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Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka : Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT Réalisée par : Mlle Peggy Prisca OUOKO YANGOUNZA Sous la Codirection de : Madame Anne OUALLET Maître de conférences en Géographie à l’Université de Rennes2 et de Monsieur George NGASSE Maître de conférences en Gestion Forestière ANNEE ACADEMIQUE: 2009 - 2010

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Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

Aka :

Cas de la Commune de Balé-Loko

RAPPORT

RRééaalliissééee ppaarr ::

MMllllee PPeeggggyy PPrriissccaa

OOUUOOKKOO YYAANNGGOOUUNNZZAA

SSoouuss llaa CCooddiirreeccttiioonn ddee ::

MMaaddaammee AAnnnnee OOUUAALLLLEETT

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AANNNNEEEE AACCAADDEEMMIIQQUUEE:: 22000099 -- 22001100

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Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

Aka :

Cas de la Commune de Balé-Loko

RAPPORT

RRééaalliissééee ppaarr ::

MMllllee PPeeggggyy PPrriissccaa

OOUUOOKKOO YYAANNGGOOUUNNZZAA

SSoouuss llaa CCooddiirreeccttiioonn ddee ::

MMaaddaammee AAnnnnee OOUUAALLLLEETT

MMaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess eenn GGééooggrraapphhiiee àà ll’’UUnniivveerrssiittéé ddee RReennnneess22

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MMoonnssiieeuurr GGeeoorrggee NNGGAASSSSEE

MMaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess eenn GGeessttiioonn FFoorreessttiièèrree

AANNNNEEEE AACCAADDEEMMIIQQUUEE:: 22000099 -- 22001100

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i

DEDICACE

Nous dédions ce mémoire à nos parents:

-

‐ Anne Marie YAKOY pour son soutien moral.

Feu Nicolas Julien OUOKO, qui nous a donné le goût des études,

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ii

REMERCIEMENTS

Nous voulons remercier la Comité Internationale de l’UNESCO.

Le Gouvernement centrafricain.

Le Secrétaire Général de la Comité Nationale de l’Unesco.

Le Secrétaire Général de MAB UNESCO de Centrafrique.

A travers ce mémoire, nous voulons adresser notre profonde reconnaissance et nos

remerciements à notre Directeur, en la personne de Madame Anne OUALLET, Maître

Assistant de géographie à l'Université de RENNES2 qui a bien voulu assurer la direction de

ce travail.

Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous les professeurs de la Faculté des

Lettres et Sciences Humaines (F. L. S. H) et en particulier ceux du Départements de

Géographie qui nous ont prodiguée de sages conseils et contribué à notre formation. Nous leur

témoignons notre profonde gratitude.

De même nous tenons à remercier tous ceux qui ont accepté de mettre à notre

disposition toutes informations utiles à la réalisation de ce travail.

Nos remerciements vont à l'endroit de:

− Le directeur du projet PARPAF et toute son équipe qui ont mis à notre disposition les

informations utiles à la réalisation de ce travail;

− Monsieur Athanase YAMBELE, chef de service de l'hydrologie qui a bien voulu nous

donné des informations techniques.

− Monsieur Daniel DANGOLA, Monsieur Claude BOMBA et monsieur Marcel KOKO

pour leur conseil et orientation.

− Monsieur KAMATCH ICHAM et toute son équipe de bien vouloir nous recevoir sur

son site.

− Mademoiselle Mathilde BIGO pour son soutien morale.

− Tous les habitants de la Commune de Balé-Loko auprès desquels nous avons collecté

des données, pour le soutien dont ils nous ont fait preuve durant nos séjours chez eux.

Que tous les amis et toutes les connaissances qui, de près ou de loin, nous ont aidées dans

la réalisation de ce modeste travail, reçoivent ici nos remerciements les plus fraternels.

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iii

ABREVIATIONS ET SIGLES

SCAD : Société Centrafricaine de Déroulage

O R S T O M : Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer

O N G : Organisation Non Gouvernementale

AFD : Agence Française de Développement

CAS/DFT : Compte d’Affectation Spéciale de Développement Forestier et Touristique

CIRAD : Centre International de Recherche Agronomique et de Développement

IGN : Institut Géographique National

PARPAF : Projet d’Appuis à la Réalisation des plans d’Aménagements Forestier

PEA : Permis d’Exploitation et d’Aménagement

SIG : Système d’Information Géographique

UFG : Unité Forestière de Gestion

MAB : Man and Biosphère

UNESCO : Organisation des Nations .

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SOMMAIRE

DEDICACE………………………………………………………………………i REMERCIMENTS………………………………………………………………ii SIGLE ET ABREVIATION……………………………………………….…...iii

SOMMAIRE…………………………………...……………………………….iv

RESUME EXEUTIF…………………………………………………………….I INTRODUCTION ..………………...…………………………….………………………1 PREMIERE PERTIE :

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7

Chapitre 1. Méthodes …………………………………………………………………..…….9

Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14

DEUXIEME PARTIE :

CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA

COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18

Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20

Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36

TROISIEME PARTIE:

INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES

PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES

AKA………………………………………………………………………………..……..43

Chapitre 5 : Appropriation et description des patrimoines naturel et

culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45

Page 7: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

Chapitre 6 : Les incidences socio-économiques et culturelles……………..…..59

Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71

CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75

ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77 INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80

GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82 TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84

ANNEXES……………………………………………………………………………………86

TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100

Page 8: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

I

1. Informations personnelles

Noms: OUOKO YANGOUNZA Prisca Peggy. Adresse (professionnelle): Étudiante à l'Université de Rennes2; E-mail:[email protected]; [email protected] 2. Titre de la Bourse de recherche : Bourses du MAB pour Jeunes Scientifiques U N E S C O.

Titre de recherche: « Contribution à l'étude d’incidences de l'exploitation forestière sur les patrimoines culturel et

naturel chez les pygmées Aka: Cas de la Commune de Balé Loko ».

3. Texte original: langue utilisée dans le rapport: Le français. Nombre de pages Nombre de tableaux et chiffres.

4. Pays & région: République Centrafricaine; Région d'Afrique Central. Nom de la réserve de biosphère : la

réserve de la Basse Lobaye. Le lieu de recherche: la Commune de Balé-Loko.

5. Objectifs: l’étude cherchera à comprendre les défis à relever contre l’incidence négative de l’intensification de

l’exploitation forestière sur la déperdition des patrimoines culturels et naturels chez les pygmées Aka de la

Commune de Balé-Loko, car la forêt représente chez eux un patrimoine sacré et un système de vie où ils puisent

leur culture dont la préservation est fondamental. Le présent travail procédera à : Analyser la situation du

patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel ; Faire une revue des stratégies existantes mises en place par les

départements sectoriels chargés de l’environnement, du développement du tourisme et de l’artisanat. Enfin,

proposer un dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication des Aka et leur

participation à l’atteinte des principes du développement durable.

6. Recherche et méthodes: Pour mener à terme les investigations, nous avons procédé à 3 démarches:

La recherche documentaire: différents ouvrages d’ordres méthodologique, général et spécifique abordant notre

thème d’étude ont été consulté en vue de faire leur synthèse et d’organiser des thématiques.

L’observation sur le terrain : les travaux de recherches nécessitent de faire connaissance du terrain, afin de

comparer les données documentaires à la réalité du terrain. Pour ce faire, nous avons effectué plusieurs sorties sur

le terrain.

La méthode d’enquête: nous avons utilisé la Méthode Accélérée de recherche Participative (MARP) qui nous a

permis aussi de collecter des données qualitatives ou quantitatives.

Comme dans tout travail, il ne manque pas de difficultés. Ainsi pour la réalisation de ce travail nous avons

rencontré de nombreuses difficultés dont les conséquences ont pesé de manière directe ou indirecte sur

l'élaboration de ce mémoire. Il s'agit des difficultés d'ordres technique et sanitaire. Du point de vue technique, nous

avons fais: Des photographies; Des cartes régionales; Des graphiques et des tableaux pour étayer nos analyses

telles qu'on peut les découvrir tout au long de ce rapport.

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II

7. Résultats majeurs: Cette étude nous amène à comprendre la complexité de l’enjeu de l’exploitation forestière

non seulement au niveau régional et national mais aussi au niveau planétaire, car, l’importance des interactions

dans l’écosystème, la disparition de l’une d’elle peut entrainer la modification de l’ensemble, car la biodiversité est

source de survie, elle joue un rôle très important dans la fixation du carbone, la protection de sols et le filtrage de

l’eau.

La perte de la biodiversité:La forêt qui autre fois primaire, a subit beaucoup de pression et disparaît

progressivement, l’état actuel du couvert végétal forestier témoigne d’une accélération des processus de

déforestation (Cf. la carte d’aménagement forestier)1 du fait d’une progression de l’agriculture sur brûlis

consécutive à l’augmentation de la pression démographique, ce rythme de défrichement dans les Assiettes de

Coupes abandonnées ont pour conséquence la de conquête forestière , l’abandon cultural est lente, voir même

impossible et se traduit par une dynamique poste- culturelle de savanisation; L’incidence social est conséquent :

Les ressources forestières nécessaire à la satisfaction des besoins vivriers et culturaux des pygmées Aka.

MALTHUS dans sa conception mettait en cause la « croissance démographique, source d’une pression accrue sur

l’environnement ». Les bruits sonores des machines font fuirent les animaux loin vers la forêt du Congo, ce qui

fait que l’activité principale qui est la chasse est fait plus loin dans la forêt près de la frontière avec le Congo,

entraînant des conflits avec les voisins congolais.

Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous, Sipo sont des essences

sur lesquelles les pygmées ramassent des chenilles, leur rareté fait que les chenilles sont devenues de plus en plus

rares. D’après les résultats de l’enquête faite, 40% des enquêtés déplorent l’éloignement des campements de

ramassage, ils disent qu’au par avant le ramassage se faisait autours de la maison, maintenant, il faut parcourir plus

de 50 kilomètres dans la forêt pour le ramassage. Lors de notre passage les ramasseurs ont passé plusieurs jours

dans la forêt en quête des chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.

La pluviométrie annuelle en 2008 était de 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette valeur pluviométrique

qui est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible de la forêt et peut influencée l'équilibre du

milieu (Cf. tableau n °11: pluviométries moyens).

A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable de puiser et de fixer le CO2 en excès dans l’atmosphère

afin de lutter contre l’effet de serre. C’est dans sa phase de maturité que la forêt un véritable puits de carbone, or

ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le commerce, c’est ce qui devient inquiétante à l’échelle globale.

1 Plan d’aménagement de la SCAD

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III

La disparition progressive des pratiques et des modes de vie traditionnels: avec l’arrivée des Sociétés

forestières, les pygmées accèdent à un travail rémunéré, connaissent de nouvelles techniques et accèdent à un

niveau de vie supérieur par rapport à celui de leur milieu ; Le processus a été fait de sorte que les pygmées Aka se

trouvent dans l’impossibilité de continuer à mener le mode de vie traditionnel et de respecter ses coutumes,

détruisant ainsi la structure sociale et l’organisation politique et culturelle entraînant des conflits de génération et

modification des rapports entre les jeunes et les anciens. Selon certains enquêtés, ceux-ci sont le plus souvent sont

rejeter ou supprimer par leur société.

La perte d’accès de la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites sacrés: le fait

que plusieurs pistes (adjalo en langue Aka) sont ouvertes pour le passage des engins et les bruits constituent une

profanation des lieux sacrés des Pygmées qui perturbent les rythmes de pratiques et rites traditionnelles qui se font

dans la forêt (60% des enquêtés). Leur système alimentaire détruite, certains arbres fruitiers sont abattus, de plus,

les pièges posés pour les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie de plus en plus dans la forêt

Congolaise. Il en est de même pour l’eau, car au passage des engins de construction ou d’abattage, les ruisseaux

sont taris ou pollués voir disparaître, cette denrée déjà rare devient alors un besoin de plus pour les Pygmées.

La Santé: l'augmentation de la prévalence des maladies sexuellement transmissibles, due à la cohabitation

des pygmées avec la population venue pour l'achat des produits de la chasse et de la cueillette, et aussi de leur

relation avec les ouvriers de la société.

L’influence des populations locales: les pygmées travaillent périodiquement dans les champs

(défrichages, la récolte, séchage du manioc), ils sont payés 500f CFA par jour. Ils devraient fournir aux villageois

du gibier, mais ceux- ci préfèrent les vendre aux clients venus d'ailleurs (de Mbaïki, Pissa et Bangui) ce qui les

met en situation de mésentente avec leur chef traditionnel. Quarante pour cent (40%) des enquêtés disent que par

mois ils ont trente à cinquante- milles francs (30000- 50000 FCFA) de revenu de gibiers vendu.

CONCLUSIONS

Recommandations de la recherche: apporter des amendements à la législation pour une reconnaissance légale

des terroirs coutumiers de la communauté Aka; Appuyer le PARPAF dans le cadre de suivi et évaluation efficace

de la société forestière existante; Initier un projet de gestion associant l'écotourisme et l'exploitation forestière

durable et intégrer les Aka au processus afin de valoriser leur savoir et leur culture comme à Dzanga Sangha.

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INTRODUCTION

La commune de Balé-Loko est située dans la région forestière du Sud-ouest de la

République Centrafricaine. Cette zone renferme d’importants volumes de bois précieux,

exploité depuis plus d’un demi-siècle par des Sociétés Forestières qui se sont succédé sur le

site. Ces entreprises ont réalisées une exploitation intensive de la forêt. Ce n’est qu’en 2004

que l’exploitation a commencé à être sélective avec l’arrivée du Groupe Kamach et la mise en

œuvre du plan d’aménagement.

La proportion disponible d’espèces disparues dans les zones exploitées et cultivées ne

cesse de croître. Or cette zone forestière constitue aussi un sanctuaire où vivent des minorités

Aka qui y pratiquent leurs activités socio-culturelles. Ce sanctuaire représente un enjeu majeur

pour ces populations de paysans, non seulement enjeu foncier et forestier (écologique), mais

aussi un enjeu économique et culturel. L’exploitation forestière, qui contribue certes, au

développement de cette région a des répercussions néfastes sur les patrimoines culturel et

naturel des pygmées Aka et qu’elle risque d’handicaper la génération future.

En effet, au cours des dernières décennies, les progrès techniques et scientifiques liés

au développement de l’industrie ont engendré beaucoup de problèmes à l’environnement. A

l’échelle mondiale, l’émission des gaz à effet de serre entraîne le réchauffement de la planète,

la perte de biodiversité, la pollution des eaux et de l’air et l’appauvrissement de la couche

d’ozone. A l’échelle locale, ce sont des communautés locales qui sont affectées par la

détérioration de leur milieu et la déstabilisation de leur organisation. C’est le cas des

populations Aka dans la Commune de Balé-Loko.

Face à ce type de perturbations observées tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle

locale, la communauté internationale a émis la nécessité d’une prise de conscience et

l’importance d’actions en posant les bases de la notion de développement durable en terme de

progrès social, économique et environnemental. Tout cela conformément à l’Agenda 21,

adopté à la conférence de RIO, le 29 décembre 1992 par la communauté internationale, ce qui

représente l’instrument de référence dans le combat afin d’éliminer les causes de la

dégradation de l’environnement.

En 1993, la République Centrafricaine a souscrit aux grandes décisions issues de la

1

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Conférence de Rio. Par conséquent, les recommandations relatives à l’Agenda 21 doivent

s’appliquer au niveau local.

La plupart des acteurs, État, ONG de conservation de la nature, ONG de

développement, organisation paysanne reconnaissent aujourd’hui la nécessité d’associer les

stratégies de conservation de la biodiversité et la valorisation du potentiel de développement

par les communautés. Les parties prenantes insistent sur la nécessité de la conservation des

aires protégées, l’importance de la protection de la biodiversité et donc sur les programmes de

préservation des écosystèmes. On entend par protection « l’action de protéger qui veut dire

assister, prêter secours à quelqu’un de manière à lui garantir sa sécurité, d’existence de

quelque chose, favoriser le développement de quelque chose ». Les aires protégées devraient

l’être sur les plans écologique, culturel et économique. Malgré cette volonté annoncée de

protection, les sociétés forestières continuent à faire des ponctions inconsidérées sur cette

richesse qui est la forêt et qui représente un patrimoine naturel reconnu chez les pygmées Aka,

avec lequel ils pratiquent leur culture qui est classée par l’UNESCO en tant que patrimoine

culturel.

En République Centrafricaine, l’année 2007 a été marquée par des avancées dans le

domaine de la politique économique et financière à travers la définition des réformes

institutionnelles, la mise en place d’un cadre général de planification triennale de lutte contre

la pauvreté, le DSRP1 2008-2010. A travers cet instrument, le pays s’est engagé à renforcer la

gestion des finances publiques en vue de l’amélioration des résultats macroéconomiques, de

soutenir la croissance, l’intensification de l’exploitation des ressources de base par

l’augmentation de la production agricole, forestière, minière et la réhabilitation des

infrastructures de transport, des bâtiments, de la communication. Parallèlement, la République

Centrafricaine s’est dite prête à œuvrer pour le développement durable.

La Commune de Balé-Loko est une région économique à caractère sous développée,

basée essentiellement sur une masse rurale handicapée par la faillite de la Société Africaine

Forestière et Agricole (SAFA) et la disparition de l’Agence de Développement de la

Caféiculture Familiale (ADECAF). L’exploitation forestière est une des solutions à ces

problèmes, et doit permettre de créer des nouvelles conditions d’expansion économique et de

favoriser ainsi l’apparition d’un pôle de développement.

Cependant, la pression enclenchée par la réalisation d’une telle ambition d’exploitation

1 DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

2

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économique amènera sans nul doute des perturbations écologiques : influence directe et

indirecte sur les régimes des pluies, le cycle des saisons, l’évolution des cours d’eaux dans les

bassins hydrographiques, la dégradation de la biodiversité et de la fertilité du sol, en d’autre

terme plus simplement l’écosystème forestier qui constitue le cadre de vie des pygmées. Ces

aspects ne sont malheureusement pas pris en compte dans le DSRP.

Les mesures de gestion de l’incidence de l’exploitation des forêts sur l’habitat des

pygmées sont donc à promouvoir. La prise en compte des conséquences de cette pression sur

la forêt est un défi très important, qu’il est indispensable de combler. C’est pourquoi, il est

important de réfléchir aux incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et

naturel chez les pygmées Aka. Cette étude peut être la pionnière dans le domaine à partir de

l’étude du cas de la Commune de Balé-Loko.

En préliminaire, la définition de quelques concepts clés permet de mieux cerner ce

thème.

Contribution : une contribution c’est un apport que l’on fait à travers la recherche

scientifique, à une étude donnée. Notre mémoire se voudrait être une contribution à la

connaissance de ce milieu forestier dont le riche patrimoine risque d’être entamé par le

développement actuel.

Étude d’incidence: selon le dictionnaire le nouveau petit Robert de la langue française de

2007, « c’est une étude des conséquences éventuelles d’une action sur l’environnement »2. Il

s’agit bien ici d’essayer d’évaluer les retombées du type d’exploitation en cours et d’en

mesurer les conséquences.

Exploitation forestière : d’après le dictionnaire de l’environnement, « c’est l’ensemble des

opérations de récolte conduisant à la production du bois brut sous forme de grumes, rondins

ou éventuellement de plaquettes »3. Cela nous amènera à montrer les différents acteurs et

opérations de l’exploitation de la forêt dans cette Commune forestière pour laquelle le milieu

apparaît comme un patrimoine central. Ce patrimoine peut être dédié comme naturel et

culturel.

Patrimoine naturel: d’après RAMADE François, « c’est l’ensemble des écosystèmes peu ou

pas modifiés par l’homme ainsi que l’ensemble de la biodiversité qui leur est associé »4.

2 Le dictionnaire le nouveau petit Robert de la langue française de 2007, 3 Le dictionnaire de l’environnement 4 Le dictionnaire encyclopédique de l’écologie et des sciences de l’environnement. Page 583. 2è édition DUNOD.

3

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Patrimoine culturel se définit selon l’UNESCO comme « l’ensemble des éléments matériel

et immatériel qui contribuent à maintenir et a développer l’identité et l’autonomie de son

titulaire dans le temps et dans l’espace par adaptation à son milieu »5.

La formulation de la problématique aide à comprendre les enjeux et défis à relever.

Ainsi, certaines questions restent en suspens et méritent d’être intégrées dans la contribution à

l’étude d’incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et naturel chez les

pygmées Aka. Les questions suivantes apparaissent essentielles: comment se font

l’appropriation et la transmission du patrimoine chez les pygmées Aka? Quels sont les enjeux

de ces patrimoines ? Quelles sont les problématiques de ce patrimoine? Quels sont les moyens

de conservation et de mise en valeur de ces patrimoines ?

Ces questions seront au cœur de la présente étude. Elles amènent à la fois à faire l’état de

l’habitat des pygmées Aka, cas de la Commune de Balé-Loko et à en prévoir les mutations

probables. Il faudra donc analyser l’intensification de l’exploitation forestière et ses

répercussions sur l’habitat, sur le mode de vie des pygmées Aka et finalement sur leurs

activités et leur fonctionnement économique et social.

Suivre cette problématique permet de baliser le travail et de se demander si l’application des

politiques adaptées aux problèmes récurrents permet effectivement de garantir la durabilité

environnementale à travers l’annonce de la conservation, de la protection du paysage, du

patrimoine culturel, naturel et la mise en place d’un plan de prévention des incidences

négatives. La prise en compte des différents types d’approche et de gestion participative est

un des éléments important de ce travail. Par exemple la communication sociale est un moyen

qui cherche à fixer une identité de vue au sein de la communauté humaine visant à donner un

sens à l’action de préservation de la culture et à enrichir la connaissance commune pour faire

face à une perdition culturelle. La gestion adaptative est, elle, une approche de la gestion

reconnaissant d’une part, le manque de reconnaissance univoque et définitive sur le

comportement des écosystèmes et d’autre part, l’incertitude qui domine leur inter action avec

eux. La gestion participative et la préservation du patrimoine culturel Aka permettront de le

montrer.

La formulation de l’objet du travail permet d’orienter l’étude. L’étude cherchera à

comprendre les défis à relever suite aux effets négatifs de l’intensification de l’exploitation

forestière sur la déperdition des patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka de la Septembre 2002. 5 Http// :www.unesco.org/fr

4

Page 15: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

Commune de Balé-Loko. De même notamment la forêt représente chez eux un patrimoine

sacré et un système de vie où ils puisent leur culture et pourquoi la préservation est

fondamentale.

Le présent travail qui se veut une contribution à l’étude d’incidences de l’exploitation

forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka amènera à la fois à

analyser la situation du patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel, et à faire une

revue des stratégies existantes mises en place par les départements sectoriels chargés de

l’environnement, du développement du tourisme et de l’artisanat. Enfin, il proposera un

dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication des Aka et

leur participation aux objectifs des principes du développement durable.

Les résultats attendus sont de trois types

• Un état de lieux de l’habitat des pygmées de la Commune de Balé-Loko ;

• Les mutations probables liées à l’intensification de l’exploitation forestière;

• Les conséquences de l’intensification de l’exploitation forestière sur l’habitat, les

modes de vie et les activités des pygmées, ces conséquences seront analysées, et des

mesures correctives appropriées seront proposées.

Les matériels et méthodes

Afin de mieux traiter le travail, les méthodes d’enquêtes suivantes sont utilisées : la

recherche documentaire, l’observation sur le terrain, l’interview et le questionnaire.

La recherche documentaire

Elle a été fait en deux temps: avant l’observation du terrain, puis après. Durant la

période de janvier à février 2009, de la recherche dans les bibliothèques, sur les sites Internet

afin de faciliter la collecte des données sur le terrain a été réalisée. La deuxième période de

recherche documentaire, de septembre 2009 à mai 2010 a permis d’enrichir la réflexion et

l’écriture du mémoire à travers la recherche à la bibliothèque universitaire et à la bibliothèque

sociale de l’Université Rennes 2.

L’observation sur le terrain

Les travaux de terrain se sont déroulés sur 2 mois dans la commune de Balé-Loko. Du

5

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point de vue technique, des photos ont été réalisées pour illustrer les différentes activités et les

atouts du milieu. Le contact direct avec les populations à utilisé différent procédés. La

Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) est retenue pour avoir un aperçu sur

les savoirs traditionnels des autochtones. Un guide d’entretien et les différents outils suivants

ont été utilisés : interview semi-structurée ; profil historique ; carte du terroir. Un diagramme

de Venn6 et un diagramme Système7ont également été retenus. Sur le terrain, des interviews

semis structurés et l’administration du questionnaire ont été réalisées auprès des

administrateurs, des chefs de quartiers, à la mairie, auprès de la population, des groupements

d’agriculteurs, des chasseurs et des commerçants. Ce travail de terrain a été réalisé en équipe

(décrite plus loin) dans le cadre d’une recherche financé par l’UNESCO.

Le public cible en a été la population Aka qu’il nous faudra présenter.

A cet effet, la « Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur

les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka : cas de la Commune de Balé-Loko »

est structurée en trois grandes parties : la première sera consacrée au cadre méthodologique et

géographique de la recherche; la deuxième traitera des patrimoines culturel et naturel chez les

pygmées Aka; la troisième envisagera l’étude d’impacts de l’exploitation forestière sur le

patrimoine culturel des pygmées Aka. Enfin une conclusion interviendra en vue de faire la

synthèse de tout ce qui a été développé à travers cette étude.

6 Diagramme de Venn : c’est un représentation des ensembles de lignes simples fermées dans lesquelles les éléments d’une réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant une méthode visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étude des relations entre plusieurs ensembles et permet de faire plusieurs déductions qui peuvent permettre de résoudre un problème. Tiré sur le site : www. imath.log 7Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents concepts ou variables, de la manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://. www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf

6

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PREMIERE PERTIE

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

7

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Cette partie qui sera consacrée au cadre méthodologique de la recherche met en

évidence les activités qui ont été réalisées dans le cadre de l’exécution de ce mémoire relatif

à : « La contribution aux incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et

naturel chez les pygmées Aka : cas de la Commune de Balé-Loko ». Un certain nombre

d’activités ont été réalisées.

8

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Chapitre 1. Méthodes

Ce chapitre est consacré à l’ensemble des techniques et des moyens déployés pour la

collecte des données, à savoir: la recherche documentaire, la méthode d’observation et

d’enquête.

1. La recherche documentaire Les travaux antérieurs constituent une source de donnée pouvant orienter la recherche

sur le terrain, c’est une phase très importante de tout travail scientifique. Durant la période de

janvier à février, des recherches ont été effectués dans la bibliothèque de l’Université de

Bangui, celles des organismes internationaux (UNESCO8, OMS9, COOPI10), celle de

l’Alliance Française afin de faciliter la collecte des données sur le terrain, la recherche

bibliographique dans les bibliothèques de l’Université de Rennes 2, sur les sites Internet.

C’est ainsi que, dans le cadre de la réalisation de ce travail, un recours aux différents ouvrages

abordant ce thème d’étude en vue de faire leur synthèse et d’organiser des thématiques a été

fait. Des ouvrages d’ordre méthodologique, général et spécifique ont été consultés.

1. 2. Recueil des données et choix des villages

C’est la collecte des informations, ce travail se réalise avec une méthode et un site bien

déterminé.

Méthode d’observation et d’enquête

L’observation sur le terrain

Selon Claude BERNARD, l’observation scientifique est la constatation exacte d’un

fait à l’aide des moyens d’investigation et études appropriées à cette constatation. Cette

technique a pour but de recueillir des données relatives à un problème que l’on veut étudier.

Elle a permis de saisir le comportement des habitants (population cible) par rapport aux

problèmes posés.

L’observation directe qui, par définition, instaure un rapport entre le chercheur et le

groupe social qu’il veut observer. Du point de vue technique, des photographies pour illustrer

les différentes activités et les atouts du milieu ont été fait.

La méthode d’enquête

8 UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’éducation et la Culture 9 OMS : Organisation Mondiale de la Santé 10 COOPI : Cooperazione Internazionale est une Organisation Non Gouvernementale

9

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L’application de la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) qui est

basée sur les savoirs traditionnels des autochtones et qui a été développée entre 1970 et 1980

par les différents spécialistes de gestion de ressources naturelles a été utilisée.

Pour ces derniers, les méthodes habituelles de recherches ne permettent pas une bonne

compréhension des réalités du monde rural11. Cette méthode MARP propose que la collecte

de l’information auprès des communautés locales, lors des évaluations d’incidences sociales,

notamment dans les pays en voie de développement, se fasse par des groupes de discussions

restreintes.

Ces groupes représentant un forum pour réussir à acquérir la meilleure information

auprès des populations, l’utilisation seule des questionnaires ne garantissant pas l’obtention de

bons résultats. La méthode par groupes de discussion est également une des voies pour

interviewer plusieurs personnes en même temps.

Ainsi, cette méthode d’enquête par groupe de discussion est adaptée à cette recherche

qui ne vise pas à fournir un portrait statistiquement représentatif des caractéristiques d’une

population, mais une analyse qualitative de l’environnement social de la Commune de Balé-

Loko qui se trouve au sein du Permis d’Exploitation et d’Aménagement (PEA) 171.

C’est pourquoi un guide d’entretien et les différents outils suivants : l’interview semi-

structuré; le profil historique ; la carte du terroir ; le Diagramme de Venn et le Diagramme

Système ont été utilisés.

Un sondage par questionnaire, administré durant la période de 1er au 15 juillet 2009,

le tableau n°1 dans les Annexes n°1 illustre bien les personnes enquêtées, leur âge, leur

profession et leur résidence.

Lors des rencontres par groupes de discussion (23 au 30 juin 2009), les profils

historiques des villages ont été faits par la population. Cela a permis de retracer le parcours

des différents événements qui ont eu lieu durant les périodes antérieures, l’histoire de la

création du village et la mise en place de certaines activités dans le village.

Les diagrammes de Venn et système ont été réalisés par l’ensemble des groupes. Ces

outils font ressortir des liens de partenariat entre les parties prenantes ayant un intérêt dans

l’utilisation des ressources naturelles et montrent le groupe le plus influent de la communauté.

Ils permettent de faire plusieurs déductions qui semblent être problème.

11 BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991. « Introduction à la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) », page 2

10

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Tableau n°1 : Profil historique

Source : Tirée du document du miel au café, de l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment

de notre enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.

La carte du terroir

La réalisation de la carte du terroir par les villageois a permis de prendre connaissance

des types d’occupations du sol dans cette Commune. Les différents paysages disponibles sont

: le paysage agricole; le paysage d’exploitation forestière et le paysage forestier protégé.

Figure n°1 : Diagramme de Venn

Réalisé par : auteur

11

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Cette figure interprète visuellement comment les pygmées Aka sont perçues par la

communauté villageoise, les ONG et par la SCAD.

Figure n°2: Diagramme Système

Réalisé par : auteur

Cette figure montre de manière claire et concrète comment la forêt est considérée par

les différents acteurs.

Figure n°3 : l’organisation du territoire

Réalisé par : auteur

Cette figure montre comment le site de Balé-Loko a été réparti selon les activités socio-

économiques.

On peut noter dans le découpage foncier :

- une partie du territoire réservée aux habitations

- un domaine comportant les champs et les jachères

- un autre plus vaste réservé à la cueillette et à la chasse.

• Stratégie de mise en œuvre des activités

Elle est basée sur :

1) un stage de recherche à la société SCAD concrétisé par des entretiens avec les

administrateurs de cette société forestière ;

12

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2) la collecte des données statistiques de ladite société. Des enquêtes aux villages Kaka

et Zoméa qui appartiennent à la commune de Balé-Loko ;

3) le Focus Group avec le Maire, les chefs de groupe et les chefs de clans. Des enquêtes

auprès des pygmées Aka et de la population locale. Cette technique a permis, partant de

l’analyse de faits observés et collectés, de proposer des perspectives pour une réorganisation

possible de cet aménagement. Le tableau n°2 dans les Annexes n°2 illustre les différents

déroulements des activités réalisées.

13

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Chapitre 2 : Matériels

Ce chapitre explique comment le matériel a été utilisé à savoir la mise en place du

questionnaire et des guides d’entretien.

2.1. Le questionnaire

Dans le cadre de l’élaboration du questionnaire destiné à la collecte des données sur le terrain,

une majeure partie des hypothèses émises en tenant compte des objectifs est segmenté en 7

thèmes : identification du ménage, situation matrimoniale, catégorie socio- professionnelle,

niveau d’instruction, migration, déplacements, ressources naturelles tirées de cette forêt, que

pensez-vous de l’exploitation forestière par la SCAD?

2.2. Les guides d’entretien

Ils sont élaborés afin d’orienter l’entretien avec les responsables des institutions, le

Focus Group à travers un entretien qui a été réalisé avec les chefs de groupes (chasseurs,

danseurs, pygmées). Ils ont pour but de compléter les informations obtenues par la

documentation et par les questionnaires. Ces guides d’entretien étaient adressés aux

représentants du Ministère de Développement du Tourisme et de l’Artisanat ; aux

administrateurs du Projet d’Aménagement Forestier, aux administrateurs de la SCAD et aux

Focus Group (Mairie, chefs de groupe, chef de clan).

Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus Source : auteur

14

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Photo n° 1: Entretien avec le chef de groupement des chasseurs à Zomia

Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 11 heures 30 minutes

Tableau n°3 : Variables

Réalisé par : auteur

2 .3. Choix des villages et des camps forestiers

Le choix des villages est fait selon deux critères. D’une part, ils subissent l’influence

directe des activités forestières et d’autre part, ils sont à l’intérieur du PEA171. Il y a

beaucoup de pygmées Aka dans ces derniers.

2.4. Échantillonnage

Étant donné que les populations dans l’ensemble des villages vivent les problèmes

identiques, tels que les restrictions d’accès aux forêts, les conditions de vie médiocres, le

bouleversement des systèmes de valeurs, les relations de dominants à dominés avec le service

forestier et les exploitants forestiers, uniquement trois villages ont été échantillonnés, sans

risque de distorsion. Ces villages sont ceux de Kaka, de Zomia et de SCAD centre. La base

des données du recensement général de la population réalisé en 2003 a été utilisé, l’effectif de

la population était de 19483 habitants, pour cela, 194 personnes qui représentent 1 % de la

population totale communale ont été enquêté.

2.5. Le recueil des données

Les informations utilisées et analysées regroupent quelques données secondaires (les

données sur la démographie) et les cartes et figures. Elles sont issues de plusieurs sources : la

15

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documentation, la base de données de la compagnie forestière, les données d’observation, les

enquêtes effectuées dans les villages et dans les camps forestiers.

• Le dépouillement du questionnaire

A la fin de l’enquête, un dépouillement manuel du questionnaire est fait. Cette étape a

permis d’abord de codifier les modalités de questions ouvertes. Ensuite, une exploitation par

le logiciel Excel de tous les questionnaires a été faite. Par la suite, les fichiers des données

sont récupérés pour la tabulation des résultats de l’enquête. Des fréquences relatives ont été

obtenues à partir des fréquences absolues. Le tableau suivant illustre bien les données.

Tableau n°4: Pourcentage des enquêtés Source : auteur

• L’analyse et la synthèse des données statistiques

L’estimation du degré d’impact est faite selon l’importance accordée à la variable par les

membres de la communauté rencontrée. L’analyse documentaire, les enquêtes de terrain et les

observations sont des outils qui ont permis d’aboutir à une telle évaluation.

2.6. Organisation des équipes de recherche et matériaux utilisés

Les matériels servant de support pour la collecte sont: un appareil numérique pour la prise

des photos, un appareil enregistreur pour l’enregistrement des propos du focus group et des

cadeaux.

Ressources en moyens logistiques

Le véhicule de la société SCAD, le taxi-brousse, le taxi- moto et les pirogues sont

utilisés durant les déplacements.

Ressources humaines

L’équipe est composée de : un chef d’équipe (Géographe), trois agents dont deux

Forestiers, un Sociologue et un guide qui est un natif de la région. Le travail de chef d’équipe

(auteur) a été d’orienter les membres de l’équipe selon les attentes de la problématique de

l’étude, et de veiller au bon déroulement des travaux.

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Cependant, tout travail de recherche ne peut se réaliser sans difficultés. Ainsi les

difficultés rencontrées lors de cette recherche sont les suivantes.

Trois risques majeurs risquaient d’influencer négativement le déroulement de cette

enquête. Tout d’abord, le retard de paiement de la bourse par rapport au chronogramme de

recherche. La deuxième hypothèse de risque était liée au calendrier de l’enquête (Juin, juillet)

sur le terrain qui coïncide avec la période de ramassage et de cueillette chez les villageois, ce

qui fait que les rendez- vous ne sont pas respectés. Des passages supplémentaires sur le site

ont dû être effectués au mois d’août 2009 auprès des pygmées. Enfin, la communication est

difficile avec les pygmées qui ne peuvent s’exprimer sans la présence de leurs chefs

coutumiers qui sont les Bantous. Donc, il a fallu systématiquement demander l’accord des

chefs coutumiers. L’importance de la structure sociale sera développée plus loin dans le

mémoire pour expliquer ce fait.

17

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DEUXIEME PARTIE

CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA

COMMUNE DE BALE_LOKO

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Cette deuxième partie présente le milieu naturel avec les différentes formes d’activités

vitales des groupes humains en symbiose avec le milieu naturel. Pour cela, elle traite les

composantes naturelles et socio-économiques de la Commune de Balé-Loko.

19

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Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques

L’analyse du milieu géographique permet de mettre en exergue l’habitat naturel et les

menaces liées aux activités humaines qui auraient pour conséquence la modification de : sa

structure, sa composition, et son fonctionnement. Pour cela, l’habitat naturel et les activités

socio-économiques seront mis en évidence.

Figure n°4: Présentation de la Commune de Balé-Loko

Le cadre de l’étude est celui de la Commune de Balé-Loko qui est située entre 17°50’O

et 18°10’ de Longitude Est et entre 3°20’S et 3°50’ de Latitude Nord, avec une superficie de

600 Kilomètres carrés. Elle est limitée au Nord par la Commune de Mbaïki, au Sud par la

République du Congo, à l’Est par la Commune de Mbata, à l’Ouest par la Commune de

Moboma. Cette Commune était un Poste de Contrôle Administratif. Elle est devenue

Commune par Décret n°59/174 du novembre 1959 portant création des collectivités rurales

dans le district de la Sous-préfecture Mbaïki, chef lieu Lobaye. La population était de 12398

en 1988, suite au dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de

2003, la population était estimée à 19843 habitants pour une densité de 32 habitants au

kilomètre carré, parmi laquelle les pygmées Aka sont estimés à 2000 habitants. Elle est sous

l’autorité d’un Administrateur en la personne du Maire, et comprend deux arrondissement

dont: le premier est l’arrondissement de Zomia, le second est celui de Loko. La population de

la Commune à une évolution croissante depuis l’arrivée des sociétés forestières sur ce site.

Elle compte 26 villages, 4 groupements de villages et 3 hameaux.

3. 1. Composante naturelle

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L'habitat naturel c'est le milieu, l'environnement. Sa description et sa localisation

permettent de dégager les relations entre lui et son site, d’expliquer les différents éléments

constituant cet espace et d'analyser les liens qui existent entre cet espace et les différents

groupes qui existent sur site. Elle nous permet de connaitre les avantages et les offres que

regorge ce site et de comprendre l'usage qui en est fait.

3. 1. 1. La structure géographique

Les cartes topographiques de Mbaïki et de Mongoumba à l’échelle de 1: 200 000 (IGN)

ont permis de définir des unités du relief à travers l’espace. Ainsi, il ressort de celles- ci deux

unités du relief: il s’agit du plateau, la plaine creusé par la Lobaye et qui constitue la

dépression (figure n°4, à la page 20) qu’elle traverse plus au sud.

• Le plateau

La zone d’étude dont il est question ici est située sur le vieux socle du protérozoïque

inférieur et archéen, caractérisé par le complexe quartzo-schisteux, appelée la série

orographique et géologique de Bangui-Mbaïki-Boali. Cet ensemble est incliné de Nord–Ouest

vers le Sud–Est avec des interfluves poly-convexes. Il occupe la majeure partie de la région

avec des altitudes qui varient entre 572 mètres et 406 mètres.

Figure n°5 : Carte géologique de la Commune de Balé-Loko

Réalisée par : auteur12

• La plaine

Elle représente la zone la plus basse de la région, avec une altitude variant entre 406

12 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur de recherches OROSTOM5

novembre 1986).

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mètres à 350 mètres. Il s’agit là de ses assises morpho structurales (en grecque Morphée veut

dire forme et structure, qui se rapporte aux formes du relief étroitement liées aux structures

tectoniques).

• Le sol Le sol est la partie superficielle de l’écorce terrestre au contact de l’atmosphère, qui est

soumis à l’action de l’érosion, des animaux des végétaux aboutissant à l’altération et

l’ameublement des roches. D’après Y. BOULVERT, les sols de ce site sont ceux du bouclier

centrafricain de types ferralitiques remaniés modaux, rouges, parfois érodés. Ils sont

appauvris et décolorés. Lorsqu’ils se trouvent sur des alluvions et des colluvions de grandes

vallées du vieux socle. Les sols du site de Balé-loko ont été identifiés et classés comme suit:

1- les sols ferralitiques: il s’agit des types modaux à faciès rouges sur les pentes et les

plateaux, les sols appauvris modaux à faciès rouge au nord de la zone d’étude dans la région

déboisée; les sols remaniés modaux, qui sont en bas des pentes;

2- les sols peu évolués soumis aux intenses activités d’érosion. Les associations des sols

peu évolués, qui sont localisés sur les collines et caractérisés par une faible profondeur due à

la présence des blocs de roches ou de cuirasses, soient à de nombreux cailloux et gravillons en

surface;

3- les sols peu évolués non climatique, d’apport colluvial hydromorphe qui constitue le

bassin fluvial de la Lobaye. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne des zones ouvertes, exposées

au soleil, le sol change de texture, donc le climat conditionne l’humidité et la température du

sol.

3. 1. 2. Le climat

Le climat, en grec Klima (inclinaison), est en rapport avec les variations de la quantité

d’énergie solaire reçue par le sol, il dépend aussi de l’inclinaison des rayons solaires par

rapport au sol et des nuages.

La région est proche de l’équateur, donc elle reçoit perpendiculairement les rayons

solaires au proche de la verticale à midi, le rayonnement reçu par la terre est donc très

important. En plus de la qualité des sols, la pluviométrie et l’humidité relative déterminent la

végétation. Le climat défini l’état du temps et la température en un lieu précis et à un moment

déterminé. Cette zone d’étude a un climat de type guinéen forestier à sous climat Oubanguien,

caractérisé par un indice pluviométrique élevé, avec trois maxima pluviométriques (mai,

juillet, octobre), une température moyenne annuelle de 26 °C, de très faibles amplitudes, et

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une atmosphère chargée de vapeur d’eau très élevée (18 à 19 millimètres). L’indice

pluviométrique est de 6.3.3 c’est à dire : six (6) mois de période humide de mai à octobre avec

l’évapotranspiration inférieure à la pluviométrie, trois (3) mois de période intermédiaire de

mars à avril, puis en novembre durant laquelle ETP > P > 0,5 ETP, trois (3) mois de période

sèche durant laquelle P < 0,5 < ETP de décembre à février. Le déficit hydrique commence en

novembre et s’achève en avril. Les conditions climatiques déterminent la répartition des

animaux, la répartition de la température et de l’humidité.

• La pluviométrie

C’est l’étude de la répartition des pluies dans l’espace et dans le temps. La

connaissance de cette répartition est essentielle dans la mesure où les écoulements des eaux en

sont directement issus. La moyenne inter- annuelle des pluies de la période (2000) est de

123,8 millimètres. Le plus bas, le maximum en 1997 atteint 170,23 millimètres dans la

période 1996 à 2005, l’année la plus humide.

Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005

Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)

Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005

Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)

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Source : station météorologique de boukoko(Lobaye)

Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)

Réalisé par : auteur

Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008

Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)

Les mois d’août, septembre et octobre des années 1994 à 2003 ont respectivement : 275,45

mm; 268,2 mm; 262 mm. La pluviométrie annuelle en 2008 était de 1477,1milimètres pour

111 jours. Cette valeur pluviométrique inférieure à 1600 millimètres, est due au recul sensible

de la forêt. Cela aurait influencée l’équilibre du milieu.

3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique

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L’étude du milieu végétal permet de faire ressortir la valeur dont regorge le site de

l’étude. La végétation désigne l’ensemble des plantes que l’on peut trouver dans une région.

Elle joue un rôle important dans le milieu physique, car elle assure l’humidité et agit dans le

processus d’évaporation. Elle réduit l’écoulement hivernal, car elle intercepte la pluie qui ne

va pas jusqu’au sol; la forêt conduit à une atténuation des crues. La couverture végétale freine

l’érosion et joue sur le comportement hydrologique du lit d’un cours d’eau (les espèces

végétales vivant dans un lit quelconque d’un cours d’eau ont tendance à faire déborder ses

eaux en dehors du lit normal).

• La végétation

Selon la carte forestière de la Lobaye, le site de la Commune de Balé-Loko est couvert de

quatre types de végétation: la forêt secondaire, la forêt dégradée, le complexe de culture et le

complexe de jachère. Le couvert végétal est caractérisé par un peuplement d’arbres formés de

trois strates. Au sommet, la strate supérieure comprend des arbres ayant des fûts géants

pouvant dépasser 60 mètres, très robustes à petites feuilles résistantes. On trouve la famille

des méliacées (plantes arborescentes équatoriales) entre autre: les Entandrophragma, les

Sterculiacées (kola nitida, eyoung). En dessous, il y a la canopée constituée d’arbres à cimes

de 20 à 30 mètres de hauteur. La strate inférieure est un sous bois avec des jeunes arbres

d’environ 5 mètres de hauteur, des arbustes, des lianes. Ces plantes présentent de larges

feuilles ; le sous-bois est constitué des buissons et de petits arbustes. Certaines espèces du

sous-bois sont commercialisables et comestibles à savoir : le Beilschmeida, utilisé en cuisine,

le Dorstenia, le Gnetum africanum, légume forestier très apprécié.

La végétation joue un rôle biotique, car elle constitue un aliment pour les êtres vivants.

D’après le rapport d’inventaire de Projet de Plan d’Aménagement Forestière Projet d’Appui à

la Réalisation de Pan d’Aménagement Forestier(PARPAF), la forêt secondaire est dense à

dominance de Triplochiton Scléroxylon et de Terminalia superba qui sont des espèces

commerciales peu exploitées.

Tout autour du cours du cours d’eau Lobaye se trouve la galerie forestière, et aux

alentours des villages proches se trouve la forêt secondaire, la forêt dégradée se situe le long

de l’axe routier (elle constitue la clairière), au sommet des collines ; la forêt protégée se

trouve le long du cours d’eau Lobaye. La zone marécageuse constitue une zone

écologiquement fragile, puisque la constitution du sol et l’équilibre sol- couverture végétale

est conditionnés par la topographie du milieu. Cette forêt a subi l’effet de l’exploitation

forestière par les sociétés forestières et les actions culturales.

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• La faune

La forêt qui couvre la Commune de Balé-Loko constitue un habitat favorable aux

espèces animales. Il y a la faune terrestre, arboricole, aérienne et aquatique, parmi celles-ci,

on note de nombreuses espèces de mammifères, d’oiseaux, de poissons et de reptiles. Parmi

les mammifères caractéristiques on trouve le bongo (Tragelaphus eurycéros). Les espèces les

plus abondantes sont le Céphalophe bleu (Cephalophus monticola), le Céphalophe de peter

(Cephalophus colligrygus), le Potamochère (Potamochoerus porcus) etc. Les espèces

abondantes sont les plus abattues par la chasse traditionnelle et moderne, le piégeage à l’aide

des câbles métalliques. L’avifaune est également diversifiée, elle est actuellement à l’abri de

la chasse parce que les chasseurs ne s’intéressent qu’aux espèces à poils (gibiers). Il y

a quinze espèces des primates, quatorze espèces des ongulés et quatorze espèces de

carnivores.

3. 1. 4. L’hydrographie

La zone de Balé-Loko est arrosée par la Lobaye et ses affluents. Elle est navigable

pendant la période de crue. En décrue ces variations posent le plus souvent de sérieux

problèmes de navigation. Les ruisseaux sont peu nombreux et temporaires. Ils coulent sur du

sable et des terrains accidentés. Les marais sont toujours présents le long des rives et couvrent

de grandes étendues.

Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye

Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 8heures 30 minutes sur le pont en béton de la SCAD

Cette photo a été prise sur le pont en béton de la SCAD, elle présente les rapides de Zomia,

qui, pendant la saison sèche sont très attrayantes.

3. 2. Installation du peuplement et des activités socio-économiques traditionnelles.

L’étude de la population et de ses activités permet d’analyser les conditions

humaines, leurs activités en interaction avec leur milieu, comment est acquit le terroir et

l’organisation foncière.

3. 2. 1. La composition de la population

La population est composée de plusieurs ethnies, l’ethnie la plus répandue est l’ethnie Aka,

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qui s’était installé depuis plusieurs siècle dans la forêt, puis, à travers le processus de

l’intégration, celle-ci s’est installée le long des axes routiers et le long de la rivière Lobaye

jusqu’à la frontière congolaise.

Les pygmées sont les premiers occupants de cette partie du territoire, ils ont contribué au

développement de la traite et aussi au commerce de l’ivoire, de caoutchouc, de noix de palme,

de copal et des trophées d’animaux sauvages pendant les périodes pré-coloniales et coloniales.

Ils ont ravitaillé les travailleurs des sociétés avec des viandes sauvages.

La population non Aka ou Bilo est composée de plusieurs populations riveraines

autochtones constitués des Ngbaka, Mbati qui englobent les Bagandou et Issongo ; les

Yanguéré qui sont venus du Nord-Est fuyant la guerre et se sont installés dans la Commune

pour faire le commerce. Les populations allogènes d’origines diverse telles que : Gbaya,

Ngbaka- Mandja, Yakoma, Gbanziri, Ali etc. sont venues pour la recherche d’emploi au

niveau de la société forestière. Des Tchadiens employé par la SCAD comme chauffeur,

d’autres aussi sont des commerçants. En outre, il existe des Européens, des Américains venus

pour les travaux de recherche dans les domaines scientifiques. Des Turks, des Libanais, des

Japonais travaillent aussi à la Société forestière. Le plus souvent ce sont les étudiants

centrafricains qui y séjournent pour des travaux de recherche dans le cadre de mémoire de fin

d’études.

Les populations allogènes sont désormais plus nombreuses que les populations autochtones

et parmi les autochtones, les pygmées Aka sont minoritaires. C’est ce qui sera précisé

ultérieurement dans la troisième partie.

3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles

Les activités socio-économiques sont basées sur les activités traditionnelles telles que

l'agriculture et la chasse. Elles représentent l’essentiel d’occupations des populations et sont

essentielles à leur survie. Elles sont multiples, à la fois complémentaires et concurrentielles.

Elles concernent notamment l’agriculture, l’élevage, la chasse, la cueillette, la pêche, la vente

de bois de chauffe, l’artisanat, etc.

L’agriculture

Elle reste la principale activité de la région. Elle emploie plus de 90% de la population.

La production est faible et destinée en grande partie à l’autoconsommation. Le café est la

seule culture de rente, les petites plantations familiales ont un rendement faible. La fluctuation

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des prix au producteur décourage les planteurs. Avec la disparition de l’ADECAF13, les

problèmes de ces derniers ne font qu’augmenter, ce qui les pousse à s’orienter vers d’autres

activités comme la chasse pour compenser le manque à gagner. L’agriculture est une branche

d’activité économique principale du village. Elle est extensive avec des parcelles éparpillées

dans la forêt environnante. Elle laisse apparaître un paysage agraire discontinu le long de la

route qui mène à Mbaïki et dans les zones proches, des points d’eau. Elle concerne deux types

de cultures qui sont: les cultures vivrières et les cultures d’exploitation. Plusieurs groupements

agricoles et ONG ont été mis en place par la population rurale dans le but de promouvoir les

activités agricoles et celles génératrices de revenus.

Les cultures vivrières

Elles concernent le manioc (Manihot esculenta), le taro (Colocasia esculenta), le

bananier, l’igname, l’arachide, le maïs et les légumes. A coté des plantes, il y a des légumes

telles que : l’amarante douce ou amer, le gombo et l’aubergine qui est disponible toute

l’année. On peut aussi trouver des fruits tels que : le citron jaune, la mandarine, le citron vert,

la goyave, le haricot, l’orange, la pamplemousse et la tomate.

Les techniques culturales pratiquées reposent sur une agriculture sur brûlis qui

consiste à débrousser les herbes et à y mettre du feu avant le labour. La technique de

fertilisation du sol est la mise en jachère pendant trois à cinq ans après les récoltes. L’outillage

utilisé dans les pratiques culturales est très rudimentaire et se résume aux machettes, houes et

haches. Après la semence, l’entretien des champs revient aux femmes et aux enfants, parfois

ce sont les pygmées qui le font. Pendant la récolte, une partie des produits est destinée à

l’autoconsommation et l’autre est destinée à la vente sur les marchés locaux intérieurs et dans

les régions environnantes de Mbaïki ou de Pissa.

La culture d’exploitation

Cette culture touche particulièrement le café. Elle a été introduite pendant la

colonisation. C’est la principale culture d’exportation. A partir de 1992, la production du café

connaît une décroissance à cause de la chute des prix sur le plan international; c’est pourquoi

les planteurs s’en sont désintéressés au profit du manioc et du maïs.

L’élevage

C’est une activité pratiquée par la minorité de la population. Il se fait d’une manière

traditionnelle; c’est un élevage du petit bétail (lapins, caprin, porcin) et de la volaille. Le

13 ADECAF : l’Agence de Développement de la Caféiculture Familiale

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milieu forestier se prête mal pour l’élevage des bovins tandis que la volaille et le petit bétail

s’adaptent assez bien à ce milieu.

La chasse

C’est l’une des activités propices pratiquées par la population rurale de cette localité.

Elle est complémentaire, c’est-à-dire alternative de l’agriculture. La chasse est pratiquée au

moyen d’armes, de filets, de sagaies, d’arbalètes et de pièges. Les trophées de chasse sont

consommés ou vendus sur place dans le village, ou encore au bord de la route. D’après les

habitants de cette petite communauté rurale, les revenus de la chasse permettent de se

ravitailler en produit tels que savon, sucre, sel et parfois d’acheter des médicaments pour se

soigner.

La pêche

Elle est pratiquée par la population riveraine, les Yakoma, les Gbanziri, et les Gbaka.

Elle se fait à la nasse « bongo », à la ligne ou au filet, certains utilisent le « lomba »

(Tephrosia vogelii) pour anesthésier les poissons, d’autres font le drainage des marigots en

saison sèche. Ces mauvaises pratiques de pêche entraînent à long terme l’appauvrissement de

la faune aquatique. Elle vient en troisième position après l’agriculture et la chasse. Parfois les

femmes mettent en place des systèmes d’assèchement artificiel de certains endroits de la

rivière afin de capturer les poissons qui y vivent. Ces produits de pêche sont vendus sur place,

ou à Mbaïki centre; le revenu permet au propriétaire de se procurer les denrées diverses

(sucre, sel, savon). Les poissons sont vendus frais ou fumés. Les types de poissons qu’on peut

rencontrer dans la Lobaye sont le tilapia, le silure, la carpe, le machoiron et l’anguille.

La cueillette

Dans cette zone, la population pratique la cueillette. En saison de pluies, au mois

d’août, elle procède aux activités de cueillette des feuilles comestibles telles que le « koko »

ou « Gnetum africanum ». En octobre, c’est la période de ramassage des chenilles et des

champignons comestibles. Ces produits sont vendus, soit aux femmes commerçantes qui

viennent de Bangui, soit aux passants. Le poivre sauvage est l’un des produits de cueillette

dont la récolte se fait en saison sèche. C’est un produit d’une grande valeur économique mais

la cueillette et la vente sont pratiquées par une minorité de personnes.

La vente du bois de chauffe et du sable

C’est aussi une activité effectuée par une minorité d’individus. Les bois secs sont

sélectionnés, coupés et vendus le long de la route. Parallèlement à cela, il existe aussi des gens

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qui s’adonnent à l’exploitation de sable dans le cours d’eau Lobaye.

L’artisanat

Il est pratiqué par une minorité de la population. La fabrication des produits d’art se fait

en bois local (l’ébène, l’acajou, etc.), coupés dans la forêt environnante laquelle conserve

encore quelques espèces de haute valeur économique. L’artisanat spécifique des pygmées Aka

est décrit plus précisément dans la deuxième partie car il participe à leur culture.

A côté des activités traditionnelles, il ya aussi les activités modernes dont nous allons

élucider dans le sous titre suivant.

3. 3. Les activités modernes

Les activités modernes regroupent les structures instaurées par le gouvernement. Les

organismes non gouvernementaux, la SCAD. Ces activités ont influence à travers les

différentes techniques et pratiques locales.

3. 3. 1. Les structures gouvernementales

Dans cette Commune, il y a une école primaire à Loko et au village Kaka, l’école

fondamentale niveau 1 est dirigée par l’Inspection Académique. La brigade de la

gendarmerie, la mairie qui abrite les administrateurs civils de l’état, le maire et ses agents à la

SCAD centre. Les taxes de reboisement et d’abattage constituent les principales sources de

recettes de la Mairie de Loko utilisées pour réaliser les actions sociales de la Commune.

En effet elles servent au paiement de salaires des employés de la Mairie et également à la

réalisation de quelques infrastructures dont le marché de la SCAD, et les forages d’eau

potable.

Sur le plan sanitaire, les dispensaires présents dans la commune ne répondent pas aux

normes requises (manque d’équipements, effectifs limité de personnel…) ce qui fait que la

population ne reçoit pas les soins adéquats. Ces centres de santé font défaut dans les parties

reculées de la commune. Ainsi, pour les habitants de ce village, il faut parcourir toute cette

distance pour venir se soigner à SCAD ou à Zoméa, où un hôpital est tenu par les sœurs

catholiques. Cela montre à quel point la couverture sanitaire fait défaut dans la commune de

Balé-Loko, ce qui fait que la population de la zone d’étude a beaucoup plus recours à la

pharmacopée traditionnelle.

Il y a un manque d’équipements et de structure gouvernemental dans cette Commune, la

plus part de structures administratives telles que : tourisme, environnement, hydraulique et

énergie sont basées à Mbaïki.

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3. 3. 2. La Société Centrafricaine de Déroulage (SCAD)

La société SCAD implantée sur le site de l’ancien village Yénguéla, appelé SCAD- LOKO

dans la Commune de Balé-Loko a vu le jour en 1950 sous le sigle de SAFA- Bois puis Bois

Déroulés Océans (BDO).Il est appelé SCAD en 1984, après l’octroi du Permis d’Exploitation

et d’Aménagement (PEA) N°171 du 07 mars 1996. Le Permis d’Exploitation et

d’Aménagement 171(PEA 171) de la SCAD est situé dans la Préfecture de la Lobaye, entre

3°30’ et 4°09’ de latitude Nord entre 16°34’ et 18°23’de longitude Est (Cf. Carte de

localisation et limite SCAD PEA 171 en Annexes3). Sa superficie totale est de 475 000 ha,

dont 339947 ha utile et taxable. C’est une société anonyme au capital de 700 000 000FCFA,

elle fait partie du groupe KAMACH, société privée appartenant à un Syrien c’est la première

société en République Centrafricaine à avoir signé la convention provisoire d’aménagement et

exploitation en juin 2001. La SCAD souhaite avec le plan d’aménagement, se diriger vers la

certification.

• L’outil industriel Le site de Loko, installé par la SAFA, date des années 50. Il est constitué d’une scierie

qui produit par jour 45 mètres cubes de sciage, avec une capacité annuelle de 20 000 à 25 000

mètre cubes de grumes par an. Ce site a subit de gros investissements en 1974 par la BDO, la

scierie s’agrandie avec l’installation d’une usine de déroulage sur le site. Elle dispose d’une

chaudière, alimentée par les déchets de bois et fourni l’électricité pour l’usine et la scierie. La

société emploie 400 travailleurs, dont les salaires varient selon la catégorie professionnelle.

Le salaire mensuel serait de: 15 311 F CFA chez les saisonniers; 50 413 F CFA chez les

ouvriers permanents; 263 894F CFA chez les Agents de maîtrise; 1 065 325 F CFA chez les

expatriés.

Photo n°3 : Usine de SCAD Loko

Cliché : auteur, réalisé le 26 juillet à 8 heures

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• La contribution de la SCAD dans les activités socioéconomiques

Les taxes forestières

La taxe de loyer, est fixée par la Loi de Finances à raison de 600 F CFA par hectare; la

taxe d’abattage et la taxe de reboisement 200F CFA par hectare. Ces taxes sont utilisées pour

le développement communautaire, et à l’entretien des routes.

La société a pu réaliser des infrastructures suivantes: un centre de santé à la SCAD,

une école primaire, une pharmacie villageoise, trois puits d’eau potable et l’entretien des

pistes rurales. Elle a également construit les locaux qui abritent la brigade de la gendarmerie.

Tableau n° 8: Réparation des taxes forestières en 2004 Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière de la SCAD

Le PEA 171 a fait l’objet de plusieurs exploitations par les différentes sociétés forestières

qui s’y sont succédé depuis les années 50. Ce n’est qu’à partir des années 70 que

l’exploitation est devenue sélective. L’exploitation sélective de l’Aniégré a commencé en

novembre 1997. A cette exploitation, s’est ajoutée celle du Lati en octobre 2000. La page 26

du plan d’aménagement du PEA171-décembre 2004 dit : cette exploitation

sélective « récupère » au passage quelques bois divers, représentant 5% du volume exploité

par ce passage. Plusieurs réserves forestières font partie du PEA 171, à savoir : la réserve Man

And Biospher (MAB) de la basse Lobaye au Sud, réserve forestière classée de la Lotémo, la

forêt classée de la Lolé et la réserve forestière de la Basse Lobaye au Sud- Est (Cf. Carte des

réserves et forêts classées sur le PEA 171 en Annexes 3). L’exploitation forestière est une

activité importante de la localité. Après la faillite de la SAFA, SCAD assure la production des

grumes de plus de valeurs, les bois de moindre valeur sont transformés localement par

l’industrie du contre-plaqué.

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Tableau n°9 : Essences commercialisés

Source : Plan d’Aménagement du PEA171

De ce tableau n°9, les essences exploitées sont reparties selon leur valeur et leur demande

en plusieurs groupes, pour cela, on a: le Groupe 1 a de Production dominante, le Groupe 1 b

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d‘exploitation régulière, le Groupe 2 d’exploitation occasionnelle, le Groupe 3 a de sciage

potentiel, le Groupe 3 b de déroulage potentiel et le Groupe 4 d’exploitation diverse.

3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux

Les ONG sont représentées ici par COOPI, CARITAS, OCDH et OCDN.

COOPI

COOPI est un ONG italienne, qui intervient en RCA depuis 1974, La Cooperazion

internazional (COOPI) sensibilise les Aka sur leurs droits et dénonce toutes formes de

discriminations, tout en défendant le respect de droits civils de la minorité Aka, en

sensibilisant le pouvoir public; elle vise à promouvoir la diffusion et la valorisation de

l’identité socio-culturel Ak,a. COOPI a mis en place de 2004 à 2006, un projet de protection

des droits de la minorité pygmée Aka financé par la Commission Européenne. En 2007, un

projet de consolidation des résultats atteints financés par l’UNICEF a intégré deux volets:

« promotion de l’éducation et de la santé en milieu Aka.», le projet COOPI travaille en

partenariat avec le diocèse de Mbaïki et l’Observatoire Centrafricaine de Droits de l’Homme

(OCDH) depuis janvier 2004. Elle intervient aussi auprès des villageois dans la lutte contre la

pauvreté et le VIH/SIDA, elle participe aussi à la construction de l’école primaire qui était

dans un état délabré au village Kaka.

La CARITAS CARITAS est un organisme de la conférence épiscopale centrafricaine, loin d’être une ONG

de bienfaisance, elle est une des composantes pastorale sociale de l’église catholique. Caritas

intervient dans trois domaines: économique, sanitaire et développement.

Dans le domaine économique ces activités principales consistent à structurer des groupements

agricoles et à aider les producteurs à se professionnaliser.

Le programme sanitaire concerne la création de dispensaires et postes de santé, le soutient

d’infrastructures socio-sanitaires, et la réalisation des campagnes de sensibilisation,

notamment contre les risques nutritionnels et la propagation du VIH/SIDA.

Enfin, en matière de développement, un plan de lutte contre la discrimination dont sont

victimes les femmes, et la formation de groupes de parents d'élèves et d'enseignants a été

élaboré. Elle intervient aussi auprès des pygmées sur leurs droits et les aide à améliorer leur

habitat, à scolariser leurs enfants et à construire les écoles, les centres de santé. Il a créé une

école spéciale au village Kaka pour les pygmées, cette école qui comprend une salle de classe,

est gérée par les sœurs de l’église catholique et a pour but de donner aux enfants pygmées une

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éducation de base. Quarante quatre enfants pygmées fréquentent cette école. Après la

maternelle, ils sont envoyés à l’école publique pour continuer les études. CARITAS œuvre

aussi avec les villageois dans le domaine économique et d’organisation paysanne. Elle veille

aussi à fournir aux jeunes une formation spirituelle, civique et intellectuelle.

Le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) intervient afin d’éradiquer le taux de

déperdition scolaire et d’enrayer la désertion des enfants pygmées à certaines heures de cours.

Les écoliers viennent tous les matins à jeun à l’école, et le PAM a ouvert une cantine scolaire

au sein de l’école pour encourager la scolarisation en milieu Aka.

L’Organisation Centrafricaine pour la Défense de la Nature (OCDN)

Crée en décembre 1992 à Bangui, l’OCDN est une ONG qui œuvre pour la protection

de l’environnement. Elle est impliquée dans le projet de réhabilitation des sites dégradés et la

défense du patrimoine naturel et culturel, la conservation et la gestion participative de la

réserve de biosphère de la basse Lobaye ; elle combat pour le droit des minorités (pygmées) à

vivre dans un environnement sain. L’éducation environnementale est aussi prônée.

Ce troisième chapitre qui traite des Composantes naturelles et socio-économiques de

cette étude permet d'esquisser la situation de recherche et de ressortir l’importance du milieu

où se réalisent les cultures immatérielle et matérielle chez les pygmées Aka. Le quatrième

chapitre insiste sur la richesse du patrimoine local des pygmées Aka, qu'ils soient culturels ou

naturels et d'en examiner les fondements.

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Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka

Les pygmées Aka pratiquent les activités basées sur la chasse et la cueillette; ils se

soignent grâce aux produits pharmacologiques desquels ils tirent de la forêt. Ils y acquièrent

ainsi un savoir, un savoir-faire traditionnel et une maîtrise de l’environnement forestier. Les

pratiques culturelles des pygmées s’avèrent authentiques et requièrent des critères de

patrimonialisation définit par l’UNESCO à savoir la source d’inspiration, l’identité, et

représente une mémoire qui nécessite une protection. C’est ainsi que la tradition oral et

culturelle basée sur : des biens matériels ou immatériels, œuvres virtuelles ou réalisées ; des

savoirs organisés : techniques, symboliques (magiques, religieux, ludiques), sociaux

(Étiquette, traditions de groupe), esthétiques et des moyens de communication : langues,

parler, systèmes de signes. Et la forêt de Bagandou qui constitue l’habitat naturel des pygmées

Aka de la Lobaye est classée par l’UNESCO comme patrimoine immatériel et matériel en

1980 suite à la proposition du gouvernement Centrafricain. Ce patrimoine court un risque de

disparition si l’on ne prend pas des dispositions de pérennisation.

4. 1. Les fondements des patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka

Avant d’envisager les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka tels qu’ils

sont désignés par l’UNESCO il convient d’abord de considérer les fondements de ces

patrimoines culturel et naturel chez ces populations. Il serait alors nécessaire de revenir sur

l’organisation sociale chez les pygmées Aka. Ce chapitre s’intéresse donc au genre de vie de

cette minorité Aka. Il vise à montrer comment cette minorité adapte son environnement à sa

culture et à repérer quels sont les fondements des patrimoines culturel et naturel chez ces

pygmées.

4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka

L’organisation sociale chez les pygmées Aka fait l’objet de plusieurs études à travers les

travaux de plusieurs des sciences sociales, particulièrement Serge BAHUCHET, Henri

GUILLAUME qui inspirent le présent travail.

L’organisation sociale se fait autour des liens de parenté, des droits et obligations

vis-à-vis des autres et réciproquement. Leur organisation politique est très codifiée.

L’organisation politique

Trois personnages puissants incarnent l’autorité du campement: le patriarche, le

maître des activités, le devin-guérisseur.

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Le patriarche a pour nom « mbaî ». C’est le plus âgé, à qui toutes les lourdes

responsabilités sont confiées. C’est un homme redoutable, digne de respect, car l’ensemble de

la société étant fondée sur le droit d’aînesse. Il est le chef du campement, il a le pouvoir de

traiter les problèmes de la société et y règne en maître absolu en communion avec les

ancêtres, dont il invoque les esprits pour le bonheur du campement. Il est le grand juge et

décide de toutes les activités de campement. Il représente sa communauté à l’extérieur par la

proposition des alliances.

Après le patriarche vient le « maître des activités » qui est le maître de la grande

chasse, car il possède tous les moyens mystiques pour faire éviter la pénurie alimentaire au

campement, il détient le savoir et l’expérience du pouvoir que son habileté technique lui a été

conféré dans cette société, non seulement grâce à une éventuelle habileté, mais aussi grâce à

la faveur et à la protection des esprits.

Enfin, vient le dernier élément, le « divin guérisseur », qui est le médium en contact

avec le monde des esprits. Il cherche les causes des troubles sociaux qui menacent le

campement et soigne toutes les maladies. Il ordonne le rituel de la fécondité et de la chasse.

Son influence s’étend aussi bien sur la communauté pygmée que sur celle des villageois

environnants qui souvent viennent le consulter.

4.1. 2. Vie sociale Les pygmées Aka ont une organisation sociale bien structurée. La famille est au

centre de cette organisation, ils vivent en groupes de trente à quarante personnes selon leurs

affinités et préfèrent vivre en marge des sociétés organisées autres que les leurs. Dans un

campement, l’unité sociale de la famille s’articule autour d’un chef de famille : le père, la

mère et les enfants. Ces derniers sont soudés à leurs parents et aussi entre eux. Comme les

autres africains, la famille pygmée est aussi élargie et s’étend aux oncles, tantes, grands

parents des deux côtés, les cousins et les cousines. L’instinct de conservation les pousse à se

réunir non pour vivre ensemble, mais pour se défendre et être plus forts. L’enfant reçoit une

éducation pratique et participe à toutes les activités sous surveillance des aînés. A 7 ans, il fait

ses premiers apprentissages en forêt. A l’âge de la puberté, il est circoncis et procède à

l’initiation qui est le passage à l’âge adulte. L’alimentation est constituée de la viande

accompagnée d’igname de banane et de manioc. Le mariage se fait à l’intérieur des groupes

linguistiques, la demande de main commence quand le prétendant vient planter une sagaie

devant la hutte des parents de la fille.

Les pygmées ont une culture qui fait leur valeur intrinsèque tels que : les loisirs, la

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musique, les tatouages, Ils ont des dents taillées en biseau, l’organisation domestique et

matrimonial, l’art.

Les familles ne campent pas toujours ensemble dans un même lopin de terre. Les

filles et femmes qui perdent leur époux viennent habiter chez leur père ou leur frère.

Lorsqu’un frère meurt, ses proches parents adoptent les enfants. Lorsqu’un enfant naît dans la

famille, un ou deux mois après, il reçoit un nom. Les pygmées n’ont pas de prénom européen

ou chrétien, néanmoins, ils reçoivent des prénoms européens lors de la déclaration des

naissances à l’état civil.

A partir d’un an, l’enfant est capable de manger tout ce qu’on lui donne, en absence

de sa mère, il est confié à un parent pour quelques jours, jusqu’au retour de cette dernière,

ceci pour le libérer peu à peu du désir du lait maternel. Le sevrage permet la reprise de la vie

conjugale normale. Dès que l’enfant commence à marcher, il est abandonné à la merci de la

nature. Il reste avec d’autres enfants au campement toute la journée pendant que les parents

sont dans la forêt à la recherche de la nourriture. L’hygiène corporelle est presque inexistante

dans son éducation de base, les petits pygmées traînent dans la poussière et les impuretés de

toutes sortes. Ils attrapent facilement des parasites, ce qui est à la base d’un fort taux de

mortalité infantile. Le petit pygmée subit le contre coup du nomadisme de ses parents.

4. 1. 3. Lieu de vie : organisation et accessoires

La forêt fournit des matériaux qui entrent dans la construction de l’habitat : les huttes se

présentent sous forme hémisphérique confectionnées à l’aide de tiges et des lianes. Elles sont

couvertes de larges feuilles de marantacées mesurant soixante dix à quatre vingt centimètres

de longueur sur cinquante centimètre de largeur. Ces feuilles sont suspendues du bas vers le

haut à l’armature par leurs pétioles assemblés une par une ou deux par deux. L’armature est

taillée sur des petits arbustes par la femme qui les fixe sur un cercle de quelques centimètres

carrés. C’est la belle mère qui construit la première hutte lors de l’union conjugale. Les

meubles sont fabriqués en même temps que la hutte, ils sont plantés dans le sol et sont

abandonnés au moment du changement de campement.

Devant la hutte, un foyer de grosse bûche rougeâtre est entretenu pour faire la cuisine

et c’est autour de ce feu que la famille se réunit pour discuter, ou se chauffer la nuit.

Lorsqu’ils partent en forêt, pour extraire le miel ou pour chasser, ils emportent un brandon

allumé. La nuit, en se déplaçant, le pygmée est muni d’un tison qu’il agite devant lui, l’air

avive le feu et le tison rouge éclaire vaguement le chemin. Au demeurant, ils vivent dans de

campement en forêt, maintenant, ils sont installés aux abords des pistes dont l’une des

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extrémités est un village. Ces campements sont au nombre de quinze à vingt huttes disposées

en forme hémisphérique. Suite à l’influence des valeurs modernes, les pygmées s’adaptent à

l’habitat fait de terre battue en forme rectangulaire. Les instruments ménagers tels que : le

couteau, la hache, le mortier, la boîte à miel sont à la portée de tous les membres du

campement. On ne trouve souvent qu’un seul mortier pour tout le campement. A ces outils, on

peut ajouter les ustensiles de cuisine qu’ils achètent auprès des villageois, ce sont des

marmites, des cuvettes en aluminium, des assiettes d’émail, plus rarement des marmites, des

poteries, des calebasses. Récemment, les hommes ont appris l’usage des canifs et des lames

de rasoirs. La technologie marque la vie quotidienne dans les campements familiaux, c’est

une adaptation permanente, constante des ustensiles au milieu où le campement est établi.

Auparavant, les pygmées ne connaissaient pas bien la monnaie, leurs produits de

chasse et de cueillette étaient destinés à l’autoconsommation et au troc, c’était une économie

encore au stade traditionnel. L’organisation politique et économique des pygmées influençait

beaucoup l’organisation socioculturelle. Ils se déplaçaient pieds nus. Les hommes se

coiffaient en retenant une touffe de cheveux sur leur crâne, les femmes faisaient de même.

Actuellement, leur accoutrement s’est amélioré par le port des vêtements et des

chaussures.

Photon°4: Campements Aka au village Zomia

Source: cliché auteur, réalisé le 22 juin 2009

Ce campement témoigne de l'organisation matérielle et spirituelle des Aka et de leur vie en

société.

4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies

Situation Actuelle

Les fondements de la relation avec les autres ethnies datent de la première période

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précoloniale, c'est-à-dire du 18è siècle. D’après Henri GUILLAUME14, les relations entre Aka

et les Grands noirs étaient une marque des relations sacrées où la participation de l’un des

groupes aux rituels de son partenaire servait à nouer la fraternité indéfectible. Les villageois

Bantous leur font appel pour les rites de possession, d’intronisation ou de manifestation des

deuils, les traitements traditionnels.

Cependant, les relations d’alliances fondées sur les besoins réciproques se

transformèrent en un système de dépendance, les pygmées sont devenus la main d’œuvre

servile des villageois pour leur culture de rente qui est le café.

Ainsi, les pygmées sont comme des biens appartenant aux clans voisins Gbaka et Issongo. Un

planteur peut posséder à lui seul, un campement de plusieurs familles pygmées, qui lui

doivent respect et obéissance, le ravitaillent en produits de chasse, de cueillette et l’aident

dans des petits travaux.

C’est à partir de l’installation de l’industrie du bois dans la Lobaye que le sort des

pygmées s’est amélioré. Ces sociétés les ont recrutés pour l’inventaire des arbres en forêt et

les ont amenés à s’habituer à un autre mode de vie. Après s’être habitués à la vie des

villageois Bantous, ces pygmées ont commencé à connaître leur droit et à résister aux

exigences de leurs « propriétaires ». C’est ainsi qu’en 1959 par exemple dans le district de

Mbaïki, le tribunal de paix à compétence limitée a été saisi pour la première fois d’une plainte

déposée par un pygmée Aka de Loko contre son propriétaire A partir de ce moment, les

pygmées ont eu l’habitude de soumettre leurs litiges au chef de village. Auparavant, les

pygmées vivaient éparpillés dans la forêt; ils n’étaient pas recensés, ne payaient pas d’impôts

et n’avaient pas d’obligation comme tout citoyen. Bokopi est le seul village où le chef

coutumier a désigné un pygmée comme le représentant de plusieurs campements. Certains

d’entre eux fréquentent désormais les centres de santé. Alors qu’auparavant ils utilisaient

uniquement la méthode traditionnelle des plantes médicinales. L’ancienne méthode d’échange

qui était le troc est remplacé par la monnaie.

4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka

Les pygmées organisent leurs activités en s'adaptant aux conditions de leur milieu en

partie guidé par les données marquées par trois saisons: une grande saison de pluie de

septembre à novembre, une grande saison sèche de décembre à mars, une petite saison des

14 H. GUILLAUME, « Du miel au Café, de l’ivoire à l’acajou ». La colonisation de l’interfluve Sangha-Oubangui et l’évolution des rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition Peeters. Selaf 393. Page 602

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pluies d’avril à mai et une saison des fruits, de juin à août.

Ils ont adopté une mobilité temporelle s'appuyant sur un processus de dispersion. Le

déménagement chez les pygmées est causé par un manque de nourriture, ou encore par l’excès

de deuil. Sur un site donné s’il y a des décès répétés, ils disent que le site ne leur convient

pas. Ils sont alors obligés de le quitter, car celui-ci est porte malheur. Le déplacement du

peuple pygmée dans la forêt est aussi causé par une trop forte densité de la population, qui les

pousse à se disperser. Quand il y a un décès, une bonne partie de la chasse ou une naissance,

tout le monde se rassemble pour célébrer l’évènement.

Le chapitre quatre qui traite des fondements des patrimoines culturel et naturel chez les

pygmées Aka s’appuit tant sur la vie matérielle que sur l’organisation sociale, leur savoir-faire

et leur représentation du monde. C’est tout cela qui fonde l’identité sociale de la minorité Aka

et les différencient des autres. Pour Anne OUALET « Le patrimoine est souvent, par

différents aspects, un instrument du contrôle des sociétés et c’est un rappel des valeurs

sociales et des normes qui vont avec. »15.

Cette deuxième partie présente les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

Aka basée sur le savoir-faire des individus vivant en groupes sociaux dans une institution

traditionnelle.

On peut s’interroger à partir de situations locales sur la façon dont le patrimoine

naturel et culturel peut constituer une ressource pour des groupes différents. L’on se pose une

question: à quoi sert le patrimoine naturel comment est-il utilisé par les différents acteurs

sociaux?

L’analyse de l’inscription de la valeur et des actions patrimoniales dans un espace

concret illustre que les réputations telles que les pratiques de la culture Aka sont distinctes des

autres groupes sociaux et nécessite un certain type d’espace qu’il faut préserver, d’après

Grenet « Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé

en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction

avec la nature et de leur histoire »16.

Pour cela, cette troisième partie traite l’étude des incidences de l’exploitation

forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka. Elle analysera dans le

15 15 A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les pays tropicaux, page 310. 16Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère de la culture». Page1

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prochain chapitre, la façon dont l’exploitation forestière influence directement ou

indirectement sur l’espace, le milieu naturel et aussi sur la culture chez les pygmées Aka.

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TROISIEME PARTIE:

INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES

PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES

PYGMEES AKA

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Ce travail s’appui sur des pratiques et des exemples concrets seront évoquer, telles que

l’activité forestière avec ses des usages actuels qui demeurent inchangés depuis longtemps,

et de voir comment l’exploitation forestière influe-t-elle tant sur la forêt, sur la culture et sur

les attitudes et les comportements chez les pygmées Aka. Comment ses effets locaux

pourraient à long terme influer sur un territoire national ou supra national. En s’inscrivant

dans cette perspective, des propositions qui auraient trait à la démarche d’intégration aux

politiques de développement durable seront faites.

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Chapitre 5 : Appropriation et description des patrimoines naturel et

culturel chez les pygmées Aka

Ce chapitre aborde la représentation de la nature des pygmées, l’interaction entre les

pygmées et la biodiversité, la mise en valeur de ces ressources naturelles par eux mêmes. La

nature fournit des ressources. Le mode d’acquisition de ces ressources dans l’économie

domestique de la communauté Aka constitue une véritable richesse. Cette richesse est perçue

comme un patrimoine.

5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka La nature constitue un cadre de vie dans lequel les pygmées Aka puisent leur culture. Ils

entrent en interaction avec leur milieu naturel pour fonder leur savoir faire et leurs valeurs

culturelles dont les fondements puisent aux sources de la connaissance, de la croyance, de

l'art, de la morale, du droit, des rites, de la coutume ou tout simplement des habitudes.

Les différentes réflexions sur la patrimonialisation permettent d’évoquer la

patrimonialisation de la nature chez les pygmées Aka. Pour Anne OUALET « Les pratiques,

les engagements, les croyances des habitants, le sacré, le sacrifice…sont des éléments

constitutifs à part entière du patrimoine »17

Selon Guy Mainet "les ressources des populations dépendent directement des espaces

qu'elles occupent, de leur exploitation et de leur gestion"18.

Pour Pauline BOSREDON BOSREDON « L’instrumentalisation du patrimoine à des

fins d’appropriation s’appuie sur une légitimation des lieux fondée sur la tradition et sur le

sol. Cette appropriation des lieux permet par un marquage matériel d’y inscrire sa mémoire, et

de matérialiser un territoire, la territorialisation étant une des voies de la construction

identitaire d’une société ou d’un groupe. Le concept de patrimoine renvoie alors à une notion

de sédentarité »19.

Effectivement, la vie des pygmées dépend des ressources naturelles qui les entourent,

mais ce sont ces mêmes ressources non seulement naturelles qui participent à la construction

de leur identité et légitime leur appropriation de la forêt comme patrimoine naturel.

Cette forêt est imprégnée de principes vitaux au sein desquels un individu peut

s’approprier le pouvoir spirituel. La méditation entre le vivant et le Dieu actif qui est l’esprit

17 A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les pays tropicaux. Page 306 18 Mainet. G. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier d’Outre- Mer, page 2 19 P.BOSREDON.2005. « ALEP, Harar, Zanzibar : une étude comparative des processus de construction patrimoniale et de classement au patrimoine Mondial des centres historiques de trois villes du sud ». 187pages. Page 33

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de la forêt « Nzengui » est assurée par les mânes. L’aîné du groupe assisté par le devin et le

maître chasseur est responsable des grands rituels.

La forêt est pourvoyeuse de l’air pur et influence le comportement des pygmées. Leur

organisation socio-économique et culturelle dépend donc de la nature. Ainsi, l’appropriation

de la nature est sacrée chez les pygmées. C’est dans la forêt que le rite, la cueillette,

l’écorçage, la chasse sont réalisés.

Leurs campements, leurs parures de danse, leurs objets d’art sont fabriqués à base des

produits de la forêt. L’arbre est une mise en scène du sacré chez les Aka. C’est dans l’arbre

qu’ils gardent leurs outils de chasse (filet, flèches, hottes, etc.), leurs fétiches.

C’est sur l’arbre que se développent les chenilles, le plus souvent. Les campements sont

créés là où il y a un gros arbre comme le sapelli, l’ayous, etc. Lors des expéditions de chasse

ou de cueillette et ramassage dans la forêt, les Aka s’abreuvent au moyen de lianes dans

lesquelles coulent de l’eau limpide.

L’eau de source est aussi un élément important chez les Aka. C’est une source de

rafraîchissement, de cuisson, de vaisselle et de distraction.

Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau de la liane

Clichés réalisé par : auteur, le 25 juin à 15heures

Cette diversité du patrimoine naturel, notamment autour de l’arbre, de l’eau, se double

d’un patrimoine culturel varié qui s’exprime à la fois sur le plan matériel et immatériel et

prend souvent appui sur le patrimoine naturel.

5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka

Les patrimoines culturels intangibles et tangibles sont considérés comme les formes

dites« populaires » de la musique, de la danse, des contes, des pratiques langagières et des

savoir-faire, alors même que la notion de patrimoine culturel immatériel n’était pas encore

établie par l’UNESCO.

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C’est la transformation rapide des milieux, de l’environnement, la prise de conscience

du risque de leur disparition et du fait qu’ils peuvent être source de revenus par l’essor

touristique qui ont amené à la mise en place de politiques spécifiques de classement du

patrimoine chez les pygmées Aka de la Lobaye par l’UNESCO et le Gouvernement

centrafricain (Cf. Annexe 3).

La transmission de la culture se fait à travers les divertissements, les chants et danses,

les contes et loisirs, les rites et les activités socio-économiques.

Leur préservation est considérée, avec le classement au patrimoine mondial de

l’humanité notamment pour les contes comme une richesse et un outil potentiel de

développement local.

5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles

Ce sont des pratiques traditionnelles pures, qui font l’objet de satisfaction esthétique,

véhiculant ainsi des pratiques symboliques et culturelles, dépendant de l’immatériel, il s’agit

de la langue, de la littérature orale, du récit, du témoignage, de la musique, de la danse, du

jeu, de la mythe, du rite, de la coutume, de la valeur, du savoir et du savoir-faire artistique

ainsi que les formes traditionnelles de communication et d'information.

Les chants et danses

Les chants constituant la tradition orale chez les pygmées Aka. Ils sont spécifiques par

leurs rythmes et aussi à leur manière musicale qui ne sont pas semblables à la musique

moderne. Inventé dans un domaine très élaboré, la matière musicale vibre avec la même force

que la danse atteint les danseurs.

Les chants suivent l’impulsion personnelle des chanteurs avec des modes

d’expression qui fait l’originalité de la musique Aka.

Pendant les cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants. Il n’y a

pas de musique instrumentale, les instruments ne servent qu’à l’accompagnement.

Le plus important c’est le tambour en bois tendu de peau dont la sonorité varie selon

les espèces d’arbres utilisés. Ils sont frappés par les mains nues ou avec un bâton. Pendant les

cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants.

Ces instruments sont rares, il y a aussi le « ngombi » qui est une sorte de petite guitare

de bois avec des lamelles de métal ou de bambou et des fibres de raphia tendus. Les pygmées

accompagnent de petits coups à diverses sonnailles leurs danses ; pour les sonnailles, ils

utilisent : une hoche tissé en rotin dans laquelle ils glissent certains pépins secs de fruits

sauvages, les musiciens entrechoquent le fer de leurs machettes, claquent les mains et frappent

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en cadence avec une baguette sur un fond de casserole.

Cependant, l’instrument dont ils tirent le son le plus inattendu, c’est leur voix.

Lorsqu’ils chantent en chœur, leur chant constitue une véritable chorale polyphonique

identifiable et très distincte de celle des autres ethnies. La musique est une activité naturelle

pour les pygmées.

Ils apprennent à chanter en même temps qu’à parler ; il n’y a pas de chant sans la

danse, pour eux, tout est un prétexte de danser : une bonne chasse, la naissance de jumeaux. Si

les danses rituelles de la préparation à la chasse sont réservées aux femmes, elles sont exclues

de la danse de circoncision.

C’est pendant les danses que le pygmée cherche son partenaire, celui qui esquisse

bien les pas de danse et vice- versa ; c’est une occasion pour démontrer ses compétences, ses

talents. Ils pratiquent également une danse compliquée, celle d’imiter les animaux, leurs

gestes et leurs cris. Ce qui leur permet de les connaître et de les approcher.

Photo n°6: Danse mokondi

Source: cliché auteur, réalisé le 25 juin à 16 heures.

Les contes et loisirs Les contes constituent « les traditions orales des pygmées Aka », ils sont proclamés le 7

novembre 2003 par l’UNESCO, comme patrimoine mondial oral et immatériel (Cf. le

document aux Annexes 3).

Les pygmées ne jouent pas au hasard. Leurs jeux sont basés sur des faits, des réalités

qu’ils seront appelés à connaître durant toute leur vie. Leurs loisirs s’inscrivent sur les rites

qu’ils doivent améliorer et sur lesquels ils essayent leurs talents. Pour cela, ils vont en forêt

pour grimper dans les arbres, visiter les pièges, se distraire là où ils ont terrassé les palmiers

pour extraire la sève élaborée, chercher les traces des gibiers. Pour les femmes et les filles,

elles vont déterrer l’igname sauvage « Ekoulé » ; une igname peut remplir un panier. Autre

loisir : les jeunes de deux sexes partent à la recherche du fruit sauvage « To ». De retour au

campement, tous les pygmées jouent au « Kourendé » qui est une sorte de balançoire attachée

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entre deux bois bien solides aux alentours du campement. Ils y montent à tour de rôle ou

même à trois.

Pour comprendre et aimer les pygmées, il faut connaître leur conte, car, ils aident à

comprendre la grammaire, l’agencement des phrases et vocabulaires. Les enfants racontent

généralement des activités qui leur sont propres. Les filles et garçons s’efforcent de rendre

fidèlement ce que les parents ou les anciens leur ont appris. Certains contes racontent

l’histoire de la création des hommes, des animaux, des arbres, qui dit que Dieu les a taillés

avec une machette, les a modelés de son gré. Les animaux sont doués de parole comme dans

les fables et y jouent un rôle primordial. Il est évident qu’à travers ses contes, on peut

entrevoir la mentalité de ce peuple. Ils racontent ces récits surtout la nuit quand les familles se

réunissent, parfois ce sont des histoires naïves, simples et merveilleuses qu’elles décrivent.

Les jeunes pygmées sont éduqués et formés par leurs aînés ou leurs parents. Ils ne font jamais

recours à la chicotte pour éduquer un enfant. Ils éduquent les jeunes à travers les conseils, les

contes, les fables à côté du feu le soir.

Les rites Le mot rite est définit de différentes manières par les spécialistes de la société. Pour

Boneviste « arta, rta renvoient à l’ordre du cosmos, des rapports entre les Dieux et les

hommes, et de l’ordre des hommes entre eux. Le mot rite qui vient du latin rictus désigne ce

qui est ordonné ; c’est l’ensemble des actes répétitif codifié, solennel, verbal, gestuel, et

postural à forte charge symbolique, fondé sur la croyance en la force agissante de puissance

supérieure avec lesquelles les hommes tentent de communiquer en vue d’espérer un effet

espéré »20. Les rites sont classés par les spécialistes de la manière suivante : le rite

piaculaire21 qui est un rite d’expiation et de purification qui visent à se libérer d’une

impureté contagieuse ou à la conjurer. C’est le cas chez les pygmées de port des amulettes

afin d’éviter les attaques mystiques et nocturnes des sorciers. Les rites positifs, d’action

participantes évoqué par Mauss tels que: la prière, l’offrande et le sacrifice ; les rites négatifs

sont : tabous sexuels et alimentaires qui prohibent le contact à un pouvoir dangereux. Les

rites d’inversion cité par Gluckman22, qui sont des incestes, des transgressions, et les rites de

conversion. Les rites d’affliction (sècheresse, guerre, maladie, stérilité) et les lifes-crisis

(mort, naissances, initiation, mariages, commémoration) cité par Turner23.

20 Boneviste. 2006. « in Dictionnaire des sciences humaines », page 124. 21 Ibid, Durkeim. page124. 22 Ibidem,Gluckman. Page124. 23 Ibidem,Turner. Page 124.

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Les rites pygmées sont décrits par Serge BAHUCHET comme un monde pygmée qui

comprend deux parties ; le ciel et la terre. Ils ont à l’idée l’existence d’un être suprême

inaccessible résidant au ciel, il est représenté par le soleil, l’étoile et la lune. L’orage est le

lien entre le ciel et la terre ; bien que commandant l’univers tout entier, mais curieusement ils

ne lui donnent aucun culte, mais après la chasse, ils laissent une part du gros gibier abattu

dans la forêt, c’est la part de « komba », l’être suprême. Cette offrande est une sorte de porte

bonheur pour l’avenir, un sacrifice à la chance.

La seconde partie est la terre : le monde vivant qui renferme le sol, la forêt la résidence

des esprits et des hommes et l’eau. Ces esprits ne se manifestent qu’aux initiés. Cependant, ils

interviennent dans toute activité des mortels. Les pygmées acceptent très mal la mort. Celle

d’un vieillard est tolérée car c’est dans l’ordre du monde. Celle d’un jeune est insupportable,

la peine est immense pour tous. Ils gardent une dignité pendant les obsèques, car il n’est pas

question d’étaler sa douleur en public, hors du campement et de la famille. Les pygmées

emploient d’ailleurs des formules d’une grande beauté pour parler de la mort, ils disent par

exemple : « qu’il est parti chez le Dieu, ou encore, il est parti au grand village ».

Les rites sont organisés à travers les chants et danses à l’occasion desquels ils

invoquent les esprits « mânes » des ancêtres morts pour les protéger contre les esprits

maléfiques, les consécrations de nouveaux campements ; les esprits sont là quand les pygmées

les interrogent ; le rôle de la métaphore est capital et joue pour eux. Les rites sont pratiqués la

veille de la chasse ou à l’occasion de la naissance d’un nouveau né.

L’initiation au secret de « mibo » est l’accès à la connaissance profonde de la vie de

l’homme ; « Mibo », étant l’esprit suprême de la forêt, on lui fait appel en cas de danger ou de

nécessité ; Il apporte le bonheur, mais il ne faut pas le confondre au « Komba » Dieu

transcendant. « Mibo » est célébré pour une danse spéciale dans laquelle l’homme ne peut

jouer un rôle actif que s’il est initié et seuls les garçons sont dans le secret, habituellement

vers dix (10) ou douze (12) ans. Le père ne présente qu’un enfant sérieux et capable de

conserver un secret, car, cette initiation est rigoureusement occulte. L’adepte ne doit rien

révéler de ce qui lui est enseigné au cours de la préparation. Il aide les hommes à devenir

invisibles pendant la chasse. On lui fait appel pour qu’il puisse transformer initié en danger en

un arbre, en un oiseau, en une plante et devant la charge d’une bête. L’initiation apprend à

l’homme à dominer ses instincts pour être plus fort. Le nom « Mibo » n’est jamais prononcé

par un non initié. Les autres emploient le mot dans des conversations heureuses : « ah Mibo »

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comme on dit « merveilleux, formidables, fantastique ». Les pygmées ont un profond besoin

de solidarité entre les hommes pour surmonter des innombrables épreuves auxquelles ils sont

confrontés.

Au cours du cycle d’initiation, l’esprit des ancêtres apparaît en songe au jeune

néophyte, et entre en lui ; le matin au réveil, il devient devin « Nganga », par révélation, il

doit poursuivre l’apprentissage. Ce jour même, on organise la cérémonie au cours de laquelle

il est intronisé et il exécute pour la première fois la danse du maître devin « Mbondo ».

Il utilise l’« ibongale » afin de faciliter l’apprentissage informel; l’esprit d’un humain

mort « Mibo » ressemble à un humain de petite taille (30cm de haut). Il a un rôle protecteur

vis-à- vis de son protégé seul, celui qui dispose le remède de claire voyance peut avoir le

« Mibo » qui le protège. Le « Mibo » marche toujours devant son protégé ; il l’accompagne

partout et lui sert de garde corps. S’il revient vers lui, c’est le signe d’un danger.

Le maître du « Mibo » doit faire attention dans son comportement quotidien, il ne doit

jamais refuser une nourriture, ni laisser le reste ; car le « Mibo » viendra goûter et celui qui le

mangera après lui, tombera malade et mourra. Lorsqu’il entre dans sa hutte pour la nuit, il doit

toujours honorer son épouse, sinon, le « Mibo » viendra le remplacer et les enfants qui

naîtront ensuite ressemblent tous au « Mibo ». Son rôle dans le piégeage consiste à pousser les

gibiers vers le piège et lorsque l’animal s’y est pris, il est réduit à l’impuissance en lui

rampant les pattes. Pour que le « Mibo » lui reste favorable, une offrande d’un œuf et des

bananes mûres, doit être offerte sur l’autel. Le « Mibo Aka », esprit des ancêtres, esprit

protecteur, génie du piégeage, est d’abord esprit d’ancêtre protecteur. Les pygmées croient à

la survie de l’âme. Les cérémonies accompagnant le décès visent toutes à se concilier les

bonnes grâces des esprits car un pygmée ne peut rien apprendre si l’esprit du mort s’y oppose.

La veuve ne couche plus dans un lit et elle n’a pas le droit de s’y asseoir. Elle dort à terre, à

même le sol, éventuellement sur une natte ou quelques fougères, une partie du visage est

badigeonnée d’une large bande noire couvrant le bas du front, des sourcils, fait le tour des

yeux jusqu’au sommet du nez. La poudre est composée d’écorces de lianes brûlées, réduites

en cendres. Ils dansent pendant plusieurs jours pour révérer l’esprit de celui qui est parti pour

qu’il soit favorable à la petite communauté qui a été la sienne.

La dépouille d’un notable est conservée pendant deux jours afin que tout le monde se

réunisse. Le cadavre est ensuite enfoui sous une mince couche de terre et la cohorte repart,

sans plus s’occuper du disparu. Aucun signe ne marque la tombe. Pour eux, depuis le début de

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l’humanité, les esprits des hommes vont après leurs morts, rejoindre ceux de leurs ancêtres

qui hantent la forêt pour mener une existence désormais infinie. Il peut se révéler bienfaisant

ou nuisible. Les esprits étant classés par hiérarchie : Le « Nzégui » est l’esprit suprême, le

maître des mânes. Il est évoqué lors de la consécration d’un nouveau campement pour le

rendre prospère sous un double aspect : pour une plus grande progéniture d’une part, et d’un

gibier abondant lors des parties de chasse d’autre part.

Les pygmées croient à un totémisme animal, ayant un sens religieux. Le

gorille (Gorilla gorilla) ne peut être mangé que par un homme mûr et responsable une fois

l’an pour garder sa virilité. Le chimpanzé (Pan Troglodytes .T) représente la force physique et

l’intelligence. Le ratel d’Afrique (Mellivora Capensis) symbolise l’unité; l’abattage d’une

espèce noble tel que le « Bongo » (Tragelaphus euryceros), donne lieu à des cérémonies aux

quelles sont conviés tous les membres du clan, afin de remercier l’esprit des ancêtres ; si un

animal « totem » est tué par mégarde, soit par légitime défense, le clan célèbre une cérémonie

spéciale, assortie de sacrifices pour demander pardon, afin de réparer le dommage commis.

Dans le cas contraire, un malheur s’abat sur le clan. Les pygmées chassent non seulement

pour leur subsistance, mais en guise de sport et s’intéressent passionnément à la vie des

animaux sauvages, qu’ils ont soigneusement étudié leur comportement, tels que : le buffle

(Syncerus caffer nanus); le bongo (Tragelaphus euryceros); l’Hylochère (Hylochoeruss

meinertzhageni); l’éléphant (Loxodonta africana cyclotis).

La présence ou le comportement de certains animaux servent à prédire l’avenir,

rencontrer le caméléon (Chemeleo Vulgaris) sur son chemin est un mauvais présage ; l’abeille

(Apismelifera) annonce soit une mauvaise nouvelle. La faune est très importante dans la vie

des pygmées, si la faune disparaît, la vie des pygmées n’a pas de sens.

Toutes les manifestations rituelles sont organisées et dirigées par le devin guérisseur,

grâce à sa connaissance de la forêt, il utilise les plantes, les racines, les écorces pour soigner

les maladies ; le maître chasseur organise des périodes et des lieux de battues, il initie les

mauvais chasseurs, car il est un chasseur habile et courageux, il possède des savoir- faire et

connaissance requises pour organiser les battues. C’est un détenteur de pouvoir. L’acquisition

des mœurs et de valeurs traditionnelles ne se fait qu’à travers les rites.

L’adolescence : le passage entre l’adolescence vers l’adulte se fait dans la société des

jeunes célibataires en forêt, le premier gibier tué par un jeune prouve qu’il est un bon

chasseur; le passage dans le monde adulte est marqué par de preuves matériels et immatériels

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à travers le rituel de ''Nzégui'' et les bénédictions avant la chasse, il s’agit là d’une initiation

aux lois, aux coutumes, aux droits et devoirs d’un adulte.

C’est toujours le « Mbaï », l’aîné du camp qui le fait venir pendant une cérémonie où :

hommes, femmes et enfants se retrouvent en fête de la fécondité pouvant durer plusieurs

heures. Ce rituel est destiné à obtenir de l’esprit suprême lui- même sa bienveillance et

restaurer les conditions optimales après un bouleversement, tel qu’une série de décès. Son

importance est accrue par sa valeur initiatique, car, le « Nzégui » est aussi une période

d’initiation- apprentissage des jeunes garçons et c’est le patriarche qui a la responsabilité

d’initier les néophytes aux cultes des mânes. L’esprit suprême est personnifié à cette occasion

sous un masque de raphia.

Les pygmées considèrent, la mort d’un enfant comme le résultat d’un mauvais sort.

C’est pour cette raison que les parents leur font porter des gris-gris nommés médicament

d’enfants, Ils portent tantôt une ficelle de liane autour du cou et sur cette ficelle toute une

série de bâtonnets dont la moelle évidée est remplacée par une préparation d’herbes calcinées

d’huile et de résine parfumée pour protéger les enfants des maladies. Les esprits sont là quand

les pygmées les interrogent ; le rôle de la métaphore est capital et a une influence pour eux. Il

n'existe pas de maladie naturelle chez les Aka, dans leur société, les vrais devin- guérisseurs

sont ceux qui ont subi la scarification des blancs des yeux, eux seuls sont capables d'entrer en

contact avec les mânes et peuvent dialoguer avec eux pour expliquer les causes de maladies et

des troubles sociaux qui affectent le campement et ses membres.

La danse du feu, le devin-guérisseur se sert du feu, un grand brasier pyramidal

construit au centre du camp, où battent des tambours et chants à l'unisson. Le devin-guérisseur

hochet en main, tourne autour du feu en chantant, puis il s'accroupit et essaie de lire dans le

feu les faits qui déciment en se rapportant à la société.

Les pygmées pratiquent des scarifications de différents motifs sur le corps ou des

tatouages corporels, taillent les dents et perforent lèvres et oreilles.

Les scarifications sont pratiquées sur le visage, les bras, les jambes et la poitrine. Ce

sont des incisions superficielles de la peau en vue d’obtenir des cicatrices ; à l’aide d’épines,

une substance colorante est insérée sous la peau formant ainsi le tatouage.

Ils utilisent le « tébou », une lame de fer très tranchante mesurant 5 à 6 centimètres de

long. Dans la société pygmée, il existe deux sortes de scarifications qui sont : le « ma-

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ngambé » et le « mbadi ».

Photo n°7: Scarifications du corps

Source : Centrafrique na ndouzou, page 52

Les patrimoines culturels intangibles sont vernaculaires chez les pygmées Aka, et

caractérisent leurs identités culturelles. Considérons maintenant les patrimoines culturels

tangibles.

5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles

Le patrimoine culturel tangible chez les pygmées Aka est représenté par l’artisanat

et l’habitat caractérisés par leur architecture et leur identité vernaculaire.

L’artisanat

D’après Komlan AGBO « l’artisanat désigne l’ensemble des procédés techno-

manuels par lesquels les hommes transforment les matières premières que leur procure

l’environnement naturel pour en faire des objets utiles et beaux »24. Pour Barthélémy

Gérard « l’objet artisanal est la résultante tangible des facteurs socioculturels propre à tel ou

tel groupe »25.

Ainsi dit, c’est à travers l’artisanat que l’on identifie l’identité cultuelle d’une

population, car, il renferme le savoir-faire telles que : la spécifité, le caractère et le procédé

rituel. L’artisanat fait partie de la culture de la population pygmée, ils fabriquent des objets

suivants: la hache; le filet fabriqué à l’aide des fibres végétales; le « saola »qui est une boite à

feu traditionnelle, fabriquée à l’aide de la peau de bête; le « linguia »qui est un panier

fabriqué avec le rotin; le « mokobé » qui est un panier fabriqué à base d’écorce d’arbre avec

un couvercle, il permet de contenir le miel cueilli en forêt; le « nglité »qui est un instrument

de musique; la cithare à bois posé sur la calebasse, fabriqué pour la musique.

24 Komlan AGBO. « Patrimoine et artisanat », Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org Page351. 25Barthélémie Gérard. Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org Page351.

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Il y a aussi des meubles traditionnels fabriqués avec le rotin, le raphia, et du bois. Il

existe plusieurs types de torches et de bougies naturelles qu’ils utilisent au campement

lorsqu’ils veulent fabriquer quelque chose au cours de la soirée. Trois résines différentes

servent de bougie : deux de couleur noire, une translucide, le copal qui a la meilleure

combustion.

C’est avec le développement et les échanges qu’ils ont découverts les allumettes. En

matière de la fabrication, les hommes qui taillent dans le bois les manches des outils et y

fixent le fer car ils ignorent l'art de la forge. Les outils sont vendus emmanchés. Ils fabriquent

de sacs en peau de bête et en écorce d'arbre qu'ils coupent et cousent, des tambours et des

mortiers qu'ils creusent dans un tronc d'arbre, quelque fois, c'est un petit creux rectangulaire,

aménagé dans quelque grosse racine apparente d'un arbre bordant le campement. Le filet est

confectionné à l'aide d'une ficelle très résistante tiré d'une plante rampante qui croît dans les

zones marécageuses. Les femmes tressent la hotte et les petits paniers de pêche, les vieillards

s'occupent de la préparation des cordages pour faire les écheveaux de ficelle, la fabrication

des objets se déroule le plus souvent dans la matinée. Le gobelet servant à puiser l'eau est une

feuille d'arbre repliée et abandonnée après usage, il s'agit ici d'une technologie très ingénieuse.

Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka

Cliché: auteur, réalisé le 25 juin 2009 à 16 heures 30 minutes

Ce filet a été confectionné avec l’écorce d’arbre par cette femme pygmée, il mesure 12

mètres de longueur, dans leur coutume, les femmes confectionnent le filet avant de se marier.

L’arbalète est fabriquée à partir d’un morceau de bois taillé à l’aide d’une houe et la

manche à gâchette placée dans la loge sous la manche et une manche à corde spéciale fait par

l’écorce d’arbre « kossa » (Man Iophyton flulvum). La corde relie les deux bouts de l’arbalète

en passant par la gâchette. Le crochet de la gâchette, placé sur la manche est fixé par la cire

d’abeilles. La pointe de la flèche est entaillée en spirale pour retenir le poisson, un mélange de

plusieurs plantes dont : le « mbangu » (Parquetina nigiscus, asclépiadacée) et le « ndémélé »

(Strophantus, apocynacée). Les tuiles de feuilles de bambou sont tissées par les femmes, ce

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sont des feuilles de bambou fixées sur les lamelles de tiges de palmier. Les tambours entaillés

dans les troncs d’arbre qu’on couvre de peaux de bêtes. Les couteaux d’excisions sont

fabriqués à l’aide de morceaux de fer avec la manche en bois.

5. 5. L’économie de subsistance chez les pygmées Aka

Les pygmées ne pratiquent pas les activités économiques au même titre que la société

moderne. Pour subvenir à leur besoin, les espèces de cueillette, de ramassages et de l’écorçage

sont consommées chez les pygmées Aka. Les produits de ces activités sont partagés entre eux,

de temps en temps, ils les échangent avec les habitants des villages environnant contre le

tabac, le sel, l’alcool, le manioc et voir même de morceaux d’étoffes ; de fois ils parviennent à

les brader.

5. 5. 1. Les variétés des espèces végétales collectés et consommées

Les espèces de cueillette, de ramassages et de l’écorçage sont consommées chez les

pygmées Aka.

• La cueillette L’activité de cueillette est la plus souvent pratiquée par les Aka (pygmée), qui

arrachent les jeunes feuilles de Gnetum africanum « gbakoko », pour le troc, et « kalé »

(Gnetum à petite feuille) qui pousse dans des champs laissés en jachère; les feuilles sont

vendues par paquet à 50 francs sur le marché.

Photo n9: Gnetum ramassé

Cliché: auteur réalisé le 22 juillet 2009, à 16 heures

Cette femme pygmée cueille les feuilles de Gnetum qu’elle vend le paquet à 25F CFA au

campement, cela constitue ces revenus.

• La cueillette du miel Elle se fait d’une manière traditionnelle, appelé en langue Aka « kuma, ou booki; cette

activité n’a pas d’impact sur la nature du fait que cette activité de cueillette effectué par les

pygmées respecte le principe de développement durable.

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Lorsque les Pygmées constatent des dépôts de débris noirs luisant sur des végétaux en

décomposition, cela témoigne des restes des cadavres mâles d’abeilles sauvages, ceci est

l’indice de l’existence d’une ruche naturelle (trou dans un tronc). Les Pygmées prélèvent le

miel sans brûler les abeilles. Le prix d’un litre est de cinq cent francs CFA (500f CFA).

• La cueillette du vin de palme Cette activité est pratiquée par la plupart de la population, elle représente une source de

revenu pour la population, un calice (70 cl) à cent francs CFA (100f). Cette activité représente

une exploitation importante, par jour, plus de 500litres de vin de palme sont vendus sur le

marché.

• Le ramassage Les pygmées collectent des tubercules ou des ignames sauvages appelées en langue Aka

« ndjo, ou ékouli » ; les fruits à sève d’arbres comestibles telle que le « payo » sont ramassée

pour ses amandes riches en graisse et en protéine, ils sont bon pour la sauce ;

le « mokana »(Panda oleosa) noix de la forêt, le « mbé » (Anomidium manni) et « to » (fruit

sauvage), les noix de palmes, le safou (Dracyodes edulis) de la famille des burseracées à

saveur amère dont les fruits sont disposées en grappes sur des tiges ; les champions, et les

insectes, les chenilles(Imbrasia obscura), « mbanga » (Imbrasia tuncata), le « nguénguélè »

(Imbrasia obscura), « le ndossi » (Anaphe spp.), les escargots, les termites sont les principaux

produits forestiers non ligneux qui font l’objet de troc et ou de consommation.

Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées

Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009

Cette photo montre les ressources forestières non ligneuses et comestibles que fournit la forêt.

• L’écorçage Elle est beaucoup pratiquée par la population Aka, car les écorces des plantes médicinales

constituent un moyen traditionnel pour se soigner.

5. 5. 2. Les espèces animales chassées

La chasse chez les pygmées (Aka) se réalise de deux manières: la chasse à l’arbalète et

la chasse au filet. L’animal est perçu chez les pygmées comme un instrument essentiel de leur

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économie et de leur culture , chaque pygmée est client d’un village auquel, il fournit de la

viande et des peaux, en échange du sel, du couteau, des haches, légumes, des habits et du

manioc; la peau des bêtes comme : la civette(Vivera civette), la genette tigrine (Geneta

tigrina), le coloba guereza (Colobus guereza) et le léopard(Panthera pardus) et les plumes

des oiseaux comme : l’autruche (Struthio camelus), le touraco violet (Musophaqa viiolacea)

sont utilisés pour la confection des costumes traditionnels, les céphalophes sont chassé pour

leur peaux qui servent à la fabrication d’objets tels que : des sacs ou des sangles à transporter.

Photos n°11: Partie de chasse au filet chez les femmes

Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009 à 16heures 15 minutes

Ce sont les femmes qui pratiquent ce mode de chasse. Les différentes parties de chasse se

réalisent en tenant compte du rituel, elles entonnent des chants pour guider les gibiers vers un

filet de 12 mètres posé dans les sous bois en forêt.

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Chapitre 6 : Les incidences socio-économiques et culturelles Ce chapitre aborde la description de la problématique, sa forme, son identification, son

intensité et son ampleur profonde sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.

Nous allons effectuer une analyse systémique de la localité permettant d’apprécier les

incidences de l’exploitation forestière à partir de certaines modélisations à travers lesquelles

une simulation sera faite à plusieurs niveaux : au niveau de la population ; de mode de vie ; de

l’économie, de la structure territoriale et forme spatiale, des formes techniques (équipement

productif) et des enjeux écologiques et sanitaires.

Selon le directeur du projet PARPAF, la SCAD n’exploite pas assez, elle est en troisième

assiette de coupes au lieu de la cinquième entre 2005-2009 et exploite 4 à 5 tiges à l’hectare

par année au lieu de 7 tiges par hectare.

6. 1. Les incidences de l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel

chez les pygmées Aka Les incidences sont les conséquences éventuelles de l’exploitation forestière, il s’agit

des compétences humaines, des faiblesses, les menaces et des opportunités qui peuvent

induire sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.

• L’exploitation non durable de la flore L’exploitation forestière désigne les différentes méthodes d’abattage des arbres et de

transport du bois jusqu’aux scieries, aux usines et aux livraisons.

Ce problème traite certains aspects des activités des sociétés forestières se sont succédées

sur ce site depuis les années 50 jusqu’à nos jours. Ces sociétés ont exploité excessivement la

forêt.

La SAFA a exploité 120.000 hectares; le chantier d’Etoua avec une superficie de 5.200

hectares était le premier chantier à être exploité par la SCAD en 1984.

Ainsi, en regardant de plus près le processus auquel le phénomène d’impact

environnemental se déroule d’une manière cyclique et périodique, ceci permet de confirmer

que: la forêt qui au demeurant était sempervirente à subi beaucoup de transformation, il en

résulte plusieurs types de forêt, le tableau suivant récapitule le diagnostic.

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Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site

Source : Plan d’Aménagement du PEA 171

L’action des sociétés forestières a contribué d’une manière significative à la

transformation du milieu en forêt secondaire, qui couvre la majeure partie de la Commune.

Cette forêt secondaire est caractérisée par les espèces telles que l’Ayous (sterculiacée).

La forêt tertiaire atteste quant à elle des passages successifs d’exploitants forestiers

surtout au niveau de l’axe Loko-Mbaïki et le long des axes routiers, on note la présence de

savanes incluses dominées par l’herbe de laos, ainsi que des embrasures en pleine forêt. Ce

qui certifie une dégradation graduelle du milieu naturel.

Le tableau n°10 ci-dessus montre les différentes catégories de la forêt.

L’exploitation forestière agit à deux niveaux

L’incidence écologique

Les dégâts causés par la collecte du bois sont dus à l’ouverture des infrastructures et

aux différentes opérations de l’exploitation telles que: le layonnage, l’abattage, l’ouverture

des pistes et les chargements.

En se référent tout particulièrement à la carte d’aménagement forestière (Cf. les

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annexes n°4) du Plan d’Aménagement on constate que la forêt est morcelée par les layons

(largeurs de 3,5 à 4 mètres), et les routes d’accès aux aires de débardage (Cf. La carte routière

à l’annexe4).

Les tracteurs procédant au débardage endommagent les jeunes poussent, et quand ils

passent dans les ruisseaux ils détruisent les espèces aquatiques qui s’y trouvent et leur habitat

(propos tiré auprès de 50% d’enquêtés). Les passages répétitifs de ses engins de débardage

font des troues dans le sol, cela provoquent la destruction d’espèces ligneuses.

Certaines sources sont réduites par les arbres qui tombent dans l’eau, ce qui fait que, le

plus souvent ces assiettes de coupes (AC) se vident.

Les pistes ouvertes fragmentent la population végétale. La fragmentation favorise les

espèces de lisière aux dépens des espèces forestiers, la superficie forestière se trouve

diminuer, les espèces floristiques diminuent de taille, favorisant l’extension des savanes et la

perte de la biodiversité. Pour Tutin les impactes des réseaux routiers: « Les effets sur la

structure et la composition de la forêt sont liés à la densité du réseau de routes et de sentiers,

la largeur des routes, le tracé et l’intensité de la circulation (Malcolm et Ray 2000; Wilkie et

al. 2000; Blake 2002) »26. Les bruits sonores et la fragmentation de la forêt constituent une

perturbation pour les écosystèmes, et les espèces vivantes. Il existe aussi des interactions entre

ces espèces et leur milieu.

La société SCAD attribut la cause de cette savanisation aux travaux agricoles des

villageois. Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous,

Sipo sont des essences sur lesquelles les pygmées ramassent des chenilles, leur abattage

entraîne une baisse de la production des comestibles.

Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)

Cliché : auteur, tiré le 25 juin à 17 heures 30 minutes

26 David Morgan et Crickette Sanz.2007. « Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de réduction de

l’impact de l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en Afrique central ». Document occasionnel de la

Commission de la Sauvegarde des Espèces de l’UICN. N°34, page 27.o. 34

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Cet arbre (sipo) a été abattu en 1984 pendant la période de la société Rougier, il s’était

redressé, c’est pourquoi on le qualifie de sacré, d’après les enquêtés cet arbre est un lieu où

leurs ancêtres vénèrent leur Dieu.

D’après les résultats de l’enquête faite, 60% des enquêtés se plaignent de

l’éloignement des campements de ramassage, ils disent qu’auparavant le ramassage se faisait

autours de la maison. Aujourd’hui, il faut parcourir plus de 50 kilomètres dans la forêt pour le

ramassage des chenilles.

Pendant cette étude, les ramasseurs ont passé plusieurs jours dans la forêt en quête des

chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.

Photo n°13: Ramasseurs de chenilles

Clicher: auteur, réalisée le 25 juillet 2009 à 16 heures

La pluviométrie annuelle en 2008 était de 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette

valeur pluviométrique est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible de la

forêt et peut influencer l’équilibre du milieu (Cf. Tableau n°5 des pluviométries moyens 1994

à 2005). A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable de puiser et de fixer le CO2 dans

l’atmosphère afin de lutter contre l’effet de serre. C’est dans sa phase de maturité que la forêt

véritable puits de carbone se dégrade, or ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le

commerce, c’est ce qui devient inquiétant à l’échelle globale.

Photos n°14 : Chantier de la SCAD en 1972

Source: document d’inventaire de l’économie de la République Centrafricaine

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Photo n°15 : Images satellites du site

Source : image satellitaire (Google MAP) prise le 28 février2010

Cette image montre le degré de la dégradation de la forêt et de multiples ouvertures

dans la forêt. Le sol se fragilise par l’érosion, dans certains endroit, le roche est à découvert

suite aux glissements de terrain ; tout cela démontre que le milieu se dégrade.

Tableau n°10 : Incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle

Ce tableau dressé par Landrau a été inspiré pour illustrer l’incidence de l’exploitation

forestière sur le patrimoine naturel. D’après le Plan d’aménagement du PEA 171, les

conditions d’exploitation forestière n’ont pas été clairement définies dans le texte de

classement et cette forêt a déjà été exploitée par plusieurs sociétés. Le code forestier ne fait

mention ni des forêts classées, ni des réserves forestières, quant au mode de gestion ou aux

contraintes particulières qu’elles impliquent. Cela est un danger pour les ressources naturelles

qui sont dans cette zone.

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L’incidence socio-culturelle et économique

Incidences socio-économique

L’un des objectifs de la SCAD est de renforcer les capacités institutionnelles locales.

Ainsi, à travers les recettes qui constituent une devise pour le pays (l’effet multiplicateur

direct), elle verse des taxes à la commune, ceux-ci représentent un revenu substantiel pour la

Commune.

Afin de développer un sentiment communautaire parmi les habitants de la réserve

forestière, la SCAD appui la communauté par des conseils techniques pour la conduite et la la

prises de décisions concernant les recettes réalisées sur l’exploitation pour le financement

d’ouvrages d’utilité publique.

Le code forestier octroi 30% des recettes provenant de l’exploitation forestière pour la

réalisation de micro-projets. Ainsi, les 30% verses à la Commune lui a permis de financier

certaines activités telles que: construction de quatre forages d’eaux potables (à SCAD Centre,

aux villages Kaka, Zomia et SAFA).

Photo n°16 : Point d’eau potable

Cliché : auteur tirée le 24 Juillet 2009 à 6heures 30 minutesau village Kaka

La construction d’école fondamentale avec un cycle complet du CI au CM2 dans les villages

(Kaka, SCAD centre) et le développement des activités villageoises.

Tableau n°11: Recettes versées à la Commune

Années  Recettes FCFA  Taxes en FCFA 1994    3275000002002  2827813940  6483441822003    247498042004    15000002005  861386624  83390594

Total  3689200564  1085484580Source : Plan d’Aménagement du PEA 171

Ces recettes verses à la Commune varient en fonction des revenues réalisée par la

société SCAD, prenant l’exemple en 1994, la valeur totale de diverses taxes était estimée à

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327.500.000 de F. CFA.

En 2002, elle a exporté 8715m3 de grumes, soit 9% du volume total exporté dans le

pays, qui s’élève à 330.811m3. La valeur de ce volume est de 2.827.813.940 francs .CFA. La

valeur des taxes était estimée à 648344182 F.CFA.

En 2003, la valeur des taxes était estimée à 24749804 F.CFA. En 2004 la valeur des

taxes était estimée à 1500000 F.CFA.

En 2005 La valeur de ce volume est de 861 386 624 F.CFA. La valeur des taxes était

estimée à 83390594 F. CFA

Ces subventions sont affectées à des micro-projets d’investissements

(réfections des édifices publics, acquisition des biens meubles et matériels de bureau et.)

d’infrastructures collectifs.

Au niveau des pygmées, ces subvention sont ponctuelles en argent soit en

nature, elle contribue indirectement dans la construction d’une école, et d’une structure de

santé par les sœurs (table-bancs, tableau, réparations des véhicules des sœurs, transport des

planches, carburant, etc.), à la formation d’un pygmée pour la Formation Sanitaire (FOSA)

et subventionne l’eau potable.

Photo n°17 : Centre de santé des pygmées Aka

Cliché : auteur, tiré le 26 Juillet 2009 à 10 heures

Ce centre de santé a été créé par les Sœurs catholiques, il accueille les pygmées Aka au

village Kaka.

Les pygmées sont employé par la SCAD pour les travaux tels que : manœuvre

pour l’entretien du site et pour la prospection, ils sont payés à 500FfCA/jour.

Incidences socio-culturelles

L’existence d’un usine de scierie en plus des chantiers d’exploitation, entraîne la création

des agglomérations d’ouvriers d’origines diverses autour de l’usine, augmentant ainsi la

population locale. Une fois ces ouvriers en retraite ou désœuvré, font recourt à l’activité

traditionnelle.

Ce qui a pour conséquences, une modification profonde des réseaux d’approvisionnement

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des produits vivriers, une augmentation de la demande du marché et l’élargissement des

surfaces déboisées autour des agglomérations.

Tableau n°13 : Evolution de la population

Source : les Gbaka de Mbaîki et le recensement général de l’habitat et de la population 2003

Figure n°8: Evolution de la population

Réalisé par : auteur Cette figure illustre et le tableau ci- dessus illustrent bien l’évolution logarithmique de la

population depuis les années 1937 jusqu’à nos jours.

6. 1. 2. La perturbation des espèces sauvages

Les bruits sonores des machines constituent des perturbations qui font fuirent les

animaux loin vers la forêt du Congo. A ces problèmes écologiques s’ajoute celui de la

transmission du savoir et du savoir-faire

6. 2. Les incidences sur l’intégrité des systèmes culturels Aka

6. 2. 1. Disparition progressive des pratiques et des modes de vie traditionnels

Avec l’arrivée des Sociétés forestières, les pygmées accèdent à un travail rémunéré,

connaissent de nouvelles techniques et accèdent à un niveau de vie supérieur par rapport à

celui de leur milieu. Pour cela, ils se trouvent impliquer dans un mouvement économique

important. Leur contact avec d’autres populations venues d’ailleurs a des répercutions sur leur

cultures, et projette des difficultés au sein de leur société. Ce contact aurait suffit à amorcer la

déstructuration. Les pygmées qui autrefois vivaient conformément à l’organisation sociale qui

était adapté aux systèmes de la vie traditionnelle ne le sont plus, car leur mode de vie ne

convient pas à la condition moderne. Ce qui fait que le plus souvent le processus a été fait de

sortes que les pygmées Aka se trouvent dans l’impossibilité de continuer à mener le mode de

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vie traditionnel et de respecter les coutumes, détruisant ainsi la structure sociale et

l’organisation politique et culturelle. La notion traditionnelle se trouve peu à peu bouleversée,

voir ébranlée. D’après quelques enquêtés, certains pygmées sont le plus souvent rejetés par

leur société.

Une profanation des lieux sacrés des Pygmées par le passage des engins et les bruits

perturbe les rythmes de pratiques et rites traditionnels qui se font dans la forêt. Ces

changements créent le plus souvent des conflits entre eux et les Bantous. Avec le phénomène

de la globalisation et de la mondialisation, les systèmes de culture Aka seront bouleversés.

Selon un proverbe africain « quand change le rythme des tam-tam, le rythme des pas change

avec lui ». La mondialisation finira par détruire la vie des Aka, car la forêt constitue un

patrimoine pour eux.

Lorsque les pygmées intègrent la modernisation, ils finiront par rejeter des valeurs qui

sont nécessaires à leurs cultures. Ainsi, le poète Léopold Sédar Senghor a beaucoup insisté sur

la rencontre des cultures, selon lui, « le progrès des sciences est non seulement irrépressible, il

est irréversible. Il tient à la nature humaine. Que nous le voulions ou non… Les relations

internationales s’intensifient…Chaque année, c’est un échange plus intense de personnes, des

faits technologiques, des coutumes et de costumes d’idées…Ces échanges provoquent des

emprunts. Ainsi se crée, peu à peu, une civilisation universelle. »27.

6. 2. 2. Les conflits de génération et modification des rapports entre les jeunes et les anciens

Le processus de transformation fait que certains pygmées désirent travailler afin de

répondre aux besoins vestimentaires, matériels modernes tels que : la marmite, la radio. Les

goûts de certains biens de consommations modernes font qu’il est impossible d’avoir par les

moyens traditionnels des moyens de se développer. De là est né une incompréhension

grandissante parmi les jeunes pygmées qui ressentent parfois les obligations envers le lignage

qu’ils qualifient par un mépris des anciens à leur égard (perte de l’autorité du chef) lorsqu’ils

ne s’intéressent plus aux activités collectives (chasse, cueillette, et ramassage) qu’ils ne voient

plus d’intérêt. Les jeunes qui autrefois, constituent une main d’œuvre vitale pour la

subsistance du groupe ne le sont plus, car, l’introduction de la monnaie dans leur vie a

développé l’individualisation. De nos jours, la vie communautaire dans les villages et

27 Léopold SEDAR SENGHOR, « L’Unesco », Liberté I, Editions du seuil.

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l’économie de marché fait perdre la perpétuation de la culture AKA. Cependant, ils s’efforcent

de conserver quelques traditions.

La perte de l’autorité traditionnelle

Les nouvelles générations avec une mentalité modifiée du au changement social, ainsi

s’ensuit la régression de l’autorité traditionnelle perd sa prestige au profit des chefs

administratif. Alors que la transmission des connaissances et des savoir-faire passe aussi par

les contrôles sociaux et les attributs de l’autorité traditionnelle, la perte de celle-ci entraînera

éventuellement celle de perpétuer le patrimoine pour des générations futures.

6. 2. 3. La perte de l’accès de la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs

sites sacrés

La forêt qui constitue leur milieu où ils puisent leur culture est partagée entre Aka, les

villageois Bantous et la société forestière, laquelle Société, le plus souvent ne respecte pas les

limites de son exploitation. Les Aka se plaignent de ce comportement, car leurs campements

sont souvent détruits par l’ouverture des pistes (adjalo en langue Aka) dans la forêt. La

population Aka a perdu sa légitimité face à la forêt au bénéfice des exploitants forestiers qui

font des coupes de bois dans leur campement. Ainsi, ils sont dépossédés de leurs droits

ancestraux. Les enquêtés (60%) déplorent la destruction des campements des pygmées lors de

l’abattage des arbres.

En effet, cette utilisation à outrance de la nature, mène à l’appauvrissement progressif

de l’écosystème forestier qui constitue l’habitat, un système de vie des pygmées et engendre

des perturbations préjudiciables à leur vie. Les Pygmées voient ainsi leur système alimentaire

détruit. Certains arbres fruitiers et écorces sont abattus, d’autres renversés par des engins, une

multitude de graines nécessaires à l’alimentation sont détruites. De plus, les pièges posés pour

les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie de plus en plus dans la forêt

Congolaise, ce qui affecte également le mode de vie de la population Pygmée. Il en est de

même pour l’eau, car au passage des engins de construction ou d’abattage, les ruisseaux sont

taris ou pollués, cette denrée déjà rare devient alors un besoin supplémentaire pour les

Pygmées.

6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka Les premières conséquences de cette exploitation forestière touchant les Pygmées sont

d’ordres sanitaires, avec l’augmentation de la prévalence des maladies sexuellement

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transmissibles, due a la cohabitation des pygmées avec la population venue pour l’achat des

produits de la chasse et de la cueillette, et aussi de leur relation avec les ouvriers de la société.

6. 3. 1. L’influence des populations locales Mobilisation de la population Aka dans la main d’œuvre est régulière. Les pygmées

travaillent périodiquement dans les champs (défrichages, récolte, séchage du manioc), ils sont

payés 500 F CFA par jour.

Photo n°18 : Séchage de manioc fait par une femme pygmée

Cliché : auteur, réalisé le 25 juin à 9 heures 15minutes à Nzomia

Cette photo montre que les pygmées continuent a être utilisé par la population Bantou, malgré

les efforts des ONG pour l’intégration des pygmées Aka.

Le troc

En dépit des travaux agricoles, les pygmées devraient fournir aux villageois Bantous

du gibier en échange des ustensiles, des vêtements ou de l’argent de moindre valeur. Vu la

rareté du gibier, l’activité de la chasse est effectuée plus loin dans la forêt près de la frontière

avec le Congo, car la chasse près du village n’est plus fructueuse. Cette violation du domaine

de chasse ne se fait pas sans conflit avec la population voisine. La viande est ensuite vendue

ou échangée.

Ils préfèrent souvent vendre aux clients venus d’ailleurs (de Mbaïki, Pissa et Bangui)

pour se faire de l’argent liquide plutôt que de pratiquer le troc. Soixante pour cent (6O%) des

enquêtés disent que par mois ils ont trente à cinquante- mille francs (30000-50000 F CFA) de

revenu de gibiers vendu. Les retombés leur permettent de subvenir à leur besoin.

Ce sixième chapitre qui traite de l’aperçu sur les incidences de l’exploitation forestière

sur les patrimoines culturel et naturel des pygmées Aka. A travers cette analyse, ce travail a pu

montrer comment les espaces naturel de cette minorité a été exploité et détruit par certains

acteurs sociaux. Ces recherches mettent donc en évidence l’existence de groupes sociaux

concurrentes et les formes de domination symbolique qui s’exercent en détruisant les

patrimoines chez les Aka, car, ces derniers ont su préserver leur patrimoine à travers leur

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organisation sociale. Mais, le constat est que la dynamique de l’exploitation forestière source

de l’économie, l’évolution de la situation locale actuelle influencent sur le processus de

patrimonialisation culturelle et naturelle que l’UNESCO a retenue.

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Chapitre 7 : Perspectives et suggestions

7. 1. Perspectives Au niveau des pygmées Aka: ils désirent avoir l’aide d’autres personnes à part la

population locale, afin d’obtenir de l’emploi.

Au niveau de la société SCAD: la société prévoit exploiter dans la Commune d’ici

2015.

Au niveau du maire: il envisage la création d’un village éco-touristique au niveau du

croisement Sipo, afin de créer une activité économique rentable.

7. 2. Suggestions

7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre

La forêt ne connaît pas de frontière. Sa gestion est partagée entre plusieurs pays voire

la planète. C’est dans ce contexte qu’on parle de l’intégration régionale pour remédier aux

contraintes de la gestion de cette ressource. Un extrait de la déclaration africaine à la

conférence de régionale de Dakar en 1996 résume la tendance générale « la globalisation des

échanges et l’interdépendance qui en découle tout comme la compétition qu’elle engendre

pour acquérir l’excellence, nourrissent le développement prodigieux de la science et de la

technologie et font du savoir et de l’intelligence autant des matériaux que des outils »28.

Aussi, l’idée de sa patrimonialisation par l’UNESCO soumet la gestion de ce patrimoine

naturel au plan international.

Un outil d’intégration régionale

La mise en valeur de ce patrimoine culturel nécessite une stratégie de développement

qui permet de s’orienter vers l’extérieur. En d’autres termes, sa mise en valeur nécessite la

coopération ou le partenariat avec le monde extérieur. L’intégration régionale est une étape

importante vers l’intégration mondiale.

Dans le domaine éco- touristique

Cette intégration passe par l’appui de partenaires internationaux (Paillote, Agence de

28 Déclaration sur l’éducation des adultes et apprentissage tout au long de la vie, extrait de la déclaration africaine à la conférence de régionale de Dakar, 14- 18 Octobre 1996.

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location, Agence touristique d’accueil, etc.) qui nécessite l’association entre différentes

structures afin d’amortir le coût du fonctionnement; un partenariat de compagnie de

navigation, faire appel aux tours opérateurs afin d’organiser les voyages et de faire la publicité

du site à travers les médias, de travailler en partenariat avec d’autres organismes

internationaux afin de coordonner les actions à entreprendre; de financer les grands travaux

tels que: l’équipement, le reboisement, les infrastructures, la recherche scientifique, etc.).

Ainsi, les organismes tels que: l’Union Européenne à travers le Projet de Micro-

Réalisations (PMR), la GTZ, le WWF et la Banque Mondiale pouvant y contribuer. Selon

M.WELLS (1997) « il existe trois catégories d’effets multiplicateurs par lesquelles associés à

l’industrie du tourisme: les impactes économiques directement liés à l’écotourisme (effet

direct), les dépenses faites par une Entreprise ou une autre entité lorsqu’elle utilise son revenu

brut en salaire, frais d’exploitation ou en valeur (effet indirect) et les bénéfices tirés des

affaires induites de l’écotourisme »29.

Photo n°19 : Balade dans la Commune de Balé-Loko

Source : Photo tiré à partir de http://4.bp.blogspot.com/_OxDlMAukLe0 Ces photos illustre comment on peut procéder aux activités éco-touristique à travers les

balades, les activités de gastronomies et les distractions dans la Commune de Balé-Loko.

Dans le domaine de la formation en matière de la nouvelle technologie

L’importance de l’intégration régionale permet de partager et d’acquérir en commun

des équipements de pointe, de financier l’étude de faisabilité, de réaliser d’énormes

investissements (formation des agents et spécialistes). Les frais de fonctionnement et

d’exploitation sont très importants. Ce qui suppose des ressources financières appropriées,

d’où la nécessité de procéder à une stratégie extravertie en faisant recours à l’aide publique

internationale, conformément aux dispositions du programme Actions 21 de la Conférence

des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement afin de renforcer l’assistance

dans l’intérêt des divers usagers au plan national, régional et mondial. Les États de la

29 Source : Le tourisme peut il aider à financer les aires protégées dans le bassin du Congo ? DR. D WILKIE et J. CARPENTER, pages 10.

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Communauté Économique Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) doivent aussi

entreprendre un plan d’action régionale de gestion intégrée du patrimoine culturel des

pygmées, car ils vivent dans la Forêt du Bassin du Congo.

7. 2. 2. Un aménagement artistique

La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel D’après 60% des enquêtés il y a un afflux des touristes sur le site de Kaka. Ils

viennent pour réaliser des films de danses, ils font des excursions dans la forêt en compagnie

des Aka. Ce sont là des champs d’actions économiques à exploiter aux profits des Aka. Cette

culture traditionnelle dont on traquerait les survivances ou dont on proposerait la restauration,

et celle de la modernité, effet d’une culture mondialisée, partout identique qui mènerait à

instrumentaliser les traits culturel comme les musées modèles d’institution patrimoniale (page

313). Faire recours à des agences internationales pour l’enregistrement des cultures

traditionnelles, de procéder à l’étude approfondi, de valorisation, de diffusion en directions de

nouveaux récepteurs et consommateurs culturels, selon leurs attentes sont des voies à

explorer. Cette agence peut se charger de la médiation entre les promotionnels locaux de la

culture traditionnelle et le « grand publique », tout en élaborant des projets de relance en

s’associant à des partenaires économiques. La préservation archiviste dispose aujourd’hui de

larges perspectives de technique de stockage avec les moyens informatiques

d’enregistrements. « Chaque citoyen doit s’imprégner de la culture des autres tout autant que

la sienne propre…si l’on veut que le développement humain durable et équitable devienne

une réalité ». Si l’on veut développer la production industrielle de la culture Aka, l’éducation

et la formation sont les facteurs clés.

7. 2. 3. L’incidence d’un aménagement artistique

Les incidences sont les retombées possibles. Ce sont aussi les craintes et les attentes

que suscite l’aménagement apporté sur le site. La possibilité d’un aménagement permettra

d’encourager le développement régional. Celle-ci favorisera la création d’activités

économiques supplémentaires pour ces derniers. La main d’œuvre à bon marché sera une

meilleure garantie. Il va sans dire que les retombées apporteront des devises pour les pays et

pourront augmenter la part de l’économie des villages environnants. On espère que ces

revenus pourraient être répartis de la manière suivante: afin de développer un esprit de

solidarité au sein de la population, une partie des recettes pourrait appuyer techniquement et

en stimulant des plans d’actions villageoises; contribuer au financement des ouvrages

d’utilités publiques telles que: la construction d’un centre de santé villageoise, des structures

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scolaires (écoles primaires). Tels sont là, les bienfaits que peut apporter la mise en valeur

artistique du patrimoine culturel chez les pygmées Aka.

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CONCLUSION

La situation des pygmées mérite beaucoup d’attention, car la forêt recule, les

ressources sont de plus en plus rares. De part cet aspect, il y a le phénomène de la

mondialisation ou de globalisation qui entraîne des répercutions sur les pygmées.

La tradition sacrée de la forêt chez les pygmées a été progressivement modifiée sous

l’effet de la perturbation qui modifie l’habitat naturel et constitue un stress pour la faune.

D’après Maine Guy « Ici ou là, le patrimoine naturel tend à se dégrader par érosion,

déforestation, surexploitation »30. Il est important de souligner que les pygmées s’adonnent à

l’agriculture. Ils aspirent peu à peu à la médecine au détriment de la pharmacopée. L’attrait de

ces derniers pour la modernité et pour l’innovation les pousse à améliorer leur cadre de vie et

entraine incontestablement la détérioration des savoirs traditionnels. C’est un élément de

rupture dans le rapport des pygmées avec la forêt et de ces mystères. La perte des patrimoines

culturel et naturel chez les pygmées Aka constitue une perte de l’identité chez ses derniers.

Ainsi, cela constitue un risque qui pourrait entraver la sauvegarde des patrimoines

culturels que prône l’UNESCO. Selon R. Séchet : « Parler de risque revient à s’interroger sur

possibilités de vie et de survie pour chaque individu mais aussi pour la société dans son

ensemble ».31 Que des mesures soient prises pour protéger et permettre l’évolution et le

développement de ces patrimoines.

Pour cela, il serait souhaitable de promouvoir l’écotourisme qui rassemble toute les

formes du tourisme fondées sur la nature et dans lesquelles, la principale motivation des

touristes est d’observer et d’apprécier les différentes richesses naturelles ainsi que les cultures

traditionnelles qui existent dans cette zone.

L’insertion des pygmées dans le processus de valorisation de la réserve et le

développement de l’écotourisme est également un élément attractif essentiel. Les cultures

pygmées de la région présentent donc un intérêt touristique et une civilisation

particulièrement originale. Dans ce contexte, le patrimoine culturel Aka tel qu’il existe

aujourd’hui dispose de certains avantages dans ce domaine, en termes de conservation et de

30 Mainet. G. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier d’Outre- Mer, page 2 31 Séchet. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours d’agrégation de géographie, Histoire –

Inégalités, Risques et sociales. P. 2..

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Page 86: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

valorisation touristique. Le secteur culturel est confronté à des entraves qui freinent son

développement : il s’agit du manque de soutiens matériels et financiers pouvant rendre cette

activité de façon plus rentable.

La mise en œuvre d’un programme en faveur de développement du patrimoine culturel

Aka est d’une grande envergure et nécessite que des dispositions soient prises en vue de

mieux assurer son fonctionnement, de susciter en même temps l’adhésion des partenaires

extérieurs à la réalisation dudit projet.

La préservation systématique des sites rituels ou de tous les vestiges important

exemple la valorisation de la culture à travers les arts, doit faire partie du programme de

développement pour que les moyens matériels, humains y soient réellement consacrées et que

le pygmée soit à mesure de leur donner la signification requise bien qu’étant le dépositaire de

l’ensemble des formes culturelles. Le caractère essentiel de l’apprentissage se trouve ici parce

qu’il met en évidence les droits et devoirs. Ainsi, l’éducation et l’information s’avèrent

importants pour un développement intégral. Car pour être compétitif et développé, l’éducation

et la formation sont très importantes car elles permettent d’acquérir de nouvelles

connaissances et compétences, la qualification de base pour évoluer et progresser au sein

d’une société en pleine mutation.

Garantir la survie des patrimoines chez les pygmées Aka, donner la priorité aux

activités qui facilitent la survie et la conservation des traditions culturelles chez les pygmées

Aka; limiter la perturbation des espèces d’intérêt communautaire, telles que: les arbres sur

lesquelles poussent les chenilles sont les perspectives à venir.

Que les mesures de reboisement soient prise afin de garantir la conservation de la

biodiversité, car elle constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale chez les pygmées

Aka; sa conservation constitue un moyen de garantir son usage pour les générations future.

La mise en œuvre de ses initiatives est la réponse à la question de savoir vers quel

avenir le patrimoine culturel chez les pygmées Aka tend-il avec le processus de

développement durable?

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Page 87: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE I - Ouvrages spécifiques

1- CIRAD- Forêt. « Plan d’Aménagent PEA 171 Période 2005- 2030 », Campus International

de Baillarguet. TA 10/D. 34398 Montpellier. CEDEX 5- France. 2005.

II - Ouvrages généraux 1- BABADZAN. A. 2001. « Les usages sociaux du patrimoine », Ethnologies comparées.

CERCE N° 2.

2- BAHUCHET. S.1979. « langage, discours et technique des pygmées Aka de

Centrafrique », technique et culture, N°1: 101- 120.

3- BAHUCHET. S. 1985. « LES PYGMÉES Aka et la forêt centrafricaine »,

ethnologie, écologie, Paris, SELAF.

4- BAHUCHET, S. « Les pygmées d’aujourd’hui en Afrique centrale », journal des

africanistes. 19891.

5- BEBEY. F. 1969. « Musique de l’Afrique ». Horizon de France.

6- BRANDILY. M. et al. 1987. « improvisation dans les musiques traditionnelles ».

7- BONEZUI. L. 2003. « Les stratégies de mise en valeur des patrimoines

centrafricaines » ; « Atelier sous régionale des coordinateurs nationaux des écoles

associées sur les projets communs en faveur de l’intégration sociale des pygmées

d’Afrique centrale ». Rapport final. Bangui 06-09/05/03. 150 pages.

8- BOULVERT. Y. « Stratigraphie du précambrien de l'Oubangui occidentale »

(carte phyto- géographique au 1/1 000 000e), n°14, édition ORSTOM, 70, rue d'Aulnay.

468 pages.

9- CHEMILLIER.M.1994. « Harpes et harpistes du haut Mbomou », mission

sociologique.

10- C. Landreau. Octobre 2004. « Impact des activités physiques de pleine nature ».

Outils d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport de synthèse. 27p

11-

12- DEHOUX. V. « Chants à penser Gbaya ». Éd. Selaf

13- DOURNON. G. 1981. « Guide pour la collecte des instruments de musique

traditionnels », éd. Espagnol. Unesco.

14- GEERTZ. C. 1986. « Savoir global/ Les lieux du savoir », Paris. PUF.

78

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15- GESLIN. P; 2000, L’apprentissage des mondes: Une Anthropologie appliquée aux

transferts de technologies, Paris, maison des sciences de l’homme.

16- Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère

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17- H. GUILLAUME, 1880-1980 « Du miel au Café, de l’ivoire à l’acajou ». La

colonisation de l’interfluve Sangha-Oubangui et l’évolution des rapports entre chasseurs-

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393. 787pages.

18- KOULANINGA A, 1987 « L’éducation chez les pygmées de Centrafrique », thèse

pour le doctorat de 3e cycle de sciences humaines ». Sorbonne, Université. Paris V_ René

DESCARTES.

19- KOULANINGA, A et Victor NGANARE, 1999. « L’impact de l’éducation de base

sur les pygmées de Centrafrique ».

20- MARET. P. 2001, « Patrimoines africains: plaidoyer pour une approche plurielle ».

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21- MIGAKINI- LAÏ. G. 2007. « Improvisation des paroles et de la musique chez les

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22- NGABONDO. 2007. « Le patrimoine musical centrafricain ». Acte du colloque

journée Eric de DAMPIERRE.

23- République centrafricaine - UNESCO Centre du patrimoine mondial 2008.

http://whc.unesco.org

24- SAULNIER. P. 1993. « Bangui chante ». Ed. L’Harmattan.

25- SECHET. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours

d’agrégation de géographie, Histoire – Inégalités, Risques et sociales..P.11.

26- TOKIA. S. « Gérer le changement : Le partenariat publique- privé facteur clé du

succès pour un développement durable du tourisme ».

27- UNESCO. 1980. «Documentation et Information Pédagogiques Éducation pour le

développement rural ». Publiée par l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la

science et la culture, 7 place de Fontenoy, 75700, Paris, France. 54è année, N°216; 3è

trimestre.

28- UNESCO. PNUE. « Programme international d’éducation relative à

l’environnement ».

29- VENNETIER. P. LA. 1984. « Atlas de la République Centrafricaine». Les éditions

Jeune Afrique. CLAVEREG Paris, 64 pages.

79

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30- VERGIAT? A. M. 1936. « Les rites secrets des primitifs de l’Oubangui ». Paris,

Harmattan (reed.1981).

31- WARNIER, J. P. 1999 « Construire la culture matérielle » l’homme qui pensait

avec ses doigts, paris, PUF.

32- Centre du patrimoine mondial - Publication : Patrimoine mondial

http://whc.unesco.org

33- Elaboration de la Liste indicative de la République centrafricaine

http://portal.unesco.org

34- GENEST, Bernard, LAPOINTE, Camille. Le patrimoine culturel immatériel - Un

capital social et économique, ministère de la Culture et des Communications, 2004, 78 p.

35- Ministère de la Culture, dépliant, 1993 « Savoirs et savoir-faire traditionnels, un

patrimoine à transmettre et à partager », ( format PDF, 627 ko, 10 p.)

36- Patrimoine Culturel Africain Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose,

2001, 409 p.

80

Page 90: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

INDEX

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et développement dans les pays tropicaux. P. 306

A.OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et

développement dans les pays tropicaux. P. 310.

BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991.

« Introduction à la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) ». P. 2

Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur de

recherches OROSTOM5 novembre 1986).

Boneviste. 2006. « in Dictionnaire des sciences humaines ». p. 1024

Bid, DURKEIM. P. 1025

Ibidem, GLUCKMAN. P. 1025

Ibidem, TURNER. P. 1025

Komlan AGBO. 2001. « Le Patrimoine Culturel Africain Le Patrimoine Culturel Africain

Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose. P. 351

Bid. B. GERARD. P.351

C. Landreau. Octobre 2004. « Impact des activités physiques de pleine nature ». Outils

d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport de synthèse. P. 26

D. MORGAN et C. SANZ. 2007. « Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière

de réduction de l’impact de l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en

Afrique central ». Document occasionnel de la Commission de la Sauvegarde des Espèces de

l’UICN. N°34. P. 27.o. 34

Déclaration sur l’éducation des adultes et apprentissage tout au long de la vie, extrait de la

déclaration africaine à la conférence de régionale de Dakar, 14- 18 Octobre 1996.

Dictionnaire. 2007, « le nouveau petit Robert de la langue française ».

Dictionnaire de l’environnement

Dictionnaire encyclopédique de l’écologie et des sciences de l’environnement. P. 583. 2è

édition DUNOD. Septembre 2002.

Diagramme de Venn : c’est une représentation des ensembles de lignes simples fermées dans

lesquelles les éléments d’une réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant

une méthode visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étude des relations entre plusieurs

ensembles et permet de faire plusieurs déductions qui peuvent permettre de résoudre un

81

Page 91: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

problème. Tiré sur le site : www. imath.log

Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents

concepts ou variables, de la manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://.

www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf

DR. D WILKIE et J. CARPENTER, « Le tourisme peut il aider à financer les aires protégées

dans le bassin du Congo ? », pages 10.

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

G. MAINET. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier

d’Outre- Mer, page 2.

G. MAINET. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier

d’Outre- Mer, page 2.

GUILLAUME. H. « Du miel au Café, de l’ivoire à l’acajou ». La colonisation de l’interfluve

Sangha-Oubangui et l’évolution des rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et

agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition Peeters. Selaf 393. Page 602

Http// :www.unesco.org/frLéopold SEDAR SENGHOR, « L’Unesco », Liberté I, Editions du

seuil.

GRENET. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère de la

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construction patrimoniale et de classement au patrimoine Mondial des centres historiques de

trois villes du sud ». 187 pages. Page 33

R. SECHET. 20/05/2003 « Inégalités, risques et espaces». Cours d’agrégation de géographie,

Histoire – Inégalités, Risques et sociales. P. 2.

            

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Page 92: Cas de la Commune de Balé-Loko RAPPORT - …€¦ · Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

GLOSSAIRE Citoyenneté : à la fois condition et produit de la démocratie, la citoyenneté& est ce qui

caractérise l’action politique du citoyen en même temps qu’elle est la qualité reçue par celui

qui est considéré comme tel.

Communauté : pour Robert Nisbet repris dans le dictionnaire, la notion de communauté dont

la découverte est l’un des phénomènes les plus caractéristiques de la pensée sociale du

19èsiècle, constitue « le plus fondamental des concepts fondamentales de la psychologie »

recouvre l’intérêt matériel et des convenances personnelles, tout les types de relation

caractérisée par des liens affectifs étroits, profonds et durables, par un engagement moral et

par une adhésion ou une appartenance à une collectivité fondée non seulement sur le cœur et

l’esprit mais aussi sur la semblable réciprocité entre le droit et le devoir.

Culture : du latin « cultura », lui-même dérivé du verbe colere.

Pour EDward Tyllor, anthropologue la défini comme « tout complexe qui inclut la

connaissance, l’art, la morale, la loi, la coutume et toutes les autres aptitudes et habitudes

acquises par l’homme en tant que membre de la société ». Sous l’angle descriptif, l’ensemble

des constituants matériels ou mentaux, éthiques ou institutionnels organisant la société.

Le linguiste et anthropologue des années 1920, Edward Sapir met l’accent sur des éléments

objectifs et aussi sur les composantes telles que le langage et la communication, les

représentations et idéologies.

Pour les sociologues ,la culture est la manière de penser, de sentir et d’agir plus ou

moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servant

d’une farçant à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité

particulière et distincte.

Ethnie : c’est un groupe d’individus partageant la même langue maternelle, présentant des

traits culturels communs.

Intégration : en sociologie c’est un concept qui défini un ensemble des liens sociaux qui font

qu’un individu est inscrit dans telle société et en partage les codes.

Patrimoine culturel : de l’étymon latin patrimonium, un tel vocable caractérise quelque chose

de bien, d’intéressant, d’essentiel pour tout un chacun autant que pour la collectivité. Il pet

être écologique, fossile, gastronomique, génétique, géologique, artisanal ou industriel, local,

mondial, naturel, religieux, universel et culturel.

Rites : ensembles d’actes répétitifs et codifiés, souvent solennels, d’ordre verbal, gestuel ou

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postural, à forte charge symbolique, fondés sur la croyance en la force agissante d’êtres

surnaturels ou de puissances divines, avec lesquels l’homme tente de communiquer, afin de

porter témoignage, rendre hommage ou d’obtenir telle ou telle faveur.

Vulnérabilité : désigne une exposition à un risque social, un état de fragilité qui se décline par

rapport à de multiples phénomènes négatifs tels que le suicide, le divorce ou l’exclusion.

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figures

Figure n°1 : Diagramme de Venn………………………………………..…….…………….11

Figure n°2: Diagramme Système………………………….…………………….…………...12

Figure n°3 : l’organisation du territoire ………..……………………………………………12

Figure n°4: Présentation de la Commune de Balé-Loko……………………………..……...20

Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005……………………………………...23

Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….24

Figure n°8: Evolution de la population ………………………..…………………………...66

Photos

Photo n° 1: Entretien avec le chef de groupement des chasseurs à Zomia ………………….15

Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye…………………………………………………….……..26

Photo n°3 : Usine de SCAD Loko…………………………………………………………...31 Photon°4: Campements Aka au village Zomia……………………….………………..…....39

Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau de la liane …………………………………….….46

Photo n°6: Danse mokondi……..…………………………………………………………….48

Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka…….……………………...……….….55

Photo n°7: Scarifications du corps……………...……………………………………………54

Photo n9: Gnetum ramassé…………………………..…….…………………………………56

Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées……….……………………………………….57

Photo n°11: Partie de chasse au filet chez les femmes…..………..…………………………58

Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)………………………..…………………..61

Photo n°13: Ramasseurs de chenilles…………………………………..….………………...62

Photos n°14 : Chantier de la SCAD en 1972……………………………………………...…62

Photo n°15 : Images satellites du site ………………………………….………..….……….63

Photo n°16 : Point d’eau potable……………………………………….…….……………..64

Photo n°17 : Centre de santé des pygmées Aka…………….………………………………..65

Photo n°18 : Séchage de manioc fait par une femme pygmée…………….…….…...…….69

Photo n°19 : Balade dans la Commune de Balé-Loko…………..…………………………72

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Tableaux

Tableau n°1 : Profil historique ………………………………………………………….…..11

Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus……….……………………….14 Tableau n°3 : Variables .…………………………………………………………………….15

Tableau n°4: Pourcentage des enquêtés………………………………….……………….…16 Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005 ………………………23

Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….…23

Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008……………………………....24

Tableau n° 8: Réparation des taxes forestières en 2004 ……………………………………32 Tableau n°9 : Essences commercialisés…………………………………….…………….....33

Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site…………………………………60

Tableau n°11 : Incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle….………63 Tableau n°12: Recettes versées à la Commune…………………………….………………..64

Tableau n°13 : Evolution de la population ………………………………………………….66

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Figure n°1 : Diagramme de Venn

Réalisé par : auteure

Figure n°2: Diagramme Système

Réalisé par : auteure

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Figure n°3 : l’organisation du territoire

N

Auteur CRéalisé par : auteure

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Figure n°4: Présentation de la Commune de Balé-Loko

N 3°50’ COMMUNE DE MBAÏKI 18°10’

COMMUNE COMMUNE DE MOBOMA

DE LESSE

REPUBLIQUE DU CONGO

17°50 3°20’

Légend Echelle : Cours d’eau principal Cours d’eau secondaire 1 15 Km Villages

Auteur C

Carte : Présentation de la commune de Balé-lo

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Figure n°5 : Carte géologique de la Commune de Balé-Loko

3°50 18°20’

Réalisée par : auteure1

1 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur de recherches OROSTOM5

novembre 1986).

17°57’

N

3°20’

0 15 Km Légende : Echelle : Grès quartzite de Grès

l é tiMorphologie

Echine rocheuse

Pélite de Mbaïki

Auteur CDolite

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Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005

Hauteur en mm)

T (°C

Hauteur en mm Pluviométrie

moyenne (°c) Température

350

300

250

200

150

100

50

0O N DS J J A A MJ F M

26

27

25

24

23

22

Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)

0

50

100

150

200

250

300

Janv

Févr

Mars

Avr

Mai

Juin Ju

ilAo

ûtSe

pt Oct

Nov

Déc

Mois

Hau

teur

s millim

ètre

s (m

m)

Série1

Réalisé par : auteure

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Figure n°8: Evolution de la population

1 2 3 4 5 6 70

2000400060008000

100001200014000160001800020000

Réalisé par : auteure

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Tableaux

Tableau n°1 : Profil historique

Périodes Évènements

Période précoloniale19è.s Échange entre pygmée et villageois

Époque coloniale Économie de traite, travaux forcés dans la Compagnie

Concessionnaire

1914- 1918

1920

1945

1945

1950

1954

1960

1967- 1990

1973- 1984

1984

1992- 2009

Recrutement soldats pour la guerre ; Recrutement pour le chemin de fer Congo océan ;

Société Africaine Forestière et Agricole (SAFA à petit Loko) ;

Société d’Exploitation Minière (SEM) à petit Loko ;

SEFI

Indépendance Oubangui Chari ;

les sociétés BDO et ROUGIER (exploitation forestière)

la SICA- LEROY (exploitation forestière)

SCAD

SCAD (exploitation forestière au village Yénguéla)

Source : Tirée du document du miel au café, de l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment de notre

enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.

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Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus Villages Personnes Noms Kaka MR Maire de l’arrondissement de Zomia (Chef du groupement Kéla-

maboko)

Chef des pygmées du campement Gbakongolo

Chef du groupement des pêcheurs

MOCKPALOGNADE Alain

Gala Paul BOKONZO Julien

Zomia Chef du groupement des chasseurs, Chef du village, Chef groupement des danseurs Mambo

Jean Claude TIMBO

MAMADOU Prospere

Marie MOTOBAPEMBE

Agate NGOLA SCAD Chef de service Forestier, Chef d’usine, Chef de service Comptable DOYEME Jean Claude

Source : auteure

Tableau n°3 : Variables étudiées

Création et organisation du village 

La végétation 

Activités socio‐économiques du village 

État des lieux de la gestion des ressources naturelles

Connaissance de facteurs de bonne gestion des ressources

Infrastructures 

Le profil historique du village 

La carte du terroir 

Chocs  

Les groupements 

Réalisé par : auteure Tableau n°4: Pourcentage des enquêtés Xi ('tranches d'âges) Ni (effectifs) (12- 29) 74 (30- 49) 90 (50-80) 30 Source : auteure

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Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005

Mois J F M A M J J A S O N D

Température

moyenne (°c)

24,7 23,62 26,48 24,18 25,62 24,6 24,81 24,1 24,9 24,3 24,3 23,8

Pluviométrie

moyenne (mm)

32,92 37,52 120,16 131,9 170,6 212,16 212,47 285,85 271,57 224,85 77,48 48,6

Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)

Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)

Mois J F M A M J J A S O N D

Hauteur en millimètre (mm)

135,4 529,2 1119,9 1469,9 1608,3 1723,3 2365,3 3049,1 2435,8 2212,4 878,2 450,4

Source : station météorologique de boukoko(Lobaye)

Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008

Année J F M A M J Jt A S O N D An 1992 81,9 69,6 146,0 157,4 317,1 176,9 197,3 126,4 1272,61993 20,0 44,8 117,3 35,2 65,2 1994 28,0 31,3 116,6 156,0 134,4 213,2 163,4 274,1 305,4 255,5 101,0 1778,91995 12,5 16,5 137,4 48,1 116,7 223,5 214,1 347,5 174,3 199,8 28,4 5,4 1524,21996 23,4 73,3 150,7 117,3 240,2 78,4 255,6 252,7 182,1 298,7 8,4 1680,81997 67,3 14,3 164,2 191,1 335,5 216,8 228,3 424,5 137,4 91,6 75,2 1946,21998 39,9 69,4 193,1 177,6 266,0 317,8 292,4 267,3 49,2 4,7 1999 23,7 131,2 61,1 199,3 203,4 227,2 275,0 304,9 227,9 316,9 50,8 85,6 2107,02000 2,5 2,1 131,7 165,0 147,7 172,7 192,6 267,7 192,6 222,8 100,9 80,3 1678,62001 1,4 2,8 119,2 165,1 144,8 160,2 264,7 359,9 215,0 244,8 139,7 20,3 1837,92002 0,0 98,6 113,0 162,0 39,0 114,2 336,7 263,4 90,9 23,7 114,7 84,2 1440,42003 13,9 73,6 188,3 147,6 103,9 227,5 149,2 271,0 296,6 297,3 118,6 47,1 1934,62004 1,1 73,5 91,3 139,4 192,1 132,6 240,2 295,1 364,0 287,3 144,1 0,0 1960,72005 2,1 74,1 210,4 140,6 153,0 157,4 168,5 488,3 349,8 116,2 60,2 53,0 1973,62006 113,0 6,0 114,9 62,7 104,5 229,0 81,0 331,5 133,2 244,8 130,5 5,2 1556,32007 81,4 26,0 3,5 117,0 104,5 229,0 81,0 331,5 133,1 244,8 130,2 1482,02008 8,2 0,0 205,3 116,0 294,4 53,9 250,8 208,0 149,1 161,8 24,3 5,3 1477,1

Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)

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Tableau n° 8: Réparation des taxes forestières en 2004 Taxes Trésor CAS/DFT Commune Loyer

Abattages

Reboisement

Taxes de Transfert

Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière de la SCAD

Tableau n°9 : Essences commercialisés

Groupe 1a Groupe 1b Groupe 2 Groupe 3a Groupe 3b Groupe 4

Ayous Acajou à grandes feuilles

Ebène Angueuk Aiélé Agneuk

Sapelli Acajou blanc Fromagier Assamela Ekoumé Avodiré

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Ako A Mukulungu Azobé Emien Bakoko

Aniégré Tali Bossé foncé Essessang Bodioa

Bilnga Bubinga Iloba Ebiara edea

Bossé clair Abura Kapokierrr Eveuss

Dibétout Dabéma Koto Kékélé

Doussié pachyloba

Diana Ohia Kodabéma

Eyong Difou Ohia parallèle mubala

Fraké Doussié rouge Olon/Bongo Mutondo

Iroko Essia Onzabili Ngoula

Kossipo Etimoé Padouk blanc

Lati Eyoum Parasolier

Longhi blanc Iatandza Souguég randes feuilles

Longhi rouge Kotibé Tali Yaoundé

Mambodé Kotibé paralléle Wamba

Padouk rouge Limbali Wamba foncé

Pao rosa Manikara

Sipo Niové

Tchitola Oboto

Tiama

Source : Plan d’Aménagement du PEA171

Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site

Types de strates Surface en hectares % par type

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Forêt primaire caducifoliée typique

Forêt primaire semi- caducifoliée perturbée

Forêt primaire semi caducifoliée jeune

Forêt secondaire semi caducifoliée

Forêt primaire sempervirente

33776

35565

33779

76675

920

11,4 %

12, %

11,4 %

26,9 %

0,3 %

Sous total forêt exploitable 183715 62 %

Forêt secondaire semi caducifoliée jeune

Forêt marécageuse

56127

21701

18, 9 %

7,4 %

Sous total strates forestières 261543 88,3 %

Savane boisée

Savane herbais

Forêt et culture

6839

2523

8733

2,3 %

0,9 %

2,9 %

Complexe cultural

Autres strates

13511

3159

4,6 %

1 %

Total 296.306 100 %

Source : Plan d’Aménagement du PEA 171

Tableau n°11 : Incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle Effets caractéristiques

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Itératifs Incidence répétitive sur le même milieu environnementale (processus

cyclique)

Retardements Incidence à long terme : perte de la biodiversité

Concentrés Incidences de haute densité sur un milieu environnemental (dynamique du

milieu, érosion, dégradation du sol)

Distance Fractionnement des écosystèmes (création de plusieurs réseaux d’accès)

Morcellement Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement des

systèmes (bruits, et coupes d’arbres)

Indirectes Incidence secondaire résultant de l’activité agricole

Déclenchement et

seuil de tolérance

Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement des

systèmes (le déboisement qui modifie la forêt primaire en forêt secondaire,

claire, savane arborée et en zone de culture. l’érosion ce qui rend les routes

impraticables en saison pluvieuse.

Tableau n°12: Recettes versées à la Commune

Années  Recettes FCFA  Taxes en FCFA 1994    3275000002002  2827813940  6483441822003    247498042004    15000002005  861386624  83390594

Total  3689200564  1085484580Source : Plan d’Aménagement du PEA 171

Tableau n°13: Evolution de la population Années Nombre de la population

1937 52021939 47951949 43101952 40051955 34721998 123982003 19043

Source : les Gbaka de Mbaîki et le recensement général de l’habitat et de la population 2003

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ANNEXES

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86

ANNEXE 1 QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE 

 I­ ntificatioIde n 

Nom et Prénoms de l'enquêté (ée)                                                                                             Lieu de résidence                                                                                                                               Village :                                                                                                                                                                   

                                                                                                                Commune :                                                      Sous Préfecture :                                                                                                    

i                                                   

Sexe de l’enquêté (e) : Masculin□    Fémin n□                              Age : 0‐9ans □ ; 10‐19ans □ ; 20‐29ans □ ; 30‐39ans  □ ; 40‐49ans□ ; 50‐59ans□ ; 60‐69ans□; 70ans et + □

II­ Situat on matrimoniale 

Célibataire   □Marié (e)  □Veuf(e)    □  Divorcé(e) i

III­ Catégorie socio­ pr fessionnelle 

• iculteur □ Artisan    □ Commerçant  □ Agent de l’Etat  Eleveur   □Pêcheur   o

AgrIV‐ Niveau d’instruction Non scolarisé   □Niveau secondaire □ Niveau primaire  □Niveau supérieur •

ents V­ Migration, déplacemVotre ménage réside t‐il habituellement dans ce village ?                                                                                    Dans l´affirmative depuis quand ?                                                                                                Si non résident dans ce village quel est votre statut (déplacé, immigré, réfugié)………………………….…………  

.........  

Quelle est la principale raison de ces déplacements ?..................................................................................................        Activités principales                                                                                                  

Activi és secondaires                                                                    t  Distance la forêt  et le lieu de résidence ?                                                                                            

z  –  v s  de informations  elles u  économique   SCA Si  OAve ou s  historiques,  cultur   o s  sur  la D?  ui  , lesquelles ?                                                                                                                               Ya‐  t‐  il  des  lieux  sacrés ?  Si  oui  lesquels  ou  quels types ?...................................................................................................................................................................................................... 

uLes  avez‐vous  indiqués  à  la  SCAD  ou  tout  autre  organisme  ayant  réalisé  des  enq êtes  socio économiques ?                                                                                                                                              

es  lieux sacrés qui sont dans  la zone d’exploitation  forestière? Si Oui     Si N                            

Fréquentez‐vous d on   Pourquoi?                                                                                                                                                     

                 En quelle période?                                                                                                                            Consommez‐vous les produits de la forêt? Oui  ?  S                    

             , lesquels  i non pourquoi ?                                              

Avez‐vous  es  connaissances  sur  la  variation  saisonnière  des  ressources  forestières  et  a dans                                              

d utres votre localité?                                                                           

                                 Oui  , non  . Justifier votre réponse                    e valorisationQuel est le processus d  desdites  ressource?                                                                        

Quelles sont les structures qui les commercialisent?                                                                                en              Comment se pré t de santé de la forêt en saison de pluvieuse ?                              s te  l´éta                                

Et en saison sèche ?                                                                                                                                                        es principales ressources naturelles que vous pouvez tirez de cette forêt ? Quelles sont l

‐Faunistique :                                                                                                                                                                                   ‐Ligneuse :                                                                                                                                                                 ‐Minière :                                                                                                                                                                                             ‐PFNL :                                                                                                                                                                                                 

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      Origine végétale :                                                                                                                                                                        Animale :                                                                                                                                                          

 :                                                                                                                                                      Fongique                                            Halieutique :                                                                                                                                                                                    

 :                                                                                                                                        Autres                         Quels sont leurs destinations ?                                                                                                                                                         

                           Locale                                                                                              Nationale                                                                                                      

                                        

Exportation                                                                                             Quels revenus monétaires pouvez‐vous en tirer par type de ressourcer?                                Dites le montant: par mois                    par an                                                            

s ? (par type Quelle est la valeur en F CFA des produits autoconsommés au cours des 30 derniers jourde ressource)                                                                                                                                 

urs  des  30  derniers  jours ?  (par  typ                                 

Quelle  est  la  valeur  en  F  CFA  des  produits  échangés  au  co e de ressource)                                                                                                 

ère par la SCAD?                                                   Que pensez‐vous de l’exploitation foresti                                                                                                    ­Bonne activité de développement                                               

‐Activité de développement non adaptée                                                                                                        ‐Mauvaise activité de développement                                                                                                                     Permettra‐t‐elle selon vous un développement de votre village ?   

                                                              

 Le ménage  a‐t  –il  bénéficié  d’une  distribution  gratuite,  d’un  don,  de  prise  en  charge  de  la  part  deSCAD ?                                                                                                         

 de  votre village ?               

Quels sont selon vous les réalisations de la SCAD dans le domaine social au niveau                                                                                             Avez‐vous un avis souhaitable concernant cette activité d´exploita

                                      tion par la SCAD ?                                         

                                                                                                                                 Quelle est la principale source d’eau de boisson de votre ménage ?                                                                            

A défaut d´eau de boisson, consommez‐vous de l´eau tirée de certaines espèces ligneuses ?                                                                                                                                                           

Dans l´affirmative lesquelles ?                                                                                                         En quelle période vous la consommez ? 

                                                                                                                        

La forêt appartient‐elle à une communauté rurale ? Quels sont ses propriétaires sur le plan juridique et coutumier ?                                                                                                Nous  vous remercions.  GUIDE D’ENT    TOURISMERETIEN AU MINISTÈRE DU   

• Identité de l’enquêté (ée)                                      ar ce ministère comme site • S'il vous plait,  la Commune de Balé‐ Loko est‐elle retenue p

touristique ? Si Oui  , pourquoi ?                                                            Que compte faire le ministère de tourisme à propos de ce site ?     

             •                                                    • Dans l'attente d'un aménagement futur pour des besoins touristiques,  quel en sera le coût 

estimé ?                                                                                                                                  • Quels  sont  les  revenus que  l'État ou  les  collectivités  locales  peuvent  en  tirer? Donnez  les 

chiffres estimatifs approximatifs à ce propos                                                                                   • Que pensez‐ vous de l’exploitation forestière sur ce site ?  N’y aura –t‐il pas d’impacts sur le 

patrimoine culturel et naturel chez les pygmées Aka ?                                                    

             

 

87

 

ous vous remercions.  N 

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GUIDE D’ENTRETIEN POUR LE FOCUS GROUP 

 

      Le Profil historique et socio­ démographique du village 

 La carte du terroir 

 La végétation 

• ista . Quel type de végétation qui ex it jadis ?...........................................................................• Continue t‐ elle à garder sont état d’autre fois ? Si non, Pourquoi ?......................... • sont le èces v es p domin  ?................................................. Quelles  s esp égétales l lus  antes• Quelles  sont  celles  qui  sont  en  extinction ? 

................................................................................................................................................................. • Quels  sont  les  indicateurs  de  cette  extinction ? 

.. .. .. . ..................................................................... .................... ........... ............... .... .................................... • Quelles  solutions  pouvez‐vous  proposer  pour  pallier  á  cette  extinction ? 

..................................................................................................................................................................  Activités socio­économiques du village 

• Pratiquez‐ vous l’agriculture ? Si oui, de quel type s’agit‐il ?........................................... • e o g n l i  u e p oPratiqu z‐v us  l’éleva e  da s  le  vi lage ?  S o i,  l   etit  ou  le  gr s 

bétail ?.................................................................................................................................................... • t‐ s  a   r eExiste  il  de cours  d’eau  d ns  le  village ?  Si  oui, y  p atiqu z‐vous  la 

pêche ?................................................................................................................................................... • Quelles  sont  les  principales  espèces  de  poissons  qui  sont  péchées ? 

.................................................................................................................................................................. • Outre les poissons, à quoi vous servent les cours d’eau ?................................................ 

 La chasse se pratique t‐ elle aussi dans ce village?...................................................................................  orga  La chasse est elle nisée ? ......................................................................................................................... 

 Quelles  sont  les  périodes  d´organisation  de  cette  chasse ? ............ ............ .................................................................................... ........... ....... .......................................................... 

Quels  sont  les  moyens  utilisés  pour  la  chasse ? ........................................................................................................................................................................................ Les chasseurs sont ils des autochtones ? ..................................................................................................... 

ffirm   le uels  les  utoc ones is,  ènes    

Dans  l´a ative sq ?  Peup a ht ,  villageo allog  ? ........................................................................................................................................................................................ Pratiquez‐  vous  la  cueillette  et  le  ramassage  dans  ce village ?........................................................................................................................................................................ Quelles  sont  les  espèces  qui  font  l´objet  de  cueillette ? 

...... ....... ....................................................................... ........................ ..... .......................................................................  Et  en  quelle  période  faites‐vous  la  cueillette  desdites  espèces ? 

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........................................................................................................................................................................................  Existe t‐il l’artisanat dans le village ?.............................................................................................................. Quels  sont  les  principaux  produits  issus  de  cette  activité  artisanale ? ....................................................................................................................................................................................... Ou les vend‐on ? ..................................................................................................................................................... Le maraîchage est‐il pratiqué ici ?................................................................................................................... Y a t‐il des réalisations communautaires dans ce village? Si oui, lesquelles ?................................. 

enariat ? ..............................................................................................................  Sont‐elles réalisées en partQuels sont les partenaires 

- Nationaux : ............................................................................................................. - Régionaux : ............................................................................................................. - Internationaux : ..................................................................................................... - Société Civile : ......................................................................................................... - Structure humanitaire : ......................................................................................  

État des lieux de la gestion des ressources naturelles 

. Avez‐ vous la connaissance des facteurs de bonne gestion des ressources ?................................es intQuels sont l erdits, les règles locales d’accès aux ressources naturelles ?............................. 

Quel est  le processus de décision et de modalité de contrôle de  l’accès aux ressources et sanctions ?................................................................................................................................................................. Services et Infrastructures 

Y a‐t‐il un dispensaire ou poste de santé dans ce village ?...................................................................... Y a‐t‐il une école primaire dans ce village ?................................................................................................. 

 Y a‐t‐il un marché dans le village ?...................................................................................................................   Y a‐t‐il une industrie du bois, une ONG et Projets dans ce village ?................................................... Chocs (inondation, catastrophe naturelle, incendie de forêt, pression des agents de la société SCAD,  crise alimentaire, décès  suite aux  épidémies,  insécurité,  invasion par  les  étrangers, baisse des revenus, hausse des prix des produits manufacturés/alimentaires) 

Quels  sont  les  chocs  qui  ont  affectés  les  ménages  au  cours  des  12  derniers moi ?……......……………………………………………………………………………………………………………..…… Existe t‐il des groupements dans votre village ? Si oui, lesquels ?........................................................ Je vous remercie.  

     

  

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ANNEXES 2 

Tableau n°1: récapitulatif des enquêtés  

  

                        

 

 

 

 

 

 

N°  Genre  Age  Profession   

Lieu de résidence 

1  H  15  élève    SCAD 

2  H  15  élève    SCAD 

3  F  25  commerçante  SCAD 

4  F  30  commerçante  SCAD 

5  F  18  agriculteur    SCAD 

6  F  18  agriculteur    SCAD 

7  F  16  ménagère    SCAD 

8  F  25  ménagère    SCAD 

9  F  22  ménagère    SCAD 

10  F  22   ménagère    SCAD 

11  F  28  ménagère    SCAD 

12  F  32  commerçante  SCAD 

13  F  25  agricultrice    SCAD 

14  F  28  commerçante  SCAD 

15  F  32  agricultrice    SCAD 

16  F  45  agricultrice    SCAD 

17  F  40  commerçante  SCAD 

18  F  42  commerçante  SCAD 

19  F  38  commerçante  SCAD 

20  F  50  agricultrice    SCAD 

21  F  52  agricultrice    SCAD 

22  F  60  agricultrice    SCAD 

23  F  65  agricultrice    SCAD 

24  F  70  rien    SCAD 

25  H  45  ouvrier    SCAD 

26  H  42  ouvrier    SCAD 

27  H  35  garagiste    SCAD 

28  H  35  mécanicien    SCAD 

29  H  38  mécanicien    SCAD 

30  H  35  administrateur  SCAD 

31  H  58  administrateur  SCAD 

32  H  48  administrateur  SCAD 

33  H  62  administrateur  SCAD 

34  H  45  administrateur  SCAD 

35  H  60  administrateur  SCAD 

36  H  45  administrateur  SCAD 

37  H  25  ouvrier    SCAD 

38  H  27  ouvrier    SCAD 

39  H  28  ouvrier    SCAD 

40  H  32  ouvrier    SCAD 

41  H  28  ouvrier    SCAD 

42  H  45  ouvrier    SCAD 

43  H  45  ouvrier    SCAD 

44  H  38  ouvrier    SCAD 

45  H  50  ouvrier    SCAD 

46  H  45  ouvrier    SCAD 

47  H  25  ouvrier    SCAD 

48 H  32 ouvrier  SCAD 

49 H  40 ouvrier  SCAD 

50 H  32 chauffeur  SCAD 

51 H  33 chasseur  SCAD 

52 H  45 agriculteur  SCAD 

53 H  48 retraité  SCAD 

54 H  70 employé communal 

55 H  50 enseignant  SCAD 

56 H  35 FOSA  SCAD 

57 F  38 policier  SCAD 

58 H  48 gendarme  SCAD 

59 H  45 secrétaire  SCAD 

60 F  35 garde forestière 

61 H  45 Maire 

62 H  45 gérant dans un bar 

63 H  38 menuisier   SCAD 

64 H  28 maçon  SCAD 

65 H  40 agriculteur  SCAD 

66 H  70 retraité  SCAD 

67 H  26   SCAD

68 F  27   SCAD

69 F  28   SCAD

70 F  29   SCAD

71 F  30   SCAD

72 H  31   SCAD

73 H  32   SCAD

74 F  33   SCAD

75 H  34   SCAD

76 H  35   SCAD

77 H  36 administrateur  SCAD 

78 H  37 ouvrier  SCAD 

79 F  38 ouvrier  SCAD 

79 H  39 ouvrier  SCAD 

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Tableau n° 1: suite  

N°  Genre  Age  Profession Lieu de résidence 

80  H  40  ouvrier  SCAD 

81  H  41  ouvrier  SCAD 

82  H  42  ouvrier  SCAD 

83  H  43  ouvrier  SCAD 

84  F  44  ouvrier  SCAD 

85  F  45  ouvrier  SCAD 

86  F  46  ouvrier  SCAD 

87  F  47  ouvrier  SCAD 

88  H  48  ouvrier  SCAD 

89  H  49  ouvrier  SCAD 

90  H  50  chauffeur  SCAD 

91  H  51  chasseur  SCAD 

92  H  52  agriculteur  SCAD 

93  H  53  retraité  SCAD 

94  H  54  employé communal  SCAD 

95  H  55  enseignant  SCAD 

96  H  56  FOSA  SCAD 

97  H  57  policier  SCAD 

98  H  58  gendarme  SCAD 

99  H  59  secrétaire  SCAD 

 100  H  60  garde forestière  SCAD 

101  H  61  Maire  SCAD 

102  H  18  élève  KAKA 

103  H  15  élève  KAKA 

104  F  13  élève  KAKA 

105  H  15  cueilleur/ramasseur  KAKA 

106  H  20  cueilleur/ramasseur  KAKA 

107  H  35  commerçant  KAKA 

108  H  28  commerçant  KAKA 

109  F  45  ménagère/agricultrice  KAKA 

110  F  30  ménagère/agricultrice  KAKA 

111  F  60  ménagère/agricultrice  KAKA 

112  F  40  ménagère/agricultrice  KAKA 

113  F  25  ménagère/agricultrice  KAKA 

114  F  38  agricultrice/cueilleuse  KAKA 

115  F  30  cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

116  F  25  cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

117  F  20  cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

N° Genre  Age Fonction Lieu de résidence 

129 H  25 cueilleur/ramasseur  KAKA 

130 H  18 cueilleur/ramasseur  KAKA 

131 FF  15 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

132 F  20 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

133 F  25 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

134 F  18 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

135 F  20 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

136 F  22 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

137 F  25 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

138 F  20 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

139 F  25 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

140 F  50 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

141 F  45 cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

144 H  55 cueilleur/ramasseur  KAKA 

146 H  12 élève/ramasseur/cueilleur  KAKA 

147 F  15 élève/ramasseur/cueilleur  KAKA 

148 F  15 élève/ramasseur/cueilleur  KAKA 

149 F  20 élève/ramasseur/cueilleur  KAKA 

150 F  16 élève/ramasseur/cueilleur  KAKA 

151 H  18 élève/ramasseur/cueilleur  KAKA 

152 H  40 Maire    KAKA 

153 H  42 enseignant    KAKA 

154 F  50 sœur    KAKA 

155 F  35 FOSA    KAKA 

156 H  55 Directeur l'école  KAKA 

157 H  45 agriculteur    KAKA 

158 H  35 agriculteur 

159 F  18 pêcheur    KAKA 

160 F  20 élève    KAKA 

161 H  65 retraité/agriculteur  ZOMEA 

162 H  20 agriculteur/cueilleur  ZOMEA 

163 H  35 agriculteur/chasseur  ZOMEA 

164 F  32 ménagère/agricultrice  ZOMEA 

165 F  25 ménagère/agricultrice  ZOMEA 

166 F  40 agricultrice/cueilleuse  ZOMEA 

167 H  62 chef/commerçant  ZOMEA 

168 H  80 retraité     ZOMEA

169 H  70 retraité     ZOMEA

170 H  45 agriculteur    ZOMEA

171 H  45                                                ZOMEA 

172 H  28 cueilleur/ramasseur  ZOMEA 

173 H  30 cueilleur/ramasseur  ZOMEA 

174 F  15 cueilleuse/ramasseuse  ZOMEA 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

118  F  60  cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

119  F  60  cueilleuse/ramasseuse  KAKA 

120  H  60  cueilleur/ramasseur  KAKA 121  H  75  cueilleur/ramasseur  KAKA 

122  H  45  cueilleur/ramasseur  KAKA 

123  H  20  cueilleur/ramasseur  KAKA 

124  H  38  cueilleur/ramasseur  KAKA 

125  H  25  cueilleur/ramasseur  KAKA 

126  H  32  cueilleur/ramasseur  KAKA 

127  H  15  cueilleur/ramasseur  KAKA 

128  H  20  cueilleur/ramasseur  KAKA 

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N° Genre  Age Fonction Lieu de résidence 

175 F  55 cueilleuse/ramasseuse  ZOMEA 

176 H  22 cueilleur/ramasseur  ZOMEA 

177 H  35 cueillir/ramasseur  ZOMEA 

178 H  30 cueilleur/ramasseur  ZOMEA 

179 H  25 cueilleur/ramasseur  ZOMEA 

180 H  30 cueilleur/ramasseur  ZOMEA 

181 H  20 agriculteur  ZOMEA 

182 F  35 agricultrice  ZOMEA 

183 F  15 élève  ZOMEA 

184 F  18 élève  ZOMEA 

185 H  22 élève  ZOMEA 

186 H  18 élève  ZOMEA 

187 H  15 élève  ZOMEA 

188 H  25 vendeur  ZOMEA 

189 F  45 agricultrice  ZOMEA 

190 F  65 agricultrice  ZOMEA 

191 F  25 agricultrice  ZOMEA 

192 F  33 agricultrice  ZOMEA 

193 F  32 agrcultrice  ZOMEA 

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Tableau n°2 Chronologie de travail           

Date    Activité        Objectifs   

15‐22 juin 2009  L'observation sur le terrain         

           

 Faire la connaissance du milieu la prise de vue stratégique  (pour illustrer les différentes activités et les atouts)  et entretiens autour du choix des photos,  observation participante et prise de note sur un carnet. 

               

23‐30 juin 2009  interviews      L'application de la démarche de recherche participative: 

    semi‐structurées       

    seront réaliser auprès de:     

    La mairie;     

 Entretiens individuels semis‐dirigés;  groupe de discussion(en abordant les systèmes d'interprétation  des rapports des humains entre eux, et avec leur environnement,  l'étude des représentations sociales permet de comprendre la relation  Aka/forêt//foresterie dans une perspective culturelle, systémique et holistique.) 

   Chefs de groupements ou chefs de villages   

Echanges d'informations; participation à la vie communautaire et sociale;  observation participante (réalisations: du profil historique,  de la carte du terroir, du Diagramme de Venn et Système de la Commune). 

28‐30    Administrateurs de la société SCAD 

Visites de terrain dans le cadre des opérations Forestières  (afin de favoriser une connaissance des stratégies forestières utilisées par l'industrie;  développer une vision critique de celle‐ci).   

1‐15 juillet 2009  Administration du questionnaire  Entrevues individuelles.   

    au près de la population         

1‐10 aout 2009  Dépouillement des questionnaires  Un agent codificateur   

11‐30 aout 2009    Analyse des questionnaires       10 novembre 2009     Phase de la rédaction du Rapport       

15 janvier 2010    L'envoie du rapport intermédiaire       

25 aout 2010   Réalisation du résumé  du rapport final   

25 septembre 2010    Ré alisation de la lettre d'autorisation       25 septembre 2010    Demande de la lettre d'approbation       30 septembre 2010    L'envoie du rapport intermédiaire       

 

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Annexes 3

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Annexes4 

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE…………………………………………………...…………………………….. ..i

REMERCIMENTS………………………………….……………..……………………….….ii

SOMMAIRE……………………………………………………………………………..……iii

SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………..…….…..…iv

RESUME EXECUTIF……………………………………………………………………….I

INTRODUCTION ………………...…………………………….………………….……1 PREMIERE PERTIE :

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7

Chapitre 1. Méthodes …………………………………………………………………..…….9

1. La recherche documentaire ………………………………………...……………..………...9

1. 2. Recueil des données et choix des villages………………………………………...…...…9

Méthode d’observation et d’enquête………………………………………………….….……9

L’observation sur le terrain …………………………………………………..….………….…9

La carte du terroir……………………………………………………………………………..11

• Stratégie de mise en œuvre des activités…………………………………………………..12

Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14

2.1. Le questionnaire ………………………………………………….……………………...14

2.2. Les guides d’entretien……………………………………………………………………14

2 .3. Choix des villages et des camps forestiers …………………………………………...…15

2.4. Échantillonnage ……………………………………………………………………....…15

2.5. Le recueil des données ………………………………..…………………………………15

• Le dépouillement du questionnaire……….…………..…………………………..……...……16

• L’analyse et la synthèse des données statistiques…….……….……..……………………16

2.6. Organisation des équipes de recherche et matériaux utilisés……………………..……...16

100

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Ressources en moyens logistiques ………………………………………………………...…16

Ressources humaines ………………………………………………………..……………….16

DEUXIEME PARTIE :

CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA

COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18

Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20

3. 1. Composante naturelle…………………………….…………………………………….20

3. 1. 1. La structure géographique …………………………………………………………..21

Le plateau…………………………………………….………..……………………….……..21

plaine……………………………………………………………………...…………………..21

• Le sol……………………………………………………………………...……………….22

3. 1. 2. Le climat……………………………………………………………………………...22

• La pluviométrie………………….………………..……………………………...…….….23

3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique…………………….……….......…24

• La végétation………………………………………………………………………….25

• La faune…………………………………………………………………………...…..25

3. 1. 4. L’hydrographie………………………………………………………………… ……26

3. 2. Installation du peuplement et des activités socio-économiques traditionnelles..…….....26

3. 2. 1. La composition de la population………………………………………..……………26

3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles…………………………...…………27

L’agriculture………………………………………………………..…………….………..….27

Les cultures vivrières……………………………………………………………….….28

La culture d’exploitation …………………........…………………………………………..…28

L’élevage………………………………...………………………..…………………………..28

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La chasse……………………………..…………………………………….…………………29

La pêche……………………………..……………………………………………..…………29

La cueillette ………………………………………………………………….…………..…...29

La vente du bois de chauffe et du sable……………………………………….....…………..29

L’artisanat……………………………………….……..……………………………...……...30

3. 3. Les activités modernes…………………………………...……………………………..30

3. 3. 1. Les structures gouvernementales…………………………….………….…………....30

3. 3. 2. La Société Centrafricaine de Déroulage (SCAD)……………….……………………31

• L’outil industriel ………………………………..…………………….….………...…31

• La contribution de la SCAD dans les activités socioéconomiques ……………..........31

Les taxes forestières………………………………..………………………..……...………...31

3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux……………………………………………….34

Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36

4. 1. Les fondements des patrimoines culturel et naturel chez les pygmées

Aka……………………………………………………………………………………………36

4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka……………………………………….………..….36

L’organisation politique ………………………………………………………..…….........…36

4.1. 2. Vie sociale ………………………………………………………..……….….……….37

4. 1. 3. Lieu de vie : organisation et accessoires.…………………………………..…….…...38

4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies………………………………………...………...39

Situation Actuelle………………………………………..…………………….……..……….39

4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka…………………………………..…………....40

TROISIEME PARTIE:

INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES

PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES

AKA………………………………………………………………………………..……..43

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Chapitre 5 : Appropriation et description des patrimoines naturel et

culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45

5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka…………....................….46

5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka……………………..……46

5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles……………………………………….….......…..47

Les chants et danses ……………………………………………………...……….………….47

Les contes et loisirs………………………………………………………..…….……..…48

Les rites………………………………………………………………..……………...49

5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles………………………………………………….54

L’artisanat…………………………………………………………………………….54

5. 5. L’économie de subsistance chez les pygmées Aka……………………………………..56

5. 5. 1. Les variétés des espèces végétales collectés et consommées…………………..….…56

• La cueillette……………………………………………………………………...……56

• La cueillette du miel……………………………………………..……………………56

• La cueillette du vin de palme …………………………….…………………….…….57

• Le ramassage………………………………………………………...………………..57

• L’écorçage ………………………………………………………..……….………….57

5. 5. 2. Les espèces animales

chassées…………………..………………………………..…..57

Chapitre 6 : Les incidences socio-économiques et culturelles……………..…..59

6. 1. Les incidences de l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel chez les pygmées

Aka……………………………………………………………………………………………59

• L’exploitation non durable de la flore………………………………………….…….59

L’exploitation forestière agit à deux niveaux…………………….……..……………..60

L’incidence écologique ………………………..………………..……………………………60

L’incidence socio-culturelle et économique ……………………………………………...….64

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Incidences socio-économique…………………………………………..……………………64

Incidences socio-culturelles……………………….…………………………………………65

6. 1. 2. La perturbation des espèces sauvages………………………………………………...66

6. 2. Les incidences sur l’intégrité des systèmes culturels Aka…………………...………….66

6. 2. 1. Disparition progressive des pratiques et des modes de vie traditionnels……….…….66

6. 2. 2. Les conflits de génération et modification des rapports entre les jeunes et les anciens…………………………………….…………………………………………………..67

La perte de l’autorité traditionnelle……………………………………………………….68

6. 2. 3. La perte de l’accès de la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites

sacrés………………………………..…………………………..……………………………68

6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka………………………………...………..68

6. 3. 1. L’influence des populations locales………………………………………………..…69

Le troc……………………………………...…………………………………………………69 Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71

7. 1. Perspectives……………………………………………..………………………………71

7. 2. Suggestions………… ;………………………………..……………………………..….71

7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre………..…….….………..71

Un outil d’intégration régionale…………………………………………………………...71

Dans le domaine éco- touristique………………..…………………………………….…..71

Dans le domaine de la formation en matière de la nouvelle technologie…..…..…………..…72

7. 2. 2. Un aménagement artistique………………………………………………………...…73

La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel…………………..……….73

7. 2. 3. L’incidence d’un aménagement artistique……………………………………………73 CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75

ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77 INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80

GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82 TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84

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ANNEXES……………………………………………………………………………………86

TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100

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