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CHATEAUROUX ET ISSOUDUN

EN 1900

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Daniel BERNARD et B e r n a r d GAGNEPAIN

L A C H A M P A G N E

B E R R I C H O N N E

A U T R E F O I S

Collection : Vie quotidienne

EDITIONS HORVATH - ROANNE 1985

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R E M E R C I E M E N T S

Les auteurs tiennent à remercier particulièrement Mlle Nicole Patureau, di- recteur des Services d'archives de l'Indre, ainsi que son personnel. Que tous ceux qui ont contribué à illustrer ces chroniques du pays champignou à la Belle Epo- que (M. Roger Ardelet, Mme Lucien Chamard, MM. Gérard Cotton, Jean-Louis Manquat, François Richard, Jean-Pierre Tisler et Venin-Bernard), M. Bernard Moreau et tous nos informateurs soient ici remerciés.

Cette imagerie de la Champagne berrichonne doit aussi beaucoup aux pho- tographes des années 1900 parmi lesquels nous n'oublierons pas l'archiviste Eu- gène Hubert.

Bernard Gagnepain s'est chargé de la rédaction des chapitres sur Issoudun et Daniel Bernard de ceux sur Châteauroux, le Bourg-Dieu et les chroniques des communes de Champagne, dont les limites ont été fixées par le géographe Fran- çois Gay.

Direc t eu r de pub l ica t ion G é r a r d TISSERAND Direct r ice l i t téraire Cor inne POIRIEUX

Copyr igh t Editions HORVATH — 27, Bd Char les de Gaul le — 42120 LE COTEAU I.S.B.N. 2-7171-0390-2

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L A C H A M P A G N E B E R R I C H O N N E

« La vaste contrée comprise entre l'Indre, la Théols et le Cher est actuelle- ment une des moins accessibles de France. Aucun chemin de fer ne la parcourt encore et les centres de population sont trop peu nombreux pour nécessiter des services fréquents de voitures publiques. Ce plateau nu, presque désert, est la Champagne berrichonne, terre de grandes cultures à blé et parcours pour les moutons. Les petites villes qui s'y sont créées sont loin, dans la partie où le pla- teau se creuse de vallons égayés par des fontaines. Pour atteindre Levroux, Va- tan, Graçay ou Valençay, il faut à des moments incommodes, trop tôt ou trop tard, prendre des diligences étroites, et pendant deux heures, rouler sur les rou- tes rectilignes dans un paysage monotone et bas ».

Voilà comment est apparue la Champagne du Berry au grand voyageur de la fin du XIXe et début du XXe siècles, Ardouin-Dumazet qui, revenant dans la contrée à la veille des moissons, ajoute : «Les grandes nappes déjà légèrement dorées ondulent au vent, montrant leur somptueuse mais affligeante parure de coquelicots, de bleuets et de nielles ; les avoines sont trop envahies par les san- ves aux fleurs d'or. Le sainfoin couvre de grands espaces de ses tapis d'un rouge vif ». Décrivant en 1908 cette région des alentours de Châteauroux, Levroux, Va- tan et Issoudun, le géographe Vacher note :

« A l'automne, elle paraît une plaine sans fin. Les chaumes s'étendent à per- te de vue, les champs succèdent aux champs sur des croupes aux profils douce- ment arrondis ; entre eux, nulle haie verdoyante ne vient interrompre la monoto- nie des guérets. Les arbres sont clairsemés : au fond des vallées humides, les peupliers s'alignent en file ; de part et d'autre de routes droites et interminables, les ormes ou les noyers jettent aux passants, aux heures ardentes, une aumône d'ombre à défaut de fraîcheur. Dans le lointain, d'un côté et de l'autre, on aper- çoit l'orée d'un bois ; ces bois signalent l'apparition d'un lambeau de terre humi- de (...) ; cette humidité générale contraste avec la sécheresse générale de la Champagne ».

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(Coll. D. Bernard)

Mardelle à Villeclair. (Cliché Hubert, Arch. Dép. de l'Indre).

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Contrée dans laquelle se trouvent des vallées sèches, ce pays calcaire con- naît une intense activité des eaux souterraines. Des gouffres karstiques et des dé- pressions coniques, dont le diamètre atteint parfois quelques dizaines de mètres, sont les témoins de cette activité du réseau souterrain. Ces dépressions, appelées marges ou mardelles, ont longtemps impressionné les habitants de la région. Re- prenant des traditions locales, les érudits du XIXe siècle y voyaient les traces d'établissements humains à l'époque préhistorique. Ces mardelles, qui selon Va- cher étaient au début de notre siècle au nombre de 1 400 à 1 500 pour les deux départements (Indre et Cher), disparaissent de plus en plus pour faire place, après remblai, à des cultures... Elles avaient pourtant des toponymes évocateurs tel la mardelle aux loups (Francillon). Les paysans des environs de La Champe- noise, Montierchaume ou Coings, connaissaient bien la mardelle aux chevaux, la mardelle ronde, la mardelle à la cane, la mardelle aux chiens, la mardelle aux chieuves, le bois de la mardelle au lézard ou la mardelle au chien blanc...

(Coll. F. Richard, Châteauroux)

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Aujourd'hui la Champagne berrichonne est une riche terre à céréales. Il n'en fut pas toujours ainsi. Jusqu'au milieu du X I X siècle, la plaine comme l'appellent ses habitants les Champignous, est livrée à l'élevage extensif des ovins sur les chaumes et les jachères. A la fin du siècle, la mécanisation, l'usage des labours profonds, l'introduction des engrais artificiels amènent la Champagne à la cultu- re intensive des céréales alors que dans le même temps, l'élevage ovin commence à décliner.

L'âge du mouton, au cours duquel s'étaient développées ou intensifiées des activités industrielles ou artisanales liées à l'élevage ovin, allaient bientôt céder la place à l'ère de la monoculture céréalière.

(Cliché E. Hubert, Arch. Dép. de l'Indre)

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C H A T E A U R O U X , U N E V I L L E A U B O R D D E L ' I N D R E

Sur un plateau, au contact entre la forêt au sud et les plaines de la Champa- gne berrichonne du Nord, s'étend la ville de Châteauroux. Les premiers établis- sements humains dateraient du paléolithique moyen. La ville naît au Moyen- Age : la dynastie déoloise fait construire un château sur le bord de l'Indre : en 1112, apparaît le nom de Castrum Radulphi. Tout au long de la période médié- vale, la ville se développe à partir d'un noyau entouré de murailles, situé autour du château Raoul. A l'époque moderne, les activités économiques font de Châ- teauroux une ville prospère. Rattachée au domaine royal en 1737, la ville devient préfecture sous la Révolution et prend alors le nom éphémère d'Indreville. Le développement des activités industrielles, l'arrivée du chemin de fer en 1847 im- priment à Châteauroux une nouvelle physionomie urbaine. La ville s'étend et les faubourgs se développent.

(Coll. D. Bernard)

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Du haut du clocher de Saint-Christophe. (Cliché E. Hubert, Arch. Dép. de l'Indre)

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Dans les années 1900, le tissu urbain est relativement dense et la ville, vi- vant de ses deux manufactures et de nombreuses entreprises, se livre à un com- merce actif. Ville de garnison importante, le Châteauroux de la Belle époque, dont les fêtes ponctuent la vie quotidienne, est une cité calme dans laquelle le contact avec le monde rural est permanent. Habitée en 1901 par 24 552 Castel- roussins (on dit rarement Châteauroussins...), la préfecture de l'Indre rayonne sur une grande partie de la Champagne du Berry. L'administration municipale est confiée en 1900 à Joseph Bellier, qui succède à Patureau-Françœur, maire depuis 1882. Auguste Hidien fait fonction de maire pendant le mois de juillet 1909 et c'est Ernest Courtin qui le remplace alors pour dix ans.

Barque au pied du château Raoul. (Cliché Hubert, Arch. Dép. de l'Indre)

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Le Moulin de Salles. (Cliché Hubert, Arch. Dép. de l'Indre)

(Coll. F. Richard)

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(Coll. F. Richard)

L'Indre, « ce ruisseau pitoyable » dira Stendhal, traverse la commune de Châteauroux en reflétant les monuments de la vieille ville et en attirant une vie intense sur ses rives.

Lavoirs, blanchisseries et moulins bordent la rivière dans laquelle les soldats de la caserne Bordesoulle effectuent leurs corvées de lavage... Les « trainglots », comme on les appelle, y mènent aussi boire leurs montures. Au moulin de Vin- doux, qui dépendait de l'abbaye Saint-Gildas au Moyen-Age, les badauds vien- nent assister à la baignade des chevaux du 9 escadron du Train des Équipages. A la veille de la guerre de 1914, sept moulins fonctionnent encore sur la paisible rivière : les moulins de Cantinier, de Saint-Denis, de Mousseaux, de Villaines, le moulin de Salles, le moulin Neuf et le moulin de Vindoux.

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Bordée de grands arbres, l'avenue du Pont-Neuf, qui doit son nom au pont construit entre 1825 et 1828, met en relation le quartier des Marins et le fau- bourg Saint-Christophe, peuplé de vignerons. La nouvelle église, construite dans le style néo-gothique et remaniée en 1875, domine la prairie. Situé aux portes de la Champagne berrichonne, Saint-Christophe a des foires aux laines importantes. Le 8 juillet 1900, le journal du département de l'Indre rapporte que M. Balsan et Cie y achètent dix à douze tonnes de laine d'agneaux, pesée à leurs usines. Quant à Adrien Guilloiseau de Saint-Gaultier, représentant des frères Normant de Romorantin, c'est près de sept tonnes de laine qu'il se procure.

(Coll. F. Richard)

« Quand on parle d'inondation à Châteauroux, c'est de suite au quartier Saint-Christophe que l'on pense ». Ainsi s'exprime le journal du département de l'Indre du 22 janvier 1910. En effet, l'Indre éprouve durement ce quartier qu'elle encercle : les crues de 1845 et surtout celles de 1856 sont de sinistre réputation. Les récoltes bordant les prés sont détruites et l'eau arrive jusqu'aux marches de l'église Saint-Christophe.

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(Coll. F. Richard)

(Coll. F. Richard)

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Le 21 janvier 1910, vers 22 h 30, « l'eau montait avec une rapidité effrayante (...) A la laiterie Brossard (...), on vit à onze heures qu'il fallait emmener tout le bétail. Le sauvetage ne se fit pas sans difficultés car il fallut, l'eau étant déjà très haute, passer les vaches à la corde, le personnel ayant déjà de l'eau jusqu'à la ceinture, les vaches trébuchant et tombant dans l'eau. Et cela pour une cinquan- taine de bêtes, dans la nuit noire (...) Pendant ce temps, l'eau était montée tout près de deux mètres, c'était la grande inondation » (1).

Même scénario le samedi 11 et le dimanche 12 juin 1910. Dès midi et demi, l'eau monte de cinquante centimètres en une heure. Bientôt, la rue Grande Saint-Christophe, la rue de la Fuie et la rue des Ponts sont coupées par l'eau qui remonte des égoûts et traverse les maisons. Au gué Jacquet, l'eau atteint les che- minées et les pendules s'arrêtent ! A quatre heures de l'après-midi, la rue de l'In- dre est coupée et le pont de fer est couvert. L'étiage est à deux mètres cinquan- te...

A la suite de ces sinistres, la solidarité se développe : des quêtes sont effec- tuées et des secours distribués. En juin 1910, les sinistrés pour cause d'inonda- tion reçoivent des sommes recueillies lors de la kermesse qui se tient au jardin public dans le cadre des fêtes du commerce et de l'industrie.

(1) Article du 21 janvier 1910 (Journal du département de l'Indre), cité dans l'histoire de Châteauroux (Éditions Horvath).

(Coll. F. Richard)

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(Coll. J.-L. Manquat)

(Coll. J.-L. Manquat)

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B I B L I O G R A P H I E

• Association pour la défense et l'étude du canton de Levroux : Levroux. His- toire et archéologie d'un paysage. Adel 1978.

• Ardouin-Dumazet, Voyages en France. 26° série, Berry et Poitou oriental. Ber- ger-Levrault 1901.

• Berri (Jacques), « la bière du Berry à l'exposition de 1937 », in revue Le Gar- gaillou nos 149-152. Sept-nov. 1937. Châteauroux 1937.

• Coulon (Gérard), Delétang (Jean-Noël), Garrault (Michel), Pêcherat (René) et Tournaire (Jacques), Histoire de Châteauroux et de Déols. Horvath 1981.

• Descoutures (Robert), divers articles sur le vieux Châteauroux parus dans le Berry Républicain, Jan-sept 1960.

• Expilly (Abbé), Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France. 1764.

• Fauconneau-Dufresne (Dr), Histoire de Déols et de Châteauroux » 1873.

• Gaultier (Jean), Un quartier de Châteauroux : les Marins, imp. Laboureur, Châteauroux 1983.

• Gay (François P.), La Champagne du Berry, éditions Tardy. Bourges 1967.

• Gourier (Clément), Issoudun, une promenade en ville, Gaignault 1919.

• Hervier (Denis), Cafés et cabarets en Berry de 1851 à 1914, Badel Château- roux 1980.

• Hubert (Eugène), Dictionnaire géographique et statistique de l'Indre, Badel et Picard 1889.

• Mazerolles (André), Mon village : Vineuil. 1939.

• Michon (Marc), Petite histoire de Vatan, imp. Lecante. Guéret. 1971.

• Moreau (Bernard), Le tramway d'Issoudun-Vatan-Vierzon. Ouvrage en prépara- tion.

• Pairoux (Maurice), L'Indre au siècle dernier, imp. de la Préfecture. Château- roux 1972.

• Richard (Edme), Les rues d'Issoudun, Gaignault 1948.

• Richard (François), Au pays du Berry. L'Indre 1900-1930. Editions IDP 1979.

• Saulnier (Albert), Les types d'Issoudun. Gaignault et fils. Issoudun 1934.

• Vacher : Le Berry. Thèse pour le doctorat ès lettres. Librairie Colin. Paris 1908.

• 1870-1871, imprimerie Gaignault. Issoudun 1911.

• La France illustrée, Publications Jules Rouff et Cie, Paris.