chumagazine - volume 6 - numéro 1

20
DOSSIER - Les neurosciences au CHUM Santé mentale urbaine : le CHUM à la rencontre des itinérants Opération des tumeurs au cerveau : l’utilisation systématique des anticonvulsivants remise en question L’Académie CHUM : priorité sur la qualité et la sécurité ! E-cigarette : le CHUM fait le point « À la suite du diagnostic, il n’était pas question que je me laisse abattre. Et grâce à l’équipe du CHUM, je vais super bien ! » Mélanie Pastras, atteinte de sclérose en plaques Lire son histoire en page 8 VOLUME 6 · NUMÉRO 1 · 2015 CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Upload: chum

Post on 08-Apr-2016

234 views

Category:

Documents


13 download

DESCRIPTION

Voici notre CHUMAGAZINE, édition hiver 2015. Bonne lecture!

TRANSCRIPT

DOSSIER - Les neurosciences au CHUM

Santé mentale urbaine : le CHUM à la rencontre des itinérants

Opération des tumeurs au cerveau : l’utilisation systématique des anticonvulsivants remise en question

L’Académie CHUM : priorité sur la qualité et la sécurité !

E-cigarette : le CHUM fait le point

« À la suite du diagnostic, il n’était pas question que je me laisse abattre. Et grâce à l’équipe du CHUM, je vais super bien ! » Mélanie Pastras, atteinte de sclérose en plaques

Lire son histoire en page 8

VOLUME 6 · NUMÉRO 1 · 2015CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Le CHUMAGAZINE est publié par laDirection des communications et de l'accès à l'information du CHUMPavillon S, 850, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 0A9

ÉDITRICEIrène Marcheterre

RÉDACTRICE EN CHEFJohanne Piché

COLLABORATEURS Chantal Beaudry, Raphaële Bourgon-Novel, Robin Dumais, Stéphanie Émond, Joumana Fawaz, Geneviève Frenette, Amélie Giguère, Isabelle Girard, Chantal Harvey, Nathalie Larose, Isabelle Lavigne, Anik Parisé,Anne-Marie Savoie

CONCEPTEUR GRAPHIQUEAndré Dubois

PHOTOGRAPHESLuc Lauzière, Stéphane Lord, Mikaël Ohana

RÉVISEURESJohanne Piché, Lucie Poirier

IMPRIMEURImprimerie Moderne

Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliterla lecture, et désigne aussi bien les hommes que les femmes.

Les articles du CHUMAGAZINE peuvent être reproduits sans autorisation,avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utiliséessans autorisation.

ISSN 1923-1822 chumagazine (imprimé)ISSN 1923-1830 CHUMAGAZINE (en ligne)

POUR JOINDRE LA RÉDACTION, COMMENTAIRES ET [email protected]

DISPONIBLE SUR L’INTRANET DU CHUMAccueil/DCOM/chumagazine/volume 6 numéro 1

DISPONIBLE SUR LE WEBchumagazine.qc.ca

LE CHUM, VOTRE PARTENAIRE DE SANTÉ ET DE MIEUX-ÊTRE

Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) offre prioritairement des soins surspécialisés à une clientèle adulte régionale et suprarégionale dans toutes les spécialités médicales. Il est le principal pôle de développement et de transfert des connaissances par ses activités intégrées de soins, d’enseignement, de recherche, d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé, ainsi que de qualité,de promotion de la santé et d’expérience patient.

Dès 2016, le CHUM offrira une expérience hospitalière renouveléedans ses nouvelles installations au centre-ville de Montréal.

Le CHUM est un membre actif du Réseau universitaire intégré de santé(RUIS) de l’Université de Montréal. chumontreal.qc.ca

LE PATIENT EST AU CŒUR DE NOTRE ACTION(et en page couverture du CHUMAGAZINE).

HÔTEL-DIEU DU CHUM3840, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2W 1T8

HÔPITAL NOTRE-DAME DU CHUM1560, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 4M1

HÔPITAL SAINT-LUC DU CHUM1058, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 3J4

CENTRE DE RECHERCHE DU CHUMPavillon R, 900, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 0A9

UN SEUL NUMÉRO DE TÉLÉPHONE : 514 890-8000

chumontreal.qc.ca

3 Éditorial

4 Santé mentale urbaine : le CHUM à la rencontre des itinérants

5 Opération des tumeurs au cerveau : l’utilisation systématique des anticonvulsivants remise en question

6 Bénévoles recherchés !

7 Recherche

8 DOSSIER : Les neurosciences au CHUM

12 Enseignement

14 Promotion de la santé

15 Des nouvelles du RUIS

Évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé

16 Une journée dans la vie de…

17 Nouveau CHUM

18 Fondation du CHUM

NOS GRANDS AXES CLINIQUES

Cancer Neurosciences Cardiovasculaire et métabolique Transplantation Musculosquelettique fonctionnel

SOMMAIRE

CHUMAGAZINE 3

Éditorial

Jacques TurgeonDirecteur général

Plus près que jamais de nos patients !Vous tenez entre vos mains la première édition de l’année 2015 du CHUMAGAZINE. Une nouvelle année étant le moment propice pour entamer de nouveaux projets, l’équipe du CHUMAGAZINE vous propose une version renouvelée. Cette année est la dernière du CHUM tel que nous le connaissons. Malgré notre regard et notre énergie tournés vers l'avenir, nous poursuivons et confirmons notre engagement à offrir à nos patients les meilleurs soins qui soient. Le début d’une année est d’ailleurs le moment propice pour prendre de nouvelles résolutions et entamer des projets stimulants et novateurs. D’ailleurs, à chaque édition, nous nous faisons un devoir de nous rapprocher du patient, car celui-ci est au cœur de toutes nos actions. Nous lui proposons un contenu accessible portant sur tous les volets de notre mission :

soins spécialisés et ultraspécialisés

recherche

enseignement

promotion de la santé

évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé

Les axes cliniques du CHUM constituent la trame de fond des dossiers de chaque édition. Je vous les rappelle : cancer, neurosciences, cardiovasculaire et métabolique, transplantation et musculosquelettique fonctionnel. Ainsi, dans ce numéro, notre dossier spécial portant sur les neurosciences mettra en lumière les secteurs de pointe au CHUM dans ce domaine, notamment la douleur chronique, la sclérose en plaques, l’épilepsie et les troubles du mouvement. Par ailleurs, je ne peux passer sous silence l’inauguration de l’Académie CHUM le 26 novembre dernier. Lors de cet événement, les invités ont pu constater combien les méthodes d’apprentissage novatrices sont privilégiées dans cet environnement à la fine pointe de la technologie ! Ultimement, c’est le patient qui pourra bénéficier des meilleurs soins, dispensés par du personnel formé de façon continue. Enfin, la nouvelle rubrique Une journée dans la vie de… nous fera connaître un professionnel de la santé pratiquant dans un domaine parfois méconnu du patient ou évoluant dans un contexte particulier. Dans le cadre de cette édition, une entrevue a été réalisée avec un kinésiologue du Centre de cardiologie préventive de l’Hôtel-Dieu. Découvrez ce qui se passe dans le quotidien de ce professionnel passionné.

Les idées novatrices sont nombreuses au Département de psychiatrie du CHUM, particulièrement en ce qui a trait aux modes d’intervention auprès de la clientèle en situation d’itinérance. En effet, au lieu de faire venir les itinérants à l’hôpital pour leur offrir soins et services, ce sont les professionnels du CHUM qui vont à leur rencontre, dans leur milieu de vie. L’expertise du CHUM en matière de santé mentale urbaine sur le terrain est reconnue. À preuve, le Plan d’action interministériel en itinérance 2015-2020, présenté en décembre dernier, a prévu verser 4,6 millions de dollars additionnels sur cinq ans aux sommes déjà allouées pour la lutte à l’itinérance, dont le quart au CHUM. « Cette somme permet le maintien du programme EQUIIP-SOL, destiné aux jeunes itinérants psychotiques et toxicomanes », précise le Dr Paul Lespérance, chef du Département de psychiatrie. Dirigé par les Drs Didier Jutras-Aswad et Amal Abdel-Baki, psychiatres au CHUM, la réussite de ce programme repose sur une précieuse collaboration avec les organismes Dans la rue (POPS) et le Refuge des Jeunes. Le maintien et la bonification du programme PRISM sont également assurés. Piloté par les Drs Lison Gagné et Olivier Farmer, en collaboration avec la Mission Old Brewery, le projet PRISM a permis à bon nombre d’itinérants de bénéficier d’un soutien psychosocial et d’avoir accès au logement. « Grâce à ces nouvelles sommes, nous sommes particulièrement fiers de pouvoir offrir un service PRISM pour femmes au pavillon Patricia Mackenzie de la Mission Old Brewery. L’ouverture est prévue en février 2015 », se réjouit le Dr Lespérance. S’ajoute à ces initiatives le projet de démonstration CoMPAS, qui permet aux patients en situation d’itinérance de compléter un traitement médical ou une période de convalescence dans un milieu de vie (à la Mission Old Brewery) plutôt que dans un milieu hospitalier. Félicitations pour ces développements !

Actualités

Le comité des usagers :le porte-parole de l’ensemble des patientsLe comité des usagers du CHUM représente les patients de l'Hôtel-Dieu, de l'Hôpital Notre-Dame et de l'Hôpital Saint-Luc auprès de diverses instances de l’établissement pour veiller à l'amélioration de la qualité des soins et des services, dans le respect des droits des usagers.

Les membres bénévoles déterminent leurs priorités d’action selon les enjeux collectifs des patients pour mieux les REPRÉSENTER, RENSEIGNER et GUIDER. Exprimez-vous !

Pour en savoir plus :cuchum.ca [email protected] 890-8191

Pour voir le reportage, rendez-vous à : pilule.telequebec.tv, cliquez sur l’émission 9 : 251 Psychiatrie de rue.

4 CHUMAGAZINE

Santé mentale urbaine

Le CHUM à la rencontre des itinérants

Le CHUM maintient et développe sesprojets auprès des personnes en situation d’itinérance grâce à de nouvellessommes qui lui sont allouées.

Actualités

CHUMAGAZINE 5

Puisque les anticonvulsivants entraînent des effets secondaires importants, augmentent le risque de crise d’épilepsie, en plus de compliquer le parcours de soins du patient, plusieurs spécialistes du CHUM ont trouvé des pistes de solution maintenant reconnues.

Les convulsions – contractions violentes et involontaires des muscles – sont un risque connu des patients qui ont subi une opération pour une tumeur au cerveau. À des fins préventives, des anticonvulsivants (ou antiépileptiques) sont prescrits à tous ces patients. Avoir peur de vivre une crise d’épilepsie s’ajoute à l’anxiété globale liée au cancer du cerveau, aux traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie. De plus, ce médicament interagit avec des traitements de chimiothérapie et peut entraîner des effets secondaires, notamment une complication de la fonction hépatique (foie), l’apparition d’urticaire et, plus rarement, des problèmes respiratoires. Le patient doit alors consulter un médecin, aller au CLSC, se présenter à l’urgence de l’hôpital ou appeler son infirmière pivot en neurologie pour la gestion des symptômes. Cette expérience rend le parcours du patient plus difficile à vivre avec ce risque supplémentaire, alors qu’il n’a peut-être jamais vécu de crise de convulsions. « Mon rôle est de m’occuper du patient tout au long du parcours de soins, explique Chanez Djeffal, infirmière pivot en oncologie. Je recevais fréquemment des appels des patients

un peu désemparés, par exemple un vendredi 17 h alors que la plupart des cliniques sont fermées et que l’urgence est le dernier recours. Quiconque s’est déjà présenté à l’urgence d’un hôpital sait que l’attente est parfois longue. Parmi les membres de l’équipe de neuro-oncologie du CHUM, nous étions plusieurs à nous questionner sur la pertinence de prolonger la prise de ce type de médicament chez les patients qui n’avaient jamais vécu de crise d’épilepsie. Cette réflexion s’est faite dans une optique d’amélioration continue des soins et des services aux patients. Nous avons fait une revue de littérature pour vérifier ce que les experts en disaient. Le risque de récidive est de 50 % chez les patients ayant une tumeur au cerveau et qui ont déjà vécu des crises d’épilepsie. Le risque d’avoir une première crise est de 1 %. Nous avons également consulté l’American Academy of Neurology qui recommandait de ne pas administrer systématiquement des anticonvulsivants aux patients qui n’avaient jamais eu de problèmes, ou de les sevrer graduellement à partir des deux premières semaines après l’opération. En janvier 2014, nous avons rassemblé des spécialistes susceptibles d’être impliqués pendant le parcours de soins du patient ayant une tumeur au cerveau, afin de trouver des pistes de solutions à cette problématique : hémato-oncologues, radio-oncologues, neurologues et neurochirurgiens. Certaines balises sont ressorties de ce comité, entre autres :

• cesser progressivement les anticonvulsivants au cours des 7 à 14 jours suivant l’opération des patients n’ayant jamais vécu de crise d’épilepsie ; si nécessaire, privilégier un type d’anticonvulsivant qui entraîne moins d’effets secondaires ;

• diriger les patients qui ont déjà eu une crise d’épilepsie et qui prennent des anticonvulsivants à la clinique de neuro-épilepsie. »

Opération des tumeurs au cerveau

L’utilisation systématique des anticonvulsivants remise en question

Suite de l'article à la page 6 >>>

Chanez Djeffal

6 CHUMAGAZINE

Bénévoles recherchés !

Ces recommandations sont appliquées au CHUM depuis le début de l’automne 2014. « La revue de nos pratiques permet tant aux patients qui sont sous anticonvulsivants qu'à ceux qui ne le sont plus de se sentir mieux encadrés par l’équipe multidisciplinaire, témoigne Mme Djeffal. Si les anticonvulsivants sont prescrits, on s’attarde davantage au dosage et le patient est informé des ressources qui sont à sa disposition s’il a des questions ou si des effets se font sentir. Les patients qui n’ont pas pris d’anticonvulsivants sont aussi suivis de près. Ils ont accès au professionnel approprié pour chaque situation vécue. Ce n’est pas parfait, mais déjà, le nombre d’appels de patients anxieux a diminué, ce qui a un impact sur le patient et sur la sollicitation des professionnels autour de lui. » Ce projet en inspire déjà plus d’un. D’ailleurs, la Dre Sarah Lapointe, résidente en neurologie, et Mme Djeffal ont présenté leur projet à la prestigieuse rencontre internationale annuelle de la Society for Neuro-Oncology en novembre 2014.

Assistez au 8e Concert contre le cancer qui aura lieu le 12 mars 2015 à la salle

Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts ! Les fonds amassés seront versés à l’Institut

du cancer de Montréal qui soutient le Centre intégré de cancérologie du CHUM (CICC).

RENSEIGNEMENTS ET ACHAT DE BILLETS :514 890-8000, poste 23434

[email protected]

En 2014, 63 000 heures de bénévolat ont été accomplies au CHUM par près de 700 bénévoles ayant à cœur le bien-être des patients. Vous aimeriez vous joindre à eux ? Quels que soient vos talents et intérêts, il existe divers programmes qui vous permettent de vous épanouir et d’apporter une contribution significative. Les activités de bénévolat sont un complément essentiel au travail des équipes soignantes. « Par leur présence réconfortante, les bénévoles contribuent à la qualité de vie des patients et de leurs proches durant leur passage à l’hôpital », souligne Lise Pettigrew, chef du Service de bénévolat, animation et loisirs. « Ils sont en demande dans plusieurs départements et leur contribution est très appréciée ».

POURQUOI DEVENIR BÉNÉVOLE ?Il est prouvé que faire du bénévolat comporte plusieurs avantages, tant sur le plan personnel (meilleure santé, découverte de nouveaux intérêts) que professionnel (développement de compétences, réseautage). On remarque même un plus faible taux de dépression et de maladies cardiaques chez les personnes qui offrent leur temps à une cause qui leur importe.

Vous avez au moins 17 ans et êtes disponible trois heures par semaine pour trois mois au minimum ? Tentez votre chance ! Le bénévolat au CHUM, ça embellit la vie !

Pour communiquer avec nous :514 890-8000, poste [email protected]/benevoles

Suite de la page 5

CHUMAGAZINE 7CHUMAGAZINE 7

Recherche

Sclérose en plaques

Stopper les dommagesau cerveau

La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire incurable qui entraîne des limitations importantes chez les personnes atteintes. Nos chercheurs créent de nouveaux médicaments pouvant freiner la progression de cette maladie dans le cerveau. La rédaction du CHUMAGAZINE s’est entretenu avec le Dr Alexandre Prat, neurologue et chercheur au Centre de recherche du CHUM.

Qui sont les personnes à risque d’être atteintes de la sclérose en plaques ?AP On ignore la cause de cette maladie qui touche surtout les jeunes adultes entre 20 et 35 ans. Elle ne tue pas, mais entraîne un lent déclin sur une période de 15 à 20 ans. Plusieurs handicaps peuvent apparaître, comme l’engourdissement d’un membre, des troubles de la vision, de mémoire ou de la parole. Après quelques années, les gens ne peuvent plus mener une vie active, c’est très invalidant.

Où en sommes-nous dans le développement des traitements ?AP Depuis quelques années, plusieurs médicaments sont donnés pour stopper l’évolution de la maladie. Malheureusement, ils ont des effets secondaires parfois graves. C’est pourquoi on cherche de nouveaux médicaments aussi efficaces, mais plus sécuritaires. On s’intéresse

à des molécules qui bloquent l’entrée de globules blancs dans le cerveau. Les globules blancs sont des cellules immunitaires qui, normalement, ne devraient pas passer à travers la barrière sang-cerveau. Mais chez les patients atteints de sclérose en plaques, les globules blancs réussissent à traverser cette barrière et attaquent les neurones et leur enveloppe isolante.

Votre équipe a trouvé un traitement, grâce à l’étude d’échantillons de cerveaux de patients décédés du CHUM…AP Nous avons conçu deux anticorps qui bloquent les molécules appelées « MCAM » et « DICAM », et qui empêchent certaines cellules immunitaires, les lymphocytes Th-17, de se rendre au cerveau. Les autres globules blancs peuvent passer, ce qui diminue le risque d’infection par un virus et fait baisser l’activité de la maladie. Ces molécules ont été testées en laboratoire. Les essais cliniques chez l’humain débuteront sous peu, en partenariat avec une compagnie pharmaceutique. Si les tests sont concluants, un nouveau médicament sera mis sur le marché.

Est-ce que les nouvelles molécules MCAM et DICAM guériront la maladie ?AP Probablement pas, mais elles l ’empêcheront de progresser. Ces nouveaux médicaments nous permettront « d’acheter du temps » et surtout, d’arrêter les dommages au cerveau pour prévenir de nouveaux handicaps et améliorer la qualité de vie des patients.

Lésion inflammatoire dans le cerveau d’un patient atteint de sclérose en plaques. On voit en bleu les globules blancs qui attaquent les neurones. En vert, les lymphocytes Th-17, un type de globule blanc caractéristique de la maladie. L’image prise avec un microscopeélectronique a été grossie 200 fois.

Dr Alexandre Prat

DOSSIERLes neurosciences au CHUM

Le regroupement des sciences neurologiques du CHUM est une référence en matière de traitement et de suivi des maladies et troubles neurologiques. Ses cliniques offrent une expertise unique et préconisent une approche globale, multidisciplinaire, dans le traitement et le suivides patients.

ÉPILEPSIE

TROUBLES COGNITIFS – MÉMOIRE

MIGRAINE ET CÉPHALÉES • En voie d’expansion, la clinique de la migraine traite plusieurs affections comme la migraine hémiplégique, la migraine chronique, la céphalée de Horton, la céphalée post-traumatique, la céphalée chronique, la névralgie du trijumeau, ainsi que d’autres syndromes.

NEUROMUSCULAIRE – NEUROPHYSIOLOGIE

NEUROCHIRURGIE

NEUROLOGIE VASCULAIRE • Désignation Centre tertiaire AVC, pour le traitement des accidents vasculaires cérébraux complexes • Désignation Centre expert en téléthrombolyse pour le Centre et l’Ouest du Québec

SCLÉROSE EN PLAQUES

TROUBLES DU MOUVEMENT

DOULEUR CHRONIQUE

Pour en savoir plus sur les soins neurologiques du CHUM, consultez le chumontreal.qc.ca.

ACTIVITÉS PUBLIQUES À NEPAS MANQUER !

La semaine Cerveau en tête se tiendra du9 au 13 mars prochain. Venez découvrir les multiples facettes des sciences neurologiquesau CHUM.

Pour plus de détails, visitez le chumontreal.qc.ca, à la rubrique Salle de presse.

Un jour de juillet 2011, Mélanie est très fatiguée et ne se sent pas bien. Elle lève les yeux au ciel et aperçoit un nuage noir de son œil gauche, une tache dans ce ciel pourtant très bleu. Son premier réflexe est de consulter son optométriste, qui la dirige vers un ophtalmologiste. « Rien de spécial », lui dit-on, sauf que son nerf optique est enflé. Elle apprend que l’inflammation du nerf optique, pouvant causer une perte partielle ou complète de la vision, a un nom : la névrite optique, et elle est liée à la sclérose en plaques. Pour Mélanie et son conjoint, c’est un choc. Son médecin de famille lui fait passer un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Le diagnostic tombe : les lésions au cerveau confirment la sclérose en plaques. Sans tarder, elle est dirigée vers le Dr Pierre Duquette, neurologue à l’Hôpital Notre-Dame, où elle est prise en charge. Mélanie sait que la maladie ne se guérit pas et qu’on ne peut pas prévoir son évolution, mais les traitements peuvent la soulager, diminuer, et même éliminer les poussées. Elle essaie d’abord un médicament dans le cadre d’une recherche, mais qui ne fonctionne pas, puis entreprend les injections d’interféron bêta qui entraînent des effets secondaires. Depuis octobre 2014, elle prend un nouveau médicament oral qui lui convient parfaitement. « J’ai l’impression de renaître, » dit-elle. « Toute ma vie, j’ai souffert d’un surplus de poids. C’est en 2011, avant même de savoir que j’étais atteinte de sclérose en plaques, que j’ai commencé à perdre du poids et à courir. Quatre ans plus tard et 115 livres en moins, je revis malgré la maladie. Je suis même devenue instructrice de course et, à ce jour, j’ai complété trois demi-marathons : Niagara, Hampton Beach et Walt Disney. » [NDLR : un demi-marathon représente 21,1 km] « Mon médicament stabilise très bien la maladie. Je n’ai pas eu de poussées depuis 2012 ! Je suis en forme et je vis à 110 %. Actuellement, seuls les changements de saison sont difficiles. Je continue de bien m’alimenter et de bouger. C’est payant, car je ne suis plus aussi fatiguée après l’entraînement qu’avant. J’ai d’ailleurs un autre défi pour l’automne prochain : je vise une course de 30 kilomètres ! »

Atteinte de sclérose en plaques, elle garde le moral… et la forme !

8 CHUMAGAZINE

Mélanie Pastras

Sclérose en plaquesLa sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique d’origine inconnue qui s’attaque au système nerveux central (cerveau, nerf optique et mœlle épinière). Elle peut survenir à n’importe quel âge. On ne peut pas prévoir sa gravité, ni son évolution, et elle se manifeste différemment d’une personne à l’autre. La nature et l’intensité des symptômes varient également : fatigue extrême, incoordination, fourmillements, sensation de décharge électrique dans un membre, troubles de la sensibilité, de la vision ou de la fonction cognitive, changements d’humeur, etc. De nos jours, les personnes atteintes ont une meilleure qualité de vie, grâce à la prise en charge des symptômes et à l’ajustement de la médication en fonction de l’activité de la maladie. « Il y a à peine 20 ans, explique Josée Poirier, infirmière clinicienne spécialisée en SEP, il n’y avait aucun traitement. Aujourd’hui, il en existe 10. Les neurologues et les infirmières travaillent en étroite collaboration et rencontrent systématiquement chaque patient pour évaluer ses symptômes. En cas d’urgence, il n’est pas rare qu’un médecin accepte de voir son patient. Notre approche personnalisée et notre disponibilité sont exceptionnelles ! L’équipe de sclérose en plaques compte une dizaine de personnes qui suivent 2800 patients de façon régulière. La clinique compte 3776 patients dans sa base de données. « Je pratique ici depuis 21 ans et je côtoie certains patients depuis le début ! Il se crée donc des liens très forts, ajoute Mme Poirier. D’autres patients déménagent loin (Charlevoix, Gaspésie, Abitibi et même Nouveau-Brunswick) et tiennent toujours à être suivis au CHUM par leur médecin en qui ils ont une grande confiance. »

« Actuellement, la SEP ne se guérit pas, ajoute Mme Poirier. Mais ce que nous faisons aujourd’hui et qu’on ne pouvait pas faire il y a à peine 10 ans, c’est de traiter la maladie à un stade précoce. L’examen par résonance magnétique des premiers symptômes permet de confirmer la SEP à environ 90 %. Il faut faire d’autres examens pour la confirmer, mais si nous décelons des lésions au cerveau, nous pouvons agir sans tarder. Plus on traite les gens tôt, plus ils peuvent mener une vie active et être autonomes. »

Quatre secteurs de pointeLe CHUM se distingue de plusieurs manières dans le traitement de différentes maladies neurologiques. Dans ce dossier, nous vous présentons quatre champs d'expertise.

CHUMAGAZINE 9

LE SAVIEZ-VOUS ? • 1 personne sur 1000 dans le monde est atteinte de SEP

• 1 Canadien sur 500 est atteint de SEP

Source : passeportsante.net

Josée Poirier, infirmière clinicienne certifiée MSCN (Multiple Sclerosis Certified Nurse)

10 CHUMAGAZINE

ÉpilepsieL’épilepsie est une maladie chronique caractérisée par une prédisposition à faire des crises épileptiques. Les crises se manifestent par des décharges anormales et excessives d’un groupe de cellules du cerveau entraînant un changement de comportement comme de subtiles « absences » ou d’évidentes convulsions. Les causes de l’épilepsie sont variées : tumeur au cerveau, traumatisme du crâne, infection, accident vasculaire cérébral (AVC), malformation au cerveau, mutations génétiques, etc. L’épilepsie touche également les hommes et les femmes, et ce, à n’importe quel âge. Le programme d’épilepsie du CHUM est actif depuis plus de 60 ans. Sa mission : l’évaluation et la prise en charge globale des patients épileptiques, en particulier les cas complexes souvent réfractaires au traitement pharmacologique. « Si 60 à 70 % des patients sont bien contrôlés par la médication, environ 30 % sont pharmacorésistants, c’est-à-dire que les médicaments qui leurs sont prescrits

ne réussissent pas à maîtriser leurs crises, explique le Dr Dang Khoa Nguyen, épileptologue. Il est alors nécessaire de considérer une opération qui vise à enlever le foyer épileptique. À cette fin, le programme d’épilepsie a toujours été à la fine pointe de la technologie. En effet, le CHUM dispose du plateau technique lui permettant de cibler avec précision le ou les foyers épileptiques au cerveau. Certaines personnes qui ne peuvent pas être opérées pourraient se voir offrir un autre type de traitement : la stimulation du nerf vague. La procédure consiste à implanter sous l’aisselle gauche un « pacemaker » qui transmet de façon intermittente une petite décharge électrique au cerveau par un nerf situé au cou, dans le but ultime de réduire la fréquence des crises. » L’équipe d’épilepsie du CHUM est formée de neuro-logues spécialisés dans le traitement de l’épilepsie, de neuroradiologues, de neuropsychologues, de technologues en électrophysiologie, d'infirmières cliniciennes et de recherche, ainsi que d'une neuropsychiatre et d'un neurochirurgien spécialisé en épilepsie. Tous ont à cœur d’offrir la meilleure qualité de soins possible aux patients atteints de cette maladie qui, encore aujourd’hui, cause la crainte, l’incompréhension et la discrimination sociale.

LE SAVIEZ-VOUS ? • 50 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’épilepsie

• Plus de 300 000 Canadiens sont atteints et 15 000 nouveaux cas sont diagnostiqués annuellement

• 120 000 Québécois sont atteints et 875 nouveaux cas sont diagnostiqués annuellement

Source : épilepsieoutaouais.org

Le saviez-vous ? La procédure d'examen des plaintes doit permettre à l'usager de faire une plainte écrite ou verbale auprès du commissaire local à propos des services de santé ou des services sociaux qu’il a reçus, aurait dû recevoir, reçoit ou requiert de l'établissement.Depuis 2013, cette procédure précise que toute personne qui participe à une recherche menée par l’établissement peut formuler une plainte concernant cette recherche, que cette personne soit ou non un usager.

Cette procédure doit aussi permettre aux héritiers ou aux représentants légaux d'un usager décédé de formuler une plainte sur les services qu'il a reçus ou aurait dû recevoir de son vivant, ou sur toute recherche à laquelle il a participé. Pour plus de renseignements, visitez le chumontreal.qc.ca, rubrique À propos du CHUM, section Le commissaire local aux plaintes et à la qualité.

Commissaire aux plaintes et à la qualité des services

Dr Dang Khoa Nguyen

CHUMAGAZINE 11

Troubles du mouvementL’Unité des troubles du mouvement André Barbeau (UTMAB), nommée ainsi en hommage au neurologue-chercheur québécois reconnu mondialement, se distingue par sa quinzaine de professionnels spécialisés dans le diagnostic et le traitement de la maladie de Parkinson, du tremblement essentiel, de la dystonie, de la maladie de Huntington et du syndrome de Gilles de la Tourette. « Le CHUM traite actuellement le plus grand nombre de personnes atteintes de troubles du mouvement au Québec, mentionne le Dr Sylvain Chouinard, neurologue et codirecteur de l’unité. C’est aussi la seule clinique à Montréal qui traite les personnes atteintes de la maladie de Huntington. Les membres de l’UTMAB se distinguent également par leur implication dans la recherche, tant fondamentale que clinique, ainsi que dans l’enseignement. » Pour compléter l’offre de service de l’UTMAB, le Centre Renata-Hornstein a été fondé grâce au don de la famille Hornstein, reconnue pour sa philantropie. Ce centre innovateur évalue et traite les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade avancé, qui requièrent une évaluation multidisciplinaire (médecins, infirmières en suivi systématique, orthophoniste, etc.), et prend en charge les patients en perte d’autonomie. Il est un des trois centres d’excellence au Canada à utiliser le Duodopa®, un traitement de dernier recours, lorsque les médicaments oraux ne stabilisent pas la maladie. Il s'agit aussi du seul centre à Montréal qui évalue et offre un traitement chirurgical, notamment la stimulation profonde, pour la maladie de Parkinson et les autres troubles du mouvement. Pour visionner la vidéo de l'inauguration du Centre, rendez-vous au chumagazine.qc.ca.

Douleur chronique« La clinique antidouleur du CHUM est une des plus importantes au Québec en termes de personnel et de ressources, mentionne la Dre Aline Boulanger, directrice médicale de la clinique. Notre équipe multidisciplinaire – anesthésiogistes, omnipraticiens, psychiatre, neurologue, neurochirurgienne, gastroentérologue, physiatre, dentiste, physiothérapeute, pharmacienne, infirmières – traite les cas les plus complexes. Nous dirigeons parfois des patients vers un psychologue ou une travailleuse sociale, car les personnes aux prises avec la douleur chronique en subissent souvent les effets négatifs dans leur vie personnelle. » « La douleur, continuelle ou intermittente, devient chronique lorsqu’elle dure de trois à six mois, explique la Dre Boulanger. Elle survient en raison d’une maladie dégénérative, d’une blessure qui guérit mal, d’une atteinte à la colonne vertébrale, du zona, ou d’un syndrome dont on ne connaît pas la cause, comme la fibromyalgie. Nous estimons que 20 % de la population québécoise souffre de douleur chronique. Outre une approche globale du traitement de la douleur, les patients peuvent être soulagés par la médication, les infiltrations de cortisone ou la neuromodulation (stimulation électrique d’un nerf du cerveau). L’opération est envisagée en dernier recours. » La clinique antidouleur a été désignée centre d’expertise par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Elle forme un consortium avec le Centre de réadaptation Lucie-Bruneau et compte quatre partenaires : l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, l’Hôpital du Sacré-Coeur, le Centre de réadaptation Gingras-Lindsay et l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Elle a aussi été désignée responsable du programme de neuromodulation, pour le territoire du RUIS de l’Université de Montréal.

Dr Sylvain Chouinard

Dre Aline Boulanger

12 CHUMAGAZINE

Enseignement

L’Académie CHUM

Priorité surla qualitéet la sécurité !Le 26 novembre dernier a eu lieu l’inauguration de l’Académie CHUM. Dans un contexte oùles pratiques et la technologie évoluentrapidement, les professionnels de la santé doivent maintenir leur expertise à jour.L’Académie CHUM, lieu où l’apprentissage est un gage d’excellence, joue un rôle primordial auprès des patients, étudiants etprofessionnels de la santé. Son mandat :la formation et le développement professionnel continu de la main-d’œuvre en santé, afin d’assurer la qualité et la sécurité dessoins et services en santé. Pour visionnerla vidéo de l'inauguration, rendez-vous auchumagazine.qc.ca.

En conférence de presse, la directrice de l’enseignement et de l’Académie CHUM, Dre Marie-Josée Dupuis, a souligné l’importance de l’apprentissage par la simulation. Les professionnels de la santé auront désormais la chance de s’exercer sur des mannequins à la fine pointe de la technologie avant de poser des gestes médicaux sur de vrais patients. Cet apprentissage par la simulation leur permettra d’acquérir les connaissances les plus récentes, ce qui contribue à offrir les meilleurs soins possible aux patients.

CHUMAGAZINE 13

La création de l’Académie CHUM permet à notre centre hospitalier d’exercer un rôlede premier plan auprès de la population québécoise, en développant une main-d’œuvre compétente afin de faire face à des enjeux de santé de plus en plus complexes.

Une centaine d’invités étaient réunis le 26 novembre dernier lors de la conférence de presse soulignant l’inauguration de l’Académie CHUM.

L’Académie CHUM abrite notamment le Centre d’apprentissage, l’un des plus grands plateaux techniques en Amérique du Nord. D’une superficie de 3400 mètres carrés, il est constitué de salles pour la formation et la simulation interdisciplinaire reproduisant les activités cliniques. On y retrouve également des laboratoires de simulation équipés de mannequins ainsi que de divers simulateurs virtuels (échographie, chirurgie laparoscopique, etc.). Lors de l’inauguration, les invités ont pu s’exercer sur un mannequin de simulation, afin de s’initier aux techniques de réanimation cardiorespiratoire (RCR), telles qu’enseignées aux infirmières du CHUM. Ils ont pu également manipuler un simulateur virtuel de laparoscopie (examen de l’intérieur de l’abdomen) à la salle d’opération simulée du Centre d’apprentissage.

Les invités ont eu le privilège d’assister à deux simulations à haute-fidélité : une simulation dont le thème portait sur le respect des volontés du patient, dans le cadre d’un plan d’intervention qu’il avait lui-même déterminé, et une autre qui portait sur la réanimation des patients de l’équipe interdisciplinaire de l’urgence, dans une salle reproduisant le plus fidèlement possible une salle de soins critiques. Habituellement, à la suite d’un tel exercice, les membres du personnel soignant tiennent une séance de débriefing (bilan) au cours de laquelle ils échangent sur la simulation et les émotions qu’elle a générées. S’étant d’abord exercés en équipe, dans un environnement sécuritaire qui reproduit le plus fidèlement possible le contexte de la pratique, les professionnels de la santé sont ainsi mieux préparés pour offrir des soins aux patients.

Le Défi J’Arrête j’y gagne vise à sensibiliser les fumeurs à cesser de fumer en offrant soutien et stratégies d’accompagnement. Le Défi « rallume » également le débat autour de la e-cigarette (ou cigarette électronique). Sujet de l’heure, sera-t-elle une nouvelle porte d’entrée au tabagisme, ou au contraire, un nouveau produit pour aider à cesser de fumer ? Quelques études démontrent que la cigarette électronique pourrait être un moyen efficace d’arrêter de fumer. D’ailleurs, il semblerait que la majorité des vapoteurs l’adopte pour cette raison, mais ceci reste à confirmer par des études faisant appel à davantage de participants. L’absence de réglementation entourant les normes de fabrication, le contenu, la publicité, la vente et la consommation de la cigarette électronique incite toutefois à la prudence. Au Canada, le dispositif est présentement légal, mais pas le liquide contenant de la nicotine. Les instances de santé publique réclament donc que Santé Canada statue clairement sur les normes relatives aux concentrations de nicotine et aux autres produits toxiques contenus dans les cigarettes électroniques. Elles recommandent également qu’elles soient mises en marché comme un produit du tabac, assujetti à la Loi sur le tabac. Une fois que Santé Canada aura légiféré, elles suggèrent finalement que la cigarette électronique contenant de la nicotine soit mise à la disposition des fumeurs sous supervision thérapeutique, au même titre que les autres aides pharmacologiques.

La position du CHUMÀ titre d’hôpital promoteur de santé, le CHUM s’efforce d’encourager la diminution ou l’arrêt du tabac, profitant du passage à l’hôpital des patients, proches et employés comme étant un moment propice à évoluer vers un meilleur état de santé. Compte tenu de l’image transmise par son usage, des incertitudes qui persistent sur sa dangerosité et de la réglementation ne pouvant pas garantir la qualité du produit, la cigarette électronique est interdite dans les installations et aux abords du CHUM. Bien qu’il ait pris cette position à l’automne 2014, le CHUM est toujours convaincu qu’il demeure important d’informer et de soutenir les personnes qui souhaitent cesser de fumer. L’avenir nous dira si la e-cigarette pourra devenir une méthode additionnelle au soutien offert par les professionnels en cessation tabagique, notamment le Centre d’abandon du tabagisme et la ligne J’Arrête.

14 CHUMAGAZINE

E-cigarette

LE CHUM FAIT LE POINT

Promotion de la santé

Saviez-vous que les termes vapotage, vapoter et vapoteur ont fait leur entrée dans les éditions 2015 des dictionnaires ?

La cigarette électroniqueLa cigarette électronique, aussi appelée « e-cig » ou « e-cigarette », est habituellement composée de trois parties. L’inhalateur contient « l’e-liquide », un mélange de propylène glycol, d’arôme artificiel et, le cas échéant, de nicotine. L’atomiseur et la pile chauffent ce liquide et le transforment en vapeur. Cette vapeur est aspirée par l’utilisateur.

Un projet de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, en collaboration avec les RUIS de l’UdeM et de McGill, permet désormais le télédépistage de la rétinopathie diabétique (TDRD). Deux endroits pour la prise d’images de la rétine et deux centres d’expertise pour leur interprétation ont été ouverts afin de dépister à distance la rétinopathie diabétique, une maladie de la rétine chez les personnes diabétiques. Le TDRD facilite l’accès aux examens, assure le suivi, diminue l’attente en clinique et permet le continuum des soins. Les premières cliniques ont vu le jour en septembre dernier au CSSS de la Pointe-de-l’Île et au CSSS de la Montagne. Les six premières semaines ont permis à 120 patients de passer le test de dépistage. Dix d’entre eux nécessitaient un examen ophtalmologique ou un traitement, et ont été dirigés vers un spécialiste.

La clinique antidouleur du CHUM a un service d’avis d’experts en douleur chronique. Son objectif : offrir un service de consultation téléphonique aux médecins de famille afin de faciliter la gestion du traitement des patients souffrant de douleur chronique. La clinique a donc fait appel au Service de l’ETMIS du CHUM et lui a donné le mandat de préparer une enquête sur les perceptions des médecins de famille ayant utilisé le service. Dans un premier temps, l’équipe de l’ETMIS a recensé et synthétisé une vingtaine d’études portant sur des services similaires. La plupart tendent à démontrer qu’un service de consultation téléphonique à l’intention des médecins de famille peut contribuer à renforcer la prise en charge des patients. À la suite de cette revue de littérature, l’équipe de l’ETMIS a préparé un sondage dans le but d’évaluer le degré de satisfaction et l’opinion des médecins de famille à l’égard de leur consultation avec un spécialiste du CHUM. Parmi les résultats remarquables de l’étude, 100 % des médecins de famille se disent totalement satisfaits de l’avis et du service qu’ils ont reçus de l’expert ! Leur opinion est très favorable en ce qui a trait à la pertinence du service. Les résultats obtenus dans le cadre de cette étude ont permis à la clinique d’algologie de confirmer l’utilité du service et d’en planifier son développement. Une autre étude faite dans les règles de l’art par l’ETMIS !

Le groupe derecherchedu CM se mobilisepour vous !En collaboration avec le Centre d’expertise en réimplantation du CHUM (CEVARMU), une des équipes du groupe de recherche du CM travaille à la création d’un modèle d'intervention impliquant des patients réimplantés d’un membre et qui partagent leur expérience avec d’autres patients, afin que ceux-ci se sentent moins handicapés par leur blessure, tant physiquement que socialement.

Les 1750 professionnels de la santé qui évoluent dans 40 professions autres que celles des médecins, dentistes, pharmaciens, infirmières et préposés aux bénéficiaires, forment le conseil multidisciplinaire (CM). Pour plus de renseignements, visitez le chumontreal.qc.ca, rubrique À propos du CHUM, onglet Les directions, section Conseil multidisciplinaire.

Le Réseau universitaire intégré de santé de

l’Université de Montréal (RUIS de l'UdeM) fait

progresser l’intégration de la mission universitaire

en santé que sont les soins, l’enseignement

et la recherche, en facilitant le transfert des

connaissances, l’évaluation des technologies et

le développement des services de santé, afin

d’améliorer l’accès aux soins dans un territoire

desservant plus de 40 % de la population du

Québec. ruis.umontreal.ca

Diminuer l’attente en dépistant à distance la rétinopathie diabétique

Service d’avis d’experts en douleur chronique

RUIS de l'UdeMÉvaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (ETMIS)

Dans un souci d’amélioration continue, l’équipe de l’ETMIS a été mandatée par la clinique antidouleur pour évaluer son service. Le CHUM : premier de classe !

CHUMAGAZINE 15

16 CHUMAGAZINE

Une journée dans la vie de…

Benoit Sauvageau, kinésiologue

Afin de mettre en valeur certaines professions de la santé ou secteurs hospitaliers moins connus, la rédaction du CHUMAGAZINE propose la nouvelle rubrique Une journée dans la vie de ... À l’occasion de cette première entrevue, M. Benoit Sauvageau, kinésiologue au Centre de cardiologie préventive de l’Hôtel-Dieu, a accepté de parler de son travail.

PRÉVENIR, c’est du sport !Qu’est-ce qu’un kinésiologue ?BS Selon la Fédération des kinésiologues du Québec, c’est un professionnel de la santé, spécialiste de l’activité physique, qui utilise le mouvement à des fins de prévention, de traitement et de performance. Au Centre de cardiologie préventive, j’aide surtout les patients à prévenir un événement cardiaque.

Comment se déroule votre quotidien ?BS Je reçois environ 40 patients par jour qui ont déjà subi un événement cardiaque ou qui présentent plusieurs facteurs de risque de maladie du cœur comme la séden-tarité, l’obésité, le tabagisme, le diabète, l’hypertension, les antécédents familiaux, etc. Je les aide à adopter de bonnes habitudes de vie en leur prescrivant un programme d’activités physiques qu’ils suivent au gymnase du Centre. Je fais partie d’une équipe multidisciplinaire : cardiologues, infirmières, psychologue, nutritionniste, kinésiologues, dont le rôle consiste à offrir

un encadrement dans la prise en charge de leur santé. Les cardiologues, en poste près du gymnase, peuvent suivre l’entraînement en temps réel. Au terme de leur parcours au Centre, les patients sont prêts à poursuivre leur programme à proximité de leur domicile, selon nos recommandations.

Quels sont les défis auxquels vous devez faire face régulièrement ?BS Le principal défi est de motiver les patients à bouger, de les faire adhérer à l’entraînement à moyen ou à long terme, et de rassurer ceux qui ont récemment subi un événement cardiaque et qui ont très peur d’en avoir un deuxième. L’idée de s’entraîner les rend très anxieux. Dans ces cas-là, mon rôle consiste à leur proposer le soutien d’un psychologue.

De quoi êtes-vous le plus fier ?BS Comme les programmes s’étalent sur une période de six mois à un an, nous tissons des liens étroits avec les patients. Lorsqu’ils voient les résultats de leur entraînement sur leur santé et l’amélioration de leur forme physique, ils sont très encouragés. Cela rend donc mon travail extrêmement valorisant.

Des groupesqualité partoutau CHUM !Ayant à cœur la qualité et la sécurité des soins, le conseil des infirmières et infirmiers (CII), en collaboration avec la Direction des soins infirmiers et des regroupements clientèles (DSI-RC), a mandaté les infirmières de chaque unité de soins du CHUM pour travailler à des projets d’amélioration continue de la qualité. Le but de ces groupes ? Agir sur les zones d’amélioration, afin d’offrir continuellement des soins de qualité aux patients. Un projet qui permet aux équipes de soins de prendre part activement à l’amélioration continue, puisqu’elles choisissent et dirigent les initiatives en ce sens.

Nouveau CHUMDe gauche à droite : Simon Bastien, Neuf Architect(e)s ; Pierre Blanchette, artiste ; Caroline Cloutier, artiste ; Nicolas Baier, artiste ; Pascale Beaudet, chargée de projet, ministère de la Culture et des Communications ; Francine Lalonde, artiste

Sur le chantier du nouveau CHUM, travailleurs, ingénieurs et architectes croisent de façon ponctuelle des artistes venus visiter les lieux pour s’inspirer. Alors que certains d’entre eux ont déjà été sélectionnés, d’autres espèrent participer à un des plus grands projets d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments gouvernementaux et publics jamais réalisés au Québec ! La sélection de plus de la moitié des œuvres est maintenant complétée et le dévoilement sera effectué au cours des prochains mois. Parmi les étapes de la sélection des 13 œuvres qui occuperont les espaces publics du futur hôpital, il y a celle où les artistes découvrent l’emplacement de l’œuvre à créer. Les architectes expliquent leur vision du projet, le propriétaire précise ses exigences, tandis que la représentante du ministère de la Culture et des Communications explique les détails du programme artistique. Les artistes présents sur cette photo devront satisfaire aux critères suivants : créer une œuvre à la fois distrayante et apaisante sur un dispositif architectural, d’une largeur variant de 2,5 à 3 mètres et d’une longueur de 180 mètres, traversant l’hôpital, de l’entrée Viger à l’entrée principale.Ce dispositif se déploie le long de la galerie du deuxième étage et sera aperçu principalement en contreplongée, notamment à partir de l’aire de repas donnant sur la rue Saint-Denis. L’artiste devra tenir compte de la présence d’autres œuvres dans l’espace de son intervention et ne pas entrer en concurrence avec celles-ci. De plus, l’œuvre et son entretien devront respecter les normes d’hygiène et salubrité en vigueur au CHUM. Les artistes élaborent actuellement leurs maquettes ou leurs futures créations en atelier, tout en gardant en tête

les défis à venir : l’installation de leur œuvre sur un chantier d’envergure, de même que les délais à respecter d’ici l’accueil des premiers patients à l’automne 2016. Pour le peintre Pierre Blanchette, « c’est un défi et une grande inspiration ! Les contraintes sont un facteur de stimulation ». L’artiste Francine Lalonde ajoute : « La lumière est très belle, il y a de l’espace… C’est l’espace qui représente un défi ! » Lors de la visite de chantier, les architectes précisent les étapes de construction à venir et discutent avec les artistes de la logistique à considérer en vue de l’installation de l’œuvre. La jeune artiste Caroline Cloutier est emballée par ce projet d’intégration : « Je trouve cette architecture très intéressante, cet édifice va être magnifique. Comme je travaille beaucoup « en relation » avec l’architecture, cela me stimule énormément ! Et que ce soit dans le contexte d’un hôpital, cela me donne envie de créer une œuvre qui va être reposante et « ressourçante » pour les gens qui seront là. »

Nouveau CHUM : un chantier qui fait une place à l’art public

Image modélisée du dispositifarchitectural

CHUMAGAZINE 17

18 CHUMAGAZINE

Pour plus de renseignements sur la Fondation du CHUM :fondationduchum.com facebook.com/FondationCHUMtwitter.com/FondationCHUM

De gauche à droite : Jo-Anne Hudon-Duchesne, directrice générale par intérim, Fondation du CHUM ; Dre Agnès Räkel, récipiendaire du prix ; Alexandre Grégoire, patient ; Dre Hélène Boisjoly, doyenne de laFaculté de médecine de l'Université de Montréal

Le premier miracle… c’est votre geste

Un projet de recherche prometteur financé grâce aux donateurs

En collaboration avec le Programme de transplantation de l’Université de Montréal, la Fondation du CHUM a remis, en janvier dernier, le premier Prix du Fonds patient partenaire Gilles Pomier-Layrargues pour la recherche en transplantation. Ce prix, d’une valeur de 50 000 $, vise à financer un projet de recherche codirigé par un chercheur et un patient dans le domaine de la transplantation ou du don d’organes. « Le projet consiste à bâtir un programme d’entraînement physique pour améliorer la fonction cardiaque des patients qui ont subi une greffe rénale ou hépatique », explique la Dre Agnès Räkel, endocrinologue, chercheuse au CRCHUM et récipiendaire du prix avec son équipe. Les personnes qui souffrent d’insuffisance rénale et hépatique peuvent espérer une nouvelle vie grâce à la transplantation, mais le risque de mortalité cardiovasculaire demeure élevé. Si l’exercice physique constitue une avenue prometteuse, ses bénéfices n’ont jamais été prouvés chez cette population.

Une réussite que tentera de démontrer l’équipe de recherche clinique, qui travaillera avec Alexandre Grégoire, un patient du CHUM receveur d’une greffe poumon-foie en octobre 2012. « Je crois fermement que l’activité physique et les saines habitudes de vie ont contribué à régulariser mon diabète, maintenir mon poids, ma masse musculaire, ma capacité cardiaque et ma qualité de vie. C’est pourquoi je veux m’impliquer dans la recherche », affirme le jeune homme. Cette façon novatrice de faire de la recherche médicale s’inspire d’un pionnier en transplantation hépatique : le Dr Gilles Pomier-Layrargues, ancien chef du Département d’hépatologie au CHUM. Le Dr Pomier-Layrargues est décédé en août 2013. Ayant lui aussi subi une transplantation pulmonaire, c’est à titre de médecin, de professeur et de patient qu’il a permis d’enrichir les connaissances et les pratiques médicales. Pour découvrir le témoignage de notre porte-parole bénévole Yvon Deschamps et la touchante histoire de Lina Gagnon, au cœur de la campagne Le premier miracle… c’est votre geste, visitez le site fondationduchum.com, à la rubrique Je donne, section Campagnes annuelles, sous-section Printemps 2014.

Fondation du CHUM

Une campagne qui donne déjàdes résultats !

Patient partenaire et engagé : gage de réussite !Rédigé en collaboration avec le Centre derecherche du CHUM

Au printemps 2014, la Fondation du CHUM a mené une campagne de financement afin de contribuer au mieux-être des personnes greffées et en attente de greffe. La grande générosité des 4 639 donateurs qui ont contribué à cette initiative a permis d’amasser, à ce jour, plus de 287 000 $, afin de soutenir les patients et les équipes dédiées à la transplantation et au don d’organes.