chercheurs de sens ou spirituels. — 00. préhistoire et antiquité jusqu’à j.-c

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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité" Chercheurs de sens (art, religion, science, philosophie, spiritualité) 0 – Préhistoire et Antiquité jusqu’à J.-C. Étienne Godinot .04.01.2018

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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"

Chercheurs de sens (art, religion, science, philosophie, spiritualité)

0 – Préhistoire et Antiquité jusqu’à J.-C.

Étienne Godinot .04.01.2018

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Précisions concernant tous les diaporamas du site

OrthographeJ’ai pris le parti d’écrire selon le code suivant :

- un livre anglais, un bain turc, un temple indien, un texte hébreu, une fête juive, un rite chrétien, un voile musulman, un poème soufi, un temple protestant, l’Afrique noire, etc.

- les Anglais, les Turcs, les Indiens, les Hébreux, les Juifs, les Sadducéens, les Chrétiens, les Musulmans, les Soufis, les Sunnites, les Protestants, les Intouchables, les Francs-Maçons, les Blancs, les Noirs, les Girondins, les Résistants de la 2ème Guerre Mondiale, etc., mais les croyants, les incroyants, les athées, les agnostiques, les socialistes, les franquistes, les communistes, les nazis, etc.;

- un rabbin, un prêtre, un imam, un pasteur, le pape X, le cardinal Y, le métropolite Z, un dominicain, un jésuite, un swami, un préfet, un juge, un général, etc. sauf exceptions : les Grands Prêtres, le Grand Inquisiteur, etc.

- Louis XVIII, Jean XXIII, la VIème dynastie (pour respecter la tradition), mais le 18ème siècle (pour faciliter la lecture).

Droits d’auteur

Les images présentées dans les diaporamas m’ont été fournies par des sources diverses. Ne pouvant pas m’assurer qu’elles ne sont pas soumises au régime des droits d’auteur, je prie leurs ayants-droits éventuels de me préciser s’ils souhaitent qu’elles soient retirées.

CitationsCompte-tenu du peu de texte sur chaque personnage, il ne m’est pas possible de donner les références des citations (en « italique » et avec des guillemets en bas de chaque diapo). L’objectif de ces 5 familles de diaporamas est de donner une information de base et d’inciter le lecteur à faire des recherches complémentaires s’il est intéressé. É. G.

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Trombinoscopes

Chercheurs d’humanité

Parmi les diaporamas en ligne sur ce site Internet figurent 5 séries de "trombinoscopes" ou galeries de portraits :

1 - Penseurs et acteurs d’alternatives économiques 2 - Penseurs et acteurs d’un changement sociétal

3 - Penseurs et acteurs de la non-violence et de la résolution n-v des conflits

4 - Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance

5 - Chercheurs de sens (art, religion, science, philosophie, spiritualité).

Ce classement en 5 familles pour des raisons pratiques, bien sûr peu satisfaisant, est destiné à stimuler la réflexion.

Chacune des figures présentées pourrait figurer la plupart du temps - et figure parfois - dans plusieurs familles à la fois.

Un répertoire alphabétique permet de chercher chaque personne dans une des familles, à partir de son nom et de son année de naissance.

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Trombinoscopes

Chercheurs d’humanité

Cette suite de brefs portraits, présentés par ordre d’année de naissance des personnes concernées, n’a pour but que d’ouvrir la tête et toucher le cœur :

- montrer au lecteur des figures de femmes et d’hommes, des rapprochements, une évolution,

- lui donner envie de faire davantage de recherches sur les personnages qui l’intéressent.

La sélection des personnes retenues parmi une quantité considérable de chercheurs, penseurs et acteurs

et le contenu de leur présentation (en caractères relativement gros, et, dans la grande majorité des cas, sur l’espace d’une seule diapositive)

ont été faits selon des critères qui présentent évidemment une grande part de subjectivité.

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Introduction

Objectifs des ces trombinoscopes sur les chercheurs de sens”‟

J’ai fait ce travail de recherche et de publication

-pour moi, parce que cela me passionne,

-pour mes enfants et petits-enfants, pour mes parents et amis chercheurs de sens,-pour les internautes qui s’intéressent aux religions et souhaitent contribuer à les décaper de la violence, du dogmatisme et du ritualisme qui les marquent si souvent,-pour celles et ceux qui, comme moi, considèrent la spiritualité comme un moteur essentiel de l'engagement citoyen et donc du changement sociétal,-pour les personnes engagées dans le dialogue interreligieux ou interconvictionnel,

- et enfin pour celles et ceux qui voudront chercher des idées ou de l’information dans la perspective des stages interactifs "Les chercheurs d'humanité qui m'interpellent " (atelier d’écriture et cinéma) organisés depuis 2017.

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Introduction - Trombinoscopes sur les chercheurs de sens” ‟

Précisions sur le choix des personnages

Plusieurs personnages des deux diaporamas depuis l’Antiquité jusqu’à 1600 après J.-C. sont présentés pour faire comprendre ce qui s’est passé par la suite, bien que leurs convictions et/ou leurs affirmations soient sujets à discussion... Certains d’entre eux, pendant les premiers siècles de notre ère, y figurent pour montrer dans quelles circonstances ont été élaborés les dogmes chrétiens. Je n’ai pas les éléments pour faire de même avec l’islam, par ex.

Comment ont été élaborées les croyances sunnites, chiites, comment se sont constituées les branches de l’islam ? etc.

Par ailleurs, si je fais figurer beaucoup de penseurs, réformateurs, mystiques "hétérodoxes" ou "dissidents" qui ne figurent pas dans leslivres bénéficiant de l’Imprimatur et du Nihil obstat de l’Église catholique, mon objet n’est pas de présenter tous les saints et martyrs "orthodoxes" ni tous les Chrétiens très connus, chercheurs d’humanité et de sens. Et encore moins les plus contestables (Constantin, Cyrille d’Alexandrie, Bernard de Clairvaux, Louis IX, Bossuet, etc.)… Vos critiques, suggestions et informations sont les bienvenues.

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Définitions

Le sens

Le sens est ce qui nous donne le goût de vivre, l’énergie et la motivation, ce qui nous met en mouvement. Le mot "sens", en langue française, recouvre quatre notions :

•la direction, l’orientation. Ma vie, telle action que je mène, cela va où, cela conduit à quoi ?•la signification. Il s’agit d’interpréter ma présence sur la Terre, mon action. Cette action, elle sert à quoi, elle rime à quoi ? Elle s’inscrit dans quelle dynamique, dans quelle perspec- tive ? Quelles sont les valeurs sous-jacentes ?•la sensation : la capacité de sentir, de jouir de la vie, de la goûter. Est-ce que je ressens, avec mon corps, avec ma sensibilité intérieure, avec mon intuition, que telle action que je mène est bonne pour moi, pour l’autre, pour la cité, pour l’humanité ?•la capacité d’évaluer. « À mon sens,… », « un jugement sensé ».

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Définitions

Les chemins de la quête du sens

l

Dans sa tentative de réponse à la question du sens, l’homme a frayé trois voies : l’art, la science et la spiritualité. L’art est une activité de création qui s'adresse délibérément aux sens, aux émotions, aux intuitions. Il est orienté vers la beauté. La science est l'ensemble des connaissances, caractérisées par un objet et une méthode fondés sur des observations objectives vérifiables et des raisonnements rigoureux. Elle est orientée vers la vérité. La philosophie (étymologiquement : "amour de la sagesse", généralement classée dans les "sciences humaines" avec la psychologie, la sociologie, etc.) est une discipline intellectuelle qui exige de la rigueur, qui intègre le doute, l’objection, le débat et la confrontation des idées. C’est pourquoi le trombinoscope ci-après présente beaucoup

d’artistes (notamment musiciens, peintres et poètes), de scienti-fiques (notamment dans le domaine de la vie, de l’infiniment petit et de l’infiniment grand) et de philosophes.

La spiritualité et la religion, si l’on s’attache à la trilogie beauté-vérité-bonté, devraient être orientées principalement vers la bonté, mais ont trop souvent la prétention d’accéder à la vérité…

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Définitions

La spiritualité

La spiritualité est définie ici comme la vie intérieure, la recherche et l’action de chacun pour trouver sens à sa vie, articulées avec la recherche et l’action collectives pour donner sens à l’histoire de l’humanité et de l’Univers.

La spiritualité est aussi l’ouverture à une transcendance (du latin transcendere : franchir, surpasser), à quelque chose ou à Quelqu’Un qui est au-delà des réalités immédiatement perceptibles.

- Certains désignent cette transcendance (ou Transcendance) avec des qualités ou idéaux tels que la beauté, la bonté, la vérité, la justice, l’harmonie, et notamment par le trinôme beauté-bonté-vérité, - d’autres l’appellent l’Absolu, l’Ultime, la Voie, - d’autres la nomment le Tout-Autre, la Présence, la Source,- d’autres, faute de mieux, la nomment "Dieu", en précisant, dans le meilleur des cas, qu’Il est l’In-connaissable, l’In-nommable, l’Ir-représentable.

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Définitions

La religion

La religion est un des modes d’expression de la spiritualité.

Le mot religion a deux étymologies possibles : celle de religare : relier, relier le visible et l’invisible, entrer en relation avec ce que l’on considère comme un absolu ou un essentiel, et celle de religere : relire.

1 – La religion est une représentation de la transcendance et un système explicatif du monde et de l’Univers : croyances, doctrines, mythes, symboles, révélations, dogmes…

2 – Ce sont aussi des rites, des signes, des cérémonials. Il est impossible de voir, d’entendre, de transmettre une idée sans d’abord l’exprimer au moyen d’un signe quelconque. C’est pourquoi les religions, pour rendre ces réalités perceptibles et accessibles, ont recours à des moyens sensibles (liturgies, cérémonies, célébrations, sacrements, gestes, parfums, musiques, fêtes, objets, aliments, pèlerinages…), des offrandes et sacrifices, des lieux sacrés, un bestiaire sacré, un herbier sacré, etc. 3 – Ce sont aussi des intermédiaires entre les humains et l’invisible

(clergé, prêtres et prêtresses, rabbins, imams, swamis, bonzes, moines et moniales, vierges, druides, sages, saint(e)s, prophètes, martyrs, sorciers, gourous, chamans, devins, poètes, mages, astrologues, mystiques, etc.)

4 - Ce sont enfin des règles de comportement, des prescriptions éthiques, des interdits ou des obligations, présentés comme émanant - le plus souvent directement - de Dieu ou de la divinité (par ex : les Dix commandements, les prescriptions de la Torah, du Coran, etc.)

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La préhistoire

L’homme de Néanderthal

Depuis quand les êtres humains ont-ils des préoccupations spirituelles ? À quand remonte homo credens ou homo religiosus ?

Selon les découvertes de la paléoanthropologie, les premiers hominidés connus (Toumaï, Tchad, 2001) auraient vécu il y a 7 millions d’années. Les australopithèques (Lucy, Éthiopie, 1974), entre 4 et 3 millions d’années. Homo habilis (- 2,5 millions d’années), bipède, possède un langage articulé rudimentaire et sait confectionner des outils simples. Homo erectus (- 700 000 ans) maîtrise le feu à partir de - 450 000 ans. Homo neanderthalensis (- 200 000 à - 28 000 ans) précède homo sapiens (Cro-Magnon, Dordogne, 1868). Celui-ci développe l’agriculture (née avec la mise en terre volontaire de premières semences et la domestication des animaux) lors de la révolution néolithique, 12 000 ans avant notre ère.

Depuis Hiroshima, l’homme moderne est homo demens…../..

Photos : - Crâne de l’homme de Tautavel (Pyrénées orientales, 1971), représentant européen d'Homo heidelbergensis (- 450 000 à - 300 000 ans). - Peinture de la grotte Chauvet (Pont d’Arc, 1974), occupée entre - 37 000 et - 28 000 ans.

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Homo neanderthalensis et les hommes préhistoriques

On fait généralement remonter la spiritualité dans l’histoire de l’homme aux premières sépultures, qui traduisent l’affirmation que le corps de l’être aimé est sacré, que l’amour subsiste malgré la mort et qu’il existe peut-être un au-delà de la vie terrestre.

Les premières sépultures font leur apparition au cours du paléolithique moyen, il y a environ 100 000 ans. Elles sont liées à l'Homme de Néanderthal en Europe et aux premiers humains anatomiquement modernes au Proche-Orient. Des vestiges osseux animaux considérés comme des offrandes sont parfois associés aux individus ensevelis.

Au Gravettien*, le thème des Vénus paléolithiques est présent dans différentes régions d'Europe, du sud-ouest de la France à l'Ukraine en passant par l'Italie et l'Allemagne. Il est interprété par certains auteurs comme le témoignage d'un ancien culte de la déesse.Photos : - Reconstitution d’un l’homme de Néanderthal ( env. – 45 000 ans) à partir du crâne trouvé en 1908 dans la grotte de la Chapelle-aux-Saints, au sud de la Corrèze. - Vénus de Hohle Fels (env. - 35 000 ans) découverte en 2008 à Schelklingen (Jura souabe, Allemagne du Sud)

* phase du paléolithique supérieur qui doit son nom au site de La Gravette, en Dordogne.

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Abraham

‟Père de multiples nations”, vers 1900 ans avant J.-C. Personnage probablement plus symbolique qu’historique, patriarche des Hébreux et père des trois religions monothéistes, judaïsme, christianisme et islam. Ibrahim pour les Musulmans.

Chef d’une tribu de pasteurs semi-nomadiques, aurait vécu en Haute Mésopotamie à Ur, puis à Harân. Non loin des sanctuaires élevés en l’honneur des dieux de la fécondité, ces tribus et leurs chefs ont peu à peu la certitude d’un Dieu unique. Certaines d’entre elles acquièrent probablement peu à peu la conviction que Dieu ne peut pas supporter et refuse les sacrifices humains. Dans la tradition biblique, part au pays de Canaan, est invité par un ange de Dieu à ne pas immoler son fils Isaac, et le remplace sur l’autel par un bélier.

« Le messager du Seigneur l’appela alors de la part de Dieu : « Abraham, Abraham ! (…) Ne touche pas à l’enfant, ne lui fais aucun mal »                                 Genèse, 22, 11

Images : - Ziggurat d’Ur en Chaldée (vallée du Tigre et de l’Euphrate, époque sumérienne)

- Tableau de Laurent La Hire, 1650. Abraham sacrifiant Isaac

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Akhenaton

Amenhotep IV, 10ème pharaon de la XVIIIème dynastie de l’Égypte ancienne, époux de la reine Néfertiti. Règne de -1355 à -1338 ?.

Considéré par les uns comme l’un des grands mystiques de l’Antiquité, par d’autres comme un dictateur intolérant. Pour des raisons encore mal connues, vraisemblablement en butte au conservatisme et à l'hostilité du clergé de Thèbes, abolit le culte d’Amon, le dieu caché”, lui ‟substitue celui d’Aton, le disque solaire”. ‟ Ordonne de détruire les images de culte des anciennes divinités à l'exception de Rê. Abandonne Thèbes pour fonder une nouvelle capitale 300 km au Nord, la cité d’Akh-en-aton ( l’Horizon du disque solaire”), l’actuelle Armana.‟ Répudiant le vaste syncrétisme de la religion officielle, engage l’Égypte dans la voie du monothéisme, affirme la bonté providentielle du Soleil qui chaque matin fait renaître la vie. Absorbé par ses activités religieuses, le roi ivre de Dieu” néglige la politique ‟étrangère et laisse l’Égypte perdre toutes ses possessions extérieures. Considéré comme hérétique par ses successeurs. Dès sa mort, Toutankhamon, son succes-seur, fait oublier son nom et rétablit le polythéisme hénothéiste* traditionnel.

Son Hymne au Soleil est paraphrasé par le Psaume 104, dans lequel toutefois le Soleil n’est pas Dieu mais une créature de Dieu. * Hénothéisme : croyance en une pluralité de dieux dans laquelle chacun d'entre eux joue successivement un rôle prédominant par rapport aux autres et reçoit un culte préférentiel.

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Moïse

(v. - 1392, v. - 1272), Personnage biblique, premier prophète du judaïsme, considéré comme légendaire ou symbolique par la grande majorité des archéologues, philologues et autres scientifiques spécialistes de la Bible et des lieux bibliques. Le récit de sa naissance ressemble de près à la légende de la naissance de Sargon, roi légendaire, fondateur de l'Empire assyrien

Dans la tradition biblique, fils d’Amran et de Jocabed, conduit le peuple d’Israël hors d’Égypte en ouvrant la mer Rouge. L’exode de 40 ans dans le désert, dont on ne trouve aucune trace archéologique, est aujourd’hui considéré par beaucoup comme une construction théologique ou un parcours spirituel.*

Écrit « sous la dictée de Dieu » sur le mont Sinaï les dix paroles (Décalogue) ou commandements, dont le 6ème, "Tu ne tueras pas".

La traduction d'André Chouraqui "Tu n'assassineras pas" donne une autre interprétation de ce commandement, qui ne couvre pas l'homicide en cas de guerre, de légitime défense, ou prononcé par un tribunal régulier (peine de mort). Photos : - Moïse recevant les tables de la loi, par Marc Chagall

- Les 10 commandements en hébreu sur un parchemin

* Selon l'historien Nadav Naaman, ce récit de l'Exode et de la conquête de Canaan constitue probablement une construction biblique littéraire et théologique qui évoque la perte du contrôle militaire égyptien en Canaan vécue comme une libération, la mémoire culturelle juive transférant cette situation par la mise en scène d'une sortie d'Égypte.

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Élie

Ėliyyahou, nom qui signifie : "Yahou (abréviation de Yhwh) est mon Dieu", prophète d’Israël né vers - 930 ? à l’époque où son peuple est installé en terre de Canaan. Traverse la dépression, l’incompréhension et le rejet, passe par la violence, l’intolérance, l’impatience et le zèle. Tient tête au puissant roi Achab, fait mettre à mort les 450 prêtres des Baals (dieux cananéens de la fertilité) qui entourent Jézabel, la femme du roi. Prend peur et s’enfuit.

Marche 40 jours et 40 nuits jusqu’à la montagne, l’Horeb. Fait alors une expérience mystique de rencontre avec Dieu, dans le silence et la douceur, à l’opposé de ce qu’il pouvait attendre : le divin n’est pas dans la violence ni dans le spectaculaire.

Dans ce silence, une parole le renvoie à sa mission. Élie y retourne, jusqu’au jour de sa mort où il est "enlevé" dans les Cieux.

 «(…) le Seigneur n’était pas dans l’ouragan. (…) le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre. (…) le Seigneur n’était pas dans le feu. Et après le feu, le bruissement d’un souffle ténu ("Qol DMama Daqqa"). Alors en l’entendant, Élie se voila le visage avec son manteau. »

Photos : - Statue d’Élie égorgeur des prêtres des Baals (Mont Carmel, Israël) - Représentation de l’expérience mystique d’Élie (Théobule)

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David *

Guerrier, musicien et poète, deuxième roi d'Israël règne au 10ème siècle avant J.-C. Présenté dans le récit biblique, avec son fils Salomon, comme l'un des deux fondateurs de l'ancien État israélite. Jeune berger de la tribu de Juda, fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser par ses chants. Met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, s'attire la jalousie puis la vindicte de Saül, doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres. Devenu roi, à la tête de son armée, vainc les ennemis d'Israël, conquiert Jérusalem, où il transfère l'Arche d'alliance, et fonde un vaste royaume qui s'étend des frontières de l'Égypte jusqu'à l'Euphrate. Pour épouser Bethsabée, épouse d'un officier dévoué, Urie le Hittite, fait mettre celui-ci en première ligne au siège de Rabba où il est tué. À l'occasion d'une calamité publique, livre 7 descendants de Saül à la vindicte des Gabaonites qui les exécutent rituellement.

* Cette diapo est réalisée non pour présenter un humaniste, mais en vue du parallèle fait plus loin entre David et Mahomet, et entre Jésus et al-Hallâj.

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Osée De l’hébreu hôšea, c'est-à-dire Sauve !”. Prophète d’Israël, ‟berger, vivant à la fin du règne de Jéroboam II (v. - 782, v. - 753). Marié, découvre avec douleur et détresse l'infidélité de sa femme Gomer, considérée dès lors comme prostituée.. Amour humain, union et progéniture sont mis en scène pour signifier les rapports tumultueux entre le peuple qui se dit élu” ‟et son Dieu. Le peuple est comparé à une épouse infidèle parce qu'il s’est voué au culte des idoles*. Dieu en revanche est l’époux, fidèle et surtout « unique », qui « parle au cœur » du peuple et s'emploie, en l'éprouvant, à le reconquérir, prêt à pardonner au moindre signe de repentir.

« C’est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur. » 

         * Idoles : voir diapo suivante

Photo du haut : Osée peint par Alessandro Bonvicino (1521-24)

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Osée

* Les idoles actuelles s’appellent avidité, démesure, vitesse, toute-puissance, course sans fin au confort et aux biens matériels, ostentation, obsession de la réussite ‟sociale”, croissance économique illimitée malgré les conséquences écologiques, drogues, conformisme, indifférence, et, au sommet de la pyramide, armements nucléaires.

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Zoroastre

ou Zarathoustra, penseur, sage et prophète, fondateur du zoroastrisme, ayant existé, selon les études, entre le 15è et le 11è siècle, ou entre le 7è et le 6è siècle avant J.-C., au nord-est de l'Iran actuel.

Réforme le mazdéisme sur la base de trois principes, « les bonnes pensées, les bonnes paroles et les bonnes actions », d’une démarche éthique et d’une conscience claire en vue d’atteindre la plénitude spirituelle.

Combat les sacrifices d’animaux, considère tous les hommes et toutes les femmes sur un pied d’égalité, indépendamment de leurs croyances et opinions, appartenance ethnique ou raciale.

Non seulement ses idées ne plaisent pas, mais surtout elles remettent en cause le pouvoir établi. Pourchassé par le peuple, doit s'enfuir pour sauver sa vie.

« Le bonheur appartient à celui qui apporte le bonheur aux autres. »

Les zoroastriens ont été victimes de persécutions particulièrement par les Musulmans. Ceux qui ont fui en Inde sont connus sous le nom de Parsi. Photo du haut : le Farvahar symbolise le Fravashi, ange gardien d’un individu, l’univers sans fin ( le grand anneau central), la sagesse et l’amour (le petit anneau) se déplaçant vers l’avant pour conduire l’homme au progrès, à la droiture, au bonheur

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Le premier Isaïe

"Isaïe" est le nom de trois prophètes de l’histoire judéo-chrétienne dont les textes ont été composés sur trois siècles entre 750 et 400 avant J.-C.

Le prophète est celui qui rappelle, à temps et à contre temps, les exigences de la conscience.

« Nul ne brandira plus le glaive meurtrier et l’on n’apprendra plus la guerre. Alors de leurs épées, ils forgeront des socs de charrue, et de leurs javelots des serpes. »                   

          « Le loup vivra avec l’agneau. Le tigre gîtera près du chevreau. Le veau, le lionceau seront nourris ensemble, et un enfant les conduira. »     

« Cet homme d’action est sans doute le premier homme que le rêve d’une humanité entièrement pacifiée ait hanté, qui ait pensé à la défaite de l’injustice, de la guerre (…) et qui ait annoncé une mutation cosmique. Il a été choqué non seulement par la violence des hommes, mais par celle qui règne dans la nature. Marx, Lénine et Mao ont-ils jamais eu comme lui leur nuit troublée par la lutte des espèces dans la jungle ? Il est en cela le premier, et peut-être le seul révolutionnaire de l’histoire. »

                                                                       André Chouraqui (photo du bas)

Photo du haut : Le forgeron transformant l’épée en charrue. Statue offerte par l’URSS à l’ONU en 1959, installée devant le siège de l’ONU à New-York

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Amos

Prophète d’Israël, berger et originaire de Tekoa près de Jérusalem, dans le royaume de Juda. Prend la parole sous les règnes de Jéroboam II, roi d'Israël et d'Ozias, roi de Juda (vers 750 avant J.-C.), contre les riches et les puissants, hypocritement dévots ou idolâtres affichés. Dénonce le mal social et la perversion de la religion. Son court ministère est interrompu par la police royale sur demande du chef du clergé de Béthel.

À l'adresse des femmes de Samarie : « Écoutez, vaches du Bashan, vous qui paissez sur la montagne de Samarie, opprimant les indigents, broyant les pauvres. »

Contre le sanctuaire de Bethel, fait parler Dieu ainsi : « Je hais, je méprise vos fêtes, Je ne puis sentir vos assemblées. Quand vous me présentez des holocaustes et des offrandes, Je n'y prends aucun plaisir ; Et les veaux engraissés que vous sacrifiez en actions de grâces, Je ne les regarde pas. Éloigne de moi le bruit de tes cantiques ; Je n'écoute pas le son de tes luths. Mais que la droiture soit comme un courant d'eau, Et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit. » Photo du haut : Amos berger (cathédrale d’Amiens)

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Jérémie

(v. - 640, v. - 588, de l'hébreu « Yhvh élève"), prophète d’Israël. Durant ses 50 ans de ministère, connaît 5 rois et un gouverneur, est témoin de 4 invasions, subit le long siège de Jérusalem, où il est emprisonné. Ressent la vue d’un rameau d’amandier (même mot que "veilleur" en hébreu) comme un appel : se sent appelé par Dieu à parler et agir "arracher et renverser, pour exterminer et démolir", mais aussi à "bâtir et planter". Annonce l'arrivée des Chaldéens, prédit la destruction de Jérusalem et du Temple, ainsi que l'exil des Judéens à Babylone du fait de leur manque de foi. Encourage la réforme de Josias, dénonce l'idolâtrie (c’est-à-dire le fait de donner une valeur absolue à ce qui a une valeur toute relative) : pouvoir, argent, exploitation des pauvres, formalisme du culte, culte des dieux étrangers, sacrifice des enfants au dieu Molek. Persécuté et contraint au silence. Termine sa vie en Égypte. « Si vous améliorez réellement vos voies et vos œuvres, si vous avez un vrai souci du droit, si vous n’opprimez pas l’étranger, l’orphelin et la veuve (…), alors je vous ferai demeurer en ce lieu. »

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Mahāvīra

("Le Grand Héros", - 599, - 527), ascète jaïn, né dans le Bihar (Inde), dernier des 24 Tirthankara (guides de la voie de la libération) jaïn.

La tradition jaïna indique que le premier des 24 "Tirthankara" est Rsabha, considéré comme le précurseur de la civilisation humaine. Des preuves historiques permettent d'affirmer l'existence du 23ème instructeur, Parsva (- 877 - -777). De même, les historiens acceptent celle du 22ème , Nemi, que la tradition considère comme cousin de Krishna.

À l'âge de 30 ans, devient un sadhana (ascète), abandonne tout vêtement, jugeant que le détachement du monde exige la pratique de la nudité (bodiya pratiquée par les Digambara et certains Sâdhus) et se livre pendant 12 ans à la méditation.

L'emblème du jaïnisme est une main symbolisant le réconfort moral et la compassion, dans laquelle est inscrit ahimsa c'est-à-dire non-violence. La phrase en sanskrit sous la main signifie : " Toutes les vies sont interdépendantes et donc se doivent un mutuel respect, une mutuelle assistance".

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Mahāvīra

Les 4 principes du jaïnisme sont les suivants : - L’identité de l’homme est à la fois matérielle et spirituelle, - L'homme n'est pas parfait, - L'homme est capable de vaincre sa nature matérielle, - L'homme est seul responsable de son avenir.

Les 5 vœux principaux (mahavratas) sont exposés à travers un dialogue entre Mahavira et l'un de ses disciples : - Ne pas exercer de violence sur les êtres vivants, - Ne pas faire de tort par la parole, - Ne pas voler, - Fidélité sexuelle (couples) ou chasteté (moines), - Ne pas s'attacher aux biens matériels.

. Les 4 vertus du jaïnisme sont : - le bienveillance pour tous les êtres vivants, - la joie de voir des êtres plus avancés que soi sur la voie de la libération, - la compassion envers les personnes et créatures malheureuses, - l’indifférence envers ceux qui se conduisent mal. ../..Photos : - L’hôpital pour oiseaux à Delhi . - Élevage industriel de poulets en France

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Mahāvīra

Pour les occidentaux, jaïnisme et bouddhisme semblent très proches par la réincarnation et le karma. Toutefois, au-delà des nombreuses différences, notam-ment dans les détails de la vie religieuse, le jaïnisme ne vénère pas de Dieu et considère que le monde existe depuis toujours, l'hindouisme considère que l'univers a été crée et vénère les différentes formes d'un seul Dieu, créateur.

Le jaïnisme est la seule grande religion à avoir toujours prescrit le strict végétarisme et la non-violence absolue envers tous les animaux. Outre les 5 vœux du laïc, les vertus de base du jaïn s'incarnent dans l'abstention de consommer la viande, le vin et le miel.

L’incitation jaïna à la non-violence attire l’attention sur - les supports de la violence (action physique, parole, pensée),

- les processus engageant la violence (préparatifs, planification), - les modalités de la violence (directe, incitation, approbation), - la motivation de l’action violente (colère, avidité, manipulation).

Photos : - À la différence des végaliens, les végétariens mangent les produits issus des animaux (beurre, œufs, fromage, miel, etc.) et s’en vêtissent (laine). - Femmes jaïns portant un voile sur la bouche et sur le nez pour ne pas avaler de moustiques. Les Occidentaux, s’étonnant de cette pratique, voire la décriant, oublient l’essentiel, à savoir les vœux et les vertus du jaïnisme

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Pythagore

( v. 580 ?, v. - 495), né sur l’île de Samos ? Philosophe grec, philosophe et mathématicien, réformateur religieux, penseur de la science politique. Se forme au cours de voyages : Italie, Phénicie (Syrie), Égypte, Perse, Crète, Thrace (Balkans). Revenu à Samos, en repart pour fuir le tyran Policrates. S’installe à Crotone, dans le sud de l’Italie, fonde des communautés - proches d’un ordre franc-maçon, dirait-on aujourd’hui - à vocation philosophique, scientifique, politique, religieuse, initiatique, ascétique. Affirme que la Terre est une sphère et non un disque plat, que la pensée naît dans le cerveau et non dans le cœur, invente les mots et concepts de philosophie” et de mathématiques”, la table de ‟ ‟multiplication, découvre les nombres irrationnels, démontre des théorèmes en géométrie, défend la beauté tout autant que la logique des nombres. Affirme que « tout est nombre » : pyramides, arithmétique, géométrie, intervalles de musique, nature, cosmos. Végétarien, pense que l’âme est immortelle et se réincarne après la mort. A influencé toutes les époques et toutes les cultures d'Occident et d'Orient, toutes les disciplines : mathématiques, musique, philosophie, astronomie.

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Héraclite

(v. - 576, v. - 480), philosophe grec, né à Éphèse. Vie peu connue, famille riche et puissante, prend parti dans les luttes politiques qui déchirent sa cité. Ne voit partout que multiplicité et changement : sommeil/veille, jour/nuit, été/hiver, joie/détresse, santé/ maladie, paix/guerre, vie/mort. Rien dans le monde entier ne demeure un seul instant identique à soi-même : tout passe, tout change, tout meurt à chaque moment, mais tout s’achève dans l’harmonie. Philosophe de l’éternel devenir où les contraires s’opposent et s’unissent tout à tour et dont le principe premier est le feu divin, principe de transformation incessante des choses. . Philosophe du Logos qui parle et du chiffre scellé, manifeste un grand respect pour les croyances religieuses populaires. Affirmant l’unité dynamique des contraires, est souvent considéré comme le père de la pensée dialectique. Accablé d'infirmités précoces, se laisse mourir de faim.

« Pour ceux qui entrent dans les mêmes fleuves, autres et toujours autres sont les eaux qui s'écoulent . » . « Rien n’est permanent, sauf le changement. Seul le changement est éternel.» . . « À tout homme il est accordé de se connaître soi-même et de faire preuve de sagesse. »

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K’ong Fou Tseu

(nom latinisé en Confucius par les missionnaires du 16ème siècle). Philosophe chinois (- 552, - 479 avant J.-C.), contemporain du Bouddha, de Nabuchodonosor et de Pythagore. Fonctionnaire, maître d’école, gouverneur de la ville puis intendant des travaux publics de la principauté de Zongdhu. Exilé, erre pendant 14 ans, puis rentre au pays natal.

Instaure une morale sociale axée sur la vertu d’humanité, l’équité et le respect des rites cultuels. Veut appliquer la morale à la vie politique. Les 5 vertus majeures sont pour lui : la courtoisie, la magnanimité, la bonne foi, la diligence et la bonté. « Voici certainement la maxime d’amour : ne pas faire aux autres ce que l’on ne veut pas qu’ils vous fassent » Analectes XV, 23

« L’attaque des petits États par les grands, le pillage des faibles par les forts, l’oppression de la minorité par la majorité, la tromperie du simple par la ruse, le dédain du noble pour l’humble sont quelques unes des calamités du monde. (…) À quelle loi du Ciel obéirons-nous ? À celle d’aimer tous les hommes universellement »

Mo Zi, premier disciple de Confucius (470-391 avant J.-C.) Photo du bas : Mo Zi

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Lao Tseu

(« le vieux maître »), philosophe chinois (considéré par certains comme une personnalité symbolique) contemporain de Confucius.

Sa doctrine, le taoïsme, est condensée dans un ouvrage de 5 000 caractères, le Livre de la Voie et de la Vertu ( ou Tao Te King).

Il aurait rédigé cette œuvre au cours d’un long voyage vers l’ouest , à dos de buffle, qui marque le dernier épisode connu de sa vie.

« Je traite avec bonté ceux qui ont la bonté. Je traite avec bonté ceux qui sont sans bonté. Et ainsi gagne la bonté. »

« La bonté en parole amène la confiance. La bonté en pensée amène la profondeur. La bonté en donnant amène l'amour. »

« La graine se souvient de l’arbre qu’elle sera.»

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Le troisième Isaïe

Nom donné aux hommes qui ont clamé ce qu’on appelle abusivement la "parole de Dieu" après l’exil du peuple israélite à Babylone, de 538 à 520 avant notre ère, et dont les écrits se trouvent groupés dans les chapitres 56 à 66 du livre d’Isaïe.

« Vous tyrannisez ceux qui peinent pour vous, querellez, chicanez, brutalisez (…) »

« Courber la tête comme un jonc, coucher sur le sac et la cendre, serait-ce là pour vous un jour de jeûne ? (…) Le jeûne qui me plaît est d’un autre tour : dénoue plutôt les liens injustes, renvoie libres les opprimés, saisis les jougs et brise les. (…) »

« Si tu bannis de ton pays le doigt accusateur, la parole de fraude, l’exploitation de tes frères (…), l’obscurité en toi sera lumière. »

Comme Isaïe, son contemporain Michée dénonce les prêtres riches, les puissants et les faux prophètes s'assurant pouvoir et privilèges. Il rejette l'abus de l'aristocratie de Jérusalem contre la majorité des gens du pays, et l'instrumentalisation de la religion pour cacher les injustices sociales.

Photos : - Isaïe (église de Souillac). - Michée (icône russe du 15è siècle)

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Le Bouddha

Siddharta Gautama (-566, - 486 avant J.-C.), dit le Bouddha (« l’éveillé »), prince népalais issu de la tribu guerrière des Sakya.

À l’âge de 29 ans, s’enfuit de son palais pour se mettre en quête de la Vérité, qu’il découvre après une vie errante et de dures ascèses.

L’existence est la souffrance, et la souffrance a son origine dans le désir, qui ne peut jamais être comblé. La sagesse consiste donc à vaincre le désir par la méditation, la compassion, la distance par rapport au bonheur et aux malheurs, et à avoir conscience de l’impermanence.

« Ne blesse pas autrui de la manière qui te blesserait »

« N’ayez qu’une seule passion : celle du bien des autres (…).

Tous ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre bonheur. Tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le bonheur d’autrui »

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Socrate

(- 470, - 399 avant J.-C.), philosophe grec, un des premiers penseurs de la philosophie morale et politique.

N’a laissé aucun écrit, mais sa pensée et réputation se sont transmises par des témoignages indirects (Platon, Xénophon, Aristophane et Aristote).

Citoyen exemplaire, s'oppose à la démagogie qui règne alors à Athènes. Dans des discussions avec les habitants de la ville, répond à des questions par des questions, pousse chacun, tel un accoucheur, à dépasser le niveau des vérités de sens commun et à partir en quête de la connaissance vraie.

Insoumis au tyran Citrias, refuse de fuir la ville à la suite de son procès. Condamné à mort par le tribunal de l’Héliée, boit lui-même la ciguë qui le fait mourir.

« Il ne faut donc pas répondre à l’injustice ni faire du mal à aucun homme, quoi qu’il nous ait fait »

« S’il me fallait absolument commettre l’injustice ou la subir, je préférerais la subir plutôt que la commettre »

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Démocrite

(- 460, -370), philosophe et savant grec né à Abdère, en Thrace (Balkans). Voyage beaucoup pour s'instruire, passe 5 ans avec des géomètres égyptiens, élève de Leucippe (mêmes dates). Vit à Athènes où il ne semble pas avoir connu Socrate. Vers - 420, fonde son école dans sa ville natale. Développe une théorie matérialiste mécaniste, l'atomisme, qui considère la matière comme constituée d'atomes indivisibles et éternels. Le vide existe et permet le mouvement des atomes. Les figures que forme la matière se distinguent par leur taille, leur poids et leur vitesse. Les corps complexes sont formés de corps plus simples qui se désagrègent après la mort. L'âme est composée d'atomes particuliers, subtils, légers et chauds. La perception de la matière est provoquée par l'émission de substances très fines qui interagissent avec les sens de l'homme. . Son déterminisme total permet de concevoir le monde réel (matériel) sans création, ni référence à Dieu ou au surnaturel. Les dieux ne sont que la représentation de l'idée que les hommes s'en font, des rêves en quelque sorte.

Prescrit à l’homme la modération dans ses désirs. Son caractère rieur est légendaire. La joie est la finalité de la morale, l'utilité est le critère du bien. Se prive de nourriture pour mettre fin à ses jours.

« En réalité nous ne savons rien, car la vérité est au fond de l'abîme.»

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Platon

(- 428, - 348) philosophe de la Grèce classique, contemporain de la démocratie athénienne, élève de Socrate et d’Euclide, fondateur de l’Académie, première école de philosophie.

Son œuvre, essentiellement sous forme de dialogues, se présente comme une recherche rigoureuse de la vérité, sans limitation de domaine. Sa réflexion porte aussi bien sur la politique que sur la morale, l’esthétique ou la science. À partir de la conviction que le réel est connaissable, elle s’oriente dans deux directions complémentaires : d’une part, chercher la vérité à propos de réalités déterminées (par ex., la justice, le monde) ; d’autre part, chercher à justifier la possibilité même de connaître la vérité.

Le dialogue entre interlocuteurs est un questionnement intérieur, mouvement délibéré et difficile vers la recherche de la vérité : prendre conscience de ce qui n’est pas, de ce qui est faux, de ce qui est. Deux moyens privilégiés sont la dialectique et la réminiscence.

Dans la célèbre allégorie de la caverne, se détourner des opinions fausses est une démarche en 4 étapes.

« Philosopher, c’est apprendre à mourir. »

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Diogène de Sinope

ou le Cynique* (- v. 413, - v. 327), philosophe grec. Fils de banquier, a été faussaire avec son père. * de kunos, le chien

Ascète mendiant, original, excentrique, grossier, provocateur, spirituel et libre. Surnommé "le Chien", car il agace tout le monde. Toujours pieds nus, habite dans un tonneau, n'ayant pour meubles qu'une besace, un bâton et une écuelle. Jette même son écuelle après avoir vu un jeune enfant boire dans le creux de sa main. Exigeant envers ses contemporains, se promène un jour en plein midi une lanterne à la main, répondant à ceux qui l'interrogent : νθρωπον ζητ , Ἄ ῶ que l’on peut traduire "Je cherche un être humain digne de ce nom !". À Alexandre le Grand, de passage à Corinthe en - 336, qui lui demande ce qu'il peut faire pour lui, répond : « Te retirer de mon soleil !» Demande l’aumône à une statue pour s’exercer à essuyer les échecs. Affirme que la seule chose que l'homme possède véritablement par lui-même, c'est les biens de l'âme. Dénonce la fausseté des honneurs, pouvoirs, richesses, savoirs, plaisirs même, toutes ces choses que les humains estiment tant. Se proclame, pour la première fois sans doute dans l'histoire, "citoyen du monde". Image du bas : Diogène et Alexandre. Huile sur toile de Nicolas-André Monsiau, 1818.

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Aristote

(-384, -322), philosophe grec de l'Antiquité. Disciple de Platon à l'Académie, précepteur d’Alexandre le Grand. Un des penseurs les plus influents que le monde ait connus.

Aborde presque tous les domaines de connaissance de son temps : biologie, physique, métaphysique, logique, poétique, politique, rhétorique et de façon ponctuelle l'économie. Chez lui, la philosophie est à la fois recherche du savoir pour lui-même, interrogation sur le monde et science des sciences.

Considère la logique comme l'instrument qui permet de faire progresser les sciences*. Son éthique est très marquée par les notions de mesure et de phronêsis (prudence ou sagacité). Tout comme sa politique et son économie, elle est tournée vers la recherche du Bien. Considère la cité comme une entité naturelle qui ne peut perdurer sans justice et sans amitié.

La logique aristotélicienne repose sur deux concepts centraux : - le syllogisme, qui marquera fortement la scolastique (philosophie développée et enseignée au Moyen-Âge dans les universités), - les catégories (Qu'est-ce ? Pourquoi ? Où ? Quand ? Combien ? etc.).

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Épicure

( - 342, - 270) philosophe grec. Fonde en - 306 à Athènes l’école philosophique du Jardin, recherche un bonheur et une sagesse dont le but est l'ataraxie, la paix de l'âme. Aura pour disciple le latin Lucrèce (v. - 98 - v. - 55) En physique, soutient comme Démocrite (- 460 - - 370) que tout ce qui existe est composé d'atomes indivisibles qui se meuvent dans le vide et se combinent pour former des agrégats de matière. L'âme est un de ces agrégats d'atomes, et non une entité spirituelle. En logique, considère que la sensation est à l'origine de toute connaissance.

En éthique, affirme que le souverain bien est le plaisir, défini comme absence de douleur : dissiper les terreurs de l'esprit, se suffire à soi-même et se contenter de peu. . Quatre voies vers le bonheur : 1 - Ne pas craindre les dieux. 2 - Ne pas craindre la mort. 3 - On peut atteindre le bonheur. 4 - Le mal est supportable

Classe les désirs en trois catégories : 1 - Les désirs naturels et nécessaires (par ex. : boire quand on a soif. Ces plaisirs sont bons : on peut boire jusqu'à ne plus avoir soif). 2 - Les désirs naturels, mais non nécessaires, comme ceux qui diversifient les plaisirs mais n’éliminent pas les douleurs (par ex. les mets raffinés) 3 - Les désirs ni naturels ni nécessaires : ceux qui naissent des jugements illusoires, le désir de richesses et d'honneurs.

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Euclide

(Vers - 300 ?), mathématicien de la Grèce antique, auteur du traité Éléments de mathématiques, un des textes fondateurs de cette discipline en Occident. Ce traité présente de manière systématique, à partir d'axiomes et de postulats, un large ensemble de théorèmes accompagnés de leurs démonstrations. Il porte sur la géométrie, tant plane que dans l’espace, et l’arithmétique théorique. Le premier à définir le "nombre d'or" ( ou φ ) comme une proportion géométrique : « Une droite est dite coupée en extrême et moyenne raison quand, comme elle est tout entière relativement au plus grand segment, ainsi est le plus grand relativement au plus petit. » Le nombre d’or, modèle de perfection esthétique, est aujourd’hui défini comme (1+√5)/2 = 1,618 033 988 749 894 848 204 586 etc.

On le suppose utilisé dans la construction du temple d’Andros (- 10 000 ans, découvert au fond de la mer de Bahamas), dans la pyramide de Khéops en Égypte (v.- 2 600 ans), dans la décoration du Parthénon d’Athènes par Phidias (- 447 - 432), dans l’organisation des gradins du temple d’Épidaure, dans le temple de Salomon, etc.

../..Photos : 1) Euclide par Juste de Gand (v. 1474). 2) Un des plus ancien fragment des Éléments. 3) La proportion d’or dans les triangles semblables.

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Euclide et les mathématiciens du "nombre d’or" ou de la "divine proportion"

Cette proportion, qui a son origine chez les Pythagoriciens, est déjà étudiée par Théodore de Cyrène (- 465 - 398), par Platon (v.- 428 - 347), et ensuite par Hypsiclès d’Alexandrie (v. - 190 - 120), par Muhammad Al-Khawarizmi, mathématicien perse (v. 780 - v. 850), par Abu Kamil, mathématicien égyptien (v. 850 - v. 930). Leonardo Pisano (v. 1175 - v. 1250), plus connu sous le nom de Fibonacci, introduit en Europe les équations d'Abu Kamil. Giovanni Campano (ou Campanus de Novare, v. 1210 - 1296) démontre l'irrationalité de φ par une descente infinie que l'on peut visualiser dans la spirale d'or. Luca Pacioli ( v. 1445 -1517) rédige un livre intitulé La divine proportion, illustré par Léonard de Vinci. Les mathématiciens italiens Girolamo Cardano (1501 - 1576) et Raphaël Bombelli (1526 - 1572) indiquent comment calculer le nombre d'or à l'aide d'équations de second degré. Ce résultat est, plus tard, retrouvé par Johannes Kepler (1571-1630) puis par Albert Girard (1595-1632). Jacques Binet (1786-1856) retrouve en 1843 un résultat oublié, démontré initialement en 1765 par Leonhard Euler (1707-1783).

Photos : Fibonacci, Abu Kamil, Cardano, l’ouvrage de Pacioli. ../..

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Euclide

et les mathématiciens du "nombre d’or" ou de la "divine proportion"

Édouard Lucas (1842-1891) trouve des propriétés subtiles associées à la "suite de Fibonacci". Avec les travaux du philosophe allemand Adolf Zeising (1810 -1876) le nombre d'or devient un véritable système, une clé pour la compréhension de nombreux domaines, tant artistiques - architecture, peinture, musique -, que scientifiques - biologie et anatomie. Le prince roumain Matila Ghyka (1881-1965) en devient le chantre. Il reprend les thèses du siècle précédent et les généralise. Le nombre d’or est utilisé par le compositeur Iannis Xenakis, l’architecte Le Corbusier, le poète Paul Valéry, le peintre Salvador Dali.

La présence du nombre d'or dans le monde végétal, affirmée par le botaniste allemand Wilhelm Hofmeister (1824-1877), ne semble ni fortuite ni subjective : disposition des graines dans fleur de tournesol, écorce des ananas, face postérieure de la pomme de pin, fleurons du cœur d’une marguerite, spirales du chou-fleur, aloès, etc. D’autres voient le nombre d’or dans le corps humain, les animaux, en cristallographie, en astronomie, etc.

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Archimède

(v.- 287, - 212), scientifique grec de Syracuse (Sicile), physicien, mathématicien et ingénieur. Parmi ses domaines d'étude en physique, l'hydrostatique, la mécanique statique et l'explication du principe des poulies, palans, leviers. Conçoit plusieurs outils innovants, comme la vis sans fin (pour remonter l’eau), la vis de fixation, l’écrou, la roue dentée, le planetarium, des machines de guerre pour résister aux Romains. Définit en hydrostatique le principe d'Archimède sur les corps plongés dans un liquide (« Des corps flottants »). Conçoit, sur ce principe, le plus grand navire de l'Antiquité, le Syracusia. En mathématiques, utilise la méthode d'exhaustion pour calculer l'aire sous un arc de parabole avec la somme d'une série infinie. Désigne la longueur de la circonférence d’un cercle par le mot περιμετρος (périmètre) et, avec un polygone à 96 côtés, donne une évaluation de cette longueur avec grande précision : ../..

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Archimèdeet les mathématiciens du nombre π

Une des plus anciennes approximations de π se trouve sur le célèbre papyrus Rhind (image du haut) copié par le scribe égyptien Ahmes en - 1800 : " L'aire du cercle de diamètre 9 coudées est celle du carré de côté 8 coudées. " : (16/9)2 soit environ 3,16. Chez les Babyloniens, des tablettes en écriture cunéiforme à Suse présentent des calculs d'aires du disque menant à prendre pour π la valeur 3 + 1/8 = 3,125. En Inde, le plus ancien document connu, le Siddhanta, datant de + 380, donne comme approximation 3,1416 qui sera égalée au 6ème siècle par Aryabhata l'Ancien (476-550).

En Chine, Liu Hui (image du milieu) utilise en 263 la méthode d'Archimède avec des polygones à 192 côtés puis à 3 072 côtés pour trouver une approximation de π au cent-millième. Au 5ème siècle, les calculs sont simplifiés grâce au système décimal. Tsu Chung Chih (v.430-v.500) trouve alors une approximation au millionième près (3,141592) L'astronome perse de Samarkand Jemshid al-Kashi (1380-1429, image du bas) applique lui aussi la méthode d'Archimède pour calculer une valeur approchée à 14 décimales exactes.

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Archimèdeet les mathématiciens du nombre π

En Occident, le Grec Claude Ptolémée (v. 100 - v. 168), l’Italien Léonard de Pise dit Fibonacci (1180-1250), et le Français François Viète (1540-1603) proposent des approximations intéressantes de π.En 1609, l’Allemand Ludolph van Ceulen (1540 - 1610) calcule π avec 35 décimales. John Wallis (1616-1703, image du haut) , Isaac Newton (1642-1727), Gottfried Wilhelm von Leibniz (1646-1716), John Machin (1680-1751) et James Stirling (1692-1770) conçoivent des formules de calculs infinis de plus en plus performantes. L’Anglais William Oughtred (1574-1660) et le Suisse Leonhard Euler (1707-1783, image du milieu) utilisent π (pi), 16ème lettre de l'alphabet grec, pour nommer la constante permettant de calculer le périmètre et la surface d'un cercle à partir de son rayon. L’Indien Srinivasa Ramanujan (1887-1920, image du bas) et les Ukrainiens David et Grégory Chudnovsky (nés en 1947 et 1952) proposent des formules permettant d'approcher davantage π. 13 300 milliards de décimales de π sont connues aujourd'hui… .

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Rabbi Hillel

Mis au défi de résumer toute la Loi à une personne debout sur un pied avant qu’elle ne doive se remettre sur ses 2 pieds, formule cette phrase qui est la règle d’or” des religions et spiritualités : ‟ « Ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse, ne le fais pas à tes semblables : voilà toute la loi, le reste est un simple commentaire.»

« Ne juge pas ton prochain avant de te trouver à sa place. »Son petit-fils Gamaliel enseignera à Paul de Tarse et interviendra en faveur des apôtres de Jésus. * d’où l’expression "se chamailler« ■

Hillel Hazaken (: l’Ancien, -70, +10), né à Babylone, d’abord bucheron puis docteur juif pharisien. À l'âge de 40 ans, s’installe en Israël. Passe de longues années à étudier, est pendant une vingtaine d’années président du Sanhédrin, chef spirituel du peuple juif. Vie exemplaire et vertueuse, caractérisée par la patience, la civilité et la compassion pour ses semblables, Juifs ou non, et le souci des plus pauvres.

Interprète l'esprit de la Torah et des règles de la vie ordinaire de façon ouverte, renvoie les personnes à leur conscience. Opposé âprement au rabbi Shammaï*, son adjoint (et successeur), légaliste et rigoriste, pour qui une poule qui pond le jour du Shabbat ne respecte pas la Torah…