china recherche technologie industrie spatiale[1]

Download China Recherche Technologie Industrie Spatiale[1]

If you can't read please download the document

Upload: touguana

Post on 02-Jul-2015

29 views

Category:

Documents


3 download

TRANSCRIPT

Ambassade de France en Chine

Service pour la science et la technologie

LA RECHERCHE, LA TECHNOLOGIE ET LINDUSTRIE SPATIALES EN CHINE

Cette note a t ralise conjointement grce aux informaons fournies par les diffrents services de lAmbassade de France Pkin (Service pour la Science et la Technologie, Mission Economique, Mission militaire, Chancellerie) Mise jour : Anthony NOWOCIEN, Robert FARHI Avril 2009

SommaireA) INTRODUCTION.................................................................................................... 3 B) LES ACTEURS ............................................................................................................4 I) LES ACTEURS INSTITUTIONNELS ............................................................................... 4 II) LES ACTEURS INDUSTRIELS ..................................................................................... 5 C) LES LANCEURS ET SATELLITES CHINOIS ET LA MAITRISE DE L'ESPACE..........................................................................................................................7 I) LES LANCEURS ......................................................................................................... 7 II) LES SATELLITES ET LE SYSTEME BEIDOU / COMPASS.................................................. 7 III) LES NAVETTES SHENZHOU ...................................................................................... 9 IV) LA SONDE CHANG'E-1 ET LE PROGRAMME LUNAIRE CHINOIS.......11 D) LES ACTEURS CHINOIS DE LA RECHERCHE SUR ET DANS LESPACE 11 I) LE MOST ET LE NRSCC ........................................................................................ 12 II) LA CAS ................................................................................................................ 12 E) LES PROJETS DE COOPERATION AVEC LA FRANCE................................ 13 I) ASTRONOMIE DANS LESPACE ................................................................................. 13 II) OBSERVATION DE LA TERRE .................................................................................. 14 III) PHYSIQUE ET SCIENCES DE LA VIE......................................................................... 15 F) AUTRES COOPERATIONS CHINOISES A L INTERNATIONAL ................ 15 I) CBERS .................................................................................................................. 15 II) GALILEO ............................................................................................................... 16 III) COLLABORATION AVEC L ESA ............................................................................ 17 G) CONCLUSION...........................................................................................................17 ANNEXES........................................................................................................................18 ANNEXE I: HISTORIQUE DE LEMERGENCE DUN ACTEUR SPATIAL MONDIAL................. 18 ANNEXE II: INSTITUTS SOUS TUTELLE DE LA CASC, DE LA CASIC ET DU CLTC ........ 19 ANNEXE III: LES LANCEURS CHINOIS .......................................................................... 21 ANNEXE IV: LES SATELLITES CHINOIS ........................................................................ 22 ANNEXE V: LES INSTITUTS SPECIALISES EN AEROSPATIALE AU SEIN DUNIVERSITES :... 24 ANNEXE VI: LES ACCORDS FRANCO-CHINOIS EN MATIERE DE RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT SPATIAUX ........................................................................................ 27

-2-

A) IntroductionLe 24 avril 1970, avec la mise en orbite du premier satellite chinois Orient Rouge 1 par un lanceur Longue Marche, la Chine devient le cinquime pays capable de lancer des satellites dans lespace. Trente trois ans plus tard, le 15 octobre 2003, elle entre dans le trio des nations matrisant les vols habits, avec la mission de 21 heures bord de la navette spatiale Shenzhou 5 pilote par YANG Liwei, premier takonaute chinois1. Pour mener bien ses projets, la Rpublique populaire de Chine sest dote dinstitutions civiles et militaires privilgies qui ont connu de nombreuses rorganisations, dont la dernire date du premier trimestre 2008. Tous les secteurs sont encore dune manire ou dune autre sous la dpendance directe du gouvernement chinois, y compris le secteur industriel reprsent par la CASC (anciennement China Aerospace Industry Corporation). Aujourdhui, tout comme AVIC (Aviation Industries of China), cette entreprise dEtat reprsente toujours le seul bras industriel chinois pour lespace. La coopration franco-chinoise domine la coopration internationale de la Chine pour diffrentes raisons incluant les rserves amricaines (interdictions) quant une coopration avec ce pays ou celles du Japon, ou encore les difficults budgtaires rencontres par la Russie. On assiste cependant louverture de collaborations internationales entre la Chine vers des pays mergents (Inde) et surtout vers des pays avec lesquels elle peut, son tour, jouer un rle de soutien (Pakistan). Ce type de collaboration est une tendance forte, en particulier vers les pays dAsie du Sud Est (Vietnam, Malaisie,..) sur lesquels la Chine souhaite renforcer son influence politique. Sur ce point, il convient de noter une tendance instrumentaliser la coopration francochinoise, que la Chine souhaiterait pouvoir mettre profit pour acqurir des donnes et du savoir-faire quelle pourrait ensuite rutiliser dans cette zone gographique. Lintrt conomique de bailleur de nouvelles technologies est une des autres raisons du travail fait par la Chine vers les pays mergents (dont le Nigeria ou dautres pays dAfrique noire). La coopration bilatrale franco-chinoise est, du ct franais, totalement administre par le CNES. Certaines collaborations sont partie intgrante du dialogue stratgique franco-chinois : les projets SVOM/Eclair et SWIMSAT traitent respectivement de la photomtrie des toiles (en particulier les sursauts Gamma), et du spectre des vagues et tat de la mer. Le partenaire chinois est la CNSA, dirige par Sun Laiyan. Cest un accord sign en 2004, le Joint China-France Committee on Space Cooperation , ayant par ailleurs donn lieu diffrents MOU en 2006, qui dfinit le cadre de la coopration franco-chinoise. Un peu plus tt, un accord intergouvernemental entre la France et la Chine relatif la coopration dans le domaine de ltude et de lutilisation pacifique de lespace extra atmosphrique avait t sign en mai 1997, en prsence du Chef de lEtat franais. Cet accord dsigne le CNES et la CNSA comme agences dexcution.

1

On trouvera en Annexe I un bref historique de lmergence de la Chine comme acteur spatial mondial

-3-

La comptition avec les autres pays europens nest pas vraiment dactualit en Chine. LEurope essaie aujourdhui de se positionner en tant quentit unique de discussion sur les programmes spatiaux, notamment Galileo, en sorte que la politique du CNES et de la France visent ne pas encourager les autres cooprations bilatrales de la Chine avec dautres pays europens, afin de ne pas amplifier la comptition intraeuropenne. La coopration franco-chinoise est considre trs positivement par le CNES, qui qualifie les partenaires chinois de professionnels, fair-play et rapides. LAcadmie Chinoise des Sciences (CAS) souhaite jouer, dans ces collaborations, un rle de premier plan. La valeur ajoute de ce travail commun rside essentiellement, pour la France, dans le partage des cots. Le CNES souhaite par ailleurs accrotre, par le biais de cette collaboration, son influence et sa position dans ltablissement de connexions haut dbit entre la Chine et lEurope et le dveloppement de grilles de calcul. Les intrts chinois sont quant eux centrs sur les comptences que les scientifiques chinois acquirent, par le biais de cette collaboration, dans le dveloppement de nouveaux instruments de mesure.

B) Les acteursLe Conseil des Affaires dEtat2 reste linstance suprme de dcision. Il fixe les grandes orientations stratgiques et budgtaires du programme spatial chinois. Pour mettre en uvre ce programme, la Chine sappuie sur les acteurs institutionnels et industriels suivants : 1/ Les acteurs institutionnels : 1.1/ Le Ministre de lIndustrie et des Technologies de lInformation (MIIT) est un superministre cr lors de la premire session de la 10me Assemble Nationale Populaire en mars 2008, par fusion de lancien ministre de lIndustrie et de lInformation (MII), de lancienne COSTIND3 et de certains pans de la NDRC4. Dirig par le Ministre Li Yizhong, ses attributions ont t dfinies par un dcret en date du 17 juillet 2008. La tutelle du secteur spatial est confie la SASTIND (cf. infra). 1.2/ LAdministration dEtat pour la Science, la Technologie et lIndustrie de la Dfense Nationale (SASTIND). La SASTIND a conserv lessentiel des missions de lancienne COSTIND relatives la tutelle des industries spatiales, y compris celle de la CNSA (transferts des technologies militaires vers le civil, dfinition des normes et rglements de lindustrie militaire, contrle des exportations dquipements militaires, etc). 1.3/ Le Ministre des Sciences et des Technologies (MOST) intervient pour la dfinition et la gestion des programmes scientifiques lis lespace. En particulier, le programme2

Rattach au Premier Ministre, il rassemble sous sa prsidence les 4 Vice-Premiers Ministres et les 5 Conseillers dEtat. 3 Commission of Science, Technology and Industry for National Defence, devenue SASTIND en 2008. 4 National Development and Reform Commission, organe politique trs puissant de plannification.

-4-

863 (dveloppement des hautes technologies) finance plusieurs projets de R&D dans le domaine spatial. Le MOST gre par ailleurs le Centre National de Tldtection (National Remote Sensing Center of China, NRSCC). 1.4/ LAcadmie des Sciences de Chine (CAS) est place sous la tutelle directe du Conseil des Affaires dEtat. Plusieurs de ses instituts sont concerns par la recherche spatiale. 1.5/ LAgence Nationale Chinoise pour lEspace (CNSA), autrefois place sous la tutelle de la COSTIND, est aujourdhui sous celle de la SASTIND. La CNSA a pour mission de contribuer la dfinition de la politique spatiale nationale, de promouvoir la coopration internationale et de mettre en uvre les orientations du gouvernement chinois en la matire. Elle est structure en 3 dpartements : ingnierie des systmes (dveloppement et planification de lindustrie spatiale, fabrication et essais des systmes spatiaux) ; science, technologie et contrle qualit (coordination des activits de recherche, contrle qualit, mtrologie, standardisation des sciences et technologies spatiales) ; affaires internationales. M. Sun Laiyan (), son administrateur gnral depuis 2004, est galement directeur adjoint de la SASTIND, et a rang de vice-ministre. M. Sun a tudi en France de 1987 1993, et est docteur de lUniversit Pierre et Marie Curie (Paris 6). Il est second la tte de la CNSA par Luo Ge et Jin Zhuanglong. 2/ Les acteurs industriels : Une sparation nette est intervenue en 1993 entre les acteurs de laronautique (Aviation Industries of China, AVIC) et ceux de lespace, au nombre de deux : la CASC (China Aerospace Science and Technology Corporation) et la CASIC (China Aerospace Science and Industry Corporation). 2.1/ La CASC, sous la tutelle de la SASTIND, comprend plus de 130 institutions, regroupes en 7 acadmies5. Elle emploie au total environ 103 000 personnes pour un budget de 9 milliards de RMB. Parmi ces 103 000 personnes, on compte 1 300 chercheurs et une vingtaine dacadmiciens de lAcadmie des sciences de Chine (CAS) ou de lAcadmie dingnierie de Chine (CAE). Grce ses filiales, la CASC a la capacit de dvelopper et de lancer des satellites en orbite basse (LEO), gostationnaire (GEO) ou hliosynchrone (SSO). Son activit de R&D concerne aussi bien les combustibles, les boosters, ou le lancement multi-satellites. Elle dveloppe galement des satellites de communication, mtorologiques, et dobservation des ressources. Elle est comptente en matire de rcupration de satellites, de contrle dorbite et daltitude. Elle est galement la seule institution chinoise pouvant lancer des satellites commerciaux dvelopps hors de Chine, travers sa filiale China Great Wall Industry Coorporation (CGWIC). Cette filiale fait rgulirement lobjet de sanctions par les Etats-Unis suite la vente de matriel militaire des pays sensibles. Ses plus importantes filiales sont :

5

On trouvera en annexe II la liste complte de ces acadmies.

-5-

- La China Academy of Space Technology (CAST), charge de la R&D du domaine spatial, de la conception des plates-formes satellitaires, des composants des vaisseaux spatiaux et des quipements terrestres et lunaires. La presque totalit des vhicules spatiaux chinois y est fabrique, en particulier dans ses infrastructures de Hangtiancheng, au nord de Pkin. La CAST emploie environ 10 000 personnes, pour un chiffre daffaires qui dpassait 7 milliards de yuans en 2006, en croissance annuelle de 30%. La CAST dispose dun ensemble dquipements de premier ordre, en particulier une chambre vide (lequel pouvant tre atteint en 18h) dun diamtre de 8 m et dune hauteur de 22,4 m (la 3me plus grande au monde aprs celles de la NASA et de la Russie), un laboratoire dessai en environnement spatial, des salles blanches, une surface dassemblage permettant de traiter simultanment une dizaine de vaisseaux ou satellites, et lune des plus grandes chambres anchoques du monde. - La China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT) est spcialise dans les lanceurs et regroupe 13 instituts et 7 usines. Elle est lartisan des lanceurs Longue Marche . Son personnel est au nombre denviron 30 000. - La Shanghai Academy of Spaceflight Technology (SAST) collabore avec la CALT et la CAST pour la conception et la production de lanceurs et satellites. Elle conoit, dveloppe et produit les fuses porteuses CZ-4 (Longue Marche 4) et certaines parties des sries CZ-3 et CZ-2D. Parmi ses autres activits, on trouve la fabrication des vhicules dexploration spatiale Shenzhou ainsi que la srie de satellites mtorologiques FY (FengYun). En 2006, la SAST a commenc des travaux de recherche sur la sonde qui quipera la mission conjointe sino-russe dexploration de Mars, Phobos-Grunt, dont le lancement est prvu en 2009. Elle emploie 20 000 personnes dans 40 instituts de recherche et 11 usines. - Le Center for Resources Satellite Data and Applications (CRESDA) est plac sous la tutelle conjointe de la SASTIND et de la NDRC, et sous la responsabilit administrative de la CASC. Il a pour vocation la mise en uvre des moyens de rception au sol, du traitement et de la diffusion des images en provenance des satellites, en particulier ceux des programmes sino-brsilien CBERS et lunaire Change. Trois stations sont utilises cet effet, en premier lieu celle de Miyun 100 km au nord est de Pkin, mais aussi celles de Nanning (Guangxi) et de Urumqi (Xinjiang). 2.2/ La CASIC (anciennement CAMEC, China Aerospace Machinery and Electronics Corporation) est une entreprise dEtat directement place sous la tutelle du Conseil des Affaires dEtat. Elle emploie environ 150 000 personnes. Elle dveloppe de nombreux systmes et produits destins au march civil (lectronique, chimie, informatique) et au domaine spatial (composants de lanceurs et satellites). 2.3/ Le CLTC (China Launch and Tracking Center) est plac sous la tutelle de la SASTIND. Il a pour missions la mise en oeuvre des pas de tir, le lancement et le suivi des satellites, tant pour ce qui concerne le plan de fabrication des quipements que leur exploitation. Il gre les trois sites de lancement (Jiuquan, Taiyuan et Xichang), ainsi quun rseau de mise et de maintien poste de satellites, et plusieurs instituts de recherche. Il compte environ 100 personnes. On trouvera en annexe II des dtails sur les acadmies et institutions rattaches la CASC, la CASIC et au CLTC.. -6-