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Musée Marmottan Monet Contact presse : Claudine Colin Communication Christelle Maureau 28 rue de Sévigné – 75004 Paris Tél : 01 42 72 60 01 / 06 45 71 58 92 [email protected] www.claudinecolin.com 10 septembre 2015 07 février 2016 LES TEMPS ENCHANTÉS VILLA FLORA MANET, RENOIR, CÉZANNE, VAN GOGH, BONNARD, VUILLARD, VALLOTTON, MATISSE... CHEFS-D’œUVRE DE LA COLLECTION ARTHUR ET HEDY HAHNLOSER Pierre Bonnard, Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes, 1928-1934 © Hahnloser / Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo : Reto Pedrini, Zrich

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Musée Marmottan Monet

Contact presse : Claudine Colin CommunicationChristelle Maureau28 rue de Sévigné – 75004 Paris Tél : 01 42 72 60 01 / 06 45 71 58 [email protected]

10 septembre 2015 07 février2016

Les temps enchantésVILLA FLORAMAnet, RenOIR, CézAnne, VAn GOGh, BOnnARd, VuILLARd, VALLOttOn, MAtIsse...CheFs-d’œuVRe de LA COLLeCtIOn ARthuR et hedy hAhnLOseR

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Dossier de presse 2Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

sommaire

03 I - Communiqué de presse

04 II - Un couple, une passion, une collection

07 III - Parcours de l’exposition

25 IV - Repères chronologiques Les grandes dates de la Villa Flora

28 V – Autour de l’exposition

30 VI - Commissariat

31 VII - Visuels presse

33 VIII - Le musée Marmottan Monet

37 IX - Informations pratiques

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 3

communiqué de presseI

À l’occasion de l’inauguration du musée de Winterthur, la Villa Flora

accueillit arts et artistes. On voit ainsi poser dans le jardin autour du bronze

de Maillol, l’Été : assis par terre, le peintre Kerr-Xavier Roussel et Hedy

Hahnloser-Buhler, debout à côté d’elle Henri Manguin et sa femme, Jeanne. À l’arrière-plan, Richard Buhler, le cousin préféré de Hedy, lui-même collection-neur avisé. Tout à fait à droite se tient le maître des lieux : Arthur Hahnloser.

© Archives Villa Flora.

Musée des collectionneurs par excellence, ou plus encore maison des collectionneurs, le

musée Marmottan Monet présente, du 10 septembre 2015 au 7 février 2016, la prestigieuse

collection du couple suisse Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. Pour la première fois en France,

les fleurons de cet ensemble sont présentés. 75 chefs-d’œuvre de Pierre Bonnard, Paul Cézanne,

Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Aristide Maillol, Édouard Manet, Henri-Charles Manguin,

Pierre-Albert Marquet, Henri Matisse, Odilon Redon, Pierre-Auguste Renoir, Félix-Édouard

Vallotton, Vincent van Gogh et Édouard Vuillard témoignent de l’histoire de ce couple porté

par leur passion pour la peinture, le dessin et la sculpture.

Une vie pour l’art, une vie avec les artistes. Tel fut le parcours du couple formé par Hedy

Buhler et l’ophtalmologiste Arthur Hahnloser. Fidèle à la maxime d’Hedy « vivre selon notre

temps », le couple suisse se tourne vers la création de son époque et réunit entre 1905 et

1936 les œuvres de nabis et de fauves. Sur le conseil de ces peintres, il acquiert d’impor-

tantes peintures par Édouard Manet, Pierre-Auguste Renoir, Paul Cézanne, Vincent Van Gogh

ou Odilon Redon. Artistes et amateurs se lient vite d’amitié et se retrouvent régulièrement

dans la résidence d’Arthur et Hedy à Winterthur, la Villa Flora. La maison du couple devient

un lieu de rencontre, d’échanges et de création, un repère d’artistes.

Les portraits des Hahnloser ou les œuvres peintes à la Flora, qui témoignent de ce bonheur

de vivre, forment le cœur de la collection familiale. En trente ans, les murs de la maison

sont envahis de peintures. Chaque pièce, jusqu’à la salle d’eau où les toiles s’accumulent,

accueille son lot d’œuvres d’art. La Villa Flora devient ainsi l’écrin d’un ensemble de chefs-

d’œuvre dignes d’un musée.

Le parcours de l’exposition du musée Marmottan Monet offre une réunion de rares chefs-

d’œuvre tels que La Blanche et la Noire (1913) et Le chapeau violet (1907) de Vallotton,

Effet de glace ou Le Tub (1909) et Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes (1934) de

Bonnard, Le semeur (1888) de Van Gogh, Amazone (1883) de Manet, Portrait de l’artiste

(1877-1878) de Cézanne, Nice, cahier noir (1918) de Matisse, La partie de dames à Amfréville

(1906) de Vuillard et Les anémones (1912) de Redon. Organisé en sections monogra-

phiques, il retrace les rapports qui unirent les principaux artistes du tournant du xxe siècle

à Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler. L’exposition raconte l’histoire unique d’un des couples

les plus engagés et passionnés du début du siècle.

Les descendants d’Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler ont choisi de révéler cet ensemble

exceptionnel à Paris pour la première fois et de faire du musée Marmottan Monet pendant

quelques mois leur demeure.

« Le fait que nous ayons rencontré les artistes par le biais de leurs œuvres, et non l’inverse, a

créé une amitié libre de toute considération matérielle. L’appartenance toujours plus intime à

ce cercle d’amis artistes a constitué l’élément le plus riche de notre vie. » Hedy Hahnloser (1940)

Marianne MathieuAdjointe au directeur, chargée des collections du musée Marmottan Monet

Commissariat : Angelika Affentranger-KirchrathConservatrice de la Villa Flora, Winterthur

Dossier de presse 4Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler ont rassemblé, entre 1905 et 1936, une collection exception-

nelle, constituée pour l’essentiel de tableaux de Bonnard, Vallotton et Vuillard. Les œuvres de

ces peintres forment pour ainsi dire une collection dans la collection. Des travaux majeurs

d’Odilon Redon, Van Gogh, Cézanne et Renoir, mais aussi de Matisse, Manguin et Marquet

définissent les limites chronologiques de cet ensemble. Pourtant, l’exposition du musée

Marmottan Monet n’a pas pour seul objectif de mettre à l’honneur les œuvres elles-mêmes,

montrées pour la première fois à Paris. Elle veut aussi présenter le couple suisse et l’écrin de

leur collection à Winterthur, la Villa Flora, avec son atmosphère unique et son histoire mou-

vementée. Ancienne demeure de collectionneurs, le musée Marmottan Monet accueille donc

une autre maison de collectionneurs, tandis que Monet, le grand représentant de l’impres-

sionnisme, offre l’hospitalité aux artistes du post-impressionnisme.

C’est en 1898 qu’Hedy Buhler (1873-1952) entre en possession de la Villa Flora avec une par-

tie de son héritage. Peu après son mariage, elle s’installe avec son époux Arthur Hahnloser

(1870-1936) dans cette maison bourgeoise cossue, située en bordure de la vieille ville de

Winterthur, qui abritera au fil du temps une collection grandissante. En 1907-1908, en colla-

boration avec les architectes de Winterthur Robert Rittmeyer et Walter Furrer, le couple

aménage un salon « sur mesure » qu’ils décorent dans les moindres détails selon leur goût.

En 1916, Rittmeyer dessine un agréable jardin puis conçoit en 1926 pour la maison une vaste

salle à éclairage zénithal.

un couple, une passion, une collectionI I

Henri Manguin, La Sieste ou

Le Rocking-chair, Jeanne,

1905, © Hahnloser/Jaeggli

Stiftung, Winterthur. Photo

Reto Pedrini, Zurich

Henri Matisse, Femme assise

devant la fenêtre ouverte, 1919,

Collection particulière, Villa

Flora, Winterthur, © Collection

particulière, Villa Flora, Winter-

thur. Photo Reto Pedrini, Zurich

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 5

u un couple, une passion, une collection

Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler s’intéressent d’abord aux artistes suisses Giovanni

Giacometti et Ferdinand Hodler et acquièrent – guidés par un flair infaillible – des perles

de leur production d’alors. Par l’intermédiaire du peintre Félix Vallotton, qui vit à Paris et

dont ils ont acheté des œuvres majeures dès 1908, ils se tournent bientôt vers la scène

artistique de la capitale et s’enthousiasment en particulier pour le travail de Bonnard, mais

aussi pour les tableaux de Vuillard et les sculptures de Maillol, prenant fait et cause pour

le groupe des Nabis qui se considèrent comme les « prophètes d’une nouvelle peinture ».

Les collectionneurs entretiennent des contacts étroits avec leurs amis artistes en qui ils

trouvent aussi de précieux conseillers. Souvent, ils achètent directement les œuvres auprès

d’eux, stimulés par la visite de leur atelier. Ils sont en outre de bons clients des grands

galeristes et marchands d’art de leur temps, tels Eugène Druet et Ambroise Vollard. Arthur

et Hedy Hahnloser-Buhler s’efforcent toujours de rendre compte de l’environnement de

leurs protégés par des œuvres importantes. C’est ainsi qu’entrent dans la collection des

tableaux d’Henri Manguin et Albert Marquet, de Van Gogh et Paul Cézanne ou encore

d’Odilon Redon, rejoints un peu plus tard par des travaux d’Henri Matisse, pour lequel ils

mettent surtout l’accent sur des petits formats.

En 1980, les descendants des collectionneurs créent une fondation, la Hahnloser/Jaeggli

Stiftung, dans l’intention de conserver vivant l’héritage de leurs aïeux. Des dons insignes

issus de cet héritage, comme le Semeur de Van Gogh ou La Blanche et la Noire de Vallotton,

entrent dans les collections de la fondation et forment dès lors le noyau des expositions

présentées au Museum Villa Flora entre 1995 et 2014.

La Villa FloraHedy Hahnloser-Bühler fut la première à se laisser séduire par la Villa Flora,

située alors en bordure de la vieille ville de Winterthur, dans la Tösstalstrasse.

Elle en fit l’acquisition en 1898 avec une partie de son héritage et y emménagea,

jeune mariée, avec son époux, Arthur Hahnloser. La simplicité de la maison lui

plaisait, car elle s’opposait de façon sympathique à l’exubérance des villas alors

à la mode, avec leur style « petit château » et leur atmosphère souvent oppres-

sante. Sa silhouette claire et sobre conférait à la Flora une différence libératrice.

Hedy y découvrit très tôt des possibilités de transformations et un lieu où pour-

rait s’épanouir son tempérament créatif. Au fil des décennies, la maison d’arti-

san construite en 1846 fut métamorphosée par les architectes de Winterthur

Robert Rittmeyer et Walter Furrer, qui firent de cette maison bourgeoise un écrin

pour l’art en aménageant en 1908 le fameux salon, puis en 1926 une salle à

éclairage zénithal, la Villa Flora forme, avec son jardin, également conçu par

Rittmeyer en 1916, un ensemble exceptionnel où papiers peints réalisés à la

main et peintures se complètent, car ils participent du même « esprit du temps ».

Quelques photographies en noir et blanc extraites des archives rendent

compte de l’atmosphère spécifique de la Villa Flora. On y voit la maison de

l’extérieur, avec son architecture modulable : le sobre cube initial reçut en

1926 une galerie et une véranda, se muant ainsi en demeure de collection-

neurs sans se départir de son caractère. D’autres nous conduisent dans le

jardin, avec sa disposition géométrique encore conservée et entretenue de

nos jours, qui culmine avec les deux grandes statues d’Aristide Maillol, l’Été

(1910) et Pomone (1910).

Vu de la Villa Flora vers 1900, probablement peu de temps après l’acquisition de la mai-

son par le jeune couple Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler. Sur

le balcon, Hedy Hahnloser-Buhler posant en robe blanche.

© Archives Villa Flora

En 1943-1944, le photographe Willy Maywald prend cette

photographie de Hedy Hahnlo-ser-Buhler à la Villa Flora. ©

Archives Villa Flora.

Dossier de presse 6Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

Hedy Hahnloser-Buhler dans le jardin de la Villa

Flora, vers 1900. © Archives Villa Flora

Arthur Hahnloser dans le jardin de la

Villa Flora, vers 1900. © Archives Villa Flora

La famille Hahnloser, vers 1902-1903. De gauche

à droite figurent Hans, Hedy, Lisa et Arthur.

© Archives Villa Flora

Hedy Hahnloser-BühlerHedy Bühler naquit à Winterthur en 1873. Très tôt se discerne chez elle un intérêt marqué pour l’art. Élevée dans une famille bourgeoise conservatrice et rigoureuse, elle déploie beau-coup d’énergie pour convaincre ses parents de l’autoriser à suivre des cours de peinture à Gauting, près de Munich. Elle se tourne ensuite vers les arts décoratifs, s’installe un atelier à la Flora et conçoit des tissus – nappes et housses de coussins – et des jouets, autant d’objets qui n’ont rien perdu aujourd’hui de leur ori-ginalité ni de leur fraîcheur. En la rendant réceptive aux autres manifestations artis-tiques, ses propres dispositions créatrices la prédestinent à devenir l’interlocutrice sensible et attentive des grands artistes de son temps. Elle les rencontre non seulement en tant que collectionneuse, mais aussi en tant que média-trice avisée de leur art et en tant qu’amie.

Arthur HahnloserNé en 1870, également à Winterthur, Arthur Hahnloser suit une formation d’ophtalmologiste. Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler, qui se marièrent en 1898, trouvent rapidement dans leur intérêt pour l’art et l’actualité artistique un ter-rain de complicité. Pourtant, c’est d’abord une clinique ophtalmologique qui fut aménagée dans la Villa Flora, Arthur effectuant les opérations avec l’assistance de Hedy. Il faut attendre 1908 et la création de l’hôpital privé Am Lindberg, à Winterthur, pour que tous deux puissent se consacrer davantage à leur activité de collectionneurs et transformer les pièces de façon à présenter convenable-ment les tableaux toujours plus nombreux. Sa profession médicale sert surtout à Arthur de gagne-pain, car sa véritable passion est l’art, qu’il promeut avec son épouse de multiples manières. La Villa Flora est une maison ouverte et accueillante. Tous les mardis, un groupe de jeunes amateurs d’art se rassemble pour boire le café autour de la table ronde du salon. On discute des dernières évolutions de l’art, tout en étant déterminé à renverser les structures figées de la ville. Cette résolution conduit à une véritable révolution de palais au sein du Kunstverein : la vieille garde fut dissoute et remplacée par des représentants de la jeune génération d’ambassadeurs de l’art ouverts sur le monde. C’est aussi ce cercle qui insuffle l’élan pour la création du Kunstmuseum, construit par les architectes de Winterthur Robert Rittmeyer et Walter Furrer et inauguré en 1916

Dossier de presse 7Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

Le parcours de l’exposition du musée Marmottan Monet offre une réunion de rares chefs-d’œuvre

tels que La blanche et la noire (1913) et Le chapeau violet (1907) de Vallotton, Effet de glace (1909) et

Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes (1928-1934) de Bonnard, Le semeur (1888) de Van Gogh,

Amazone (1883) de Manet, Portrait de l’artiste (1877-1878) de Cézanne, Nice, cahier noir (1918) de

Matisse, La partie de dames à Amfreville (1906) de Vuillard et Les anémones (1912) de Redon.

Organisé en sections monographiques, il retrace les rapports qui unirent les principaux artistes du

tournant du xxe siècle à Arthur et Hedy Hahnloser. L’exposition raconte l’histoire unique d’un des

couples les plus engagés et passionnés du début du siècle.

Originaires de Winterthur, près de Zurich en Suisse, l’ophtalmologiste Arthur Hahnloser et son

épouse Hedy Buhler s’établissent peu après leur mariage en 1898 dans une propriété familiale, la

Villa Flora. Sous l’impulsion d’Hedy, le couple se passionne pour l’art de son temps. Entre 1905 et

1936, date de la disparition d’Arthur, il réunit une collection de premier ordre dont leur demeure

devient l’écrin. Leur intérêt se porte tout d’abord vers l’art suisse de Giovanni Giacometti et Ferdi-

nand Hodler avant de se tourner définitivement vers les nabis et les fauves installés en France :

Félix Vallotton, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Aristide Maillol, Henri Manguin, Albert Marquet

et Henri Matisse… Si le couple fréquente les grandes galeries parisiennes, il privilégie le contact

direct avec les artistes. Ces derniers les incitent à acquérir des œuvres de peintres qui les ont

précédés et qui les ont marqués. Parallèlement à l’art de leur époque, les amateurs réunissent un

petit nombre de Van Gogh, Manet, Renoir, Cézanne, Redon, qui constituent un ensemble singulier

au sein de leur collection. Conseillers mais surtout amis d’Arthur et Hedy, nabis et fauves sont

régulièrement reçus à la Villa Flora. Lieu de villégiature, d’échange et de partage, la Flora se trans-

forme à l’occasion en atelier. Portraits d’Arthur de Hedy et de leur famille, vues de la villa immor-

talisée par leurs amis peintres témoignent, entre autre chefs-d’œuvre présentés dans l’exposition,

de l’engagement d’Arthur et Hedy Hanhloser et de leur existence où l’art et le vie se confondent.

1 Giovanni Giacometti (1868-1933) et les Hahnloser

Parce qu’ils résident à Winterthur, Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler commencent tout naturellement à

collectionner des œuvres d’artistes suisses. En 1907, ils font la connaissance de Giovanni Giacometti

(le père d’Alberto et Diego) et entretiennent bientôt avec lui des contacts suivis. Dès la même année,

ils lui rendent visite à Stampa, un village du Val Bregaglia (Bergell), situé au sud du canton des

Grisons. Il ressort de leur correspondance que les questions artistiques revêtent pour eux autant

d’importance que les considérations personnelles et les évènements familiaux. Les premiers

achats des Hahnloser témoignent de leur clairvoyance et de leur intuition artistique, car ils choi-

sissent systématiquement des œuvres dans lesquelles Giacometti s’est affranchi de ses modèles

– surtout Van Gogh et Giovanni Segantini – pour élaborer une peinture post-impres sionniste

éminemment personnelle. L’artiste fascine le couple, probablement par son attachement à la réa-

lité de son temps et pour son intérêt pour la scène artistique parisienne, mais aussi par sa volonté

de se retirer dans l’environnement agreste de son village natal où il puise toute son inspiration.

parcours de l’expositionI I I

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 8

u parcours de l’exposition

Giovanni Giacometti, Maisons ensolleillées à Stampa, 1912

Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa

Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

En 1919, Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler rendent une nouvelle

fois visite à l’artiste dans son atelier de Stampa, dans les Grisons,

où ils découvrent ce tableau montrant les maisons du village

éclairées par une lumière automnale. L’œuvre est caractéris-

tique de la production de Giacometti, qui puise son inspiration

dans son univers familier dont il transcrit les motifs avec une

connaissance étendue des courants artistiques contemporains.

C’est cette combinaison entre l’authenticité et la référence à la

modernité qui a fasciné les collectionneurs.

2 Ferdinand Hodler (1853-1918) et les Hahnloser

À la même époque, par l’intermédiaire de Giacometti, Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler en ten-

dent parler de Ferdinand Hodler avec lequel ils entrent bientôt en contact. Ils lui rendent visite

en 1907 dans son atelier de Genève. Hodler est alors encore très controversé, surtout en Suisse,

où sa manière singulière déconcerte. Que les Hahnloser se portent bientôt acquéreurs, le plus

souvent directement auprès du peintre, d’œuvres représentatives comme Le Cerisier ou Le massif

de la Jungfrau vu de Mürren témoigne de leur absence de préjugés et de leur regard sans cesse

aux aguets. Les contacts avec les artistes helvétiques s’estompent quelque peu lorsque le couple se

tourne vers la scène artistique parisienne. Hodler n’en influence pas moins durablement leur

perception de l’art, comme le constata Hedy : « [...] nous vivions pour la première fois cette expé-

rience [...] : le besoin irrépressible de regarder le monde à travers les yeux d’un maître. Pendant

notre voyage le long du Léman, nous n’avons cessé de voir des petits arbres à la Hodler. »

Ferdinand Hodler, Portrait de l’italienne Giulia Leonardi, 1910, Collection privée suisse

© Gerhard Howald, Kirchlindach

Le fils des collectionneurs, Hans Hahnloser, vers 1916.

Il suivra des études d’histoire de l’art et enseignera plus tard à l’université de Berne. Il est

assis dans une pièce typique de la Villa Flora, avec ses

papiers peints à rayures, une nappe dessinée par Hedy

Hahnloser-Buhler et des tableaux étroitement juxtapo-

sés, ici de Ferdinand Hodler et de Wilhelm Gimmi. ©

Archives Villa Flora

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 9

u parcours de l’exposition

3 Félix Vallotton (1865-1925) et les Hahnloser

En 1908, lorsque Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler rendent visite à Vallotton dans son atelier

parisien, ils sont enthousiasmés par l’œuvre de ce Français d’adoption et ils lui achètent

aussitôt sa toile Baigneuse de face. Leurs fréquents échanges épistolaires témoignent de la

profonde amitié qui s’instaure entre Vallotton et les collectionneurs, et plus particulièrement

avec Hedy. La stylisation qui caractérise l’œuvre de l’artiste, le regroupement énigmatique

de certains personnages comme dans La Blanche et la Noire, ou le chromatisme hardi de ses

paysages comme L’Estérel et la baie de Cannes, subjuguent durablement les Hahnloser. Au

fil du temps, des œuvres remarquables de toutes ses périodes de création et dans toutes les

techniques entrent à la Villa Flora. Vallotton se montre également un conseiller précieux et

avisé. De son côté, Hedy Hahnloser s’engage sans réserve dans la défense de la production,

d’un abord parfois difficile, de son ami artiste. Sa vaste monographie Vallotton et ses amis,

publiée en 1936, apparaît comme un testament spirituel et comme la confirmation de cette

estime artistique et humaine réciproque.

Ferdinand Hodler, Le Cerisier, vers 1906,

Collection privée suisse,

© Gerhard Howald, Kirchlindach

Ce tableau est la première œuvre de Ferdinand Hodler

achetée par les Hahnloser. Ils se sont décidés dès qu’ils

l’ont vue dans son atelier de Genève. L’arbre en fleur,

qui renvoie à la jeunesse et à l’émergence de la vie,

est un motif récurrent dans la période symboliste

du peintre. Les Hahnloser attachaient à cette œuvre

une grande importance et la considéraient volontiers

comme la toute première pièce de leur collection,

même s’ils avaient déjà acquis auparavant des tra-

vaux d’autres peintres suisses.

Ferdinand Hodler,

Le massif de la Jungfrau vu de Mürren, 1911,

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli

Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Entre 1909 et 1914, Hodler se rend fréquemment à Mür-

ren, dans l’Oberland bernois. Fasciné par les paysages

qu’offrent ces montagnes, il tente d’en rendre compte

à travers un ensemble de quatorze versions. Le massif

de la Jungfrau vu de Mürren reflète sa vision héroïque

et monumentale de la nature et son aptitude à en tra-

duire la grandiose diversité par des contours réduits à

l’essentiel. En 1912, les Hahnloser se rendent à Mürren

et achètent le tableau directement auprès de l’artiste.

10Dossier de presseMusée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

Félix Vallotton, Hedy Hahnloser, 1908,

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur,

© Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur.

Photo Reto Pedrini, Zürich

Dès 1908, un an après avoir fait la connaissance

d’Hedy Hahnloser à Paris, Vallotton exécute le

portrait de la collectionneuse à sa demande.

L’artiste se rend à Winterthur pour étudier son

modèle sur place : vêtue d’une blouse noire en

damas fermée jusqu’au menton, elle apparaît en

bourgeoise austère. Vallotton n’embellit pas son

modèle qui a l’air plus âgée que ses trente-cinq

ans. Peu habituée à poser, Hedy semble sur le

point de se lever. Par cette caractérisation subtile,

l’artiste a su traduire avec justesse son tempé-

rament engagé et son dynamisme.

Félix Vallotton, Le Docteur Arthur Hahnloser, 1909,

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

La même rigueur se retrouve dans le portrait en position

frontale du docteur Arthur Hahnloser, exécuté l’année sui-

vante par Vallotton. Là aussi, la mise en scène s’inscrit dans

la tradition classique : le complet sombre et la chemise

blanche au haut col serré confèrent au modèle une certaine

distance, que confortent le visage au regard perçant et la

moustache soigneusement retroussée. Les mains posées

l’une sur l’autre sont rendues avec autant de sensibilité que

la physionomie. Hedy Hahnloser-Bühler aurait particulière-

ment aimé les mains fines de son mari, lesquelles étaient en

même temps l’instrument le plus précieux de l’ophtalmolo-

giste. C’est donc à la fois en homme et en professionnel que

Vallotton le montre ici.

u parcours de l’exposition

Félix Vallotton, Les Enfants Hahnloser, 1912

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Les enfants sont rares dans les peintures de Vallotton, qui les trouvait trop agités. Or à Winterthur, il recourt à

un subterfuge pour honorer la commande confiée par Hedy Hahnloser-Bühler d’un portrait des deux enfants

Lisa et Hans. Savamment composé, le tableau les montre absorbés par un jeu de dames qui permet à l’artiste

d’étudier tranquillement ses modèles. La caractérisation des enfants procède d’une subtile répartition des

rôles (la fillette est debout à côté de son frère confortablement assis sur une chaise. Elle agit, tandis qu’il réflé-

chit), mais aussi de l’orchestration chromatique fondée sur le contraste entre le blanc et le noir des vêtements.

Tout aussi importante est l’inscription des enfants dans leur environnement. Le peintre a discrètement intégré

dans sa représentation minimaliste de la pièce, à la manière d’une auto-citation, sa propre toile Vue de Honfleur,

matin (1910), également dans la collection Hahnloser.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 11

u parcours de l’exposition

Intérieur de la Villa Flora avec l’oeuvre de Félix Vallotton, Les

Enfants Hans et Lisa Hahnloser, vers 1912. © Archives Villa Flora

Félix Vallotton, Les Enfants Hahnloser, 1912

Le salon de la Villa Flora avec aux murs Le Cerisier de Ferdinand

Hodler et La Baigneuse de face de Félix Vallotton, 1908. ©

Archives Villa Flora

Félix Vallotton, Baigneuse de face, 1907

Félix Vallotton, Baigneuse de face, 1907

Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler ont vu le tableau dès leur première visite dans l’atelier parisien de Vallotton et

aussitôt reconnu l’originalité et la hardiesse de son mode expressif. Ils l’achètent sur-le-champ et l’accrochent à

la Villa Flora. C’est alors seulement qu’ils constatent à quel point la représentation stylisée et sans fard du nu

féminin est loin du goût des visiteurs, encore attachés aux canons de beauté classiques prônés par l’Académie.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 12

u parcours de l’exposition

Félix Vallotton, L’Estérel et la baie de Cannes, 1925

Collection particulière, Villa Flora, Winterthur © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Vallotton se rend souvent dans le Midi où il est reçu à plusieurs reprises par ses amis collectionneurs à Cannes.

Les paysages aux couleurs gorgées de soleil lui inspirent des tableaux sereins d’une grande beauté. La lumière

méditerranéenne éclaire sa palette. Au premier plan, la bande de terre ocre se découpe presque en silhouette

sur la mer bleu-vert bornée par le massif de l’Estérel. Une minuscule voile rouge anime toute la scène. Les Hahn-

loser ont acheté le tableau en 1927 chez Druet, à Paris. Peut-être leur rappelait-il les moments intenses passés à

Cannes en compagnie de l’artiste décédé en 1925 ?

Félix Vallotton, La Blanche et la Noire, 1913, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur

© Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Acquis par les Hahnloser en 1914 à la galerie Druet à Paris, le tableau monumental La Blanche et la Noire fascine le

spectateur et invite à tenter sans cesse de nouvelles interprétations. Il conserve néanmoins son mystère et en est,

pour cette raison même, d’une actualité atemporelle. En rassemblant sur la toile une femme nue à la peau blanche

étendue sur un lit et une Noire assise à côté d’elle, Vallotton s’inscrit dans une tradition qui va de la Vénus d’Urbino

de Titien à l’Olympia de Manet, tout en rompant avec l’iconographie précédente. Clairement définis dans les tableaux

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 13

u parcours de l’exposition

antérieurs, les rôles respectifs des femmes – la maîtresse blanche, la servante noire – sont ici devenus incertains.

La Blanche et la Noire est non seulement un chef-d’œuvre de Vallotton, mais aussi un tableau éminent de la col-

lection d’Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler : peinture provocante pour l’époque, il atteste le courage de leurs

choix. Les Hahnloser l’ont accroché dans la bibliothèque de la Villa Flora, où il y a trouvé une place à sa mesure.

Félix Vallotton, Le Chapeau violet, 1907

Collection particulière, Villa Flora, Winterthur

© Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto

Pedrini, Zürich

C’est par l’intermédiaire du frère de l’artiste, le

galeriste Paul Vallotton établi à Lausanne, que les

Hahnloser ont acquis ce tableau autrefois dans

une collection particulière russe. À l’image de

L’Espagnole et de L’Anglaise, il fait partie d’une

série d’effigies féminines que Vallotton lui-même

qualifiait de « semi-portraits ». De fait, rien n’in-

dique s’il s’agit là d’une personne connue du

peintre ou plutôt d’un modèle. Vallotton s’attache

surtout à dégager un type. La possibilité de mettre

en valeur les audaces de sa palette semble d’avan-

tage l’intéresser que la femme elle-même.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 14

u parcours de l’exposition

Félix Vallotton, Baigneuse en chemise, vers 1893

Collection particulière, Villa Flora, Winterthur

© Collection particulière, Villa Flora, Winterthur.

Photo Reto Pedrini, Zürich

En 1908, Vallotton offre pour Noël à son amie Hedy

Hahnloser-Bühler ce petit tableau encore exécuté selon

le principe nabi de la planéité décorative. Il offre un

parfait prolongement à la Baigneuse de face, premier

achat des collectionneurs. La Baigneuse en chemise

est une étude préparatoire à l’huile pour l’une des

figures de son fameux Bain au soir d’été qui provoquera

le scandale dans la bonne société parisienne.

Félix Vallotton, Viande et œufs, 1918

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur

© Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur.

Photo Reto Pedrini, Zürich

Si Vallotton s’abandonne volontiers à son goût pour le

décoratif dans les natures mortes, son tableau Viande

et œufs ne se résume pas à des préoccupations esthé-

tiques. En effet, pendant la Première Guerre mondiale,

des pièces de viande sanguinolentes s’introduisent à

plusieurs reprises dans ses compositions. L’acquisition

de cette toile par les Hahnloser prouve combien il leur

importait de couvrir toutes les facettes possibles de la

production d’un peintre et de dépasser la simple délec-

tation visuelle.

4 Pierre Bonnard (1867-1947) et les Hahnloser

C’est à la galerie Bernheim-Jeune qu’Arthur et Hedy achètent dès 1911 leur premier tableau

de Bonnard. Le couple est déjà propriétaire d’une vingtaine de ses œuvres quand il fait la

connaissance de l’artiste en 1916. Venu pour l’exposition inaugurale du Kunstmuseum de

Winterthur, Bonnard loge à la Villa Flora. Naît alors une amitié féconde qui se renforce encore

lorsque les Hahnloser séjournent durant l’été dans leur villégiature de Cannes, se rappro-

chant ainsi de Bonnard installé non loin au Cannet dans sa maison Le Bosquet. Peu à peu,

des intérieurs, des natures mortes, des tableaux de figures et des paysages entrent à la Villa

Flora, où ils forment une collection en soi. En font partie des intérieurs à l’atmosphère évo-

catrice comme Le Thé ou La Carafe provençale, inspirés par l’univers familier du peintre. Des

jeunes femmes se détournant timidement du spectateur, comme dans Effet de glace ou Le

Tub, déclinent toutes les nuances de l’art de Bonnard, à la fois sa poésie, sa mélancolie et son

raffinement pictural. Avec des paysages comme Les Faunes ou Le Débarcadère de Cannes

réalisé dans le Midi, Bonnard s’affiche comme un peintre qui poursuit tout en la dépassant

la manière luministe des impressionnistes, un peintre qui abolit la perspective traditionnelle

et ramène toutes les données visuelles sur l’espace plan du tableau pour mieux mettre en

mouvement le regard du spectateur.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 15

u parcours de l’exposition

Pierre Bonnard, Les Faunes, vers 1905

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur

© Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur.

Photo Reto Pedrini, Zürich

Dans ce paysage monumental aux intentions décoratives,

qui préfigure déjà ses futures grandes compositions

murales, Bonnard explore tout l’éventail de ses possibi-

lités expressives. Le spectateur est entraîné dans un

voyage mobile au sein de la toile, dans une « aventure

visuelle » qui correspond tout à fait aux conceptions

du peintre. Le tableau Les Faunes n’obéit plus aux lois

traditionnelles de la perspective. C’est en 1916, à la galerie

Druet, que les Hahnloser ont acheté cette œuvre, qui

occupe un mur entier de la Villa Flora et s’intègre har-

monieusement dans la pièce.

Pierre Bonnard, Le Pot provençal, 1930

Collection privée suisse, © Prolith AG, Urtenen, Markus Mühlheim

Un jour, Hedy Hahnloser-Bühler offre à Pierre Bon-

nard un bouquet d’iris et de soucis aux couleurs étince-

lantes. Il le place dans un pot provençal et le peint. Or,

en rendant visite à son ami au Cannet depuis sa villa

de Cannes, Hedy constate que Bonnard représente les

fleurs alors qu’elles sont déjà fanées. C’est précisément

ce qui le fascine dans le sujet, lui explique le peintre, car

il essaie de rendre visible dans le tableau l’aspect éphé-

mère des choses et l’écoulement du temps. L’œuvre de

Bonnard se situe dans cet intervalle qui sépare l’abandon

à l’instant présent et le souvenir que celui-ci réveille. Elle

corrobore sa conviction que l’art est capable de sus-

pendre le temps.

Pierre Bonnard, Le Thé, 1917

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stif-

tung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Ce tableau est entré dans la collection d’Arthur et Hedy

Hahnloser-Bühler par l’intermédiaire d’Emil Hahnloser, le

frère d’Arthur. La dame au coquet chapeau bleu attire

immédiatement le regard. La couleur et la forme du

couvre-chef contrastent avec les amies rassemblées

autour d’un thé que leur sert Marthe, la compagne du

peintre vêtue d’une robe rouge. On ne s’est aperçu que

tardivement que l’artiste avait mêlé à la petite société son

amante et modèle, osant aussi avec sa silhouette des

expérimentations picturales. Dans une lettre à Hedy, l’ar-

tiste écrivait à propos de cette toile : « Je me rappelle bien

ce chapeau outrageusement bleu mais très véridique. »

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 16

u parcours de l’exposition

Pierre Bonnard, Effet de glace ou Le Tub, 1909

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli

Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Les Hahnloser ont acheté ce tableau de Bonnard en 1915

chez Bernheim-Jeune à Lausanne, intégrant ainsi dans leur

collection une œuvre majeure de sa production d’alors.

À cette époque, l’artiste expérimente souvent le motif du

miroir, qui l’aide à s’interroger sur la conception tradition-

nelle de l’espace. Disposé ici en biais, l’objet introduit un

déséquilibre dans le tableau tout en forçant le spectateur à

bouger son regard. En plaçant son modèle non pas devant,

mais dans le miroir, Bonnard crée un effet de « tableau dans

le tableau » et joue sur les registres de l’être et du paraître.

Pierre Bonnard, Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes, 1928-1934

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Les Hahnloser ont acquis cette toile, qui vibre de la lumière du Midi, dès 1923 auprès de l’artiste. Mais celui-ci

n’en était pas satisfait et il la retravailla à l’atelier, ajoutant la structure jaune en bordure gauche du tableau. Il lui

fallait cet élément pour que l’œuvre lui parût achevée. Bonnard tardait volontairement à tendre ses toiles sur un

châssis pour pouvoir les retoucher aussi longtemps que possible en un long processus d’élaboration. La passe-

relle jaune confère à l’ensemble un éclat doré et apporte son équilibre à la composition.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 17

u parcours de l’exposition

Pierre Bonnard, Promenade en mer, 1924

Collection particulière, © Reto Pedrini, Zürich

Dans ce tableau presque carré peint pour les Hahnloser,

Bonnard a réalisé un portrait de famille tout à fait origi-

nal. Contrairement à Vallotton, le peintre acceptait rare-

ment les portraits de commande : il lui fallait l’« aspect

enchanteur » pour se mettre au travail, comme il l’avoua

à Hedy Hahnloser. Or il trouva un jour cette source d’ins-

piration dans le bleu gris délavé d’une veste en laine

qu’Hedy avait enfilée pour une sortie en voilier. Préparé

par de nombreuses études et croquis, le projet devint

une ample composition ayant pour cadre une mer agitée.

Les protagonistes – Arthur au premier plan, leur fille Lisa

de dos et Hedy tenant un petit chien un peu à l’arrière-

plan – sont réunis avec un grand naturel.

5 Édouard Vuillard (1868-1940) et les Hahnloser

Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler s’intéressent aussi très tôt aux tableaux d’Édouard Vuillard,

peintre discret et silencieux lié d’une étroite amitié avec Bonnard et surtout Vallotton. Ils décou-

vrent ses travaux pour la première fois à la galerie Bernheim-Jeune. Reculant devant les prix

déjà élevés, ils se décident d’abord pour des lithographies, art dans lequel Vuillard s’est distin-

gué notamment à l’occasion de sa collaboration avec la Revue blanche. Hedy admire la « poésie

de l’intimité » qui émane de ses œuvres. Contrairement à Bonnard et Vallotton, l’artiste se laisse

difficilement approcher. Les Hahnloser acquièrent plusieurs de ses œuvres à la galerie Bernheim-

Jeune à Paris, mais aussi à Lausanne auprès de leur représentant Paul Vallotton, le frère du

peintre, qui leur cède notamment le grand tableau La Partie de dames à Amfreville. Souhaitant

un portrait de famille de la main de l’artiste, Hedy se rend à Paris en 1919 avec son mari pour

rencontrer Vuillard. Si ce portrait ne vit jamais le jour, la collection s’enrichit de superbes œuvres

de jeunesse du peintre comme Les roses rouges ou Nu dans le salon rayé.

Édouard Vuillard, Nu dans le salon rayé, vers 1905

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stif-

tung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Exécutée en aplats dans le style décoratif caractéristique

de l’esthétique nabie, cette huile sur carton est dédiée au

sculpteur Georges Lacombe qui faisait partie du cercle

étroit des amis de Vuillard. Arthur et Hedy Hahnloser-

Bühler l’ont achetée vers 1918 à la galerie Druet. Avec

cette œuvre est entrée dans la collection l’un des rares

nus peints par Vuillard. L’artiste, qui n’aimait guère faire

appel à des modèles professionnels, s’est peu intéressé

à la représentation du corps humain. Le nu s’intègre

sans transition dans la pièce, dont le décor se fond

lui-même harmonieusement dans les intérieurs tapissés

de papier peint de la Villa Flora.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 18

u parcours de l’exposition

Édouard Vuillard, Roses rouges et étoffes

sur une table, 1900-1901

Collection particulière, Villa Flora, Winterthur, © Collection parti-

culière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Les Hahnloser achètent l’œuvre en 1918 à la galerie

Bernheim-Jeune à Lausanne. Elle s’intègre parfaite-

ment dans leur collection avec ses natures mortes

d’une grande puissance poétique. Le tableau montre

combien Vuillard était imprégné de la poésie d’Odilon

Redon. Combien il savait aussi manier l’allusif et le

suggestif dans le sens où l’entendait Mallarmé. S’il

a placé les roses rouges dans un vase orné d’une

mosaïque de tons délicats, c’est avant tout pour créer

une composition aux sonorités magiques. Dans cette peinture s’inscrivant encore dans l’esthétique nabie, Vuillard

rejoint Bonnard et Vallotton dans leur intérêt pour l’art japonais, qui ignorait le principe de la perspective centrale

et privilégiait les points de vue multiples pour mieux encourager la mobilité du regard.

6 Odilon Redon (1840-1916) et les Hahnloser

En Odilon Redon, Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler

reconnaissent un précurseur dont l’œuvre mysté-

rieuse a inspiré Pierre Bonnard, Félix Vallotton et

Édouard Vuillard, peintres phares de leur collec-

tion. Ses travaux occupent une place de choix à

la Villa Flora. Hedy est séduite par le « charme

mystique » de l’art de Redon. Le couple s’inté-

resse d’abord aux dessins et aux estampes en

noir et blanc qui ont fait la réputation de l’artiste.

Avec ses visions fantastiques et sombres, Redon

tourne le dos à la manière impressionniste et

invente un mode d’expression des forces de

l’inconscient, bien avant que le père de la psy-

chanalyse, Sigmund Freud, n’en fasse pour la

première fois l’objet de recherches scientifiques.

Redon n’introduit la couleur que dans la produc-

tion de sa maturité, avec des teintes suggestives

portées à l’incandescence. Des œuvres particulièrement représentatives, comme Le Bateau

rouge et Le Rêve, entrent dans la collection. En rencontrant personnellement l’artiste en 1913

dans son atelier parisien, les collectionneurs se sentent confortés dans leur admiration pour

Redon. Ils apporteront une contribution déterminante à la vaste rétrospective de son œuvre

organisée en 1919, peu après sa disparition, au Kunstmuseum de Winterthur.

Hedy Hahnloser-Buhler à la Villa Flora, photographiée par Willy Maywald en 1943-1944.

Aux murs sont accrochées trois œuvres d’Odilon Redon.

© Archives Villa Flora

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 19

u parcours de l’exposition

Odilon Redon, Le Rêve, vers 1908

Winterthur, Hahnloser/Jaeggli Stiftung, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Les œuvres d’Odilon Redon occupent très tôt une place de

choix dans la collection d’Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. Ce

sont à nouveau leurs amis artistes qui attirent leur attention sur

le peintre, d’une importance décisive pour Bonnard et Vuillard.

Ils vont le voir en 1913 à Paris, puis acquièrent Le Rêve auprès

du marchand d’art Jos Hessel. Cette composition mystérieuse

est toutefois retravaillée ensuite par l’artiste, qui renforce

notamment la mise en valeur plastique des fleurs. Il est pos-

sible que l’idée de combiner le profil féminin et la guirlande

florale provienne d’un tableau de Millet que Redon admirait

beaucoup.

Odilon Redon, Le Bateau rouge, vers 1910

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

En 1913, les Hahnloser font la connaissance de l’artiste auquel

ils rendent visite dans son atelier parisien. Ils sont impression-

nés à la fois par sa personnalité et par le « charme mystique »

(Hedy Hahnloser-Bühler) de son œuvre. Dans le Bateau rouge,

le spectateur vit cette dimension mystérieuse à travers les sym-

boles de l’âme invoqués par le peintre. Redon se montre aussi

en magicien des couleurs qui inspira directement des artistes

comme Bonnard et Vuillard et fascina tant les Hahnloser.

Odilon Redon, Les Anémones, vers 1912

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler voient probablement la

nature morte Les Anémones dans l’atelier parisien de Redon

auquel ils rendent visite en 1913. Ils l’achètent directement

auprès de l’artiste qui déploie dans ce travail toute la magie

de ses couleurs. La coupe noire en calice semble flotter sur la

table simplement suggérée. Le bouquet rassemble des ané-

mones rouges, bleues et blanches qui dessinent avec le

feuillage une forme arrondie. Le rendu précis des fleurs atteste l’intérêt de Redon pour la botanique. Le fond

abstrait constitué d’une imbrication de taches nébuleuses aux tonalités mauves, jaunes et orangées trahit en

revanche sa nature de poète. Devant une telle composition, on comprend pourquoi Redon était surnommé le

« Mallarmé de la peinture ». La collection Hahnloser se distingue surtout par un nombre remarquable de

natures mortes qui traduisent leur extrême sensibilité artistique conjuguée à une audace inouïe.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 20

u parcours de l’exposition

7 Les grands précurseurs et les Hahnloser : Cézanne (1839-1906), Van Gogh (1853-1890), Manet (1832-1883) et Renoir (1841-1919)

Pour Arthur et Hedy Hahnloser, rendre compte de l’environnement historique des principaux

protagonistes de leur collection a toujours été une préoccupation fondamentale. Dès le début,

Giovanni Giacometti leur signale l’importance de Cézanne, dont l’œuvre leur révèle une

conception moderne de la peinture qui marque une rupture radicale avec les conventions

académiques de l’époque. La collection Hahnloser a ceci de remarquable qu’elle comprend

aussi des œuvres – comme Les Toits de Cézanne – qui revêtent une signification pour la com-

préhension du parcours de l’artiste. D’autres tableaux de premier plan rejoignent la collec-

tion, tels L’Amazone de Manet ou Le Semeur de Van Gogh, un artiste pour lequel Hedy se

passionne. Un voyage à La Haye et Amsterdam effectué en 1912 sur les traces du peintre

devient un véritable parcours initiatique. En 1920, leur fils Hans se porte acquéreur, à la

demande de ses parents, d’œuvres capitales de Van Gogh. Pourtant, Hedy Hahnloser sait que

les peintures des grands prédécesseurs ne forment pas le noyau de leur collection : « Aussi

indispensables que nous aient paru leurs œuvres pour compléter notre collection, elles n’en

ont jamais été ni l’élément central ni le point de départ, comme on l’a trop souvent supposé

ou affirmé. Une telle extension n’aurait de toute manière pas été dans nos moyens. »

Paul Cézanne, Portrait de l’artiste, 1877-1878

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Dans son autoportrait, le peintre âgé de trente-six ans se

représente plus vieux que dans la réalité. Comme avec ses

autres modèles, il ne s’intéresse pas à une investigation psy-

chologique, et encore moins à un embellissement de sa propre

personne. Il a trouvé en lui-même un modèle patient et tou-

jours disponible sur lequel expérimenter ses questionnements

artistiques qui allaient révolutionner la peinture. Le petit

autoportrait de la collection Hahnloser permet à lui seul de

suivre la manière dont Cézanne assemble chaque trait de

couleur à la manière d’une mosaïque et tisse entre eux les

différents éléments de sa composition.

Paul Cézanne, Plaine provençale, 1883-1885

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler n’achètent d’abord de

Cézanne que des travaux sur papier. Ils ne se décident à

acquérir des toiles que tardivement, alors que sa cote a déjà

considérablement monté. Ainsi, après la fin de la guerre, ils

conserveront la caisse de sept tableaux que le marchand

Ambroise Vollard leur a envoyés. La Plaine provençale illustre

le style de la maturité du maître d’Aix. Après un travail de

réflexion à l’atelier, il transcrit les données visuelles recueillies

sur le motif en une réalité plastique autonome.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 21

Vincent Van Gogh, Le Semeur, 1888

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Pour Hedy Hahnloser-Bühler, Van Gogh est un « intermédiaire entre les mondes sensibles du nord et du sud ». Alors que le

couple achète quelques œuvres de la première période du peintre dès les alentours de 1912, le Semeur ne rejoint la col-

lection que tardivement et de façon indirecte. Ce tableau majeur de l’année 1888 est acheté en 1920 par Hans Hahnloser

(le fils des collectionneurs) lors d’une vente aux enchères à Amsterdam. Il entre d’abord dans la collection d’Emil Hahnloser,

frère d’Arthur et riche homme d’affaires qui soutient depuis l’Égypte sa famille de Winterthur et s’engage lui-même en

faveur de l’art. À sa mort en 1940, des œuvres remarquables de sa collection rejoignent celle d’Arthur et Hedy.

Edouard Manet, Amazone, 1883

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Traitée librement à la manière d’une esquisse, cette toile compte parmi les dernières œuvres de Manet. À travers son

acquisition, Hedy et Arthur Hahnloser-Bühler manifestent leur désir de rendre compte de l’environnement artistique des

principaux protagonistes de leur collection. Manet joua un rôle déterminant en particulier pour l’évolution de Vallotton.

Manet campe ici une figure féminine, fière et pleine d’assurance, dont la silhouette élancée est vêtue d’un costume noir

et d’un chapeau haut-de-forme. Le motif de l’amazone revient à plusieurs reprises dans son œuvre. D’après Hedy Hahnloser-

Bühler, c’est Henriette Chabot, la fille d’un libraire que connaissait le peintre, qui aurait posé pour l’Amazone.

u parcours de l’exposition

Edouard Manet, Amazone, 1883

Paul Hahnloser et Verena Jäggli dans le salon vert de la Villa Flora. On reconnaît, aux murs, Intérieur, le chien Black et bouquet de lilas (1908) de

Pierre Bonnard (au fond) et l’Amazone d’Édouard Manet (à droite), ainsi que, sur le bureau au premier plan, des sculptures

de Pierre-Auguste Renoir.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 22

Pierre-Auguste Renoir, Bouquet de dahlias, 1918

Collection particulière, Villa Flora, Winterthur, © Collection particulière, Villa Flora,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Mieux que tout autre parmi les impressionnistes, Renoir a su conduire

le genre de la nature morte à sa perfection. Sa touche s’y déploie en

toute liberté, tandis que les couleurs s’exaltent jusqu’à l’incandes-

cence. Dans une nature morte tardive comme Bouquet de dahlias, on

comprend la passion des Hahnloser (et de beaucoup d’autres collec-

tionneurs de Winterthur) pour ce peintre. C’est seulement sur le tard

qu’ils acquièrent des toiles merveilleuses de Renoir, surtout de petit

format. Pour trouver chez Vollard ou Durand-Ruel des œuvres à peu

près abordables de cet artiste très demandé sur la scène internationale,

ils recourent encore une fois à l’aide de leurs précieux conseillers Man-

guin et Vallotton. Renoir revêt également pour le couple une grande

signification car il a servi de source d’inspiration à Bonnard et Vuillard.

8 Le groupe des Fauves et les Hahnloser : Matisse (1869-1954), Manguin (1874-1949), Marquet (1875-1947)

C’est grâce à leurs liens amicaux avec le peintre Henri Manguin – qui leur offre des tableaux impor-

tants – que les collectionneurs entrent en contact avec Henri Matisse et Albert Marquet. Une amitié

stimulante s’instaure notamment avec Matisse, amitié qui se renforce encore dans le Midi où les

deux peintres passent désormais l’essentiel de leur temps. Les Hahnloser rencontrent personnelle-

ment Marquet en 1913 dans son atelier parisien et lui achètent des œuvres représentatives. Tous

trois élèves du symboliste Gustave Moreau, Matisse, Manguin et Marquet ont fait sensation au

Salon d’automne de 1905 avec leurs œuvres aux couleurs pures qui leur ont valu le surnom de

« Fauves ». Ils se considèrent eux-mêmes comme des novateurs refusant tout compromis et font du

contraste violent des couleurs primaires leur credo artistique. Arthur et Hedy Hahnloser-Buhler com-

mencent à collectionner leurs œuvres une fois que chacun d’eux se fut détaché du cercle étroit du

groupe pour emprunter sa propre voie. De Matisse, dont ils voient la production dès 1911 à Paris, ils

achètent d’abord de nombreux travaux sur papier. Ses tableaux et sculptures (surtout de petit format

en raison des prix déjà élevés), exposés à la galerie Bernheim-Jeune, n’entrent dans la collection qu’à

partir de 1919, témoignant de la dimension intimiste des tableaux de ses premières années niçoises.

Henri Matisse, Nice, cahier noir, 1918

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur.

Photo Reto Pedrini, Zürich

Les Hahnloser attendent longtemps avant d’acquérir leurs premiers

tableaux de Matisse, essentiellement des petits formats à l’instar du

chef-d’œuvre Nice, cahier noir. Auparavant, ils se sont surtout concen-

trés sur ses dessins et estampes. Ce sont à nouveau leurs amis artistes

qui leur signalent l’importance de Matisse. En achetant eux-mêmes

une maison à Cannes, ils se rapprochent du peintre qui passe égale-

ment la majeure partie de l’année dans le Midi depuis 1917. Cette

proximité géographique intensifie leurs échanges amicaux.

u parcours de l’exposition

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 23

Henri Manguin, « La Flora », Winterthur, 1912

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Comme plusieurs autres tableaux offerts par Henri Manguin

à Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler, cette toile s’inspire

directement de la maison des collectionneurs : la Villa Flora

que l’artiste appelle affectueusement « La Flora ». Il y a

souvent connu avec son épouse Jeanne une hospitalité

chaleureuse. Cette œuvre aux couleurs intenses témoigne

surtout de l’ensemble unique formé par la demeure et

son jardin, qui a su conserver son aspect initial par-delà

les décennies.

Henri Manguin, Le Thé à la Flora, Winterthur, 1912

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung,

Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Pendant la Première Guerre mondiale, Henri Manguin et

son épouse Jeanne trouvent refuge en Suisse romande.

De là, ils se rendent à plusieurs reprises à Winterthur

pour voir Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler, qui les ont déjà

souvent accueillis auparavant. Le peintre y reste parfois

quelques jours, répondant à la vie familiale harmonieuse

de ses amis et au cadre séduisant de leur demeure par

des tableaux saturés de couleurs. Hedy Hahnloser-Bühler

apparaît ici absorbée dans sa lecture, le coude appuyé sur

une table de jardin. En face d’elle est assise Jeanne. Autour

des deux femmes se déploie le jardin de la Villa Flora tel

qu’il se présente encore de nos jours, avec ses fleurs luxu-

riantes, ses rosiers et le banc blanc.

Henri Manguin, Aloès à Cassis, 1912

Collection privée suisse,

© Gerhard Howald, Kirchlindach

Au printemps de 1914, Arthur Hahnloser rapporte à Win-

terthur la toile Aloès à Cassis acquise lors d’une visite à

Manguin dans son atelier parisien. C’est un hommage au

Midi, bien connu et apprécié des Hahnloser qui font de fré-

quents séjours à Cannes. Manguin, lui aussi, se rend réguliè-

rement à Saint-Tropez où il loue une villa et retrouve ses

amis peintres. Il a décliné à plusieurs reprises le motif des

agaves et des côtes rocheuses, partageant l’enthousiasme

d’autres artistes comme Georges Braque et Othon Friesz

pour les paysages méditerranéens.

u parcours de l’exposition

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 24

Albert Marquet, Le Port de Saint-Tropez, 1914

Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur, © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Marquet passe l’été de l’année 1905 à Saint-Tropez, fasciné comme beaucoup d’autres artistes de sa génération

par les paysages du Midi. Ce cadre inspire surtout le groupe des Fauves. Le choix d’un point de vue surélevé,

offert de préférence par une chambre d’hôtel proche du sujet, est caractéristique de la peinture de Marquet.

Les Hahnloser acquièrent Le port de Saint-Tropez en 1914 à la galerie Weill, à Paris. L’année précédente, ils ont

rendu visite à l’artiste dans son atelier et lui ont surtout acheté des travaux sur papier. S’y ajoutent bientôt

quelques œuvres représentatives de sa grande période créatrice autour de 1910, lesquelles attestent l’influence

féconde exercée par ses échanges avec ses amis Fauves.

u parcours de l’exposition

Dossier de presse 25Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

1858Johann Heinrich Buhler, le grand-père paternel de Hedy Hahnloser-Buhler, propriétaire d’une filature, acquiert le terrain de la Villa Flora. S’y trouvent deux constructions, une maison néoclassique et un petit bâtiment de bois.

1862Une aile orientale est ajoutée au bâtiment principal de la Villa Flora et un bâtiment fonctionnel est construit à la place du petit bâtiment de bois.

187013 avril. Naissance d’Arthur Hahnloser dans une famille catholique de négociants en coton. Il est le troisième de quatre garçons et sera le seul à choisir la médecine plutôt qu’une carrière commerciale.

18735 février. Naissance de Hedy Buhler dans une famille protestante de fabricants de textile.

1896Arthur achève ses études de médecine et exerce comme ophtalmologiste.

1898Hedy acquiert la Villa Flora, qui servait auparavant d’habitation et de local commercial à son grand-père.

25 octobre. Mariage d’Arthur et Hedy, fiancés depuis plusieurs années. Le couple s’installe à la Villa Flora. Arthur y fonde sa clinique d’ophtalmologie et Hedy y aménage un atelier pour ses productions d’artisanat (tissus d’ameublement, couvertures, coussins, etc.).

189913 décembre. Naissance de Hans, fils de Hedy et Arthur.

190119 août. Naissance de la fille de Hedy et Arthur, Lisa.

1905Premiers achats de Hedy et Arthur, essentiellement des œuvres d’artistes suisses.

Début des Revolutionskaffee de la Villa Flora, réunions hebdomadaires où se retrouvent artistes, intellectuels et notables de Winterthur.

1907La clinique ophtalmologique d’Arthur quitte la Villa Flora. Hedy y étend son atelier pours ses travaux d’artisanat.

Arthur et Hedy choisissent les architectes Robert Rittmeyer et Walter Furrer pour réaménager la Villa Flora et la moderniser.

Août. Les Hahnloser achètent à Giovanni Giacometti son Autoportrait.

Octobre. Les Hahnloser acquièrent Le Cerisier et une étude pour L’Émotion (vers 1901) lors de leur première visite dans l’atelier de Ferdinand Hodler ; ce sont les premiers Hodler de la collection.

1908Mai. Premier voyage à Paris des Hahnloser. Ils y font le tour des galeries dont ils seront désormais des habitués (Druet, Durand-Ruel, Vollard, etc.) et où ils ne manquent pas de s’arrêter pour enrichir leur collection à chacun de leurs séjours parisiens. Achat de Baigneuse de face de Félix Vallotton à l’issue de la visite de son atelier. Le couple commande à l’artiste un portrait de Hedy, que celui-ci vient exécuter en septembre lors de son premier séjour à la Villa Flora.

Décembre. Acquisition de Dahlias et raisins de Giacometti.

1909Début. Hedy est atteinte de tuberculose pulmonaire.

Février. Giacometti offre Pot rouge et raisin à Hedy.

Vallotton achète à Paris pour les Hahnloser leur premier tableau de Pierre Bonnard, L’Orage à Vernouillet (1908), puis leurs premières œuvres d’Édouard Vuillard, Coin d’atelier, et de Kerr-Xavier Roussel, Silène, ivre sur l’âne (1906).

Achat de Nu dans la chambre rouge (1897), Les Chalands, bords de Seine (1901) et Place Clichy (1901) de Vallotton, qui leur offre Baigneuse en chemise.

1910Février. Achat de Pommes et bol (1888) de Paul Gauguin.

Avril. Les Hahnloser, de passage à Paris, rencontrent Henri Manguin, qui devient leur ami. Ils lui achètent Nu sous les arbres, Jeanne (1905) et Nature morte aux faisans bleus.

Été. Achat à Hodler de son Portrait de l’Italienne Giulia Leopardi.

Octobre. Première visite de Maguin, accompagné de sa famille, à la Villa Flora où il peint notamment Les Enfants Hans et Lisa Hahnloser.

Décembre. Paul, le frère aîné d’Arthur, qui avait repris l’entreprise familiale, meurt. Le frère cadet, Emil, lui succède et, inspiré par Arthur et Hedy, commence à se lancer dans la collection d’œuvres d’art contemporaines.

repères chronologiques les grandes dates de la villa flora

IV

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 26

u repères chronologiques

1911L’état de santé de Hedy se détériore.

Printemps. Nouveau séjour à Paris où le couple acquiert plusieurs Vallotton à l’issue d’une visite dans son atelier, parmi lesquels Femme au chapeau de paille (1909), Liseuse au torse nu (1910) et Hortensias (1910). Arthur et Hedy achètent également un Albert Marquet, Notre-Dame de Paris (1908), chez Druet, et leur premier Pierre-Auguste Renoir, Fillette au chapeau (vers 1890), chez Vollard, ainsi que plusieurs Bonnard.

Juin. Manguin et Vallotton achètent pour le compte des Hahnloser Marchande de fruits ou La Fruitière (vers 1900) de Renoir à la vente d’Henry Bernstein à l’hôtel Drouot.

Achats successifs de cinq œuvres de Hodler, d’abord à Munich chez Thannhauser : Mère et enfant (1889), Sapin foudroyé (vers 1883), puis dans l’atelier de l’artiste : Le Mönch à l’aube (1911), Le Mönch à midi (1911) et Le Massif de la Jungfrau vu depuis Mürren.

1912Février. Achat de La Joueuse de tambourin (1909) et de Torse de femme nue (vers 1900) de Renoir chez Vollard, sur le conseil de Manguin, la cote de Renoir commençant à s’envoler.

Printemps. Découverte de l’œuvre d’Aristide Maillol au Salon des indépendants à Paris.

Achat chez Druet de Nu à la lampe et Intérieur, le chien Black et bouquet de lilas (1908) de Bonnard, de La Mandoliniste, la petite Marie (1912) et Femme endormie, petite Marie (1911) de Manguin et de La Charrette, Plat de fruits (1911) et La Maison du coin (1911) de Vallotton.

Achat chez Bernheim-Jeune de Vue de Saint-Tropez ou L’Allée (1909), La Seine à Vernon ou Paysage gris de rivière (1911), Les Oranges ou Le Compotier aux oranges et Nature morte à la figue (1912) de Bonnard.

Achat de plusieurs Renoir chez Durand-Ruel.

15-20 juin. Manguin réside à la Villa Flora et y peint notam ment « La Flora », Winterthur et Le Thé à la Flora, Winterthur.

Été. Hedy, dont la santé reste très fragile, perd sa mère puis sombre dans la dépression.

Automne. Le couple acquiert plusieurs toiles de Vincent Van Gogh, parmi lesquelles Place des voitures.

191310 janvier. Trois premiers Maillol entrent dans la collection, parmi lesquels Léda (vers 1900-1902).

Février-mars. Valloton peint Les Enfants Hans et Lisa Hahnloser lors de son séjour à la Villa Flora.

Été. Nouvelle visite à Paris où Arthur et Hedy achètent notamment La Blanche et la Noire de Vallotton.

Septembre-octobre. Odilon Redon accueille Hedy dans son atelier ; elle lui achète Grand Bouquet de fleurs des champs (vers 1910), Le Grand Vase turquoise, Les Anémones et Orphée (vers 1885). D’autres Redon sont acquis en galerie, ainsi que des Bonnard.

1914Mars. Arthur achète à Munich l’aquarelle Nature morte aux melons (1900-1906) de Paul Cézanne. Il séjourne ensuite à Paris, rend visite à Manguin et acquiert ses Aloès en fleur, Cassis, mais aussi des Bonnard, notam ment Les Coquelicots (1909) pour la collection de son frère.

1915Août. Les Manguin séjournent à la Villa Flora ; Henri y peint plusieurs toiles parmi lesquelles Madame Arthur Hahnloser en robe violette, qui vient enrichir la collection.

Achat d’Effet de glace ou Le Tub de Bonnard.

1916Janvier. La ville de Winterthur inaugure son nouveau Kunstmuseum, aboutissement des nombreux efforts d’Arthur et de son cousin Richard Buhler, qui ont beaucoup œuvré à son élaboration et à la constitution de ses collections, ainsi qu’à l’organisation des expositions temporaires, et qui resteront très impliqués dans son fonctionnement.

La collection s’enrichit de plusieurs Bonnard, dont La Carafe provençale (Marthe Bonnard et son chien Ubu) et Nu à la toque ou Nu au chapeau, de deux Hodler, Les Faunes et Autoportrait (1916), ainsi que d’œuvres de Redon, Renoir, Van Gogh et Maillol (Pomone [1910] et Été [1910]).

Automne. Première rencontre des Hahnloser avec Bonnard, qui séjourne à la Villa Flora à l’occasion de l’inauguration de l’exposition sur la peinture française contemporaine au Kunstmuseum de Winterthur.

1917Paysage avec figure (1910-1911) rejoint les autres œuvres de Renoir dans la collection.

1919La collection accueille sept Henri Matisse, parmi lesquelles Nice, cahier noir, ainsi que trois nouveaux Vuillard, dont La Partie de dames à Amfreville, cinq Cézanne, dont Plaine provençale, et un Giacometti : Stampa en automne (vers 1912).

Automne. De nouveau à Paris, les Hahnloser font la connaissance de Georges Rouault et lui achètent quelques œuvres. Ils rencontrent également pour la première fois Vuillard. Ils profitent de ce séjour pour enrichir encore leur collection (Renoir, Redon, Honoré Daumier, Henri de Toulouse-Lautrec…).

1920Janvier. L’Amazone d’Édouard Manet vient magnifier la collection.

Printemps. Nouveau séjour des Hahnloser à Paris, où ils effectuent de nombreux achats dans les ateliers de leurs amis artistes et dans les galeries (dessins d’Eugène Delacroix et de Vallotton ; toiles de Toulouse-Lautrec, de Rouault).

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 27

Mai. Hans Hahnloser est mandaté par ses parents et son oncle Emil pour assister à la vente Enthoven à Amsterdam. Il y achète six Van Gogh, dont Le Semeur pour la collection de son oncle Emil.

1921À l’occasion d’un passage des Hahnloser à Paris, Bonnard peint le Portrait de Hedy Hahnloser. Lors de ce séjour, suivi d’un autre à l’automne, le couple enrichit sa collection d’œuvres de Vallotton, Manguin, Matisse, d’Edgar Degas…

1922Premier hiver à Cannes, sur les traces de Bonnard.

1923Les Hahnloser font l’acquisition de la villa Pauline sur la Croisette, à Cannes, et s’y installent quelques mois plus tard. Ils y invitent leurs amis artistes, notamment Bonnard et Vallotton, comme ils le faisaient à la Villa Flora. Ils passent désormais l’hiver et une partie du printemps à Cannes, mais continuent à faire de fréquents séjours à Paris et d’autres voyages plus lointains.

1924Bonnard donne Promenade en mer, qu’il a peint à partir de ses croquis faits au cours de ses excursions maritimes avec les Hahnloser.

1926-1927Après la mort de Vallotton, beaucoup de ses œuvres sont proposées à la vente. Les Hahnloser en achètent un certain nombre, dont Viande et œufs et L’Estérel et la baie de Cannes.

1928Arthur fait un voyage à Paris où il acquiert des gravures de Bonnard, Maillol, Rouault, ainsi que des dessins de Manet, d’Auguste Rodin et de Renoir.

Réception à la Villa Flora d’une œuvre de Maillol commandée par les Hahnloser en 1911 : Vénus au grand collier (1928).

1929Arthur multiplie les escapades : à Paris (achat de trois bronzes et de plusieurs lithographies de Matisse) ; au Pays basque avec Bonnard ; en Allemagne avec Hedy (acquisition de deux bronze de Renoir, d’une toile de Renoir et de dessins de Cézanne) ; aux États-Unis.

Achat du Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes à Bonnard qui le garde néanmoins dans son atelier.

1930Le Pot provençal est acheté directement à Bonnard.

1931Hedy se lance dans l’écriture d’un ouvrage consacré à Vallotton.

1932-1933Achat de plusieurs Bonnard : Nature morte à la casserole (1930-1932), Nature morte aux pommes ou Le Buffet (1930-1933), Les Régates (vers 1932).

1933Septembre. Maillol passe quelques jours à la Villa Flora.

1936Hedy publie sa monographie de Vallotton.

17 mai. Mort d’Arthur. L’activité de collectionneurs du couple prend fin.

Après 1940La collection d’Emil Hahnloser, mort en en 1940, vient rejoindre, après un certain nombre de péripéties, celle de son frère et de sa belle-sœur qui avaient largement participé à sa constitution par des conseils avisés, des mises en relation avec les artistes et des achats pour le compte d’Emil. Cette collection comptait notamment Le Semeur de Van Gogh, Mont Chevallier à Cannes de Vuillard et Le Thé de Bonnard.

19527 mai. Mort de Hedy.

1980 Les membres de la famille Hahnloser procèdent à la création de la Hahnloser/Jaeggli Stiftung.

1995La Villa Flora s’ouvre partiellement aux visiteurs. De 1995 à 2014, elle accueillera vingt-quatre expositions qui toutes obtiendront la faveur du public.

2014Avril. Fermeture provisoire de la Villa Flora.

2015-2016La collection voyage et est exposée pour la première fois en Europe.

10 septembre 2015-7 février 2016. Exposition des chefs-d’œuvre de la collection au musée Marmottan Monet, à Paris.

u repères chronologiques

Dossier de presse 28Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

autour de l’exposition V

1 Publications

Catalogue de l’exposition Édition : Coédité par le musée Marmottan Monet et les éditions Hazan.

Broché / 22 x 28,5 cm / 175 pages / Prix : 29 euros / ISBN : 978 2 7541 0843 0

Auteurs du catalogue :

- Angelika Affentranger-Kirchrath,

Docteur en philosophie et historienne de l’art, Conservateur de la Villa Flora

- Margrit Hahnloser-Ingold

- Robert Steiner-Jäggli †,

Président d’honneur de la Hahnloser/Jaeggli Stiftung.

Hors Série Connaissance des Arts n°68444 pages / Prix : 9,50 € / ISBN : 978 2 7580 0639 0

Vallotton – Manguin – Hahnloser. Correspondances 1908-1928Editions : La Bibliothèque des Arts (19 septembre 2013) / ISBN : 978-2-88453-174-0

Auteurs : Margrit Hahnloser-Ingold et Valérie Sauterel

Contribution importante et originale à l’histoire de l’art, cette riche correspondance inédite

complète l’ouvrage paru en 2013 : La collection Arthur et Hedy Hahnloser. Les Hahnloser ont

eu la chance en effet de côtoyer de nombreux artistes de l’époque postimpressionniste et

nabie. Plusieurs d’entre eux sont devenus des amis intimes du couple, tels Félix Vallotton et

Henri Manguin. Dès leur rencontre, naît un échange épistolaire passionnant qui se poursui-

vra jusqu’à la mort des artistes. Au fil du temps, cette correspondance nous dévoile non

seulement l’amitié profonde qui les unit mais offre une chance unique de découvrir le mar-

ché parisien à travers le point de vue d’artistes sensibles à l’art de leur époque. Conseillers

dans les achats de leurs amis, Vallotton et Manguin n’hésitent pas à donner leur point de vue

et guident les Hahnloser dans le vaste marché de l’art contemporain français de leur époque

pour bâtir avec eux une collection à la hauteur de leurs désirs. D’un point de vue plus per-

sonnel, cette correspondance nous montre l’attachement mutuel entre les artistes et le

couple de collectionneurs. Elle nous permet de pénétrer dans le quotidien des artistes qui

dévoilent à leurs amis leurs questionnements et inquiétudes de créateurs mais aussi leurs

difficultés de tous les jours. Quant à Arthur et Hedy Hahnloser, ils sont non seulement les

témoins privilégiés du développement artistique de leurs amis, mais sont aussi les acteurs

de la découverte et de la promotion de leur art.

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 29

u autour de l’exposition

2 Ateliers pédagogiques

Age : de 7 à 15 ans (du CP à la 3e) / Durée : 1 heure 15 (visite thématique et atelier) / Tarif «Les

P’tits Marmottan» : 9 € / enfant / Tarif scolaire : 7 € / enfant / Tarif atelier en langue étrangère

(anglais, espagnol, allemand et italien) : 9,50 € / enfant / Renseignements et réservations :

Manon Paineau : tél. 01 44 96 50 41 / [email protected]

Les enfants pourront découvrir, les mercredis et pendant les vacances scolaires avec «Les P’tits

Marmottan», ou toute l’année avec l’école, l’exposition «Villa Flora. Les temps enchantés »,

en participant aux ateliers pédagogiques.

3 Filmographie

VILLA FLORA | ses Collectionneurs, ses ArtistesAllemagne, 2015 / 78 min. / Réalisation : Nathalie David / Musique : Vladislav Sendeski /

Recherches et production : Nathalie David, Angelika Affentranger-Kirchrath et Daniel Koep /

© 2015 PITCHOUN PRODUCTION | HAMBURGER KUNSTHALLE

Ce film raconte l’histoire du couple Hedy et Arthur Hahnloser au travers d’entretiens avec les

membres de la famille et autres personnages importants de la fondation Jaeggli/Hahnloser.

La voix Off de Hans Robert Hahnloser, fils du couple des collectionneurs, nous conduit

d’époque en d’époque, d’anecdotes en anecdotes évoquant la passion de ce couple pour

l’art encore peu reconnu à l’époque, leur amitié profonde avec les artistes Nabis et leur

contribution dans la scène culturelle de Winterthur.

Dossier de presse 30Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

Angelika Affentranger-KirchrathConservatrice de la Villa Flora, Winterthur

Docteur en philosophie et historienne d‘art, Angelika

Affentranger-Kirchrath a travaillé comme conservateur

et critique d’art, en particulier pour la Neue Zürcher

Zeitung (Nouvelle Gazette de Zurich) et a publié de

nombreux textes dans des revues spécialisées ainsi

que des monographies d’artistes des xxe et xxie siècles

(Alexej von Jawlensky, Georges Rouault, Franz Gertsch,

Rémy Markowitsch, etc.). D’abord conservateur de la Kunsthalle de Winterthur, elle

est commissaire invitée dans de nombreux musées en Suisse, en Allemagne et en

France. Depuis 2008, elle est également conservateur de la Villa Flora de Winterthur,

dont elle conçoit les expositions temporaires.

Marianne MathieuAdjointe au directeur, chargée des collections du musée Marmottan Monet

Marianne Mathieu est adjointe au directeur du musée

Marmottan Monet chargée des collections et de la

communication. Depuis plus de dix ans, elle est com-

missaire d’expositions patrimoniales, en France et à

l’étranger. Elle a notamment conçu « Renoir / Renoir »

(2008) à la Cinémathèque française (Paris) et au

Bunkamura (Tokyo) ; « Raoul et Jean Dufy, complicité

et rupture » (2011), « Berthe Morisot » (2012) au musée

Marmottan Monet, « Le jardin de Monet à Giverny » à la National Gallery of Victoria

de Melbourne (2013), « Les Impressionnistes en privé, cent chefs-d’œuvre de collec-

tions particulières » (2014) au musée Marmottan Monet, « Le néo-impressionnisme,

de la lumière à la couleur » (2014-2015) à l’Abeno Harukas Art Museum (Osaka, Japon)

et au Tokyo Metropolitan Art Museum et « Impression, soleil levant. L’histoire vraie

du chef-d’œuvre de Claude Monet » (2014-2015) au musée Marmottan Monet.

commissariatVI

Dossier de presse 31Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

VII visuels disponibles pour la presse

Pierre Bonnard – La Carafe provençale (Marthe Bonnard et son chien Ubu) – 1915 – Huile sur toile, 63 x 65 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Pierre Bonnard – Les Faunes – Vers 1905Huile sur toile, 129 x 146 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Paul Cézanne – Portrait de l’artiste – 1877-1878 Huile sur toile, 25,5 x 19 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Giovanni Giacometti – Dahlias et raisins 1908 – Huile sur toile, 50,7 x 61,3 cmCollection particulière, Villa Flora, Winterthur© Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Paul Cézanne – Plaine provençale – 1883-1885 Huile sur toile, 58,5 x 81 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Paul Cézanne – Groupe de maisons (les toits) 1876-1877 – Huile sur toile, 50 x 60 cm Collection particulière, Villa Flora, Winterthur© Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Légendes et crédits obligatoires

Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. ADAGPContact : Claire Niguet, droits de reproduction, [email protected] T. +33 (0)1 43 59 09 79Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes :• Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations de celle-ci.• Pour les autres publications de presse :- exonération des deux premières reproductions illustrant un article consacré à un événement d’actualité et d’un format maximum d’1/4 de page,- au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions seront soumises à des droits de reproduction/représentation,- toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service Presse de l’ADAGP,- le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivie de © Adagp, Paris 2015 pour les publications de presse en ligne, la définition des fichiers est limitée 400 x 400 pixels et la résolution ne doit pas dépasser 72 DPI. VISUELS D’ŒUVRES DE MATISSE Aucune œuvre de Matisse n’est libre de droit.Démarche: Pour toute reproduction d’œuvres de Matisse, une demande d’autorisation doit être adressée aux Héritiers Matisse à l’attention de : [email protected]

Pierre Bonnard – Débarcadère (ou l’embarcadère) de Cannes – 1928-1934Huile sur toile, 43,5 x 56,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Pierre Bonnard – Le Thé – 1917 – Huile sur toile, 66 x 79,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Pierre Bonnard – Effet de glace ou Le tub 1909 – Huile sur toile, 73 x 84,5 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Bonnard, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 32

u visuels disponibles pour la presse

Vincent van Gogh – Le Semeur – 1888 – Huile sur toile, 72 x 91,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Vincent van Gogh – La Fête du 14 juillet à Paris 1886 – Huile sur toile, 44 x 39 cm – Collection par ticulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Ferdinand Hodler – Le Massif de la Jungfrau vu depuis Mürren – 1911 – Huile sur toile, 72 x 91 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Ferdinand Hodler – Le Lac Léman avec les Alpes savoyardes – Vers 1905 – Huile sur toile, 60 x 80 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Edouard Manet – Amazone – 1883 – Huile sur toile, 114 x 86 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Henri Manguin – « La Flora », Winterthur – 1912 Huile sur toile, 76 x 96 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Manguin, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Henri Manguin – La Sieste ou Le Rocking-chair, Jeanne – 1905 – Huile sur toile, 89 x 117 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Manguin, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Albert Marquet – La Fête nationale au Havre 1906 ?-1913 – Huile sur toile, 65 x 81 cmHahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur© Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Marquet, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Henri Matisse – Nice, cahier noir – 1918 Huile sur toile, 33 x 40,7 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich Pour toute reproduction d’œuvres de Matisse, une demande d’autorisation doit être adressée aux Héritiers Matisse

Henri Matisse – Odalisque debout Vers 1918-1919 – Huile sur toile, 43 x 25 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich – Pour toute reproduction d’œuvres de Matisse, une demande d’autorisation doit être adressée aux Héritiers Matisse

Odilon Redon – Les Anémones – Vers 1912 Pastel sur papier et carton, 54 x 73 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur© Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Odilon Redon – Le Rêve – Vers 1908 – Huile sur toile, 73 x 54 cm – Winterthur, Hahnloser/Jaeggli Stiftung – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 33

u visuels disponibles pour la presse

Odilon Redon – Le Bateau rouge – Vers 1910 Huile sur toile, 54 x 73 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Pierre-Auguste Renoir – Bouquet de dahlias 1918 – Huile sur toile, 64 x 52 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Félix Vallotton – Le Docteur Arthur Hahnloser 1909 – Huile sur toile, 80 x 62,3 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Félix Vallotton – Hedy Hahnloser – 1908 Huile sur toile, 81 x 62,5 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Félix Vallotton – Les Enfants Hahnloser 1912 – Huile sur toile, 145 x 116 cm – Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur – © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Félix Vallotton – Le Chapeau violet – 1907 Huile sur toile, 81 x 65,5 cm – Collection particu-lière, Villa Flora, Winterthur – © Collection parti culière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Félix Vallotton – La Blanche et la Noire 1913 – Huile sur toile, 114 x 147 cmHahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur © Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Félix Vallotton – L’Estérel et la baie de Cannes 1925 – Huile sur toile, 54 x 65 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Édouard Vuillard – Nu dans le salon rayé Vers 1905 – Huile sur carton, 43,5 x 49,5 cm Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur© Hahnloser/Jaeggli Stiftung, Winterthur.Photo Reto Pedrini, Zürich

Édouard Vuillard – Roses rouges et étoffes sur une table – 1900-1901 – Huile sur carton, 56 x 66 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Édouard Vuillard – Le Vase bleu – Vers 1932 Huile sur bois, 35 x 27 cm – Collection particulière, Villa Flora, Winterthur – © Collection particulière, Villa Flora, Winterthur. Photo Reto Pedrini, Zürich

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 34

u visuels disponibles pour la presse

Dans le jardin de la Villa Flora, de gauche à droite : Hedy Hahnloser et Henri Manguin (assis), Kerr-Xavier Roussel, Richard Bühler, Jeanne Manguin et Arthur Hahnloser (debout) autour d’une sculpture de Maillol – © Archives Villa Flora

Vue de la Villa Flora vers 1900, probablement peu de temps après l’acquisition de la maison par le jeune couple Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler. Sur le balcon, Hedy Hahnloser-Bühler posant en robe blanche – © Archives Villa Flora

Hedy Hahnloser dans la galerie de tableaux de la Villa Flora, vers 1943-1944 – Photo Willy Maywald – © Archives Villa Flora – Pour toute reproduction de cette photographie, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Hedy Hahnloser-Bühler dans le jardin de la Villa Flora, vers 1900 – © Archives Villa Flora

Arthur Hahnloser dans le jardin de la Villa Flora, vers 1900 – © Archives Villa Flora

La famille Hahnloser, vers 1902-1903. De gauche à droite figurent Hans, Hedy, Lisa et Arthur © Archives Villa Flora

Hahns R. Hahnloser, fils des collectionneurs, photographié à la Villa Flora, avec des œuvres de Ferdinand Hodler décorant les murs, vers 1916. © Archives Villa Flora

Intérieur de la Villa Flora avec les œuvres de Félix Vallotton, Le Repos des modèles et Les Enfants Hans et Lisa Hahnloser, vers 1912 © Archives Villa Flora

Le salon de la Villa Flora avec aux murs Le Cerisier de Ferdinand Hodler et La Baigneuse de face de Félix Vallotton, 1908. – © Archives Villa Flora

Hedy Hahnloser devant les œuvres de Redon à la Villa Flora, vers 1943-1944 – Photo Willy Maywald © Archives Villa Flora. – Pour toute reproduction de cette photographie, une demande d’autorisation doit être adressée à l’ADAGP

Paul Hahnloser et Verena Jäggli dans le salon vert de la Villa Flora. Aux murs, Amazone de Manet, Le chien Black et le bouquet de lilas de Bonnard et deux petites œuvres de Daumier. Sur le pupitre des sculptures de Renoir. Vers 1922 – © Archives Villa Flora.

Dossier de presse 35Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

En 1882, Jules Marmottan (1829-1883), directeur de la compagnie houillère de Bruay, achète

dans le seizième arrondissement de Paris, l’ancien pavillon de chasse du duc de Valmy. A sa

mort, en 1883, son fils Paul (1856-1932) en hérite. Il embellit et l’agrandit durant quarante ans

faisant de l’hôtel particulier de la rue Louis Boilly l’écrin pour les collections du Moyen Âge

et de la Renaissance réunies par son père et pour ses propres œuvres et objets d’art, témoi-

gnage de sa passion pour les époques Consulaire et Empire.

À sa mort en 1932, Paul Marmottan lègue à l’Académie des Beaux-Arts sa demeure et l’inté-

gralité de ses collections pour en faire le musée Marmottan. L’institution ouvre au public le

21 juin 1934. A partir de 1938, dons et legs se succèdent permettant de doubler les collections

du musée et de l’ouvrir à l’impressionnisme.

En 1940, Victorine Donop de Monchy (1863-1958) offre les toiles que son père, le docteur

Georges de Bellio (1832-1894), médecin et collectionneur des impressionnistes, avait acquises

dans les années 1870. Onze peintures par Morisot, Renoir, Pissarro, Sisley et Monet au pre-

mier rang desquelles Impression, soleil levant (1872) entrent à Marmottan. Le don Victorine

Donop de Monchy fonde les collections impressionnistes de l’établissement.

En 1966, Michel Monet (1879-1966), dernier descendant direct de Claude Monet, instaure le

musée Marmottan son légataire universel. Des tableaux de Monet et de ses amis, une impor-

tante correspondance et une documentation variée jusque là répartis entre la maison du

maître à Giverny et celle de son fils, à Sorel-Moussel rejoignent Marmottan. Une centaine de

toiles du chef de file de l’impressionnisme retrace sa carrière de 1880 à sa mort en 1926.

le musée marmottan monet VII I

Musée Marmottan MonetVue coté jardin

Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés Dossier de presse 36

Vues de Normandie, de la Creuse, du midi, de Londres ou de Norvège témoignent de la

passion du peintre pour le paysage. Un ensemble rarissime de grands nymphéas restés

inédits du vivant de l’artiste est au cœur de cet héritage. Le legs Michel Monet constitue le

premier fonds mondial d’œuvres de Claude Monet.

L’année suivant le centième anniversaire de la mort de Berthe Morisot, en 1996, les petits-

enfants de l’artiste et leurs épouses, Denis (1908-1984) et Annie Rouart (1921-1993) aux côtés

de Julien (1901-1994) et Thérèse Rouart (1898-1996) lèguent vingt-cinq toiles et une cinquan-

taine d’œuvres graphiques de la première femme impressionniste. Leur collection comprend

également des œuvres par Poussin, Delacroix, Corot, Manet, Gauguin, Renoir, Odilon Redon...

D’importance égale, d’autres collections, telles les enluminures de Daniel Wildenstein

(1917-2001), ont intégré le musée.

Au fil des ans, la demeure de Jules et Paul Marmottan est ainsi devenue un haut lieu de l’im-

pressionnisme. En 2014, le musée a souhaité redéployer ses collections et mettre à l’honneur

cette double identité. La salle à manger de l’hôtel particulier est le premier temps fort de la

visite. Bas-reliefs, surtout de table en bronze doré par Thomire, mobilier par Jacob-Desmalter

rappellent le décor d’origine de la résidence de Paul Marmottan. Les tableaux impression-

nistes et modernes qui y sont présentés – peintures par Caillebotte, Renoir, Morisot, Gauguin

ou encore Chagall – sont de provenance variées et illustrent le rôle clé des collectionneurs

dans l’histoire de l’établissement.

Gouaches de Carmontelle, peintures par Bidault et Vernet, Pajou, Fabre, Gérard, Chaudet,

Riesener, sculptures par Bartolini et de l’école de Canova ornent les salons de Paul Marmottan

et sa chambre où l’on peut voir le lit de Napoléon Ier au Palais Impérial de Bordeaux. Autour

de son bureau par Pierre-Antoine Bellangé, on découvre un exceptionnel ensemble de pein-

tures de Louis-Léopold Boilly dont Marmottan fut le biographe.

Le premier fonds mondial d’œuvres de Claude Monet est présenté dans un espace conçu

sur mesure, par l’architecte et ancien directeur du musée, Jacques Carlu. Excavée sous le

jardin entre 1966 et 1970, cette galerie spacieuse et moderne présente en permanence, aux

côtés d’Impression, soleil levant, les fleurons du legs Michel Monet.

En 2014, deux nouvelles salles aménagées dans d’anciennes dépendances de l’hôtel parti-

culier au premier étage de la maison ont été ouvertes au public. Elles accueillent dorénavant

les œuvres de Berthe Morisot et de la fondation Denis et Annie Rouart.

u le musée marmottan monet

Dossier de presse 37Musée Marmottan Monet – Villa Flora – Les temps enchantés

informations pratiques

IX

Adresse

2, rue Louis-Boilly

75016 Paris

Site Internet

www.marmottan.fr

Accès

Métro : La Muette – Ligne 9

RER : Boulainvilliers – Ligne C

Bus : 32, 63, 22, 52, P.C.

Jours et horaires d’ouverture

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h

Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

Fermé le lundi, le 25 décembre,

le 1er janvier et le 1er mai

Tarifs

Plein tarif : 11 €

Tarif réduit : 6,50 €

Moins de 7 ans : gratuit

Réservation groupes

Christine Lecca : tél. 01 44 96 50 83

Service pédagogique

Manon Paineau : tél. 01 44 96 50 41

Audioguide

Disponible en français

et anglais : 3 €

Boutique

Ouverte aux jours et horaires du musée

Tél. : 01 44 96 50 46

[email protected]