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La mise en marché via les « circuits courts de commercialisation », ça vous dit quelque chose ? Bien qu’il représente environ 10 % des ventes alimentaires annuelles au Québec (1,5 milliard $), ce mode de commercialisation reste bien souvent méconnu. L’objectif de ce texte est donc de vous livrer un aperçu de ce concept qui, à l’ère du « Web 2.0 », comporte un potentiel intéressant pour les entreprises agroalimentaires de notre région. Je vous ferai part de quelques initiatives régionales dans le domaine, afin que vous puissiez, si désiré, vous informer et vous y impliquer le cas échéant. Le circuit court, ce n’est pas simplement de vendre ses produits dans un secteur géographique le plus restreint possible pour réduire les frais de transport (ce qui n’est pas mauvais en soi); il s’agit plutôt de le faire en minimisant le nombre d’intermédiaires entre le producteur/transformateur et le consommateur. Définition… quelques exemples En fait, selon la définition faisant largement consensus, un circuit court de commercialisation doit impliquer au maximum UN seul intermédiaire , puisque son objectif principal est que l’entreprise productrice puisse conserver une marge bénéficiaire plus importante afin d’améliorer sa rentabilité et, conséquemment, les retombées dans sa communauté. Pourvu que le producteur, ses produits et son « intermédiaire » respectent les règlementations pertinentes, ce dernier peut être, par exemple, l’épicier du coin, une épicerie ou une boucherie spécialisée, une boutique de cadeaux… un restaurateur. C’est en effet du côté de la restauration que l’on dénote le plus fort potentiel de croissance des ventes en circuits courts. Un tel intermédiaire peut notamment s’avérer un très bon tremplin pour la visibilité et la mise en valeur des produits locaux. Dans leurs versions « ZÉRO intermédiaire », les circuits courts constituent aussi une excellente occasion de rapprocher le producteur/transformateur du consommateur, puisqu’ils les mettent en contact direct. Voilà donc une occasion unique de vendre l’origine du produit (le producteur, son entreprise, sa passion du métier, ses pratiques culturales durables, etc.) directement au consommateur, d’influencer ses choix et de le fidéliser. On pense ici aux formules de mise en marché telles les marchés publics, les kiosques à la ferme, l’autocueillette, les paniers ASC, les tables champêtres, les ventes via Internet et, bien sûr, l’agrotourisme. Si c’était si facile… (prudence) Tout cela est bien alléchant et semble comporter une foule d’avantages pour votre mise en marché, mais ATTENTION… Pour être efficaces et rentables, ces activités doivent faire l’objet d’une préparation rigoureuse. Le producteur/transformateur pourra ainsi choisir les formules qui correspondent vraiment aux caractéristiques de son entreprise et de ses produits, et en réaliser la mise en œuvre de façon « professionnelle » afin d’offrir à ses visiteurs/clients l’expérience qu’ils recherchent. Dans ce sentier vers une plus grande prospérité, pas question de « tourner les coins ronds »… sinon l’aventure risque d’être décevante et de courte durée. L’agrotourisme, un cas particulier Bien qu’elle amène souvent une diversification des revenus intéressante pour l’entreprise qui la pratique, l’activité agrotouristique est plus compliquée à structurer et à mettre en place, puisque devant comporter une partie « interprétation » ou un repas. De ce fait, elle doit être abordée avec prudence et réalisme puisqu’elle peut exiger des investissements importants en infrastructures d’accueil et d’interprétation, une disponibilité de personnel supplémentaire pour « livrer la marchandise », la disponibilité de produits transformés (pour étirer la saison) ainsi qu’une mise en marché spécifique au marché du tourisme (association touristique régionale, affichage, site Internet, etc.). C’est peut-être la raison pour laquelle seulement une vingtaine d’entreprises de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine font vraiment de l’agrotourisme (767 pour le Circuits courts et agrotourisme - Attention aux raccourcis… et aux coins ronds ! Québec). Cependant, lorsque structuré et livré adéquatement, le produit agrotouristique peut constituer un apport considérable à la mise en marché de l’entreprise. Quelques initiatives régionales d’intérêt Le bon goût frais des Îles de la Madeleine (BGFÎM) et quelques producteurs/transformateurs ont réalisé des séances de formation auprès du personnel d'épiceries et de restaurants des Îles afin de bien leur faire connaître le BGFÎM et son travail, les produits locaux, leurs concepteurs, l’histoire, les caractéristiques des produits, de même que les critères à respecter pour pouvoir apposer les labels « Le bon goût frais des Îles de la Madeleine » et « Le savoir-faire des Îles de la Madeleine ». Plusieurs retombées positives sont à noter : 50 % des employés ne connaissaient pas les entreprises ou leurs produits. Ils seront dorénavant de meilleurs ambassadeurs des produits des Îles et certaines entreprises ont pu ainsi trouver de nouveaux points de ventes pour leurs produits. Gaspésie Gourmande a élaboré un programme de « professionnalisation de l’accueil », comportant 10 clés de succès, qui est dispensé sous forme de « coaching » aux producteurs/transformateurs qui accueillent des visiteurs dans leur entreprise. Gaspésie Gourmande et la Coopérative de solidarité du terroir gaspésien entreprendront sous peu l’élaboration et la mise en place d’un réseau de commercialisation et de distribution collective des produits bioalimentaires gaspésiens; les entreprises intéressées à participer à un tel réseau peuvent contacter Gaspésie Gourmande au numéro 418 392-2622. La microbrasserie Le Naufrageur finalise la mise en place du « Micro Marché », un site de commercialisation de produits bioalimentaires consignés d’une douzaine de producteurs de la Baie-des-Chaleurs qui sera en opération dès juin prochain. Une forme différente de marché dans un endroit fort achalandé… les résultats sont attendus avec intérêt. En terminant, souvenez- vous que dans le domaine de la commercialisation, l’accessibilité des producteurs aux différents réseaux de distribution demeure un enjeu d’importance qui exige la création constante de nouvelles occasions de maillage entre producteurs, transformateurs, distributeurs et restaurateurs. Les circuits courts sont sans doute une partie de la solution. Pour plus d’information, contactez Joël Dallaire, conseiller en agrotourisme et circuits courts, au 418 388-2282 ou 1 877 221-7038, poste 1954, ou par courriel à [email protected] . Essai de millet perlé en rotation avec la pomme de terre aux Îles-de-la-Madeleine La présence du nématode des lésions (Pratylenchus) dans un coin de champ de pommes de terre aux Îles-de-la-Madeleine, très différent du nématode à kyste soit dit en passant, a amené l’essai du millet perlé fourrager sucré CFPM101 en rotation avec la culture principale. Il s’agit d’une des rares cultures capables d’abaisser la population de ce ravageur aussi présent dans d’autres cultures comme la carotte et le soya. CFPM101 s’est avéré très intéressant économiquement à intégrer dans la rotation de la pomme de terre, même dans le climat frais des Îles, malgré que cette culture soit d’origine tropicale. Nous avons observé un accroissement des rendements de pomme de terre de 30 % suite au millet perlé. Un semis en début juillet est nécessaire pour produire une biomasse suffisante à enfouir et accroître les rendements de pommes de terre l’année subséquente. Cet effet positif est visible même lorsque la population de nématodes au départ est de beaucoup inférieure au seuil agronomique nuisible. On émet l’hypothèse que l’accroissement des rendements est relié à son impact sur la structure du sol, car le millet perlé produit un fourrage très digestible et riche en sucre; deux facteurs qui en font un améliorateur de la structure à court terme de première qualité. La semence est assez chère (environ 14 $ le kg) avec un taux de semis recomman- dé de 10 kg/ha; c’est un engrais vert assez coûteux. Il est aussi exigeant en nutriments et nécessite une fertilisation d’environ 110 kg de N/ha. Il est aussi peu compétitif aux mauvaises herbes annuel- les que l’on contrôle par une fauche avant la formation des graines, en fin d’été. Cette fauche constitue un fourrage très intéressant qui peut être mis en ensilage ou servi en vert, mais difficile à faire en foin sec. Robert Robitaille, agronome Conseiller agricole 2 3 On hésite toujours un peu avant d’envoyer les animaux à l’herbe au printemps. Le terrain est-il trop mou? Est-ce que l’herbe sera piétinée? En même temps, on ne veut pas trop attendre, car l’explosion de croissance des fourrages de juillet produira plus que la capacité d’avaler du bétail. Aussi, chaque journée au pâturage sera toujours une jour- née payante. Quand mettre les animaux à l’herbe? Habituellement, le signal est donné par les premiers bruits de tondeuses à gazon. On examine le pâturage et on y libère les animaux si l’herbe est à 12-15 cm. Pas de flâ- nage au même endroit. Cette première rotation doit être très rapide et couvrir toutes les parcelles. On choisit d’a- bord les parcelles où le sol est le plus sec. Au retour à la parcelle de départ, le regain devrait avoir repoussé à 20 cm. Le rythme de paissance est donné. Il arrive que l’on doive nourrir les animaux avec du foin si la pousse est insuffisante. Fred, notre marmotte nationale, a prédit un printemps tardif pour 2012, mais sans s'avancer à prédire une date. Déjà au 15 avril, des graminées, comme le dactyle, poin- taient discrètement sous les chaumes desséchés. Un in- dice qui invite à préparer les clôtures et les bassins d’eau pour le retour des bovins aux pâturages. Louis Roy, agronome Suite aux parcelles mises en place l’an passé dans deux entreprises et aux résultats positifs qui en ont découlé, nous revenons encore cette année avec le projet. Aux entreprises intéressées, nous offrons la possibilité d’implanter des parcelles en régie intensive afin de comparer les retombées sur les performances du troupeau par rapport aux parcelles déjà présentes. Une aide financière est disponible pour l’achat des équipements et la prise des données. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez contacter Éric Lepage au numéro 418 388-2282, poste 1956. Les avantages de l’enregistrement Pourquoi s’enregistrer et le rester nous direz-vous? Parce que votre enregistrement au MAPAQ vous donne les avantages suivants : Obtenir gratuitement les services des conseillères et conseillers du Ministère; Accéder aux programmes du MAPAQ et bénéficier des mesures d’aides financières qu’il a adoptées (ex. : Multifonctionnalité, Relève, Diversification et commercialisation en circuit court, Prime-Vert, Programme de crédit de taxes foncières agricoles, rabais offerts sur les frais de vétérinaire pour certains animaux déclarés lors de l’enregistrement, etc.); Bénéficier des avantages financiers de divers programmes gouvernementaux (ex. : réduction des frais d’immatriculation des véhicules de ferme, exonération des droits de mutation à l’achat de terrains et de bâtiments agricoles, limitation de la valeur imposable aux fins de la taxation foncière scolaire); Profiter du soutien de La Financière agricole du Québec et bien plus. Communiquez avec Nathalie Barriault au 418 388-2282 ou 1 877 221-7038, poste 1950 pour en savoir plus. Parcelles de pâturages exploitées en régie intensive La neige est partie, les champs verdissent et c’est le retour des bovins aux pâturages

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Page 1: Circuits courts et agrotourisme - Attention aux raccourcis ... · exonération des droits de mutation à l’achat de terrains et de bâtiments agricoles, limitation de la valeur

La mise en marché via les « circuits courts de commercialisation », ça vous dit quelque chose ? Bien qu’il représente environ 10 % des ventes alimentaires annuelles au Québec (1,5 milliard $), ce mode de commercialisation reste bien souvent méconnu. L’objectif de ce texte est donc de vous livrer un aperçu de ce concept qui, à l’ère du « Web 2.0 », comporte un potentiel intéressant pour les entreprises agroalimentaires de notre région. Je vous ferai part de quelques initiatives régionales dans le domaine, afin que vous puissiez, si désiré, vous informer et vous y impliquer le cas échéant. Le circuit court, ce n’est pas simplement de vendre ses produits dans un secteur géographique le plus restreint possible pour réduire les frais de transport (ce qui n’est pas mauvais en soi); il s’agit plutôt de le faire en minimisant le nombre d’intermédiaires entre le producteur/transformateur et le consommateur. Définition… quelques exemples En fait, selon la définition faisant largement consensus, un circuit court de commercialisation doit impliquer au maximum UN seul intermédiaire, puisque son objectif principal est que l’entreprise productrice puisse conserver une marge bénéficiaire plus importante afin d’améliorer sa rentabilité et, conséquemment, les retombées dans sa communauté. Pourvu que le producteur, ses produits et son « intermédiaire » respectent les règlementations pertinentes, ce dernier peut être, par exemple, l’épicier du coin, une épicerie ou une boucherie spécialisée, une boutique de cadeaux… un restaurateur. C’est en effet du côté de la restauration que l’on dénote le plus fort potentiel de croissance des ventes en circuits courts. Un tel intermédiaire peut notamment s’avérer un très bon tremplin pour la visibilité et la mise en valeur des produits locaux. Dans leurs versions « ZÉRO intermédiaire », les circuits courts constituent aussi une excellente occasion de rapprocher le producteur/transformateur du consommateur, puisqu’ils les mettent en contact direct. Voilà donc une occasion unique de vendre l’origine du produit (le producteur, son entreprise, sa passion du métier, ses pratiques culturales durables, etc.) directement au consommateur, d’influencer ses choix et de le fidéliser. On pense ici aux formules de mise en marché telles les marchés publics, les kiosques à la ferme, l’autocueillette, les paniers ASC, les tables champêtres, les ventes via Internet et, bien sûr, l’agrotourisme. Si c’était si facile… (prudence) Tout cela est bien alléchant et semble comporter une foule d’avantages pour votre mise en marché, mais ATTENTION… Pour être efficaces et rentables, ces activités doivent faire l’objet d’une préparation rigoureuse. Le producteur/transformateur pourra ainsi choisir les formules qui correspondent vraiment aux caractéristiques de son entreprise et de ses produits, et en réaliser la mise en œuvre de façon « professionnelle » afin d’offrir à ses visiteurs/clients l’expérience qu’ils recherchent. Dans ce sentier vers une plus grande prospérité, pas question de « tourner les coins ronds »… sinon l’aventure risque d’être décevante et de courte durée. L’agrotourisme, un cas particulier Bien qu’elle amène souvent une diversification des revenus intéressante pour l’entreprise qui la pratique, l’activité agrotouristique est plus compliquée à structurer et à mettre en place, puisque devant comporter une partie « interprétation » ou un repas. De ce fait, elle doit être abordée avec prudence et réalisme puisqu’elle peut exiger des investissements importants en infrastructures d’accueil et d’interprétation, une disponibilité de personnel supplémentaire pour « livrer la marchandise », la disponibilité de produits transformés (pour étirer la saison) ainsi qu’une mise en marché spécifique au marché du tourisme (association touristique régionale, affichage, site Internet, etc.). C’est peut-être la raison pour laquelle seulement une vingtaine d’entreprises de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine font vraiment de l’agrotourisme (767 pour le

Circuits courts et agrotourisme - Attention aux raccourcis… et aux coins ronds !

Québec). Cependant, lorsque structuré et livré adéquatement, le produit agrotouristique peut constituer un apport considérable à la mise en marché de l’entreprise. Quelques initiatives régionales d’intérêt Le bon goût frais des Îles de la Madeleine (BGFÎM) et quelques producteurs/transformateurs ont réalisé des séances de formation auprès du personnel d'épiceries et de restaurants des Îles afin de bien leur faire connaître le BGFÎM et son travail, les produits locaux, leurs concepteurs, l’histoire, les caractéristiques des produits, de même que les critères à respecter pour pouvoir apposer les labels « Le bon goût frais des Îles de la Madeleine » et « Le savoir-faire des Îles de la Madeleine ». Plusieurs retombées positives sont à noter : 50 % des employés ne connaissaient pas les entreprises ou leurs produits. Ils seront dorénavant de meilleurs ambassadeurs des produits des Îles et certaines entreprises ont pu ainsi trouver de nouveaux points de ventes pour leurs produits. Gaspésie Gourmande a élaboré un programme de « professionnalisation de l’accueil », comportant 10 clés de succès, qui est dispensé sous forme de « coaching » aux producteurs/transformateurs qui accueillent des visiteurs dans leur entreprise. Gaspésie Gourmande et la Coopérative de solidarité du terroir gaspésien entreprendront sous peu l’élaboration et la mise en place d’un réseau de commercialisation et de distribution collective des produits bioalimentaires gaspésiens; les entreprises intéressées à participer à un tel réseau peuvent contacter Gaspésie Gourmande au numéro 418 392-2622. La microbrasserie Le Naufrageur finalise la mise en place du « Micro Marché », un site de commercialisation de produits bioalimentaires consignés d’une douzaine de producteurs de la Baie-des-Chaleurs qui sera en opération dès juin prochain. Une forme différente de marché dans un endroit fort achalandé… les résultats sont attendus avec intérêt.

En terminant, souvenez-vous que dans le d o m a i n e d e l a c o m m e r c i a l i s a t i o n , l ’access ib i l i té des p r o d u c t e u r s a u x différents réseaux de distribution demeure un enjeu d’importance qui exige la création

constante de nouvelles occasions de maillage entre producteurs, transformateurs, distributeurs et restaurateurs. Les circuits courts sont sans doute une partie de la solution. Pour plus d’information, contactez Joël Dallaire, conseiller en agrotourisme et circuits courts, au 418 388-2282 ou 1 877 221-7038, poste 1954, ou par courriel à [email protected].

Essai de millet perlé en rotation avec la pomme de terre aux Îles-de-la-Madeleine

La présence du nématode des lésions (Pratylenchus) dans un coin de champ de pommes de terre aux Îles-de-la-Madeleine, très différent du nématode à kyste soit dit en passant, a amené l’essai du millet perlé fourrager sucré CFPM101 en rotation avec la culture principale. Il s’agit d’une des rares cultures capables d’abaisser la population de ce ravageur aussi présent dans d’autres cultures comme la carotte et le soya. CFPM101 s’est avéré très intéressant économiquement à intégrer dans la rotation de la pomme de terre, même dans le climat frais des Îles, malgré que cette culture soit d’origine tropicale. Nous avons observé un accroissement des rendements de pomme de terre de 30 % suite au millet perlé. Un semis en début juillet est nécessaire pour produire une biomasse suffisante à enfouir et accroître les rendements de pommes de terre l’année subséquente. Cet effet positif est visible même lorsque la population de nématodes au départ est de beaucoup inférieure au seuil agronomique nuisible. On émet l’hypothèse que l’accroissement des rendements est relié à son impact sur la structure du sol, car le millet perlé produit un fourrage très digestible et riche en sucre; deux facteurs qui en font un améliorateur de la structure à court terme de première qualité. La semence est assez chère (environ 14 $ le kg) avec un taux de semis recomman-

dé de 10 kg/ha; c’est un engrais vert assez coûteux. Il est aussi exigeant en nutriments et nécessite une fertilisation d’environ 110 kg de N/ha. Il est aussi peu compétitif aux mauvaises herbes annuel-les que l’on contrôle par une fauche avant la formation des graines, en fin d’été. Cette fauche constitue un fourrage très intéressant qui peut être mis en ensilage ou servi en vert, mais difficile à faire en foin sec.

Robert Robitaille, agronome Conseiller agricole

2 3

On hésite toujours un peu avant d’envoyer les animaux à l’herbe au printemps. Le terrain est-il trop mou? Est-ce que l’herbe sera piétinée? En même temps, on ne veut pas trop attendre, car l’explosion de croissance des fourrages de juillet produira plus que la capacité d’avaler du bétail. Aussi, chaque journée au pâturage sera toujours une jour-née payante. Quand mettre les animaux à l’herbe? Habituellement, le signal est donné par les premiers bruits de tondeuses à gazon. On examine le pâturage et on y libère les animaux si l’herbe est à 12-15 cm. Pas de flâ-nage au même endroit. Cette première rotation doit être très rapide et couvrir toutes les parcelles. On choisit d’a-bord les parcelles où le sol est le plus sec. Au retour à la parcelle de départ, le regain devrait avoir repoussé à 20 cm. Le rythme de paissance est donné. Il arrive que l’on doive nourrir les animaux avec du foin si la pousse est insuffisante. Fred, notre marmotte nationale, a prédit un printemps tardif pour 2012, mais sans s'avancer à prédire une date. Déjà au 15 avril, des graminées, comme le dactyle, poin-taient discrètement sous les chaumes desséchés. Un in-dice qui invite à préparer les clôtures et les bassins d’eau pour le retour des bovins aux pâturages.

Louis Roy, agronome

Suite aux parcelles mises en place l’an passé dans deux entreprises et aux résultats positifs qui en ont découlé, nous revenons encore cette année avec le projet. Aux entreprises intéressées, nous offrons la possibilité d’implanter des parcelles en régie intensive afin de comparer les retombées sur les performances du troupeau par rapport aux parcelles déjà présentes. Une aide financière est disponible pour l’achat des équipements et la prise des données. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez contacter Éric Lepage au numéro 418 388-2282, poste 1956.

Les avantages de l’enregistrement

Pourquoi s’enregistrer et le rester nous direz-vous? Parce que votre enregistrement au MAPAQ vous donne les avantages suivants :

Obtenir gratuitement les services des conseillères et conseillers du Ministère;

Accéder aux programmes du MAPAQ et bénéficier des mesures d’aides financières qu’il a adoptées (ex. : Multifonctionnalité, Relève, Diversification et commercialisation en circuit court, Prime-Vert, Programme de crédit de taxes foncières agricoles, rabais offerts sur les frais de vétérinaire pour certains animaux déclarés lors de l’enregistrement, etc.);

Bénéficier des avantages financiers de divers programmes gouvernementaux (ex. : réduction des frais d’immatriculation des véhicules de ferme, exonération des droits de mutation à l’achat de terrains et de bâtiments agricoles, limitation de la valeur imposable aux fins de la taxation foncière scolaire);

Profiter du soutien de La Financière agricole du Québec et bien plus.

Communiquez avec Nathalie Barriault au 418 388-2282 ou 1 877 221-7038, poste 1950 pour en savoir plus.

Parcelles de pâturages exploitées en régie intensive La neige est partie, les champs verdissent et c’est le retour des bovins aux pâturages

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Volume 3, numéro 1

Le PRDA : un succès régional !

Avril 2012

Dans ce numéro

Circuits courts et agrotou‐risme...

2

La neige est partie, les champs verdissent...

3

Les avantages de l’enregis‐trement

3

Parcelles de pâturages exploitées en régie...

3

Essai de millet perlé en rotation avec la pomme...

4

Aide au transport de la chaux agricole

4

Et encore plus 4

L’acériculture… Ça bouge ! Aide au transport de la chaux agricole Changements applicables dès maintenant

Au printemps 2012, la Direction régionale du MAPAQ appliquera une nouvelle pro-cédure à sa mesure d’aide au transport de la chaux. 1. Dépôt des demandes à la Direction régionale de Caplan : Mme Nathalie Barriault

recevra les demandes et vérifiera leur admissibilité. On peut la rejoindre au 418 388-2282 ou 1 877 221-7038, poste 1950.

2. Recommandation de chaulage obligatoire : Les demandeurs devront posséder une recommandation agronomique de chaulage. Les entreprises affiliées à un club-conseil en agroenvironnement possèdent déjà cette information. Les autres pourront obtenir une recommandation en présentant leurs résultats d’analyse de sols à M. Louis Roy, agronome au bureau régional de Caplan, ou à M. Robert Robitaille, agronome au centre de services de Cap-aux-Meules.

3. Transmission des commandes par la Direction régionale : Une fois l’admissibilité vérifiée, la commande sera acheminée au fournisseur choisi par le client. Le fournisseur contactera ensuite le client pour connaître les modalités de livraison et d’épandage.

Pour 2012, l’accès à la chaux est maintenu à un coût de 35 $/tm pour l’ensemble du territoire couvert par la Direction régionale. Avis aux entreprises inscrites à la Stratégie de soutien à l’adaptation des entreprises agricoles 2010-2015 Elles pourront bénéficier d’une aide supplémentaire pour obtenir la chaux à 30 $/tm. Préalablement, elles devront satisfaire aux conditions d’admissibilité, pos-séder un diagnostic ainsi qu’un plan de redressement qui prévoit du chaulage. La chaux a un effet bénéfique sur les rendements, mais parfois, les liquidités disponi-bles restreignent vos investissements. Les entreprises qui performent au champ sont généralement les plus rentables et le drainage, le chaulage et la fertilisation raison-née finissent toujours par rapporter. Si possible, faites du chaulage l’une de vos prio-rités!

Éric Lepage et Louis Roy, agronomes

En septembre 2006, le gouvernement du Québec et la Conférence régionale des élus de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (CRÉ-GIM) annonçaient une entente de 2 130 000 $ pour appuyer la mise en œuvre de la planification stratégique 2005-2010 du secteur agroalimentaire de la région. Celle-ci fut bonifiée de 920 000 $ en janvier 2009. L’entente s’est traduite par la mise en place du Programme régional de développement de l’agroalimentaire (PRDA). Ce programme, unique à la région, était adapté à nos besoins et nos réalités. Une collaboration dans la gestion du Fonds et l’administration du programme est intervenue entre le MAPAQ et la CRÉ-GIM afin d’assurer un fonctionnement simple et efficace pour la clientèle. Cette entente a été citée à maintes reprises comme étant un bel exemple de spécificité régionale, et ce, tant par l’originalité du programme que par son mode de gestion avec l’ensemble des partenaires. Le MAPAQ finalisera sous peu le bilan de cette entente. Cependant, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que ses retombées sur l’ensemble de la région et les secteurs d’activités ont été importantes. 138 projets ont été réalisés, lesquels ont généré des investissements moyens de 140 670 $ chacun. L’aide financière moyenne par projet a été d’environ 20 636 $. Ces investissements ont contribué très fortement à l’augmentation des revenus agricoles de la région, passant de 21 millions $ à 28 millions $ au cours de cette période. Le PRDA a permis le démarrage, le développement et la consolidation des entreprises de la région. Un bilan plus complet pourra vous être présenté dans une prochaine édition de ce bulletin d’information. En terminant, permettez-moi de remercier l’ensemble des partenaires et des entreprises qui ont contribué au succès de cette entente.

Louis Bigaouette Directeur régional

Dates à retenir

4

15 et 16 mai

Formation sur les petits fruits nordiques Hôtel de ville de Mont-Saint-Pierre Inscription avant le 7 mai

En faveur d’une commercialisation collective

Plus de 40 participants se sont mobilisés le 12 avril dernier à New Richmond lors de la journée d’échanges et de réseautage dédiée au développement des marchés des produits bioalimentaires gaspésiens. Les producteurs et transformateurs de pro-duits agroalimentaires et marins de la Gaspésie, de même que des intervenants, en sont venus à un consensus fort : l’importance de se rallier pour structurer plus effica-cement la commercialisation des produits à l’intérieur comme à l’extérieur de la région. Deux pistes d’action ont été identifiées lors de cette rencontre organisée par la Table de concertation bioalimentaire de la Gaspésie. La première a trait à la mise

Zoom sur l’agroalimentaire

© Éric

Labon

té, M

arc Lajoie, R

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obita

ille, Carmen

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APAQ

Zoom sur l’agroalimentaire est réalisé et mis en page trimestriellement par Manon Cyr, technicienne en information, à la Direction régionale de la Gaspésie–Îles‐de‐la‐Madeleine du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation 34, boulevard Perron Ouest, case postale 524, Caplan (Québec) G0C 1H0 Téléphone : 418 388‐2282 | 1 877 221‐7038 ‐ Télécopieur : 418 388‐2834 Courriel : [email protected] Site internet : www.mapaq.gouv.qc.ca/gaspesieilesdelamadeleine

Les journées d’information en acériculture ont eu lieu les 7 et 8 février dernier à Carleton-sur-Mer et à Mont-Saint-Pierre où 65 personnes y ont assisté. Les conférenciers et conférencières ont informé les participants sur la situation de la production acéricole, le classement du sirop et la mise en marché. Par la suite, des informations techniques ont été données sur différents sujets tels : les petits instruments utilisés en acériculture pour contrôler le taux de sucre des solutions, les programmes de sécurité du revenu, la recherche au niveau acéricole, le maintien d’un haut niveau de vide dans la tubulure et le nettoyage des tuyaux de transport de l’eau d’érable et des concentrés. La présence de représentants d’équipements acéricoles dans des kiosques a permis aux participants d’échanger et de s’informer sur le matériel nécessaire à leur exploitation. Chaque participant a reçu un cahier de conférences et un DVD sur les instruments de mesure dans la production du sirop d’érable. Nous remercions toutes les personnes ayant collaboré à la réussite de ces journées tant les commanditaires que les représentants. Pour plus d’information ou obtenir le DVD, veuillez communiquer avec notre répondant acéricole, M. Delphis Porlier, au centre de services de Grande-Rivière, en composant le 418 385-3763 ou le numéro sans frais 1 877 221-7025, poste 1971.

en place d’une commercialisation collective des produits bioalimentaires gaspésiens sous un modèle qui devra être défini au cours des prochains mois. La seconde vise à capitali-ser davantage sur l’atout commercial que représente l’origine

gaspésienne des produits, à sensi-biliser et éduquer la population en général, mais aussi les acteurs clés que sont les épiciers, les chefs cuisiniers, les bou-chers, etc. à l’im-

portance d’acheter « local ». Gaspésie Gourmande y voit la continuité des efforts à consentir dans la promotion des pro-duits par son organisation. Et au-delà de ces deux pistes de solutions, parions que les participants ont pu établir des contacts qui leur permettront de faire un autre pas dans leur développement de marché.

Carmen St-Denis Conseillère en transformation alimentaire

Retrait des animaux des cours d’eau Les entreprises déjà inscrites au volet 10 du Programme Prime-Vert ont jusqu’au 31 mars 2013 pour compléter les travaux dans leurs pâturages et retirer l’accès des animaux aux cours d’eau. Bien qu’il s’agisse d’une obligation règlementaire, c’est une occasion d’améliorer vos pâturages à un coût moindre. Pour plus d’information, vous pouvez contacter Éric Lepage (poste 1956) ou Louis Roy (poste 1953).

Liens intéressants

Gaspésie Gourmande www.gaspesiegourmande.com

Le Bon goût frais des Îles de la Madeleine www.lebongoutfraisdesiles.com