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FINISTÈRE CHAMBRE D’AGRICULTURE 22 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE • VENDREDI 18 JUIN 2010 Un FONCIER peau de chag Le développement économique et urbain est un signe de vitalité de nos collectivités territoriales. Toutefois, il nécessite un équilibre, notamment entre urbanisation et activités agricoles. Rencontre avec Ronan Le Meur, élu à la chambre d’agriculture, qui commente les données 2009 de l’Observatoire du foncier. En 2006 l'État, le conseil général du Finistère, les maires et la chambre d'agricul- ture, tous acteurs de l'aménagement du territoire et signataires de la Charte "Pour une reconnaissance partagée de l'agricul- ture dans l'aménagement du territoire", ont pris l'engagement de suivre l'évolution du foncier dans le département. La chambre d'agriculture, avec l'appui du conseil général, synthétise l'ensemble des données territoriales disponibles depuis une dizaine d'années. Ces données permettent de mesurer l'évo- lution, la localisation et les causes de la consommation de terres agricoles. Elles peuvent être représentées sous forme de cartes et de graphiques. Cet Observatoire du foncier apporte une vision d'ensemble, chiffrée et partagée, renforçant la capacité d'analyse, d'anticipation et de communi- cation des différents partenaires, notam- ment à l'occasion de prises de décisions opérationnelles. DISPARITION DE 2,5 HA PAR JOUR Les terres agricoles représentent 61 % de la surface départementale et les espaces naturels 25 %. Les 13 % restants regrou- pent les habitations, jardins, routes, par- kings, et les surfaces destinées à l’activité économique. "En Bretagne, entre 1992 et 2002, l'artifi- cialisation des terres a progressé de 25 % contre 16 % en moyenne en France, rap- pelle Ronan Le Meur. Depuis 2000, près de 9 000 ha de SAU, Surface agricole utile, sont déclarés en moins par les agriculteurs dans le cadre de la PAC. Cela représente environ 2,5 ha par jour ! Exprimé autre- ment, c’est équivalent à la SAU d'une com- mune moyenne du Finistère qui disparaît tous les 2 ans. En 2008, 800 ha ont été soustraits à l’agriculture". Ceci recoupe les informations de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) pour qui la surface agricole a dimi- nué de 1 560 ha entre 2006 et 2008. Cette évolution touche particulièrement les espa- ces périurbains et littoraux. Il s'agit à 92 % de terres arables, c'est à dire essentielle- ment des terrains de bon potentiel agro- nomique, utiles à l’agriculture. Le Pays de Cornouaille représente à lui seul 63 % de la perte foncière entre 1988 et 2000 sur le Finistère en lien avec l’attractivité de la côte sud. "La perte de foncier a des conséquen- ces multiples sur les exploitations agricoles, affirme Ronan Le Meur. Une perte directe sur la capacité de production végétale qui peut avoir des conséquences sur la capacité à nourrir le cheptel, les autorisations d'exploiter liées aux surfaces d'épandage disponibles, le respect des normes environ- nementales qui nécessite de plus en plus de foncier à production constante, une perte de revenu liée aux Droits à paiement unique (DPU)... Ces conséquences peu- vent affecter lourdement la viabilité des entreprises". La surface agricole a diminué de 1560 ha entre 2006 et 2008. Cette évolution touche particulièrement les espaces périurbains et littoraux. Ronan Le Meur, producteur de lait à Plonéïs et élu à la Chambre d’agriculture, est en charge du dossier aménagement foncier et urbanisme. - 19 (29) 225 15/06/10 16:03 Page 22

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FINISTÈRE

CHAMBRE D’AGRICULTURE

22 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE • VENDREDI 18 JUIN 2010

Un FONCIER peau de chag

Le développementéconomique et urbain est unsigne de vitalité de noscollectivités territoriales.Toutefois, il nécessite unéquilibre, notamment entreurbanisation et activitésagricoles. Rencontre avecRonan Le Meur, élu à lachambre d’agriculture, quicommente les données 2009de l’Observatoire du foncier.

En 2006 l'État, le conseil général duFinistère, les maires et la chambre d'agricul-ture, tous acteurs de l'aménagement duterritoire et signataires de la Charte "Pourune reconnaissance partagée de l'agricul-ture dans l'aménagement du territoire",ont pris l'engagement de suivre l'évolutiondu foncier dans le département. La chambre d'agriculture, avec l'appui duconseil général, synthétise l'ensemble desdonnées territoriales disponibles depuisune dizaine d'années. Ces données permettent de mesurer l'évo-

lution, la localisation et les causes de laconsommation de terres agricoles. Ellespeuvent être représentées sous forme decartes et de graphiques. Cet Observatoiredu foncier apporte une vision d'ensemble,chiffrée et partagée, renforçant la capacitéd'analyse, d'anticipation et de communi-cation des différents partenaires, notam-ment à l'occasion de prises de décisionsopérationnelles.

DISPARITION DE 2,5 HA PAR JOURLes terres agricoles représentent 61 % dela surface départementale et les espacesnaturels 25 %. Les 13 % restants regrou-pent les habitations, jardins, routes, par-kings, et les surfaces destinées à l’activitééconomique. "En Bretagne, entre 1992 et 2002, l'artifi-cialisation des terres a progressé de 25 %contre 16 % en moyenne en France, rap-pelle Ronan Le Meur. Depuis 2000, prèsde 9000 ha de SAU, Surface agricole utile,sont déclarés en moins par les agriculteursdans le cadre de la PAC. Cela représenteenviron 2,5 ha par jour ! Exprimé autre-ment, c’est équivalent à la SAU d'une com-mune moyenne du Finistère qui disparaîttous les 2 ans. En 2008, 800 ha ont étésoustraits à l’agriculture".

Ceci recoupe les informations de laDirection générale des finances publiques(DGFiP) pour qui la surface agricole a dimi-nué de 1 560 ha entre 2006 et 2008. Cetteévolution touche particulièrement les espa-ces périurbains et littoraux. Il s'agit à 92 %de terres arables, c'est à dire essentielle-ment des terrains de bon potentiel agro-nomique, utiles à l’agriculture. Le Pays deCornouaille représente à lui seul 63 % de laperte foncière entre 1988 et 2000 sur leFinistère en lien avec l’attractivité de la côtesud. "La perte de foncier a des conséquen-ces multiples sur les exploitations agricoles,affirme Ronan Le Meur. Une perte directesur la capacité de production végétale quipeut avoir des conséquences sur la capacitéà nourrir le cheptel, les autorisations d'exploiter liées aux surfaces d'épandagedisponibles, le respect des normes environ-nementales qui nécessite de plus en plusde foncier à production constante, uneperte de revenu liée aux Droits à paiementunique (DPU)... Ces conséquences peu-vent affecter lourdement la viabilité desentreprises".

La surface agricole a diminué de 1560 ha entre 2006 et 2008. Cette évolution toucheparticulièrement les espaces périurbains et littoraux.

Ronan Le Meur,producteur de

lait à Plonéïs etélu à la Chambre

d’agriculture,est en charge du

dossieraménagement

foncier eturbanisme.

- 19 (29) 225 15/06/10 16:03 Page 22

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FINISTÈRE

LES LOISIRSPRÉPONDÉRANTSLes terres quittant la vocation agricoleretournent en friches et bois, sont urbani-sées ou orientées vers les loisirs. Plus de lamoitié des terres agricoles vendues endehors de l'agriculture s'oriente vers cettedestination de loisirs (340 ha en 2008) oude terrains attenant à une maison à la cam-pagne (460 ha en 2008).

"Depuis 2002, les bois ont progressé enmoyenne de 120 ha par an et les frichesont reculé dans le même temps de 92 hapar an. Les friches ont pu devenir des bois,en partie. Ceci signifie que la déprise agri-cole effective est faible sur le département,au regard des autres destinations du fon-cier".

Dans le même temps, 700 ha ont été affec-tés à la construction de logements en 2008,contre 800 ha l'année précédente. Comptetenu de l’aspiration des gens à disposerd’une maison individuelle, 94 % de cettesurface a été utilisée pour des logementsindividuels, caractérisés par une surfacehabitable de 130 m2 sur un terrain de1277 m2 en moyenne en 2008, soit 142 m2

de plus que l'année précédente.

LOGEMENTS INDIVIDUELS"Le rythme de construction ralentit, nousramenant au rythme que nous connais-sions en 2004, constate Ronan Le Meur.Cumulé depuis 10 ans, ce sont près de7 000 ha de surfaces qui ont été utiliséespour le logement. Les territoires les plusconcernés par ce développement de l'habi-tat restent le littoral et les agglomérationsde Brest et Quimper. Le Centre Finistèreest moins concerné, bien que les lots pro-posés soient de bien plus grande surface.Cette pratique peut toutefois avoir desconséquences, en particulier lorsque lenombre de permis augmente".

Par ailleurs, 130 ha ont été employés pourconstruire des locaux d'activité en 2008,cumulant les zones d'activité, les commer-ces dans les bourgs et l’artisanat."L'évolution de la population finistérienne

est faiblement positive, avec + 0,4 % paran sur 10 ans contre + 1 % en Bretagne.Mais, en 2008, un logement compte enmoyenne 1,8 habitant, contre 3 environdans les années 80. C’est aussi un facteurd’utilisation de la surface".

23VENDREDI 18 JUIN 2010 • TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE

hagrin

Contact technique : AAnnnnee CCaasstteexx02 98 52 49 38Contact professionnel:RRoonnaann LLee MMeeuurr

Répartition de la surface soustrait à l'activité agricole

selon sa destinationDonnées Safer 2008, Observatoire du foncier 2009

Espaces de loisirs24 %

Maisons à la campagne32 %

ArtificialisationCollectivités

28 %

ArtificialisationParticuliers

16 %

Evolution 2000-2008 des surfaces PAC

des exploitations du Finistère (hectares)Données DDAF 2008, Observatoire du foncier CA 2009

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-8000

-7000

-6000

-5000

-4000

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Graphique 1 : En Bretagne, depuis 2000, près de 9000 ha de SAU sont déclarés en moins parles agriculteurs. C’est équivalent de la SAU d'une commune moyenne du Finistère soustraite àl’agriculture tous les 2 ans !

Graphique 2 : Plus de la moitié des terres agricoles vendues en dehors de l'agricultures'oriente vers cette destination de loisirs ou de terrains attenant à une maison à la campagne.

Répartition de la surface soustraite à l’activité agricole

selon sa destination

Données Safer 2009, Observatoire du fonçier 2009

Evolution 2000- 2008 des surfaces PAC

des exploitations du FInistère (hectares)Données DDAF 2008, Observatoire du foncier CA 2009

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