EST

MORT

LE ROI

au château de versaillesexposition27 octobre 2015 - 21 février 2016

WWW.chateauversailles.fr #leroiestmort

Il y a 300 ans, le 1er septembre 1715, Louis XIV dit « Louis le Grand » meurt à Versailles, mettant fin au règne le plus long et le plus glorieux de la monarchie française.

Il meurt comme il a vécu : en représentation ; ses funérailles, loin d’être occultées, sont l’occasion de multiples cérémonies, véritables spectacles baroques où les grandeurs du disparu sont exaltées mais aussi ramenées à leur finitude.

« Dieu seul est grand, mes Frères », ainsi débute la célèbre oraison funèbre de Jean-Baptiste Massillon, rendant à « Dieu seul » cet épithète de « grand » que les magistrats de Paris ont décerné au roi.

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PLANsalle 1 Ce roi qui disparaît

salle 2 Louis se meurt

salle 3 Autopsie et embaumement

salle 4 Exposition et effigie

salle 5 Le deuil à la Cour

salle 6 Le convoi funèbre

salle 7 Préparation du service funèbre

salle 8 À Saint-Denis

salle 9 Tombeaux et mausolées

salle 10 Des funérailles monarchiques aux funérailles nationales

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CATALOGUE DE L’EXPOSITION

Avant-propos par Béatrix Saule Introduction générale par Gérard Sabatier. Coédition Tallandier-Château de Versailles, 44,90 €. Disponible dans les boutiques du musée et sur www.boutique-chateauversailles.fr

le petit journal d’un grand rOI

Le site leroiestmort.com, conçu comme un blog d’actualités, permet de prolonger l’exposition à travers des articles de conservateurs, d’historiens et d’analystes. Des extraits vidéos ou sonores de documentaires

produits à l’occasion du tricentenaire de la mort de Louis xiv sont également disponibles. De nombreuses institutions dont la Bibliothèque Nationale de France et Gallica, le Centre des Monuments Nationaux, Notre-Dame de Paris, le Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, le musée du Louvre et les Archives Nationales ont participé à ce projet.

leroiestmort.com

#Leroiestmort

Commissariat Béatrix Saule assistée d’Hélène Delalex Gérard Sabatier

Scénographie Pier Luigi Pizzi assisté de Massimo Pizzi Gasparon

Le 1er septembre, à 8h23 selon Dangeau, c’est la mort apaisée. Dans l’instant, tout Versailles se précipite auprès de l’enfant-roi, Louis xv.

Louis se meurt

Louis xiv meurt, comme il a vécu, en représentation. Cette vie, si longue pour l’époque, prend fin rapidement, en trois semaines. Le journal du marquis de Dangeau en décrit les étapes à partir des premières atteintes du mal, le 10 août. Alité dans sa chambre à Versailles dès le 15 août 1715, malgré sa faiblesse, ses douleurs et l’impuissance des médecins, le Roi ne change rien à ses occupations quotidiennes : messe, travail avec les ministres, repas en public, etc. Le 24, la gangrène est diagnostiquée, et la fin paraît dès lors inéluctable ; le dimanche 25, fête de la Saint-Louis, le Roi entend sa Musique, reçoit l’extrême onction des mains du Grand aumônier, le cardinal de Rohan, règle sa succession avec les audiences du duc d’Orléans, du duc du Maine, des princes du sang qu’il informe de l’existence d’un testament. Le 26, ce sont les adieux à la famille royale, au Dauphin de 5 ans, à ses officiers. L’affliction générale contraste avec la sérénité souveraine de l’agonisant ; ces journées sont émaillées de mots qui doivent rester : « Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours », « Pourquoi pleurez-vous ? Est-ce que vous m’avez cru immortel ? Pour moi, je ne l’ai jamais cru être ». Le 27, il brûle les papiers secrets de sa cassette ; le 30, c’est l’adieu à Madame de Maintenon.

5. La Mort de Louis xiv au château de VersaillesThomas Jones Henry Barker (1815-1882)Vers 1835-1840Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer, l 687.

6. Testament de Louis xiv, 2 août 1714Manuscrit autographeParis, Archives nationales,ae/I/25/1-1 bis.

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2. Portrait en cire de Louis xiv à soixante-huit ans. Antoine Benoist (1632-1715)1706 Relief, cire, verre, cheveux, dentelle, soie, veloursChâteau de Versailles, mv 2167.

1. Représentation de l’endroit où a été déposé le corps de Louis quatorze Roy de France dans l’église de St Denis le 9 septembre 1715Arnould Maillot (éditeur), 1715BurinParis, BnF, département des Estampes et de la Photographie, reserve qb-201(87)-fol, p. 35, Hennin 7649.

Développant des variations sur la grandeur du règne, les oraisons funèbres de Louis xiv retiennent cinq thèmes : le roi fut grand dans le gouvernement, grand dans la guerre, grand dans la diplomatie, grand dans la religion, grand dans les arts.

Ces thèmes sont illustrés par des images, peintes, sculptées ou gravées, les unes louangeuses commandées par le roi lui-même ou élaborées par ses thuriféraires, les autres dénonciatrices, commises par ses adversaires.

Ce roi qui disparaît

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3. Seconde Conquête de la Franche-Comté (mai-juin 1674) Joseph Roettiers. Avant 1689Or. Diam. 6,2 cmParis, BnF, mma, sr.756.

4. Le Roy de France. L’Homme immortel Chef de la Sainte LigueAnonyme, 1691 MezzotinteParis, BnF, Réserve des livres rares, smith lesouef r-3269.

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Appartement du Roi « tendue d’un des plus riches meubles qui fussent à Versailles », on ne voit ni effigie, ni corps, mais seulement le cercueil et le reliquaire du cœur couverts du grand poêle de la couronne. Les pièces contigües, le salon de Mars est affecté à la Musique du Roi tandis que le salon d’Apollon sert de sacristie aux 72 ecclésiastiques qui se relaient pour réciter messes, prières et Requiem aux 4 autels dressés dans la chambre. Dans l’alcôve, les officiers du Roi en manteau et chaperon de deuil assistent au défilé des princes, des courtisans, des délégations officielles qui viennent asperger le cercueil d’eau bénite. L’exposition dure huit jours, du 2 au 9 septembre où le cercueil est descendu par l’escalier de la Reine pour être transporté jusqu’à Saint-Denis.

10. Couronne et globe funéraire d’Auguste le Fort, roi de Pologneet prince électeur de Saxe (1670-1733)Salomon Hartwald, 1733Laiton, repoussé, en partie

moulé, soudé et vissé, doré.Signé à plusieurs reprises : shw [Salomon Hartwald, Warschau (Varsovie)]Dresde, Rüstkammer, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, inv.-Nr. P 340-341.

11. Buste funéraire de Henri iv Attribué à Michel Bourdin(1585-1645)Vers 1610Cire polychrome, cuirasse en terre cuite peinte.Paris, musée Carnavalet-Histoire de Paris, s8.

12. Masque du roi Henri ii Germain Pilon (v. 1528-1590) 1565 Terre cuite Paris, musée du Louvre, département des Sculptures, rf 446.

Exposition et effigie

L’exposition du souverain défunt dans son palais pour y recevoir les derniers honneurs est un moment essentiel des funérailles royales. Elle connaît alors deux traditions :

➢ celle avec effigie, où un mannequin en bois et en cire aux traits du défunt, vêtue en Roi, avec couronne, sceptre et main de justice, y tient lieu de corps et est servie par les officiers du Roi (y compris pour les repas) comme si celui-ci était toujours vivant ; formule observée en France, en Angleterre et dans les pays sous influence française, comme le duché de Lorraine,

➢ celle des Habsbourgs, où les véritables corps des rois et reines sont présentés, en habit de Cour avec les insignes de souveraineté, suivie en Espagne, dans l’Empire et en Europe du nord.

En France, la présentation d’une effigie perdure de Charles vi en 1422 jusqu’à Henri iv en 1610. Rompant avec cet usage trop ostentatoire à ses yeux, Louis xiii adopte le modèle espagnol. Quant à Louis xiv, sa dépouille n’est présentée à la vue du public que le jour de son décès. Plus tard dans le salon de Mercure, chambre de parade du Grand 11 12

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Il commence par l’extraction des viscères (abdomen, thorax et crâne) qui vont être placés dans un baril de plomb. S’ensuit l’embaumement proprement dit du corps qui consiste à remplir les cavités de produits desséchants et odoriférants (aromates, sel, étoupe), avant fermeture, bandelettage et dépôt dans un cercueil de plomb. Pendant que le plombier soude baril et cercueil, le cœur est à son tour embaumé et placé dans deux boîtes, l’une de plomb, l’autre d’or. Cette tripartition (corps, entrailles et cœur) permettait au défunt d’avoir trois lieux distincts de sépulture, possibilité autrefois exploitée par les souverains d’Europe comme autant de marquages au service de la construction territoriale de leurs États, désormais comme marque de faveur envers les institutions qui les accueillent.

Autopsie et embaumement

7. Pots canon et couvercle décorés de lambrequins, cruches décorées de trois fleurs de lis dans un encadrement de feuilles peintes en camaïeu bleu et flaconsApothicairerie royale de Saint-Germain-en-LayeSaint-Germain-en-Laye, musée municipal

8. Georges Mareschal, Premier chirurgien du roi,école française,xviiie siècle.

9. Téxixe siècleAcier, laiton et boisParis, musée d’Histoire de la médecine-Paris-Descartes

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7Le lendemain du décès, le corps du Roi est ouvert, triparti et embaumé selon un rituel fixé dès le Moyen Âge. L’opération se déroule à partir de 9h du matin dans l’antichambre de l’Œil-de-Bœuf en présence de médecins, chirurgiens et apothicaires mais également de grands seigneurs. Le procès-verbal de l’ouverture révèle que le côté gauche du corps était gangréné depuis l’extrémité du pied jusqu’au sommet de la tête, infection probablement due au diabète sénile du monarque. Après l’autopsie, l’embaumement est réalisé par Mareschal, le chirurgien du Roi, selon un protocole bien décrit par Dionis, autre chirurgien de la Cour.

le convoi funèbre

Depuis la fin du Moyen Âge, le convoi funèbre qui conduit la dépouille du souverain de son lieu de décès à celui de son tombeau est un haut moment des funérailles monarchiques, exaltant le rassemblement autour de la figure du chef. Le rituel connaît son apogée avec le cortège de Charles Quint à Bruxelles en 1558 et la présence symbolique des états vassaux, ainsi qu’avec celui de Henri iv traversant Paris en 1610 accompagné des différents corps de la population. Ses successeurs Bourbons sont conduits, pour Louis xiii de Saint-Germain, pour Louis xiv de Versailles, directement à Saint-Denis par un convoi composé de leurs seules maisons religieuse, civile et militaire, excluant Paris sous le double aspect topographique et social.

16. La Magnifique et Sumptueuse Pompe funebre faite aus obseques et funerailles du tresgrandet tresvictorieus empereur Charles cinquième...

Hieronymus Cock (1510-1570), Jean et Lucas Duetecum. Anvers, Christophe Plantin, 1559. Paris, BnF, Réserve des livres rares, res-oc-1661.

Quittant Versailles à 8h du soir le 9 septembre, le char funèbre de Louis xiv progresse en une longue procession de 2500 personnes endeuillées, qui serpente pendant une dizaine d’heures à la lumière des flambeaux et au son des tambours et hautbois de la marche composée par Philidor, sous le regard d’une population animée de sentiments divers.

17. Marche et Convoy funèbre de Louis le Grand Roy de France […] le 9 septembre 1715Anonyme. Chez Jacques Chiquet, 1715.

Eau-forteParis, BnF, département des Estampes et de la Photographie, reserve qb-201(87)-fol, Hennin 7646.

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15. Louis xiii en costume de deuilFranz Pourbus le Jeune(v. 1570-1622), 1611Huile sur toileFlorence, palais Pitti-Galleria Palatina, inv. 1890 n. 2405.

En chaque occasion, les rangs sont révélés par des indices précis (qualité de l’accueil, placement auprès du lit mortuaire, type de siège offert, goupillon pour l’eau bénite tendu ou non etc.). Ainsi les deuils marquent-ils plus que jamais les rangs dans une société où les apparences sont révélatrices des positions de force.

Le deuil à la cour

À la Cour, les deuils officiels s’ajoutent aux deuils privés et s’imposent à tous, même aux simples visiteurs. Ces deuils officiels se multiplient durant le règne de Louis xiv qui accorde des funérailles royales à tous les membres de sa famille jusqu’au troisième degré (deuils de famille) ainsi qu’aux souverains étrangers, parents ou alliés (deuils diplomatiques dits deuils de Cour). Le Roi seul décide de la prise du deuil, pour qui, pour quelle durée et selon quelles modalités. Les usages sont vestimentaires, portant sur le type d’habit (la mante des femmes, le manteau des hommes), sur la longueur de la traîne, sur la couleur (noir, blanc, violet pour le Roi) et variant selon les circonstances en grand deuil, demi-deuil et petit deuil. Le deuil implique des pratiques : on drape les pièces (antichambres et chambres), on habille de noir les domestiques, on drape et on teint les carrosses. Il induit aussi des comportements : visites aux parents du défunt, participations à la veillée funèbre, au cortège, à la cérémonie.

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13. Marie de MédicisPierre-Paul Rubens (1577-1640). 1622Huile sur toileMadrid, Museo Nacional del Prado, p01685.

14. « Madame »Jean-Baptiste Bonnart (1654-1726) Fol. 15. Gravure à l’eau-forte et burin, aquarellée et gouachée, encadrement noir et vertSignée « i.b.f. / Chez Nicolas Bonnart, rue St Jacques à l’aigle avec privil. du Roy ».

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19. Effigie funéraire ébauchée de Catherine de MédicisGirolamo della Robbia (1488-1566). 1565-1566Sculpture en marbreParis, musée du Louvre, département des Sculptures, rf 1515.

20. Aigle de Suger Égypte ou Rome impériale(vase de porphyre) ; Saint-Denis, avant 1147(monture) Porphyre rouge, argent doré, fondu, gravé, ciselé, niellé.Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art, mr 422.

21 Monument du cœur de Louis xiv dans l’église des Jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris. Anonyme. v. 1730Plume, lavis et aquarelle. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, reserve pe11(A)-Pet. Fol. Gaignières 4740, fol. 232.

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Au nord de Paris, l’abbaye de Saint-Denis est, depuis ses origines paléochrétiennes, étroitement associée à la monarchie française et, depuis sa reconstruction aux xiie et xiiie siècles, tous les rois y sont enterrés, à trois exceptions près. Son trésor, accumulé durant des siècles, comprend, parmi d’autres pièces insignes, les objets et ornements utilisés pour les sacres et les funérailles.

À Saint-Denis

Le cercueil arrive à l’abbaye royale de Saint-Denis le 10 septembre, mais la grande cérémonie des obsèques ne va se tenir que le 23 octobre. Durant cet intervalle, le corps du Roi est honoré dans la chapelle ardente qui a été restituée à l’entrée de l’exposition (voir visuel 1). Ce laps de temps est mis à profit par l’administration des Menus-Plaisirs pour concevoir, réaliser et mettre en place le décor éphémère qui doit entièrement transformer l’église abbatiale, nef et chœur, occultant son architecture gothique sous un apparat de style baroque. Le dessinateur de la chambre et du cabinet du Roi, Jean ii Berain, accorde tous ses soins au grand cénotaphe à l’italienne, de près de 30 m. de haut, qui doit en être l’élément le plus spectaculaire (voir visuel 26).

Préparation du service funèbre

18. Tabard du roi d’armes Jarretière. Anonyme1719-1744 Soie, lin, fils d’or et d’argent. Londres, Victoria and Albert Museum, t.1-193 7.

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L’office solennel donné pour Louis xiv le 23 octobre 1715, connu par des relations, est peu documenté, la tradition française étant peu portée à conserver les pièces de deuil et le Régent peu enclin à faire graver les funérailles d’un oncle qui ne l’avait guère favorisé. Pour l’occasion, l’église est transformée en salle de spectacle avec des loges dans les tribunes du chœur, des tentures de deuil masquant l’architecture, des milliers de bougies éclairant le catafalque et l’autel. Après le placement des grands corps de l’État, du clergé et des princes, l’office, soutenu par la Musique du Roi, se déroule durant 5 heures avec les temps forts de l’offertoire, des salutations, et de l’oraison funèbre. Extrait du mausolée, le cercueil est enfin conduit au caveau, les bannières inclinées, les insignes de chevalerie et de souveraineté déposés, la formule traditionnelle « Le Roi est mort, Vive le Roi » proclamée.

Paradoxalement les tombeaux d’entrailles et de cœur sont privilégiés par les Bourbons. Les cœurs vont aux Jésuites, marquant ainsi une protection royale particulière de la Compagnie : celui de Henri iv à la Flèche dans le Maine, ceux de Louis xiii et de Louis xiv au Marais à Paris. Quant aux entrailles, celles de Louis xiv sont déposées à côté de celles de son père dans une cavité située au pied du nouvel autel que Louis xiv fait édifier à Notre-Dame de Paris, en exécution du vœu de Louis xiii mettant son royaume sous la protection de la Vierge Marie.

Saint-Denis, nécropole des rois, n’offre aux corps des Bourbons qu’un caveau dans la crypte au chevet de l’église ; ni dalle funéraire avec gisant, ni imposant tombeau, comme pour les dynasties précédentes. Ce dénuement contraste particulièrement avec la magnificence de la Rotonde des Valois. Au début de son règne, Louis xiv veut y remédier mais les ambitieux projets de chapelle funéraire élaborés par François Mansart et par Le Bernin demeurent sans suite. Si bien que la dépouille de Louis xiv est placée dans le petit caveau provisoire sous le chœur à droite, y remplaçant le cercueil de Louis xiii qui s’y trouvait, et signalée par un simple cénotaphe. À la mort de Louis xv, elle rejoindra la série des cercueils des membres de la famille, tous identiques dans leur absolue simplicité, alignés sur des tréteaux de fer dans la crypte.

Tombeaux et mausolées

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À la Révolution, en 1793, l’abbaye de Saint-Denis est dévastée, le caveau des Bourbons violé et les restes des corps jetés à la fosse commune. Mais le rituel des funérailles royales ne disparaît pas avec la fin de l’Ancien Régime. Le retour des Bourbons sur le trône lors de la Restauration (1814-1830) rétablit Saint-Denis dans sa fonction.

Des funérailles monarchiques aux funérailles nationales

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24. Les Funérailles de Sadi Carnot au Panthéon en 1894Georges Bertrand (1849-1929). 1903Huile sur toileChâteau de Versailles, mv 5603. Dépôt du Fonds national d’art contemporain, Puteaux.

25. Les Funérailles du président Doumer au Panthéon, le 12 mai 1933 Joseph Bouchor (1853-1937) 1933 Huile sur toile Château de Versailles, MV 6161 © Gérard Blot

26. Projet pour une pompe funèbre. Atelier de Piero Bonifazio Algieri. Vers 1760Maquette composée de cinq plans en carton, peints à la gouache avec des rehauts d’or. Champs-sur-Marne, domaine national, Centre des monuments nationaux, classé au titre des Monuments historiques le 30 octobre 1971, csm 1938003497.

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Hormis durant la période de la Restauration, la persistance du rituel funéraire à la royale s’accompagne de transformations, d’appropriations, d’adaptations selon les contextes. Observé comme une pratique en soi, il devient indépendant de la qualité de la personne, s’appliquant selon les régimes, aux princes, aux présidents ou aux grands hommes. Il peut être suivi dans toutes ou parties de ses composantes, avec une prédilection pour les cortèges. De Voltaire à Victor Hugo, le convoi funèbre traversant la capitale retrouve sa fonction d’origine. À côté des questions du rituel et de qui en bénéficie, se pose celle de la nécropole. Saint-Denis apparaît trop associée aux Bourbons. Les Invalides, dédiés aux soldats, sont préférés pour Bonaparte,

Les funérailles royales ressuscitent pour Louis xvi et Marie-Antoinette, le duc de Berry et Louis xviii, leur magnificence rehaussant le prestige d’une dynastie contestée.

l’homme de guerre plus que l’Empereur. L’église Sainte-Geneviève devient, dès la fin de l’Ancien Régime, le Panthéon des grands hommes ; la iiie République officialise ce choix en 1885. La panthéonisation des présidents de la République morts en exercice, comme Sadi Carnot en 1894, apparaît comme l’apothéose sandyonisienne des rois de jadis.

22. La Violation des caveaux des rois de France à Saint-Denis en octobre 1793 Hubert Robert (1733-1808) 1793 Huile sur toile Paris, musée Carnavalet-Histoire de Paris, p. 1477.

23. L’Exhumation du corps de Henri iv dans les caveaux de l’église de Saint-Denis Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1844). 1844 Huile sur toile. Pau, musée national du château de Pau, inv. p. 54.19.1.

Crédits photoS © Christophe Fouin – © Droits Réservés – © Château de Versailles – © Paris, biu Santé – © epv – © Gérard Blot – © Paris, Bibliothèque national de France – © Lausanne, musée cantonal des Beaux-Arts/Photo Nora Rupp – © rmn – Grand Palais (Château de Versailles / Daniel Arnaudet) / Gérard Blot – © Paris, akg – images – © René-Gabriel Ojéda – © Jürgen Lüsel – © Roger-Viollet / Musée Carnavalet – © Tony Guerrec – © rmn-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet © Musée du Louvre, Dist. rmn-Grand Palais / Philippe Fuzeau – © Thierry Ollivier – © Jean-Marc Manaï – © rmn-Grand Palais (Musée Magnin) / Thierry Le Mage

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l’opéra Royal de versailles célèbre le tricentenaire louis xiv (1715-2015)

Cette année, de novembre à juin, Château de Versailles Spectacles met à l’honneur des opéras et concerts qui évoquent la gloire artistique du Roi Soleil et permettent de revivre les fêtes sublimes de la Cour de Versailles dans les plus beaux espaces du Château.

tricentenaire louis xiv 1715 – 2015

Opéras et concerts de novembre 2015 à juin 2016

les funérailles Royales de louis xiv Musiques de Michel Richard de Lalande pour les Funérailles de Louis xiv (1715) Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon Mardi 3 et mercredi 4 novembre 2015 à 20h Chapelle Royale

LULLY : ArMIDE Opera Atelier Toronto, David Fallis Mise en scène Marshall Pynkoski Vendredi 20, samedi 21 novembre 2015 à 20h Dimanche 22 novembre 2016 à 15h – Opéra Royal

LE BALLET ROYAL DE LA NUIT Musiques pour le Ballet Royal de la Nuit dansé par Louis xiv en 1653 Ensemble Correspondances, Sébastien Daucé Dimanche 29 novembre 2015 à 15h – Opéra Royal

GALA LULLY Chœur de Chambre de Namur Millenium orchestra, Leonardo García Alarcón Mercredi 2 décembre 2015 à 21h Galerie des Glaces

CHArpentier : NOËL ROYAL Les Talens Lyriques, Christophe Rousset Samedi 5 décembre 2015 à 20h – Chapelle Royale

grande messe venitienne pour LA NAISSANCE DE LOUIS XIV Rovetta, Monteverdi, Cavalli Galilei Consort, Benjamin Chénier Mercredi 16 décembre 2015 à 20h Chapelle Royale

MOLIÈrE/LULLY : monsieur de pourceaugnac Mise en scène, Clément Hervieu-Léger Les Arts Florissants, William Christie Jeudi 7, vendredi 8, samedi 9 janvier 2016 à 20h Dimanche 10 janvier 2016 à 16h – Opéra Royal

musiques pour saint-cyr Pascale Colasse, Guillaume-Gabriel Nivers et Louis-Nicolas Clerambault Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles La Rêveuse, Benjamin Perrot et Florence Bolton Olivier Schneebeli Vendredi 29 janvier 2016 à 20h – Chapelle Royale

luigi rossi : orféo Mise en scène Jetske Mijnssen Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon Vendredi 19 et samedi 20 février 2016 à 20h Opéra Royal

lully : te deum – campra : requiem Les Petits Chanteurs de Saint-Croix de Neuilly La Grande Ecurie et la Chambre du Roy Jean-Claude Malgoire Dimanche 19 juin 2016 à 17h30 Chapelle Royale

la mort des rois : requiems des rois de france

Concerts de novembre 2015 à juin 2016

les funérailles Royales de louis xiv Musiques de Michel Richard de Lalande pour les Funérailles de Louis xiv (1715) Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon Mardi 3 et mercredi 4 novembre 2015 à 20h Chapelle Royale

requiem(s) pour louis xvi et marie-antoinette Charles-Henri Plantade « Messe de Requiem à grand orchestre » dédiée à Marie-Antoinette pour les 30 ans de sa mort commandée par Louis xviii Luigi Cherubini Requiem et marche funèbre à la Mémoire de Louis xvi créé le 21 janvier 1816 Le Concert Spirituel, Hervé Niquet Jeudi 21 et vendredi 22 janvier 2016 à 20h Chapelle Royale

sigismund neukomm : requiem À la mémoire de louis xvi Créé en 1814 pour le Congrès de Vienne Chœur de Chambre de Namur La Grande Ecurie et La Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire Samedi 23 janvier 2016 à 20h – Chapelle Royale

jean gilles : requiem pour les funérailles de louis xv Collegium Vocale de Gand Capriccio Stravagante Les 24 Violons, Skip Sempé Mercredi 22 juin 2016 à 20h – Chapelle Royale

Informations, réservations : www.chateauversailles-spectacles.fr

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établissement public du château,du musée et du domaine NATIONAL de versaillesrP 834 – 78 008 Versailles cedexInformation et réservation au 01 30 83 78 00www.chateauversailles.fr

VISITES GUIDéES

Visites guidées de l’expositionÀ 10h30 : 6, 8 et 19 novembre ; 4, 16, 19, 20et 31 décembre ; 2, 7, 17, 22 et 27 janvier ; 2, 6, 12, 14 et 18 février. À 14h30 : 12, 26 et 29 novembre ;9, 24 et 27 décembre ; 13, 23 et 31 janvier ; 4, 10, 16 et 20 février.

Visites guidées Louis xiv à VersaillesÀ 10h30 : 22 novembre ; 2, 10, 12, 18, 22 et 27 décembre ; 10, 15, 20 et 26 janvier ; 4, 10, 21 et 23 février ; 2, 12 et 23 mars. À 14h30 : 28 octobre ; 5 novembre ; 7 janvier ; 26 février ; 17, 26, 31 mars.

Réservation obligatoire sur www.chateauversailles.fr ou au 01 30 83 78 00.

ABONNEMENT« 1 AN À VErSAILLES »

La carte «1 an à Versailles» donne accès en illimité aux expositions, aux Grandes Eaux Musicales, ainsi qu’à tous les espaces en visite libre du domaine avec un accès coupe-file pour le Château.Carte solo : 50 eurosCarte duo : 80 euros

Achat sur www.chateauversailles.fr ou sur place à l’Aile des ministres Nord.

Rejoignez-nous sur :

boutique en ligne

Bougies, médailles, papeterie, les produits de l’exposition sont à découvrir dans les points de vente du château et sur www.boutique-chateauversailles.fr

Une série limitée de sacs, accessoires et carnets sera réalisée à partir des bâches et affiches de l’exposition. Collection disponible en exclusivité sur la boutique en ligne à partir d’avril 2016.

L’EXPOSITION EN FAMILLE

Livret-jeu gratuit pour les 10-14 ans, réalisé en partenariat avec Mon Quotidien. Disponible aux points Information et sur www.chateauversailles.fr

Activités en famille «Enquête sur la mort du Roi» (à partir de 10 ans). Les 23, 26 et 30 décembre, 10 et 13 février, à 14h.

MOOC «LOUIS XIV À VERSAILLES»

Une formation gratuite en ligne, composée de 7 sessions, autour de la vie quotidienne du Roi Soleil à Versailles.

Inscription sur moocversailles.com jusqu’au 4 janvier 2016

En partenariat avec Orange

Exposition réalisée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France

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