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Chapitre 7 : Changement d’état
0. Préambule
• Dans ce chapitre, on s’intéressera aux changements d’états.
• Les diagrammes de phases seront étudiés.
• Les transitions seront modélisées : Clapeyron, van der Waals, ...
• La notion de métastabilité sera introduite.
1. Diagrammes de phases
• Diagrammes (p,T) : lignes de transition
CO2 H2O
- lignes de transition : vaporisation, sublimation, liquéfaction- coexistence le long des lignes- point triple !- point critique et fluide supercritique au-delà- transition du premier ordre (variation de la densité)- attention aux pentes des lignes : liquéfaction glace-eau
He
• Diagrammes (p,T) : il n’y a pas toujours de point triple
- He : les lignes de vaporisation et de liquéfaction ne se rejoignent pas- He liquide obtenu à de très basses températures (< 4K)-
• Diagramme de la glace/eau :
H2O
- 12 phases pour la glace : différents arrangements microscopiques-
• Diagramme du carbone : phase graphite et phase diamant
- zones métastables sinon pas de coexistence entre graphite et diamant !(cfr plus loin)
diamant graphite
• Diagrammes (p,V) : diagrammes d’Andrews
CO2
H2O
- plateaux qui correspondent à la coexistence de phases
- plateaux délimitent les courbes de coexistence : saturation, ébulition, rosée
- Attention : variables conjuguées !
• Le cas particulier de l’eau :
- on glisse sur de la glace car elle fond quand on la comprime- état supercritique est bien visible-
H2O
2. Quelques éléments d’un diagramme p-T
• Pente de la transition liquide-gaz (ou solide-gaz) :
µliq = µgaz
dans les liquides et solides, on a : µsol(T, p) = !!s + "s(p, T )
µliq(T, p) = !!l + "l(p, T )
!(p, T )! "avec
équilibre liquide-gaz :
cohésion
!!l " !kBT ln!
kBT
p"3
"
ln p ! a(T )" !
kBT
dans un diagramme (p,T), une ligne de transition liquide-gaz a une pente positive
H2O
• Pente de la transition solide-liquide : voir Clapeyron
• Point triple : coexistence/équilibre de trois phases
µsol(T, p) = µliq(T, p) = µgaz(T, p)
2 équations à 2 inconnues 1 solution = 1 couple (p,T)
ClapeyronH2O
• Règle des phases :
! (n! 1)! + 2phases
nsu
bsta
nces ...
...
... ... ...
n!
i=1
xi = 1 (n! 1)! variables
+ T et p
(! ! 1)n+ équilibre des phases relationsµ! = µ"
degrés de liberté : f = [(n! 1)! + 2]! [n(! ! 1)]
f = n! ! + 2
ce nombre donne la dimension de chaque élément d’un diagramme
3. Relation de Clapeyron
• Coexistence de 2 phases dans un diagramme (p,T) :
µ1(T, p) = µ2(T, p)µ1(T + dT, p + dp) = µ2(T + dT, p + dp)
dµ = µ(T + dT, p + dp)! µ(T, p) dµ1 = dµ2
2 points sur la ligne de transition
dµ =1N
!!G
!T
"
p
dT +1N
!!G
!p
"
T
dp dµ = !sdT + vdpor
!s1dT + v1dp = !s2dT + v2dp
dp
dT=
!s
!v
dp
dT=
!S
!Vrelation de Clapeyron
CO2 H2Oanomalie de l’eau
• Exemple : expliquer les différences entre l’eau et le dioxyde de carbone
dp
dT=
L
T!V
4. Pression de vapeur saturante
• Exemple et définition : cas d’une phase pure
gaz
liquide + vide
équilibre liquide + gaz
condensation
évaporationp = 0
p = pvap
p = psat
- pression de vapeur saturante - elle augmente quand la température grimpe- liquide volatil si la pression de vapeur saturante est grande- si récipient ouvert : pression de vapeur saturante = pression partielle
- attention : évaporation (surface) ! ébulition (volume)
(psat > patm)(pvap < psat < patm)
• Clausius-Clapeyron :dp
dT=
L
T!V
!V ! Vgaz =NkBT
p
dp
dT=
pL
NkBT 2
dp
p=
L
NkB
dT
T 2
lnp2
p1=
L
NkB
!1T1! 1
T2
"
ln psat = ! L
NkBT+ c
(ligne de transition)
• Graphe de la pression de vapeur saturante de l’eau dans l’air
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1,0
-60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 120
saturation
T (!C)
p sat(a
tm)
• Humidité relative : exprimée en %
! =pvap
psat! 100
formule empirique de Rankine :
ln psat = 13.7! 5120T + 273.15
• Point de rosée : diagramme de Mollier
5. Condensation d’un gaz de van der Waals
• Point critique : point d’inflexion à pente horizontale sur l’isotherme
!!p
!V
"
T
=!
!2p
!V 2
"
T
= 0
isotherme critique
zone de coexistence
point critique
2 conditions :
• Détermination du point critique dans le modèle de van der Waals :
!p +
N2K
V 2
"(V !Nv0) = NkBT
0 =!
!p
!V
"
T
= ! NkBT
(V !Nv0)2+ 2
KN2
V 3
0 =!
!2p
!V 2
"
T
= 2NkBT
(V !Nv0)3! 6
KN2
V 4
équation d’état :
point critique :
trois équations à trois inconnues pc =K
27v20
Tc =8K
27kBv0
Vc = 3Nv0
• Forme réduite de l’équation de van der Waals :
pr = p/pc
Tr = T/Tc
Vr = V/Vc
pr =8Tr
3Vr ! 1! 3
V 2r
Les isothermes réduites de tous les fluides coïncident au dessus du point critique.
paramètres sans dimension :
loi des états correspondants
substance H2 He N2 CO2 H20
RTC/PCVC 3.0 3.1 3.4 3.5 4.5
TC (K) 33.2 5.2 126 304 647
PC (MPa) 1.3 0.23 3.4 7.4 22.1
• Retour sur les isothermes de van der Waals : corriger les isothermes
paliers
le zig-zag des isothermes n’est pas physique
la construction de Maxwell permet de placer chaque palier de coexistence
• Construction de Maxwell : recherche de l’équilibre des phases.
p
V
1 2
phase condensée
pure
phase gazeuse
pure
µ(1) = µ(2) G(1) = G(2)
dG = !SdT + V dp! µdN dT = dN = 0
G(2)!G(1) =! 2
1V dp
avec
Equilibre quand les aires entre le zig-zag et le palier sont équivalentes !
6. Métastabilité
p
V
• Il arrive que le changement d’état soit retardé : surfusion et surchauffe
phase condensée
pure
phase gazeuse
pure
surchauffe
surfusion
une fois le changement d’état initié, le phénomène est rapide, voire violent
• Exemple de surfusion : - givre (eau surfondue jusqu’à -39°C)
- liquide (bière corona) au congélateur
- acétate de sodium (bouillotte chimique)
http://www.youtube.com/watch?v=fjqdSfs14Yo
http://www.youtube.com/watch?v=S7Ywz1Q07Yg
• Exemple de surchauffe : - ébulition de l’eau au four à micro-ondes
-
http://www.youtube.com/watch?v=ZAqqpDF4bVw
• Comment interpréter physiquement la métastabilité :
Le système peut éventuellement subsister dans un état localement stable jusqu’à ce qu’une perturbation extérieure le fasse basculer.
! ! !
T < Tf T = Tf T > Tf
GGG
1 2 1 2 21
G
1
2
TTf
7. Nucléation
• Nucléation : apparition de germes de croissance
• Deux types : nucléation homogène ou hétérogène
• Nucléation homogène : apparition de germes sphériques
!Gn(r, T, p) = !GV + !GS
volume surface
G
1
2
TTf
r
!GV
!Gn = !4!
3r3!gv + 4!r2"
la tension superficielle est défavorableà la croissance
!Gn = !4!
3r3!gv + 4!r2"
- existence d’une barrière de potentiel - les petits germes disparaissent- les gros germes croissent- le phénomène est statistique
r0
!GV
!GS
!Gn
r!
!G!n
r! =2!
!gv
Pr = C exp!!!Gn
kBT
"
- position de la barrière :
- hauteur de la barrière : !G!n =
16!"3
3(!gv)2 (énergie d’activation)
- probabilité de former un germe : (Boltzmann)
(r < r!)(r > r!)
• Nucléation hétérogène : la nucléation est favorisée en certains points
!G!n =
16!"3
(!gv)2f(#)
f(!) =14(2 + cos !)(1! cos !)2
!
solide
liquideair !"
V =!
3r3
!2! 3 cos " + cos3 "
"
S = 2!r2(1! cos ")
- barrière fonction de l’angle de contact
- la croissance est favorisée !
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
0 30 60 90 120 150 180
!
ƒ(
) !
mouillage
non-mouillage
• Exemple : bulles de champagne
nucléation hétérogène sur les défauts du verre mais surtout sur les fibres de cellulose.
• Autres exemples :
• Cavitation : Lord Rayleigh (1917)
- Bernoulli : p +!v2
2= c
- implosion des bulles à proximité des surfaces : corrosion
chute de pression : vaporisation
cavitation
formation d’un jet