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Ce livre est un roman !

Quoique… Certains des lieux existent bien.

Mais… Les personnages ainsi que l’histoire

ne sont que pure fiction.

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Merci à toi. Merci à vous. CARPE DIEM.

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Prologue

Lundi matin tôt. Tôt et vraiment très tôt, trop tôt. Je suis р l’agence depuis la première heure, dans le bureau du boss. Un expert en système informatique de la boîte vient de se joindre à nous. Je suis en train de découvrir ce que contenaient les Cdroms que j’avais réussi à subtiliser aux deux chirurgiens trafiquants d’organes Emilio Finura-Carnicero et Bogdan Ме а evic. D’après les derniers renseignements reçus р leur sujet, l’île de la Martinique est leur prochaine destination. Le boss et moi sommes assis de part et d’autre de l’expert. L’homme de science pianote sur son portable posé devant lui sur la table. Nous assistons р sa présentation. Le boss ne peut s’empêcher de mener la danse.

– Après avoir réussi à décrypter les fichiers sur le second des quatre Cdroms que vous nous aviez transmis monsieur Stein, nous sommes tombés sur une liste de comptes bancaires. Ce sont les comptes offshores de Bogdan Ме а evic.

– Vous nous parlez des Cdroms, mais qu’en est-il des documents qui étaient dans le coffre de Finura-Carnicero ?

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– Ceux-ci n’ont pas présenté un grand intérêt. Ces documents étaient en fait deux dossiers médicaux, dont l’un était celui de la personne que son associé et lui allaient opérer. Néanmoins, j’ai une équipe qui planche dessus dans l’hypothèse où le deuxième dossier dissimulerait des renseignements.

– Parfait, enchaînons. – Ceci est issu des deuxième et troisième Cdroms.

Ah lр… C’est ce qui nous a donné le plus de fil à retordre…. Sur ce schéma nous avons réussi р reconstituer tout un réseau de sociétés-écran. Nous en sommes arrivés à la conclusion selon laquelle Ме а evic est р la tête d’une entreprise qui s’appelle Farmachimica. C’est une usine pharmaceutique basée dans le sud de l’Italie.

– A la tête de l’entreprise, qu’entendez-vous par là exactement ?

– Il en est l’ultime donneur d’ordre et en perçoit des dividendes qui sont rebasculés sur ses comptes offshores. Tenez, voici ici les montants pour l’année dernière des sommes perçues.

– Mais ce sont des sommes colossales ! – Oui, vous pouvez le dire. – Avez-vous encore d’autres révélations aussi

incroyables ? – Il reste le quatrième cdrom. – Le quatrième ? Mais le premier, vous ne nous en

avez pas parlé ? – Le premier est un cdrom vierge ou presque. – Comment cela « ou presque » ? Développez ! – Ce cdrom ne contient aucune donnée, hormis un

virus ultra puissant et dévastateur.

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– Mais quel intérêt pour Ме а evic d’avoir un programme pareil ?

– Nous nous sommes posé la question et nous sommes arrivés à une conclusion.

– Laquelle ? – Ce cdrom est destiné à endommager la machine

d’un voleur éventuel. Il est plus que probable qu’un voleur ne serait pas équipé comme nous et n’aurait pas les compétences requises. Il se retrouverait donc sans ordinateurs pour exploiter le produit de son larcin car sa machine serait infectée par le virus. Le dit virus étant en plus capable de noter la position de la machine sur laquelle il se trouve et de la transmettre par internet. Le voleur est localisé à son insu.

– C’est astucieux et tordu. Cela ne m’étonne guerre venant de ce pendard. Alors ce quatrième cdrom ?

– Celui-ci fut très difficile à décrypter mais nous y sommes parvenus. Il contient cette liste que vous avez sur l’écran.

– Oh, la ! C’est écrit trop petit pouvez-vous l’agrandir, s’il vous plaît ?

– Voilà. Est-ce mieux ? – Oui. – Sur cette liste figurent des noms qui sont

rattachés р une transplantation d’organe. – C’est la liste des gens qu’il a opérés. – En regard du nom, vous avez aussi un montant

inscrit en dollars et le nom de celui qui l’a versé. – Et ce charabia р côté, qu’est-ce donc ? – C’est le détail de la transaction. – Montrez-moi cette liste… Faites lр défiler…

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– Elle s’arrête ici. – Mais c’est de la dynamite cette liste ! – Oui, il me semble avoir reconnu des personnages

politiques importants de la scène internationale. – Combien de copies avez-vous de cette liste ? – En papier une seule et en numérique deux… non

trois avec celle-ci. – Eh bien, je les veux toutes ces copies avant midi

dans mon bureau. – D’accord monsieur Stein. – Des questions ? – Non monsieur Stein. – Merci pour votre exposé. Laissez-nous nous

avons р discuter avec Paul. Au revoir et n’oubliez pas pour les copies, avant midi !

– Oui monsieur. Monsieur Stein, monsieur Lux.

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Chapitre I

– Eh bien Paul, avez-vous vu ? – C’est plus terrifiant que je n’aurais pu

l’imaginer, boss. – Cela va faciliter le travail de recherche que je

viens de confier à une de nos équipes. Je leur ai demandé de relever les noms des consommateurs de certains médicaments antirejet. Saisissez-vous pourquoi Paul ?

– Vous cherchez à recenser les personnes ayant subi une greffe.

– Exactement et je veux établir une liste des clients potentiels au niveau européen de nos deux bandits.

– Européens ? – Après votre mésaventure allemande et ce qui a

conduit р l’évasion de Finura-Carnicero et Ме а evic, je dois savoir à qui je peux me fier. Il y a des brebis galeuses dans nos rangs. La liste que nous venons de voir sur l’ordinateur portable le confirme.

– Le contenu du Cdrom, va nous faire gagner du temps.

– Beaucoup de temps, Paul.

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– Maintenant vous en savez autant que moi. Inutile pour vous de traîner d’avantage ici. Passez au service mission avant de partir afin de récupérer tous les documents qui vous sont destinés.

– D’accord boss. – Paul, je ne vous retiens pas. Bon voyage et

revenez nous vite avec ces deux bandits. – Des questions ? – Oui. Je dois partir quand ? – Demain dans la matinée, mais voyez cela en

détail avec le service mission. Au revoir et bonne chasse Paul !

– Au revoir boss. Je sors du bureau. Je vais me chercher un café. Je

me rends au service mission. Je récupère ce qui m’est destiné. Je gagne une autre pièce. Je m’installe seul derrière une table. Je découvre le contenu de ce que l’on m’a donné en sirotant mon kawa. Mon avion décolle demain р dix heures moins le quart et j’en ai pour un peu moins de neuf heures de vol. Je vais arriver avec le décalage horaire en début d’après midi р Fort de France. La réservation de l’hôtel est faite au nom de Paul Lux, ce coup-ci il n’y a pas de mascarade. L’hôtel Bakoua, un quatre étoiles qui d’après la brochure n’a pas l’air dégueu du tout du tout. J’espère que j’en profiterai un peu plus, de ce quatre étoiles, parce que lors de ma dernière mission à Stuttgart, je n’ai pas pu en profiter des masses. Je termine de potasser la paperasse et je rentre chez moi. Mine de rien le timing est très serré. Je dois me trouver des fringues pour aller là bas. Ma garde robe est un peu légère pour ce qui est d’affronter le climat martiniquais. Je suis bon pour aller me faire une séance

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de shoping et j’ai horreur de ça, bordel ! Je termine ma journée par un saut au cimetière. Je rends visite à Caroline, ma Caroline. Je lui apprends que nous avons retrouvé la trace de Finura-Carnicero et Ме а evic et lui annonce mon départ pour la Martinique. J’en profite aussi pour virer deux pousses de mauvaises herbes qui avaient l’intention de squatter l’endroit. J’achève mon monologue devant la pierre tombale, je salue la miss. Je rentre à la maison. Il me reste une montagne de bricoles à terminer pour être fin prêt et grimper dans le zinc. Le soir, je me réchauffe au four une pizza qui traînait depuis des lustres dans mon congélo. Je l’arrose avec le tiers d’une bouteille de vin qui me restait. C’est un Pic Saint Loup, un pinard du Languedoc du genre qui se boit bien mais qui cartonne tout de même р treize degrés. Il risque fort d’être imbuvable à mon retour alors autant le finir. Il se marie très bien avec la pizza. Il faudra que je retienne cela pour une prochaine fois. Tout est en ordre pour demain. Je me colle au pieu. Je regarde l’heure, il est minuit et demie. On est déjà demain. Dans quelques heures, je décolle pour l’île de la Martinique. Il est temps de dormir. Extinction des feux.

Est-ce un hasard ou un coup du sort ? Le chauffeur de taxi qui me prend en bas de chez moi est métis. Nous échangeons quelques phrases. Il m’apprend que toute se famille et lui-même sont originaires de Sainte Marie, un patelin sur la côte Est de la Martinique. Au bout d’un moment, р force de parler de l’île, j’ai l’étrange sensation d’être déjр arrivé р destination. Le taxi me dépose р l’aéroport, le chauffeur me salue, envieux, avant de repartir. Le nez collé au hublot, je regarde la piste défiler et je jette un dernier regard au ciel gris-souris parsemé de gros nuages moutonneux.

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L’avion décolle, je sens mes tripes qui valsent р l’intérieur. J’aurais dû prendre un déjeuner un peu plus conséquent. Il y a des matins comme celui-ci où je sors de chez moi avec un unique café dans le ventre. Je comptais me rattraper en arrivant р l’aéroport mais je ne l’ai pas fait. Tout cela se traduit par une méchante dalle à onze heures du matin. Une fois que nous aurons le droit de nous détacher des sièges, j’irai taper un truc à bouffer auprès des hôtesses. L’avion se stabilise. Le signal nous autorise à déboucler la sangle. Je me lève et pars en quête de nourriture auprès de ces dames. Je m’approche de l’une d’elle.

– Bonjour Monsieur. – Bonjour madame. – Désirez-vous quelque chose ? – Oui. – En quoi puis-je vous être utile ? Ses collègues se retournent. Elles ont arrêté de

tchatcher. Je tire une gueule de chien battu. Tout l’auditoire autour de moi semble subitement inquiet.

– J’ai faim. – Ah. Nous allons commencer à vous servir des

repas dans une petite heure. Patientez, encore un petit peu. Cela va vite arriver, vous verrez.

– Je ne pense pas que je tiendrai jusque là. – Monsieur, il y a un règlement à respecter. Vous

comprenez ? Nous ne pouvons pas nous permettre de nourrir les passagers lorsque bon leur semble.

– Eh bien, faites une exception. – Allez vous rassoir, s’il vous plaît, je vous

promets que nous nous arrangerons pour que vous soyez dans les premiers servis.

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– Il y a urgence mesdames, j’ai les crocs. Donnez-moi quelque chose pour me sustenter, s’il vous plaît, sinon je dévore mon siège, celui de mon voisin et la dame qui se trouve devant moi sera mon dessert.

– Vous plaisantez, j’espère…. – J’en ai l’air ? – Calmez-vous, calmez-vous… La charmante dame prend soudain pleinement

l’état de ma détresse. Elle ouvre un placard qui est plein comme un œuf de denrées alimentaires. Elle attrape des barres chocolatées. Elle m’en tend trois.

– Tenez, prenez ceci. Cela vous aidera à patienter. – Merci madame. – Et s’il vous plait, emmenez cela discrètement

jusqu’р votre siège. – Ne vous en faites pas et merci encore. Je planque le tout dans ma poche de pantalon. Je

retourne m’assoir très satisfait. Je déballe et j’avale mes trois saloperies en moins de deux. Cinq minutes après, mon estomac calé pour l’instant ne me sollicite plus. Seulement ces conneries de barres au chocolat n’ont fait que remplacer un mal par un autre. J’ai terriblement soif ! Et aller demander de l’eau tout de suite aux hôtesses ne me parait pas judicieux, j’en suis intimement convaincu.

Quelle baffe ! Je sors de l’atmosphère aseptisé et climatisé de l’avion et entre dans le doux climat de l’île de la Martinique. Tu parles ! Je passe de l’ambiance confortable р l’enfer d’une hygrométrie dévastatrice. J’ai l’impression de quitter l’avion et de me jeter dans un four humide. Dans le genre cuisson au bain marie au format XXL, on ne peut pas rêver mieux. J’ai quitté la grisaille parisienne et je débarque

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dans cette moiteur tropicale en plein début d’après midi. Je ne trouve de répit qu’en montant dans le taxi climatisé qui m’emporte р l’hôtel. J’ai même trop froid dans la bagnole. Finalement la climatisation, c’est encore un bon truc pour se choper la crève et faire tourner en arrière-plan les bataillons de l’industrie pharmaceutique. Ils doivent s’en mettre plein les fouilles au passage, avec tous ces rhumes nés via ces réfrigérateurs pour viandes vivantes. Mon chauffeur de taxi est un blanc, décidément. C’est un ancien chauffeur issu de métropole qui œuvrait dans la banlieue parisienne. Il s’est maqué avec une doudou locale dont il est tombé raide amoureux lors de son premier séjour sur l’île. C’était d’ailleurs ses premières vacances en Martinique et il n’est jamais rentré. Je descends avec mes bagages du taxi. J’affronte de nouveau le climat tropical jusqu’au hall de l’hôtel où je retrouve la climatisation. Une ravissante donzelle digne de figurer sur une carte postale estivale est р la réception. J’ai l’impression d’avoir face р moi une vahiné qui s’est fait la valise de Tahiti. Il me faut peu de temps pour me rendre compte que c’est le genre de femme qui plaît aux hommes et qui le sait. Elle joue de son charme avec un infini dosage digne des plus grands alchimistes. J’ai la chambre numéro… je vous le donne en mille ! J’ai la piaule soixante neuf. Cela n’a pas l’air d’émousser la miss plus que cela. Remarque, je suis tout de même dans un quatre étoiles, pas dans le bouge du coin. Elle appelle un loufiat qui surgit illico de nulle part. Je salue la gravure de mode. Le gusse m’emboîte le pas. Nous quittons le hall. Je vais prendre possession de mes quartiers. La vue de ma chambre est magnifique. On croirait voir les affiches

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des agences de voyages. Je passe par la douche, cela me requinque quelque peu du décalage horaire. Je suis encore en train de m’essuyer lorsque mon portable sonne. C’est Stein.

– Allô ? – Paul, C’est Stein… – Bonjour Boss. – Où êtes-vous ? – Je viens d’arriver р l’hôtel depuis peu. – J’ai du nouveau, pour vous. – Déjà ? – Oui, Finura-Carnicero et Ме а evic ont été

aperçus р l’aéroport de Fort de France ce matin. – Ce matin à Paris ? – Non, ce matin, heure locale pour vous. En fait,

deux personnes correspondant à leur signalement ont de nouveau fait une réservation pour demain…

– Ils repartent demain, déjà ? – Veuillez me laisser finir au lieu de

m’interrompre ! – Oui, boss. – Ils ont réservé, disais-je, un hélicoptère auprès de

la compagnie Héliparadise pour demain après-midi. Nos services ont réussi à entrer dans leur serveur informatique. Il ne vous reste plus qu’a trouver un moyen de nous cueillir gentiment ces deux personnages et vérifier si ce sont bien nos deux bandits.

– D’accord, mais ensuite ? – Si tel était le cas, je vous enverrais en temps réel

des instructions pour la suite de l’opération. Je ne veux rien mettre en œuvre avant d’être sûr que ce soit

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bien eux. Sinon, imaginez un peu le grabuge que cela pourrait donner.

– Oui, je vois d’ici le tableau. – Leur vol est prévu pour dix heures demain matin.

Ils décolleront de l’héliport situé dans l’aéroport de Fort de France.

– D’accord. – Pour l’instant, vous ne quittez pas votre

chambre ! – Ah bon ? – Vous allez avoir la visite d’un de nos contacts

locaux. Il vous transmettra le plan de l’héliport et vous donnera une arme.

– Une arme ? Cela ne va pas être facile à dissimuler avec les tenues que l’on porte ici.

– Vous l’attacherez р la cheville, cela vous astreindra р porter un pantalon. Ce n’est pas insurmontable, me semble-t-il ?

– Non boss. – Des questions ? – Non. – A bientôt Paul. – Au revoir boss. Eh bien moi qui me réjouissais d’avance d’aller

piquer une tête dans la piscine de l’hôtel c’est loupé. Me voila cloîtré dans cette piaule. Pour compenser cette déception, j’appelle la réception et je demande que l’on me monte de quoi grignoter. Dans le bar de la chambre je jette mon dévolu sur ce que j’y découvre et je me concocte un cocktail made in Paulo.

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Le petit en-cas additionné au cocktail m’envoient sombrer dans les méandres d’une sieste post-digestive, dont la sonnerie du téléphone de la chambre n’a de cesse de me sortir. Je décroche enfin. Mon contact est arrivé, il est en bas dans le hall. Je le fais monter. Je profite de ce laps de temps pour me passer la bobine sous l’eau froide. Ça frappe.

– Entrez ! Un grand métis qui ne doit pas avoir trente piges et

taillé comme un lutteur de foire atterrit de sa masse imposante devant ma pomme. Il arbore un large sourire avec des dents blanches à en faire pâlir de jalousie le bétail asservi au cinématographe hollywoodien. Dans sa main il tient un sac de sport jaune rayé de noir. Il me lance d’une voix douce en parfait décalage avec le reste du bonhomme :

– Monsieur Lux bonjour, Je suis Hedy Laviolette, votre contact.

Eh bien… Dire que je me plains parfois de porter le prénom et le nom que m’affublèrent jadis mes joyeux farceurs de géniteurs, Hedy Laviolette n’est pas gâté non plus le pauvre garçon.

– Salut Hedy, on se tutoie, ok ? On se sert les louches, j’ai l’impression d’avoir

retrouvé mes cinq ans tant ma main paraît petite comparée à la paluche de ce géant. Quelle poigne ! Oh la vache quelle poigne a ce garçon, du genre capable de briser une noix de coco avec deux doigts.

– Ok monsieur Lux. – Attends, pas de monsieur Lux, moi c’est Paul,

d’accord. – Pas de souci, c’est d’accord Paul…

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– Très bien… Euh, t’as soif ? Tu veux prendre quelque chose ?

– Volontiers. – Tu veux quoi ? – Avez-vous un jus de fruit ? – Un jus d’ananas, ça fera l’affaire ? – Oui… – Tiens. – Merci Paul. – Bon j’vais prendre une bière pour

t’accompagner, j’suis plus р ça prêt. – Cela fait combien de temps que tu es arrivé en

Martinique Paul ? – Quelques heures. – Le voyage s’est bien passé ? – Oui, un voyage normal, et trop long comme

toujours à mon avis pour les voyages en avion. Vivement le jour où l’on pourra se faire téléporter et se déplacer instantanément… Alors que m’apportes-tu jeune homme ?

Hedy ouvre son sac, il y farfouille et sort quelque chose enveloppé dans une serviette de plage. Il me le tend.

– Tiens Paul, je commence par le plus important. – A en voir le poids, je suppose que c’est un

flingue. – Tu supposes bien et voici les cartouches. Je déballe le joujou. Il est balaise. – Attends ! Mais qu’est ce que c’est que ce truc ?

J’n’vais pas р la chasse aux éléphants.