Ces deux séquences sur le roman/la nouvelle au XIXème siècle ont été réalisées par Chantal BRIERE, agrégée Lettres Modernes etChargée de Mission d’Inspection, pour sa classe de 2de du lycée

Benoit de L’Isle sur Sorgue

Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle, Réalisme et Naturalisme

Séquence n° 1

Objectifs :

Présenter les liens qui fondent l’objet d’étude en réunissant- un genre littéraire- une époque historique - un mouvement littéraire et culturel

Approfondir les caractéristiques du genre narratif et dégager la singularité du récit réaliste ou naturaliste

Approche de la lecture analytique et du commentaire ; analyse d’images (peinture et photographie)

Séance 1 : présenter la notion de mouvement littéraire et culturel et introduire le réalisme

Séance 2 : Une nouvelle réaliste, La parure  de Maupassant

Vérifier des notions : discours narratif, fonctions de la description, caractéristiques de la nouvelle : chute et indices de lecture rétrospectifs.

Rédiger une synthèse : un décor urbain ; une humanité médiocre ; un sentiment d’échec et de désillusion 

Lecture comparée d’un texte romantique (ex : Indiana, George Sand) ou d’une parodie du romantisme (Madame Bovary, Flaubert). Rapprochements avec l’héroïne de Maupassant : notion de « corpus ».

Séances 3 et 4 : L’écriture réaliste ou « le rêve d’un monde plein » (P. Dufour) : la description comme accès au réel 

GT lectures analytiques et cursives (choix possibles)

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- « habitant, habitat, habitudes » P. Hamon : personnages et lieux de vie

- des mondes nouveaux en littérature : les ouvriers, les misérables, les forçats, les enfants, les artistes maudits, les journalistes, les employés, etc.

- la ville : urbanisation, grands magasins, gares, lieux de spectacles, loisirs

Séance 5 : Initiation au commentaire : Portrait de Jean Valjean, Les Misérables, I, II, 6, 1862.

Questions préparatoires :

- Relevez des détails qui construisent un état civil du personnage ?- Qui fait le portrait du personnage ? - La construction très simple de certaines phrases évoque-t-elle un autre genre littéraire

que le roman ?- Certains détails échappent-ils au réalisme ?

Séance 6 : Histoire des arts

Peinture et photographie : donner un cadre au réel

Exemple des frères Caillebotte (Gustave et Martial) : mise en évidence du point de vue et du cadrage qui définissent les deux écritures artistiques, « tableaux parisiens » à rapprocher de Baudelaire et de l’écriture de la modernité.

Séance 7 : Évaluation, production écrite

Commentaire texte et tableau à organiser autour de deux axes d’analyse : représentation et interprétation du réel.

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Séquence n° 2 : Œuvre intégrale, Sarrasine de Balzac

Objectifs :

Approfondir la notion de « Réalisme » en interrogeant les limites de cette esthétique Approfondir les caractéristiques du genre narratif (récit enchâssé, personnage

narrateur, lexique de l’art) Confronter textes et œuvres plastiques

Séance 1 : Approches de l’œuvre « réaliste »

Lecture préalable du texte intégral (texte court).

a) Donner un résumé de l’œuvre (ex : celui proposé par Anne Geisler http://www.v1.paris.fr/commun/v2asp/musees/balzac/furne/notices/sarrasine.htm) pour vérifier la compréhension de l’ensemble et mettre en évidence les ambiguïtés de l’intrigue et de sa construction (narrateur, identité des personnages, chronologie).

b) Lecture cursive commentée d’un corpus critique :- Balzac, Lettre à Mme Hanska, 1834 (explication du « système » de La Comédie

humaine) + tableau d’une partie de La Comédie Humaine + place variable de Sarrasine dans l’édition.

- Baudelaire, « Théophile Gautier », L’Artiste (Balzac visionnaire)- Maupassant, extrait de la préface de Pierre et Jean (les « illusionnistes »)

Problématique : Comment situer Sarrasine ?

Séance 2 : Entrée dans l’œuvre : analyse de l’incipit (« J’étais plongé […] accident assez fréquent au bal. »)

Travailler sur les indices de la dualité et/ou de l’opposition à l’aide d’un tableau (scène réaliste et fantastique, deux mondes, vie et mort, lumière et ombre, froid et chaud, etc.). Dégager l’ambiguïté de l’incipit et la relier à d’autres composantes du récit :

- les personnages (noms et portraits) ; indices de la double identité du personnage principal

- les deux œuvres d’art : le tableau représentant Adonis (d’après Le Sommeil d’Endymion de Girodet) et la statue de Zambinella.

- les deux moments du récit : enchâssement, analepse.

Séance 3 : Travail sur le lexique de l’Art

Composer un paragraphe descriptif sur une œuvre présentée (peinture ou sculpture) dans le manuel en utilisant certains termes spécialisés.

Travail d’approfondissement à la maison : classer toutes les références à l’art dans Sarrasine (les disciplines artistiques, les noms d’artistes réels ou fictifs, les œuvres réelles ou fictives, le lexique de l’art)

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Séance 4 : Lecture analytique : le portrait de Zambinella 

Dans quelle mesure ce portrait suscite-t-il l’idée de rivalité ? le regard du sculpteur : l’art rivalise avec la vie  le portrait : l’écriture rivalise avec la sculpture (ou la peinture)

Rédiger la première partie en veillant à insérer correctement des citations du texte.

Séance 5 : Le personnage de l’artiste

Phrase de départ : « Crois-tu pouvoir tromper l’œil d’un artiste ? » (Sarrasine)

Revenir sur la construction du récit qui met en évidence que l’erreur de Sarrasine (l’artiste a une « vision » du monde nourrie par sa passion) est aussi vécue par le lecteur trompé par le jeu de la fiction et découvrant la « réalité » tout juste avant le personnage. Réfléchir sur l’art comme expression idéalisée et comme artifice.

Groupement de Textes : la mise en abyme de l’acte créateur

Balzac, Sarrasine, la vocation violente de Sarrasine et ses débuts. Balzac, Le Chef-d’œuvre inconnu, Frenhofer et son chef-d’œuvre. Daudet, Le Nabab. Zola, L’œuvre. Camus, Jonas ou l’artiste au travail. Quignard, Tous les matins du monde. Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois, et d’éléphants.

Lectures cursives de ces textes pour dégager les points communs et les divergences, les figures de l’artiste et/ou les images de son lieu de création.

Séance 6 : Histoire des arts 

Rapprochements avec les tableaux représentant l’atelier du peintre ou de l’artiste.Tableaux représentants des écrivains.

(Autres variantes possibles pour les séances 5 et 6)

Séance 5 : Le sculpteur et la statue (variante)

Phrase de départ : « Sarrasine dévorait des yeux la statue de Pygmalion, pour lui descendue de son piédestal ».

Introduire la figure mythologique de l’artiste (interprète du divin, Orphée, rivalité avec les dieux, etc.)

Lecture cursive du texte d’Ovide et rapprochements avec le texte de Balzac (notion d’intertextualité : de la citation à la réécriture)

Lire quelques réécritures du mythe et dégager invariants et variations :

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http://www.mediterranees.net/mythes/pygmalion/index.html

La statue vivante : le mythe de Pygmalion peut aussi permettre de mettre en perspective les registres réaliste et fantastique puisque la statue vivante est un thème de réécriture extrêmement riche (amour ou destruction).

Groupement de Textes 

Molière, Dom Juan, V, scènes 4, 5, 6. Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille Wilhelm Jensen, Gradiva.

Liste à compléter par les élèves en justifiant leur choix (automates, robots, créatures et créateurs, golem, cariatides, etc.), références cinématographiques.

Séance 6 : Histoire des arts, Pygmalion et Galatée (variante)

Observer sans paratexte une sélection de tableaux et sculpture  (http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Pygmalion_and_Galatea?uselang=fr)

1. Dégager les invariants du mythe2. Avec les noms, titres et dates, identifier les variations comme signes de l’époque de

création et de l’interprétation de l’artiste.

Devoir à la maison :

Proposer trois images de statues qui peuvent être associées à un texte descriptif, narratif ou argumentatif, ce qui donne lieu à la rédaction de trois textes évoquant les statues selon ces modalités d’écriture :

Camille Claudel (1864-1943), L'Age mûr, vers 1902. Groupe en bronze en trois parties + détail.

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La Liberté éclairant le monde ou Statue de la Liberté de Frédéric Auguste Bartholdi, 1886.

Statue de Victor Hugo, située dans la cour d’honneur de la Sorbonne, 1901.

Séance 7 : Préparation à la dissertation

En prenant appui sur toutes les lectures de la séquence sur le réalisme et vos lectures personnelles, vous analyserez la phrase que Balzac prête à Frenhofer, le peintre du Chef-d’œuvre inconnu : « La mission de l’art n’est pas de copier la nature, mais de l’exprimer ! »

- donner un cadre à la réflexion : se limiter au « Réalisme » pour souligner le paradoxe lié à une définition trop réductrice de cette esthétique

- collecter les exemples, les références susceptibles d’appuyer la réflexion- travailler sur le rapprochement des deux verbes « copier » et « exprimer » (texte de

Philippe Dufour sur l’exemple limite : la photographie de Nadar)- déterminer deux parties et rédiger en classe l’introduction.

Travail qui peut s’opérer en deux étapes : une première partie (le « réalisme » saisit le réel) rédigée à la maison ; après correction (pertinence des arguments et des exemples, insertion des citations), rédaction de la seconde partie et de la conclusion en classe (avec documents).

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