christine guillet-cuénot, jean-louis morizot

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DIRECTION Jacques-Alain Miller COORDINATION Jacques Borie ENSEIGNEMENTS Jacques Borie, Nicole Borie, Jacqueline Dhéret, Pierre Forestier, Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot. SECRÉTARIAT Section Clinique de Lyon 4 avenue Berthelot 69007 Lyon Tél. : 04 72 71 79 45 E-mail : [email protected] http://section.clinique.online.fr

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Page 1: Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot

DIRECTION

Jacques-Alain Miller

COORDINATION

Jacques Borie

ENSEIGNEMENTS

Jacques Borie, Nicole Borie, Jacqueline Dhéret, Pierre Forestier, Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot.

SECRÉTARIAT

Section Clinique de Lyon4 avenue Berthelot

69007 LyonTél. : 04 72 71 79 45

E-mail : [email protected]://section.clinique.online.fr

Page 2: Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot

INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN

Département de Psychanalyse de l’Université Paris VIII

Section Clinique de Lyon

"les embrouilles de l'amour et du désir"

Association UFORCA-LYONpour la formation permanente

Union pour la FORmation en Clinique Analytique

"les embrouilles de l'amour et du désir"

Section Clinique de Lyon

Session 2013

Page 3: Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot

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INTRODUCTION

par Jacques-Alain Miller

Le diplôme de psychanalyste n’existe dans aucun pays aumonde. Il ne s’agit pas d’un hasard ou d’une inadvertance :la raison en est liée à l’essence même de la psychanalyse.

On ne voit pas bien en quoi peut consister l’examen de lacapacité à être analyste, puisque l’exercice de la psychana-lyse est d’ordinaire privé, réservé à la confiance la plus inti-me accordée par le patient à l’analyste.

Admettons que la réponse de l’analyste soit une opération,est-ce à dire une interprétation, sur ce que nous appelonsl’inconscient. Cette opération ne pourrait-elle constituer unmatériel d’examen ? D’autant plus que l’interprétation n’estpas l’apanage de la psychanalyse et est même utilisée pardes critiques de manuels, documents et inscriptions.

L’inconscient freudien se constitue seulement dans la rela-tion de parole que j’ai décrite : il ne peut être validé endehors de celle-ci et l’interprétation analytique est convain-cante non en soi mais par les effets imprévisibles qu’ellesuscite chez celui qui la reçoit, et dans le contexte même decette relation. Il n’y a pas de porte de sortie.

Seul l’analysant pourrait attester alors la capacité de l’ana-lyste, si son témoignage n’était pas altéré, souvent dès ledébut, par l’effet du transfert. Comme nous le voyons, leseul témoignage valable, le seul susceptible de donner unecertaine garantie concernant le travail, serait celui de l’ana-lysant « post-transfert » encore disposé à défendre la causede l’analyste.

Ce que nous appelons ainsi « témoignage » de l’analysantest le noyau de l’enseignement de la psychanalyse, en tantque ce qui a pu se clarifier, dans une expérience essentiel-lement privée, est susceptible d’être transmis au public.

Lacan a institué ce témoignage sous le nom de « passe »(1967) et a défini l’enseignement dans sa formulation idéa-le, le « mathème » (1974). Entre les deux, une différence : letémoignage de la passe, encore chargé de la particularitédu sujet, est limité à un cercle restreint, interne à un groupeanalytique, pendant que l’enseignement du mathème, quidoit être démonstratif, est pour tous – (et, dans ce cas, lapsychanalyse entre en contact avec l’université).

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L’expérience est conduite en France depuis quatorze ans àParis. Elle fut à l’origine de la création de la Section cliniquede Bruxelles et de Barcelone, de Londres, Madrid et Rome,mais aussi en France, pour la première fois, à Bordeaux.

Il faut déterminer clairement ce qu’est et ce que n’est pascet enseignement.

Il est universitaire, il est systématique et gradué, il estdispensé par des responsables qualifiés et conduit à l’ob-tention de diplômes.

Il n’est pas une habilitation lacanienne, que cela se situe àParis, Rome, ou Bordeaux, que cela soit proposé par desorganismes publics ou privés. Ceux qui y assistent sontappelés participants, terme préféré à celui d’étudiants, poursouligner l’importante initiative qu’ils devront prendre – letravail fourni ne sera pas extorqué : cela dépend d’eux, ilsera guidé et évalué.

Il n’est pas paradoxal d’affirmer que les exigences les plussévères concernent ceux qui se mesureront avec la fonctiond’enseignants du Champ freudien, fonction sans précédentdans son genre : puisque le savoir se fonde dans la cohé-rence, trouve sa vérité seulement dans l’inconscient, end’autres termes, dans un savoir dont personne ne peut dire« je sais ». Cela signifie que cet enseignement ne peut êtreexposé que s’il est élaboré sur un mode inédit, même s’il estmodeste.

Il commence avec la partie clinique de cet enseignement.

La clinique n’est pas une science, elle n’est pas un savoirqui se démontre ; c’est un savoir empirique, inséparable del’histoire des idées. En l’enseignant, on ne fait que suppléeraux carences d’une psychiatrie qui laisse de côté sa richetradition classique pour suivre les progrès de la chimie,nous y introduisons aussi un élément de certitude (lemathème de l’hystérie).

Dans un même temps, les présentations de malades com-pléteront l’enseignement.

En conformité avec ce qui, autrefois, a été fait sous la direc-tion de Lacan, nous avançons petit à petit.

(Ce texte, traduit de l’italien, est « L’introduction à la Section clinique de Rome »)

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Session 2013 : qui aura pour thème :

« Les embrouilles de l'amour et du désir » se tiendra en collaboration avec trois services de psychiatrie hospitalière publique : à Lyon :

*Hôpital Desgenettes : Clinique de psychiatrie de l’Hôpital d’instruction des armées,médecin-chef : Dr Bruge-Ansel,

* CHS Le Vinatier (Lyon-Bron), Médecin chef de pôle : Professeur Damato, Médecin chef de service : Dr Fatima Zeroug-Vial.

* CH Saint Cyr au Mont d’or, Médecine-Chef de Pôle : Dr Chabuet, Médecin responsable de l’Unité Hélianthe : Dr Clave

ainsi qu'avec la collaboration des

* Hospices civils de Lyon , Hôpital neurologique Pierre Wertheimer,Centre d'évaluation et de traitement de la douleur, Médecin-Chef ;Professeur Patrick Maertens

Cette session aura lieu de janvier à décembre 2013 sur 10 samedis de 9 à 16 h 30 (soit 60 h au total), aux dates suivantes : 12 janvier, 9 février, 16 mars, 13 avril, 25 mai et 22 juin. ensuite14 septembre, 19 octobre, 16 novembre et 14 décembre.

Elle se déroule :

* À Lyon, dans les locaux de l’Univ. Lyon II, 18 quai C. Bernard ainsique dans les hôpitaux publics Desgenettes, Le Vinatier, Hôpitalneurologique ainsi qu'au Centre Hospitalier de St Cyr au Mont d’or.

Chaque journée est organisée en trois parties :

- de 9 à 11 h : les participants sont répartis en trois groupes quipermutent chaque mois entre les deux présentations de maladedans les hôpitaux et un séminaire de lecture des textes cliniques.

- de 11 à 13 h : Séminaire théorique avec l’ensemble des partici-pants, suivie d’une pause de 13 à 14 h 30.

de 14 h 30 à 16 h 30 : Séminaire pratique en trois groupes plusrestreints.

Ces enseignements sont présentés dans les pages suivantes. LesSéminaires pratiques sont spécialement l'occasion pour les parti-cipants d'exposer, s'ils le désirent un cas à partir de leur pratique,guidés par un enseignant.

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SÉMINAIRE THÉORIQUE

Il est assuré par l’ensemble des enseignants

Un titre de comédie, façon Marivaux, pour une psychopa-thologie de la vie quotidienne !

Chez les êtres que la langue dit sexués, hommes et femmes,animés de ce mouvement brownien qui fait la ronde de ceuxqui cherchent chez l’autre un peu Autre la relation qui vien-drait répondre au manque qu’ils éprouvent pour trouver,qu’en fait, ce n’est pas ça !

Le désir est la conséquence du manque qui fait les sujetsfreudiens, êtres sexués incomplets qui auraient perdu leursuffisance avec l’exil d’un âge d’or, moment mythique sinonoriginel, comme le suppose Aristophane, ce convive du ban-quet platonicien, qui se montrait un homme bien rond, unhomme de consensus, d’équilibre et de bonne mesure. Pasun homme de désir !

L’attrait des sexes opposés semble une constante dans lavie des humains et rien n’indique que ça pourrait changer.Lacan a pu dire que quiconque, homme ou femme, aime lesfemmes ( « l’Autre femme » ) est hétérosexuel. Il y a dans ledésir sexuel un mouvement qui va vers la rencontre de l’al-térité de l’autre, vers ce qu’il a de plus réel.

Ce qui en résulte, c’est le plaisir, cette prime d’un affectprivé, parfaitement égoïste, sans utilité et contingent,incommunicable. Il procure un apaisement du sujet, unesédation de l’angoisse intime. Le plaisir rencontré éteint ledésir, .. pour un temps avant qu’il ne renaisse de ses cend-res pour brûler d’un nouveau feu, …

Amour, fils de Venus – Aphrodite, est la représentation ima-gée du désir : il pique de ses flèches quiconque, dieux oumortels, nul n’en est à l’abri. Il est sans loi, si ce n’est cellede la contingence comme le chante la Carmen de Mériméedans l’opéra du même nom et fait de la recherche du plaisiret de l’objet qui le cause une comédie proche de la tragédie.

L’amour, à la différence du désir, est une passion. Avec lahaine et l’ignorance c’est une des trois passions

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fondamentales et Lacan situe l’amour au joint du symbo-lique et de l’imaginaire .

L’amour est, pour Freud , une passion narcissique, quiconcerne l’image érotisée du sujet quand il trouve en unAutre l’image de ce qui lui manque et viendrait le compléter.Une telle illusion, qui trouve son origine dans une dévalori-sation de soi même et s’accompagne d’une survalorisationdu partenaire, peut entrainer l’amour fou, une passion sanslimite, quand l’image idéale de soi même ainsi trouvée dansune chimère ne rencontre pas la limite de la castration,occultée dans l’image.

Une passion imaginaire qui fait un à deux, comme SaintPaul le propose aux jeunes époux, qui répond au manque àêtre du sujet et installe l’objet aimé, eromenon, au cœurmême de l’être de qui aime, erastes.

Freud rappelait qu’il était souhaitable que le désir sexuel del’erastes soit aussi concerné par l’eromenon. Qu’amour etdésir sexuel se conjoignent pour la même personne, ce quiconstitue une limite à l’amour, celle de la satisfaction dudésir, toujours renouvelée !

Si l’amour touche à la jouissance sans nécessairement s’yéquivaloir, Lacan nous rappelle que s’il y a, entre les ditshommes et femmes, des relations sexuelles, il n’y a pas derapport sexuel. Chez le parlêtre, rappelle J. A. Miller, « le rap-port sexuel est conditionné par le langage ou, plus précisé-ment, par la pratique de lalangue …. ( )… et il a rapport àdes objets, des objets signifiants, .. ( )… aux significationsindividuelles et aléatoires, plutôt qu’au partenaire sexuelproprement dit . Le rapport sexuel constitue dans le parlêt-re une véritable faille du réel ».

S’il n’y a pas de rapport sexuel, c’est dire qu’il n’y a pas derapport sans reste des jouissances, que l’un ne vient pascompléter l’autre, fut ce imaginairement, qu’il n’y a pasd’harmonie de l’union des sexes. Chacun est seul avec sajouissance, … mais c’est une solitude intranquille et lemanque à jouir relance toujours la recherche d’un plus dejouir !

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« On a pu montrer en psychanalyse que, chez un sujetdonné, le choix d’objet sexuel était en fait guidé par l’impli-cation de cet objet sexuel dans certaines des significationsattachées aux objets primordiaux » , … ( oral, anal, regard etvoix et, cet objet particulier, qu’est l’organe mâle de la repro-duction ).

« Cette extrême individuation du mode de jouir selon lessignifications en jeu oblige à mettre en fonction le sujet dusignifiant plutôt que l’individu de l’espèce ». .. « Le rapport àl’autre sexe relève du semblant ». La rencontre sexuelle,toujours traumatique, s’écrit en termes de rapport du sujetau phallus et à l’objet a.

La clinique des relations sexuelles s’est écrite du recense-ment des perversions qui sont autant de négatifs de lanorme sexuelle qu’il n’y a pas.

« Si l’homme veut La femme », dit Lacan , « il ne l’atteint qu’àéchouer au champ de la perversion, … moyennant quoi,l’homme, à se tromper, rencontre une femme, avec laquelletout arrive, soit d’ordinaire ce ratage en quoi consiste laréussite de l’acte sexuel ».

Lacan J., Le Séminaire, Livre VIII « Le Transfert »,Paris, Seuil, 2001, p.111

Lacan J., Le Séminaire, Livre I « Les écrits techniques de Freud », Paris,Seuil, 1975, p.298

Freud S., « Pour introduire le narcissisme », in « La vie sexuelle », Paris,PUF, 1973, p.95

Freud S., « Contributions à la psychologie de la vie amoureuse », in « Lavie sexuelle », Paris, PUF, 1973, p 59.

Miller, J. A. « Le rapport sexuel au XXI° siècle », argument pour les XXXVII°journées de l’ECF, Paris les 11 et 12 / 10/ 2008

Miller, J. A., ibidem

Miller, J. A., ibidem

Miller, J. A., ibidem

Lacan J., « Télévision », Paris, Seuil, 1974, p. 60

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PRÉSENTATION DE MALADE

Elle sera assurée par Jacques Borie et Jacqueline Dhéret

*Hôpital Desgenettes : Clinique de psychiatrie de l’Hôpitald’instruction des armées, médecin-Chef : Dr Bruge-Ansel,

* CHS Le Vinatier (Lyon-Bron), Médecin-chef de Pôle :Professeur Damato, Médecin chef de service : Dr HalimaZeroug-Vial, Responsable de l’unité Erasme : Dr AurélieBourgignon.

* CHS Saint Cyr au Mont d’or, Médecin-Chef de Pôle : Dr Chabuet, Médecin responsable de l’Unité Hélianthe : DrLouis Clave

* Hôpital neurologique Pierre Wertheimer

Centre d'évaluation et de traitement de la douleur :Médecin responsable : Professeur Patrick Martens.

La présentation de malades est une pratique qui rend évi-dente la possibilité de l’articulation entre psychiatrie etpsychanalyse. Il s’agit d’une rencontre unique - tenue ausein des institutions partenaires de la formation -

entre un malade hospitalisé et un analyste de l’équipeenseignante de la Section Clinique. L’entretien est suivid’une discussion entre les soignants, les participants à laformation et l’analyste. Le dispositif repose sur la collabo-ration entre les Services engagés et les enseignants. Ainsi,cette rencontre est aussi l’occasion d’un dialogue entre lapsychiatrie et la psychanalyse. Interrogée par la psychiatriesur des problématiques dont la gravité a exigé l’hospitali-sation du malade, la psychanalyse trouve l’occasion detransmettre ses principes, d’expliciter sa logique et dedémontrer sa pragmatique. À partir du cas, cet échangemet en valeur la puissance épistémique des deux discipli-nes, afin de la mettre au service de la réalité clinique.

L’expérience de la présentation de malades - autrefois cou-rante dans la formation des psychiatres – enseigne sur lerôle central du positionnement du soignant dans la directionde la prise en charge. Le traitement donné à la parole dupatient, le statut accordé à la particularité de son témoi-

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gnage, l’interprétation de sa souffrance dans le contextepersonnel et social, son rapport au dispositif de soin, laréflexion sur l’aide médicamenteuse, sont autant d’élé-ments permettant de considérer le cas, aussi bien dans sasingularité que dans le contexte de la société dans laquellela maladie s’est exprimée. Dans cette perspective, la spéci-ficité de l’orientation analytique, abordant le dire du maladecomme la preuve de sa subjectivité, peut accueillir la pro-duction d’un savoir inédit. La psychopathologie prend alorssens dans une cartographie nouvelle où le sujet ne sedéduit pas forcément de son histoire. Dès lors, sa souf-france indexe l’endroit où il a eu affaire à l’inadmissible.

Avec l’invention de l’Inconscient, Freud ouvrit une voie oùl’expérience vitale de l’être parlant dépasse les limites de saseule réflexion. La clinique psychanalytique vise cet au-delàet parie pour qu’un bien dire attrape ce qui ne relève pas dela pensée. L’enseignement de Lacan, source fondamentalede l’orientation lacanienne contemporaine, fournit les outilspour que le traitement de la maladie devienne celui du mal-entendu entre l’homme malade et la vie. Le praticien y trou-vera des indications précieuses, aussi bien pour l’orienta-tion du soin que pour les limites de son action.

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SÉMINAIRE PRATIQUE

Groupe I : enseignants : Nicole Borie et Pierre Forestier

Groupe II : enseignants : Jacques Borie et Christine Guillet-Cuénot

Groupe III : enseignants : Jacqueline Dhéret et Jean-LouisMorizot

Lors de ce séminaire des pratiques, chaque participantaborde un cas de sa pratique – individuelle, en institution –ou tiré de la littérature, sous la responsabilité d’un ensei-gnant ; le cas est construit en restant fidèle aux énoncés dusujet, en vue d’ouvrir une élaboration sur les questions liéesau thème de l’année. Ce séminaire est divisé en deux grou-pes restreints animé par deux enseignants, favorisant ainsiles échanges entre participants.

Après avoir mis au travail le thème du corps et de sa placepour le sujet contemporain, il nous revient à présent d’exa-miner, ce que désir et amour portent d’embrouilles pour cesujet pris dans une quête de bonheur et dans une exigencede réalisation de sa vie sexuelle.

Pour Freud, entre amour et désir il y a la mise en jeu de labéance de l’inconscient. Son invention de l’inconscient meten lumière la place de l’embrouille pour un sujet dans la vieamoureuse et sexuelle. Car l’embrouille est la réalité humai-ne qui se déduit de l’existence d’un réel incontournable.Pour chaque parlêtre, le réel est celui de la jouissance delaquelle il est séparé, alors même qu’il en supporte tout lepoids et la présence à partir de la rencontre avec le signi-fiant.

Les embrouilles du désir et de l’amour participent au malai-se dans la civilisation dont Freud a tracé le principe et lacausalité dans l’impossible recouvrement de la vie sexuelleet de l’appareil psychique. Il en concluait à l’existence d’uneinadéquation fondamentale et réelle entre le corps et lajouissance. Tel est bien le ressort de la souffrance donttémoigne chaque sujet rencontré dans la clinique.

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La vie sexuelle a de toujours été propice à la comédie dessexes, comédies des sentiments et des affects. Seulel’Angoisse ne trompe pas nous enseigne Jacques Lacan.

La plainte est la forme commune de l’expression de l’em-brouille pour un sujet. C’est de cela que traite la psychana-lyse, concrètement. Le sujet se plaint de ne pouvoir s’y retro-uver avec son désir, de souffrir de son amour etc…. Quant àl’amour, il ne fonde nulle garantie d’une harmonie de la viesexuelle ou entre deux êtres. Cette plainte des sujetscontemporains interroge l’impossibilité de faire Un dans lavie amoureuse et sexuelle.

Les effets de discords du désir et de l’amour dévoilent pourchaque sujet, dans l’expérience, la nécessité du ratagedans la rencontre sexuelle entre deux partenaires. Toutesolution visant à établir un savoir qui dirait pour chacunquel serait le partenaire adéquat est recherche vaine. Larencontre sexuelle entre les êtres parlants ne peut avoir lieuque du point de départ d’une contingence, hors de tout pro-gramme. Elle est possible à la condition que chaque sujetprenne à sa charge d’inventer les modalités de l’abord de lajouissance sexuelle par le corps.

La solution implique la médiation du phallus. Les occurren-ces de l’embrouille sont donc infinies dès lors que la placedu phallus dans la comédie des sexes est celle d’un parte-naire obligé. La solitude du sujet est relative à la fonction dufantasme dans l’abord de l’Autre sexe.

Partir des embrouilles invite à considérer comme centralel’énigme du désir permettant la relance des demandes enpanne, faisant vaciller les certitudes dans la recherche trèsactuelle de compréhension. A l’époque où des outils de plusen plus sophistiqués visent à promouvoir une certaine tyran-nie du bonheur, enjoignant les sujets à marcher au pas enfonction de leur bien supposé, aborder le désir et l’amour àpartir de leurs embrouilles interroge la question clinique enconsidérant « l’absence de rapport sexuel » dans un au-delàde l’Œdipe. Manière de se prémunir contre le risque deréduire la pratique analytique « aux idéaux d’une normali-sation » comme l’indique Lacan dans le discours auxCatholiques.

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Séminaire de lecture de textesAnimé par deux enseignants ce séminaire prend appui sur la lectu-re commentée de textes indiqués dans la bibliographie ci dessous

Pour Freud, dès 1905, dans ses Trois essais sur la théorie sexuelle,le coté « irrationnel et compulsif de l’amour est d’origine infantile ».Dans ce même texte il distingue le versant tendre et le versantsexuel de l’amour. Freud emploie le mot sexualité dans le mêmesens englobant que la langue allemande lieben pour signifier aimer.C’est pourquoi il peut user des termes amour, érotisme, sexualitéde façon interchangeable.En 1914, dans «Pour introduire le narcissisme» il considère l’amourcomme narcissique, et la passion amoureuse comme un « déborde-ment de la libido du moi sur l’objet … Elle élève l’objet sexuel aurand d’idéal sexuel ». Le terme de désir correspond plus au Lust ouWunsch freudien, soit attaché davantage à la notion de libido. Ainsise trouve une de ses contributions majeures sur la psychologie dela vie amoureuse, « La vie amoureuse », précisément, dans sonouvrage La vie sexuelle.Après 1920 avec la notion de pulsion de mort il est amené à recon-sidérer sa conception de l’amour comme idéal. Dans Malaise dansla civilisation il écrit que « ce commandement idéal, aimer sonprochain comme soi-même est en soi inapplicable … à cause del’agressivité ».Lacan, dès le début de son enseignement met l’accent sur la notionde désir en le situant par rapport au besoin et comme au-delà de lademande. Il lui consacre une année de son Séminaire, en1958/1959, sous le titre Le désir et son interprétation et en 1960une communication au congrès de Royaumont « Subversion dusujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien» publiéedans Les écrits, à partir des formations de l’inconscient. La mêmeannée, dans son Séminaire L’éthique de la psychanalyse il reprendla lecture de Freud pour amener le concept de jouissance qui servi-ra désormais d’orientation dans son élaboration. Dans le séminaire Le Transfert, Lacan commente le Banquet dePlaton et reprend l’amour de transfert que Freud considéraitcomme un amour véritable dans son ouvrage La technique psycha-nalytique.

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Dans son Séminaire Encore un pas est franchi par l’écriture des for-mules de la sexuation et une conception nouvelle de l’amour, nonplus narcissique, mais pouvant servir de suppléance à l’inexistencedu rapport sexuel.La fin de son enseignement est centrée sur le symptôme et l’onpeut lire dans son Séminaire R. S. I., inédit, cette formule : « unefemme est un symptôme pour un homme ».Jacques-Alain Miller s’appuie sur ces éléments pour nous guiderdans la lecture du dernier enseignement de Lacan en proposant lanotion de « partenaire-symptôme », en particulier dans la leçon du13 mai 1998 de son Cours d’orientation lacanienne, parue dans larevue Quarto sous le titre « La théorie du partenaire ».La psychanalyse fait l’offre à chacun pour qui les embrouilles de l’a-mour et du désir font symptôme de « s’en débrouiller ».

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Page 15: Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot

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QUELQUES REPERES BIBLIOGRAPHIQUES

FREUD S.

La vie sexuelle PUF 1973 en entier plus particulièrement :

chapitre IV « Contributions à la psychologie amoureuse » les3 sous chapitres en particulier le deuxième « Sur le plusgénéral des rabaissements de la vie amoureuse ».

Chapitre V « Pour introduire le narcissisme »

L’interprétation des rêves (Tramdeutung) Chapitre3 « Lerêve est accomplissement de désir »Trois essais sur la sexualité Champ classique 2011Malaise dans la civilisation PUF 1978« Deuil et mélancolie » dans Métapsychologie folio

LACAN J

« Subversion du sujet et dialectique du désir », Ecrits, p793 à 827

Séminaire VII L’Ethique de la psychanalyse, chapitre 11pp167-184 également pp 103-107, 131-132,163, 182-183.

Séminaire VIII Le Transfert erastes /eromenos : 156, 183-187, 193 et le chapitre 27 p447-fin « l’analyste et son deuil».

Séminaire XI Les quatre concepts fondamentaux de lapsychanalyse chapitre 15 « de l’amour à la libido » pp171-182 et p 169 ; référence à la libido pp140-143.

Séminaire XX Encore en entier

Séminaire XXIII Le Sinthome chapitres VII et VIII, p 116

MILLER J.A

« Les 6 paradigmes de la jouissance » revue CF 43

« Le partenaire-symptôme », leçon du 13 mai 1998, Coursd'orientation lacanienne, inédit.

"les effets de la sexuation dans le monde", Quarto , n° 77,juillet 2002,

Page 16: Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot

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Le site internet de la Section clinique de Lyon :Depuis mars 2009 on peut trouver sur le net toutes les informationsconcernant les enseignements de la Section aussi bien à Lyon qu’àGrenoble . On peut également y trouver une recueil de textes issuesdes archives des années précédentes ainsi que des informationsdiverses sur la psychanalyse les sites des sections de France etd’ailleurs ainsi que d’autres associations pour la psychanalyse ; l’a-dresse du site est : http://section.clinique.online.fr/

LES PARTICIPANTS DE LA SECTION CLINIQUE PEUVENT UTILISER LES SERVICES

DU CENTRE DE DOCUMENTATION PSYCHANALYTIQUE (SITUÉ À LYON ET GÉRÉ

EN COLLABORATION AVEC L’ACF-RA) POUR TOUS RENSEIGNEMENTS DE TYPE

BIBLIOGRAPHIQUE PAR INTERNET OU CONSULTATION SUR PLACE. DES

INFORMATIONS PLUS PRÉCISES SERONT COMMUNIQUÉES AUX ADMIS À LA

SESSION 2013

Mais aussi : La Section clinique organise aussi, en plus de la session dont vous avez le pro-gramme dans cette brochure un nouveau cycle d’enseignement dit de «Découverte de la psychanalyse ». Ce cycle s’adresse tout particulièrement aux jeu-nes (étudiants en psychologie, en médecine, en lettres, en philosophie, etc...),n’ayant pas de pratique clinique mais désireux de découvrir la psychanalyse. Cetenseignement se tient une soirée par semaine de décembre à juin. Pour plus de renseignements et s’inscrire, voir le site (adresse ci dessus).

Le CERCLE de l’UFORCA-Lyon(Centre d’Etudes et de Recherches en Clinique Lacanienne)

La section clinique est d’abord un lieu d’enseignement ; mais elle vise aussi àcontribuer à une recherche clinique sur les questions et les symptômes de notreépoque ; pour cela en son sein le Centre d’Etudes et de Recherches en CliniqueLacanienne rassemble les enseignants et les participants les plus avancés quitravaillent ensemble chaque année dans un séminaire qui leur est réservé et ren-dent publiques leurs avancées dans une journée régionale annuelle ouverte àtous les participants de la Section. Elle aurar lieu cette année à Lyon.Une sélection de ces travaux est ensuite publiée dans « Les Cahiers de la cliniqueanalytique »ainsi que sur le site internet de la Section clinique . De plus, les mem-bres du CERCLE de Lyon se retrouvent chaque année à Paris autour d’un mêmethème travaillé dans l’année avec l’ensemble des membres du CERCLE del’UFORCA nationale pour une Conversation animée par JA Miller .

Page 17: Christine Guillet-Cuénot, Jean-Louis Morizot

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BULLETIN D’INSCRIPTION(à retourner avant le 31-10-2012)

au Secrétariat de la Section clinique de Lyon4, avenue Berthelot, 69007 Lyon

NOM :....................................................... PRÉNOM........................................................

DATE ET LIEU DE NAISSANCE : .............................................................................................

PROFESSION : ..................................................................................................................

DIPLÔME(S) : ...................................................................................................................

LIEU DE TRAVAIL : .............................................................................................................

...............................................................................................................................

ADRESSE PERSONNELLE : N° ....................... RUE :............................................................

CODE POSTAL : ........................................... LOCALITÉ : .....................................................

TÉLÉPHONE : .............................................. E-MAIL :........................................................

Avez-vous déjà participé à une session de la Section ? : OUI (En quelle année ?)............................ NON

Si c’est votre première demande, un entretien avec un enseignant aura lieu lesamedi matin 24 novembre à Lyon.Votre inscription est-elle à titre

- PERSONNEL : OUI NON- PRISE EN CHARGE PAR UNE INSTITUTION : OUI NON

(joindre une lettre de celle-ci attestant son accord ou indiquer que vous êtes enattente d’un accord)

UNE CONVENTION SERA ENVOYEE DIRECTEMENT A VOTRE INSTITUTIONCoût de la formation :

- prise en charge par l’institution : 700 euros- pour les inscriptions à titre individuel : 220 euros- pour les étudiants (- 26 ans + justificatifs) : 120 euros

Dans tous les cas, vous n’envoyez aucun paiement pour le moment.Cette session fait partie des enseignements de l'Institut du Champ freudien. Elleest organisée par l'Association UFORCA-Lyon pour la formation permanente,enregistrée par la Délégation régionale à la Formation continue sous le numéro82 69 04834 69.

Date et Signature :

UFORCA-Lyon pour la formation permanente, association loi 1901, est enregistrée sous lenuméro 82 69 04834 69 auprès du Préfet de la Région Rhône-Alpes. Son siège est :

4, avenue Berthelot 69007 Lyon. Tél. : 04 72 71 79 45. Adresse Internet : (E-mail) : [email protected] . NO Siret : 402 169 023 00015.

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INSTITUT DU CHAMP FREUDIEN74 rue d'Assas - 75006 Paris

UFORCAUnion pour la FORmation Continue en Clinique Analytique

15 place Charles Gruet – 33000 Bordeaux

Sections ou Antennes cliniques de l’Institut du Champ freudien dans le monde

AthènesBarcelone

Buenos Aires BruxellesBologneGenève

LausanneMadridRome

Tel-AvivTurin

Sections, Collèges et Antennes en FranceAix-Marseille

AngersBastia

Brest-QuimperBordeaux

Chauny-Prémontré Clermont-Ferrand

Dijon LilleLyon

MontpellierNantes

Nice Paris St denis

Paris Ile de FranceRouen

StrasbourgToulouseValence

Institutions associéesCentre Descartes de Buenos-Aires

Collège freudien de Cordoba (Argentine)Institut de recherches psychanalytique de Sao Paulo

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LE SECRÉTARIAT

Les inscriptions et les demandes de renseignements concernant l'organisationadministrative et pédagogique sont à adresser à :

Section Clinique de Lyon4 avenue Berthelot

69007 LyonTél. : 04 72 71 79 45

E-mail : [email protected]://section.clinique.online.fr/

CONDITIONS GÉNÉRALES D’ADMISSION ET D’INSCRIPTION

Pour être admis comme participant à la section clinique il n’est exigé aucunecondition d’âge ni de nationalité.Il est par contre recommandé d’être au moins au niveau de la deuxième annéed’études supérieures après la fin des études secondaires. Des demandes dedérogation peuvent cependant être faites auprès de la Commission d’admis-sion animée par le coordinateur de la Section.. Les admissions ne sont prononcées qu’après au moins un entretien avec unenseignant. Il aura lieu pour les personnes demandant pour la première foisleur admission le samedi 24 novembre à Lyon.

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NOTES

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