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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves. Classe CM2 de madame Isabelle Libanet #ÉlèveTonBlob : l'expérience éducative de la mission Alpha © Audrey DUSSUTOUR / CRCA / CNRS Photothèque

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Page 1: Classe CM2

Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

Classe CM2

de madame Isabelle Libanet

#ÉlèveTonBlob : l'expérience éducative de la mission Alpha

© Audrey DUSSUTOUR / CRCA / CNRS Photothèque

Page 2: Classe CM2

Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

Les élèves de CM2 de la classe de madame Libanet, conduisent, en collaboration avec le CNRS

et le Centre national d’études spatiales (CNES) des expériences avec une créature nommée

« blob ». Les mêmes expériences seront menées en micropesanteur sur la station spatiale

internationale par l’astronaute Thomas Pesquet, lors de sa mission Alpha de six mois.

Il s'agira pour les élèves de l’école d’Andelot de mettre en œuvre des protocoles scientifiques,

de travailler à des solutions techniques pour la prise de vue des blobs pendant 7 jours et de

comparer leurs observations sur le comportement, la nutrition et la vitesse de déplacement de

leurs blobs (#ÉlèveTonBlob) avec les résultats obtenus dans l'ISS (Blob-ISS). Ils pourront

notamment déduire l'impact de la micropesanteur sur cet organisme unicellulaire étonnant : le

comportement du Blob est-il différent dans l’espace ? Quels peuvent être les effets de la

micropesanteur et des rayonnements sur l'évolution de cet organisme ?

Pour répondre à ces questions, l’ISS a accueilli ce locataire un peu particulier : plusieurs blobs

ont rejoint la station cet été. Thomas Pesquet était chargé de les « réveiller » et d'enclencher un

système de prises de vues (1 photo toutes les 10 minutes) pour suivre leur évolution selon deux

protocoles.

Le protocole 1, « Exploration », teste en parallèle l’attitude de 2 blobs dans un environnement

sans nourriture.

Le protocole 2, « Exploitation », fournit à 2 blobs plusieurs sources de nourriture.

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

Plus connu sous son nom usuel « blob », le Physarum polycephalum n’est ni une plante, ni un

animal, ni un champignon. Cet organisme unicellulaire dépourvu de cerveau est capable de se

déplacer, de se nourrir, de s’organiser et même de transmettre ses apprentissages à un

congénère.

Ses capacités d’apprentissage font l’objet de recherches dans le laboratoire d’Audrey Dussutour,

Directrice de recherche CNRS au Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA ;

CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier).

Jaune, gluant et social, le blob n’est ni un animal, ni un végétal. Il a fait son entrée au Parc

zoologique de Paris en 2019 et est une cellule géante à plusieurs noyaux, « toujours capable de

nous surprendre » avec sa plasticité et sa complexité comportementale « folles », explique la

biologiste Audrey Dussutour, directrice de recherche CNRS au Centre de recherches sur la

cognition animale. Sans cerveau, il peut tout de même apprendre et évaluer des risques. Il est

aussi connu pour ses capacités de régénération : « Il vieillit comme tous les organismes mais, si

on l’endort, même des années, il se réveille avec une nouvelle jeunesse ! », explique la

spécialiste, une des rares scientifiques en France à étudier le comportement du blob, depuis

2008, et qui ne « s’en lasse pas ».

Les élèves reproduiront par groupes certaines des expériences réalisées par la chercheuse

Audrey Dussutour puis ils émettront eux-mêmes des hypothèses qu'ils testeront à travers

différentes expériences. Une exposition en fin d'année présentera l'ensemble du travail.

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De nombreuses études mettent en avant les

comportements « intelligents » de cet organisme.

Parmi ces comportements, nous pouvons citer par

exemple les capacités suivantes :

former des réseaux optimisés,

anticiper des évènements,

sortir d’un labyrinthe,

résoudre des défis nutritionnels,

naviguer et éviter des pièges,

apprendre par habituation et transférer ses

connaissances,

interagir et coopérer avec ses congénères.

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ARRIVÉE DU KIT BLOB À L’ÉCOLE

- Quatre blobs, qu’Audrey Dussutour a

confectionné avec son étudiante Celia Hay.

- Papier filtre.

Afin de permettre à chaque élève d’expérimenter, madame Libanet a « multiplié » le

nombre de Blobs.

1ère étape : Réveiller Bloby

Humidifier le sclérote avec quelques gouttes d’eau.

Placer le Blob sur un lit de gélose au centre de la

boîte de Petri. A l’aide d’une pince disposer des flocons d’avoine

tout autour du Blob..

Pour fabriquer la gélose :

- Mélanger 100ml d’eau et un gramme d’agar- agar.

- Porter à ébullition en remuant.

- Verser dans les boîtes de Petri.

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

Bloby de J+1 à J+2

Au bout de 24 heures, Blobby s’est bien réveillé et a bien mangé !

Blobby a été découpé afin de positionner ce morceau sur une

nouvelle gélose. A nouveau, des flocons d’avoine sont déposés. Nous avons une correspondance entre le

nombre de flocons d’avoine et la taille du Blob.

Le Blob a quitté sa gélose d’origine pour aller se nourrir. Il se déplace.

Bloby à J+4

Le Blob poursuit sa croissance.

Bloby de J+6 à J+7

Le blob grandit, grandit, jusqu’à recouvrir la totalité de la

boîte de Petri.

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Bloby de J+7 à J+8

Nous avons obtenu un ÉNORME Blob, nous pouvons créer des sclérotes !

FABRICATION DE SCLÉROTES

Tracer des cercles de 2,5 cm de rayon sur du papier filtre.

Découper les cercles.

Positionner les filtres dans une

boîte de Petri.

Prélever à l’aide d’un

tube à essai une partie du Blob.

Placer chaque morceau au centre des boîtes de Petri.

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LA MIGRATION DES BLOBS SUR PAPIER FILTRE

Au bout de 24 heures, les Blobs ont quitté les

anciens flocons d’avoine pour partir à la recherche d’une autre nourriture.

Retirer le Blob qui recouvrait les anciens

flocons d’avoine afin d’éviter les contaminations et ainsi la mort du Blob.

SCLÉROTES OBTENUES APRÈS UNE SEMAINE D’OBSCURITÉ

Après une semaine d’obscurité, nous obtenons des sclérotes. Sur les 13 boîtes de Petri, 9 boîtes contiennent un Blob viable.

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PROJET INTERDISCIPLINAIRE Pratiquer des démarches scientifiques et technologiques

Émettre des hypothèses. Suivre un protocole expérimental. Lire des résultats. Interpréter des résultats. Formaliser une partie de sa recherche sous une forme écrite ou orale

S’approprier des outils et des méthodes Choisir ou utiliser le matériel adapté pour mener une observation, effectuer une mesure,

réaliser une expérience.

Garder une trace écrite ou numérique des recherches, des observations et des

expériences réalisées.

Organiser en groupe un espace de réalisation expérimentale.

Pratiquer des langages Rendre compte des observations expériences, hypothèses, conclusion, en utilisant un

vocabulaire précis.

Mobiliser des outils numériques

Utiliser des outils numériques pour communiquer des résultats.

Adopter un comportement éthique et responsable

Relier des connaissances acquises en sciences et technologie à des questions de santé,

de sécurité et d’environnement.

Se situer dans l’espace et dans le temps

Se situer dans l’environnement et maîtriser les notions d’échelle.

Le vivant et sa diversité

Étude des cycles de vie des êtres vivants.

Diversité actuelle et passée des espèces.

Identifier et caractériser les modifications subies par un organisme vivant au cours de sa

vie.

Appréhender les fonctions de nutrition d’un organisme vivant.

Identifier les matières échangées entre un organisme vivant et son milieu de vie.

Les réseaux trophiques.

La planète Terre Les êtres vivants dans leur environnement

Identifier des enjeux liés à l’environnement.

Décrire un milieu de vie dans ses diverses composantes.

Relier le peuplement d’un milieu et les conditions de vie.

Identifier la nature des interactions entre les êtres vivants et leur importance dans le

peuplement des milieux.

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FRANCAIS : Langage oral Écouter pour comprendre un message oral, un propos, un discours, un texte lu :

- Porter attention aux éléments vocaux et gestuels lors de l’audition d’un texte ou d'un

message (segmentation, accentuation, intonation, discrimination entre des sonorités

proches...) et repérer leurs effets.

- Mobiliser son attention en fonction d’un but.

- Identifier et mémoriser des informations importantes, leurs enchaînements, mettre en

relation ces informations, avec les informations implicites.

- Repérer et prendre en compte les caractéristiques des différents genres de discours (récit,

compte rendu, reformulation, exposé, argumentation, etc.), le lexique et les références

culturelles liés au domaine du message ou du texte entendu.

- Repérer d'éventuelles difficultés de compréhension, savoir les verbaliser et trouver des

moyens d'y répondre.

- Exercer une vigilance critique par rapport au langage écouté.

Parler en prenant en compte son auditoire : - Mobiliser les ressources de la voix et du corps pour être entendu et compris ;

- Organiser et structurer le propos selon le genre de discours ; mobilisation des formes, des

tournures et du lexique appropriés.

- Utiliser les techniques de mise en voix.

- Utiliser les techniques de mémorisation des textes présentés ou interprétés.

Participer à des échanges dans des situations diverses : - Prendre en compte la parole des différents interlocuteurs dans un débat et identifier les

points de vue exprimés.

- Présenter une idée, un point de vue en tenant compte des autres points de vue exprimés

(approbation, réfutation, apport de compléments, reformulation, etc.).

- Respecter les règles de la conversation (quantité, qualité, clarté et concision, relation avec

le propos).

- Mobiliser des stratégies argumentatives : recours à des exemples, réfutation,

récapitulation, etc.

- Développer le lexique en lien avec le domaine visé.

- Savoir construire son discours (organisation du propos, enchaînement des phrases)

- Savoir mobiliser des moyens d'expression (lexique, formules, types de phrase, etc.).

- Savoir mettre à distance son expérience et mobiliser des connaissances (formulation et

reformulation, explicitation des démarches, des contenus, des procédures, etc.).

Adopter une attitude critique par rapport à son propos - Prendre en compte les critères d'évaluation explicites élaborés collectivement pour les

présentations orales.

- Être capable d’autocorrection après écoute (reformulations).

- Comparer le fonctionnement de la syntaxe de la langue orale (prosodie, juxtaposition,

répétitions et ajustements, importance des verbes) avec celle de la langue écrite.

FRANCAIS : Lecture et compréhension de l’écrit Lire avec fluidité.

Comprendre des textes, des documents et des images et les interpréter.

Contrôler sa compréhension et devenir un lecteur autonome.

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

FRANCAIS : Écriture Recourir à l'écriture pour réfléchir et pour apprendre :

- Émettre des hypothèses.

- Lister, articuler, hiérarchiser des idées.

- Reformuler.

- Élaborer des conclusions provisoires.

- Rédiger des résumés.

- Expliquer une démarche.

- Justifier une réponse.

- Argumenter un propos.

ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE Construire une culture civique :

- Comprendre et expérimenter l’engagement dans la classe, dans l’école.

- Exercer son jugement, construire l’esprit critique : Réfléchir à la confiance à

accorder à une source, un émetteur d’informations ; Collecter l’information.

MATHÉMATIQUES Chercher. :

- Prélever et organiser les informations nécessaires à la résolution de problèmes à partir de

supports variés : textes, tableaux, diagrammes, graphiques, dessins, schémas, etc.

- S’engager dans une démarche, observer, questionner, manipuler, expérimenter, émettre

des hypothèses, en mobilisant des outils ou des procédures mathématiques déjà

rencontrées, en élaborant un raisonnement adapté à une situation nouvelle.

- Tester, essayer plusieurs pistes de résolution.

Modéliser. - Utiliser les mathématiques pour résoudre quelques problèmes issus de situations de la vie

quotidienne.

- Reconnaître et distinguer des problèmes relevant de situations additives, multiplicatives,

de proportionnalité.

Représenter : - Utiliser des outils pour représenter un problème : dessins, schémas, diagrammes,

graphiques, écritures avec parenthésages, etc.

- Produire et utiliser diverses représentations des fractions simples et des nombres

décimaux.

Raisonner : - Résoudre des problèmes nécessitant l’organisation de données multiples ou la

construction d’une démarche qui combine des étapes de raisonnement.

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LE BLOBORATOIRE DES ÉLÈVES

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Séance 1 : Découvrir le blob

- Lecture d’articles et observation de la vidéo avec Audrey Dussutour, CNRS/UPS Toulouse

- Construire la carte d’identité du blob (description, nutrition, cycle de vie, déplacement...)

Blobs, chat, lézards… Ces animaux envoyés dans l’espace

Le 23 avril, l’astronaute Thomas Pesquet a décollé vers la Station spatiale internationale accompagné de quatre blobs. Depuis le début de la conquête spatiale, toute une série de petites bêtes ont fait partie du voyage.

2021 : blobs en stock Pendant son envol, Thomas Pesquet a partagé la capsule de SpaceX avec quatre myxomycètes d’espèce Physarum polycephalum, plus connus sous le nom de blobs. Sans yeux ni bouche, ces organismes jaunes à l’apparence spongieuse fascinent les scientifiques par leur intelligence. S’extraire d’un labyrinthe, mémoriser un parcours ou hiberner pour se protéger, le blob sait (presque) tout faire. L’astronaute français testera leurs capacités dans l’espace. Sur Terre, 2 000 classes, du primaire au lycée, mèneront des expériences similaires pour comparer leurs résultats. L’occasion de susciter des vocations.

2014 : geckos K.-O.

C’est un autre type d’expérience à laquelle les scientifiques ont soumis cinq geckos, aussi appelés lézards : étudier les effets de la gravité sur leur vie sexuelle. Le sort de ces reptiles originaires de l’île Maurice fit le tour du monde quand les scientifiques russes annoncèrent avoir perdu le contrôle du satellite Foton-M4, lancé le 19 juillet 2014. L’équipe multiplie ses efforts pour le retrouver. Las, aucun gecko n’a survécu au voyage. Contrairement aux mouches qui les ont accompagnés, et se sont, elles, reproduites sans soucis.

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

2007 : hardis tardigrades Petit mais costaud, le tardigrade, animal multicellulaire d’environ un millimètre de long, est capable de survivre dans des environnements très hostiles. Jusqu’au vide spatial. A bord de la fusée russe Soyouz, les scientifiques ont voulu éprouver leurs capacités au nom de la science. Car, dans l’espace, le vide fait bouillir l’eau interne des êtres et les rayonnements ultraviolets détruisent l’ADN. Surprise : la majorité des tardigrades ont survécu, allant jusqu’à réparer leur propre ADN. Le secret de leur résistance ? Une protéine appelée Dsup. De quoi contribuer à la recherche sur les thérapies cellulaires.

1963 : chatte héroïque

Le premier animal français envoyé dans les airs se prénommait Félicette, une chatte calme au pelage bicolore. Le mythe voudrait que le candidat initialement retenu – un mâle, Félix – aurait fui avant sa mission. Félicette est, à ce jour, la seule chatte à avoir fait un aller-retour dans l’espace. Si elle survit à son exploit, son nom figurera également parmi les victimes de la science. Elle finit euthanasiée et disséquée à son retour sur terre. Mais, en 2019, une statue de bronze à son effigie, érigée à l’International Space University de Strasbourg, lui rend enfin hommage. Tout près du buste du cosmonaute russe Youri Gagarine.

1957 : chienne pionnière

Laïka, 3 ans, a inauguré le premier vol spatial habité, envoyé par l’Union soviétique. Un succès de courte durée car le canidé est décédé sept heures seulement après le décollage. En cause : une défaillance dans le système de régulation de la température. L’issue du voyage aurait été de toute façon fatale à la petite chienne. Aucun retour sur Terre n’était possible pour l’animal, envoyé en orbite terrestre. Spoutnik II devient alors sa tombe céleste, avant de se consumer dans l’atmosphère neuf mois plus tard. Mais si Gagarine a pu réaliser son premier vol orbital il y a soixante ans, c’est grâce à Laïka.

Nina Jackowski Le Monde 30 avril 2021

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LECTURE COMPREHENSION

Blobs, chat, lézards…Ces animaux envoyés dans l’espace

1) Quels êtres vivants ont été envoyés dans l’espace afin de réaliser des expériences

scientifiques ?

2) Quelle était l’expérience scientifique réalisée sur les lézards envoyés dans

l’espace ?

3) Quel être vivant Thomas Pesquet a-t-il emmené avec lui le 23 avril ?

Quel est le nom scientifique de cet organisme ?

A quoi ressemble-t-il ? Copie le mot du texte qui t’a aidé à répondre.

Pour quelle raison cet organisme fascine-t-il les scientifiques ?

Que va-t-il se passer sur Terre pendant que Thomas Pesquet réalisera des expériences

sur cet être vivant ?

4) Quel est l’animal qui a été envoyé dans l’espace pour la première fois ? Quel est le

nom de cet animal ? En quelle année a-t-il été envoyé dans l’espace ?

5) Que se passe-t-il habituellement lorsque qu’un animal se retrouve dans l’espace ?

Grâce à quoi les hardis tardigrades ont-ils réussi à survivre ?

6) Quel est le premier animal français envoyé dans l’espace ?

Comment s’appelait-il ?

Qu’est-il arrivé à cet animal ?

Qu’a-t-on fait pour rendre hommage à cet animal ?

7) Quel est l’auteur de cet article ?

Dans quel journal cet article a-t-il été publié ?

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

Le blob, une cellule intelligente

Science et vie junior Hors Série n°133, 19 décembre 2018

Des œufs mimosa renversés ? Non, un être constitué d’une

cellule unique : le blob.

Il s’accroit tant qu’il a de quoi manger (bactéries, champignons,

levures…) et, en labo, des flocons d’avoine !

Une omelette jaune, parfois bleue, rose ou blanche, qui peut

s’étendre jusqu’à 10m² et avance de 1cm par heure…Mais c’est

quoi ce truc ? Un extraterrestre ? Cette question, des tas de

scientifiques se la sont posée avant vous.

Au XVIIIe siècle, un être vivant était soit un animal, soit un végétal : les savants ont décidé à

l’époque que cette créature bizarre devait être une plante. Avant de changer d’avis au milieu du

XXe siècle pour la ranger, au vu de son aspect, dans le règne alors tout neuf des champignons.

Mais tous n’étaient pas d’accord. « Dans les années 1970, les uns disaient que c’était un

champignon, les autres que c’était un animal. » raconte Audrey Dussutour, spécialiste de la

chose, qu’elle a surnommée « blob ».

Pourtant la créature a une façon de manger qui n’a rien à voir avec les champignons. Elle

engouffre sa nourriture à l’intérieur de sa membrane (elle ne fait qu’une bouchée des

champignons et des bactéries) alors que les champignons assimilent plutôt la leur petit à petit. Il

ne s’agit donc pas d’un champignon. En désespoir de cause, les spécialistes décident de la

ranger parmi les protistes. « Des organismes qui, à l’époque, étaient un peu inclassables : ni

plante, ni champignon, ni animal. C’était un règne fourre-tout » avoue Audrey Dussutour.

Depuis le terme de protiste a été abandonné et on sait désormais que le blob appartient à la

classe des myxomycètes, qui regroupe des cellules gigantesques remplies de noyaux, sortes de

masses gélatineuses qui bougent. Mais le blob garde tout son mystère. Il a beau ne pas avoir de

cervelle (évidemment, il n’a qu’une seule cellule !), il est intelligent. Il sait notamment résoudre

des problèmes, comme retrouver son chemin dans un labyrinthe. Depuis les années 2 000, des

tas d’expériences ont été menées par plusieurs équipes à travers le monde, qui ont montré qu’un

blob d’une espèce très étudiée, répondant au doux nom de Physorum polycephalum, était

capable de mémoire et d’apprentissage. A force d’être mis en contact avec des substances qu’il

n’aime pas - et qu’il évite spontanément- , il apprend en quelques jours qu’elles ne présentent

aucun danger pour lui. Des résultats qui laissent les scientifiques stupéfaits.

L’intelligence aurait-elle des formes plus variées qu’on ne le croit ?

Science et vie junior, HS n°133

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

Extraits du livre Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le BLOB sans jamais oser le demander de Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS.

Avant tout

« Je suis chercheuse au CNRS et j’étudie le comportement des fourmis et des organismes

unicellulaires.

Le but principal de la recherche est de faire progresser la connaissance. »

La rencontre

« C’est en novembre 2008, en Australie, que je le vis pour la première fois. Je me vis proposer

un projet des plus étrange par Steve Simpson, un nutritionniste de génie. Il a commencé sa

carrière en étudiant la nutrition des criquets migrateurs, et il est actuellement en train de trouver

des solutions pour lutter contre l’obésité chez l’homme.

- Audrey, j’ai une idée géniale ! On va faire une expérience de nutrition chez Physarum

polycephalum.

- Tanya va t’en apporter.

Il fallait monter l’expérience rapidement. Je n’avais pas eu le temps de constituer ma biblio, c’est-

à-dire lire tout ce qui a déjà été publié sur l’organisme que l’on veut étudier. Ce travail peut prendre

des mois. Je savais que les Britanniques appelaient plus couramment Physarum polycephalum

« champignon gluant » et qu’il avait eu son heure de gloire en 2000 lorsque Toshiyaki Nakagaki,

un biophysicien japonais, avait eu l’idée de le placer à l’intérieur d’un labyrinthe, démontrant que

cet être mystérieux pouvait trouver la sortie assez rapidement.

Bref, je ne savais pas grand-chose hormis que Physarum polycephalum était jaune, informe et

qu’il bougeait.

Tanya m’expliqua comment m’en occuper. Premièrement, il fallait le transférer quotidiennement

dans des boîtes propres, sinon il pouvait « attraper des champignons ». Deuxièmement, il fallait

aussi le nourrir. Physarum polycephalum avale des flocons d’avoine tous les jours et en grandes

quantités. Un régime fort bizarre vu la tête de la bestiole. Quand on n’a ni bouche, ni la moindre

dentition, il semble difficile d’avaler un flocon d’avoine. Troisièmement, il était vital de le conserver

à l’obscurité. Physarum polycephalum ne supporte pas la lumière. »

1/4

Physarum machin truc ?

« Chez l’homme, un spermatozoïde et un ovule, deux cellules sexuées, se rencontrent et

fusionnent, formant une cellule unique : l’œuf. Cet œuf va se diviser en deux pour donner quatre

cellules…, jusqu’à produire un être humain qui, à l’âge adulte, renfermera approximativement

soixante mille milliards de cellules. A la puberté, il va à son tour produire des spermatozoïdes ou

des ovules selon son sexe, et le cycle sera bouclé.

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

Le blob aussi est issu de la fusion de deux cellules sexuées. Elles ne sont pas appelées ovules

ou spermatozoïdes car il n’existe pas deux sexes différents chez le blob …mais 720 sexes

différents ont été répertoriés chez le blob. (…)

Lorsque le blob atteint une grande taille, après quelques semaines, il quitte l’obscurité pour la

lumière. »

Vomi de chien ou caca de lune

« Le blob n’a pas vraiment de forme. Certains ressemblent à de grosses éponges jaunes, d’autres

à des lichens ou à des coraux. Il change de couleur selon les espèces : blanc, noir, gris, marron,

bleu, vert, rose, jaune. Celui que j’étudie, Physarum polycephalum est jaune vif.

Les blobs ont tous un point commun : un aspect visqueux.

Ils sont tellement étranges qu’ils ont été affublés de toutes sortes de surnoms : « mucus croûté »,

« moisissure visqueuse ». C’est le cas, par exemple, de Fuligo septica, cousin de Physarum

polycephalum, surnommé « vomi de chien » par les Anglais. En Chine, Fuligo septica

apparaissait plutôt comme une « déjection de démon ». On retrouve cette idée chez les natifs

américains de Cofre de Perote, à Veracruz, qui le surnommaient « caca de lune ». »

Le blob n’est pas individualiste

« Le blob a cette propriété unique relevée dans le témoignage de Marie Harris : découpé en

morceaux, il ne meurt pas. Il cicatrise et referme sa membrane en deux minutes.

Plus étrange encore, le procédé inverse. Deux morceaux de blob placés à proximité l’un de l’autre

fusionneront pour former un seul et unique blob. Au grand dam des mathématiciens, à l’échelle

du blob, un plus un font un. »

2/4

Il bouge

« Le plus effrayant est que le blob se déplace. Sa vitesse dépend de sa taille, de l’humidité, de la

température ambiante et de la présence de nourriture. Quand il ne fait pas trop froid, relativement

humide, que le blob est grand et a vraiment faim, il peut faire des pointes de 4cm/h. Son record !

Mais comment le blob peut-il se mouvoir ? Il n’a pas d’organes dédiés au déplacement. Pas de

pattes, pas de nageoires, pas d’ailes, pas de système de propulsion comme les flagelles de

certains unicellulaires. En fait, tout cela lui est inutile parce que le blob se déplace grâce à son

réseau veineux.

Cette caractéristique constitua « le » prétexte pour l’étudier. Car je suis une éthologiste, je

travaille sur le comportement animal. Pour se comporter, il faut bouger, le blob bouge, donc on

peut étudier son comportement.

Il existe deux bonnes raisons de bouger : fuir un environnement désagréable et surtout se nourrir.

Encore une chose étrange : lorsque le blob se déplace. Il laisse sur son passage une sorte de

mucus comme un escargot. Il s’agit d’un gel qui protège le blob contre la dessiccation (élimination

de l’humidité d’un corps). »

Apprendre sans cerveau

« Le blob disposerait d’une sorte de mémoire grâce au mucus. »

Résumé de cette partie :

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Audrey Dussutour a montré à travers différentes expériences que cet être unicellulaire, sans

cerveau ni neurones, peut apprendre de ses propres expériences. « L’intelligence est la capacité

à s’adapter à un environnement ou à une situation à un moment donné. » Donc le blob est

intelligent. Grâce au blob, les scientifiques se posent cette question : n ’existerait pas une forme

d’intelligence indépendante du cerveau ?

3/4

Le blob connait le bouton « reset »

« On a tous un jour rêvé de trouver la fontaine de jouvence, de devenir immortel. Un superpouvoir

que l’on trouve chez les superhéros mais aussi chez les blobs ! Quand le blob se trouve dans

des situations difficiles, par exemple en période de sécheresse, il entre en hibernation. Il se

dessèche et devient orange foncé. On appelle cet état le sclérote. En fait, il peut se maintenir

ainsi pendant plusieurs années, et se réhydrater soudain s’il se met à pleuvoir, par exemple.

Nous serons sans doute un jour en mesure de connaître les raisons de cette immortalité et, qui

sait, appliquer ce que nous découvrons sur les blobs, à l’être humain pour contrecarrer certaines

maladies liées au vieillissement et ainsi prolonger des vies… »

En conclusion

« Derrière ses allures d’ovni, cette espèce promet des avancées scientifiques majeures :

réponses sur les origines de l’intelligence, solutions pour protéger notre longévité, traitement du

cancer, découverte de nouveaux médicaments, amélioration de nos réseaux de transport…Nous

n’avons pas fini d’en entendre parler. »

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Circonscription de Joinville, Haute-Marne Document rédigé par Frédérique Vacheret, IEN, à partir des échanges avec madame Isabelle Libanet et des productions d’élèves.

CARTE D’IDENTITÉ DU BLOB

(envoyé par le CNES)

Nom scientifique : _____________________________

Surnom : ___________ donné par : ______________________

Aspect : __________________________________________________

Couleur : ____________

Classe : __________________

Habitat : ___________________________

Nombre de sexes : ___________

Vitesse moyenne de déplacement : ____ cm/h

Record de vitesse : ___ cm/h

Surface maximale occupée : _____m²

Nourriture :

→ dans la nature : ____________________________________

→ en laboratoire : ____________________________________

Ennemis : _____________________ (quand il est petit)

_____________________

Particularités :

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

Intérêts de son étude pour l’espèce humaine :

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

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Séance 2 : Les conditions de vie et les besoins nutritifs du blob

- Proposer et formuler des hypothèses permettant d’identifier les conditions de vie et les besoins

nutritifs du blob.

- Proposer des stratégies de résolution pour vérifier les hypothèses proposées (travail en groupe).

Séances à venir

Comment mesurer la croissance du blob ?

- Rechercher un instrument de mesure adapté.

- Utiliser un instrument de mesure,

- Appréhender la grandeur physique mesurée et l’unité de mesure.

- Collecter les résultats.

Mise en œuvre du Protocole Blob-Terre “exploitation”

- Etablir la liste du matériel nécessaire

- Réfléchir à la mise en place du dispositif expérimental

- Anticiper le suivi de l’expérience (prise d’images-Arduino)

Réalisation du Protocole Blob-Terre “Exploitation”

- Capsule vidéo, poster / affiche, podcast,..

- ENT- CDI - Journal de l’établissement ou Webradio

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PRODUCTIONS ARTISTIQUES DES ÉLÈVES

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Blob. Crédits : CNRS/Dussutour A.