11e Congrès des Chevaux Territoriaux

Ouverture des frontières...Le 11e congrès des Chevaux Territoriaux s’est tenu à l’hippodrome de Clairefontaine, à Tourgéville (Calvados), les 19 et 20 octobre 2013. Toutes les attentions se sont tournées vers l’Europe, avec l’honneur d’accueillir parmi nous des Belges, des Suisses, des Allemands, et même des Autrichiens.

Les Jeux Equestres Mondiaux FEI Alltech™ 2014 en Normandie ont attiré toutes les attentions :

la Commission Nationale des Chevaux Territoriaux, partenaire du GIP, participe à la mise en place du village du cheval de travail au sein du village des Jeux.

4e concours des meneurs territoriauxFabrice Vanderschooten a mis au point un nouveau parcours ludique pour ce quatrième concours des meneurs territoriaux. Validé par Jean-Louis Cannelle et Patrice Brière, mis en place par les services de la voirie de Trouville/Mer, le parcours a accueilli une quinzaine de meneurs territoriaux. Reconstituant des obstacles urbains, les attelages se sont exercés à passer à côté d’une balayeuse, d’un chantier urbain, d’une grue en action, de banderoles flottant au-dessus de leurs têtes, et même un couple battant de l’aile s’exhibant en public ... Le maître mot de ce concours était la sécurité. Les meneurs ne connaissant pas les chevaux, ni le matériel utilisé, devaient prêter une attention toute particulière aux réglages et aux règles de sécurité sur le parcours. Yves Dubos, Pierre Pasdermadjian, Michel Schnoebelen et Jean-Louis Cannelle jugeaient les participants et Sandra Barré était en charge du secrétariat. Le concours s’est déroulé dans la bonne humeur, malgré la pluie.

Passage à côté d’une balayeuse slalom entre les parasols

Passage sous des banderoles et obstacle Manœuvre en marche arrière imprévus (pétard, règlement de compte d’un entre les véhiculescouple

Grue en action passage entre des voitures

Un grand merci aux exposants !Nous tenons à remercier les exposants qui se sont déplacés : Sylvie Buschhoff, Jacques Buchoux et Estelle Mulowsky pour la Sellerie Percheronne ; Jean-Louis Dalbard pour la Sellerie du Meneur, Patrick Rébulard pour Attelage Patrick Rébulard ; Hervé Champomier pour H2C Services, et Bernard Michon pour Bernard Michon Hippomobile. Et, Baude Marc-Antoine pour la Sellerie Baude

Sellerie du meneur sellerie Percheronne

Attelage Patrick Rébulard Bernard Michon Hippomobile

H2C Services Sellerie BAUDE

Un petit mot de Pit Schlechter, président de la FECTUTout d’abord les membres de la CNCT tiennent à remercier la venue de Pit Schlechter, qui, avec son épouse, ont dû se confronter aux lois luxembourgeoises, afin d’obtenir une dérogation pour voter par procuration aux élections législatives.

Pit Schlechter, président de la FECTU, remercie la CNCT de l’avoir invité à parler de l’hippomobilité en Europe. Force est de constater que les choses n’ont pas beaucoup bougé, depuis ces deux dernières années..., à l’exception peut-être de la Belgique et de l’Autriche. La France reste le pays dynamique en termes de chevaux territoriaux. Pit Schlechter tient à préciser qu’il ne possède malheureusement pas toutes les informations qu’il souhaiterait sur les initiatives européennes. Il maîtrise mieux les projets français, belges et luxembourgeois.

Au Luxembourg, le musée rural vivant du cheval de trait ardennais accueille 12 chevaux proposant des prestations de balades touristiques. Pit propose une intervention de leur part pour le prochain congrès

Ile de Juist, Allemagne - Présenté par Pit Schlechter

Juist est une île allemande au climat rude se situant dans la mer du Nord. Un décret interdit la présence de véhicules motorisés sur l’île, à l’exception des secours et des pompiers. La vie des 1 500 habitants est rythmée par le bruit des sabots. Atypique, cette île attire chaque année de nombreux touristes en quête de mode de vie plus respectueux de l’environnement.

Une liaison avec le continent s’effectue une à deux fois par jour par ferry. Des attelages patientent sur le port pour approvisionner les différents points de l’île. Les touristes sont transférés dans leurs hôtels respectifs en calèche, tout comme leurs bagages, avec un système de tri de ces derniers très performant, pouvant faire rougir les aéroports. Les stocks de marchandises sont déchargés du ferry, à l’aide de transpalettes et chargés sur les attelages pour être apporter aux points spécifiés.

Un attelage est en charge du transport scolaire à l’année.

Les chevaux sont également à la disposition des chantiers de l’île, pour transférer les gravats ou les matériaux de construction et relayer les véhicules de chantiers (pelleteuse…), tolérés pour de tels travaux.

Les déchets sont également ramassés par moyen hippomobile. Trois types de déchets sont collectés : les déchets biodégradables, des déchets résiduels et les emballages. Les déchets sont compactés avant de retourner sur le continent, pour être traités dans des usines de recyclage et d’incinération.

Les véhicules hippomobiles restent lourds (poids à vide 2,5 t), bien que de nouveaux véhicules permettent de réduire cette contrainte (1,7 t à vide) et améliorent la collecte des déchets (benne compartimentée). Ces portes conteneurs avec châssis ouvert vers l’arrière permettent de charger les conteneurs et de les stabiliser en les surélevant.

Le verre est collecté dans des points d’apport volontaire, chargés sur des plateformes hippomobiles.

Le fumier est évacué par attelage et renvoyé vers le continent, où il sera utilisé comme fertilisant. L’utilisation de fumier sur l’île est réglementée, pour conserver la biodiversité de l’île.

Le pas est l’allure obligatoire que doivent respecter les attelages et les chevaux en général, sous peine de sanctions. Les sacs à crottin ne sont pas utilisés sur l’île.

Les chevaux parcourent entre 10 et 20 km par jour.

Les chevaux travaillent 10 ans sur l’île, puis sont vendus ou donnés contre bons soins.

Du fait des conditions climatiques rudes, il s’avère de plus en plus difficile de trouver des meneurs.

La plupart des chevaux rentre sur le continent pour passer la mauvaise saison.

Par ailleurs, les règlementations sur l’utilisation des chevaux sont de plus en plus strictes, ce qui complique considérablement l’exploitation de l’île. Pour illustrer ce fait, il est désormais interdit de laisser les chevaux en stalle, avec les harnais pendant la journée.

Une nouveauté dans la règlementation vient d’être imposée : un contrôle technique annuel des véhicules hippomobiles. Les véhicules auto-construits sont d’ailleurs interdits sur le site.

Manu Bouvy – Schaerbeek – Belgique

Le service hippomobile est le premier projet belge 100 % public, grâce à une gestion en régie. Il a été mis en place en 2011. Schaerbeek est en périphérie de Bruxelles. C’est la 6e ville belge, avec 132 000 habitants.

Le projet a été réfléchi, suite à une augmentation du prix du baril de pétrole, en 2010. Le fait d’observer les coûts de fonctionnement des collectivités s’enflammer de la sorte n’est pas neutre ! En toute hypothèse, cela a conduit la collectivité à s’intéresser à l’énergie animale. Une réflexion a donc été menée pour introduire les chevaux dans la ville, en leur qualité d’énergie renouvelable. L’administration publique doit avoir un rôle pilote dans des projets innovants comme celui-là.

Les élus se sont déplacés à la foire de Libramont et ont pris contact avec les villes de Lampertheim, Lyon, Maxéville, ainsi qu’avec les Haras nationaux et Cheval et Forêt.

Une étude de faisabilité a été menée en automne 2010 par les Haras nationaux, après un appel d’offres. Les principales questions à résoudre étaient les suivantes : la sécurité, le confort matériel et psychologique, la formation du personnel, le type de matériel, les missions à accomplir...

Les chevaux, ardennais, sont attelés en paire.

La mission de base était de collecter les corbeilles de ville, en replaçant l’un des 3 véhicules par un cheval, pour ramasser quotidiennement 750 corbeilles.

Puis les chevaux sont intervenus après le marché hebdomadaire, pour nettoyer la voirie. L’arrosage des parterres est maintenant en route.

Le bilan après 30 mois d’activité est le suivant : bénéfices environnementaux évidents, bénéfices sociaux très importants, plus de 700 sorties sans accident, les chevaux se sont très bien adaptés à l’environnement urbain, le coût du projet est modéré.

La tonte a été arrêtée du fait d’un matériel inadapté…

Jean-Luc Manoury - Coppet - Suisse

Le projet a été monté par Marco Mora, en 2009. Les débuts n’ont pas été faciles et c’est pourquoi l’Association des Ecuries des vues a été créée, en 2011. Le but du projet était double : réintroduire le cheval en ville et aider les jeunes en réinsertion.

De 2011 à 2013, les chevaux avaient pour mission de collecter les encombrants, de faire du débardage et de herser les vignes.

Le bilan de 2013 est de reconcentrer les activités sur des travaux d’intérêt public.

Les chevaux sont logés en stabulation. Ils sont donc ensemble toute la journée avec un distributeur d’aliments.

Les Ecuries des vues ont un contrat de 3 ans avec 2 communes, ce qui permet de voir l’avenir sereinement.

Les tournées comprennent un meneur, un groom, deux jeunes et un éducateur. Elles durent environ 3 heures. En un an, une centaine de tournées ont été comptabilisées.

Une mission de ramassage de sapin est également organisée ? à raison de 4 tournées par an.

En 2015, l’Association espère qu’un projet de ramassage de sacs jaunes en porte à porte se mette en place.

Rudolph Seebacher – Bad Mitterndorf – Autriche

Rudolph Seebacher est avant tout agriculteur bio, sur 23 ha, dont 2 ha de champs. Il est également président de deux associations, PferdeKurier et Pferde Kraft.

De Noël à Pâques, l’association propose du transport touristique.

L’association collecte les sacs jaunes et commence à être pris au sérieux par les deux plus grandes entreprises de collecte de déchets, avec lesquelles elle collabore à présent.

Il est nécessaire d’avoir des voitures spécifiques pour pouvoir circuler, lorsqu’il y a 2 m de neige.

Pour le moment, l’association PferdeKurier travaille avec 2 villes et 8 autres sont demandeuses.

Plusieurs travaux sont proposés : transport de touristes, collecte de sacs jaunes, débusquage/débardage, tonte et fauche, transport de gibier (pour les chasseurs), transport de matériel aux refuges, programmes sociaux.

Rudolph Seebacher remercie la CNCT de l’avoir invité à partager son expérience.

La CNCT le remercie de s’être déplacé et d’avoir surmonté la barrière de la langue, grâce à sa fille, qui a été remarquable.

Table ronde – Yves Dubost (Président de Trait Normand et du Syndicat National des Éleveurs et Utilisateurs de Chevaux Cob Normand) – Lionel

Blanchet (Président de la SHPF)

De gauche à droite : Lionel Blanchet, Yves Dubost, Olivier Linot

La discussion du jour avait pour objectif de répondre aux questions suivantes : « comment travailler tous ensemble et quelle est la position de chacun ? »

Lionel Blanchet a fait part des efforts sur l’obtention d’un cheval plus léger capable de travailler quotidiennement, bien qu’il faille continuer de conserver les souches locales, plus imposantes.

Un travail est à faire pour proposer des chevaux « guide en main », comme le dit si bien Sandra Barré, salariée au SHPF, grâce au soutien des Régions Centre et Basse-Normandie.

Un processus de valorisation des chevaux utilitaires est en cours. Des concours d’utilisation ont été organisés en 2013. Les éleveurs ont été quelque peu surpris au départ, mais ont accepté par la suite le challenge.

Un programme de caractérisation des chevaux a été élaboré et est en cours de test.

Une journée sera organisée à la maison du Parc naturel régional du Perche, le 13 juin 2014, devant les élus, pour les sensibiliser au cheval territorial. Le SHPF souhaite reconquérir le Perche qui s’avère être en retard, par rapport aux autres régions.

Yves Dubos précise que le Syndicat des Cobs Normands organise des concours d’utilisation, type service, depuis 2010, programme soutenu par la Région Basse-Normandie et le Fonds Eperon, par le biais de l’Association Trait Normand.

Yves Dubos fait part des difficultés pour mobiliser les éleveurs sur ce nouveau débouché qui implique de former les chevaux. La formation des chevaux est un cap, mais il ne sera pas possible de garantir les chevaux à 100 %, élément que l’assemblée comprend parfaitement.

France Trait et la SFET travaillent sur un programme de caractérisation du cheval utilitaire. Une réunion est, d’ailleurs, programmée la dernière semaine d’octobre sur ce point.

Jean-Louis Cannelle fait part d’un problème de professionnalisation de la filière cheval de trait. La mise en place d’une caractérisation des chevaux va permettre de faire un grand pas en avant.

Olivier Linot invite tous les meneurs territoriaux à adhérer au Syndicat National des Cochers Professionnels.

Jeux Equestres Mondiaux FEI AllTech™ 2014 en Normandie

De gauche à droite : Lydia Mallet, Sylvie Sagne, Jean-Claude Carretier

Une présentation a été réalisée par Lydia Mallet devant l’assemblée. Le but était de faire un point sur le projet pour informer et mobiliser les acteurs. Les Jeux Equestres Mondiaux FEI Alltech™ 2014 en Normandie auront lieu du 23 août au 07 septembre 2014. Trois sites de compétitions existent : le Haras du Pin pour le cross, Sartilly (le Mont Saint Michel) pour l’endurance, et Caen pour le reste. A Caen, plusieurs sites sont répertoriés : l’hippodrome de La Prairie pour l’attelage et le para-dressage, le stade d’Ornano pour le CSO et le dressage, le parc des expositions pour le reining et le zénith pour la voltige. Le village des Jeux sera situé sur la zone zénith – parc des expositions. Le village du cheval de travail aura deux objectifs : animation et missions opérationnelles. Ces dernières concernent : la collecte des déchets recyclables, l’arrosage des jardinières, l’assistance-logistique et l’entretien de la carrière de démonstration. Vingt chevaux seront présents sur le site pour les quinze jours de compétitions. Les chevaux présents sur le site devront respecter les recommandations sanitaires imposées par la FEI. Le plan du village des Jeux a été présenté pour situer le village du cheval de travail. Le congrès des chevaux territoriaux a permis de motiver quelques candidats supplémentaires : Luc Michelon (prestataire, trésorier du syndicat national des cochers professionnels) et Jérôme Blondel (prestataire), la ville de Savigny le Temple. Jean-Louis Cannelle –avec le CERRTA- a accepté d’être partenaire pour assurer la sécurité des attelages présents sur le site. Merci à tous pour votre motivation !

Un temps de questions/réponses a été déterminé, suivi d’un témoignage des villes candidates. Edwige Franzetti, maire-adjointe de Maxéville (Meurthe-et-Moselle), a insisté sur l’importance de la vitrine des Jeux pour le cheval de travail. Elle souhaite, par la présence de ses équipes, montrer ce que les territoriaux savent faire. Elle attend surtout une reconnaissance des meneurs et aides meneurs pour leur travail remarquable.

Pierrick Lelièvre, maire de La Chapelle-Gaceline (Morbihan), pointe l’occasion de valoriser les élus pour les choix qu’ils ont accomplis. Avec les élections municipales qui approchent, M. Lelièvre souhaite impliquer les nouveaux élus dans la démarche.

Pierre Dudieuzère, maire de Vendargues (Hérault) est très fier de pouvoir participer aux JEM 2014 et montrer le savoir-faire de ses employés.

Vincent Pellerin, ville de Poitiers (Vienne), est plus que motivé par ce projet qui met en avant le travail des agents et les choix de la collectivité.

Marc Salin a représenté la ville de Vasles (Deux-Sèvres), engagée, elle aussi, dans la démarche.

Jean-Jacques Séité souhaite intégrer le programme en tant que prestataire de la Communauté urbaine de Brest (Finistère).

La ville de Lampertheim (Bas-Rhin) a également porté sa candidature, tout comme Trouville/Mer (Calvados).

De gauche à droite : Pierrick Lelièvre, Edwige Franzetti, Olivier Linot, Pierre Dudieuzère, Marc Salin, Vincent Pellerin, Jean-Jacques Séité

Pour finir en beauté...Avant de récompenser les participants au 4e concours des meneurs territoriaux, deux prix très spéciaux ont été remis à deux hommes méritant toute notre reconnaissance : Pierre Pasdermadjian et Jean-Louis Cannelle. Ces deux hommes ont beaucoup œuvré pour l’hippomobilité en France et en Europe, et nous les en remercions.

Olivier Linot et Jean-Louis Cannelle Olivier Linot et Pierre Pasdermadjian

S’en est suivi la remise des prix des participants au concours du matin. Nous tenons à remercier les participants au concours, qui ont fait preuve de courage pour affronter la pluie normande et les obstacles imprévus.

Article rédigé par Caroline Sun

Développeur à la CNCT

Mise à disposition au sein du GIP pour la mise en place du « Village du Cheval de Travail »

Photos – Daniel SIMON et Jean-Léo DUGAST

Résultat 4ème concours des meneurs territoriaux

1er : Corinne Hottier (Maxéville) 278 pts/300

2ème : Marie Delasalle (Trouville/mer) 276 pts

3ème : Marc Salin (Vasles) 275 pts

4ème : Jean Christophe Bertin (Vendargues) 271 pts

5ème : Freddy Martel (Savigny le Temple) 263 pts

6ème : Stéphane Alenne (Argentan) 250 pts

7ème : Aurore Lallemand (Schaerbeek, Belgique) 241 pts

8ème : Stéphane Morisse (CC Criquetot l’Esneval) 239 pts

9ème : Leslye Magnier (Vendargues) 230 pts

10ème : Sophie Lefort (Schaerbeek, Belgique) 219 pts

11ème : Jean-Pierre Recher (CC Criquetot l’Esneval)162 pts