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Chap. 6, 7 & 8 LE VOLCANISME ET LE RELIEF VOLCANIQUE
- Déterminer l’origine du volcanisme et les types de volcanisme afférents ou de volcans;
- Localiser les principales zones volcaniques du monde ;
- Relever les manifestations du volcanisme ;
- Souligner l’importance et les problèmes des régions volcaniques
- Répertorier les différents reliefs volcaniques ;
- Dégager la structure d’un volcan.
INTRODUCTION
Le volcanisme est l’ensemble des processus et phénomènes par lesquels des matériaux
rocheux fondus, ou magmas, s’élèvent depuis les profondeurs de la Terre jusqu’à la surface,
ou vers la surface, et par lesquels les gaz associés sont libérés dans l’atmosphère. Le
volcanisme est une des manifestations en surface du régime thermique qui régit l’intérieur du
globe terrestre. L’étude de ces processus et des structures, des dépôts et des formes de relief
qu’il crée est appelée volcanologie. Lorsque le magma et les gaz atteignent la surface, ils
forment des structures géologiques appelées volcans, dont il existe plusieurs types.
En géologie, le volcan est un relief de forme généralement conique constitué par les matériaux
magmatiques issus des profondeurs de la Terre à la faveur d'éruptions. C’est une ouverture
mettant en relation la surface du globe avec les profondeurs, permettant à des matériaux
terrestres de venir s'épancher en surface (sous forme de laves, gaz...).
I- ORIGINE ET TYPES DE VOLCANISME ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE DES
VOLCANS
L'activité volcanique étant liée à la tectonique des plaques, il est normal que, dans la majorité
des cas, les volcans soient situés en limite de plaques.
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A- Le volcanisme de subduction, là où convergent les plaques (marges actives ou arcs
insulaires
C’est le long des zones de subduction que se manifeste de la manière la plus évidente le
volcanisme actuel, de façon généralement très explosive. La zone la plus connue est la
ceinture de feu du Pacifique1 : elle borde l’océan de tous côtés, à l’exception du sud. Elle
concentre plus de 60 % des volcans actifs émergés de la planète.
Lorsque deux plaques tectoniques se chevauchent, la lithosphère océanique, glissant sous
l'autre lithosphère océanique ou continentale, plonge dans le manteau et subit des
transformations minéralogiques. L'eau contenue dans la lithosphère plongeante s'en échappe
alors et vient hydrater le manteau, provoquant sa fusion partielle en abaissant son point de
fusion. Ce magma remonte et traverse la lithosphère chevauchante, créant des volcans.
Si la lithosphère chevauchante est océanique2, un arc volcanique insulaire se formera, les
volcans donnant naissance à des îles. C'est le cas des Aléoutiennes, du Japon ou des Antilles.
Les volcans vont donc être visibles à la surface de l'eau (voir photographie du volcan
Krakatau).
Voici un bel exemple d'un volcan insulaire (île) de cette ceinture, le volcan Krakatau, qui se situe dans le détroit
de Sunda entre les îles de Java et Sumatra. Le Krakatau est le résultat de la subduction de la plaque Indo-
Australienne sous la plaque Eurasie.
Schéma du volcanisme au niveau d'une convergence océan-océan.
1 Les volcans de la ceinture de feu du Pacifique, qui forment un long chapelet que l'on peut faire commencer en
Nouvelle-Zélande, de poursuivre en Indonésie, au Japon, au Kamtchatka, puis passer en Amérique, des îles
Aléoutiennes et l'Alaska à la Cordillère des Andes. 2Subduction océanique : arcs insulaires (Antilles, Indonésie, arc Tyrrhénien en Italie…). Lorsque ce sont deux
plaques océaniques qui convergent, un arc insulaire volcanique se forme. Les îles de la Martinique et de la
Guadeloupe appartiennent à l'arc insulaire des Petites Antilles.
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Si la lithosphère chevauchante est continentale3, les volcans se situeront sur le continent, en
général dans une cordillère. C'est le cas des volcans des Andes ou des Rocheuses. Ces volcans
sont en général des volcans gris, explosifs et dangereux. Cela est dû à leur lave visqueuse car
riche en silice, qui a du mal à s'écouler; de plus les magmas qui remontent sont riches en gaz
dissous (eau et dioxyde de carbone), dont la libération soudaine peuvent former des nuées
ardentes. La « ceinture de feu du Pacifique » est formée en quasi majorité de ce type de
volcan. Cette ceinture volcanique, appelée le cercle de feu du Pacifique, est la zone la plus
active du globe tant sur le plan éruptif que sismique. Elle passe par les Andes, la cordillère
occidentale de l’Amérique du Nord, les îles Aléoutiennes, la péninsule du Kamtchatka, l’est
de la Sibérie, les îles Kouriles, le Japon, les Philippines, Célèbes, la Nouvelle-Guinée, les îles
Salomon, la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande.
Schéma du volcanisme au niveau d'une convergence océan-océan.
B- Le volcanisme fissural ou de divergence ou d’accrétion4 (dorsale et rift)
Le volcanisme fissural est surtout présent le long des dorsales océaniques, mais il existe
également sur les continents et il a eu dans certains cas des résultats spectaculaires. Au moins
80 p. 100 du volcanisme est associé à l’activité des dorsales océaniques qui ceinturent le
globe terrestre et marquent le lieu de divergence entre deux (ou trois) plaques lithosphériques.
C’est à l’axe de ces longues chaînes volcaniques — le plus souvent sous-marines — que
s’épanche le magma venu des profondeurs et que se crée la croûte océanique. La plus grande
partie du volcanisme terrestre se produit donc sous les océans. En effet, on estime qu’entre 10
000 et 20 000 centres éruptifs jalonnent les lieux d’écartement des plaques, dont plus de 99 %
ne sont pas observables, car cachés au fond des océans. Le volcanisme des zones d’accrétion
est surtout connu là où elles sont émergées. L’un des meilleurs exemples est l’Islande.
L’écartement de deux plaques tectoniques amincit la lithosphère, entrainant une remontée de
roches du manteau. Celles-ci, déjà très chaudes à environ 1 200 °C, se mettent à fondre
partiellement en raison de la décompression. Cela donne du magma qui s'infiltre par des
failles normales.
Cet écartement des plaques donne naissance à un rift. Il s’agit d’un fossé d’effondrement situé
au milieu des dorsales océaniques (rift océanique) ou entaillant la croûte continentale (rift
continental) et préfigurant alors éventuellement l’émergence d’une dorsale océanique. Un rift
3 En cas de convergence d'une plaque océanique et d'une plaque continentale, la première plonge sous la
seconde. En Amérique, la cordillère des Andes s'est formée par ce mécanisme. 4 Accroissement d’une région continentale ou océanique par apport de matériaux.
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continental désigne ainsi une série de failles5 profondes, entaillant une plaque lithosphérique
continentale en extension, du fait de contraintes tectoniques fortes.
Lorsqu’une remontée de magma a lieu sous un continent, la croûte continentale s'amincit au
niveau d'un rift6, puis se rompt, permettant l'arrivée en surface de ce magma. Ce phénomène
se met évidemment en place sur une très longue durée (quelques millions d'années). Les
fractures causées par cet écartement donnent naissance à un volcanisme dit de rift, tel que
celui que l'on observe en Afrique, à l'Ouest du Congo ou en Ethiopie. Par exemple, des
volcans, notamment le Kilimandjaro, sont présents dans la région de la Rift Valley en Afrique
de l’Est. La Rift Valley est, en fait, la trace de l’amorce de la division du continent africain
qui a débuté au pliocène, il y a quelques millions d’années.
La formation d’un rift préfigure éventuellement la division ultérieure de la plaque
continentale et la formation d’un océan. La croûte continentale, amincie sous le fossé
d’effondrement, se fracture alors complètement pour engendrer une dorsale le long de
laquelle s’effectuent des montées de magma issues du manteau supérieur. L’émergence, à la
surface, de la lave basaltique amorce, après solidification, la formation de la future croûte
océanique ainsi que de la dorsale7 océanique. Ainsi la dorsale médiane de l’Atlantique, ou
dorsale médio-atlantique8, située au sud-ouest des Açores, résulte de la formation d’un rift à
5 Ligne de cassure le long de laquelle un compartiment de roche, ou une section de la croûte terrestre, a été
déplacé par rapport au compartiment voisin. Le mouvement responsable de cette dislocation peut être vertical ou
horizontal, ou les deux à la fois. 6 On distingue deux types de rifts : les rifts actifs, qui sont caractérisés par une forte activité volcanique et un fort
taux d'extension (Rift Valley), et les rifts passifs, qui ont été arrêtés dans leur évolution (fossé rhénan).
7Chaîne de montagnes sous-marine, longue de plusieurs milliers de km et large de quelques centaines, où se crée
la croûte océanique. On peut distinguer, selon la vitesse de divergence, deux types de dorsales:
* une dorsale lente (divergence inférieure à 4-5 cm par an, type atlantique) est caractérisée par un rift ou graben
(fossé en allemand) ou encore une vallée à son axe, qui peut être découpée en vallées emboîtées séparées par des
failles normales. Les points les plus élevés de la dorsale sont les crêtes bordant l'une ou l'autre des vallées du rift.
Les foyers des séismes peuvent être assez profonds et dépasser la profondeur d'1 km.
* une dorsale rapide (divergence supérieure à 4-5 cm par an, type pacifique) est caractérisée par un horst (dôme
en allemand) axial. Des vallées encadrent ce point le plus élevé de la dorsale, séparées par des failles normales.
Les foyers des séismes sont assez superficiels (profondeur inférieure à 1 km). 8 Large d’environ 1 500 km, cette dorsale a un relief plus accidenté que n’importe quelle chaîne de montagnes se
trouvant sur terre et est le théâtre de fréquentes éruptions volcaniques et de tremblements de terre. Elle s’élève de
1 à 3 km au-dessus du fond de l’océan, jusqu’à parfois émerger en formant des îles volcaniques, comme
l’Islande, l’archipel des Açores, l’île de l’Ascension et l’archipel Tristan da Cunha.
Les plateaux continentaux (remblais de détritus géologiques provenant des continents) se trouvent le long des
côtes américaines, antarctiques, africaines et européennes. Les plus grandes îles de l’océan Atlantique s’étendent
sur ces plateaux continentaux. À l’ouest, Terre-Neuve est la principale île du plateau nord-américain ; les îles
Malouines sont le seul groupe majeur du plateau sud-américain, et les îles Sandwich du Sud se trouvent sur le
plateau antarctique. À l’est, les îles Britanniques constituent le plus important groupe d’îles du plateau
eurafricain.
Des chaînes de montagnes sous-marines s’étendent d’est en ouest entre les plateaux continentaux et la dorsale
médiane. Des sommets émergent de ces chaînes et forment des îles dans la partie orientale de l’Atlantique :
l’archipel de Madère, les îles Canaries, l’archipel du Cap-Vert et l’archipel de São Tomé et Príncipe. Ces chaînes
partagent les fonds orientaux et occidentaux de l’océan en une série de bassins, également appelés plaines
abyssales. Les trois bassins qui sont situés du côté américain de la dorsale médio-océanique (le bassin nord-
américain, où émergent les sommets des Bermudes, le bassin du Brésil et le bassin d’Argentine) ont plus de 5
000 m de profondeur. Le côté eurafricain est caractérisé par plusieurs bassins, plus petits mais tout aussi
profonds : les bassins d’Ibérie, des Canaries, du Cap-Vert, de Sierra Leone, de Guinée, d’Angola, où s’élève l’île
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l’époque du jurassique, il y a plus d’une centaine de millions d’années ; ce rift a constitué le
point de départ de la séparation entre la plaque eurasienne et la plaque nord-américaine. C’est
à la même époque que l’Antarctique s’est désolidarisé de l’Afrique. Le volcanisme de dorsale
associé à l’accrétion océanique est donc visible à terre en Islande (dorsale de l’Atlantique
Nord) et à Djibouti (prolongation continentale de la ride d’Aden). Dans l’océan, ce
volcanisme s’observe dans la dorsale médio-Atlantique, dorsale Est-Pacifique9.
Les dorsales marquent la limite entre deux plaques divergentes. La croûte océanique s'éloigne
de part et d'autre de l'axe de la dorsale par le jeu de la tectonique des plaques.
C- Le volcanisme intraplaque ou de point chaud
La majeure partie de l’activité volcanique se produit le long des frontières des plaques
tectoniques. Cependant, le volcanisme existe également loin des bords des plaques, pour des
raisons qui sont parfois claires, parfois encore obscures. Par exemple, on trouve des volcans
dans la région de la Rift Valley, en Afrique de l’Est, en particulier le Kilimandjaro. La Rift
Valley est une zone où le continent africain a commencé de se diviser et où l’on doit
s’attendre à voir des quantités encore plus importantes de magma monter en surface dans
l’avenir.
La présence de plus de 10 000 volcans sous-marins sur le fond de l’océan Pacifique a, en
revanche, longtemps défié toute explication. Appelés montagnes sous-marines, la plupart de
ces volcans, mais pas tous, sont maintenant éteints. La majorité d’entre eux semblent être
éparpillés au hasard au fond des océans, mais certains forment des alignements, par exemple
la chaîne Hawaii-Empereur. Leur présence loin des limites de plaques que sont les dorsales ou
les zones de subduction a maintenant été expliquée : ce sont des volcans issus des points
chauds.
Les points chauds sont des panaches10
de magma en fusion venant des profondeurs du
manteau et perçant les plaques lithosphériques. Des études géochimiques de ces points chauds
ont montré que l’origine de ces magmas était très profonde. Des panaches thermiques
prendraient naissance vers 700 km de profondeur, limite entre l'asthénosphère et le manteau
inférieur, mais il n'est pas exclu qu'ils prennent naissance plus en profondeur, notamment vers
2900 km, à la limite supérieure du noyau. Ces panaches, ou diapirs, s'élèvent de quelques
centimètres par an. La chaleur du panache provoque une augmentation de la température
locale qui, additionnée à la décompression adiabatique, produit une fusion partielle à la base
de la lithosphère et les liquides produits percent la croûte océanique ou continentale11
. Le
diamètre du panache s'élargit jusqu'à atteindre 100 voire 150 km de diamètre à la base de la
lithosphère, ce qui produit alors en surface un fort débit de laves.
de Sainte-Hélène, du Cap et des Aiguilles. Le grand bassin atlantique-arctique se trouve entre le prolongement le
plus méridional de la dorsale et l’Antarctique. 9 Cette dorsale médio-océanique s’étend sur environ 8 700 km, du golfe de Californie à une pointe située à
environ 3 600 km à l’ouest de l’extrémité sud de l’Amérique du Sud, et s’élève en moyenne à environ 2 130 m
au-dessus du fond de l’océan. 10
Forme volumineuse et mouvante (de quelque chose) . 11
Mais, ces percées s'effectuent plus aisément au niveau d'une croûte océanique fine qu'au sein d'une croûte
continentale épaisse.
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Les points chaud étant fixes, alors que la plaque lithosphérique se déplace sur le manteau, des
volcans se créent successivement et s'alignent alors, le plus récent étant le plus actif car à
l'aplomb12
du point chaud. Lorsque le point chaud débouche sous un océan, il va donner
naissance à un chapelet d'îles alignées comme c'est le cas pour l'archipel d'Hawaï ou des
Mascareignes. Si le point chaud débouche sous un continent, il va alors donner naissance à
une série de volcans alignés. C'est le cas du mont Cameroun et de ses voisins13
. Cas
exceptionnel, il arrive qu'un point chaud débouche sous une limite de plaque lithosphérique.
Dans le cas de l'Islande, l'effet d'un point chaud se combine à celui de la dorsale médio-
atlantique, donnant ainsi naissance à un immense empilement de lave permettant l'émersion
de la dorsale. Les Açores ou les Galápagos sont d'autres exemples de points chauds
débouchant sous une limite de plaque lithosphérique, en l'occurrence des dorsales.
Néanmoins de nombreux volcans intraplaque ne se présentent pas sur des alignements
permettant d'identifier des points chauds profonds et permanents.
II- L’ACTIVITE VOLCANIQUE OU LES MANIFESTATIONS VOLCANIQUES
On caractérise souvent un volcan par son activité : on parle de volcan actif ou de volcan
éteint. La distinction entre ces deux termes n'est pas évidente : un volcan actif peut être en
activité ou en sommeil ; une période de sommeil prolongée peut laisser à penser que le volcan
est éteint, alors qu'une nouvelle éruption est possible à tout moment. On considère qu'un
volcan est éteint si le temps écoulé depuis sa dernière éruption est largement supérieur à la
moyenne des périodes de sommeil passées.
On recense actuellement environ 1 500 volcans actifs. Leur nombre particulièrement
important autour de l'océan Pacifique a justifié l'expression " ceinture de feu du Pacifique.
Certains volcans sont en activité éruptive continue, comme le Stromboli en Italie, le Kilauea à
Hawaii, la Soufrière de Montserrat, l'Ol Doinyo Lengai en Tanzanie ou l'Erta Alé en Éthiopie.
En général, l’activité d’un volcan se manifeste par l’émission des laves : c’est le volcanisme
éruptif. D’un autre côté, il y a le volcanisme non éruptif se caractérisant par des phénomènes
paravolcaniques tels que les fumerolles, mofettes, mares de boue, geysers, etc.
A- Le volcanisme éruptif
On parle de volcanisme éruptif lorsqu’on assiste à l’expulsion ou éjection du magma14
sous
forme de lave. La lave est un magma dégazé (c’est-à-dire un mélange visqueux de roches en
fusion, débarrassé de ses gaz dissous), provenant du manteau d'une planète. Elle est émise au
12
En suivant une ligne verticale. 13
Un autre exemple de point chaud continental est le volcanisme du Yellowstone, aux États-Unis. S’il n’y a plus
d’éruptions volcaniques à Yellowstone aujourd’hui, la chaleur existe encore dans le sous-sol et génère les
sources d’eau chaude et les jets d’eau appelés geysers. En France, les volcans d’Auvergne ont été, semble-t-il,
formés par un ancien point chaud. 14
Le magma est un mélange visqueux de roches dans un état de fusion et de solidification partielles, situé dans le
manteau supérieur. Le magma, qui s'écoule à la surface de la Terre par les volcans et les rifts, est appelé lave et
forme des roches magmatiques dites volcaniques et effusives (comme le basalte). Le magma qui refroidit sous la
surface de la Terre forme quant à lui des roches magmatiques dites plutoniques et intrusives (comme le granite).
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cours des éruptions volcaniques, à partir du cratère sommital ou de fissures apparaissant sur
les flancs du volcan. En refroidissant, la lave se solidifie et forme une roche magmatique.
Les éruptions volcaniques sont de natures très différentes en fonction de la teneur en gaz des
magmas. Une éruption explosive entraîne la pulvérisation de la lave sur d’impressionnantes
hauteurs (plusieurs milliers de mètres). Le volcanisme explosif est marqué donc par l'émission
de lave plus pâteuse au cours d'explosions plus puissantes qui fragmentent beaucoup plus la
lave au point que celle-ci ne parvient parfois pas à former de coulées mais prend la forme
d'importants panaches volcaniques et des nuées ardentes. À l’opposé, une éruption effusive
se traduit par des fontaines de lave et des coulées de lave qui peuvent parfois s’étaler sur de
grandes superficies. On parle aussi de volcanisme effusif.
Le magma contient des gaz dissous en plus ou moins grande proportion, qui sont libérés
progressivement par la chute de pression au cours de son ascension vers la surface. Près de la
surface, cette libération peut être très soudaine et très explosive et faire intervenir différents
gaz comme la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, l’hydrogène, le monoxyde de carbone, le
dioxyde de soufre, l’hydrogène sulfureux, l’acide chlorhydrique, l’ammoniac, etc.
Différents types d’explosions sont possibles, selon l’énergie dispensée aux particules à leur
sortie de la cheminée. Lorsque l’énergie cinétique est suffisamment forte, les fines particules
sont entraînées avec les gaz chauds très haut dans l’atmosphère et forment un panache de
plusieurs dizaines de kilomètres de haut. Lorsque l’énergie cinétique est faible, le mélange
particules incandescentes-gaz retombe rapidement sur l’édifice volcanique, formant une nuée
ardente, qui asphyxie et détruit tout ce qui se trouve sur sa route. Des morceaux de lave
incandescente pouvant atteindre plusieurs tonnes (bombes volcaniques), sont projetés hors de
la cheminée du volcan. Plus le magma contient de silice, plus il est visqueux et plus il
s’écoule lentement. Les gaz ont du mal à se dégager du magma visqueux et lorsqu’ils le font,
c’est de façon violente avec des explosions.
Certains volcans ne connaissent jamais d’éruptions explosives et produisent uniquement des
coulées de lave. Ce type d’éruption est associé à un magma basaltique extrêmement fluide,
contenant peu de silice et de gaz. On le rencontre surtout dans les volcans fissuraux et les
volcans de points chauds tels ceux d’Hawaii ou de l’île de la Réunion (piton de la Fournaise).
Ces deux grands types d’éruption comportent chacun plusieurs catégories. Ces catégories ou
sous-types d’éruptions ont été définis en fonction du volume des matériaux éjectés, de la
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hauteur du panache volcanique et des observations qualitatives. Ces facteurs ont permis de
mettre en place un index de la puissance des éruptions volcaniques, le « VEI », (En anglais,
«Volcanic Explosivity ») ou indice d'explosivité volcanique par deux volcanologues de
l'Université d'Hawaï en 1982. L'échelle, ouverte, part de zéro et est multiplié par 10 quand on
passe par exemple de VEI 1 à 2. Donc une éruption de VEI 8 est 10 millions de fois plus
puissante qu'une éruption de VEI 1. La balance s'étend de 0, pour des éruptions inexplosives
(moins de 104 m3 de tephras éjecté), à 8, pour les éruptions explosives de très grande intensité
qui peuvent éjecter jusqu'à 1012 m3 et une colonne de nuage de plus de 25 kilomètres de
hauteur). Les valeurs plus haut que 8 pourraient être déterminées si nécessaires. Chaque
catégorie porte le nom d’un volcan typique.
1- Les éruptions effusives peu meurtrières: Les éruptions hawaiiennes et fissurales
Elles sont associées aux « volcans rouges ». Il s’agit des éruptions fissurales et des éruptions
de points chauds respectivement appelées éruptions islandiques et hawaiiennes.
Les volcans à éruption "hawaïenne" ont la lave très fluide, elle jaillit en fontaines à des
dizaines ou des centaines de mètres de haut, s'écoulent sur de longues distances, ou bouillonne
dans un lac de lave.
Le nom de ce type d'éruption vient des volcans des îles Hawaii. Les "volcans bouclier" qui les
émettent ont une faible altitude comparée à leur diamètre (avec une pente de 5 %). Leur
activité est effusive.
Comme volcan avec ce type d'éruption il y a le Mauna Loa, à Hawaii, qui repose au fond de
l'océan à 5000 mètres de profondeur et son cratère se trouve à 4171 mètres d'altitude au-
dessus de l'océan. C'est le plus haut volcan. Nous avons aussi le Kilauea à Hawaii, le Piton de
la Fournaise à l'île de la Réunion, Le Trölladyngja en Islande...
Les éruptions fissurales, au cours desquelles la lave atteint la surface en s’injectant dans une
fracture de l’écorce qui peut atteindre plusieurs kilomètres de longueur, constituent une
variante de l’activité hawaiienne. Des volcans semblables sont aussi présents en Islande, mais
leurs dimensions sont beaucoup plus modestes.
Éruption du Kilauea (1983)
L'éruption du Kilauea projeta de la lave basaltique sur les flancs du Mauna Loa, autre volcan de l'île Hawaii. Les
volcans hawaiiens sont des exemples typiques de volcans boucliers formés à partir de laves. Des volcans
composites sont formés à la suite d'alternance d'éruptions de laves et d'éruptions de cendres.
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Type hawaïen - VEI : de 0 à 1
Les coulées de lave, dont la température moyenne est de 1 000 °C, sont caractéristiques des
éruptions effusives. Elles s'écoulent à des vitesses relativement faibles (de l'ordre de quelques
centaines de mètres par heure). Cette vitesse diminue au fur et à mesure que la lave s'éloigne
du lieu d'émission et que sa température baisse.
Les coulées sont ainsi peu meurtrières, puisque les populations ont le temps de fuir les zones
menacées. Elles sont par contre très difficiles à arrêter ou même à dévier. Elles peuvent donc
causer d'importants dégâts matériels.
2- Les éruptions explosives très meurtrières à travers tephras et nuées ardentes
Elles sont associées aux « volcans gris ». Les éruptions plus explosives sont classées, d’après
l’augmentation de la viscosité du magma, en types strombolien, vulcanien (d’après le volcan
Vulcano des îles Lipari en Italie), vésuvien, plinien et péléen (d’après la montagne Pelée à la
Martinique). Les types vésuvien, plinien (une forme plus violente de vésuvien) et péléen ont
le caractère le plus paroxysmique et expulsent de grandes quantités de cendres et des bombes
volcaniques. Les éruptions péléennes sont caractérisées par l’émission de nuées ardentes. Le 8
mai 1902, l’éruption de la montagne Pelée anéantit complètement la ville de Saint-Pierre et
causa la mort d’environ 30 000 personnes. La plupart des victimes furent asphyxiées par la
nuée ardente.
Les éruptions les plus violentes ont tendance à se produire le long des zones de subduction.
Les deux plus grandes éruptions volcaniques de la période historique, celle du Krakatau et
celle du mont Tambora se produisirent à la jonction des plaques indienne et philippine. Le
Tambora, sur la côte septentrionale de l’île de Sumbawa, fit éruption en 1815, détruisant la
moitié de son cône et tuant probablement 50 000 insulaires. L’île volcanique de Krakatau,
entre Java et Sumatra, en Indonésie, fit éruption en 1883, détruisant les deux tiers de sa
surface. Le raz de marée produit par l’éruption causa la mort de dizaines de milliers de
personnes dans toute l’Asie du Sud-Est. Le bruit de l’explosion fut entendu à près de 5 000
km de là, tandis que les millions de tonnes de cendres projetées dans la haute atmosphère et la
stratosphère produisaient des crépuscules spectaculaires dans le monde entier pendant plus
d’un an.
2.1. L’éruption strombolienne
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Type défini à Stromboli15
, en Italie du Sud, les éruptions stromboliennes alternent phases
explosives et phases effusives (projections incandescences qui ne montent pas très haut dans
le ciel, moins de 5 km et coulées de lave).
Ce type de volcan se caractérise par des laves un peu moins fluides que le type précédent.
Cette viscosité plus élevée cause l'accumulation de gaz sous pression. Des explosions parfois
assez violentes projettent divers matériaux solides dont les couches alternent avec quelques
coulées de lave solidifiée. Le cône volcanique, dont la pente atteint 30 à 45°, s'exhausse
lentement et se trouve sillonné de ravines où s'épanche le magma en fusion.
L’éruption dure de quelques jours à quelques années, puis s’arrête. Le cône est composé
d’une succession de strates riches en cendres et en bombes volcaniques et de strates formées
par les coulées de lave refroidies. C’est un stratovolcan.
Comme volcan strombolien on a le Mont Erebus sur l'île de Ross dans l'Antarctique, l'Oshima
au Japon qui a connu sa dernière éruption en 1990, l'Etna situé sur la côte orientale de la
Sicile, parfois le Piton de la Fournaise à l'île de la Réunion...
Rares sont les volcans coniques qui n’éjectent que des pyroclastites16
au cours de leurs
éruptions. Des coulées de lave peuvent parfois être émises et la structure volcanique résultante
est composée de couches alternées de pyroclastites et de lave. Ces volcans sont appelés
stratovolcans. La majorité des volcans les plus élevés et les mieux connus du monde sont des
stratovolcans : le Stromboli et le Vésuve en Italie, le Popocatépetl au Mexique, le Cotopaxi en
Équateur et le Kilimandjaro en Tanzanie, le mont Fuji au Japon et le mont Mayon aux
Philippines.
Type strombolien - VEI : de 1 à 2
15
Paradoxalement, le volcan de référence, le Stromboli, est tout à fait atypique. Il est en effet actif de manière
permanente depuis au moins 2 500 ans... 16
Matériaux solides, éjecta ou tephra, variant en taille depuis des cendres et des scories jusqu’à des bombes et
des lapilli. Les pyroclastites sont éjectées de manière explosive au cours d’une éruption, ou d’une série
d’éruptions, pour retomber au sol à proximité immédiate du cratère. Un exemple bien connu de ce type de volcan
est le Paricutín, apparu dans le champ d’un paysan mexicain le 20 février 1943 et qui construisit en six jours un
cône de scories de 150 m de haut. À la fin de l’année, le cône avait atteint une hauteur de 336 m.
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Écoulement pyroclastique
Les écoulements pyroclastiques, également appelés nuées ardentes, se forment lors d'éruptions volcaniques
fortement explosives. Le nuage, composé de poussières, de cendres et de gaz surchauffés, est extrêmement
destructeur.L'écoulement pyroclastique présenté ici s'est déroulé lors d'une violente éruption sur l'île volcanique
de Surtsey, au sud de l'Islande.
Frank Lane Agency/Bruce Coleman, Inc.
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2.2. L’éruption vulcanienne
Des éruptions très violentes avec des explosions de gaz entraînant d'assez grandes quantités
de matériaux solides caractérisent ce type de volcans. Les laves sont très visqueuses, causant
de grandes accumulations de gaz sous-pression. Souvent, après une période d'activité, la
cheminée est bouchée par une croûte de lave durcie, sous laquelle s'accumulent gaz et lave.
Parfois, le magma trouve une issue par des cheminées adventives mais, le plus souvent, une
violente explosion fait sauter l'ancien cratère, créant ainsi une vaste dépression (appelée
"caldeira") où s'édifie un nouvel appareil. Cette dépression peut aussi être causée par
l'effondrement de la chambre magmatique, suite à une diminution de la pression dans celle-ci.
Les volcans de ce type sont constitués de lave très épaisse et très visqueuse bouchant la
cheminée volcanique. Alors une explosion a lieu quand la pression est au maximum
pulvérisant la lave qui jaillit dans le ciel. Jusqu'à une hauteur pouvant atteindre 25 km, des
blocs de plusieurs tonnes à des cendres microscopiques, sont projetés par l’éruption. Souvent
une énorme explosion fait sauter le cratère et crée une grande dépression où naît un nouveau
système volcanique.
Le nom de ce type provient d’un volcan italien, dans les îles éoliennes, appelé Vulcano.
Comme volcan vulcanien il y a aussi le Fuego au Guatemala qui a connu sa dernière éruption
en octobre 1974, le Sakurajima au Japon.
Les éruptions vulcaniennes, dont le type a été défini à Vulcano, dans les îles Eoliennes (Italie
du Sud), mettent en jeu un magma plus visqueux qui remonte avec difficulté vers la surface. Il
s’accumule au-dessus de la cheminée sous forme d’une galette de lave ou d’un dôme. Ce
bouchon, lorsqu’il a refroidi, bloque le dégazage et la pression des gaz augmente au sein
même du volcan. Lorsque la pression dépasse la résistance du bouchon, une violente
explosion projette des cendres, des scories, des bombes à plusieurs kilomètres de hauteur. Le
dégazage se poursuit, puis un nouveau bouchon se met en place dans le cratère, et le cycle
peut recommencer, tant que la source de magma n’est pas tarie. Le type de relief formé est un
cône de faible altitude résultant principalement de l’accumulation de cendres et de blocs. Les
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bombes en croûte de pain sont assez caractéristiques de ce dynamisme. Les coulées y sont
rares.
Type vulcanien - VEI : de 2 à 5
2.3. L’éruption plinienne
Le nom de ce type d'éruption vient de Pline le Jeune qui décrivit l’éruption de Vésuve17
en 79
après J-C qui détruisit Pompéi et Herculanum.
Le magma de ces volcans est épais et pâteux. Leurs éruptions se caractérisent par de très
violentes explosions à cratère ouvert projetant un volumineux panache de cendres et de
ponces (moins dense que l'air) à des altitudes de 10 à 20 km en forme de pin parasol (à
distinguer de la nuée ardente). En atteignant l'atmosphère, les gaz enfermés dans le magma se
dilatent et donnent naissance à des cendres blanchâtres. Ces éruptions sont moins fréquentes
que les autres mais font beaucoup plus de dégâts et de victimes.
Comme volcan à éruption plinien il y a le Mont Saint Helens18
aux USA qui a connu une
éruption de ce type en 1980, Le Santorin en Grèce, le Pinatubo19
aux Philippines, la Montagne
Pelée parfois,...
17
Le Vésuve est l’un des volcans européens en activité. Mont solitaire s'élevant depuis la plaine de Campanie, sa
base présente une circonférence d'environ 50 km et il compte deux sommets. Le plus élevé (1 277 m) est le cône
du véritable Vésuve, tandis que l'autre sommet, le mont Somma, atteint 1 132 m. Les flancs du volcan sont
recouverts de vignobles et de vergers. Plus haut, on trouve des chênes et des châtaigniers. Un funiculaire relie la
base du cône au sommet, à proximité du cratère, et un observatoire, également installé au sommet, surveille le
volcan. 18
Le volcan du mont Saint Helens, assoupi depuis 1857, commence à montrer les signes d’une activité
renaissante au début de l’année 1980 : le 18 mai, il entre en éruption avec une telle violence que le sommet de la
montagne est emporté et une nuée de cendres et de gaz projetée à une altitude de 19 km. Le souffle tue au moins
soixante personnes et anéantit toute vie dans une zone de 180 km2 ; une zone encore plus grande est couverte de
cendres et de débris. L’éruption entraîne une diminution de la hauteur du mont, qui passe de 2 950 m à 2 550 m
d’altitude. En septembre 2004, le volcan se réveille de nouveau : le 2 octobre, une éruption se produit, soulevant
le dôme et provoquant un panache de cendres et de fumées en provenance du cratère. Au début de l’année 2005,
les spécialistes surveillent les régulières montées de lave qui forment un cône de plus en plus élevé. 19
Jusqu'en 1991, le mont Pinatubo avait été inactif pendant au moins six cents ans. En juin et juillet de cette
même année, le volcan entra en éruption plusieurs fois, lançant des millions de tonnes de cendres et d'autres
matières volcaniques à plus de 15 000 m dans l'atmosphère. Une grande partie de ce matériau se répandit autour
du monde dans les couches supérieures de l'atmosphère. Localement, les cendres atteignirent une épaisseur de
plus de 3 m. De fortes pluies tropicales transformèrent les cendres en boue et déclenchèrent des glissements de
boue massifs. Fin août 1991, on estima à 550 le nombre de personnes tuées par l'éruption et ses répercussions.
De plus, plus de 650 000 personnes avaient perdu leurs moyens d'existence, et 100 000 ha de terres agricoles
avaient été dévastées. Une autre éruption en août 1992 causa de nouveaux dégâts. Le mont Pinatubo s'élève
maintenant à environ 1 760 m.
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Type plinien - VEI : de 4 à 8
Mont Pinatubo
Le mont Pinatubo est un volcan de type explosif, situé au centre de l'île de Luçon aux Philippines. Après son
éruption de juin 1991, le sommet du volcan a cédé sa place à une caldeira d'environ 2 kilomètres de diamètre,
occupée par un lac.
Joanna B. Pinneo/Getty Images
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2.4. L’éruption péléenne
Cette catégorie tire son nom de l'éruption de 1902-1904 de la Montagne Pelée20
, célèbre
volcan de la Martinique. Le magma de ces volcans est très visqueux. La lave des éruptions
péléennes est dense et pâteuse. Elle se solidifie complètement au contact de l’air libre.
Formant un bouchon très résistant à la sortie de la cheminée, les gaz sont emprisonnés
dessous le poussent et le font monter, construisant lentement un dôme de lave. De gros nuages
de gaz, de cendres et de blocs incandescents, baptisés nuées ardentes, s'échappent parfois des
fissures du dôme et dévalent les pentes. Quand la pression est à son maximum une explosion
se produit, pulvérisant le dôme et laissant violement échapper la lave.
Comme volcan avec ce type d'éruption nous avons aussi le Lamington en Nouvelle-Guinée, le
Puy de Dôme dans le Massif central, endormi depuis environ 11.000 ans, la Soufrière en
Guadeloupe, parfois le Vésuve en Italie du Sud...
20
Volcan actif du nord de la Martinique (Antilles françaises), qui se distingue par de rares mais violentes
éruptions pyroclastiques, de type nuée ardente. Une éruption de ce type dévasta la ville de Saint-Pierre le 8 mai
1902, causant la mort de ses 28 000 habitants (il n'y eut que deux survivants). Le cycle éruptif de 1902-1903
totalisa 60 nuées ardentes et s'acheva par l'extrusion dans le cratère d'une aiguille de lave pâteuse (dacite), qui
atteignit 200 m de hauteur avant de s'ébouler.
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Montagne Pelée (Martinique)
La montagne Pelée domine la petite ville de Saint-Pierre, dans le nord de la Martinique. Culminant à 1 397 m,
ce volcan est le plus haut sommet de l'île. Le 8 mai 1902, il connut une brusque éruption qui détruisit Saint-
Pierre et fit 28 000 victimes.
Adam Woolfitt/Corbis
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Puy de Dôme (Auvergne)
Culminant à une hauteur de 1 464 m, le puy de Dôme est le sommet le plus élevé de la chaîne des Puys qui
aligne 112 volcans éteints sur une trentaine de kilomètres à l'ouest de Clermont-Ferrand. Aujourd'hui, le
sommet, accessible par une route à péage, abrite une station météorologique et un émetteur de télévision.
Jean-Luc Barde/Scope
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2.5. Les conséquences des éruptions explosives et leur dangerosité : tephras, nuées ardentes,
coulées de boue, glissements de terrain, tsunami, émanations de gaz, etc.
1- Lors d'éruptions explosives, les tephras sont projetés dans l'atmosphère. Les bombes
retombent à proximité du volcan, tandis que les cendres peuvent s'élever jusqu'à 30 km
d'altitude dans la stratosphère, et ainsi être dispersées très loin du point d'émission. Les
tephras sont des solides rejetés lors d’une éruption. Au sein de cette fraction solide, appelée
tephra (cendres en grec), on distingue trois familles en fonction de la taille de l'élément : les
bombes (plus de 64 mm), les lapillis (de 2 à 64 mm) et les cendres (moins de 2 mm). Ils sont
projetés dans l'atmosphère, d'autant plus loin qu'ils sont légers.
Aux abords du volcan, les couches de cendres déposées peuvent atteindre plusieurs mètres
d'épaisseur. La surcharge causée par ces retombées peut causer l'effondrement des bâtiments.
De plus, les cendres les plus fines peuvent être inhalées et obstruer les voies respiratoires des
hommes et des animaux.
2- Appelées aussi coulées pyroclastiques, les nuées ardentes sont des nuages gris qui dévalent
les pentes des volcans à plusieurs centaines de kilomètres par heure, atteignent les 600 °C et
parcourent des kilomètres avant de s'arrêter. Nés de l'effondrement d'un dôme ou d'une
aiguille de lave, ces nuages composés de gaz volcaniques et de tephras glissent sur le sol,
franchissent des crêtes et consument tout sur leur passage. Les empilements des matériaux
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transportés par les nuées ardentes peuvent s'accumuler sur des dizaines de mètres d'épaisseur
et sont à l'origine des étendues d'ignimbrites. Les plus meurtrières sont celles du Krakatoa en
1883 qui ont fait 36 000 morts. Une de ces coulées pyroclastiques née de la montagne
Pelée en Martinique a rasé la ville de Saint-Pierre en 1902 et tué ses 29 000 habitants. Plus
récemment, le réveil de la Soufrière de Montserrat a provoqué la destruction de Plymouth, la
capitale de l'île, et classé inhabitable la grande majorité de l'île à cause des passages répétés de
nuées ardentes.
Éruption du mont Saint Helens (États-Unis)
Le mont Saint Helens, situé dans l'État de Washington, aux États-Unis, entra en éruption en mai 1980 après
une longue période de sommeil. La violence de l'explosion, qui projeta dans l'atmosphère des nuages de
cendres et des débris volcaniques, tua au moins soixante personnes. À l'issue de l'éruption, le sommet du
volcan ne s'élevait plus qu'à 2 549 m contre 2 950 m auparavant.
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3- Les coulées de boue, également appelées lahars, résultent du mélange de deux composants,
les cendres et l'eau.
Lorsqu'une grande quantité de cendres déposée sur les flancs du volcan est transformée en
boue par un fort apport d'eau (précipitations, rupture d'un lac de cratère ou fonte de neige), la
boue dévale alors les pentes sous forme de coulées capables de tout détruire dans un rayon
d'une centaine de kilomètres autour du volcan. Un lahar progresse à une vitesse de
plusieurs dizaines de kilomètres par heure, et ne laisse, en général, pas le temps aux
populations menacées d'évacuer les lieux à temps. Ils ont donc un caractère
particulièrement dangereux. En 1985, 24 000 habitants de la ville colombienne d'Armero
furent engloutis sous un lahar né sur les pentes du Nevado Del Ruiz.
Ces départs de lahars peuvent se produire plusieurs années après l'éruption qui a engendré le
dépôt de cendres.
Flancs du mont Pinatubo après les coulées de boue (Philippines)
4- Les glissements de terrain.
Une éruption volcanique est toujours accompagnée d'une forte activité sismique qui traduit les
déformations subies par le volcan. Ces séismes ne sont, en général, pas dangereux, puisque
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d'une intensité faible. Ils peuvent cependant provoquer des glissements de terrain qui, eux,
peuvent avoir de graves conséquences. Le gonflement d'une partie de l'édifice peut aussi être
à l'origine de grandes avalanches de débris et d'éboulements.
Ces glissements de terrain et avalanches peuvent avoir des effets directs plus dévastateurs que
l'éruption elle-même. De plus, lorsqu'ils concernent un très gros volume de matériaux et qu'ils
ont lieu près de la côte ou sous la mer, ils peuvent engendrer des raz-de-marée.
À la manière des nuées ardentes, les glissements de terrain peuvent provoquer des avalanches
meurtrières. Dans de rares cas, c'est une grande partie ou la majorité du volcan qui se
désagrège sous la pression de la lave. En 1980, le mont Saint Helens a surpris les
volcanologues du monde entier lorsque la moitié du volcan s'est disloqué. Certains
scientifiques, se croyant à l'abri sur des collines environnantes, se sont fait piéger et ont péri
dans la gigantesque nuée ardente qui a suivi.
5- Les tsunamis peuvent être générés de multiples manières lors d'une éruption
volcanique comme avec l'explosion d'un volcan sous-marin ou à fleur d'eau, la chute de parois
ou de nuées ardentes dans la mer, l'effondrement du volcan sur lui-même mettant en contact
direct l'eau avec le magma de la chambre magmatique, des mouvements de terrains liés à la
vidange de la chambre magmatique, etc. En 1883, l'explosion du Krakatoa généra un tsunami
qui, associé aux nuées ardentes, fit 36 000 victimes, en1792 celle du mont Unzen en fit
15 000.
6- Les remontées de gaz à la surface d'un lac. Il peut arriver que le gaz carbonique émis
par le volcanisme soit stocké au fond des lacs de cratères (maars). Ces eaux profondes
peuvent remonter à la surface et dégager brutalement une grande quantité de gaz. L'arrivée
massive de gaz peut alors entraîner l'asphyxie des hommes et des animaux. C'est ce qui s'est
probablement passé au lac Nyos (Cameroun) en 1986.
7- L'acidification des lacs est une autre conséquence possible de la présence d'un volcan.
L'acidification a pour effet d'éliminer toute forme de vie des eaux et de leurs abords et peut
même constituer un danger pour les populations riveraines. Ce phénomène survient lorsque
des émanations de gaz volcaniques débouchent au fond d'un lac, celui-ci va alors les piéger
par dissolution ce qui acidifie les eaux.
8- Les hivers volcaniques. Les cendres, gaz volcaniques et gouttelettes d'acide sulfurique et
d'acide fluorhydrique expulsées dans l'atmosphère par des panaches volcaniques peuvent
provoquer des pluies acides et des « Hivers volcaniques » qui abaissent les températures et
peuvent provoquer des famines, des hivers rigoureux ou des étés froids à l'échelle mondiale
comme ce fut le cas pour les éruptions du Tambora en 1815 et du Krakatoa en 1883.
B- Le volcanisme non éruptif
Le volcanisme ne se manifeste pas seulement par des éruptions spectaculaires. Certaines
activités géothermiques peuvent précéder, accompagner ou suivre une éruption volcanique.
On qualifie ces phénomènes de " tardi- " ou " post-volcaniques ". Ces activités sont en général
présentes lorsqu’une chaleur résiduelle provenant d'une chambre magmatique réchauffe de
l'eau phréatique parfois jusqu'à l'ébullition. En surface se produisent alors geysers, fumerolles,
mares de boues, mofettes, solfatares ou encore dépôts de minéraux.
1- Les geysers
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C’est une source jaillissant de manière intermittente en une gerbe de vapeur et d'eau chaude.
Un geyser jaillit quand la base d'une colonne d'eau située en profondeur est vaporisée par la
proximité de la roche volcanique chaude. La force avec laquelle elle est expulsée dépend de
sa profondeur. En effet, son poids augmente avec la profondeur et accroît la pression exercée
sur sa base, élevant ainsi le point d'ébullition de l'eau. Quand l'eau arrive à ébullition, elle se
dilate et remonte en surface. La pression baisse alors proportionnellement à la réduction de
poids de la colonne, et le point d'ébullition de l'eau restant dans la colonne diminue. Ainsi, la
colonne entière se vaporise instantanément, provoquant l'éruption du geyser.
Geyser est un mot islandais qui veut dire jaillissant. Les geysers sont des sources jaillissantes
d'eau bouillante, avec dégagements sulfureux; elles sont caractérisées par une quantité
considérable de vapeur d'eau, par l'intermittence de leur jet et par le dépôt minéral, calcaire ou
siliceux, souvent très abondant, qu'elles produisent.
L'ensemble des geysers que l'on connait sont situés dans trois pays, la Nouvelle-Zélande,
l'Islande et les États-Unis21
. Le geyser le plus célèbre du monde est l'Old Faithful dans le
National Park Yellowstone aux États-Unis, qui crache entre 38 000 et 45 000 litres à chaque
éruption. L'Old Faithful jaillit à des intervalles extrêmement réguliers, qui varient entre 37 et
93 minutes ; selon les périodes, le jet d'eau de vapeur peut atteindre 52 m. Les geysers
débutent leur activité par l'éjection de jets d'eau de quelques mètres de haut.
Formation des geysers
Les geysers tirent leur origine des eaux souterraines échauffées jusqu'à ébullition au contact de corps
magmatiques en cours de refroidissement. Lorsque l'eau bout, la pression pousse la colonne d'eau et de vapeur
vers la surface. La surpression à la base de la colonne provoque la vaporisation brutale de toute la colonne
d'eau et le jaillissement de la vapeur en un spectaculaire panache. Les fumerolles ont la même origine que les
geysers mais dégagent des jets de gaz chaud. Les sources chaudes sont alimentées de la même manière, mais
les eaux, à la pression ordinaire, bouillonnent dans des mares sans jaillir à la surface. Ces eaux chaudes
naturelles ont des températures qui dépassent souvent les 60 °C.
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21
Ainsi Yellowstone aux Etats-Unis ou Geysir en Islande (tout comme au Japon, au Chili, en Nouvelle-Zélande,
etc.) présentent ces zones dites hydrothermales, dont les manifestations sont aussi spectaculaires que variées.
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2- Les fumerolles et sources d’eau chaude
En volcanologie émission de gaz provenant d'un volcan. Les magmas contiennent des gaz
volcaniques dissous.
Les gaz volcaniques sont principalement composés de :
vapeur d'eau à teneur de 50 à 90 % ;
dioxyde de carbone à teneur de 5 à 25 % ;
dioxyde de soufre à teneur de 3 à 25 %.
Puis viennent d'autres éléments volatils comme le monoxyde de carbone, le chlorure
d'hydrogène, le dihydrogène, le sulfure d'hydrogène, etc. Le dégazage du magma en
profondeur peut se traduire à la surface par la présence de fumerolles autour desquelles
des cristaux, le plus souvent de soufre, peuvent se former.
Les gaz volcaniques sont le danger le plus sournois des volcans. Ils sont parfois émis sans
aucun autre signe d'activité volcanique lors d'une éruption limnique22
. En 1986, au Cameroun,
une nappe de dioxyde de carbone est sortie du lac Nyos. Étant plus lourd que l'air, ce gaz a
dévalé les pentes du volcan et a tué 1 800 villageois et plusieurs milliers de têtes
de bétail dans leur sommeil par asphyxie.
Sources chaudes du lac Bogoria (Kenya)
Le lac Bogoria est une étendue d'eau salée, dans la partie est de la Rift Valley au Kenya. Des sources chaudes
et des geysers sont présents le long de la rive occidentale du lac.
Erwin and Peggy Bauer/Bruce Coleman, Inc.
3- Les marmites de boue
Les marmites de boue, plus ou moins visqueuses, naissent de la percolation23
de fluides
corrosifs dans les roches volcaniques, ainsi transformées en argiles. Les bulles de gaz éclatent
à la surface, de petits cônes se construisent autour du point de sortie, là où la boue clapote. La
couleur de ces boues varie du gris aux ocres, selon leur composition et leur degré d'oxydation.
Dans un cratère possédant une activité de dégazage et de fumerolles, un lac acide peut se
former par recueil des eaux de pluies. L'eau du lac est très acide avec un pH de 4 à 1, parfois
très chaude avec une température de 20 à85 °C et seules des cyanobactéries sont capables de
vivre dans ces eaux alors teintées en bleu-vert. Ce type de lac est courant au niveau des
grandes chaînes de volcans comme la ceinture de feu du Pacifique et dans la vallée du grand
rift.
22
D’eau douce. 23
Circulation (d'un fluide) à travers une substance poreuse, sous l'effet d'une pression Exemple :la percolation de
l'eau dans le sable.
Page 19 sur 28
Les mofettes sont, en géologie, des émanations de gaz carbonique et de vapeur d'eau situées
en zone volcanique ou thermale
Les solfatares sont des lieux d'activité volcanique où l'on observe des fumerolles et des dépôts
de soufre.
III- RELIEFS ISSUS DU VOLCANISME OU RELIEFS VOLCANIQUES
On peut premièrement définir le relief comme tout ensemble faisant saillie sur une surface.
Ainsi, une colline, une montagne, sont des exemples de reliefs. Par extension, il désigne les
inégalités en creux ou en saillie d’une surface topographique24
.
Un relief volcanique est un type de relief structural lié à l’activité des volcans, c’est-à –dire
au volcanisme, le relief structural étant les formes de la surface topographique contrôlées par
la structure des terrains.
Les volcans fissuraux émettent en général de grands volumes de matériaux très fluides, qui
s’épanchent sur de vastes surfaces. Sur les continents, les éruptions successives peuvent donc
construire de grandes plaines ou plateaux. Ce volcanisme, tout comme celui associé aux
panaches mantelliques en milieu continental (appelés points chauds par les spécialistes), est à
l’origine d’immenses régions issues d’une activité volcanique, comme le plateau du Dekkan,
au centre de l’Inde, le bassin du Paraná, au Brésil, le plateau de la Columbia, dans le nord-
ouest des États-Unis, le plateau du Drakensberg, en Afrique du Sud, et le plateau central de
l’île du Nord, en Nouvelle-Zélande.
Les reliefs volcaniques sont de deux grands types : les reliefs primitifs et les reliefs dérivés.
A- Les reliefs volcaniques primitifs
Il s’agit des reliefs qui dérivent directement de l’activité volcanique. Ici, on distingue d’une
part les formes générales et d’autre part les formes de détail.
1- Les reliefs volcaniques primitifs : formes générales (cône et caldeira)
Un volcan est une ouverture dans la croûte d'une planète, de laquelle s'écoule de la lave quand
il est en activité. La forme la plus classique du volcan est le cône ; on parle de cône
volcanique. Le volcan peut aussi se présenter forme de caldeira. On peut aussi avoir des
volcans sans cône : il s’agit de volcans fissuraux formés par une ouverture linéaire dans la
croûte terrestre ou océanique par laquelle s'échappe de la lave fluide ; les volcans des dorsales
se présentent sous forme de fissure comme le Laki ou le Krafla.
1.1. Le cône volcanique
24
Notons que ces deux acceptions peuvent rendre l’emploi du terme délicat. De nombreux reliefs topographiques
ont pour origine un creusement lié à l’érosion, ce qui conduit à parler de reliefs en creux. En conséquence, on
emploiera avec avantage le terme modelé pour les reliefs qui s’expliquent par les actions érosives, et celui de
relief structural lorsque l’agencement des roches du sous-sol joue un rôle prépondérant dans les formes de la
topographie.
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Un volcan se forme lorsque du magma provenant du manteau de la planète force son chemin à
travers la croûte sous forme de lave ou de cendres et constitue ensuite un cône à la surface. Le
cône est un terrain de base circulaire et large et de sommet plus étroit formé par une
accumulation de débris25
.
Le cône constitue la partie extérieure d'un volcan. Lorsqu'il est entièrement formé par les
laves successivement émises, il est à base très large et à pente douce : c’est un cône de lave.
Quand il s'est édifié avec des matériaux meubles26
, scories, lapilli, cendres, ses pentes plus
raides sont voisines de celles des talus de chute, ce sont des cônes de débris. Les cônes de
laves portent généralement un ou plusieurs petits cônes de débris résultant des dernières
éruptions; les cônes à cratères qui s'ajoutent ainsi au cône principal sont dits cônes adventifs.
Cône de débris (à gauche) et cône de laves.
25
Le cône de déjection est formé par l'accumulation des alluvions d'un torrent • cône d'avalanche • cône
volcanique. 26
Qui est aisé à labourer (retourner (la terre) avec un instrument aratoire pour l'aérer et la rendre propre à la
culture )
Page 21 sur 28
cône principaux et cônes adventifs. Cratère actif de l'Etna (Italie)
L'Etna est le plus haut volcan actif d'Europe (3 323 m). Il connaît une activité quasi continue surtout au niveau
de son sommet où se trouvent ses quatre principaux cratères. Ceux-ci entrent parfois en éruption
simultanément, comme au cours des étés 1997 et 1998. Les cônes secondaires, situés à des altitudes
inférieures, sont moins actifs mais particulièrement surveillés car leurs éruptions menacent directement les
habitants installés sur les pentes du volcan.
Jonathan Blair/Corbis
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Il existe plusieurs types de cônes de débris : les cônes de cendres, les cônes de scories, etc.
Cône de scories du Paricutín (Mexique)
Certains types de volcans sont essentiellement formés de scories, matières volcaniques légères et meubles : on
les appelle les cônes de scories. Lors de l'éruption de ces cônes volcaniques, les scories s'empilent, formant
ainsi un monticule. Les cônes de scories ne sont pas très élevés, généralement de quelques centaines de
mètres de hauteur seulement, car ces matières meubles ont tendance à glisser sur les côtés sous l'effet de la
pesanteur. On les trouve surtout dans les régions de formation géologique récente. Cône de scories du Paricutín
(2 774 m, volcan du Mexique).
Kraft/Explorer/Science Source/Photo Researchers, Inc.
Les cônes de cendre sont des collines coniques produits par l'accumulation de cendres et autres téphra. Le cône
peut culminer à plus de 700m de haut, mais la plupart ont une hauteur entre 30 et 300m. Ce cône de cendre est le
Puu Lilinue sur le Mauna Kea à Hawaii.
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Les cônes de lave donnent des volcans boucliers alors que les cônes de débris donnent des
stratovolcans (C’est dire que les volcans avec cône sont d deux types : boucliers et
stratovolcans)
a) Le volcan bouclier est celui dont le cône a un diamètre très supérieur à sa hauteur en
raison de la fluidité des laves qui peuvent parcourir des kilomètres avant de s'arrêter ; le
Mauna Kea, l'Erta Ale ou le Piton de la Fournaise en sont des exemples.
Ce genre de volcan se retrouve normalement autours des dorsales océaniques, sur les points
chauds et dans certaines zones de subduction. Les laves de ce type de volcan sont très fluides.
Lors des éruptions, elles peuvent acquérir des vitesses très rapides et très dévastatrices. Elles
peuvent même s'écouler avec des vitesses atteignant 30 km/h, mais généralement elles ont des
vitesses entre 10 et 300 m/h. Il faut, par contre, souligner que la plupart des éruptions de ces
volcans ne sont pas meurtrières. C'est d'ailleurs le cas des éruptions de flanc, qui sont très
fréquentes (voir figure ci-dessus). À cause de ces multiples éruptions de laves qui se
cristallisent, les pentes des flancs sont peu prononcées (moins de 15 %). Les volcans de
l'Islande ou ceux des îles Hawaii (formation de point chaud) en sont de bons exemples. Voici
une belle photographie d'un autre exemple, le volcan Piton de la Fournaise, sur l'Île de la
Réunion.
Les volcans boucliers sont les plus grands volcans du monde. Le Mauna Loa est plus haut que
9.000 m de la base au sommet et a un volume de plus de 40.000 Km3. Au niveau de la mer, le
Mauna Loa est large de 100 Km. Le volume d'une éruption type est de 0,22 Km3.
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b) Le stratovolcan. Un volcan est dit stratovolcan lorsque son cône a un diamètre plus
équilibré par rapport à sa hauteur en raison de la plus grande viscosité des laves ; il s'agit des
volcans aux éruptions explosives comme le Vésuve, le mont Fuji, le Merapi ou le mont Saint
Helens.
Les stratovolcans sont définitivement les plus destructeurs. Des légendes de terreurs flottent
autours d'eux. En fait, ils sont si dangereux, car leur magma est composé principalement de
silice. C'est ce minéral qui n'est pas fluide donc qui n'arrive pas à s'écouler hors du volcan.
Ces volcans crachent surtout des gaz et du matériel pyroclastique, un mélange de roches de
diverses grosseurs. En d'autres mots, les gaz créent une telle pression qu'il se produit une
énorme explosion, qui expulse ces matériaux avec une grande force. On nomme ces nuages
très chauds (800 °C) et très denses des nuées ardentes. Celles-ci s'écoulent à des vitesses
impressionnantes, détruisant tout ce qui se trouve sur leur passage. Après une éruption, des
dizaines de centimètres de cendres vont retomber au sol pendant plusieurs jours. Les
stratovolcans se retrouvent principalement dans les zones de subduction. Les flancs de ce type
de volcan sont habituellement très abrupts. L'exemple le plus frappant près de chez nous, sur
la côte ouest américaine, est certainement le Mont St. Helens.
Éruption du mont Saint Helens (État de Washington, États-Unis)
Le mont Saint Helens est un volcan actif de la chaîne des Cascades, qui s'élève dans l'ouest des États-Unis.
Inactif jusqu'en 1857, il est entré en éruption en mai 1980, causant la mort de cinquante-sept personnes et de
nombreux dégâts dans la région sud-ouest de l'État de Washington. Avant que cette éruption ne détruise plus
de 400 m de son sommet, son altitude était de 2 950 m. Depuis 1980, vingt éruptions de moindre importance
ont provoqué des écoulements de lave, des émanations de vapeur et des retombées de cendres. La région de
ce volcan est à présent reconnue comme un monument national américain.
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Un volcan est formé de différentes structures que l'on retrouve en général chez chacun d'eux :
- une chambre magmatique alimentée par du magma venant du manteau et jouant le rôle
de réservoir et de lieu de différentiation du magma. Les chambres magmatiques se trouvent
entre dix et cinquante kilomètres de profondeur dans la lithosphère.
- une cheminée volcanique qui est le lieu de transit privilégié du magma de la chambre
magmatique vers la surface ;
- un cratère27
ou une caldeira sommitale où débouche la cheminée volcanique ;
- une ou plusieurs cheminées volcaniques secondaires partant de la chambre
magmatique ou de la cheminée volcanique principale et débouchant en général sur les
flancs du volcan, parfois à sa base ; elles peuvent donner naissance à de petits cônes
secondaires ;
- des fissures latérales qui sont des fractures longitudinales dans le flanc du volcan
provoquées par son gonflement ou son dégonflement; elles peuvent permettre
l'émission de lave sous la forme d'une éruption fissurale.
- Les cônes volcaniques.
1.2. Les caldeiras
Lorsque les laves sont très visqueuses, elles causent de grandes accumulations de gaz sous-
pression. Souvent, après une période d'activité, la cheminée est bouchée par une croûte de
lave durcie, sous laquelle s'accumulent gaz et lave. Parfois, le magma trouve une issue par des
cheminées adventives mais, le plus souvent, une violente explosion fait sauter l'ancien cratère,
créant ainsi une vaste dépression (appelée "caldeira") où s'édifie un nouvel appareil. Cette
dépression peut aussi être causée par l'effondrement de la chambre magmatique, suite à une
diminution de la pression dans celle-ci quand elle s’est vidée.
Mont Pinatubo
Le mont Pinatubo est un volcan de type explosif, situé au centre de l'île de Luçon aux Philippines. Après son
éruption de juin 1991, le sommet du volcan a cédé sa place à une caldeira d'environ 2 kilomètres de diamètre,
occupée par un lac.
Joanna B. Pinneo/Getty Images
27
Ouverture creuse au sommet d'un volcan, par laquelle sont projetés les matières en fusion et les fragments
solides. Le cratère commence à l'évasement de la cheminée; il est limité par les bords du cône. Le cratère s'ouvre
souvent au sommet du volcan; mais il arrive aussi qu'il occupe le flanc de la montagne. Les dimensions en sont
parfois considérables. L'ancien cratère du Vésuve, dont les ruines sont actuellement représentées par la Somma,
mesurait 4000 mètres de diamètre; il est aujourd'hui à peu près comblé par les laves. Certains cratères des îles de
la Sonde (Indonésie) mesurent 6000 mètres dans le même sens.
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2- Les reliefs volcaniques primitifs : formes de détails
Le magma émerge habituellement à des températures de 800° à 1 200 °C. Il se refroidit
ensuite à mesure qu’il s’écoule en durcissant à partir de sa surface jusqu’à ce qu’il se solidifie
complètement et donne lieu à ce que l’on appelle une coulée de lave (ce terme désigne donc à
la fois le flot de lave liquide et la structure fixe résultant de sa solidification).
En fonction surtout de la viscosité du magma originel, les coulées de lave ont des formes et
des textures28
de surface différentes. Les trois types principaux de lave sont appelés pahoehoe,
aa et coulées à blocs.
a) Les pahoehoe sont produits par une lave très fluide et qui s’écoule donc facilement.
Lorsque cette lave arrive à la surface, elle se répand rapidement en une mince couche
plastique, qui est étirée par la lave qui continue de s’écouler au-dessous et se fige en formant
des plis et des structures ressemblant à des cordes (on parle de laves cordées).
Lave durcie (Hawaii)
L'île d'Hawaii abrite deux volcans actifs : le Mauna Loa et le Kilauea. Ces volcans entrent fréquemment en
éruption (environ tous les quatre ans). Ils éjectent de la lave basaltique très fluide, qui parcourt de grandes
distances (volcans de type effusif ou volcans gris). En se refroidissant, ce type de coulée de lave forme des plis
ressemblant à des cordes, appelés pahoehoe.
David Muench/Tony Stone Images
b) Le deuxième type, aa ou cheire, est produit par une lave un peu plus visqueuse, qui forme
une croûte dure et épaisse en refroidissant. Cette croûte est brisée par la lave qui s’écoule en-
dessous d’elle et forme une surface fragmentée, déchiquetée.
Lave ʻaʻā émise par le Kīlauea à Hawaïaux États-Unis.
c) Les coulées à blocs sont également fragmentées mais leur surface est plus lisse. Les bulles
de gaz contenues dans le magma ne s’échappent pas complètement dans l’atmosphère au
cours de l’éruption. Une certaine proportion peut rester piégée dans la lave et former des
vésicules. Ces vésicules peuvent persister après la solidification de la lave. La pierre ponce est
28
1. qualité physique qui est perceptible par le toucher ou par la vue Exemple : la texture de la peau
3. sciences de la terre : en géologie agencement interne (d'une roche) Exemple : une texture feuilletée
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une lave fortement vésiculaire. En fait, certaines comportent tellement de vésicules qu’elles
peuvent flotter sur l’eau.
d) Enfin, les écoulements pyroclastiques retombant sur le sol peuvent se cimenter pour former
ce que l’on appelle des tufs. Les matériaux d’une nuée ardente peuvent également se solidifier
en ignimbrites. Tufs et ignimbrites sont donc des roches composites faites d’une grande
variété de fragments volcaniques.
e) Barrage volcanique : barrage naturel d'une vallée par une coulée de lave. En amont, on peut
observer, soit un lac, soit une surface plane d'alluvions…
f) Une aiguille volcanique est une masse pointue de lave solidifiée qui apparaît parfois au-delà
des lèvres d'un volcan (Bates et al. 1980). Après l'éruption riche en gaz de 1902 de la
Montagne Pelée, Martinique, un magma pauvre en gaz produisit un dôme de lave escarpé et
une aiguille.
Gros Piton (Sainte-Lucie)
Le pic Gros Piton offre un contraste saisissant avec les prairies en pente douce de la région de Choiseul, sur la
côte sud-ouest de Sainte-Lucie. Cette île du Vent dans les Caraïbes possède des plages de sable fin, des sources
d'eau chaude à proximité de Soufrière et des ports magnifiques.
Tony Arruza/Corbis
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B- Les reliefs volcaniques dérivés
Ce type de relief est conditionné par l’érosion.
1- Érosion des formes générales :
Lorsqu’un volcan est éteint ou endormi, le magma restant dans la cheminée peut se solidifier
pour former un culot volcanique29
. Si les matériaux du cône qui l’entoure sont enlevés par
l’érosion, le culot peut être exposé et former un trait caractéristique du paysage. Le Castle
Rock, à Édimbourg, est un culot volcanique.
Dans le cas du volcanisme fissural, le magma se solidifiant dans la fissure peut former une
intrusion verticale en forme de mur appelée dyke30
. Le dyke le plus impressionnant est sans
29
Culot de roche magmatique subsistant sous la forme d’une colline cylindrique ou conique, c’est ce qui reste de
la cheminée, après que l’érosion a dispersé les produits accumulés sous forme de cône, ou autre 30
Intrusion de roche magmatique, en forme de lame ou de mur, qui recoupe les strates rocheuses préexistantes.
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doute le Grand Dyke, riche en minerais, au centre du Zimbabwe, qui court sur 480 km pour
une largeur de 5 à 10 km dans une direction grossièrement nord-sud.
2- Formes d’érosion des coulées :
L’érosion des surfaces recouvertes par les coulées, donne souvent des inversions de relief :
a) La planèze : plateau basaltique faiblement incliné situé sur le flanc d'un massif volcanique.
Coulées peu inclinées, disséquées par des ravins, des vallées ;
b) La mesa : mesa (espagnol, « table »), plateau isolé aux côtés en forme de falaises rocheuses
abruptes, constituant la partie résistante d’un ensemble ayant subi une érosion. On en
rencontre dans le sud-ouest des États-Unis, notamment au Colorado, où elles faisaient
autrefois partie intégrante de plateaux plus vastes.
c) Lacs volcaniques : Ils peuvent résulter du barrage d’une vallée par une coulée ou par un
cône volcanique ; ou du remplissage par l’eau, d’un cratère, ou d’une caldeira…
d) dyke, intrusion de roche magmatique, en forme de lame ou de mur, qui recoupe les strates
rocheuses préexistantes. Le dyke se forme, à l'origine, par une remontée de roche en fusion
dans une fissure, où le matériau se refroidit et se solidifie. Ses dimensions peuvent varier de
quelques centimètres à des milliers de mètres d'épaisseur et de quelques mètres à des
kilomètres de longueur. La roche qui compose le dyke est souvent plus dure que les roches
environnantes et par conséquent le relief en forme de mur peut subsister après érosion des
couches encaissantes. Le « sill » (ou filon-couche) est une intrusion similaire de roche
magmatique disposée parallèlement aux structures encaissantes. Le magma qui pénètre dans
des ouvertures souterraines s’y solidifie et cristallise généralement pour former des intrusions,
souvent de grande taille. Un sill est une intrusion horizontale aplatie se trouvant entre deux
strates sédimentaires. Des exemples en sont les Salisbury Crags, à Édimbourg, et les
Palisades, le long de la rive gauche de l’Hudson, près de New York
IV- ATOUTS DES REGIONS VOLCANIQUES
Par certains aspects, l'homme peut tirer profit de la présence des volcans avec :
l'exploitation de l'énergie géothermique pour production d'électricité, le chauffage des
bâtiments ou des serres pour les cultures ;
la fourniture de matériaux de construction, ou à usage industriel tels que :
le basalte qui sert de pierres de construction, de ballast ou de gravas concassé ;
la ponce et la pouzzolane qui servent, entre autres, d'isolant dans les bétons ;
l'extraction des minerais de soufre, de cuivre, de fer, de platine, de diamants, etc.
la fertilisation des sols tels les versants de l'Etna qui constituent une région à très forte
densité agricole en raison de la fertilité des sols volcaniques et où d'immenses vergers
d'agrumes y sont implantés. Ces sols volcaniques fertiles font vivre 350 millions de
personnes dans le monde31
.
Un volcan contribue aussi au tourisme en proposant un panorama, des destinations
de randonnée, du thermalisme ou même un lieu de pèlerinage aux visiteurs.
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CONCLUSION
Même s’il est un phénomène destructeur, le volcanisme est d’un grand intérêt économique
pour les régions où il sévit. C’est la raison pour laquelle les régions volcaniques attirent
toujours une pléthore de populations ; ce qui explique aussi l’importance des victimes lors des
éruptions volcaniques.