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Page 1: Cherchez le SEIGNEUR pendant qu’il se laisse trouver ... · PDF fileLe 18 septembre 2011– rentrée école biblique Cherchez le SEIGNEUR pendant qu’il se laisse trouver; invoquez-le

Le 18 septembre 2011– rentrée école biblique Cherchez le SEIGNEUR pendant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le pendant qu’il est proche. (Esaïe 55, 7) Le rouleau d’Esaïe comprend 66 chapitres. Il est un livre parmi les plus longs de la Bible. Il fait partie des prophètes écrivains que la tradition hébraïque nomme « les derniers prophètes ». Son influence est déterminante dans la construction de la foi, tant d’Israël que de celle des chrétiens. Le nom du prophète YésaYa signifie : « Ya – c'est-à-dire Dieu, libère » ou « sauve », ou encore « délivre » : en voilà un programme ! Et ce nom est lisible sur une immense période. Le livre d’Esaïe a été rédigé en 3 parties bien distinctes. Il court sur près d’un ½ millénaire d’écriture, de réécriture, d’expérience religieuse en Israël. Le prophète Esaïe aurait vécu ~ entre -740 et -700 et aurait rédigé la première partie du livre des chapitres 1 à 39. La deuxième partie écrite par un 2ème rédacteur, des chapitres 40 à 55, transporte le lecteur à Babylone, quelques 2 siècles plus tard, à la fin de l’exil. La troisième partie, écrite par un 3ème rédacteur, est un immense poème, de toute beauté qui projette l’espérance vers l’accomplissement dernier : « car je crée un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Nos enfants d’école biblique, cette année, vont aborder le temps de l’exil, couvert par la 2ème partie du livre du prophète Esaïe dont nous venons de lire un extrait. Cherchez le SEIGNEUR pendant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le pendant qu’il est proche.

Ce premier verset peut être inquiétant : le Seigneur pourrait-il ne pas être proche ? Serait-il possible que nous ne puissions le trouver ? Et si, maintenant, du temps de notre vie, il ne se laissait plus trouver ? Et si nos invocations partaient dans le vide ? Si, comme le disait un philosophe, Dieu s’était absenté, fabriquant le monde, puis le renvoyant d’une pichenette – comme s’il le trouvait inintéressant ?

La question peut se poser, ce qui nous renvoie à notre responsabilité dans notre rapport à Dieu. Il ne suffit peut-être pas de le considérer comme étant là, et puis voilà, tout est bien dans le meilleur des mondes. Justement, tout n’est pas pour le mieux, et nos écarts à cette relation à Dieu – ce que d’aucuns appellent le péché, passent par nos écarts à nos relations entre nous. C’est par celles-ci qu’il existe ou non, réellement, signe de notre lien à Dieu, du moins de notre réelle foi en ce lien, c'est-à-dire de notre réel amour pour Dieu.

C’est la grande remise en cause du peuple d’Israël lors de la catastrophe de l’exil à Babylone. Il y eut plusieurs exils, mais celui-ci est le plus marquant. Et le peuple ne croyait pas qu’il lui arrive un jour quoi que ce soit : son Dieu veillait, rien ne pouvait arriver.

Cette foi est magnifique, pense-t-on, quand on entend cette confiance de celles et ceux pour qui les

problèmes de la vie n’ont pas été insurmontables, ou qui en ont été épargnés : ils remercient pour la protection dont ils sont bénéficiaires.

Mais alors, en creux, que dire des malheureux qui ne s’en sortent pas : non seulement ils n’ont pas de chance, cumulent les épreuves mais encore leur plus grande malchance serait de n’être pas protégés par Dieu, peut-être même responsables …. Jésus disait : « je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour les malades » indiquant en ces termes qu’ils sont ceux qui ont le plus besoin d’amour, de force pour affronter ce qui leur arrive.

Alors les prophètes ont pointé du doigt les responsabilités humaines quant aux catastrophes vécues : il n’est pas simplement question de rétribution dans le genre : Dieu a donné un ordre et si tu n’obéis pas, comme un esclave, alors tu seras puni. Ça, ce sont des pensées d’homme, pas de Dieu.

Relisons-le autrement : Dieu met tout en jeu pour que les hommes trouvent le chemin du ‘pouvoir vivre’ du ‘vouloir vivre’ ensemble. Ce sont les paroles indiquant la puissance de l’amour, du respect, du sens de la responsabilité de la vie et de l’être de l’autre, ce prochain, ce proche, mais si radicalement autre que soi ; Jésus fait le sommaire de ces paroles de Dieu dans le triple commandement d’amour. L’homme passe sa vie à prendre des chemins qui tantôt prennent ce sens indiqué, tantôt s’en écartent tels des chemins de traverse. Et seulement à ce moment-là, se laisse trouver Dieu : quand la conscience de ces écarts est lourde, quand le sens de sa responsabilité dans ce qui arrive, pas uniquement à soi !, ouvre un chemin de prière vers Dieu. Je sais que, toi, Dieu, m’as donné de quoi réfléchir, modifier mes choix de vie,

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trouver une voie qui ne blesse, ne méprise, n’oublie personne, une voie qui créé un mouvement d’amour et de solidarité entre les êtres. Je le sais, et te demande d’accompagner ma vie en ce sens. Le pardon de Dieu est un don toujours renouvelé, en abondance pour celui qui reconnaît et cherche à tisser sa vie en lien avec Dieu. Demander pardon afin de n’être pas puni, afin de continuer à vivre sans le souci du frère revient à une sorte de superstition. La voie de Dieu, je ne peux pas en parler bien sûr pour Lui !, la voie de Dieu, pour moi, passe par ce mouvement qu’offre le pardon, mouvement qui nous sort des sables mouvants que sont nos égocentrismes, pour nous ancrer dans une dynamique de vie parmi et avec nos frères. Et par la voix du prophète Dieu dit cette si belle parole : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée. » Belle et porteuse de la plus folle espérance : non ! Dieu ne peut pas ne plus se laisser trouver tant que sa Parole sera parole de vie. Parole qui aide à la vie du monde parce qu’au moins quelques uns, un petit reste sur terre, hommes, femmes et enfants sont désireux de parler d’amour, de construire la paix, de ne pas céder aux appels de la violence, de la haine. Alors oui, il y a de quoi bondir de joie dans l’espérance d’être conduits à la paix, dans l’espérance que beaucoup, tous, puissent les rejoindre en ce désir.

Ne laissons pas se perdre cette parole, soyons en les porteurs, les passeurs dans les vies de nos

enfants à qui nous la confions, et laissons à Dieu, par elle, le soin de désaltérer, nourrir, féconder la vie de chacun, selon ce qu’il est. Amen