherches liées à l’agriculture et à la filière du bois pour lesquels d’importants projets de développement sont prévus.

Le plan met également un accent sur la recherche techno- logique en rapport avec de possibles applications industrielles et les travaux en sciences humaines en appui aux actions dans le domaine social par divers ministères. E n appui à ces objectifs, le plan prévoit d’allouer à la

recherche scientifique un crédit de 1 820 millions de francs CFA sur la période du plan à répartir entre les cinq instituts du Centre national de recherche scientifique et technique (CENA- REST). I1 apparaît ainsi que sur le plan formel, la recherche scientifique fait partie des préoccupations des planificateurs du développement. Mais la mise en œuvre du plan, qui est dans sa deuxième année, ne semble pas réfléter cette préoccupation. Les instituts du CENAREST et leurs programmes de re-

cherches restent tout aussi démunis qu’auparavant. Les raisons profondes de cette situation seront analysées au niveau du cha- pitre traitant de l’évaluation.

C. Structure de la politique scientifique et technologique nationale

I. HISTORIQUE

Avant l’indépendance du pays, les activités de recherche scienti- fique et technique étaient organisées par l’administration colo-

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niale et exécutées par les instituts de recherche français spécia- lisés pour la plupart dans le domaine agronomique forestier et des sciences fondamentales. I1 s’agit essentiellement : D e l’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer

D u Centre technique forestier tropical (CTFT); D u Centre national de la recherche scientifique (CNRS); De l’Institut de recherches agronomiques tropicales et des

De l’Institut de recherches pour les huiles et oléagineux

De l’Institut de recherches sur le caoutchouc en Afrique

De l’Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropi-

D e l’Institut de recherches du coton et des textiles exotiques

D e l’Institut français du café, du cacao et autres plantes stimu-

Après l’indépendance proclamée en août 1960, le Gouvernement gabonais a conclu avec la France un accord de coopération technique régi par une convention générale relative à la recherche scientifique signée le ler juillet 1960. Aux termes de cet accord, les programmes de recherche

scientifique exécutés par les instituts français au Gabon béné- ficient d’un financement paritaire des deux pays. U n comité de quatre membres dont deux désignés par le Gouvernement du Gabon et deux désignés par le Gouvernement français suit l’exécution des programmes de recherche d’intérêt local. La même convention prévoit que le Gabon peut désigner

un représentant au conseil d’administration des organismes français qui exercent des activités sur le territoire national. Jusqu’en 1972, date de la création au sein du Ministère de

l’éducation nationale d’une direction de la recherche scienti- fique, le Gabon ne disposait, à proprement parler, d’aucun organisme national de politique scientifique et technologique. Cette direction de la recherche scientifique fut érigée quelque temps après, en un Haut Commissariat de la recherche scienti- fique. L’évolution de cette structure de politique scientifique a abouti en 1975, à la création et à la mise en place d’un Minis- tère de la recherche scientifique, chargé de l’environnement et de la protection de la nature. Les responsables de ce nouveau département ont entrepris dès lors, une série de reflexions qui ont abouti à l’élaboration d’un document de politique scienti- fique nationale dans lequel les grands axes et les principes devant régir les actions en la matière ont été définis et soumis au Conseil du Gouvernement qui les a adoptés. Ce document énonce en substance quatre grands (( principes n devant désor- mais régir l’élaboration de la politique scientifique et technolo- gique nationale.

1. Le principe de planification

(ORSTOM’);

cultures vivrières (IRAT);

(IRHO);

(IRCA);

caux (IEMVT);

(IRCT);

lantes (IFCC).

La recherche scientifique au Gabon doit être opérationnelle, c’est-à-dire être un instrument puissant au service du déve- loppement de la nation. Une liaison permanente devra exister entre l’organe élaborant le plan national de recherche scienti- fique et l’instance chargée d’élaborer le plan national de développement économique et social. Devant déboucher en toute priorité sur des résultats susceptibles d’être immédiate- ment exploités, la recherche doit être orientée vers des sec- teurs précis en liaison constante avec les objectifs assignés par le plan national de développement. La prépondérance de la recherche (( utilitaire )) est mise en avant mais sans pour autant, dans cette phase de décollage scientifique, négliger la recherche (( idéaliste )).

2. Le principe de souveraineté

Selon ce principe, les autorités politiques du pays sont seules

responsables de la définition des programmes de recherche scientifique et technique exécutés sur le territoire national et du contrôle de leur déroulement et de leurs résultats.

3. Le principe de l’unicité organiqueldu cadre d’exécution de la politique scientifique

Ce principe vise à éviter les doubles emplois dans la recherche scientifique et technique et à simplifier l’exécution de la re- cherche : les programmes de recherche scientifique de tous ordres seront exécutés dans un cadre unique et étatique. C’est dans ce cadre que sont regroupés tous les anciens insti- tuts scientifiques français. Toutes les recherches (y compris les recherches universitaires) effectuées dans le pays, le sont sous la responsabilité du Ministère de la recherche scientifique.

4. Le principe d’universalité

Partie intégrante de la communauté scientifique universelle, la communauté scientifique gabonaise apportera sa contribu- tion à l’avancement de la science et à l’évolution de la connaissance universelle à travers la publication des résultats obtenus lors de l’exécution des programmes nationaux de recherche scientifique et de par sa participation aux activités scientifiques internationales.

En application du principe d’unicité organique énoncé dans le document de politique scientifique nationale, un Centre national de recherche scientifique et technologique (CENAREST) a été créé par ordonnance no 6/76 du 22 janvier 1976. Cet organisme, placé sous tutelle du Ministère de la recherche scientifique jouit du statut d’un établissement public doté de personnalité civique et d’autonomie financière. Le CENAREST est investi des missions suivantes : Élaborer les projets de planification de recherche scientifique à soumettre au Conseil national de la recherche scientifique;

Exercer le contrôle permanent de l’exécution des programmes élaborés par les organismes de recherche non nationaux qui utilisent les matériaux scientifiques gabonais;

Exécuter les programmes de recherche; Assurer la coordination des activités de recherche scientifique

Promouvoir les structures nationales de recherches; Favoriser la formation et la promotion des chercheurs na- tionaux;

Faciliter les échanges entre chercheurs dans le cadre d’une coopération scientifique et technique à l’échelon tant national qu’international;

Établir un réseau d’informations scientifiques et techniques. Analysées par rapport aux différents niveaux fonctionnels

définis par l’Unesco en ce qui concerne le processus d’élabora- tion de la politique scientifique et technologique nationale, les missions confiées au CENAREST comportent à la fois des fonctions d’élaboration, de contrôle, de coordination et de pro- motion de la politique scientifique et technologique qui relèvent du niveau fonctionnel généralement reconnu à un organisme directeur de politique scientifique et technologique du niveau ministériel d’une part, et des fonctions d’exécution de pro- gramme de recherche, d’information et de documentation scientifique et technique généralement confiées aux centres et institutions chargés de l’exécution de la politique scientifique et technologique nationale d’autre part. Ces mélanges de responsabilités introduits dans les fonctions

du CENAREST constituent les sources premières des conflits d’attribution qui ne manqueront pas de naître entre le CENA- REST et son ministère de tutelle.

et technique;

1. Cette institution travaille déjà au Gabon en utilisant des installations permanentes alors que d’autres envoient des missions d’études selon les besoins.

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Le CENAREST regroupe sous son autorité, cinq instituts

L’Institut de recherches agronomiques et forestières (IRAF); L’Institut de recherches technologique; L’Institut de recherche en sciences humaines (IRSH); L’Institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle

L’Institut de recherche en écologie tropicale.

spécialisés :

(IPHAMETRA);

C’est dans ce contexte que sera signé le 15 février 1977 un nouvel accord de coopération franco-gabonais qui va régle- menter le processus de transfert aux structures nationales gabo- naises des installations, matériels et mobiliers, moyens de recherche dont disposaient au Gabon les organismes et instituts de recherche français notamment I’ORSTOM, le CTFT et le CNRS. A u terme de cet accord, les programmes de recherche menés

en coopération sont déterminés et retenus d’un commun accord. U n comité paritaire dont la réunion est annuelle est chargé de veiller à l’application de l’accord. En clair, il s’agissait du retrait du Gabon des institutions françaises de recherche qui intervenaient dans ce pays.

II. AUTRES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX JOUANT UN ROLE D A N S L’ÉLABORATION DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONALE

1. L a recherche universitaire

La recherche universitaire est conduite sous le contrôle du Conseil scientifique universitaire qui étudie les projets de re- cherche établies par les conseils scientifiques des établissements universitaires et définit les thèmes prioritaires. Les attributions du Conseil scientifique universitaire sont :

La coordination de la recherche au sein de l’université afin de mieux gérer les moyens existants;

Les relations avec les autres organismes nationaux de recherche afin de coordonner les activités;

La préparation du budget de recherche de l’université et sa répartition entre les différents thèmes de recherche et le contrôle de leur utilisation;

La publication des résultats, etc. Le budget de la recherche universitaire, de l’ordre de 150 mil-

lions de francs CFA par an, n’a guère varié depuis cinq ans. D e l’avis des responsables de la recherche universitaire, les

problèmes de la recherche à l’université ne proviennent pas de l’insuffisance des fonds alloués mais des difficultés qu’ont les chercheurs à en disposer effectivement eu égard aux nombreuses tracasseries administratives qu’engendre le système de contrôle à priori de l’utilisation de ces fonds. De nombreux thèmes de recherche existent à I’UOB’. O n

signale qu’en 1982, le centre universitaire des sciences de la santé a bénéficié à lui seul du tiers des crédits de recherche de l’université. Les programmes de recherche du CUSS portent pour la plupart sur les maladies infantiles liées aux parasites tropicaux. Quant à la faculté des sciences, les thèmes de recherche sont

regroupés en quatre grands programmes : Connaissance des écosystèmes; Énergies nouvelles et renouvelables; Mathématiques appliquées et informatique; Étude des substances naturelles.

A la faculté de droit et sciences économiques et à la faculté de lettres et sciences humaines, de nombreux thèmes de recherche sont en cours portant respectivement sur les problèmes écono- miques du Gabon et l’histoire, la tradition orale et I’environ- nement de l’homme gabonais.

L’une des caractéristiques de la recherche universitaire gabo- naise est qu’elle s’oriente résolument, tout en gardant un carac- tère fondamental, vers la résolution de problèmes économiques. U n exemple typique dans le genre concerne le programme de recherche du professeur Boussienguet sur l’étude de la coche- nille du manioc: les résultats scientifiques de ce programme sont assez éloquants; les recherches menées dans la nature et au laboratoire ont permis de connaître la composition et les variations saisonnières de l’abondance des parasites et des pré- dateurs de manihoti au Gabon. Elles ont permis de dresser un premier bilan sur la dynamique des populations de ce parasite et de ses ennemis naturels indigènes; ce qui a permis de mettre au point un programme de lutte biologique contre ces parasites du manioc. Les conclusions de ces recherches permettent de se prononcer

sur les chances de succès de la lutte biologique contre ces para- sites par l’introduction d’entomophage au Gabon. Ces travaux ont donné lieu à une soutenance de thèse le 15 octobre 1984 à la faculté des sciences de Paris.

2. La recherche scientifique dans les autres ministères

En dépit du principe d’unicité énoncé en 1975 en matière d’exé- cution de la politique scientifique et technologique nationale et dont le but était d’éviter à la recherche scientifique gabonaise les doubles emplois, la dispersion de moyens et la multiplicité des centres de décision, force est de constater aujourd’hui que l’exécution des programmes de recherche scientifique gabo- naise connaît une grande dispersion tant en ce qui concerne les ressources financières qu’humaines. Le cas le plus spectaculaire concerne le domaine de la recherche agronomique OU le Minis- tère de l’agriculture, des eaux et forêts et du développement rural, en dépit de l’existence d’un Institut de recherches agro- nomiques et forestières (IRAF), au niveau national, organise et conduit sous la responsabilité de sa Direction des études et de la recherche, son propre réseau de recherche agronomique dans le pays. Le Ministère dispose ainsi d’un important réseau d’expé- rimentation agronomique aussi bien sur les cultures industrielles que vivrières. I1 s’agit : Du Centre de multiplication de cacaoyier d’élite d’Oyem (CMCE) où d’importants programmes de sélection sur le cacao et café sont conduits avec l’assistance de l’Institut français du café, du cacao et autres plantes stimulantes

D u Centre d’expérimentation rizicole de Ndendé OU des pro- grammes de sélection de riz pluvial sont menés;

D u Centre d’expérimentation d’hévéa-culture (Mitzic) où il est prévu à terme la création d’un bloc industriel de lo00 ha;

Du Centre d’introduction, d’adaptation et de multiplication du matériel végétal, vivrier, fruitier et maraîcher de Ntoum. Ce dernier, connu sous le sigle de CIAM, est l’un des plus importants centres de recherche dont le réseau d’extension couvre actuellement 7 des 9 provinces du pays.

(IFCC);

Le CIAM a été créé en 1975 grâce à l’assistance de la FAO sur financement du PNUD. De 1975 à 1980, les activités du CIAM étaient limitées a la province de l’Estuaire OU est localisée la station principale de Ntoum. Les autres stations provinciales ont été ouvertes progressivement; appelés initialement extension CIAM, les centres ont été dénommés N stations provinciales CIAM D. L’objectif poursuivi était de placer une antenne CIAM dans chaque province du pays. Ces stations sont considérées comme des centres d’expérimentation, de multiplication et de démonstration dont les objectifs ont été résumés comme suit :

1. UOB = Université Omar Bongo.

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Étude des zones agro-climatiques du Gabon en identifiant les avantages et les contraintes de chaque région dans les do- maines vivriers, fruitiers et maraîchers;

Connaissance du matériel local et étude comparative de son comportement avec le matériel issu des sélections et des essais du CIAM de Ntoum afin de diffuser des variétés plus pro- ductives, rustiques et bien adaptées aux conditions agro- climatiques propres à chaque région;

Établissement de parcelles de démonstration utilisant le maté- riel sélectionné en intégrant des techniques améliorées de production;

Mise à la disposition des paysans ou des structures intéressées du matériel végétal de qualité par l’établissement de par- celles de multiplication végétative ou de production de semences;

Formation des cadres nationaux et du personnel spécialisé affecté dans les stations.

L’ensemble des ressources dont bénéficie le programme CIAM est de l’ordre de 500 millions de francs CFA par an; 16 ingé- nieurs dont 8 expatriés y participent. Les résultats atteints par le projet sont très performants tant sur le plan de la fourni- ture de semences ou de jeunes plantes aux paysans que sur le plan de l’amélioration des rendements. Cette expérience gagne- rait cependant à s’associer les services de I’IRAT où de nom- breux chercheurs, faute de moyens financiers, se retrouvent quasiment en chômage technique. Le Centre international de la recherche médicale de France-

ville (CIRMF), organisme de recherche placé sous la double tutelle du Ministère de la santé publique et de la population et du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, bénéficie d’un budget de 2,6 milliards de francs CFA. Ses programmes de recherche actuels portent sur la fécondité, les maladies transmises sexuellement, la protection de la mère et de l’enfant et l’épidémiologie des affections les plus couramment rencontrées au Gabon et dans la sous-région.

D. But, portées, fonctions et responsabilité du principal organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

I. DENOMINATION OFFICIELLE

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scienti- fique chargé de l’environnement et de la protection de la nature.

II. ADRESSE POSTALE

B.P. 2217, Libreville, Gabon.

III. SITUATION JURIDIQUE ET CARACTERISTIQUE ADMINISTRATIVE

L’ordonnance no 6/76 du 22 janvier 1976 créait le Ministère de la recherche scientifique, chargé de l’environnement et de la protection de la nature dont les attributions et l’organisation ont été fixées par le décret no 00237/PR/MRSEPN du 4 mars 1976. Le Ministère fut transformé plus tard en Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique chargé de l’environnement et de la protection de la nature et en 1984 un Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

IV. BUTS ET FONCTIONS

Les attributions du Ministère chargé d’élaborer la politique scientifique et technologique sont les suivantes : La planification des thèmes de recherche dans une optique de

La centralisation des données et informations scientifiques; La publication des travaux de recherche; La mise en piace, l’organisation et le contrôle de l’organisme national de la recherche scientifique et technologique placé sous sa tutelle.

développement;

V. ORGANISATION ET METHODES DE TRAVAIL

La structure des organismes dirigeants de la politique scienti- fique et technologique comprend, outre le Ministère : Le Conseil national de la science et de la technologie présidé par le Chef de l’État et comprenant les ministères respon- sables des secteurs de développement et utilisateurs des résultats de recherche scientifique et technique;

Le Comité technique de la recherche; Les organismes d’exécution.

Sur le plan organisationnel, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique comprend un Secréta- riat général du ministère auquel sont rattachés les services cen- traux ci-après : Une Direction de l’enseignement supérieur; Une Direction des œuvres universitaires; Une Direction de la recherche scientifique et technologique. Les organismes et institutions rattachés au ministère sont :

Le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST);

Le Centre national anti-pollution (CNAP); Le Conseil national de l’environnement; Le Secrétariat du Conseil national de la science et de la tech- nologie.

Le Directeur de la recherche scientifique est chargé, aux termes du décret no 00237/PR/MRSEPN du 4 mars 1976 : D e l’application de la politique du gouvernement en matière de

D e l’élaboration des dossiers du ministère à soumettre au

D e la répartition des sessions du CNST dont il est le secrétaire

D e la Présidence de la commission nationale des brevets; D e la préparation du budget de la Direction.

recherche scientifique;

Conseil national de la science et de la technologie;

permanent;

E. Ressources propres du principal organisme directeur de la politique scientifique et technologique

La double fonction du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et la structure qui en résulte ne per- mettent pas de dégager les ressources spécifiques consacrées à sa mission de politique scientifique et technologique. Cepen- dant, les ressources globales (financières, humaines et en infor- mation) dont disposent les organismes de recherche regroupés au sein du CENAREST permettent de se faire une idée du potentiel scientifique et technique dont dispose le Ministère pour la politique scientifique nationale. C’est à ce potentiel que nous nous référons dans ce chapitre sur les ressources.

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I. RESSOURCES FINANCIERES

Pour l’année 1984, la répartition des crédits consacrés par l’État aux instituts du CENAREST est présentée au tableau 5.

ingénieurs est l’Institut de recherches agronomiques et fores- tières avec 39% de l’effectif total du personnel d’encadrement, suivi par l’Institut de recherche en sciences humaines avec 20% et l’Institut de recherche en pharmacopée et médecine tradition- nelle avec 18%. Les deux instituts les plus démunis en per- sonnel sont l’Institut de recherche technologique @To) et l’Institut de recherche en écologie tropicale (5%). O n note par ailleurs une très faible participation du per-

sonnel expatrié dans les programmes de recherche des instituts où ils ne représentent que 7% de l’effectif du personnel d’enca-

Tableau 5.

Institutions Dotation en millions drement de la recherche. de francs CFA

III. RESSOURCES EN I N F O R M A T I O N S

Le Gabon ne dispose pas à l’heure actuelle de l’inventaire exhaustif de son potentiel scientifique et technologique. Cepen- dant on signale qu’une mission de consultation de l’Unesco effectuée par M. F. Pfetsch a permis de jeter les bases de cet inventaire qui devra être réalisé par la Direction de la recherche scientifique.

Institut de recherches agronomiques et forestières 73 Institut de recherche en écologie tropicale 18 institut de recherche technologique 9 Institut de recherche en pharmacopée et médecine traditionnelle 27 Institut de recherche en sciences humaines 9

Total 136

F. Liens existant entre l’organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale et les organes homologues des ministères sectoriels Si l’on ajoute à ce montant le crédit dont bénéficie la recherche

universitaire aui est de l’ordre de 150 millions de francs CFA par an, on arrive à un total de 286 millions de francs CFA par an consacrés à la recherche scientifique dépendant du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les organes dirigeants de la politique scientifique et technolo-

giaue tels aue le Conseil national de la science et de la tech-

II. RESSOURCES H U M A I N E S noiogie et 1; Conseil d’administration du CENAREST dont les compositions associent les différents ministères sectoriels intéressés par les résultats de la recherche constituerait, s’ils se

Tableau 6.

EncadremenURecherche Secrétariat /Service Ensemble

Gabonais Expatriés Total Gabonais Expatriés Total Gabonais Expatriés Total

Secrétariat général 3 - 3 7 1 8 10 1 11 IRAF 21 1 22 53 2 55 74 3 77 IPHAMETRA’ 9 1 10 9 - 9 18 1 19

11 10 10 21 - 21 IRSH 11

IRT 5 1 6 9 2 11 14 3 17 IRET 3 1 4 16 1 17 19 2 21

- -

Ensemble 52 4 56* 104 6 110 156 10 166

1. Les données 198411985 n’ayant pu être obtenues, on a reporté ici, pour I’IPHAMETRA, les résultats du recensement 198311984. 2. Dont 4 cumulant des fonctions d’enseignement à I’UOB et d’encadrement ou de recherche. Source : Annuaire statistique de l’enseignement supérieur 198411985. Cabinet du Ministre.

Le tableau 6 concernant les ressources humaines appelle les réunissaient régulièrement, les lieux privilégiés de rencontre et commentaires ci-après : de concertation entre chercheurs d’une part, et entre les cher- O n note une pénurie significative de personnel d’encadrement cheurs et les utilisateurs des résultats de la recherche d’autre

de la recherche dans les différents instituts de recherche. L’ins- part. Malheureusement, ces instances, bien qu’existant, ne titution qui regroupe le plus grand effectif de scientifiques et fonctionnent pas. C’est d’ailleurs cet état de fait qui crée l’iso-

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lement dont souffre la recherche scientifique vis-à-vis des autres ministères, notamment ceux intéressés par les résultats de la recherche, et qui a amené certains d’entre eux comme le Minis- tère de l’agriculture à mettre en place, avec l’assistance exté- rieure, son propre réseau de recherche agronomique. La recherche scientifique et technologique étant par excellence

une activité de type intersectoriel, il importe, si elle veut résoudre les problèmes de développement qui se posent au niveau des différents secteurs de production, qu’elle se dote de mécanismes de concertation fonctionnels permettant aux différents utilisateurs de faire connaître leurs besoins et de s’assurer qu’ils demeurent la source principale d’inspiration des programmes de recherche en cours dans les institutions chargées de la recherche scientifique. C’est à cette seule condition que la recherche peut prétendre se mettre au service du développement et bénéficier en retour du soutien des ministères intéressés.

G. Évaluation critique du travail accompli par l’organisme directeur de politique scientifique et technologique nationale

I. IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIO- ÉCONOMIQUE

La modicité des moyens financiers et matériels dont dispose le système national de science et technologie et la pénurie cruelle en ressources humaines dont souffrent les instituts de recherche n’ont pas permis jusqu’ici à la recherche scientifique gabonaise de produire des résultats susceptibles d’avoir un impact signi- ficatif sur le développement socio-économique du pays. Cependant, quelques résultats dans le domaine de la recherche

agronomique et écologique, en sciences humaines, en pharma- copée et médecine traditionnelle et en technologie méritent d’être mentionnés à l’actif des instituts qui les ont élaborés : a) A l’Institut de recherches agronomiques et forestières, les programmes de recherche portent sur l’amélioration des plantes à tubercule, la pédologie, la sylviculture et l’agro- foresterie;

b) L’Institut de recherche en écologie tropicale conduit des pro- grammes de recherche en écologie et en écosystème sur des stations et sites de renommée mondiale, où se trouvent pério- diquement des chercheurs de toutes nationalités (français, allemands, hollandais, écossais, américains) pour faire le point des connaissances sur les interactions entre l’homme et son milieu. L’un des programmes majeurs de l’Unesco, le programme

MAB (Man and Biosphere)!a trouvé dans cette forêt (( vierge )) de Makokou un site de prédilection où des programmes de recherche portant sur l’inventaire de la faune et de la flore ainsi que sur la structure et la dynamique de la forêt sont menés avec l’appui de l’Organisation.

c) A l’Institut de recherche en pharmacopée et médecine tradi- tionnelle, les résultats existants concernent l’échantillonnage de plantes de 200 espèces en vue de déterminer la présence de principes intéressants tels que : alcaloïdes, flavoïdes, tanoïdes, quinones, saposides, etc.

d)A l’Institut de recherche en technologie, les résultats de recherche les plus intéressants concernent la conservation des denrées alimentaires par séchage-fumage. Ces résultats per- mettent de disposer des techniques de séchage-fumage avec conditionnement sous vide de différentes espèces de poissons (bar, bécune, dorade, capitaine, maquereau, etc.).

e) Les programmes de recherche à l’Institut de recherche en sciences humaines ont rendus disponibles les résultats sur : - le dictionnaire des villages de la province de l’Estuaire, - l’étude du monde pygmée au Gabon, - la connaissance du monde urbain et rural au Gabon.

f) A l’université, les résultats de recherche sur les cochenilles du manioc ont permis d’identifier un superprédateur de ces parasites et d’entamer avec succès une lutte biologique pour la protection à moindre frais du manioc, aliment de base de la population gabonaise.

I1 convient de mentionner à l’actif de la recherche scientifique gabonaise les résultats atteints par les programmes de recherche en cours dans les ministères autres que celui de la recherche et notamment au niveau du réseau des centres d’introduction, d’adaptation et de multiplication du matériel végétal (CIAM). Ces résultats ont permis de mettre à la disposition des paysans

en 1984: 50 o00 plants d’arbres fruitiers, 1 million de boutures saines de manioc, 6 tonnes de semences de maïs à haut rendement et 1 tonne de semences de soja et d’arachide.

II. IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT DU POTENTIEL SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONAL

Le Centre national de recherche scientifique et technique (CENAREST) regroupe la plus importante partie du potentiel scientifique et technologique du pays. La plupart des institu- tions qui le constituent, tels que l’Institut de recherches agrono- miques et forestières (IRAF), l’Institut de recherche en écologie tropicale (IRET), l’Institut de recherche en sciences humaines, ont hérité en 1977 des installations laissées par les instituts de recherche français (ORSTOM et CNRS) qui conduisaient la recherche scientifique au Gabon. En 1976, la participation de l’État gabonais au budget des

deux institutions françaises, ORSTOM et CNRS, était de 300 millions de francs CFA. En 1984, le budget du CENAREST à répartir sur les cinq instituts le constituant n’était plus que de 136 millions de francs CFA. Quand on sait qu’une partie substantielle de ce budget doit servir à payer le personnel subal- terne dont ont hérité certains de ces instituts après le départ de I’ORSTOM et du CNRS, on imagine la part nécessairement infime affectée aux programmes de recherche.

III. DIFFICULTÉS ET OBSTACLES RENCONTRES PAR L’ORGANISME DE POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE

L’une des premières difficultés auxquelles est confronté l’organe directeur de politique scientifique et technologique du Gabon est d’ordre structurel et organisationnel. Plusieurs missions de l’Unesco, invitées par le Gouvernement

du Gabon pour le conseiller sur l’organisation et la mise en œuvre de sa politique scientifique et technologique nationale, ont été effectuées au Gabon. L’une de ces missions, conduite par Messieurs Y. de Hemptinne, Directeur de la Division de politiques scientifiques et technologique de l’Unesco et J. Daguin, consultant, en mars-avril 1979, a permis de mettre en relief les principaux obstacles qui freinent ou bloquent l’élaboration et la programmation de la politique scientifique. Le gouverne- ment en a pris note pour une meilleure formulation de sa poli- tique scientifique.

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IV. PERSPECTIVES D’AVENIR

L’une des grandes faiblesses du système national de science et technologie du Gabon est le non fonctionnement des organes dirigeants de la politique scientifique et technologique, tels que le Conseil national de la science et de la technologie.

I1 est donc impératif, si l’on veut donner une nouvelle impul- sion à la science et à la technologie dans le pays : 1. D e rendre fonctionnels les organes dirigeants de la politique scientifique et technologique dont le plus important est le Conseil national de la science et de la technologie, pour une meilleure intégration de la science et de la technologie dans le plan de développement national.

2. D e mettre en œuvre et faire respecter sur le plan national les quatre principes énoncés en 1975 dans la charte de la politique scientifique et technologique nationale et particulièrement celui de l’unicité de la recherche scientifique dont le but est d’éviter à celle-ci les doubles emplois, la dispersion des moyens, la multiplication des centres de décisions, les incohé- rences institutionnelles et fonctionnelles.

3. D e mettre à la disposition de la structure nationale de re- cherche scientifique des ressources financières lui permettant d’exécuter les tâches qui lui sont assignées pour la réalisation du plan national de développement.

4. De réaliser le plus rapidement possible l’inventaire du poten- tiel scientifique et technologique national, indispensable à la

maîtrise de la planification et de la programmation de la recherche.

5. D e promouvoir la carrière du chercheur scientifique en élaborant et en adoptant au niveau national un statut des travailleurs scientifiques et techniques et en particulier celui des chercheurs.

Références bibliographiques

1. Centre national de la recherche scientifique et technique (CENAREST). Rapport d’activité, 1984.

2. Y. de Hemptinne et J. Y. Daguin. Rapport de mission sur la politique scientifique et technologique au Gabon, série FMR/ SC/STP/79/167. Unesco, Paris, 1979.

3. Annuaire statistique de l’enseignement supérieur 1984/1985. 4. Atlas du Gabon. 5. Conférence des Ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technologique des pays membres de I’ACCT, Yamoussoukro, 17-22 octobre 1983. Document national du Gabon.

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République centrafricaine Tableau 1. Evolution du budget de l’État (en milliards de francs CFA)

A. Cadre politique et socio-économique Recettes Dépenses Déficit Masse budgétaires salariale

I. DONNEES GÉOPOLITIQUES

1. Situation

Le République centrafricaine est située entre le 14‘ et le 27‘ degré de longitude Est et entre le 20e et le 9e degré de latitude Nord. Logé au cœur de l’Afrique et entièrement enclavé, le pays est limité au nord par le Tchad, à l’est par le Soudan, à l’ouest par le Cameroun et au sud par le Zaïre et la République populaire du Congo.

2. Superficie

623 O00 km*.

1971 12,s 13,8 - 1,3 - i 972 13,8 13,8 O 1973 13,3 15,8 - 2,5 -

-

1974 12,6 17,2 - 4,6 - 1975 12,7 18,s - 5,8 9,o 1976 13,6 21,1 - 7,s 9,6 1977 16,6 22,6 - 5,9 10,6 1978 18,8 25,s - 6,7 12,3 1979 20,l 27,9 - 7,8 17,2 1980 20,6 30,5 - 9,9 18,7

3. Population 2 334 O00 habitants (1979). a) Densité moyenne : 3,7 habitantsíkm’. b) Taux de croissance annualle : 2,5%. c) Répartition de la population : La majorité de la population de la République centrafricaine vit dans le centre et l’ouest du pays. Les régions de l’est et du nord-est qui rassemblent 6% de la population sur 40% de la superficie du pays restent surtout le domaine de la,grande faune. 86% de la population travaillent dans le secteur primaire

(agriculture et mines). La répartition de la population par groupe d’âge d’après le

recensement de 1975 se présente comme suit : 0-14 ans 42,9% 15-59 ans 53,5% 60 ans et plus 3,6%

Le taux d’urbanisation défini par le rapport entre la population des communes de plus de 10 O00 habitants ou plus et la popu- lation totale du pays est de 28,6%; 17 agglomérations ou villes ont une population qui atteint ou dépasse le seuil de 10 O00 habitants résidents. Bangui (la capitale) totalise à elle seule 334 O00 habitants

soit environ 15% de la population totale. Le taux de scolari- sation des enfants âgés de 6 à 14 ans est estimé à 46,3% (taux réel) et à 67% (taux apparent).

II. I N D I C A T E U R S ÉCONOMIQUES

1. Budget général de 1’fCtat et production intérieure brute (PIB) L’évolution du budget de l’État entre 1971 et 1980 montre une augmentation plus rapide des dépenses de l’État sur les recettes budgétaires, leur montant passant de 13,8 milliards en 1971 à 30,5 milliards en 1980, ce qui laisse un déficit budgétaire qui est passé de 1,3 milliard en i971 à 9,9 milliards en 1980, exclusion faite des subventions d’équilibre budgétaire accordées par l’aide extérieure. Pendant la m ê m e période la production intérieure brute a peu

augmenté montrant une évolution en dent de scie avant de commencer à décroître à partir de 1978 jusqu’en 1980 (cf. tableau 2). Le premier plan de redressement a amené une amélioration

en 1982, amélioration qui devait se poursuivre suivant les estimations.

Tableau 2. Evolution du PIB (aux prix courants et aux prix constants) (en milliards de francs CFA)

Comptes nationaux 1977 1978 1979 1980

PlB (aux prix courants) 115,2 117,4 126,6 144,7 dont :

Secteur primaire 55,3 56,9 56,7 6 0 9 1

Secteur secondaire 21,2 20,6 24,3 26,6 Secteur tertiaire 38.7 39,9 45,5 58.0

PIB (aux prix constants 1977) 115,2 109,3 103,4 102,O PNB (aux prix courants) 123,O 125,O 133,6 152,7 PNB (aux prix constants 1977) 123,O I16,4 109,2 107,6

PNB per capita (francs CFA) aux prix courants 56760 56280 58670 65420 aux prix constants 1977 56 760 52 410 47 960 46 100

Source : Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, 1981. Mémoire de la République centrafricaine. Nations Unies.

2. Commerce extérieur

Plus de 80% des produits de consommation sont imposés. Tandis que le volume des importations augmentait, les expor- tations ont connu une baisse en volume et en valeur (1976/ 1979) ce qui a rendu la balance commerciale fortement défi- citaire. Les principaux produits d’exportation sont : Diamant 31% Café 27 Vo Bois 23 To Coton 9 @/o Tabac 4 To Divers dont ivoire 6%

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Les principaux produits importées sont : Carburants 16V0 Machines et appareils 16%

Produits alimentaires

Métaux communs

Autres produits

Matériel de transport 11%

manufacturés 6 Vo

et ouvrages 5 To

de consommation 46 Yo

Tableau 3. Évolution du commerce extérieur (en milliards de francs CFA)

2. Ressources géologiques et minières

La géologie de la République centrafricaine est partie intégrante du vieux bouclier africain constitué de formations appartenant pour l’essentiel au précambien, généralement métamorphosé et granitisé. Ce soubassement ancien est localement reconverti en discordance par des formations sédimentaires. Le sous-soi de la République centrafricaine comporte un

important potentiel minier qui n’est pas encore totalement évalué. A l’heure actuelle ce n’est que le diamant qui est exploité et qui contribue pour une part importante à l’économie du pays (environ 30% de la valeur totale des exportations). O n signale également des gisements d’uranium dans la région

de Bakouma à plus de 600 km à l’est de Bangui. Le pays possède également de l’or, du fer et de l’ivoire.

1977 1978 1979 1980

Exportations (FOB) 28,6 22,8 26,O 23,6 Importations (FOB) 25,5 26,9 28,5 42,6 Balance commerciale 3,l 0,9 - 2,5 - 19,O Balance des paiements

Balance des biens

co want s - 13,l - 16,8 -23,6 -43,4

de service - 12,9 - 15,8 -21,6 -40,9

3. Ressources agricoles et forestières

Les conditions physiques du milieu (pluviométrie et ensoleille- ment) sont favorables à l’agriculture. L a pluviométrie, de 1700 à 1200 mm par an, permet une gamme variée de cultures. La seule limitation est la faible profondeur des sols et l’abondance des surfaces rocheuses : la surface agricole exploitée atteint à peine 2% de la superficie totale du pays. O n estime à 6% la surface totale forestière. Écologiquement le pays se répartit en deux zones : une zone forestière au sud-ouest et au sud, passant graduellement à une zone de savane arborée et de savane au centre et au nord du pays.

III. RESSOURCES NATURELLES

1. Réseau hydrographique et régions naturelles

Le pays est continental et situé très loin des côtes maritimes. Les cours d’eau des deux bassins qui se partagent la République centrafricaine (celui du Chari au nord et celui de l’Oubangui au sud) ont un régime lié à celui des précipitations. La montée des eaux correspond donc à la saison des pluies avec un léger décalage dans le temps dû au ruissellement sur des sols géné- ralement peu perméables et sous une végétation de savane arboré, mais seul l’Oubangui est navigable et permet de relier le pays à l’extérieur.

4. Élevage

Les conditions naturelles du milieu font de la République cen- trafricaine un pays à grandes potentialités d’élevage grâce à la forte capacité d’herbes de ses savanes; 11% des activités du secteur primaire sont consacrées à l’élevage qui représente 4% de la production nationale brute (PNB). Le cheptel bovin est estimé à 1 250 O00 têtes en 1980. Le pays compte également 900 O00 ovins-caprins, 300 O00 porcins et 1,7 million de volailles.

5. Développement forestier

La forêt dense occupe en République centrafricaine une super- ficie de près de 6% de la superficie totale du territoire soit environ 3 400 O00 hectares de forêt. L’exploitation de cette

Tableau 4. Évolution des principales productions agricoles (en milliers de tonnes)

1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982

Manioc (cossettes) 274,O 267,O 283,O 272,O 280,O 286,O 224,O 257,O 257,O 271,O Arachide (coques) 71,O 72,O 132 134 132’0 38,O 88,O 95,O 123,O 124,O Maïs 51,O 45,O 45,O 41,O 42,O 32,O 39,O 34,O 41,O ?

Sésame 12,o 11,o 13,O 12,O 13,O 10,O 12,5 10,O ll,o 11,o Sorgho-mil 49,O 51,O 42,O 41,O 42,O 46,O 41,O 47,O 56,O 54,O

Paddy 6,O 630 12,o ll,o 12,o 10,o 12,5 12,O 13,O 12,O Coton graine 52,O 45,O 47,O 33,O 41,O 28,O 32,O 28,O 23,O 18,O Café marchand 9,O 10,O 10,o 12.0 10,o ll,o 13,O 16,O 16,8 17,O Tabac 1,9 1.4 1,7 13 2,4 2,9 13 192 099 190

Source ; Atlas Jeune Afrique, République centrafricaine, Édition 1984.

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forêt représente une richesse économique considérable pour le pays. Une douzaine d’espèces constituées à 95% de bois rouge font l’objet d’une exploitation commerciale. I1 s’agit principa- lement des espèces suivantes : Sapelli : Entandrophragma cylindricum (90o’ro) et Sipo :

Entandrophragma utile (4qo). Les bois blancs (Ayon : Triplo- chiton scleroxylon) représentent 3%. Les autres espèces repré- sentent seulement 20% des espèces exploitées.

I1 convient de signaler qu’une intense activité de pisciculture se développe dans le pays avec l’assistance internationale. La production de poisson en 1980 a été estimée à 12 O00 tonnes.

IV. L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE ET PROBLEMES DE DÉVELOPPEMENT

La part du secteur industriel dans le produit national burt ne cesse de décroître depuis 1965 où elle était de 14%; en 1977 elle n’était plus que de 10,7% et en 1981 elle est tombée à 7,7%. Appartenant en majeure partie au capital privé, I’indus- trie centrafricaine comprend essentiellement des unités de trans- formation des produits agricoles et forestiers ainsi que la fabri- cation de quelques produits de substitution. Ce sont les entre- prises suivantes : Société industrielle centrafricaine de produits alimentaires et dérivés (SICPAD) produit la farine de céréale, de l’huile, du savon et du tourteau pour l’alimentation du bétail et de la volaille;

Union centrafricaine de textile (UCATEX) transforme le coton en tissu et la roselle en toile de sacs d’emballage;

Société centrafricaine de cigarettes (SOCACIG) et Manufacture centrafricaine de cigares (MANUCACIG) transforment le tabac en cigarettes;

Société CENTRAPALM fabrique de l’huile de palme; Société centrafricaine de développement agricole (SOCADA)

Société SATO torréfie et commercialise le café; Les brasseries MOCAF, SCB et SOPPROBA fabriquent la

Le complexe sucrier de la Ouaka; Les scieries SCAD, SOCEFI, EFBAKA et NDOLOBO, trans-

collecte et traite le coton;

bière;

forment le bois en planches, contreplaqués et chevrons.

A part la brasserie qui est en pleine expansion, la plupart de ces entreprises tournent en dessous de leur capacité de produc- tion. Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer les diffi- cultés des entreprises centrafricaines parmi lesquels : L’enclavement qui est à l’origine du coût de revient élevé des facteurs de production importés et des difficultés d’écou- lement des produits;

L’étroitesse du marché intérieur et l’accès limité aux marchés extérieurs.

V. LES INSTITUTIONS

Sous régime militaire depuis le ler septembre 1981, la Répu- blique centrafricaine est gouvernée par un Comité militaire de redressement national. La République centrafricaine est indé- pendante depuis le 13 août 1960. Sur le plan de l’organisation administrative, le pays est divisé en 16 préfectures et 51 sous- préfectures dont les plus peuplées se trouvent à l’ouest et au sud du pays.

B. Plan national de développement et place de la science et de la technologie dans ce plan

Sortie d’une économie mise en déclin durant la période de l’empire, la République centrafricaine, grâce à l’aide interna- tionale, a tout d’abord mis en œuvre un plan national de redressement économique et social pendant les années 1980/ 1981. Ce pian mettait l’accent sur trois objectifs principaux : Assainir les finances publiques; Réorganiser les secteurs productifs de l’économie; Relancer l’économie par la réalisation de projets d’investisse-

Cette période transitoire a permis au Gouvernement d’élaborer un programme de développement appelé (( Programme National d’Action 1982A985 D. Dans ce programme la priorité est donnée au développement de l’agriculture en vue de I’autosuffisance alimentaire. La majorité des programmes de recherche du Pro- gramme National d’Action 1982í1985 portent sur le dévelop- pement du secteur agro-pastoral. C’est ainsi qu’un accent parti- culier est mis sur les recherches agronomiques, vétérinaires et les travaux de recherche et de vulgarisation en pisciculture. De même, des prospections géologiques sont entreprises dans le nord du pays. En dehors de ces projets de recherche dissimulés dans les actions sectorielles, le Programme National d’Action 1982/1985 ne comporte aucun chapitre séparé consacré au développement d’une politique scientifique et technologique nationale.

ment spécifiques, notamment dans le secteur agricole.

C. Structure de la politique scientifique et technologique nationale

I. EVOLUTION DES STRUCTURES DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONALES

Jusqu’en 1970, les activités de recherche scientifique et techno- logique étaient exécutées en RCA presque exclusivement par des antennes locales d’institutions françaises. I1 s’agit : Pour le domaine agricole : De l’Institut français du café, du cacao et autres plantes sti-

D e l’Institut de recherches du coton et des textiles exotiques

D e l’Institut de recherches agronomiques tropicales et des

D e l’Institut d’élevage et d’étude de médecine vétérinaire des

D e l’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer

Pour le domaine médical

D e l’Institut Pasteur.

Ces institutions de recherche, à l’exception de I’ORSTOM et de l’Institut Pasteur qui sont basés à Bangui, opéraient dans diffé- rentes régions du pays sur des stations ou centres de recherche spécialisés. I1 existait quatre stations régionales de recherche dans le pays : La station de Bouloko, la plus importante, est appelée Centre national de recherche agronomique. Elle était située à plus

mulantes (IFCC);

(IRCT);

cultures vivrières (IRAT);

pays tropicaux (IEMVT);

(ORSTOM).

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de 100 k m de la capitale et était gérée par l’Institut français du café, du cacao et autres plantes stimulantes (IFCC) qui y conduisait des recherches sur le caféier, le cacaoyier, le cola- tier, le poivrier, etc.;

La station de Grimari située à environ 150 km à l’est de Bangui où l’Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrières (IRAT) conduisait des recherches sur les cultures vivrières;

La station de Bambari située à 200 k m au nord-est de Bangui OU l’Institut de recherches du coton et des textiles exo- tiques (IRCT) conduisait ses programmes de recherche;

La station de Bouar au nord-ouest du pays servait de point d’expérimentation pour l’élevage et les cultures fourragères à l’Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux (IEMVT).

Les programmes de ces Instituts étaient financés dans le cadre d’une convention franco-centrafricaine qui répartissait les dépenses à 50% pour chacun des deux pays. La réforme agraire de 1970 a conduit à la nationalisation de

ces instituts dont les programmes paraissaient aux autorités trop onéreux et insuffisamment orientés vers le développement du pays. I1 en est résulté une importante diminution de leurs activités, voire leur suppression dans certains cas (IFCC). La volonté des autorités centrafricaines de doter le pays d’un

organe de politique scientifique et technologique s’est manifesté de façon concrète pour la première fois par le décret no 71/148 du 2 juin 1971 fixant les nouvelles structures du Ministère du plan, de la coopération internationale et de la statistique. Ce décret mentionnait la création, au sein des nouvelles structures de ce ministère, d’un Conseil national de la recherche scienti- fique et technologique (CNRST) chargé de coordonner les activités de R et D et d’en assurer le financement sur le budget national. Dans sa forme initiale le CNRST était composé de 23

membres responsables des ministères et des services publics concernés. I1 a tenu plusieurs réunions et a pris des décisions concernant l’inventaire du potentiel scientifique et technologique. En 1978, le Conseil national de la recherche scientifique et

technique fut modifié et transféré au Ministère de I’enseigne- ment supérieur et de la recherche scientifique qui venait d’être créé. Ce rattachement administratif, estimaient les autorités, devait permettre de mieux résoudre les problèmes de carrière des chercheurs en relation avec des universitaires et de cons- tituer des équipes pluridisciplinaires de recherche. Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

scientifique, au terme du décret no 791010 du 5 janvier 1979 portant son organisation et son fonctionnement, était chargé de l’application et du contrôle de l’exécution de la politique d’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce ministère comportait une direction de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui était chargée de l’orientation et du développement de l’enseignement, et de la promotion de la recherche scientifique dans tous les domaines de la connais- sance. Elle assurait le secrétariat du Conseil national de la recherche scientifique et technique. Le 26 février 1979, il a été créé par le Gouvernement, un

Comité provisoire de la recherche scientifique qui avait pour tâche essentielle : D’élaborer les textes organiques du Conseil national de la recherche scientifique et technologique;

De déterminer les modalités pratiques de fonctionnement du CNRST;

De prendre des contacts avec les techniciens, chercheurs et spé- cialistes des différents services et organismes publics ou privés susceptibles d’apporter leur mandat au CNRST;

De formuler toutes suggestions utiles à la mise en place du CNRST.

Pendant trois ans, ce Comité provisoire s’est réuni autour d’un Directoire composé de trois membres, tous enseignants à l’Uni- versité de Bangui et a élaboré plusieurs propositions de textes soumis au Gouvernement sur l’organisation de la recherche scientifique et technique en RCA. En appui à la réflexion du Comité provisoire de la recherche

scientifique et à la demande du Gouvernement centrafricain plusieurs missions ont été envoyées par l’Unesco en RCA pour examiner la situation de la recherche scientifique et faire des propositions au Gouvernement en vue de son organisation. Certaines de ces missions se situaient dans le cadre de la coopé- ration sous-régionale au sein de l’Union douanière et écono- mique des États de l’Afrique centrale (UDEAC). C’est dans ce cadre qu’une première mission d’information

auprès du Gouvernement de la République centrafricaine fut accomplie par un consultant de l’Unesco, M . M . Nehmé’ en octobre 1976. U n peu plus tard, une mission de l’Unesco eut lieu auprès de

I’UDEAC, effectuée cette fois en juin 1977 par M M . J. Toucoz et J. Lormand2; elle avait pour tâche, l’étude d’un projet de convention de coopération scientifique et technologique entre les États membres de cette organisation. Cette mission a égale- ment pris contact avec les autorités centrafricaines à cette occasion. Faisant suite à celles-là, une autre mission sur l’organisation

et la mise en place d’un organe national de politique scienti- fique et technologique en RCA fut effectuée par un consultant de l’Unesco, M . J. Lormand3, du 14 février au 6 mars 1979. Cette mission avait pour tâches précises : De préparer les dispositions législatives nécessaires à la mise en place d’un organisme gouvernemental responsable de la for- mulation et de la mise en œuvre d’une politique scientifique et technologique nationale intégrée;

De dresser un premier inventaire sommaire du potentiel scienti- fique et technologique national et de tracer les grandes lignes d’un programme d’activité pour le nouvel organisme de poli- tique scientifique et technologique national;

D’identifier l’ampleur et un programme d’assistance technique à long terme que l’Unesco pourrait apporter si nécessaire au

D’identifier l’ampleur de l’assistance technique à long terme que l’Unesco pourrait apporter si nécessaire à ce programme.

Dans ses conclusions, la mission Lormand recommandait la mise en place d’un organe national de politique scientifique et technologique structuré comme suit : Au niveau le plus élevé, un Conseil national de la science et de la technologie (CNST), organe interministériel dont la prési- dence serait confiée au Premier Ministre. Cet organe assu- rerait les fonctions ,de coordination, de planification, de budgétisation et d’évaluation des activités à caractère scienti- fique et technologique nationales;

A u niveau intermédiaire, un office national de la science et de la technologie, établissement public jouissant de personna- lité morale et d’autonomie financière, placé sous la tutelle du Ministre de l’éducation nationale et de la recherche scien- tifique;

1. M. Nehmé. Politique .scientifique et technologique, FMR/SC/STP/ 166, Unesco, Paris, 1976.

2. J. Touscoz, J. Lormand. Coopération scientifique et technique entre les États membres de I’UDEAC. FMR/SC/STP/77/195, Unesco, Paris, 1977.

3. J. Lormand. Politique scientifique et technologique, organisation actuelle et perspectives. FMR/SC/STP/79/306, Unesco, Paris, 1979.

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A u niveau de l’exécution des programmes, deux options sont proposées par le rapport Lormand : - les programmes de recherche afférents aux grands projets de développement (recherche d’accompagnement) resteraient rattachés aux ministères techniques, - les autres programmes de recherche conduits par 1’Univer- sité et d’autres institutions de caractère national OU interna- tional seront rattachés à l’Office national de la science et de la technologie.

Lès textes organisant ces différents niveaux et précisant leurs modes de fonctionnement n’ont pas été élaborés. C’est pour assister le Gouvernement centrafricain à concevoir et a élaborer les textes devant régir l’organe directeur de politique scienti- fique et technologique nationale qu’à la demande des autorités de ce pays l’Unesco a organisé une mission exécutée par S. M. Dazogbo, en RCA du 8 au 21 mai 1982l. Cette mission avait pour mandat : D’apporter plus de précision dans l’organisation, les attribu- tions et le fonctionnement des différents niveaux fonctionnels de la politique scientifique et technologique préconisés par les précédentes missions;

D e proposer des textes législatifs fixant les attributions et le mode de fonctionnement du système scientifique et techno- logique national (recherche et services scientifiques et technologiques).

C’est à la suite de tous ces efforts conjugués aussi bien sur le plan national qu’international qu’à été promulguée le 12 mars 1983, l’ordonnance no 831021 portant création des organes (du Gouvernement) chargés de la politique scientifique et technolo- gique nationale. A u terme de cette ordonnance, l’ensemble de la politique scientifique et technologique de la République centrafricaine est régie par les organes suivants : U n Conseil supérieur de la politique scientifique et technolo-

U n Conseil consultatif pour la science et la technologie; , U n Haut Commissariat à la recherche scientifique et technolo- gique2 dont les attributions sont définies au chapitre D, paragraphe 5.

gique;

II. AUTRES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX JOUANT UN ROLE DANS L’ÉLABORATION DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONALE

Malgré la création d’un organe national de politique scienti- fique et technologique, les activités de recherche restent secto- rielles et dispersées au sein des ministères techniques et à l’université. Mais c’est surtout à l’université que se regroupe le plus

important potentiel scientifique et technologique (en ressources humaines et matérielles) susceptibles de jouer un rôle dans I’éla- boration et la définition d’une politique scientifique et tech- nologique nationale en RCA.

1. L’Université de Bangui

L’Université de Bangui, créée en 1969, regroupe les enseigne- ments suivants : lettres, sciences, droit, sciences économiques, agronomie, gestion, médecine. La faculté de droit et sciences économiques prépare à la

licence en droit et à la licence en sciences économiques ainsi qu’à la capacité en droit. La faculté des lettres et sciences humaines prépare au diplôme

universitaire d’étude littéraire et la faculté des sciences aux diplômes universitaires d’études scientifiques.

En outre, l’Institut universitaire de technologie des mines, de géologie et construction (IUTMGC), l’Institut universitaire de technologie agronomique (IUTA) M’Baïki et l’Institut universi- taire de gestion (IUTG) dispensent un enseignement réparti en trois ans et forment respectivement des ingénieurs d’agriculture, de géologie et de gestion d’entreprise. La faculté des sciences de la santé prépare au diplôme univer-

sitaire de docteur en médecine en six ans.

2. La recherche universitaire

Les enseignants de l’Université de Bangui comme leurs collègues des autres pays, sont des enseignants chercheurs. Mais malheu- reusement la modicité des crédits et le manque d’équipements constituent un handicap sérieux à l’exécution de programmes importants de recherche à l’université. Seuls les (( enseignants vacataires D de l’université qui travaillent à temps plein dans une institution de recherche comme I’ORSTOM ou l’Institut Pasteur conduisent des programmes cohérents de recherche dont les résultats peuvent profiter à l’enseignement universi- taire. I1 n’en demeure pas moins que les enseignants de l’Uni- versité constituent le potentiel humain le plus important du pays pour le développement scientifique et technologique. Le vœu du Recteur et des enseignants est de promouvoir une recherche universitaire qui s’intègre aux programmes de l’enseignement. Actuellement il existe des embryons d’unités de recherche au niveau de la faculté des sciences de la santé dans le domaine de la pharmacopée et médecine traditionnelle et I’ethnobota- nique. En faculté de lettres, il y a un programme de recherche linguistique qui vise à l’utilisation de la langue nationale Sango dans l’enseignement scolaire. A cet égard, la RCA a la chance extraordinaire de posséder une langue vernaculaire parlée par presque tous les centrafricains. A la faculté des sciences, 1’Ins- titut de recherche en mathématiques (IREM) est une unité qui se développe. D e même se développent les recherches de l’IUT des mines et de géologie. Mais les difficultés que rencontre l’université de Bangui pour conduire des programmes de recherche proviennent du fait que déjà, pour ses activités tradi- tionnelles d’enseignement, cette université ne jouit pas d’un statut d’autonomie financière. I1 lui est encore plus difficile d’obtenir des crédits de l’État pour la recherche scientifique.

D. Buts, portées, fonctions et responsabilité du principal organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

I. DENOMINATION OFFICIELLE DE L’ORGANISME Haut Commissariat à la Présidence du Comité militaire de redressement national, chargé de la recherche scientifique et technique.

II. ADRESSE

Bangui - République centrafricaine Téléphone : 61-47-48 et 61-21-07.

1. S. M. Dazogbo. Organisation de la politique scientifque et techno- logique nationale en RCA. FMR/SC/STP/82/162, Unesco, Paris, 1982.

2. Devenu Ministère de la recherche scientifique et technique après l’exécution de la présente étude. (N.d.1.r.)

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III. SITUATION JURIDIQUE ET CARACTERISTIQUE ADMINISTRATIVE

Le Haut Commissariat chargé de la recherche scientifique et technique a rang et prérogative d’un département ministériel. I1 a été créé par ordonnance no 83/021 du 12 mars 1983 qui fixe ses attributions. Le Haut Commissariat est responsable en ce qui concerne les questions relatives à la science et à la techno- logie devant le Président de la République.

IV. BUTS ET FONCTIONS DES ORGANES NATIONAUX DE POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE

O n peut distinguer trois niveaux fonctionnels dans la structure et l’organisation des organes chargés de la politique scientifique et technologique en R C A .

1. Le niveau de décision

C’est à ce niveau fonctionnel que se situe le Conseil supérieur de la politique scientifique et technologique, organe interminis- tériel de délibération et de décision, qui a pour mission de : Définir la politique et les priorités du Gouvernement dans le domaine de la science et de la technologie;

Déterminer sur cette base, les grandes orientations de l’activité des institutions de recherche et de services scientifiques et technologiques du pays sous la forme d’un Plan quinquennal de développement scientifique et technologique national composé de programmes d’activités dont l’exécution est assurée par les institutions de recherche et les services scien- tifiques et technologiques du pays;

Approuver l’enveloppe budgétaire annuelle mise à la disposition des institutions de recherche et des services scientifiques et technologiques du pays;

Coordonner et évaluer l’ensemble des activités scientifiques et technologiques nationales et arrêter toutes mesures visant à en améliorer l’efficacité;

Décider de la création de nouvelles structures institutionnelles juridiques ou administratives nécessaires au développement de la recherche et des services scientifiques et technologiques du pays;

Faire tenir à jour l’inventaire du potentiel scientifique et tech- nologique national;

D’une manière générale, prendre toutes mesures nécessaires à l’avancement de la science et de la technologie et à leur application au développement socio-économique de la nation.

2. Niveau de mise en œuvre et de coordination de la politique

A ce niveau fonctionnel, se situe le Haut Commissariat chargé de la recherche scientifique et technologique. I1 a notamment pour mission : D e préparer les travaux du Conseil supérieur de la politique scientifique et technologique;

D e procéder à toutes études, enquêtes, rapports concernant la situation de la recherche et des services scientifiques et tech- nologiques;

D e préparer le projet des plans quinquennaux de développement scientifique et technologique;

D’établir en liaison avec le Ministère de l’économie et des finances et le Haut Commissariat au plan et à la coopération économique et financière, l’enveloppe budgétaire annuelle mise à la disposition des institutions de recherche et des services scientifiques et technologiques du pays, sur proposi- tion de divers départements ministériels concernés;

D e tenir à jour l’inventaire du potentiel scientifique et techno- logique national;

scientifique et technologique

D e coordonner et contrôler l’activité de l’ensemble des institu- tions de recherche et des services scientifiques et technolo- giques du pays.

Le HCRST est assisté dans sa mission par un Conseil consul- tatif pour la science et la technologie qui joue auprès de lui, le rôle de conseiller technique sur toutes les questions relatives à la politique scientifique et technologique nationale.

3. Niveau d’exécution

L’exécution des programmes de recherche est assurée par les instituts de recherche relevant de leurs différents ministères. Le Haut Commissariat à la recherche scientifique et technique, à travers sa Direction des études scientifiques et technologiques et de la programmation est chargé de la coordination au niveau national de l’ensemble des activités scientifiques et technolo- giques menées sur toute l’étendue du territoire national. Les institutions nationales chargées de l’exécution des programmes de recherche se présentent comme suit : Ministère de l’agriculture et de l’élevage

La direction de la recherche agronomique de ce ministère assure la coordination des activités de recherche dans le domaine agri- cole et joue le rôle de secrétariat permanent au Comité national de la recherche agronomique qui est l’organe d’orientation et de planification de la recherche dans ce domaine. Ce Comité, malgré la diminution des activités des Instituts qui le consti- tuaient, continue de se réunir chaque année.

Le service national des sols

Installé au sein de la Direction du génie rural, un service national des sols a démarré ses activités en novembre 1979, grâce à un financement du programme de coopération technique (PCT) de la F A O . Ce service comprend trois sections : Une section laboratoire d’analyse de sol; Une section prospection pédologique et cartographie; Une section conservation des sols.

L’objectif visé par ses activités est de doter le pays d’un service national de sols capable d’assurer tous les travaux de pédologie indispensables à la connaissance des sols du pays et de leur voca- tion agricole en vue d’une planification scientifique de l’agri- culture. Ce projet qui ne compte actuellement que trois pédo- logues nationaux et quatre techniciens de laboratoire, souffre d’une pénurie de cadres et d’une insuffisance d’équipement, eu égard à la gamme d’analyses requises pour une bonne évalua- tion des sols en vue de leur mise en valeur.

Ministère des eaux, forêts, chasses, pêches et tourisme

U n projet du Fonds d’aide et de coopération (FAC), (< Appli- cation de la recherche au développement des ressources fores- tières et faunistique )) permettra l’amélioration et le développe- ment des parcs nationaux par l’étude de la zone écologique propice à certaines espèces recherchées telles que les rhinocéros noirs. Le projet vise en outre la création d’une station de recherche sur la faune sauvage dans le nord du pays.

Ministère de [’énergie, des mines et de la géologie

I1 existe une Direction générale des mines et de la géologie au sein du Ministère des mines, de l’énergie et de la géologie dont l’une des directions techniques est chargée des études et de la recherche géologique et minière. U n projet de création d’un office de recherche géologique et

minière est actuellement en cours d’étude au sein du ministère. Cet office doit s’appuyer sur un laboratoire de géochimie. E n effet, le grand handicap du Ministère de l’énergie, des mines et de la géologie est de ne pas disposer d’un laboratoire qui soit en mesure de lui donner les indications sur les teneurs en métal pur des différents gisements de minerais du pays. Ces indica-

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tions sont pourtant indispensables pour décider du mode d’exploitation le plus approprié, à savoir artisanal ou industriel, suivant le seuil de rentabilité lié au pourcentage de matière pure. Le Ministère de l’énergie, des mines et de la géologie est

l’un des rares départements ministériels du pays à disposer d’un nombre important de cadres de haut niveau dont la plupart interviennent à l’université de Bangui. Mais, faute d’équipe- ment, ce potentiel humain se trouve sous employé.

Ministère de l’éducation nationale

L’Institut pédagogique national (IPN) est l’une des institutions de recherche les mieux structurées et la plus fonctionnelle du pays. Ses objectifs visent à promouvoir et à développer la recherche et l’action pédagogique, à participer à la formation des éducateurs aux fins d’améliorer l’efficacité de leur enseigne- ment par la production du matériel didactique adapté au milieu de l’enfant. L’IPN compte cinq éléments : U n département de la recherche et de l’animation pédagogique; U n département du perfectionnement et de la formation

U n département de la production des moyens didactiques; U n département de l’orientation scolaire et professionnelle; U n département de l’alphabétisation fonctionnelle et de l’édu-

Organismes français de coopération

Certains organismes français de recherche comme I’ORSTOM et l’Institut Pasteur n’ont pas été touchés par la réforme de 1970 et continuent normalement leur programme de recherche. D’autres organismes comme I’IRCT et I’IRAT, touchés par

la réforme de 1970, ont repris leurs activités au sein d’une société de développement. I1 s’agit de la mission de recherche cotonnière et vivrière. Cette mission est rattachée à la Société centrafricaine de

développement agricole (SOCADA) dont l’État possède 75% des actions. Elle comprend trois chercheurs de I’IRCT, un cher- cheur de I’IRAT, trois volontaires du service national français et trois ingénieurs des travaux centrafricains. La mission reçoit une aide du FAC1 et du FED2. Les travaux de recherche portent sur le coton et, à un degré

moindre, sur les cultures vivrières : Animation d’un réseau d’expérimentation cotonnière permettant de résoudre les problèmes les plus importants aux plans variétal, agronomique et phytosanitaire;

Programme de multiplication cotonnière afin de fournir aux paysans des semences adaptées au milieu et au marché;

Mise à disposition de variétés nouvelles et étude de variétés résistantes aux maladies;

Étude des systèmes de production traditionnels et mise en place de systèmes de culture expérimentaux (culture manuelle, trac- tion bovine, motorisation légère).

continue;

cation permanente.

V. ORGANISATION ET METHODE DE TRAVAIL

Le Haut Commissariat à la recherche scientifique et technolo- gique comprend deux directions : La Direction des études scientifiques, technologiques et de la

La Direction de la coopération, de l’information et de la docu-

La Direction des études scientifiques, technologiques et de la programmation, comprend deux services :

programmation;

mentation.

un service des études scientifiques et technologiques, un service de la programmation.

La Direction de la coopération, de l’information et de la docu- mentation, comprend également deux services : un service de la coopération,

un service de l’administration générale, de l’information et

Selon les textes créant les différents organes de la politique scientifique et technologique et leurs directions techniques, il est créé cinq commissions spécialisées chargées de préparer les travaux du Conseil supérieur pour la science et la technologie sous la supervision du Haut Commissaire à la recherche scien- tifique et technologique : 1. Commission des sciences agricoles; 2. Commission des sciences médicales et d’étude des plantes

3. Commission des sciences technologiques et industrielles; 4. Commission des sciences exactes et des sciences naturelles; 5. Commission des sciences sociales et humaines.

Ces commissions, composées de chercheurs et de responsables de développement sont chargées : D’examiner les projets de programmes d’actions à court et a long terme;

De définir les besoins matériels, financiers et humains néces- saires à la mise en œuvre du programme d’action;

De choisir chaque année les programmes de recherche à exécuter et d’en préciser l’orientation et le plan d’exécution;

En outre les commissions spécialisées constituent les organes de conseil pour le choix des technologies appropriées à I’occa- sion des investissements.

de la documentation.

médicinales;

E. Ressources propres du Haut Commissariat A la recherche scientifique et technologique

Le Haut Commissariat à la recherche scientifique et technolo- gique est créé depuis le 12 mars 1983. Mais au moment de cette étude (février 1985) il se trouvait encore dans un état de dénue- ment quasi complet en ce qui concerne les ressources maté- rielles, financières et humaines indispensables à l’accomplisse- ment de sa mission. L’organisme ne dispose encore d’aucun moyen de transport approprié pour ses services techniques. L’équipement ou machine à photocopier est encore rudimentaire.

I. RESSOURCES FINANCIERES Le HCRST dépend du budget administratif de l’État pour son fonctionnement comme tous les autres départements ministériels du pays. Aucun fonds spécifique ou enveloppe recherche ne semble encore se constituer pour permettre à ce département de remplir correctement sa mission de coordination et de finan- cement des activités de R et D et de SST exécutées sur toute l’étendue du territoire national comme le préconisent les textes (article 10 de l’ordonnance no 831021).

II. RESSOURCES HUMAINES

Le personnel détaché par la fonction publique au HCRSS comprenait au moment de cette étude 7 cadres supérieurs et 7 agents d’exécution. I1 va sans dire que ce personnel est de loin insuffisant eu égard à l’immensité de la mission qui est confiée au HCRST.

1. Fonds d’aide et de coopération. 2. Fonds européen de développement.

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III. RESSOURCES EN INFORMATIONS

Le fonds documentaire relatif à l’information en science et technologie est pour le moment inexistant au sein du HCRST. Cependant il existe un service d’information et de documanta- tion scientifique qui est déjà à pied d’œuvre pour rassembler non seulement la documentation pouvant aider le HCRST à l’élaboration de la politique scientifique et technologique, mais devra se mettre en contact avec les systèmes internationaux d’informations et de documentations existants tels que I’UNISIST à l’Unesco, AGRIS à la FAO; il contactera de façon bénéfique d’autres organismes tels que I’ONUDI, l’Agence de coopération culturelle et technique ainsi que les États de la sous-région qui ont plus d’expérience en la matière comme le Cameroun.

F. Liens existant entre l’organisme directeur de la politique scientifique et technique nationale et les organes homologues des ministères sectoriels ou les départements gouvernementaux

Certains départements ministériels tels que l’éducation natio- nale, l’agriculture, la santé, etc. disposent en leur sein d’une direction de recherche dont les activités sont coordonnées par le Haut Commissariat à la recherche scientifique et technolo- gique. Régulièrement les directions concernées font part de leurs activités de recherche au Haut Commissariat et aux diffé- rents départements ministériels. De plus, les commissions spé- cialisées de recherche du Conseil supérieur pour la science et la technologie au niveau desquelles siègent aussi bien les cher- cheurs que les utilisateurs des résultats de la recherche consti- tuent les lieux privilégiés de concertation et de liaison entre le HCRST et les autres départements ministériels.

G. Évaluation critique du travail accompli par l’organisme directeur de politique scientifique

L’évolution des structures de la politique scientifique et techno- logique nationale en RCA a montré les différentes péripéties par lesquelles cette structure est passée jusqu’à la création en mars 1983 du Haut Commissariat à la recherche scientifique et technique. Depuis sa création, l’organisme s’emploie à mettre en place

ses structures et à se doter des ressources (matérielles, humaines, financières et informationnelles) requises pour son fonctionne- ment. I1 est donc très tôt pour faire l’évaluation critique de l’œuvre accomplie par le HCRST. Cependant, l’on peut affirmer que l’avenir de l’organisme dépendra avant tout de la volonté des autorités centrafricaines d’en faire un instrument efficace de développement au service de tous les autres secteurs de l’économie nationale. Cette volonté doit se manifester en tout premier lieu par la dotation de cet organisme en ressources nécessaires et suffisantes pour lui permettre de faire face à l’immense mission qui lui est confiée, celle de coordonner, d’animer et de mettre en œuvre l’ensemble de la politique scientifique et technologique nationale. L’une des conditions sine qua non est non seulement la

provision de ressources nécessaires au HCRST, mais aussi et surtout de rendre fonctionnels les différents niveaux existant

dans la structure de la politique scientifique et technologique nationale. C’est dans la mesure où les différents niveaux de décision, d’élaboration et de mise en œuvre de la politique scientifique ainsi que de l’exécution des programmes de recherche fonctionnent correctement que l’on pourra espérer un quel- conque impact de cet organisme sur le processus du dévelop- pement socio-économique du pays. L’existence d’un potentiel scientifique et technologique rela-

tivement important au niveau des organismes chargés de l’exé- cution des activités scientifiques et technologiques et à 1’Univer- sité de Bangui, constitue l’un des atouts majeurs du Haut Commissariat à la recherche scientifique et technologique. I1 s’agira donc pour le HCRST d’organiser la mobilisation effec- tive de ce potentiel scientifique et technologique. Pour ce faire un certain nombre de questions particulièrement importantes constitueront les tâches prioritaires auxquelles le HCRST doit s’attaquer s’il veut remplir correctement sa mission de l’élabo- ration et de la mise en œuvre de la politique scientifique et technologique nationale. Ces questions concernent : 1. La réalisation de l’inventaire du potentiel scientifique et technologique national (PST). Cet inventaire doit inclure les données concernant les recherches en cours et les ressources en informations et documentations scientifique et techno- logique (IDST).

2. La préparation de la section scientifique et technologique du plan de développement national et/ou du budget de l’État.

I1 s’agit de façon pratique de réaliser une programmation bud- gétaire de la science et de la technologie en procédant : Au repérage et identification des services financiers responsables de l’élaboration et de l’exécution des programmes et des budgets relatifs aux activités scientifiques et technologiques (R et D et SST);

A u rassemblement et à la ventilation des données et des statis- tiques issues des budgets et des programmes concernant les activités en science et technologie de l’année en cours;

A la mise au point d’une méthodologie de budgétisation des activités scientifiques et technologiques pour la RCA; l’élabo- ration du budget-programme au niveau national et sectoriel en tenant compte des programmes de coopération scientifique internationaux ou régionaux auxquels participent les insti- tutions scientifiques du pays.

3. La formation des cadres et techniciens du Ministère.

I1 faudra mettre au point un plan de complément de forma- tion et de perfectionnement des cadres du HCRST dans le domaine des activités concourant à l’élaboration d’une politique scientifique et technologique. Ce complément de formation peut également prendre la forme de voyage d’étude en vue de permettre à ceux qui seront directement impliqués dans I’élabo- ration de la politique scientifique de s’informer par des visites à des organismes similaires en Afrique, en Europe, en Asie ou en Amérique latine et, de ce fait de se familiariser avec les mécanismes opérationnels, les méthodes en vigueur en vue de l’établissement des priorités, de l’élaboration des plans et budget-programme, de la documentation dans le domaine de la science et de la technologie. Ces tâches constituent des activités prioritaires qui doivent

permettre non seulement de consolider les structures du nouvel organisme de la politique scientifique et technologique natio- nale mais aussi et surtout de le rendre opérationnel et plus efficient dans la réalisation de la mission qui lui est confiée.

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Références bibliographiques

1. J. Touscoz, J. Lormand. Coopération scientifque et tech- nique entre les États membres de I’UDEAC. FMR/SC/STP/ 77/195. Unesco, Paris, 1977.

2. S. M. Dazogbo. Organisation de la politique scientifique et technologique en RCA. FMR/SC/STP/82/162. Unesco, Paris, 1982.

3. Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. Mémoire de la RCA, Nations Unies, 1981.

4. Atlas Jeune Afrique, République centrafricaine, 1984. 5. Atlaseco. Atlas économique mondial, 1984. Édition SGB.

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Chari. Le Chari grossi du Logone se jette dans le lac Tchad, que le pays partage avec ses voisins le Niger et le Nigéria. D’une superficie qui varie entre 10 O00 et 25 O00 km’, le lac Tchad est bordé d’une centaine d’îles. A u centre, la profondeur du lac atteint son maximum (4 à 5 mètres). O n distingue trois zones climatiques auxquelles correspondent

trois types de végétation : le climat tropical au sud (1500 à 1200 mm/an de pluie) auquel correspond un paysage de savane; le climat sahélien au centre (200 à 500 rnrn/an de pluie) auquel correspond un paysage de steppe et le climat désertique au nord (moins de 200 mm/an de pluie) recouvert d’une immense étendue de sable et de cailloux. A u point de vue du relief, le Tchad est une véritable cuvette

inclinée vers le lac et dont les bords sont relevés au sud par des plateaux, à l’est par les massifs du Ouaddai et de 1’Ennedi et au nord par le massif du Tibesti culminant à 1’Emi Koussi (3400 m).

République du Tchad

A. Cadre politique et socio-économique

I. DONNEES GÉOPOLITIQUES

1. Situation

La République du Tchad se situe au cœur de l’Afrique entre les 8‘ et 23e degrés de latitude Nord et entre les 14‘ et 24‘ degrés de longitude Est. Elle est limitée au nord par la Jamahiriya arabe Libyenne, à l’ouest par le Niger et le Nigéna, au sud-ouest par le Cameroun, à l’est par le Soudan et au sud par la République centrafricaine. L a pointe nord du pays touche le tropique du Cancer tandis que sa frontière sud est à 800 k m de l’équateur.

2. Superficie

1 284 000 km’.

3. Population

4 030 O00 habitants (recensement de 1975)’. E n 1975, la population du Tchad est estimée à 4 030 O00 habi-

tants. La densité du pays dépasse 3 habitantdkm’, mais sa répartition est très inégale. Elle est supérieure à 20 habitantdkm’ dans le Logone occidental, comprise entre 10 et 20 habitantslkm’ dans le Logone oriental, la Tandjilé et la Mayo-Kébbi et se situe entre 4 et 10 habitantslkm’ dans la préfecture du Lac, du Chari-Baguirmi, du Ouaddai et du Moyen-Chari. Elle est infé- rieure à 4 dans le Batha, le Guera, le Salamat, le Kanem, le Biltine et le Borkou-Ennedi-Tibesti. Le taux annuel de l’accroissement de la population est de

2.2%.

II. INDICATEURS ÉCONOMIQUES

La structure de l’économie tchadienne repose essentiellement sur des ressources agricoles. A la fragilité que lui confère la dépendance du secteur agricole, lui-même soumis aux aléas climatiques, se sont ajoutés les effets cumulatifs de la guerre civile de 1979 et de la sécheresse exceptionnelle de 1984. L’évolution économique depuis 1970 montre que la croissance

n’a jamais été très rapide. Cette croissance progressive a été cassée entre 1979 et 1982 (cultures négligées, commerce désor- ganisé, économie de guerre). Elle reprend progressivement à présent, mais le niveau atteint en 1984 était estimé encore inférieur de 25% à celui de 1977. Globalement, le PIB avait augmenté, en volume, de 9% au

total, entre 1971 et 1977 (1,4% par an) avec un léger ralentisse- ment en 1972 et 1973 et une certaine reprise ensuite. Après avoir atteint un maximum en 1976, le PIB recule de 3% en 1977. Ces fluctuations reflètent, pour une large part, celles de la production agricole.

III. RESSOURCES NATURELLES

1. Réseau hydrographique et régions naturelles

Le réseau hydrographique du pays est dominé par deux grands fleuves, le Chari, 1200 km, qui prend sa source en RCA et le Logone, long de loo0 km, qui est le principal affluent du

2. Ressources minières

Le Tchad recèle des potentialités minières qui ne sont pas encore explorées (calcaire, uranium). Les recherches de pétrole dans la région de Kanem ont débouché sur des indices très prometteurs, et on estime que l’exploitation du pétrole de Kanem peut per- mettre au Tchad de devenir autosuffisant en hydrocarbures courants.

3. Ressources agricoles

Deux ressources principales constituent l’essentiel des potentia- lités agricoles du Tchad : A u nord, les ressources agropastorales qui permettent d’exporter de la viande dans les pays voisins. E n 1975, le cheptel tcha- dien était estimé à 43 millions de bovins et à 2,l millions d’ovins. Ce cheptel détruit à près de 50% par la guerre et la sécheresse, se reconstitue lentement à présent.

A u sud, la production du coton fournit la richesse principale du pays. Cette production, qui a atteint le chiffre record de 176 O00 tonnes en 1976, se présente comme suit de 1980 à 1985 (en tonnes de coton-graines) :

1980 1981 1982 1983 1984 1985

Source : IRCT, N’Djamena

85 716 71 339 102 118 158 491 98 413 130 O00

Les autres productions agricoles concernant les cultures vivrières (sorgho, mil, riz, maïs, manioc) sont peu développées.

IV. INDUSTRIE MANUFACTURIERE ET PROBLEMES DE DÉVELOPPEMENT

Le secteur industriel tchadien est très limité. O n signale quel- ques usines destinées essentiellement à la transformation des

1. Géographie du Tchad, 1975. Institut national des sciences de I’édu- cation, N’Djamena.

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produits agricoles locaux. Autrefois implanté dans la capitale, le secteur industriel s’est retiré en grande partie dans le sud du pays afin de s’assurer les approvisionnements en matières premières; il en est ainsi des principales usines agro-industrielles (Brasserie Gola, Société nationale sucrière du Tchad (SONASUT) les huileries et la savonnerie à base d’huile de coton). I1 faut signaler également la manufacture de tabac et la Société textile tchadienne qui produit près de 1 1 millions de mètres de tissus par an pour le marché local et l’exportation vers les pays voisins. Le rôle joué par le secteur cotonnier dans l’économie tcha- dienne est prépondérant. O n estime à 700 O00 personnes, re- groupées en 300 O00 exploitations autonomes, le nombre d’actifs s’adonnant à la production du coton sous l’encadrement d’une entreprise mixte La Coton-Tchad, dont le chiffre d’affaire avoisine 40 milliards de francs CFA. I1 n’en demeure pas moins que la contribution globale du secteur industriel à la formation du PIB reste faible, 10% environ.

V. LES INSTITUTIONS

La République du Tchad est indépendante depuis le 11 août 1960. Le régime politique actuel est un régime présidentiel. L’organe

suprême du pays est l’Union nationale pour l’indépendance et la révolution (UNIR), parti unique. La politique définie par l’UNIR est appliquée par le Gouvernement qui s’appuie sur le Conseil national consultatif et les structures de l’administration centrale et territoriale (préfectures, sous-préfectures, arrondisse- ments et postes administratifs). Le français et l’arabe sont les deux langues officielles du

Tchad. La capitale, N’Djamena compte environ 300 O00 habitants.

B. Plan national de développement et place de la science et de la technologie dans ce plan

L’apparition de la guerre de 1979-1980 au Tchad a coïncidé avec la fin du plan décennal de développement couvrant la période de 1971-1980. Les principaux objectifs du plan portaient sur : Le développement de l’agriculture; Le développement de l’industrie; Le développement de l’éducation; L’étude des ressources locales et le développement des tech- niques pour les exploiter, en particulier la production de l’énergie pour la construction.

Après les évènements de 1980, le Gouvernement tchadien a pré- paré un programme de développement destiné à être soumis à une conférence internationale pour le développement du Tchad. Ce document, considéré comme un plan intérimaire pour la période de 1985/1988, après laquelle. les autorités du pays comptent revenir à une planification normale quinquennale, se fixe les objectifs prioritaires suivants : Garantir les besoins essentiels de la population par la réalisation de l’autosuffisance alimentaire et d’une couverture sanitaire suffisante dans toutes les régions du pays;

La reconstitution, à court terme, du troupeau sur une base rationnelle d’exploitation:

Engager des actions de fond pour lutter contre la désertification; Assurer une meilleure intégration agriculture-élevage-forêt; Réaliser la mise en valeur des ressources nationales.

Les objectifs mentionnés ci-dessus appellent, à n’en point douter, des actions de recherche scientifique et technologique pour leur réalisation. Cependant, il n’est fait aucune mention dans le document du plan intérimaire de la contribution que peut apporter la recherche scientifique pour la réalisation des objectifs tels que la lutte contre la désertification, la mise en valeur des ressources naturelles et l’intégration agriculture-éle- vage-forêt. Aucune mention n’est faite non plus des programmes, des

structures de recherche existant dans le pays, notamment dans le domaine agronomique, zootechnique et vétérinaire dont les priorités de développement ont été clairement affirmées.

C. Structure de politique scientifique et technologique nationale

I1 existe au Tchad, depuis la période coloniale un important réseau d’activités de recherche scientifique et technique, animé essentiellement par les instituts français de recherche. I1 s’agit : D u Laboratoire de recherche zootechnique et vétérinaire de FARCHA, créé en 1952 et dont la gestion était confiée à l’Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropi- caux (IEMCT);

L’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer; L’Institut de recherche du coton et des textiles exotiques (IRCT); L’Institut national tchadien pour les sciences humaines (INTSH), créé en 1961 et devenu en 1974 l’Institut national des sciences humaines (INSH).

Après l’indépendance du pays, proclamée en 1960, le Gouver- nement a créé un Comité national de recherche scientifique et technique (CNRST) auquel incombait la responsabilité de la politique scientifique et technologique nationale. Le Secrétariat permanent du CNRST était assuré par la Direction du plan et du développement. Le CNRST était chargé de préparer les décisions en matière

de politique scientifique et technologique à soumettre au Conseil des Ministres. Ses travaux s’appuyaient sur six commissions spécialisées : La Commission de recherche hydraulique et géologique; La Commission de la recherche médicale et vétérinaire; La Commission de la recherche agronomique et de la pêche; La Commission de la recherche économique; La Commission des sciences humaines; La Commission de l’atlas et de la phototèque nationale.

En mars 1982, un ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été créé avec pour mission la coordina- tion des activités scientifiques et technologiques du pays. Ce ministère a été supprimé peu de temps après pour laisser la place à un ministère de l’éducation nationale. Aujourd’hui, il n’existe .aucun organe chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique scientifique et technologique nationale dans le pays. Les institutions qui exécutent des activités de recherche relèvent directement de leurs ministères techniques d’origine. Le réseau existant de recherche scientifique et technologique - qui se limite à la recherche agronomique, zootechnique et vétérinaire, à la recherche en sciences humaines et à la faculté des sciences de l’université - a été sérieusement endommagé par la guerre. Les structures sont actuellement en cours de réhabilitation.

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I. LA RECHERCHE AGRONOMIQUE

Elle s’appuie essentiellement sur le réseau de recherche dont la gestion relève de l’Institut de recherche du coton et textiles exotiques (IRCT) qui dispose d’une Direction technique à N’Djamena et d’une station centrale de 40 ha à Babedja.

L’IRCT emploie 9 chercheurs dont 4 nationaux qui conduisent des programmes d’agronomie, d’entomologie et de génétique sur le coton. La recherche sur les cultures vivrières relève de la Division de l’agriculture qui dispose d’une station dans la zone soudanienne (DELI) consacrée à l’amélioration du mil, du sorgho, du maïs, du niébé et de l’arachide. La station sahé- lienne de Dongui était orientée vers la production de semence d’élite et l’adaptation des variétés à la zone sahélienne. Ces deux stations de cultures vivrières qui étaient relativement sans moyens ont été endommagées par la guerre. Actuellement le programme de recherche sur les cultures vivrières est confié à I’IRCT qui vient d’ouvrir une unité de recherche dans sa station de Babedja. L’ensemble du programme de recherche conduit par I’IRCT

est subventionné à concurrence d’un tiers par le gouvernement tchadien et de deux tiers par la France. Les problèmes généraux auxquels la recherche agronomique

tchadienne est confrontée concerne l’absence d’une structure nationale pour l’élaboration et l’adoption des programmes, de moyens destinés à l’exécution des programmes de recherche et la précarité de la subvention nationale dont les retards compro- mettent l’exécution de certains programmes.

II. LE LABORATOIRE DE RECHERCHE ZOOTECHNIQUE ET VÉTÉRINAIRE DE FARCHA

Créé en 1952, le laboratoire de Farcha est l’un des principaux centres de recherches vétérinaires et zootechniques du continent africain. Durant la période allant de 1952 à 1980, il a connu des acti-

vités en constante croissance avec un bilan largement positif. Plusieurs thèmes de recherches relatifs au cheptel (bovins,

ovins, caprins, etc.) ont été étudiés et approfondis dans plus de 15 sections du laboratoire. Les résultats obtenus représentent un apport incontestable

dans la lutte contre un grand nombre d’épizooties et pour l’amélioration de l’élevage. Une gamme de plus de 30 vaccins étaient produits et mis à la disposition des éleveurs. Les évènements de 1980 ont entrainé la désorganisation et

l’arrêt de toutes les activités du Laboratoire, laissant ainsi le cheptel à la merci des épizooties (charbons symptomatiques et bactéridiens, pasteurellose, peste bovine, péripneumonie, rage, etc,). Des projets FED et FAC de 1982 à 1985 ont permis la relance

de 2 sections pour la fabrication de 3 vaccins bactériens et de 2 vaccins viraux. Mais d’ores et déjà un certain nombre de facteurs limitent

considérablement les activités de production et les interventions directes dans les foyers d’épizooties; parmi ces facteurs on peut citer : La présence d’un vieux lyophilisateur datant de plus de 17 ans

et dont les pannes sont fréquentes; L’absence d’un équipement de fermentation pour la production de vaccins bactériens, et d’autres matériels et produits indis- pensables à la production.

III. L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES HUMAINES (INSH)

Créé par décret no 003íPRíEN du 26 janvier 1961, modifié par un décret du 25 juillet 1974, I’INSH est un établissement à vocation d’enseignement et de recherche comprenant une struc- ture administrative et une structure scientifique. La structure administrative est constituée par une Direction, dont dépendent trois services : Le secrétariat général scientifique, Le service de comptabilité et gestion, Le service des relations publiques.

D u secrétariat général scientifique dépendront trois autres services : Le Musée national et ses annexes, Le dépôt national d’archives, Le service de bibliothèque, de conservation, publications, informations.

L’INSH comprenait 14 sections de recherche avant la guerre; 7 sections sur les 14 fonctionnent actuellement. I1 s’agit de :

L’archéologie, L’anthropologie, L’histoire, La linguistique, La géographie, L’ethnosociologie, Le labo-restauration.

Le personnel, qui était en majorité constitué de coopérants techniques avant la guerre, est réduit à un coopérant français et seize tchadiens. Les problèmes de 1’INSH se ramènent actuellement à des

besoins de ressources financières pour la reconstruction de ses infrastructures endommagées par la guerre.

IV. LA FACULTE DES SCIENCES Les recherches universitaires se limitent à la faculté des sciences, dont les moyens sont très limités. Fermée depuis 1980 pour cause de guerre, l’université n’a pu rouvrir qu’à la rentrée 1984-1985. Le programme de recherche à la faculté des sciences comprend : L’énergie de la biomasse, La recherche sur les plantes médicinales, L’énergie solaire.

Ici également, les problèmes auxquels sont confrontés les cher- cheurs concernent soit le manque d’équipement adéquat pour la conduite des opérations ou la vétusté des appareils dont les pannes fréquentes ne garantissent pas la fiabilité des résultats. Les chercheurs de cette faculté qui avaient bénéficié d’une assis- tance de l’Unesco pour leurs programmes d’enseignement fondent beaucoup d’espoir sur une deuxième phase de cette assistance pour pouvoir démarrer des programmes de recherche dont l’intérêt est à la fois social et didactique.

Les besoins financiers pour la réhabilitation de l’équipement du laboratoire et pour l’acquisition des matériels et produits nécessaires à la production des vaccins se chiffrent à 150 millions de francs CFA.

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D. Conclusions

11 ressort de cet exposé que malgré la situation très précaire créée par la guerre et aggravée par les effets d’une sécheresse exceptionnelle, les chercheurs tchadiens font preuve de courage et d’une volonté farouche pour maintenir en vie des activités scientifiques et technologiques qui manquent cruellement de moyens. Ce faisant, ils administrent ainsi la preuve que le pays n’a pas seulement besoin d’aide d’urgence. I1 est urgent aussi que les infrastructures de recherche, qui faisaient de ce pays le centre de rayonnement africain en matière de recherche zootechnique et vétérinaire, soient réhabilitées et que, dans chaque volet d’aide urgente, il soit prévu des actions qui portent sur le long terme afin de permettre à ce pays, grâce à la science et4 la technologie, de mieux maîtriser la nature pour se passer progressivement de l’assistance internationale.

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République du Zaïre Tableau 1. Contribution des secteurs au PIB (en pourcentage moyen annuel)

A. Cadre politique et socio-économique

I. DONNEES GEOPOLITIQUES

1. Situation

Logée au cœur de l’Afrique et à cheval sur I’Equateur, la République du Zaïre est située entre le 5‘ parallèle Nord et le 1 3 e parallèle Sud et entre le 12e méridien Est et le 31e méridien Ouest. Elle est limitée au nord par la République centrafricaine et le Soudan, à l’est par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, à l’ouest par la République populaire du Congo et au sud par l’Angola et la Zambie. Territoire en grande partie enclavé, le Zaïre ne dispose que

d’une façade de 37 k m sur l’océan Atlantique.

2. Superficie 2 345 400 km’. Premier Etat de l’Afrique sud-saharienne par la superficie,

le Zaïre est grand comme environ cinq fois la France et quatre vingts fois la Belgique.

3. Population

Environ 30 millions d’habitants. Estimée à 24 320 O00 en 1974, la population du Zaïre tourne autour de 30 millions d’habitants en 1985. a) Densité moyenne: 10 habitantdkm’. b) Taux annuel d’accroissement : environ 3%. c) Répartition : la population zaïroise est à 3/4 rurale.

Répartition par groupe d’&e : 0-14 ans 42% 15-24 âiis 18’7% 25-59 ans 34,l yo 60 ans et plus 5,2%

d) Principales villes : Kinshasa, la capitale, 3 millions d’habitants; Lubumbashi, 1 miilion d’habitants; Kisangani, 500 O00 habitants.

II. INDICATEURS ÉCONOMIQUES

1. Évolution de la production intérieure brute (PIB) L’analyse de l’évolution de la production intérieure brute du Zaïre sur une longue période révèle des fluctuations importantes qui caractérisent les économies dépendant de la production de matière première. L’économie zaïroise reste fortement dépen- dante du secteur minier et plus particulièrement du cuivre qui procure à lui seul 60% des recettes en devises et près de 40% des recettes du budget de l’État. Une telle situation rend l’éco- nomie très sensible à l’égard du contexte international.

Les finances publiques zaïroises accusent un déficit chronique sur toute la période observée. Cette situation résulterait d’un accroissement des activités du secteur public sans augmentation correspondante de recettes. Estimées par rapport à la production intérieure brute com-

mercialisée, les dépenses sont passées de 28,3% en 1979 à 29,6(’10 en 1980 et à 35,5% en 1981.

Secteurs 1967- 1970 197 1-1974 1975- 1983

Secteurs des biens Agriculture commercialisée Mines Industrie Autres Secteurs des services Transport et communication Commerce Autres

42, O

10,6 20.4 7,o 4,o 58, O

6.9 14,l 37,O

46, O

8,7 23.8 9,O 495 54, o

8.7 12,9 32,4

48,4

997 26,O 8,2 4s 51,6

7,6 12,o 32, O

Total 100,o 100.0 100,o

Tableau 2. Évolution du budget de l’État de 1979 à 1982 (en millions de zaïres courants’)

1979 1980 1981 1982

Recettes publiques Contributions Droits de douane Recettes fiscales

Dépenses publiques Dépenses courantes dont dette publique Salaires et traitements Autres dépenses courantes Dépenses en capital

Déficit budgétaire

1904 994 826 84

2513 2388 n.d. n.d.

n.d. 125

609

3777 1704 1461 612

4096 3850 ( 853) (1527)

(1 470) 246

319

1. En 1985, 1% des Etats Unis = 50 zaïres. Source : Département du Plan.

4859 2439 1918 500

6578 6017

i 882) (2337)

2798 561

1719

6260 3226 2212 822

9534 8449

i 991) (2780)

(4678) 1085

3274

3. Le commerce extérieur Évolution

E n 1982, les transactions extérieures ont été Caractérisées par une réduction du volume du commerce extérieur, une détério- ration de la balance courante et des termes de l’échange.

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Tableau 3. Balance commerciale (en millions de $ courants)

~

1979 1980 1981 1982

Exportation de marchandise FOB 1835 2038 1500 1454 Importation de marchandise FOB 1213 1472 1291 1128 Balance courante 33 - 152 -424 -374 Déficit global - 82 -174 -593 -531

Source : FMI, cité par le Département du Plan

Ce déficit de la balance commerciale est le reflet de la chute persistante de la production qui est une caractéristique de la crise de l’économie zaïroise. E n effet, la quasi totalité des sec- teurs productifs est plongée dans une crise profonde et le taux de croissance dans les années qui ont précédé l’année 1979 était négatif. I1 en est résulté un taux de croissance du PIB négatif durant toute la période 1975/1979.

III. RESSOURCES NATURELLES

1. Réseau hydrographique et régions naturelles

Le réseau hydrographique du pays est organisé autour de l’immense bassin du fleuve Zaïre, grossi d’un complexe d’af- fluents et de lacs.

Le Zaïre

Le bassin du Zaïre couvre une superficie de 3 684 o00 k m 2 de part et d’autre de l’équateur, un tiers dans l’hémisphère nord et 2/3 dans l’hémisphère sud. Le Zaïre est le cinquantième fleuve du monde par sa longueur (4 374 km), mais le second par son débit moyen (39 O00 m3/s, l’Amazone fait 151 O00 m3/s) et par sa superficie (l’Amazone fait plus de 6 millions de km’). Le plus faible débit enregistré sur le Zaïre est de 23 O00 m3/s et le plus fort est de 80 O00 m3/s (1961). Ces chiffres donnent une idée de l’énorme potentiel énergé-

tique du bassin et de ses possibilités de navigation intérieure (16 300 km) qui sont cependant génées par les rapides, les bancs de sables et une végétation proliférante. Toute la frontière est du Zaïre est bordée de grands lacs:

lac Mobutu (4 500 km’), lac Kivu (2 650 km’), lac Moero (4 850 km’), lac Tanganyika (31 900 km’). Les principaux affluents du Zaïre sont l’Oubangui, Lomela,

Ruki, le Kasaï et le Kwibu.

2. Ressources minières

Le Zaïre est l’un des pays les plus riches du monde en ressources minières. Les réserves de cuivre mélé à d’autres métaux sont considérables dans la (( ceinture du cuivre )) qui s’allonge du Shaba à la Zambie. L’extraction en est assurée par la Générale des Carrières et des Mines (GECAMINES), société nationale, créée en 1967 qui a hérité de l’ancienne Union minière du Haut Katanga (UMHK). Elle fait du Zaïre le premier producteur mondial de cobalt et de cuivre. Les autres métaux non ferreux sont : le zinc, l’argent, le

plomb et le germanium. Le pays possède également du manga- nèse et de l’étain. Enfin, le Zaïre est le premier producteur mondial de diamants industriels : 11 800 O00 carats (réserves des deux Kasai).

Sur le plan énergétique, les recherches pétrolières ont abouti à la mise en exploitation, fin 1975, du gisement sous-marin (off-shore) de Moanda qui a fourni en 1976, 1 350 O00 tonnes de pétrole brut.

3. Ressources agricoles et forestières

La diversité du climat, l’abondance des pluies, presque partout supérieures à 1000 mm par an, offrent au Zaïre des possibilités de cultures très variées. O n estime à 100 millions d’hectares au moins la superficie des terres arables, mais 3% seulement de ces terres sont mises en valeur. Le secteur agricole occupe les 2/3 de la population active du

pays, mais l’agriculture ne contribue que pour environ 10% à la formation du produit intérieur brut (PIB).

Cultures vivrières

Les principales cultures vivrières sont : le manioc, qui sert de base à l’alimentation mais dont la production baisse depuis 1977, le maïs (400 000 tonnes en moyenne par an), le riz et la banane plantain.

Cultures industrielles

Ce secteur est dominé par les grandes sociétés dépendant des banques étrangères. Les plantations modernes, de grandes dimensions, intégrant des usines de transformation sont carac- térisées par le recours à des méthodes scientifiques d’utilisation de matériel végétal sélectionné, d’engrais et de produits phyto- sanitaires. Les principales cultures sont : le palmier à huile (200 O00 t), le café (81 O00 t), le caoutchouc, la canne à sucre et le coton. La forêt couvre la moitié du pays, classant le Zaïre au

deuxième rang mondial avec 63% des réserves. L’exploitation forestière est dominée à 80% par huit entreprises équipées d’installations de sciage, de tranchage et de déroulage. L’élevage est très peu développé, malgré la superficie du pays.

O n estime à moins d’un million de têtes, le nombre de bovins, les caprins et animaux de basse-cour sont surtout élevés au niveau villageois. Par contre le potentiel piscicole du Zaïre est immense et le

milieu zaïrois est particulièrement favorable à la pêche qui peut se pratiquer dans l’immense réseau des cours d’eau, dans les lacs qui couvrent plus de 50 O00 km’. La production nationale de poisson d’eau douce est estimée à 120 O00 tonnes par an.

IV. L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE

L’industrie zaïroise est essentiellement basée sur l’exploitation des ressources minières et la transformation des produits agri- coles.

1. Métallurgie de base et industrie des métaux.

L’ensemble des industries minières et de la métallurgie fournit 25% du PIB du pays et occupe le plus grand nombre de salariés. La GECAMINES seule emploie 33 500 salariés dont 500 cadres supérieurs et 33 O00 agents d’exécution. C’est le plus gros employeur du pays après la fonction publique. Le traitement électrolytique du cuivre est réalisé à Lubumbashi, Shirutu (Likasi) et Luilu (Kolwesi). Les fabrications métalliques et mécaniques sont souvent intégrées aux grandes entreprises métallurgiques de base dont des ateliers ou des filiales fabriquent ou entretiennent toute sorte de matériels, du petit outillage aux grosses machines. La mise en place du barrage d’Inga a donné naissance à de

vastes complexes électro-métallurgiques, grands consommateurs d’énergie.

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Plusieurs chaînes de montage (automobiles, tracteurs et camions) sont installées à Kinshasa et fonctionnent comme des filiales de grandes compagnies étrangères (Renault, Fiat et Ford, 5 O00 véhicules par an).

2. Les industries agricoles et alimentaires

Elles sont dispersées dans les zones de production : égrenage de coton, décorticage du café, usine à thé, caoutchouc, huile de palme et de palmiste, etc. L’industrie alimentaire est dominée par les minoteries. Les

brasseries sont en pleine expansion. Des sucreries et raffineries de sucre existent près de Kinshasa et dans le Shaba.

3. Les industries textiles et de l’habillement

Elles sont parmi les plus anciennes et travaillent à la fois le coton local et la matière première importée; la société des usines textiles cotonnières de Kinshasa (UTEXCO), fondée en 1926, regroupe filature et tissage et occupe 80% du marché national de textile.

4. Autres industries

L’industrie du bâtiment et du bois comprend des cimenteries et des scieries dans le Bas-Zaïre. L’industrie chimique est dominée par le raffinage du pétrole

brut. La Société italo-zaïroise de raffinage (SOZIR) traite du brut national. Malgré la gamme variée de l’industrie zaïroise, elle n’arrive

à subvenir que partiellement aux besoins du pays qui demeure un gros importateur de produits manufacturés. La crise mondiale et la dévaluation massive du zaïre rendent les importations COU- teuses. La principale insuffisance de l’industrie zaïroise est sa faible intégration économique. Par sa structure extravertie, l’in- dustrie zaïroise ne peut développer des relations d’échange entre ses différents secteurs, ni même entre les branches du m ê m e secteur. La dégradation de l‘agriculture et de l’industrie manufactu-

rière consécutive à la crise économique ont aggravé les désé- quilibres sectoriels et régionaux avec les principaux aspects suivants : Échanges intersectoriels peu développés; Secteurs productifs dépendant principalement de l’extérieur pour leur approvisionnement en matières premières et biens d’équipement;

Matières premières produites par le pays exportées à l’état brut sans contribution directe à son intégration économique;

Secteur de transformation, déficitaire vis-à-vis de l’extérieur, importateur de matière première, mais d’une capacité d’ex- portation très faible du fait de coûts de production très élevés (Plan quinquennal de développement socio-économique du Zaïre 1986/1990, cadre macro-économique).

V. LES INSTITUTIONS

1. Organisation politique

Les institutions de la République du Zaïre comprennent les organes suivants, dans l’ordre hiérarchique : Le Président de la République, élu au suffrage universel pour

un mandat de sept ans; il est aussi Président du Parti unique (le mouvement populaire de la Révolution), Chef du Conseil exécutif national;

Le Congrès, représente l’ensemble de toutes les couches sociales du pays. I1 est convoqué en séance ordinaire tous les cinq ans. I1 peut également tenir des séances extraordinaires;

Le Bureau politique du Parti est un organe de décision, de conception et d’orientation de la politique générale du pays. I1 regroupe en son sein des membres (une quinzaine environ) appelés commissaires politiques;

Le Conseil législatif national (Chambre législative) est composé de membres, appelés commissaires du peuple, élus au suffrage universel sur présentation d’une liste unique du parti pour une durée de cinq ans. La constitution de 1967 prévoit 420 sièges;

Le Conseil exécutif national (Gouvernement) est un organe d’exécution des décisions. Ses membres, appelés Commissaires d’État sont placés chacun à la tête d’un département.

2. Organisation administrative

La République du Zaïre est divisée en huit régions, subdivisées en sous-régions, en zones et en collectivités locales dirigées res- pectivement par les Commissaires de régions, les Commissaires sous-régionaux, les Commissaires de zones et les Chefs de col- lectivités locales. Bien que la ville de Kinshasa soit une région, elle a une orga-

nisation particulière. A sa tête est placé un Commissaire urbain secondé par deux Commissaires urbains assistants. Le pays célèbre trois dates anniversaires : le 30 juin 1960 est la date de l’indépendance de l’ex-Congo belge; le 24 novembre 1965 est la date de la prise du pouvoir par le Général Mobutu, tandis que le 27 octobre 1971 est la date de la fondation de la République du Zaïre.

B. Plan national de développement et place de la science et de la technologie dans ce plan

Le premier Plan quinquennal du Zaïre qui se fixe pour ambition d’intégrer tous les secteurs de l‘économie nationale dans un processus global de planification était encore en cours d’élabo- ration au moment de cette étude; il couvre la période de 1986 à 1990. Jusque là, les différents pians mis en œuvre dans le pays étaient, comme le plan Mobutu, des programmes d’investisse- ment résultant de la mise en pratique de principes généralement formulés dans des discours du Chef de l’État qui traçaient les grandes lignes des objectifs économiques que le pays se fixe d’atteindre à un horizon donné. Le plan quinquennal de developpement socio-économique du

Zaïre 1986/1990 est issu d’une planification de type macro- économique visant à orienter le développement de chacun des secteurs ainsi que leur intégration intersectorielle et la transfor- mation structurelle et organisationnelle de l’économie nationale.

1. Principaux objectifs du Plan L’agriculture est restée la (( priorité des priorités >) dans le Plan quinquennal 1986/1990. L’objectif visé est de réaliser au terme du pian, l’autosuffisance alimentaire du Zaïre et de lui faire assurer sa vocation du grenier de l’Afrique centrale, grace li: La promotion des cultures vivrières, de l’élevage et de la pis-

Le développement de la production des matières premières

Enfin, la promotion des cultures d’exportation.

A u niveau des autres secteurs, le plan met l’accent sur le déve- loppement :

ciculture;

destinées à l’industrie de transformation;

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D e l’industrie, des mines, des hydrocarbures, du tourisme et de

Des infrastructures (transport, télécommunication, information); D u secteur social par l’amélioration des infrastructures de

l’hotellerie;

l’éducation, de la santé et de l’habitat.

2. Place de la science et de la technologie dans le plan

Le processus de planification en cours pour la période 1986/ 1990 consacre un chapitre à la promotion de la recherche/déve- loppement. Le document fait le diagnostic de la situation de la recherche scientifique et souligne les insuffisances structurelles, financières, humaines et matérielles qui caractérisent cette situa- tion avant de proposer un plan d’action qui se résume comme suit pour la période du Plan quinquennal : La consolidation des structures administratives, de coordination, et de recherche;

L’achèvement du travail d’inventaire du potentiel scientifique et technologique national;

La définition d’une politique active de recherche qui concrétise l’objectif général et intègre les besoins du développement dès le stade de la conception des programmes de recherche.

I1 est indiqué que les recherches seront concentrées dans les secteurs sociaux et économiques suivants : Santé publique; Agriculture; Mines, énergie et environnement; Industries.

E n ce qui concerne le personnel scientifique et technologique, le plan se propose de faire passer le nombre de chercheurs de 300 à 3 O00 à l’horizon 1990. E n ce qui concerne la mobilisation des ressources financières,

le pian se propose de faire passer ces ressources progressivement à 2,5% du PNB et d’élaborer une politique de mobilisation des ressources financières faisant appel également au financement par les utilisateurs des résultats de la recherche ainsi qu’aux assistances extérieures.

I1 est inscrit un montant global de 801 millions de zaïre au plan dont 313 millions seront affectés à un programme minimum de réhabilitation d’infrastructure de base (bibliothèque, atelier, laboratoires, bâtiments) et 488 millions aux programmes de recherche/développement, répartis comme suit :

Santé publique 80 Agriculture 136 Mines, énergie, environnement 133 Industrie et technologie 131 Cultures et économie 8

soit 488

C. Structure de la politique scientifique et techno- logique nationale

I. HISTORIQUE

Les activités d’étude et de recherche scientifique et technologique au Zaïre remontent à l’époque coloniale. E n effet, les immenses ressources naturelles dont regorge le pays, ses dimensions et l’exubérance de la nature dont il est doté ont amené l’adminis- tration coloniale à percevoir très tôt la nécessité d’instaurer sur place des activités de recherche scientifique et technologique visant à une meilleure connaissance des potentialités du pays afin de les mieux organiser en vue d’une exploitation rationnelle.

C’est ainsi que les institutions de recherche scientifique ci-après ont été implantées dans le pays dès l’aube de la colonisation : L’Institut national pour l’étude agronomique du Congo

L’Institut des parcs nationaux du Congo (IPNC), créé par

Le laboratoire routier des travaux publics, créé en 1938; L’Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale (IRSCA), créé par arrêté du Régent le ler juillet 1947;

L’Institut géographique du Congo (IGC), créé par arrêté royal du 7 décembre 1949.

(INEAC) créé par arrêté royal du 22 décembre 1933.

décret royal du 26 novembre 1934;

La période qui a suivi l’indépendance du pays, proclamée en 1960, sera marquée par le départ massif des cadres scientifiques expatriés et la chute des activités scientifiques et technologiques; de nouveaux textes ont été pris au cours de cette période pour réadapter les institutions existantes à la situation nouvelle et créér de nouvelles institutions telles que : Le Centre de recherches industrielles en Afrique centrale (CRIAC), créé par ordonnance no 105 du 22 mars 1965;

Le Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA), créé par ordonnance no 232 du 5 juillet 1965 et inauguré le 6 juin 1969 (Centre nucléaire Trico);

L’Institut national du bâtiment et des travaux publics, créé en 1961 avec l’assistance de l’Unesco.

Cette période reste cependant caractérisée par une dispersion des efforts de la collectivité scientifique et technique et par une absence de politique directrice susceptible de faire coïncider les lignes de force du développement scientifique et technologique avec les objectifs nationaux de développement économique, social et culturel. L’année 1967 marque la fin de cette période de transition et

le début d’une ère nouvelle pour la politique scientifique et technologique nationale. Trois ordonnances-lois, organisent cette année-là, la politique scientifique et technologique au Zaïre : La première de ces ordonnances-lois (no 67/311 du 10 août 1967). portait organisation de la politique scientifique et technologique dans la République démocratique du Congo et délimitait pour la première fois le champ des missions imparties à la politique scientifique nationale;

La seconde ordonnance-loi (no 67/312 du 10 août 1967) créait sous la forme d’un établissement public doté de la person- nalité civile et de l’autonomie financière un Office national de la recherche et du développement (ONRD) ayant pour mission de développer, orienter et contrôler les recherches scientifiques et techniques de tous ordres et d’analyser pour le gouvernement la conjoncture scientifique d’une part, de conseiller le gouvernement en lui proposant des priorités et des choix, d’autre part;

Une troisième ordonnance-loi (no 67/316 du 10 août 1967) rattachait à I’ONRD, les principaux établissements scienti- fiques spécialisés existants, à savoir : - l’Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale (IRSAC),

- l’Institut national pour l’étude agronomique du Congo (INEAC), devenu par la suite l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomique (INERA),

- le Centre de recherches industrielles en Afrique centrale (CRIAC) ,

- l’Institut de médecine tropicale (IMT), - l’Institut géographique du Congo (IGC) devenu par la suite l’Institut géographique du Zaïre (IGZA).

Par ce rattachement, I’ONRD sera amené à assumer à la fois des fonctions d’exécution de la recherche en même temps que les tâches de planification, décision et contrôle d’une part, de coordination, de promotion et de financement de la R et D

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qui lui étaient originellement assignées, d’autre part. Ce cumul de fonctions appartenant à des niveaux différents de la structure de la politique scientifique et technologique ne sera pas sans poser de problèmes de fonctionnement à I’ONRD. Par la suite, I’ONRD sera dépouillé à nouveau des instituts et centres de recherche qui lui étaient rattachés; ceux-ci retourneront à leur ministères techniques d’origine, ne laissant à I’ONRD que les tâches de conception, de decision et de planification d’une part, de coordination et de promotion de la recherche scientifique d’autre part. L’Office lui-même connaîtra différentes péripéties dans son

rattachement ministériel. Ces différentes péripéties ont abouti à la liquidation quasi complète du dispositif de politique scien- tifique et technologique mis en place par les ordonnances-lois prises au cours de l’année 1967 en vidant de leur substance les principes et mécanismes devant régir le fonctionnement d’une structure de politique scientifique et technologique nationale.

D u 17 au 20 avril 1974, un colloque sur la politique de la recherche scientifique au Zaïre sera convoqué sur l’initiative de la Présidence de la République. Dans ces conclusions, ce colloque mettait en évidence les carences d’ordre structurel sta- tutaire, institutionnel et financier qui caractérisaient la situation au niveau de I’ONRD et proposait la création d’un Conseil national de politique scientifique placé sous l’autorité directe du Président de la République et doté d’un secrétariat permanent chargé de préparer les dossiers et les décisions à soumettre au Conseil exécutif national. Mais c’est une option différente qui a été faite par le Gouver-

nement en 1975 en créant par loi no 751029 un Institut de recherche scientifique (IRS). La loi modificative no 78/009 du 24 janvier 1978 fait de I’IRS une entreprise publique dotée de la personnalité juridique, placée sous la tutelle du Département de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, nou- vellement créé à l’époque. Dirigé par un délégué général, assisté d’un conseil scientifique

de neuf membres, I’IRS avait reçu les mêmes attributions et fonctions que I’ONRD son prédecesseur défunt, notamment avec le rassemblement au sein du même organisme des fonctions de coordination, de contrôle et de décision d’une part, et d’exécution des programmes de recherche scientifique d’autre part. Ce cumul de fonctions qui porte en soi les mêmes germes de confusion qui ont tué I’ONRD, n’épargnera pas non plus I’IRS. L’Institut de recherche scientifique héritera en plus des problèmes structurels et fonctionnels, le gigantisme de l’appareil laissé par 1’ONRD. I1 avait notamment la charge de coordonner toutes les activités de recherche scientifique et technologique exécutées dans le pays aussi bien dans les institutions qui lui étaient rattachées que dans celles qui échappaient à son autorité directe. Or depuis l’abrogation de l’ordonnance-loi de 1967 relative à l’organisation de la politique scientifique, il n’existe plus de structure d’autorité interministérielle indispensable pour trancher, décider et arbitrer parmi les objectifs et budget ainsi que les moyens à fournir pour assurer la mise en œuvre de la politique scientifique et technologique nationale. Les politiques scientifiques et technologiques dans ces condi-

tions ne pouvaient qu’être sectorielles, conçues et exécutées par des ministères techniques, sans une programmation d’en- semble et sans aucun mécanisme de concertation. C’est dans cette situation de démantèlement de la structure

de la politique scientifique et technologique nationale que le Gouvernement zaïrois fit appel à l’assistance de l’Unesco pour le conseiller sur les problèmes structurels et organisationnels que rencontrait la recherche scientifique. Cette mission Unesco était conduite par M. Y. de Hemptinne, Directeur de la Division des politiques scientifiques et technologiques assisté de M. J. Y. Daguin, consultant. Le diagnostic posé par la mission sur la situation de la recherche scientifique peut être résumé comme suit’ :

a Succédant à I’ONRD et à son gigantisme, I’IRS a connu, depuis sa création en 1975, des phases difficiles de léthargie, engendrées par des contradictions diverses, héritées du système antérieur existant. E n matière de personnel notamment, l’héri- tage de I’ONRD est extrêmement lourd et I’IRS s’asphyxie lentement mais sûrement sous le poids excessif d’une pléthore de personnel administratif et de personnel ouvrier qui a été maintenu en fonction depuis la construction des centres de recherche surtout celui de Lwiro ... ». La conséquence directe de cette situation est que 95% du

budget de I’IRS est utilisé à payer ce personnel pléthorique, privant ainsi les chercheurs de l’institution de tout moyen de recherche. Une autre conséquence de cette situation, soulignée dans le

rapport de HemptinneIDaguin, concerne l’absence de toute politique scientifique et technologique à court, moyen et long terme, définissant clairement les grandes orientations de la recherche et prenant en considération les objectifs du Plan national de développement. Les actions et recommandations proposées par la mission

visaient alors à compléter par voie législative, les organes direc- teurs de la politique scientifique et technologique nationale de manière à faire jouer à I’IRS le rôle statutaire et interministé- riel de coordination des activités scientifiques et technologiques qui lui était dévolu par la loi no 751029 du 22 octobre 1975, modifiée par la loi no 781009 du 24 janvier 1978. «L’IRS devrait se dégager, à de rares exceptions près, de

tous les problèmes de gestion directe d’établissements ou insti- tutions scientifiques et techniques. I1 devrait notamment exercer ses fonctions de deuxième niveau (financement, coordination et promotion genérale de la recherche) en travaillant quasi exclusi- vement (< extra-muros ». Cela revient à dire que I’IRS ne dispo- serait pas, sauf rarissimes exceptions, de laboratoires propres. I1 répartirait son personnel scientifique dans les institutions de recherche existantes, sous forme d’unité de recherche, tout en apportant, le cas échéant, des subventions à ces institutions d’accueil pour couvrir certains frais généraux, selon les pro- grammes scientifiques poursuivis par les unités de recherche de I’IRS qu’elles hébergent.. . n l. Afin de rendre la mise en œuvre de ses propositions aisée,

la mission a proposé en annexe à son rapport un projet de texte de loi portant organisation de la politique scientifique et tech- nologique au Zaïre. Les autorités zaïroises se sont inspirées lar- gement des conclusions de la mission de Hemptinne1Daguin ainsi que du projet de loi annexé au rapport de la mission pour élaborer les textes régissant la structure actuelle de la politique scientifique et technologique caractérisé par l’existence des trois organes ci-après dont les fonctions seront examinées plus loin. Il s’agit :

D u Département de la recherche scientifique;. D u Conseil scientifique national; Des Centres et Institutions de recherche.

II. AUTRES ORGANES G O U V E R N E M E N T A U X JOUANT ROLE DANS L’ÉLABORATION DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE NATIONALE

L’institution nationale où est concentrée une importante partie de la communauté scientifique du Zaïre susceptible de jouer un rôle dans l’élaboration de la politique scientifique et technolo- gique, est l’université nationale du Zaïre (UNAZA).

1. Voir Rapport technique de la mission, FMR/SC/STP/78/149, Unesco, Paris, 1978.

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La création de l’université remonte à 1949 où elle portait le nom d’université Lovanium. Elle démarra d’abord comme centre universitaire, ensuite comme université, par arrêté royal du 3 février 1956. Elle devient Université officielle du Congo belge et du Rwanda-Burundi (UOC) le 11 novembre 1956. Après l’accession du pays à l’indépendance, I’UOC devint

l’Université libre du Congo par ordonnance no 160 du 10 juin 1964, modifiée ensuite par ordonnance no 498 du 9 septembre 1966. Elle devient Université nationale du Zaïre (UNAZA) en 1971

à la suite de la fondation de la République du Zaïre le 27 octobre 1971. L’Université nationale du Zaïre regroupe les trois universités

de Kinshasa, Lubumbashi et Kisangani sous l’autorité d’un unique recteur et du Commissaire d’État à l’enseignement supérieur. La recherche scientifique universitaire dont la mission est à la

fois sociale et didactique est organisée au sein des facultés. Pour ce faire, le Conseil de la faculté se constitue également en Conseil scientifique. L’organisation de la recherche au sein de la faculté peut aboutir, suivant la nature particulière à chaque faculté, à la mise en place d’un centre ou institut de recherche d’une part, ou d’un secrétariat facultaire chargé de la recherche, d’autre part.

I1 existe au niveau du Rectorat de I’UNAZA, une (< Commis- sion de recherche et de publication scientifique )) dont le but est de soumettre au recteur tous les avis et recommandations sur toutes les questions intéressant la politique scientifique de l’université nationale du Zaïre. Les données signalétiques des instituts et centre de recherche ainsi que leurs programmes de recherche sont publiés chaque année par le Rectorat.

D. Buts, portées, fonctions et responsabilité du principal organe directeur de la politique scientifique et technologique nationale

I. DENOMINATION OFFICIELLE DE L’ORGANISME

Département de la recherche scientifique.

II. ADRESSE POSTALE

Boulevard du 30 juin, numéro 154 B.P. 8233 Kinsh’asa V Téléphone : (243) 32.542.

III. SITUATION JURIDIQUE ET ADMINISTRATIVE

Créé le 9 octobre 1981, le Département de la recherche scienti- fique est chargé de la conception et de l’application de la recherche scientifique et technologique. A ce titre, sa mission est double et porte sur : La planification, la budgétisation, la coordination inter-dépar- tementale, le contrôle et l’évaluation des activités scienti- fiques et technologiques nationales;

La coordination scientifique, la promotion et le financement des activités scientifiques et technologiques nationales.

E n plus de cette double mission, le Département de la recherche scientifique est chargé, selon l’article 5 de l’ordonnance sus- mentionnée : D’encourager et de faciliter, notamment par l’octroi de fonds

appropriés, les recherches entreprises par les organismes privés ou par certains chercheurs particulièrement doués et inventifs;

D e proposer au Conseil exécutif les voies et moyens tendant à assurer l’utilisation des résultats des recherches entreprises tant au Zaire que dans d’autres pays;

D’enregistrer les procédés techniques sous forme de dépôts de brevets et licences auprès des organismes zaïrois compétents et d’en négocier les modalités d’exploitation;

De veiller à ce que, grâce à la publication et à l’information, les résultats de travaux de recherche scientifique concourent, sur le pian pratique et d’une manière efficace, au développe- ment du pays ».

IV. ORGANISATION ET METHODE DE TRAVAIL Les organes du pouvoir en matière de recherche scientifique et technologique au Zaïre sont au nombre de trois (article 3, ordonnance no 82/040) : Le Département de la recherche scientifique; Le Conseil scientifique national; Les Centres et Instituts de recherche scientifique.

1. Le Département de la recherche scientifique

I1 est l’organe de tutelle et le détenteur de l’autorité, du budget et de tous les moyens matériels et financiers disponibles en matière de recherche scientifique.

2. Le Conseil scientifique national

I1 est l’organe unique de décision et de contrôle de l’ensemble des centres et instituts de recherche du pays. Composé de 19 membres au moins et de 25 membres au plus, tous nommés par le Président de la République pour un mandat de 5 ans, le Conseil scientifique national exerce, sous réserve des autori- sations et approbations requises, les pouvoirs les plus étendus pour l’administration des instituts et centres de recherche. A ce titre : I1 délibère des orientations et priorités des plans et programmes de recherche scientifiques et technologiques à effectuer dans le pays;

I1 délibère sur l’allocation des ressources consacrées par le budget de l’État aux activités scientifiques et technologiques;

I1 contrôle la gestion financière des centres et instituts de re- cherche;

II approuve le budget des instituts et centres de recherche et le présente au Commissaire d’gtat à la recherche scientifique;

I1 approuve le règlement organique des instituts et centres de recherche;

11 propose au Commissaire d‘État à la recherche scientifique, la nomination et la promotion du personnel scientifique ou du personnel administratif de commandement.

3. Les centres et instituts de recherche

Les centres et instituts de recherche sont des établissements publics dotés chacun de la personnalité juridique et de l’auto- nomie financière. Ils ont pour mission : d’effectuer les études, les recherches scientifiques et technologiques, les expérimenta- tions et, en général, tous travaux qui sont en rapport avec leurs objectifs respectifs. Ils comprennent en leur sein les organes suivants : Le Conseil d’administration; Le Comité de gestion; La Direction générale du centre ou de l’institut; U n Conseil de département.

Pour l’exécution des programmes de recherche, le Département

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de la recherche scientifique a sous sa tutelle les centres et ins- tituts de recherche scientifique suivants : Le Centre de recherche en sciences humaines (CRSH) compre- nant les stations de recherche de Bandundu et de Kisangani;

Le Centre de recherche agro-alimentaire (CRAA); Le Centre de recherche en sciences naturelles (CRSN) compre-

Le Centre de recherche en sciences appliquées et technologiques

L’Institut de recherche pour l’étude et la recherche agrono-

Le Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA); Le Centre de recherches géologiques et minières (CRGM); L’Institut géographique du Zaïre (IGEZA); L’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) compre- nant la station de recherche de Gernena.

nant les stations de recherche d’Uvira et de Nabali;

(CRSAT);

mique (INERA);

E. Ressources propres au secteur de la recherche scientifique

L’ambition de l’ordonnance-loi no 82/040 du 5 novembre 1982 relative à l’organisation de la recherche scientifique au Zaïre est de confier à une seule autorité, en l’occurence au Département de la recherche scientifique, le soin d’élaborer un budget unique pour l’ensemble de la recherche scientifique et technologique nationale et de rassembler en une seule enveloppe (enveloppe recherche) les moyens matériels et financiers de diverses sources, qu’elles soient publiques ou privées. Cette disposition permet d’avoir une vue d’ensemble des ressources financières, humaines et informationnelles dont dispose le secteur de la recherche scientifique. Ces ressources, dont les données disponibles ont été rassemblées par le département de la recherche scientifique à l’occasion du colloque sur l’état de la recherche scientifique au Zaïre et son avenir (juillet 1985) sont présentées au tableau 4:

I. RESSOURCES FINANCIERES

Tableau 4. Évolution du budget de l’État pour la recherche scientifique et technologique, de 1982 à 1985 (en zaïres)

Année Budget de Budget Budget de Total Fonction d’investis- rémunération nement sement

1982 i6 762 739,06 2 765 410,00 i4 105 404,60 33 543 553,66 1983 39 152 728,00 13 O00 OO0,OO 70 639 850,00 122 792 578,OO 1984 35 584 882,OO 25 500 OO0,OO 87 548 771,lO 148 633 653,20 1985 33 955 152,00 7 O00 OOO,00 95 933 393,00 136 888 545,00

Source : Document du colloque sur l’état de la recherche scientifique au Zaïre et son avenir.

Si on fait les rapports dépenses d’investissement sur dépenses totales (2/4) et dépenses du personnel sur dépenses totales, on obtient les résultats qui figurent au tableau 5.

Tableau 5.

Rapport investissement Rapport coût du sur dépenses totales personnel sur dépenses

totales Années (2/4) (en Va) (3/4) (en @o>

1982 0,08 8,O 0,42 42,O 1983 0,11 11,o 0,58 58,O

i 984 0,17 17,O 0,59 59,O i 985 0,05 5 ,o 0,70 70,O

O n note que les rapports dépenses d’investissement sur dépenses totales sont presque insignifiants (en moyenne 10% seulement des dépenses totales) alors que le coût du personnel dépasse régulièrement 50% et atteint parfois 70% des dépenses totales.

II. RESSOURCES HUMAINES

L’effectif du personnel des centres et instituts de recherche est présenté dans le tableau 6.

Tableau 6.

Institutions Scienti- Adminis- Total fiques tratifs

Conseil scientifique national Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) Institut de recherche en sciences naturelles (IRSN) Centre de recherche en sciences appliquées et technologiques (CRSAT) Institut géographique du Zaïre (IGZA) Centre de recherches géolo- giques et minières (CRGM) Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA) Centre de recherche en sciences humaines (CRSH) Centre de recherche agro- alimentaire de Lubumbashi

Institut de recherche pour l’étude et la recherche agronomiques (INERA)

(CRAAL)

4 17

28 145

27 442

9 23

- 346

21 102

36 86

37 59

13 31

41 2650

21

173

469

32

346

123

120

96

44

2 691

Total 216 3 899 4 115

O n note une situation pléthorique au niveau du personnel administratif qui se trouve dans le rapport de 18 agents pour un scientifique pour l’ensemble des institutions. L’institution

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où le rapport est le plus élevé est l’Institut de recherche pour l’étude et la recherche agronomique (IRERA) OU le rapport grimpe à 64 agents administratifs pour un scientifique. L’une des raisons fondamentales de cette situation de la

recherche agronomique est la faible mécanisation des travaux, ce qui entraîne un nombre important d’ouvriers agricoles dans les stations de recherche agronomique.

III. RESSOURCES EN I N F O R M A T I O N S

Le Zaïre ne dispose jusqu’ici d’aucun document d’enquête sur le potentiel scientifique et technologique national réalisé de manière exhaustive. Les seuls documents pouvant fournir des informations de base sont les rapports d’activité des centres et instituts de recherche. I1 n’existe pas encore au Département de la recherche scientifique un centre de documentation et d’information scientifique et technologique à l’usage du public et de la communauté scientifique et technologique du pays. Cependant les documents du Département indiquent que l’ensemble des bibliothèques des centres et instituts de recherche comptent environ 72 O00 volumes, 1000 périodiques et 2000 revues.

IV. ÉQUIPEMENT

Selon les informations fournies par le Département de la recherche scientifique, les centres de recherche totalisent environ 9 375 m* de laboratoires et ateliers. Mais leurs équipements ont été acquis pour la plupart au cours des années 1952- 1957. Les quelques centres de recherche équipés le sont grâce à la coopération internationale. I1 y a nécessité de procéder à leur renouvellement et à leur réhabilitation.

F. Évaluation critique du travail accompli par l’organisme directeur de la politique scientifique et technologique nationale

L’évolution des structures de la politique scientifique et techno- logique nationale au Zaïre est caractérisée par les nombreuses péripéties par lesquelles cette structure est passée avant d’aboutir en octobre 1981 à la création au sein du Conseil exécutif d’un Département chargé exclusivement de la recherche scienti- fique et à la mise en place de la structure consacrée par l’ordon- nance-loi no 82/040 du 5 novembre 1982. Cette décision constitue la manifestation d’une volonté politique des autorités zaïroises de faire de la politique scientifique et technologique une partie de la politique générale de développement du pays et de l’ériger au rang des préoccupations quotidiennes du Conseil exécutif. U n autre signe qui concrétise cette volonté d’intégration de la

science et de la technologie au développement socio-économique du pays est l’intégration dans le processus de planification en cours au Zaïre pour la période 1986-1990, d’une dimension recherche/développement exposée dans un cljapitre distinct du document du Plan quinquennal et de prévoir des allocations de ressources pour le financement des programmes de recherche et la réhabilitation d’un certain nombre de laboratoires et ateliers de recherche au cours de la période du plan. Le récent colloque tenu en juillet 1985 sur N l’état de la re-

cherche scientifique au Zaïre et son avenir », dont cette étude n’a pu malheureusement pas bénéficier des conclusions, le Département de la recherche scientifique voulant en réserver

la primeur aux autorités zaïroises, est une des manifestations qui témoignent äe l’attention particulière qu’accordent les auto- rités du pays à la science et à la technologie comme facteurs de développement socio-économique. E n dépit de tout ce qui précède, il n’en demeure pas moins que l’Organisme directeur de politique scientifique et technologique zaïroise se trouve encore dans la phase organisationnelle et qu’il est dii’ficile de faire actuellement une évaluation de l’œuvre qu’il a (ou n’a pas) accomplie. L’un des handicaps majeurs de la structure de la politique

scientifique et technologique est le non fonctionnement du Conseil scientifique national qui est pourtant l’organe unique de décision des centres et instituts de recherche. Ce Conseil ne s’étant jamais réuni depuis sa création, il est difficile d’évaluer l’impact de ses décisions sur le potentiel scientifique et techno- logique du pays, encore moins sur le processus du développe- ment socio-économique en cours.

L’existence d’un potentiel scientifique et technologique relati- vement important au niveau des organismes chargés de l’exé- cution des activités scientifiques et technologiques et à 1’Univer- sité nationale du Zaïre (UNAZA) constitue l’un des atouts majeurs de la recherche scientifique et technologique zaïroise. I1 s’agira donc pour le Département de la recherche scientifique d’organiser la mobilisation effective de ce potentiel scientifique et technologique. Pour ce faire, un certain nombre de questions particulièrement importantes constitueront les tâches prioritaires auxquelles le Département de la recherche scientifique doit s’attaquer pour remplir correctement sa mission de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique scientifique et techno- logique nationale. Ces questions concernent : La réalisation de l’inventaire du potentiel scientifique et tech- nologique national (PST). Cet inventaire doit inclure les données concernant les recherches en cours et les ressources en informations et documentation scientifique et technolo- giques (IDST);

La préparation de la section scientifique et technologique du plan de développement national et/ou du budget de l’État.

I1 s’agit de façon pratique de réaliser une programmation budgétaire de la science et de la technologie en procédant : A u repérage et identification des services financiers responsables de l’élaboration et de l’exécution des programmes et des budgets relatifs aux activités scientifiques et technologiques (R et D et SST);

A u rassemblement et à la ventilation des données et des sta- tistiques issues des budgets et des programmes concernant les activités en science et technologie de l’année en cours;

A la mise au point d’une méthodologie de budgétisation des activités scientifiques et technologiques pour le Zaïre; élabo- ration du budget-programme au niveau national et sectoriel en tenant compte des programmes de coopération scientifique internationaux ou régionaux auxquels participent les institu- tions scientifiques du pays.

L a formation des cadres et techniciens du Ministère

I1 faudra mettre au point un plan de complément de formation et de perfectionnement des cadres du Département de la re- cherche scientifique dans le domaine des activités concourant à l’élaboration d’une politique scientifique et technologique. Ce complément de formation peut également prendre la forme de voyage d’étude en vue de permettre à ceux qui sont directement impliqués dans l’élaboration de la politique scientifique de s’informer par des visites à des organismes similaires en Afrique, en Europe, en Asie ou en Amérique latine et, de ce fait, de se familiariser avec les mécanismes opérationnels, les méthodes en vigueur en vue de l’établissement des priorités, de l’élabora- tion des plans et budget-programme, de la documentation, dans le domaine de la science et de la technologie. Ces tâches constituent des activités prioritaires qui doivent

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permettre non seulement de consolider les structures de I’orga- nisme de la politique scientifique et technologique nationale mais aussi et surtout de le rendre opérationnel et plus efficient dans la réalisation de la mission qui lui est confiée.

Références bibliographiques

1. Atlas Jeune Afrique. République du Zaïre. 2. Note préparée par le Département de la recherche scientifique

sur la politique scientgique et technologique nationale. 3. Programme intérimaire de réhabilitation économique 1983/ 1985. Annexe I.

4. Extrait du Plan quinquennal de développement socio-écono- mique du Zaïre, 198611990. Le cadre macro-économique.

5. Y. de Hemptinne et J. Y. Daguin. Rapport de mission sur la politique scientifique et technologique au Zaïre. FMR/SC/ STP/78/49, Unesco, 1978.

6. Ordonnance-loi no 82/040 du 5 novembre 1982.

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[II] SC.87/XIII.64/F

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Publications de l'Unesco: agents de vente

ALBANIE: N. Sh. Botimcve Naim Frashcri. TIRANA ALGÉRIE: Institut pédagogique national. 1 i, rue Ali Haddad,

ALGER. Office des publications univcrsitaircs (OPU). 29, rue Abou-Nouas. Hydra. ALGER Pour fer pubftcationr reufetnent: ENAL. 3. bd Zirout Youcef. ALGER. Pour lerpénodzqun seule- ment: ENAMEP. 20, NC de la Libcrté. ALGER.

ALLEMAGNE (RÉP. FÉD.): S. Karger GrnbH. Karger Buchhand- lung, Angcrhofstrwe 9. Postfach 2, D-8034 GERMERINGIMON- CHEN "Le Coumer. (édittom ollemunde, angfuire. erpagnofe et fianGaire): M. H . Baum. Deutscher Unesco-Kurier Vertrieb. Bcsaltstrasse 17. 1300 BONN 3. Pour les cartes scicntifiqucs sculc- ment: GE0 CENTER, Postfach 800830. 7000 STUTTGART 80.

A N G O L A : Distribuidora Livros e Publicasúcs. Caixa postal 2848,

ANTILLES FRANÇAISES: Librairie .Au Boul'Mich.. 1, N e Perri- non et 66. avenue dcs Caraïbes, 97200 FORT-DE-RANCE(Martini- que). Librairie Carnot. 19. rue Barbès. 97100 POINTE-À-PITRE (Guadelouoeì.

LUANDA

ANnLLES NEEUANDAISES: Van Dorp-Eddine N.V., P.O. Box 200. WILLEMSTAD (Curaçao, N.A.).

ARABIE SAOUDITE: Dar Al-Waran for Publishing and Informa- tion. Olaya Main Street. Ibrahim Bin Sulaym Building. P.O. Box 3310. RIYADH.

ARGENTINE: Librería EI Correo de la Unesco, EDILYR S.R.L. Tucumán 1681, 1010 BUENOS AIRES

AUSTRALIE: Pubftcmonr; Educational Supplies Pry. Lid. P O. Box 33. BROOKVALE 2100. N.S.W. Hunter Publications. 18A Gipps Strcct. COLLINGWOOD VICTORIA 3066. Pénodzquert Dominie Pry. Ltd. P.O. Box 33. BROOKVALE 2111. N.S.W. Sous-agent: U N A A . P.O. Box 171. 7th floor. Ana Housc. 28 Elizabeth street, MEI.BOURNE 3000.

AUTRICHE: Buchhandlung Gcrold & Co. Graben 31. A.1011 WIEN.

B A H A M A S : Nassau Stationers Lid. P.O. Box No. 3138. NASSAU BANGLADESH: Bangladesh Books Intcrnational Lid. Ittcfaq Buil-

BARBADOS: Univcrsiry of thc West Indics Bookshop, Cave Hill

BELG1QUE:Jean DcLannoy, 202, avenue du Roi. 1060 BRUXELLES,

BENIN: Librairie nationale. B.P. 294. PORTONOVO Ers Koudjo G.

BIRMANIE: Trade Corporation no. (9). 110-112 Merchant Street.

BOLIVIE: Los Amigos del Libro. casilla postal 441 1, LA PAZ. avenida

B O T S W A N A : Botswana Book Centre. P.O. Box 91, GABORONE BRESIL: FundaSão Gctúlio Vargas. Serviqo de Publicapes. caixa pos-

tai 9.052-ZC-02. Praia de Botafogo 188. RIO DE JANEIRO (GB). BULGARIE: Hcmus, Kanton Literatura. bd. Rousky 6. SOFIJA BURKINA FASO: Librairic Anie. B.P. 64, OUAGADOUGOU. Librai-

C A N A D A : Editions Renouf Limitée. 2182, NC Saintc.Catherinc

CHILI: Biblioccntro Ltda. Constitución n" 7. casilla 13731, SAN-

CHINE: China National Publications Import and Export Corpora- tion. P.O. Box 88. BEIJING

CHYPRE: qMAM., Archbishop Makarios 3rd Avenue, PO Box 1722. NICOSIA.

COLOMBIE: Instituto Colombiano de Cultura. carrera 3A. no 18124. BOGOTh. EI Ancora Editores, carrera 6A. nm 14-58 (101). apartado 031832. BOGOTA

COMORES: Librairie MASIWA, 4. N C Ahrned Djoumoi. B.P. 124. MOROVI

C O N G O : Librairie populaire, B P 177. BRAZZAVILLE. Librairie populaire à: Pointe-Noire. Loubomo. Nkayi. Makabama. Owendo. Ouesso ct Impfondo. Commission nationale congolaise pour I'ünerco. B.P. 493. BRAZZAVILLE

COSTARICA: LibrcríaTrejos. S.A.. apartado 1313. SANJOSE Tclé. fonos: 2281 y 3200. Librería Cultural -Garcia Monge.. Ministcrio de la Cultura. .<astado Sur del Teatro Nacional. apartado 10227. SAN JosÉ.

COTE-D'IVOIRE: Librairie des Presses de l'Unesco. Commission nationale ivoirienne pout l'Unesco. B P. 2871. ABIDJAN

CUBA: Ediciones cubanas. O'Reilly no 407. LA HABANA. Pour #Le Coumerr seulement: Empresa COPREFIL. Dragones no 416 e/ Lealrad y Campanario. LA HABANA 2,

D A N E M A R K : Munksgaatd Export and Subscription Service. 31 Nprrc SQgadc. DK-1370 K0BENHAVN K.

ÉGYPTE: Unesco Publicarions Ccntre, 1 Talaat Harb Street. CAIRO. EL SALVADOR. Librería Cultural Salvadorcih S.A., calle Delgado

no 117. apartado postai 2296, SAN SALVADOR. ÉQUATEUR: DINACURCia. Ltda. Santa Prisca n" 296 y Pasaje San

Luis. Oficina 101-102. casilla 112-8. QUITO Pourferpubitcations reufemcnt: Nueva Imagen, 12 de Octubre 919 y Roca, edificio Mariano dc Jésus. QUITO Pénodiquer et pubficationr: Casa de la Cultura Ecuatoriana. Núcleo del Guayas, Pcdro Moncayo y 9 de Octubre. carilla de corréos 3542. GUAYAQUIL Casa de la Cultura Ecuatoriana. avenida 6 de Diciembre no 794. casilla 74, QUITO

ESPAGNE: Mundi-Prensa Libros S.A., apartado 1223, Castclló 37. MADRID-I. Ediciones Liber, apartado 17. Magdalena 8. ONDÁR- ROA (Vizcaya). DONA!RE. Ronda de Outeiro. 20, apartado de corrcos 341. LA CORUNA. Librería Al-Andalus, Roldana 1 y 3, SEVILLA-4. Librería Carrells. Ronda Universidad 13. BARCE- LONA 7.

ÉTATS~UNIS D'AMÉRIQUE: Unipub. 201 East 42nd Street. N E W YORK, N.Y. 10017.

ÉTHIOPIE: Ethiopian National Agency for Unesco. P.O. Box 2996. ADDIS ABABA

H N L A N D E : Akatccmincn Kirjakauppa. Keskuskatu. I. O0100 HEL. SINK1 IO. Suomalaincn Kiriakauppa 0". Koivuvaarankuia 2. 01640 VANTAA 64

FRANCE: Librairie de l'Unesco. 7, place de Fontenoy. 71700 PARIS. CCP Paris 12198.48.

G A B O N : Librairie Sogalivre à LIBREVILLE. PORTGENTIL. FRANCE. VILLE Librairie Hachette. B.P. 3923, LIBREVILLE

GHANA: Presbyterian BookshopDcpot Lid, P.O. Box 191, ACCRA Ghana Book Suppliers Lid, P.O. Box 7869. ACCRA. The Univer- sity Bookshop of Ghana, ACCRA. Thc University Bookshop of Cape Coast. Thc University Bookshop of Lcgon. P.O. Box I. LEGON.

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GRECE: Grandes librairies d'Athènes (Elefthcroudakis. Kauff- mann. etc.). John Mikalopoulos & Son S.A.. Intcrnational Book- sekrs. 71 Hermou Street. P.O. B 73. THESSALONIKI

G U A T E M A L A : Comisión Guatcmalteca de Cooperación con la Unesco, 3.' avenida 13-30. zona 1, apartado postal 244. GUA- TEMALA

GUINEE: Commission nationale guinéenne pour i'üncsco, B.P. 914. CONAKRY.

HAÏTI: Librairic rA la Caravelle., 26, NC Roux, B.P. 111, PORT- AU-PRINCE

H O N D U R A S : Librería Navarro, 2.' avenida no 201. Comayagucla. TEGUCIGALPA .

HONG K O N G : Federal Publicarions (HK) Lid. 2D Frcder Centre. 68 Sung Wong Toi Road, TOKWAWAN KOWLOON. Swindon Book Co. 13-11 Lock Road. KOWLOON Governmenr Information Services. Publicarions Section. Baskervillc House, 22 Ice Housc. H O N G K O N G

HONGRIE: Akadémiai Könyvcsbolt, Vàci u. 22, BUDAPEST V. A.K.V. Könyvtárosok Boltja. Nipköztársaság utja 16. BUDA. PEST VI

INDE: Orient Longman Ltd: Kamani Marg. Ballard Estate, BOMBAY 400038; 17 Chittaraiijan Avcnuc. CALCUTïA 13; 36 A Anna Salai. Mount Road, MADRAS 2; B-3/7 Asaf Ali Road. N E W DELHI 1; 80/1 Mahatma Gandhi Road, BANGALORE 160001; 3-1. 820 Hydcrguda, HYDERABAD 100001, Sour-dépófr: Oxford Book and Stationery Co: 17 Park Strect. CALCUTTA 700016: Scindia House, N E W DELHI 110001; Publications Section, Ministry of Education and Social Welfare. 111. C-Wing. Shasrri Bhavan. N E W DELHI 110001.

INDONÉSIE: Bhratara Publishers and Bookscllcn. 29 Ji. Oto Iskan- dardinata III. JAKARTA Indira. P.T.. JI. DI. Sam Ratulangi 37. JAKARTA PUSAT.

IRAN: Commission nationalc iranienne pour l'Unesco, Seyed Jamal Eddin Assad Abadi av.. 64th Street. Bonyad Bdg.. B.P. 1133. TEHERAN Kharazmie Publishing and Distribution Co, 28 Versal Shirazi Street, Enghélab Avenue. P.O. Box 314/ 1486. TEHERAN.

IRLANDE- T h e Educational Company of Ireland Lid. Ballymounr Road, Walkinstown. DUBLIN 12. Tycooly International Publ. Lid. 6 Crofton Terrace, Dun Laoghaire Co. DUBLIN

ISLANDE: Snaebjorn Jonsson & Co. H. F.. Hafnarstraeti 9, REYKJAVIK

ISRAEL: A.B.C. Bookstore Lid. P.O. Box 1283. 71 Allenby Road,

ITALIE: LICOSA (Libreria Commissionaria Sansoni S.D.A.). Via TEL AVIV 61000.

Lamarmora 41. casella postalc 112, 10121 FIRENZE JAMAHIRIYA ARABE LIBYENNE: Agency for Developmcnr of

Publication and Distribution. P.O. Box 34-31. TRIPOLI JAMAIQUE: Sangstcr's Book Stores Ltd. P.O. Box 366. 101 Water

Lane, KINGSTON University of the West Indics Bookshop, Mona, KINGSTON

JAPON: Eastern Book Servicc Inc. Shuhwa Toranomon 3 Bldg. 23-6

JORDANIE: Jordan Distribution Agency. P.O.B. 371. A M M A N K E N Y A : East AfricanPublishing House. P.O. Box 30171. NAIROBI KOWEYT: The Kuwait Bookshop Co Lid. P.O. Box 2942, KUWAIT LESOTHO: Mazenod Book Centre. P.O. MAZENOD LIBAN: Librairies Antoine. A. Naufal et Frères, B.P. 616.

LIBERIA: Cole & Yancy Bookshops Lid. P.O. Box 286. MONROVIA LIECHTENSTEIN: Eurocan Trust Reg . P.O. Box 1, SCHAAN L U X E M B O U R G : Librairie Paul Bruck. 22, Grand-Rue. LUXEM.

M A D A G A S C A R : Commission naLionale dc la République démocra- tique de Madagascar pour l'Unesco. B.P. 331, ANTANANARIVO

MALAISIE: Fcdcral Publications Sdn. Bhd., Lot 8236 Jalan 222, Petaling Jaya, SELANGOR University of Malaya Co-operative Bookshop. KUALA LUMPUR 22-11.

MALAWI: Malawi Book Service, Head office. P.O. Box 30044, Chi- chiri. BLANTYRE 3.

MALI: Librairie populaire du Mali, B.P. 28. BAMAKO MALTE: Sapienzas. 26 Republic Street. VALLETTA M A R O C : Touter fer publicatzons: Librairie

Toranomon 3-chome. Minato-ku. TOKYO 101.

BEYROUTH

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Aux belles images,. 281. avenue Mohammed-V. RABAT (CCP 68-74). Librairie des écoìes. 12. avenue Hassan II. CASABLANCA "Le Coumer. reufe- ment (pour fer enseignant,): Commission nationale marocaine pout l'éducation. lascienccctlaculture. 19. rue Oqba. B.P. 420. AGDAL-RABAT (CCP 324.45).

MAURICE: Nalanda Co Lid. 30 Bourbon Street. PORT.LOUIS. MAURITANIE: GRA.LI.CO:MA. 1. NC du Souk X, Avenue Ken-

nedy, NOUAKCHOTT MEXIQUE: SABSA. Insurgentes Sur, no 1032-401, MEXICO 12,

D.F. Librería .El Correo de la Unescon, Actipin 66, Colonia del Valle, MEXICO 12 D.F.

M O N A C O : British Library. 30. boulevard des Moulins. MONTE CARLO

MOZAMBIQUE: InstitutoNacional do Livro e do Disco(lNLD), ave- nida 24 de Julho. 1921, r/c c I." andar, MAPUTO

NEPAL: Sajha Prakashan. Polchowk. KATHMANDU. NICARAGUA: Librería Cultural Nicaragücnsc. calle 1 1 de Septicrn-

NIGER: Librairie Mauclert. B.P. 868. NIAMEY. NIGERIA: The University Bookshopoflfe. TheUniversity Bookshop

of Ibadan. P.O. Box 286, IBADAN Thc University Bookshop of Nsukka. The University Bookshop of Lagos. The Ahmadu Bello University Bookshop of Zaria.

NORVÈGE: Touter fer pubficatians: Johan Grund1 Tanum. Karl Johans Gate 41/43. OSLO I. Universicets Bokhandclcn. Universi- retsscntret, P 0; Box 307, BLINDERN OSLO 1.

bre y avenida Bolivar. apartado no 807. MANAGUA

NOUVELLE-CALEDONIE: Reprcx SARL, B.P. 1172, NOUMEA. NOUVELLE-&LANDE: Government Prinring Office Bookshops.

Retail Bookshop, 21 Rutland Street. Mail Orders 81 Beach Road. Private Bag C.P.O., AUCKLAND: Retail Ward Street. Mail Orders, P.O. Box 817. HAMILTON. Retail Cubacadc World Trade Centre. Mulgravc Street (Head Ofice), Mail Orders Private Bag, WEL- LINGTON, Retail 119 Hcrcford Street. Mail Orders Privare Bag. CHRISTCHURCH, Retail Princes Strcct. Mail Orders P.O. Box 1 104. DUNEDIN

O U G A N D A : Uganda Bookshop, P.O. Box 7141. KAMPALA. PAKISTAN: Mirza Book Agency, 61 Shahrah Quaid-i-Azam. P.O.

P A N A M A : Distribuidora Cultura Internacional. aDartado 7171, BOX 729. LAHORE 3.

Zona 1. PANAMÁ

P A R A G U A Y : Agencia de Diarios y Revistas, Sra. Nelly de García Astillero. Pte. Franco no 180. ASUNCION.

PAYS-BAS: Kccsing Bocken B.V.. Postbus 1118. 1000 B C AMSTER- DAM Pourfespénodiquerseufement: D & N F A X O N BV, P.O. Box 197. 1000 A D AMSTERDAM

PÉROU: Librería Studium. Plaza Francia 1164, apartado 2139, LIMA

PHILIPPINES: The Modern Book Co, 922 Rizal Avenue, P.O. Box 632. MANILA 2800.

POLOGNE: Ars Polona - Ruch. Krakowskic Przedmiescic 7,OO-O68 WARSZAWA. ORPAN-Import. Palac Kultury. 00-901 WARS. U W A

P O R T O RICO: Librería *Alma Maters. Cabrera 867. Rio Piedras. PUERTO RICO 00921.

PORTUGAL: Dias & Andrade Ltda. Livraria Portugal, rua dc Carmo 70, LISBOA.

REPUBLIQUE ARABE SYRIENNE: Librairie Sayegh. Immeublc Diab. NC du Parlerncn!, B.P. 704, DAMAS

RÉPUBLIQUE DE COREE: Korean National Commission for Unesco. P.O. Box Central 64, SEOUL

REPUBLIQUE DCMOCRATIQUE ALLEMANDE: Librairies inter- nationales ou Buchhaus Leipzig. Postfach 140, 701 LEIPZIG

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE: Librería Blwo. avenida Bolívar no 402, esq. Hermanos Deligne. SANTO DOMINGO.

REPUBLIQUE-UNIE DE TANZANIE: Dar es Salaam, Bookshop. P.0 Box 9030. DAR ES SALAAM

RÉPUBLIQUE-UNIE DU C A M E R O U N : Le secrétaire général de la Commission nationalc de la République-Unie du Cameroun pour l'Unesco, B.P. 1600. YAOUNDÉ Librairie .Aux Messageries., av. de la Liberté. B.P. 1921, DOUALA Librairie .Aux Frères réunis., B.P. 5346, DOUALA Librairie des Editions Clé. B.P. 1501, YAOUNDÉ Libruric Saint.Paul. B.P. 763. YAOUNDE

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LONDON. S W ü IDR. Gavcrnmcnr bookshops: London, Bclfast. Birmingham. Bristol, Cardiff. Edinburgh, Manchester.

SENEGAL: Libraiiic Clairafrique. B.P 2001. DAKAR Librairie des Quatre vents. 91 NC Blanchot, B.P. 1820. DAKAR.

SEYCHELLES: New Service Ltd. Kingstate Housr. P.O. Box 131. MAHE National Bookshop, P.O. Box 48. MAHE.

SIERRA LEONE: Fourah Bay, Njala Univcrsity and Sierra Leone Dio- cesan Boakrhops, FREETOWN

SINGAPOUR: Federal Publicarions (S) Pte. Lid. Times Jurong. 2 Jurong Port Road. SINGAPORE 2261.

SOMALIE: Modern Book Shop and Gcncral. P.O. Box 951. MOCA- DISCI0

S O U D A N : AI Bashit Bookshop, P.O. Box 1118. KHARTOUM. SRI L A N K A : Lake Housc Bookshop, Sir Chittampalam Gardiner

Mawata. P.O. Box 244. COLOMBO 2. SUEDE: Tourer lerpublrcutions: A/B C.E. Fritzcs Kungl. Hovbok.

handel. Regeringsgatan 12. Box 16316. S-10327 STOCKHOLM iLe Coumer. reufemcnt: Svcnska Fb-Förbundet. Skolgränd 2. Box 150 IO. S-10461 STOCKHOLM (Postgiro 18 46 92). Pourferpéno- dzquer seulement: Wenncrgren-Williams AB, Box 30004, S 104 21 STOCKHOLM

SUISSE: Europa Verlag. Rämistrasse 5, 8024 ZORICH, Librairie Payor. à Genève, Lausanne, Bâle. Berne, Vevey. Montreux, Neu- chàtel et Zurich.

SURINAME: Suriname National Commission for Unesco, P.O. Box 2943. PARAMARIBO

T C H A D : Librairie Abrsounout. 24. av. Charles-deGaulle. B.P. 388. N'[)]AMENA.

TCHECOSLOVAQUIE: SNTL. Spalena II, PRAHA 1 (Eïpontzon permanente). Zahranicni lircratura. I l Soukcnicka, PRAHA 1 Pour lu Slovaquie reulement: Alfa Verlag, Publishers. Hurbanovo nam. 6, 893 31 BRATISLAVA

THAILANDE: Nibondh and Co Lid. 40-42 Charoen K m n g Road, Siyacg Phaya Sri, P.O. Box 402. BANGKOK Suksapan Panit. Mansion 9. Rajdamnern Avenue. BANGKOK. Suksit Siam C o m - pany. 1711 Rama IV Road, BANGKOK.

T O G O : Ubrairie évangélique. B P. 378. LOME. Librairie du Bon Pasteur. B.P. 1164. LoMÉ: Librairie universitaire. B.P. 3481. LOME

TRINIT6ET-TOBAGO: National Commisrion for Unesco, i8 Alexandra Street. St Clair. TRINIDAD W.I.

TUNISIE: Société tunisienne de diffusion, 1, avenue de Carthage. TUNIS

TURQUIE: Haret Kitapevi A.S.. Istiklàl Caddesi. n" 469, Posta

URSS: Mcihdunarodnaja Kniga. MOSKVA '2.200. U R U G U A Y : Edilyr Uruguaya, S.A., Maldonado 1092, M O N - TEVIDEO

VENEZUELA: Librería del Este. avenida Francisco de Miranda. 12. Edificio Galipán. apartado 60337, CARACAS. DILAE C.A., calle San Antonio entre av. Lincoln y av. Casanova, edificio Hotel Royal, local 2, apartado 10304. Sabana Grande. CARACAS

YOUGOSLAVIE: Jugoslovenska Knjiga, Trg Rcpublike 1/8. P.O.B. 36. 11-001, BEOGRAD Drzavna Zalozba Slovenijc, Titova C 21. P.0.B. 50-1, 610 LJUELJANA

ZAIRE: Librairie du CIDEP, B.P. 2307, KINSHASA I. Commission nationale záiroisc pour l'Unesco. Commissariat d'État chargé de l'éducation nationale. B P. 32. KINSHASA.

Kutusu 219. Bcyaglu. ISTANBUL

ZAMBIE: National Educational Distribution Co of Zambia Lid.

ZIMBABWE: Textbook Sales IPVT) Lid. 68 Union Avenue. P.O. Box 2664, LUSAKA.

HARARE

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ISBN 92-3-20247 1-3