chapitre x : le premieres rassemblement des anciens de …

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CHAPITRE X : LE PREMIERES RASSEMBLEMENT DES ANCIENS DE LA WHA Sainte Cécile, 15 novembre 1997 La célébration de la Sainte Cécile a pris en 1997 une dimension extraordinaire à l’instigation du Colonel LETOURNEUR, commandant le Prytanée. En effet, pour la première fois de son histoire, la musique du Prytanée a procédé officiellement au rappel de ses réservistes. Sainte Cécile 1997 Les anciens de la musique autour du Colonel LETOURNEUR, commandant le Prytanée Photo : Prytanée National Militaire S'inspirant d'une tradition remontant semble t-il à l'assemblée générale de Lyon en 1976 et qui, depuis, voit chaque année les anciens reprendre leur place au pupitre pour exécuter quelques pas redoublés avec les jeunes musiciens du Prytanée (Orléans en 1994, Agen en 1996), l'Association des Anciens Elèves, sur l’initiative de Gérard LE GALL 6850 B et de quelques anciens fanas – notamment René TECHER 5086 B et Christian RIO 5778 B - a battu le rappel et réuni une vingtaine de musiciens. Les premières Rencontres Musicales du Prytanée - Sainte Cécile 1997 La photo de famille dans la cour du Petit Prytanée Photo : Prytanée National Militaire

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CHAPITRE X : LE PREMIERES RASSEMBLEMENTDES ANCIENS DE LA WHA

Sainte Cécile, 15 novembre 1997

La célébration de la Sainte Cécile a pris en 1997 une dimension extraordinaire à l’instigation du Colonel LETOURNEUR, commandant le Prytanée.

En effet, pour la première fois de son histoire, la musique du Prytanée a procédé officiellement au rappel de ses réservistes.

Sainte Cécile 1997Les anciens de la musique autour du Colonel LETOURNEUR, commandant le Prytanée

Photo : Prytanée National Militaire

S'inspirant d'une tradition remontant semble t-il à l'assemblée générale de Lyon en 1976 et qui, depuis, voit chaque année les anciens reprendre leur place au pupitre pour exécuter quelques pas redoublés avec les jeunes musiciens du Prytanée (Orléans en 1994, Agen en 1996), l'Association des Anciens Elèves, sur l’initiative de Gérard LE GALL 6850 B et de quelques anciens fanas – notamment René TECHER 5086 B et Christian RIO 5778 B - a battu le rappel et réuni une vingtaine de musiciens.

Les premières Rencontres Musicales du Prytanée - Sainte Cécile 1997La photo de famille dans la cour du Petit Prytanée

Photo : Prytanée National Militaire

Convoqués le samedi 15 novembre 1997 à 14 heures tapantes et munis de leurs instruments, les réservistes sont accueillis par le colonel LETOURNEUR, commandant le Prytanée et le chef de musique Thierry SALLES qui leur remettent aussitôt le calot noir à liseré orange de la musique.

Le temps de faire l'appel et la photo de famille et voilà nos anciens déjà opérationnels aux côtés de jeunes brutions dubitatifs, mais néanmoins accueillants.

Après une première répétition générale décontractée mais plutôt réussie, c'est la ruée vers le foyer pour humecter les palais asséchés par l'émotion. La deuxième répétition se déroule sans drame : les miteux sont rassurés et les anciens retrouvent leurs marques.

C'est à nouveau la pause et rendez-vous est donné à tous au grand Bahut à 17 heures. Quartier libre pour les anciens qui commencent aussitôt le pèlerinage à la Civette.

A 17 heures 15, la musique au grand complet pénètre en colonne par un dans la cour d'honneur et se met en place, face à l'hôtel de commandement, pour l'aubade aux autorités et aux pékins présents.

Sainte Cécile 1997Répétition générale au Petit Prytanée

La direction de Thierry SALLES et Franck LEMARCHANDEL

Les airs martiaux s'enchaînent sous la baguette du Sergent-chef Thierry SALLES, assisté du trompette-major Franck LEMARCHANDEL et de Christian RIO 5779 B, Canne-Major de réserve : la fille du régiment, Saint-Cyr, marching thro' Georgia, la marche de Babette et le Huron.

A 18 heures, tout le monde se retrouve à la Chapelle Saint-Louis du Prytanée où la musique se déploie en formation de concert. Les anciens, rassasiés et conscients de leurs limites, vont sagement s'asseoir sur les bancs.

Sous la baguette de son chef, la musique fait une démonstration de haut niveau devant une assistance subjuguée : Starmania, James Bond, Highland cathedral, le défilé de la garde républicaine, le boléro militaire (deux fois) et la marche du huron. Les miteux galvanisés par la présence des anciens prouvent que la Whâ 1997 a atteint un niveau probablement inégalé au cours de son histoire. Les anciens se déchaînent en applaudissement et en bis.

La musique est récompensée en la personne de son chef, félicité publiquement par le chef de corps, le président de l'Association des Anciens Elèves et une ribambelle de personnalités.

Tout le monde se retrouve dans la salle des jésuites pour un pot sympathique, suivi d'un repas pantagruélique au foyer.

Après quelques tâtonnements, se met en place un « Jazz band Bahut » à géométrie variable autour de Jean-Bernard DAVID 3453 C, Jean-Marie FOESSEL 2491 C et Jean-Pierre LAISNE 7331 B. Il occupera la scène toute la soirée et se retirera pour permettre à l’assistance d’entonner en chœur l'hymne des réthos sous la direction de Dominique DUBOIS 1407 C et Jean-Bernard DAVID 3253 C et les chansons du patrimoine français puisé dans le riche répertoire de Richard DUGUY 418 C.

Rapidement, l'ambiance brutionne aidant, quelques jeunes brutions se joignent au Jazz band et les improvisations se succèdent à un rythme endiablé. Thierry SALLES lui-même nous offrira un superbe duo de trompettes avec Pierre BESCOND 9182 B.

Sainte Cécile 1997Aubade cour d’honneur du Prytanée

Direction : Thierry SALLES, Franck LEMARCHANDEL, Christian RIO

La soirée s'achève sur un vibrant huron lancé par le Président LE COZ, repris par la salle tout entière.

Les participants se quitteront avec un petit pincement au cœur et la sensation d'avoir pris un extraordinaire bain de jouvence, en exprimant l'espoir de revenir plus nombreux à la prochaine occasion.

La presse locale s’est également fait l’écho de cet événement considérable, ainsi que le narre l’Echo Brution dans son édition n° 50 de décembre 1997 :

Nous sommes le samedi 15 novembre et la pluie ne semble pas décourager une vingtaine de joyeux lurons manifestement plus doués de sagesse que de science musicale. En effet, le chef de musique avait convié tous les anciens de La Whâ à se joindre aux plus jeunes pour fêter la sainte Cécile comme il se doit.Les jeunes donc - et les plus jeunes - avaient commencé à arriver en début d’après-midi, tous plus déterminés les uns que les autres à reprendre le temps d’un week-end la place qu’ils occupaient quelques années plus tôt. On vit ainsi débarquer hormis un firmament d’étoiles, qui le vieux clairon poussiéreux, qui le tambour emprunté au régiment et, après quelques courts instants (!) de remise en lèvres, put enfin commencer la répétition.

Les anciens rentrèrent sur les rangs, pas peu fiers du calot noir et tango que leur avait remis le colonel. S’ensuivit alors une vaste cacophonie dirigée de concert par le chef de musique Thierry SALLES, le tambour-Major Franck LEMARCHANDEL et monsieur Christian RIO, ancien Elève Canne-major.

Concert de Sainte Cécile 1997Chapelle Saint-Louis du Prytanée

Sous la direction de Thierry SALLES

On avait repris pour l’occasion des airs plus classiques dans le répertoire militaire et, bien que pour beaucoup un certain nombre d’années se soient écoulées depuis leur dernière prestation, aucun n’eut de mal à se remettre dans le bain. Avant d’aller faire plus ample connaissance au foyer, tout le monde se retrouva au milieu de la cour pour la traditionnelle photo.

Dix sept heures arrivaient et il fallut aller ravir les oreilles du colonel LETOURNEUR, mélomane s’il en est. L’aubade dura le temps de quelques morceaux et les anciens ne cachaient pas leur joie de rejouer ainsi dans la plus belle cour du monde, sous la direction de l’ancien tambour major faisant des prodiges avec sa canne, effrayant à chaque fois qu’il la lançait le colonel, aux côtés du général LE COZ qui s’était déplacé pour l’occasion.

La journée qui commençait à peine continua par un concert dans l’église Saint-Louis. Les anciens qui avaient quitté leurs instruments et auxquels s’était joint un public nombreux, apprécièrent les nouveaux airs de la musique qui, parait-il, n’avait jamais été aussi bonne. Quel ne fut pas l’étonnement de certains pendant des morceaux comme « starmania » joué par une musique militaire entre des murs d’habitude si sévères. Après toutes ces œuvres aussi diverses que variées, le public qui en redemandait, se leva pour entendre retentir le Huron, signe que la fin était arrivée.

Le colonel LETOURNEUR reçut ensuite La Whâ, au complet cette fois, à la salle des jésuites, mais le plus important était encore à venir... On passa (enfin) à table vers 20 heures, les jeunes se mêlant aux moins jeunes, comparant les exploits ou décrits comme tels, des uns et des autres. Le repas, succulent par ailleurs, fut ponctué par des intermèdes musicaux mêlant tous styles et tous âges.

Mais déjà l’énorme gâteau du dessert fut avalé et il fut temps de nous quitter au son d’un Huron mieux chanté que jamais, mais promettant de se retrouver le lendemain à la messe de sainte Cécile, clôture de la fête.

Le même événement est raconté par Maurice BRISGAND 1914 B, doyen des musiciens, décédé le 06 janvier 2000 :

« Dès 14 Heures, au petit bahut, marchant "au canon" je rejoignais les participants, jeunes et déjà vieux, incapables de se taire, d'écouter de s'empêcher de souffler dans leur olifant, de s'en "jouer un petit air", de martyriser leur tambour, avec la même conviction qu'au temps de leur adolescence.

Au clairon : le doyen Maurice BRISGAND 1914 B

Je riais tout seul de voir leur joie, leur jeunesse retrouvée. Et aussi leur capacité de se retrouver tout à coup indisciplinés, obéissants, fiers d'allure : ingénieurs, généraux, colonels et consort aux ordres du sergent-chef et du caporal-chef.

Après un temps (pénible pour moi) de piétinements ponctués de braillements de taupins en visite, ce fut l'aubade donnée à quelques officiels, dames et pékins, fiers de souffler la note juste, de rattraper la canne en l'air, de ne pas lâcher les camarades.

Nouvelle attente douloureuse pour les ischions martyrisés par les bancs de la mosquée, rembourrés aux noyaux de pêche, en attendant l'heure exacte de l'entrée de la strasse.

Et le concert... spectacle étonnant, émouvant -aux larmes - de cette jeunesse totalement motivée. Bien plus qu'une exécution impeccable, il s'en émanait une véritable communion entre tous les exécutants, leurs guides, les auditeurs, tous se sentant partie prenante à cette ambiance.

Jamais personnellement, je n'avais ressenti lors d'un concert, même du plus haut niveau, une telle émotion au point que mes ischions s'étaient fait oublier.

Et puis cette agape fraternelle qui nous avait été préparée, réalisée fidèlement à l'esprit bahut, celui d'il y a plus d'un demi -siècle, et aussi vivace aujourd'hui, tout aussi intense en dépit des bouleversements de toutes sortes.

Improvisations au foyerBatteur : PM FOREY,

Saxo : ROUCAULT et BERTAILSTrombone : J.Marie FOESSEL 2491 C,

Trompette : Jean-Pierre LAISNE 7331 B,Sousaphone : Jean-Bernard DAVID3453 C

Les joyeux trompettes :Pierre BESCOND Et Thierry SALLES