CEJM Me ORO CHAPITRE 15 : LE FINANCEMENT DE L’ENTREPRISE

Nouveaux concurrents, nouvelles attentes des clients et modification des comportements alimentaires… Le modèle de la grande

distribution est chahuté par trois profondes mutations. « Ces chocs sont d’une magnitude exceptionnelle, d’autant plus pour Carrefour qui

a tardé à en prendre la mesure et à les intégrer au sein de sa stratégie […]. » Lors de la présentation de sa très attendue feuille de route,

Alexandre Bompard, le nouveau PDG du groupe Carrefour, s’est d’abord prêté à un exercice d’humilité en récapitulant les failles du géant

de la distribution. Il a ensuite exposé, avec conviction, son plan d’attaque. « Le client doit être dans un même univers, qu’il soit en ligne

ou en magasin. C’est comme ça qu’il devient plus fidèle. » Cette ambition s’accompagne de moyens. Carrefour va investir 2,8 milliards

d’euros d’ici 2022 dans le digital. « Cela représente 560 millions d’euros par an. C’est six fois plus qu’aujourd’hui », a souligné l’ancien

patron de FNAC Darty. Comment cette enveloppe sera ventilée ? Une partie sera consacrée à la création d’un portail e-commerce unique

Carrefour.fr, contre huit sites marchands aujourd’hui et 14 applications… Cette enveloppe financera également l’ouverture de

170 nouveaux drives dès 2018 et la création d’un outil logistique hautement automatisé. Le distributeur prévoit aussi de transformer, dès

2019, plus de 50 % de ses magasins en points de click & collect. Grâce à l’ensemble de ces initiatives, le distributeur tricolore entend

porter à 5 milliards d’euros son chiffre d’affaires dans l’e-commerce alimentaire en 2022, contre 1,2 milliard d’euros de volume d’affaires

en 2016 pour les activités e-commerce alimentaires et non alimentaires. « Nous voulons devenir le leader de l’e-commerce alimentaire sur

nos marchés en 2022 avec une part de marché en France supérieure à 20 % », a précisé le patron du distributeur.

Juliette Raynal, www.usine-digitale.fr, 23 janvier 2018.

Question 1 :

1. Recensez les investissements que le groupe Carrefour va réaliser d’ici 2022.

Le groupe Carrefour va créer un portail e-commerce qui remplacera les différents sites marchands et

applications existants, ouvrir 170 nouveaux drives, automatiser sa logistique et aménager plus de 50 % de

ses magasins en points click and collect.

Question 2 :

2. Pourquoi Carrefour investit-il dans le digital ?

Carrefour investit dans le digital pour combler son retard dans ce domaine et détenir un avantage

concurrentiel sur ses concurrents.

Question 3 :

3. Quelles sont les retombées attendues de ces investissements ?

Carrefour attend des retombées financières et espère multiplier par 4 son chiffre d’affaires d’ici 2022. Il

ambitionne également de devenir leader de l’e-commerce alimentaire en France.

FINANCER SES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT

https://www.youtube.com/watch?v=aFoWzRrVBOU

I) IDENTIFIER LES BESOINS DE FINANCEMENT DE

L’ENTREPRISE

Lisez le document 1, puis répondez à la question ci-dessous.

Des investissements nécessaires à la pérennité de

l’entreprise

Un investissement est une dépense immédiate destinée à augmenter, à long terme, la richesse de

celui qui l’engage. Dans une entreprise, un investissement consiste à engager une somme importante en vue d’en retirer un bénéfice futur et d’assurer sa pérennité. Un investissement

peut ainsi servir à augmenter la productivité (ex. : investir dans des machines supplémentaires ou plus efficaces), à gagner du temps (ex. : investir dans un logiciel d’automatisation des

tâches), à augmenter les parts de marché (ex. : publicité).

Il existe trois sortes d’investissements : corporels (ex. : bâtiments, machines), incorporels – qui ne sont pas palpables, contrairement aux investissements corporels (ex. : brevets, licences) – et

financiers (ex. : achats d’actions, d’obligations). En comptabilité, ces investissements sont

appelés des immobilisations.

Question 1 :

1. Pourquoi une entreprise a-t-elle besoin d’investir pour assurer sa pérennité ?

pour assurer des bénéfices futurs.

Lisez le document 2, puis répondez à la question ci-dessous.

La diversité des investissements

Ali Baba, numéro 1 chinois de la vente en ligne, prend une participation de 15 % dans l’une des

plus grandes chaînes d’ameublement chinoise.

SAP, l’éditeur allemand de logiciels, va consacrer 150 millions d’euros annuels à la recherche et

au développement.

Fresh Del Monte, spécialiste mondial de la distribution de fruits frais, acquiert un logiciel de

gestion des stocks pour éviter le gaspillage.

East Balt, sous-traitant de Burger King, investit 9 millions d’euros en France dans une usine de fabrication de buns.

Question 2 :

2. Caractérisez les différents investissements présentés dans le document 2 entre les

investissements corporels, incorporels et financiers.

– Ali Baba : investissement financier

– SAP : investissement incorporel

– Fresh Del Monte : investissement incorporel

– East Balt : investissement corporel.

Lisez le document 3, puis répondez aux questions ci-dessous.

Valeo : premier déposant de brevets en France

Pour la deuxième année consécutive, Valeo [équipementier automobile et pièces de rechange]

arrive en tête du palmarès 2017 de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) avec 1 110 brevets [déposés] en 2017 (contre 994 en 2016), confortant sa place d’entreprise la plus

innovante de France. Cette arrivée en tête du classement de l’INPI illustre l’importance de l’innovation dans la

stratégie de l’équipementier automobile, en particulier dans le domaine de la réduction des

émissions de CO2 et de la conduite intuitive. En 2017, l’effort de R&D de Valeo s’est élevé à 1,895 milliard d’euros.

Dans son communiqué, Valeo précise que ses produits innovants, c’est-à-dire ceux qui n’existaient pas 3 ans auparavant, représentent 50 % des prises de commandes en 2017.

D’après bourse.lefigaro.fr, 28 mars 2018.

Question 3 :

3. Classez le type d’investissement réalisé par Valeo.

investissement incorporel.

Question 4 :

4. Expliquez l’intérêt pour l’entreprise d’investir dans l’innovation.

détenir un avantage concurrentiel

Lisez le document 4, puis répondez aux questions ci-dessous.

Le cycle d’investissement des entreprises

Le cycle d’investissement désigne la succession des étapes au cours desquelles l’entreprise acquiert une immobilisation, c’est-à-dire un bien destiné à être utilisé de façon durable dans

l’entreprise pour développer son activité. Il comprend également les flux monétaires générés par l’investissement et les ressources

financières à long terme permettant de financer cet investissement.

Question 5 :

5. Quand un cycle d’investissement prend-il fin ?

lorsque l’investissement ne génère plus de recettes et qu’il a été entièrement

payé.

Question 6 :

6. Pourquoi les ressources financières allouées au cycle d’investissement sont-elles à

long terme ?

car elles financent un bien qui sera utilisé de façon durable.

Lisez le document 5, puis répondez aux questions ci-dessous.

Mercedes-Benz livre 15 utilitaires à une entreprise

bretonne

Basée à Trégueux, dans les Côtes-d’Armor, la Société coopérative ouvrière du bâtiment (Scobat) a décidé de renouveler sa flotte […]. La société, cliente de Mercedes depuis dix ans, a

lancé un appel d’offres qui a abouti à la commande de quinze utilitaires chez la marque allemande […]. Le choix a été fait par les ouvriers, qui sont tous des actionnaires de la société.

« Le choix final n’a pas uniquement porté sur le prix, mais également sur le confort, la sécurité

embarquée, la robustesse et l’image véhiculée », détaille le directeur général de la Scobat, Hervé Maignen. En effet, les ouvriers ont choisi de prendre un niveau de finition supérieur. Ils ont

aussi demandé la caméra de recul sur le Sprinter, des sièges en simili cuir, et le changement des

banquettes du Vito par des sièges individuels et inclinables. Autre élément qui a convaincu les ouvriers : le prix de rachat des véhicules. La concession du groupe Étoile de l’Ouest s’est en

effet engagée à reprendre les quinze utilitaires dans cinq ans.

Hélène Faucher, www.automobile-entreprise.com, 13 février 2018.

Question 7 :

7. Quel type d’investissement la Scobat a-t-elle réalisé ?

investissement corporel.

Question 8 :

8. Sur quels critères l’entreprise a-t-elle sélectionné son fournisseur ?

Les prix des véhicules mais aussi en fonction de leur confort, de leur sécurité

et de l’image véhiculée.

Question 9 :

9. Quelle sera la durée du cycle d’investissement pour les nouveaux véhicules ?

5 ans

Lisez le document 6, puis répondez aux questions ci-dessous.

Le groupe Chomarat en pleine mutation

Il y a cinq ans, le groupe ardéchois était touché par la crise. Outre les restructurations, le groupe

s’est aussi engagé dans un programme de recherche et de développement, dont la phase active démarre aujourd’hui. Une bonne nouvelle pour le groupe ardéchois Chomarat spécialisé dans le

textile industriel. L’entreprise prend un nouveau départ et annonce un plan d’investissement de

35 millions d’euros sur trois ans pour développer et moderniser ses sites du Cheylard. « Ces investissements vont se poursuivre jusqu’en 2019 », annonce Michel Cognet, directeur

général de Chomarat. « Il y a de vrais enjeux car on est sur un secteur où il y a beaucoup de

concurrence venue d’Europe mais surtout de Chine. » Et de souligner : « Le site aurait pu être en

danger si on n’avait pas pris cette décision. » […] Mais il reste prudent : « La performance de l’entreprise ne sera satisfaisante que lorsqu’on aura fait ces gains de productivité et gagné de la

croissance, et ainsi stabilisé l’emploi. Pour l’heure, ce n’est pas encore satisfaisant », conclut Michel Cognet.

Amandine Brioude, www.ledauphine.com, 1er mars 2018.

Question 10 :

10. Pour quelles raisons le groupe Chomarat a-t-il investi dans ses sites de

production ?

afin de sortir de la crise et de lutter contre la concurrence.

Question 11 :

11. Montrez que ces investissements auront des effets à long terme.

la direction vise d’abord des gains de productivité puis davantage de croissance

économique qui permettrait enfin de stabiliser l’emploi.

B. Le besoin de financement du cycle d’exploitation

Lisez le document 7, puis répondez aux questions ci-dessous.

Le financement de l’activité courante de

l’entreprise : le cycle d’exploitation

Le cycle d’exploitation regroupe l’ensemble des opérations courantes, nécessaires à la

réalisation des activités productives et commerciales de l’entreprise. Il peut s’agir de l’approvisionnement en matières premières ou marchandises, ou de la vente des produits.

Il existe souvent un décalage au sein du cycle d’exploitation entre les dépenses engagées et les recettes non encore encaissées. Ce décalage est appelé « besoin en fonds de roulement » (BFR).

Le BFR est la somme nécessaire que l’entreprise doit posséder pour payer ses charges courantes

(achats de matières premières…) en attendant de recevoir le paiement dû par ses clients.

Question 12 :

12. Pourquoi existe-t-il un décalage entre les dépenses engagées et l’encaissement des

recettes ?

Il existe un décalage entre les dépenses engagées pour produire un bien ou un

service et l’encaissement définitif et total des recettes générées par la vente de

ce bien ou de ce service.

Question 13 :

13. Pourquoi une entreprise en phase de croissance peut-elle, paradoxalement, être

confrontée à des difficultés financières ?

Elle doit dans un premier temps, engager davantage de dépenses pour produire

avant de percevoir le paiement de ses ventes. Le montant du besoin en fonds de

roulement va donc augmenter.

Lisez le document 8, puis répondez aux questions ci-dessous.

akeAway en liquidation judiciaire

Créée en mars 2014, TakeAway a été mise en liquidation judiciaire et va cesser son activité. La

jeune start-up proposait des solutions d’emballages alimentaires pour répondre au développement de la pratique du doggy bag (à emporter). Trois ans après sa naissance, la jeune

entreprise, qui a vendu plus de 750 000 produits, était confrontée à un problème de besoin en fonds de roulement, et ce malgré une croissance de son chiffre d’affaires. « Nos délais de

production étaient longs et nous travaillions avec beaucoup de grands groupes dont les délais de

paiement sont très étalés », confie Nicolas Duval, un des deux cofondateurs. L’entreprise devait acheter le carton pour ses emballages trois mois à l’avance avant toute production. Entre l’achat

du carton et le paiement, sept mois pouvaient s’écouler, une situation particulièrement

compliquée à gérer pour une jeune entreprise. Pour continuer sa croissance, la start-up a essayé de lever 1,5 million d’euros et a recherché un partenaire industriel… qui n’est jamais arrivé.

Question 14 :

14. Expliquez le problème de trésorerie de l’entreprise TakeAway.

L’entreprise TakeAway avait un BFR particulièrement important du fait de

deux facteurs : l’approvisionnement en carton devait se faire bien avant toute

production (3 mois) et les délais de paiement des entreprises clientes (des

grands groupes) étaient très longs. Un décalage supérieur à 6 mois existait entre

l’engagement des dépenses et l’encaissement des recettes.

Question 15 :

15. Pourquoi cette situation était-elle difficile à gérer pour l’entreprise ?

elle obligeait l’entreprise à trouver des sources de financement pour combler

son BFR pendant plusieurs mois.

Question 16 :

16. Pourquoi la levée de fonds aurait-elle permis de sauver l’entreprise ?

La levée de fonds aurait permis de financer le BFR de l’entreprise.

1) Les besoins liés au cycle d’investissement

• L’investissement est une opération par laquelle l’entreprise emploie des ressources financières à l’acquisition de biens destinés à être utilisés durablement par l’entreprise (machines, bâtiments, entreprises, brevets…).

Il existe 3 sortes d’investissements : corporels, incorporels, financiers

• Le cycle d’investissement consiste à acheter ces biens, nécessaires au développement de l’activité. C’est un cycle long qui commence avec la création de l’entreprise, s’amplifie avec sa croissance et s’achève avec sa disparition.

2) Les besoins liés au cycle d’exploitation

• Le cycle d’exploitation correspond à l’ensemble des opérations successives liées à l’activité courante de l’entreprise, de l’achat de marchandises ou de matières premières au règlement des factures par le client. • La durée du cycle d’exploitation varie selon le type d’activité, la durée du stockage des matières premières ou des produits fabriqués ou achetés en attente d’être revendus, de la puissance de négociation de l’entreprise envers ses fournisseurs (pour les payer plus tard) et ses clients (pour être payé plus rapidement). Plus le cycle d’exploitation est long, plus l’entreprise aura des besoins de financement élevés pour faire face au décalage dans le temps entre les décaissements des charges (achats de matières premières, paiement des salaires…) et les encaissements des ventes (ventes de produits finis). Au sein de l’entreprise, il y a un décalage entre les différentes dépenses (achats de matières premières, des marchandises, paiement des salaires…) et les encaissements (ventes de marchandises, produits finis, prestation de services…). L’entreprise a donc un besoin de financement à court terme, appelé le Besoin en Fonds de Roulement (BFR).

Le financement de l’activité courante de l’entreprise : le cycle d’exploitation

Le cycle d’exploitation regroupe l’ensemble des opérations courantes, nécessaires à la réalisation des activités productives et commerciales de l’entreprise. Il peut s’agir de l’approvisionnement en matières premières ou marchandises, ou de la vente des produits. Il existe souvent un décalage au sein du cycle d’exploitation entre les dépenses engagées et les recettes non encore encaissées. Ce décalage est appelé « besoin en fonds de roulement » (BFR). Le BFR est la somme nécessaire que l’entreprise doit posséder pour payer ses charges courantes (achats de matières premières…) en attendant de recevoir le paiement dû par ses clients.