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Christine PARROT IFSI-IFPS DIJON 2016-2017

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  • Christine PARROTIFSI-IFPS DIJON

    2016-2017

  • Introduction

    � Pourquoi la sociologie en Institut de formation en soins infirmiers :

    - une initiation

    - faire découvrir une démarche scientifique

    - en aucun cas de former des chercheurs en sociologie.

    � La démarche sociologique suppose :

    - une démarche intellectuelle exigeante

    - favorisant la compréhension des concepts

    - une disposition critique à leur égard.

  • � Epistémologie : étudie les sciences. A savoir elle étudie l’histoire, les méthodes ou les principes des sciences.

    � Science : ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissants à des lois. Connaissances vérifiées par des méthodes expérimentales.

    � Expérimentations : soumission à des expériences ou à un certain nombre d’essais pour étudier un phénomène.

    � Notion : conception élémentaire que l’on a de quelque chose, conception de base.

    � Concept : représentation intellectuelle d’un objet conçu par l’esprit

    � Paradigme : cadre dans lequel s’insèrent plusieurs concepts, c’est un cadre théorique de pensées. En sociologie le paradigme renvoie à une manière de se représenter la société (exemple : paradigme holiste ou paradigme individualiste)

    � Sciences humaines : ensemble de disciplines ayant pour objet l’homme et ses comportements individuels ou collectifs, passés ou présents.

  • QU’EST-CE QUE LA SOCIOLOGIE?

    � La sociologie : socius = société.

    � "Etude scientifique des sociétés et des faits sociaux ayant pour cadre la société, les relations sociales, les manières de se réunir ou de se retrouver mais aussi l’analyse de ces manières"

    � C’est donc la science de la société, la société est un système autonome avec ses lois propres.

  • Quelques citations

    � Duvignaud en 1966 la définit «comme un organisme vivant, une vie collective ayant ses lois propres».

    � Touraine en 1974 dit : "les relations sociales aussi différents les unes des autres ont pour but de faire apparaître des relations derrières des situations".

    � Emile Durkheim: « Il faut considérer les faits sociaux comme des choses »ou encore «La caractéristique du fait social, c’est qu’il exerce une contrainte sur l’individu »

  • � L’individu est intégré dans plusieurs groupes sociaux. La sociologie va donc s’intéresser aux différents groupes sociaux dans lesquels vivent les individus. Elle nous donne des explications sur le fonctionnement de la société et des différents groupes à l’intérieur de la société.

    � La sociologie, ce n’est donc pas une chose mais un ensemble d’opérations, de processus qu’il faut mettre au jour.

    � En résumé, la sociologie peut être définie comme la branche des sciences humaines qui cherche à comprendre et à expliquer l'impact de la dimension sociale sur les représentations (façons de penser) et les comportements humains (façons d'agir). Son but est de comprendre la société qui nous entoure et expliquer les phénomènes.

    � Ses objets de recherche sont très variés puisque les sociologues s'intéressent à la fois au travail, à la famille, aux médias, aux relations, aux réseaux sociaux, aux rapports de genre (hommes/femmes), aux statuts et fonctions, aux religions, ou encore aux formes de cultures et d'ethnicités...

  • Naissance d’une science

    � Science récente

    � Discipline enseignée à l’université et développée au CNRS..

    � Discipline cumulative

    � Le premier département européen de sociologie a été fondé en 1895 à l’université de Bordeaux par Emile Durkheim.

  • Comment s’est imposée cette discipline ?

    � Deux caractéristiques

    � Au départ, mise à l’écart, non reconnue par les instances scientifiques, seuls les intellectuels et les penseurs réfléchissaient aux grands faits sociaux et les instances gouvernaient tout cela. La discipline n’était pas alors normée, la sociologie n’était ni scientifique, ni académique.

    � Discipline en quête d’autonomie : la sociologie n’était pas indépendante, elle dépendait des autres disciplines telles que la philosophie, la psychologie, la psychologie sociale, les sciences politiques, ou encore le droit, l’éthique et l’économie politique. Pendant longtemps, toutes ces sciences vont inspirer et marquer la sociologie. Les premiers sociologues s’intéressaient à la philosophie et étaient souvent de formation philosophe.

  • Les précurseurs de la sociologie

    � En occident, 427 av JC Platon posait déjà des questions sur la morale, l’éthique, la politique.

    � Puis dans les années 1500 et 1700, les théoriciens du contrat social avec HOBBES, LOCKE ET ROUSSEAU apportent des questionnements sur : comment fonctionne la société (paysannerie, noblesse, bourgeoisie, privilèges etc.) et comment les hommes arrivent à vivre ensemble.

    � Premières bases avec les philosophes des Lumières : ROUSSEAU –DIDEROT- VOLTAIRE . Les explications mystiques, magiques ou religieuses sont remplacées par des explications rationnelles, concrètes et scientifiques.

    � Les sciences se développent.

  • � La sociologie : «la fille des révolutions » (Jean Duvignaud).

    � Au début du 19èmesiècle : Auguste Comte invente le terme de sociologie en 1839, sciences du social et sciences du collectif.

    � Nombreux changements sociaux dus à l’industrialisation, l’idée d’AC est de différencier la sociologie des autres sciences.

    � La sociologie émerge, au XIXe siècle, des essais et tentatives de saisir le fonctionnement de la société, c'est parce que des transformations majeures, politiques, économiques et scientifiques obligent les hommes à repenser les liens qui les unissent.

    � La sociologie naît dès lors non seulement de la volonté de décrire la vie sociale mais également d'apporter des réponses aux troubles sociaux.

  • Fondation de la discipline

    � Emile DURKHEIM (1858-1917) : père fondateur de la sociologie française

    � Il donne à cette science sa méthode. Il est le premier à aborder lasociologie comme une discipline scientifique et cela nécessite :

    - un travail de clarification de son objet en le différenciant de laphilosophie

    - une démarche empirique, guidée par la volonté d'établir des faitsappuyés sur des données concrètes (statistiques; enquêtes )

    - Rompre avec la psychologie qui ne propose d'explications qu'auniveau individuel alors que l'étude de sa discipline se fait sur le plan collectif.

    - Faire reconnaître cette discipline en constituant une équipe dechercheurs, en créant des revues et finalement, en la faisant instituer commediscipline universitaire

  • � Les principales œuvres de DURKHEIM

    � De la division du travail social(1893)� Contribution de Montesquieu à la constitution de la science sociale

    (1893)� Les règles de la méthode sociologique(1895)� Le suicide, étude de sociologie(1897)� Les formes élémentaires de la vie religieuse(1912)

  • � Karl MARX (1818 - 1883) : une pensée incontournable

    � Il aura une profonde influence sur la pensée sociale et critique du XIXe siècle.

    � Sa démarche sociologique est indissociable de son engagement politique révolutionnaire. C'est essentiellement en Allemagne qu'il deviendra un référent théorique majeur de la sociologie avec l’ école de Francfort.

    � Comprendre le fonctionnement des sociétés constitue l'espoir d'un moyen de lutter pour l'avènement d'un monde plus juste, de fonder scientifiquement une morale laïque indépendante des prescriptions des religions, de lutter contre les « fléaux » de la société que sont la pauvreté, l'alcool, l'immoralité… La pensée de Marx se résume aux termes de "holisme" et de "déterminisme".

  • � Max WEBER (1864 - 1920) : une sociologie de l’action sociale

    � Pour Weber, la sociologie est une science de l’action sociale. A la différence de Marx et de Durkheim, il s’agit moins de comprendre chez Weber la société et ses institutions que d’analyser, à un niveau microsociologique, les actions individuelles ou les formes de relation interindividuelles.

    � La sociologie Wébérienne donne une place importante à l’individu.

  • Deux grands paradigmes : l’holisme et l’individualisme

    Les deux termes, individu et société, sont à la fois les deux pôles du social par leur opposition, mais également le cœur du questionnement des sociologues. Car la plupart des auteurs, suivant la trace des pères fondateurs, se sont rattachés à l’un de ces deux pôles.

    � Le holisme : les partisans de la méthode holiste où le tout explique la partie, et où la société façonne l’individu. (Durkheim, Marx)

    � L’individualisme : les tenants de la méthode individualiste où le tout est la somme des parties, où l’individu est l’atome logique de l’analyse sociologique. (Weber)

  • A QUOI SERT LA SOCIOLOGIE?

    � Les représentations sociales donnent du sens au monde qui nous entoure car vivre sans avoir un sens est impossible. On donne du sens commun et c’est à cela que va s’intéresser les sciences humaines.

    � La sociologie permet tout d’abord de comprendre la société qui nous entoure, expliquer les phénomènes, (ex le bénévolat)

    � La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et sa fonction sociale (les faits)

    � La sociologie répond aussi à la volonté de comprendre les changements dans la société. Elle s’intéresse aussi aux transformations culturelles (ex l’américanisation de nos pratiques culturelles)

    � Deux grands concepts posent les bases de la réflexion sociologique : la culture et le concept de rôle et statut.

  • LA CULTURE

    � Pour définir la culture, la tentation est grande de l’opposer à la notion de nature, comme certains ont pu le faire ou à la notion barbarie, comme les penseurs du monde antique le concevaient. Ce qui peut faire croire que plus un groupe humain, un peuple se fond dans la nature moins le niveau de culture est élevé.

    � Mais il n’en est rien , les anthropologues ont pu mettre en évidence que la culture ne se réduit pas aux objets que l’être humain construit mais regroupe également des rituels, des pratiques, une organisation sociale souvent complexe.

    � Le propre de la culture est aussi sa partie invisible, elle est incorporée par les individus partageant la même culture, elle semble naturelle.

  • � Pour Edward Tylor (anthropologue britannique, 1832-1917), un des fondateurs de la discipline de l’anthropologie, la culture peut être définie comme « un ensemble complexe qui inclut savoirs, croyances, arts, positions morales, droit, coutumes et toutes autres capacités et habitudes acquis par un être humain en tant que membre d’une société».

    � Définition plus récente, du sociologue québécois Guy Rocher, la culture est « un ensemble lié de manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui étant apprises partagées par une pluralité de personnes, servent, d’une manière objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte ».

    � La culture est de l’ordre de l’acquis et non de l’inné, elle est issue d’un apprentissage social. C’est une construction sociale.

  • L’ethnocentrisme

    � L’individu a tendance à tout évaluer à travers le filtre de sa propre culture et à tout référer à sa propre culture.

    � Les anthropologues nomment cette attitude l’ethnocentrisme

    � Géraud la définit comme une « attitude qui consiste à rejeter les normes et les valeurs d’une société ou d’un groupe culturel en tant qu’elles sont différentes des siennes propres ».

  • Intérêt de connaître la culture de « l’Autre » dans la pratique des soins infirmiers

    � Référence à l’article du code de la Santé Publique, R. 4312-25 « l’infirmier ou l’infirmière doit dispenser ses soins à toute personne avec la même conscience quels que soient ses sentiments qu’il peut éprouver à son égard et quels que soient l’origine de cette personne, son sexe, son âge, son appartenance ou non à une ethnie, à une nation ou à une religion déterminée, ses mœurs, sa situation de famille, sa maladie ou son handicap et sa réputation. »

    � Il s’agit ainsi de mieux comprendre la personne soignée pour rendre le soin plus efficient. (Exemples des rites funéraires).

    � Une connaissance insuffisante du modèle culturel de la personne soignée peut amener le soignant à poser des diagnostics infirmiers erronés dans des domaines divers que la dynamique familiale, les réactions émotionnelles, l’alimentation…

  • � Théorie de l’évolutionnisme : la loi des trois états

    TEMPS

    EV

    OLU

    TIO

    N D

    E L

    A S

    OC

    IET

    E

    1er Temps :

    Théologique

    3ème Temps : état scientifique ou

    positionsme

    2ème Temps :

    Métaphysique

    Société à développement

    rapide

    Société peu développée

  • Rôles et statuts

    � Le système social est une unité ou une totalité dans laquelle s’inscrivent les individus.

    � L’Homme devient un sujet social en tant qu’acteur, il a des fonctions dans sa vie sociale, il joue des rôles sociaux. Un même individu jouera plusieurs rôles sociaux dans une même journée (étudiant, sportif, employé, etc.). Il a une place déterminé en fonction de critères sociaux.

    � Un statut est un ensemble de rôles que joue l’individu et de façon invariable sur une période donnée. Le statut est relativement stable.

    � Le comportement d’un individu est lié à la façon dont il interprète ses rôles et à sa capacité de se conformer à son statut en fonction des contraintes imposées par la société dans laquelle il vit.

    � C’est donc autour de ces deux concepts, la culture et les rôles et statuts, que se construit la réflexion sociologique dans l’histoire en essayant de comprendre finalement comment se construit, fonctionne et évolue une société.

  • LE PROCESSUS DE SOCIALISATION

    � Le social est un construit il n’y a rien de naturel.

    � « La socialisation est le processus au cours duquel un individu apprend et intériorise les normes et les valeurs tout au long de sa vie, dans la société à laquelle il appartient, et construit son identité sociale. Elle est le résultat à la fois d'une contrainte imposée par certains agents sociaux, mais aussi d'une interaction entre l'individu et son environnement. Si elle favorise la reproduction sociale, elle n'élimine pas pour autant les possibilités de changement social. »

    � Socialisation primaire et socialisation secondaire

    � La famille est l'instance de socialisation la plus déterminante, l'école, les groupes de pairs (amis), les organisations professionnelles (entreprises, syndicats), les églises, les associations, les médias…

  • Les méthodes en sociologie et en anthropologie

    � Le concept d’existence de la sociologie nécessite 2 éléments essentiels.

    � D’une part, l’objet de cette science doit être spécifique et non l’objet d’autres sciences. (Durkheim)

    � D’autre part, l’objet doit être observé et expliqué de manière semblable à celle dont les faits de toutes les autres sciences sont observés et expliqués

    � Approche quantitative : on recherche des rapports de causalité, on fait des hypothèses, questionnaires, statistiques.

    � Approche qualitative : on cherche à comprendre des comportements, exemple, pourquoi fait-on des études d’infirmières ? Échantillon est restreint. Observation, entretien.

    � La méthodologie est de plus en plus inductive, les hypothèses sont induites par le terrain, après seulement on va vers les théories pour éclairer ce que dit le terrain.

  • Conclusion

    � La sociologie tient aujourd’hui une place d’honneur sur la scène scientifique dans la mesure où elle est autonome et reconnue comme discipline à part entière

    � Aujourd’hui, on assiste à un dépassement du clivage simpliste "holisme/individualisme", ceci pour 2 raisons principales :

    � D’une part, à force de radicaliser leurs postulats, les adversaires en venaient à construire des caricatures inutiles, des monstres théoriques indéfendables.

    � D’autre part, les extrêmes se rejoignent parfois pour ne plus former que les deux faces d’une même théorie.

    � Les deux perspectives laissent finalement peu de place à l’imprévisibilité humaine puisque d’un côté comme de l’autre, l’individu est au cœur du social. La différence n’est finalement qu’idéologique.

  • � La pensée sociologique est plurielle mais que ce trait commun à toutes les sciences, prend une acuité particulière en sciences sociales.

    � Pourquoi ? Parce qu’elles présentent un ensemble de caractéristiques qui rendent délicate l’application des méthodes qui ont fait leurs preuves dans les sciences de la nature. On peut en souligner au moins deux :

    � La notion de réfutabilité y est pratiquement impossible. Jamais aucun test ne fournit de résultats totalement indiscutables, la vérification n’est pas possible car le test en laboratoire y est, sauf exception, impraticable.

    � La neutralité de l’observateur n’est jamais garantie car en tant que membre de la société, il est à la fois sujet et objet de son étude.

  • � « Le courage, c’est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l’approfondir, de l’établir et de la coordonner cependant à la vie générale.»

    Jean Jaurès, Discours à la jeunesse,

    Lycée d’Albi, 1903

  • Bibliographie: • M.Weber,Essai sur la théorie de la science, 1918, Plon, 1959• P. Bourdieu"La distinction", Ed de Minuit, 1979• Ch. Pociello "Sport et société", Vigot, 1977• Ch. Pociello "Le rugby ou la guerre des styles", Métaillé,

    1983.• Jérôme PRUNEAU

    http://calamar.univag.fr/uag/staps/cours/socio/socio1.htm• Sedi• IFSI • Psycho socio antrhopo• Nathalie Rigaux, Introduction à la sociologie par sept grands

    auteurs•