cécile giroire des antiquités grecques, étrusques … · e personnification féminine, mosaïque...

16
Personnification féminine, mosaïque découverte en 1934 à Daphné dans le triclinium de la Maison du bateau de Psyché, début du III e s., tesselles de marbre, calcaire et pâte de verre, musée du Louvre © 2011 musée du Louvre / Paul Veysseyre Lundi 10 décembre de 10 h à 18 h 30 Sous la direction scientifique de Cécile Giroire, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre Les mosaïques romaines d’Antioche Journée d’actualité de la recherche et de la restauration En lien avec l’ouverture des nouvelles salles consacrées à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain

Upload: buiquynh

Post on 30-Jun-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Per

sonn

ifica

tion

fém

inin

e, m

osaï

que

déco

uver

te e

n 19

34

à D

aphn

é da

ns le

tric

liniu

m d

e la

Mai

son

du b

atea

u de

Psy

ché,

déb

ut d

u III

e s.

, te

ssel

les

de m

arbr

e, c

alca

ire e

t pâ

te d

e ve

rre,

mus

ée d

u Lo

uvre

© 2

011

mus

ée d

u Lo

uvre

/ P

aul V

eyss

eyre

Lundi 10 décembrede 10 h à 18 h 30

Sous la direction scientifique de Cécile Giroire, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre

Les mosaïques romaines d’Antioche

Journée d’actualité de la recherche et de la restauration

En lien avec l’ouverture des nouvelles salles consacrées à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain

Saison 2012 – 2013

10 hOuverture par Jean-Luc Martinez, musée du Louvre

1. Les fouilles d’Antioche : archives et dispersion du matériel

10 h 15Les archives conservées au département d’Art et d’archéologie de l’université de Princetonpar Trudy Jacoby, Princeton University

10 h 45Projection : Reportage sur la première campagne de fouilles à Antioche par l’université de Princeton en 1932

11 hLes collections du musée d’Antakya et les résultats de nouvelles fouilles dans la ville d’Antioche sur l’Orontepar Hatice Pamir, université Mustafa Kemal, Antakya

11 h 30 Le matériel d’Antioche conservé au Princeton University Art Museumpar Michael Padgett, Princeton University Art Museum

12 h Les monnaies découvertes à Antioche de la collection de numismatique de l’université de Princeton : base de données en ligne et recherches actuellespar Alan M. Stahl, Princeton University

12 h 30Questions

14 h 30Disjecta Membra : le destin des mosaïques d’Antioche aux États-Unis, pavements et fragments dispersés par Christine Kondoleon, Museum of Fine Arts, Boston

15 hLes mosaïques d’Antioche du musée du Louvre : nouvelles salles, nouvelles recherchespar Cécile Giroire, musée du Louvre

2. La campagne de restauration des mosaïques d’Antioche du musée du Louvre

15 h 30La campagne de restauration des mosaïques d’Antioche conservées au Louvrepar Evelyne Chantriaux, Atelier de restauration de mosaïques de Saint-Romain-en-Gal, Entente interdépartementale Rhône-Isère

16 hConservation et restauration de mosaïques du musée du Louvre au musée départemental Arles antique : l’Amazonomachie d’Antiochepar Patrick Blanc et Marie-Laure Courboulès, Atelier de conservation et de restauration du musée départemental Arles antique

16 h 30 Questions

3. Les recherches actuelles sur Antioche

17 h Antioche sur l’Oronte, les résultats des recherches menées sur le site de 2004 à 2008par Gunnar Brands, Martin-Luther-Universität, Halle-Wittenberg

17 h 30 Les sources écrites de l’histoire du paysage urbain d’Antioche et le projet de Lexicon Topographicum Antiochenumpar Catherine Saliou, université de Paris 8

18 h Questions et conclusion

2

Programme

Saison 2012 – 2013

3

Les mosaïques romaines d’Antioche

Depuis septembre 2012, un ensemble exceptionnel de mosaïques romaines provenant du site d’Antioche sur l’Oronte, capitale de la province antique de Syrie, est présenté dans les nouvelles salles consacrées à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain au Louvre. Pour leur réinstallation dans le musée, ces mosaïques ont fait l’objet d’une campagne de restauration fondamentale. Cette journée réunit des spécialistes de la communauté scientifique internationale pour proposer un état des recherches et des nouvelles perspectives qui s’ouvrent pour l’étude des mosaïques romaines d’Antioche.

10 h 15

Les archives conservées au département d’Art et d’archéologie de l’université de Princetonpar Trudy Jacoby

Formé en 1931, le comité des fouilles d’Antioche sur l’Oronte comprenait des représentants du Worcester Art Museum, du Baltimore Museum of Art, des musées nationaux français et de l’université de Princeton chargée de la direction de l’expédition et de la publication de ses résultats. Commencé en 1932, le travail sur le terrain se poursuivit jusqu’en 1939. Les archives conservées au sein des collections du département d’Art

et d’archéologie de l’université de Princeton comportent des photographies des fouilles et du matériel découvert sur le site. Ces archives, surtout connues pour leur importante documentation sur les mosaïques, incluent aussi des inventaires, des carnets de fouille, des journaux de bord, des rapports sur les sondages effectués, des dessins et autres documents annexes. Il existe en outre un film de la première expédition. La documentation photographique est unique ; elle a été cataloguée et numérisée pour des raisons de conservation et de diffusion auprès des chercheurs. Les archives écrites, incluant les carnets de fouilles, sont en cours de numérisation. Depuis le printemps 2012, les chercheurs peuvent accéder par Internet à ces images.

Antioche, Maison de l’atrium, photographie de la mosaïque du triclinium par le photographe Robert Schirmer et l’architecte C.K. Agle © Department of Art and Archaeology, Princeton University.

Saison 2012 – 2013

Trudy Buxton Jacoby est directrice des Ressources visuelles au département d’Art et d’archéologie de l’université de Princeton. Auparavant, elle était bibliothécaire en chef en charge des Ressources visuelles et des médias au Trinity College, dans le Connecticut. Trudy Jacoby s’est associée à l’université de Cornell pour développer le logiciel de gestion d’images PiCtor. Elle est membre actif de l’Art Libraries Society (ARLIS) of North America et de la Visual Resources Association (VRA) et a enseigné à l’ARLIS/VRA Summer Educational Institute for Visual Resources dont elle a co-présidé le comité de création. Elle a participé à des groupes de travail pour la collection d’images numériques ARTstor et a siégé au conseil de la Visual Resources Association Foundation. Trudy Jacoby donne des conférences sur la mise en place de collections d’images numériques comme sur leur utilisation. Elle s’intéresse également à l’architecture et aux jardins historiques. Ses articles ont été publiés dans Art Libraries Journal et Art Documentation.

10 h 45

Projection

Reportage sur la première campagne de fouilles à Antioche par l’université de Princeton en 1932 : « The Committee for the Excavation of Antioch and its Vicinity Presents a Pictorial Report on the First Season of Work », film 8 mm, 1932-1933, Princeton University.

11 h

Les collections du musée d’Antakya et les résultats de nouvelles fouilles dans la ville d’Antioche sur l’Orontepar Hatice Pamir

Le musée archéologique d’Hatay à Antakya, qui ouvrit ses portes en 1948, ne dispose pas d’espaces suffisants pour y exposer ses collections. C’est pourquoi un nouveau bâtiment adapté aux principes modernes de l’exposition de mosaïques est en construction. Ses collections de mosaïques proviennent tout d’abord de la campagne de fouilles franco-américaine des années 1930, menée sous l’égide de l’université de Princeton et des musées nationaux français qui financèrent, avec d’autres institutions américaines, le comité des fouilles d’Antioche et de sa périphérie. Des fouilles furent réalisées entre 1932 et 1939 à Antioche même (l’Antakya moderne)

et dans ses environs, à Daphné (Harbye) et à Séleucie de Piérie (Samandag). Les mosaïques proviennent aussi de fouilles de sauvetage menées ultérieurement par le musée archéologique d’Antakya, et de quelques fouilles clandestines.Selon la datation établie par Doro Levi dans sa publication fondamentale de 1947, la collection de mosaïques est située entre la période hellénistique et le milieu du VIe siècle après J.-C. mais la majorité des pavements est datée entre le IIe et le Ve siècle après J.-C. Ils furent découverts dans des lieux publics (bains, églises, gymnases, etc.) et dans des demeures privées d’Antioche et des environs.Les mosaïques d’Antioche révèlent la persistance du goût, du style de vie, des traditions artistiques et des habitudes culturelles hellénistiques des citoyens de l’époque romaine. D’autres pavements découverts sur des sites voisins comme Epiphania (Erzin), Apamée, Zeugma, Edesse (Urfa Haleplibahce), Chrysa et Palmyre relèvent d’une même tradition et suggèrent l’existence d’un courant oriental sans doute porté par des ateliers de mosaïstes établis à Antioche. Les récentes fouilles de sauvetage menées à Antakya ont livré un nombre sans cesse croissant de pavements de mosaïques découverts dans le centre-ville et aux alentours. En 2010-2012, une fouille de sauvetage, la première fouille systématique entreprise depuis celles des années 1930, a été menée sous la responsabilité scientifique et la direction de Hatice Pamir avec la collaboration du musée archéologique d’Hatay. Cette campagne permet de suivre l’histoire de la cité à

4

Saison 2012 – 2013

5

Vue des nouvelles fouilles d’Antioche, campagne de 2010-2012 © Hatice Pamir / Hatay Archaeology Museum

Saison 2012 – 2013

travers l’évolution d’un lieu précis. Elle a révélé les vestiges de quatre bâtiments principaux dans les secteurs I, II, III et IV : un quartier de la ville doté d’un édifice public du Ve-VIe siècle après J.-C., un complexe de bains (fin du Ve-début du VIe siècle), des restes de villa du Ve siècle, une série de boutiques et des vestiges de voie pavée en deux emplacements différents.

Formée à la faculté d’archéologie classique de l’université d’Istanbul, Hatice Pamir est titulaire d’un doctorat en Archéologie classique de l’université d’Ankara (2001). Professeur associé en Archéologie classique à l’université Mustafa Kemal d’Antakya (faculté des Sciences et des Arts), elle a participé à de nombreuses campagnes de fouilles et notamment dirigé les campagnes suivantes : Antioche en 2010-2011 et 2012, Mont Sabuniye en 2008-2011, Samandag, Yayladagı et Altınozu en 2002, projet régional de la plaine de l’Amuq en 1996-2002, etc. Elle est membre du comité scientifique du Centre de recherches et d’étude des mosaïques de l’université d’Uludag, AIEMA-Turquie. Elle a été chercheur invité du Conseil International des Sites et monuments (ICOMOS), du Deutsche Archäologische Institut de Berlin, de l’université de Princeton, du Chicago Oriental Institute, de l’Institute of Classical Studies (University of London), de l’Institute of Archaeology (University College London), du British Museum, de l’Ashmolean Museum à Oxford, du Museum of Classical Archaeology de Cambridge et de l’Eberhard-Karls

Universität de Tübingen. Elle est l’auteur de très nombreuses publications, en particulier d’un article récent : « Preliminary results of the recent archaeological researches in Antioch on the Orontes », in Pour un Lexicon Topographicum Antiochenum, Les sources écrites de l’histoire du paysage urbain d’Antioche sur l’Oronte, université de Paris 8, Paris, 2012.

11 h 30

Le matériel d’Antioche conservé au Princeton University Art Museumpar Michael Padgett

En 1932, l’université de Princeton s’est associée aux musées nationaux français pour mener des recherches archéologiques à Antioche sur l’Oronte. Un accord de partage a permis à Princeton de conserver de nombreux objets provenant des fouilles, dont la majorité, hormis les pièces de monnaie, sont conservés au Princeton University Art Museum. Essentiellement d’époque romaine, cet ensemble compte des dizaines de mosaïques, de sculptures, d’inscriptions et quantité de petits éléments et de vaisselle en céramique et en verre : il constitue le matériel en provenance d’Antioche le plus important hors de la Turquie.La majorité des mosaïques a toujours été exposée mais, jusqu’à la publication de la collection de sculptures en 2001, l’essentiel du matériel est resté dans les réserves

durant des décennies. Le Princeton University Art Museum, avec l’aide du département d’Art et d’archéologie et de la bibliothèque de l’université et du Seeger Center for Hellenic Studies, s’efforce actuellement d’améliorer l’accès à cette collection et a entamé un programme de classement, d’étude et, dans la mesure du possible, de remise en contexte du matériel provenant d’Antioche, de Daphné et de Séleucie de Piérie.

J. Michael Padgett est conservateur des Antiquités au Princeton University Art Museum. Il est diplômé de l’université du Kentucky, de l’université du Minnesota et titulaire d’un doctorat de l’université d’Harvard (1989). Avant son arrivée à Princeton en 1992, il a été conservateur adjoint du Museum of Fine Arts, à Boston, et conservateur d’Art antique au Tampa Museum of Art. Il est spécialisé dans l’art et l’archéologie grecs, en particulier la peinture des vases attiques. Il enseigne au département d’Art et d’archéologie de Princeton et participe aux fouilles de Polis Chrysochous, à Chypre. Il a été commissaire de nombreuses expositions, a écrit ou dirigé de nombreuses publications dont : Vase-painting in Italy: Red Figure and Related Works in the Museum of Fine Arts, Boston (1993) ; Roman Sculpture in The Art Museum, Princeton University (2001) ; The Centaur’s Smile: The Human Animal in Early Greek Art (2003) ; et City of Gold: Tomb and Temple in Ancient Cyprus (2012).

6

Saison 2012 – 2013

7

Pavement de mosaïques : Ménandre, Glykera et la Comédie, fin du IIIe siècle, Princeton University Art

Museum, don du Comité des fouilles d’Antioche à l’université de Princeton © Princeton University Art Museum

Saison 2012 – 2013

12 h

Les monnaies découvertes à Antioche de la collection de numismatique de l’université de Princeton : base de données en ligne et recherches actuellespar Alan M. Stahl

Les fouilles menées à Antioche dans les années 1930 ont permis de découvrir environ 40 000 pièces de monnaie. Quelques-unes, dont la majorité de celles en or et en argent, sont conservées dans

les collections du musée d’Antakaya, mais environ 90 % appartiennent à la Collection de numismatique de l’université de Princeton (département des Livres rares et des collections spéciales de la Firestone Library). Peu après la fin de la seconde Guerre mondiale, des catalogues furent édités qui présentaient les monnaies grecques, romaines et byzantines avec des descriptions détaillées, et les monnaies plus récentes de façon plus sommaire. Pendant le demi-siècle qui suivit, ces monnaies, bien qu’à disposition des chercheurs, ont fait l’objet de peu d’études.

Les monnaies découvertes lors des fouilles d’Antioche proviennent, pour la plupart, de pertes fortuites et non de trésors tels que cachettes intentionnelles ou dépôts d’offrandes rituelles. Ce sont plutôt de petites pièces de cuivre, davantage susceptibles d’avoir été perdues sans qu’on ait cherché à les récupérer. Les catalogues décrivent les pièces elles-mêmes mais ne mentionnent pas le contexte de leur découverte, si bien qu’ils ont été plus utiles aux numismates qu’aux archéologues, historiens d’art ou historiens. Les nouvelles recherches menées sur les monnaies visent à exploiter les données contextuelles de leur découverte afin de contribuer à l’histoire de la région de l’époque hellénistique à l’époque ottomane, en termes de développement politique, économique, démographique, et de civilisation matérielle. À terme, les descriptions et les reproductions de la totalité des monnaies d’Antioche, qu’il est prévu de faire figurer sur la base de données de l’université de Princeton, devraient fournir un riche matériel pour nombre d’investigations futures sur le monde méditerranéen pendant l’Antiquité classique et le Moyen Âge.

Alan M. Stahl est conservateur du fonds de numismatique de l’université de Princeton et enseigne dans ses départements d’Archéologie, de Lettres classiques et d’Histoire. Il a soutenu à l’université de Pennsylvanie en 1977 une thèse de doctorat en histoire médiévale, centrée sur l’archéologie et l’histoire de l’art. Avant son arrivée à Princeton, il a été conservateur des monnaies médiévales de l’American Numismatic Society

8

1

Saison 2012 – 2013

et a enseigné, en tant que professeur invité à l’université du Michigan, à la Rice University et à l’Università di Venezia. Ses recherches sur les monnaies mérovingiennes de la région de Metz ont été publiées en 1982 par l’université catholique de Louvain-la-Neuve. On lui doit dix livres et une centaine d’articles, consacrés pour la plupart à des sujets liés à la numismatique et à l’histoire de la Venise médiévale. Il a reçu en 2008 la bourse Guggenheim, en 2010 la médaille de la Royal Numismatic Society et, en 2011, le Jameson Award de l’American Historical Association.

14 h 30

Disjecta Membra : le destin des mosaïques d’Antioche aux États-Unis, pavements et fragments disperséspar Christine Kondoleon

Cette conférence présente l’histoire du destin des mosaïques d’Antioche, transférées en toute légalité aux États-Unis confor-mément à la convention de partage avec le Département des Antiquités de Syrie à l’époque de la campagne de fouilles de

l’université de Princeton (1932-1939). Sur plus de 300 pavements de mosaïques découverts à Antioche et dans ses environs (les faubourgs résidentiels de Daphné et la cité portuaire de Séleucie de Piérie), une centaine furent expédiés par bateau à destination de l’Amérique. Ils furent attribués aux diverses institutions qui avaient pris part au financement des fouilles, mais plusieurs furent revendus à d’autres musées américains pour des motifs divers. Les histoires humaines cachées derrière ce partenariat ainsi que la dispersion de ces mosaïques, mettent en lumière l’importance des relations

9

1.Follis de bronze de Constantin le Grand, frappé à Antioche en 315-316 après J.-C., découvert en 1935 par les fouilleurs de Princeton à Antioche (base de données PrinNum, monnaie n° 7402) © Princeton University Numismatic Collection, Department of Rare Books and Special Collections, Firestone Library.

2.Cupidon, détail d’une mosaïque marine provenant de la Maison du concours de boisson à Antioche, 200-230 ap. J.-C., Boston, Museum of Fine Arts © Museum of Fine Arts, Boston

2

Saison 2012 – 2013

10

Saison 2012 – 2013

personnelles et le rôle joué par les directions des musées américains à cette époque. La façon dont les mosaïques d’Antioche furent conservées et présentées dans les musées américains au cours des soixante-dix dernières années permet de suivre l’évolution et, pourrait-on dire, la maturation des techniques de restauration des œuvres et de la muséographie pendant cette période.

Christine Kondoleon est conservateur en chef de la donation George Behrakis d’Art grec et romain du Museum of Fine Arts de Boston. Outre ses publications consacrées à cette collection de renommée mondiale, elle a été commissaire de l’expo sition « Games for the Gods » en 2004, et de « Aphrodite and the Gods of Love » en 2011, première exposition consacrée à la déesse de l’amour. En tant que conservateur des Antiquités au Worcester Art Museum, elle a été commissaire de l’exposition « Antioch: The Lost Ancient City ». Elle est titulaire d’un doctorat de l’université d’Harvard (1985).De 1982 à 1995, elle a été professeur associé au Williams College dont elle a dirigé le département d’Art et le programme d’études supérieures du Clark Art Institute. Elle a été chercheur invité de l’American Academy de Rome en 2007 et professeur invité aux universités d’Harvard et de Tufts. Son champ d’intérêt privilégié est l’art de la fin de la période romaine et du début de l’époque byzantine, les mosaïques en particulier.

15 h

Les mosaïques d’Antioche du musée du Louvre : nouvelles salles, nouvelles recherchespar Cécile Giroire

Grâce à l’implication des musées nationaux français dans les fouilles d’Antioche menées de 1932 à 1939, le musée du Louvre conserve un exceptionnel ensemble de onze pavements ou fragments de pavements provenant des riches demeures d’Antioche ou de son faubourg résidentiel Daphné. Le redéploiement de cette collection, au sein de nouveaux espaces muséographiques, a fourni l’occasion de réétudier ces mosaïques, grâce notamment à la campagne de restauration fonda-mentale qui a été menée conjointement à l’étude des archives conservées au département d’Art et d’archéologie de l’université de Princeton.

Formée à l’École du Louvre et à l’université Paris-IV, Cécile Giroire débute sa carrière à la section copte du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre. En 2001, elle intègre le département des conservateurs de l’Institut national du Patrimoine. Elle est ensuite affectée au service de récolement des dépôts des départements antiques du musée du Louvre puis rejoint, en octobre 2003, le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Particulièrement en charge des collections de mosaïques et d’arts mineurs d’époque

romaine (orfèvrerie, argenterie, verres, céramique, bois, os et ivoire), elle partage, avec son collègue Daniel Roger, le commissariat d’une exposition sur l’art romain, « Roman Art from the Louvre », aux États-Unis en 2007 et 2008, exposition qui sera présentée à Arles en 2008-2009. Elle enseigne à l’École du Louvre la spécialité « Histoire de l’art et archéologie du monde romain ». Au musée du Louvre, elle a très récemment participé à la programmation scientifique et à l’ouverture de nouveaux espaces muséographiques consacrés à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain. Elle a coédité la publication L’Orient romain et byzantin au Louvre parue à cette occasion et dans laquelle elle est l’auteur de plusieurs textes. Elle travaille actuellement sur un ambitieux projet de redéploiement des collections romaines au Louvre et sur différents projets d’exposition.

11

Ci-contre :Salles de l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain, parterre, vue générale, musée du Louvre © 2012 musée du Louvre / Antoine Mongodin

Saison 2012 – 2013

15 h 30

La campagne de restauration des mosaïques d’Antioche conservées au Louvrepar Evelyne Chantriaux

Menée par l’Atelier de restauration de mosaïques de Saint-Romain-en-Gal de 2008 à 2012, cette campagne de restauration a concerné sept mosaïques datées du IIIe au VIe siècle, découvertes de 1933 à 1935 dans le faubourg résidentiel de Daphné lors des fouilles franco-américaines du site d’Antioche. Les supports de ciment sur lesquels elles avaient été scellées, dégradés à des degrés divers, ont nécessité leur remplacement. Le remontage sur de nouveaux supports, effectué à des fins de sauvegarde, a également permis une remise en valeur de ces mosaïques, par des traitements spécifiques destinés à améliorer la lisibilité de leurs décors plus ou moins lacunaires. Effectués en collaboration avec le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, les remontages se sont appuyés sur la documentation conservée au Louvre et au département d’Art et d’archéologie de l’université de Princeton.

12

Antioche, détail de la mosaïque du Phénix, musée du Louvre © musée du Louvre, Paul Veysseyre

Saison 2012 – 2013

L’étude des documents d’archives et les observations liées à l’enlèvement des anciens supports ont apporté de nouvelles informations sur ces mosaïques, en précisant notamment les interventions dont elles ont fait l’objet, à Antioche même puis au Louvre.

Evelyne Chantriaux a étudié l’archi-tecture (diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1978) avant de se spécialiser dans la conservation des mosaïques. Elle assure la direction de l’Atelier de restauration de mosaïques de Saint-Romain-en-Gal depuis sa création en 1980. Cette structure publique, gérée par les départements du Rhône et de l’Isère, a été créée en liaison avec l’aménagement du site archéologique et du musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal où sont présentés, depuis 1996, de nombreux pavements issus de la Vienne antique. L’Atelier dépose et restaure les mosaïques découvertes lors de fouilles archéologiques et effectue la remise en valeur de celles qui appartiennent aux fonds anciens des musées ; le champ d’intervention couvre le cadre national et intègre des opérations ponctuelles pour l’étranger. À ces missions premières s’ajoutent des activités scientifiques qui comprennent des publications, la collabo-ration avec des chercheurs et l’élaboration de programmes de formation. Evelyne Chantriaux est membre du bureau de l’AFEMA (Association francophone pour l’étude de la mosaïque antique) depuis 1984, et de l’ICCM (Comité international pour la conservation des mosaïques) depuis 1986.

16 h

Conservation et restauration de mosaïques du musée du Louvre au musée départe mental Arles antique : l’Amazonomachie d’Antiochepar Patrick Blanc et Marie-Laure Courboulès

Depuis plusieurs années, l’Atelier de conservation et de restauration du musée départemental Arles antique collabore avec le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre. Après un constat d’état de l’ensemble des mosaïques conservées dans les salles d’exposition ou les réserves, l’Atelier s’est attaché à la dérestauration de plusieurs pavements dont certains provenant d’Antioche.Différents aspects de la conservation des collections anciennes de mosaïques, notamment les raisons qui conduisent à décider de reprendre la restauration d’un pavement, sont examinés à travers divers exemples, et particulièrement le cas de la mosaïque de l’Amazonomachie découverte à Daphné en 1934 et entrée au Louvre en 1936. Les partis-pris esthétiques sont également abordés.Sujet d’actualité, cette problématique se pose pour de nombreux musées qui possèdent des collections de mosaïques et connaissent le vieillissement des restaurations, l’évolution des muséographies, la rénovation ou la construction de nouvelles salles, le prêt des œuvres à travers le monde…

Patrick Blanc dirige depuis 1991 l’Atelier de conservation et de restauration du musée départemental Arles antique, Conseil général des Bouches-du-Rhône.

Marie-Laure Courboulès est, depuis 2001, l’adjointe du responsable de l’Atelier de conservation et de restauration du musée départemental Arles antique, Conseil général des Bouches-du-Rhône.

17 h

Antioche sur l’Oronte, les résultats des recherches menées sur le site de 2004 à 2008par Gunnar Brands

Rares sont les cités antiques, surtout de l’importance d’une métropole, où l’écart entre la richesse de la tradition littéraire et la relative pauvreté des vestiges archéologiques est aussi important que pour Antioche sur l’Oronte (aujourd’hui Antakya), l’une des grandes cités du monde gréco-romain. Malgré l’expédition franco-américaine menée à Antioche dans les années 1930, la lecture de la ville nous reste en grande partie inaccessible tant sur le plan topographique que d’un point de vue archéologique. Cette conférence entend donner un aperçu des dernières recherches sur la topographie et l’archéologie de la ville depuis la phase hellénistique de sa fondation, vers 300 avant J.-C., jusqu’à la période des Croisades.

13

Saison 2012 – 2013

14

Mosaïque de l’Amazonomachie, tests pour la réintégration des micros lacunes © Atelier de conservation et de restauration, musée départemental Arles antique

Saison 2012 – 2013

Gunnar Brands est professeur à l’Institut d’études orientales de la Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg. Il a fait des études d’architecte à Aachen/Aix-la-Chapelle et a étudié l’archéologie antique et chrétienne, l’histoire ancienne et le grec à Heidelberg, Rome et Bonn, où il a obtenu son doctorat en 1985. Il a bénéficié d’une bourse du Deutsches Archäologisches Institut, pour lequel il a travaillé en tant que chercheur à Sanaa, avant d’être professeur assistant à la Freie Universität de Berlin, où il a terminé sa thèse d’habilitation sur l’architecture de la fin de l’Antiquité en Syrie. En 1994, il a été nommé professeur associé en Histoire de l’architecture à la Brandenburgische Technische Universität Cottbus puis, en 1996, professeur à Halle. Il a été chercheur invité au centre d’études byzantines de Dumbarton Oaks. Il est membre correspondant du Deutsches Archäologisches Institut.

17 h 30

Les sources écrites de l’histoire du paysage urbain d’Antioche et le projet de Lexicon Topographicum Antiochenumpar Catherine Saliou

Les sources écrites de l’histoire du paysage urbain d’Antioche, de l’Antiquité jusqu’à la fin de la période ottomane, sont nombreuses et diversifiées.

Elles permettent d’étudier la façon dont l’espace urbain apparaît dans les divers types de discours et de textes (éloges rhétoriques, récits historiques, intitulés d’actes officiels…), ainsi que le rôle qu’il peut jouer dans la constitution des identités urbaines et les diverses formes de mémoire collective. Les indications fournies par les sources textuelles contribuent aussi à la connaissance de la topographie concrète de la ville et de son évolution. Ces divers aspects seront illustrés à l’aide d’exemples précis, tirés de travaux récemment publiés ou en cours. En 1961, dans A History of Antioch in Syria from Seleucus to the Arab Conquest, Gl. Downey a proposé une synthèse de l’histoire de l’espace urbain de l’Antioche antique fondée essentiellement sur les sources littéraires. Les études récentes mettent en évidence la nécessité d’une révision systématique de son travail. Cette relecture des sources textuelles doit être étendue aux époques médiévale, moderne, voire contemporaine et prendre en compte les données du terrain. Elle devra aboutir à l’élaboration d’un dictionnaire topographique – ou plus exactement topographico-topologique – susceptible de servir d’ouvrage de référence aux chercheurs : le Lexicon Topographicum Antiochenum. La réalisation de ce projet implique la constitution d’une base de données relationnelle collaborative, hébergée par le Très Grand Équipement-TGE Adonis. Les journées d’études organisées en 2010 à l’université de Paris 8 ont permis de rassembler une équipe internationale de chercheurs et ont abouti à une première publication en ligne

consacrée à un inventaire critique des sources, dont les principaux apports seront brièvement présentés. http://www.bibliotheque-numerique-paris8.fr/fre/ref/146505/COLNH1/

Catherine Saliou, agrégée de grammaire et ancienne pensionnaire à l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient, a été maître de conférences à l’université de Caen puis à l’université de Poitiers. Depuis 2007, elle est professeur d’histoire romaine à l’université de Paris 8. Elle est spécialiste d’histoire urbaine. Parmi ses publications : Les Lois des bâtiments. Voisinage et habitat urbain dans l’empire romain, Beyrouth, 1994 ; Le traité d’urbanisme de Julien d’Ascalon, Paris, 1996 ; Vitruve, De l’Architecture, livre V (édition, traduction, commentaire), Paris, 2009 ; « Le palais impérial d’Antioche et son contexte à l’époque de Julien », Antiquité Tardive 17, 2009, p. 235-250 ; « La montagne d’Antioche et ses désignations. Réflexions sur l’apport des sources textuelles à la connaissance de l’espace urbain d’Antioche sur l’Oronte : le site de la ville », Mélanges de l’Université Saint-Joseph 63, 2010-2011, p. 569-578.

15

Saison 2012 – 2013

Prochainementwww.louvre.fr

16Table ronde

Samedi 15 décembre,de 15 h à 18 hLe Louvre à Lens : réinventer le musée ?

En lien avec l’ouverture du Louvre-Lens

acTualiTé de la recherche archéologique

Vendredi 11 janvier, 12 h 30La fouille d’un camp militaire de Louis XIV à Saint-Germain-en-Layepar Séverine Hurard, Inrap

Lundi 28 janvier, 12 h 30Les fouilles de Campo della Fiera à Orvieto : le sanctuaire fédéral des Étrusques retrouvépar Simonetta Stopponi, université de Pérouse

Table ronde

Mercredi 13 février« Dessiner le musée »SANAA, Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa : Points de vue

En lien avec l’ouverture du Louvre-Lens

colloque

Samedi 23 mars, de 10 h à 18 hLe Tombeau des Rois, un itinéraire de Jérusalem à Paris (1863-2013)

En lien avec l’ouverture des nouvelles salles consacrées à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain

Journée d’acTualiTé de la recherche eT de la resTauraTion

Mercredi 24 avril,de 9 h 30 à 18 h 30Goya en question

Informations : 01 40 20 55 55et sur www.louvre.frRéservation : 01 40 20 55 00

Abonnez-vous à la Newsletter : [email protected] sur Facebook

Programmation : Charlotte Chastel-Rousseau assistée de Sophie Beckouche

Les hôtes et hôtesses d’accueil de l’Auditorium sont habillés par

Graphisme : Emmanuel LabardImpression : Demaille © Auditorium du Louvre 2012